mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

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Lettre d'information du Conservatoire botanique national alpin

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Page 1: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

B u l l e t i n d ' i n f o rm a t i o n d u C o n s e r v a t o i r e b o t a n i q u e n a t i o n a l a l p i n

Mailn 0

M o t d e l a P r é s i d e n t e S o m m a i r e

t o u t e s f le u rs1 5

octobre 201 1

Mot de la Présidente

Côté territoireAin et Haute-Savoie - 1 , 2, 3. . . g la ïeul ! . . . . . . . . .p 2Alpes-de-Haute-ProvenceA vos mousquetons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 2

SavoieLe Mont Cenis sous très haute tensoin . . . . . . . .p 2

I sère - A l'a ffiche en Rhône-Alpes . . . . . . . . . . . . . . . .p 2Drôme - La mémoire botan ique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 3Hautes-Alpes - PNE et CBNA, quand j 'a imeune fois c'est pour tou jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 3

Côté floreAu fi l de l'été, au fi l de l'eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 4

Démarche envah issante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 5

Un thuri fère à l'UNESCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 5

Côté jardinFleurs des moissons,

jamais ne d isparaîtront ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6

Dossier thématiquePar dunes et mara is,

sur les traces du liparis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 7

PortraitFFéédd éérraa tt ii oonn dd eess CCBBNN ,, ppoorrttrraa ii tt

dd '' uu nn ee jj eeuu nn ee ppoouu ssssee pprroommee tt tteeuu ssee .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. pp 88

Nos botanistes sont payés pour le savoir, la trad itionnelle torpeur

estivale n’est pas de mise au Conservatoire. C’est en effet la saison où

les inventaires de terrain battent leur plein , pendant que les courriels

s’accumulent dans les boîtes désertées.

Notre Comité syndical renouvelé n’est pas en reste. C’est que

l’élarg issement de notre Syndicat mixte aux deux Régions Provence-

Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes a été analysé dans le détai l à

l’occasion de deux réunions plénières, et a débouché sur un projet de

nouveaux statuts élarg is, soumis à l’approbation des Collectivi tés

concernées d’ ici la fin de l’année.

Pas d’arrêt de croissance non plus pour notre Fédération des

conservatoires botaniques nationaux. Les grands chantiers du

programme CARHAB (cartographie des habitats à l’échelle nationale) ,

du rapportage Natura 2000 (évaluation de l’état de conservation 201 3) ,

de la révision des listes rouges et d ’espèces protégées se mettent en

place, grâce à l’ implication de sa jeune équipe dont ce Mail toutes

fleurs dresse le portrai t.

Ces nouveaux programmes nécessitent des têtes et des jambes en

renfort. C’est a insi que notre conservatoire accueille dès octobre 201 1

trois nouvelles recrues auxquelles je souhaite la bienvenue, Elod ie

DEMONTY, Marc ISENMANN et Emilie RATAJCZAK que nous vous présentons

dans ce numéro.

Notre Conseil scienti fique est également de la partie   ; i l se réunira le

24 novembre pour réfléchir à la future stratég ie de connaissance 201 2-

201 6, fondement du renouvellement de notre agrément national qui

interviendra en 201 2.

Un été 201 1 bien rempli donc, riche d’activi tés et porteur

d’engagements d’avenir.

La Présidente du CBNA

Christiane FARRET-HUNERFURST

Page 2: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

Côté territoire

22

Isère

A l’affiche en Rhône-Alpes  !

Cette fin de semaine sur vos écrans, le Conservatoire botanique national alpin et l’associationGentiana sont heureux de vous proposer leur nouvelle superproduction commune  : les 5eRencontres botaniques régionales en Rhône-Alpes.Une distribution exceptionnelle   : Conservatoires botaniques nationaux et leur Fédération, ONF,associations botanistes et naturalistes, Muséum national d 'h istoire naturel, Haute école du paysagesuisse et acteurs du terri toire lors des conférences scienti fiques du vendredi 1 4 octobre  ;des rencontres hors du commun   : forum des acteurs de la botanique, le samedi 1 5 octobre  ;et bien sûr de l'action   : sorties botaniques le samedi après-mid i   !Présentation en exclusivi té dans la salle du Conseil général à Bourgoin-Jallieu (38) , les 1 4 et 1 5octobre. Journée du vendredi 1 4 sur inscription.Pour en savoir plus  : http://www.gentiana.org/page:actions_en_coursRenseignements  : a [email protected]

SB

Ain et Haute-Savoie

1 , 2, 3… glaïeul  !

Le partenariat entre Asters, le ConservatoireRhône-Alpes des Espaces Naturels (CREN) etle CBNA sur le Glaïeul des marais (Gladioluspalustris Gaudin) ne date pas d’h ier. Déjà en2000 ces trois organismes travai lla ientensemble pour la défin i tion d’un plan deconservation de l’espèce. Cette collaborations’est d ’a i lleurs soldée en 2005 et 2006 par desréintroductions de bulbes de glaïeul en Haute-Savoie.Ce qui nous a de nouveau réuni en 201 1 c’est lanécessité de réactualiser le protocole de suivide l’espèce. En effet, le comptage exhausti f destiges fleuries, pouvant être fastid ieux surcerta ines grandes stations, n ’éta i t pas non plussatisfa isant pour i llustrer la dynamique del’espèce.Un nouveau protocole, s’ inscrivant dans lalignée des protocoles défin is par le réseauConservation de la flore Alpes-Ain, a donc étédéfin i et testé cet été sur six si tes de Haute-Savoie et cinq sites de l’Ain.

NF

Savoie

Le Mont Cenis sous très hautetension

En grande partie couvert par un ArrêtéPréfectoral de Protection de Biotope (APPB) , lecol du Mont Cenis est particulièrement étudié.Toutefois, à l’occasion de prospectionspréalables à des travaux de rénovation de laligne à haute tension qui parcourt le si te, unedécouverte majeure a encore été fa i te   : lePâturin glauque (Poa glauca Vahl) , taxon inscritau Livre rouge national tome I . Réseau deTransport d ’Électrici té (RTE) a donc commandéau CBNA pour 201 1 une étude complémentairede la flore de ce site. L’occasion pour nosbotanistes de pointer à l’envie de nouvellesstations d’espèces protégées et médiatiquescomme la Valériane celtique (Valeriana celtica

L. ) ou la Saponaire jaune (Saponaria lutea L. ) .A coté des vedettes, nous mettrons en valeurune «   plante   » de peti te ta i lle (2-3mm  ! ) , sansexubérance, une de celles qui passe inaperçueet qui consti tue pourtant une part importantede la biod iversité   européenne : i l s’ag i t d 'unehépatique, la Riccie de Breidler (Riccia breidleri

Jur. ex Steph. ) , découverte sur les berges d’unepeti te mare au sud-ouest de la pointe Droset.Citée à proximité mais inconnue sur le site,cette espèce est inscrite à l’annexe I I de laDirective Habitat. Relicte glacia ire, cette espèceendémique des Alpes n’est présente de nosjours en France qu’en Savoie pour l’essentiel(quelques stations) .Ces prospections fournissent aussi l’occasiond’honorer la sagacité des géographes françaisqui ont su inclure la plupart des chicots decargneules hébergeant la Laîche mucronée(Carex mucronata All. ) du côté français de lafrontière  !

GP

Hautes-Alpes

Sophie BISSUEL, Pascal CHONDROYANNIS, Noémie FORT, Luc GARRAUD, Gi lles PACHE, Cand ice WINTER

Alpes-de-Haute-Provence

A vos mousquetons

En 2006, le Parc naturel régional du Verdon aconfié un premier inventaire de la florerupestre sur les fala ises du site Natura 2000 duGrand canyon du Verdon à l’associationInflorhalp.En 201 0, le Parc a souhaité aller plus loin etmettre en place un suivi pluriannuel desplantes endémiques des gorges en lien avec lespratiques d’escalade. Une des finali tés est biensûr d’apporter des réponses objectives à laquestion polémique de l’ impact de l’escalade etde rendre des comptes aux niveaux national eteuropéen sur l’état de conservation de cesespèces qui bénéficient d ’un statut deprotection.Néanmoins le sujet est ardu   : si su ivre uneespèce sur la terre ferme n’est pas toujoursévident, suspendu dans le vide, vous imaginezbien que ça l’est encore moins  ! De plus pourdire si l’escalade a un impact, i l faudraitcomparer des sites équipés et des sites nonéquipés ou un même site avant et aprèséquipement. Mais sans équipement, comments’y déplacer pour observer les plantes  ?Le Parc a donc demandé au CBNA des’ impliquer dans l’aspect méthodologique en sebasant sur un binôme grimpeur-botaniste,solution qui avait déjà fa i t ses preuves en 2006.Ainsi 'L‘ impact de l’escalade sur la floreendémique du Verdon' a évolué vers 'Réactiondu couple trois espèces endémiques / troisespèces communes face à différentesintensités d’escalade'… objecti f plus conformeà la réali té de terrain   !Le protocole établi a été testé avec plus oumoins de succès au cours de l’été… De réellesdifficultés techniques et méthodologiquesdemeurent mais elles nous serviront à finaliserle protocole pour 201 2  !

NF

Drôme

Comptage de pieds fleuris du Glaïeul des marais

Page 3: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

333

Dans le panier de la mariée de cet accord renouvelé, notre troisième prétendant a choisi de déposer deux

dragées au goût de flore locale :

AUBERT S. et al. , 201 1 , Découverte botanique de

la région du Lautaret et du Briançonnais.

Partie 1 . Eléments d'écologie alpine à l'usage

des curieux, amateurs et étudiants, Cah. ill.

Lautaret  2(1 ) :1 -80 

AUBERT S. et al. , 201 1 , Découverte botanique de

la région du Lautaret et du Briançonnais.

Partie 2. Excursions botaniques à l'usage des

curieux, amateurs et étudiants, Cah. ill.

Lautaret  2(2) :1 -75

Hautes-Alpes

PNE et CBNA, quand j ’aime une fois c’est pour toujours  !

1 er ju i llet 201 1 , le Jardin alpin du Lautaret et son directeur Serge AUBERT arborent leurs plus beauxatours pour accueillir le Conseil scienti fique du Parc national des Écrins et ses invi tés. Après unematinée consacrée à l’évaluation environnementale de la charte du Parc, c’est la question despartenariats qui est à l’ordre du jour.Sandra LAVOREL, Présidente du conseil, introduit la future stratég ie scienti fique du Parc et passe laparole à Noémie FORT qui présente le Réseau Alpes-Ain de la conservation de la flore animé par leCBNA, et l’ implication du Parc national.Mais l’appel du site et de son impeccable ciel bleu se fai t irrésistible, et c’est face à la Meige quenotre Présidente Christiane FARRET-HUNERFURST et Michel SOMMIER, Directeur du parc national desEcrins, renouvellent leurs engagements pour un partenariat entre nos deux insti tutions.Cette nouvelle convention trace notre cadre de travai l commun pour la période 201 1 -201 6. Elleréaffirme les enjeux et valeurs partagés par le Parc, membre fondateur du CBNA dès 1 985, et lesdécline en objecti fs opérationnels en matière de connaissance, conservation et sensibi lisation pourl’exceptionnel patrimoine végétal du terri toire parc. Elle consti tue probablement un exemple àsuivre de collaboration sur la durée entre structures de la grande famille de l’environnement. Amoins que l’avenir ne soit au ménage à trois, en fa isant entrer le Jardin alpin du Lautaret dans cetteunion botanique  !

PC

IsèreAlpes-de-Haute-Provence

Ain Savoie

Drôme

La mémoire botanique

Chaque Conservatoire joue un rôle crucial dans le travai l de mémoire. A travers ses herbiers, leCBNA collecte, tra i te, analyse, conserve des données issues d’ i llustres botanistes. Ce patrimoinehistorique recèle des trésors qui à court ou long terme seront, nous l’espérons, mis à disposition detous.Actuellement, le CBNA inventorie et numérise l’herbier d’Edouard CHAS, éminent botaniste desHautes-Alpes (cf. MTF  n°1 , février 2007) . Ensuite tous nos efforts seront concentrés sur l’herbier deJoseph Louis Claude COLAUD DE LA SALCETTE (1 758-1 832) , qu i a consti tué un herbier de plus de 1 000parts sur le secteur du Diois dans la Drôme et plus largement dans le Vercors. Mr Jean-PierreFEUVRIER fi t don de cet herbier au Parc naturel régional du Vercors qui en fi t à son tour don au CBNAen 1 995. Du début du XIXe siècle, cet herbier est consti tué principalement de phanérogames, maisaussi de champignons et de mousses  : on y découvre notamment la première citation connued’Edelweiss dans la Drôme noté Filago leontopidium par COLAUD DE LA SALCETTE alias Leontopodium

alpinum Cass. , récolté à Molières-Glandaz ou encore le Céraiste dressé noté Cerastium strictum

(Cerastium arvense L. subsp. strictum (Koch) Gremli ) récolté à Vassieux-en-Vercors. Cette collectionpossède un fort enjeu patrimonial et a donc été naturellement sélectionnée pour être enregistréedans la base de données nationale Sonnerat, consacrée aux herbiers et gérée par le MuséumNational d 'H istoire Naturelle (MNHN) . Nul doute que nous vous reparlerons de ce projetd ’envergure, cofinancé par le Fond Européen de Développement Régional (FEDER) et la RégionProvence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) qui nous accompagnera tout au long de 201 1 -201 2.

CW-LG

Haute-Savoie

Part d 'Edelweiss récoltée sur la commune de Molières-Glandaz par COLAUDDE LA SALCETTE, début du XIXe

De gauche à droite : M . SOMMIER, P. CHONDROYANNIS et C. FARRET-HUNERFURST

Page 4: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

Côté flore

444

Sophie BISSUEL, Audrey PICHET, Thomas SANZ

Au fil de l’été, au fil de l’eau

Dans le cadre d’un programme de coopération transfrontalière avec l' I talie, porté par le Parcnaturel régional du Queyras, le CBNA et le Conservatoire d 'espaces naturels PACA réalisentl’ inventaire des zones humides du bassin versant du Guil. Le diagnostic écolog ique et l’évaluationconsti tuent l’étude du CBNA. Sylvain ABDULHAK coordonne le projet et effectue les inventaires deterrain. Cependant, la tâche requiert une deuxième personne. Pour moi , Thomas SANZ, étud iant enMaster EPGM (Equipement, Protection et Gestion de la Montagne) au Bourget-du-lac, le décor dustage est planté   : au fi l de l’été, au fi l de l’eau. J ’épaulerai Sylvain dans la préparation et laréalisation de l’ inventaire terrain.Au terme de l’été, les jambes sont lourdes  ! Lourdes d’avoir bravé les pentes queyrassines à laconquête des nombreuses zones humides  ! Au total, j ’a i fa i t plus de 700 relevés dont 90% sontphytosociolog iques. Ajoutés à ceux de Sylvain , ce travai l représente une masse importante dedonnées. Suite aux analyses phytosociolog iques, dont une partie a été réalisée par mes soins sur lacommune de Ristolas, nous aboutirons à une typolog ie fine des végétations humides du Queyras.S’en suivra en 201 2, une hiérarchisation patrimoniale et l’ identi fication de dix zones priori ta ires quibénéficieront d ’un plan de gestion. Cette étude a fai t l’objet d ’un stage on ne peut plus enrichissantpour moi , notamment en matière de phytosociolog ie. Le CBNA et son équipe, que je remercie,m’ont accueilli dans une ambiance fort agréable, on a juste envie, d ’y revenir…

TS

Du sang neuf dans l'équipe

Afin de remplir au mieux ses missions et

développer de nouveaux projets, l'équipe du

CBNA s’étoffe cet automne de trois

nouveaux  :

> Emilie RATAJCZAK, nouvelle

opératrice de saisie et de

cartographie  ;

> Elodie DEMONTY, complétera

l'équipe du service

Conservation et travaillera

sur un projet dédié à

l’évaluation de la banque de

semences et l’étude de la niche de

germination des plantes méditerranéo-

alpines en partenariat avec le CBN

Méditerranéen de Porquerolles et l’ Institut

Méditerranéen d'Ecologie et Paleoécologie

(IMEP) ;

> Marc ISENMANN, rejoint

l'antenne rhônalpine où il

travaillera sur la géomatique

en général et le programme

de cartographie des habitats de France

appliqué au massif alpin (CARHAB) en

particulier.

Nul doute que vous aurez l'occasion de mieux

les connaître rapidement.

Allez Thomas, courage tu es presque en haut !

de l'eau, de l'eau. . . encore de l'eau !

Page 5: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

55

Démarche envahissante

L’été 201 1 a été l’occasion de faire une sacréecampagne de prévention sur les espècesexotiques envahissantes dans les Alpes du sud.C’est toute la chaîne de la fi lière horticole qui aété arrosée  : plaquettes, listes provisoires,lettres d’ informations et documents en tousgenres.   Du professionnel, au particulier,personne n’est passé entre les dents durâteau   !Pour commencer, une plaquette d’ informationsa été réalisée puis d iffusée lors de la journéeporte-ouverte du jard in conservatoire, pourprésenter les espèces invasives les pluscommunes et donner des conseils deprévention pour éviter l’ introduction et lapropagation de ces espèces.Ensuite, ce sont les espaces verts de Gap,Sisteron, Manosque et Embrun, qu i ont étécontactés. Ces partenaires se sont montrésparticulièrement intéressés puisqu’ i ls uti lisenttous régulièrement de nombreuses espècesréputées invasives comme l’Herbe de la Pampa(Cortaderia selloana (Schultes & Schultes fi l. )Aschers) , l’Arbre à papillons (Buddleja davidii

Franchet) , l’a i lante (Ailanthus altissima (M iller)Swingle) et bien d’autres… Ces rencontres ontdonc été bien uti les ! I ls ont d ’a i lleurs touspromis de jeter un œil sur la liste d ’espècesinvasives qui leur a été fournie avant derefleurir leurs beaux ronds-points… (Attentioni l paraît que des stag ia ires vont être recrutésen 201 2 pour voir s’ i ls ont tenu parole   ! )Les jard ineries de Gap ont également étérencontrées. Déjà sensibi lisées à laproblématique elles conseillent leurs clientssur le caractère envahissant de certa inesespèces et leur proposent des alternatives(espèces locales, espèces stéri les…) .Pour compléter cette démarche le CBNA aenvoyé un courrier à de nombreuses pépin ièreset jard ineries avec une lettre d’ informations, laplaquette ainsi qu ’une liste provisoired’espèces invasives présentes sur lesdépartements des Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence.Prochain challenge  à relever : sensibi liser toutela population du terri toire d’agrément duCBNA. Autrement d it, i l reste encore de quoifa ire…

AP

Un thurifère à l'UNESCO

201 1   : année internationale de la forêt, unebelle occasion pour parler d'un bel arbre  !Alors en parallèle du colloque scienti fiqueinternational qui vient d 'être clôturé, pourquoine pas faire du Genévrier thurifère (Juniperusthurifera L. ) notre arbre de l'année  ?!Rien de plus simple puisqu'une de sesreprésentantes est d 'ores et déjà nominée pourreprésenter la région Provence-Alpes-Côted'Azur dans la dernière ligne droite de cetévénement «   Élisez l'arbre de l'année 201 1   ».Une représentante   ? Naturellement puisquel'espèce est d ioïque et la représentante de fortbelle facture  !Pour en savoir plus, admirer les arbres desdifférentes régions de France et pourquoi pasvoter pour élire l'arbre de l'année, rendez-voussur http://www.arbredelannee.comLes votes sur Internet sont ouverts jusqu'à lafin du mois d 'octobre.Comble de la gloire notre éléphante (le peti tnom de notre thurifère préféré) sera présentecette fin d 'année à l'Unesco. . . dans le cadre del'exposition de photographies qui accompagnece vote. . . et ce quel que soit l'heureux gagnant  !

SB

Champ envahi par l'Achillée à feui lle de fougère (Achillea filipendulina Lam.)

Lac envahi par la jussie (Ludwigia peploides (Kunth) P.H .Raven)

Solidage (Solidago canadensis L. )

L'éléphante. . .

Page 6: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

Côté jardin

66

Stéphanie HUC

Fleurs des moissons, jamais nedisparaîtront  !

Un champ de céréales dorées par le solei l. Desfleurs multicolores  : coquelicot, bleuet, n ielledes blés et adonis. Une vision de paradis(champêtre) perdu   ?A l’heure actuelle, les fleurs des moissons nesont plus aussi courantes que par le passé.Rares sont les espaces cultivés qui combinentcultures et flore ségétale. Pourquoi   ?La raison principale en est l’évolution del’agriculture. Uti lisation d’herbicides, apportsd’ intrants (fumures azotées et amendementscalciques) , labour profond, rotations sansjachères  : la combinaison idéale pour éliminerpendant un temps plus ou moins long lesplantes messicoles.Afin de préserver ces espèces végétales àl’échelle du terri toire français, un Plan Nationald ’Actions en faveur des plantes messicoles esten cours de rédaction par le Conservatoirebotanique national alpin . I l fa i t un état des lieuxsur l’état de conservation (pas bri llant   ! ) de cesespèces et propose des actions pour améliorerleur sort.Localement, le CBNA conserve de nombreuxlots de graines en chambre froide etcongélateur. Mais au bout d ’un certa in temps,ces semences peuvent «   viei llir  » et dépérir. I lest donc important de tester régulièrement laviabi li té de ces graines. C’est ce qui a été fa i tdurant l’automne 2008 (cf MTF n° 9, octobre2009) et repris durant l’automne 201 0.En septembre 201 0, quatre parcelles ont étépréparées de manière à recevoir des graines demessicoles et céréales en mélange. Labour peuprofond, gri ffage du sol, semis et tassage aurouleau   : voici la recette pour réussir à fa irepousser les plantes des moissons.Dès le printemps 201 1 , toute une ribambelle decouleur a égayé le site de culture  : coquelicot,n ielle des blés, adonis, bleuet, pied d’alouette…C’est ensuite au cœur de l’été que les grainesont été récoltées afin de renouveler les stocksde la banque de semences mais aussi deconserver des graines pour l’ensemencementde champs de culture. Des projets deréintroduction d’espèces des moissons sont encours en Savoie et en Isère afin de sensibi liserles acteurs locaux à la conservation de cesespèces liées aux activi tés agricoles.

Papillon sur une nielle (Agrosthemma githago L. )

Coquelicot (Papaver sp. ) Châssis de messicoles sur le jard in conservatoire

Page 7: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

7

Exp

ertise

Con

serv

ation

Sensibilisation

Esp

èces

Hab

itat

s

Bibliographie

Con

naissa

nce

Milieu

x

I conographie

Données

Dossier thématique

77

Évènement

Découverte de liparis dans l’Ain

Le 20 juin 201 1 Patryck VAUCOULON, de l’association Bugey Nature, a découvert une importante station de

Liparis de Loesel (environ 1 80 pieds) sur le marais de Lécères et Teppes (Thézillieu) . L’association a pris

contact avec l’exploitant pour lui présenter l’espèce et évoquer les mesures à prendre pour la préserver.

Véronique BONNET

Par dunes et marais, sur les traces du liparis

La saison 201 1 a mené le CBNA et certa ins de ses partenaires privi lég iés par delà les frontières,chez leurs collègues du Nord - Pas-de-Calais et de Franche-Comté… à la recherche du Liparis deLoesel (Liparis loeselii (L. ) L.C.M. Richard)… et à la rencontre de ses «   su iveurs  ».Cette expérience exotique a débuté à Merlimont, où Frantz VEILLÉ et Bruno DERMAUX de l'Officenational des forêts 62 nous ont présenté un système de pannes dunaires dans lequel le Liparisabonde (près de quatre ind ividus au mètre carré sur 1 700 m²) . I l s'ag i t d 'une dépressionintradunaire creusée par le vent jusqu'à atteindre le toi t de la nappe phréatique. Les pannes sontdonc innondées l'h iver et s'assèchent l'été lorsque la nappe descent. Cette journée étai t l’occasionde tester la fa isabi li té, dans cet habitat, du protocole de suivi du liparis proposé à l’échelle nationalepar le CBNA dans le cadre du Plan National d 'Action (PNA) liparis.Une deuxième journée a été organisée dans le bassin du Drugeon   (25) ; elle a permis de confirmerla pertinence du protocole de suivi dans les milieux de bas-marais continentaux et de permettreaux acteurs concernés de bien visualiser les étapes de la réalisation du suivi . La densité de liparismesurée est de presque deux ind ividus au mètre carré et la population occupe une surface totale de22 300 m².

Gestionnaires, Direction Régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement(DREAL) , Société française d'orchidophilie, ONF, Conservatoires de sites et Conservatoiresbotaniques étaient réunis pour ces deux journées. I ls ont pu tester en grandeur nature le protocoleproposé au niveau national et déjà appliqué par le Réseau Alpes-Ain de la conservation de la floresur son terri toire. Les grandes lignes de ce protocole reposent sur la prise en compte de différentséléments  : la zone de prospection qui correspond à l’habitat favorable de l’espèce et permet dedéfin ir l’a ire de présence et d ’absence de l’espèce sur un site   ; la délimitation de l’a ire de présencec'est-à-d ire l'estimation de sa surface en mètre carré  ; l’estimation de la fréquence (en pourcentagede présence) et de la densité (en nombre d’ ind ividus au mètre carré) dans la station par la méthodedes transects «   surface-contact   ».De nombreuses questions ont été posées par les participants. Si tout le monde est convaincu quecette méthode permet la détection d’ ind ividus, végétati fs ou fleuris, non perçus par un inventairepied à pied , certa ins font justement remarquer que le positionnement des transects est délicat pourpermettre une représentation fidèle de l’état de la population dans la station.

Le protocole est à ajuster et valider dans les pannes dunaires  ; i l a été défin i tivement adopté dansles bas-marais continentaux où il a déjà fa i t ses preuves en régions Rhône-Alpes et PACA. Unéchanti llonnage des stations à suivre avec ce protocole reste à décider.

Suite aux tests réalisés cet été, une deuxième réunion devrait permettre aux "responsables liparis"de chaque CBN de conclure sur l’échanti llonnage de stations qui seront suivies grâce à ce protocolesur l’ensemble du terri toire national.Cette méthode permettra d’obtenir des données homogènes sur un échanti llon de sitesreprésentati f de la population nationale et de suivre ainsi l’évolution de ces données à long termedans un objecti f de surveillance globale.

"Un bon suiveur est un suiveur accroupi" vieux proverbe du CBNA

Liparisde

Loesel

(Liparis

loes

elii(L. )L.C.M

. Richard

Page 8: Mail toutes fleurs n°15 - octobre 2011

Siège : Domaine de Charance - 05000 Gap - Tél. 00 33 (0)4 92 53 56 82 - Fax. 00 33 (0)4 92 51 94 58Antenne Alpes du nord / Ain : Le Prieuré - 73372 Le Bourget-du-Lac - Tél. 00 33 (0)4 79 33 45 04

Site : http://cbn-alpin.org - Mail : [email protected]

Portrait

8

Mail toutes fleursDirecteur de la rédaction : Pascal CHONDROYANNIS

Rédacteur en chef : Sophie BISSUEL

Comité de lecture : Sophie BISSUEL, Pascal CHONDROYANNIS,Noémie FORT, Thomas LEGLAND, Roger NGUYEN, CandiceWINTER

Mise en page : Sophie BISSUEL

IllustrationsCBNA : Sophie BISSUEL, Véronique BONNET, PascalCHONDROYANNIS, Françoise HOUARD, Stéphanie HUC, AudreyPICHET et Thomas SANZ.FCBN : Maëlle DECHERFCBNMC : Stéphane PERERA ; MNHN-CBNBP : E. WEBER

Jardin alpin du Lautaret : Serge AUBERTCommunauté de communes du Guillestrois : MarineMETZINGER

MNEI : Eve ISSARTEL

Illustration en couverture :Oeillet de Séguier (Dianthus seguieriVill.), Sophie BISSUEL,CBNA

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FCBN, portrait d’une jeune pousse prometteuse

La Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux (FCBN) est une association loi 1 901 , crééepar arrêté du 7 ju in 1 999. Elle regroupe actuellement onze Conservatoires Botaniques Nationaux(CBN) agréés par le Ministère de l’Écolog ie, du Développement Durable, des Transports et duLogement (MEDDTL) et accompagne les projets de création de Conservatoires destinés àcompléter le réseau national (Nord-Est de la France et outremer) .Reconnue par la loi Grenelle I I du 1 2 ju i llet 201 0 (article L41 4-1 0 du Code de l’environnement) , laFCBN assure la représentation collective des CBN auprès des pouvoirs publics et leur coordinationtechnique. Elle consti tue le cadre dans lequel i ls harmonisent protocoles et méthodes de travai lpour élaborer une expertise nationale en matière de connaissance et de préservation de la flore etdes habitats naturels.La FCBN anime ainsi d i fférents programmes fédérant les CBN comme le rapportage 201 3 Natura2000, la cartographie des végétations de France, la révision des listes rouges et listes d’espècesvégétales protégées, le développement de la connaissance bryolog ique.La FCBN, actuellement basée à Montreuil, se développe et compte aujourd’hu i sept salariés. SonConseil d ’administration, auquel participe chaque CBN, est présidée par Mme ChristianeFARRET-HUNERFURST. Elle s’appuie sur le réseau des CBN regroupant environ trois centscollaborateurs.

par Pascal CHONDROYANNIS

l'équipe actuelle de la Fédération des CBN

postes vacants à la FCBN :

administrateur/trice des données - informaticien/ne

chargé/e de projets taxons - flore

géomaticien/ne

directeur/trice adjoint/e

Coordonnées :

Fédération des CBN

1 8 rue Beaumarchais – BP 87

9351 1 MONTREUIL-SOUS-BOIS

standard : +33 (0)1 80 89 70 00