masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

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Enquête sur l’utilisation du kinesiotaping par les masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football professionnels français Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation et Réadaptation Des Pays de la Loire 54, Rue de la Baugerie 44230 St Sébastien sur Loire Edouard Bourgery Travail Écrit de Fin d'Étude En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur- Kinésithérapeute Région des Pays de la Loire Année Scolaire 2014 - 2015

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Page 1: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

Enquête sur l’utilisation du kinesiotaping par les

masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

professionnels français

Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation et Réadaptation

Des Pays de la Loire

54, Rue de la Baugerie

44230 St Sébastien sur Loire

Edouard Bourgery

Travail Écrit de Fin d'Étude

En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur-

Kinésithérapeute

Région des Pays de la Loire

Année Scolaire 2014 - 2015

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Ce mémoire a été réalisé dans le cadre du Travail Ecrit de Fin d’Etudes vers l’obtention du

Diplôme d’Etat de Masso-Kinésithérapie.

Je tiens à remercier ma famille pour m’avoir accompagné et encouragé dans toutes les dé-

marches d’études qui m’ont amené ici.

Je remercie également l’ensemble de mes relecteurs pour leur contribution à ce travail, ainsi

que ma Directrice de Travail Ecrit qui a fortement aidé à ce que ce projet voit le jour.

Enfin, je remercie l’ensemble des Masseurs-Kinésithérapeutes qui ont bien voulu prendre de

leur temps pour répondre à ce mémoire et rendre ainsi sa réalisation possible et la plus perti-

nente qui soit.

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Résumé

Le kinesiotaping est une technique de soin récente qui repose sur l’application de bandes ad-

hésives élastiques sur un patient dans le but d’aider au traitement de différentes affections de

l’appareil cutanéo-musculo-tendineux. Cependant les effets de cette techniques sont encore

peu prouvés et pour beaucoup, souvent remis en question.

Face aux interrogations suscitées par le manque de preuves objectives, nous avons voulu réa-

liser ce mémoire dans le but de comprendre pourquoi et comment les masseurs-

kinésithérapeutes du football professionnel français utilisaient le kinesiotaping. Dans le but de

répondre à ces interrogations, nous avons décidé de traiter le sujet par l’intermédiaire d’un

questionnaire envoyé aux clubs de football professionnels de France.

Il en ressort une utilisation basée essentiellement sur des résultats empiriques, très personnels

et patient-dépendants, indissociable d’un effet de mode qui impose presque la technique au-

près de la population étudiée.

Mots Clés

Kinesiotaping

Sport professionnel

Etude des pratiques

Enquête par questionnaire

Kinesiotaping

Professional Sport

Practice Study

Survey by questionnaire

Page 4: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

Sommaire

1 Introduction ......................................................................................................................... 1

1.1 Historique du kinesiotaping ......................................................................................... 1

1.2 Principes ...................................................................................................................... 2

1.3 Techniques de pose ...................................................................................................... 4

1.3.1 Schémas des bandes ................................................................................................. 4

1.3.2 Embases et peau ....................................................................................................... 4

1.3.3 Tension ..................................................................................................................... 5

1.3.4 Sens de pose ............................................................................................................. 5

1.3.5 Couleurs des bandes ................................................................................................. 5

1.4 Objectifs des montages et exemples ............................................................................ 6

1.4.1 Objectif musculaire .................................................................................................. 6

1.4.2 Objectif drainant ...................................................................................................... 7

1.4.3 Objectif antalgique - décompression........................................................................ 8

1.4.4 Objectif articulaire ................................................................................................... 9

1.5 Contre-indications ..................................................................................................... 10

1.6 Problématisation ........................................................................................................ 10

2 Matériel et Méthode ........................................................................................................... 11

2.1 Introduction ............................................................................................................... 11

2.2 Population étudiée ..................................................................................................... 11

2.3 Méthodologie et réalisation de l’enquête ................................................................... 12

3 Résultats ............................................................................................................................. 14

3.1 Réponses et matériel .................................................................................................. 14

3.2 Extraction données .................................................................................................... 14

4 Discussion .......................................................................................................................... 18

4.1 Interprétation des résultats ......................................................................................... 18

4.2 Limites de l’enquête .................................................................................................. 24

4.3 Confrontation avec la littérature ................................................................................ 25

5 Conclusion ......................................................................................................................... 26

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Edouard Bourgery 1 3ème

année. Promotion 2012/2015

Travail Ecrit de Fin d’Etudes

1 Introduction Ma formation de masseur-kinésithérapeute m’a donné l’occasion à travers différents

stages d’observer de multiples prises en charge de patients dits « sportifs » à plus ou moins

haut niveau. Du patient pratiquant une activité sportive à raison d’au moins 8h par semaine,

au militaire très entrainé jusqu’au sportif professionnel, j’ai découvert une approche différente

de la rééducation tant sur le plan psychologique, que sur les possibilités et les enjeux méca-

niques et fonctionnels de la rééducation.

Parmi le large panel de techniques que nous avons pu proposer à nos patients, il en est

une qui m’a interpellée par les questions qu’elle laisse en suspens, la fréquence croissante de

son utilisation et le bénéfice que l’on cherchait à en tirer. Appliquée aussi bien chez des pa-

tients sportifs que sur d’autres non sportifs, le kinesiotaping est une technique de plus en plus

utilisée par les masseurs-kinésithérapeutes et de plus en plus vue et demandée par les patients.

Tout au long de ce mémoire nous ferons la différence entre le « tape » classique qui se ré-

fère aux bandes de contentions usuelles et simples type strapping, et le « kinesiotape » ou k-

tape qui représente la technique spécifique étudiée ici. De plus, ce travail n’a pas la prétention

de se substituer à une formation exhaustive sur la technique.

Echappant aux principes de l’Evidence Based Practice (1) et non validé dans les recom-

mandations de la Haute Autorité de Santé, nous pouvons alors nous interroger sur l’utilisation

du kinesiotaping, que l’on retrouve pourtant dans tous les milieux de pratique masso-

kinésithérapique, et qui d’une manière complètement empirique semblerait apporter des effets

positifs dans la rééducation :

1.1 Historique du kinesiotaping

Le kinesiotaping est né en 1973 au Japon, développé par le Dr Kenzo Kase (2), chiro-

practeur et acupuncteur diplômé. Il partait du principe que la peau et les systèmes sous-jacents

forment une entité unique. Que ce soit par le biais d’échanges chimiques ou mécaniques,

muscles, systèmes circulatoire, cutané et nerveux sont en constante interaction. De fait, agir

sur l’un revient à agir sur l’autre de façon indirecte. La peau étant le système le plus superfi-

ciel et donc le plus accessible pour les thérapeutes, elle devenait la cible prioritaire d’une

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Edouard Bourgery 2 3ème

année. Promotion 2012/2015

nouvelle approche de traitement. L’idée initiale du Dr Kase était d’utiliser cette méthode afin

de proposer à ses patients des soins dont l’efficacité serait prolongée dans le temps entre les

séances, chose qui lui faisait défaut par la seule utilisation des bandes élastiques classiques qui

existaient à l’époque.

Il créa donc les bandes de Kinesiotaping, auxquelles il tenta de donner les mêmes pro-

priétés que la peau en termes d’élasticité, de poids et de porosité. Elles sont tissées à base de

coton et recouvertes sur une face par une colle acrylique. Hypoallergéniques et résistantes à

l’eau, les bandes sont capables de tenir sur la peau du patient 24h/24 sur une période pouvant

aller jusqu’à une semaine entière. Ainsi les patients pouvaient garder posées ces bandes plu-

sieurs jours durant que le montage ne baisse d’efficacité. A l’inverse, les bandes classiques

avaient tendance à se détériorer rapidement.

La technique s’est doucement répandue aux Etats-Unis puis en Europe avant de vérita-

blement voir le jour en France depuis une quinzaine d’années par l’intermédiaire des sportifs

et de la médiatisation qu’ils engendrent.

1.2 Principes

Le tissage en sinusoïdes -opposé à celui en droites des tapes classiques- et associé à la

pré-tension des bandes sur leur support papier amène le principe d’ « ouverture des capil-

laires ». (3) La bande sera posée sur des structures étirées ce qui permettra de créer des cir-

convolutions sur toute sa longueur. Nous cherchons à aspirer les espaces interstitiels sous-

jacents, ce qui doit faciliter les échanges et améliorer les processus de cicatrisation.

L’ouverture telle qu’elle est pensée, aide les processus de drainage d’œdème, d’inflammation,

mais libère également la pression qui s’exerce sur les mécano-récepteurs (corpuscules de Ruf-

fini) et joue de fait un rôle d’inhibition du message douloureux. (3)

Fig1 : Couches stratifiées de la peau selon la vision classique

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année. Promotion 2012/2015

Cette conception se comprend d’autant plus que les récents travaux du Dr J.C Guiber-

teau (2004) (4) tendent à démontrer une nouvelle organisation structurale de la peau. Il ne

s’agirait plus d’une superposition de couches stratifiées (fig1) telles qu’on peut largement les

voir dans nos livres, mais plutôt d’une « toile tissée » (5). Cette toile est un ensemble de fila-

ments composés essentiellement de collagène (70%) et d’élastine (20%) qui partiraient dans

toutes les directions. Les croisements qu’ils formeraient délimiteraient des espaces triangu-

laires ou hexagonaux atteignant une dizaine de microns et que l’on appelle vacuoles (fig2). Le

« squelette collagénique » de ces vacuoles confère à la peau sa solidité grâce à ses capacités

d’absorption des contraintes mécaniques. On comprend mieux, dés lors, que des tractions su-

perficielles amenées par la tension des bandes de kinesiotaping se répercuteraient vers la pro-

fondeur.

Utilisé comme adjuvant extérieur, le kinesiotaping a la vocation de produire des effets

mécaniques, neurophysiologiques et psychologiques. Sa traction vers la profondeur redonne

de la mobilité au sein des tissus (peau, conjonctifs, nerfs…), et voit son effet augmenté grâce

aux mouvements du patient au cours de la journée, qui lui sont entièrement autorisés. Il ne

s’agit donc pas de poser ces bandes à la manière des contentions (souples ou rigides) qui

cherchent à limiter des amplitudes articulaires. Le kinesiotaping n’a donc pas de valeur de

maintien, mais est conçu comme support extracorporel qui vise à favoriser la récupération

autonome. On parlera bien de rééducation par le mouvement en ce qui concerne cette tech-

nique. (6)

Fig2 : Structure en filaments selon J.C Guimberteau

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Edouard Bourgery 4 3ème

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1.3 Techniques de pose

1.3.1 Schémas des bandes

A l’image des contentions souples classiques, il existe différents schémas de bandes à

découper. Pour travailler sur des muscles, ou des structures ligamentaires, il convient de se

rapprocher le plus possible de leur forme anatomique. On utilise ainsi des découpes de bandes

en « I » (tendon achilléen), en « Y » (muscle deltoïde, quadriceps), en « X » (muscles inters-

capulaires). Cette découpe permet soit de suivre le trajet d’un muscle fin, soit d’encadrer un

muscle plutôt épais, ou encore d’en suivre les différents chefs (exemple du quadriceps). (6)

Un schéma plus différent des contentions classiques, est la découpe en « éventail » que

l’on privilégiera lorsque l’objectif sera de drainer. La théorie veut qu’une multitude de bandes

de plus faible largeur agisse d’avantage qu’une seule bande plus large. Le découpage se fait à

partir d’une seule bande que l’on divise en plusieurs faisceaux dans le sens longitudinal.(3)

Le schéma en étoile est le dernier point abordé. Il est constitué de plusieurs bandes dis-

posées en croix. Elles sont positionnées dans des directions opposées ou perpendiculaires et se

croisent toutes en un point. On utilise soit des bandes entières, soit des bandes découpées dans

le sens longitudinal en fonction de la largeur de la zone à traiter.

1.3.2 Embases et peau

Il s’agit là d’une autre spécificité du kinesiotaping. Les embases font partie intégrante

de chacune des bandes posées. Elles doivent être assez larges pour soutenir la tension que l’on

va pouvoir exercer en fonction du montage et pour absorber les contraintes que subira la

bande pendant toute la durée de la pose. Afin d’optimiser l’adhérence des embases à la peau

du patient, il est préconisé de découper chaque angle en arrondi. C’est en effet à ces endroits

que le risque de décollement est le plus important. Enfin, les embases sont systématiquement

collées sans tension et cela de façon souvent distincte du reste de la bande.

Les bandes de kinesiotaping sont recouvertes d’une colle thermosensible. Afin d’en op-

timiser les effets, la bande doit être positionnée d’une seule application pour ne pas perdre de

matière adhérente. Une fois la collée, il convient de la chauffer par frottement avec la main.

Cette action va permettre à la colle d’adhérer au mieux à la peau.

En respectant ces principes de poses, les bandes doivent pouvoir tenir plusieurs jours

sans difficulté et sans risque de décollement, même mouillées. Toujours dans le but

d’optimiser l’adhérence du kinesiotape, la peau du sujet doit être sèche, non grasse, et à la

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pilosité la plus légère possible au moment de la pose. La peau peut être rasée ou tondue si

besoin.

1.3.3 Tension

Rappelons que toute bande de kinesiotaping est pré-étirée dans le sens longitudinal à

10% sur son support papier. Quel que soit le montage, nous aurons donc d’emblée un effet

(léger) de rappel élastique. C’est cette pré-tension qui donne cet aspect « en vagues » des cir-

convolutions sur la peau et permet le phénomène d’ouverture décrit par le Dr Kase.(7)

A cette tension initiale le thérapeute peut en ajouter une manuelle en fonction du mon-

tage qu’il désire réaliser. Comme pour les contentions souples, le rappel élastique en sera

d’autant plus fort.

1.3.4 Sens de pose

Si les principes cités ci-avant font partie d’un tronc commun à toutes les écoles du ki-

nesiotaping, le sens de pose est un premier concept qui est plus ou moins enseigné d’une for-

mation à une autre. Il ne s’adresse qu’aux montages qui ont des objectifs musculaires.

D’après K. Kerkour(8), une bande posée depuis l’origine du muscle vers sa terminai-

son permet une augmentation du recrutement musculaire, car le rappel élastique doit agir dans

le même sens que la contraction musculaire. A l’inverse, une bande que l’on pose depuis la

terminaison du muscle vers sont insertion proximale offre un rappel élastique vers

l’allongement du muscle et donne un effet relaxant avec diminution du recrutement muscu-

laire.

1.3.5 Couleurs des bandes

Autre concept qui n’est pas systématiquement retenu : la couleur des bandes. Si les

propriétés mécaniques des bandes sont les mêmes quelle que soit la couleur utilisée, certains

préconisent certaines couleurs en fonction de l’objectif. En inspiration de la médecine tradi-

tionnelle chinoise, le thérapeute peut choisir une couleur chaude (rouge, jaune…) pour une

action plutôt stimulante, ou bien froide (bleu, vert) pour une action plus apaisante. Il s’agirait

là de jouer sur le ressenti que la couleur induit chez le patient, en espérant une réceptivité de

sa part.

De même, l’on peut parfois préférer une couleur neutre (chair, noir) selon l’application re-

cherchée.(9)

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1.4 Objectifs des montages et exemples

Comme toute technique masso-kinésithérapique, l’utilisation du kinesiotape devra

s’adapter à un objectif de soin particulier, défini par le professionnel de santé lors de son dia-

gnostic. Le mode de pose du kinesiotape variera d’autant pour chaque objectif. Le thérapeute

pourra choisir d’utiliser une pose à visée musculaire, lymphatique, drainante, antalgique ou

articulaire.

1.4.1 Objectif musculaire

Au niveau du muscle, nous pouvons viser deux objectifs opposés. Dans le cadre d’une

réharmonisation musculaire, un segment peut être diagnostiqué avec un tonus trop faible, ou à

l’inverse trop élevé. L’application du kinesiotaping va donc varier selon ces deux cas.

Afin obtenir une action tonifiante, nous cherchons à ce que la bande assiste, vienne

renforcer l’action musculaire. Le muscle à traiter sera positionné en course interne (position

courte), et la bande, posée avec une tension variant de 20 à 50% selon l’objectif et le ressenti

du patient. Nous pouvons associer une pose depuis l’insertion proximale du muscle vers

l’insertion distale ainsi que dans la mesure du possible une bande de couleur « chaude ».

Quant au schéma des bandes, nous sélectionnons ceux en « I » ou « Y ». Ainsi, le rappel élas-

tique se fera donc sentir de façon précoce sur le muscle (tension de la bande), tandis que le

sens de pose devrait permettre le meilleur recrutement musculaire possible et que la couleur

induirait l’effet tonifiant recherché chez notre patient.

A l’inverse, pour une action dé-tonifiante, le but est d’améliorer la microcirculation et

l’apport des éléments, nutriments nécessaires à la détente du muscle. C’est l’effet de pompage

de la superficie vers la profondeur qui est recherché. Le muscle à traiter sera alors positionné

en étirement maximum, tandis que la bande sera posée sans tension ajoutée. Nous opterons

pour un sens de pose cette fois disto-proximal afin d’inhiber le recrutement musculaire et

choisirons plutôt une couleur « froide ». Le schéma de bandes utilisée est le même que pour la

visée tonifiante. (10)

Prenons un exemple de diagnostic : Le thérapeute objective une tension musculaire à

type de contracture sur un muscle gastrocnémien. Il peut alors proposer un montage

dé-tonifiant afin d’aider à la réharmonisation musculaire.

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Fig3 : Application de kinesiotaping à visée

dé-tonifiante

Fig4 : Application de kine-

siotaping à visée drainante

Ci-contre, le thérapeute pose une bande en

Y encadrant les faisceaux des gastrocné-

miens médial et latéral. Le muscle étant

polyarticulaire, le genou est bien tendu, tan-

dis que la flexion dorsale de la cheville est

maintenue par la cuisse du thérapeute.

L’embase d’origine du kinesio-tape se situe

au niveau du talon, et les bandes sont re-

montées dans le sens disto-proximal vers

les insertions hautes des muscles gastroc-

némiens.

1.4.2 Objectif drainant

Il s’agit ici également d’améliorer la microcirculation du système lymphatique,

d’ouvrir les espaces interstitiels afin de faciliter la circulation de la lymphe vers les vaisseaux

lymphatiques collecteurs. Nous posons donc nos bandes selon les mêmes principes que ceux

cités pour l’action musculaire dé-tonifiante (course externe). La différence se situe dans le

schéma choisit puisque nous optons ici pour un schéma en « éventail ». L’embase se situe au

niveau des ganglions lymphatiques et les branches de l’éventail sont disposées le long de

l’épanchement vers l’extrémité distale, le tout selon un sens proximo-distal afin de permettre

un rappel vers les ganglions. Nous avons vu précédemment que les bandes de kinesio-taping

avaient une action qui demeurait très locale, alors afin d’augmenter l’effet de drainage, il est

décrit la possibilité de multiplier les bandes. Pour cela il s’agit d’encadrer la zone à traiter par

deux bandes de kinesio-taping, découpées en « éventail » que l’on vient croiser sur la zone. Il

est important de ne pas superposer ni les embases, ni les accrochent distales des bandes au

risque d’augmenter les possibilités de décollement.

La couleur choisie n’aurait ici pas d’influence.

Après, un choc important dans le corps musculaire,

ou un acte chirurgical, un patient présente un

épanchement sur la région de l’épaule. Ici, le

praticien fait le choix d’un montage drainant. Nous

observons la présence de deux bandes en « éventail »

différentes juxtaposées afin de maximiser les effets

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Edouard Bourgery 8 3ème

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Fig5 : Application du kinesio-

taping à visée antalgique

du drainage. Les embases, sont collées au niveaux des ganglions sous-claviers, et

chacun des quatre brins des deux bandes sont posés sans tension aucune sur toute la

zone de traitement. La pré-tension de la bande, associée à l’étirement passif de la zone

à traiter induit par le thérapeute permet la création de circonvolutions multiples sur

toute la longueur des bandes dans le but de favoriser le phénomène drainant.

1.4.3 Objectif antalgique - décompression

En reprenant les théories d ’ « ouverture » de la peau et des systèmes sous-jacents,

nous cherchons ici la décompression des structures. Il s’agit de soulager les pressions que

subissent les tissus et ainsi de diminuer la douleur. Nous positionnons les structures à traiter

en léger étirement (course moyenne) et posons les bandes de kinesiotape avec une tension de

20 à 30% sur la région. Sur une douleur très localisée nous optons pour un schéma en

« étoile » centrée sur le point douloureux, tandis que nous choisissons un schéma en « I » ou

« Y » pour une douleur plus diffuse. L’objectif antalgique se rapprochant d’une visée de

détente, nous pouvons utiliser une couleur de bande « froide ».

Le sens de pose n’aurait ici pas d’influence.

Après des épisodes douloureux aigus, notamment dans la région lombaire, le théra-

peute peut opter pour un montage de kinesiotaping antalgique en décompression.

Durant le temps de la pose, le sujet est placé en légère

flexion du tronc. Une première bande en Y est dispo-

sée depuis la base du sacrum et remonte sans tension

de part et d’autre du rachis vertébral. Puis l’on dispose

par-dessus deux séries de deux bandes en croix qui

forment une « étoile » dont le cœur est centré en regard

de la zone la plus douloureuse. Lors du redressement

du patient, nous apprécions les plis formés par la bande

et le patient doit ressentir un effet décompressif.

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Fig6 : Application

de kinesiotaping à

visée corrective

1.4.4 Objectif articulaire

Pour cet objectif précis, l’on se rapproche de l’utilisation des contentions souples type

strapping. L’objectif est de limiter l’articulation à une amplitude infra douloureuse ou extrême

dans le but de protéger les structures. Celles-ci seront mises en positions courtes et les bandes

étirées au maximum. Le kinesiotaping peut également être utilisé dans le but de corriger une

formation vicieuse en cours d’installation.

Pour cet objectif articulaire, qui vise essentiellement le soutien et la suppléance de

structures ligamentaires, ni le sens de pose du montage ni la couleur n’auraient de quelconque

effet.

Imaginons donc la formation progressive et récente d’un hallux valgus.

Comme nous l’avons dit précédemment, il s’agit ici de soutenir les

tissus de stabilisation d’une articulation afin de la contenir dans un

secteur infra douloureux et sans risque pour elle. Dans ce cas-ci, le

thérapeute appliquera une bande en « I », dans lequel il aura fait un

trou à l’une des extrémités. Le trou permet le passage de l’hallux en

son sein. L’articulation métacarpo-phalangienne est placée en abduc-

tion, et la bande est tirée sur toute la face latérale du pied jusqu’au

tendon Achilléen avec une tension maximale.

Différents objectifs de montage peuvent être combinés autour d’une même zone à traiter

dans le but de répondre à un diagnostic particulier. Il faut pour cela connaître parfaitement

l’anatomie des structures que l’on souhaite traiter et se référer aux principes de base de la

technique. Mais l’on peut envisager qu’au même endroit des montages articulaires et muscu-

laires soient associés, ou encore avec un objectif drainant. Le kinesiotaping peut également

être posé aux côtés d’autres techniques de strapping avec des bandes de type contention rigide

élastique ou non-élastique, ou bandes cohésives.

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Edouard Bourgery 10 3ème

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1.5 Contre-indications

A l’heure actuelle, il n’existe pas de contre-indications réelles au kinesiotaping. En re-

vanche, s’agissant d’une application cutanée, nous ne posons pas de bandes sur les patients

présentant :

- Des plaies ouvertes ou cicatrices non refermées

- Une peau irritée ou avec suspicion de psoriasis ou eczéma

- Une allergie à la colle

- Une suspicion de thrombose

- Une lésion aigue dont on ne connait pas la nature

1.6 Problématisation

A l’image de nombreuses techniques nouvelles ou anciennes, le kinesiotaping subit un

important effet de mode. S’il ne s’agit pas d’une technique miracle, elle est largement utilisée

et de façon de plus en plus croissante à la fois dans les cabinets libéraux, les structures spor-

tives ou encore en hôpitaux et centres de rééducation. Non enseignée dans les instituts de

formation, elle est rendue accessible aux professionnels diplômés par un large éventail de

formations complémentaires. Elle pourrait donc être considérée pour les thérapeutes qui la

pratiquent comme une spécialisation au même titre que la Thérapie Manuelle, la Posturologie,

ou encore la Réflexothérapie Plantaire. Or dans mes observations sur le terrain, j’ai pu voir

que c’était le plus souvent sans avoir suivi de formation spécifique que des masseurs-

kinésithérapeutes se servent du kinesiotaping. Cette absence récurrente de formation, s’est

traduite par des méthodes très différentes quant à la pose de ces bandes, malgré des objectifs

communs. L’impossibilité pour moi de me raccrocher à une seule manière de faire sur un ter-

rain de stage particulier, m’a amené mes premiers questionnements :

Existe-t-il un consensus inter-utilisateurs devant la multitude de principes à respecter ?

Quelles stratégies peuvent être mises en place afin d’éviter les biais de pose ? Comment les

praticiens évaluent-ils les résultats obtenus avec le kinesiotaping ? Quelles affections patholo-

giques sont traitées à l’aide du kinesiotaping ? Les praticiens y voient-ils de réels effets ou

bien subissent-ils l’effet de mode de la technique ?

Comme nous avons pu le décrire précédemment, le kinesiotaping est créé dans le but

d’aider au traitement de beaucoup d’affections traumatologiques, et musculo-tendineuses. Si

beaucoup d’objectifs peuvent être envisagés, il y a autant de types de montages et de principes

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Edouard Bourgery 11 3ème

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à respecter. C’est cette multitude de possibilités qui va permettre une faible reproductivité

entre des thérapeutes plus ou moins formés.

De plus, il apparaît difficile de trouver dans la littérature des preuves marquantes en fa-

veur de l’efficacité de la technique selon les différents objectifs cités plus hauts. Effective-

ment, il semblerait que les résultats des enquêtes ne soient pas en faveur du kinesiotaping (11)

et qu’aucune preuve scientifique ne soit établie.

Devant ces interrogations, nous avons voulu nous pencher plus précisément sur le do-

maine des sportifs de haut niveau, et comparer la pratique réelle des kinésithérapeutes une fois

le cadre théorique des formations dépassé. Nous retiendrons donc la problématique suivante :

Comment les kinésithérapeutes justifient-ils l’utilisation du kinesiotaping chez les foot-

balleurs professionnels, alors que la littérature récente ne donne pas de preuve scientifique

fondamentale de son action ?

2 Matériel et Méthode

2.1 Introduction Nous cherchons à présent, à cibler de façon pratique la manière dont le kinesiotaping est

utilisé à l’heure actuelle. Au-delà des aspects théoriques, nous voulons observer et com-

prendre les résultats empiriques qu’obtiennent les kinésithérapeutes, et qui semblent être pour

l’instant les faire-valoir majeurs de la technique.

Dans le cadre de ce Travail, nous avons donc voulu mettre en place une enquête par ques-

tionnaire s’appuyant sur les principes théoriques du kinesiotaping et cherchant à identifier les

objectifs et principes majeurs retenus par les praticiens dans leur activité quotidienne.

2.2 Population étudiée

La première étape de réalisation de cette enquête a été de trouver cibler une population

précise à interroger. Nous l’avons vu précédemment, la technique est largement utilisée à

toutes les échelles de pratique de la masso-kinésithérapie. Or, dans le but d’avoir des résultats

comparables entre praticiens, il convenait de recentrer l’étude à un type particulier de pra-

tique. En effet, nous avons décrit des objectifs de traitement variés pour lesquels nous pou-

vions retrouver le kinesiotaping. Ces multiples objectifs, sont directement liés à la patientèle

de chaque praticien, elle-même fortement dictée par le lieu d’exercice (hôpital, cabinet libéral,

structure sportive…).

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Edouard Bourgery 12 3ème

année. Promotion 2012/2015

Les premières observations que j’ai pu faire de cette technique concernaient le sport de

haut niveau, que cela soit par l’intermédiaire de la médiatisation qu’il engendre ou de mes

stages au sein d’un club de football professionnel. De plus, bien que la technique ait été utili-

sée au sein d’une multitude de structures différentes, c’est bien dans le sport de haut niveau

que la fréquence d’utilisation me semblait être la plus élevée, et la plus diversifiée. C’est donc

dans ce milieu que nous avons voulu lancer notre étude.

Cela étant, le sport de haut niveau en général offre une palette extrêmement large

d’affections, souvent spécifiques à une pratique. Cette diversité nous a semblé un frein à la

pertinence de l’analyse future risquant de nous confronter à des données peu comparables.

Dés lors, nous avons souhaité resserrer la population à un sport en particulier. Cette précision

nous garantissait des types d’affections, et des objectifs de soins communs aux praticiens son-

dés. C’est pourquoi nous avons décidé de concentrer l’enquête sur le football qui traitera es-

sentiellement des pathologies du membre inférieur (12), et qui est le sport qui propose la plus

grande liste de clubs professionnels en France ainsi qu’une médiatisation qui devrait rendre la

prise de contact plus aisée.

Le critère d’inclusion des clubs retenu était le suivant : Club de stature professionnelle. Ce

critère nous garantissait l’affiliation d’un ou plusieurs masseurs-kinésithérapeutes diplômés

d’état à une patientèle de joueurs sous contrats.

Nous avons ainsi pu retenir 44 structures professionnelles établies dans les trois cham-

pionnats majeurs français (Ligue 1, Ligue 2 et National) (13) qui représenteront l’ensemble de

la population étudiée.

2.3 Méthodologie et réalisation de l’enquête

Afin de mener à bien notre étude il a fallu créer un questionnaire (14). Il s’agit en effet du

moyen de collecte de données le plus réalisable. Car entre le nombre important (44) de struc-

tures à interroger et leur éloignement géographique, l’observation sur le terrain ou encore la

réalisation d’entretiens semblait impossible. Pour cela, les référents rencontrés dans notre pré-

cédent stage au sein d’un club de football professionnel ont été d’un aide précieuse. Car de-

vant l’impossibilité de rencontrer en personne les structures sondées, nous avons du rendre le

questionnaire le plus pertinent possible tout en respectant des contraintes de facilité de com-

préhension, et de rapidité de réponse. Le respect de ces contraintes nous permettait d’espérer

un nombre de retour suffisant pour que les résultats soient analysables. Nous n’avions en effet

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Edouard Bourgery 13 3ème

année. Promotion 2012/2015

aucune idée du nombre de réponses que les clubs allaient nous retourner, et nos indicateurs

sur terrain de stage estimaient qu’un taux de réponses de 50% était à envisager et pouvait être

considéré comme correct.

Afin de maximiser les chances, nous nous sommes imposés comme contrainte supplé-

mentaire de faire tenir le questionnaire (Annexe 1) sur une unique page recto verso. Chaque

question étant dirigée derrière les hypothèses initiales suivantes :

- Le respect de l’ensemble des principes de pose n’est pas nécessaire pour avoir un

montage efficace.

- Les bandes de différentes marques induisent des effets différents.

- Le kinesiotaping présente un intérêt particulier dans la prise en charge du footballeur

professionnel.

- L’impact psychologique est prépondérant dans la réussite des montages.

Le questionnaire contient à terme 16 questions, dont 13 sont fermées et 3 semi-ouvertes et se

divise en deux parties. La première concerne des données générales quant au choix des théra-

peutes d’utiliser le kinesiotaping et leur expérience dans le domaine. La deuxième quant à

elle, est plus ciblée sur les objectifs visés par les thérapeutes dans leurs soins, et leur manière

de pratiquer la technique.

Ce questionnaire était destiné aux masseurs-kinésithérapeutes des clubs, et précisé anonyme

dans le but de favoriser le nombre de retours.

Au final nous n’avons pu récupérer que 38 coordonnées valables sur les 44 structures exis-

tantes.

Par courrier postal (30/38), les clubs recevaient une unique feuille de questionnaire imprimée

recto verso, une feuille d’introduction et explication de mon travail d’enquête, ainsi qu’une

enveloppe timbrée et adressée à notre nom pour faciliter les retours.

Par courrier numérique (8/38), nous avons écrit la même page d’introduction dans le mail et

adressé le questionnaire en pièce-jointe.

Nous précisions bien sur la page d’introduction que le questionnaire était à remplir dans la

mesure du possible par l’ensemble de l’équipe de masseurs-kinésithérapeutes, et nous avons

fait le choix de n’envoyer qu’un exemplaire du questionnaire par club. En effet, nous avons

pensé que la pratique était liée à une « philosophie » commune aux différents masseurs-

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Edouard Bourgery 14 3ème

année. Promotion 2012/2015

kinésithérapeutes d’un même club. Tenant compte de cette considération, la disparité du

nombre de thérapeutes employés entre les clubs les plus riches et les autres, équivaudrait à

donner un coefficient plus ou moins marqué aux réponses, ce qui rendrait les résultats iné-

gaux. Ce sont donc les structures qui sont interrogées, et pas chaque masseur-kinésithérapeute

de façon individuelle.

Tous les envois en ont été finalisés le 25 novembre 2014, et nous nous fixions comme délai de

réponse maximal le 13 février 2015

3 Résultats

3.1 Réponses et matériel

Sur les 38 structures finalement démarchées, nous avons reçu, dans les délais fixés, 5 réponses

numériques (sur les 8 envoyées), et 25 réponses par courrier (sur les 38 envoyées).

L’ensemble des 30 réponses donne un taux de retour égal à 79%, ce qui représente presque

60% de retours supplémentaires par rapport au nombre attendu (19). De plus ces 30 réponses

permettent d’atteindre le nombre d’observations minimales recommandées pour qu’une ana-

lyse statistique soit considérée valable. (15)

Nous avons pu par la suite retranscrire sur le logiciel EXCEL (2010) les données extraites de

l’ensemble des questionnaires remplis, et les présenter sous forme de pourcentages et dia-

grammes.

3.2 Extraction données

La première partie du questionnaire s’articule donc autour de questions générales qui

portent sur les choix de pratique. Nous observons tout d’abord que l’ensemble des réponses

sont positives quant à l’utilisation du kinesiotaping. Sur les trente, 57% déclarent l’utiliser par

choix personnel uniquement, 30% ajoutent la demande du patient comme indicateur de leur

choix de technique, tandis que 13% ne se fient qu’à la demande du patient. Nous noterons par

ailleurs que la moyenne d’ancienneté de pratique est de trois ans [1 an ; 9ans].

Parmi les thérapeutes, il est intéressant de noter que sept d’entre eux (23%) n’ont pas

suivi de formation spécifique. Pour les vingt-trois restants, la moitié ont suivi la formation

KINESPORT et sept celle de K-TAPING INTERNATIONAL. Les 20% autres, se divisent

entre KINESIOTAPING et KINE FORMATION. Le choix de cette formation est décrit dans

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Edouard Bourgery 15 3ème

année. Promotion 2012/2015

50% des cas par « choix personnel » et l’option « sponsoring du club » est citée 4 fois soit une

fois de moins que le « bouche à oreilles ».

A la suite de ces formations, nous interrogions les structures sur les bandes utilisées. Il

en ressort que deux marques sont particulièrement mises en avant : DOKI-TAPE® (33%) et

LEUKOTAPE® (27%). La marque KT TAPE® obtient le score de 20% et pour finir, les ré-

ponses mentionnent KYNESIO-TAPE® (7%) et AUTRES (13%) sans forcément citer de

nom pour cette dernière réponse. Ce choix de bande est principalement effectué après l’essai

de plusieurs marques différentes (87%), et seuls quatre groupes (13%) n’ont jamais changé de

produit. Cependant, dans 50% des cas, le choix de la marque est lié au « Sponsoring du club

ou de la formation ». On retrouve ensuite le « Choix personnel » (27%), et l’option « Autres »

(23%) qui est toujours accompagnée de la mention du prix du produit.

A la suite de ces premières données, le questionnaire s’oriente sur la pratique des mas-

seurs-kinésithérapeutes. Nous avons donc interrogé les soignants à propos du respect des

principes de bases (Cutanés, Sens de pose, Tension, Positionnement du patient et découpage

du montage).

Pour les deux questions suivantes (9 et 10) nous avons demandé un classement de fré-

quence sur quatre items aux thérapeutes. Afin de retranscrire au mieux ces données (16), nous

avons attribué un coefficient (coef) à chaque réponse donnée en fonction de son classement.

Ainsi chaque fois qu’un item était cité en position 1), il obtenait le coefficient 4, en position

2) : le coefficient 3, en position 3) : le coefficient 2 et en position 4) : le coefficient 1. Nous

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Cutanés Sens Tension Position Découpe

Po

urc

en

tage

Fig7 : Pourcentage de citation de chacun des principes

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Edouard Bourgery 16 3ème

année. Promotion 2012/2015

mettions le coefficient final en lien avec le nombre de citations (cit) ce qui permettait de don-

ner une meilleure idée de l’importance attribuée à une affection (question 9) ou un objectif

(question 10) par les staffs médicaux. Ainsi pour les quatre principales affections traitées à

l’aide du kinesio-taping, nous observons la démarcation nette de la « Lésion musculaire »

(coef 102 ; cit 27) devant les « Epanchements » (coef 26 ; cit 24), la « Lésion ligamentaire »

(coef 49 ; cit 20) et la « Douleur » (coef 43 ; cit 17).

Nous effectuons les mêmes calculs avec les objectifs de montage envisagés par les

thérapeutes. De la même manière que pour les affections, quatre se distinguent dont l’objectif

« décontracturant » (coef 80 ; cit 24) en particulier. Derrnière lui se retrouvent le « Drainage »

(coef 57 ; cit 23), le « Facilitant » (coef 43 ; cit 16) et l’ « Antalgique » (coef 39 ; cit 17).

Contrairement aux affections où presque uniquement quatre sont citées, on observe un peu

plus de variétées dans les objectifs (voir figure 9).

0

20

40

60

80

100

120 102

56 49

43

1 1 1 1

27 24 20 17

1 1 1 1

Coefficient Nombre de citations

Fig8 : Répartition des affections traitées à l’aide de kinesio-taping

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Edouard Bourgery 17 3ème

année. Promotion 2012/2015

Suite aux types de traitement auxquels sont associés le taping, nous avons voulu nous

renseigner sur les temps d’application du kinesio-taping. Tout d’abord sur la période à

laquelle il allait être mis en place. Là, les données sont assez hétérogènes puisque l’on

retrouve dans 35% du temps la citation « en phase de reprise », ainsi que la

« prévention »(29%) et « dés le diagnostic posé »(26%). Seule l’option « hors blessure » est

moins citée (10%). De même nous nous sommes interrogés sur la durée d’application de la

technique. Car cela fait partie des principes de création de la technique : pouvoir la laisser en

place plusieurs jours durant. Et pour cause, on retrouve ici une dominante « 1 à 5 jours »

(43%), devant « 8-24h » (30%) et « moins de 8h »(27%) mais jamais plus de cinq jours.

Un autre principe ennoncé pour la pose d’un montage est la variation des couleurs de

bandes. Nous avons donc demandé si les thérapeutes faisaient varier ces couleurs et pourquoi.

Ainsi nous notons que très exactement la moitié fait varier les couleurs et l’autre non.

Cependant ce n’est que quatre fois (10%) que cette action est justifiée par « l’objectif du

montage ». Autrement, c’est en fonction du patient (23%), ou du règlement de la Ligue de

Football Professionnel (18%), que la couleur est changée, ou tout simplement en fonction des

disponibilités lors des commandes (33%). L’option « Autre » est relevée six fois, avec

notemment la volonté exprimée de rester « discret ».

Nous l’avons dit, il est dur de juger de l’efficacité du kinesio-taping. Et c’est

essentiellement par le biais d’interprétations empiriques que nous retrouvons le plus

0

10

20

30

40

50

60

70

80

80

57

43 39

24 20

10

24 23

16 17

10 9 4

Coefficient Nombre de citations

Fig9 : Répartition des objectifs envisagés avec le kinesio-

taping

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Edouard Bourgery 18 3ème

année. Promotion 2012/2015

d’arguments en faveur de la technique. Autrement la littérature n’oriente pas vers la validation

d’un ou plusieurs effets ou principes. Nous nous sommes donc intéressés à la manière que

pouvaient avoir les masseurs-kinésithérapeutes de juger de l’efficacité de leurs montages. Et

l’on remarque que la moitié (quinze citations) se base uniquement sur le relaté du patient. Une

seule structure (3%) effectue des mesures quantitatives, et onze autres (37%) font exercice de

leur expertise en analysant le geste du sportif. Enfin, 10% des questionnaires retournés n’ont

pas donné de réponse à cette question.

La dernière interrogation était en lien avec les dires de la littérature récente. Et l’on note

que vingt-cinq (83%) des structures ne modifient pas leur pratique et que seulement cinq

(17%) ont été amené à changer leur utilisation. On retrouve comme justifications :

- L’absence de preuves scientifiques, et des contradictions entre articles successifs (cinq

récurrences).

- Les données empiriques des utilisateurs (deux récurrences).

- Le manque d’orientation donnée par la littérature.

- La confiance vouée en la formation.

- La précision des effets que peut avoir la technique.

4 Discussion

4.1 Interprétation des résultats

Si les résultats bruts de cette enquête peuvent parfois nous donner de bonnes indications par

rapport aux hypothèses de départ, il n’en demeure pas moins indispensable de les recouper les

uns avec les autres. Nous avons donc fait le choix de les analyser à présent en lien avec cha-

cune des hypothèses énoncées plus haut.

Tout d’abord en ce qui concerne le respect des principes de pose et leur nécessité

dans le but d’obtenir un montage efficace :

En interrogeant directement les masseurs-kinésithérapeutes à propos de leur respect des prin-

cipes nous observons rapidement que les principes cutanés sont beaucoup moins souvent ap-

pliqués que les quatre autres : dans 57% des cas contre 79% à 100%. La volonté d’avoir une

peau propre, sèche et rasée, est en lien direct avec la capacité de la bande à tenir posée sans

décollement pendant plusieurs jours. Mais nous relevons dans le même temps que chez les

thérapeutes ne respectant pas les principes cutanés, la majorité (65%) indique un temps

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Edouard Bourgery 19 3ème

année. Promotion 2012/2015

moyen de pose inférieur à une journée, ce qui montre un désintérêt de cette particularité du

kinesiotaping. Par ailleurs, nous pouvons supposer que la présence d’un « tapis » pileux plus

ou moins important va influer fortement sur l’impact du kinesiotaping. En effet,

l’interposition de poils entre la bande et la peau va donner un espace de glissement non désiré

et laissera des zones non adhésives et qui n’apporteront pas le « principe d’ouverture » pour-

tant recherché.

Un autre principe cité par les formateurs est la variation de la couleur des bandes selon

l’objectif recherché. Nous avons pu voir que parmi nos trente réponses, seulement quatre dé-

clarent effectuer cette variation. Les vingt-six autres (soit 87%) font varier les couleurs selon

des données purement matérielles et logistiques, ou pour rechercher la « discrétion ». Nous

confirmons ici, que ce principe de chromothérapie est bien celui qui obtient le moins

d’adhésion chez des thérapeutes qui semblent « ne pas y croire » pour les citer.

Par l’intermédiaire des premières questions de l’enquête, nous avons vu que 23% des théra-

peutes n’avaient pas suivi de formation spécifique. Cela ne les empêche pas pour autant

d’utiliser la technique pour les mêmes objectifs que les masseurs-kinésithérapeutes formés.

Seules deux des sept réponses, se limitent à des objectifs « antalgique » et « psychologique ».

Pour les autres, nous pouvons penser que s’ils continuent d’utiliser la technique, c’est bien

parce qu’ils y trouvent des aspects bénéfiques, malgré des pré-requis qui ne seront pas néces-

sairement les mêmes que chez les thérapeutes formés. L’ensemble des ces réponses tendraient

donc à remettre en question l’intérêt de respecter les différents principes de pose décrits dans

la technique.

De plus, nous pouvons nous interroger sur la similarité des enseignements proposés par les

multiples formations. Bien que la moitié des thérapeutes aient été formés par KINESPORT

(Straps and tapes), il est possible que des différences existent entre chaque formation concer-

nant les modes d’applications ou encore les montages. C’est d’ailleurs ce que nos indicateurs

sur le terrain semblaient nous dévoiler, sans pour autant que nous ayons la possibilité de véri-

fier ces propos. Mais si des différences existent véritablement, il n’en demeure pas moins que

les objectifs semblent communs à beaucoup des thérapeutes (voire figure 9).

La possible disparité entre les enseignements n’influerait donc que très faiblement sur

l’utilisation finale de la technique, et n’apporterait donc pas véritablement de penchant en

faveur d’un respect scrupuleux des principes de pose.

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Edouard Bourgery 20 3ème

année. Promotion 2012/2015

Voyons à présent la variabilité des effets possiblement induits par les différentes

marques de bandes

Comme pour tout produit, chaque marque dépose un brevet. En conséquence de quoi, nous

sommes en droit de penser que deux marques différentes ne sont pas en mesure de proposer

deux bandes aux qualités mécaniques parfaitement identiques. Or, dans les principes de créa-

tion de la technique, nous insistions bien sur ces propriétés proposées par les bandes (tissage,

tension …), qui devaient par la suite avoir un impact sur les microsystèmes. De plus, en de-

hors de cet aspect purement mécanique, nous pouvons aisément comprendre que deux bandes

de marques différentes, au même titre que n’importe quelle autre technique manuelle, propo-

sent des sensations différentes au manipulateur. Ainsi l’appréciation que chacun aura d’une

bande en particulier va se répercuter sur sa manière de réaliser un montage, et donc sur la ca-

pacité de celui-ci à remplir son rôle. C’est pourquoi nous avons interrogé les thérapeutes sur

ces choix de bandes.

Nous relevons ainsi 87% des utilisateurs ont pu tester plusieurs marques de bandes dans leur

pratique. Nous pourrions donc penser que le choix final est effectué en fonction d’une sensa-

tion de qualité, ou d’efficacité. Nous remarquons cependant que trois marques sont citées par-

ticulièrement devant les autres. Il s’agit de DOKI-TAPE® (33%), LEUKOTAPE® (27%),

suivis de près par KT-TAPE (20%). Nous pouvons mettre cela en corrélation directe avec la

formation initialement suivie. Effectivement, 75% des thérapeutes formés chez KINESPORT

sont restés liés à la marque DOKI-TAPE®, et que 100% des formés chez K-TAPING IN-

TERNATIONAL sont liés à la marque KT TAPE. (Rappelons que KINESPORT propose la

vente de bandes de marque DOKI® lors de ses formations et qu’il en est de même pour la

marque KT TAPE® et la formation de K-TAPING INTERNATIONAL). Cette tendance est

bien confirmée par les 50% de réponses « sponsoring du club ou de la formation » à la ques-

tion du choix de la marque. Il est intéressant de noter que 23% choisissent en fonction du prix

lors de la vente, et LEUKOTAPE® est un produit de la marque BSN MEDICAL® qui pro-

pose à la vente un très grand choix de produits de contentions souples et autres. De l’autre

côté, seulement 27% déclarent effectuer un choix personnel ce qui peut alors nous amener à

penser que ceux-ci voient un bénéfice réel lié à une marque de bande particulière.

On comprend au final que les avantages financiers l’emportent largement (73%) de-

vant l’éventuelle variabilité retrouvée d’une marque à une autre. Ces résultats tendent donc à

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Edouard Bourgery 21 3ème

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infirmier l’hypothèse initiale, et nous pouvons interpréter d’après ce questionnaire que

l’efficacité des montages ne dépend pas de la marque utilisée.

Regardons à présent l’intérêt particulier que peut avoir le kinesiotaping dans la prise

en charge du footballeur de haut niveau.

Nous partons toujours du principe que si les masseurs-kinésithérapeutes des clubs profession-

nels continuent d’utiliser le kinesiotaping, cela revient à comprendre qu’ils y trouvent des

effets positifs, et voient en cette technique un intérêt certain.

Une étude brésilienne de 2003 (17) sur le football nous indiquait les localisations et types de

blessures principalement retrouvées chez ces sportifs de haut niveau. Nous y retrouvons donc

comme principales localisations : le complexe pied-cheville (46%), le genou (19%) et la

cuisse (12%), et comme principales types de lésions : des luxations (31%), des atteintes mus-

culaires (25%) des tendinopathies (17%) et des entorses (13%). (Annexe 2)

Si aucune question de l’enquête ne se penchait sur la localisation des affections traitées, nous

en avons tout de même dédié deux importantes à propos des types d’affections et d’objectifs.

De ces questions, nous avons vu ressortir la prédominance des lésions musculaires (coef 102)

dans les affections, et du décontracturant (coef 80) pour les objectifs.

La première observation que nous pouvons faire, est la correspondance évidente entre les

types d’affections les plus fréquents déterminés par les études, et ceux cités par les réponses

de notre questionnaire. Nous comprenons alors que le kinesiotaping est véritablement une

technique de choix employée par les masseurs-kinésithérapeutes du football professionnel.

Nous le retrouvons dans presque toutes les blessures communes de ces sportifs, et à tout mo-

ment : les réponses signalent en effet une répartition hétérogène du moment où le kinesiota-

ping est mis en place. Que cela soit en phase de reprise d’activité (35%), dés le diagnostic

posé (26%), ou encore en prévention (29%) le kinesiotaping semble accompagner les sportifs

durant la totalité de leurs soins. Pour ces patients qui vont être vus une à deux fois par jour, et

tous les jours pendant leur période de blessure, avoir une même technique qui peut s’adapter à

eux au quotidien, est un véritable enjeu majeur. S’il ne remplace pas les techniques manuelles,

et ne se substitue pas à d’autres méthodes de soin prodiguées par les thérapeutes, le kinesiota-

ping permettrait d’accompagner l’évolution des blessures de façon adaptée et de pérenniser

l’effet des soins manuels proposés en séance, sur une journée ou plus. C’est effectivement ce

que nous pouvons traduire des réponses sur la durée moyenne de temps de pose : Dans 30%

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Edouard Bourgery 22 3ème

année. Promotion 2012/2015

des cas, les thérapeutes laissent les bandes actives le temps d’une journée, donc entre deux

séances de soins, et dans 43%, l’effet est gardé jusqu’à cinq jours, donc probablement le

temps que les phases de blessures se succèdent. A l’inverse, 27% des réponses indiquent ne

garder les bandes que moins de huit heures. Cela nous oriente plutôt vers un maintien de la

bande le temps de la compétition (ou de l’entrainement) que l’on peut mettre en lien avec le

troisième objectif cité : le montage musculaire facilitant.

Dans tous ces cas, que la bande soit gardée moins de huit heures ou sur plusieurs jours,

les réponses obtenues nous orientent vers une utilisation massive du kinesiotaping. Mise en

lien avec les affections plus spécifiques du football, nous pouvons confirmer l’hypothèse se-

lon laquelle cette technique semble être un atout majeur dans la prise en charge du footballeur

professionnel.

Mais les effets réels du kinesiotaping semblent malgré tout très compliqués à cerner.

Valider le recrutement plus ou moins important des fibres musculaires, selon le sens

de pose, ou objectiver de façon claire la qualité du drainage reste difficile et surtout

impossible grâce à une enquête par questionnaire. Cependant nous pouvons au tra-

vers des réponses, nous pencher sur l’impact psychologique chez les patients spor-

tifs avec l’utilisation de la technique.

Tout d’abord, rappelons que quatre des thérapeutes sondés déclarent n’utiliser le kinesiota-

ping uniquement selon un mode placebo. S’ils continuent d’appliquer des bandes dans leur

pratique, c’est qu’ils y voient un effet placebo positif.

Nous avons également vus que les principes de pose des bandes pouvaient varier de façon

plus ou moins importante selon les utilisateurs. Néanmoins, ils obtiennent chacun les résultats

escomptés. Nous pouvons alors penser d’une part que les bandes sont actives dés le moment

où elles sont posées, sans nécessiter pour autant de respecter l’ensemble des pré-requis.

D’autre part, nous pouvons mettre en avant l’aspect psychologique que va induire la pose de

kinesiotaping sur les patients. Si le thérapeute croit en sa technique et la valorise auprès de ses

patients, il devrait augmenter cet aspect psychologique.

« Il arrive que la bonne maîtrise de la technique associée à l’implication du sujet ren-

dent possible l’activité physique malgré la gêne, tout en favorisant la guérison » C. GEOF-

FROY (2012)

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Edouard Bourgery 23 3ème

année. Promotion 2012/2015

Par ailleurs, nous noterons que l’utilisation de la technique répond souvent (43% des cas) à

une demande exprimée par le patient avant d’être un choix du thérapeute. De même,

l’utilisation du kinesiotaping en prévention (29%) et en dehors d’une phase de blessure (10%)

signale avant tout que les thérapeutes cherchent à mettre en confiance le sportif. Une fois de

plus nous observons l’impact psychologique bénéfique.

Enfin, dans la moitié des cas, les masseurs-kinésithérapeutes se fient uniquement au relaté du

patient pour juger leur efficacité. Encore une fois il s’agit de jouer sur le rôle psychologique

d’une technique. Si celle-ci a été bien perçue par le patient, et a semblé donner de bons résul-

tats, elle sera privilégiée à la fois par le patient et les thérapeutes lors d’une prochaine phase

de blessure.

La problématique de ce travail était de savoir comment les masseurs-kinésithérapeutes du

football professionnel justifiaient-ils leur utilisation du kinesiotaping malgré une littérature

récente peu en faveur de la technique.

Nous observons d’abord que la question touche l’ensemble des clubs ayant répondu puisque

tous sont utilisateurs de la technique. Et l’on voit que la grande majorité (73%) ne modifie

aucunement sa pratique en fonction de la littérature, que les 17% restants la modifie quelques

peu mais qu’aucun ne songe à l’arrêter. Les masseurs-kinésithérapeutes sondés font effecti-

vement plus confiance à leur formation (quand ils en ont suivi une) qu’aux informations re-

trouvées dans la littérature. Ils qualifient d’ailleurs ces informations de « contradictoires les

unes par rapport aux autres », ce qui contribue à un flou général sur la technique et ne la va-

lide ni ne l’invalide pas aux yeux des praticiens. Devant cela, les thérapeutes semblent se ba-

ser essentiellement sur leurs résultats empiriques. Ils ont des joueurs qui se « sentent bien, en

confiance » (relaté du patient) et qui sont plus performants dans leur reprise d’activité sur le

terrain (observation professionnelle). Certains thérapeutes revendiquent également

l’utilisation du kinesiotaping selon un mode purement placebo, et qui n’apporte aucun effet

délétère au patient. De plus, la technique est utilisable et utilisée durant les différentes phases

des blessures, à chaque fois selon un mode correspondant. Elle se rend donc utile pour le thé-

rapeute dans tous les domaines, à toutes les étapes, et est très en lien avec le type de prise en

charge spécifique du sportif de haut niveau.

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Edouard Bourgery 24 3ème

année. Promotion 2012/2015

Enfin, nous ne pouvons occulter le réel effet de mode, et les contraintes de sponsoring qui

conduisent les masseurs-kinésithérapeutes à utiliser le kinesiotaping (parfois plus qu’ils ne le

devraient ?), alors qu’ils peuvent ne pas être sensibles à cet outil thérapeutique.

4.2 Limites de l’enquête

Concernant la population étudiée, il est clair que nous sommes très ciblés. Le kinesiotaping

étant sujet à beaucoup de débats, il était ne notre volonté de préciser au mieux le domaine

d’étude afin de ne pas tendre vers une généralisation des résultats. Mais cette étroitesse est

également une limite marquée quant à l’interprétation finale, car peu représentative et compa-

rative.

De plus le milieu professionnel peut apparaître assez fermé, et peu enclin à donner de son

temps pour répondre à un questionnaire. C’est la raison principale qui nous a poussé à rac-

courcir le plus possible la grille, et à supprimer des questions qui auraient pu augmenter la

pertinence de l’analyse. Limiter le sujet au football professionnel était à la fois une contrainte

et un adjuvant : Il garantissait la présence d’un ou plusieurs masseur(s)-kinésithérapeute(s)

salarié(s) du club, mais d’un autre côté, limite extrêmement le nombre de cibles potentielles.

De surcroit, la technique pouvant être assez coûteuse, nous avons pensé que nous aurions plus

de chances d’avoir des utilisateurs au sein de structures professionnelles qu’amatrices. Enfin,

il existe une différence importante entre des sportifs professionnels, salariés du club à plein

temps, et des sportifs amateurs, ce qui induit nécessairement une prise en charge générale

assez différente.

Une autre difficulté de ne cibler uniquement que des structures professionnelles, a été de ren-

trer en contact avec les staffs médicaux de chaque club. On ne trouve que très rarement les

informations utiles à cet effet sur les sites internet, et nous nous sommes souvent heurtés à la

réticence des accueils téléphoniques de bien vouloir nous transmettre des coordonnées (pos-

tales ou mail). C’est pourquoi nous n’avons été en mesure que de transmettre notre enquête

auprès de 38 clubs sur les 44 existants.

Le choix du type d’étude est également un facteur limitant, puisque l’envoi des questionnaires

ne garantissait aucunement un retour. Nous espérions d’ailleurs un taux bien inférieur à celui

obtenu. Le rendu « anonyme » du questionnaire a été fait afin de maximiser les chances de

retour dans le but de montrer que nous ne cherchions pas à « espionner les techniques d’un

club en faveur d’un autre ». Mais cet anonymat a été un frein lorsque nous avons voulu relan-

cer les clubs au milieu du délai.

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IFM3R – 2013/2014 TEFE

Edouard Bourgery 25 3ème

année. Promotion 2012/2015

Comme biais de réponse principal, nous retenons le fait que nous n’avons pas la certitude que

le questionnaire ait été rempli par le ou les masseurs-kinésithérapeutes. En effet, la hiérarchie

médicale existante au sein des clubs, nous imposait d’adresser le courrier au médecin, qui

devait transmettre à l’équipe médicale. Nous ne pouvons avoir de certitude quant à cette ac-

tion.

4.3 Confrontation avec la littérature

Nous retrouvons beaucoup d’articles en lien avec le kinesiotaping dans la littérature récente.

Cependant, peu, sont de larges études qui visent à cerner les différents effets de la technique.

Tout d’abord en ce qui concerne l’amélioration, ou la baisse de recrutement des fibres muscu-

laires. Une première étude (18) s’intéressait au tonus musculaire du muscle trapèze supérieur.

Elle comprenait deux groupes de 20 personnes sur lesquelles on posait un montage décontrac-

turant, une fois selon les principes de base et l’autre fois, avec une bande et des principes aléa-

toires. Le résultat était qu’une baisse du tonus était observée de façon significative dans le

groupe tapé selon les principes originaux, et surtout après 24h.

D’un autre côté une revue de littérature (19) sur l’utilisation du kinesiotaping dans les patho-

logies d’épaule ne semble pas indiquer d’intérêt majeur de la technique. A chaque fois sont

cités les faiblesses d’échantillon et le manque de rigueur dans les études.

On trouve également des mémoires assez récents qui s’essaient à des études sur le kinesiota-

ping. La conclusion d’un mémoire de 2011 (20) sur l’action dé-tonifiante du kinesiotaping sur

le deltoïde, est que la technique semble avoir un effet objectivé par une légère baisse de force.

On remarque d’autres études dans différents pays, Taiwan (21), Espagne (22) ou Pologne

(23), qui traitent toutes des effets musculaires de la technique. Il en ressort toujours que l’effet

recherché (facilitant, ou décontracturant) est observé après application du kinesiotape, mais

les groupes testés sont rarement importants, il s’agit toujours de sujets sains et il n’y a pas de

comparaison avec des groupes placebo.

Il est donc compliqué de cibler véritablement ce qu’il ressort de l’ensemble de ces études. Car

si quelques résultats sont visibles, il n’y a rien de très flagrant dans les mesures. C’est entre

autre par ce manque de « démonstration évidente » que la technique n’est pas totalement vali-

dée ni recommandée.

Ces observations sont les mêmes lorsqu’il s’agit de tester les autres objectifs du kinesiotaping.

En 2014 M. Delaire (24) décrivait le kinesiotaping comme une technique particulièrement

adaptée dans le traitement préventif de la récidive d’entorse de cheville après lésion du liga-

ment collatéral latéral. Elle associait pour cela divers bandes aux objectifs différents (antal-

gique, rappel proprioceptif et musculaire stimulant).

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IFM3R – 2013/2014 TEFE

Edouard Bourgery 26 3ème

année. Promotion 2012/2015

A côté de cela, une étude effectuée dans le cadre d’un mémoire sur la proprioception de che-

ville (25), concluait que le kinesiotaping ne semblait pas donner d’amélioration particulière

chez des sujets sains. En revanche il pourrait apporter des bénéfices de proprioception chez

des patients atteints de déficits musculaires importants.(26)

Ces multiples études et leur conclusion reflètent au final assez bien l’état d’esprit décrit par

les masseurs-kinésithérapeutes que nous avons questionnés par notre étude.

On trouve beaucoup d’études très différentes, ciblant systématiquement des structures muscu-

laires différentes et testant des objectifs différents. La qualité moyenne de ces études qui ne

réunissent pas les niveaux de preuve suffisant, ne sont pas réalisées en double aveugle, et de

façon randomisées, ne peut aucunement apporter les preuves scientifiques attendues.

En règle générale chaque investigateur obtient des résultats qui paraissent positifs, mais ja-

mais sur des cohortes importantes qui donneraient de réelles indications. Chaque étude reste

finalement assez isolée, et les conclusions des revues de littératures qui les citent sont toujours

de fait en défaveur de la technique.

En revanche, si beaucoup d’études existent et se penchent sur les effets mécaniques du kine-

siotaping, on ne retrouve rien concernant l’aspect psychologique que son emploi peut provo-

quer. Certes il est quasi impossible de quantifier ce genre d’aspect, mais il doit être intéressant

de tenter d’évaluer le retentissement que peut avoir l’utilisation de la technique chez les pa-

tients. Car toute technique de soin, qu’elle soit manuelle ou effectuée à l’aide d’appareils, voit

son efficacité très fortement lié au ressenti du patient vis-à-vis d’elle. C’est pourquoi il est

toujours important de présenter sous les meilleurs auspices une technique en laquelle nous

croyons et envers laquelle le patient peut émettre des doutes.

De plus, nous en avons parlé, le kinesiotaping joui actuellement d’un important effet de mode

auprès des populations de patients. Par conséquent l’impact psychologique s’en voit renforcer.

Enfin, nous avons vu au travers de notre questionnaire que les masseurs-kinésithérapeutes se

référaient essentiellement au jugement et au ressenti de leurs patients pour décider de la pour-

suite du traitement à l’aide de ces bandes particulières.

5 Conclusion

Le kinesiotaping est une technique qui offre de multiples débats et qui devrait continuer à en

créer pour les quelques temps à venir. Il fait partie de ces techniques « qui marchent mais l’on

ne sait pas pourquoi ».

Cette étude avait pour but, non pas de valider certains effets controversés du kinesiotaping,

mais plutôt à l’image d’une revue des pratique, de comprendre l’utilisation qui est faite de la

technique en milieu sportif. Ainsi nous avons pu voir qu’il manquait globalement des données

objectives qui seraient en faveur de cette technique. Un aspect cependant important, est de

bien cerner que le kinesiotaping n’a jamais d’effet délétère sur le patient. C’est pourquoi nous

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Edouard Bourgery 27 3ème

année. Promotion 2012/2015

pouvons observer une utilisation à très grande échelle de ces bandes malgré des formations

qui ne sont pas toujours suivies.

Je pense en revanche qu’il est nécessaire pour chaque praticien désireux d’utiliser la tech-

nique, de connaître parfaitement les données anatomo-physiologiques de ses patients et des

pathologies qu’il souhaite traiter à l’aide du kinesiotaping.

Il s’agit d’une technique parmi tant d’autres dans l’arsenal dont dispose le thérapeute. En au-

cun cas le kinesiotaping ne peut avoir la vertu de se suffire à lui seul pour traiter une affection

pathologique. Le Masseur-kinésithérapeute doit conserver toute l’importance des techniques

manuelles qu’il est en mesure de prodiguer avant de pérenniser ses actions à l’aide d’outils

tels que le kinesiotaping.

L’effet de mode qui existe autour de cette technique est non négligeable, et cela, que ce soit

dans le milieu sportif étudié ou avec le reste des populations de patients. Cependant il est pos-

sible pour les thérapeutes de tourner cet effet en point positif. Le kinesiotaping, grâce à sa

médiatisation, est toujours perçu à première vu comme une technique « qui va marcher » pour

les patients. Il pourrait être dommage de se priver d’une technique supplémentaire qui jouit

d’une telle réputation, surtout lorsque les techniques s’avèrent sans résultats dans certaines

situations compliquées.

Il ne faut cependant pas sombrer dans l’excès inverse et prétendre tout soigner grâce au kine-

siotaping. D’abord car on a pu voir que son utilisation se limitait à certaines affections et

d’autre part car il ne s’agit pas d’un protocole de soin à lui tout seul.

Dans chaque utilisation le thérapeute devra au préalable établir son diagnostic kinésithéra-

pique et choisir les moyens de traitement qu’il juge adapté. Ce n’est seulement qu’après cette

réflexion professionnelle que l’on pourra envisager d’utiliser cette technique associée à

d’autres.

En ce qui me concerne plus particulièrement, cette étude m’aura permis de comprendre

comment était entreprit un travail de recherche dans le domaine médical, et d’apprécier les

difficultés qui existent.

Au travers des résultats obtenus, j’ai pu commencer à répondre à un bon nombre de mes inter-

rogations sur le kinesiotaping mais attends d’avoir la possibilité de suivre une formation spé-

cifique ou de pouvoir encore pratiquer sur le terrain afin de me forger une idée encore plus

précise.

J’ai également pu mener mon enquête dans un milieu qui me tient particulièrement à cœur, et

qui m’attire fortement pour mon avenir professionnel.

Page 32: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

Références

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preuves en rééducation. Kinesiter Rev 2009 ; (94) :55-61

(2) Historique du kinesiotaping: http://www.kinesiotaping.com/about consulté le 15 janvier

2015

(3) Vey D. Bandage adhesive de couleur ou taping :matériel et méthodes. Kinesiter Rev

2014 ;14(147)22-26

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(5) Guimberteau J.C. Approche endoscopique des aponévroses. Continuité fibrillaire dans les

fascia et aponévroses. Annales de chirurgie plastique esthétique 2012 ; (57) :465-466

(6)Geoffroy C. Guide pratique des contentions. Ed Geoffroy 2012.

(7) Méthodes rapportées du kinesiotaping : http://www.kinesiotaping.com/about/kinesio-

taping-method consulté le 15 janvier 15

(8)Kerkour K. Rôle et place des bandages adhésifs (tape) actifs de couleur. Kinesither Rev

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Réadaptation. 1996 ;1-0 [article 26-160-B-10]

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tiques. Kinesiter Rev 2014 ; 14(147) :36-66

(12) Gayardo A; Matana S.B ; Silva MR. Prevalence of injuries in female athletes of Brazili-

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04-12], pp. 186-189 . Available from:

http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S1517-

86922012000300010&lng=en&nrm=iso

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(14) Singly F. Le questionnaire. 3ème

ed, Paris : Armand Colin ;2012

(15)Ancelle T. Statistique, épidémiologie. Parix ; Maloine 2011.

(16) Martin O. L’analyse quantitative de données. 3ème

ed. Paris : Armand Colin 2012

Page 33: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

(17) Ribeiro.Z.P ; Akashi P.M.H; Sacco I.C.N ; Pedrinelli A. Relationship between postural

changes and injuries of the locomotor system in indoor soccer athletes. Rev Bras Med Esporte

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(18) Aiguade R, Fernandez, J.M, Aguado Jodar X, Romero L.M. Effets du bandage neuro-

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(19) Interêt du kinesiotaping dans la prise en charge des pathologies d’épaule : revue de la

littérature. Revue d’épidemiologie et de santé publique 2012 ;(55) 157-161

(20) Beuchery F. Etude experimentale de l’effet d’une technique de tape actif sur la fonction

musculaire. Mémoire 2011 IFMK Rennes.

(21) Chang H.Y, Chou K.Y, Lin J.J, et Al. Immediate effect of forearm Kinesio taping on

maximal grip strength and force sense in healthy collegiate athletes. Physical Therapy Sport

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(22) Calvino B, Grilo R.M. Central Pain Control. Joint bon spine, vol 73. Janvier 2006 ; 10-16

(23) Slupik A, Dwornik M, Bialoszewski D et Al. Effect of kinesiotaping on bioelectrical

activity of vastus medialis muscle. Preliminary report. Ortop Traumato Rehabil. 2007; 644-

651

(24) Delaire M. Place of taping in the prevention of the sprain of ankle. Kinesiter Rev

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(25) Raymond J, Nicholson LL, Hiller CE, Refshauge KM. The effect of ankle taping or brac-

ing on proprioception in functional ankle stability : a systematic review and meta-analysis. J

Sci Med Sport 2012; 15(5): 386-92

(26) Morice T. Taping et proprioception. Mémoire IFMK Rennes 2011.

(27) Neiger H, Gosselin P. Les contentions souples adhésives. EMC Kinésithérapie. Paris.

Elsevier Masson SAS ; 1985 [26-160-B-10, 7p]

(28) Fernandez J.C. Contentions élasto-rigides adhésives et lymphoedèmes en pratique libé-

rale. Kinesither Sci 1997 :368 ;16-9

(29) Daufrene A. K-Taping et kinésithérapie sportive. Novembre 2012 – 17ème

congrès

IRBMS.

(30) Choukou M.A, Ferrari F.J, Gaudron J.L, Taiar R. Effets de la pose d’une contention

souple proprioceptive sur le maintien de la posture debout. 28e Congrès de Médecine Phy-

sique et de Réadaptation octobre 2013 ; (56) :152-153

(31) Knight A.C, Wemar W.H. Effects of previous lateral ankle sprain and taping on the la-

tency of the peroneus longus. Sports Biomechanics 2011.

Page 34: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

I

Annexe 1

Revue des pratiques sur le taping : Questionnaire praticien

Ce questionnaire est anonyme. Il vous est demandé de cocher les propositions, et de rédiger

certaines réponses dans les espaces prévus à cet effet. Vous pouvez cocher plusieurs cases

pour les questions comportant un (*)

1) Utilisez-vous les bandes de taping dans votre thérapie quotidienne ?*

o OUI : o Depuis combien de temps :

o Par conviction personnelle

o Par demande du patient

o Autres :

o Si non, pourquoi :

_______________________________________________________________

_______________________________________________________________

_______________________________________________________________

_______________________________________________________________

_______________________________________________________________

_______________________________________________________________

2) Avez-vous suivi une formation ?

o OUI

o NON

3) Si oui laquelle ?

o Kinesport

o K-taping international

o Kinesiotaping

o SSK formation

o Autres :

4) Pourquoi avez-vous choisi cette formation ? *

o Sponsoring du club

o Choix personnel

o Bouche à oreilles

o Autres :

5) Quelle marque de bande utilisez-vous aujourd’hui ?

o Doki-tape

o Kynesio-tape

o Leukotape

Page 35: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

I

o KT Tape

o Autres :

6) Avez-vous essayé plusieurs marques de bandes différentes ?

o OUI o NON

7) Pourquoi avez-vous choisi cette marque ?*

o Sponsoring du club ou de la formation

o Choix personnel

o Autres :

8) Respectez-vous systématiquement chacun des principes de pose suivants ?*

o Peau propre, sèche et rasée

o Sens de pose

o Tension particulière au montage, et uniforme sur toute la

longueur de bande (hormis les zones d’ancrages)

o Mise en position spécifique du segment du patient sur lequel

la bande est posée

o Découpage des arrondis aux extrémités

9) Quelles affections traitez-vous le plus fréquemment avec le k-taping ? (Par ordre dé-

croissant : Lésion musculaire, épanchement lymphatique, Lésion ligamentaire, Dou-

leur, autres …)

1)

2)

3)

4)

10) Quels sont vos objectifs de montages les plus fréquents ? (Par ordre décroissant : An-

talgique pur, Facilitant, Décontracturant, Drainage lymphatique, proprioceptif, main-

tient articulaire, autres….)

1)

2)

3)

4)

11) A quel moment de l’affection utilisez-vous le taping ?*

o Dés le diagnostic posé

o En dehors d’une phase de

blessure

o En prévention

o En phase de reprise

d’activité

12) Combien de temps en moyenne laissez-vous les bandes actives sur vos patients ?

o Moins de 8h

o 8h à 1j

o 1j à 5j

o Plus de 5j

13) Variez-vous les couleurs de vos bandes ?

o OUI o NON

Page 36: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

14) Pourquoi ? *

o En fonction de l’objectif du

montage

o En fonction de la disponibi-

lité lors de la commande

o En fonction de la demande

du patient

o En fonction du règlement de

la Ligue Professionnelle de

Football

o Autres :

15) Comment jugez-vous l’efficacité de vos montages ?*

o Relaté du patient

o Mesure quantitative (par dynamomètre, appareil isocinétique, périmètrie ou

autre …)

o Observation et analyse professionnelle du geste sportif

16) La littérature récente vous a-t-elle amené à modifier votre pratique habituelle ?

o Oui

o Non

o Pourquoi :

_____________________________________________________________________

_____________________________________________________________________

_____________________________________________________________________

_____________________________________________________________________

Page 37: masseurs-kinésithérapeutes des clubs de football

Annexe 2

Classification des

blessures en fonction

de leur étiologie

Classification des

blessures en fonction

de leur localisation