manifestations extra- respiratoires des bactéries dites …©es thématiques... · controverse sur...

27
22/05/2017 1 Manifestations extra- respiratoires des bactéries dites atypiques : Legionella Pneumophila Mycoplasma pneumoniae Chlamydia pneumoniae A. ASSI Médipôle-Partenaires

Upload: donhi

Post on 16-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 22/05/2017

    1

    Manifestations extra-respiratoires des bactries

    dites atypiques :Legionella Pneumophila

    Mycoplasma pneumoniae

    Chlamydia pneumoniae

    A. ASSI

    Mdiple-Partenaires

  • 22/05/2017

    2

    Pneumopathie atypique

    Terme employ pour dcrire un tableau clinique en opposition avec la prsentation classique dune pneumopathie :

    Dbut brutal

    Fivre

    Expectorations purulentes

    Cause par S. pneumoniae ou H. influenzae

    Par opposition :

    aux symptmes initiaux moins bruyants

    lvolution de svrit variable

    aux manifestations extra-pulmonaires

    la rsistance aux bta-lactamines en empirique

    Des infections pulmonaires lies aux bactries dites atypiques.

    Basarab M. and al. Curr Opin Pulm Med. 2014

    Epidmiologie

    Incidence des pneumonies aigus communautaires : 1,5 1,7/1000 en Europe.

    Bactries intracellulaires : cause frquente de PAC. Legionella pneumophila, Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae, Chlamydia psittaci et Coxiella burnetii.

    Leur incidence est variable en fonction des rgions gographiques et des saisons.

    Manifestations extra-pulmonaires souvent associes mais insuffisamment discriminantes pour les distinguer des autres tiologies.

  • 22/05/2017

    3

    Gnralits

    Legionella pneumophila

    Bacille gram ngatif arobie

    58 espces diffrentes, 70 srogroupes

    L. pneumophila sroproupe 1 responsable de 85 % 90 % des cas de pneumopathie lgionelle

    Ubiquitaire, dans les eaux douces

    Transmission par inhalation darosols deau contamine

    Lgionellose pulmonaire et fivre de Pontiac

    Rle important des comorbidits

    8% des PAC hospitalises

    Mycoplasma pneumoniae

    Bactrie gram ngatif intracellulaire obligatoire

    Dcouverte en 1986

    10 30% des PAC

    Transmission interhumaine par gouttelettes (portage pharyng prolong)

    Cycles pidmiques (tous les 3 5 ans) avec renforcement saisonnier

    Terrain : enfants > 5 ans, jeunes adultes < 40 ans.

    Chlamydia pneumoniae

    Bactrie dficiente en paroi

    Premier agent identifi comme responsable de pneumopathies atypiques(1944)

    Initialement sous le nom dAgent de Eaton

    6 20 % des PAC

    Mode de transmission incertain, probablement par scrtions pharynges

    Infections pulmonaires modres mais des formes svres existent

    In Mandell, Douglas & Benett, Princ. Prac. Infect. Dis.

  • 22/05/2017

    4

    MANIFESTATIONS EXTRA-PULMONAIRES

    CUNHA B.

  • 22/05/2017

    5

    Sigens extra-pulmonaires fiables ?

  • 22/05/2017

    6

  • 22/05/2017

    7

    Mycoplasma Pneumoniae

    Manifestations extra-respiratoires rapportes depuis plus de 60 ans

    Peuvent survenir avant, pendant ou aprs latteinte pulmonaire

    Egalement en labsence de toute symptomatologie respiratoire.

    Manifestations dordre :

    Neurologique (les plus frquentes)

    Rnal

    Articulaire

    Cardiaque

    Dermatologique

    Cassell and al. N. Engl. J. Med. 1981Talkington D. and al. Emerging Infections 5. 2001Waites and al. CMI. 2004

  • 22/05/2017

    8

    Systme nerveux

    Identification des atteintes du systme nerveux depuis les annes 50

    Divers types datteinte :

    Encphalite

    Mningite aseptique

    Mylite aigu transverse

    Accident vasculaire crbral

    Polyradiculonvrite (SGB)

    Yesnick L. AMA Arch Intern Med 1956

    Frquence : 1 10 % des formes pulmonaires svres hospitalises, moins de 1% des cas.

    Touche plus les enfants, surtout < 10 ans que les adultes 2-14 jours entre le dbut de latteinte respiratoire et lapparition des signes

    neurologiques

  • 22/05/2017

    9

    Encphalite(s)

    Pas de signes discriminant des autres tiologies notamment viralesAtteinte striatale :Uniquement des enfants (5-11 ans)Dbut : 4 jours-4 semaines aprs la pneumopathieClinique : encphalopathie, syndrome extra-pyramidal +/- atteinte du tronc crbral

    Encphalite de Bickerstaff : opthalmoplgie aigu, ataxie crbelleuse et altration de la conscience avec possibilit dficits neurologiques svres. Mcanisme auto-immun.Physiopathologie : leucoencphalite hmorragique (de Hurst).

  • 22/05/2017

    10

    Atteinte la fois centrale et priphrique.

    Cas n 1 : homme de 53 ans, infection pulmonaire MP. 12 jours plus tard, nvrite optique bilatrale et syndrome de Guillain-Barr. Evolution favorable en 10 jours (plasmaphrse et corticodes). Squelles 2 mois : BAV il droit, quelques troubles de la sensibilit.

    Cas n2 : homme de 17 ans, syndrome pseudo-grippal, puis douleurs des extrmits, ttraplgie, atteinte du tronc crbral, coma. Encphalite de Hurst avec dme crbral majeur au scanner, atteinte mdullaire lIRM. Augmentation significative des IgG, IgM et IgA anti MP. Biopsie crbrale : leucoencphalite hmorragique. Evolution deux ans : paraplgie squellaire sans trouble cognitif.

    Cas n3 : homme de 28 ans, tableau initial de PAC atypique. Apparition rapide dun coma. Volumineux dme crbral au scanner. Biopsie du lobe temporal aprs craniotomie : leucoencphalite hmorragique. Srologie MP fortement positive. Evolution progressivement favorable (corticodes et macrolides). Retour la vie normale 1 an.

    Leucoencphalite de Hurst

  • 22/05/2017

    11

    Atteinte mdullaire

    Mylite aigu transverse : lune des complications les plus svres.

    = atteinte focale de la molle pinire avec dmylinisation et dommage neuronal sensitivo-moteur.

    Faiblesse musculaire associe une douleur prdominant aux extrmits

    Evolution rapide vers la paraplgie

    Perte du contrle des sphincters

    Paralysie flasque initiale puis spastique

    Hypersesthsie du mtamre atteint

    Molle thoracique le plus souvent touche +/- extension cervicale ou lombaire

    Encphalomylite aigu dissmine

    MAT et atteinte multifocale du systme nerveux central.

    Mylite aigu transverse

  • 22/05/2017

    12

    Encphalomylite aigu dissmine

    Mdiane de survenue : 11 +/- 7 jours (4-30 jours) aprs la pneumopathie pour la MATet 9,4 +/- 3 jours pour EAD

    M. Pneumoniae et syndrome de Guillain-Barr

    Seconde tiologie infectieuse (15%) aprs C. Jejuni (26%) des SGB.

    Mcanisme auto-immun voqu : scrtions dauto anticorps anti-ganglioside GM1, GM2, GD1b (IgG et IgM) et anti-galactocrbroside (IgG) qui sont des constituants de la myline.

    Les Ac anti GM1 seraient plus associs la survenue dune encphalite

    Journal of Infection and Chemotherapy. 2013

  • 22/05/2017

    13

    M. Pneumoniae et syndrome de Guillain-Barr

    GalC : pitope port par MP et glycolipide majeur de la gaine de myline des terminaisons nerveuses priphriques.Les patients ayant prsent un SGB en lien avec MP : prsence frquente dIgGanti-GalC.

  • 22/05/2017

    14

    Mais 6 des 7 patients IgG+ navaient pas datteinte dmylinisante1 patient avec dmylinisation tait IgG -

    Entre 25 et 30 % des casManifestations cutanes possibles quel que soit le site dinfection

    Peau

  • 22/05/2017

    15

    Exanthme cutan

    Exanthme maculo-papulaire : manifestation la plus commune

    Localis ou confluent

    Impossible distinguer dune autre tiologie (virale+++)

    Controverse sur limputabilit aux antibiotiques par deux mcanismes

    M. Pneumoniae : stimulation de la production de cytokines pro-inflammatoires [interleukin-1 (IL-1), IL-4, IL-6, tumor necrosis factor- (TNF-), et transforming growthfactor-1 (TGF1)] et inhibition multiple des CYP1 and 2 mtabolisant les molcules antibiotiques diminution du mtabolisme hpatique des mdicaments.

    Formation dimmuns complexes avec les antibiotiques dans les petites artrioles et activation du complment (raction dhypersensibilit de type III)

    Syndrome de Stevens-Johnson

    M. Pneumoniae = principale tiologie infectieuse du SSJ.

    Entre 1 et 5 % des cas, principalement les enfants et les jeunes adultes.

    Sex ration : 2H/1F

    Lsions

    orales : 100%

    Gnitales : 75 %

    Oculaires : 66 %

    Mcanismes mal lucids : immun complexes responsables dune altration vasculaire, rponse immune mdiation cellulaire avec effet cytotoxique sur les cellules pithliales, auto-anticorps.

    Sanchez-Vargas and al. Clin Microbiol Infect 2008 Mitsuo Narita, J Infect Chemother 2010

  • 22/05/2017

    16

    SSJ

    David A. and al. Mayo Clin Proc. 2010

    Autres manifestations dermatologiques

    Erythme polymorphe bulleux : lsions en cocarde avec dbut aux extrmits puis extension au tronc.

    J. A. Vargas-Hitos and al. Infection 2014

  • 22/05/2017

    17

    Atteinte de la muqueuse orale : stomatite rosive

    Rock N. and al. J Pediatr 2014Peter C and al. Int Journal of Dermatology 2009

    REIN

    Rare

    Diffrentes formes histologiques :

    Glomrulonphrite membranoprolifrative

    glomrulonphrite prolifrative endocapillaire

    glomrulonphrite endo et extracapillaire

    Nphrite tubulo-interstitielle

    Nphropathie IgA (dpt msangial)

    Diffrentes formes cliniques :

    Nphrite aigu +/- syndrome nphrotique

    Nphrite interstitielle avec hmaturie macroscopique

  • 22/05/2017

    18

    Physiopathologie mal connue

    Production transitoire massive de cytokines et activation macrophagiquedclenche par lopsonisation de MP.

    Amplification par la lymphoprolifration rsultante (CD4+) et de certains immunomodulateurs (TNF-alpha, interferon-, interleukins)

    Formation dimmuns complexes IgA avec dpts msangiaux

    Hajeong L. and al. Korean J Intern Med 2015

    Suzuki K. Pediatrics International 2005

    Adra AL. and al. Pediatr Nephrol (2010)

    Hajeong L. and al. Korean J Intern Med 2015

  • 22/05/2017

    19

    Hmatologie : Maladie des agglutinines froides

    Anticorps de type IgM prsents au dbut des signes cliniques de la maladie et dirigs contre lantigne I (surface des GR).

    Persistance pendant plusieurs mois aprs.

    Hypothse physiopathologique :

    Ag I prsent sur le rcepteur pithlial liant la bactrie : IgM anti I dirigs contre ce complexe

    Hmolyse, obstruction capillaire avec phnomne de Raynaud, insuff. rnale et plus rarement volution vers la gangrne.

    Holzman R. in Principles and Practice of Infectious Diseases

    Legionella pneumophila

  • 22/05/2017

    20

    Atteinte dorganes autres rares, tmoin de la dissmination de la bactrie par voie hmatogne

    Cardiovasculaire : myocardite, pricardite, infection sur prothse aortique

    Neurologique : encphalite, abcs crbraux

    Digestive : colite pseudo-ulcre, pancratite, abcs digestifs, rupture de rate

    Indicateur de la svrit de la maladie

    Prdominante chez limmunodprim

    Signes extra-pulmonaires accompagnateurs de la lgionellose pulmonaire :

    Confusion, lthargie, 46 %

    Douleurs abdominales, diarrhe, dans 20 40 % des cas

    Myalgies, 11,5%

    Anomalies biologiques : hyponatrmie, hypophosphormie, cytolyse hpatique, lvation de la cratinine.

    Stout J. and al. NEJM. 1997

    Roig and al. JAC 2003

    UEDA A. and al. Tokai J Exp Clin Med.

    Signes accompagnateurs de la lgionellose peu ou pas discriminants vs autre tiologie.

    Etude prospective ralise aux urgences dun CHU de 600 lits.

    392 tudis (caractristiques pidmiologiques et dmographiques, cliniques biologiques et radiologiques)

    48 patients atteints de lgionellose pulmonaire et 125 dun autre agent infectieux.

  • 22/05/2017

    21

    Analyse multivarie

    Analyse univarie

    Lgionellose et autres manfestationsTrs rares, surtout des cas rapports

  • 22/05/2017

    22

    Chlamydia pneumoniae

    Peu de manifestations extra-respiratoires strictes (otite, pharyngite, sinusite).

    Serait plutt un co-pathogne.

    Etude en pdiatrie entre fvrier 2000 et mars 2002. Enfants de 6 mois 14 ans prsentant une angine. 127 patients tudis (groupe contrle : 130 patients). Srologies M. pneumoniae, C. pneumoniae, adnovirus, influenza A and B viruses,

    parainfluenza virus types 1, 2 et 3, VRS, EBV et HSV-1. PCR M. pneumoniae and C. pneumoniae sur scrtions nasopharynges par aspiration DNA Ecouvillonnage pharyng pour culture de S. pyogenes. C. Pneumoniae retrouve comme unique pathogne dans seulement 23,5 % des pharyngites.

  • 22/05/2017

    23

    Chlamydiae et systme nerveux

    6 cas sur pratiquement 10 ans Manifestations diverses : encphalite,

    SGB, mningo-radiculite, mningite aseptique, mningo-encphalite, ataxie crbelleuse

    Atteinte respiratoire : 4/6 Evolution favorable dans 100 % des cas

    C. Pneumoniae et coeur

    Atteintes rares, surtout des cas rapports.

    Endocardite hmocultures ngatives

    Myocardite

    Pricardite

    Manifestations pulmonaires inconstamment associes.

  • 22/05/2017

    24

    C. Pneumoniae et articulations

    70 patients prsentant une arhtirteaigu ractionnel ou une oligo-arthrite indiffrencieDosage : des Ac par MIF dans le sang et le

    liquide synovial de la lymphoprolifration lie

    Chlamydia (T ou P).

    Atteinte cardiovasculaire

    Controverse sur limplication de C. Pneumoniae dans la maladie athromateuse.

    Lien suspect la fin des annes 1980 : taux dIgG et dIgA anti-chlamydia significativement plus levs chez les patients ayant une cardiopathie ischmique que les cas contrles.

    Pas de lien formellement tabli car technique de diagnostic pas toujours reproductibles.

    Saikku, P. and al. Lancet. 1988

    Peeling, R. and al. J. Infect. Dis. 2000

  • 22/05/2017

    25

    Atteinte cardiovasculaire

    Etude cas-tmoins au Japon parmi 49000 patients du secteur public hospitalier

    196 coronaropathies et 155 infarctus.

    2 tmoins par patient

    Dosage du titre dIgA et dIgG anti C. Pneumoniae

    Dfinition de 4 catgories de risque cardiovasculaire en fonction du titre dAc

  • 22/05/2017

    26

    Mta-analyse de 11 essais randomiss de prvention secondairePatients ayant une coronaropathie avreTraitement antibiotique en sus du traitement standard de la cardiopathie ischmiqueMacrolide seul dans 9 essais/11Pas dincidence sur la mortalit toutes causes confondues (4.7% vs 4.6%; odds ratio [OR], 1.02; 95% confidence interval [IC], 0.89- 1.16; P = .83)Pas dincidence sur lIDM (5.0% vs 5.4%; OR, 0.92; 95% CI, 0.81-1.04; P = .19) nisur lIDM/angor instable (9.2% vs 9.6%; OR, 0.91; 95% CI, 0.76-1.07; P=.25)

    JAMA. 2005;293:2641-2647

    CONCLUSIONS

    Germes atypiques avec des manifestations extra-pulmonaires protiformes

    Peu discriminantes pour tablir un diagnostic

    Peuvent impliquer tous les organes

    Beaucoup de cas rapports du fait de leur raret.

  • 22/05/2017

    27

    MERCI DE VOTRE ATTENTION