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Le lapin 141 LES CONTRAINTES BIOLOGIQUES Le logement des lapins est conditionné par les caractéristiques du comportement et les réactions à l'environnement hygrothermique. Avant d'étudier le mode de logement des lapins, il est indispensable de connaitre les contraintes relatives à l'animal. Comportement du lapin Certains des comportements ont été analysés dans différents chapitres de cet ouvrage, d'autres n'ont été qu'évoqués, mais tous ont une incidence sur le logement des lapins; ils seront donc repris ici. La domestication du lapin étant un phénomène récent à l'échelle de l'évolution de l'espèce (200 à 300 générations au maximum), les comportements du lapin domestique sont encore très proches de ceux du lapin de garenne. C'est donc souvent dans l'étude des réactions de ce dernier que l'éleveur peut trouver l'explication et la solution des problèmes liés au logement de ses lapins domestiques. Comportement territorial. Les lapins de garenne vivent de manière sédentaire dans un territoire dont la dimension dépend des conditions d'approvisionnement alimentaire. Ils marquent leur territoire, leurs congénères et leurs petits a l'aide d'une glande dérivée de follicules pileux placée sous le menton. Les males marquent également leur territoire à l'aide de leur urine. D'autre part, les lapins creusent des terriers dans lesquels ils se réfugient à la moindre alerte. Ils y vivent en «société». Toutefois, avant de mettre bas, la femelle creuse un terrier particulier dénommé «rabouillère», dans lequel elle dépose ses petits et vient leur donner à téter. Pour le lapin domestique, il convient donc de prévoir un local d'élevage durable, soit avec un Chapitre 6 Logement et matériel refuge, soit avec «l'absence» de tout motif de se cacher. En effet, lorsque survient un phénomène nouveau et brutal (bruit, présence, odeurs, etc.), le premier lapin du groupe qui décèle cette nouveauté inquiétante informe ses congénères qu'il y a danger en frappant le sol avec une patte arrière. Il est donc important, si on veut prévenir les situations de panique dans l'élevage, d'éviter tout ce qui est nouveau et risque d'être inquiétant pour les lapins. Lorsqu'on place un animal dans une nouvelle cage, il l'explore puis la marque de son odeur. Ce dernier travail est d'autant plus long que la cage est plus riche en odeurs étrangères. En plus du rôle de refuge en cas d'alerte, le terrier joue le rôle de zone de repos pendant la journée, l'animal étant principalement nocturne. Le lapin y trouve une température et une humidité beaucoup plus régulières qu'a l'extérieur. Comportement social. A l'état sauvage, les lapins vivent en «colonies» comportant un nombre de femelles plus important que de males. Chaque femelle, suitée ou non, attaque les jeunes des autres femelles. Les males ont à ce stade un rôle modérateur. Mais lorsque les jeunes males arrivent à la puberté, les males adultes cherchent à les éliminer, par castration. Pour éviter ces conflits, la solution employée en élevage rationnel européen est l'isolement de chaque adulte en cage individuelle, tandis que les jeunes non pubères peuvent être élevés en groupe. Des tentatives d'élevage des repro- ducteurs en colonies se sont soldées par des échecs en raison de l'agressivité des femelles vis-a-vis des jeunes, surtout lorsque l'espace vital des animaux est trop restreint. Toutefois, un élevage en groupe des femelles non suitées est possible si la surface disponible par femelle est d'au moins un demi-mètre carré.

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Page 1: Logement et matérielmalheureusement très variable d'un individu l'autre. Il faut donc renouveler souvent les tentatives d'accouplement, ce qui entraine de nombreux déplacements

Le lapin 141

LES CONTRAINTES BIOLOGIQUES

Le logement des lapins est conditionné par lescaractéristiques du comportement et lesréactions à l'environnement hygrothermique.Avant d'étudier le mode de logement des lapins,il est indispensable de connaitre les contraintesrelatives à l'animal.

Comportement du lapinCertains des comportements ont été analysésdans différents chapitres de cet ouvrage,d'autres n'ont été qu'évoqués, mais tous ontune incidence sur le logement des lapins; ilsseront donc repris ici. La domestication du lapinétant un phénomène récent à l'échelle del'évolution de l'espèce (200 à 300 générationsau maximum), les comportements du lapindomestique sont encore très proches de ceuxdu lapin de garenne. C'est donc souvent dansl'étude des réactions de ce dernier que l'éleveurpeut trouver l'explication et la solution desproblèmes liés au logement de ses lapinsdomestiques.

Comportement territorial. Les lapins de garennevivent de manière sédentaire dans un territoiredont la dimension dépend des conditionsd'approvisionnement alimentaire. Ils marquentleur territoire, leurs congénères et leurs petits al'aide d'une glande dérivée de follicules pileuxplacée sous le menton. Les males marquentégalement leur territoire à l'aide de leur urine.D'autre part, les lapins creusent des terriers danslesquels ils se réfugient à la moindre alerte. Ils yvivent en «société». Toutefois, avant de mettrebas, la femelle creuse un terrier particulierdénommé «rabouillère», dans lequel elle déposeses petits et vient leur donner à téter.

Pour le lapin domestique, il convient donc deprévoir un local d'élevage durable, soit avec un

Chapitre 6

Logement et matériel

refuge, soit avec «l'absence» de tout motif de secacher. En effet, lorsque survient un phénomènenouveau et brutal (bruit, présence, odeurs, etc.),le premier lapin du groupe qui décèle cettenouveauté inquiétante informe ses congénèresqu'il y a danger en frappant le sol avec unepatte arrière. Il est donc important, si on veutprévenir les situations de panique dansl'élevage, d'éviter tout ce qui est nouveau etrisque d'être inquiétant pour les lapins.

Lorsqu'on place un animal dans une nouvellecage, il l'explore puis la marque de son odeur.Ce dernier travail est d'autant plus long que lacage est plus riche en odeurs étrangères. Enplus du rôle de refuge en cas d'alerte, le terrierjoue le rôle de zone de repos pendant la journée,l'animal étant principalement nocturne. Le lapiny trouve une température et une humiditébeaucoup plus régulières qu'a l'extérieur.

Comportement social. A l'état sauvage, leslapins vivent en «colonies» comportant unnombre de femelles plus important que demales. Chaque femelle, suitée ou non, attaqueles jeunes des autres femelles. Les males ont àce stade un rôle modérateur. Mais lorsque lesjeunes males arrivent à la puberté, les malesadultes cherchent à les éliminer, par castration.

Pour éviter ces conflits, la solution employéeen élevage rationnel européen est l'isolementde chaque adulte en cage individuelle, tandisque les jeunes non pubères peuvent être élevésen groupe. Des tentatives d'élevage des repro-ducteurs en colonies se sont soldées par deséchecs en raison de l'agressivité des femellesvis-a-vis des jeunes, surtout lorsque l'espacevital des animaux est trop restreint. Toutefois,un élevage en groupe des femelles non suitéesest possible si la surface disponible par femelleest d'au moins un demi-mètre carré.

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Comportement sexuel. La lapine ayant uneovulation provoquée par l'accouplement (voirchapitre 3, Reproduction), on pourrait attendreune possibilité d'accouplement quasi per-manente. En fait, les lapines ont un cyclecomportemental d'acceptation du malemalheureusement très variable d'un individul'autre. Il faut donc renouveler souvent lestentatives d'accouplement, ce qui entraine denombreux déplacements des animaux.

Par ailleurs, en raison du comportementterritorial très marqué chez le male, lorsqu'onplace un male dans la cage d'une femelle, celui-ci commence par marquer ce «territoire»nouveau de son odeur, tandis que la femellecherche à éliminer l'intrus. A l'inverse, si onplace la lapine dans la cage du male, l'activitéimmédiate des deux animaux est de type sexuel.Pour une lapine réceptive, la préparation del'accouplement dure de 20 a 120 secondes, tandisque l'acte lui-même ne prend que 0,1 seconde.L'accomplissement des saillies nécessite doncun déplacement des femelles, relativement aiséen raison de leur calme et de leur faible poids(de 3 a 6 kg), ainsi qu'une surveillance ducomportement; de ce fait, les animaux doiventrester visibles dans toutes les parties de la cage.

L'accessibilité des cages de male doit être trèsbonne pour que la mise en place et larécupération des femelles soit aisée. Enfin, cetype de saillie impose également des dépla-cements d'animaux par l'homme au sein del'élevage et entraine des contraintes au niveaudu plan général de l'élevage (limitation desdistances parcourues). A ce sujet, il faut noterles résultats peu satisfaisants obtenus parl'emploi de cages spéciales réservées auxaccouplements. En effet, de nombreux malesperdent beaucoup de temps à marquer de leurodeur cette cage imprégnée de celle de leurprédécesseur. En outre, ce lieu de passage estune voie possible de dissémination desmaladies.

Comportement maternel. Avant la mise bas, lalapirte construit un nid avec des matériaux di-vers additionnés du poil qu'elle s'arrache sur la

région abdominale. Pour la femelle garenne, lenid est placé au fond de la rabouillère, ce terriercreusé pour la mise bas. La lapine domestiquen'en ayant en général pas la possibilité, il con-vient de lui ménager une zone particulière. Enélevage fermier avec litière de paille, la lapinepeut se contenter de creuser un peu dans salitière pour y placer le nid. Mais les éleveurs ontconstaté qu'il est préférable de lui ménager uneboite à nid, qui reproduit approximativementla rabouillère. Celle-ci, utile dans un élevageavec litière, devient indispensable pour un éle-vage sur grillage ou caillebotis. Après la nais-sance des lapereaux (de 6 a 12 par portée), lalapine allaite ses petits une fois par 24 heures,durant environ un mois au minimum. Comptetenu du développement de la coordinationmotrice des lapereaux et de leur capacité dethermorégulation, la boite à nid doit être main-tenue durant un minimum de 15 jours. Enfin,sa dimension doit permettre à la lapine et a saportée d'y loger ensemble lors des tétées.

Comportement alimentaire. Les différents tra-vaux de recherche conduits en laboratoire ontmontré que le lapin tend a boire et à mangerpratiquement 24 heures sur 24, avec toutefoisune prédominance nocturne. En outre, la vi-tesse d'ingestion est relativement lente, mêmesi les animaux sont rationnés. De ce fait, lanourriture et l'eau doivent être à la dispositiondes lapins pour des périodes qui dépassent plu-sieurs heures, même en cas de rationnement oude distribution fréquente. Il faut donc protégerles aliments des souillures qui ne manqueraientpas de se produire s'ils étaient déposés sur lesol (voir chapitre 5, Pathologie). En outre, leslapereaux, a partir de trois semaines d'age, com-mencent a manger le même aliment que leurmère. Leur petite taille leur permet facilementde se glisser dans les rateliers à fourrage ou lestrémies à aliment sec (granulés, grains, etc). Cesaccessoires d'élevage doivent donc être conçuspour éviter ce phénomène.

Sur le plan pratique, ces caractéristiquesobligent l'éleveur à prévoir pour chaque cageune mangeoire et un abreuvoir, et éven-

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tuellement un ratelier pour les fourrages.L'accessibilité des mangeoires et rateliers doltêtre satisfaisante pour l'animal, mais aussi pourle soigneur qui doit les remplir souvent. Parcontre, un abreuvement automatique ou semi-automatique est facile a réaliser. En raison deces contraintes, les accessoires pour la dis-tribution des aliments solides sont presquetoujours places en façade des cages, ce qui asouvent l'inconvénient de limiter la visibilitéet Faccessibilité de la cage.

Hygiène, habitat et racesIl ne saurait être question dans cette rubrique dereprendre l'ensemble des mesures d'hygienedéveloppées dans les autres chapitres, en parti-culier à propos de la prophylaxie. Par contre, lerespect de certaines de ces règles d'hygiene en-traine de fortes contraintes pour la conception del'élevage du lapin.

Dans l'élevage traditionnel sur litière, une desaffections principales du lapin est la coccidiose.La contamination des animaux entre eux se fai-sant par la voie des oocystes éliminés dans lesfeces, les éleveurs ont atténué l'incidence de cettemaladie en plaçant les animaux sur un sol grillagelaissant passer les excrements. L'élevage sur solgrillage, combine plus recemment avec des ca-ges indépendantes (mobiles, interchangeables),a permis de progresser très sensiblement dansles possibilités de désinfection du materiel d'éle-vage et dans la limitation, voire la disparitiontotale, de certaines affections. Mais à l'inverse,s'avere que toutes les races de lapin ne s'accom-modent pas aisément de ce type de sol. En par-ticulier, les races lourdes ou nerveuses sont sujet-tes au «mal de pattes», une infection bactériennese développant sur la sole plantaire irritée par legrillage (charge au centimetre cane trop impor-tante). Ce risque est augmente lorsque les ani-maux sont éleves dans un milieu a. temperatureélevée (31 ou 32 °C), très humide (humidité rela-tive en permanence au-dessus de 85 pour cent),ou lorsque les lapins sont fréquemment stresses,car ils frappent alors le sol pour avertir leurscongénères du danger. De plus, le sol grillagen'ayant aucun pouvoir isolant, l'animal est da-

vantage sujet aux maladies respiratoires si lesdeplacements d'air sont mal contrôles.

Les éleveurs sont donc en face d'un dilemme:soit avoir des animaux de race Néo-Zélandaiseou Californienne adaptés au grillage et pouvoirrespecter les regles d'hygiène, soit élever desanimaux d'autres races plus lourdes ou plusnerveuses et avoir des difficult& pour le contrôlede la coccidiose et d'autres maladies.

En outre, à ces problèmes strictement liésl'hygiene, viennent s'ajouter des avantages etdes inconvénients opposes du sol grillage et dela litière. En effet, le sol grillage autorisant lepassage des crottes permet un nettoyage soitautomatique (batteries), soit très peu frequent(accumulation sous les cages), mais il rend lesanimaux tr.& dependants du microclimat localou du conditionnement du batiment d'élevage.

A l'inverse, une litière de paille doit être net-toyée souvent (au moins une fois par semaine) etoblige l'éleveur a. disposer d'un materiau (paille,copeaux, etc.) pour la constituer. Par contre, unecage avec litière peut etre éventuellement placéedans un local très sommaire, voire au-dehors, carelle isole partiellement les animaux des varia-tions climatiques extérieures.

Actuellement, en Europe, la majorité des éle-vages neufs se montent avec des cages entière-ment grillagées et des lapins de type Neo-Zélandais ou Californien. Ne se prive-t-on pasde la sorte des possibilités génétiques des multi-ples autres races? Ne serait-il pas possible deconcevoir d'autres types de sol, sachant que lescaillebotis n'ont encore jamais vraiment donnesatisfaction, malgré les réelles ameliorations cons-tatées ces dernières années? En tout état de cause,pour de nombreux pays en developpement, lacage grillagée risque de n'être qu'une possibilitétheorique pour plusieurs années, tant que legrillage special nécessaire ne sera pas mis a. ladisposition des éleveurs à un prix réellementabordable.

Environnement hygrothermiqueet ventilation

Température. La temperature est le facteur leplus important, car elle exerce une action di-

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recte sur de nombreux elements. Les animauxassurent une temperature interne (rectale)constante en faisant varier leur production etleurs déperditions de chaleur (tableau 49). Pource faire, ils modifient leur niveau d'ingestionalimentaire (regulation de la production),comme cela a été vu au chapitre 2, Nutrition etalimentation. Afin de modifier leurs déper-ditions, ils jouent sur trois paramètres princi-paux: la position générale du corps, le rythmerespiratoire et la temperature périphérique,principalement celle des oreilles (tableau 49).

Si la temperature est basse (moins de 10 °C),les animaux se mettent en boule pour limiter lasurface corporelle perdant de la chaleur, etabaissent la temperature de leurs oreilles. Al'inverse, si la temperature est très élevée (àpartir de 25 à 30°C, les animaux adoptent uneposition allongée leur permettant de perdre leplus possible de chaleur par rayonnement etconvection; ils accroissent aussi sensiblementla temperature de leurs oreilles. Celles-ciagissent alors comme un radiateur d'automo-bile, et l'efficacité du refroidissement dependde la vitesse de l'air autour de l'animal.Parallèlement, le rythme respiratoire s'accélèrepour accroître la perte de chaleur par evapora-tion d'eau (chaleur latente). En effet, chez lelapin les glandes sudoripares ne sont pas fonc-tionnelles, et la seule voie contrôlée d'évacua-tion de la chaleur latente est la respiration (laperspiration, qui est l'évacuation d'eau à tra-vers la peau, n'est jamais importante à cause dela fourrure). Ces systèmes sont efficaces entre 0et 30 °C, mais, lorsque la temperature ambianteatteint et surtout dépasse 35 °C, les lapins nepeuvent plus réguler leur temperature interneet font de l'hyperthermie.

Les modes de regulation décrits plus haut,partir d'observations enregistrées chez l'adulte,sont applicables aux jeunes d'un mois environ,quand ils ont acquis leur indépendance motriceet nutritionnelle et que le pelage infantile estbien forme. Par contre, la thermoregulation deslapereaux nouveau-nés est un peu différente:ils n'ont pas de fourrure et ne peuvent correc-tement ajuster leur consommation alimentaire

aux besoins, puisque la production laitière dela mere est indépendante de leur «volonté». Ilsdisposent à la naissance d'une reserve de graissebrune assez consequente qui leur permet demaintenir leur temperature corporelle sous deuxconditions: que la temperature environnantedu nid soit d'au moins 28 °C (de 30 à 32 °C sipossible), et que d'autres lapereaux «fassentmasse» avec eux de manière à pouvoir réduire,si nécessaire, les déperditions de chaleur en setassant les uns contre les autres. En effet, à lanaissance, les lapereaux ne sont pas capablesde modifier la forme de leur corps, pour semettre en boule par exemple; le seul moyendont ils disposent pour limiter les pertes ther-miques par convection et rayormement est deformer une seule masse avec les autres lape-reaux de la portée. De ce fait, si la temperatureambiante varie beaucoup au cours de la jour-née, les lapereaux se dispersent, s'écartent lesuns des autres lorsque la temperature est éle-vée, puis se regroupent lorsqu'elle baisse. Maissi l'abaissement de temperature est brutal, ilsrisquent d'épuiser leurs possibilités de thermo-regulation propre avant d'avoir rejoint legroupe, et de mourir de froid à 10 cm de cegroupe. Il faut en effet considérer que le lape-reau nouveau-né est aveugle et que lamyélinisation incomplete du système nerveuxde l'appareil locomoteur ne facilite pas les dé-placements coordonnés. L'éleveur doit doncassurer une temperature regulière du nid s'ilveut éviter ce genre d'accident.

Hygrométrie. L'expérience a prouvé que, si leslapins sont sensibles à une hygrométrie tropfaible (inférieure à 55 pour cent), ils ne le sontpas à une hygrométrie trop élevée : cela pourraits'expliquer par le fait qu'à l'état sauvage lelapin passe une grande partie de sa vie dansson terrier qui, étant sous la terre, se trouveune hygrométrie proche de la saturation (100pour cent).

Par contre, le lapin craint plus facilement lesbrusques changements d'hygrométrie. Il estdonc utile, afin d'obtenir les meilleurs résultats,de maintenir une hygrométrie constante qui

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TABLEAU 49

Exportation de chaleur, température rectale et température des oreilles chez des lapinsadultes Néo-Zélandais Blancs, en fonction de la température ambiante

Source: D'après Gonzales, Kluger et Hardy, 1971.

sera fonction du logement utilisé. En France,par exemple, les éleveurs obtiennent de bonsrésultats avec une hygrométrie de 60 à 65 pourcent, ce taux étant atteint sans installation spé-ciale, si ce n'est un chauffage d'appoint pourl'hiver.

Si l'importance du niveau d'hygrométrie nesemble pas poser de problèmes au lapin lorsquecelui-ci est situé dans les conditions optimalesde température, il n'en est pas de même lorsqu'ilse trouve en présence de températures extrémes.

Lorsque la température est trop élevée etvoisine de la température corporelle de l'animal,et que l'hygr ométrie est élevée, la chaleurlatente, sous forme de vapeur d'eau, ne peutplus étre évacuée car l'évaporation est très faible.Il en résulte une situation inconfortable del'animal, qui peut aboutir à la prostration. Despériodes de fortes chaleurs avec un tauxd'hygrométrie proche de 100 pour cent risquentde poser des problèmes graves, comme cela estmalheureusement souvent observé en climattropical durant la saison humide.

Lorsque la température est trop basse et quel'hygrométrie est proche de la saturation, l'eause condense sur les parois mal isolées, en par-ticulier aux endroits dits «de pont thermique».De plus, l'eau étant bon conducteur thermique,

le froid devient plus pénétrant, ce qui entrainedes pertes de chaleur par convection et parconduction au niveau de l'animal, et le plussouvent des maladies digestives et respiratoires;en effet, en atmosphère froide, un excès d'hu-midité provoque une modification de la sécré-don et de la viscosité du mucus tapissant lesvoies respiratoires supérieures. Inversement,une ambiance trop sèche (60 pour cent d'humi-dité relative) en régime chaud est encore plusdangereuse, car non seulement elle perturbe lasécrétion du mucus, mais elle diminue, par lejeu de l'évaporation, la taille des gouttelettesservant de support aux agents infectieux, d'oùleur pénétration plus profonde à l'intérieur del'arbre respiratoire.

Ventilation. Une ventilation minimale deslocaux d'élevage doit étre assurée pour évacuerles gaz nocifs produits par les animaux (CO2),pour renouveler l'oxygène nécessaire à la res-piration et pour évacuer les excès éventuelsd'humidité (évaporation, respiration des ani-maux) et les excès de production de chaleur deslapins. Suivant les conditions d'élevage, lesbesoins de ventilation seront donc très diffé-rents, en fonction notamment du climat, dutype de cage, de la densité animale, etc.

Temperatureambiante(°C)

Dégagement totalde chaleur

(W/kg)

Dégagement dechaleur latente

(W/kg)

Temperaturecorporelle

(°C)

Temperaturedes oreilles

(°C)

5° 5,3 ± 0,93 0,54 ± 0,16 39,3 ± 0,3 9,6 ±1,0

10° 4,5 ± 0,84 0,57 ± 0,15 39,2 _ 0,2 14,1 ±0,8

15° 3,7 ± 0,78 0,58 ± 0,17 39,1 ±0,1 18,7 ± 0,6

20° 3,5 ± 0,76 0,79 ± 0,22 39,0 ± 0,3 23,2 ± 0,9

25° 3,2 ± 0,32 1,01 ± 0,23 39,1 ±0,4 30,2 ± 2,5

30° 3,1 ±0,35 1,26 ± 0,38 39,1 ±0,3 37,2 ± 0,7

35° 3,7 ± 0,35 2,00 ± 0,38 40,5 ± 0,8 39,4 ± 0,47

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Différents travaux conduits en France per-mettent de proposer des normes valables pourun élevage en batiment sous un climat tempéré(tableau 50). Cet exemple lie les différentsparamètres que sont la temperature, la vitessede l'air et l'hygrometrie, pour définir un debitd'air par kilogramme de poids vif de lapinspresents dans le local d'élevage. S'il y a undéséquilibre, en particulier entre la vitesse del'air et la temperature, on observe des acci-dents, comme l'illustre la figure 24 empruntée

l'auteur des normes du tableau 50. La mesurede la temperature et de l'hygrométrie est rela-tivement facile et peu onéreuse. Par contre, lamesure precise de la vitesse de l'air nécessitel'emploi d'un appareillage sophistiqué, onéreuxet rare, comme un anémomètre à fil chaud (unanémomètre à boules n'est pas assez sensible).Toutefois, l'éleveur peut estimer la vitesse dedéplacement de l'air au niveau de ses animauxen observant la flamme d'une bougie, commecela est indiqué sur la figure 25.

D'autre part, une teneur élevée d'ammoniac,de l'ordre de 20 à 30 ppm, dans l'air respire parles animaux, altère fortement l'integrité desvoies respiratoires supérieures et ouvre la porteaux bactéries comme les pasteurelles ou lesbordetelles. Pour limiter le taux de NH3 dansl'air, on peut augmenter la ventilation, mais onrisque alors une surventilation avec lesconsequences néfastes schematisées sur la figure24. Une solution plus efficace consiste souventà limiter la production de ce gaz provenant dela fermentation des litières (crottes et urines) eneliminant rapidement ces dernières ou en lesmaintenant seches. La teneur maximale de NH3dans l'air respire par les lapins ne devrait pasdépasser 5 ppm.

Environnement lumineuxLes etudes sur l'influence de la lumière sontrares chez le lapin. Elles concernent presqueexclusivement la durée d'éclairement et por-tent beaucoup plus rarement sur l'intensité lu-mineuse. Ainsi, les recommandations pratiquessont issues plus des observations d'élevage quede l'expérimentation.

Une duree d'éclairement de 8 heures sur 24passe pour être favorable a. l'activité sexuelledu male. A l'inverse, un éclairement de 14 à 16heures sur 24 est favorable au comportementsexuel et à la fécondation de la femelle. Dans lapratique, les élevages europeens rationnelséclairent les reproducteurs des deux sexes 16heures sur 24. Le léger inconvenient pour lecomportement des males est largement com-pensé par leur production spermatique totaleet par la bonne reproduction des femelles (ac-ceptation du male et fécondation). Il faut noterque les résultats sont plus reguliers dans lesélevages sans fenestres, exclusivement éclai-r& de manière artificielle, que dans ceux quicomplètent la lumière solaire par un éclairageartificiel. Des essais d'éclairement continu 24heures sur 24 se sont sold& par des troubles dela reproduction; il semble donc souhaitable delimiter la duree d'éclairement à 16 heures sur 24.

Différentes observations d'élevage indiquentqu'une luminosité importante, d'au moins 30 à40 lux, est nécessaire au niveau des femelles. Eneffet, chez plusieurs éleveurs éclairant leurs re-producteurs 16 heures sur 24, mais chez lesquelsla lumière était mal répartie à l'intérieur du locald'élevage, les femelles recevant le moins de lu-mière avaient les moins bonnes performances dereproduction. Une modification de l'emplace-ment des sources lumineuses, permettant unerépartition plus homogène de la lumière danstoutes les cages, a entrainé des résultats de repro-duction plus réguliers.

Dans les élevages européens, l'éclairement estassure soit par des lampes à incandescence soitpar des tubes fluorescents (neon, type lumièredu jour). Ces derniers fournissent la luminositénécessaire pour une dépense énergétique plusfaible que les lampes à filament incandescent(tableau 51), mais leur cofit d'installation estnettement plus élevé. Pour les élevages en flat-deck, la dépense energétique est de 3 à 5 W parmetre cane de local, avec des sources lumineu-ses situées au plus à 3 m des animaux.

Un éclairage n'est absolument pas nécessaireaux animaux en croissance. Cependant, unéclairement ne dépassant pas 15 à 16 heures sur

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TABLEAU 50

Normes de ventilation utilisées en France pour des lapins élevés dans des locaux

24 ne présente aucun inconvénient. Par contre,un éclairement continu peut provoquer lesperturbations d'origine mal connue (diarrhéessans relation avec la modification du rythme dela caecotrophie). Aussi les éleveurs utilisent-ilssoit le rythme de la lumière du jour dans lesélevages où la lumière solaire peut pénétrer,soit un éclairement artificiel de 1 à 2 heures parjour au minimum, au moment des soins heurefixe pour ne pas perturber le comportement deccotrophie). Dans ces conditions, l'intensitéminimale nécessaire est beaucoup plus faibleque pour la reproduction (de 5 à 10 lux).

LE MATÉRIEL D'ÉLEVAGE

Hygiène et logementLes matériaux qui sont en contact direct avecles lapins ou leurs déjections sont pollués parles bactéries, virus, champignons qui envi-ronnent nécessairement les animaux. Pour évi-ter que ces éléments (cages, ustensiles d'éle-vage, parois de bâtiments, etc.) ne deviennentleur tour source de contamination, il faut pou-voir les nettoyer, les désinfecter ou les changerrégulièrement.

Pour cela, on devra privilégier les installationsfaciles à entretenir. Les éléments mobiles, quipeuvent être nettoyés hors du local d'élevage,sont préférables car il est alors possibled'employer des agents et moyens de nettoyageplus efficaces que ceux utilisés en présence desanimaux (désinfectants puissants, trempageprolongé, exposition prolong& aux rayons so-laires, etc.). En outre, les matériaux constitutifs

sont plus ou moins faciles à désinfecter. Ainsi,le bois est très difficile à nettoyer, mais sonremplacement périodique peut pallier cetinconvénient, dans les pays où le bois estabondant bien entendu; il faut toutefois préciserque le contre-plaqué est désinfectable (trempagedans des solutions de désinfectant). Le fergalvanisé est facile à nettoyer et à désinfectermais, contrairement au bois, c'est un mauvaisisolant. Le béton, à condition qu'il soit lisse,peut étre nettoyé et désinfecté, mais il estpratiquement impossible d'avoir des ins-tallations mobiles avec ce type de matériau enraison de son poids. Pour certains accessoi-res d'élevage, la terre cuite vernissée peut éga-lement &tre employ& (mangeoires, abreuvoirset même boîtes à nid).

Les cages d'élevageCages avec litière. L'élevage traditionneleuropéen se fait sur litière de paille. Celle-cipeut être remplacée par tout autre produit secde type fibreux et non agressif au toucher(copeaux de bois tendre, foin, etc.). Les cagessont soit en ciment (durée de 15 à 30 ans), soiten bois (durée ne devant pas dépasser 2 ans).Pour les reproducteurs, leur taille estgénéralement d'au moins 60 à 70 cm x 80 à 100cm de surface pour une hauteur de 50 à 60 cm.Souvent, des cages identiques sont employéespour l'engraissement de cinq ou six lapinsjusqu'au poids de 2,5 à 2,8 kg. La litière doitétre renouvelée toutes les semaines pour limi-ter les problèmes de parasitisme.

Temperature(°C)

Hygrométrie(%)

Vitesse de l'air(mis)

Debit de ventilationOn3A/7cg de poids yip

12-15 60-65 0,10-0,15 1 - 1,5

16-18 70-75 0,15-0,20 2 - 2,5

19-22 75-80 0,20-0,30 3 - 3,5

23-25 80 0,30-0,40 3,5 - 4

Source: D'apres Morisse, 1981.

Le lapin 147

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FIGURE 24Incidence de la vitesse de l'air (V) et de la température (T°) sin la sauté des lapis

2

Sou I D'après Morisse, 1981

CONFORT

COURANT D'AIRFROID

(blocage intestinal)

AMBIANCE CONFINBE(troubles respiratoires)

al

FIGURE 25

Estimation de la vitesse de deplacement de l'air avec la flanime d'une bougie

148 Logement et matériel

Moms de De 0,1 à DeO,3à Plus de0,1 m/s 0,3 m/s 0,8 m/s 1 m/s

Soul ce. D'après Le Ménec, 1982

V T°

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Le lapin 149

TABLEAU 51

Puissance d'éclairement de différents types de lampes électriques

Une variante, appelée «litiere profon.de», con-siste à utiliser des cages un peu plus hautesdans lesquelles l'éleveur place une couche15 a 20 cm au minimum d'une matiereabsorbante (par exemple, tourbe, copeaux debois) régulierement recouverte de paille. Toutesles six ou sept semaines, l'ensemble absorbant+ litières accurnulées est remplacé. Ce type delitière economise de la main-diceuvre denettoyage tout en conservant les avantages deconfort de la paille, mais il nécessite l'emploid'une grande quantité de matiere absorbante.Pour que ce systeme soit utilisable, il faut doncqu'une telle matiere soit disponible et à bonmarché.

Cages sans litière. Dans certaines regions, leslapins sont Cleves au sol sans aucune litière (surterre battue ou plancher de bois). Les conditionsd'hygiene sont presque toujours déplorables(humidité locale non contrélée favorable auparasitisme), malgré les efforts quotidiens denettoyage des éleveurs. Cette solution ne (toildonc pas A priori étre retenue en raison desrisques sanitaires qu'elle fait courir aux ani-maux. La seule exception correspond aux re-gions désertiques ou subdesertiques, par exem-pl.e le Sud tunisien. En effet, dans ces zonesl'humidité West pas à craindre.

La solution au probleme du renouvellementdes litières a été trouvée dans la separation del'animal de ses déjections des la production deces dernières. Les animaux sont élevés soit surun sol grillage, soit sur un caillebotis. Pour le

grillage, le fil doit etre assez gros pour ne pasléser la sole plantaire des lapins (diametre de2,4 mm, 2 mm étant un miniinum); la mailledoit etre suffisante pour laisser passer les crottes(espace libre entre deux fils de 1 à 1,3 cm environ,suivant l'alimentation), mais elle ne doit pasêtre trop importante pour empecher que lespattes des jeunes lapins ne s'y coincent. Desgrillages commerciaux a daptés existent enEurope. Les mailles sont par exemple de 25 x 13mm, 76 x 13 mm ou 19 x 19 mm. Pour éviter leslesions de pattes, les grillages sont soudés etgalvanises après soudure. Les grillages plastifiésdoivent étre proscrits car aucun plastique nerésiste A la longue aux dents des lapins.

Pour les caillebotis, plusieurs solutions ontété essayées: bois, barnbou, plastique, metal,etc. Dans tous les cas, les «lames» du caillebotisdoivent étre séparées de 1,3 A 1,5 cm environpour laisser passer les erottes. Des problemesde confort (lames glissantes) et d'hygiène(matériaux non désinfectables) sont malheu-reusement rencontrés tres souvent dans les éle-vages. Aussi, partout on cela est possible, legrillage est préfére au caillebotis. Si, A défaut degrillage, un caillebotis est employe, il faut pre-férer chaque fois que possible le barnbou aubois. Enfin, pour les reproducteurs de racelourde, des caillebotis en metal ou plastiquerigide ont été mis au point par les fabricantsfrancais de materiel cunicole. Les résultats sontsatisfaisants, mais leur co0t est malheureu-sement sensiblement plus éleve que celui dugrillage.

Type de lampe Puissance électrique(watt)

Eclairernent(lumen)

Incandescence 25 25040 49060 829

Fluorescence 20/32 75025/32 1 14040/32 1 880

Source: D'après Yarnani, 1992.

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150 Logement et matériel

Comme cela a déjà été dit, seuls les animauxlégers et calmes, ou les races spécialement selec-tionnées (Néo-Zélandais, Californien), peuvent'ètre élevés entièrement sur sol grillage. Souvent,les éleveurs trouvent un bon compromis en éle-vant les reproducteurs des deux sexes sur litièreet les jeunes en engraissement sur sol grillage.Pour les races lourdes, il est possible d'élever lesreproducteurs sur caillebotis et les jeunes surgrillage; mais les nettoyages du caillebotis doi-vent étre plus frequents que celui du grillage.

Les dimensions des cages de reproduction sanslitière utilisées en France sont indiquées au ta-bleau 52 (sol généralement grillagé mais parfoisavec un caillebotis en metal ou en plastique).Comme on peut le constater en comparant cesnormes aux dimensions indiquées plus haut pourles cages avec litière, le sol grillage permet deréduire la surface des cages de reproduction.Parallèlement, il permet d'accroitre la densitéanimale par mètre cane en engraissement (de 16à 18 animaux par metre cane sur sol grillagécontre 10 sur litière) car, les déjections étant elimi-nées des leur emission, le risque de contaminationparasitaire est beaucoup plus faible. Toutefois, unedensité supérieure à 16 animaux par metre canepeut réduire les performances de croissance (ta-bleau 53), pour des lapins engraissés jusqu'au poidsde 2,3 à 2,4 kg.

Agencement des cages. L'agencement des cages aune incidence directe sur l'accessibilité, la sur-veillance et le confort des animaux, ainsi que surles facilités d'évacuation des déjections. Il con-vient d'analyser tout d'abord l'agencement descages avec litière. Celles-ci sont soit placées surun seul niveau (cages à ossature en bois et pro-duit assimilé), soit superposées sur plusieursniveaux (cages en béton, dont le plancher sous lalitière est étanche), mais le principe en est géné-ralement le méme. Une porte placée en faqadepermet d'accéder à l'intérieur. Elle est générale-ment grillagée (ou à claire-voie réalisée avec unbois très dur et renouvelé à une fréquence suffi-sante). Les autres parois sont pleines (planchesou ciment). Leur construction doit étre telle queles lapins ne puissent les ronger, en tenant compte

du fait qu'un lapin ne peut entamer une paroiplane, mais tend à grignoter, lentement maissarement, toute partie faisant saillie dans sa cage.Quelques exemples de constructions en bois cor-rectes sont présentés à la figure 26. 11 est evidentque les bois tendres sont rongés plus facilementque les bois durs.

Une amelioration des conditions d'évacuationdes litières peut étre apportée par l'aménage-ment de la paroi du fond de chaque cage, commeillustré à la figure 27. L'aménagement décrit a étérealise pour l'élevage du lapin Angora Frangais(toujours élevé sur litière), mais peut &re utilisepour tout élevage sur litière, que la cage soit enbéton, comme dans l'exemple, ou en bois.

Pour les cages sans litière, essentiellement lescages à sol grillage, l'ensemble de la structureest généralement en metal ou en bois (hors deport& des dents de lapin). Les parois sont leplus souvent entièrement en grillage, mais celan'est pas obligatoire. On distingue quatre grandstypes d'agencement de cages grillagées: le flat-deck, la californienne, la batterie à plan inclineet la batterie superposée (ou compacte). Unschema de principe de ces quatre agencementsest présente à la figure 28. Chacun de ces systè-mes possède des avantages et des inconvénients;tous ont été employes dans les élevages ration-nels européens. Cependant, chaque fois quecela est possible, l'éleveur préférera les cagesen flat-deck, car cette disposition réduitnécessairement la densité animale dans l'éle-vage par rapport aux trois autres, et elle atténued'autant tous les problèmes lies aux fortes con-centrations d'animaux dans un mérne local.Les principales caractéristiques de chaqueagencement sont indiquées ci-après.

Le flat-deck. Dans ce système, les cages sontdisposées sur un seul étage. Elles s'ouvrent engeneral par le dessus. Elles peuvent étre suspen-dues par des chaines, ou encore posées ou fixéessur des pieds ou des murets. Les déjections tom-bent sur le sol dans des fosses plus ou moinsprofondes (de 20 cm à. 1,5 m) et sont evacueestous les jours, ou tous les deux ou trois jours pourles petites fosses, et à une périodicité variant deun à trois ans pour les fosses profondes.

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Le lapin 151

TABLEAU 52

Dimensions des cages de reproduction ufilisées en France (en centimetres)

Avantages du flat-deck:grande facilité de surveillance et demanipulation des animaux;

ogrande longévité du materiel;confort des animaux et de l'éleveur;

ne demande pas une ventilation trèsélaborée.

Inconvenient du flat-deck:falble concentration d'animaux par metrecane de bâtiment, ce qui, malgré le coatabordable des cages, augnaente l'investis-sement par animal logé.

Ce type d'agencement est malgré tout à con-seiller pour l'aménagernent de la maternité.Il peut également étre utilise en engraissementmais, dans ce cas, il entraine un investissementpar cage plus élevé. C'est actuellement le type delogem.ent unique retenu par la majorité des éleva-ges européens qui se créent ou s'agrandissent.

La cage californienne. Dans ce systerne, lescages sont placees sur deux étages décalés,

TABLEAU 53

Incidence de la clensité animate (nombre de lapins par mètre carré de cage)sur les performances d'engraissement des lapins

"Sur une meme ligne, deux valeurs n'ayant pas la rneme lettre en indice different si0,05.Sou rce: D'après Martin, 1982.

ificativement entre elles au seuil P =

afin que les cages supérieures ne se trouventpas au-dess-us des cages inférieures. Les cagesde la premiere rang& s'ouvrent souvent par ledessus et celles de la rangée supérieure par lafacade (acces plus difficile). Les déjections tom-bent sous les cages et sont récupérées commedans le systeme flat-deck.

Avantages de la cage californienne:mêmes avantages que le flat-deck pour laventilation;légère augmentation de la concentrationd 'animaux par metre cane de baiment.

Inconvénients de la cage californienne:l'acces aux cages supérieures et leur

surveillance sont difficiles;e le coUt de l'ossature est plus élevé que pour

le flat-deck.La batterie el plan incline. Les cages sont placées

les unes au-dessus des autres. La recuperationdes déjections se fait a l'aide de plaques en tôleou en fibrociment. Les déjections sont ensuite

Fa9de Profondeur Hauteur

Cage de fernelle avec boTte à nid intérieure 65-70 50 30

Cage de femelle avec bolte à nid extérieure 50-60 50 30

Cage de male 40 50 30

Cage de futur reproducteur (cage d'athente) 30 50 30

Source: D'apres Fort et Martin, 1981.

Densite par metre carré de cage 18.7 15,6 12,5

Poids vif à 77 jours (g) 2 150' 2 327' 2 384'

Gain de pods moyen (g/jour) 32,0' 36, lb 36,5'

Consommation moyenne d'aliment (g/jour) 111° 122' 122"

Indice de consommation 3,35' 3,39° 3,36'

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Zone d'accumulationdes déjections + humidité

1 3J

Bois ronge"

\ TraverseSupport créantune zone humidesur le plancher

NON OUI

4gW2=444: Fixationextérieure

Plancher devantrecevoir la litière

C)

Paroien gnllage

' -

Zone sèche

tOUI Ouverture

Traversesexténeuresà la cage

íiSupport

Raidisseur(facultatif)

évacuées manuellement hors du batiment oul'aide de scrapers et de racleurs, ou bien

véhiculées par de l'eau. Les cages s'ouvrentnécessairement par la faade.

Avantages du plan incliné:augmentation de la concentration d'animaux;prix abordable, bien que plus élevé que pourle flat-deck.

Inconvénients du plan incline:e les déjections, quelles que soient la matière et

l'inclinaison des plaques, descendent mal, etil est nécessaire de les racler régulièrementla ventilation, à cause de la concentrationd'animaux élevée, doit être bien étudiée;l'accès aux cages ainsi que la surveillance etla manipulation des animaux sont plusdifficiles.

La batterie superposée (ou compacte). Larécupération des déjections peut se faire sur des

152 Logement et matériel

Fond Gnllage de solZone gnIlagé

d'accumulationdes délections

Note a = cage en bois avec litièie, b = cage en bois à sol grillagé; c = cage gnllagée suspendue

NON OUI

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FIGURE 27

Fond ouvrant pour clapier en cinient permettant l'évacuation des Wier-es par l'arriere

/a.)

,--'--

L)

\

__.--------*-

,

\

1.

1

v

%

o_.....------

o'N

Note a= vue de face, on peut également obset ver te ratelier a four] age commun ici a. deux cages;b = vue at flareSource: D'après Thébault et al., 1981

Le lapin 153

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tapis mobiles ou dans des bacs places sous lescages, dans lesquels circulent des racleurs tirespar cable (entrainement manuel ou électrique).Comme la batterie à plan incline, l'ouverture descages se fait nécessairement par la fagade.

Avantage de la batterie superposée:concentration maximale d'animaux parmetre cane de batiment, ce qui entraineune reduction du cofit de celui-ci paranimal logé.

Inconvénients de la batterie superposée:mémes inconvénients que la batterie à plan

FIGURE 28Schéma de quatre grands tupes d'agencement de cages grillagées

Déjectons

-:436e:44

Déjections

gessA., ',

/eXetux

/

,

Passaged'un racleur

ou d'un tapis

AT.

Note. a=flat-deck, b=cage califormenne, c=batterie à plan incliné; d=batterie supel posée (ou compacte).

,

incline pour la ventilation, l'accès auxcages, la surveillance et la manipulationdes animaux;usure plus rapide du materiel;dans le cas de raclage automatique parscraper, risque de panne et dégagement degaz nocifs après passage des scrapers;

mauvaise répartition de la lumière auniveau des reproductrices.

Les batteries superposées ont été prati-quement abandonnées dans les élevages ra-tionnels européens pour la partie maternité.

154 Logement et matériel

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Le lapin 155

L'abreuvementUn dispositif permettant de distribuer en per-manence de l'eau propre est nécessaire danstoute cage où vivent des lapins qui ne sont pasalimentés exclusivement avec des fourragesverts. L'emploi de récipients tels que bidonsde récupération, pots de \Terre ou de terre, etc.,pose de gros problèmes d'hygiène, l'animalayant tendance à salir l'eau, surtout s'il estélevé sur litière. Si seule cette solution peutétre retenue, les récipients doivent être fixésde manière que les lapins ne puissent pas lesrenverser, mais aussi afin que l'éleveur puisseles nettoyer et les remplir une ou deux fois parjour avec le minimum de travail.

Une amélioration peut étre obtenue avecl'emploi d'abreuvoirs «sabot». Dans une petiteauge, une bouteille remplie d'eau est retour-née (figure 29). La faible surface d'eau librelimite la pollution; la capacité de la bouteillelimite la fréquence des remplissages et permetà l'éleveur de voir rapidement si la consom-

mation d'eau est normale. La bonne solutionconsiste à placer un abreuvoir automatique danschaque cage. Un abreuvoir à surface d'eau libre(figure 30) garantit l'abreuvement des lapins,mais ce type d'abreuvoir coílte cher, et surtoutle risque de pollution de l'eau par les animauxest élevé. Un abreuvoir à tétine (figure 30)nécessite un apprentissage de la part desanimaux et entraîne un certain gaspillage d'eau:même si l'abreuvoir ne fuit pas, les lapins neconsomment pas toute l'eau qui s'écoule, etcette eau risque de trop humidifier litière oudéjections. Par contre, son coat est en général lamoitié de celui d'un abreuvoir automatique asurface d'eau libre; et, surtout, l'abreuvoir atétine garantit que les animaux auront de l'eaupropre à disposition. Enfin, ce type d'abreuvoirest le seul utilisable si les lapins reqoivent unaliment en farine. Les abreuvoirs automatiquessont alimentés par de l'eau à basse pressionprovenant d'un bac situé de 0,5 m à 1,5 m au-dessus du niveau des cages. Ce bac peut servirpour distribuer un médicament dans l'eau deboisson. Il est normalement alimenté, soit parune distribution d'eau sous pression(abreuvement automatique), soit manuellementpar l'éleveur (abreuvement semi-automatique).Ce bac ne doit pas être placé au soleil pouréviter a l'eau de boisson un échauffement quiserait préjudiciable aux animaux. Des solutionsintermédiaires sont aussi présentées sur la fi-gure 31.

Les mangeoires et rateliersEn fonction du mode d'alimentation prévupour les lapins, les cages devront être équi-pées de mangeoires (trémies à grain ou àaliment granulé, augettes pour les patées,etc.), ou de râteliers à fourrage, voire desdeux accessoires. Les mangeoires, en parti-culier, doivent être nettoyables et désinfec-tables facilement, donc démontables. Unschéma de trémie à aliment granulé ou grainest donné à la figure 32. Mangeoires et rate-liers doivent ètre faciles à remplir de l'exté-rieur de la cage sans qu'on ait besoin d'ouvrirla porte donnant accès à cette cage. Par con-

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tre, le contenu de ces accessoires ne devrapas étre atteint par les intempéries ou lesprédateurs. Les capacités doivent correspon-dre à une journée de consommation pour lesrâteliers, au moins à deux à trois jours pourles trémies à granulé et à une seule distribu-tion pour la pâtée. Les barreaux de râtelierdevront étre résistants à la dent du lapin etinterdire l'accès aux jeunes lapereaux quiadorent se coucher sur le fourrage (et lepolluer à cette occasion). Dans le méme esprit,un cloisonnement de la trémie à granulé estsouvent souhaitable pour empécher lesjeunes de s'y coucher. La largeur entre cloi-sons dans la trémie doit étre d'environ 7 à 8cm pour les races moyennes. L'espace entreles barreaux de rdteliers peut être beaucoupplus faible, de 1 à 2 cm, ce qui évite legaspillage.

La boite à nidParmi les matériels d'élevage du lapin, la boite

nid doit étre considérée comme l'un des plusimportants. En effet, elle a une incidence di-recte sur la viabilité des lapereaux pendant lapériode du présevrage, période qui, on le sait,est celle on l'on observe le plus fort pourcen-tage de mortalité (de 10 à 40 pour cent deslapereaux nés vivants selon les élevages). Sonrôle consiste à reproduire la rabouillère de lalapine de garenne. Aussi, la boite à nid doitavant tout avoir un rôle de protection des jeunescontre les agressions du milieu extérieur, afinde leur permettre de passer, dans de bonnesconditions, le cap difficile des premiers jours devie. Pour ce faire, cette boite doit:

permettre à la mère de mettre bas et d'allaiterses petits dans les meilleures conditions;maintenir les lapereaux dans un milieu sainet propre;éviter l'humidité due aux urines deslapereaux et de la mère;en période froide, rassembler les petits et lesaider à maintenir une température constanteet proche de 30 à 35 °C au cceur du nid, afinque les petits puissent s'adapter à latempérature ambiante;

en période chaude, permettre à la mère dedisperser son nid, afin que les petits puissents'adapter à la température ambiante;empécher les petits de sortir dans la cagetrop tôt ou favoriser leur rentrée en cas desortie;

permettre à l'éleveur de surveillerfacilement la portée, de retirer les morts, depratiquer des adoptions et de changer lalitière aisément, sans trop déranger la mèreet les petits.

La boite à nid est fortement conseillée enélevage sur litière; elle est indispensable dansun élevage sans litière. Pour répondre à cesexigences, et en particulier pour permettre àla mère lapine de mettre bas et d'allaiter facile-ment, la forme la plus généralement retenue estun parallélépipède rectangle dont les dimen-sions minimales sont de 50 x 25 x 25 cm. Dansle cas de séparation intérieure ayant pour butde regrouper les petits, il faut laisser une sur-face minimale de 30 x 30 cm du côté des lape-reaux, afin que la lapine puisse les allaiterconfortablement (figure 33).

Le matériel constitutif de la boite à nid doitêtre inrongeable, désinfectable, isolant etrésistant à l'humidité.

Dans un élevage bien chauffé ou sous unclimat chaud, on peut utiliser du fer galvanisé,à condition d'employer un autre matériel(contre-plaqué, bois ou plastique) pour la réa-lisation du fond.

Le bois brut, l'aggloméré, le contre-plaquéou la matière plastique sont couramment utilisésen Europe; mais, bien que meilleurs isolantsque le métal, ils ne sont pas toujours facilesdésinfecter (mis à part la matière plastique).

Pour répondre aux exigences du compor-tement des lapereaux et de la lapine et, en mémetemps, de rendre le travail de l'éleveur plusaisé, il importe que la boite possède le maxi-mum des caractéristiques suivantes:

le fond doit étre creusé pour permettre leregroupement des lapereaux quand latempérature baisse, mais il doit aussifavoriser leur dispersion par forte chaleur;

° le fond doit étre antidérapant afin d'éviter

156 Logement et matériel

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FIGURE 30

Abreuvoirs automatiques

Abreuvoir à su Abreuvoir à tétine

FIGURE 31

Abreuvoir constitué par une tétine insérée dans

fonctionnant con me un abreuvoir sabot (B)

Source: Finzi et Amici, 1992.

n bidon de plastique (A) et abreuvoir en

7a

Le lapin 157

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Coupe

3 cm

FIGURE 33

Schéma d'une boite

Pour l'éleveurtrappe de visite

Note Sous un chmat chaud, le dessus de la boite peut étre grillagé

Accès de la boTte à nid_My pour la femelle-

les luxations des articulations des jeunes(«lapins nageurs»);la mère doit y avoir accès par le côté opposé.4 la partie où séjournent les lapereaux afind'éviter l'écrasement de ceux-ci lorsqu'elleentre brusquement dans la boite;l'accès doit étre assez étroit, carré ou arrondi,d'environ 15 cm au carré;

le fond doit étre conçu afin de laisser lesurines s'écouler; pour ce faire, il sera soitperforé, soit conçu de façon à laisser un espacede 1 à 1,5 cm entre le fond et les parois de laboite, soit encore constitué d'une couche depaille entre deux couches de grillage;le fond doit étre amovible, afin de faciliter sonnettoyage et celui de l'intérieur de la boite;

158 Logement et materiel

FIGURE 32

Schema d 'une tremicAliment granulé ou grain

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Le lapin 159

une trappe de visite doit être prévue pourpermettre à l'éleveur de surveiller et contrôlerla nichée;

pour empécher les petits de sortirprématurément (avant rage de 15 jours),faut prévoir un rebord suffisamment haut auniveau de l'accès de la femelle, ou mieux,l'installation de la boite en contrebas du solde la cage, ce qui favorise leur retour.

Pour constituer un nid de bonne qualité, lalapine a besoin de matériaux, en plus de sespoils. De la paille propre et saine ou des copeauxde bois tendre non traité peuvent très bien con-venir; par contre, l'utilisation d'ouate de cellu-lose est à proscrire. Des graminées sèches peu-vent également donner de bons résultats.

Enfin, la boite à nid peut étre disposée à l'inte-rieur de la cage comme à l'extérieur. Dans le casoù elle est à l'extérieur, elle peut étre fixée sur lecôté ou, de préférence, en fagde (surveillanceplus facile).

LES BATIMENTS D'ÉLEVAGE

Climats tempérésDans les pays à climat tempéré ou froid, leslapins sont élevés dans des batiments plus oumoins clos, de manière à assurer une productiontoute l'année. En effet, l'élevage traditionnel deces pays (Europe, Amérique du Nord) se faisait

l'extérieur dans des cages avec litière, maisalors les animaux cessent de se reproduire de lafin de l'été jusqu'au début du printemps. L'éle-vage rationnel moderne a permis une produc-tion plus régulière, voire continue, en plaqant lescages dans un bâtiment. Il devient alors possi-ble de contrôler la température et la duréed'éclairement quotidien et, ainsi, de mieux ré-pondre aux exigences des animaux (décrites plushaut). En outre, l'emploi de cages entièrementgrillagées rend les animaux plus dépendants dela température et de la ventilation de leur envi-ronnement, et il n'est réellement possible de mai-triser ces paramètres que dans un bâtiment. Tou-tefois, si les lapins sont élevés en milieu peuprotégé (semi-plein air), comme c'est de plus enplus le cas en Europe pour l'engraissement, lesnormes de température et de ventilation présen-

tées au tableau 50 ne sont plus applicables. Lesanimaux hors bâtiment sont plus tolérants auxvariations climatiques que ceux placés dans unlocal clos.

En Europe, les lapins reproducteurs sont éle-ves presque systématiquement dans des cages àsol grillagé, placées dans un bâtiment clos, ven-tilé de manière contrôlée, éclairé artificiellement,chauffé en hiver et éventuellement refroidi enété. Ces solutions sont onéreuses, et l'investisse-ment que doit faire l'éleveur pour assurer lelogement de tous ces animaux est une lourdecharge. En France, par exemple, l'investissementtotal (batiment, cages, aménagements, etc.) estrapporté à la «cage mère». Cette unité de réfé-rence correspond à la division par le nombre demères de l'ensemble des investissements néces-sakes pour que soient logés les mères lapines,mais aussi les mâles, les jeunes à l'engraissementet les futurs reproducteurs correspondants. Ainsi,en France, cet investissement par cage mère, re-présente la valeur des lapereaux produits parcette unité durant un an à un an et demi environ.

Sur le plan technique, les bâtiments employessont du méme type que pour la volaille, et lessolutions d'isolation, chauffage, ventilation,éclairement, etc., sont de méme nature. Seules lesnormes à respecter sont différentes (voir au dé-but de ce chapitre). Le lecteur pourra donc s'yréférer pour une construction consacrée aux la-pins. Il convient de signaler de nombreux casd'installations de cages d'élevage de lapins dansdes locaux vétustes ayant perdu leur ancienneaffectation (étable, grange désaffectées, par exem-ple). Dans ce cas, un minimum d'aménagementdu local (isolation parfois, aeration presque tou-jours) permet d'y placer au moins des cages dis-posées en flat-deck. En effet, celles-ci n'exigentpas de grandes longueurs, contrairement auxbatteries compactes en particulier, et peuventdonc étre installées dans tout local déjà existant.

Climats chauds constantsDans les pays où le climat est chaud mais peucontrasté (moyennes des minima et des maximacomprises entre 20 et 30 °C), il est possible de nepas employer de batiments clos. Il convient seu-

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160 Logement et matériel

lement de protéger les artimaux des intempéries.Si les cages sont en bois ou en beton (paroispleines), il suffit de placer une toiture sur cha-cune des cages, comme cela est indiqué à lafigure 34. Cette toiture doit isoler de la pluie,mais aussi de l'échauffement dia aux rayons so-laires, à moins que les cages ne soient placéesl'ombre d'arbres assez grands pour les abriter dusoleil tout au long de la journée. La toiture doit&re aussi assez «débordante» pour éviter quel'eau ne pénètre les jours de pluie avec vent. Detoute manière, il est conseille de placer les cagesle dos aux vents dominants.

Pour les cages grillagées, on peut les placersous un toit commun, également isolartt. Ce dis-positif, illustré a la figure 35, a été mis au point audepart en Californie. Il donne satisfaction a. con-dition que les toits débordent assez sur les côtéspour bien protéger les animaux.

En outre, une haie vive ou des claies autour dubatiment sont utiles pour protéger les lapins desvents les plus violents et des prédateurs.

Climats chauds et contrastésSous ce type de climat, il faut élever les lapinssoit à l'extérieur dans des clapiers avec litière,soit dans des cages placées dans un batiment quiservira de tampon thermique. Des résultats trèssatisfaisants ont été obtenus au Burkina Fasoavec des batiments construits avec les matériauxlocaux: briques de laterite, armature et charpenteen bois dur comme le ronier (Borassus aethiopium),et paille pour la toiture. La temperature y estplus régulière que dans un batiment plus coil-teux construit avec des parpaings de ciment.Dans le cas de l'élevage du Centre nationalcunicole d'Irapuato au Mexique, les batimentsen dur sont largement ouverts sur l'extérieurdurant la journée mais, la nuit, la fermeture desvolets permet de limiter les effets de la chute detemperature exterieure; en effet, une amplitudequotidienne de 20 °C est courante. Ces voletspermettent aussi d'assurer durant la journée uneaeration du local en tenant compte du sens duvent, tout en respectant les normes de vitessed'air indiquées au début de ce chapitre.

Enfin, dans certaines regions africaines à cli-

mat tropical sec et ott le bois est rare, des éleveursont obtenu de bons résultats en réalisant en bri-ques de terre crue de petites cases rondes recou-vertes de paille et servant a la fois de cage et debâtiment. Toutefois, le renouvellement des litie-res pose souvent de graves problèmes dans cetype de case, dont le plancher doit étre légère-ment en pente et nettement au-dessus du solambiant. Une limitation du problème duparasitisme peut être obtenue en detruisant lacase chaque année et en la reconstruisant quel-ques metres plus loin. Compte tenu de cette re-marque, ce type de logement ne peut étre accep-table que pour un élevage familial pour lequel nese pose pas le problème de la main-d'ceuvre.

Le problème des prédateursLe problème des prédateurs se pose de manièretrès différente suivant les regions. Les solutionsemployees doivent étre économiques mais effi-caces. La première mesure à prendre est de cons-truire des cages solides, resistant certes aux la-pins, mais aussi aux chiens et aux chats, qui sonttrès nombreux dans beaucoup de villages. Au-delà des cages elles-mémes, il convient d'enclorel'élevage pour éviter que les prédateurs de grandetaille (chiens) et les enfants ne puissent s'appro-cher des cages. Cela est en outre favorable aucalme nécessaire aux animaux. Suivant les cas,s'agit de bien fermer le batiment d'élevage oud'enclore l'ensemble des cages avec un grillage,une haie vive defensive ou une palissade solide.

Les rats, souris et autres rongeurs sont (gale-ment des prédateurs dangereux (agression desjeunes, transport de maladies, etc.). Il faut doncdératiser l'élevage et éventuellement placer surles pieds des cages et les poteaux soutenant latoiture des plaques métalliques assez hautes pourempécher les rats de grimper, ou des cônes me-talliques renversés remplissant la méme fonc-tion de protection (figures 34 et 35). Des cagesentièrement grillagées ou en beton interdisentplus facilement l'accès aux rats que des cages enbois. Mais ces animaux peuvent parfois pénétrerpar les rateliers ou les trémies prévues pour l'ali-ment granule. Si ce risque existe, il faut protégerégalement l'ouverture de ces accessoires d'éle-

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FIGURE 34Cage en bois ?I placer à l'extérieur

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Note Remarquer le toit isolant pour la chaleui et, sur le cöté, une ti émie à aliment (1), ainsi qu'un ratehei a fouriage (2)

FIGURE 35Cages grillagées placées sous une toiture commune

Le lapin 161

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162 Logement et matériel

vage, car une mere lapine ne protege générale-ment pas ses petits comme pourrait le faire unechienne ou même une rate.

Dans les pays où le risque existe, la lutte contreles serpents est beaucoup plus difficile, et leséleveurs s'habituent a. payer un certain tribut aces animaux (heureusement, un faible pourcen-tage seulement des lapins produits).

Au-delà du risque associé aux prédateurs,reste a. considérer le risque de fugue des lapins.En effet, si les cages ou les batiments ne sont pasbien clos, des lapins peuvent s'échapper, soit aucours des manipulations, soit à l'occasion d'uneagression de l'élevage par des chiens ou autresanimaux de grande taille. La clôture extérieurede l'élevage, si elle est fonctionnelle, permet engeneral de récupérer les animaux rapidement.Dans le cas contraire, ceux-ci risquent d'êtreirrémédiablement perdus. Par contre, le risqueest nul de voir les lapins domestiques s'adapterrapidement à la vie sauvage et pulluler, commedans le cas du lapin de garenne en Australie et enNouvelle-Zélande. En effet, dans la quasi-tota-lité des pays du monde, des lapins d'élevage quise sont échappés n'ont pas pu s'adapter. Presquepartout, les prédateurs naturels des animaux dela taille d'un lapin sont nombreux (canidés,félidés, rapaces) et détruisent rapidement les la-pins en liberté. Le risque n'est reel que danscertaines iles où les prédateurs potentiels n'exis-tent pas. C'était le cas en Australie au siècledernier.

LES LOGEMENTS NON CONVENTIONNELS

A propos des cages et des batiments, nous avonsdécrit les techniques les plus courantes, connuespour donner des résultats fiables sous tous lesclimats. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pasd'autre solution pratique. Quelques exemplessont foumis ci-apres.

Les élevages au solDans le Sud tunisien, comme d'ailleurs dansle Sud algérien, les éleveurs traditionnels entre-tiennent leurs lapins au fond d'un «puits» sec de1,5 à 2 m de profondeur (Finzi, Tani et Scappini,1988). Pour cela, les éleveurs creusent le puits et

y descendent des lapins qui vont se reproduireen colonie. Ces derniers creusent des terriers à laperiphérie du fond du puits, qui servent en par-ticulier aux femelles pour construire leur nid,reconstituant ainsi la rabouillère des lapines degarenne. Pour l'alimentation, l'éleveur peut sim-plement jeter la nourriture au fond (fourrages),ce qui occasionne des gaspillages importants.Mais dans les cas plus élaborés, il aménage untunnel incline partant du fond et rejoignant lasurface du sol dans un petit enclos. Il disposealors la nourriture dans cet enclos et les lapinsviennent la chercher aux heures qui leur con-viennent (la nuit le plus souvent). L'aménage-ment d'une trappe dans un angle de l'enclospermet de récupérer les lapins. Ce système, bienentendu, ne peut fonctionner que dans les pays onil ne pleut presque jamais et on le sol reste sec à 1,5ou 2 m de profondeur. L'inconvénient est aussi quela reproduction n'est pas contrôlée, et de ce faitl'éleveur peut fort bien entretenir pendant de lon-gues périodes des animaux totalement improduc-tifs. En outre, le contrôle des prédateurs est quasiimpossible, celui des rats en particulier.

Un autre exemple d'enclos au sol pour un éle-vage en groupe a été décrit par Finzi en 1992. Cetenclos, issu d'observations de ierrain combinéesavec des experimentations, est illustré sur la fi-gure 36. On y remarquera les idées simples pro-posées pour lutter contre les prédateurs ou cons-tituer les refuges pour les lapins.

Les élevages en cagesEn Espagne, un système de cages utilisant descanalisations de ciment de grand diamètre (0,8

1 m) posées horizontalement a été décrit parContera (1991). Un plancher grillage, d'une lar-geur un peu inférieure au diamètre des canali-sations, supporte les lapins dont les déjectionstombent dans la partie inférieure. Les équipe-ments des cages-abris ainsi constituées sont clas-siques. En été, aux heures les plus chaudes, unarrosage systématique des parois externes descanalisations permet d'y maintenir une tempe-rature nettement plus clémente qu'à 1 'extérieur,en raison de l'évaporation de l'eau par le ci-ment un peu poreux des canalisations.

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FIGURE 36Enclos mtionnel pour l'élevage des laptns

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Note a = dessus de bidons pour protéger le pied de la palissade, h = équipement de dessus de la palissadeinterdisantaux prédateurs d'entrer dans l'enclos, c = aibres pour procurer de l'ombre etéventuellernent des feuilles comme fouirage,d = zone pour la capture des lapms, e = boite à rud explorable pm l'éleveur, f = abieuvoir, g = tas de fom servant d'abn

Avec le méme objectif de lutte contre la cha-leur, De Lazzer et Finzi (1992) ont conqu unsystème de cages à deux zones: l'une, placéel'extérieur, est une cage grillage classique, oùse trouvent les dispositifs d'alimentation; l'autreest une «aire» de méme volume enterrée sousune couche de terre épaisse, mais accessiblepour l'éleveur par une trappe. Les deux zonessont reliées entre elles par un tube de fibrocimentde 20 cm de diamètre (figure 37). Ainsi, cesauteurs ont reconstitué une aire de vie pourle ou les lapins vivants dans la cage (d'en-graissement ou de maternité, au choix), se rap-prochant de celle utilisée par les lapins degarenne. Aux heures chaudes, en cas de pertur-bation de l'environnement, ou simplement pourmettre bas, les lapins se tiennent dans la partie

enterrée. Quand ils ont faim ou soif, ils accè-dent à la cage grillage. L'expérience montreque c'est toujours dans la zone extérieure queles lapins font leurs déjections. Les résultatstechniques obtenus sur une année par lesauteurs indiquent une productivité tout à faitcomparable à celle obtenue dans un élevageclassique avec des cages dans un batiment, etce, avec un investissement moindre. Toutefois,nous ne posséclons pas d'informations sur laquantité de travail nécessaire.

VALEUR DES DÉJECTIONS

Quel que soit le type d'élevage des lapins, l'éleveurdevra évacuer les déjections (litieres, crottes accu-mulées sous les cages) hors de l'élevage. Les&ejections représentent une valeur agronomique

Le lapin 163

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FIGURE 37Cages à deux zones: l'une gi illagée (à gauche) et l'autre enterrée (I) droite), l'accés pouvant se faire via lesplaques ondulées situées sur le tumulus

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Source De lazzer et Firtzi, 1992.

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qui est loin d'être négligeable. Toutefois, lesquantités et les compositions varient beaucoupen fonction des conditions de logement et d'ali-mentation.

Pour des lapins consommant des alimentsconcentrés complets et élevés sur sol grillagé,la production est d'environ 250 a 400 g decrottes et de 0,5 a 0,8 litre d'urine par cagemère et par jour en fonction de l'intensité de laproduction. Ces déjections sont sensiblementplus riches en éléments fertilisants (tableau 54)qu'un fumier de ferme moyen. En effet, cedernier ne comprend que de 0,4 a 0,6 pour centde chaque élément fertilisant principal (N, P205,K,0). Lors de leur émission, les déjections ontune composition variable en fonction du typed'animal qui les produit (tableau 55); mais la

J.

comparaison des series de valeurs fournies auxtableaux 54 et 55 montre qu'il y a, lors dustockage, un risque de perte plus importantpour l'azote et le phosphore que pour les autreséléments.

Lorsque les animaux sont élevés sur litière,la composition moyenne du fumier ainsi pro-duit dépend de la nature de l'alimentation,mais surtout de la nature et de la quantité delitière employée. Cependant, s'il est bien con-servé, le fumier obtenu chaque semaine con-tient les éléments fertilisants contenus dans lescrottes, une partie de ceux contenus dans lesurines, plus ceux contenus dans la litière elle-même. La production de ma ti ère fertilisanteest donc au moins égale à celle observée avecun élevage sans litière.

164 Logement et matériel

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Le lapin

TABLEAU 54

Composition moyenne des déjections recueillies sous les cages (grillagées) de lapinsrecevant un aliment complet équilibré (en pourcentage)

Source: D'après Varerme, Rivé et Veigneau, 1963, et Franchet, 1979.

TABLEAU 55

Quantités moyennes émises et composition des déjectionsproduites par différentes catégories de lapins

165

Origine des déjections Poids produitpar jour

(g)

Teneur du produit frais(%)

N 1320 K20 CaO

Croffes

Jeune a l'engraissement 40-50 1,5-1,7 2,5 0,5 0,4-1,5

Lapine allaitante 150-200 1,2-1,5 5-7 1-1,5 2-3

Adulte au repos 70-80 1,2-1,5 2-4 0,5 0,4-1,5

Urine

Jeune a l'engraissement 80-110 1-1,3 0,05 0,8-1,2 0,4-0,6

Lapine allaitante 250-300 1-1,3 0,02 0,7-0,8 0,15

Adulte au repos 100 1-1,3 0,08 0,9-1,2 0,6-0,7

Source: D'après Lebas, 1977.

Composition du produit brut D'après Varenne, Rive D'après Franchet,et Veigneau, 1963 1979

Matière sèche 40-50 24-28

Minéraux 14-18 5-11

Azote 0,8-2,0 0,7-1,0

P205 1-3,7 0,9-1,8

K20 0,2-1,3 0,5-1,0

C.0 0,9-3,4 0,4-2,0

pH 7,2-9,7 8,1-8,8