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LIVRE BLANC Attractivité & Marketing territorial
(Re)Découvrez l’intégralité des articles la Saison 4
Décembre 2018
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SOMMAIRE
Chroniques Urbaines™, qu’est-ce que c’est ? …………………………………….. 2
Episode 1 : Nantes, le fer de lance de l’aménagement durable du territoire (Interview) …. 3
Episode 2 : Vélo-friendly, mobilité connectée et hub multimodal : 3 stratégies pour la mobilité
douce ……………………………………………………………………………………………………….. 6
Episode 3 : Managing city transition: 3 examples of promising models ………………………….… 8
Episode 4 : Nice : Cure de jouvence durable 4.0 (Interview) …………………………………….…… 10
Episode 5 : Grenoble, les secrets d’une métropole respirable ……………………………….……… 12
Episode 6 : Comment le Grand Lyon transforme son territoire en accélérateur de synergies
numériques ? (Interview) ………………………………………………………………………………….. 14
Episode 7 : 3 bonnes pratiques inspirantes pour devenir une métropole à énergie positive …. 16
Episode 8 : Le modèle coopératif comme tempo des transitions écologique et numérique .. 18
Episode 9 : La transition numérique : du sur-mesure territorial plutôt que du copier-coller
(Interview) ………………………………………………………………………………………. 20
Episode 10 : Tous responsables du devenir de la métropole de demain ? ……….. 22
Remerciements aux participants ……………………………………………… 24
Qu’est-ce que c’est ?
Une initiative pensée par Green Soluce pour les acteurs de l’immobilier et
de la ville
Green Soluce est un cabinet de conseil en stratégie et innovation au service de
l’immobilier et de la ville agiles de demain, c’est-à-dire de l’alliance réussie des
enjeux de durabilité (environnementaux et sociétaux), de bien-être et du
numérique.
Actrice moteur de l’innovation dans l’immobilier et de la ville agile en France et
en Europe, l’équipe Green Soluce a à cœur de développer des initiatives
novatrices et pionnières pour faire progresser le secteur.
Ainsi, Green Soluce a initié depuis février 2018 une revue dédiée au meilleur de
la ville de demain, les Chroniques Urbaines™. A travers ses 4 saisons de contenus
thématiques, les articles Chroniques Urbaines™ pensés et rédigés par Green
Soluce ont déjà largement suscité l’intérêt de l’ensemble de l’écosystème
immobilier et urbain.
Depuis octobre 2018, la revue s’est métamorphosée en dévoilant à l’ensemble de
l’écosystème sa Newsletter hebdomadaire. En plus de l’article de la semaine,
construit avec la participation d’acteurs inédits, la Newsletter propose chaque
semaine des sources d’inspirations variées.
Qu’apprendre dans ce document ?
Le concept de « Marketing territorial » vous semble abstrait ? Vous souhaitez en
apprendre davantage sur les stratégies efficaces de développement économique
des territoires ? Et comment impacter positivement leur attractivité ?
Tout au long d’une saison riche en interviews inédites et analyses prospectives,
les Chroniques Urbaines™ ont construit un cadre de réflexion autour des enjeux
d’attractivité territoriale. Ce Livre Blanc vous propose de (re)découvrir le
panorama des bonnes actions territoriales décryptées par l’œil des Chroniques.
Chroniques Urbaines
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Episode 1 :
Nantes, le fer de lance de l’aménagement durable du territoire
Fervent défenseur des enjeux de Développement Durable et Climat, la Métropole de
Nantes bénéficie d’un positionnement remarqué parmi les villes européennes. Membre du
Comité exécutif d’Eurocities, le réseau des villes intelligentes au service de l’Europe, 2ème
prix européen de la ville accessible et 1ère Métropole française récompensée du prix de
Capitale Verte de l’Europe, la Métropole de Nantes a su se positionner comme figure de proue
européen de l’aménagement durable.
Repenser la construction de la ville, c’est le défi pris avec l’aménagement de l’Île de Nantes,
laboratoire urbain qui fait le pari d’une réelle concertation avec les citoyens. Comment les
enjeux de durabilité qui ont fait la renommée de Nantes hier alimentent-ils les projets
d’innovations urbaines de demain ? Chroniques Urbaines™ vous plonge au cœur du modèle
nantais, en interrogeant Laurent Comeliau, responsable du pôle Développement Durable
Climat à Nantes Métropole, qui a été un des acteurs au cœur du processus de Capitale Verte.
Retour sur l’élection de Nantes comme Capitale Verte Européenne en 2013
Annoncée dès 2010, l’obtention de cette reconnaissance européenne, largement relayée
dans les médias, a permis d’embarquer l’ensemble des parties prenantes de la Métropole de
Nantes pour faire vivre ce label à travers tout le territoire.
Parmi un large panel d’évènements marquants, la Métropole a misé sur la mobilisation
citoyenne à travers l’incroyable « Expédition Végétale » de la Serre Volante de Nantes,
réalisation féérique réussie où l’imaginaire se met au service de la ville durable. Objet de
curiosité dans les rues de Nantes, imaginé par la compagnie La Machine, cette exposition d’un
nouveau genre est « un puissant lien entre la culture et l’environnement dont l’atmosphère a
touché les populations de cinq capitales européennes », nous a confié M. Laurent Comeliau.
Selon lui, l’Expédition de Nantes en Europe a été un profond moyen de diffuser les meilleures
pratiques des communes de la Métropole nantaise tout au long de son voyage.
Parallèlement à une forte visibilité auprès du grand public, le statut de Capital Verte a
directement impacté les négociations politiques internationales entourant le développement
des villes durables. Pour la première fois en Europe, Nantes a accueilli en septembre 2013
Ecocity, le Sommet mondial de la ville durable. A l’issu de l’évènement, maires et dirigeants
territoriaux du monde entier ont signé une déclaration sur le changement climatique en vue
de la COP21 de Paris en 2015. Réel fer de lance de l’aménagement urbain durable, Nantes
Capitale Verte participe aux réflexions mondiales pour « penser la ville durable de demain ».
Cinq ans après, quels héritages majeurs ?
La construction d’un modèle social nantais fondé sur la consultation citoyenne
A travers le projet de Capitale Verte, un certain nombre d’initiatives novatrices ont été
diffusées à travers l’ensemble du territoire nantais, partageant une dynamique citoyenne
commune. En effet, au lendemain de sa nomination, la Métropole de Nantes a souhaité
embarquer l’ensemble des habitants en lançant un appel à projets (AAP) citoyens. Initiés par
des acteurs associatifs ou des groupes citoyens, les initiatives les plus innovantes ont pu être
subventionnées et ainsi transformer Nantes en un réel laboratoire d’idées pour le
développement durable.
Dynamique lancée au moment du label Capitale Verte, un certain nombre d’actions
associatives se sont pérennisées, ou ont été à l’origine de la germination d’autres nouvelles
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actions, constate M. Comeliau. Selon lui, « une dynamique d’imbrication très forte des projets
permet de donner le pouls au développement d’un territoire innovant ». Ainsi, en 2017, la
Ville de Nantes a choisi l’inventivité collective en lançant son programme « 15 lieux à
Réinventer » : 80 projets avaient alors été déposés par des habitants, collectifs citoyens,
associations et acteurs de l’économie sociale et solidaire, puis soumis directement au vote
des Nantais et Nantaises. Prenant modèle sur la Métropole, un certain nombre de communes
du territoire ont souhaité lancer à leur tour leurs propres AAP afin de capitaliser sur
l’inspiration citoyenne. La dynamique vertueuse d’intelligence collective est aujourd’hui
toujours en marche, génératrice de créativité et d’innovation.
Dans la même dynamique, la Métropole de Nantes a choisi la mise en place d’une démarche
de concertation pour établir son PCAET. Pour cela, un Grand débat citoyen sur la Transition
Energétique a été organisé avec le territoire entre 2016 et 2017. « Cette initiative citoyenne
avait notamment pour axe de réinterroger les modes de vie et le pouvoir d’agir de chacun.
Près de 53 000 citoyens se sont mobilisés avec 11 000 contributeurs directs », souligne M.
Comeliau. Résultat : La feuille de route partagée de la Transition Energétique adoptée en
février 2018 témoigne d’une profonde culture du « faire ensemble à la nantaise ». Elle se
décline en 33 engagements, regroupés autour de trois grandes intentions : « Une transition
énergétique au bénéfice de tous, qui valorise 100 % des ressources renouvelables locales et
100 % citoyenne », souligne Julie Laernoes, vice-présidente en charge de la transition
énergétique.
La promotion du Bien-être en ville
• Développement des nouvelles mobilités
Bénéficiant d’un positionnement historique exemplaire en termes de mobilité, l’axe
thématique des transports « doux » favorisant la qualité de vie de ses habitants a été un point
fort de la candidature de Nantes au prix de Capitale Verte. Cette ambition se matérialise par
des investissements maintenus dans les transports publics depuis des années, entre la
réintroduction du tramway en centre-ville il y a plus de 30 ans et l’arrivée d’ici quelques mois
de 22 busway électriques, bus bi-articulés à haut niveau de service évoluant sur des voies
réservées. La part de la voiture dans les déplacements urbains a ainsi diminué de plus de 10
% entre 2002 et 2012[1]. Le modèle nantais a été suivi par de nombreuses autres villes,
tournées à leur tour vers les solutions de mobilité douce. La Métropole de Nantes souhaite
cependant conserver son statut de précurseur sur les sujets de mobilité notamment via son
nouveau Plan de Déplacements Urbains (PDU) en cours d’adoption. La Métropole travaille sur
la « ville apaisée » en encourageant les modes non motorisés et des solutions efficaces de
covoiturage via l’aménagement de voies dédiées, nous confie M. Comeliau.
• La Nature en ville
« Ville verte et bleue », Nantes maintient également ses engagements de Capitale Verte
concernant l’introduction de la biodiversité en milieu urbain. Ainsi la ville de Nantes tient son
cap de 37 m² d’espaces verts publics par habitant et 100 % de la population nantaise vivant à
moins de 300 mètres d’un point de verdure [2] malgré sa croissance démographique très
dynamique. La Métropole de Nantes se positionne comme fervent défenseur de l’intégration
de la biodiversité au sein de ses projets urbains, notamment lors de la requalification des
berges de Loire. A ce titre, elle a été classée à la 2ème place du palmarès 2017 des villes les
plus vertes de France [3].
La Métropole de Nantes également pionnière sur les enjeux
d’énergie et de gestion des déchets
Forte de son statut de Métropole engagée et de ses savoir-faire, la Métropole de Nantes a
approfondi des sujets déjà présents dans sa candidature par des projets ambitieux et
innovants. Ainsi, les enjeux énergétiques, comme la production d’énergie renouvelable en
autoconsommation, ont été approchés à travers des axes tangibles et concrets dans le cadre
de la Feuille de Route sur le Transition Énergétique de 2018. En vue de la concrétisation de
cette feuille de route énergétique, un budget conséquent a été alloué à l’enjeu majeur qu’est
la rénovation énergétique, « une multiplication du budget par 14 » nous confie M. Comeliau.
Le tri des déchets également bénéficié d’un effet catalyseur du phénomène Capitale Verte.
Alors que le modèle d’incinération des déchets nouvelle génération avait offert un bilan
mitigé en 2013, de nouvelles initiatives structurantes se mettent en place. Territoire pilote du
projet de l’ADEME, « Zéro déchet, zéro gaspillage », la Métropole voit de nombreuses
initiatives citoyennes mises en place, à travers des recycleries, des associations de jardinage
urbain ou des filières d’invendus alimentaires. Dans ce cycle vertueux, une feuille de route
tournée vers l’Economie Circulaire est aussi mise en place aujourd’hui. Concernant le
traitement des déchets et leurs réusages possibles, la Métropole réfléchit actuellement aux
actions de massification à mener dans un processus de circularité, notamment en liaison avec
la zone portuaire de Nantes Saint-Nazaire.
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L’interview inédite
Green Soluce : Quel a été le réel apport d’une année en tant que Capitale Verte de
l’Europe ?
L’avis de Laurent Comeliau :
« Le titre de Capitale Verte Européenne a été une réelle porte d’entrée pour accélérer
un développement qualitatif pour tous et respectueux des ressources, avec des opportunités
économiques à la clé. L’impact en termes d’attractivité du territoire est une évidence. Ce coup
de projecteur extrêmement porteur a permis la mise en place de nombreux nouveaux projets
à travers les rencontres de décideurs internationaux mais également les concertations
citoyennes.
La qualité de vie présente depuis des années à Nantes est sûrement une des raisons
déterminantes du prix de Capitale Verte de l’Europe. Et inversement depuis, la Métropole
consolide ce fort attrait auprès de nouveaux habitants et visiteurs, attirés par cette qualité de
vie mise en avant par la récompense européenne. Un des grands défis d’aujourd’hui est aussi
de penser cette attractivité avec les territoires alentours, non pas au seul profit de la
Métropole. C’est également vrai pour l’usage et la préservation des ressources énergétiques
et naturelles qui ne peuvent être traité qu’à une échelle plus large que celle des frontières
des 24 communes de la Métropole.
La Métropole est aujourd’hui une destination prisée pour les entreprises et autres start-ups
qui viennent s’y installer, notamment autour des enjeux du numérique. C’est également tout
un nouveau marché autour du développement durable qu’a impulsé le titre de Capitale Verte
et qui s’installe à présent dans la durée. »
Loin d’un simple titre honorifique, le prix Nantes, Capitale Verte de l’Europe a été un
accélérateur de développement permettant à la fois de mettre en avant les démarches
durables innovantes pensées par la Métropole, mais également un encouragement pour
insuffler une dynamique de nouveaux projets tournés vers l’excellence environnementale du
territoire. L’approche ici proposée dans notre article Chroniques Urbaines™ reste à corréler
aux résultats prochainement publiés par la Métropole de Nantes dans leur bilan complet «
Capitale Verte, 5 ans après ». Restez à l’affut, Chroniques Urbaines™ vous fera suivre
l’information au moment venu !
Propos recueillis et mis en forme par Laetitia Morère pour les Chroniques Urbaines™.
[1] Nantes Métropole, AUREN
[2] Nantes Métropole
[3] L’Observatoire des villes vertes
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Episode 2 :
Vélo-friendly, mobilité connectée et hub
multimodal : 3 stratégies pour la mobilité douce Suite au 5ème rapport glacial du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat, nos villes de demain ont plus que jamais besoin d’être durables et
résilientes, pour prétendre à une limitation globale du réchauffement climatique à 1,5°C.
Parmi les piliers de durabilité, les pratiques de mobilité douce, alternatives propres aux
transports carbonés, jouent un rôle prépondérant dans le design urbain des villes durables de
demain. Chroniques Urbaines™ a choisi pour vous 3 villes exemplaires en termes de mobilité
durable !
Strasbourg, la nouvelle Amsterdam
Selon une récente étude Greenpeace, Strasbourg est décrite comme une ville « où la
perception de la dynamique à l’œuvre en matière de développement des alternatives à la
voiture individuelle apparaît comme positive ».
La 4ème édition de l’index Copenhagenize classe Strasbourg comme la 1ère ville « vélo-
friendly » de France. Le « Plan piéton » encadre depuis 2011 l’ensemble des opérations
d’aménagement de voierie et d’urbanisme avec l’objectif de consacrer 50% de l’espace public
aux piétons et aux cyclistes. Dès 2013, la commune initie les réflexions autour d’une limitation
de la vitesse en ville à 30 km/h, démarche aujourd’hui instaurée dans plusieurs zones du
centre-ville. Cette bonne initiative a été suivie par la métropole de Grenoble en janvier 2016.
Les résultats sont à la hauteur des initiatives prises par Strasbourg puisqu’en 2017, selon
l’INSEE, 16% d’actifs se rendent au travail à vélo, contre seulement 2% au niveau national, et
un déplacement sur trois des Strasbourgeois est réalisé exclusivement à pied.
Copenhague, hub multimodal au service du vélo
Championne du monde du transport doux, la ville de Copenhague a vu, en 2016, le nombre
de vélos présents sur ses routes dépasser le nombre de voitures. Les habitants de
Copenhague ne se passent plus de leur vélo, et c’est toute une intermodalité qui est favorisée
et simplifiée. A Copenhague, rien de plus simple que d’embarquer son deux-roues dans le
compartiment vélo de l’Øresundstog (le train régional qui circule entre la Suède et le
Danemark), dans le métro automatique 24/24, ou même à l’arrière d’un taxi proposant un
porte-vélo.
Quadrillant l’ensemble de la ville, les pistes cyclables sont directement connectées à un
système de signalisation de pointe, tenant compte de la vitesse moyenne de déplacement
d’un vélo. Ce système ingénieux permet à un cycliste de parcourir de longues distances sans
poser pied à terre et ainsi de gagner un temps précieux dans ses déplacements. C’est
pourquoi, chaque jour dans la capitale, 50% des trajets journaliers maison-bureau sont
réalisées à vélo. Ambassadeur d’un modèle de mobilité, Copenhague répond aux défis urbains
modernes à coups de pédale.
Lyon, innovateur de solutions « smart » pour la mobilité douce
A Lyon, la métropole fait le pari des nouvelles technologies pour favoriser une mobilité
urbaine plus intelligente et surtout plus douce. Initiateur en 2005 du service de vélos en libre-
service, le Vélo’v est bien ancré dans les pratiques de mobilités des Lyonnais.
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Au-delà de favoriser les « mobilités actives » que sont la marche à pied, la trottinette ou le
vélo, la métropole compte s’équiper, dès 2020, d’infrastructures mises à jour en temps réel
telles que des voies réservées au covoiturage. La mobilité connectée reste au cœur des enjeux
d’une métropole durable selon Pierre Soulard, responsable du service mobilité urbaine à la
Métropole de Lyon.
Pour lui, il faut travailler sur le traitement de l’information multimodale, à travers des
transports connectés pour offrir des alternatives de mobilités propres aux citoyens.
Ces nouveaux systèmes de mobilités sont autant de bras de levier pour réduire efficacement
la part de la voiture en ville. Par exemple, la mairie de Lyon a fait le pari d’aménager un « tube
modes doux » dans le tunnel de la Croix-Rousse, dédié exclusivement aux déplacements sans
moteur. Ce tunnel propose aux piétons, vélos et bus qui l’empruntent un dispositif inédit
d’animation son et lumière pour un parcours pédagogique et écologique.
Initiateurs de bonnes pratiques, les villes de Strasbourg, Copenhague et Lyon proposent
chacune des solutions alternatives à la voiture qui semblent déjà avoir convaincu leurs
habitants et favorisé l’attractivité du territoire. La dynamique est à suivre dans des villes
comme Marseille ou Nice où d’importants efforts restent à fournir en termes de mobilité
douce ! Grandes métropoles comme villes de taille moyenne doivent suivre des modèles de
transport plus vertueux pour uniformiser la France dans son chemin vers une mobilité plus
durable.
Article pensé et rédigé par Laëtitia Morère pour les Chroniques Urbaines™
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Episode 3 : Managing city transition: 3 examples of promising models
Charles Landry, an international adviser on the future of cities, argued that cities are
misaligned between design and operating system, typical of a 1.0 world and the current 3.0
technological, economic and cultural lifestyle dynamics. Under this tension and
disconnection, cities need to transform and reinvent themselves, a process which could take
several years. With this focus on “transitioning cities” Urban Chronicles™ selected three
examples to open the discussion.
Medellín (Colombia): new infrastructure, better quality of life
Medellín has, until recent history, symbolized a city with a reputation associated to crime,
drug cartels and social exclusion. Among the various initiatives to revert this reality, the city
developed a massive transportation infrastructure (the Metro, Metroplus and MetroCable) to
link the city and the poorest communities, a policy which targeted social inclusion and
improvement of the quality of life.
Since the inauguration of the MetroCable in 2011, the city has put in place a strategic plan to
re-define itself, and ever since it has become a reference on what Latin American cities can
achieve. For anyone who has visited Medellin the experience of going up by the Metrocable,
and overseeing barrio Santo Domingo, is unique. It is even more impressive when considering
the political effort, the community goodwill and the business risks needed for such
intervention. Before the Metrocable, residents of Santo Domingo spent upwards of 2 hours ½
hours commuting to work each way, and today now the travel only takes 20 minutes.
Considering that the MetroCable transports 30,000 people daily.
The project created not only a transportation system, through an impoverished neighborhood
of Medellin, but it included a vital cultural center by making the Parque Biblioteca España.
Moreover, the municipality has set up an Innovation Program (2012-2021) to attract private,
local, national and foreign investors. Medellin, as host city, served well the slogan “Cities for
Life” during the World Urban Forum in 2014, promoting a development based on the
principles of: transparency, participation, non-violence, innovation and resilience for a better
quality of life.
Detroit (USA): from factories to farms
In 1950, the city of Detroit had a population of about 1,8 million and was considered a symbol
of modern America. 1 out of 8 people worked in the automotive industry and the city was
thriving. Nonetheless, the Detroit riots of 1967 due to the effects of racial tension and poor
housing were a turning point in the city’s fortune. The loss of jobs due to the relocation of the
US auto industry shrank the tax base, and finally the subprime crisis had a tolled on the city.
In 2005, only 700,000 inhabitants were left, 40% of whom live below the poverty line.
Regardless of this decline, Detroit has managed to bounce back and develop a new face.
Among other initiatives, due to its urban agriculture projects, Detroit is seen as a model for a
renaissance of social and agricultural entrepreneurship of urban farm networks. As example,
the city set up the first real local and organic supply circuit on a large city scale. These
agricultural practices have been supported by the Detroit Future City Strategic Plan, which
encourages green and blue frames and which legalized urban agriculture.
Even with the ongoing challenges of a major city, Detroit has become a symbol of resurgence.
The city has succeeded in its transition by overcoming food insecurity, providing training and
employment for its inhabitants and strengthening social cohesion.
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Songdo (South Korea): testing a new urban model
In terms of “transition cities”, Songdo is an interesting example. 13 years ago, there was
nothing there, and today Songdo is a city of 200,000 people where all buildings are LEED-
certified and smart technologies spread out in the entire city. It all begun in 2001 when the
administration of the city of Incheon, near Seoul decided to build a driving zone for innovation
which seemed a crazy, pharaonic project. An alliance between the public and the private
sector, whose estimated cost was 40 billion US dollars.
The city was designed by architects and engineers specialized in new technologies. The public
services were designed to be sober in resources, practical to use and pleasant to live for all
users. The city developed 40% of green spaces and it is equipped with « intelligent » traffic
lights on major arteries that vary according to real-time traffic. Many other innovative
technologies (telemedicine in each apartment, underground waste collection system, etc.)
are already being deployed in the city.
In contrast to the initial objectives, investment and technology deployed, the South Korean
authorities have not yet succeeded in attracting as many companies as they hoped. Rather
than an international economic zone, the city has developed into a middle-class suburb of
Seoul (at least for the moment). This makes some people question whether it was worth the
level of investment.
Although for some, Songdo is not the success envisioned. For others, the experience serves
as a model for China, India, Africa and the Middle East which need to create new cities. In
India, it is estimated that 700 million people will leave the countryside in the coming years,
and existing cities like Delhi or Mumbai don’t have the infrastructure and capacity to host
them. Thus, the creating of Songdo-type cities could become a model to enhance and
replicate.
Medellín, Detroit and Songdo are pioneer models of urban transition underway and probably
on the road to success. Old and outdated urban models, which have become obsolete for our
current lifestyle and needs must be reinvented, and new policies promoting sustainability and
digital technologies are now particularly necessary to support the change in model for these
cities. It is in this sense that cities must develop and implement different and more sustainable
urban models to offer opportunities and a good quality of life to its residents.
Article thought and written by Pierre Rostan for the Urban Chronicles™
Picture credit: WSP
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Episode 4 : Nice : Cure de jouvence durable 4.0 Depuis 2008, Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d’Azur,
impulse une nouvelle dynamique pour la mutation du territoire niçois. Avec la volonté de
fonder un nouveau modèle de développement et d’urbanisme, la Métropole Nice Côte d’Azur
se dote d’une véritable stratégie économique de formation et de recherche. Cette stratégie
de « Ville Verte de la Méditerranée » s’articule autour des technologies numériques durables,
appliquées notamment à la mobilité et à la santé.
Nous souhaitons interroger Arnaud Bonnin, Responsable du service Environnement de la Ville
de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur, sur les actions et les ambitions d’un territoire
éco-exemplaire à l’échelle européenne.
Green Soluce : Les transports sont la première source d’émissions de gaz à effet de serre de la
Métropole Nice Côte d’Azur.
Quelles sont les actions menées par la Métropole pour diminuer ces émissions ? Quelles
mobilités sont développées et encouragées au sein de la Métropole pour créer un territoire plus
durable ?
Arnaud Bonnin : La Métropole a mis en service les lignes de tramway, dont la ligne T2 (appelée
aussi ligne « Ouest-Est »), qui permettent de connecter le port, le centre administratif et
l’aéroport. Le ticket de transport métropolitain est maintenu à un euro, afin d’inciter les
citoyens à prendre les transports en commun. Des services d’autopartage (Auto Bleue, Vélo
Bleu) sont mis à disposition des concitoyens. Prochainement, nous allons mettre en œuvre un
plan vélo. La Métropole, après avoir mené des tests concluants, mettra en circulation les
premiers bus électriques en 2019 avec l’objectif de ne plus avoir de bus thermique sur le
réseau Ligne d’Azur en 2025.
Pour ce qui est des innovations techniques, la Métropole travaille sur un projet pilote de
voiture connectée, en collaboration avec le consortium formée par PSA et IBM. Ce projet doit
permettre une meilleure compréhension de la ville au quotidien à travers la gestion des flux
par une analyse croisée des données.
Green Soluce : Quels sont les nouveaux outils que souhaite développer la Métropole pour
permettre d’améliorer le quotidien et la santé de ses habitants ?
Arnaud Bonnin : Nous avons implanté de nombreux capteurs sur l’ensemble du territoire
métropolitain afin d’effectuer des mesures en temps réel et mener des actions de prévention.
Nous pouvons ainsi prévenir les opérateurs publics ou privés concernés, en cas de
dépassement sonore relevé, par exemple sur un chantier ou près d’une école. Dans cette
démarche, l’analyse des données collectées par les capteurs nous a notamment permis de
mieux comprendre l’origine de la pollution sonore et aérienne au niveau de la zone portuaire.
Nous devons croiser une multitude de données en temps réel. La ville possède ses propres
capteurs. Mais comme nous venons de le voir, nous sommes client de données privées
comme celles du consortium. Ensuite, il y a des données que nous achetons et celles que nous
exploitons gratuitement auprès de la marine ou d’universités partenaires par exemple.
Nous mettons l’accent sur la mesure de la pollution de fond, qui nous guide sur
l’aménagement de la ville pour créer des zones à faibles émissions (ZFE). Actuellement, l’une
d’entre elles est testée sur la promenade des Anglais.
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La biodiversité est un thème qui prend de l’ampleur au sein de la Métropole, à travers la trame
bleue, la trame verte, mais aussi la trame sombre. Nous sommes la ville pionnière en matière
de qualité d’éclairage public en équipant notre parc de la technologie LED ambrée, moins
néfaste pour les espèces animales diurnes. Nous avons une volonté de (re)créer une libre
circulation du vivant. Pour cela, nous travaillons avec le muséum d’histoire naturelle sur ces
sujets.
Green Soluce : Quels sont les objectifs avancés par la Métropole et les mesures mises en place
pour assurer la réduction de la consommation d’énergie ?
Arnaud Bonnin : La Ville de Nice développe des projets de géothermie. Nous incitons le
déploiement de cette énergie verte qui constitue une solution concrète et bien adaptée pour
couvrir les besoins thermiques.
Les smart grids doivent nous permettre de faire des économies en augmentant la rentabilité
de l’énergie en évitant les gaspillages par exemple. Le réseau étant plus efficace, nous
pouvons ainsi limiter le recours aux nouvelles ressources.
Green Soluce : Nice se tourne vers les technologies durables de demain. Quelles sont les actions
de la Métropole pour que l’ensemble de l’écosystème du numérique s’inscrive durablement dans
la transition écologique du territoire ?
Arnaud Bonnin : La Métropole Nice Côte d’Azur a mis un point d’honneur à faire le lien entre
la recherche, les collectivités et les entreprises pour développer des projets au service des
concitoyens. Les technologies déployées doivent permettre de mieux comprendre la ville, par
exemple en étudiant l’évolution de la mobilité et en initiant des solutions durables. Quelle
sera la place de la voiture demain ? Sans doute un profond changement d’usage qui mènera
au partage d’une même voiture pour 5 personnes.
La Métropole Nice Côte d’Azur, en partenariat avec l’Université Côte d’Azur a été
présélectionnée pour une labellisation « Territoire d’Innovation de Grande Ambition » (TIGA).
Dans le cadre d’un plan d’action ambitieux, la Métropole souhaite intégrer l’écologie au sens
large dans son dossier de candidature.
La Ville de Nice a été classée dans le top 20 des villes intelligentes mondiales selon le
classement Juniper Research 2017. La Métropole Nice Côte d’Azur a également reçu en
septembre dernier le prix « Smart City et Croissance Verte » lors de la remise du Grand Prix
des villes organisé par BFM Business. Et dans le cadre de sa candidature au TIGA, la Métropole
Nice Côte d’Azur se positionne, là encore, comme un territoire pionnier, leader sur la
valorisation de la donnée.
La valorisation de la donnée présente un avantage majeur et facilement palpable. Elle donne
une approche pratique et flexible afin de réaliser des progrès concrets et mesurables, au
service notamment des actifs naturels, tels que la pureté de l’air. Mais les politiques de
croissance verte doivent promouvoir une croissance robuste, plus durable et inclusive. Par
conséquent, outre le numérique, la prise en compte du bien-être et de la durabilité sera
nécessaire pour que la Métropole de Nice Cote d’Azur devienne un territoire plus agile et plus
attractif pour répondre aux enjeux de durabilité de demain.
Propos recueillis et mis en forme par Fabrice Socha et Laetitia Morère pour les Chroniques
Urbaines™
Crédit : © photo Ville de Nice
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Episode 5 :
Grenoble, les secrets d’une métropole
respirable
« La pollution de l’air ne fait pas seulement tousser. Elle tue en masse ». Dans son dernier
rapport, publié le 2 mai 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que 9
personnes sur 10 respirent un air pollué et que celui-ci est responsable de la mort de 7 millions
de personnes en 2018 (4,3 millions en 2016).
Porte d’entrée des montagnes alpines, la métropole grenobloise présente un cadre naturel
exceptionnel et un climat atypique. Facteur essentiel de la localisation de bien des industries,
le développement des réseaux viaires de l’agglomération grenobloise a favorisé notamment
l’expansion de son tissu économique. Cependant, tous ces facteurs locaux génèrent une
pollution de fond significative sur l’ensemble de l’agglomération grenobloise.
La pollution atmosphérique représente aujourd’hui le premier sujet de préoccupation
environnementale des français. Chroniques Urbaines™ s’est penché sur le cas de la Métropole
de Grenoble, en retraçant les plans d’actions et les initiatives mis en place pour combiner
performance environnementale et excellence sanitaire.
Une mobilisation forte autour des plans Climat et Santé
Consciente de l’impact sanitaire dû à la pollution, la Métropole s’est mobilisée pour améliorer
la qualité de l’air. En 2005, elle fut la première en France à se doter d’un Plan Climat, qui fixe
des objectifs précis et décide des actions à mener sur le territoire. Habituée à dépasser les
normes françaises en matière de qualité de l’air, la métropole grenobloise est allée plus loin
en mettant en place des Plans de Protection de l’Atmosphère (PPA) en 2005 puis en 2014. Ce
plan propose une véritable stratégie territoriale visant l’atteinte des normes en vigueur : 22
actions organisées selon 4 leviers d’action majoritaires (industrie, chauffage au bois, transport
routier, l’urbanisme et l’aménagement du territoire). Ces actions ont permis au territoire
grenoblois de diminuer les quantités de PM10 entre 2004 et 2014 de 25%.
Pour rendre plus visible sa politique de santé, la Ville de Grenoble a coconstruit, avec
l’ensemble des parties prenantes, un Plan Municipal de Santé (PMS) pour la période 2016-
2020. Ce plan cible les problèmes sur lesquels la ville se mobilise pour protéger ou améliorer
la santé des grenoblois. Un certain nombre de mesures concrètes découlent de ce plan bâti
autour de 3 orientations : Environnement et cadre de vie, Accès aux soins, Prévention des
publics fragiles.
Une offre de mobilités douces diversifiée
Si une diminution des niveaux de certains polluants est observée, les seuils de référence
concernant les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone sont dépassés de manière
récurrente. Aligner le coût du diesel à celui de l’essence ne sera pas suffisant. Les véhicules
générèrent de toute façon des particules fines par l’abrasion des pneumatiques et des freins
(particule de fer en suspension par exemple).
Des actions efficaces pour améliorer la qualité de l’air à Grenoble nécessitent de réduire
l’empreinte de la voiture en ville. Ainsi, l’offre de transport s’est largement élargie à Grenoble
avec le développement du tramway, des lignes de bus Chrono, mais aussi des parkings-relais
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situés en entrée d’agglomération. Pour réduire les nuisances du trafic, la Ville de Grenoble a
généralisé les zones à 30 km/h permettant de laisser davantage de place aux nouveaux
services de mobilités douces, notamment la flotte de vélos Métrovélo qui circule sur
l’ensemble du réseau Chronovélo qui quadrille la Métropole.
Dans les territoires où les valeurs limites ne sont toujours pas respectées, comme à Grenoble,
l’État a souhaité activer la Loi d’Orientation sur les Mobilités en déployant des Zones à Faibles
Émissions (ZFE). Actuellement, seules Grenoble et Paris ont mis en place ces zones (alors qu’il
y en a 230 en Europe). Est-ce que la mise en place de telle zone conduit à une réduction des
polluants ? Cela fait débat au sein même du cas de Grenoble.
Des appels d’offres nationaux pour insuffler des solutions
durables
Pour soutenir son ambition, la Métropole s’est positionnée sur des appels à projets majeurs
pour développer des solutions afin d’améliorer bien-être et la qualité de vie de ses
concitoyens. Ainsi, en 2015, la Métropole a été retenue dans l’appel à projets « Ville respirable
en 5 ans ». Ce label a pour but de soutenir financièrement une vingtaine d’actions permettant
de repasser sous les seuils sanitaires, au terme des 5 ans au plus tard, pour les particules fines
(PM10) et le dioxyde d’azote (NO2).
Par exemple, en matière de chauffage au bois, la Prime Air Bois est l’un des instruments
majeurs de lutter contre la pollution liée au chauffage au bois non performant. Cette aide
financière adressée aux particuliers est couplée à des actions de sensibilisation directement
auprès des professionnels de la région, à travers la mise en place d’une « charte des bonnes
pratiques ».
De plus, la Métropole est en lice pour le label « Territoire d’Innovation – Grande Ambition »
GREnoble Alps Together (GREAT) dont le projet ambitionne de développer un grand nombre
de solutions pour améliorer bien-être et la qualité de vie des citoyens. La solution pour lutter
contre la pollution atmosphérique viendra telle du numérique ? Pas si sûr. Les applications
telles que Waze, en informant leurs utilisateurs des aléas du trafic en temps réel, détournent
les automobilistes des routes principales pour les rediriger vers des voies secondaires, ayant
pour effet de simplement déporter la pollution générée. De toute évidence, la modification
des plans de circulations modifie le trafic urbain des centres villes, mais soulève de lourdes
interrogations sur les saturations déportées en périphérie des grandes métropoles comme
celle de Grenoble.
En conclusion, pour réduire de manière drastique la pollution de l’air, les seules mesures
environnementales ne suffiront pas. Elles doivent davantage s’inclure dans des réformes
structurelles de fond qui prennent en compte les facteurs locaux comme les modes de vie et
la culture sociale et économique du territoire. En tout état de cause, sans investissements
majeurs dans l’aménagement des infrastructures du territoire puis l’accompagnement
nécessaire des populations favorisant ces mobilités douces, le problème ne sera pas résolu.
Grenoble est un exemple où la démarche semble être lancée, affaire à suivre !
Article pensé et rédigé par Fabrice Socha pour les Chroniques Urbaines™
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Episode 6 :
Comment le Grand Lyon transforme son territoire en accélérateur de synergies numériques ?
Depuis sa création en 2015, le Grand Lyon s’affirme de plus en plus comme une métropole
intelligente, innovante, durable et vivante. Afin de répondre aux enjeux sociétaux, urbains et
environnementaux, le Grand Lyon ambitionne de développer un nouveau modèle de
métropole en mettant en avant des méthodes d’innovation ouvertes et des démarches agiles,
qui intègrent et anticipent les évolutions numériques.
Chroniques Urbaines™ a souhaité interroger Emilie Gerbaud, chef de projets ville intelligente
au sein de la Métropole de Lyon, pour comprendre les bonnes pratiques d’une smart city au
service de ses concitoyens et de ses entreprises.
Green Soluce : Lyon se tourne vers les technologies durables de demain. Quelles sont les actions
de la Métropole pour que l’ensemble de l’écosystème du numérique s’inscrive durablement dans
la transition écologique du territoire ?
Emilie Gerbaud : La ville intelligente ne s’oriente pas uniquement vers les technologies du
numérique. La transformation digitale doit être l’opportunité de repenser les interactions
entre les collectivités locales et l’ensemble des parties prenantes.
La mobilité a été l’un des premiers secteurs où le numérique a été déployé notamment pour
répondre aux problématiques de gestion des flux et d’interopérabilité des services.
Aujourd’hui, les technologies permettent d’aller plus loin en intégrant notamment l’IoT
(Internet des Objets) ou l’intelligence artificielle (IA). Par exemple, les véhicules autonomes
sont l’une des applications de l’IA, dont les premières navettes ont été mises en service dans
le quartier de la Confluence. D’autres sites pilotes sont en cours d’étude, notamment pour
desservir le Groupama Stadium depuis le terminus du tram.
La ville intelligente réaffirme également les échelles locales voire micro-locales. Ainsi, les
technologies de la blockchain et des « micro-grids », en apportant de la sécurisation aux
échanges virtuels, permettent de renforcer les échanges entre les citoyens. Ces nouvelles
technologies de communication favorisent le développement d’une économie collaborative, le
renforcement des circuits courts et de l’entraide.
Enfin, pour allier la durabilité aux nouvelles technologies, nous avons organisé à Lyon le [R]
Challenge, un dispositif d’accélération des projets d’innovation numérique pour répondre aux
enjeux de la qualité de l’air et apporter de réelles solutions environnementales. Parmi elles,
les nouveaux services aux usagers, qui permettront de réduire les émissions, de faire évoluer
les comportements individuels et d’améliorer les aménagements urbains.
Green Soluce : Quelles sont également les actions menées pour redéfinir le tissu industriel de la
Métropole et ainsi redéfinir le lien existant entre le territoire et ses habitants ?
Emilie Gerbaud : Le territoire lyonnais est historiquement une terre industrielle (automobile,
chimie). Une transition vers les industries « vertes » (cleantech) s’opère depuis de
nombreuses années sur notre territoire. La volonté politique portée à Lyon est de renforcer
ce tissu industriel misant sur l’industrie du futur. La question de fond : comment maintenir
des activités productives en milieu urbain, malgré les nuisances potentielles, sans
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compromettre la qualité de vie des métropolitains ? La Métropole de Lyon est prête à relever
ce défi pour imaginer un modèle industriel durable en interaction avec ses concitoyens.
Cela se traduit par une démarche de sensibilisation pour convaincre tous les habitants de
l’intérêt du renforcement de ce secteur. Par exemple, des actions de valorisation des filières
industrielles ont été initiées auprès des collégiens.
Green Soluce : Comment promouvoir à l’échelle de la Métropole les technologies de l’intelligence
artificielle au service d’un territoire plus durable ?
Emilie Gerbaud : L’intelligence artificielle (IA) est particulièrement présente sur le territoire
lyonnais. Les acteurs de ce secteur se sont regroupés au sein de l’association « Lyon-iS-Ai ».
Cette association rassemble un écosystème composé d’acteurs économiques et académiques
pour favoriser l’émergence de nouvelles applications et de nouvelles technologies autour du
secteur de l’IA.
Nous voyons et anticipons le développement des applications de l’IA dans plusieurs secteurs.
Le premier, comme nous l’avons vu précédemment, concerne la mobilité et les véhicules
autonomes (sans chauffeur). Le deuxième est celui de l’industrie et le développement de la
robotique industrielle. Enfin, plusieurs applications apparaissent dans le domaine des services
à la personne (maintien à domicile des personnes dépendantes, etc.) avec le développement
des interfaces hommes-machines (dépassant ainsi le schéma numérique classique « clavier-
écran »).
Green Soluce : Pour terminer l’entretien, quelle serait pour vous la ville intelligente idéale ?
Emilie Gerbaud : Comme le mentionnait l’ancien député Luc Belot [1] dans son rapport au
Premier Ministre en 2017, nous souhaitons développer une « ville des intelligence(s) », une
ville qui intègre les transformations digitales des usages, des modèles économiques et des
modes de gouvernance.
Développer une ville intelligente, c’est saisir toutes les opportunités qu’offrent le numérique
pour les mettre au bénéfice d’un développement territorial plus humain et résilient, tout en
prévenant les risques de cybersécurité comme de fracture sociale.
La ville d’intelligence doit permettre d’accompagner l’ensemble des citoyens, et
particulièrement les populations les plus fragiles, en protégeant et en encadrant ces
technologies pour bâtir une « smart city » utile et bénéfique pour tous.
La Métropole de Lyon s’est donc engagée à favoriser la construction d’un territoire aux
multiples intelligences. Cette « Métropole Intelligente » doit stimuler toutes les parties
prenantes pour rendre le territoire plus agile et plus humain en mettant les outils de la
transition numérique au service de la transformation de société. Mais la réussite de cette
transformation nécessite que le traitement de la donnée puisse reposer sur des principes
participatifs et de transparence afin de garantir la sécurité de tous.
D’une manière globale, la smart city repose sur l’optimisation des coûts et de l’organisation.
Passer de la smart city à la ville intelligente, c’est prendre davantage en considération les
enjeux relatifs au bien-être des habitants en les incluant dans le processus de construction
d’un territoire plus inclusif et durable.
Propos recueillis et mis en forme par Fabrice Socha et Pierre Rostan pour les Chroniques
Urbaines™
[1] Rapport « De la smart city au territoire d’intelligence(s) – l’avenir de la smart city »
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Episode 7 :
3 bonnes pratiques inspirantes pour devenir une métropole à énergie positive Lancé par le ministère de l’Environnement en 2014, l’appel à projets « Territoire à énergie
positive pour la croissance verte » (TEPCV) a reçu la candidature de 528 collectivités
souhaitant s’engager durablement en faveur de la transition énergétique. Au nombre de 212,
les territoires lauréats partagent l’objectif de réduire au maximum leurs besoins d’énergie afin
de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment grâce aux énergies renouvelables. L’appel
à projets a ainsi fait transparaître une déclinaison locale des objectifs fixés par la loi TECV sur
la transition énergétique qui prévoit à l’horizon 2030 :
• La réduction de 40 %de nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 ;
• La diminution de 20 % de notre consommation d’énergie par rapport à 2012 ;
• L’objectif de porter la production d’énergie renouvelable à 32 % de notre
consommation énergétique finale.
Quelles sont ces approches locales des territoires pour réussir leur transition énergétique ?
Zoom sur les pratiques originales de trois métropoles inspirantes : Bordeaux, Saint-Etienne et
Lille.
Élaborer un cadastre solaire pour valoriser son potentiel solaire :
le choix de Bordeaux
Bordeaux Métropole se positionne comme un acteur de référence de la transition
énergétique, dans la continuité de l’obtention du label « Cit’ergie » obtenu par la Métropole
en 2014 et de la démarche « Territoire à énergie positive » rejointe en 2013.
En effet, le « Plan d’action pour un territoire durable à Haute qualité de vie » de Bordeaux
Métropole ambitionne sur la période 2017-2022 d’« accélérer la transition énergétique du
territoire pour devenir une des premières métropoles à énergie positive à l’horizon 2050 ».
Pour ce faire, Bordeaux Métropole a décidé d’accentuer la part du photovoltaïque car elle
dispose d’un potentiel en énergie solaire encore trop peu exploité : il représente seulement
4% de la production totale d’énergie renouvelable. Pour atteindre les objectifs d’un territoire
à énergie positive en 2050, le recours aux énergies solaires prévoit d’être massifié : multiplier
par 14 la production d’énergie solaire photovoltaïque et par 55 la production d’énergie solaire
thermique.
Une mesure opérationnelle originale a été d’élaborer un cadastre solaire pour inciter la
population bordelaise à l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments
existants, notamment les logements individuels. En effet, le cadastre solaire indique le
potentiel solaire de chaque bâtiment (en kWh/m2/an), calculé à partir du rayonnement
solaire annuel moyen en prenant en compte les effets d’ombres portés (immeubles, arbres,
souches de cheminées…).
Les propriétaires peuvent ainsi identifier, grâce à un simple code couleur, si leur toiture est
propice à l’installation de panneaux solaires. Une connaissance plus fine des potentiels de
chaque bâtiment permet également de valoriser le foncier et le patrimoine public de
Bordeaux Métropole.
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Parallèlement, d’autres métropoles se sont engagées dans cette voie et se sont également
dotées d’un cadastre solaire, comme Nantes et Brest, et plus récemment Saint-Etienne et
Strasbourg.
Former ses professionnels du bâtiment : un levier déterminant pour la Métropole de Saint-Etienne
Saint-Etienne Métropole et le Parc Naturel Régional du Pilat, tous deux engagés dans des
plans climat énergie territoriaux, se sont associés pour répondre à l’appel à projet national et
ont eux aussi été sélectionnés comme lauréats. En s’appuyant sur leurs atouts respectifs et
en misant sur leurs complémentarités urbain-rural, ils souhaitent au travers de ce programme
renforcer leur action en matière d’économie d’énergie et de production d’énergie
renouvelable.
Décomposée en grands enjeux, la stratégie de la Métropole de Saint Etienne mise sur les
bâtiments économes en énergie en faisant des bâtiments publics et des bâtiments tertiaires
deux enjeux centraux, déclinés en objectifs et actions. Ces deux piliers sont soutenus par une
troisième thématique, transversale, concernant la montée en compétences des
professionnels du bâtiment.
La Métropole de Saint-Etienne souhaite accompagner les porteurs de projet en développant
un réseau de professionnels compétents, supposant un dispositif de gouvernance et de
formation renforcé. La démarche, contextualisée selon les territoires, a pour objectif d’inciter
les professionnels du bâtiment à prendre en compte les thématiques les plus sensibles (éco-
rénovation, étanchéité à l’air, énergies renouvelables, cout global, BEPOS) et développer une
responsabilité collective sur toute la chaine : de la conception à l’entretien et la maintenance
des équipements.
Permettre le changement d’échelle des « smart grids » : la Métropole de Lille comme territoire d’industrialisation
Dans la continuité du premier axe stratégique du Plan Climat-Énergies Territorial 2015 de la
métropole lilloise, « Engager la transition énergétique », la Métropole Européenne de Lille
(MEL) s’est engagée dans le développement de réseaux électriques intelligents « smart grids
» dans l’appel à projets « Systèmes électriques intelligents » lancé par l’ADEME, avec le projet
So Mel, So Connected. La Métropole Lilloise devient un laboratoire urbain d’expérimentation,
riche de ses territoires différenciés qui rassemblent zones résidentielles, technologiques,
tertiaires, commerciales et industrielles. Embarquant 200 000 habitants, 17 communes et
14 000 entreprises, il s’agit actuellement du plus vaste territoire urbain en France qui soit
dédié à un tel projet.
Le projet So Mel, So Connected a débuté le 2 janvier 2017 et durera quatre ans. L’objectif du
projet est de déployer à grande échelle des solutions techniques, actuellement développées
par Enedis dans les démonstrateurs « smart grids » partout en France, afin d’en démontrer la
viabilité économique.
Les expérimentations de réseaux électriques intelligents ont été lancées en mars 2018 et
devraient permettre des innovations en faveur d’économies d’énergie, de
l’autoconsommation et de la mobilité électrique et rapprocher la Métropole de son objectif
de devenir un territoire à énergie positive.
Ainsi, des initiatives et des axes très diversifiés existent au sein des collectivités françaises,
mais toutes partagent le même objectif : devenir un « Territoire à énergie positive » d’ici 2050.
Cette ambition partagée, fondamentalement tournée vers l’innovation verte et le numérique,
doit se faire de concert avec une réduction cruciale de la consommation d’énergie. Un enjeu
particulier dans le secteur du bâtiment, où les rénovations sont ponctuelles et couteuses et
qui rappellent la nécessité d’établir des objectifs suffisamment ambitieux pour éviter le risque
de « lock-in », soit l’atteinte d’objectifs environnementaux trop faibles suite à une rénovation,
pouvant mettre en difficultés l’atteinte des objectifs par la collectivité.
Article pensé et rédigé par Constance Flachaire pour les Chroniques Urbaines™
Crédit photo : « Qu’est-ce qu’un TEPCV » par le Ministère de la Transition écologique et
solidaire, septembre 2015
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Episode 8 :
Le modèle coopératif comme tempo des transitions écologique et numérique Faire de la transition numérique un accélérateur de la transition écologique. Voilà la
promesse formulée dans le livre blanc intitulé « Numérique et Environnement » [1] à travers
26 propositions d’actions destinées aux pouvoirs publics.
Savante imbrication entre deux transitions qui n’agissent pourtant pas dans le même cadre
spatio-temporel, les politiques territoriales semblent plus que jamais s’apparenter à un
manuel de physique-chimie. On parle en effet volontiers de dissolution ou d’association,
d’accélération ou de décélération, pour faire adhérer le potentiel de la transformation du
numérique au sein de la transition écologique.
Au cœur de cette dynamique effrénée, la logique de coopération pensée par le sociologue
Emile Durkheim comme « le partage d’une tache commune » reprend petit à petit sa place.
Cependant, comment la révolution numérique peut-elle s’inscrire durablement dans la
transition écologique et coopérative de nos territoires ? Voici trois exemples de métropoles
proposant des actions innovantes pour faire émerger de nouvelles pratiques coopératives.
Dijon, territoire connecté modèle du « système alimentaire durable de 2030 »
La FoodTech c’est la rencontre entre les nouvelles technologies et l’alimentation sur
l’ensemble du territoire Bourgogne-Franche-Comté (BFC). Un écosystème complet
d’entrepreneurs, experts, créateurs, investisseurs, producteurs se fédère depuis 2017 autour
des enjeux de la foodtech pour proposer un modèle d’alimentation innovant. Parmi les
nouveaux enjeux identifiés, il existe à la fois le besoin de garantir la qualité, la sécurité et la
traçabilité des aliments et des boissons ; de réinventer des modes de distribution, services à
domicile et l’ergonomie des produits ; tout en améliorant leur empreinte environnementale.
Au croisement de la filière numérique et des filières agricole, agroalimentaire et de la
distribution, c’est tout une manière d’appréhender l’alimentation qui est portée par
l’association sous l’image du modèle « de la fourche à la fourchette ». Pour favoriser encore
davantage les opportunités de connexion à ce réseau collaboratif, un premier évènement
dédié à la FoodTech s’est déroulé en septembre 2018 à Dijon, le salon Food Use Tech. A long
terme, ce sont toutes nos pratiques de consommation qui se voient repensées par les startups
adhérentes.
Rennes Métropole, exemple à la française de « sharing city »
L’économie de partage ou collaborative est une vague de fond qui transforme le quotidien,
génère de nouveaux usages, invente des lieux et surtout impacte les services des collectivités.
Depuis 2015, Rennes Métropole a mis en marche son programme Domino, une approche
pragmatique et globale de l’économie collaborative pour le Pays de Redon.
Territoire riche en initiatives locales, la recherche-action déployée à l’échelle de 43
communes permet de faire converger les structures associatives, les acteurs publics et privés
autour de pratiques collaboratives communes. Bien que le numérique soit un outil de «
partage » avec une forte force de frappe, Gwendal Briand, cofondateur de Collporterre, un
des porteurs de la démarche, affirme que « le numérique n’est pas l’essence de l’esprit
collaboratif ». Celui-ci s’enracine davantage dans des nouveaux tiers-lieux comme le LabFab
ou la Cantine numérique, des nouvelles pratiques comme avec le mouvement festif Disco
Soupe, ou encore les nouveaux espaces partagés : logements, déplacements, jardins.
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Urbanité numérique et mutation soutenable du territoire Plaine
Commune
Labellisé « Territoire de la culture et de la création » en 2014 par l’Etat, l’établissement public
territorial (EPT) Plaine Commune s’engage à poursuivre sa mutation à la fois sociétale,
numérique et écologique en candidatant au titre de « Territoires à innovation à grande
ambition » (TIGA). Le territoire s’inscrit dans un projet de développement du numérique et
de ville intelligente à travers ses 9 communes membres.
Pour atteindre cet objectif, une convention a été signée avec l’Université Paris 8 qui a mis en
place plusieurs ateliers de prospective numérique sur les questions de l’aménagement
numérique, comme la création d’espaces coworking. C’est ainsi que Plaine Commune porte
le projet « Pour une urbanité numérique du droit à la ville », dont l’objectif est de définir et
expérimenter les innovations inclusives.
Mais attention, mettre le numérique au service de la transition écologique, ce n’est pas
seulement promouvoir le système « smart » dans ses états. Les innovations numériques ne
sont intrinsèquement ni bonnes ni mauvaises pour la transition écologique. « Décélérer la
transition numérique afin d’accélérer la transition écologique [2] » comme proposé par
l’économiste et chercheur Eloi Laurent, serait-elle la bonne dynamique à impulser ?
La mise en place des actions pour assurer une transition écologique partagée prend du temps,
car elle nécessite de faire évoluer les comportements et les structures. Les innovations les
plus vertueuses sont celles qui mettent en œuvre une transition de coopération vers un
consensus écologique partagée par tous à travers de nouvelles pratiques durables communes.
Article pensé et rédigé par Fabrice Socha et Laetitia Morère pour Chroniques Urbaines™
Crédit photo : Medium by Tincture
[1] Issu de la collaboration inédite de l’Institut du développement durable et des relations
internationales (Iddri), la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing), GreenIT.fr et le WWF
France
[2] L’impasse collaborative. Pour une véritable économie de la coopération. 2018
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Episode 9 :
La transition numérique : du sur-mesure territorial plutôt que du copier-coller
Comme toutes les formes de transition qui ont marqué l’évolution de nos sociétés au cours
de l’Histoire, la révolution numérique qui s’opère dans le cadre de la 3ème révolution
industrielle n’est pas uniforme. Elle touche de façon différenciée des territoires et des acteurs
qui doivent coopérer, c’est-à-dire opérer ensemble pour relever les défis économiques,
écologiques et sociaux de notre époque.
Green Soluce a interrogé Philippe Vidal, Professeur de géographie et aménagement à
l’Université Le Havre Normandie et chercheur à l’UMR IDEES-CNRS [1], pour comprendre dans
quelles mesures la transition numérique peut agir comme un accélérateur ou un frein aux
différentes transitions à l’œuvre dans nos sociétés.
Green Soluce : Comment la transition numérique peut réduire les inégalités entre les territoires ?
Philippe Vidal : Cela dépend de ce que l’on entend par transition numérique. Si c’est considérer
comme un empilement technologique successif (3G, 4G, 5G, IoT, etc.) au service de villes plus
efficaces, plus sûres, voir plus écologiques, il n’est pas certain que ces transitions permettent
une réduction des inégalités socio-spatiales entre les territoires, ni à l’intérieur d’une même
ville où il existe aussi des inégalités très fortes.
Au contraire, cette marche forcée vers le tout numérique pourrait avoir tendance à accroitre
la différentiation territoriale (certains parlent de fracture) entre d’un côté, des espaces
urbains dynamiques, rentables pour les opérateurs privés, pourvus d’infrastructures, et
d’autre part, des espaces de moindre densité passant parfois sous le radar de ces grandes
dynamiques urbaines. Au rythme effréné des « révolutions technologiques », il est peu
probable que ces zones considérées comme marginales rattrapent facilement leur retard.
Je pense que l’arrivée prochaine de la 5G qui est porteuse de promesse de services de très
haut niveau (télémédecine, véhicule autonome, etc.) ne fera qu’accroitre ce « sentiment de
retard » entre les territoires qui en seront dotés et où pourra effectivement se déployer
l’innovation territoriale, et les autres.
En considérant par contre la transition numérique comme vectrice une réflexion sur la façon
de créer de la solidarité socio-spatiale plutôt que de la différentiation territoriale, alors, on
pourra bien entrevoir de mettre le numérique au service de la réduction des inégalités. Il faut
accepter de donner le temps à cette transition numérique de s’installer dans les territoires :
des temps plus ou moins longs avec des réponses qui ne peuvent pas être toutes identiques.
Il faut passer au sur-mesure territorial, y compris quand on aborde une notion aussi générique
que la transition numérique. Il faudrait aussi inverser le modèle dominant de l’action publique
consistant à déployer des infrastructures permettant de générer des services numériques qui
vont possiblement satisfaire des usages. Ce modèle peut être inversé : partir des usages
territoriaux spécifiques pour offrir une réponse adaptée aux besoins existants.
Green Soluce : Que peut faire le numérique pour les territoires oubliés ?
Philppe Vidal : Avant de vouloir s’engager à tout prix dans cette course vers le numérique, il
est crucial que les acteurs publics s’interrogent sur les plus-values potentielles de cette
transition pour leurs territoires. Ce questionnement sur les caractéristiques du territoire est
essentiel pour que la transition numérique ne soit pas finalement porteuse d’effets contre-
productifs.
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Green Soluce : C’est-à-dire, pourriez-vous préciser à travers des exemples ?
Philippe Vidal : Le e-commerce, dont les effets sont quasi neutres pour les grandes enseignes
dans les métropoles comme Lyon ou Paris, est dévastateur pour les villes moyennes car le
numérique introduit une concurrence particulièrement rude pour les commerces de
proximité. Sans ces espaces de rencontres et d’activités, ce sont des villes de taille moyenne
comme Cholet, Nevers ou Montélimar qui dépérissent. Dans le milieu rural, c’est l’effet
inverse. Le e-commerce offre une vraie plus-value territoriale car il propose une diversité
d’offre commerciale jamais connue dans ces territoires, oubliés des grandes enseignes
commerciales. Il devient alors un véritable levier économique en permettant des « économies
résidentielles » (génération d’activité commerciale en raison de la présence d’habitants).
Un autre exemple intéressant que j’ai développé dans une étude intitulé « Les espaces
périurbains habités par le numérique » [2] concerne le télétravail. La création du premier
espace de coworking périurbain à Charly, dans la grande banlieue lyonnaise, a ramené une
valeur d’usage dans cet espace périphérique délaissé.
Le numérique a ainsi permis de relocaliser des activités dans une zones où on ne travaillait
pas jusqu’alors et de redynamiser le tissu périurbain en lui redonnant une certaine estime
territoriale.
Green Soluce : Comment le numérique peut-il renforcer la coopération entre les acteurs du
territoire (citoyens, représentants, entreprises, etc.) ?
Philippe Vidal : Il est intéressant de requestionner le caractère coopératif de la transition
numérique qui est souvent présenté comme une vérité absolue. Malgré une offre importante
des acteurs publics, en matière de gouvernance participative ou de services de proximité,
assurée par des plateformes numériques, le dialogue citoyen et la participation aux décisions
publiques ne sont pas toujours opérants. En réalité, ces acteurs publics ont été dépassés par
des plateformes privées qui offrent des services souvent plus performants, en termes de
services rendus aux citoyens – utilisateurs. A titre d’illustration, on peut se demander dans
quelle mesure, BlaBlaCar, un acteur privé, ne rend pas un service public en proposant un
service de mobilité bien plus économe et écologique que certaines propositions publiques.
Ce qu’il est aussi intéressant de noter, c’est que la transition numérique participe à la fois à la
rencontre de mondes différents et en même temps à une confrontation de leurs
cloisonnements. Certaines plateformes favorisent l’auto-organisation des citoyens qui parfois
ne souhaitent surtout pas subir les interférences publiques et ou privées.
Green Soluce : Comment la question de la donnée est devenue si cruciale dans le rapport du
citoyen à la transition numérique ?
Philippe Vidal : Effectivement, la donnée est un enjeu majeur de demain. Les acteurs privés et
publics l’ont bien compris et utilisent le « pocket sourcing », c’est-à-dire l’utilisation des
habitants comme des usagers capteurs et fournisseurs d’informations, au moins autant que
comme des citoyens vraiment partis prenantes d’une décision collective. Pour inverser ce
défaut de transparence, cette « instransparence » que j’ai étudié dans « Tracer sa route, en
toute transparence numérique » [3], il faut un nouvel accord de confiance entre l’ensemble
des parties prenantes qui doivent accepter de partager le pouvoir de contrôle et de décision.
Là se trouve sans doute un des défis de la transition numérique : accepter que chacune des
parties prenantes soient réellement dépositaire de ce système de gouvernance des territoires
à l’heure du numérique.
Propos recueillis et mis en forme par François Aze et Fabrice Socha pour les Chroniques
Urbaines™
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Episode 10 :
Tous responsables du devenir de la métropole
de demain ?
Pendant toute cette saison, Chroniques Urbaines™ a dressé un panorama des diverses
actions de développement économique menées par des métropoles en quête de toujours
plus d’attractivité, centrées autour du concept de « Marketing urbain » [1]. Mais au fait, reste
une question essentielle : comment définir la métropole idéale du futur ?
Une grande-ville courte-distance, ou une ville davantage à taille humaine ? Un modèle « Smart
city » ou ville-nature ? Une économie urbaine toujours dans l’abondance de flux ou plus
raisonnée ? Difficile de s’accorder sur une définition commune puisqu’elle dépend des usages
émergents ancrés dans le contexte de chaque territoire, selon le pays, le lieu de vie, les
activités développés… et varie fortement suivant les besoins de ses habitants.
Nous pouvons alors nous demander si cette stratégie de marketing urbain répond réellement
aux besoins des principaux concernés : les citoyens. Quel modèle de gouvernance pour
(co)piloter nos territoires vers davantage de cohésion sociale ? Découvrez 3 approches pour
une gouvernance urbaine plus durable à toutes les échelles.
Des orientations internationales pour fonder les conditions d’une gouvernance urbaine durable
Depuis le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, l’ensemble des collectivités
territoriales mondiales ont été amenées à suivre un plan d’action commun pour guider leur
politique de développement durable autour des 40 chapitres de l’Agenda 21. Ayant pour but
d’influencer le plan de développement urbain local, cette initiative internationale favorise
pour la première fois un mécanisme de consultation des populations.
Face à l’urgence de la transition énergétique mais également sociale, le Protocole de Kyoto
en 1997 puis la COP21 de Paris en 2015, inscrivent durablement des règles pour orienter les
villes dans la lutte contre le changement climatique. Le Plan Climat français, mais aussi les
Plans locaux d’urbanisme (PLU) ou de déplacement urbains (PDU) sont autant de déclinaisons
d’outils nationaux irrigués par les politiques internationales.
La nouvelle gouvernance urbaine doit être démocratique, solidaire et collaborative et
s’exercer à plusieurs échelles et plusieurs niveaux. C’est le message d’Habitat III, la Conférence
des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Quito, 2016) qui
propose à travers 10 « Policy Makers » les orientations souhaitées pour la ville en termes de
Gouvernance. Inclus dans un processus de consultation qui se construit autour de
mécanismes d’intégration verticale et horizontale, la gouvernance en réseaux prend alors tout
son sens.
L’engagement social des grandes agglomérations françaises
Alors que le pouvoir de construire nos villes se voit de plus en plus relayé vers les
agglomérations, c’est tout un écosystème d’acteurs publics et privés locaux qui se développe
pour porter ensemble la responsabilité sociale des territoires. Coopérer pour la structuration
du monde urbain et pour l’attractivité des territoires français, c’est bien la mission que s’est
fixée l’association France Urbaine, regroupant déjà 103 représentants de métropoles, grandes
intercommunalités et villes françaises.
Lors de la 18ème Conférence des Villes, organisée par France Urbaine le 19 septembre 2018,
les grandes agglomérations françaises ont pu démontrer leur engagement commun en
matière d’action sociale. Les débats furent vifs autour des questions de décentralisation et
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d’autonomie fiscale et financière des villes, faisant suite à la suppression annoncée de la taxe
d’habitation, mais également animés autour de l’inclusion des citoyens au cœur des politiques
locales.
A cette occasion, les métropoles inclusives positionnées comme d’actifs fers de lance en
matière de d’aménagement durable ont pu partager leurs expériences. Johanna Rolland,
maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole, a pu revenir sur les démarches de
concertation citoyenne mise en place sur son territoire et venant alimenter un imaginaire
collectif métropolitain déjà reconnu dans toute l’Europe [2]. Tout comme Roland Ries, maire
de Strasbourg, qui a pu présenter les résultats positifs du modèle « vélo-friendly » sur
l’ensemble du territoire strasbourgeois [3].
Une démocratie locale pour un développement urbain plus résilient et raisonné
Construire la métropole du futur est un phénomène paradoxal : son développement entraîne
de la fracture, mais appelle la cohésion sociale. « Tout comme il n’y a pas de gouvernance
métropolitaine idéale, il n’y a pas de Métropole idéale, mais une dynamique, et une capacité
collective à la réguler. » affirme le géographe, Daniel Behar.
Ainsi, la démocratie locale à travers l’engagement citoyen, dans des associations locales ou
des partenariats de proximité, apporte un nouveau levier de gouvernance urbaine, pour servir
la transition écologique et sociale. Solution alternative pour se dégager des multinationales
alimentaires, le mouvement inter-régional des AMAP (Association pour le Maintien de
l’Agriculture Paysanne) propose aux agriculteurs et aux consommateurs de co-construire dans
une relation de confiance le contrat des denrées à produire par saison. Une solidarité
retrouvée qui peut se décliner dans un ensemble de réseaux d’entraide physiques ou de
plateformes numériques (comme le mouvement de covoiturage démocratisé par Blablacar)
permettant de redéfinir des échanges humains hélas trop souvent perdus.
Et si la solution à notre aire d’urbanisation se trouvait dans la conscience des lieux que nous
impactons ? Le biorégionalisme [4] propose de reconnecter notre mode de vie à un
écosystème local et ainsi de revenir à un modèle de consommation plus raisonnée et frugale.
A l’échelle communale cela implique de mettre l’accent sur des actions multiples comme la
mise en place de potagers urbains, la gestion des déchets, la sobriété des ressources.
L’approche écologique, enjeux phare du développement des territoires de demain, ne peut
être pertinente et comprise par tous que si elle est déclinée concomitamment à l’échelle
internationale, nationale et locale. Le développement durable doit plus que jamais s’appuyer
sur son pilier social pour embarquer l’ensemble des parties prenantes dans la construction de
leur métropole idéale du futur.
Article pensé et rédigé par Laëtitia Morère et Fabrice Socha pour Chroniques Urbaines™
Crédit photo : Ville de Montréal
[1] Notion définie par les docteurs en urbanisme Patrice Noisette et Franck Valléguo dans
leurs écrits successifs : Le Marketing des villes, 1996 et Un monde de villes ; Le marketing des
territoires durables
[2] La Ville de Nantes a été récompensée du titre de Capitale Verte de l’Europe en 2013.
(Re)découvrez notre article dédié au modèle d’aménagement durable nantais juste ici.
[3] La Ville de Strasbourg a été classée comme la 1ère ville « vélo-friendly » de France.
Retrouvez en plus dans notre article mettant en avant les villes exemplaires en termes de
mobilité durable, juste ici.
[4] Concept défini par l’architecte et urbaniste Alberto Magnaghi dans son essai La conscience
du lieu (2017)
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Remerciements Green Soluce souhaite remercier l’ensemble des contributeurs à ce Livret Blanc, les personnes interviewées comme les organisations auxquelles elles appartiennent. Leur approche terrain inédite fut une réelle valeur ajoutée à la réflexion portée par les Chroniques Urbaines™ sur le thème « Marketing territorial ».
M. Laurent Comeliau, Nantes Métropole
M. Arnaud Bonnin, Ville de Nice
M. Guillaume Beaurepaire, Métropole Nice Côte D’Azur
Mme Emilie Gerbaud, Métropole du Grand Lyon
M. Philippe Vidal, Université Le Havre Normandie
M. Patrice Noisette, Chaire d’Economie Urbaine de l’ESSEC
Et l’ensemble des organismes territoriaux étudiés…
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Le Baromètre de la Certification Environnementale™
Initié en 2014, le premier et unique Baromètre de la Certification Environnementale™ est devenu une référence européenne dans le secteur.
Cette étude repose sur une méthodologie robuste et éprouvée qui offre des analyses quantitatives et qualitatives approfondies sur les certifications environnementales et, depuis 2017, sur celles liées au bien-être et au numérique.
La Finance Durable
Au cœur des réflexions sur l’impact Climat appliqué au secteur spécifique de l’immobilier, Green Soluce initie des approches pour une finance plus verte et responsable.
Concepteur et pilote d’une conférence sur la finance durable à l’Assemblée Nationale en 2015, Green Soluce facilite les échanges entre les acteurs financiers et les acteurs de l’immobilier et de la ville.
L’offre de formation digitale
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Nos équipes déploient les meilleures compétences de conception de contenus e-learning, que ce soit pour la partie développement de modules engageants ou pour la partie pédagogique, spécifiquement pensée pour répondre aux attentes et aux contraintes des acteurs de l'immobilier.
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Ce document est une synthèse inédite de la Saison 4 des Chroniques Urbaines™, spéciale « Marketing territorial » Pour accéder à l’ensemble des épisodes des saisons précédentes, consulter la page suivante :
www.greensoluce.com/notre-actualite/
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