methodes des elements finis master 1 lmd génie civil · 2020. 11. 4. · faculte de genie civil et...
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R é p u b l i q u e A l g é r i e n n e D é m o c r a t i q u e e t P o p u l a i r e
M i n i s t è r e d e l ’ E n s e i g n e m e n t S u p é r i e u r
e t d e l a R e c h e r c h e S c i e n t i f i q u e
Université Hassiba Benbouali de Chlef
العلمــــيو البحث العــــاليم ــــوزارة التعلي
FACULTE DE GENIE CIVIL ET D’ARCHITECTURE
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL
POLYCOPIE
Par : KADA Abdelhak
Octobre 2017
METHODES
DES ELEMENTS FINIS
Master 1
LMD Génie Civil
𝐾 𝑈 = 𝐹
Par : KADA Abdelhak
"Les lois fondamentales de la physique, qui sont la base de l’analyse statique et dynamique, sont vieilles de plusieurs centaines d’années. De ce fait, toute personne qui croit avoir découvert un principe fondamental de calcul des structures nouveau est tout simplement victime de sa propre ignorance."
[ Pr E. L. Wilson 1998 – Berkeley University]
A la mémoire de mon Père
AVANT- PROPOS
Le contenu de ce polycopié s’adresse en premier lieu aux étudiants de première année de
master de génie civil, leur permettant de s’imprégner des différents aspects théoriques et
approches de la méthode des éléments finis (MEF).
Il est question de présenter la MEF selon le programme de Master académique, unité
d’enseignement UEM 1.2 avec le but de faire comprendre à l’étudiant le déroulement de la
méthode pour pouvoir assimiler les procédures et les étapes souvent dissimulées dans les logiciels.
Le polycopié est organisé en quatre chapitres, d’abord une introduction avec des énoncés de base,
l’approximation par des éléments finis à une, deux et trois dimensions et enfin une partie réservée à
un certain nombre d’applications de la méthode. Ces derniers sont dédiées à la résolution de
problèmes de barres, de poutres et des problèmes d’élasticité plane dans le but de faciliter la
compréhension des étapes de la MEF pour le calcul des structures.
Ce polycopié représente un outil de travail pour les étudiants de master 1 et les chapitres
correspondent à des cours dispensés par l’auteur.
Je remercie, Pr Lamri Belkacem, Dr Benarous Abdellah (enseignants à l’Université Hassiba Benbouali
de Chlef) et Pr Kerdal Djamel (enseignant à l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran
Mohamed Boudiaf), pour la relecture du polycopié, ainsi que pour les nombreuses remarques
constructives qui m’ont été prodiguées.
L’auteur : KADA Abdelhak
Université Hassiba Benbouali de Chlef
Octobre 2017 .
TABLE DES MATIERES
Page
Chapitre1 Introduction
1.1. Introduction 1
1.2. Objectifs du cours de la MEF 1
1.3. Idée de base de la Méthode des Eléments Finis 1
1.4. Pourquoi la MEF ? 3
1.5. Domaines d’application de la MEF 3
1.6. Problèmes de conditions aux limites 4
A- Equations gouvernantes
B- Autre problème par comparaison
1.7. Un bref historique de la MEF 6
1.8. Concepts de base et procédures de la MEF 7
A- Concepts
B- Procédures
C- Support informatique et logiciels incorporant la MEF
D- Avantages de la MEF
1.9. Notion de modélisation et comparaison de la MEF à d’autres méthodes 13
A- Notion de modélisation - system continu et system discret
B- La MEF et les autres méthodes d’analyse
C- Illustration du principe de la modélisation par un exemple
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
2.1. Introduction 18
2.2. Méthode Directe pour les structures à éléments discrets 18
A- Elément ressort linéaire
B- Elément fini barre (Treillis plan de barres)
C- .Formulations pour les éléments finis
2.3. Application à des barres prismatiques uniformes 25
A. Hypothèses et position du problème
B. Formation du système d’équations d’équilibre
C. Transformation d’une base locale vers une base globale
D. Matrice de rigidité dans un espace bidimensionnel –2D
E. Contraintes et forces internes élémentaires
2.4 Application aux ossatures planes de poutres 31
A. Position du problème
B. Matrice de rigidité élémentaire
C. Matrice de rigidité d’un élément poutre à orientation arbitraire
2.5 Généralisation 35
A. Elément de poutre bidimensionnelle- 2D
B- Elément de poutre tridimensionnelle -3D
2.6 Influence de la numérotation des nœuds sur la largeur de la bande de K 37
A- Matrice de connectivité
C- Semi – bande
2.7 Méthode Formelle -Fonction d’Interpolation & Fonction de Forme 42
A. Introduction
B. Position du problème et définition
C. Approximation nodale
D. Choix de la fonction de déplacement
E. Principe de l’approximation par éléments finis
E- Types d’Eléments Finis à une dimension
2.8 Matrices Caractéristiques par minimisation de l’énergie potentielle 51
A. Energie potentielle totale minimum
B- Formulation de l’énergie potentielle stationnaire
C. Energie potentielle totale
2.9 Formulation de la matrice de rigidité et du vecteur charge équivalent 54
A. Déformation et contrainte moyenne dans un E.F unidimensionnel 1-D
B. Matrice de rigidité élémentaire
C. Vecteur de charges équivalentes aux nœuds
2.10 Construction des Fonctions de Forme 56
A. Principe de la méthode
B. La méthode des déterminants
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
3.1 Idée de base 59
3.2 Types d’Eléments Finis 2D et 3D 59
A- Eléments bidimensionnels - 2D
B- Triangle de Pascal
3.3 Construction des fonctions de forme pour L’EF ‘T3’ 65
3.4 Transformation géométrique 66
A- Relation entre les variables généralisées et les variables nodales
B- Règles et propriétés de la matrice de transformation Te
3.5 Système de coordonnées de référence 72
A- Système de coordonnées locales normalisé
B- Système de coordonnées naturel
3.6 Cas de problèmes d’éléments finis bidimensionnels de classe C0 75
A- Rappel et formulation de la théorie de base
B- Contraintes planes et déformations planes
C- Relation contrainte- déformation
D- Formulation de la matrice de rigidité
E- Equations d’équilibre et conditions aux limites
3.7 Intégration numérique – Méthode de Gauss 84
A- Intégration dans un espace unidimensionnel 1-D
B- Intégration dans un espace à deux dimensions (2-D)
C- Intégration dans un espace à trois dimensions (3-D)
D- Transformation du domaine d’intégration (base globalebase locale)
3.8 Intégration de la matrice de rigidité 92
Chapitre4- Applications des éléments finis de base,
aux problèmes de classe C1 et C
0
4.1 Applications au problème ‘1D’ de barre 94
4.2 Applications au problème de classe C1 élément fini type Hermitien 99
4.3 Applications au problème ‘2D’ de Classe C0 103
E.F. Triangle linéaire à 3 nœuds (T3)
4.4 Applications au problème ‘2D’ élément fini rectangle linéaire à 4 nœuds – Q4 118
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
Chapitre 1
Introduction
Stade d’Oran (en réalisation) : Toiture réalisée par des barres tubulaires en acier
tubulaires
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 1 -
APERÇU
Ce chapitre, présente l’historique et la nécessité d’étudier la méthode des éléments
finis.Il énumère brièvement les différents types de problèmes pour lesquels elle est
appliquée ainsi que ses concepts de base.
Il s’agit en particulier de discerner la différence entre les autres méthodes et la MEF
et d’examiner la notion de l’approximation par les éléments finis.
1.1. Introduction :
Des problèmes, qui dans un passé récent ont été considérés comme insolvables par les
méthodes analytiques classiques, sont maintenant aisément résolus par les méthodes
numériques dont la plus utilisée est la Méthode des Eléments Finis ou ‘MEF’. De ce fait,
la complexité des calculs n’est plus d’actualité scientifique, surtout par l’avènement de
l’ordinateur qui a amené les sciences de l’ingénieur au summum jamais atteint auparavant.
1.2. Objectifs du cours de la MEF :
Comprendre les idées fondamentales de la MEF.
Connaître le comportement et l’utilité et de chaque type d’élément.
Comprendre le comportement physique du problème.
Être capable de préparer un modèle EF convenable pour un problème donné.
Connaître les limites du modèle par la MEF (outil numérique !).
Avoir un bagage théorique, pour être à même de comprendre comment
fonctionnent les logiciels (Boites Noires), et de pouvoir réagir efficacement vis à vis
des messages d’erreurs sur ordinateur.
Pouvoir consulter sans difficulté les livres et les recueils sur le ‘Net’, concernant la
MEF.
_____________________________________________________________________
! Un logiciel commercial dont lequel la MEF est complètement dissimulée, est un système
CAE (Computer Aided Engineering) qui ne peut être utilisé comme un outil de dessin
autoCAD, donc une connaissance en la matière est nécessair.! Extrait de propos de BATH –MIT University
!.... bien que les logiciels de MEF peuvent rendre un bon ingénieur excellent, ils peuvent
cependant rendre un mauvais ingénieur dangereux ! Commentaire de Cook & Ass. dans son livre ″ Concepts and Applications of Finite Element
Analysis"
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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1.3. Idée de base de la Méthode des Eléments Finis:
On apprend comme ingénieur débutant à calculer les surfaces et volumes de corps de
forme quelconque en les décomposant en un ensemble de corps élémentaires de formes
connues pour ensuite l’appliquer au calcul de moments d’inertie ou de centres de gravité.
Ce mode de pensé à conduit à la Méthode des Eléments Finis (MEF), ou analyse par
élément finis (AEF), qui est basée sur l’idée de construire un objet compliqué avec des
blocks simples, c’est à dire diviser l’objet compliqué en un petit nombre de pièces
facilement manipulables.
On peut rencontrer l’application de cette idée simple aussi bien dans la vie de tous les
jours qu’en technologie et pour tous les problèmes de l’ingénieur.
Exemples :
- Lego (jeux d’enfants de construction)
- Bâtiments
- L’approximation de la circonférence et de la surface d’un cercle en est un simple
exemple :
La figure1.1(a) est une illustration du concept même des éléments finis par les mathématiques
anciennes, pour trouver la circonférence d’un cercle par approximation de polygones.
En utilisant l’appellation moderne on peut qualifier chaque côté du polygone d’élément finis.
On remarquera que lorsque le nombre de polygones augmente la valeur d’approximation
converge vers la valeur exacte.
La figure1 (b) illustre aussi l’idée bien ancienne d’un calcul approché bien avant que le
nom ‘’ élément finis’’ ne soit courant.
Figure1.1 (a) Limite supérieure et inférieure de la circonférence d’un cercle
(b) Approximation de l’aire d’un cercle par des triangles
S(sup)
S(inf)
)
S
i
R
Elément Si
(a) (b)
Chapitre1 Introduction
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La surface d’un seul triangle est : ii RS sin21 2
La surface du cercle :
N
iiN SS
1RR N
N22
)2sin(21 lorsque N
N - nombre total des triangles considérés dans l’approximation (éléments).
On remarque que des objets compliqués peuvent être représentés par des parties
simples (éléments)
1.4. Pourquoi choisir la MEF ? :
Les procédés de conception de calcul et d’analyse reposent sur le calcul à la main,
l’expérience ou le calcul automatique et la simulation par ordinateur.
La MEF c’est la méthode de simulation par ordinateur la plus utilisée
par les ingénieurs. C’est une technique essentiellement numérique à partir de laquelle
les équations gouvernantes (systèmes d’équations différentielles), sont représentées
sous une forme matricielle très adaptée à une solution automatique par ordinateur.
Elle est intégrée dans toutes les applications de logiciels commerciaux de calcul
des structures à interface graphique (GUI).
1.5. Domaines d’application de la MEF :
Les principaux domaines d’application de la MEF sont au nombre de trois :
Problèmes d’équilibre et statique : dans lequel le comportement du système ne
varie pas avec le temps,
Problèmes de dynamique et de stabilité (valeurs propres): ce sont des extensions
des problèmes d’équilibre pour lesquelles des valeurs spécifiques ou critiques de
certains paramètres sont déterminés,
Problèmes de propagation : ils concernent les problèmes où les phénomènes dont
le comportement est dépendant du facteur temps.
Le tableau 1 suivant résume ces types d’applications :
Spécialité Problèmes d’équilibre Problèmes
de valeurs propres
Problèmes
de propagation
Génie Civil -
structure
Analyse statique de
structures : treillis, portiques,
plaque, coques, voiles, ponts,
béton précontraint
Fréquences et modes
propres et stabilité
des structures.
Réponse des
structures à des
charges accidentelles
(séisme, incendie)
Chapitre1 Introduction
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Géotechnique Analyse des excavations,
stabilité des talus,
murs de soutènement,
interaction sol-structure ,
analyse des contraintes dans
les sols
Fréquence et modes
propres des ouvrages
enterrés et semi-
enterrés ,
et problèmes
d’interaction sol-
structure
Problèmes de sol-
structure dépendant
du temps.
Propagation de
contraintes dans les
sols et les roches
Hydraulique Analyse d’écoulements
potentiels, d’écoulements à
surface libre, écoulement
visqueux.
Analyse de structures
hydrauliques et barrages, etc.
Périodes et modes
propres de bassins
superficiels, digues,
mouvements des
liquides dans des bacs
(conteneurs) rigides
ou flexibles
Analyse de
problèmes
d’écoulements
turbulents et
propagation d’ondes.
Ecoulements
hydrodynamiques
Génie
Mécanique
Problèmes de concentration
de contraintes.
Analyse de contrainte de
pistons, de matériaux
composites, etc.
Fréquences propres
de vibrations et
stabilité des machines
Problèmes de
fissures et de
fractures sous
charges dynamiques
Biomédical Analyse de contraintes dans
les os , les dents.
Capacité portante des
systèmes des implants et
prothèses.
Mécanique des valves du
cœur artificiel
-----_________------
Analyse d’impact
Sur le crane.
Dynamiques de
structures
anatomiques
1.6. Problèmes de conditions aux limites :
A- Equations gouvernantes
Les différents problèmes d’ingénieurs présentent tous une écriture en équations différentielles,
dont la solution dépend des conditions aux limites (problème à valeur initiale), qui pour un
ingénieur de génie civil, sont spécifiques aux appuis d’une structure quelconque.
Ces équations peuvent prendre plusieurs formes :
* l’exemple le plus simple est peut être celui de la barre tendue d’un système à treillis
figure 1.2:
x N
(a) (b)
Figure 1.2 : Barre tendue 0)()(
)1.1(0..
buau
bxadx
duEA
dx
d
Ndx
duAE
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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Le plus souvent les équations différentielles de ces problèmes sont identifiées, comme étant
de type équations de Poisson ou de type équations de Laplace à une ou deux dimensions.
* Un autre exemple étant celui de l’équation de mouvement harmonique simple :
bu
au
bxaudx
ud
/
2
2
2
)(
.
(1.2)
L’équation (1.2) définie un problème à valeurs initiales, unidimensionnel linéaire du second
ordre.
Le terme unidimensionnel fait référence au domaine qui est défini par un segment bxa .
Le terme "second ordre" tient de l’équation (1.2) dont laquelle l’ordre le plus élevé de la
dérivée est 2 (second ordre).
Le terme linéaire provient du faite que le degré de chaque terme faisant intervenir la variable
u est égal à 1.
Bien que la MEF possède des applications très larges, l’objet de notre cours traitera dans la
plus part des cas des problèmes à valeurs initiales linéaires du 2eme
et 4eme
ordre, qui sont
importants en génie civil, pour le calcul des structures.
* Un exemple d’un problème à valeurs initiales de 4eme
ordre est celui de la flexion
d’une poutre, figure 1.3.
0)()(
0)0()0(
0.2
2
2
2
ldx
dulu
dx
duu
lxxFdx
udEI
dx
d
(1.3)
* Un autre exemple de problème bidimensionnel linéaire est celui de torsion d’une
poutre (type équation de Poisson)
),0
)(,22
2
2
2
suryxu
domaineDyxy
u
x
u
(1.4)
* Un dernier exemple est celui de l’analyse de la flexion de plaque (dalle) simplement
appuyée sur ses côtés sous sollicitation F(x,y) :
L
Q
Figure 1.3 : Poutre encastrée aux extrémités
(limite du domaine D)
Chapitre1 Introduction
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suryuxuetu
DyxyxFy
u
x
u
yy
u
x
u
x
0)(0
,,
2222
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
(1.5)
B- Autre problème par comparaison
Toutes les formules de calcul des structures possèdent leurs vis-à-vis dans d’autres domaines
proches de celui du génie civil, tel que le transfert thermique (conduction) largement utilisé
dans le bâtiment que ce soit pour le calcul incendie ou l’isolation thermique des parois.
Le tableau 2, ci-dessous dresse une comparaison des équations de base dans les deux
domaines :
Tableau 2 : variables de calcul et équations de base pour une analyse par les éléments finis
Paramètres structure Conduction thermique
Variables indépendantes
Variable dépendante(s)
Champ de gradient
Matrice de compatibilité
Champ induit
Charge de surface
Effort interne
Equation d’équilibre
Coordonnées x, y, z
Déplacements u, v, w
Déformations xyyx ,,
Constantes élastiques D
Contraintes = D.
Forces reparties en surface t
Forces internes Fx, Fy, Fz
0 FT
Coordonnées x, y, z
Température T
T=[ T,x T,y T,z]
Conductivité thermique k
Flux de chaleur f=-k. T
Flux normal fn aux limites
Chaleur interne diffusée Q
Fx,x+fy,y+fz,z – Q = 0
On notera au passage, que la conduction de chaleur est un problème scalaire car le paramètre
champ, qui est la température T, n’est associé à aucune direction. Par opposition au champ de
déplacement en structure qui est un champ de vecteur ayant des composantes orientées selon
un système de coordonnées.
1.7. Un bref historique de la MEF :
Quoi que le label Méthode des Eléments Finis fut utilisé pour la première fois en 1960(4)
,
lorsqu’il a été utilisé par Ray Clough dans une publication sur les problèmes d’élasticité
plane, l’idée de l’analyse par éléments finis date des années d’avant.
En effet, aux questions qui est à l’origine de le MEF ? et en quelle période ?, il existe trois
réponses selon que l’on s’adresse à un physicien( 1)
, mathématicien(2)
,ou un ingénieur ( 3)
. Le
Tableau 2 montre l’évolution chronologique de la méthode.
(2) Une approche similaire à la méthode des éléments finis, utilisant un développement de
fonctions continues (une approximation à un certain ordre) défini pour des régions
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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triangulaires a été pour la première fois proposé par Courant en 1943 dans la littérature des
mathématiques appliquées pour la solution au problème de torsion de St Venant.
(3)La méthode des éléments finis tel que reconnue aujourd’hui a été présentée par Turner,
Clough, Martin et Topp en 1956 dans ‘Journal of the aeronautical sciences), sous le titre
"Stiffness and Deflection Analysis of Complex Structures".
Tableau 3 : Publications et périodes ayant marquées l’évolution de la MEF
1941 (1)
Hrenikoff : Division d’un problème
d’élasticité au domaine
continue, en un certain nombres
d’éléments.
1943 (2)
Courant : Méthodes variationelles
1956 (3)
Turner,Clough,Martin, Topp :
Rigidité-Methode Directe
1960 (4)
Clough : Finite Element,
problèmes plans
(le terme Elément Fini
utilisé pour la 1er fois)
1970 (années
70)
Applications sur gros ordinateurs
1980
(années 80)
Applications sur micro-ordinateurs
1990
(années 90)
Possibilité d’analyse de gros systèmes de
structures
La publication est une représentation systématique de la méthode des déplacements.
C’est une contribution clé pour la solution aux problèmes de contraintes planes tel quelle se
présente aujourd’hui en utilisant des éléments finis dit "triangulaires" dont les propriétés sont
déterminé à partir des équations de la théorie de l’élasticité .
L’ordinateur a offert un moyen très rapide pour tous les calculs multiples et divers
(essentiellement numériques) qu’exige la MEF, ce qui a fait que la méthode est devenue très
intéressante dans sa pratique.
En même temps que le développement d’ordinateurs de plus en plus rapides, l’application de
la MEF a aussi progressée à grands pas.
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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1.8. Concepts de base, procédures de la MEF:
A- Concepts
C’est l’intuition physique qui pour la première fois, a mis en évidence les concepts de
la MEF, pour les ingénieurs.
Pour un ingénieur de structure, le problème d’un treillis par exemple figure 5 (a), sera un
ensemble de barres dont il combine les caractéristiques individuelles selon les lois d’équilibre
pour ensuite résoudre le système d’équations pour tout le système.
Cette procédure marche bien pour un certain nombre de points de connections (nœuds), mais
qu’en est il cependant d’une structure continue comme la plaque figure 5 (b) qui possède un
nombre infini de points de connexion (nœuds) ?
Le problème aurait été plus difficile sans l’intuition de Hrenikoff ((1)
Tableau 2) qui proposa
de diviser la structure continue en un certain nombre d’éléments de sections de structure
(barres ou poutres) interconnectés à un nombre fini de points nodaux, figure 1.4 .
Concept 1
Les problèmes d’ingénieurs sont le plus souvent exprimés en terme :
d’équations gouvernantes (différentielles essentiellement) et
des conditions aux limites
Exemple : Barre en traction (figure 1.5)
0)()(
)6.1(..
buau
bxaCstNdx
duEA
(b)
Charge
(a)
Charge
Figure 1.4 : Exemple (a) d’un treillis et (b) d’une plaque de forme
similaire supportant la même charge
Plus généralement :
(u)
x (a)
1
(b)
2
N
Figure 1.5 : Barre tendue
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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L et B sont des opérateurs : d2( . )/dx
2 ; . [d
2( . )/dx
2+. d
2( . )/dy
2] ; d/dx
Concept 2
On connaît toutes les équations mais on ne peut pas résoudre manuellement.
Concept 3
La nature des différents paramètres pour certaines applications est décrite dans le tableau 3.
Tableau 4 : Matrices et vecteurs caractéristiques pour certaines applications
Propriété de K
Comportement U Sollicitation F
Elasticité Rigidité
Déplacement Force
Transfert de chaleur Conductivité
thermique
Température Source de chaleur
Fluide Viscosité
Vitesse Force interne
Problèmes d’Elasticité
Problèmes de transfert de chaleur
Ecoulement hydraulique
Etc.…
L(u) + f = 0 eqt. diff.
(1.7)
B(u)+ g =0 Condition aux limites
Propriété Comportement Sollicitation
K . U = F Résolution U = K-1
. F (1.9)
L(u) + f = 0 Eqt. Diff.
B(u)+ g =0 Condition aux limites
MEF (Système d’équations
algébriques)
K . U = F (1.8)
-Approximation-
(Géométrie du domaine
compliquée….)
K – Matrice de rigidité du système
U – Vecteur de déplacement
F – Vecteur force
Chapitre1 Introduction
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Concept 4
Il est difficile d’obtenir un système d’équations pour la totalité du domaine.
Diviser le domaine en un nombre d’éléments petits et simples,
Choisir un paramètre de champ (déplacement, température, vitesse) représentant les degrés de liberté (d.d.ls.) via une interpolation (approximation) polynomiale sur
chaque élément,
Les éléments adjacents partagent les mêmes degrés de liberté aux points d’intersection (nœuds).
Un exemple de plaque est présenté dans la figure 1.9
Concept 5
Obtenir les équations algébriques pour chaque élément (Facile !)
Mettre tous les éléments ensembles (processus d’assemblage de tous les éléments,
FUKFUK eee .. (1.10)
Concept 6
Résoudre le system d’équations pour obtenir les variables inconnues (déplacements) aux
nœuds.
B- Procédures
Diviser la structure en un certain nombre de pièces (formant des éléments avec des
nœuds)
Décrire le comportement des quantités physiques pour chaque élément
(champs de déplacement - choix d’une forme d’approximation)
Relier (assembler) les éléments aux nœuds pour former un système d’équations
approximatif pour toute la structure.
Résoudre le system d’équations comportant les inconnues aux nœuds
(en génie civil les inconnues sont en général des déplacements).
Calculer les quantités désirées (en génie civil, il s’agit de contraintes et
déformations) pour des éléments choisis.
K . U = F Résolution U = K-1
. F (1.11)
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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Exemples :
Elément typique
Nœud typique (a) (b)
Figure 1.8 Plaque rectangulaire avec ouverture
(a) Model de base (b) Discrétisation par EF de tailles différentes
P1
P2
Figure 1.7: Poutre à caisson (a) structure originale (b) Modèle éléménts finis
(a) (b)
Eléments Barres
(raidisseurs)
Figure 1.6 : Décomposition de la structure d’une aile d’avion (premier
exemple de discrétisation par Eléments finis de la publication (3)
Elément de panneaux rectangulaires
Elément de plaque triangulaire (tôle de
couvertures)
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
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C- Support informatique et logiciels incorporant la MEF:
Exemples de logiciels
La possibilité d’une application presque généralisée de la MEF, lui a permis d’être un outil
puissant et versatile pour résoudre une large variété de problèmes.
De ce fait, un grand nombre de logiciels professionnel ont été développés pour résoudre un
grand nombre de problèmes d’ingénieur et de génie civil en particulier.
On peut citer un certain nombre de logiciels pouvant être utilisés sur ordinateurs personnels:
SAP, ETAPS, ROBOT - Analyse statique/dynamique, linéaire/non linéaire, effet de
température, sols et structures etc. ayant acquis une popularité d’utilisation dans les
bureaux d’études de génie civil.
ANSYS -Utilisation pour une analyse plastique, fracture mécanique, hautes
températures et retrait, coques et systèmes tubulaires,
ABAQUS -Utilisation pour des analyses non linéaires et dynamiques,
PAFEC -Utilisation pour l’analyse des structures avec différents types de
propriétés .Analyses de contraintes, déplacements, stabilité et fréquences, fatigue,
optimisation et transfert de chaleur,
NAG library : Bibliothèque de sous-programmes d’Eléments Finis en langage
Fortran pouvant êtres assembler et appelé par le biais d’un programme principale
pour résoudre un problème précis. (Bon pour l’apprentissage didactique de la mise
en œuvre de la MEF),
-MATLAB (Utilisation pour tous les problèmes d’ingénieurs, ayant acquis une
popularité parmi les ingénieurs de mécanique, électrotechniques et d’électronique)
-MATHEMATICA (Ensemble de programmes et sous programmes pour l’analyse
matricielle des structures et par MEF)
On notera enfin que pour une utilisation rationnelle et économique des matériaux dans un
processus de conception et de calcul, on est amené plus souvent, à utiliser les propriétés non
linéaires (i.e. des équations non linéaires). Ceci nécessite des utilisateurs d’une certaine
expérience qui retrouvent dans la plus part de ces logiciels la possibilité d’analyse de
contraintes non linéaires pour les problèmes de grandes déformations, plasticité, retrais et
stabilité.
Support informatique de mise en œuvre de la MEF :
Pour l’analyse par la MEF, la mémoire, l’espace disque, la vitesse du processeur, et la
résolution graphique sont très importantes .
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 13 -
On peut cependant dire que l’analyse par la MEF demande beaucoup plus de puissance
matérielle que de programmes.
La MEF dans les packages des logiciels Multiphysic repose sur trois phases:
Construire le modèle éléments finis, charges et conditions aux limites
(prétraitement)
Assembler et résoudre le système d’équations (résolution)
Sélectionner et afficher les résultats (post-traitement)
D- Avantages de la MEF:
La MEF étant versatile, elle présente des avantages par rapport aux autres méthodes
numériques :
Elle est applicable à tout type de problème dit de champs, d’analyses de contraintes,
de transfert thermique, etc,
Elle n’impose aucune restriction géométrique, le corps ou le domaine à modéliser
peut avoir une forme quelconque,
Elle n’impose aucune restriction sur les conditions aux limites et le type de
chargement,
Elle n’impose aucune restriction sur les propriétés du matériau. Ces propriétés ne sont
donc pas réduites à l’isotropie, et peuvent changer d’un élément à un autre,
Les éléments possédant différents comportements (modèles mathématiques) peuvent
être combinées (ex : voile-portique dans une structure 3D), donc un seul modèle
d’élément fini (EF) peut contenir des barres, des poutres, des plaques, etc.
La structure modélisée par les éléments finis représente le possible à la structure réelle
ou au domaine à analyser.
L’approximation peut être facilement améliorée en développant la taille du maillage
en augmentant le nombre d’éléments.
1.9. Notion de modélisation et comparaison de la MEF à d’autres méthodes:
A- Notion de modélisation - System continu et system discret:
La figure 1.9 résume la notion fondamentale de modélisation dans un domaine prédéfini au
préalable pour pouvoir faire une approximation du champ de déplacement avec une source
d’erreur appréciable.
Alors que le system continue est le domaine (structure) réel qui possède une infinité de degré
de libertés (d.d.ls.), le system discret possède un nombre fini de d.d.ls.
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 14 -
B- La MEF et les autres méthodes d’analyse :
On a donc le choix entre la recherche d’une solution précise pour un problème trop simplifié
ou d’opter pour une solution approximative pour un problème pris généralement dans sa
forme la plus complexe.
Dans les deux cas on a créé une source d’erreur, cependant dans le cas de la MEF on a la
possibilité de construire une bonne précision et une bonne exactitude du résultat, avec plus de
travail sur le modèle pour son amélioration.
Les méthodes d’analyses existantes pour les problèmes de champs à équations différentielles
tel que les problèmes d’élasticité, des écoulements de fluides et de transfert de chaleur
peuvent être classés comme suit, figure 1.10:
Méthodes d’analyses
Figure1.10: Méthodes de résolution
Méthodes
Analytiques
Méthodes
Numériques
Méthodes exactes :
Les méthodes des
variables séparables
, et de la
transformation de
Laplace
Méthodes
approximatives :
Les méthodes de
Rayleigh-Ritz , et de
Galerkin- Bubnov
Solution numérique
pour les équations différentielles
Intégration
numérique
Différences
Finis
Méthode des
Eléments Finis
MEF
Figure 1.9: Schéma fondamental de modélisation
Modèle mathématique
(Model physique) Model Numérique
(Modèle discret)
Solution discrète
Discrétisation U (Champ de déplacement) Approchée (Interpolation)
Erreur de la simulation=Modélisation + erreur de la solution
Model idéal
(Système d’équations
algébriques)
Sans Intérêt !
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 15 -
C- Illustration du principe de la modélisation par un exemple
Laisser toutes les complications
(au moins les termes importants
même si le problème reste difficile)
Résoudre
approximativement
(Solution numérique)
Méthode Analytique
MEF
(méthode numérique)
Problème
(domaine, structure)
Modèle simplifié Modèle complexe
Solution Exacte
(pour un modele approximatif)
Solution approximative
(pour un model ± "Exacte")
Processus de
résolution
Processus de
Modélisation
Faire des hypothèses
de simplification
Résoudre exactement
(Solution Analytique)
!
!
! Niveaux d’introduction d’approximations
(source d’erreur)
Figure 1.11: Schéma comparatif des processus de modélisation
Ab
Ah
P
Structure
Sol
Ab
Ah P
Support
rigide
Modèle
1
3
2
Représentation
physique
PAtt .
Modèle discret
P
Représentation par
Elements Finis
A1
A2
A3
Figure 1.12: Etapes pour la modélisation et l’analyse par la MEF
d’un poteau à section variable
Poteau
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 16 -
Pour l’illustration, l’application qui suit considère une section variable égale à "7A" à
l’encastrement et "A" à l’extrémité libre, figure 1.13.
L’essence de la méthode est l’approximation du champ de déplacement "u"par un ensemble
de déplacements "ui" pris dans des intervalles, formés par des éléments dont les extrémités
sont des nœuds.
C’est un problème isostatique, de contrainte uniaxiale.
Chaque élément est considéré uniforme, linéaire élastique de longueur L, figure 1.12 et le
déplacement "u" pour l’élément du milieu par exemple peut écrit en fonction des
déplacements nodaux u2 et u3 selon l’équation suivante :
3
/
2
/
.1 uL
xu
L
xu
(1.12)
x/ est une coordonnée axiale prise le long de l’élément
L’équation (1.12) exprime une variation linéaire de u en fonction de x/ et u= u2 pour x
/=0 et
u= u3 pour x/=L.
Il y va de même pour l’élément le plus à droite, avec des déplacements nodaux u3 et u4 et de
manière similaire pour l’élément le plus à gauche, avec le déplacement u1=0 car l’extrémité
gauche de la structure est fixée.
A partir de la relation contrainte-déformation et la définition de la déformation comme une
variation de la longueur par rapport à la longueur initiale, on obtient les expressions des
contraintes axiales comme suit :
L
uE 2
21 . ; L
uuE 23
32 .
; L
uuE 34
43 .
(1.13)
x P
7A
A
LT
u
Figure 1.13 : Exemple de discrétisation à base de 3 éléments de sections différents
L L L
1 2 3 4
6A 4A 2A P
u2 u3
x/ x
/ x/
Chapitre1 Introduction
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
- 17 -
Le problème bien sûr est élémentaire et ne nécessite pas des écritures matricielles, (comme on
le verra au fil des chapitres qui vont suivrent, et les déplacements aux nœuds peuvent être
déduites comme suit :
01 u EA
LPu
62
EA
LPuu
423
EA
LPuu
234 (1.14)
Les déplacements peuvent être aussi exprimés en fonction de la longueur totale LT.
les contraintes de l’élément obtenues à partir des équations (1.12) peuvent être vérifiées en divisant la
charge "P" par les sections droites.
Les résultats sont présentés dans la figure 1.14 et donnent une idée sur l’évolution de la solution par la
MEF, par rapport à la solution exacte.
Pour cet exemple, la représentation graphique de la contrainte axiale en "escalier" montre que
les contraintes sont exactes au milieu des éléments.
Ailleurs, les contraintes sont représentées avec moins d’exactitude que les déplacements, car
la plus part des éléments finis se basent sur une forme d’interpolation des champs de
déplacement, et les contraintes sont généralement calculées (déduction) à partir des variations
des déplacements.
Figure 1.14 : Barre à section variable,
discrétisée par éléments uniformes à 2 noeuds
u Déplacement axial
x LT
Solution EF
Solution exacte
Contrainte axiale
x LT
Solution EF
Solution exacte
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
Chapitre 2
Éléments finis à une dimension
Projet du stade de Baraki-Alger : Toiture réalisée par des barres tubulaires en acier tubulaires
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 18 -
APERÇU
On examine dans ce chapitre, l’approche des éléments finis par la méthode directe
en considérant des structures composés d’éléments discrets et ensuite par la méthode
formelle en se basant sur le principe de l’énergie potentielle minimum. On présente
des éléments simples dans une structure à une dimension pour étudier les différentes
étapes pour la résolution par la MEF. Il s’agit d’établir d’une manière simple, la
matrice de rigidité élémentaire, l’assemblage, l’introduction des conditions d’appuis
et de charge et enfin la résolution.
2.1 Méthode directe pour les structures à éléments discrets:
A. Introduction
La méthode directe est une approche pour des systèmes discrets, basée sur la méthode des
rigidités. Elle est de loin le procédé le plus simple pour introduire les concepts de base de
MEF et présente les avantages suivants :
Application de concept physique (équilibre des forces, conservation d’énergie,
conservation de masse,…) directement à des éléments discrets.
Facile dans son interprétation physique.
Ne demande pas de concept ou de manipulation mathématique sophistiquée.
Son application est limitée à un certain nombre de problèmes pour lesquelles les lois
d’équilibre et de conservation peuvent être facilement exprimées en termes des quantités
physiques que l’on désire obtenir (déplacements).
En général, les systèmes à treillis et les portiques sont constitués d’éléments discrets d’eux-
mêmes selon le sens physique et sont de parfaits exemples pour illustrer la méthode.
B. Elément fini barre (Treillis plan de barres) :
Le système à treillis est formé d’un ensemble membrures appelé barres, qui sont sollicités par
des efforts agissant le long de leur axe moyen.
Le schéma statique de la barre impose la présence de rotules aux deux extrémités (nœuds).
Ce sont les premiers éléments présentés par la MEF suivi des éléments poutres assemblés en
ossature.
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 19 -
C. Elément ressort linéaire :
L’élément barre possède des caractéristiques similaires à celles d’un ressort élastique.
On considère que chaque élément de structure se comporte comme un ressort élastique c'est-
à-dire que la relation charge déplacement est linéaire.
On appelle k la raideur (rigidité) et correspond à la pente du graphe charge –déplacement.
k
Figure 2.2 : Analogie barre- ressort
k F
u
i j
Figure2.3 : Déformation d’une ressort élastique
Déplacement u
de l’extrémité j
Charge F
Pente k
Figure2.4 : Relation charge –déplacement d’un ressort élastique
Figure 2.1 : (a) Structure à treillis représentant une ferme de toiture.
(b) Modèle d’élément barre
(b)
Elément barre de référence
(a)
Eléments barre
Support Noeud
s
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 20 -
Connaissant la valeur de la rigidité et de la charge appliquée on a les relations :
F = k . u et F
ku .
1
(2.1)
C. Formulations en éléments finis :
D.1. Matrice de rigidité élémentaire
Convention de signes :
Cette même convention est adoptée pour les charges et les déplacements.
Équilibre :
Nœud 1 f1= -k. ( u2 – u1 )
Nœud 2 f2= k. ( u2 – u1 )
Pour l’équilibre des forces f1=- f2
Ecriture matricielle pour un élément :
2
1
2
1
f
f
u
u
kk
kk
eee FUK .
Ke- Matrice de rigidité élémentaire
Fe- Vecteur résultant de forces nodales
k 1 2
x
f1 f2
u1 u2
u1, u2: Déplacements aux nœuds 1 et 2
f1, f2 : Forces (internes) aux nœuds 1 et 2
Figure 2.5 : Ressort équivalent d’une barre à deux rotules
- ( f, u ) + ( f, u )
Figure 2.6 : Convention de signes
(2.2)
(2.3)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 21 -
Ue- Vecteur de déplacements aux nœuds
Remarque1:
Une colonne de Ke représente le vecteur charge qui doit être appliqué aux nœuds de
l’élément pour obtenir un état de déformation où le degré de liberté nodal est égal à 1 alors
que les autres sont nuls.
Exemple : u1=0 et u2=1
1
1.
1
0k
kk
kkF
Donc le produit Ke . U
e = F
e représente la 2eme colonne de K.
D.2. Matrice de rigidité d’un ensemble d’éléments (Assemblage) :
Il est question dans cette étape de décider comment les matrices de rigidités élémentaires sont
combinées ensembles pour former la matrice d’une structure composée de plusieurs éléments.
Pour la simplicité de l’analyse étudions dans un premier temps le système de deux ressorts co-
linéaires [1] et [2].
Elément 1:
1
2
1
1
2
1
11
11
f
f
u
u
kk
kk
Elément 2:
2
2
2
1
2
1
22
22
f
f
u
u
kk
kk
Avec fie- Forces internes agissant au nœud i de l’élément e (i=1,2)
En utilisant l’équilibre des charges aux nœuds 1, 2 et 3 respectivement, on aboutit à
l’assemblage de la matrice de rigidité pour tout le system.
u2
K1 K2
u1 [ 1 ] [ 2 ]
f2(1) f1
(2)
f1(1)
f2(2)
u3
F1 F2 F3
(2.4)
(2.5a)
(2.5b)
Figure 2.7 : Système à deux ressorts co-linéaires
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 22 -
Soit :
F1 = f11
F2 = f21+f1
2
F3= f22
Ecriture matricielle :
3
2
1
3
2
1
22
2211
11
.
0
0
F
F
F
u
u
u
kk
kkkk
kk
Soit K . U = F
avec
22
2211
11
0
0
kk
kkkk
kk
K
K – Matrice de rigidité globale du système.
Remarque2 :
Les matrices K et Ke sont symétriques et, moyennant une numérotation appropriée des nœuds
K prennent la forme d’une "matrice bande".
On verra par la suite, que ces deux caractéristiques en plus, de la propriété d’une matrice à
être définie positive, vont contribuer efficacement à une optimisation dans la résolution du
système d’équations.
D.3. Technique d’assemblage par superposition (addition) :
Bien que l’assemblage de la matrice de rigidité K ne soit pas difficile pour ce cas particulier,
il le sera si la structure comporte un nombre important de ressorts.
On se demande s’il est possible d’obtenir la matrice de rigidité globale K à partir des matrices
de rigidité Ke de chaque élément ?
Elément 1 Elément 2
F1 = k1 . u1 – k1 . u2
F2 = - k1 . u1 + (k1 + k2 ) u2– k2 . u3
F3 = -k2 . u2 + k2 . u3
(2.6)
(2.7)
(2.8)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 23 -
Les équations (2.5) et (2.8) possèdent certaines similarités, cependant la procédure n’est pas
immédiate.
Les équations (2.5a) et (2.5b) sont du même ordre, mais ne peuvent être sommées directement
car elles font référence à des déplacements (degré de libertés) différents.
La technique est de procédé par insertion de zéros en termes de lignes et de colonnes, tel que
chaque matrice soit étendue pour englober tous les degrés de liberté u1, u2, u3.
Soit :
3
2
1
11
11
1
2
1
1
000
0
0
0 u
u
u
kk
kk
f
f
et
3
2
1
2
22
2
2
2
1
00
0
0000
u
u
u
k
kk
f
f
On utilise ensuite la règle de l’addition de matrices. C’est une opération identique à
l’utilisation de la superposition pour obtenir l’équation (2.7), sauf que les déplacements de la
structure sont considérés élément par élément au lieu de nœud par nœud.
2
2
2
1
1
2
1
1
3
2
1
22
2211
11
.
0
0
f
ff
f
u
u
u
kk
kkkk
kk
C’est la même écriture matricielle obtenue par le concept de l’équilibre des forces.
D.4. Procédure de résolution :
La matrice de rigidité (2.8) est singulière, sont déterminant est nul et donc mathématiquement
elle ne possède pas de matrice inverse.
Le system d’équations ne peut être résolu !
L’explication physique est que la structure est dépourvue d’attaches ; l’application de
n’importe quel chargement résulte en un "mouvement de corps rigide" du système.
Pour y remédier, on doit imposer au système des conditions aux limites suffisantes.
Conditions aux limites :
Condition géométrique – Condition limite essentielle
Déplacement : u1=0 spécifiée u2, u3 inconnues
Condition de charge – Condition aux limite naturelle
Charges : F2= F3= F spécifiées F1 réaction inconnue
(2.9)
(2.10)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 24 -
Remarque3 :
Pour chaque nœud, on n’admet qu’un seul des deux conditions aux limites, déplacement ou
force soit spécifié. Il n’est pas de nature de spécifier les deux à la fois.
Si aucun des deux n’est connu, alors le problème est mal posé, ou tout simplement on n’a pas
de problème à résoudre.
On notera que si on n’a pas de condition géométrique, il n’y a pas de solution unique et dans
notre cas de notre système, le ressort peut se déplacer selon l’axe des x sans élongation.
Dans ce cas la matrice de rigidité globale devient singulière avec :
∑ lignes de la matrice =0 éléments kij linéairement dépendants
Résolution :
L’équation (2.9) peut être écrite sous la forme partitionnée suivante :
P
P
F
u
u
kk
kkkk
kk 1
3
2
22
2211
11 0
.
0
0
(2.10a)
A ce stade nous utiliserons la méthode dite "brutale" en enlevant les lignes et les colonnes de
K, correspondant aux déplacements nuls. K se réduit alors à :
p
p
u
u
kk
kkk
3
2
22
221.
et F1= - k1. u2
Les inconnues sont :
3
2
u
uu et la force de réaction F1 (si l’on veut).
Remarque 4 :
Une fois les déplacements calculés, les forces internes dans chaque élément peuvent
être déterminées à l’aide des relations forces déplacements des ressorts.
Si f1 et f2 représentent les forces internes dans les ressorts [1] et [2] respectivement,
alors :
f1= k1 . (u2-u1) et f2= k2. (u3 – u2)
Ce qui complète le processus de résolution.
Résumé des Opérations pour une analyse par la méthode directe:
Il est important de présenter les différentes étapes de l’analyse (Tableau 2.1), car elles restent
inchangées quel que soit le problème et le type d’éléments.
(2.11)
(2.12)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 25 -
Tableau 2.1 : Etapes d’analyse par la méthode directe
Etape Opération
1
2
3
4
5
-Former la matrice de rigidité Ke pour chaque élément.
-Assembler la matrice de rigidité globale K du système à partir de Ke
pour chaque élément,
-Appliquer les conditions aux limites,
-Résoudre afin d’obtenir les déplacements, et les réactions si
nécessaire,
-Utiliser les relations charge –déplacement de l’élément pour obtenir
les forces internes.
2. 2. Application à des barres prismatiques uniformes :
A. Hypothèses et position du problème
On a présenté la méthode d’analyse d’une série de ressorts colinéaires par analogie à un
système de barres à rotules. Nous voulons maintenant attribuer une valeur à la quantité k pour
le cas d’une barre prismatique, figure 2.8, à partir de la relation contrainte – déformation par
une analyse statique linéaire basée sur les suppositions suivantes :
petites déformations
matériau élastique
charge statique
L’étude statique en élasticité linéaire consiste, connaissant les caractéristiques des éléments –
barres (matériau et section) et la géométrie de la structure, à calculer :
o les déplacements des nœuds non liés au support ;
o les efforts de liaison exercés par le support sur les nouds concernés ;
o les contraintes dans les barres.
Cette étude peut apporter la plupart des informations sur le comportement de la structure, et
elle peut être une bonne approximation pour beaucoup d’analyses.
La barre prismatique uniforme possède les caractéristiques suivantes, longueur (L), section
(A), module d’élasticité (E).
i j
ui uj
fi fj
x L
Figure 2.8 : Barre prismatique uniforme à deux rotules
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 26 -
B. Formation du système d’équations d’équilibre
u=u(x) déplacement ;
= (x) déformation ; )(x contrainte
Relation déformation – déplacement
dxdu
Relation contrainte –déplacement
E
La rigidité de la barre peut être obtenue à partir de (2.14) :
ii uL
EAf .
.
L
EAk
.
Pour la barre de section uniforme l’équation (2.3) s’écrit sous la forme :
j
i
j
i
u
u
L
EA
f
f.
11
11.
La relation (2.15) représente la relation entre les forces agissant aux extrémités de la barre et
les déplacements au niveau des nœuds dans un système de coordonnées propre à l’élément dit
"local ". Cependant, puisque les éléments d’une structure plane se présentent sous des angles
différents les uns par rapport aux autres, il est nécessaire d’en tenir compte.
Dans l’élaboration de la matrice de rigidité globale K du system, il est nécessaire d’écrire la
matrice de rigidité pour chaque élément de la structure non pas en fonction du système de
coordonnées local (x,y), mais en fonction du système de repère globale (X,Y), référence pour
l’ensemble de la structure.
C. Transformation d’une base locale vers une base globale
Cette transformation est très importante avant l’assemblage des matrices et vecteurs
caractéristiques pour tenir compte de l’aspect vectoriel du champ de déplacement.
Toutes les caractéristiques élémentaires sont aisément programmées dans un système de
coordonnées locales, pour minimiser l’effort de programmation.
(2.13)
(2.14)
(2.15)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 27 -
En définitif si un système de coordonnées local est utilisé, il est nécessaire avant d’assembler
les équations élémentaires de les transformer de façon à ce qu’elles fassent référence à un
système de coordonnée global.
La figure 2.9 montre, une barre inclinée d’un angle par rapport au système d’axe global et
les conventions de signes adoptés avec pris positif dans le sens contraire des aiguilles d’une
montre.
Le tableau 2.2 présente les degrés de libertés à considérer dans les deux cas de repères, local
et global.
Tableau 2.2 : Degrés de libertés selon les deux différents axes de coordonnées local et global.
A noter que le déplacement latéral vi’ ne contribue pas à l’allongement de la barre,
conformément à la théorie linéaire.
Relations de transformation :
ui
ui’ = ui cos + vi sin =< c s > vi
vi’ = -ui sin + vi cos =<-s c > ui (2.16)
vi
Base locale
à l’élément Base Globale
à la structure
x, y
u’i ,( v’i)
1 ddl par nœud
X,Y
ui ,vi
2 ddls par nœud
Figure 2.9 : Systèmes de coordonnées de transformation
y
x
ui’
vi
j
X
ui
i
+ +
+
Y
vi’
'i’
Global
Local
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 28 -
où c= cos ; s= sin
Forme matricielle :
(2.17a)
soit ,
ui’ = T ui (2.17b)
La matrice de transformation étant :
(2.18)
Elle est orthogonale, soit T-1
= TT
Pour les deux nœuds de l’ EF barre, on a :
(2.19)
Soit u’ = T u avec T = (2.20)
Les charges aux nœuds sont transformées de la même façon.
f’ = T . f
D. Matrice de rigidité dans un espace bidimensionnel –2D
Un élément est caractérisé par une matrice de rigidité reliant les efforts Ni et Nj exercés par les
nœuds (i,j), aux déplacements de ces nœuds.
c s
=
- s c
ui’
vi’
ui
vi
c s
-s c
T =
ui’ c s 0 0 ui
vi’
=
-s c 0 0 vi
uj’ 0 0 c s uj
vj’ 0 0 -s c vj
T 0
0 T
(2.21)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 29 -
Dans un système de base locale, la relation (2.15) s’écrit :
(2.22)
En étalant cette écriture à l’ensemble des degrés de liberté on obtient :
(2.23a)
Soit,
k’ . u’ = f’
En utilisant les transformations (2.20), on obtient :
k’. T . u = T . f
En multipliant les deux côtés de l’égalité par TT et sachant que T
T T = I , on obtient :
TT. k’. T . u = f
On obtient alors l’écriture de la matrice de rigidité Ke dans le système de coordonnée
globale, sous la forme suivante :
Ke = T
T. k’ .T
LEA
1 0 - 1 0
0 0 0 0
-1 0 1 0
0 0 0 0
ui’
vi’
uj’
vj’
=
Ni
0
Nj
0
(2.23b)
(2.24)
Ni
Nj
E,A L x
y
LEA
1 -1
-1 1
ui’
uj’
=
fi’
fj’
Ni
Nj
=
Figure 2.10 : Elément barre sous sollicitation axiale
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 30 -
qui représente une matrice 4x4 symétrique
La forme explicite de Ke devient:
(2.25)
Calcul des cosinus directeurs c et s :
c= cos = L
XX ij , s =sin =
L
YY ij
La matrice de rigidité de la structure est assemblée en utilisant les matrices de rigidité
élémentaires de la même manière que dans le cas des barres colinéaires.
E. Contraintes et forces internes élémentaires :
Soit :
Contraintes
e = L
E -c -s c s> (2.26)
Forces internes dans chaque élément [e] aux nœuds i,j
e
ji
ji
jiji
e
vv
uusc
L
EANf
..
.
e = E e = E B
ui’
uj’ = E < -
L1
L1 >
c s 0 0
0 0 c s
ui
vi
uj
vj
ui
vi
uj
vj
L
EA
c2 c.s -c
2 -c.s
c.s s2 -c.s -s
2
-c2 -c.s c
2 c.s
-c.s -s2 c.s s
2
Ke =
ui vi uj vj
(2.27)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 31 -
2.3 Application aux ossatures planes de poutres :
A. Position du problème
Pour une poutre droite d’une ossature plane Figure2.11, qui se différencie de l’élément
précédent par le fait que les nœuds peuvent transmettre des moments aux extrémités, la
matrice de rigidité fait aussi intervenir le moment quadratique I.
B. Matrice de rigidité élémentaire :
En négligeant l’influence de l’effort tranchant, la matrice de rigidité peut être obtenue en
utilisant les formules de "Bresse".
Conventions de signes :
Les rotations nodales contiennent l’indice z pour marquer leurs représentations vectorielles
selon l’axe z, normal au plan xy. Les charges nodales sont prises chacune positive s’ils
agissent dans la même direction que leurs degrés de libertés respectifs ; Figure 2.12.
i Mi
j Mj
Ti
Tj
x
y
z i
z j
i
j vi
vj
L x
y
Figure 2.12 : Elément poutre dans le plan xy,
ses charges nodales (a) et ses degrés de liberté (b) .
(a) (b)
Figure 2.11 : (a) Portique plan à éléments poutres AB, BC, CD.
(b) Cantilever fixé en A et chargé en B
h1
h2
b
A
A A-A E, I2
A
B
C
D x
y
E, I1
E, I3
H
(a)
A
B
(b)
H
L
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 32 -
jzjiziiL
IEv
L
IE
L
IEv
L
IEM .
..2.
..6.
..4.
..62
et
jzjizijL
IEv
L
IE
L
IEv
L
IEM .
..4.
..6.
..2.
..62
À partir de l’équilibre statique :
L
MMTT
ji
ji jzjiziL
IEv
L
IE
L
IEv
L
IE .
..6.
..12.
..6.
..122323
Ces équations peuvent être écrites sous la forme matricielle suivante :
jz
j
iz
i
j
j
i
i
v
v
LLLL
LL
LLLL
LL
L
IE
M
T
M
T
.
.4.6.2.6
.612.612
.2.6.4.6
.612.612
..
22
22
3
Résumé sous la forme suivante :
eeeUKF .
Ceci défini la matrice de rigidité e
K pour un élément poutre horizontal.
Remarque 5:
Si l’extrémité gauche de l’élément poutre est fixée tel que vi=0 et zi=0, on obtient une
structure avec vj=0 et zj=0 comme des degrés de libertés actives et la matrice de rigidité de
l’élément poutre cantilever figure2.11b, est la sous matrice inférieure droite (2.29) de
dimension 2 par 2
eK =
jz
j
iz
i
v
v
LLLL
LL
LLLL
LL
L
IE
.
.4.6.2.6
.612.612
.2.6.4.6
.612.612
..
22
22
3
C. Matrice de rigidité d’un élément poutre à orientation arbitraire.
Pour permettre à un élément poutre de s’allonger en même temps que de fléchir, on ajoute les
déplacements ui et uj au vecteur degré de liberté Ue et étendre K
e à une dimension de 6x6 en
introduisant la rigidité axiale AE/L à partir de (2.15).
Après combinaison avec la matrice de rigidité axiale (élément barre), on obtient Ke :
(2.28)
(2.29)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 33 -
Pour un élément de poutre orienté arbitrairement tel que l’élément BC de la figure 2.11a, il est
nécessaire d’étendre la matrice e
K pour permettre la transformation des degrés de liberté
selon les deux déplacements u et v dans le système de base globale. Les moments ne sont pas
concernés.
Les relations de transformation utilisées pour le cas de l’élément barre (2.24) restent valable
pour ce cas d’élément poutre sauf que l’équation (2.30) doit être considérée comme k’ et la
matrice de transformation T est :
soit
t
tT
0
0
avec
100
0
0
cs
sc
t
En utilisant (2.30) et (2.31) et en effectuant K =TT.K
e.T, on obtient l’écriture matricielle
suivante à utiliser dans le cas d’éléments de portique
ui vi i uj vj j
L
EA 0 0 -L
EA 0 0
0 3
12
L
EI 2
6
L
EI 0 -3
12
L
EI 2
6
L
EI
0 2
6
L
EI
L
EI4 0 -2
6
L
EI
L
EI2
- L
EA 0 0 L
EA 0 0
0 -3
12
L
EI - 2
6
L
EI 0 3
12
L
EI -2
6
L
EI
0 2
6
L
EI
L
EI2 0 -2
6
L
EI
L
EI4
eK =
(2.30)
c s 0 0 0 0
-s c 0 0 0 0
0 0 1 0 0 0
0 0 0 c s 0
0 0 0 -s c 0
0 0 0 0 0 1
T =
(2.31)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 34 -
I
cL
I
cL
IsA
sL
I
scL
IAs
L
IcA
Ic
L
Is
L
II
cL
I
cL
IsAsc
L
IAc
L
Ic
L
IsA
sL
I
scL
IAs
L
IcAs
L
Isc
L
IAS
L
IcA
L
EK
4
.6
.12
.
.6
.).12
(.12
.
2.
6.
64
.6
).12
.(..)
12(.
6.
12.
.6
.)12
().12
.(.6
.).12
(.12
.
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
Remarque 6 :
Cas particulier : Matrice de rigidité d’une poutre arbitrairement orienté dans le plan :
La relation entre les degrés de libertés de la base locale et ceux de la base globale s’écrit :
zj
j
j
zi
i
i
zj
j
zi
i
v
u
v
u
cs
cs
v
v
100000
0000
000100
0000
'
'
'
'
avec
100000
0000
000100
0000
cs
cs
T
'
K = .
.4.6.2.6
.612.612
.2.6.4.6
.612.612
..
22
22
3
LLLL
LL
LLLL
LL
L
IE
En utilisant la relation (2.24) on obtient la matrice de rigidité de cette élément poutre:
SYMETRIQUE
j x
y
’z i
i
v’i
’z j
v’j
X
Y
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 35 -
22
22
22
22
22
22
3
4.6.62.6.6
.612.12.612.12
.6.1212.6.1212
2.6.64.6.6
.612.12.612.12
.6.1212.6.1212
..
LcLsLLcLsL
cLccsclccs
sLcsssLcss
LcLsLLcLsL
cLccscLccs
sLcsssLcss
L
IEK
e
2.4 Généralisation :
A. Elément de poutre bidimensionnelle- 2D
On modifie les termes de la rigidité de flexion pour tenir compte des déformations
transversales de cisaillement, produisant ainsi un élément poutre de Timoshenko.
Pour une déformation dans le plan xy la matrice K s’écrit sous la forme :
zj
j
j
zi
i
i
v
u
v
u
YYYY
YYYY
XX
YYYY
YYYY
XX
K
3242
2121
4232
2121
00
00
0000
00
00
0000
avec
L
EAX
.
31).1(
.12
L
IEY
y
z
22).1(
.6
L
IEY
y
z
L
EIY
y
zy
)1(
).4(3
L
EIY
y
zy
)1(
)2(4
2..
.12
LGA
kEI yz
y
G Module de cisaillement ; et A/ky est la surface effective de cisaillement pour la
déformation de cisaillement transversal dans la direction y.
Des exemples de valeurs usuelles adoptées sont :
2.1yk Pour une section rectangulaire
0.2yk Pour une section tubulaire
(2.32)
(2.33)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 36 -
Remarque 7 :
Lorsqu’un élément devient de plus en plus élancé, y tend vers zéro, et les coefficients de
flexion Yi se réduisent aux coefficients de la relation (2.29), ou la déformation de cisaillement
transversale a été négligée.
Dans la relation (2.29) le degré de liberté de rotation défini la valeur nodale, de la pente dv/dx
et la rotation de la section droite ensembles.
Si la déformation transversale de cisaillement est présente, la pente et la rotation de la section
droite ne sont pas les mêmes, alors zi et zj doivent être considérées comme des rotations des
sections droites de la poutre aux nœuds.
B- Elément de poutre tridimensionnelle -3D
On considère six degrés de liberté par nœud : trois déplacements et trois rotations, comme le
montre la figure 2.13.
Les degrés de liberté w et y tiennent compte des déformations latérales dans le plan zx. Le
degré de liberté x tient compte de la torsion autour de l’axe x, pour lequel le coefficient de
rigidité est G.K/L, avec K une propriété tenant compte de la forme et de la dimension de la
section droite
Remarque 8 :
K peut être égal à J, le moment d’inertie polaire d’une section droite par rapport à son centre,
seulement pour les sections circulaires ou tubulaires.
Pour les sections à parois minces, tel que tel que les sections standards de profile I ou U, K
représente une petite fraction de J.
x
y
L
z
i
j ui
uj
vi vj
wi wj
xi
yi
zi
xj
yj
zj
Figure 2.13 : Elément fini poutre selon l’axe x d’un système de coordonnées orthonormées,
avec des degrés de libertés définissant, un déplacement, une rotation et une
déformation latérale selon y et z.
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 37 -
Matrice de rigidité K, généralisée à un système 3D :
zj
yj
xj
j
j
j
zi
yi
xi
i
i
i
w
v
u
w
v
u
Y
Z
S
ZZ
YY
X
YYY
ZZZ
SS
ZZZZ
YYYY
XX
K
3
3
21
21
423
423
2121
2121
0
00
00
000
00000
0000
00000
0000000
000000
0000000
0000000000
où S=G.K/L , les termes X et Yi, sont définis selon (2.33) et les termes Zi sont toujours
définies selon (2.33) mais avec une permutation des indices.
Exemple: 31
).1(
.12
L
IEZ
z
y
et
2..
.12
LGA
kEI zy
z
Remarque 9 :
Cette forme généralisée d’écriture de K pour un élément fini de type poutre est adoptée par la
plupart des logiciels de calcul des structures.
La relation (2.34) doit être considérée comme k’ car prise dans sa base locale.
La relation de transformation T pour une base globale utilisée pour calculer ke est :
t
t
t
t
T
000
000
000
000
, avec
100
0
0
cs
sc
t
2.5 Influence de la numérotation des nœuds sur la largeur de la bande de K :
En remarque à partir des exemples que la matrice de rigidité globale possède des termes dans
la diagonale principale ii et jj et des termes dans des positions en dehors de la diagonale ij et
ji. Pour garder une 'largeur de bande' de la matrice K la plus petite possible, les nœuds doivent
être numérotés tel que la différence maximale dans la numérotation des nœuds soit la plus
petite possible.
Symétrique
(2.34)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 38 -
On est à la recherche d’une "topologie" qui permet de réduire la capacité de stockage de la
matrice de rigidité du système dans la mémoire de l’ordinateur en vue d’une exécution rapide
lors de la résolution du système d’équations.
Ceci est d’autant plus important que le nombre de degrés de liberté devient de plus en plus
élevé.
Toutes ces considérations sont discutées par une illustration d’exemple de structure, figure
2.14, formée d’élément finis barres à deux nœuds avec deux degrés de libertés u et v par
nœud.
A- Matrice de connectivité :
Elle donne une information sur la topologie de la structure, car elle contient le numéro de
l’élément et les numéros des nœuds qui lui correspondent.
Elle est importante pour l’assemblage des éléments finis du modèle et elle est présentée sous
forme de tableau pour ces deux cas.
Numéro de
l’élément
P
1
2 3
8
4
5
6 7
9
(a)
Figure 2.14 : (a) structure à élément de barres sous charge horizontale P supportée par deux bases à appuis doubles
(b) topologie 1 : numérotation horizontale
(c) topologie 2 : numérotation verticale
(b)
1
2 3 4
5
6 7 8
9
1 2
3 4
5 6
1
7
2 3 4
5
6 8
9
1
2
3 4
5
6
(c)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 39 -
Pour une raison de commodité de présentation on représente les différents termes des matrices
de rigidités élémentaires par le numéro de l’élément (e).
Un exemple de matrice rigidité élémentaire de chaque topologie est considéré pour
l’illustration (Elément (1)):
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1(K
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1()1()1()1(
)1(K
En généralisant cette forme de représentation à l’ensemble des éléments pour chaque type de
topologie et en procédant à l’assemblage de la matrice globale pour chaque système, on
obtient les matrices de rigidité pour la topologie1 et, la toplogie2 respectivement (figures,
2.15 et 2.16).
B- Semi – bande :
En se référant aux figures 2.15 et 2.16, il y a un total de 12 degrés de libertés (6x 2ddls) et si
on n’exploite pas l’avantage de la matrice symétrique bande, on aura besoin de réserver une
dimension de matrice pour 122 termes.
En tenant compte de la semi – bande, on aura besoin de 6x12 termes seulement pour le
modele de topologie1 dont la numérotation des nœuds a été bien choisie, et 12x12 pour le
model topologie2 dont la numérotation est mal adapté.
Elément Nœuds
1 2
1 2
1 3
2 3
2 4
3 4
3 5
4 5
4 6
5 6
1
2
3
5
6
7
4
8
9
Elément Nœuds
1 2
1 6
1 2
2 6
5 6
2 5
2 3
3 5
4 5
3 4
1
2
3
5
6
7
4
8
9
Tableau2.3 : matrice topologique 1
Tableau2.4 : matrice topologique 2
U1 V1 U2 V2
Topologie 1 : Elément (1)
U1
V1
U2
V2
U1 V1 U6 V6
Topologie 2 : Elément (1)
U1
V1
U6
V6
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 40 -
La semi – bande est calculée comme suit :
B= f. (d +1) (2.35)
f- nombre de degré de liberté par nœud
d- différence maximale entre numéros de nœud (en inspectant tous les éléments de
l’assemblage)
Topologie 1 Topologie 2
B1= 2.( 2+1) =6 B2= 2.( 5+1) =12
Profile de la matrice de rigidité de la structure :
On définit une limite dite "ligne de ciel" en englobant les termes non nuls de chaque colonne
(figure 2.15).
A cause de la symétrie, on n’a besoin de stocker que la matrice triangulaire supérieure pour
avoir toute l’information sur la matrice globale. Aussi pour la résolution des équations on ne
traite que les termes au-dessous de la "ligne de ciel".
On peut donc stocker tous les coefficients nécessaires dans un seul vecteur, en prenant les
colonnes dans l’ordre tous en incluant les coefficients de la ligne de ciel jusqu’au bas de la
diagonale.
Les zéros entre la ligne de ciel et la diagonale sont retenues car les méthodes de résolutions
directes (non itératives) transforment ces zéros situés au-dessous de la ligne de ciel en valeurs
non nulles.
Le nombre de termes stocker sous ce format est appelé "profil" de la matrice de rigidité de
la structure.
Les logiciels on besoin de savoir quels sont les termes dans ce vecteur de stockage, qui
représentent les termes de la diagonale de la matrice carrée (nxn).
Cette information est donnée sous forme d’un vecteur auxiliaire à n nombres qui donnent la
position de chaque colonne.
Comparaison des profils des deux matrices de rigidité respectives:
Topologie 1 [ 1 2 3 4 5 6 5 6 5 6 5 6 ] ∑ (nombres) = 54
Topologie 2 [ 1 2 3 4 3 4 3 4 7 8 11 12 ] ∑ (nombres) = 62
La matrice à toplogie2 procède un profil plus grand, ce qui reflète la mauvaise numérotation
adoptée pour ce cas.
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 41 -
Matrice de rigidité :
(1) (2) (1) (2) (1) (1) (2) ( 2 )
(1) (2) (1) (2) (1) (1) ( 2 ) ( 2 )
( 1 ) ( 1 ) (1) (3)
(4)
(1) (3)
(4)
( 3 ) ( 3 ) (4) ( 4 )
( 1 ) (1)
(1) (3)
(4)
(1) (3)
(4) ( 3 ) ( 3 ) ( 4 ) ( 4 )
( 2 ) ( 2 ) ( 3 ) ( 3 ) (2) (3)
(5) (6) (2) (3)
(5) (6) ( 5 ) ( 5 ) ( 6 ) ( 6 )
( 2 ) ( 2 ) ( 3 ) ( 3 ) (2) (3)
(5) (6) (2) (3)
(5) (6) ( 5 ) ( 5 ) ( 6 ) ( 6 )
( 4 ) ( 4 ) ( 5 ) ( 5 ) (4) 5)
(7) (8) (4) (5)
(7) (8) ( 7 ) ( 7 ) ( 8 ) ( 8 )
( 4 ) ( 4 ) ( 5 ) ( 5 ) (4) (5)
(7) (8) (4) ( 5)
(7) (8) ( 7 ) ( 7 ) ( 8 ) ( 8 )
( 6 ) ( 6 ) ( 7 ) ( 7 ) (6) (7)
(9) (6) (7)
(9) ( 9 ) ( 9 )
( 6 ) ( 6 ) ( 7 ) ( 7 ) (6) (7) (9) (6) (7) (9) ( 9 ) ( 9 )
( 8 ) ( 8 ) ( 9 ) ( 9 ) (8) (9) (8) (9)
( 8 ) ( 8 ) ( 9 ) ( 9 ) (8) (9) (8) (9)
(1) (2) (1) (2) (2) (2)
(1) (1)
(1) (2) (1) (2) (2) (2)
(1) (1)
( 2 ) ( 2 ) (2) (3)
(5) (6)
(2) (3)
(5) (6)
( 6 ) ( 6 ) ( 5 ) ( 5 ) (3) (3)
(2) ( 2 )
(2) (3)
(5) (6)
(2) (3)
(5) (6) ( 6 ) ( 6 ) ( 5 ) ( 5 ) (3) (3)
( 6 ) ( 6 ) (6) (7)
(9) (6) (7)
(9) ( 9 ) ( 9 ) ( 7 ) ( 7 )
( 6 ) ( 6 ) (6) (7)
(9) (6) (7)
(9) ( 9 ) ( 9 ) ( 7 ) ( 7 )
( 9 ) ( 9 ) ( 8 )
(9) ( 8 )
(9) ( 8 ) ( 8 )
( 9 ) ( 9 ) ( 8 ) (9)
( 8 ) (9)
( 8 ) ( 8 )
( 5 ) ( 5 ) ( 7 ) ( 7 ) ( 8 ) ( 8 ) (4) (5)
(7) (8) (4) (5)
(7) (8) (4) (4)
( 5 ) ( 5 ) ( 7 ) ( 7 ) ( 8 ) ( 8 ) (4) (5)
(7) (8) (4) (5)
(7) (8) (4) (4)
( 1 ) ( 1 ) ( 3 ) ( 3 ) ( 4 ) ( 4 ) (1) (4) (3) (1) (4) (3)
( 1 ) ( 1 ) ( 3 ) ( 3 ) ( 4 ) ( 4 ) (1) (4) (3) (1) (4) (3)
Figure 2.16 : Topologie 2
U1 V1 U2 V2 U3 V3 U4 V4 U5 V5 U6 V6
U1
V1
U2
V2
U3
V3
U4
V4
U5
V5
U6
V6
U4
V4
U5
V5
U6
V6
U1
V1
U2
V2
U3
V3
U1 V1 U2 V2 U3 V3 U4 V4 U5 V5 U6 V6
Ligne de ciel
Diagonale
Figure 2.15 : Topologie 1
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 42 -
2.6 Méthode formelle -fonction d’interpolation & fonction de forme
A. Introduction
Les formulations de matrices de rigidité des éléments discrets étudiés au chapitre 2 par la
méthode directe, peuvent être déterminées par la construction d’un champ de déplacement par
le biais de "fonction d’interpolation".
L’application de la méthode qui représente l’essence même de la MEF, sera mise en décrite
dans un premier temps, pour les problèmes d’élasticité unidimensionnels, afin de confirmer
les écritures des matrices de rigidité de l’élément barre et de l’élément poutre, adoptées lors
de l’utilisation de la méthode directe.
Son champ d’application sera ensuite étendu, à des éléments finis plans pour une
approximation des domaines continus.
On procède dans un premier temps, à la discrétisation du domaine ou structure en éléments
finis de forme géométriques simples figure 2.15.
Chaque élément est décrit par un champ de déplacement représenté par des fonctions
approchées dites "d’interpolation".
B. Position du problème et définition
Une fonction d’interpolation défini la variation du déplacement sur l’élément fini et doit
constituer une approximation raisonnable de la réalité (comportement structural)
Les questions à poser sont les suivantes:
Quelle fonction choisir ?
Comment construire cette fonction ?
La réponse par la MEF à la première question est de définir une fonction de déplacement
approchée u pour représenter le champ de déplacement réel v, qui n’est pas difficile à trouver
dans la plupart des problèmes complexes.
Cette fonction est dite d’interpolation car v, est égale à u au niveau des nœuds des éléments
finis seulement ce qui représente pour la MEF une forme d’approximation dite nodale.
x=a x=a x
Domaine Elément
x=b Noeuds
Figure 2.15 : Représentation de domaines pour un problème unidimensionnel -1D
x=b x
(a)
Ω
(Domaines Ωe)
(1D)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 43 -
Il existe un grand nombre de fonctions possible toutefois on préfère les polynômes pour les
raisons suivantes :
Ils sont très maniables pour la programmation.
Ils donnent la possibilité d’augmenter la précision en augmentant l’ordre du
polynôme.
On considère pour une raison de simplicité de l’illustration, une fonction approchée
unidimensionnelle u(x) qui peut être définie comme suit :
Polynôme simple : u(x)= a1+a2.x+a3.x2+……. +an.x
n-1 (2.36)
C. Approximation nodale
La fonction u(x) (2.36), construite sur la base de fonctions polynomiales peut-être écrite sous
forme de vecteurs:
u(x)=<1 x x2………….. x
n-1>
na
a
a
.
.
.
2
1
(2.37)
Les coefficients ai, sont les paramètres de l’approximation et à ce stade, ils n’ont aucune
signification physique, sauf si on coïncide u(x) avec la solution exacte v(x) au niveau des
nœuds.
On aura alors, le système d’équation suivant en tenant compte de la position (coordonnées)
des nœuds:
11
1
1
2
131211 )(.......)( VxVxaxaxaaxu n
n
22
1
2
2
232212 )(.......)( VxVxaxaxaaxu n
n (2.38)
… … … … … … …
nn
n
nnnnn VxVxaxaxaaxu )(.......)( 12
321
Ecriture matricielle :
nnn
nnn
n
n
V
V
V
a
a
a
xxx
xxx
xxx
.
.
.
.
.
.
.
.
.
...1
.......
.......
.......
.......
...1
...1
2
1
2
1
12
1
2
2
22
1
1
2
11
Soit A . a = V (2.39)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 44 -
Si A n’est pas singulière a = A-1
.V (2.40)
En remplaçant a dans la relation (2.35) on obtient l’écriture de la fonction sous la forme
suivante :
u(x)=<1 x x2………….. x
n-1>A
-1.V
Ou encore sous l’écriture suivante :
u(x) = < N1(x) N2(x) …………………… Nn(x) > V (2.41)
Ni(x) pour i=1,....,n sont appelées fonctions de forme
Soit u(x) = < N > V (2.42)
avec < N > = < 1 x x2 .............x
n-1 >. A
-1
Cette forme d’approximation est dite approximation nodale, avec comme variables nodales
les déplacements Vi, et comme fonctions d’interpolations nodales les fonctions de formes
Ni(x).
Remarque 1 :
Sachant que u(xi) = Vi on peut déduire une des propriétés les plus importantes de la fonction
de forme à partir de la relation (3.3) qui est la suivante :
ji
jisixN ij
1
0)( (2.43)
C’est-à-dire que la fonction de forme possède une valeur égale à 1 au nœud considéré et elle
est nulle sur les autres nœuds.
La fonction de forme possède des propriétés intrinsèques, qui sont utilisées lors de la
simplification des calculs intégrales, dans l’étape de construction de la matrice de rigidité
(voir chapitre 4).
D. Choix de la fonction de déplacement:
La réponse à la deuxième (P42) question représente une étape importante de la MEF, car elle
détermine la performance de l’élément fini dans l’analyse des structures.
Le choix est fait avec précaution pour la sélection de cette fonction qui :
doit avoir le nombre de coefficients inconnues (ai) égal au nombre total de degrés de
liberté de l’élément,
ne doit privilégier aucun sens ou direction,
doit permettre un mouvement de corps rigide (sans déformation interne).
doit être capable de représenter des états de contraintes planes et de déformations
planes,
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 45 -
doit satisfaire la compatibilité des déplacements (continuité) le long des limites
d’interconnections entre les éléments finis.
Remarque 2:
Le polynôme d’approximation doit comporter autant de termes (ai) de la série que de nombre
de nœuds par élément.
E. Principe de l’approximation par éléments finis:
La construction d’une fonction de déplacement pour la totalité du domaine continu, conduit à
un nombre très élevé de points xi et la solution qui en découle est dite "instable".
Pour contourner ce problème, on construit la fonction u(x) par morceaux.
On procède à la division du domaine Ω en un nombre fini de sous domaines Ωe, figure 2.15,
sur lesquels la construction de la fonction u est plus simple.
Le procédé est donc le suivant :
Discrétisation du domaine Ω en sous domaines Ωe (éléments).
Définition d’une fonction de déplacement ue par la méthode d’approximation
nodale, qui peut être différente sur chaque élément.
La fonction u pour l’ensemble du domaine Ω sera :
u(x)=∑ue(x) (2.44)
Les points où ue(x) =V (solution exacte) sont les nœuds d’interpolation.
Les coordonnées xi représentent les coordonnées nodales.
Les valeurs Vi = u(xi) représentent les valeurs nodales.
Remarque 3:
La fonction approchée ue(x) sur chaque élément, doit être continue sur Ω
e et doit satisfaire la
condition de continuité entre les différents éléments finis.
Approximation par élément fini unidimensionnel linéaire à 2 nœuds:
Pour illustration, on considère une approximation linéaire, figure 2.16, applicable aux
problèmes de barres,
Figure 2.16 : Approximation d’un champ de déplacement inconnu
par un polynôme du 1er
ordre.
V1
V2
x [e] x=x1 x=x2
solution exacte
v(x)-inconnue
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 46 -
En considérant que la solution exacte est approchée par un polynôme de premier ordre, on a
une représentation sur l’élément par la fonction suivante :
u(x) = a1 + a2.x (2.45)
Les coefficients a1 et a2 définissent le segment de droite et si celui-ci passe par (x1, u1) et (x2,
u2) alors :
u1= a1 + a2.x1
u2= a1 + a2.x2 (2.46)
Après résolution du système d’équations (2.46) et en substituant dans (2.45) on obtient :
xxx
uu
xx
xuxuxu ).()(
12
12
12
1221
(2.47)
Cette écriture est la plus simple, cependant en éléments finis on complique un peu la chose en
mettant en évidence les valeurs nodales (déplacements nodaux) u1 et u2, de la fonction u(x),
qui sont plus importants dans l’analyse des structures. On réarrange (2.47) sous une forme
équivalente :
)(.)(.)(12
1
2
12
2
1xx
xxu
xx
xxuxu
(2.48)
Les fonctions de formes et leurs propriétés :
Du point de vu mathématique, le choix du couple de paramètres a1, a2 ou u1, u2, dans
l’approximation linéaire, importe peu.
On remarquera qu’au lieu de multiplier a1, a2 par les termes des polynômes ‘1’ et ‘x’
respectivement pour obtenir (2.45), on doit multiplier u1 et u2 par les polynômes
12
1
12
2
xx
xxet
xx
xx
pour enfin définir deux polynômes linéaires suivants :
et
12
1
2
12
2
1
)(
)(
xx
xxxN
xx
xxxN
(2.49)
N1(x) et N2(x) sont appelées fonctions de forme et possèdent des propriétés, dont la plus
importante a été citée en remarque 1.
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 47 -
Propriété évidente :
)(0
1
ailleurnoeudsautresaux
inoeudauN i (2.50)
Autres propriétés moins évidentes :
N1+N2=1 21 xxx (2.51)
et x1.N1+x2.N2=x
Remarque 4:
Les identités (2.51) confirment par leurs existences, la présence des deux termes, le terme
constant " 1 " et, le terme linéaire " x ", de l’expression polynomiale (2.45).
Interprétation géométrique:
La relation entre u(x), N1(x) et N2(x) est explicité montrée dans la figure 2.17
On déduit de cette relation, une interprétation géométrique, à savoir qu’une ligne droite
u(x)=a0+a1.x, peut être considérée comme une combinaison linéaire de lignes standards
N1(x) et N2(x) avec des valeurs nodales comme facteurs poids.
Généralisation :
Une fonction de déplacement v (exacte) qui est définie sur un domaine Ω :[x1,xn] et
représenté dans la figure 2.18, est déterminée par éléments finis, par le biais d’une fonction
approchée u.
1
u1
u2
N1(x) N2(x)
u(x)=a0+a1.x
u2.N2(x) u1.N1(x)
x1 x2
x
Figure 2.17 : Relation entre u(x), N1(x) et N2(x)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 48 -
On définit d’abord la géométrie des éléments et leurs topologies comme suit :
Nœuds : 1, 2, ………………, n-1, n
Coordonnées des nœuds : x1, x2, ……………., xn-1, xn
Domaine complet : nxxx 1
Topologie des éléments : :1
e <x1, x2>
:2
e <x2, x3>
:1
e
n <xn-1, xn>
Déplacements nodaux V1, V2, ………………, Vn-1, Vn
En prenant comme modèle l’élément fini barre à deux nœuds, les fonctions approchées ue(x)
doivent être linéaires en x et leurs fonctions de forme doivent satisfaire les propriétés cités
auparavant. L’ensemble est présenté dans le tableau ci-après.
Tableau2.5 : Construction de fonction de forme par morceau dans un domaine 1D
Elément Fonction approchée ue(x) Fonctions de forme Propriété évidente
1
u1(x)=N1(x).V1+N2(x).V2
12
1
2
12
2
1
)(
)(
xx
xxxN
xx
xxxN
N1(x1)=1 ; N2(x1)=0
N1(x2)=0 ; N2(x2)=1
x
ue(x)
Ve
x1 x2 x3 x4 xn-1 xn
V1
V2
V3
Vn-1
Vn
[1] [2] [n-1]
1 2 3 4 n-1 n
Figure 2.18 : Approximation par éléments finis unidimensionnels linéaires
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 49 -
2
…..
n-1
u2(x)=N1(x).V2+N2(x).V3
……………
un-1(x)=N1(x).Vn-1+N2(x).Vn
23
2
2
23
3
1
)(
)(
xx
xxxN
xx
xxxN
…………
1
1
2
1
1
)(
)(
nn
n
nn
n
xx
xxxN
xx
xxxN
N1(x2)=1 ; N2(x2)=0
N1(x3)=0 ; N2(x3)=1
..................
N1(xn-1)=1 ; N2(xn-1)=0
N1(xn)=0 ; N2(xn)=1
La MEF n’est pas restreinte à l’utilisation d’éléments finis linéaires, et la majorité des
logiciels commerciaux disponibles, permettent de choisir entre les éléments finis à fonctions
d’interpolation linéaires, quadratiques ou cubiques correspondant à des domaines à une, deux
ou trois dimensions.
Les éléments finis quadratiques ou cubiques, peuvent aussi représenter des frontières
curvilignes ; il suffit que le nombre de nœuds géométriques sur chaque frontière soit
compatible avec la forme de la courbe correspondant à la frontière du domaine.
Il est donc important d’être capable de choisir le type d’élément qui est le plus approprié au
problème étudié et de déterminer les fonctions de forme pour ce type d’élément choisi.
Les fonctions de formes du tableau modélise un élément fini barre à deux nœuds et sont un
cas particulier des fonctions d’interpolation dite de Lagrange à n points (nœuds) tel que la
fonction de déplacement :
ijlorsque
ijpourxNavecuxNxu ji
n
i
ii1
0)().()(
1
(2.52)
et
n
ijj ji
j
ixx
xxxN
1 )(
)()( (2.53)
On notera que les fonctions )(xN i sont des polynômes d’ordre (n-1).
A la question : est-ce que
n
i
i xN1
1)( ? , la réponse est oui pour toutes les fonctions de
forme de classe C0 avec :
0)(0)(1)( 11211 xNxNxN n
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 50 -
0)(1)(0)( 22221 xNxNxN n
1)(0)(0)( 21 nnnn xNxNxN
Le développement de l’équation (3.11a) donne la relation suivante:
)(][))((
)(][))((
21
21
nkkkkk
nk
kxxxxxxxx
xxxxxxxxN
(2.54)
On ne tient pas compte des termes qui se trouvent à l’intérieur de l’intervalle [….] de
l’équation (2.54) pour obtenir la k-ieme fonction de forme, ce qui nous permet de retrouver
tous les cas particuliers suivant :
Pour l’élément fini linéaire à deux nœuds (figure 2.9), les N(s) et les x(s) ayant un
indice supérieur à 2 ne doivent pas apparaître et on déduit :
21
21
)(
xx
xxN
et 12
12
)(
xx
xxN
ce qui confirme les équations (3.9)
avec
2
1.)(
u
uNxu
Pour l’élément fini quadratique à trois nœuds figure 2.19(i-b), les N(s) et les x(s) ayant
un indice supérieur à 3 ne doivent pas apparaître.
))((
))((
3121
32
1xxxx
xxxxN
))((
))((
3212
31
2xxxx
xxxxN
))((
))((
2313
213
xxxx
xxxxN
(2.56)
(2.55)
x
1 2
x1 x2
u1
u2
1
1
Figure 2.19 : Interpolation linéaire et fonctions de forme
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 51 -
E- Types d’éléments finis à une dimension :
Les éléments unidimensionnels - 1D les plus courants, figure 2.20:
2.8 Matrices caractéristiques par minimisation de l’énergie potentielle
A. Energie potentielle totale minimale:
Une fois la fonction de déplacement définie, il est possible d’obtenir, toutes les déformations
et contraintes dans l’élément fini et de formuler sa matrice de rigidité et celui du vecteur de
charges équivalentes (concentrées aux nœuds).
Dans le chapitre précédent, la matrice de rigidité élémentaire a été introduite par le biais d’un
argument physique direct (méthode directe) et peut être aussi élaborée par la puissante
méthode, plus familière aux ingénieurs de génie civil, qu’est le principe des travaux virtuels,
qui cependant ne peut être un cadre pour produire des approximations par éléments finis plus
générales.
La formulation de ces matrices dites "caractéristiques des éléments finis", représente l’étape
la plus importante de l’analyse par la MEF, et repose sur le principe fondamental de la
mécanique des structures qui est le principe de l’énergie potentielle minimum.
C’est Courant (cité au Chapitre 1) qui a développée en 1943 la première application basée sur
ce principe pour la solution du problème de torsion de Saint-Venant.
On introduit dans un premier temps, les concepts de l’énergie de déformation et de l’énergie
potentielle totale et on déduit les équations gouvernantes pour les problèmes d’élasticité.
B- Formulation de l’énergie potentielle stationnaire :
Les charges externes appliquées à un élément de structure provoque sa déformation et
résultent en un travail qui est stocké dans le matériau sous forme d’énergie élastique, appelée
énergie de déformation.
Pour sa simplicité, prenons l’exemple d’une barre de section constante A, soumise à une
charge axiale N, représentée par un ressort linéaire figure 2.21.
a-Linéaire
b-Quadratique
- c-Cubique
Figure 2.20 : Eléments finis 1D
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 52 -
La figure 2.21 (c ), montre aussi un élément de volume sous l’effet de contrainte normale
agissant sur ses facettes.
L’énergie potentielle totale, comporte deux parties, (a) l’énergie de déformation et (b) le
potentiel des charges appliquées. Parce que les forces internes et les forces externes sont les
deux conservatives il en est de même pour l’élément de structure.
L’énoncé du principe est comme suit: Parmi toutes les configurations possibles d’un système
conservatif, celle qui satisfait les équations d’équilibre donne une énergie potentielle
stationnaire par rapport à des petites variations de déplacements. Si la condition de l’état
stationnaire est minimum, l’équilibre est stable.
Si le ressort ne dissipe pas d’énergie alors le travail des forces interne (énergie de déformation
dans le ressort), dépend seulement de l’allongement L et non pas de son passage par le
chemin I ou le chemin II (figure 2.21(b)). De la même manière si la charge externe N possède
une valeur et une orientation constante, son travail est égal à N L indépendamment du
chemin choisi pour aller de PI(configuration initiale) à PF (configuration finale) (figure
2.21(b)).
L’effort N s’écrit comme suit :
'. ykLL
AEP
(2.57)
Et l’énergie emmagasinée id dans le matériau pour une déformation infinitésimale /y :
/
2/
0
/////
0
/ )2
1(
2
1.
yy
i ykykydykydyPd (2.58)
On peut écrire l’équation (2.53) en fonction des contraintes et des déformations normales :
Figure 2.21 : Comportement élastique d’une barre sous sollicitation horizontale (a) structure barre ; (b) élément ressort ; (c) état de contrainte sur un élément de volume
dx
dy
dz
dy'
Y
Y
x
z
y
P
L L
y'
y
P
Longueur non
Déformée
(Pas de charge)
I
II
(a)
PI PF
k (b)
(c)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 53 -
dvdxdzyykd yi ..2
1).(
2
1)(
2
1 // (2.59)
Avec dxdzyk y .. / : Force élastique
et dyy ./
D’où l’écriture de l’énergie de déformation di à partir de la figure 2.22, pour l’élément de
structure sous sollicitation axiale, est la suivante :
dVE
dVdVV
i
e
i .2
..
2
. 2)(
(2.60)
avec V : volume de l’élément
et E : Module de Young
C. Energie potentielle totale :
L’énergie potentielle totale s’écrit comme suit :
eiP W (2.61)
L’application pour notre exemple figure 4.1 donne :
2/.2
1yki et /.yPWe
La charge en se déplaçant sur une distance y/ produit un travail et en conséquence perd un
potentiel de même valeur, justifiant ainsi l’existence du signe négative dans l’expression :
/.yPWe
L’énergie potentielle totale
/2/ ..2
1yPykP (2.62)
Peut être considérée comme le travail interne et externe effectué pour un changement de
configuration de l’état de référence 0/ y à l’état de déplacement 0/ y .
id
Figure 2.22 : Représentation de l’énergie de déformation
comme un volume de contrainte
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
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Elle est représentée graphiquement pour notre exemple dans la figure 2.23.
La position d’équilibre /
eqy obtenue à partir de la valeur stationnaire de P :
0)( // dyPkyd eqP d’où kPyeq // (2.63)
2.9 Formulation de la matrice de rigidité et du vecteur charge équivalent
A. Déformation et contrainte moyenne dans un E.F unidimensionnel 1-D
On utilise les fonctions de formes étudiées au chapitre 3 pour l’écriture du déplacement d’un
élément fini aux nœuds i et j soit :
aNuNuNuNu jjiiii
e ....)( (2.64)
Avec comme Fonctions de Forme : L
yNi 1 et
L
yN j (2.65)
y est la référence de coordonnée locale de l’élément ayant pour origine le nœud i.
TT
jiL
y
L
yNNN 1 et
j
i
u
ua (2.66)
La déformation dans chaque élément peut être calculée selon la relation :
aBaNLaNdy
d
dy
du.).().( (2.67)
Avec L : opérateur dit de Laplace dans le cas général
et )(NLB =
T
LL
11 : dérivées des fonctions de formes (2.68)
Enfin la contrainte dite moyenne dans chaque élément s’écrit comme suit :
aBEE . (2.69)
Energie
y/
k
Nyeq
/ /.yNWe
Valeur stationnaire
eiP W
2/.2
1ykWe
Figure 2.23: Représentation graphique
des relations d’énergie
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 55 -
B. Matrice de rigidité élémentaire
L’énergie de déformation pour un élément fini barre quelconque (e) peut être déduite à partir
de l’équation (2.60) :
V V
TTTe
i dVaBEBadV ..)(2
1.
2
1)( (2.70)
L’énergie potentielle s’écrit comme suit :
dVaBEBaV
TT
P .).(2
1 - Fa
TFaaKa
TT...
2
1 (2.71)
Où F : le vecteur de charges appliquées aux nœuds
et on pose :
dVBEBKV
T... ; la matrice de rigidité élémentaire (2.72)
La minimisation de l’énergie de déformation par rapport à a s’écrit :
)()()(
.0eeeP FaK
a
(2.73)
On retrouve l’écriture familière de la matrice de rigidité élémentaire d’une barre de section
uniforme A, sous sollicitation uni-axiale :
dyA
L
LELL
KLe
..1
1
..11
0
)(
=
L
dyL
AE
02 1
111. (2.74)
=
11
11
L
AE=
kk
kk (2.75)
Où L
EAk
.
C. Vecteur de charges équivalentes aux nœuds
En minimisant le travail produit par les charges externes pour un élément fini quelconque (e),
le second terme de l’équation (2.66) résulte en un vecteur chargee
F , dit de charges
ponctuelles (concentrées aux nœuds i et j) pour un problème 1D:
j
iee
P
PpaF
a
)()().( (2.76)
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 56 -
D’une manière générale, pour des cas de charges de types quelconques, on distingue en plus
des forces concentrées ponctuelles p , des forces de volume b (forces de gravité, poids propre)
et des forces de traction de surface t .
Le travail de ces forces externes s’écrit comme suit :
A i
i
tt
V
t
e pudAtudVbuW ..... (2.77)
D’où l’expression générale du vecteur force équivalente sur chaque élément fini en tenant
compte de (2.64) et en minimisant We (2.77) par rapport à a:
A i
i
tt
V
tpNdAtNdVbNF ...... (2.78)
On constate que la distribution des charges aux nœuds sur un élément fini quelconque pour
l’obtention d’un vecteur de charges équivalentes se fait par le biais des fonctions de forme N.
2.10 Construction des Fonctions de Forme :
A. Principe de la méthode
Une fois les termes de la fonction de déplacement choisis d’une façon précise à partir du
Triangle de Pascal, il convient de construire ensuite les fonctions de forme.
Il existe deux procédés possibles :
i) Procédé direct en utilisant les propriétés évidentes des Fonctions de Forme.
ii) Méthode des déterminants
La méthode (i), est beaucoup plus rapide pour un calcul manuel, pour des éléments finis
simples et prend en compte les propriétés déjà citées auparavant à savoir :
Pour chaque élément, la fonction de forme est égale à 1 au nœud considéré et 0
ailleurs.
Chaque fonction de forme est un polynôme du même degré que celui de la
fonction d’interpolation.
Ce procédé est mieux expliqué par un l’exemple d’élément fini unidimensionnel (1D)
quadratique figure 2.24 :
Figure 2.24 : Elément fini 1D quadratique
1
2
3
L /2 L /2
x
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 57 -
On cherche trois fonctions de forme Ni(x), i=1, 2, 3 et on exprime chacune d’elles comme le
produit de deux fonctions :
Ni(x)= Fi.Gi ; i=1, 2, 3 (2.79)
Fi est fonction qui nulle aux nœuds autre que le nœud considéré i.
Gi est choisie tel que Ni est un polynôme quadratique.
Les positions des nœuds : 1: 0 ; 2: L/2 ; 3: L
Nœud 1 : N1(x) = (x -L/2).(x -L).G1 ;car N1(x)=0 aux nœuds 2 et 3.
Et F1= (x -L/2).(x -L) est quadratique donc G1=C1 (constante)
N1(0)=1 au nœud 1 C1=2/L2
Soit N1(x)= (2/L2)(x -L/2).(x -L)= 1
32 2
2 x
Lx
L (2.80)
Nœud 2: N2(x) = x.(x -L).G2 ;car N2(x)=0 aux nœuds 1, 3
Et F2= x.(x -L) est quadratique donc G2=C2 (constante)
N2(L/2)=1 au nœud 2 C2=-4/L2
Soit N2(x)= (-4/L2).x.(x -L)= x
Lx
L
44 2
2
(2.81)
Nœud 3: N3(x) = x.(x –L/2).G3 ;car N3(x)=0 aux nœuds 1, 2
Et F3= x.(x –L/2) est quadratique donc G3=C3 (constante)
N3(L)=1 au nœud 3 C3=2/L2
Enfin N3(x)= (2/L2).x.(x –L/2)=
L
xx
L2
2
2 (2.82)
Les expressions des fonctions de forme (2.80), (2.81) et (2.82), sont les mêmes que celles des
équations (2.56) en substituant x1=0, x2=L/2 et x3 =L.
On peut rapidement vérifier à chaque fois la propriété évidente ∑Ni=1 ; i=1, 2, 3
N1(x) +N2(x) +N3(x)=1
B. La méthode des déterminants
Elle est beaucoup plus adaptée au calcul automatique et elle de ce fait la plus évidente pour la
programmation sur ordinateur s’agissant des éléments finis d’ordre supérieurs. Cette méthode
est plus générale et prend en compte aussi, les propriétés des fonctions de forme.
Soit une fonction de déplacement d’ordre n dans un espace 1D :
u(x)= a1+a2x+a3x2+……+anx
n-1 =
n
i
iiuN1
(2.83)
Ni- Fonctions de Forme
x=xi i=1, 2, ….., n position des nœuds dans l’élément fini
Chapitre2 Éléments finis à une dimension
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 58 -
ui=u(x=xi) i=1, 2, ….., n
On défini un vecteur ligne G tel que :
G = < 1, x, x2, ….., x
n-1> (2.84)
On définie en plus n vecteurs lignes Hi tel que :
Hi = G (x=xi), i=1, 2, …, n (2.85)
Soit D le déterminant de la matrice dont les lignes sont H1, H2, ……, Hn prises dans cet ordre
respectivement.
12
1
2
2
22
1
1
2
11
..1
......
......
..1
..1
n
nnn
n
n
xxx
xxx
xxx
D (2.86)
Enfin soit DiG le déterminant obtenu à partir de D en remplaçant la ieme
ligne Hi par le vecteur
ligne G.
12
12
1
2
2
22
1
1
2
11
..1
......
..1
......
..1
..1
n
nnn
n
n
n
iG
xxx
xxx
xxx
xxx
D (2.87)
Les fonctions de forme se calculent comme suit :
niD
DxN iG
i ,,2,1)( (2.88)
ieme
ligne
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
Chapitre 3
Éléments finis à deux et trois dimensions
Éléments Finis en Une Dimension
Projet du viaduc ferroviaire, Oued-Tlelat /Sidi-Belabbes / Tlemcen,
de 1780 m et de hauteur de 114m
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 59 -
APERÇU
On considère dans ce chapitre, les éléments finis à deux et trois dimensions. Une
attention particulière est donnée à la dérivation des fonctions de formes des éléments
finis triangulaires et quadrilatères en associant la méthode du triangle de Pascal et
la méthode des déterminants. On présente l’’importance des formulations par
intégrales numériques (méthode de Gauss) dans un système de coordonnées locales
normalisées ainsi que la transformation entre le repère local et le repère global. Une
application aux problèmes d’élasticité plane de classe C0 est aussi présentée.
3.1 Idée de base
Dans ce chapitre on introduit une fonction élément fini pour l’approximation des surfaces
à deux dimensions, sur lesquelles on applique des fonctions approchées qui sont
généralement définies par des équations différentielles.
Pour les problèmes à deux dimensions ‘2D’, bien qu’il existe plusieurs possibilités pour
l’approximation (diviser) du domaine d’étude’, en pratique deux formes seulement sont
utilisées à savoir le triangle et le quadrilatère figure 3.1.
3.2 Types d’éléments finis 2D et 3D
A- Eléments bidimensionnels - 2D
Eléments triangulaires :
a-Linéaire b-Quadratique
c-Cubique
Figure 3.1 : représentation de domaines pour un problème bidimensionnel- 2D
x
y
z
Eléments Noeuds
(b)
(2D) (Domaines Ωe)
(Ω)
Domaine
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 60 -
Eléments quadrilatéraux:
Eléments Tridimensionnels - 3D :
Remarque 5 :
Le type d’élément dépend :
de la forme (1-D, 2-D, 3-D, triangulaire, quadrilatère, tétraèdre, etc.…)
du nombre de nœuds (3-nœuds, 4-nœuds, etc.)
du type des variables nodales (degrés de liberté)
du type de fonctions d’interpolation.
On notera aussi que le degré de liberté pour chaque nœud peut varier selon le
problème.
B- Triangle de Pascal :
Dans le cas d’un choix d’éléments finis d’ordre supérieur où l’ordre de la fonction de
déplacement est élevé il y a lieu de prendre garde de l’isotropie géométrique (invariance
géométrique). Cela veut dire que l’élément fini modèle doit être indépendant de l’orientation
de la base de coordonnées locale, ou globale.
Le choix des termes qui composent la fonction d’approximation du champ de déplacement,
est plus facilement obtenue par référence au Triangle de Pascal figure 3.3.
a-Linéaire b-Quadratique c-Cubique
A-Tétraèdre B-Hexaèdre C-Prisme droit
(solid element)
b-(Quadratique)
c-(Cubique)
b-(Quadratique)
c-(Cubique) b-(Quadratique)
c-(Cubique)
Figure 3.2 : Quelques éléments finis classiques les plus utilisés en modélisation numérique
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 61 -
a-Élément fini triangulaire :
432234
3223
22
1
yxyyxyxx
yxyyxx
yxyx
yx
Donc pour un élément fini linéaire, tous les termes, sur et au dessus du niveau 1, sont choisis,
alors que pour un élément fini cubique, tous les termes, sur et au dessus du niveau 3 sont
nécessaires.
On remarque que pour la construction des éléments finis, la distribution des nœuds dans le
triangle est dictée par la forme géométrique du Triangle de Pascal.
Par exemple, un élément quadratique possède tous les nœuds sur les 3 frontières figure 3.4
(a) ; un élément cubique possède un nœud intérieur figure3.4 (b) ; un élément quartique trois
nœuds intérieurs et ainsi de suite.
La raison de garder le même nombre de nœuds sur les frontières de l’élément, revient au fait
que les éléments seront généralement reliés ensembles le long de leurs côtés et une condition
de continuité sur la fonction de déplacement u(x, y) doit être observée.
L’illustration de cette approche est faite par l’exemple de l’élément fini triangulaire à trois
nœuds, dont la fonction de déplacement u(x,y)= a1+a2.x+a3.y induit une variation linéaire sur
ses frontières, se qui est compatible avec l’existence de deux nœuds par frontière (une seule
ligne droite peut être tracée entre deux points).
N’importe quel autre élément qui sera attaché à cet élément [1] figure 3.5, aura exactement la
même variation le long de la frontière commune, donc la fonction de déplacement sera
continue sur la frontière de l’élément.
Nombre total des termes
Au dessus du niveau
niveau 1 3 linéaire
niveau 2 6 quadratique
niveau 3 10 cubique
niveau 4 15 quartique
Figure 3.3 Triangle de Pascal
Figure 3.4 : Elément fini triangulaire : (a) quadratique à 6 nœuds
(b) cubique à nœud intérieur
6
1
3
4
5
2 1
3 2
8 6
5
4
7
9 10
(a) (b)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 62 -
L’écriture de la fonction de déplacement en se rapprochant de la frontière commune du côté
de l’élément [1] est :
]1[
33
]1[
22
]1[
11
1 NuNuNuu (3.1)
]1[
33
]1[
22
1 NuNuu
Car N1[1]
le long de la limite commune. Puisque les fonctions de forme sont linéaires, alors
u[1]
varie linéairement le long de la limite commune ayant comme valeurs, u2 et u3, au nœud 2
et 3 respectivement.
Alors que si la frontière est approchée à travers l’élément [2] :
]2[
33
]2[
24
]2[
12
2 NuNuNuu (3.2)
]2[
33
]2[
22
1 NuNuu
car N2[2]
=0 le long de la limite commune. Aussi, la variation des fonctions de forme est
linéaire le long de la limite commune, entre les valeurs u2 et u3, au nœud 2 et 3
respectivement.
On déduit que u[1]
=u[2]
le long de la frontière commune, confirmant que la fonction de
déplacement u est continue à travers les frontières de l’élément.
Remarque 6:
Pour les problèmes 2D, un polynôme représentant la fonction de déplacement est de degré n
s’il contient un terme de la forme xly
m, où l et m sont des entiers non négative et l+m=n. le
polynôme est dit "complet" s’il contient toutes les combinaisons de l et m pour lesquelles
l+m≤ n.
Par exemple un quadratique complet, n=2 ,figure 3.4, possède la forme suivante :
u=a1+a2x+a3y+a4x2+a5xy+a6y
2 (3.3)
Un polynôme complet de degré n contient (n+1)(n+2)/2 termes (figure 3.7).
[1] [2]
2
4
3
1
Figure 3.5 : deux éléments finis triangulaires à 3 nœuds
ayant une frontière commune
frontière commune
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 63 -
En généralisant au domaine tridimensionnel (3D), les mêmes remarques sont applicables, de
telles façons qu’un quadratique complet contient 10 termes, qui comportent un terme
constant, des termes linéaires x, y, z, et zx.
Un polynôme complet de degré n en 3D contient (n+1)(n+2)(n+3)/6 termes, figure 3.6
b- Élément fini quadrilatère:
Le Triangle de Pascal est aussi d’une utilité considérable dans la construction des fonctions de
forme pour les éléments finis rectangulaires qui sont de deux principaux types :
Des exemples d’éléments finis Lagrangiens et les éléments finis "Serendipes" sont
représentés dans les figures 3.7 et 3.8 respectivement.
Figure 3.7 : Eléments finis Lagrangiens
4- noeuds 9- noeuds 16- noeuds
Figure 3.6 : Pyramide montrant le nombre de termes pour des polynômes
complets selon les 3 variables indépendantes x, y, z
1 y
z
x
z2
x2
y2
xy
yz
zx
z3
yz2
y2z
Y3
xy2
x2y
x3
z2x
zx2
xyz
Figure 3.8 : Eléments finis ‘Serendipe’
4- noeuds 8- noeuds 12- noeuds
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 64 -
Les termes dans l’approximation de la fonction de déplacement u(x,y) pour chacun de ces
éléments sont obtenus à partir du Triangle de Pascal comme le montre la figure 3.9 et figure
3.10.
6542332456
54322345
432234
3223
22
1
yxyyxyxyxyxx
yxyyxyxyxx
yxyyxyxx
yxyyxx
yxyx
yx
6542332456
54322345
432234
3223
22
1
yxyyxyxyxyxx
yxyyxyxyxx
yxyyxyxx
yxyyxx
yxyx
yx
Remarque 7:
En général, l’utilisation des Eléments Finis "Serendipes" est plus pratique, du fait que ces
derniers présentent des niveaux de précision similaires à ceux des éléments finis Lagrangiens
avec moins de nœuds par élément.
Les deux types d’éléments produisent une fonction de déplacement u(x,y) qui est continue le
long des frontières.
4- noeuds
9- noeuds
16- noeuds
Eléments finis
Lagrangiens
12- noeuds
4- noeuds
8 noeuds
Eléments finis
Serendipes
Figure 3.10: Triangle de Pascal - Eléments finis ‘Serendipes’
Figure 3.9 : Triangle de Pascal-Eléments finis Lagrangiens
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 65 -
3.3 Construction des fonctions de forme pour L’élément finis ‘T3’:
L’élément fini triangulaire à 3 nœuds figure 3.11 est désigné comme T3 et on procède de
manière similaire, que pour le cas 1D, par la méthode des déterminants pour déterminer ses
fonctions de forme.
On pose
),(
),(),(
yxv
yxuyxu et yaxaayxu 321),(
ybxbbyxv 321),( (3.4)
Le champ de déplacement s’écrit, en tenant compte des Fonctions de Forme, comme suit :
3
1
332211 ),(.),(.),(.),(i
iuyxNuyxNuyxNuyxu (3.5)
Avec
1
1
1v
uu
2
2
2v
uu
3
3
3v
uu
Les Fonctions de Forme Ni s’écrivent comme suit selon la méthode des déterminants :
).().()(2
1
1
1
11
),( 23322332
33
221 xxyyyxyxyxA
yx
yx
yx
DyxN
).().()(2
1
1
1
11
),( 31133113
33
11
2 xxyyyxyxyxA
yx
yx
yx
DyxN (3.6)
x
y
2
3
1
(x1, y1)
(x2, y2)
(x3, y3)
Figure 3.11 : Elément fini 2-D, triangulaire à 3 noeuds
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 66 -
).().()(2
1
1
1
11
),( 1221122122
11
3 xxyyyxyxyxA
yx
yx
yx
DyxN
Avec A
yx
yx
yx
D 2
1
1
1
33
22
11
(3.7)
Où A- Aire du Triangle
3.4 Transformation géométrique:
A- Relation entre les variables généralisées et les variables nodales:
Un élément de référence simple peut être transformé par une transformation Te, en un élément
de forme plus complexe figure 3.12.
On prend la notation : et yxx
La transformation Te définie les coordonnées x
e de chaque point de l’élément réel à partir des
coordonnées du point correspondant de l’élément de référence.
Elle dépend de la forme et de la position de l’élément.
Soit Te : x
e= x
e( )
Dans un espace tridimensionnel :
z
y
x
x
On notera aussi qu’un même élément de référence, un triangle à 3 nœuds, peut se transformer
en plusieurs éléments réels de même type par des transformations différentes, figure 3.13.
(3.8)
(0,0)
(0,1)
(1,0)
Te
y
x
(xi)
(xk)
(xj)
i
j
k
Figure 3.12 : Représentation d’un exemple de transformation
d’un élément fini de référence vers l’élément parent
(1- =0)
21
1
2
1
1
ΩR
ΩE
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 67 -
B- Règles et propriétés de Te
Te doit générer des éléments réels et doit être choisie ayant les propriétés suivantes :
Doit être bijective en tout point de situé sur l’élément de référence ou sur sa
frontière. Donc à tout point de l’élément de référence correspond un point et un
seul de l’élément réel.
Les nœuds géométriques de l’élément de référence, définie par les nœuds
géométriques de cette frontière, correspondent à la portion de frontière définie par
les nœuds correspondant.
Te : x
e= x
e( , x1, x2, … , xn ) (3.9)
Où x1, x2, …, xn sont les coordonnées des nœuds de l’élément réel
Et n- le nombre de nœuds
On utilisera des transformations T linéaires par rapport aux coordonnées xn de l’élément réel.
T : x( )= < T ( )> xn (3.10)
De plus les fonctions de transformation sont choisies identiques pour les trois coordonnées.
x( )= < T ( )> x y( )= < T ( )> y z( )= < T ( )>z
avec :
x=< x1 , x2, …, xn>T y =< y1 , y2, …, yn>
T z=< z1 , z2, …, zn>
T
(3.11)
(0,0)
(0,1)
(1,0)
T1
y
x
4
1
2
3 5
[1]
[2] [3] T
2
T3
Figure 3.13: exemple d’un élément fini de référence,
représentant plusieurs éléments de même type
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 68 -
Applications :
1- exemple de l’élément fini triangulaire à trois nœuds figure 3.11
Position des nœuds : i :< xi , yi > j : < xj , yj > k : < xk , yk >
Soit < T ( )>=<T1( , ) T2( , ) T3( , )> (3.12)
On a alors les relations suivantes :
x( , )= T1( , )xi + T2( , )xj + T3( , )xk
k
j
i
x
x
x
x 1),(
k
j
i
y
y
y
y 1),(
Vérification des propriétés :
Les nœuds géométriques dans le system de coordonnées local
1: (0,0) 2: (1,0) 3: (0,1)
se transforment dans la base globale :
xi, xj, xk
L’application pour le nœud i comme exemple donne :
x( =0, =0) = < 1 0 0 > i
k
j
i
x
x
x
x
(3.14)
Il en sera ainsi pour les autres nœuds j et k.
La correspondance des frontières (limites) :
Chaque frontière Rde l’élément de référence Ω
R se transforme en une frontière
E
correspondante de ΩE.
On choisi pour l’exemple la frontière qui passe par les nœuds 2: (1,0) et 3: (0,1), et dont
l’équation est 01 .
Elle doit se transformer en la frontière qui passe par les nœuds j: xj et k: xk.
En substituant 1 dans les relations (3.8) on obtient :
(3.13)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 69 -
kj
k
j
i
xx
x
x
x
x )1(10
ki
k
j
i
yy
y
y
y
y )1(10
Les relations (3.41) sont donc linéaires et ne dépendent que de xj et xk qui sont situés sur la
frontière E .
La transformation est bijective :
),(),( yxT
Bijective
ddJdydx ... Avec J - Jacobien 0
Expression d’une matrice J non singulière.
ikik
ijij
yyxx
yyxx
yx
yx
J
(3.16)
det(J)= ( xj-xi )(yk-yi)-(xk-xi)(yj-yi)
Ce déterminant est égal à 2 fois l’aire du triangle donc, ne s’annule que si les sommets sont
alignés.
Les angles du triangle doivent toujours rester inférieur à 180° pour que les det(J)0.
(3.15)
k
i
j
A det(J)= 2xA
Figure 3.14: Aire de l’élément fini T3
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 70 -
2- exemple d’utilisation des fonctions de forme dans la transformation figure
3.15.
On peut monter que les relations (3.13), transforment l’élément fini triangulaire aux sommets
(xi,yi), i=1,2,3, en un élément standard dans le plan .
))1(2
1())1(
2
1())(
2
1( 321 xxxx
))1(2
1())1(
2
1())(
2
1( 321 yyyy
La relation entre (x,y) et , η comme définie (3.17) est linéaire tel que des lignes droites dans
le plan , η , restes droites dans le plan xy.
Considérant par exemple, le coté
11,1
du triangle standard. On obtient, en utilisant (3.11)
22
)(
))1(2
1()1(
2
1(
1313
31
xxxx
xxx
d’une manière similaire
22
1313 yyyyy
on peut bien constater que ce sont des équations paramétriques de lignes droites passant par
les points (x1,y1) lorsque 1 et (x3,y3) lorsque 1 .
Il y va de même pour le côté du triangle standard 1
(3.17)
(3.18a)
(3.18b)
1 2
3 +1
+1 -1
-1
y
x
(x1,y1)
(x2,y2)
(x3,y3)
Transformation
(3.17)
Figure 3.15: Transformation d’un élément fini triangulaire
à 3 nœuds en un élément standard
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 71 -
.
22
)(
))1(2
1()1(
2
1(
1212
21
xxxx
xxx
22
1212 yyyyy
Ce sont aussi des équations paramétriques de lignes droites passant par les points (x1,y1)
lorsque 1 et (x2,y2) lorsque 1 .
On remarquera que pour cette transformation on a fait appelle aux fonctions de forme de
l’élément fini triangulaire à 3 nœuds, à savoir :
)(2
1),(1 N
)1(2
1),(2 N (3.20)
)1(2
1),(2 N
et on peut écrire (3.45) sous la forme suivante :
3
1
3
1
),(),(i
ii
i
ii NyyetNxx (3.21)
3- Elément fini quadrilatère à 4 nœuds.
De même que les éléments finis triangulaires à côtés droits on peut utiliser des éléments
quadrilatères pour le maillage d’un domaine.
On peut facilement montrer, de la même manière que précédemment que la transformation
d’un élément fini standard (carré) figure 3.16, aux nœuds suivants :
1 :(-1,-1) ; 2 :(1,-1) ; 3 :(1,1) ; 4 :(-1,1)
en un quadrilatère aux sommets pris à des positions (xi, yi), i=1, 2, 3, 4, s’écrit comme
suit selon (3.46):
4
1
),(i
ii Nxx et
4
1
),(i
ii Nyy (3.22)
(3.19a)
(3.19b)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 72 -
Les fonctions de forme 4,3,2,1),( ipourN i sont :
)1)(1(4
1),(1 N )1)(1(
4
1),(2 N
)1)(1(4
1),(3 N )1)(1(
4
1),(4 N
3.5 Système de coordonnées de référence :
A- Système de coordonnées locales normalisé
En modélisation par la MEF, on a besoin le plus souvent d’utiliser différentes bases de
référence.
On a besoin d’un système de référence global pour représenter la position des nœuds,
orientation de chaque élément fini, et pour l’application des conditions aux limites et charges.
Plus important, la solution, tel que les déplacements nodaux sont représentés par rapport au
système d’axes de coordonnées globales comme on l’a déjà vu en chapitre 2.
D’autre part, on a besoin d’un système de coordonnées dit local à cause de la position de son
origine à l’intérieur de l’élément fini. Il présente l’avantage de faciliter la construction de la
géométrie ainsi que l’évaluation des calculs des intégrales.
Cet avantage devient plus apparent lorsque ces intégrales contiennent des produits de
fonctions de forme tel que :
)(21 ).().,(
edxdyxNyxN ; dx
dx
xdN
dx
xdN
e
.)(
.)(
)(
21
(3.24)
(3.23)
+1
+1 -1
-1 1 2
3 4
x
y
1
2
3 4
Transformation (3.11)
Figure 3.16 : Transformation d’un élément fini standard vers un quadrilatère
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 73 -
Pour des éléments finis linéaires les termes de ces intégrales sont de simples polynômes et les
intégrales sont faciles à évaluer, ce qui n’est pas le cas pour des éléments fini d’ordre
supérieur.
Aussi est-il plus facile de construire les fonctions de forme dans un système local dont
l’origine sera au centre de l’élément et de normaliser les coordonnées leurs permettant une
variation entre -1 et +1 en vue d’une intégration facile selon la méthode de Gauss.
On obtient alors des éléments finis plus simples tel que le triangle, le carré, le tétraèdre et le
parallélépipède.
On appellera ces éléments, "éléments de référence" figure 3.17 pris dans cette base
cartésienne et orthonormée dite "normalisée".
Elément Triangulaire 2-D
Elément Rectangulaire 2-D
Linéaire Quadratique Cubique
(1, -1)
(-1, 1) (1, 1)
(-1, -1)
(1, -1)
(-1, 1) (1, 1)
(-1, -1)
(1, -1)
(-1, 1) (1, 1)
(-1, -1)
Linéaire Quadratique Cubique
Figure 3.17: Eléments finis de Référence (Parents) de type ‘Serendipe’
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 74 -
B- Système de coordonnées naturel
Il représente une base locale dont les propriétés intrinsèques, qui tiennent compte des
dimensions de l’élément et une écriture de paramètres invariants, sont proches de celles des
fonctions de forme étudiées auparavant.
Elément Fini Triangulaire- 2D :
Un system de coordonnées naturel pour un élément fini triangulaire (système barycentrique)
est défini sur la figure 3.18 :
Li= Ai/A (3.25)
avec A=A1+ A2 + A3
Li- i=1, 2, 3 représente les coordonnées barycentriques qui définissent une ligne de
coordonnées selon la figure 3.19.
La relation entre les deux systèmes de coordonnées, cartésien et naturelle :
),(),,( 321 yxLLL ;
ii
ii
yLy
xLx
.
. (3.25)
1
2
3
L1=1.00
L1=0.75
L1=0.50
L1=0.25
L1=0.00
Figure 3.19 : Représentation de coordonnée naturelle L1-
Lignes parallèles au coté 2-3
Figure 3.18 : Représentation du system de coordonnées barycentriques
A1
A3
A2
L1 L2
L3
2
1
3
x
y (x1, y1)
(x2, y2)
(x3, y3)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 75 -
La relation sous forme matricielle s’écrit comme suit :
1
.
1111
...
...
3
2
1
321
321
321
332211
332211
y
x
L
L
L
yyy
xxx
LLL
yLyLyLy
xLxLxLx
(3.26)
La résolution selon les Li donne :
1
.
)()()(
)()()(
)()()(
2
1
12211221
31133113
23322332
3
2
1
y
x
yxyxxxyy
yxyxxxyy
yxyxxxyy
AL
L
L
(3.27)
A étant l’aire du triangle.
Au regard des équations (3.27) on constate que les coordonnées Li possèdent la propriété
C0 des Fonctions de Forme Ni en plus on les relations suivantes :
11 LN 22 LN 33 LN (3.28)
Remarque : Il sera facile d’intégrer des polynômes en terme de coordonnées naturelles
(barycentriques) on peut utiliser les relations suivantes :
lldlLL .
)!1(
!!.. 21
(3.29)
AdALLLA
2.)!2(
!!!... 321
(3.30)
L’équation (3.29) est utilisée pour évaluer une intégrale, qui est fonction de la longueur l, le
long de la frontière de l’élément. La distance entre deux nœuds est noté ‘l’.
La relation (3.30) est utilisée pour évaluer des intégrales de surface.
3.6 Cas de problèmes d’éléments finis bidimensionnels de classe C0 :
A- Rappel et formulation de la théorie de base
Pour le cas de problèmes 2D de classe C0, il est important de faire appel à la théorie de base
de l’élasticité, qui prend en compte les quantités physiques suivantes :
Déplacement en un point, représenté par un vecteur colonne.
Twvuu (3.31)
Matrice de contraintes dans l’élément (matrice carrée et symétrique)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 76 -
ZZYZX
YZYYX
XZXYX
(3.32)
Matrice de déformations dans l’élément (matrice carrée et symétrique)
ZZYZX
YZYYX
XZXYX
(3.33)
Dans cette section particulière on fixera notre attention sur le problème d’élasticité plane.
Il existe deux méthodes de base par le biais desquelles une réduction dans la théorie
tridimensionnelle de l’élasticité linéaire peut être envisagée.
En général, les contraintes et les déformations dans une structure se composent de six
composants, figure 3.20.
x ,
y ,
z , xy , yz , xz pour les contraintes
et
x , y , z , xy , yz , xz pour les déformations
Les déformations en un point sont fonction des déplacements u, v, et w tel que :
y
u
x
v
x
uXYX
z
v
y
w
y
vYZY
(3.34)
Figure 3.20 : Volume élémentaire de contraintes pour l’équilibre interne
X
Y
Z
x
xy
xz
y
yx
yz
z
zx
zx
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 77 -
x
w
z
u
z
wZXZ
Pour un cas de structure linéairement élastique et dont le matériau est homogène et isotrope,
les relations contraintes déformation sont données par la loi de Hooke :
0
0
0
0
0
0
0 ..
XZ
YZ
XY
Z
Y
X
XZ
YZ
XY
Z
Y
X
XZ
YZ
XY
Z
Y
X
CC
(3.35)
Avec C la matrice caractéristique des propriétés élastique du matériau définie par :
)1(200000
0)1(20000
00)1(2000
0001
0001
0001
.1
EC (3.36)
ε0- vecteur de déformations initiales
E – module de Young
- coefficient de poisson.
Et on note que )1(2
EG module de cisaillement
Dans les cas d’effet de température pour un matériaux isotrope, le vecteur de déformations
initiales est donné par :
0
0
0
1
1
1
.0 T (3.37)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 78 -
Où α est le coefficient de dilatation thermique
et T est la variation de température
Parfois on a besoin des expressions de contraintes en fonction des déformations, ceci peut être
obtenu en inversant les équations (3.58).
On obtient alors en ajoutant les déformations dues à la température les relations suivantes :
0
0
0
1
1
1
.21
..).( 0
TEDD
XZ
YZ
XY
Z
Y
X
XZ
YZ
XY
Z
Y
X
(3.38)
Où la matrice D est donnée par :
2
2100000
02
210000
002
21000
0001
0001
0001
.)21)(1(
ED (3.39)
Sous des conditions spécifiques, l’état des contraintes et de déformations peuvent être
simplifiées.
B- Contraintes planes et déformations planes
De ce fait une analyse de structure tridimensionnelle 3-D peut être réduite à une analyse
bidimensionnelle 2-D avec deux types de distribution de contraintes possibles, contrainte
plane et déformation plane.
Contrainte plane
Ce cas est applicable pour des structures dont la dimension est petite selon une des
directions des axes de coordonnées.
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
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Donc l’analyse de plaque mince chargée dans le plan de la plaque peut être considérée
selon le modèle de contraintes planes.
z = yz = zx = 0 ( x = 0) (3.40)
Cas de structure plane mince avec épaisseur constante et le chargement pris dans le plan
de la structure (plan x-y) figure 3.21 .
On peut aussi inclure dans cette catégorie les exemples de problèmes de plaques de
poutres à caisson et les plaques formant la partie de l’âme d’un profilé PRS par exemple –
figure 3.22.
z
y
x
y
z
y
Figure 3.21 : Exemple de structures planes à épaisseur constante
(a)
Figure 3.22 : (a) Plaque perforée
(b) Plaque formant l’âme d’un PRS
(b)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
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Déformations planes
Ce cas s’applique pour des structures longues dont la géométrie et le chargement ne varie
pas d’une façon signifiante selon la direction longitudinale.
On considère que les composants de déplacement < u , v , w >T on la forme particulière
suivante :
u=f(x,y) v=g(x,y) w=o (3.41)
ceci implique que les seules composantes de déformations non nulles sont x , xy , yy
tel que les déformations apparaissent dans le plan z=constante ; d’où la terminologie
‘déformation plane’.
z = yz = zx = 0 ( z = 0 ) (3.42)
L’analyse de barrages, murs de soutènement par exemple figures 3.23 (a), (b), rentrent
dans ce cas précis, il faut toutefois prévoir des sections d’études loin des extrémités de la
structure pour avoir une bonne approximation.
(b) Mur de soutènement (a) Barrage
Figure 3.23 :(a),(b) Exemples d’ouvrages sous déformations planes
Section sous
Déformation plane
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 81 -
C- Relation contrainte- déformation :
Etat de contrainte plane
0
1
1
1
...
2
100
01
01
.1 2
TEE
XY
Y
X
XY
Y
X
(3.43)
Soit = D + 0
Avec 0 = - D . 0
Etat de déformation plane plane:
Pour l’état de déformation plane on prends pour D l’expréssion suivante :
2
2100
01
01
.)21)(1(
ED (3.44)
D- Formulation de la matrice de rigidité
Relations déformation –déplacement
Pour de faibles déformations on a les relations suivantes à partir des équations (3.34):
v
u
xy
y
x
XY
Y
X
.0
0
(3.45)
soit uL.. (3.46)
A partir de cette relation on reconnaît que les déformations (donc les contraintes aussi) sont
d’un degré inférieur par rapport aux déplacements, si ces derniers sont représentés par une
interpolation polynomiale.
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 82 -
Matrice de rigidité
Les déplacements (u,v) dans un élément plan sont interpolés à partir des déplacements nodaux
(ui , vi ) en utilisant les fonctions de formes Ni comme suit :
n
n
n
n
v
u
v
u
v
u
NNN
NNN
v
uu
2
2
1
1
21
21.
000
000
U = N . a.
N – matrice des fonctions de forme
u – vecteur de déplacement
a - vecteur de déplacement nodal
à partir de la relation déformation-déplacement (3.46) on a le vecteur de déformation :
aNLuL ...
soit aB.
avec NLB . matrice déformation-déplacement
On obtient alors et de la même manière que pour le cas du 1-D (2.72), la nouvelle écriture de
la matrice de rigidité pour le cas général soit :
dvBDBKv
T... (3.49)
Remarque2 : similairement à la remarque1, tenant compte du fait qu’on travaille toujours par
rapport à un élément fini de référence dans sa base locale (ξ, η) dans un espace 2-D ou (ξ, η,
) dans un espace 3-D, on procède par le Jacobien J à une transformation pour un assemblage
dans une base globale.
Si l’élément fini possède une épaisseur variable ti définie aux nœuds i, l’épaisseur t en un
point arbitraire de l’élément s’écrit en utilisant les fonctions de forme, soit :
ii tNt . (3.50)
(3.47)
(3.48)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
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La matrice de rigidité s’écrit alors sous la forme :
ddJtBDBdAtBDBKA
TT.........
1
1
1
1
(3.51)
J est donc fonction de ξ, η, selon le problème et de ce fait B inclura ces coordonnées de base
locale et l’intégrale (3.74) ne sera mieux évaluer que numériquement par la méthode de Gauss
quadrature.
E- Equations d’équilibre et conditions aux limites
Selon la théorie d’élasticité, les contraintes dans la structure doivent satisfaire les équations
d’équilibre.
0
0
y
yxy
x
xyx
fyx
fyx
Où fx et fy sont les forces de gravité (forces internes) par unité de volume tel que le poids
propre.
Il est à la fin important d’appliquer les conditions aux limites essentielles imposée sur la
variable u (u ,v) ,par exemple :
u= u , v= v (3.53)
u et v sont des valeurs fixes
sur une partie de la frontière 1 du domaine D et sur les forces de traction (contrainte aux
limites ) sur une partie de la frontière 1 (figure 3.24):
tx = t x , ty = t y (3.54)
On notera que par la MEF tous les types de charges (uniformément repartie, poids propre,
charge concentrée), sont transformé en charges concentrées localisés aux nœuds.
(3.52)
1Γ
2Γ
Figure 3.24: Conditions aux limites
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 84 -
3.7 Intégration numérique – Méthode de Gauss:
La méthode se base sur l’évaluation d’une fonction à un certain nombre de points, en
multipliant ensuite le résultat par un coefficient de pondération appelle aussi facteur poids
et en sommant enfin l’ensemble des résultats.
En application à la matrice de rigidité chaque coefficient ijk de K peut être considéré
comme une fonction f susceptible d’être intégrée sur la longueur de l’élément, sa surface ou
son volume. Cependant afin de satisfaire les conditions de la méthode de Gauss on prendra
une autre fonction g, tel que )(gg dans le 1-D, ),( gg dans le 2-D, et
),,( gg pour les problèmes 3-D.
A. Intégration dans un espace unidimensionnel 1-D
Soit f(x) la fonction figure 3.25 et I son intégrale définie à évaluer pour 21 xxx :
tel que
2
1
).(x
xdxxfI (3.55)
qui doit être transformée sous la forme suivante :
1
1).( dgI (3.56)
C’est sous cette nouvelle forme que l’intégrale numérique de Gauss peut être appliquée.
La transformation )()( gxf , inclus le Jacobien d
dxJ qui pour un élément fini 1-D à
deux nœuds s’écrit comme :
2
12 xxJ
(3.57)
x
y
x1 x2
f(x)
Figure 3.25: Fonction à intégrer dans un espace 1-D
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 85 -
La manière la plus simple et la plus directe le calcul de I (3.79) est d’évaluer g au milieu de
l’intervalle figure 3.26 et de le multiplier par la longueur de celui-ci pour obtenir le résultat :
12 gI (3.58)
Ce résultat sera vrai si seulement la courbe est une ligne droite.
En généralisant on obtient l’écriture suivante :
nn
n
i
ii gWgWgWgWdgI ...)(.. 2211
1
1
1
(3.59)
Où les Wi représentent les coefficients de pondération.
Les ξi représentant les points d’intégration (points de Gauss).
Wi et ξi sont choisi d’une façon optimum à 2n conditions et g(ξ) une fonction polynomiale
d’ordre )12( nm .
La figure 3.26 (b) et (c) présente des exemples pour n=2 et n=3
On retient aussi les propriétés suivantes des points d’intégration de Gauss :
11 i les abscisses i sont symétriques par rapport à 0 ,
iW 0,
Pour deux points symétriques les valeurs de iW sont les mêmes,
Le tableau 3.1 donne les valeurs i et iW pour chaque valeur de n.
g
ξ -1 +1
g1
1
(a)
Figure 3.26 : Intégration de la fonction g=g(ξ) dans un espace 1-D
selon 1, 2 et 3 points de Gauss (a),(b),et (c) respectivement
ξ -1 +1
(b)
0
a a
3
1a
1 2
g1 g2
I g1+g2
ξ -1 +1
(c)
b b 1 2 3
g1
g2 g3
6.0b I5/9.g1+8/9.g2+5/9.g3
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 86 -
Tableau 3.1 : Valeurs i et iW -Intégration de Gauss
Nombre de points
de Gauss-n
Valeurs de
ξi
Facteur de pondération
Wi
2
3
4
5
6
±0.577350= 31
±0.774597= 6.0
0.0
±0.861136
±0.339981
±0.906180
0.0
±0.538469
±0.932469
±0.661209
±0.238619
1.0
0.555556 = 95
0.888889 = 98
0.347855
0.652145
0.236927
0.568889
0.478629
0.171324
0.360762
0.467914
Exemple : On considère un polynôme de 3ieme
degré 3
4
2
321 aaaag
Où les ai sont des constantes. L’intégrale exacte entre -1 et +1 est :
1
131
3
22. aadgI (3.60)
La règle d’intégration d’ordre 1 donne une première approximation 01 2aI .
En prenant 2 points d’intégration avec 311 et 312 on obtient :
3
3
2
321
3
4
2
32123
1
3
1
3
1(0.1
3
1
3
1
3
1(0.1
aaaaaaaaI
313
22 aa (3.61)
On peut aussi vérifier que 2 est le nombre de points nécessaire pour une intégration exacte à
par tir de la relation 2123 nnm
B. Intégration dans un espace à deux dimensions (2-D)
Les règles d’intégration de Gauss dans un espace multidimensionnel, appelé règles de produit
de Gauss, sont obtenues par application successive des règles unidimensionnelles (1-D)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 87 -
Elément fini quadrilatère :
Dans un espace 2-D l’élément fini rectangulaire représente un cas particulier de l’élément
quadrilatéral, on considère la fonction ,g et on choisit à intégrer par rapport à ξ en
premier et ensuite par rapport à η soit :
dgWddgIn
i
i .),(..).,(1
1
1
1
1
11
n
j
n
i
n
j
jiji
n
i
jiij gWWgWW1 1 11
),(..),(.
Pour un point d’intégration, 1gg est déterminée au point ξ = η = 0 tel que 14gI dans
un espace 2-D.
Pour quatre points d’intégration tel que représenté dans la figure 3.27 (a), WiWj=1 à
chaque point de Gauss et l’intégrale (3.62) donne :
4321 ggggI (3.63)
Où gi représentent les valeurs numériques de g au i-eme point de Gauss.
Pour neuf points de Gauss, figure 3.27 (b) l’équation (3.62) donne :
98642973181
64)(
81
40)(
81
25gggggggggI (3.64)
Remarque : Les points d’intégration nécessaire pour une intégration exacte d’un polynôme
dans un espace à deux dimensions s’illustre bien par une représentation sur le triangle de
Pascal figure 3.28.
(3.62)
ξ
η
1
2
3
4
ξ=3
1 ξ=
3
1
η=3
1
η=3
1
ξ
η
1
2
3
4 7
6
5 8
9
ξ= - 6.0
ξ= 6.0
η= - 6.0
η= 6.0
Figure 3.26 : Position des points d’intégration d’une fonction g=g(ξ,η)
(a) 2 points de Gauss ; (b) 4 points de Gauss
(a) (b)
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 88 -
A considérer qu’il s’agit ici de la fonction à intégrer g et non pas d’une fonction de
déplacement.
En prenant comme degré du polynôme complet la somme l+m la somme, on constate par
exemple, que tous les termes quartique exception faite pour 4 et 4 peuvent être intégrés
exactement par 2x2 points de Gauss.
Tous les termes du polynôme dans le Triangle de Pascal figure 3.28 jusqu’aux limites de
forme V peuvent être exactement intégrés par la méthode de Gauss d’ordre 1 et 2
respectivement.
Elément Triangulaire:
Les intégrales faisant intervenir des Eléments Finis Triangulaires sont mieux exprimées en
terme de coordonnées barycentriques (3.25) ou de surfaces Li, introduites dans ce chapitre.
La formulation suivante donne une écriture équivalente type intégrale de Gauss :
n
i
iii
i
A
LLLfWdALLLfI1
)(
3
)(
2
)(
1321 ),,(.).,,( (3.65)
pour n=1 (élément triangulaire linéaire):
3
1;1 )1(
3
)1(
2
)1(
11 LLLW (3.66)
pour n=2 (élément triangulaire quadratique) :
0,2
1;
3
1 )1(
3
)1(
2
)1(
11 LLLW
Ordre ξl.η
m
1
ξ η
ξ2 ξ η η
2
ξ3 ξ
2 η ξ η
2 η
3
ξ4 ξ
3 η ξ
2 η
2 ξ η
3 η
4
ξ3 η
2 ξ
2 η
3
ξ3 η
3
Constant (l=m=0)
Linéaire (l+m=1)
Quadratique (l+m=2)
Cubique (l+m=3)
Quartique (l+m=4)
1
1
1
1... ddI ml
Points de Gauss
pour I exacte
1 point
2x2
Figure 3.28 : Précision de la méthode de Gauss en 2-D
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 89 -
2
1,0;
3
1 )2(
3
)2(
2
)2(
12 LLLW (3.67)
0,2
1;
3
1 )3(
2
)3(
3
)3(
13 LLLW
Les positions des points d’intégration de Gauss pour ces deux exemples sont montrées sur la
figure 3.29.
C. Intégration dans un espace à trois dimensions (3-D)
L’intégrale de Gauss prend la forme suivante :
1
1
1
1
1
1),,(..).,,(
i j k
kjikji gWWWdddg (3.68)
D. Transformation du domaine d’intégration (base globale-base locale)
Dans un espace 1-D :
On cherche à évaluer l’intégrale I suivant les bornes d’intégration a et b, figure 3.30
dxxfIb
a.)( ; ab
2.
2
ababx (3.69)
dab
dx .2
n
i
ii xfWab
dab
xfI1
1
1)(.
2
).
2
).)( (3.70)
Pour chaque valeur de )( ii x
Substituer )()( xfx i
1
1
2
3
Figure 3.29: Position des points d’intégration dans l’élément fini triangulaire
(a) Linéaire (b) quadratique
(a) n=1 (b) n=3
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 90 -
Dans un espace 2-D
dxdyyxfdxdyyxfA
b
a
xh
xh..),().,(
)(
)(
2
1 ( cdetab ) (3.71)
Cas particulier : A est un rectangle et l’intégrale possède des bornes d’intégration constantes, figure 3.32.
A
b
a
d
cdxdyyxfdxdyyxfI .).,().,( (3.72)
ξ
η
-1
-1
+1
+1
A
a b
c
d
x
y
Transformation
Figure 3.32: Transformation d’un domaine rectangulaire en un carré standard
ξ
η
+1 -1
)()( xfg
a b
f(x)
x
y
Transformation
(3.69)
Figure 3.30 : Transformation dans une base 1-D normalisée
b
A
x
y
a
)(2 xhy
Figure 3.31 : Domaine d’intégration 2-D
)(2 xhy
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 91 -
ddyxfcdab
I .)(),(2
.2
1
1
1
1
(3.73)
2.
2
2.
2
dccdy
baabx
(3.74)
L’intégrale de Gauss s’écrit comme suit :
n
i
m
j
jiji yxfWWcdab
I1 1
)(),(..22
(3.75)
Cas général : A est un quadrilatère et l’intégrale I possède des bornes d’intégration
variables, figure 3.32.
L’intégration est effectuée selon le changement de variable selon la transformation :
),(),(),(
),(
TIONTRANSFORMAyx
yy
xx
Soit non singulière : 0)det( J
A
Jyxfdxdyyxf1
1
1
1)det(.),(),,().,( (3.76)
n
i
ji
m
j
jijiji JyxfWW1 1
,(det.),(),,(. (3.77)
x
y
A
Figure 3.32 : Domaine aux bornes d’intégration variables
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 92 -
tel que
yx
yx
J (3.78)
Avec le Jacobien : det( J )0
a/ Dans un espace 3-D :
x y z
dxdydzzyxfI ).,,( (3.79)
dddJzyxf .)det(),,(1
1
1
1
1
1
(3.80)
),,(det.,,(),,,(),,,(.1 1 1
kjikjikjikji
n
i
m
j
r
k
kji JzyxfWWWI
(3.81)
avec
zyx
zyx
zyx
J (3.82)
3.8 Intégration de la matrice de rigidité :
On considère l’intégration numérique qui permet de générer les éléments de la matrice de
rigidité élémentaire )(e
K d’un élément fini quadrilatéral plan.
Le processus étant le même pour un élément fini possédant plus de quatre nœuds, seulement
les dimensions des matrices de déformation B et de rigidité élémentaire )(e
K sont plus larges.
Aussi quel que soit l’ordre de la matrice, chaque cœfficient jik est traité comme la fonction g
dans l’équation (3.85). Pour n’importe quel élément fini plan la matrice Jacobéenne J est d’un
ordre 2x2.
Chapitre 3 Éléments finis à deux et trois dimensions
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 93 -
L’algorithme pour les séquences d’intégration numérique, peut être établi comme suit :
Initialiser la matrice)(e
K , choisir un nom de variable indicée, KE par exemple.
Faire une boucle (DO-Loop) sur les points d’intégration, sens de (pour i=1 à ni )
Introduire (Bloc Data) les points de Gauss i et leurs cœfficient de pondération
Wi Faire une boucle sur les points d’intégration, sens de (pour j=1 à nj )
Introduire (bloc data) les points de Gauss j et leurs cœfficient de
pondération Wj Faire appel (Call) au sous-programme (fonction) qui calcul la matrice B,
l’épaisseur t, et le Jacobien )det( J , au niveau de chaque points ),( ji
Calculer le produit de matrices ji
TWWJtBDB ).det(.... et l’ajouter à la matrice
Ke Fin de boucle sur l’indice j
Fin de boucle sur l’indice i
Etapes pour l’écriture d’un sous-programme de fonctions de forme pour établir: B , t, det ( J )
aux points de Gauss
Pour chaque valeur de point de gauss de l’algorithme précédent :
Calculer les fonctions de forme et leurs dérivées par rapport à ξ et η
Calculer l’épaisseur iitNt à partir des valeurs nodales des épaisseurs
Calculer la matrice Jacobienne J, son déterminant et son inverse.
Calculer la matrice de déformation B (pour l’élément fini plan selon les formulations données
dans ce chapitre)
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil"
Chapitre 4
Application à des problèmes
éléments finis ‘ 2D’ & ‘3D’
Projet de la Grande Mosquée d’Alger (en cours de réalisation):
Minaret de hauteur de 270 m composé de 37 étages &
Coupole en hémisphère de diamètre de 50 mètres, culminant à une hauteur de 70 mètres
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 94 -
4.1 Applications au problème ‘1D’ de Barre
1- On reprend l’exemple de la barre figure 4.1 sous l’effet de charge axiale
P à son extrémité, en plus elle est soumise à une température uniforme T :.
On cherche le déplacement yD produit par P et T en utilisant l’énergie potentielle totale
minimum du système.
avec 0. yyy E ou ).( 0 yy E (4.1)
où LyDy et TEy 0
L’équation de l’énergie potentielle s’écrit :
PyTAEyL
yAEPydyATE
L
y
L
yE DD
DD
LDD
P ....2
.....)(
2
12
0
2
(4.2)
On obtient le déplacement à l’extrémité Dy à partir de l’équation 0 DP dyd :
LTAE
PLyD .. (4.3)
La contrainte y évaluer à partir de (4.1) donne :
A
PTET
AE
PEy
.
. (4.4)
Qui est le résultat escompté.
2- On reprend l’exemple de la barre mais cette fois, ci on applique la force
axiale P à la position L/3, figure 4.2 et on cherche le vecteur de charges équivalent ?
L/3 2L/3
P y
L
T(°C)
Figure 4.2 : Barre soumise à charge axiale située au 1/3 de la travée
1 2
y
T(°C)
P
L
Figure 4.1 :Barre uniforme sous une charge
axiale, et plus un effet de température.
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 95 -
Le vecteur charges équivalentes )(.)3( 0 TdeeffetfPLyNFT
(4.5)
avec dyATEBf
LT
.)..(0
0 (4.6)
et T
N et T
B sont pris à partir de (2.63) et (2.65) respectivement.
L’effet de la températureT peut être considéré comme une variation, telle que :
D’où
1
1..
3
32TAE
P
PF (4.7)
3- Méthode des déterminants de l’élément fini 1-D quadratique figure 2.27
Soit la fonction de déplacement pour un élément fini unidimensionnel quadratique:
u(x)= a1+a2x+a3x2 (4.8)
G = < 1, x, x2> (4.9)
Hi = G (x=xi i=1, 2, 3) ;
H1=<1, 0, 0> ; H2=<1, L/2, L2/4>
H3=<1, L, L2>
4
142
1
0013
2
2 L
LL
LLD ; 223
2
2
2
124
3
41
421
1
xL
xLL
LL
LL
xx
D G
22
2
2
2
1
1
001
LxxL
LL
xxD G 2
2
2
2
324
142
1
001
xL
xL
xx
LLD G
Les fonctions de forme s’expriment comme :
2
2
1
1
231)( x
Lx
LD
DxN G ; 2
2
2
2
44)( x
Lx
LD
DxN G
(4.11)
2
2
3
3
21)( x
Lx
LD
DxN G
(4.10)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 96 -
On peut aussi constater que les résultats sont similaires à ceux obtenus, par le premier
procédé.
4. On reprend l’exemple l’élément fini barre quadratique à 3 nœuds.
On cherche à déterminer la nouvelle forme d’écriture des fonctions de forme par rapport aux
coordonnées naturelles par la relation de transformation pour un cas plus général figure 4.3.
Utilisons la méthode des déterminants :
21 G
111)1(1 GH ; 001)0(2 GH
111)1(3 GH
2
111
001
111
D ;
2
2
1
111
001
1
GD ; )1(2
111
1
11122
2
GD ;
2
2
3
1
001
111
GD
1 2 3
1 1
Figure 4.3: Elément fini barre quadratique à 3 nœuds
(a) Elément fini modèle 1-D
(b) Elément fini normalisé
1 2 3
x1
x2
x3
L
x
(a) (b)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 97 -
)(2
1)( 21
1 D
DN G
22
2 1)( D
DN G (4.12)
)(2
1)( 23
3 D
DN G
La détermination de la position (coordonnée) et du déplacement en n’importe quel point de
l’élément dans la base globale, se déduit de:
3
2
1
x
x
x
Nx et
3
2
1
u
u
u
Nu (4.13)
Nous avons trois coordonnées nodales 3,2,1, ixi et trois degrés de liberté représentant des
déplacements axiaux. Les mêmes fonctions de forme dans les deux expressions (4.13) sont
utilisées ce qui a permis de donner à cet élément l’appellation d’élément isoparamétrique.
Le passage de la base locale vers la base globale se fait par le biais de l’expression d
dx qui
représente le Jacobien J ; un facteur multiplicateur qui décrit la correspondance de la longueur
réelle par rapport à celle de référence dans la base locale :
3
2
1
3
2
1
)21(2
12)21(
2
1)(
x
x
x
x
x
x
Nd
d
dxJ
(4.14)
J est utilisé pour la détermination de la déformation axiale.
1
1
1
Figure 4.4: représentation graphique
des fonctions de forme
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 98 -
5 - Une barre de section droite uniforme A modélisée par
Le même élément fini quadratique de l’exemple 3 ci-dessus (figure 2.27), qui présente un
nœud interne supplémentaire, et on cherche une expression pour sa matrice de rigidité
élémentaire Ke ?
Les fonctions de forme N dans la base locale étant connues, la déformation axiale dans
l’élément est :
aB
u
u
u
Ndx
d
dx
dux ..
3
2
1
avec
d
d
dx
d
dx
d. (4.15)
Soit J le Jacobien donné par :
3
2
1
3
2
1
.)21(2
12)21(
2
1.
x
x
x
x
x
x
Nd
d
d
dxJ
(4.16)
D’où on peut écrire aBJd
dux .
1.
Avec )21(2
12)21(
2
1.
1)(.
1
JN
d
d
JB (4.17)
La matrice de rigidité élémentaire s’écrit comme suit :
l TTedJBAEBAdxBEBK
0
1
1
)(....... (4.18)
Remarque1 : le Jacobien (2.84) devient une constante J= L /2 si et seulement si le nœud 2 se
trouve au milieu de l’élément sachant que x2-x1=L/2 et x3-x2=L/2.
Dans le cas général J est fonction de et de ce fait B inclura cette variable au numérateur
ainsi qu’au dénominateur au niveau de chaque terme, et l’intégrale (4.35) ne peut être évalué
sous sa forme compacte.
On fait appelle alors à la forme d’intégration la plus pratique pour la MEF à savoir
l’intégration numérique par la méthode de Gauss, présentée au niveau du chapitre 3.
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 99 -
4.2 Applications au problème de classe C1 élément fini type Hermitien.
1- Fonctions de forme pour un le cas de la flexion d’une poutre
Les éléments finis que nous avons considérés, se caractérisent tous par le fait qu’à chaque
nœud correspond un seul degré de liberté et ne nécessite qu’une seule condition au limite
essentielle, d’où l’appellation de classe C0.
Cependant pour les problèmes à une dimension d’ordre quatre , tel que la flexion d’une poutre
de longueur L, de moment d’inertie I et de module de Young E, figure 4.5, dont l’équation
gouvernante découle de la théorie d’Euler –Bernoulli, on peut avoir jusqu’à deux conditions
au limite essentielles imposées à chaque nœud i et j, d’où l’appellation de classe C1.
Des éléments finis à un degré de liberté sont inutiles pour résoudre ce type de problème.
On considère alors comme fonction de déplacement, un polynôme cubique à quatre
paramètres, comme un ordre le plus réduit possible.
3
4
2
321)( xaxaxaaxu (4.19)
Les fonctions de forme qui seront utilisées dans l’écriture de la fonction de déplacement sont
appelées, fonctions de forme Hermite et l’élément fini correspondant est dit Hermitien.
La méthode des déterminants peut être appliquée pour la détermination de ces fonctions de
forme si on définit les vecteurs suivants :
321 xxxG
)( ii xxGH 2,13210 2 ixxdx
dH i
x L
Qx
P1
P2
E,I A.N
i
d2/dx
2[EI(x)d
2/dx
2]=Q(x) 0 ≤x≤l
Figure 4.5 : Cas de poutre en flexion- équation différentielle d’ordre quatre
Modélisation par Elément fini 1D, Hermitien, à deux nœuds i et j
Hermite
j
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 100 -
On définit aussi :
dx
dHH
dx
dHHD 2
21
1det (4.20)
avec DiG comme défini au chapitre 2, par l’équation (2.87) , et les fonctions de forme
sont exprimées par :
4,3,2,1 iD
DN iG
i
4
2
32
3210
1
0010
0001
L
LL
LLLD
3224
2
32
32
1 23
3210
1
0010
1
LxxLL
LL
LLL
xxx
D G ;
32234
2
32
32
2 2
3210
1
0
0001
xLxLxL
LL
LLL
xxxD G
322
2
323 23
3210
1
0010
0001
LxxL
LL
xxxD G
2332
32
324
0
1
0010
0001
xLxL
xxx
LLLD G
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 101 -
Les fonctions de forme sont :
3
3
2
2
1
1
231)(
L
x
L
x
D
DxN G
2
32
2
2
2)(
L
x
L
xx
D
DxN G
3
3
2
2
3
3
23)(
L
x
L
x
D
DxN G
2
32
4
4 )(L
x
L
x
D
DxN G
On peut aussi vérifier que :
N1+N3 =1
N2+N3.L +N4 = x
Ceci veut dire que u(x) est susceptible capable de représenter un mouvement de corps rigide
qui est une caractéristique du principe de l’état complet que doit respecter toute fonction
d’interpolation.
1
1
1
1
L x=0 x=L Fonctions de forme
Au nœud x=0 Au nœud x=L
Ni dNi/dx Ni dNi/dx
1 0 0 0
0 1 0 0
0 0 1 0
0 0 0 1
N1(x)
N2(x)
N3(x)
N4(x)
Figure 4.6: Représentation graphique de fonctions de forme à approximation
cubique et vérification des propriétés évidentes en x=0 et en x=L.
(4.22)
(4.21)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 102 -
2- Matrice de rigidité élémentaire :
En procédant de manière similaire, on va confirmer les résultats obtenus par la méthode
directe pour le cas d’une poutre uniforme (sans déformation de cisaillement transversale)
figure 2.12.
Dans la formulation d’un élément poutre on fait intervenir le moment M et la courbure k au
lieu de la contrainte et de la déformation.
kEIM Z 2
2
dx
vdk (4.23a)
aNv . aBk . (4.23b)
Les fonctions de forme N sont données par les relations (4.21).
Avec T
ZZ vva 2211 degrés de liberté nodaux
On déduit :
2322322
2 6212664126)(
L
x
LL
x
LL
x
LL
x
LN
dx
dB (4.24)
avec E et IZ constants, la matrice de rigidité élémentaire est obtenue par :
L
ZZ
Te
LLLL
LL
LLLL
LL
L
EIdxBEIBK
0
22
22
3
)(
4626
612612
2646
612612
... (4.25)
3- Répartition de charge équivalente aux nœuds :
On cherche à déterminer les charges équivalentes aux nœuds, produites par une charge
uniformément répartie Q, figure 4.6.
On utilise à cet effet la deuxième intégrale de l’équation (2.75), avec Qt et
dxdA et L T
dxQNF0
.. (4.26)
x
Figure 4.7 : Elément poutre uniforme avec une
charge Q uniformément répartie
1 2
Q
L Z1 Z2
V1 V2
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 103 -
12
2
12
2
.
23
2
231
2
2
0
2
2
3
3
3
2
2
2
32
3
3
2
2
QL
QL
QL
QL
dx
L
x
L
x
L
x
L
x
L
x
L
xx
L
x
L
x
QFL
(4.27)
Le signe négatif indique que la charge est dans le sens contraire aux conventions positives des
degrés de liberté, figure 4.7.
4.3 Applications au problème ‘2D’ de Classe C0 E.F. triangle linéaire à 3 nœuds ( T3)
C’est l’élément le plus simple figure 4.9, pour les problèmes plans (2-D), reconnu aussi sous
le nom d’élément triangle linéaire (T3). Il est aussi appelé, élément fini à déformation
constante.
1 2
Q
L
QL/2 QL/2
QL2/12 QL2/12
Figure 4.8 : Charges équivalentes nodales pour une charge Q
uniformément répartie appliquée entres les nœuds
Figure 4.9: Elément triangulaire à 3 Nœuds
6 degrés de liberté
u
1
v
1
u
2
v
2 u3
v
3
X
Y
1
2
3
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 104 -
La matrice de rigidité et de masse est obtenue en appliquant l’équation déduite précédemment
à partir de l’énergie potentielle minimum.
1 -Fonctions de déplacement et fonctions de forme
Les déplacements u et v sont considérés des fonctions linéaires dans l’élément :
yaxaav
yaxaau
654
321 (4.28)
ai ( i =1,2,….,6) sont des constantes et les déformations correspondantes sont :
2ax 6ay 53 aaxy (4.29)
Donc constantes à travers l’élément ; d’où le nom de triangle à déformation constante.
Les déplacements doivent satisfaire aux six (6) équations suivantes :
363543
262542
161541
333213
232212
131211
yaxaav
yaxaav
yaxaav
yaxaau
yaxaau
yaxaau
(4.30)
En résolvant ce système d’équations, on peut trouver les coefficients a1, a2 , …,a6 en
fonction des déplacements nodaux et des coordonnées.
En remplaçant ces coefficients dans (4.30) et en réorganisant les termes, on obtient :
3
3
2
2
1
1
321
321
000
000
v
u
v
u
v
u
NNN
NNN
v
u
(4.31)
où les fonctions de forme linéaires en x et y sont :
yxxxyyyxyxA
N )()()(2
1233223321
yxxxyyyxyxA
N )()()(2
1311331132 (4.32)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 105 -
yxxxyyyxyxA
N )()()(2
1122112213
et
33
22
11
1
1
1
det2
1
yx
yx
yx
A (4.33)
A- représentant l’aire du triangle
2. Matrice de déformations B :
En utilisant la relation (4.30), les résultats (4.35) et (4.36) on obtient :
3
3
2
2
1
1
122131132332
211332
123123
.000
000
2
1.
v
u
v
u
v
u
yxyxyx
xxx
yyy
AaB
XY
Y
X
(4.34)
où .000
000
122131132332
211332
123123
yxyxyx
xxx
yyy
B (4.35)
et
jiji
jiji
yyy
xxx (i, j =1, 2, 3) (4.36)
On peut remarquer que les déformations sont constantes dans l’élément d’où l’appellation
élément Triangle à Déformations Constantes (TDC).
Pour la dérivation de la matrice de déformation, on considère un matériau isotopique.
Les cas de contraintes planes et de déformation plane peuvent être combinés pour donner la
matrice d’élasticité, qui exprime la relation contraintes déformations.
12
121
211
00
0
0
C
CCC
CCC
D (4.37)
avec
)1( 21
EC et 2C contrainte plane
et
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 106 -
)21)(1(
)1(1
EC et
)1(2
C déformation plane
et pour les deux cas,
2/)1( 2112 CCC
E- désigne le module d’élasticité de Young
3- Matrice de rigidité élémentaire Ke
La matrice de rigidité est formulée comme suit :
dvBDBv
Te
K .. = )(. BDBAeT
P (4.38)
où Pe – épaisseur de l’élément
à noter que K est de dimension (6x6) et que sont calcul relève d’un produit de matrices
seulement.
K – peut être alors écrite à partir de simples produits de matrices comme suit :
ABD
1.
12
121
211
00
0
0
C
CCC
CCC
122131132332
211323
123123
000
000
yxyxyx
xxx
yyy
(4.39)
Soit la matrice de rigidité sous la forme explicite suivante (4.40):
K=A
eP
.4
1212211212123112131212122312321212
2
2112112212113121312121321212321
2
2112213112211312212312213212
2
1211312211231132122112231
2
311213311231231323112
2
13113312113321132321
2
1312132312133212
2
13132312131231
2
2312322312
2
321322321
2
3212
231
...........
..............
.........
...........
.......
.........
.....
......
...
....
.
.
yCxyCyyCxyCyyCxyC
CxyCCxxCxyCCxxCxyCC
xCxyCxxCxyCxxC
yCxyCCyyCxyCCyyC
yCxyCyyCxyC
xCxyCCxxCxyCC
xCxyCxxC
xCxyCCyyC
yCxyC
xCxyCC
xC
yC
Remarque 1: l’écriture de K pour le T3 est simple ne faisant pas appel à l’intégrale
numérique, et son implémentation est donc facile.
SYMMETRIQUE
(4.40)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 107 -
4- Formulation dans une base locale (, )
Les expressions des fonctions de forme dans les relations (4.32) et dans leurs dérivées
sont très lourdes et donnent moins d’informations sur le comportement de l’élément.
En introduisant les coordonnées naturelles ( , ) sur le triangle figure 4.10 , les
fonctions de forme se présents comme:
),(1N ),(2N 1),(3N (4.41)
tel que N1 + N2 + N3 = 1
et
noeudsautresinoeudau
Ni
01
A noter que les fonctions de forme varient linéairement à l’intérieur de l’élément.
La figure 4.11 schématise le graphe de la fonction de forme N1 , N2 et N3 présentant des
formes similaires.
0
1
Figure 4.11 : Fonction de forme N1 pour EDC (T3)
Figure 4.10: Représentation de l’élément T3 en coordonnées naturelles
ξ=0 η=0
ξ=1
ξ= a
η=1
η= b
(a,b)
1
2
3
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 108 -
Nous avons deux systèmes de coordonnées pour cet élément, le système de coordonnées
global (x, y) et le système de coordonnées local (ξ, η), liés via les relations suivantes :
332211
332211
yNyNyNy
xNxNxNx
soit
32313
32313
yyyy
xxxx
(4.42)
avec xij = xi – xj
et yij = yi – xj comme défini auparavant
Les déplacements u , v dans l’élément peuvent être considérés comme fonction de (x,y) ou (ξ,
η) comme:
yuxu
J
yuxu
yx
yx
u
u
(4.43)
J - matrice Jacobienne
2323
1313
yx
yxJ
1323
13231
2
1
xx
yy
AJ (4.44)
avec dét ( J ) = 2 x13 y23 – x23 y13 = 2A
et A- Aire du triangle
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 109 -
à partir de (4.41),(4.42, (4.43), (4.44) on en déduit :
u
u
xx
yy
A
y
u
x
u
.2
1
1323
1323 (4.45)
32
31
1323
1323..
2
1
uu
uu
xx
yy
A (4.46)
De la même manière on a :
32
31
1323
1323.
2
1
vv
vv
xx
yy
A
y
v
x
v
(4.47)
Par l’utilisation de (4.41) et (4.42) et les relations suivantes :
aBauLuL ....
On obtient
212131132332
211332
123123
000
000
.2
1
yxyxyx
xxx
yyy
AB (4.48)
Ce qui représente la même expression que celle déduite en (4.35)
5- Relation de transformation - matrice de transformation locale –globale T
Dans la formulation qui vient d’être établie, la matrice de rigidité est traitée dans une base de
coordonnée générale. Cependant pour compléter l’analyse, il est nécessaire de faire appel à la
méthode de transformation de base introduite au chapitre 2. Si les axes dans la base locale ne
sont pas parallèles aux axes globaux de la structure toute entière figure 4.12.
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 110 -
Pour une correspondance des différentes matrices et vecteurs (déplacements, force, et ,
rigidité) d’une base locale à une autre globale, on utilise les relations suivantes :
ii uTu ./ ; fTf .
/ ; TKTK
Te..
/)( (4.49)
avec
CS
SC
CS
SC
CS
SC
T
0000
0000
0000
0000
0000
0000
Après résolution et obtention des différents déplacements aux nœuds, on peut déduire les
déformations et les contraintes dans l’élément fini comme:
aB. et aBD .. (4.51)
6- Traitement du problème de compatibilité inter-éléments
On se propose de vérifier par un exemple, la continuité de la fonction de déplacement le long
de la frontière commune 2-3 sur un maillage à éléments finis triangulaires à 3 nœuds, figure
4.13.
C=cos et S=sin
(4.50)
1
2
3
x
y
x'
y'
f '1x
f '1y
f '2x
f '2y
f '3x
f '3y
Figure 4.12: Orientation de l’élément fini triangulaire à 3 noeuds
u
v
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 111 -
On détermine dans un premier temps, les fonctions de forme appropriées pour chaque élément
fini, et on écrit ensuite le développement de la fonction de déplacement en tenant compte de
celles-ci.
Coordonnées des nœuds : 1 : (0,0) 2 : (1,0) 3 : (0,1) 4 : (1,1)
Connectivité :
Elément Nœuds(1,2,3)
[1] 1, 2,3
[2] 2, 4,3
Fonction de déplacement : u(x,y)= a1+a2 x+a3 y
Méthode des déterminants : G=< 1, x, y> ;
1
001
011
001
1
1
1
33
22
11
yx
yx
yx
D
Elément [1] :
yx
yx
yxN 1
101
011
1
),(1 ; xyxyxN
101
1
001
),(2 ;
y
yx
yxN
1
011
001
),(3
La fonction de déplacement dans l’élément fini [1] s’écrit comme suit :
yuxuyxuyxu 321
]1[ )1(),( (4.52)
Figure 4.13 Discrétisation d’un domaine rectangulaire, par 2 éléments
finis triangles à 3 nœuds ayant une frontière commune
1 2
3 (+1,+1) (0,-1)
(+1,0) (0,0)
4
[1]
[2]
x
y
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 112 -
Elément [2] :
y
yx
yxN 1
101
111
1
),(1 ; yxyxyxN 1
101
1
011
),(2 ;
x
yx
yxN 1
1
111
011
),(3
La fonction de déplacement dans l’élément fini [1] s’écrit comme:
)1()1()1(),( 341
]2[ xuyxuyuyxu
L’équation de la frontière 2-3, commune aux deux éléments finis est 01 yx et les
déplacements le long de celle-ci s’écrivent comme suit :
)1(),( 32
]1[ xuxuyxu
),()1())1(1(),( ]1[
31
]2[ yxuxuxuyxu (4.53)
Ceci prouve que u(x,y) est continue le long de cette frontière.
7- Détermination de la matrice de rigidité élémentaire et des contraintes dans la
structure formée d’un élément fini T3, figure 4.14
On prend pour ce cas des conditions de contraintes planes. E=2.1x106daN/cm
2, =0.25,
eP=1cm (épaisseur). Les déplacements aux nœuds ont été déterminés soit :
cmu 0.01 ; cmv 006.01 cmu 0030.02 ; cmv 0.02
cmu 00.03 ; cmv 006.03
x
y
1
2
3 (0,1)
(0,-1)
(2,0)
Figure 4.14 : Structure formée d’un élément fini triangulaire à 3 noeuds
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 113 -
On calcule en premier les xij et yij (4.39) :
1103223 yyy 2202332 xxx
2)1(11331 yyy 0003113 xxx
1012112 yyy 2021221 xxx
D’où la matrice B : (4.34), (4.47)
122012
200020
010201
.)2(2
1B ;
avec A à partir de (4.33) : 2
101
021
101
2
1
A
La matrice d’élasticité D pour un cas de contraintes planes (4.37) s’écrit:
375.000
0125.0
025.01
.)25.0(1
101.22
6xD
Les expressions de B et de D sont substituées dans (4.38) de la matrice de rigidité Ke :
122012
200020
010201
)2(2
1.
375.000
0125.0
025.01
.
120
201
202
102
120
201
.)9375.0(4
101.2)2( 6xK
e
En effectuant le produit de ces matrices on obtient :
26
375.425.175.01625.325.0
25.15.25.1225.05.0
75.05.15.1075.05.1
120412
625.325.075.01375.425.1
25.05.05.1225.15.2
1028.0cm
daNxK
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 114 -
Les contraintes planes sont fonctions des déplacements et sont calculées selon
(4.51) :
006.0
0.0
0.0
003.0
006.0
0.0
.
122012
200020
010201
)2(2
1.
375.000
0125.0
025.01
.9375.0
101.2 6x
xy
y
x
Les contraintes sont ainsi égales à:
2
2520
840
3360
cmdaN
xy
y
x
On peut aussi calculer, les contraintes principales 1, 2 et l’orientation P :
max
2
2
122
xy
yxyx
min
2
2
222
xy
yxyx
yx
xy
P
2tan.
2
1 1
Soit :
22
2
1 44.4917)2520(2
8403360
2
8403360
cmdaN
22
2
2 44.717)2520(2
8403360
2
8403360
cmdaN
7.31
8403360
)2520(2tan.
2
1 1
P
(4.54)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 115 -
8- Répartition des forces de volume (poids propre)
Soit l’élément fini T3, figure 4.15 dont on cherche à répartir la charge sur les 3 noeuds.
On fait appel à l’écriture générale du vecteur force :
V A
TTdAtNdVbNf ... (4.55)
Le poids propre W s’écrit:
W= -g () -masse volumique du matériau
gb
bb
y
x
.
0
(4.56)
dA
Ng
Ng
Ng
eg
N
N
N
N
N
N
edVbNfA
p
A
P
V
T
b.
)(
0
)(
0
)(
0
..
0.
0
0
0
0
0
0
...
3
2
1
3
3
2
2
1
1
(4.57)
L’intégration se fera simple si on utilise les notions de coordonnées barycentriques, introduite
au chapitre 3.
Les termes dans l’intégrale
3,2,1)( idANgfA
iiy (4.58)
sont déterminés selon la relation (3.53) comme:
pour =1 et =0, =0
Figure 4.15: Répartition du poids propre sur l’élément fini -T3
1 2
3
b1x
b1y
b2x
b 2y
b3x
b3y
x
y
W
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 116 -
et par une application numérique de la relation (3.30) on obtient :
3)(2.
!)2001(
!0!0!1)(
AgAgf iy
i=1, 2, 3
La distribution de la force au nœud i due au poids propre W, s’écrit comme:
g
Aef P
bi
0
3
. (4.59)
Et le vecteur global de répartition de charge sera alors :
g
g
g
Ae
f
f
f
f
f
f
f P
y
xb
yb
xb
yb
xb
b
0
0
0
3
.
3
3
2
2
1
1
(4.60)
9- Répartition d’une charge uniformément répartie
On considère l’exemple d’un domaine discrétisé par des éléments type T3 (TDC) figure 4.16
et on s’intéresse à la répartition d’une charge uniformément répartie q(daN/m2) agissant entre
les nœuds 2 et 3 le long de la frontière de l’élément [1].
On prend le second terme du vecteur force généralisé (4.55) soit :
A
T
tdAtNf ..
Le vecteur charge s’écrit sous la forme suivante :
[1] x
y
1 2
3
q
Figure 4.16 : Elément T3 sous effet d’une charge répartie q
a
b
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 117 -
0
q
t
tt
y
x (4.61)
La matrice des fonctions de forme NT est évaluée pour x=a :
3
3
2
2
1
1
0
0
0
0
0
0
N
N
N
N
N
N
NT
(4.62)
Le vecteur général des charges équivalentes s’écrit sous la forme intégrale suivante, à
évaluer au point x=a.:
Pe b
tdzdy
q
N
N
N
N
N
N
f0 0
3
3
2
2
1
1
.0
.
0
0
0
0
0
0
(4.63)
Pour une épaisseur constante eP, sachant que q est appliquée le long de la frontière 2-3 de
l’élément [1], le vecteur charge t
f s’écrit :
dy
qN
qNe
f
f
f
f
f
f
fb
P
yt
xt
yt
xt
yt
xt
t.
0
.
0
.
0
0
0
3
2
3
3
2
2
1
1
(4.64)
Encore une fois on utilise les propriétés des coordonnées naturelles et on applique la
relation (3.52) pour l’évaluation des intégrales:
3,2.)..(0 b
iPxti idyNqef
avec =1 et =0
On obtient 2
...
!)101(
!1)..( P
Pxti
ebqbqef
i=2, 3
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 118 -
Les forces réparties aux nœuds sont montrées sur la figure 4.17.
4.4 Applications au problème ‘2D’ élément fini rectangle linéaire à 4 nœuds – Q4:
Dans un programme d’élément finis on doit établir les matrices de déformation et de rigidité
pour chaque élément.
Cette tâche est bien simple, pour l’élément fini triangulaire, comme on vient de le voir dans ce
même chapitre. Étant donné que la matrice de déformation B est constante, les procédures
d’intégration deviennent simples et directes.
D’où on introduit le second élément fini à contrainte plane figure 4.18, pour montrer comment
sont faites ces intégrations.
1- Matrice de déformation
On définit les coordonnées locales (x,y).Puisqu’il y a 4 nœuds et 2 degrés de liberté par nœud,
la fonction de déplacement appropriée/ Fonction de Forme sera :
xyayaxaav
xyayaxaau
8765
4321 (4.65)
d’où l’appellation d’élément fini bilinéaire
b
a
x
y
2 1
3
ft2 x
ft3 x
[1]
Figure 4.17 : Charge équivalentes aux nœuds 2 et 3
1
4 3
2
a a
b
b
x
y
d.d.l internes
v
uu
d.d.l nodaux
i
i
iv
ur
Figure 4.18 : Elément fini rectangulaire à 4 nœuds
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 119 -
Soit aNu .
où
xyyx
xyyxN
10000
00001 (4.66)
87654321 ,,,,,,, aaaaaaaaaT
Soit les déplacements aux nœuds r tel que :
44332211 ,,,,,,, vuvuvuvurT (4.67)
A noter que la numérotation à l’intérieur de l’élément, est toujours selon le sens adopté, figure
4.18.
On établit, r i pour i=1, 2, 3, 4 en utilisant (4.66), puis assembler pour donner rT en fonction
de a.
8
7
6
5
4
3
2
1
4
4
3
3
2
2
1
1
.
10000
00001
10000
00001
10000
00001
10000
00001
a
a
a
a
a
a
a
a
abba
abba
abba
abba
abba
abba
abba
abba
v
u
v
u
v
u
v
u
(4.68)
soit aAr . (4.69)
d’où rAa .1
(4.70)
et rNrANaNu e....1
(4.71)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 120 -
La matrice inverse A-1
est donnée explicitement:
abababab
bbbb
aaaa
abababab
bbbb
aaaa
A
410410410410
410410410410
410410410410
410410410410
041041041041
041041041041
041041041041
041041041041
1 (4.72)
La matrice de déformation s’écrit comme suit :
rABrANLuL11
.)()(
(4.73)
avec
x
v
y
upour
y
vpour
x
upour
yx
x
y
B
010100
1000000
0000010
(4.74)
On remarque alors que les déformations sont linéaires en x et en y .
2 Conformité de l’élément fini Q4
Puisque N est linéaire en x et y, on ne peut avoir que des mouvements linéaires au niveau des
frontières. Ceci implique qu’à partir de la compatibilité nodale, la continuité des déplacements
inter élément (C0 continuité), est satisfaite.
La compatibilité interne des déformations est satisfaite.
Le mouvement de corps rigide pour la translation on prend tous les ai=0 à l’exception
de a1=a50
à partir de aNu . ,on déduit
5
1
a
au qui représente une translation de corps rigide
Considérons la relation de déformation aB.
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 121 -
Soit 0
0
0
0
0
0
0
.
010100
1000000
0000010
5
1
a
a
yx
x
y
Pour la rotation on prend tous les ai= 0 à l’exception de a3= -a6 0.
A partir de aNu .
On a
xa
yau
3
3 ce qui représente une rotation de corps rigide
000000 33 aaaT
On vérifie bien que 0. aB comme prévu.
Déformation constante.
Prendre tous les ai=0 à l’exception de a20
A partir de (5.36)
0
2
v
xau (4.75)
Ce qui représente un allongement dans le sens de x. Selon que l’on considère une
différentiation directe de (4.74) ou la relation aB.
on a T
a 0,0,2 (4.76)
ce qui représente une déformation constante dans le sens de x de la même manière y doit
être constant.
Contrainte de cisaillement – rigidité de cisaillement,
Il existe une particularité importante à préciser concernant les éléments finis rectangles
linéaires (Q4) à savoir qu’ils sont excessivement rigides lorsqu’ils sont appelés à
représenter le mode de flexion d’une poutre qui est très important en génie civil pour
le calcul des structures.
On considère un élément en flexion pure selon la figure 4.19.
Les déplacements aux nœuds donnent un mouvement linéaire selon y pour x= a,
permettant une déformation linéaire à travers l’élément, d’où une flexion pure.
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 122 -
Cependant, parce que les déplacements aux frontières de l’élément ne peuvent être que
linéaires, il ne doit y avoir que des frontières en lignes droites entre les nœuds 1 et 2 et entre
les nœuds 3 et 4 comme montré sur la figure ci-dessus.
Dans un comportement réel en flexion pure, la poutre se déforme et fléchie, en ayant une
contrainte de cisaillement nulle.
Pour avoir l’état (b) à partir de (c), on doit ajouter un cisaillement qui n’affecte pas le
cisaillement, et inversement de (b) à (a).
On doit donc corriger notre élément pour permettre l’état (c).
Vérifions les valeurs trouvées à partir des matrices, des fonctions de forme et de
déformation, de l’élément.
Pour les déplacements appliqués on a :
0,1,0,1,0,1,0,1 T
r (4.77)
En utilisant l’inverse explicite 1
A (4.72) on déduit T
a à partir de :
Figure 4.19 : (a) Sens des déplacements en vue d’une flexion
(b) Quantification de la flexion sur l’élément rectangulaire
(c) Comportement réel en flexion
x
y
1 2
3 4
y
x
(a) (b)
(c)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 123 -
rAa .1
(4.78)
Soit 0,0,0,0,1,0,0,0.ba
aT
(4.79)
On obtient alors, à partir de la relation aNu . , une écriture du vecteur déplacement
u comme :
0
.
v
yxba
u expression prévue ! (4.80)
Et à partir de la relation aB. on déduit :
xyba
T,0,.
(4.81)
D’où ba
yx
. Ce qui représente une variation linéaire selon y
Fibre supérieure a
x
Fibre inférieure a
x
(4.82)
Aussi avec 0y (4.83)
Seulement !ba
xxy
.
. (constante par rapport à y) (4.84)
Ce qui donne plus de rigidité en flexion pure, et donc absorbe plus d’énergie, alors que la
déformation de cisaillement doit être nulle.
On conclut que cet élément est trop rigide en cisaillement. Les contraintes de cisaillement
absorbent l’énergie de déformation qui ne peut pas être absorbée dans la cas d’une flexion
pure réelle (d’où l’appellation de "cisaillement parasite"), ce qui rend l’élément trop rigide
d’où l’existence de deux problèmes :
Elément rigide à cause du cisaillement
Pas de déplacement vertical.
On peut remédier facilement au premier problème en annulant tous simplement les termes
linéaires de yx dans la 3eme
ligne de la matrice B .
Soit :
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 124 -
00100100
1000000
0000010
x
y
B (4.85)
Cette procédure n’affectera pas les conditions de conformité de l’élément et peut cependant
affecter les matériaux anisotropes car le cisaillement est maintenant devenu constant dans
l’élément.
La deuxième difficulté peut être traitée par l’utilisation de modes de déplacements dits
incompatibles.
Remarque :
Au mieux, il est recommandé de choisir l’élément "Serendipe" Q8, et qui peut représenter un
état de flexion pure à condition que l’élément soit rectangle (non quadrilatère) ou l’élément
Q9 (Lagrangien) qui peut-être un quadrilatère pour autant que ses cotés soient rectilignes.
3 Matrice de rigidité
La formulation des expressions de la matrice de rigidité de l’élément est déduite comme
auparavant à partir de l’énergie potentielle et s’écrit comme:
frKe
.)(
(4.86)
a
a
b
be
T
eP
edxdyBDBeK .....
)( (4.87)
avec 1
.
ABBe (4.88)
A ce stade on fait appel à la quadrature de Gauss pour intégrer l’expression :
e
T
e BDBC .. (4.89)
avec les éléments de la matrice qui s’expriment comme :
),,,,,1( 22 xyyxyxfc ji (4.90)
On remarque alors, que l’ordre maximum du polynôme dans C est p=2, d’où la nécessité de
2x2 points d’intégration selon le triangle de Pascal, figure 3.27.
Bien sûr l’intégration de la matrice, comme on l’a déjà précisé auparavant, est la même que
l’intégration de ses termes.
A
Pe dACeK ..)( ou bien
dACekA
jiipji . (4.91)
Chapitre4- Application des éléments finis de base, aux problèmes de classe C1 et C
0
A.KADA – "Introduction à la Méthode des Eléments Finis – Master de Génie Civil" - 125 -
L’intégration selon la règle des sommes s’écrit :
)det().,(..
.).det().,(...
2
1
2
1
1
1
1
1
nmnm
m n
jinmP
a
ajiP
b
bjiPji
JCWWe
ddJCedxdyCek
(4.92)
En se référant au système de coordonnées locales de la figure 4.18, on obtient les relations de
transformation suivantes :
.
.
by
ax (4.93)
d’où
b
aJ
0
0 ; baJ .)det( ),( (4.94)
On doit toujours calculer les valeurs de x et de y aux points d’intégration qui doivent être
ensuite substituées dans la fonctionjiC . Donc
jiC ne sera pas réécrit en terme de et d’où
l’expression suivante :
),(.)...(2
1
2
1
nm
m n
jinmPji yxCWWebak
(4.95)
C sera est calculée à partir de (4.89) pour une intégration numérique prise avec un certain
nombre de points de Gauss ),( nm d’où l’expression de la matrice de rigidité
2
1
2
1
)(),(.).,(..)..(
m n
nmenm
T
enmP
eyxBDyxBWWebaK (4.97)
L’algorithme suivant donne un aperçu sur la procédure automatique de calcul :
Initialiser 0K
Faire une boucle (DO –Loop) pour m=1, 2
xm := a. ξm Faire une boucle (DO –Loop) pour n=1, 2
yn := b. ηn
Former Be(xm, yn)
Etablir D
Multiplier
e
T
e BDBS ..
Pondérer
)..(. nmP WWebaSS
Ajouter
SKK
Fin de boucle sur n Fin de boucle sur m
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dhatt G. & Touzot G. Une présentation de la méthode des éléments finis. Deuxième
Edition, Maloine S. A., Paris 1984
Rao S.S. The Finite Element in Engineering. Second Edition Oxford: Pergamon Press
Edition, 1989.
Lewist P.E. & Ward J. P. The Finite Element Method: Principles and Applications.
Addison-Wesley Publishers Ltd., 1991.
Rockey K. C., Evans H. R., Griffiths D. W., Nethercot D.W. The Finite Element
Method: A Basic Introduction, William Collin Sons & Publishers, UK 1983.
Hinton E. & Owen D.R.J. Finite Element Programming. Academic Press, Londre 1977
Khennane A. Méthode des Eléments Finis : Enoncé des principes de base. Office des
publications universitaires, OPU, Alger 1997
Ern A. Aide-mémoire Eléments Finis. Dunod, Paris 2005
Herbert Baaser. Development and Application of the Finite Element Method based
on MATLAB. Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2010