l'épidémiologie des blessures liées à la pratique du
TRANSCRIPT
HAL Id: dumas-02023324https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02023324
Submitted on 18 Feb 2019
HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.
L’épidémiologie des blessures liées à la pratique dubadminton à haut niveau au sein de l’INSEP : une étude
rétrospective et prospectiveHenri Guermont
To cite this version:Henri Guermont. L’épidémiologie des blessures liées à la pratique du badminton à haut niveau ausein de l’INSEP : une étude rétrospective et prospective. Médecine humaine et pathologie. 2018.�dumas-02023324�
L’épidémiologie des blessures liées à la pratique du
badminton à haut niveau au sein de l’INSEP : une étude
rétrospective et prospective
Henri Guermont
To cite this version:
Henri Guermont. L’épidémiologie des blessures liées à la pratique du badminton à haut niveau au
sein de l’INSEP : une étude rétrospective et prospective. Médecine humaine et pathologie. 2018.
<dumas-02023324>
HAL Id: dumas-02023324
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02023324
Submitted on 18 Feb 2019
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-
entific research documents, whether they are pub-
lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
FACULTÉ de MÉDECINE
Année 2017/2018
THÈSE POUR L’OBTENTION
DU GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE
Présentée et soutenue publiquement le 06 juillet 2018
Par
M. Henri GUERMONT Né le 07 Juillet 1989 à Saint-Hilaire-du-Harcouët (MANCHE)
L’ÉPIDÉMIOLOGIE DES BLESSURES LIÉES À LA PRATIQUE DU BADMINTON À HAUT NIVEAU AU SEIN DE L’INSEP : UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE ET
PROSPECTIVE
Président : Monsieur le Professeur Christian MARCELLI
Membres : Monsieur le Professeur Christophe HULET
Monsieur le Docteur Bruno SESBOÜÉ
Monsieur le Docteur Philippe LE VAN
Directeur de thèse : Docteur Emmanuel REBOURSIÈRE
:
Année Universitaire 2017 / 2018
Doyen
Professeur Emmanuel TOUZÉ
Assesseurs
Professeur Paul MILLIEZ (pédagogie) Professeur Guy LAUNOY
Professeur Sonia DOLLFUS & Professeur Evelyne Emery (3ème cycle)
Directrice administrative
Madame Sarah CHEMTOB
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS
M. AOUBA Achille Médecine interne
M. AGOSTINI Denis Biophysique et médecine nucléaire
M. AIDE Nicolas Biophysique et médecine nucléaire
M. ALLOUCHE Stéphane Biochimie et biologie moléculaire
M. ALVES Arnaud Chirurgie digestive
M. BABIN Emmanuel Oto-Rhino-Laryngologie
M. BÉNATEAU Hervé Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
M. BENOIST Guillaume Gynécologie - Obstétrique
M. BERGER Ludovic Chirurgie vasculaire
M. BERGOT Emmanuel Pneumologie
M. BIBEAU Frédéric Anatomie et cytologie pathologique
M. BIENVENU Boris Médecine interne
Mme BRAZO Perrine Psychiatrie d’adultes
M. BROUARD Jacques Pédiatrie
M. BUSTANY Pierre Pharmacologie
Mme CHAPON Françoise Histologie, Embryologie
Mme CLIN-GODARD Bénédicte Médecine et santé au travail
M. COQUEREL Antoine Pharmacologie
M. DAO Manh Thông Hépatologie-Gastro-Entérologie
M. DAMAJ Ghandi Laurent Hématologie
M. DEFER Gilles Neurologie
M. DELAMILLIEURE Pascal Psychiatrie d’adultes
M. DENISE Pierre Physiologie
M. DERLON Jean-Michel Éméritat jusqu’au 31/08/2018 Neurochirurgie
Mme DOLLFUS Sonia Psychiatrie d'adultes
Université de Caen · Normandie
UFR santé
M. DREYFUS Michel Gynécologie - Obstétrique
M. DU CHEYRON Damien Réanimation médicale
M. DUHAMEL Jean-François Éméritat jusqu’au 31/08/2018 Pédiatrie
Mme ÉMERY Evelyne Neurochirurgie
M. ESMAIL-BEYGUI Farzin Cardiologie
Mme FAUVET Raffaèle Gynécologie – Obstétrique
M. FISCHER Marc-Olivier Anesthésiologie et réanimation
M. GÉRARD Jean-Louis Anesthésiologie et réanimation
M. GUILLOIS Bernard Pédiatrie
Mme GUITTET-BAUD Lydia Epidémiologie, économie de la santé et prévention
M. HABRAND Jean-Louis Cancérologie option Radiothérapie
M. HAMON Martial Cardiologie
Mme HAMON Michèle Radiologie et imagerie médicale
M. HANOUZ Jean-Luc Anesthésiologie et réanimation
M. HÉRON Jean-François Éméritat jusqu’au 31/08/2018 Cancérologie
M. HULET Christophe Chirurgie orthopédique et traumatologique
M. HURAULT de LIGNY Bruno Éméritat jusqu’au 31/01/2020 Néphrologie
M. ICARD Philippe Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
M. JOIN-LAMBERT Olivier Bactériologie - Virologie
Mme JOLY-LOBBEDEZ Florence Cancérologie
Mme KOTTLER Marie-Laure Biochimie et biologie moléculaire
M. LAUNOY Guy Epidémiologie, économie de la santé et
prévention
M. LE COUTOUR Xavier Epidémiologie, économie de la santé et
prévention
Mme LE MAUFF Brigitte Immunologie
M. LEPORRIER Michel Éméritat jusqu’au 31/08/2020 Hématologie
M. LEROY François Rééducation fonctionnelle
M. LOBBEDEZ Thierry Néphrologie
M. MANRIQUE Alain Biophysique et médecine nucléaire
M. MARCÉLLI Christian Rhumatologie
M. MARTINAUD Olivier Neurologie
M. MAUREL Jean Chirurgie générale
M. MILLIEZ Paul Cardiologie
M. MOREAU Sylvain Anatomie/Oto-Rhino-Laryngologie
M. MOUTEL Grégoire Médecine légale et droit de la santé
M. NORMAND Hervé Physiologie
M. PARIENTI Jean-Jacques Biostatistiques, info. médicale et tech. de communication
M. PELAGE Jean-Pierre Radiologie et imagerie médicale
Mme PIQUET Marie-Astrid Nutrition
M. RAVASSE Philippe Chirurgie infantile
M. REZNIK Yves Endocrinologie
M. ROUPIE Eric Thérapeutique
Mme THARIAT Juliette Radiothérapie
M. TILLOU Xavier Urologie
M. TOUZÉ Emmanuel Neurologie
M. TROUSSARD Xavier Hématologie
Mme VABRET Astrid Bactériologie - Virologie
M. VERDON Renaud Maladies infectieuses
Mme VERNEUIL Laurence Dermatologie
M. VIADER Fausto Neurologie
M. VIVIEN Denis Biologie cellulaire
Mme ZALCMAN Emmanuèle Anatomie et cytologie pathologique
PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS
M. LUET Jacques Éméritat jusqu’au 31/08/2018 Médecine générale
PROFESSEUR ASSOCIÉ DES UNIVERSITÉS A TEMPS PLEIN
M. VABRET François Addictologie
PROFESSEURS ASSOCIÉS DES UNIVERSITÉS A MI-TEMPS
M. de la SAYETTE Vincent Neurologie
Mme DOMPMARTIN-BLANCHÈRE Anne Dermatologie
Mme LESCURE Pascale Gériatrie et biologie du vieillissement M. SABATIER Rémi Cardiologie
PRCE
Mme LELEU Solveig Anglais
Année Universitaire 2017 / 2018 Doyen
Professeur Emmanuel TOUZÉ
Assesseurs Professeur Paul MILLIEZ (pédagogie)
Professeur Guy LAUNOY Professeur Sonia DOLLFUS & Professeur Evelyne Emery (3ème cycle)
Directrice administrative Madame Sarah CHEMTOB
MAÎTRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS
M.
Mme
M.
Mme
ALEXANDRE Joachim
BENHAÏM Annie
BESNARD Stéphane
BONHOMME Julie
Pharmacologie clinique
Biologie cellulaire
Physiologie
Parasitologie et mycologie
M. BOUVIER Nicolas Néphrologie
M. COULBAULT Laurent Biochimie et Biologie moléculaire
M. CREVEUIL Christian Biostatistiques, info. médicale et tech. de communication
Mme DEBRUYNE Danièle Éméritat jusqu’au 31/08/2019 Pharmacologie fondamentale
Mme DERLON-BOREL Annie Éméritat jusqu’au 31/08/2020 Hématologie
Mme DINA Julia Bactériologie - Virologie
Mme DUPONT Claire Pédiatrie
M. ÉTARD Olivier Physiologie
M. GABEREL Thomas Neurochirurgie
M. GRUCHY Nicolas Génétique
M. GUÉNOLÉ Fabian sera en MAD à Nice jusqu’au 31/08/18 Pédopsychiatrie
M. HITIER Martin Anatomie - ORL Chirurgie Cervico-faciale
M. LANDEMORE Gérard sera en retraite à partir du 01/01/18 Histologie, embryologie, cytogénétique
M. LEGALLOIS Damien Cardiologie
Mme LELONG-BOULOUARD Véronique Pharmacologie fondamentale
Mme LEPORRIER Nathalie Éméritat jusqu’au 31/10/2017 Génétique
Mme LEVALLET Guénaëlle Cytologie et Histologie
M. LUBRANO Jean Chirurgie générale
M. MITTRE Hervé Biologie cellulaire
M. REPESSÉ Yohann Hématologie
M. SESBOÜÉ Bruno Physiologie
M. TOUTIRAIS Olivier Immunologie
MAÎTRES DE CONFERENCES ASSOCIÉS DES UNIVERSITÉS A MI-TEMPS
Mme ABBATE-LERAY Pascale Médecine générale
M. COUETTE Pierre-André Médecine générale
M. GRUJARD Philippe Médecine générale
M. LE BAS François Médecine générale M. SAINMONT Nicolas Médecine générale
Remerciements
Tout d’abord, je voudrais remercier le Docteur Emmanuel REBOURSIÈRE pour la
confiance qu’il m’a témoignée en acceptant d’être mon directeur de thèse. Je lui suis
particulièrement reconnaissant pour le temps qu’il m’a accordé, sa sympathie et son
soutien indéfectible tout au long de cette thèse.
Je tiens aussi à saluer chaleureusement tous les autres membres du jury :
- Le Professeur Christian MARCELLI pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant d’être le
président de mon jury. Je tiens à lui exprimer ma profonde reconnaissance pour
m’avoir permis de réaliser ma formation en rhumatologie et en médecine du sport.
- Le Docteur Bruno SESBOÜÉ pour sa lecture approfondie de cette thèse, les
suggestions et les remarques judicieuses qu’il m’a indiquées. C’est un honneur de
travailler dans votre service et d’apprendre ma future profession.
- Le Professeur Christophe HULET de m’avoir accueilli pendant deux semestres dans
son service d’orthopédie pour perfectionner ma formation.
- Et enfin, je voudrais assurer ma profonde gratitude au Docteur Philippe LE VAN pour
son aide précieuse sans laquelle cette thèse n’aurait pas pu se réaliser.
J’adresse une pensée toute particulière aux médecins qui m’ont enseigné leur savoir et
leur passion :
- Le Dr Thierry COLIN et le Dr Éric LE GANGNEUX qui m’a fait découvrir la
rhumatologie et avec qui j’espère pouvoir travailler !
- Le Dr Jocelyn MICHON du service de maladies infectieuses.
- Le service de rhumatologie de l’hôpital d’Avranches.
- Le chef Pauline BAUDART, Johann, Julie-Charlotte, Nathalie et Tiphaine pour leur
aide, leur bonne humeur et leurs précieux conseils ; et bien sûr, Geoffrey pour son
énergie, son soutien et son écoute.
Je tiens également à exprimer ma reconnaissance à tous mes co-internes avec qui j’ai
passé ces quatre dernières années de formation Alexandre, Sarah, Jules, Alice, Marion,
Agathe, Marie et Ilies. Notre bonne entente a permis de créer de solides liens d’amitié,
peut-être qu’un jour nous travaillerons ensemble !
Je voudrais remercier tous les badistes de l’INSEP pour leur implication dans cette étude
et les entraîneurs de l’équipe de France tout particulièrement Thibault et Bertrand pour
leur aide.
Merci à tous mes amis du lycée et de la faculté (spéciale dédicace pour les
« sauçards ») pour tous les bons moments passés et à venir.
A titre familial, je remercie chaleureusement ma maman, Martine et mes sœurs
Catherine et Milène pour leur soutien moral ininterrompu.
Et enfin, je souhaite remercier tout particulièrement ma compagne, Amandine, qui a su
me soutenir, me réconforter et m’encourager tout au long cette thèse.
Liste des abréviations
AIS : Abbreviated Injury Scale
BWF : Badminton World Federation
CIO : Comité International Olympique
EMG : Electromyogramme
FC : Fréquence cardiaque
FFBad : Fédération Française de Badminton
GIRD: Glenohumeral Internal Rotation Deficit
Hdj : Heures de jeu
Hdm : Heures de match
Hde : Heures d’entraînement
IC : Intervalle de Confiance
IMC : Indice de Masse Corporelle
INSEP : Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance
MT : Macrotraumatique
mT : Microtraumatique
PA : Paquets-Années
RE : Rotation Externe
Re : Rotateurs externes
RI : Rotation Interne
Ri : Rotateurs internes
RR : Risque Relatif
RT : Rotation Totale
UEFA : Union of European Football Associations
Liste des tableaux
Tableau I: Les études sur l'incidence des blessures dans le badminton ......................... 10
Tableau II: Badminton INSEP 2014/2016- Descriptif de la population ........................... 21
Tableau III: Badminton INSEP 2014/2016- Nombre de blessures, temps d'exposition en
personnes - années, incidence des blessures par an par joueur avec intervalle de
confiance (IC95%) et comparaison des incidences en fonction du sexe et de la
spécialité ................................................................................................................. 22
Tableau IV: Badminton INSEP 2016/2017 Caractéristiques anthropométriques
moyennes des 20 joueurs. ...................................................................................... 26
Tableau V: Badminton INSEP 2016/2017. Descriptif des salaires mensuels moyens des
20 joueurs. ............................................................................................................... 26
Tableau VI: Badminton INSEP 2016/2017-Temps d’exposition en heures (h) au risque de
blessure en fonction du sexe et du type de jeu ........................................................ 27
Tableau VII: Badminton INSEP 2016/2017-Temps d'exposition, nombre de blessures,
incidences des blessures pour 1000 heures de jeu (Hdj) avec intervalle de confiance
(IC 95%) et calcul d'une différence significative entre les incidences en fonction du
sexe, du type de jeu et de la spécialité des joueurs ................................................ 28
Tableau VIII: Badminton INSEP 2016/2017- Moyenne de l’amplitude active en degrés (°)
des deux épaules en position RE2 de la rotation interne (RI), rotation externe (RE)
et de l’amplitude totale (RT) des joueurs. ................................................................ 36
Tableau IX: Badminton INSEP 2016/2017- Comparaison des amplitudes d'épaules
dominantes en fonction du sexe en rotation interne(RI), en rotation externe (RE) et
de l’amplitude totale (RT). ....................................................................................... 36
Tableau X: Badminton INSEP 2016/2017- Comparaison des amplitudes d'épaules
dominantes en fonction de la spécialité du joueur en rotation interne (RI), rotation
externe (RE) et de l’amplitude totale (RT). .............................................................. 37
Tableau XI: Badminton INSEP 2016/2017-Comparaison des amplitudes d'épaule
dominante des joueurs en fonction de la présence d'une blessure d'épaule dans
l'étude prospective en rotation interne (RI), rotation externe (RE) et de l’amplitude
totale (RT). .............................................................................................................. 37
Tableau XII: Les études sur l'incidence des blessures dans le badminton avec les
résultats de notre étude ........................................................................................... 39
Tableau XIII: Revue de la littérature étudiant les localisations des blessures dans le
badminton ................................................................................................................ 42
Tableau XIV: Revue de la littérature sur les différents types de blessure dans le
badminton ................................................................................................................ 44
Tableau XV : Revue de la littérature sur la sévérité des blessures dans le badminton ... 47
Liste des figures
Figure 1: Les dimensions du terrain de badminton ........................................................... 3
Figure 2: La raquette de badminton .................................................................................. 4
Figure 3: Chronophotographie d'un smash de badminton ................................................ 7
Figure 4: Exemple de mesure de l'amplitude de l'épaule ................................................ 16
Figure 5: Badminton INSEP 2014/2016- Répartition des blessures en fonction de la
localisation ............................................................................................................... 22
Figure 6: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au membre
inférieur en fonction de leur localisation................................................................... 23
Figure 7: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au membre
supérieur en fonction de leur localisation ................................................................. 23
Figure 8: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au tronc en
fonction de leur localisation ..................................................................................... 24
Figure 9: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures en fonction
du type de lésion ..................................................................................................... 24
Figure 10: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures en fonction
des sous types de lésion ......................................................................................... 25
Figure 11: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction
de la localisation ...................................................................................................... 29
Figure 12: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures aux
membres inférieurs en fonction de la localisation .................................................... 29
Figure 13: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures aux
membres supérieurs en fonction de la localisation .................................................. 30
Figure 14: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction
du type de lésion ..................................................................................................... 31
Figure 15: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction
des sous types de lésion ......................................................................................... 32
Figure 16: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction
de la sévérité ........................................................................................................... 33
Figure 17: Photographie d'une fente avant droite chez un joueur de l'équipe de France
de badminton ........................................................................................................... 33
Figure 18: Badminton INSEP 2016/2017-Pourcentage de blessures selon le mois de
l’année ..................................................................................................................... 34
Figure 19: Moyenne des amplitudes de la cheville droite lors de la réception de la fente
avant droite chez les badistes élites et amateurs .................................................... 45
Figure 20: Pic de pression plantaire du pied droit (divisé en 8 zones) lors de la réception
de la fente avant-droite chez les badistes élites et amateurs .................................. 45
Figure 21: IRM de l'épaule en coupe axiale en séquence T2 d’un joueur de base-ball
compétiteur (pitcher). ............................................................................................... 49
Figure 22: EMG d'un smash au badminton (de moins 300 ms à plus 100 ms de la frappe
du volant) (50). ........................................................................................................ 50
Figure 23: Cross body stretch en position allongée avec stabilisation de la scapula par le
kinésithérapeute (59). .............................................................................................. 53
Figure 24: Alternative à la technique d'étirement : le sleeper stretch (59). .................... 53
Table des matières
INTRODUCTION .............................................................................................. 1
I. LE BADMINTON ............................................................................................................. 1
1. L’histoire du badminton .......................................................................................... 1
2. La pratique du badminton ....................................................................................... 1
a. Les déplacements et les gestes au badminton............................................................... 1
b. Le terrain et le matériel .................................................................................................. 3
c. Les types de match ........................................................................................................ 4
d. La marque (scoring) ....................................................................................................... 4
e. Les compétitions ............................................................................................................ 5
3. Quelques chiffres clés ............................................................................................ 6
II. L’ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE DU BADMINTON ET SES CONSÉQUENCES ....... 6
1. La frappe du volant au-dessus de la tête ................................................................ 6
2. Les différentes phases d'un match avec la nouvelle marque (scoring) ................... 7
3. L'adaptation physique et physiologique au badminton ........................................... 8
III. LA REVUE DE LA LITTÉRATURE SUR L’INCIDENCE DES BLESSURES ................ 9
1. Les définitions de la blessure ................................................................................. 9
2. Les principaux résultats ........................................................................................ 10
IV. CONCLUSION ............................................................................................................. 11
MATÉRIEL ET MÉTHODES ........................................................................... 13
I L’ÉTUDE RÉTROSPECTIVE .......................................................................................... 13
1. La population étudiée ........................................................................................... 13
2. La blessure ........................................................................................................... 13
a. La définition 13
b. La localisation et le type de lésion ............................................................................... 14
3. Le recueil de données .......................................................................................... 14
4. L’analyse statistique des données ........................................................................ 15
II L’ÉTUDE PROSPECTIVE .............................................................................................. 15
1. La Population étudiée ........................................................................................... 15
2. La blessure ........................................................................................................... 16
a. La définition 16
b. La localisation et le type de lésion ............................................................................... 17
c. La sévérité 17
3. Les paramètres de jeu .......................................................................................... 17
4. Les paramètres individuels. .................................................................................. 18
5. Le recueil de données .......................................................................................... 18
a. La réalisation des questionnaires blessure. ................................................................. 18
b. Le décompte de présence à l’entraînement ................................................................. 19
c. Le décompte des durées des matchs ........................................................................... 19
6. L’analyse statistique des données ........................................................................ 20
RÉSULTATS .................................................................................................. 21
I. L’ÉTUDE RÉTROSPECTIVE ......................................................................................... 21
1. Les caractéristiques de la population ................................................................... 21
2. Les blessures ....................................................................................................... 21
a. L’incidence de blessure ............................................................................................... 21
b. La localisation des blessures ....................................................................................... 22
c. Le type de lésion .......................................................................................................... 24
d. La sévérité des blessures ............................................................................................ 25
II. L’ÉTUDE PROSPECTIVE ............................................................................................. 26
1. Les caractéristiques de la population ................................................................... 26
2. Le temps d’exposition ........................................................................................... 27
3. Les blessures ....................................................................................................... 27
a. L’incidence de blessure ............................................................................................... 27
b. La localisation des blessures ....................................................................................... 28
c. Le type de lésion .......................................................................................................... 31
d. La sévérité des blessures ............................................................................................ 32
e. Les paramètres de jeu ................................................................................................. 33
f. Les blessures sur l’épaule ............................................................................................ 35
g. Les particularités des amplitudes d’épaules ................................................................. 35
DISCUSSION ................................................................................................. 38
I. L’INCIDENCE DES BLESSURES .................................................................................. 38
II. LA LOCALISATION DES BLESSURES ....................................................................... 40
1. Les blessures du membre inférieur ...................................................................... 41
2. Les blessures du membre supérieur .................................................................... 41
III. LES TYPES DE BLESSURES ..................................................................................... 43
IV. LA SÉVÉRITÉ DES BLESSURES ............................................................................... 45
V. LES PARAMÈTRES DE JEU ....................................................................................... 47
VI. LES BLESSURES DU MEMBRE SUPÉRIEUR CHEZ LE BADISTE ÉLITE .............. 48
1. Les omalgies dans le badminton de haut niveau .................................................. 48
2. La modification des amplitudes de l’épaule .......................................................... 48
3. L’activation des muscles du membre supérieur lors d’un smash .......................... 49
4. La force des muscles rotateurs de l’épaule .......................................................... 51
5. Les conséquences et les traitements des anomalies d’amplitudes de l’épaule .... 52
VII. LA COMPARAISON PAR RAPPORT AUX AUTRES SPORTS. ............................... 53
CONCLUSION ................................................................................................ 54
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 56
ANNEXES ...................................................................................................... 62
1
INTRODUCTION
I. LE BADMINTON
1. L’histoire du badminton
Les premières pratiques de sport similaires au badminton datent d'avant Jésus Christ (1)
avec le Ti Jian Zi en Chine, loisir consistant à renvoyer un volant avec les pieds et en Inde,
avec un jeu visant à échanger une petite boule de feuilles de maïs nouées et piquées de
quelques plumes.
Le badminton « moderne » serait apparu beaucoup plus tard, au 19è siècle. Un jour de
l’année 1873, alors que les officiers britanniques revenus d'Inde se trouvaient dans le
château du Duc de Beaufort à Badminton (ville anglaise du Gloucestershire) ; ces derniers
voulurent jouer au jeu du « Poona » (un jeu de balle indigène), mais n'ayant pas de balle
avec eux, ils décidèrent d’utiliser un bouchon de champagne sur lequel ils insérèrent des
plumes d'oie.
La fédération anglaise de badminton, créée quelques années plus tard, officialisa des
règles et instaura des rencontres internationales, comme par exemple le All England
Championships, équivalent du tournoi de Wimbledon au tennis, qui eut lieu pour la
première fois en 1899.
2. La pratique du badminton
a. Les déplacements et les gestes au badminton
Les différents déplacements et gestes sont réalisés sur des courtes durées et avec une
forte intensité (2).
Les gestes (3) :
Le smash : geste brusque offensif, consistant à frapper un volant
fortement au-dessus de la tête avec une trajectoire descendante.
Le dégagement : geste offensif ou défensif, consistant à frapper le volant
au-dessus de la tête avec une trajectoire plate ou vers le haut pour
entraîner le déplacement du joueur au fond de court.
2
Le revers : geste offensif ou défensif, consistant à frapper le volant au-
dessus de la tête lorsque ce dernier est envoyé en controlatéral du côté
dominant et entraînant ainsi une rotation du tronc. La réalisation de ce
geste se fait dos à l'adversaire.
L'amorti : geste offensif consistant à frapper le volant avec délicatesse
au-dessus de la tête pour que ce dernier tombe juste derrière le filet.
Le lob : geste offensif ou défensif où le volant est frappé en dessous de
la tête lorsque le volant est près du filet. Ce geste permet au volant de
passer au-dessus de l’adversaire pour le faire reculer en fond de court.
Le contre-amorti : le volant est frappé après un amorti de l'adversaire. Le
but est de renvoyer le volant juste derrière le filet de l'adversaire.
Le rush : geste brusque, se pratique lorsque l'adversaire réalise un
contre-amorti trop haut par rapport à la limite supérieure du filet.
Le jeu à plat (drive) : geste frappé à hauteur ou en dessous de la tête
avec une trajectoire plate. Ce geste est fréquemment utilisé en double.
Les déplacements :
La fente avant et arrière : déplacement réalisé avec le membre coté
raquette en avant pour permettre le mouvement de retour.
Le saut et la réception d'un saut.
Le plongeon.
La position d'attente/reprise d'appui : position réalisée avant chaque
nouveau déplacement si possible au milieu du terrain. Le joueur est sur
la pointe des pieds avec le membre inférieur coté raquette plus orienté
vers l'avant.
3
b. Le terrain et le matériel
Le terrain :
Il mesure 13,4 mètres de longueur pour une largeur de 5,06 mètres pour les joueurs de
simple ou 6,1 mètres pour les joueurs de double (4).
Figure 1: Les dimensions du terrain de badminton (4).
Le bord supérieur du filet doit être à 1,524 mètre du sol au centre du terrain et à 1,55
mètre du sol sur les côtés du terrain.
Le volant
Il existe 3 types de volant :
le volant avec bouchon et jupe en plastique pour les joueurs loisirs,
le volant avec bouchon en liège et jupe en plastique pour les joueurs
débutants,
le volant avec bouchon en liège et jupe en plume. Ce volant est utilisé
lors des rencontres officielles, il doit peser environ 5 grammes et avoir 16
plumes fixées dans la base.
4
La raquette
Elle doit avoir un cadre d’une longueur totale n'excédant pas 680 mm et d’une largeur
totale n'excédant pas 230 mm. Elle peut être rigide, semi-rigide ou souple. Elle pèse moins
de 80 grammes. Le cordage de raquette peut être tendu à 7 kg pour les joueurs loisirs et
jusqu'à 16 kg pour certains professionnels.
Figure 2: La raquette de badminton (4).
c. Les types de match
Il existe plusieurs types de matchs : le simple homme, le simple dame, le double homme,
le double dame et le double mixte.
Chaque match présente des particularités en termes de préparation, de tactique, de
technique, d'aptitude physique et de temps de jeu (2).
Le match international de haut niveau est régi par un arbitre accompagné d'un juge de
service qui annonce les fautes de service ainsi que par des juges de ligne (4); chaque
joueur de haut niveau a une spécialité soit joueur de simple, soit joueur de double.
d. La marque (scoring)
Auparavant la marque s’obtenait par 2 sets gagnants de 11 points pour le simple dame et
de 2 sets gagnants de 15 points pour les autres types de matchs. De plus, il fallait avoir le
service pour gagner un point.
5
Depuis août 2006, il faut remporter 2 sets de 21 points chacun pour gagner un match. Le
joueur qui gagne un échange ou si l'adversaire commet une faute rapporte un point. Si les
joueurs arrivent à 20 partout, pour gagner le set il faut avoir 2 points d'écart à son avantage.
Si les 2 joueurs atteignent le score de 29, c’est le premier qui atteint les 30 points qui
remporte le set (4).
e. Les compétitions
Il existe plusieurs types de compétitions pour les badistes de haut niveau :
Le circuit international (5) :
The Metlife World Superseries se compose de 12 étapes dont une étape
à Paris attirant les 32 meilleurs joueurs mondiaux en simple et en double,
la Sudirman Cup est un championnat du monde par équipes nationales
mixtes. La Thomas Cup est un championnat du monde par équipes
nationales masculines et l’Uber Cup est un championnat du monde par
équipes nationales féminines.
Les tournois internationaux de niveaux inférieurs (Les Grand Prix Gold et
Grand Prix).
Les championnats de France, d'Europe et du monde individuels.
Les journées de championnats d’Interclubs :
Le plus haut niveau français est le Top 12, divisé en 2 poules de 6
équipes. À l’issue de ces journées, les deux premières équipes de
chacune des 2 poules du Top 12 se rencontrent pour désigner le club
champion.
Chaque journée de championnat est composée de 8 matchs (2 matchs
de simple homme, 2 matchs de simple dame, 1 match de double homme,
1 match de double dame et 2 matchs de double mixte).
6
3. Quelques chiffres clés
Pour le grand public et la communauté médicale le badminton est considéré comme un
sport de raquette entrainant peu de risque de blessure (6). Ceci a permis une
augmentation du nombre de joueurs. Ce phénomène s’est accentué avec l’inscription du
badminton aux jeux olympiques de Barcelone en 1992 (7). Selon la BWF, le badminton
est le deuxième sport de salle le plus pratiqué dans le monde après le basket-ball avec
plus de 200 millions de participants (8) dont 19 476 compétiteurs internationaux répartis
en 5 confédérations internationales (9). La France compte 186 183 licenciés en 2016 (7)
soit un nombre de licenciés multiplié par 6 en 13 ans mais ce n'est que le 17e sport pratiqué
en France. Il y a également 110 000 compétiteurs en UNSS ce qui classe le badminton au
2e rang des sports individuels les plus pratiqué à l’UNSS (10).
II. L’ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE DU BADMINTON ET SES CONSÉQUENCES
Les études sur la pratique du badminton ont notamment permis d’approfondir nos
connaissances sur la frappe du volant, les différentes phases de jeu, l'adaptation physique
et physiologique du corps de l’athlète et les conséquences traumatiques de ce sport.
1. La frappe du volant au-dessus de la tête
La frappe du volant se divise en trois phases (Figure 3) (11,12) :
La phase initiale de préparation consiste à avoir un bras armé en abduction
complète avec une rotation externe forcée et un coude à 90° entraînant un
étirement du grand pectoral.
La phase de frappe a été modifiée depuis les années 1980-1990 afin de
masquer le geste. Cette phase se produit légèrement en antérieur au plan frontal
du joueur. Il y a une activation progressive des muscles qui commence par la
rotation du tronc, la flexion de l’épaule toujours en abduction suivie d’une
extension du coude puis l’avant-bras effectue un mouvement de pronation, le
poignet réalise une flexion forcée et le grand pectoral commence à se raccourcir.
7
La phase de décélération post-frappe est une phase de diminution importante
de la rotation interne grâce à une activation importante des rotateurs externes
de l’épaule qui permet un retour à la phase de préparation rapide.
NB : Le badminton est devenu le sport de raquette le plus rapide du monde avec le record
d’un smash atteignant 426 km/h réalisée par Mads Pieler Kolding (Joueur danois de
double hommes) (13).
La frappe avec une épaule en position instable associée à une augmentation de la force
et de la vitesse d’exécution comporte des risques de blessures (12).
Figure 3: Chronophotographie d'un smash de badminton (14).
2. Les différentes phases d'un match avec la nouvelle marque (scoring)
Les matchs à haut niveau durent en moyenne 40 minutes. Les matchs peuvent être divisés
en deux phases : la phase réelle de temps de jeu et la phase de repos. Elles durent
respectivement 31% et 69% du temps total de jeu (2).
Les temps de repos surviennent :
lorsque le(s) premier(s) joueur(s) est/sont à 11 points pendant une durée
de 60 secondes maximum,
à la fin de chaque set pour une durée de 120 secondes maximum,
entre chaque point ; la durée est laissée à l’appréciation de l'arbitre. Il a
été remarqué que ce temps de récupération s'allongeait de plus en plus.
Si l’on examine les données des finales des jeux olympiques en
8
badminton, ce temps de repos est passé de 14,8 secondes en 1996 à
33,5 secondes en 2012 (15).
3. L'adaptation physique et physiologique au badminton
Les temps de repos s’allongent à cause d’une augmentation de l’intensité et de la
fréquence de frappe par point. Lors de la finale des jeux olympiques en simple homme en
2012, il y avait 1,26 frappe par seconde contre 0,9 frappe par seconde lors de celle de
1992 (15). Ainsi, depuis le nouveau scoring, le badminton est devenu de plus en plus
rapide avec une augmentation des frappes par point et plus offensif avec plus de points
gagnés par smash (2).
La phase réelle de temps de jeu est une combinaison (2) :
d’une courte durée d’échanges à haute intensité en anaérobie évaluée à
environ 70% du rendement énergétique total d’un match,
d’une longue durée d’échange avec une intensité moindre en aérobie
représentant 30 % du rendement énergétique total d’un match.
Le badiste d'élite doit être capable de supporter des efforts intenses sur le plan
cardiorespiratoire:
La 𝑉�̇� 2max (quantité d’oxygène maximum qu’un individu consomme en une
minute pour produire son effort) est en moyenne de 56,3 ml/kg/min chez
les joueurs de haut niveau (2). Lors d’un match de badminton élite, les
joueurs atteignent en moyenne 73% de leur 𝑉�̇� 2max (16). En
comparaison, les joueurs de tennis professionnels ont une 𝑉�̇� 2max
identique à celle des joueurs de badminton mais ils consomment moins
leur 𝑉�̇�2max en match avec une moyenne entre 50 et 55% de leur 𝑉�̇� 2max
(17,18).
Lors d'un match de badminton de haut niveau, la moyenne des
fréquences cardiaques (FC) mesurées est au-dessus de 90 % de la FC
maximale (2) alors que lors des matchs de tennis de haut niveau la FC
moyenne est entre 70 et 90% de la FC maximale (17).
9
Par conséquent, les badistes doivent allier vitesse de déplacement avec explosivité grâce
à un entraînement spécifique anaérobique, endurance avec un travail aérobique pour
maintenir un effort d'environ 40 minutes plusieurs fois par jour et force grâce à une
musculation intensive pour réaliser sauts et smashs puissants. Ainsi, nous nous rendons
compte des différentes capacités qu'il faut améliorer pour être performant dans ce sport.
III. LA REVUE DE LA LITTÉRATURE SUR L’INCIDENCE DES BLESSURES
1. Les définitions de la blessure
Après consultation des bases de données bibliographiques via PubMed, Science direct,
Cochrane portant sur les mots clés « badminton », « epidemiology » et « injury », nous
avons constaté une hétérogénéité dans la définition d’une blessure dans le milieu du
badminton, contrairement au football (19), tennis (20) ou rugby (21), où il existe une
définition uniformisée de la blessure.
Parmi les principales définitions retenues, nous trouvons :
Celle proposée par Pluim et al. pour la fédération de tennis (20) 1 :
La blessure est définie comme une plainte psychologique ou physique produite pendant
la pratique du tennis (entraînement ou match) et pouvant avoir un lien avec une pathologie.
L'avantage de cette définition permet d'avoir un meilleur recueil des blessures chroniques,
mais elle nécessite un diagnostic par un personnel médical formé afin d'éviter un grand
nombre de plaintes enregistrées et un recueil de blessures bénignes importantes n'ayant
pas limité le joueur.
Celle définie par Hägglund et al. pour la fédération de football (19) 2 :
La blessure correspond à tout événement se produisant pendant la pratique du sport et
obligeant l’arrêt de l’entraînement ou du match. Cette définition a l'avantage de faciliter le
recueil de données mais elle ne permet pas de recueillir la plupart des lésions chroniques
qui limitent le joueur sans pour autant l’obliger à arrêter le sport.
Celle définie par l'Injury Surveillance System de Dick et al. (22) 3 :
La blessure doit se produire pendant un entraînement ou un match du sport étudié, avoir
été diagnostiquée par un kinésithérapeute ou un médecin et avoir entraîné une
10
restriction de la performance ou une limitation dans la pratique du badminton pendant un
entraînement ou un match pendant un ou plusieurs jours après le jour de la blessure.
2. Les principaux résultats
L’indicateur principal utilisé dans toutes les études épidémiologiques des traumatismes
liés à la pratique du sport est l’incidence de blessures pour 1000 heures de jeu (Hdj).
Cependant, nous n’avons retrouvé que 5 études ayant calculé cette incidence des
blessures lors de la pratique du badminton (Tableau I).
Étude
Population
étudiée
Temps de
l'étude
Définition de la
blessure
Incidence des
blessures pour
1 000 hdj
Jorgensen
1987 (23)
257 amateurs et
élites danois
Prospective
1983-1984 3
2,8 pour les
joueurs élites
Weir 1996
[abstract]
(24)
266 adolescents
irlandais
12 mois
ND
7,1
Yung 2007
(25)
44 élites
adolescents
juniors et adultes
de Hong Kong
Rétrospective
12 mois
2003-2004
1 sans les
7,38 pour les
seniors élites
Goh 2013
[abstract]
(26)
58 élites
adolescents
malaisiens
12 mois
2008-2009
1 sans les
0,9
Miyake
2016
(27)
133 compétiteurs
adolescents à
universitaires
japonais
Prospective
12 mois de
2012-2013
2
De 0,9 à 5,1.
2,64 pour les
universitaires*
Tableau I: Les études sur l'incidence des blessures dans le badminton.
Hdj signifie heure de jeu. ND signifie Non Définie dans l'étude, signifie les plaintes psychiques.* calculée avec
les données de l’article.
L’étude de Jorgensen est la plus ancienne (23). Publiée en 1987, cette étude prospective
danoise sur 303 joueurs (204 compétiteurs et 99 joueurs loisirs) a obtenu une incidence
de 3,1 blessures pour 1 000 Hdj pour les badistes loisirs, contre 2,9
11
blessures pour 1 000 Hdj pour les joueurs élites. La définition de la blessure sur laquelle
s’est appuyée cette étude est celle de Dick et al précédemment citée (22).
En 1996, Weir et al (24) ont suivi pendant 12 mois 266 collégiens lors de leurs différentes
pratiques sportives. Ils ont constaté qu'il y avait plus de blessures dans le badminton avec
7,1 blessures pour 1000 Hdj contre 5,97 et 5,62 blessures pour 1 000 Hdj respectivement
dans la pratique du rugby et du basket-ball. Malheureusement, nous n'avons pas récupéré
l'étude complète permettant de nous renseigner sur la définition de la blessure utilisée.
Yung (25) a réalisé une étude sur 44 joueurs élites adolescents, juniors et élites en
rétrospective sur l'année 2003. Il a retrouvé 5,04 blessures pour 1 000 Hdj. Les élites
seniors de plus de 21 ans se blessent plus souvent avec 7,38 blessures pour 1000 Hdj
contre 5,03 pour les juniors élite (moins de 21 ans) et 2,07 pour les adolescents (moins de
15 ans). La définition de la blessure n’est pas précisée dans cette étude mais nous
pensons qu’elle correspond à une plainte physique apparue pendant la pratique du
badminton.
En 2008, Goh (26) a suivi 58 adolescents malaisiens âgés de 13 à 16 ans et de niveau
national. Il a obtenu 0,9 blessures pour 1 000 Hdj, en utilisant comme définition de blessure
: une douleur ou un handicap se produisant pendant la pratique du badminton.
L’étude la plus récente a été publiée en 2016 par Miyake (27) et réalisée sur 133 badistes
compétiteurs d’âges différents (de niveau collège à universitaire). Les joueurs en université
ont eu 2,64 blessures pour 1 000 Hdj. Il s’agit de la seule étude à définir une blessure
comme tout évènement obligeant l’arrêt du sport.
IV. CONCLUSION
Le badminton est un sport de raquette intense qui est de plus en plus pratiqué. Il nécessite
de la part des joueurs la réalisation de sauts, de fentes, de changements de direction
rapide, d’une gestuelle de bras brusque et d’une large variété de positions posturales (28).
Malgré cette intensité, les blessures dans le badminton pratiqué à haut niveau ou en loisir
ont été peu étudiées. En France, la dernière étude réalisée chez les badistes de
12
haut niveau français a été réalisée en 1989 par Fieuzal et al.(12) mais elle ne comportait
pas de calcul d’incidence de blessure.
Ainsi, sous l’impulsion de l'instance médicale fédérale et à l’approche des prochains jeux
olympiques à Paris en 2024, il apparaît important de mettre en place des études
épidémiologiques relatives aux blessures engendrées par ce sport afin de mieux les
prévenir.
Dans un premier temps, nous présenterons les résultats d’une étude rétrospective fondée
sur le recueil des différentes blessures engendrées par la pratique du badminton de haut
niveau.
Puis, nous aborderons l’étude prospective dont l’objectif est de calculer l'incidence des
blessures pour 1000 Hdj et de répertorier les facteurs de risque en vue de réaliser des
programmes de prévention spécifiques (29) pour accompagner nos athlètes français à la
conquête de médailles olympiques.
13
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Notre travail est composé de deux parties :
Une étude rétrospective réalisée de décembre 2014 à décembre 2016 auprès
des badistes pratiquant le badminton au sein de l'INSEP.
Une étude prospective réalisée chez les badistes de l'INSEP de décembre 2016
à décembre 2017 dont l’objectif est de calculer l'incidence totale des blessures
pour 1 000 Hdj et des incidences spécifiques en fonction du sexe du joueur, de
sa spécialité et du type de jeu (entraînements ou matchs). Les blessures
analysées ont été répertoriées selon leur localisation, leur type et leur sévérité
puis, caractérisées selon différents facteurs de risque.
I L’ÉTUDE RÉTROSPECTIVE
1. La Population étudiée
Pour être inclus dans l’étude, les joueurs devaient être français, s’entraîner à l'INSEP
entre décembre 2014 et décembre 2016 et avoir plus de 18 ans.
Nous avons également recueilli leur âge, leur sexe et leur spécialité.
2. La blessure
a. La définition
Pour cette étude, nous considérons comme blessure toute plainte physique pendant la
pratique du badminton (entraînement ou match) ayant un lien avec une pathologie. La
blessure était retenue si elle avait été diagnostiquée par un médecin de l’INSEP. Nous
avons utilisé cette définition pour obtenir un maximum de blessures liées à la pratique du
badminton afin d'améliorer nos questionnaires et affiner notre méthodologie pour l'étude
prospective.
14
b. La localisation et le type de lésion
Chaque blessure a été classée en fonction de sa localisation et de son type. Nous avons
utilisé les recommandations utilisées dans le tennis par Pluim et al (20) et celles des
derniers jeux olympiques en 2016 (30) pour établir une classification pertinente.
La localisation :
Les blessures ont été classées en quatre groupes selon leur localisation :
1) Membres supérieurs : épaule ou clavicule, bras, coude, avant-bras,
poignet, main, pouce.
2) Membres inférieurs : hanche ou aine, cuisse, genou, jambe, tendon
d'Achille, cheville, pied et orteils.
3) Tronc / rachis / face : rachis cervical, rachis dorsal, rachis lombaire,
rachis sacro-coccygien, abdominal, face, œil.
4) Autre.
Le type de lésion :
Les blessures ont été classées en cinq groupes selon leur type :
1) Ostéo-articulaire : fracture, fracture de fatigue, autres blessures
osseuses : conflit osseux ou séquelle osseuse, entorse ou atteinte
ligamentaire post entorse, luxation ou sub-luxation, atteinte du ménisque ou
du labrum ou du cartilage.
2) Musculo-tendineux : contracture musculaire, élongation ou déchirure
musculaire, rupture tendineuse ou musculaire, tendinite ou tendinose, bursite
ou enthésopathie.
3) Cutanée et sous cutanée : hématome ou contusion, plaie ou ampoule.
4) Neurologique : perte de connaissance ou commotion cérébrale, atteinte
du cordon spinal ou atteinte du nerf périphérique.
5) Autre.
3. Le recueil de données
Nous avons comptabilisé toutes les plaintes physiques grâce aux dossiers médicaux
informatiques des médecins du sport de l'INSEP.
15
4. L’analyse statistique des données
En l’absence de recueil des temps d’exposition au jeu des joueurs, nous avons estimé
l’incidence des blessures pour chaque année pour chaque joueur. Les variables
qualitatives ont été rassemblées sous la forme de pourcentage, et les variables
quantitatives sous la forme de moyenne et d’écarts-types ou de médianes et de quartiles
selon la forme de la distribution. Des tests de répartition en utilisant le test du et le test
exact de Fischer ont été menés pour rechercher des différences significatives.
II L’ÉTUDE PROSPECTIVE
1. La population étudiée
Pour être inclus les joueurs devaient être français, majeurs et s’entraîner à l'INSEP entre
décembre 2016 et décembre 2017. Chaque joueuse ou joueur concerné par l'étude
prospective avait eu une consultation standardisée par le même médecin afin de créer une
fiche médicale individuelle comprenant (Annexe1) :
Des données administratives, qui avaient pour but de collecter des informations
comme le salaire moyen, la profession et le niveau d'étude.
Des données sur la pratique du badminton, qui avaient pour but de recueillir la
spécialité du joueur, le nombre d'heures d’entraînement par semaine, la
sélection en équipe de France senior, le classement mondial et l'ancienneté à
l'INSEP.
Des données médicales relatives aux antécédents médicaux, aux menstruations
et à la prise de compléments alimentaires et de traitements.
Les résultats de l’examen clinique réalisé spécifiquement dans le cadre de
l’étude. Cet examen comprenait une mesure anthropométrique, une analyse du
morphotype et le calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) de chaque joueur
(poids divisé par le carré de la taille, exprimée en kg/m²). Le rachis, les genoux,
les chevilles, les pieds et les épaules ont par ailleurs été examinés de manière
précise avec un mètre ruban, un goniomètre et un podoscope.
16
L’examen de l’épaule a été réalisé debout avec une épaule en abduction à 90°
et un coude fléchi à 90° (en RE2). Nous avons mesuré à l’aide d’un goniomètre
l’amplitude de la rotation interne, de la rotation externe (Figure 4) et l’amplitude
totale de l’épaule (somme de l’amplitude de la rotation interne plus de la rotation
externe).
Figure 4: Exemple de mesure de l'amplitude de l'épaule.
Figure A est la mesure de la rotation externe et la figure B est la mesure de la rotation interne.
2. La blessure
a. La définition
La définition de la blessure qui nous a semblé la plus appropriée à la pratique du
badminton est celle de l'Injury Surveillance System par Dick et al (22) car elle est plus
représentative de la réelle perte de temps causée par une blessure :
« La blessure doit se produire pendant un entraînement ou un match de badminton, doit
avoir été diagnostiquée par un kinésithérapeute ou un médecin et doit avoir entraîné une
restriction de la performance ou une limitation dans la pratique du badminton pendant un
ou plusieurs jours après le jour de la blessure ».
Nous avons différencié la blessure microtraumatique (mT) de la blessure
macrotraumatique (MT) comme dans l’étude de Miyake (27) et Hägglund (19). La blessure
mT se définit par une blessure d’entraînement ou de match dont la
A
B
17
symptomatologie a débuté lors d’une session sportive précédente et dont la cause est
inconnue. La blessure MT est soudaine et de cause connue.
b. La localisation et le type de lésion
Nous avons utilisé les mêmes classifications que pour l’étude rétrospective.
c. La sévérité
Le degré de sévérité de la blessure a été classé en fonction de la durée d’indisponibilité
totale des joueurs et non de la période de limitation des performances car cette
classification a été utilisée dans l’étude de Myiake (27) et Hägglund (19) dans le football :
blessure légère : aucune ou moins de 24 heures d’indisponibilité totale,
blessure minime : 1 à 3 jours d'indisponibilité totale,
blessure moyenne : 4 à 7 jours d’indisponibilité totale,
blessure modérée : 8 à 28 jours d'indisponibilité totale,
blessure sévère : plus de 28 jours d'indisponibilité totale.
3. Les paramètres de jeu
Les différents paramètres de jeu recueillis sont :
le type de jeu : match ou entraînement,
le type de match : simple, double unisexe ou double mixte,
le déplacement pendant lequel est survenue la blessure,
le type de geste pendant lequel est survenue la blessure,
le temps de jeu au bout duquel est survenue la blessure :
pour l’entraînement nous avons divisé en 3 la durée de l’entraînement de
deux heures, soit 3 tranches de 40 minutes,
pour les matchs nous avons également divisé en 3 la durée moyenne
d'un match de haut niveau. Cette durée est la moyenne de tous les
matchs s'étant déroulés dans les World Superseries de l'année 2017 (soit
2 371 matchs internationaux) : elle est égale à 43,3 minutes. Nous avons
considéré que la blessure se produisait en début de match si elle avait
lieu dans les 14 premières minutes du match, en milieu de match si elle
avait lieu entre la 14e et la 28e minute du match et en fin de match si elle
avait lieu après la 28e minute du match.
18
4. Les paramètres individuels.
Enfin, nous avons recueilli quelques paramètres individuels pour chaque blessure :
la fatigue lors de la survenue de la blessure a été évaluée en utilisant l’échelle
de Borg modifiée de 0 à 10 (0 correspond à aucune fatigue et 10 à une fatigue
extrême) puis, nous avons demandé la probable raison de cette fatigue aux
joueurs,
la période de menstruation.
5. Le recueil de données
Le recueil de données a été fait après consentement éclairé et signé par chaque joueur et
joueuse, consentement conditionné par l’exploitation anonyme de leurs données
médicales (Annexe 2).
L'étude a été présentée en amont aux entraîneurs, médecins de l’INSEP et
kinésithérapeutes, ainsi qu’aux joueurs. Les critères utilisés pour définir une blessure ont
notamment été expliqués, ainsi que la manière de remplir les différents questionnaires.
a. La réalisation des questionnaires blessure
Un recueil prospectif a été réalisé de décembre 2016 à décembre 2017 à l’aide d’un
questionnaire (Annexe 3) divisé en deux parties :
La première partie a été remplie par voie informatique grâce à Google Forms
directement par les joueurs lors de chaque survenue de blessure afin d’identifier
d’éventuels facteurs de risque.
NB : le lien vers le questionnaire en ligne a été envoyé aux joueurs dans leur
boîte mails électronique personnelle. Les joueurs avaient accès aux
questionnaires avec leur smartphone.
La seconde partie était complétée à l'aide des données médicales de la
consultation des médecins du sport de l'INSEP. Les informations demandées
concernaient le diagnostic, la localisation de la blessure, son type et la durée de
l’indisponibilité de pratique.
19
NB : Certaines blessures n'étant pas diagnostiquées par les médecins, le joueur devait lui-
même caractériser ces blessures en remplissant le questionnaire et préciser le diagnostic
retenu par le kinésithérapeute.
En cas de doute sur les données renseignées ou de manque de données, des précisions
étaient demandées directement au joueur et au médecin de l’INSEP en charge de son
suivi.
b. Le décompte de présence à l’entraînement
Les heures d’entraînements ont été évaluées à partir des documents de planification des
entraînements transmis par les entraîneurs. Les heures de musculation et de course à
pied ont été retirées du nombre d’heures d’entraînement.
En complément, il était demandé à chaque joueur de remplir chaque mois un questionnaire
(par voie informatique) grâce à leur smartphone pour indiquer le nombre d’entraînements
non réalisés à cause d'une blessure ou à cause d'un autre événement et le nombre de
tournois et de matchs réalisés dans le mois.
Lors de la consultation médicale initiale, les joueurs interrogés ont dû indiquer le nombre
d’heures d’entraînements par semaine. En moyenne, les joueurs s’entraînaient 14,5
heures par semaine pour les semaines sans tournoi, et 7 heures lors des semaines avec
tournoi. Ces chiffres ont été utilisés lorsqu’il y avait des données manquantes.
c. Le décompte des durées des matchs
Les durées des matchs des joueurs ont été récupérées grâce au site internet
Tournament Software et à la FFBad.
Lorsque les durées des matchs étaient manquantes dans le questionnaire, la moyenne de
la durée des matchs internationaux était utilisée (tous les matchs des 12 World Super
Series de l'année 2017, soit 2371 matchs au total) :
pour le simple dame, il y a eu 479 matchs avec une moyenne de durée de
match de 42,8 minutes,
pour le simple homme, il y a eu 489 matchs avec une moyenne de durée de
match de 48 minutes,
pour le double dame, il y a eu 431matchs avec une moyenne de durée de
match de 45,2 minutes,
20
pour le double homme, il y a eu 483 matchs avec une moyenne de durée de
match de 40,2 minutes,
pour le double mixte, il y a eu 489 matchs avec une moyenne de durée de
match de 40,3 minutes.
6. L’analyse statistique des données
Nous avons obtenu un avis favorable du comité d’éthique et de la recherche non
interventionnelle.
Tous les questionnaires et fiches médicales ont été saisis dans un tableur Excel. Les
variables qualitatives sont présentées sous la forme de pourcentage, tandis que les
variables quantitatives sont présentées sous la forme de moyenne et d’écarts-types ou de
médianes et de quartiles selon la forme de la distribution. Les données manquantes sont
signalées et estimées.
Pour obtenir les heures d'exposition nous avons additionné les heures d’entraînement et
les temps de jeu des matchs de tous les joueurs.
Le taux d’incidence des blessures a été estimé avec un intervalle de confiance de 95%
grâce à une régression de Poisson. Une estimation robuste de la variance (estimateur
sandwich) a été faite afin de prendre en compte la dépendance entre les blessures
survenant chez un même sujet.
L'incidence des blessures pour 1 000 Hdj a été évaluée puis, les incidences spécifiques
en fonction du sexe, du type de match (entraînement et match) et de la spécialité ont été
recherchées.
Les blessures ont ensuite été répertoriées en fonction de leur localisation, leur type et de
leur sévérité.
Les risques relatifs (RR) ont été calculés avec des intervalles de confiance (IC) de 95%
pour tenter de mettre en évidence des différences significatives entre les incidences
mesurées.
Enfin, nous avons effectué des tests de répartition en utilisant le test du . Lorsque les
effectifs étaient trop faibles, le test exact de Fischer a été utilisé.
21
RÉSULTATS
I. L’ÉTUDE RÉTROSPECTIVE
1. Les caractéristiques de la population
Vingt-six joueurs ont été répertoriés dans l’étude de décembre 2014 à décembre 2016,
soit 11 femmes pour 15 hommes et 11 joueurs de simple pour 15 joueurs de double. La
durée moyenne de séjour à l’INSEP pour un joueur était de 19,6 ± 6,4 mois et son âge
moyen était de 22,4 ± 2,9 ans (Tableau II). La moyenne du nombre de blessures par joueur
était de 3,9 ± 2,6.
Nombre de joueurs Âge
(%) (Ans)
Sexe Femme
Homme
11 (42,3)
15 (57,7)
22 ± 2,6
22,6 ± 3,2
Spécialité Joueur de simple
Joueur de double
11 (42,3)
15 (57,7)
21,6 ± 2,1
22,9 ± 3,4
Total Joueurs 26 (100) 22,4 ± 2,9
Tableau II: Badminton INSEP 2014/2016- Descriptif de la population.
2. Les blessures
a. L’incidence de blessure
Cent-une blessures nécessitant un avis médical ont été recensées avec une incidence
estimée à 2,4 blessures par an par joueur (IC95% : 1,9-2,9).
Aucune différence significative des incidences de blessure en fonction du sexe ou de la
spécialité n’a été constatée. Nous avons décompté 43 blessures pour les joueuses pour
une exposition de 18,2 personnes-années représentant 2,4 blessures par an et par
joueuse (IC95% : 1,8-3,1) contre 58 blessures pour les joueurs pour une exposition de
24,3 personnes-années représentant 2,4 blessures par an par joueur ( IC95% : 1,8-3,2).
40 blessures ont été recensées pour les joueurs de simple donnant une incidence de 2,3
blessures par an et par joueur (IC95% : 1,7-3,1) contre 61 blessures pour les joueurs de
double avec une incidence de blessures de 2,4 par an par joueur (IC95% : 1,8-3,2)
(Tableau III).
22
Nombre de
blessures
Personnes-
années
Incidence
annuelle par
joueur
IC 95%
p
Femme 43 18,2 2,4 (1,8 - 3,1)
0,97 Homme 58 24,3 2,4 (1,8 - 3,2)
Joueur de simple 40 17,2 2,3 (1,7 - 3,1)
0,87 Joueur de double 61 25,3 2,4 (1,8 - 3,2)
Total 101 42,5 2,4 (1,9 - 2,9)
Tableau III: Badminton INSEP 2014/2016- Nombre de blessures, temps d'exposition en personnes - années,
incidence des blessures par an par joueur avec intervalle de confiance (IC95%) et comparaison des
incidences en fonction du sexe et de la spécialité.
b. La localisation des blessures
Les blessures des membres inférieurs ont été les plus fréquentes (70%, n = 69) (Figure
5), suivies par celles des membres supérieurs (16%, n = 16) et celles du tronc (14%, n =
14). Un seul traumatisme céphalique a concerné l’arcade sourcilière (1%). Cette
classification permet d’exploiter 100% des lésions observées.
Figure 5: Badminton INSEP 2014/2016- Répartition des blessures en fonction de la localisation.
Localisation de la blessure
15 16
69
Membre supérieur
Membre inférieur
Tronc
Céphalique
23
Localisation des blessures du membre inférieur
Les blessures du membre inférieur
Sur les 69 blessures localisées aux membres inférieurs, nous avons recueilli 16
blessures du pied (23%), 15 du genou (22%), 13 du tendon d’Achille (19%), 10 de la
cheville (15%), 4 de la jambe (6%) et 4 de la hanche (6%) (Figure 6).
Pied
Cheville
Tendon Achille
Jambe
4
10
13
16
Genou 15
Cuisse 8
Hanche/Aine 4
Figure 6: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au membre inférieur en fonction de
leur localisation.
Les blessures du membre supérieur
Parmi les 16 blessures localisées aux membres supérieurs, 10 blessures concernaient
l’épaule (63%), 5 le poignet (31%) et une la main (4%) (Figure 7).
Figure 7: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au membre supérieur en fonction
de leur localisation.
10 Épaule
Poignet
Main
Localisation des blessures du membre supérieur
24
Localisation des blessures du tronc
Les blessures du tronc et de la face.
Quinze blessures du tronc et une blessure de la face ont été observées. Parmi les 15
blessures du tronc, 6 blessures ont été diagnostiquées sur le rachis lombaire (40%), 3 sur
le rachis cervical (20%), 3 sur la paroi musculaire abdominale (20%) et 2 sur le rachis
dorsal (13%) (Figure 8).
Abdominal 3
Lombaire
6
Dorsal 2
Cervical
3
Figure 8: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures au tronc en fonction de leur
localisation.
c. Le type de lésion
Les blessures musculo-tendineuses ont été les plus fréquentes (64% des blessures, n =
64) devant les lésions ostéo-articulaires (30%, n = 30) et les lésions cutanées (6%, n = 6).
Il n’y avait pas de lésion neuro-rachidienne (Figure 9). Cette classification permet
d’exploiter 99% des lésions observées.
Figure 9: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures en fonction du type de lésion.
Autres
Lésions cutanées et sous cutanées
Lésions neuro-rachidiennes
64
Lésions ostéo-articulaires
Lésions musculo-tendineuses
30
Type de lésions
25
Parmi les 64 blessures musculo-tendineuses, 32 étaient de type tendinite ou tendinose
(soit 50% des blessures musculo-tendineuses) et 22 correspondaient à des contractures
musculaires (soit 34%).
Parmi les lésions ostéo-articulaires, 13 étaient des conflits osseux ou des séquelles
osseuses (soit 43%) et 13 correspondaient à des entorses ou des séquelles d’entorse
(soit 43%) (Figure 10).
Figure 10: Badminton INSEP 2014/2016-Répartition du nombre de blessures en fonction des sous types de
lésion.
d. La sévérité des blessures
La sévérité des blessures n’a pu être évaluée en raison d’un manque de données dans
le recueil des données médicales rétrospectives.
35 30 25 20 15 10
32
22
13
13
Fracture de fatigue
Conflit osseux ou séquelle osseuse
Luxation ou subluxation
Entorse ou séquelle d'entorse
Atteinte méniscale ou labrum ou chondropathie
Contracture musculaire
Élongation ou déchirure musculaire
Rupture tendineuse ou musculaire
Tendinite ou tendinose
Bursite ou enthésopathie
Hématome ou contusion
Plaie ou ampoule
Commotion cérébrale
Atteinte de nerf périphérique
26
II. L’ÉTUDE PROSPECTIVE
1. Les caractéristiques de la population.
De décembre 2016 à décembre 2017, 20 joueurs sur 23 ont participé à l’étude dont 10
joueuses et 10 joueurs. Parmi les 3 joueurs exclus il y avait un joueur étranger et 2 joueurs
mineurs. Tous les joueurs ont été examinés lors d’une consultation spécifique. La moyenne
d’âge de cet échantillon est de 22,5 ± 2,46 ans tandis que le poids moyen est de 69 ±8,9
kg pour une taille moyenne de 1,75 ± 0,11 m et un IMC moyen de 22,5 ± 1,4 kg/m² (Tableau
IV).
Nombre
de joueurs
Age
année
Poids
kg
Taille
mètre
IMC
kg/m²
Femme 10 22,1 ± 2,73 62,4 ± 4,94 1,67 ± 0,05 22,5 ± 1,64
Homme 10 22,9 ± 2,23 75,6 ± 6,74 1,83 ± 0,09 22,5 ± 1,21
Moyenne
22,5 ± 2,46 69 ± 8,9 1,75 ± 0,11 22,5 ± 1,4
Tableau IV: Badminton INSEP 2016/2017 Caractéristiques anthropométriques moyennes des 20 joueurs.
Nous avons recensé 9 joueurs de simple et 11 joueurs de double.
Tous les joueurs ont au moins le baccalauréat et 35% des joueurs ont plus de 3 années
d’étude après le baccalauréat.
Les joueurs n’ont pas d’autre activité professionnelle et 25 % des badistes gagnent
moins de 500 euros par mois (Tableau V).
Salaire mensuel net
déclaré par joueur
Moins de
euros
500 De 500 à 1500
euros
De 1500 à
euros
2500 Plus de 2500
euros
Nombre de joueurs 5 6 6 3
Pourcentage 25% 30% 30% 15%
Tableau V: Badminton INSEP 2016/2017. Descriptif des salaires mensuels moyens des 20 joueurs.
Deux joueurs sont des fumeurs actifs : une joueuse fume 10 cigarettes par jour depuis
10 ans et un joueur fume 3 cigarettes par jour depuis 10 ans.
8 joueurs de l’échantillon prennent des compléments alimentaires quotidiens.
27
Tous les joueurs étaient inscrits en sport étude (en moyenne 4,4 ans ± 1,4) avant de
s’entraîner à l’INSEP. La moyenne d’ancienneté de la pratique du badminton est de 16,5
±3,2 années.
Trois joueurs n’avaient pas encore joué avec l’équipe de France de badminton. La
médiane du meilleur classement mondial de tous les joueurs classés est de 49 (Q1 : 36
et Q3 :98).
2. Le temps d’exposition
Le temps d’exposition au risque de blessure est de 10 210 heures de jeu réparties en 777
heures de matchs (1 168 matchs) et 9 433 heures d’entraînement. On dénombre 5 114
heures de jeu pour les femmes et 5 096 heures de jeu pour les hommes (Tableau VI). Les
9 joueurs de simple ont été exposés pendant 4 908 heures de jeu et les 11 joueurs de
double pendant 5 302 heures de jeu. 27,9% des matchs ont eu un temps de jeu estimé
(méthode d’estimation définie précédemment).
Femme Homme Total
Match (h) 391 386 777
Entraînement (h) 4 723 4 710 9 433
Simple (h) 2 057 2 851 4 908
Double (h) 3 057 2 245 5 302
Total (h) 5 114 5 096 10 210
Tableau VI: Badminton INSEP 2016/2017-Temps d’exposition en heures (h) au risque de blessure en fonction
du sexe et du type de jeu.
3. Les blessures
a. L’incidence de blessure
Nous avons recensé 43 blessures dont 8 se sont produites pendant la course à pied ou
des séances de musculation. Au total, 35 blessures apparues pendant la pratique du
badminton ont été observées dont 9 blessures (25,7%) lors des matchs et 26 blessures
lors des séances d’entraînement (74,3%). 90% des joueurs ont subi au moins une blessure
au cours de la saison.
28
L’incidence globale de blessure est de 3,4 blessures pour 1 000 Hdj (IC95% : 2,6 - 4,5)
(représentant 1,75 blessure par an et par joueur). Cinq blessures n’ayant pas d’étiologie
précise ont été considérées comme des blessures ayant eu lieu pendant l’entraînement
de badminton.
L’incidence de blessure est significativement plus élevée en match (11,6 blessures pour
1 000 Hdm (IC95% : 6,5 - 20,6) soit 9 blessures) qu’à l’entraînement (2,8 blessures pour
1 000 Hde (IC95% : 1,9 - 3,9) soit 26 blessures) car les intervalles de confiance respectifs
sont éloignés.
L’incidence des blessures chez les joueuses est de 3,3 blessures pour 1 000 Hdj (IC95%
: 2,4 - 5,2) et de 3,5 pour 1 000 Hdj (IC95% : 2,3 - 4,8) chez les joueurs.
L’incidence de blessure des joueurs de double a tendance à être plus élevée avec 4,1
blessures pour 1000 Hdj (IC95% : 2,8-6,0) contre 2,6 pour les joueurs de simple (IC95%
: 2,0-3,5) mais il n’y a pas de différence significative (p = 0,066) (Tableau VII).
Nombre
de
blessures
Heure
d'exposition (h)
Incidence des
blessures pour
1000 Hdj
IC 95%
p sur les
incidences
Femme 18 5 114 3,5 (2,4 - 5,2)
0,85 Homme 17 5 096 3,3 (2,3-4,8)
Match 9 777 11,6 (6,5 - 20,6) Différence
significative Entraînement 26 9 433 2,8 (1,9 - 3,9)
Joueur de
simple 13 4 908 2,6 (2,0 - 3,5)
0,066
Joueur de
double 22 5 302 4,1 (2,8 - 6,0)
Total 35 10 210 3,4 (2,6 - 4,5)
Tableau VII: Badminton INSEP 2016/2017-Temps d'exposition, nombre de blessures, incidences des blessures
pour 1000 heures de jeu (Hdj) avec intervalle de confiance (IC 95%) et calcul d'une différence significative entre
les incidences en fonction du sexe, du type de jeu et de la spécialité des joueurs (significatif si p <0,05).
b. La localisation des blessures
La majorité des blessures se situe aux membres inférieurs (54,3% soit 19 blessures).
Suivent après, les blessures aux membres supérieurs (37,1% soit 13 blessures) puis, les
blessures au niveau du tronc (8,6% soit 3 blessures) (Figure 11).
29
Figure 11: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction de la localisation.
Les blessures du membre inférieur
Elles sont localisées plus fréquemment sur le pied et les orteils (42,1% soit 8 blessures),
puis à la cuisse (26,3% soit 5) et enfin au genou (15,8% soit 3) (Figure 12). Les lésions du
pied et des orteils représentent 22,9% (8 blessures sur 35) de toutes les blessures.
Figure 12: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures aux membres inférieurs en fonction
de la localisation.
19
13
Tronc Membre supérieur Membre inférieur
Localisation de la blessure
Pied/Orteil Cheville Tendon d'Achille
Jambe Genou Cuisse Hanche/Aine
Localisation des blessures aux membres inférieurs
30
Parmi les 8 blessures du pied, il y a une rupture complète du long fléchisseur de l’hallux,
une enthésopathie de l’aponévrose plantaire, une entorse de Chopart, deux conflits
osseux avec l’os naviculaire, une lésion cutanée avec des ampoules plantaires, une
sésamoïdite et une talonnade.
Soixante-deux virgule cinq pour cent des pieds examinés au podoscope sont
pathologiques (pieds creux ou plats) et 87,5 % (soit 7 sur 8 blessures) des blessures du
pied se sont produites sur des pieds pathologiques mais aucun lien statistique n’a été
constaté entre une blessure du pied et le fait que le joueur ait un pied pathologique (p =
0,77) ; ni entre la forme du pied (grec, carré ou romain) et le risque de blessure au pied
avec 3 blessures pour les pieds égyptiens, 4 blessures pour les pieds grecs et 1 blessure
pour les pieds carrés (p = 0,21).
Les blessures du membre supérieur
Les blessures concernant les membres supérieurs sont localisées plus fréquemment sur
l’épaule (38,5% soit 5 blessures) puis à l’avant-bras (23,1% soit 3 blessures) (Figure 13).
Au total, les lésions sur l’épaule représentent 14,3% de toutes les blessures, ce qui fait de
l’épaule la 2e localisation la plus fréquente après les blessures du pied.
Figure 13: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures aux membres supérieurs en
fonction de la localisation. Il n’y a pas eu de blessures sur le coude.
Chez les joueurs de double, il y a 77% (soit 10 blessures sur 13) de blessures du membre
supérieur et 100% de blessures de l’épaule.
Pouce Main Poignet Avant-bras Bras Épaule
Localisation des blessures aux membres supérieurs
31
Les lésions du tronc et de la face
Seulement 3 lésions ont été recensées avec deux lombalgies aiguës et une désinsertion
myo-aponévrotique de grade 3 du grand droit. Les 2 joueurs qui ont présenté une
lombalgie avaient une attitude scoliotique. Il est à noter à l’examen clinique initial 6 joueurs
sur 20 avaient une attitude scoliotique et aucun ne présentait de scoliose.
c. Le type de lésion
Les types de blessures les plus fréquents sont par ordre décroissant les lésions musculo-
tendineuses (51,4% soit 18 blessures) puis, les lésions ostéo-articulaires (34,3% soit 12
blessures), les lésions cutanées (3 blessures) et enfin, les lésions neuro- rachidiennes (2
blessures) (Figure 14).
Figure 14: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction du type de lésion.
Parmi les lésions musculo-tendineuses, nous avons recueilli 7 lésions musculaires dont
une désinsertion myo-aponévrotique et 11 lésions tendineuses dont une rupture
tendineuse complète. 55% des lésions tendineuses (soit 6 sur 11 blessures) ont provoqué
une indisponibilité sportive.
Parmi les lésions ostéo-articulaires, nous avons comptabilisé 5 entorses et 5 conflits
osseux représentant respectivement 14,3% des blessures. Une fissure de fatigue de
l’humérus a été observée mais aucune luxation ni fracture (Figure 15).
18
12
Type de lésion
Lésions ostéo-articulaires Lésions musculo-tendineuses
Lésions cutanées et sous-cutanées Lésions neuro-rachidiennes
32
Figure 15: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction des sous types de
lésion.
Les 18 joueurs qui se sont blessés pendant l’étude sont droitiers et 62,9% de ces
blessures, soit 22 blessures, se sont produites sur le côté dominant.
Les blessures microtraumatiques (mT) sont plus fréquentes que les blessures
macrotraumatiques (MT) avec respectivement 22 blessures mT (62,9%) contre 13
blessures MT (37,1%).
d. La sévérité des blessures
La sévérité des blessures observées est variable : 11 blessures légères (représentant
31,4%), 5 blessures minimes (14,3%), 7 blessures moyennes (20%), 6 blessures
modérées (17,1%) et 6 blessures sévères (17,1%) (Figure 16). Parmi les 6 blessures
sévères observées, sont dénombrés : une entorse du genou, une dysplasie de hanche,
une fissure de fatigue de l’humérus, un syndrôme de l’os naviculaire, une talonnade et une
rupture complète du long fléchisseur de l’hallux.
Fracture de fatigue
Conflit osseux ou séquelle osseuse
Luxation ou subluxation
Entorse ou complication post entorse
Contracture musculaire
Élongation ou déchirure musculaire
Rupture tendineuse ou musculaire
Tendinite ou tendinose
Bursite ou enthésopathie
Hématome ou contusion
Plaie ou ampoule
Commotion cérébrale
Atteinte de nerf périphérique
33
Figure 16: Badminton INSEP 2016/2017-Répartition du nombre de blessures en fonction de la sévérité.
Les blessures sont classées selon la durée d’indisponibilité qu’elles engendrent (aucune à plusieurs jours
d’indisponibilité).
e. Les paramètres de jeu
Les blessures aux membres inférieurs
La fente est le déplacement le plus à risque de blessure du membre inférieur soit 6
blessures représentant 31,6 % des blessures du membre inférieur (Figure 17).
Figure 17: Photographie d'une fente avant droite chez un joueur de l'équipe de France de badminton.
Blessure légère 0-<1j
Blessure minime 1j-3j
Blessure moyenne 4j-7j
Blessure modérée 7j-28j
Blessure sévère >28j
11
Sévérité de la blessure
34
Les blessures aux membres supérieurs
Le smash est le geste le plus à risque de blessure du membre supérieur avec 6 blessures
soit 46,15% des blessures du membre supérieur.
Le temps d’apparition des blessures
Sur les 26 blessures étudiées1 lors d’entraînement ou de match, 12 blessures (soit 46,2
%) apparaissent en début, 8 (soit 30,8%) au milieu et 6 (soit 23%) à la fin.
Le type de match
Deux tiers des blessures (soit 6 blessures) pendant un match se sont produites pendant
un match de double.
La répartition mensuelle et par saison
Le mois d’août est le mois avec le plus de blessures avec 7 blessures représentant 20%
des blessures suivi par le mois de janvier avec 6 blessures représentant 17,1% des
blessures (Figure 18). Lors de la saison été, automne hiver et printemps, il y a
respectivement 31,4%, 28,6%, 28,6% et 11,4% des blessures.
Figure 18: Badminton INSEP 2016/2017-Pourcentage de blessures selon le mois de l’année.
1 9 blessures n’ont pu être analysées en raison d’absence de données sur leur temps d’apparition
Po
urc
en
tage
de
ble
ssu
res
35
La fatigue
Vingt-deux blessures (soit 62,9% des blessures) se sont produites dans un contexte de
fatigue déclarée par le joueur. La moyenne de la fatigue sur l’échelle de Borg modifiée est
de 5,8 ± 1,3. La raison la plus fréquente annoncée par les joueurs est une période
d’entraînements intensifs avec 81,8% suivis par les événements extra sportifs (13,6%) et
le décalage horaire (4,5%).
Les paramètres gynécologiques
Une seule sur 18 blessures chez les joueuses s’est produite pendant les menstruations. Il
n’y a pas de lien entre la période de menstruation et le risque de blessure.
f. Les blessures sur l’épaule
Les 5 blessures d’épaule se sont produites chez 4 joueurs de double. Les blessures se
répartissent en 4 tendinopathies avec ou sans bursites sous acromio-deltoïdiennes et un
conflit osseux de l’épaule.
Ainsi, à la fin de notre étude 85% des joueurs (17 sur 20 joueurs) avaient eu des omalgies
au cours de leur pratique du badminton. Quatre-vingt-deux pour cent d’entre eux (14 sur
17 joueurs) avaient consulté un médecin et suivi des séances de kinésithérapie.
g. Les particularités des amplitudes d’épaules
Lors de l’examen clinique initial des joueurs, nous avons constaté une limitation
significative de l’amplitude active de la rotation interne (RI) et de la rotation totale (RT) de
l’épaule dominante par rapport à l’épaule non dominante avec respectivement une valeur
de p égale à 0,033 et p égale à 0,037 (Tableau VIII). Aucun joueur ne présentait de
blessure à l’épaule. Nous avons eu un manque de données pour une joueuse.
36
Nombre de joueur Moyenne de l’amplitude en (°) p
ÉPAULE Dominante RE 19 99,47 ± 13,53 0,33
ÉPAULE non dominante RE 19 96,95 ± 11,61
ÉPAULE Dominante RI 19 57,95 ± 21,26 0,0033*
ÉPAULE non dominante RI 19 70,74 ± 16,05
ÉPAULE Dominante RT 19 157,42 ± 20,41 0,037*
ÉPAULE non dominante RT 19 167,68 ± 22,78
Tableau VIII: Badminton INSEP 2016/2017- Moyenne de l’amplitude active en degrés (°) des deux épaules en
position RE2 de la rotation interne (RI), rotation externe (RE) et de l’amplitude totale (RT) des joueurs.
Différence significative (p < 0,05) est indiquée par *.
Il n’y avait pas de différence significative entre les amplitudes d’épaule des joueurs et
des joueuses ni des joueurs de simple et de double (Tableau IX et X).
Femme Homme p
N M (°) N M (°)
ÉPAULE Dominante - RE 9 98,3 ± 16,8 10 100,5 ± 10,7 0,78
ÉPAULE Dominante - RI 9 65,6 ± 23,6 10 51,1 ± 17,2 0,133
ÉPAULE Dominante - RT 9 163,9 ± 19,8 10 151,6 ± 20,1 0,211
Tableau IX: Badminton INSEP 2016/2017- Comparaison des amplitudes d'épaules dominantes en fonction du
sexe en rotation interne(RI), en rotation externe (RE) et de l’amplitude totale (RT).
N signifie le nombre de joueur et M signifie la moyenne de l’amplitude en degrés (°).
37
Joueur de simple Joueur de double p
N M (°) N M (°)
ÉPAULE Dominante - RE 8 100 ± 7,6 11 99,1 ± 17,0 1
ÉPAULE Dominante - RI 8 61 ± 17,1 11 55,7 ± 24,4 0,442
ÉPAULE Dominante - RT 8 161 ± 14,2 11 154,8 ± 24,3 0,545
Tableau X: Badminton INSEP 2016/2017- Comparaison des amplitudes d'épaules dominantes en fonction de la
spécialité du joueur en rotation interne (RI), rotation externe (RE) et de l’amplitude totale (RT).
N signifie le nombre de joueur et m la moyenne de l'amplitude en degrés (°) avec son écart-type.
Nous avons comparé les amplitudes d’épaule dominante entre les joueurs s’étant blessés
à l’épaule pendant l’année soit 4 joueurs et les joueurs non blessés à l’épaule soit 15
joueurs. Nous n’avons pas trouvé de différence significative mais une tendance à avoir
une limitation de la RE chez les joueurs blessés avec une moyenne d’amplitude de 86,3 ±
18,9° contre 103 ± 9,8° pour les joueurs non blessés (p = 0,08) (Tableau XI).
Blessures d'épaule pendant l'année
Joueurs non blessés Joueurs blessés p
N M (°) N M (°)
ÉPAULE Dominante - RE 15 103 ± 9,8 4 86,3 ± 18,9 0,080
ÉPAULE Dominante - RI 15 57,7 ± 16,1 4 58,8 ± 38,8 0,81
ÉPAULE Dominante - RT 15 160,7 ± 16,9 4 145 ± 30 0,47
Tableau XI: Badminton INSEP 2016/2017-Comparaison des amplitudes d'épaule dominante des joueurs en
fonction de la présence d'une blessure d'épaule dans l'étude prospective en rotation interne (RI), rotation
externe (RE) et de l’amplitude totale (RT).
N signifie le nombre de joueur et m la moyenne de l’amplitude en degrés (°) avec son écart-type.
38
DISCUSSION
Cette étude prospective des blessures chez les badistes de l’INSEP a recensé 35
blessures ayant eu lieu entre décembre 2016 et décembre 2017. L’étude rétrospective a
quant à elle recueilli 101 blessures entre décembre 2014 et décembre 2016. Dans la
mesure où ces 2 études s’appuient sur des définitions de la blessure différentes, elles ne
sont pas rigoureusement comparables. En effet, l’étude rétrospective comptabilise les
blessures qu’elles aient entrainées ou non une limitation de la pratique, alors que notre
étude prospective prend en compte les blessures ayant eu une répercussion sur la
pratique du joueur. Ainsi, seule l’étude prospective sera comparée aux données
bibliographiques.
I. L’INCIDENCE DES BLESSURES
L’incidence des blessures au sein de l’INSEP est de 3,4 pour 1 000 heures de jeu (Hdj)
entre décembre 2016 à décembre 2017. Ceci représente 35 blessures pour 10 210 heures
d’exposition au badminton pour 20 joueurs. Nous avons une incidence des blessures en
match 4 fois plus élevée (11,6 pour 1 000 Hdm (IC95% : 6,5 - 20,6)) qu’à l’entraînement
(2,8 pour 1 000 Hde (IC95% : 1,9 - 3,9)). Il n’y a pas de différence significative de
l’incidence des blessures en fonction du sexe (3,3 blessures pour 1 000 Hdj chez la femme
contre 3,5 blessures pour 1 000 Hdj chez l’homme) ni en fonction de la spécialité du joueur
avec 4,1 blessures pour 1 000 Hdj (IC95% : 2,8-6,0) pour les joueurs de double contre 2,6
pour les joueurs de simple (IC95% : 2,0-3,5).
En 1987 Jørgensen (23) obtient 2,8 blessures pour 1 000 Hdj pour les joueurs élites
danois. En 2007, chez des badistes de haut niveau seniors de Hong Kong (25), l’incidence
des blessures est plus élevée avec 7,38 blessures pour 1 000 Hdj. En 2016 dans l’étude
de Myiake concernant les badistes japonais universitaires compétiteurs (27), l’incidence
des blessures est plus faible avec 2,64 blessures pour 1 000 Hdj ( Tableau XII). Ainsi nous
constatons une hétérogénéité des résultats d’incidence des blessures.
39
Étude
Population
étudiée
Temps de
l'étude
Définition de la
blessure
Incidence des
blessures pour
1 000 hdj
Jorgensen
1987 (23)
257 amateurs et
élites danois
Prospective
1983-1984
Limite la
pratique
2,8 pour les
joueurs élites
Weir 1996
[abstract]
(24)
266 adolescents
irlandais
12 mois
ND
7,1
Yung 2007
(25)
44 élites
adolescents
juniors et adultes
de Hong Kong
Rétrospective
12 mois
2003-2004
Toutes les
plaintes
physiques
7,38 pour les 19
seniors élites
Goh 2013
[abstract]
(26)
58 élites
adolescents
malaisiens
12 mois
2008-2009
Toutes les
plaintes
physiques
0,9
Miyake
2016
(27)
133 compétiteurs
adolescents à
universitaires
japonais
Prospective
12 mois
2012-2013
arrêt
2,64 pour les 57
joueurs
universitaires*
BadINSEP
2018
20 badistes élites
français
INSEP
Prospective
12 mois
2016-2017
Limite la
pratique
3,4
Tableau XII: Les études sur l'incidence des blessures dans le badminton avec les résultats de notre étude.
Hdj signifie heure de jeu. ND signifie Non Définie dans l'étude, φ signifie les plaintes psychiques. * chiffre
calculé avec les données de l’article.
Pour expliquer ces différences entre les études, nous avons émis plusieurs hypothèses :
La population étudiée n’est pas similaire entre les études (Tableau XII).
L’étude de Jorgensen est ancienne (publiée en 1987) (23) et nous avons observé
une augmentation de l’intensité de ce sport depuis le changement de scoring qui
pourrait expliquer l’augmentation des blessures dans notre étude.
Les études de Weir (24) et Goh (26) ont étudié une population adolescente alors
que nous avons exclu tous les mineurs.
40
Deux sous-groupes de l’étude de Miyake (27) et de Yung (25) concernent une
population comparable à notre étude prospective :
- un sous-groupe constitué de joueurs universitaires compétiteurs avec une
moyenne d’âge de 20,1 ans (étude de Miyake),
- un sous-groupe composé de joueurs séniors élites avec une moyenne
d’âge de 24,2 ans (étude de Yung).
La méthodologie utilisée est différente entre ces études (Tableau XII) :
L’incidence élevée des blessures dans l’étude de Yung (25) est
probablement due à :
- une estimation approximative des temps jeu car l’étude est
rétrospective,
- une définition de la blessure moins stricte car elle comptabilise
toutes les plaintes physiques sans tenir compte de la limitation de
la pratique.
Dans l’étude prospective de Miyake, nous constatons une plus faible
incidence des blessures car la définition de la blessure est une
impossibilité de pratiquer le badminton. Or nous avons observé que 50%
des tendinopathies et bursites n’empêchent pas la pratique du
badminton, mais limitent sa pratique. Il y a eu probablement une sous-
estimation des blessures ayant réellement limité la pratique du
badminton.
Dans notre étude prospective, la définition de la blessure est plus représentative de
la réelle perte de temps causée par une blessure. Néanmoins, l’incidence des
blessures est dans la moyenne des autres études.
II. LA LOCALISATION DES BLESSURES
La majorité des blessures se situe aux membres inférieurs (54,3%). Suivent après, les
blessures aux membres supérieurs (37,1%) puis, les blessures au niveau du tronc (8,6%).
41
1. Les blessures du membre inférieur
Les blessures aux membres inférieurs représentent également la localisation la plus
fréquente dans la littérature (Tableau XIII) (12,23,25,28,31–35).
Dans notre étude prospective, les pieds et les orteils sont la localisation la plus fréquente
avec 42,1% des blessures du membre inférieur.
Dans la littérature nous remarquons un intérêt particulier pour la prévention des
pathologies des pieds dans le badminton grâce à des études ciblant l’amortisseur des
chaussures (36,37).
2. Les blessures du membre supérieur
Une augmentation des blessures au membre supérieur a été constatée au cours du
temps (12) (Tableau XIII). Fieuzal avait observé en 1989 que les badistes français de
haut niveau avaient subi 17% des blessures aux membres supérieurs (32). Nous
observons une augmentation de ces blessures passant à 29% en 1994 (12) puis à 30 %
(25) et enfin dans notre étude prospective, nous avons eu 37,1% des blessures aux
membres supérieurs. Cette répartition n’est pas surprenante dans la mesure où la
pratique du badminton à haut niveau requiert une puissance de frappe de plus en plus
intense (13,15).
42
Étude Population
étudiée
Temps de
l'étude
Membre
inférieur(%)
Membre
supérieur(%)
Rachis/tête(%)
Hensley
1979 (28)
231
compétiteurs
Etats-Unis
Rétrospective
1976-1977
73
21
6
Jorgensen
1987 ª (23)
204 joueurs
compétiteurs
danois
Prospective
1983-1984
58
31
13
Krøner
1990*
(31)
Hôpital danois
service
d'orthopédie
12 mois
1986-1987
82,9
11,1
2,3
Fieuzal
1989 (32)
Equipe de
France sénior et
junior
ND
69
17
5
Fieuzal
1994 (12)
251 joueurs
élites sénior
Open de
France en
1993
43
29
20
Høy 1994*
(33)
Hôpital danois
12 mois
plus de blessures aux MI qu'aux MS
Fahlström
1998*
(34)
Service
d'urgence en
Suède
1990-1994
92,3% des blessures aux MI
Yung
2007 ª ᵇ
(25)
19 joueurs élites
Hong-Kong
Rétrospective
12 mois
2003-2004
43
30
28
Shariff
2009*
(35)
Clinique
nationale de
l’institut du sport
en Malaisie
Rétrospective
2,5 ans
2005-2007
63,1
18,1
16,6
BadINSEP
2018
20 joueurs élites
français
INSEP
Prospective
12 mois
54,3
37,1
8,6
Tableau XIII: Revue de la littérature étudiant les localisations des blessures dans le badminton.
ª : joueurs élites. ᵇ : blessures récurrentes non incluses. * : Étude se réalisant dans un centre hospitalier sans
suivi de joueur. ND : Non Définie. MI : Membres Inférieurs. MS : Membres Supérieurs.
43
III. LES TYPES DE BLESSURES
Dans notre étude prospective, nous avons constaté plus de blessures microtraumatiques
(22 blessures soit 62,9%) que de blessures macrotraumatiques (13 blessures soit 37,1%).
Les autres études épidémiologiques ont obtenu les mêmes résultats (jusqu’à 75,2% de
blessures microtraumatiques dans l’étude de Miyake) (23,24,27) (Tableau XIV).
Les lésions musculo-tendineuses sont les plus fréquentes avec 51,4% des blessures.
Parmi celles-ci, les tendinopathies et les bursites représentent 10 blessures (soit 28,6%
des blessures) dont seulement 50% ont provoqué une indisponibilité sportive.
Les blessures musculaires ne représentent que 20% des blessures et les entorses 14,3%.
Dans l’étude de suivi de badistes de Fieuzal (32) sur l’équipe de France en 1989, il y avait
plus d’entorses (64% des blessures) que de tendinopathies (8% des blessures) (Tableau
XIV). Cette différence peut être expliquée par les exercices de prévention aux chevilles,
aux genoux et aux épaules mis en place par les entraîneurs et l’équipe médicale depuis
plusieurs années.
Nous constatons également un fort taux d’entorse chez les joueurs qui consultent un
service hospitalier (probablement amateurs) (30,32) (Tableau XIV). Cette particularité peut
être due à une modification de la réception d’une fente selon le niveau du joueur. La fente
est également le déplacement le plus à risque de blessures dans notre étude (avec 31,6%
des blessures du membre inférieur). Ainsi, lors de la réception de la fente avant droite, le
joueur élite stabilise son pied dominant grâce à une cheville en éversion et en rotation
interne avec une pression plantaire importante en interne pour éviter les entorses en
éversion mais il augmente les blessures sur la partie interne du pied comme nous l’avons
retrouvé dans notre étude (Figure 19 et 20). Au contraire, le badiste amateur applique une
forte pression plantaire en externe avec une cheville neutre qui pourrait favoriser les
entorses de cheville (38). Seule la fente avant droite a été étudiée, or la fente avant gauche
est le déplacement qui provoque le plus de pression plantaire (39). Il faudrait donc
comparer les autres déplacements en comparant les badistes amateurs et élites afin
d’améliorer les connaissances en matière de prévention de blessure de cheville et de
pieds.
44
Étude Population
étudiée Temps de l’étude Type de blessure
Hensley, 1979
(28)
231 compétiteurs
Etats-Unis
Rétrospective
1976-1977
43,7% d’entorses ;
38,7% d’ampoules
Jorgensen 1987
(23)
257 amateurs et
élites danois
Prospective
1983-1984
75% de bmT ;
12 % de lésions musculaires ; 11%
d’entorses
Krøner 1990*
(31)
Hôpital danois
service
d’orthopédie
12 mois
1986-1987
58,5% d’atteintes articulaires et
ligamentaires
Fieuzal 1990
(32)
Équipe de France
sénior et junior ND
64% d’entorses ; 9% de contusions et
déchirures musculaires
Høy 1994*
(33) Hôpital danois 12 mois
56 % d’entorses ; 13% de ruptures du
tendon d’Achille
Weir 1996
(24)[abstract]
266 adolescents
irlandais 12 mois
Taux plus importants de bmT que de
bMT
Fahlström 1998*
(34)
Service d’urgence
en Suède
1990-1994
1,2 % des blessures aux urgences
34,6% de ruptures du tendon d’Achille ;
29% d’entorses et de fractures de
cheville
Yung 2007
(25)
44 élites
adolescents
juniors et adultes
de Hong Kong
Rétrospective
12 mois
2003-2004
74% de bmT
64% de lésions musculaires ;
14,4% d'entorses
Shariff 2009*
(35)
Clinique nationale
de l'institut du
sport en Malaisie
Rétrospective
2,5 ans
2005-2007
36% de bmT
30,9% d'entorses ; 26% de lésions
musculaires ; 4,9% de fractures
Goh 2013
(26)[abstract]
58 élites
adolescents
malaisiens
12 mois
2008-2009
64% de lésions musculaires et
d’entorses
Miyake 2016
(27)
133 compétiteurs
adolescents à
universitaires
japonais
Prospective
12 mois
2012-2013
75,2% de bmT
BadINSEP
2018
20 joueurs élites
français
INSEP
Prospective
12 mois
2016-2017
62,9% de bmT
31,4% de tendinopathies ; 20% de
lésions musculaires ; 14,3% d’entorses
Tableau XIV: Revue de la littérature sur les différents types de blessure dans le badminton.
ND : Non définie. * : Étude se réalisant dans un centre hospitalier sans suivi de joueur. bmT : blessures
microtraumatiques ; bMT : blessures macrotraumatiques.
45
Figure 19: Moyenne des amplitudes de la cheville droite lors de la réception de la fente avant droite chez les
badistes élites et amateurs. A : résultat de l’éversion-inversion. B : résultat de la rotation interne-externe.
p < 0,05 est indiquée par * (38).
Figure 20: Pic de pression plantaire du pied droit (divisé en 8 zones) lors de la réception de la fente avant- droite
chez les badistes élites et amateurs. ArPM : arrière-pied médial ; AvPL : avant-pied latéral ; MPM : médio-pied
médial ; MPL : médio-pied latéral ; AvPM : avant-pied médial ; AvPL : avant-pied latéral ; H : hallux ; AO : autres
orteils. p < 0,05 est indiquée par * (38).
A B
46
IV. LA SÉVÉRITÉ DES BLESSURES
Dans la littérature sur le badminton, nous avons observé deux définitions de la sévérité
des blessures (Tableau XV) :
la classification AIS (The Abbreviated Injury Scale de 1971) utilisée dans les
études les plus anciennes. Ces études ont été réalisées en service hospitalier
accueillant une population de joueurs amateurs, ce qui n’est pas le cas dans
notre étude (31,33,34),
la classification créée par le consensus UEFA pour le football (19). Cette
classification a été utilisée dans l’étude de Miyake (27), dans l’étude de Shariff
(35) et dans notre étude prospective.
Miyake a recueilli 83,8% de blessures légères (indisponibilité sportive de moins de 24
heures) et 1,9% de blessures sévères (indisponibilité sportive de plus de 28 jours). Dans
notre étude nous avons observé 31,4% de blessures légères et 17,1% de blessures
sévères. Les explications possibles à cette différence de résultats sont les suivantes :
définition de la blessure : arrêt de la pratique dans un cas et limitation de
la pratique dans l’autre cas,
population visée différente: compétiteurs universitaires dans un cas et
joueurs de haut niveau international dans l’autre cas. Les joueurs de haut
niveau continuent à pratiquer malgré leur blessure jusqu’à une
indisponibilité conséquente.
Dans notre étude, les blessures sévères sont principalement localisées aux membres
inférieurs avec 83% des blessures (soit 5 blessures) et 50% concernent les pieds (soit 3
blessures). Ce résultat peut s’interpréter par le fait que les badistes blessés au membre
supérieur continuent la pratique du badminton en limitant les gestes au-dessus de la tête
et les smashs. Il y a donc une sous-estimation de la sévérité des blessures du membre
supérieur.
47
Étude
Population
étudiée
Temps de l'étude
Sévérité
Krøner 1990 *
(31)
Hôpital danois
service
d'orthopédie
12 mois
1986
AIS : mineure = 62,2% ; 6,8%
des blessés sont hospitalisés
Høy 1994 *
(33)
Hôpital danois
12 mois
AIS : mineure = 17%
moyenne = 56% sévère = 27%
Fahlström 1998 *
(34)
Service
d'urgence en
Suède
1990-1994
AIS : mineur = 51,3%
modérée = 48,7%
Shariff 2009
(35)
Clinique
nationale de
l'institut du sport
en Malaisie
Rétrospective
2,5 ans
2005-2007
ª Minime + moyenne = 91,5%
modérée = 1,5% sévère = 7%
Miyake 2016
(27)
133 compétiteurs
adolescents à
universitaires
japonais
Prospective
12 mois
2012-2013
ª Légère = 83,8%
minime = 4,1% moyenne = 3,4%
modérée = 6,8% sévère = 1,9%
BadINSEP 2018
INSEP
20 joueurs élites
Prospective
12 mois
2016-2017
ª Légère= 31,4%
minime = 14,3% moyenne = 20%
modérée = 17,1% sévère = 17,1%
Tableau XV : Revue de la littérature sur la sévérité des blessures dans le badminton.
* : Étude se réalisant à l’hôpital. AIS : classification de la sévérité des traumatismes de 1971. ª Classification
de la sévérité des blessures utilisée par l’UEFA (19).
V. LES PARAMÈTRES DE JEU
Le temps d’apparition des blessures
Dans notre étude prospective, 46,2% des blessures se produisent en début de match ou
d’entraînement. Il est probable qu’un échauffement plus intense pourrait permettre une
diminution des blessures. Dans la littérature, nous n’avons pas retrouvé d’étude étudiant
ce paramètre.
48
La répartition mensuelle et par saison
Août et janvier sont les mois comptabilisant le plus de blessures. Ils représentent à eux
deux 37,1 % des blessures. Après discussion avec les entraîneurs, cette recrudescence
des blessures pourrait s’expliquer par une période de congés précédant ces mois.
Nous n’avons pas retrouvé d’études spécifiques s’intéressant à la répartition temporelle
des blessures. Cependant, 2 études recueillant les consultations à l’hôpital font état d’une
recrudescence de traumatismes liés à la pratique du badminton en début de saison et
après les congés de Noël (31) c’est-à-dire pendant l’hiver (34).
La fatigue
La sensation de fatigue par le joueur est présente dans 62,9% des blessures (soit 22
blessures) avec une moyenne de 5,8 ± 1,3 (échelle de Borg modifiée). La cause de cette
fatigue est la période d’entraînements intensifs dans 81,8% des cas. Aucune étude dans
la littérature du badminton n’a étudié la fatigue comme facteur de risque de blessure.
VI. LES BLESSURES DU MEMBRE SUPÉRIEUR CHEZ LE BADISTE ÉLITE
Nous avons noté précédemment une augmentation des blessures du membre supérieur
au cours du temps et une probable sous-estimation de leur sévérité. Nous allons donc
comparer et compléter notre étude avec des données médicales bibliographiques.
1. Les omalgies dans le badminton de haut niveau
Selon Fahlström (40), 52 % des 188 joueurs élites internationaux interrogés ont déjà eu
ou ont des omalgies du membre dominant. Soixante-treize pour cent des joueurs qui
avaient des antécédents d’omalgie ont dû modifier leur entraînement. Dans notre étude,
85% des joueurs (17 sur 20) ont déjà eu des omalgies dont 82% (14 sur 17) ont consulté
un médecin et ont suivi de la kinésithérapie.
2. La modification des amplitudes de l’épaule
Les badistes élites adolescents danois ont une limitation significative en passif de la
rotation interne (RI) et de l’amplitude totale (RT) de l’épaule dominante par rapport au côté
controlatéral (41). Dans notre étude, nous avons retrouvé une limitation significative
49
active en RE2 de la RI et de la RT de l’épaule dominante par rapport à l’épaule non
dominante.
Dans le baseball, le tennis, le tennis de table et le volley-ball, les joueurs ont également
une limitation des amplitudes de la RI mais il y a des résultats contradictoires pour la RE
et la RT (42–46). Plus l’âge des joueurs est élevé, plus la limitation de la RI est importante
(47). On explique l’atteinte de l’amplitude de l’épaule par un épaississement postérieur de
la capsule suite à des dépôts de fibroblastes lors des déchirures chroniques de la capsule,
une rétrotorsion de l’humérus, une rétroversion de la glène humérale ( Figure 21) et une
atteinte des tissus mous entourant cette articulation entrainant une translation antérieure
de la tête humérale (48,49).
Figure 21: IRM de l'épaule en coupe axiale en séquence T2 d’un joueur de base-ball compétiteur (pitcher).
Épaississement de la capsule postéro-inférieure (flèche blanche) et rétroversion de la glène (flèche noire) (48).
Lors d’un smatch au badminton, le joueur expérimenté augmente les amplitudes
articulaires de plusieurs articulations par rapport au novice avec une rotation augmentée
de 100% pour la RI-RE de son épaule dominante, de 30% pour la flexion-extension du
coude, de 170% pour la flexion-extension du poignet (11). Le joueur de haut niveau
augmente l’amplitude des articulations aux extrêmes afin de produire un smash de plus
en plus fort et ceci pourrait entraîner plus de blessures.
3. L’activation des muscles du membre supérieur lors d’un smash
Dans notre étude, le smash est le geste le plus risque avec 46,2% des blessures du
membre supérieur et 60% des blessures d’épaule. Dans la littérature seulement 3 études
ont réalisé un EMG pour étudier l’activation des muscles de l’épaule lors d’un smash
(Figure 22) :
50
le biceps est activé dès la phase de préparation et au moment de l’impact,
le triceps s’active avant l’impact et a un rôle important dans la phase
d’accélération,
le grand pectoral est actif seulement pendant la phase préparatoire,
l’extenseur radial du carpe est actif dès la phase préparatoire et lors de
l’impact,
le fléchisseur ulnaire du carpe est actif avant l’impact (50–52).
Il a été constaté que le joueur élite avait une plus forte activation des muscles de l’avant-
bras lors d’un smash que le joueur novice (51) ce qui pourrait expliquer une augmentation
des blessures de l’avant-bras comme les épicondylites au nombre de 3 dans notre étude.
Figure 22: EMG d'un smash au badminton (de moins 300 ms à plus 100 ms de la frappe du volant)
(50).
Malheureusement, nous n’avons pas retrouvé d’études ayant analysé l’EMG des muscles
rotateurs externes de l’épaule en phase de décélération qui devraient avoir un rôle majeur
dans cette phase.
51
4. La force des muscles rotateurs de l’épaule
Deux études ont observé la force de l’épaule en rotation interne et externe avec un
dynamomètre manuel. Plus le joueur est de niveau élite, plus on constate une
augmentation de la force des rotateurs internes (Ri) par rapport à la force des rotateurs
externes (Re) de l’épaule dominante et par rapport à la force des Ri de l’épaule non
dominante (53). Dans l’étude de Couppé, seules les joueuses élites adolescentes
présentent cette différence (41).
Une seule étude a étudié la force de l’épaule mesurée avec un dynamomètre isocinétique
chez les badistes compétiteurs (54). Ainsi, lors de la phase d’armé du bras en rotation
externe à vitesse lente, la force des Ri en excentrique de l’épaule dominante est
significativement plus forte que celle de l’épaule controlatérale (p < 0,001), et le ratio force
des Ri en excentrique sur force des Re en concentrique sur l’épaule dominante est
significativement plus important que sur l’autre épaule (p = 0,001). Il n’y pas de différence
entre les rotateurs externes des deux épaules.
Lors de la phase de décélération en rotation interne à vitesse lente, la force concentrique
des Ri de l’épaule dominante est significativement plus forte que celle de l’épaule
controlatérale (p < 0,001). Le ratio force des Re en excentrique sur force des Ri en
concentrique est quant à lui significativement plus bas dans l’épaule dominante (p =
0,003). Ainsi, lors de la phase de décélération il y a un déséquilibre entre les muscles
rotateurs de l’épaule plus important du coté dominant au détriment des Re qui ont un rôle
primordial dans cette phase pour ralentir le mouvement.
Il a été démontré qu’un déséquilibre trop important de la force des muscles rotateurs de
l’épaule est un facteur de risque de blessure dans le tennis, le base-ball, le hand-ball et le
volley-ball (47,55–57). Mais il n’existe pas d’étude dans le badminton ayant traité du lien
entre le déséquilibre de la force des rotateurs et le risque de blessure de l’épaule. De plus,
il convient de noter que le test de mesure de la force des rotateurs de l’épaule à la vitesse
d’un smash (c’est-à-dire à vitesse rapide sur un test dynamomètre d’isocinétisme) risque
de provoquer une blessure.
52
5. Les conséquences et les traitements des anomalies d’amplitudes de l’épaule
Dans notre étude, nous avons une diminution de la rotation externe de l’épaule dominante
des joueurs blessés par rapport aux joueurs non blessés, mais sans différence significative
(p = 0,08). Une diminution de plus de 5° en rotation externe et de 5° d’amplitude totale de
l’épaule dominante par rapport à l’épaule non dominante sont des facteurs de risque de
blessures de l’épaule chez les lanceurs (pitchers) professionnels (42,58,59). Une des
étiologies pouvant limiter la rotation externe des lanceurs (pitchers) pourrait être une faible
rétrotorsion de l’humérus qui augmenterait de 30% le risque de blessure de l’épaule (60).
Le déficit de la rotation interne de plus de 18- 20° (= GIRD) sans atteinte de l’amplitude
totale de l’épaule par rapport à l’épaule controlatérale n’est pas pathologique (59,61). Donc
la diminution de l’amplitude de la rotation interne pourrait être une adaptation
physiologique au sport de lancer.
De multiples programmes d’étirement ont été développés dans le sport de lancer afin de
corriger le déficit d’amplitude d’épaule (42,62,63) en améliorant la rétraction de la capsule
postérieure (61) comme le cross body stretch (Figure 23) qui permet d’augmenter
l’adduction de l’épaule ou le sleeper stretch (Figure 24), qui est le plus efficace selon
certains auteurs. Il consiste à augmenter l’amplitude de la rotation interne en étant allongé
sur le côté de l’épaule limitée avec une épaule en abduction et à appliquer une rotation
interne en passif avec le bras controlatéral (59,64,65). Cependant, il n’est pas démontré
que l’utilisation de ses exercices diminue le risque de blessures d’épaules.
La rééducation des blessures d’épaules consiste à améliorer les amplitudes de l’épaule
(66) puis à aider au renforcement musculaire initialement excentrique puis concentrique.
Celle-ci s’opère principalement sur les rotateurs externes, la force des rotateurs externes
en concentrique devrait être égale à au moins 65 % de la force des rotateurs internes en
concentrique, à vitesse lente sur les tests avec dynamomètre isocinétique (46,64).
53
Figure 23: Cross body stretch en position allongée avec stabilisation de la scapula par le kinésithérapeute (59).
Figure 24: Alternative à la technique d'étirement : le sleeper stretch (59).
Il est donc primordial de réaliser d’autres études sur le badminton avec des mesures de
l’amplitude de l’épaule, des mesures de la force des rotateurs internes et externes grâce
à un dynamomètre isocinétique. De plus, un suivi des joueurs qui ont un déséquilibre en
amplitude ou en force est nécessaire pour évaluer le risque de blessure.
VII. LA COMPARAISON PAR RAPPORT AUX AUTRES SPORTS.
Parmi les études épidémiologiques sur les blessures liées à la pratique du tennis (68,69)
seule l’étude de Winge en 1989 (70) répond partiellement aux critères définis des
blessures utilisés dans notre étude. Il a étudié 89 joueurs élites sur une étude prospective
de 6 mois. Il a retrouvé 2,3 blessures pour 1 000 heures de jeu. Il y avait 45,7 % des
blessures sur le membre supérieur. Toutes les autres études ont utilisé comme définition
de la blessure celle du consensus de tennis de Pluim (71–73).
Nous n’avons pas retrouvé de calcul de l’incidence des blessures pour le tennis de table
et le squash.
54
CONCLUSION
Cette étude prospective a permis de calculer pour la première fois l’incidence des
blessures sur les performances d’une équipe nationale de badminton au sein de l’INSEP
(3,4 blessures pour 1 000 heures de jeu et 11,6 blessures pour 1 000 heures de match).
Le protocole mis en place auprès d’un échantillon de 20 joueurs pendant une période de
12 mois a permis de mettre en évidence que les lésions tendineuses et musculaires sont
les plus fréquentes. Les blessures concernent principalement les pieds mais sont en
augmentation sur les membres supérieurs (37,1% des blessures dans notre étude) par
rapport aux études antérieures, notamment sur les épaules. Le smash et la fente sont
respectivement le geste et le déplacement les plus à risque de blessure même s‘ils sont
réalisés de manières très variées selon le niveau de jeu du joueur.
Le badminton est un sport de raquette intense sur le plan cardio respiratoire avec des
risques de blessures sur les pieds et les épaules.
Les blessures de pied sont les plus importantes chez les badistes de haut niveau
car il y a une modification de la réception de la fente pour éviter les entorses de
cheville qui sont au contraire plus présentes chez les badistes amateurs. Il est
nécessaire de mettre en place des exercices de prévention des entorses de
cheville chez les badistes loisirs et il faut surveiller les pieds des joueurs de haut
niveau.
La limitation de la rotation externe et un déséquilibre des muscles rotateurs de
l’épaule sont à risque de blessure. Il faudrait instaurer des exercices d’étirement
des épaules et un renforcement des rotateurs externes en excentrique dans les
entraînements des badistes.
Il paraît important de poursuivre les études épidémiologiques avec une méthodologie
identique à la nôtre pour pourvoir les comparer au sein des équipes de haut niveau national
ou international, et également les élargir à tous les niveaux et catégories d’âge, notamment
en France. En plus de l’étude de l’incidence des blessures et des lésions les plus
fréquentes ou les plus graves, une caractérisation des facteurs de risque nécessiterait
d’être menée notamment en ce qui concerne les blessures d’épaules qui sont en
progression.
55
Au-delà des enjeux associés à la pratique de ce sport en compétition, notamment dans le
cadre des jeux olympiques, il paraît important de continuer à étudier les impacts médico-
sociaux de cette discipline qui reste avant tout un loisir pour de nombreux joueurs qui ne
bénéficient ni du statut, ni du suivi, ni des infrastructures d’une pratique professionnelle.
56
BIBLIOGRAPHIE
1. Guillain J. Histoire du badminton, du jeu de volant au sport olympique. Publibook.
2002.
2. Phomsoupha M, Laffaye G. The Science of Badminton: Game Characteristics,
Anthropometry, Physiology, Visual Fitness and Biomechanics. Sport Med.
2015;45(4):473–95.
3. Dolé D. Technique de badminton.
4. FFBad. Règles officielles du badminton. 2016. p. 1–35.
5. Fédération Française De Badminton | BaD au Féminin [Internet]. [cited 2018 Jan
31]. Available from: http://www.ffbad.org/competitions/internationales/seniors/
6. Backx FJG, Erich WBM, Kemper ABA, Verbeek ALM. Sports injuries in school-
aged children: An epidemiologic study. Am J Sports Med. 1989;17(2):234–40.
7. FFBad. Présentation FFBaD. 2012.
8. Leung E. Poul-Erik Hoyer Wins BWF Presidential Election [Internet]. Badminton
World Federation. 2013. Available from:
http://bwfbadminton.org/news_item.aspx?id=73896
9. Play [Internet]. [cited 2018 Jan 30]. Available from: http://bwfbadminton.com/play/
10. Badminton en France — Wikipédia [Internet]. Available from:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Badminton_en_France
11. Zhang Z, Li S, Wan B, Visentin P, Jiang Q, Dyck M, et al. The Influence of X-
Factor (Trunk Rotation) and Experience on the Quality of the Badminton Forehand
Smash. J Hum Kinet. 2016;53(1):9–22.
12. Fieuzal P, Ragonneau G, Zavaroni J. Les nouveaus aspects de la traumatologie
du badminton. In: Science et Sports. Elsevier. 1994. p. 59–60.
13. Badminton [Internet]. Available from: https://fr.wikipedia.org/wiki/Badminton
14. Phomsoupha M. Déterminants biomécanique, physiologique et modélisation
physique de la performance en badminton. 2016;
15. Laffaye G, Phomsoupha M, Dor F. Changes in the Game Characteristics of a
Badminton Match : A Longitudinal Study through the Olympic Game Finals
Analysis in Men ’ s Singles. 2015;1992(January):584–90.
16. Faude O, Meyer T, Rosenberger F, Fries M, Huber G, Kindermann W.
Physiological characteristics of badminton match play. 2007;479–85.
17. Fernandez-Fernandez J, Kiner V, Ferrauti A. The Physiological Demands of Hitting
And Running in Tennis on Different Surfaces. J strength nad Cond Assoc.
57
2010;24(12):3255–64.
18. Kilit B, Şenel Ö, Arslan E, Can S. Physiological responses and match
characteristics in professional tennis players during a one-hour simulated tennis
match. J Hum Kinet. 2016;50(2):83–92.
19. Hägglund M, Waldén M, Ekstrand J. UEFA injury study - An injury audit of
European Championships 2006 to 2008. Br J Sports Med. 2009;43(7):483–9.
20. Pluim BM, Fuller CW, Batt ME, Chase L, Hainline B, Miller S, et al. Consensus
statement on epidemiological studies of medical conditions in tennis, April 2009. Br
J Sports Med. 2009;43(12):893–7.
21. Fuller CW, Molloy MG, Bagate C, Bahr R, Brooks JHM, Donson H, et al.
Consensus statement on injury definitions and data collection procedures for
studies of injuries in rugby union. Clin Sports Med. 2006;16(September):1–14.
22. Dick R, Agel J, Marshall SW. National Collegiate Athletic Association Injury.
Surveillance System Commentaries : Introduction and Methods. J Athl Train.
2007;42(2):173–82.
23. Jorgensen U, Winge S. Epidemiology of badminton injuries. Int J Sports Med.
1987;8(6):379–82.
24. Weir MA, Watson AW. A twelve month study of sports injuries in one Irish school.
Ir J Med Sci. 1996;165(3):165–9.
25. Yung PSH, Chan RHK, Wong FCY, Cheuk PWL, Fong DTP. Epidemiology of
injuries in Hong Kong elite badminton athletes. Res Sport Med. 2007;15(2):133–
46.
26. Goh SL, Mokhtar AH, Mohamad Ali MR. Badminton injuries in youth competitive
players. J Sports Med Phys Fitness. 2013 Feb;53(1):65–70.
27. Miyake E, Yatsunami M, Kurabayashi J, Teruya K, Sekine Y, Endo T, et al. A
prospective epidemiological study of injuries in Japanese national tournament-level
badminton players from junior high school to university. Asian J Sports Med.
2016;7(1):5–10.
28. Hensley LD, Paup DC, Education P, Kinetics H, Studies L. Georgia, Athens,
Georgia 30602, U.S.A. 1979;156–60.
29. Van Mechelen, W., Hlobil, H., Kemper H. Incidence, severity, aetiology and
prevention of sports injuries. A review of concepts. Sport Med. 1992;14(2):88–92.
30. Soligard T, Steffen K, Palmer D, Alonso JM, Bahr R, Lopes AD, et al. Sports injury
and illness incidence in the Rio de Janeiro 2016 Olympic Summer Games: A
prospective study of 11274 athletes from 207 countries. Br J Sports Med.
58
2017;51(17):1265–71.
31. Krøner K, Schmidt SA, Nielsen AB, Yde J, Jakobsen BW, Møller-Madsen B, et al.
Badminton injuries. Br J Sports Med. 1990;24(3):169–72.
32. P. Fieuzal. Badminton: le volant sans limitation de vitesse. Quelle traumatologie
pour le nouveau sport olympique ? 1990.
33. Høy K, Lindblad BE, Terkelsen CJ, Helleland HE, Terkelsen CJ. Badminton
injuries - a prospective epidemiological and socioeconomic study. Br J Sports Med.
1994;28(4):276–9.
34. Fahlström M, Björnstig U, Lorentzon R. Acut badminton injuries. Scand J Med Sci
Sports. 1998;8(3):145–8.
35. Shariff AH, George J, Ramlan AA. Musculoskeletal injuries among Malaysian
badminton players. Singapore Med J. 2009;50(11):1095–7.
36. Lam WK, Ryue J, Lee KK, Park SK, Cheung JTM, Ryu J. Does shoe heel design
influence ground reaction forces and knee moments during maximum lunges in
elite and intermediate badminton players? PLoS One. 2017;12(3):1–13.
37. Park SK, Lam WK, Yoon S, Lee KK, Ryu J. Effects of forefoot bending stiffness of
badminton shoes on agility, comfort perception and lower leg kinematics during
typical badminton movements. Sport Biomech. 2017;16(3):374–86.
38. Mei Q, Gu Y, Fu F, Fernandez J. A biomechanical investigation of right-forward
lunging step among badminton players. J Sports Sci. 2017;35(5):457–62.
39. Hong Y, Wang SJ, Lam WK, Cheung JTM. Kinetics of badminton lunges in four
directions. J Appl Biomech. 2014;30(1):113–8.
40. Fahlström M, Yeap JS, Alfredson H, Söderman K. Shoulder pain - A common
problem in world-class badminton players. Scand J Med Sci Sport.
2006;16(3):168–73.
41. Couppé C, Thorborg K, Hansen M, Fahlström M, Bjordal JM, Nielsen D, et al.
Shoulder rotational profiles in young healthy elite female and male badminton
players. Scand J Med Sci Sport. 2014;24(1):122–8.
42. Wilk KE, MacRina LC, Fleisig GS, Porterfield R, Simpson CD, Harker P, et al.
Correlation of glenohumeral internal rotation deficit and total rotational motion to
shoulder injuries in professional baseball pitchers. Am J Sports Med.
2011;39(2):329–35.
43. Kibler W Ben, Chandler TJ, Livingston BP, Roetert EP. Shoulder Range of Motion
in Elite Tennis Players. Am J Sports Med. 1996;24(3):279–85.
44. Kamonseki DH, Cedin L, Habechian FAP, Piccolomo GF, Camargo PR.
59
Glenohumeral internal rotation deficit in table tennis players. J Sports Sci.
2017;0(0):1–5.
45. Ellenbecker TS, Roetert EP, Bailie DS, Davies GJ, Brown SW. Glenohumeral joint
total rotation range of motion in elite tennis players and baseball pitchers. Med Sci
Sports Exerc. 2002;34(12):2052–6.
46. Wang HK, Macfarlane A, Cochrane T. Isokinetic performance and shoulder
mobility in elite volleyball athletes from the United Kingdom. Br J Sports Med.
2000;34(1):39–43.
47. Gillet B, Begon M, Diger M, Berger-Vachon C, Rogowski I. Shoulder range of
motion and strength in young competitive tennis players with and without history of
shoulder problems. Physical Therapy in Sport. 2018;
48. Lin DJ, Wong TT, Kazam JK. Shoulder Injuries in the Overhead-Throwing Athlete:
Epidemiology, Mechanisms of Injury, and Imaging Findings. rsna. 2018;286(2).
49. Wilk KE, Meister K, Andrews JR. Current Concepts Current Concepts in the
Rehabilitation of the Overhead Throwing Athlete. 2002;30(1):136–51.
50. Tsai C-L, Yang C-C, Lin M-S, Huang K-S, Shaw-Shiun C. The surface EMG
activity of the upper limb muscles of badminton forehand and backhand smashes.
2006;(July):3–6.
51. Sakurai S, Ohtsuki T. Muscle activity and accuracy of performance of the smash
stroke in badminton with reference to skill and practice. J Sports Sci.
2000;18(11):901–14.
52. Tsai C-L, Yang C-C, Lin M-S, Huang K-S. The surface EMG activity analysis
between badminton smash and jump smash. Isbs. 2005;483–6.
53. Denet C. L’influence de la pratique du Badminton sur le ratio des rotateurs de
l’épaule. 2014.
54. Gabriel Y., Patrick C. A study of antagonist/agonist isokinetic work ratios of
shoulder rotators in men who play badminton. J Orthop Sports Phys Ther.
2002;32(8):399–404.
55. Byram IR, Bushnell BD, Dugger K, Charron K, Harrell FE, Noonan TJ. Preseason
shoulder strength measurements in professional baseball pitchers: Identifying
players at risk for injury. Am J Sports Med. 2010;38(7):1375–82.
56. Edouard P, Calmels P. Shoulder Strength Imbalances as Injury Risk in Handball.
Int J Sports Med. 2013;57(January 2016):654–60.
57. H-K, Wang; Cochrane T. Mobility impairment, muscle imbalance, muscle
weakness, scapular asymmetry and shoulder injury in elite volleyball athletes.
60
Journal of Sports Medicine and Physical Fitness; 2001.
58. Wilk KE, Macrina LC, Fleisig GS, Aune KT, Porterfield RA, Harker P, et al. Deficits
in Glenohumeral Passive Range of Motion Increase Risk of Shoulder Injury in
Professional Baseball Pitchers. Am J Sports Med. 2015;43(10):2379–85.
59. Manske R. Glenohumeral motion deficits : friend or foe? Int J Sports Phys Ther.
2013;(5):537–53.
60. Polster JM, Bullen J, Obuchowski NA, Bryan JA, Soloff L, Schickendantz MS.
Relationship between humeral torsion and injury in professional baseball pitchers.
Am J Sports Med. 2013;41(9):2015–21.
61. Cools AM, Johansson FR, Borms D, Maenhout A. Prevention of shoulder injuries
in overhead athletes: A science-based approach. Brazilian J Phys Ther.
2015;19(5):331–9.
62. Ellenbecker TS, Cools A. Rehabilitation of shoulder impingement syndrome and
rotator cuff injuries: An evidence-based review. Br J Sports Med. 2010;44(5):319–
27.
63. McClure P, Balaicuis J, Heiland D, Broersma ME, Thorndike CK, Wood A. A
Randomized Controlled Comparison of Stretching Procedures for Posterior
Shoulder Tightness. J Orthop Sport Phys Ther. 2007;37(3):108–14.
64. Laudner KG, Sipes RC, Wilson JT. The acute effects of sleeper stretches on
shoulder range of motion. J Athl Train. 2008;43(4):359–63.
65. Lintner D, Mayol M, Uzodinma O, Jones R, Labossiere D. Glenohumeral internal
rotation deficits in professional pitchers enrolled in an internal rotation stretching
program. Am J Sports Med. 2007;35(4):617–21.
66. Manske RC, Meschke M, Porter A, Smith B, Reiman M. A randomized controlled
single-blinded comparison of stretching versus stretching and joint mobilization for
posterior shoulder tightness measured by internal rotation motion loss. Sports
Health. 2010;2(2):94–100.
67. Wilk KE, Andrews JR, Arrigo CA, Keirns MA, Erber DJ. The strength
characteristics of internal and external rotator muscles in professional baseball
pitchers. Am J Sports Med. 1993;21(1):61–6.
68. Pluim BM, Staal JB, Windler GE, Jayanthi N. Tennis injuries: Occurrence,
aetiology, and prevention. Br J Sports Med. 2006;40(5):415–23.
69. Fu MC, Ellenbecker TS, Renstrom PA, Windler GS, Dines DM. Epidemiology of
injuries in tennis players. 2018;(Table 1):7–11.
70. Winge S, Jorgensen U, Lassen Nielsen A. Epidemiology of injuries in Danish
61
championship tennis. Int J Sports Med. 1989;10(5):368–71.
71. Gescheit DT, Cormack SJ, Duffield R, Kovalchik S, Wood TO, Omizzolo M, et al.
Injury epidemiology of tennis players at the 2011-2016 Australian Open Grand
Slam. Br J Sports Med. 2017;51(17):1289–94.
72. Maquirriain J, Baglione R. Epidemiology of tennis injuries : An eight-year review of
Davis Cup retirements. Eur J Sport Sci. 2016;0(0):1–5.
73. Pluim BM, Loeffen FGJ, Clarsen B, Bahr R, Verhagen EALM. A one-season
prospective study of injuries and illness in elite junior tennis. Scand J Med Sci
Sport. 2016;26(5):564–71.
62
ANNEXES
Annexe 1 : fiche médicale individuelle
FICHE MÉDICALE INDIVIDUELLE
1- Date : / /
2- Nom :
3- Prénom :
4- Adresse :
5- Adresse mail :
6- Nom du médecin traitant :
0- Je n’ai pas de médecin traitant.
1-
8- Nom du ou des médecins des sport référents
0- Je n’ai pas de médecin du sport référent.
1-
9- Quel est votre niveau d’étude (dernier diplôme obtenu) ?
1- Certificat d’étude
2- Baccalauréat
3- CAP
4- BEP
5- BTS
6- BAC +1an à BAC +3ans d’études
7- Plus de 3ans d’études après le BAC
8- Autre :
10- Avez-vous une autre profession en dehors du badminton ?
0- Non
1- Oui
Si oui laquelle ?
Si oui, combien heure par semaine ?
11- Combien de semaine de vacances avez-vous dans l’année ?
12- Combien d’argent gagnez-vous avec le badminton par mois en moyenne ?
0-Je ne veux pas répondre à cette question
1-moins de 500 euros
2- de 500 à 1500 euros
3- de 1500 à 2500 euros
4→2500 euros
13- Fumez-vous ? Précisez le nombre de cigarettes fumées par jour, et depuis quand vous fumez.
0- Non
1- Oui : cigarettes par jour, depuis an(s).
14- Consommez-vous de l’alcool ? (vin, bière, cidre, …)
0- Non
1- Occasionnellement, c'est-à-dire < 1 verre / jour
2-Oui, c'est-à-dire > 1 verre/jour.
PARTIE 1 : Données administratives.
63
1- Depuis quelle année pratiquez-vous ce sport :
2- Avez-vous fait un sport étude, si oui combien de temps ?
3- Depuis quand êtes-vous en équipe de France senior ?
4- Quelle est votre spécialité ? (Vous pouvez répondre à 2 voire 3 items)
0-aucune
1-simple
2-double
5- Quel est votre meilleur classement mondial ?
6- Combien d’heure d’entraînement par semaine réalisez-vous ?
si vous êtes en tournoi la semaine Si vous n'êtes pas en tournoi la semaine
CAP
musculation
badminton
7- Participez-vous à des journées de championnat ?
0- Non
1- Oui : Pour quel club ?
8- Quelle est la durée de l’échauffement avant un match en minute ?
1- Quels sont vos antécédents personnels médico-chirurgicaux généraux :
2- Quels sont vos antécédents médico-chirurgicaux liés au badminton:
3- Quels sont vos antécédents familiaux :
4- Antécédents gynécologiques :
1- Ménarchie :
2- Cycles réguliers : O=non 1=oui durée du cycle : jours
3- Règles abondantes : 0=non 1= oui durée des règles : jours
4-Contraception : 0=non 1=oui
5- Quel est votre traitement habituel ?
6- Prenez-vous des compléments alimentaires ? Si oui lesquels ?
7-Avez-vous déjà eu une douleur de votre épaule dominante ?
0- Non 1- Oui : Avez-vous été consulté un médecin ?
Avez-vous été consulté un kinésithérapeute ?
PARTIE 2 : Données sur la pratique du Badminton
PARTIE 3 : Données médicales
64
1- Poids : kg
2- taille : m.
3- masse graisseuse :
4- Fréquence cardiaque au repos : /min
5- La pression artérielle : PAS mmHg
PAD mmHg
6- Cardio-vasculaire :
Bruit du cœur :
Souffle :
Pouls périphériques :
7- Pulmonaire :
Murmure vésiculaire :
Fréquence respiratoire : /min
8- Abdominale :
Organomégalie :
9- Ostéo-articulaire :
1- Rachis :
a Scoliose : 0=Normal 1=Attitude scoliotique droite 2= Attitude scoliotique gauche
b: plan saggital: 0= Normal 1= Hyperlordose lombaire 2= Délordose lombaire
Schober : cm
Distance main sol =DMS : cm
rachis dorsal : 0= Normal 1= Hypercyphose dorsale
rachis cervical :0=Normal 1=Hyperlordose cervicale
Distance menton-acromion droit : cm Distance menton-acromion droit : cm
2- Genoux :
Plan frontal : O Normo-axé 1=Genou-varum 2=Genu-valgum
Si oui combien de degrés :
Plan sagittal: O Normo-axé 1=Flessum 2=Recurvatum
Si oui combien de degrés :
3- Cheville :
Plan frontal : O Normo-axé 1= Varum 2=Valgum
4- Podologie :
Si oui combien de degrés :
A droite O normaux 1= Pieds plats 2= Pieds creux A gauche O normaux 1= Pieds plats 2= Pieds creux
Forme du pied 0 = pied grec 1= pied égyptien 2= pied carré
5- membre dominant : 0=droit 1=gauche
6- Epaules :
Droite : flexion : extension : abduction : adduction : Rotation interne : Rotation
externe :
TROM (=rotation interne + externe) :
Gauche : flexion : extension : abduction : adduction : Rotation interne : Rotation
externe :
TROM ( =rotation interne + externe) :
PARTIE 4 : Données médicales
65
Annexe 2 : document d’information au patient
Madame, Monsieur
Monsieur GUERMONT Henri vous propose de participer à une étude observationnelle intitulée : BadINSEP
Le promoteur est le CHU de Caen, avenue de la Côte de Nacre – 14033 CAEN , téléphone :
L’investigateur principal de l’étude est le Pr Marcelli, service de rhumatologie au CHU de Caen, avenue de la côte de
nacre – 14033 CAEN, téléphone :
Ce document d’information a pour but de vous expliquer exactement ce que cette étude implique afin de
vous permettre de décider si vous voulez y participer.
Monsieur GUERMONT Henri discutera avec vous tout point qui ne vous semblerait pas clair et répondra à
vos questions. N’hésitez pas à l’interroger afin d’obtenir plus de détails.
BUT DE L’ÉTUDE :
Calculer l’incidence des différentes pathologies chez les badistes membres de l’équipe de France survenant lors
des entraînements ou des matchs au cours de la saison 2016/2017. Nous allons calculer le nombre de blessures pour
1000 heures de jeu.
Les résultats permettront de mettre en place des programmes de prévention en fonction des pathologies retrouvées
pour prévenir les blessures.
DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE
Recueil des blessures lors des saisons précédentes.
Recueil des blessures du 1/10/2016 au 1/10/2017 : évaluer l’ensemble des blessures survenues à l’entraînement
ou en match avec un questionnaire pour chaque blessure.
Une consultation médicale au début de saison pour remplir la fiche médicale individuelle.
CONFIDENTIALITÉ
Toute information vous concernant recueillie pendant cette étude sera traitée de façon confidentielle.
Seuls les responsables de l’étude pourront avoir accès à ces données. A l’exception de ces personnes qui
traiteront les informations dans le plus strict respect du secret médical, votre anonymat sera préservé. La publication
des résultats de l’étude ne comportera aucun résultat individuel.
Les données enregistrées à l’occasion de cette étude feront l’objet d’un traitement informatisé. S’agissant de
données nominatives, vous bénéficiez à tout moment, du droit d’accès et de rectification des données vous concernant
auprès des responsables de l’étude.
PARTICIPATION
Votre participation à ce projet de recherche est volontaire. Vous êtes libre de refuser d’y participer ou de
retirer votre consentement à tout moment sans encourir aucune responsabilité. Vous avez bien entendu la possibilité
de réfléchir avec votre entourage, avant de prendre votre décision ou de refuser sans aucun préjudice pour vous.
66
ASPECTS LÉGAUX
Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux liberté (en conformité avec la
loi n° 2004-801 du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à
caractère personnel et modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés),
vous disposez d’un droit d’accès et de rectification à l’informatique aux fichiers et aux libertés. Vous disposez également
d’un droit d’opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d’être utilisées
dans le cadre de cette recherche et d’être traitées.
Si vous avez des questions pendant votre participation à cette étude, vous pourrez contacter le médecin
responsable de l’étude, Mr. GUERMONT Henri (interne en rhumatologie), téléphone :
email : et par courrier au CHU Côte de Nacre CAEN , service de rhumatologie.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de lire cette lettre d’information. Si vous êtes d’accord pour
participer à cette recherche, nous vous invitons à signer le formulaire de consentement ci-joint.
Date :
Pr MARCELLI Mr GUERMONT Henri Nom du joueur
67
Annexe 3 : questionnaire blessure
QUESTIONNAIRE BLESSURE
===========================PARTIE A REMPLIR PAR LE JOUEUR===========================
1- Numéro du joueur :
2- Date de la blessure : / /
CIRCONSTANCES DE SURVENUE :
3- Pendant :
1-Un entraînement
2-Un tournoi
3-Autre
4- C’était un match de :
1-double dame/homme
2-double mixte
3- simple
4- Ce n’était pas un match
5- Temps de jeu au bout duquel est survenue la blessure : minutes
6-Cette blessure était-elle chronique ou aigue ?
0- Aigue 1- Chronique
7- Avez-vous repris l’entraînement ou match immédiatement :
0-Non
1-Oui
8- Vous sentiez vous fatigué(e) avant le match ou l’entraînement par rapport à la fatigue aux autres compétitions ou entraînements sans blessure ?
0- Non
1-Oui
Si oui à combien évaluez-vous votre forme au moment de la blessure ?
De 0 à 10, en sachant que 0 est la meilleure forme possible et 10 la pire de vos fatigues :
Si oui quelle est en est la raison selon vous ? :
0- je ne sais pas
1- décalage horaire
2- période d'entraînements intensifs
3- événements autres que sportif
4-autre
9- Etiez-vous en période de menstruation (règle) lors de la blessure ? 0- Non 1- Oui
10- Quelle était la phase de jeu ?
1- Quel était le geste effectué ? 1-smash
2-amortie
3- dégagement
4- contre amortie/lob
5- rush
6- en drive
7- jeu sans raquette
8-musculation
9-main basse
10-revers
11-autre
68
2- Quel était le type de déplacement ?
1-fente
2-saut
3- réception d'un saut
4-rotation
5- plongeon/glissade
6- en position attente reprise d’appui
7-Course à pied
8-autre :
=======================PARTIE A REMPLIR PAR LE MÉDECIN=======================
10- Combien de blessure :
1- simple
2- multiple
En cas de blessure multiple remplir autant de déclarations que de blessures et indiquer en blessure principale celle
ayant occasionné la plus longue indisponibilité.
11- Blessure :
1-Principale
2-Secondaire
12- Quel est le type de lésion ?
1- Ostéo-articulaire :
1- Fracture
2- Fracture de fatigue
3- Autres blessures osseuses : conflit osseux ou séquelles osseuses.
4-Entorse ou atteinte ligamentaire post entorse
5- Luxation ou subluxation
6- Atteinte du ménisque ou du labrum ou du cartilage.
2- Musculo-tendineux :
1- Contracture musculaire
2- Élongation ou déchirure musculaire
3-Rupture tendineuse ou musculaire
4-Tendinite ou tendinose
5-Bursite ou enthésopathie
3- Cutanée et sous-cutanée :
1-Hématome ou contusion
2-Plaie ou ampoule
4- Neurologique :
1- Perte de connaissance ou commotion cérébrale
2- Atteinte du cordon spinal ou atteinte de nerf périphérique
5-Autre :
13- Quel est le côté de la lésion ?
0- Droit
1- Gauche
2- Bilatérale
69
14- Quelle est la localisation de la blessure ?
1- Membre supérieur :
1-Épaule/clavicule
2-Bras
3- Coude
4- Avant-bras
5-Poignet
6-Main
7-Pouce
2- Membre inférieur :
1-Hanche/Aine
2-Cuisse
3-Genou
4-Jambe
5-Tendon Achille
6-Cheville
7-Pied/orteils
3- Tronc/ Tête:
1-Cervical
2-Dorsal
3- Lombaire
4- Sacro-coccygien
5-Abdominal
6-Face
7-Œil
4-Autre :
15- Quel est le diagnostic retenu ?
16- Quelle est l’indisponibilité sportive?
0-Aucune, moins de 24 heures
1-24 heures à 3 jours
2-4 jours à 7 jours
3-1semaine à 28 jours
4-> 28 jours
17- Avez-vous des commentaires ?
« Par délibération de son Conseil en date du 10 Novembre 1972, l’Université
n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans
les thèses ou mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à
leurs auteurs ».
VU, le Président de Thèse
VU, le Doyen de la Faculté
VU et permis d’imprimer
en référence à la délibération
du Conseil d’Université
en date du 14 Décembre 1973
Pour le Président
de l’Université de CAEN et P.O
Le Doyen
TITRE DE LA THÈSE :
L’ÉPIDÉMIOLOGIE DES BLESSURES LIÉES À LA PRATIQUE DU BADMINTON À
HAUT NIVEAU AU SEIN DE L’INSEP : UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE ET
PROSPECTIVE.
RÉSUMÉ :
Le badminton est le sport de raquette le plus rapide et sa pratique est de plus en plus
répandue. Cependant, les études épidémiologiques des blessures liées à cette pratique
sont rares.
Une étude épidémiologique prospective a été menée entre 2016 et 2017 pendant 12 mois,
sur 20 joueurs français élites s’entraînant à l’Institut National Sport d’Expertise et de la
Performance afin de déterminer l’incidence et les caractéristiques des blessures au cours
de la pratique du badminton de haut niveau. La blessure était définie comme une plainte
entrainant une limitation ou une restriction de la pratique sportive.
Trente-cinq blessures ont été recueillies, soit une incidence de 3,4 blessures pour 1 000
heures de jeu (Hdj), significativement plus élevée pendant les matchs qu’à l’entraînement
(11,6 blessures contre 2,8 blessures pour 1 000 Hdj). Les blessures étaient
majoritairement de type musculo-tendineuse (51,4%) et localisées au niveau des membres
inférieurs (54,3%), particulièrement au niveau des pieds. Les lésions sévères
(indisponibilité sportive de plus de 28 jours) concernaient 17,1% des blessures dont la
moitié aux pieds. Nous avons constaté une augmentation des blessures au niveau des
membres supérieurs (37,1%) par rapport aux études antérieures, principalement sur les
épaules. Une limitation significative de la rotation interne (p = 0,033) et totale (p = 0,037)
de l’épaule dominante par rapport à l’épaule controlatérale a été constatée.
La mise en œuvre d’études épidémiologiques des blessures du badminton et le
déploiement de programmes de prévention apparaissent donc comme nécessaires en vue
de réduire l’incidence des blessures, notamment sur les pieds et les épaules.
MOTS CLÉS : badminton, blessures, élites, étude prospective, INSEP, France, épaules,
pieds.