lire la forme de la ville : morphologie urbaine et
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Lire la forme de la ville :
Morphologie urbaine et transports
en commun.
AUDOIN Benjamin
2016-2017
S9
Directeur de recherche
PALKA Gaëtan
Lire la forme urbaine : Morphologie
urbaine et transports en commun.
Palka Gaëtan Audoin Benjamin 2016/2017
AVERTISSEMENT
Cette recherche a fait appel Ă des lectures, enquĂȘtes et interviews. Tout emprunt Ă des contenus dâinterviews,
des Ă©crits autres que strictement personnels, toute reproduction et citation, font systĂ©matiquement lâobjet
dâun rĂ©fĂ©rencement.
Lâauteur (les auteurs) de cette recherche a (ont) signĂ© une attestation sur l'honneur de non plagiat.
FORMATION PAR LA RECHERCHE ET
PROJET DE FIN DâETUDES
EN GENIE DE
LâAMENAGEMENT
La formation au gĂ©nie de lâamĂ©nagement, assurĂ©e par le dĂ©partement amĂ©nagement de lâEcole Polytechnique
de lâUniversitĂ© de Tours, associe dans le champ de lâurbanisme et de lâamĂ©nagement, lâacquisition de
connaissances fondamentales, lâacquisition de techniques et de savoir-faires, la formation Ă la pratique
professionnelle et la formation par la recherche. Cette derniĂšre ne vise pas Ă former les seuls futurs Ă©lĂšves
désireux de prolonger leur formation par les études doctorales, mais tout en ouvrant à cette voie, elle vise
tout dâabord Ă favoriser la capacitĂ© des futurs ingĂ©nieurs Ă :
Accroßtre leurs compétences en matiÚre de pratique professionnelle par la mobilisation de
connaissances et de techniques, dont les fondements et contenus ont été explorés le plus finement
possible afin dâen assurer une bonne maĂźtrise intellectuelle et pratique.
AccroĂźtre la capacitĂ© des ingĂ©nieurs en gĂ©nie de lâamĂ©nagement Ă innover tant en matiĂšre de
mĂ©thodes que dâoutils, mobilisables pour affronter et rĂ©soudre les problĂšmes complexes posĂ©s par
lâorganisation et la gestion des espaces.
La formation par la recherche inclut un exercice individuel de recherche, le projet de fin dâĂ©tudes (P.F.E.),
situĂ© en derniĂšre annĂ©e de formation des Ă©lĂšves ingĂ©nieurs. Cet exercice correspond Ă un stage dâune durĂ©e
minimum de trois mois, en laboratoire de recherche, principalement au sein de lâĂ©quipe IngĂ©nierie du Projet
dâAmĂ©nagement, Paysage et Environnement de lâUMR 6173 CITERES Ă laquelle appartiennent les
enseignants-chercheurs du département aménagement.
Le travail de recherche, dont lâobjectif de base est dâacquĂ©rir une compĂ©tence mĂ©thodologique en matiĂšre de
recherche, doit rĂ©pondre Ă lâun des deux grands objectifs :
DĂ©velopper toute ou partie dâune mĂ©thode ou dâun outil nouveau permettant le traitement innovant
dâun problĂšme dâamĂ©nagement
Approfondir les connaissances de base pour mieux affronter une question complexe en matiĂšre
dâamĂ©nagement.
Afin de valoriser ce travail de recherche nous avons décidé de mettre en ligne
sur la base du SystÚme Universitaire de Documentation (SUDOC), les mémoires
Ă partir de la mention bien.
REMERCIEMENTS
- Je tiens tout particuliÚrement à remercier mon tuteur M. Gaëtan Palka pour son aide et sa
disponibilitĂ© tout au long de ce projet de fin dâĂ©tude.
- Je remercie Ă©galement M.Kamal Serrhini pour ses conseils et ses avis.
SOMMAIRE
Introduction .......................................................................................................................................... 8
Problématique ....................................................................................................................................... 9
Etat de lâart ......................................................................................................................................... 10
La forme urbaine ............................................................................................................................ 10
La mobilité et les transports en commun. ...................................................................................... 11
MĂ©thodologie. .................................................................................................................................... 12
DĂ©marche. ...................................................................................................................................... 12
Terrain dâĂ©tude ............................................................................................................................... 12
Les choix des indicateurs. .............................................................................................................. 13
Données utilisées. ........................................................................................................................... 14
Pour les indicateurs de forme urbaine. ....................................................................................... 14
Pour les indicateurs de transport en commun. ............................................................................ 14
Construction et présentation des indicateurs. ............................................................................. 14
Zone dâinfluence des arrĂȘts ........................................................................................................ 15
Cartographie des différents indicateurs .......................................................................................... 16
Densité de bùti ............................................................................................................................ 16
Zone dâinfluence des arrĂȘts ........................................................................................................ 17
Choix de la mĂ©thode dâanalyse ...................................................................................................... 18
ModÚle de régression linéaire. ................................................................................................... 18
Coefficient de dĂ©termination RÂČ. ................................................................................................ 18
Coefficient de corrélation R. ...................................................................................................... 18
RĂ©sultats des analyses statistiques ...................................................................................................... 19
Analyse des régressions linéaires ................................................................................................... 19
Pour le bus .................................................................................................................................. 19
SynthĂšse de lâanalyse ................................................................................................................. 21
Pour le tram ................................................................................................................................ 22
SynthĂšse de lâanalyse ................................................................................................................. 23
Conclusion .......................................................................................................................................... 24
Table des figures ................................................................................................................................ 25
Bibliographie ...................................................................................................................................... 26
Introduction
La forme urbaine est un concept que de nombreux urbanistes ont tenté de définir
précisément. Cette notion peut se définir selon plusieurs aspects propres aux bùtiments tels que leur
architecture ou leurs fonctions. Mais ce concept de forme urbaine ne sâarrĂȘte pas uniquement Ă
lâĂ©chelle du bĂąti mais correspond Ă©galement au type dâorganisation spatiale dâune ville. Cette
derniÚre se définit par les relations bùtis et non-bùtis qui dessinent la structure des villes. Ainsi, la
forme urbaine renvoie à plusieurs aspects qui se définissent à différentes échelles. De maniÚre
générale, la notion de forme de la ville est caractérisée par les relations qui existent entre espaces
bùtis et espaces non-bùtis assimilés dans la plupart des cas par les réseaux viaires. De ce fait, il est
intéressant de comprendre le lien entre ce bùti et le réseau viaire, défini en grande partie par les
différentes modalités de transports, pour assimiler la notion de forme de la ville.
Ainsi, on pourrait comparer le rĂ©seau viaire dâune ville Ă la structure osseuse du corps
humains et les bùtis aux organes. Par conséquent, pour le bon équilibre et le bon fonctionnement
des relations entre ces deux éléments, il nécessaire de les structurer de maniÚre normative. De ce
fait, depuis les années 1980, en France, une succession de lois régulant les orientations et
planifications des réseaux de transports sont apparues. Ces lois commencent en 1982 par la Loi
dâOrientation des Transports IntĂ©rieurs ou LOTI, cette derniĂšre constitue toujours aujourdâhui un
des piliers principaux en matiÚre de réglementation de transports routiers. Par conséquent, toutes
ces rĂ©glementations sâinscrivent dans une morphologie urbaine dĂ©jĂ existante ou non. En effet,
pour les nouvelles zones en périphérie de grandes agglomérations ce sont les réseaux qui dictent la
future forme urbaine.
Le but de cette recherche est de dĂ©finir le lien qui peut exister entre la forme urbaine dâune
ville et son rĂ©seau de transports, plus particuliĂšrement les transports en commun. Ce cas dâĂ©tude
souhaite comprendre le lien qui existe entre la forme urbaine de lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus en
Indre-et-Loire (37) et son réseau de transports en commun, dans ce cas précis les lignes de bus et de
tram, Ă lâaide dâoutils dâanalyse simples. Pour commencer cette recherche, les diffĂ©rents concepts
de forme urbaine et de mobilitĂ© sont dĂ©finis Ă lâaide de notions tirĂ©es de la littĂ©rature. Une fois ces
aspects caractérisés, une analyse de corrélation est établie afin de juger des liens qui peuvent exister
entre la forme urbaine de cette agglomération et son réseau de transports en commun.
Pour ce projet de fin dâĂ©tude toutes les illustrations ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par AnaĂ«lle Lesourd et
moi-mĂȘme.
Problématique
La problématique générale de ce travail est la recherche de lien entre forme de la ville et le
réseau viaire. Cependant, nous souhaitons plus particuliÚrement accÚs cette étude sur les supposés
liens qui peuvent exister entre la forme urbaine et le réseau de transports. Pour cette étude nous
quantifierons et qualifierons le lien entre ces deux Ă©lĂ©ments Ă partir dâune approche basĂ©e sur des
indicateurs simples. Ainsi, la problématique peut se formuler de la sorte : Est-il possible de
quantifier et qualifier le lien entre la forme urbaine et les caractéristiques des réseaux de transports
en commun Ă lâaide dâindicateurs simples et synthĂ©tiques ?
Avant dâessayer de rĂ©pondre Ă cette problĂ©matique, il convient dâĂ©mettre diffĂ©rentes
hypothĂšses pour commencer cette Ă©tude. On suppose donc que :
- le lien peut ĂȘtre mis en Ă©vidence Ă travers des indicateurs simples comme le nombre dâarrĂȘts
de transports en commun et la surface de plancher.
- il existe des différences de relation entre les indicateurs pour le bus et le tram.
Etat de lâart
Pour comprendre lâinfluence de la forme urbaine sur les rĂ©seaux de transports en commun
au sein de la communautĂ© dâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus, il est nĂ©cessaire de replacer ces deux
caractÚres dans un contexte plus général.
La forme urbaine
DâaprĂšs le dictionnaire de lâurbanisme et selon lâĂ©chelle (Ăźlots, IRIS, commune) sur laquelle
on se place, il existe de multiples dĂ©finitions de la forme urbaine (Certu, 2007) qui ne sâarrĂȘtent pas
Ă une simple analyse architecturale des bĂątiments. En effet, la forme urbaine est une notion
polysĂ©mique dont lâaspect de son Ă©tude (la morphologie urbaine) est pluridisciplinaire. Elle
sâintĂ©resse aux formes et caractĂ©ristiques dâune ville Ă travers lâarchitecture, les Ă©volutions
historiques de la ville, dont les principaux éléments sont les innovations technologiques qui
modifient le paysage urbain. « Les innovations techniques modifient la taille et lâintensitĂ© du champ
urbain mais aussi les usages et les dimensions des bĂątiments. Elles sont la plupart du temps
corrĂ©lĂ©es avec les cycles Ă©conomiques. Lâascenseur a Ă©tĂ© lâinstrument de la verticalisation des
villes; lâautomobile celui de leur Ă©talement» (Allain, 2004). Les politiques qui y ont Ă©tĂ© menĂ©es ou
y sont menĂ©es, appuyĂ©es par les diffĂ©rents documents dâurbanisme, sont Ă©galement des facteurs de
la forme urbaine. Enfin la situation économique ainsi que les différentes influences culturelles des
populations qui lâhabitent peuvent jouer un rĂŽle dans la forme dâune ville. (Merlin, Choay, 2015).
De maniÚre générale, la forme urbaine est utilisée pour définir et analyser une ville (Antoni,
2010).
Il existe trois grands types de formes urbaines. Le plan hippodamien qui est une forme
orthogonale de la ville dans laquelle les rues se croisent Ă angle droit et forment ainsi des Ăźlots de
forme rectangulaire, comme il est facile dâobserver de nos jours Ă New York ou Ă Barcelone par
exemple (Burgel & Grondeau, 2015). Dans un contexte tout autre, il existe le plan
radioconcentrique qui schématise la plupart des villes comme par exemple Paris. Dans ce cas, le
dĂ©veloppement urbain sâest fait de maniĂšre radiale en partant dâune place et oĂč des artĂšres plus ou
moins nombreuses rayonnent vers différents points de l'horizon (Gottmann, 1959). Enfin, il existe
une troisiĂšme forme urbaine plus linĂ©aire qui se base sur le dĂ©veloppement dâune ville le long dâun
axe principal (Certu, 2007).
La forme urbaine se définit alors par la relation qui existe entre espace bùti et espace non-
bĂąti (Antoni, 2010). Cet espace non-bĂąti est principalement caractĂ©risĂ© par lâespace public (Merlin,
Choay ,2015) composĂ© principalement par les rues qui forment le maillage dâune ville. Ainsi
chaque rue est différente de par sa configuration, son architecture ou son histoire. Elle définit alors
les différents types de mobilités (pédestre, cyclable, automobile, transports en commun) qui y
circulent. Pour dĂ©finir ces diffĂ©rents types de mobilitĂ©s au sein dâune ville, on peut reprendre la
théorie des trois ùges établie par Yves Pérotin en 1961 qui relie les formes urbaines aux
technologies de transport publics disponibles. Ainsi, la ville se divise en trois parties dâĂ©poques
différentes : la ville pédestre trÚs dense, la ville radiale ou des transports en commun et la ville
automobile (Guézéré, 2013 ; Pouyanne, 2014).
La mobilité et les transports en commun.
La mobilitĂ© est dĂ©finie en grande partie par lâaccessibilitĂ© entre une partie de la ville Ă une
autre (Girault, 2014). Câest ainsi, que pour les villes du Moyen-Age, on dĂ©finissait lâaccessibilitĂ©
comme une distance entre deux points, fait qui explique alors la densité et la compacité de ces villes
(premier Ăąge de la thĂ©orie des trois Ăąges). Aujourdâhui, avec les nouveaux modes de transports et la
pĂ©riurbanisation, cette notion dâaccessibilitĂ© et plus prĂ©cisĂ©ment de proximitĂ© a changĂ©, elle est
dĂ©sormais plus temporelle que physique (Chapelon, 1997). En effet, lâaugmentation de lâutilisation
des véhicules au sein de grande ville a favorisé la vitesse des déplacements. Ainsi, avec la notion
dâaccessibilitĂ© et la thĂ©orie des trois Ăąges, il est facile de dire quâil existe une influence mutuelle
entre les différentes formes urbaines et la mobilité dans les villes.
Au sein dâune mĂȘme ville se trouve diffĂ©rents types de mobilitĂ© (automobile, transport en
commun, vélo, pédestre, etc.) Cependant les transports en commun définis comme services publics
servant Ă lâacheminement de flux de voyageurs (Girault, 2014) sont lâĂ©lĂ©ment essentiel de la
mobilité en ville et forment ainsi la colonne vertébrale de cette mobilité urbaine. Ainsi ils sont
disponibles Ă tout individu, parcourent un trajet Ă©tabli auparavant et ont des horaires et des tarifs
fixés (The United Nations Conference on Housing and Sustainable Urban Development, 2015).
Depuis peu en France, une volonté de coordonner la morphologie urbaine aux transports en
commun apparaĂźt (Hecker, 2012). Selon la table ronde 10 et 11 juin 2010 des agents de lâAgence
Française de DĂ©veloppement (AFD), il existe diffĂ©rents documents dâurbanisme rĂ©gulant la
planification des transports en commun. Le Plan de DĂ©placement Urbain (PDU) est le document
officiel pour lâintĂ©gration des politiques de mobilitĂ©. Il est crĂ©Ă© en 1982 suite Ă la Loi dâOrientation
des Transports en Interne (LOTI) qui organise les compétences et droits en termes de transports
dans les villes. Cependant le PDU nâest rendu obligatoire quâen 1996 pour les agglomĂ©rations de
plus 100 000 habitants. Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) permet également de réguler
les déplacements urbains. Il permet notamment grùce aux lois « Grenelle » (2009 et 2010) de
renforcer les infrastructures de transports et développer les transports en commun dans les
agglomĂ©rations. Enfin, Ă lâĂ©chelle de la ville, le Plan Local dâUrbanisme (PLU) dĂ©finit les
possibilitĂ©s dâextensions urbaines en fonction des zones dĂ©jĂ connectĂ©es au rĂ©seau de transport
public.
Aujourdâhui, la mobilitĂ© est donc un facteur essentiel et obligatoire dans le dĂ©veloppement
des villes. Pour de nombreuses villes et notamment notre cas dâĂ©tude, la morphologie est dĂ©jĂ
prĂ©sente, par consĂ©quent les transports en commun doivent sâadapter Ă la forme urbaine existante.
MĂ©thodologie.
AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© le contexte thĂ©orique dans lequel sâintĂšgre cette recherche, il est facile
de mettre en place les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments utiles Ă lâĂ©tude de la relation entre les formes urbaines et
les transports en commun.
DĂ©marche.
Cette recherche tente de comprendre le lien entre la forme urbaine et le réseau de transports
en commun Ă lâaide dâindicateurs simples. Nous analysons ce lien sur le territoire de
l'agglomĂ©ration de Tour(s) Plus en Indre-et-Loire. Le choix de ce terrain dâĂ©tude est apparu comme
Ă©vident puisque nous vivons et Ă©tudions sur ce territoire. Ainsi nous cĂŽtoyons au quotidien les
formes urbaines et le réseau de transports en commun de ce lieu.
Cette étude est réalisée à travers l'analyse de la corrélation entre des indicateurs caractérisant
la forme urbaine et le rĂ©seau de transports en commun. Une analyse de corrĂ©lation permet dâobtenir
des rĂ©sultats qualitatifs et quantitatifs sur le supposĂ© lien entre ces deux Ă©lĂ©ments Afin dâobtenir des
rĂ©sultats, il a tout dâabord fallu intĂ©grer les donnĂ©es nĂ©cessaires Ă cette Ă©tude dans un logiciel de
SystĂšme dâInformation GĂ©ographique (SIG). Ce procĂ©dĂ© permet Ă la fois dâavoir une reprĂ©sentation
cartographique des indicateurs utilisĂ©s et Ă©galement de coupler des indicateurs afin dâobtenir des
caractĂ©ristiques prĂ©cises (le nombre dâarrĂȘts de bus par IRIS pour nâen donner quâun exemple).
Ensuite, il a été nécessaire de traiter les données via un outil de bureautique (ici Microsoft Excel)
afin dâappliquer un modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire.
La dĂ©marche de cette recherche est dâĂ©tudier Ă lâintĂ©rieur des diffĂ©rentes unitĂ©s spatiales
dans un mĂȘme ensemble urbain (ici Tour(s) Plus) la quantitĂ© de transports en commun.
Terrain dâĂ©tude
Cette recherche se place à une échelle intercommunale puisque le réseau de transports en
commun sâĂ©tend au-delĂ des limites administratives de la ville de Tours. Le terrain dâĂ©tude est donc
la communautĂ© dâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus. Plusieurs raisons motivent ce choix :
- le terrain dâĂ©tude possĂšde un rĂ©seau de transports en commun dĂ©veloppĂ© (Fil Bleu). En effet,
le rĂ©seau dispose de 28 lignes de bus rĂ©guliĂšres et dâune ligne de tram qui desservent au total
25 communes et sont utilisées par 34 millions de voyageurs par an (source : Fil Bleu)
- Ă©tant rĂ©sident et Ă©tudiant sur territoire, les observations et les donnĂ©es sont faciles dâaccĂšs.
Pour cette recherche, on se place Ă lâĂ©chelle de lâIRIS (Ilots RegroupĂ©s pour l'Information
Statistique). DâaprĂšs la dĂ©finition de lâINSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques) lâIRIS fait rĂ©fĂ©rence Ă la taille visĂ©e de 2 000 habitants par maille Ă©lĂ©mentaire.
LâIRIS permet donc de subdiviser les communes en Ă©lĂ©ments plus petits permettant ainsi un
Figure 1 â Communes lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus
Source : INSEE, Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
traitement plus prĂ©cis des donnĂ©es. De plus et dâaprĂšs la dĂ©finition de lâINSEE, lâIRIS permet
dâavoir une notion sur le nombre dâindividus vivant dans ce pĂ©rimĂštre. Cette Ă©chelle spatiale est
donc un bon compromis entre la taille dâune commune et celle dâun Ăźlot urbain. LâĂ©chelle de la
commune est trop grande pour lâĂ©tude de cette recherche puisque chaque commune serait
considérée dans son ensemble ce qui minimiserait par conséquent le fait que certains territoires de
la commune soit riche dâun certain indicateur (par exemple le nombre dâarrĂȘt de bus) tandis que
dâautres en sont pauvres. En reprenant lâexemple, il y aurait donc la mĂȘme densitĂ© dâarrĂȘt de bus sur
lâensemble du territoire commune. LâĂ©chelle de lâĂźlot urbain dĂ©finie par « une portion de terrain qui
accueille des constructions et qui est délimitée par des voies de circulation. Le plus souvent de
forme gĂ©omĂ©trique simple, il peut ĂȘtre carrĂ© ou rectangulaire lorsquâil est dĂ©limitĂ© par quatre
voies, et triangulaire lorsquâil est dĂ©limitĂ© par trois voies. » (Merlin, Choay, 2015) quant Ă elle est
trop petite. En effet, chaque Ăźlot ne possĂšde pas son ou ses arrĂȘts de bus, par consĂ©quent on
obtiendrait un grand nombre dâĂźlots sans arrĂȘts ce qui fausserait le traitement des donnĂ©es. De plus,
pour les secteurs oĂč les voies de circulation sont rectilignes, il est facile de dĂ©limiter les Ăźlots alors
que les secteurs oĂč les voies de circulation forment des courbes, la chose se complexifie. Pour ces
diffĂ©rents motifs, lâĂ©chelle de lâIRIS est retenue pour cette Ă©tude.
La Figure 2 reprĂ©sente le dĂ©coupage avec les IRIS de lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus. On
peut remarquer que des IRIS ne suivent pas exactement les limites administratives des communes,
cela est dĂ» Ă des donnĂ©es qui sont diffĂ©rentes. Cependant, ces erreurs nâinfluent pas sur la suite de la
recherche.
Les choix des indicateurs.
Pour cette recherche, nous avons décidé de prendre comme indicateurs de forme urbaine la
densité de surface de plancher totale dans un IRIS. La surface de plancher totale a été choisie
comme caractĂšre de forme urbaine, et non la surface dâemprise au sol des bĂątiments puisque dans
certains IRIS lâemprise au sol est faible alors que la surface plancher totale est importante. Cela
sâexplique par le fait que certains IRIS sont composĂ©s dâimmeubles de plusieurs Ă©tages dont la
surface au sol est faible comparée à la surface totale de ce bùti. Ainsi, cette surface totale du bùti
permet dâavoir une meilleure notion du nombre dâindividus qui peuvent-ĂȘtre affectĂ©s (de par les
logements, les commerces, les entreprises) par cet IRIS.
Le rĂ©seau de transports en commun peut ĂȘtre abordĂ© Ă partir de deux indicateurs, le nombre
dâarrĂȘts ou le nombre de lignes dans un IRIS. Ce sont tous deux des Ă©lĂ©ments trĂšs proches en termes
de donnĂ©es, cependant il est plus facile dâaffecter un arrĂȘt Ă un IRIS quâune ligne de transports. De
plus, certains IRIS sont traversés par des lignes de transports en commun sans pour autant avoir
dâarrĂȘts. Le nombre dâarrĂȘts de bus ou de tram dans un IRIS est donc lâindicateur qui a Ă©tĂ© retenu
pour cette recherche. Le choix de diffĂ©rencier arrĂȘt de bus et arrĂȘt de tram semblait nĂ©cessaire
puisque ces deux Ă©lĂ©ments sont apparus Ă des Ă©poques diffĂ©rentes et donc nâont pas la mĂȘme
relation avec la forme urbaine. Lâinstallation du rĂ©seau de bus est soumise Ă la forme urbaine
Figure 2- DĂ©coupage des communes de Tour(s) Plus en IRIS
Source : INSEE, Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
existante puisquâelle utilise le rĂ©seau viaire, tandis que le tram a nĂ©cessitĂ© des travaux
dâamĂ©nagement pour sa construction, modifiant ainsi le paysage urbain.
Données utilisées. Pour les indicateurs de forme urbaine.
Pour les indicateurs de forme urbaine, câest-Ă -dire tout ceux en lien avec les bĂątiments, les
donnĂ©es proviennent de lâInstitut National de l'Information GĂ©ographique et ForestiĂšre, plus connu
sous le nom de IGN. Cet institut est un Ă©tablissement public qui a pour mission d'assurer la
production, l'entretien et la diffusion de l'information géographique de référence en France. Il
propose des bases de données topographiques de la France plus communément appelées BD TOPO
qui permettent une description vectorielle des Ă©lĂ©ments dâun territoire (exemple : forets, limites
administrative, fleuves et riviĂšres etc.) et de ses infrastructures (exemple : les bĂątiments, le
cadastres, les voiries, etc.). Les mises à jour perpétuelles et la qualité de ces bases de données
permettent de justifier leur utilisation pour cette recherche. Les données ainsi utilisées datent de
novembre 2015.
Pour les indicateurs de transport en commun.
Les données utilisées pour les indicateurs des transports en commun proviennent
dâOpenStreetMap ou OSM. Le projet OSM est un projet international dont le but est de crĂ©er une
carte du monde. Ce sont des données qui sont mises à jour chaque semaine et vérifiées avant
publication. Par consĂ©quent, lâutilisation de ces donnĂ©es permet dâobtenir les derniers changements
de position de chaque élément. Ainsi, concernant les indicateurs des transports en commun pour
cette recherche les données sont trÚs récentes et datent de novembre 2016.
Construction et présentation des indicateurs.
La surface de plancher totale.
Pour cet indicateur, trois composantes du bùti ont été prises en compte, la premiÚre
correspond aux bĂątiments indiffĂ©renciĂ©s câest-Ă -dire sans fonction particuliĂšre comme par exemple
les habitations. La seconde, les bĂątiments remarquables qui comprennent les Ă©quipements sportifs,
religieux et autres bĂątiments du patrimoine. Enfin la derniĂšre, les bĂątiments industriels qui sont
tous les commerces, entreprises et bĂątiments agricoles. Ces trois Ă©lĂ©ments forment ainsi lâensemble
du bùti du territoire. En utilisant la surface de plancher totale de cette maniÚre, on ne différencie plus le
type du bĂąti.
La BD TOPO nous renseigne sur les caractéristiques à prendre en compte pour calculer la
surface de plancher totale telles que la superficie dâemprise au sol et la hauteur du bĂątiment. Ainsi
avec ces deux valeurs, il est possible de calculer la surface de plancher totale dâun bĂątiment. Pour
cette recherche, la hauteur dâun Ă©tage est fixĂ©e Ă trois mĂštres. Il reste ensuite Ă sommer toutes les
surfaces de planchers des bĂątiments pour obtenir la surface de plancher totale.
đđąđđđđđ đđ đđđđđâđđ đĄđđĄđđđ = â(âđđąđĄđđąđ
3) Ă đ đąđđđđđ đđą đ đđ
La surface de plancher totale par IRIS. Pour obtenir cet indicateur, il faut utiliser lâoutil de gĂ©otraitement « intersecter ». Cet outil
permet dâaffecter pour chaque IRIS la valeur de la surface du bĂąti quâelle possĂšde.
Figure 3 â ModĂšle builder de la surface de plancher totale par IRIS
Si un bĂątiment se trouve sur la limite dâun IRIS de telle sorte quâune partie du bĂątiment se
trouve dans un IRIS et quâune autre partie de ce mĂȘme bĂątiment se trouve dans un autre IRIS, alors
le bùtiment est « coupé » et chaque IRIS intÚgre respectivement la partie du bùtiment qui se trouve
Ă lâintĂ©rieur de lâIRIS.
Densité du bùti
La densitĂ© de bĂąti est la mesure de la surface de plancher recouvrant la surface dâun IRIS.
đ·đđđ đđĄĂ© đđą đĂąđĄđ =đđąđđđđđ đđ đđđđđâđđ đđđ đŒđ đŒđ
đđąđđđđđ đđ đâČđŒđ đŒđ
La surface de lâIRIS est donnĂ©e par la BD TOPO.
Zone dâinfluence des arrĂȘts
Pour cette Ă©tude, la zone dâinfluence dâun arrĂȘt est Ă©tablie Ă 300m (distance gĂ©nĂ©ralement
pris en compte pour les réseaux de proximité comme à Lyon (Caudron D, 2010)). Ainsi,
lâindicateur de zone dâinfluence dâun arrĂȘt se construit de telle maniĂšre quâun arrĂȘt est le centre dâun
cercle de rayon 300m.
Figure 4 â SchĂ©ma dâune zone dâinfluence
Cependant, prendre 300m revient Ă gĂ©nĂ©raliser la zone dâinfluence pour chaque individu.
Pour pousser la recherche, il serait possible de dĂ©finir diffĂ©rentes zones dâinfluence selon des
catĂ©gories dâĂąge (jeunes, actifs, seniors) qui nâont pas les mĂȘmes facilitĂ©s Ă se dĂ©placer.
ArrĂȘt 300m
Zone
dâinfluence
Surface de
plancher totale
Surface de
plancher totale IRIS
IRIS
Audoin Benjamin, 2016-2017
Surface de
plancher totale
par IRIS
Surface de
plancher totale
par IRIS
Intersecter
Intersecter
Audoin Benjamin, 2016-2017
Surface totale de la zone dâinfluence par IRIS
De la mĂȘme maniĂšre que pour le bĂąti, la surface totale de la zone dâinfluence par IRIS est
calculĂ©e Ă partir de la somme des toutes les zones dâinfluences puis par leur intersection Ă chaque
IRIS.
Figure 5 â SchĂ©ma de visualisation de la zone dâinfluence dâun IRIS
DensitĂ© dâinfluence par IRIS.
La densitĂ© dâinfluence par IRIS est la mesure de la surface de dâinfluence dâun arrĂȘt
recouvrant la surface dâun IRIS.
đ·đđđ đđĄĂ© đâČđđđđđąđđđđ =đđąđđđđđ đĄđđĄđđđ đâČđđđđđąđđđđ đđđ đŒđ đŒđ
đđąđđđđđ đđ đâČđŒđ đŒđ
Cartographie des différents indicateurs
Afin de mieux visualiser les différents indicateurs, voici une cartographie pour certains
dâentre eux. Une classification par quantile est choisie, cette mĂ©thode permet dâavoir le mĂȘme
nombre de valeurs pour chaque classe permettant ainsi une comparaison visuelle simple et rapide.
Densité de bùti
Figure 6 â DensitĂ© de bĂąti par IRIS
Cette carte permet de visualiser la centralité de la ville de Tours, les IRIS les plus denses se
trouvent au cĆur de la ville, notamment la ville historique. Cette densitĂ© sâestompe au fur et Ă
LĂ©gende :
Audoin Benjamin, 2016-2017
Sources : INSEE/ OSM/IGN, Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
mesure que lâon sâĂ©loigne du centre. NĂ©anmoins, on peut remarquer que deux zones denses
ressortent (Joué-lÚs-Tours et Chambray-lÚs-Tours).
Zone dâinfluence des arrĂȘts
Pour le bus
En comparant avec la Figure 6, il est facile de constater que les zones densément bùties sont
recouvertes par les zones dâinfluence des arrĂȘts de bus.
Pour le tram
Figure 8 â Zone dâinfluence des arrĂȘts de tram
Les arrĂȘts de tram sont beaucoup moins nombreux que les arrĂȘts de bus, par consĂ©quent
leurs zones dâinfluences touchent moins de bĂątis. Cependant, on constate que la ligne de tram passe
dans les zones les plus densifiées en termes de bùti.
Figure 7 â Zone dâinfluence des arrĂȘts de bus
Sources : INSEE/ OSM/IGN, Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Sources : INSEE/ OSM/IGN, Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Choix de la mĂ©thode dâanalyse
AprÚs avoir sélectionné les différents indicateurs de forme urbaine et de transports en
commun, il faut choisir la bonne mĂ©thode statistique qui permet dâestimer la relation mathĂ©matique
qui existe entre les indicateurs de formes urbaines dâun cĂŽtĂ© et ceux des transports en commun de
lâautre.
ModÚle de régression linéaire.
Lâune des mĂ©thodes statistique qui permet de renseigner sur la corrĂ©lation entre deux
variables quantitatives est la régression linéaire. Pour cette méthode, un nuage de points est tracé et
le coefficient de corrélation linéaire entre ces deux variables est calculé. Le nuage de point peut
ensuite ĂȘtre rĂ©sumĂ© par une droite appelĂ©e droite de rĂ©gression linĂ©aire de la forme đŠ = đœ0 + đœ1đ„ +đ oĂč đŠ est la variable Ă expliquer, đ„ la variable explicative, đœ0 et đœ1 sont lâordonnĂ©e Ă lâorigine et
la pente de la courbe et đ une erreur alĂ©atoire du modĂšle. Cette droite est en fait la droite la plus
proche possible de chaque point.
La limite principale du modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire est que lâon peut uniquement constater
une relation, sans jamais ĂȘtre certain de la raison de cette relation.
Coefficient de dĂ©termination RÂČ.
Le coefficient de dĂ©termination RÂČ est un coefficient qui mesure la corrĂ©lation entre deux
variables (explicative et Ă expliquer) dâun modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire. Il est compris entre 0 et 1.
Par exemple, un coefficient de dĂ©termination de 0.9 signifie quâil existe un lien fort entre deux
variables et la variable explicative explique Ă 90% la variance de la variable Ă expliquer.
Coefficient de corrélation R.
Le coefficient de corrĂ©lation R montre lâintensitĂ© du lien entre deux variables. Il se dĂ©finit
par la racine carrĂ© du coefficient de dĂ©termination RÂČ. Plus une R est proche de 1 plus la relation
entre les deux variables est forte, Ă lâinverse plus il est proche de 0 plus ce lien est faible.
RĂ©sultats des analyses statistiques
Analyse des régressions linéaires
Pour le bus
Lâanalyse de rĂ©gression linĂ©aire permet dâestimer le lien de corrĂ©lation qui peut exister entre
la surface de plancher et le nombre dâarrĂȘts influençant un IRIS. La Figure 9 permet de visualiser ce
modÚle avec chaque point représentant un IRIS, en abscisse la surface de plancher et en ordonnée le
nombre de arrĂȘts qui influence cet IRIS.
Figure 9 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt influençant l'IRIS
DâaprĂšs la Figure 9 et le coefficient de dĂ©termination RÂČ, il existe un lien entre la surface du
plancher dans un IRIS et le nombre dâarrĂȘts qui influence cet IRIS. Toutefois, le RÂČ vaut 0.5306 ce
qui montre que la surface de plancher explique Ă 53% le nombre dâarrĂȘts qui influence un IRIS. En
sâintĂ©ressant au coefficient de corrĂ©lation on obtient R = 0.7284 qui montre un lien fort entre la
surface de plancher et le nombre dâarrĂȘts influençant un IRIS. Cependant, cette corrĂ©lation est
moitiĂ© moins forte lorsque lâon sâintĂ©resse non plus au nombre dâarrĂȘts qui influence un IRIS, mais
plutĂŽt Ă la surface dâinfluence de ces arrĂȘts (Figure 10). En effet, avec un RÂČ de 0.2768 on obtient un
R égale à 0.5211 qui montre une corrélation positive moyenne entre ces deux variables.
Figure 10 â Lien entre la surface de plancher et la surface d'influence des arrĂȘts
RÂČ = 0,5306
y = 7E-05x + 11,837
0,00
20,00
40,00
60,00
80,00
100,00
120,00
0,00 200000,00 400000,00 600000,00 800000,00 1000000,00
No
mb
re d
'arr
ĂȘt
surface de plancher (mÂČ)
RÂČ = 0,2768
y = 2,4736x + 212309
0,00
500000,00
1000000,00
1500000,00
2000000,00
2500000,00
3000000,00
3500000,00
4000000,00
0,00 200000,00 400000,00 600000,00 800000,00 1000000,00
Surf
ace
d'in
flu
en
e (
mÂČ)
Surfac de plancher ( mÂČ)
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Il convient alors de sâintĂ©resser au rapport qui peut exister entre la densitĂ© de bĂąti dans un
IRIS et la surface dâinfluence des arrĂȘts de bus dans ce mĂȘme IRIS. Ainsi, la
Figure 11 montre ce rapport. MalgrĂ© un coefficient de dĂ©termination de 0.4356 qui nâest pas
négligeable certains des points divergent fortement de la courbe de régression linéaire.
Figure 11 â Lien entre densitĂ© du bĂąti et densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts de bus
En regardant de plus prÚs, il est facile de constater que la courbe peut se séparer en
différentes parties. Pour faciliter la lecture des données, la courbe est divisée en quatre quantiles. La
Figure 12 représente alors les résultats obtenus. On constate que pour les zones à forte densité de
bĂąti le coefficient de dĂ©termination est de lâordre de zĂ©ro, ce qui signifie que le nuage de points est
trop diffus autour de la droite de rĂ©gression et que le modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire nâexplique pas la
distribution des points. Ceci sâexplique par le fait que pour les deux cas (points verts et violets) les
densitĂ©s sont trop importantes pour ĂȘtre traitĂ©es avec ce modĂšle. En revanche, cette figure montre
une corrĂ©lation entre la densitĂ© dâinfluence dâun arrĂȘt et la densitĂ© de bĂąti pour les IRIS peu denses
dans ces deux facteurs. GrĂące Ă la Figure 6, il est facile de voir oĂč se situe les diffĂ©rents IRIS
concernĂ©s. On constate alors que ce sont les IRIS en jaune et jaune-orange câest-Ă -dire qui sont loin
du gros centre urbain qui ont le plus de liens entre ces deux éléments.
Figure 12 - Lien entre densitĂ© du bĂąti et densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts de bus
y = 0,5199x + 0,4651
RÂČ = 0,4356
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
1,40
1,60
1,80
2,00
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00
De
nsi
té d
'infl
ue
nce
de
s ar
rĂȘts
densité du bùti
RÂČ = 0,4657
y = 3,657x + 0,0548
RÂČ = 0,4255
y = 0,5886x + 0,5086
RÂČ = 0,0008y = -0,0022x + 0,9616
RÂČ = 0,0447y = 0,0003x + 0,9994
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00
De
nsi
té d
'infl
ue
nce
de
s ar
rĂȘts
densité du bùti
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
SynthĂšse de lâanalyse
Tout dâabord, concernant les analyses rĂ©alisĂ©es pour estimer le lien de corrĂ©lation entre les
arrĂȘts de bus et la forme urbaine, il existe un lien entre la surface de plancher dâun IRIS et le
nombre dâarrĂȘts qui peuvent lâinfluencer. Ainsi, plus un IRIS possĂ©dera de surface plancher plus il
aura dâarrĂȘts dans son pĂ©rimĂštre ou Ă moins de 300m, câest le cas pour les IRIS en centre-ville de
Tours. Au contraire, moins lâIRIS possĂ©dera de surface plancher moins il y aura dâarrĂȘts, ce qui est
constatĂ© pour les IRIS en pĂ©riphĂ©rie dâagglomĂ©ration qui sont plus rurales. Lâanalyse montre un
coefficient de corrĂ©lation de 0.7284 pour ces indicateurs, la corrĂ©lation nâest pas absolue puisque le
confiaient nâest pas de 1. Par consĂ©quent, la surface de plancher dâun IRIS nâest pas le seul critĂšre
de localisation dâun arrĂȘt de bus.
De plus, lâanalyse de densitĂ© du bĂąti et de densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts dans un IRIS
confirme la conclusion de la premiÚre remarque. Cependant, cette analyse démontre que selon la
localisation de lâIRIS, le lien entre densitĂ© de bĂąti et densitĂ© dâinfluence dâun arrĂȘt dans un IRIS
varie. En effet, il y a une forte corrélation entre ces deux indicateurs pour les IRIS en périphérie du
centre urbain, mais le modĂšle nâexplique pas pour les IRIS en centre urbain. Il serait donc
intéressant de trouver une autre méthode afin de quantifier et de qualifier ce lien pour ces IRIS.
Toutes ces analyses permettent de dire que dans un IRIS dense en matiĂšre de bĂątiments, il y
aura beaucoup dâarrĂȘts de bus dans cet IRIS ou Ă moins de 300m. Et dans un IRIS moins dense, le
nombre dâarrĂȘts sera proportionnel Ă la densitĂ© de bĂąti. Sâil y a peu de bĂątis, il y aura peu dâarrĂȘt de
bus.
Ces analyses laissent donc supposer que dâautres facteurs rentrent en compte dans la
localisation des arrĂȘts de bus. Pour en donner quelques exemples, la fonction du bĂąti peut-ĂȘtre Ă
considĂ©rer. En effet un IRIS disposant de nombreux commerces ou de bĂątiments dâenseignement
mĂ©rite dâĂȘtre trĂšs bien desservi par les transports publics. La densitĂ© de population peut Ă©galement
rentrer en compte puisquâun IRIS trĂšs dense en population implique quâil y a peu dâespaces
disponibles pour des véhicules personnels et donc une nécessité de transports en commun proches
pour se déplacer.
Pour le tram
Il est également intéressant de regarder si la forme urbaine a influencé le parcours du tram.
Tout comme pour les arrĂȘts de bus, la mĂ©thode de rĂ©gression linĂ©aire a Ă©tĂ© utilisĂ©e. Pour commencer
cette analyse, il a fallu tout dâabord savoir sâil existait un lien entre la surface de plancher et le
nombre dâarrĂȘts par IRIS. La Figure 8 montre que les arrĂȘts de tram ne sont pas rĂ©partis sur
lâensemble de lâagglomĂ©ration mais uniquement suivant une seule ligne. Sur la Figure 13 on peut
voir quâil y a plus de points que dâarrĂȘts de tram. Cela sâexplique par le fait que certains arrĂȘts
comptent deux points (un dans chaque sens), ce problÚme vient des données utilisées qui placent
parfois deux arrĂȘts au lieu dâun.
Figure 13 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt de tram
Le graphique (Figure 13 ) et notamment le coefficient de dĂ©termination RÂČ montre quâil nây
quasiment aucun lien entre la surface plancher dans un IRIS et le nombre dâarrĂȘts que lâon trouve
dans cet IRIS. Cependant, lâinfluence des arrĂȘts de tram ne sâarrĂȘte pas seulement Ă lâIRIS oĂč ils
sont localisĂ©s. Il est donc nĂ©cessaire dâanalyser le lien entre la surface de plancher et le nombre
dâarrĂȘts influençant un IRIS afin de confirmer cet hypothĂšse. La Figure 14 permet donc cette
analyse et confirme quâil nâexiste pas de rĂ©el lien entre la surface de plancher et le nombre dâarrĂȘts
qui influence un IRIS.
Figure 14 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt de tram influençant l'IRIS
y = 1E-07x + 0,5824
RÂČ = 0,0041
0
1
1
2
2
3
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 800000 900000 1000000
no
mb
re d
'arr
ĂȘt
de
tra
m
Surface de plancher (mÂČ)
y = 4E-06x + 5,9239
RÂČ = 0,0269
0
5
10
15
20
25
30
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 800000 900000 1000000
no
mb
re d
'arr
ĂȘt
infl
ue
nca
nt
un
IRIs
surface de plancher
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Cependant, la Figure 15 prĂ©sente le lien qui existe entre la densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts et la
densitĂ© du bĂąti. Avec un coefficient de dĂ©termination RÂČ de 0.3696 soit une R de 0.6079, ce
graphique monte quâil existe un lien positif fort entre ces deux facteurs. Ainsi, les IRIS les plus
denses en matiĂšre de bĂątis seront Ă©galement ceux qui auront le plus dâarrĂȘts les influençant.
Figure 15 - Lien entre la densitĂ© d'influence des arrĂȘts et la densitĂ© de bĂąti
SynthĂšse de lâanalyse
Lâanalyse de corrĂ©lation entre la surface de plancher et les arrĂȘts de tram permet de dire quâil
nâexiste aucun lien entre ces deux indicateurs. En effet, le tram de Tours a Ă©tĂ© construit suivant
dâautres critĂšres. Il sâinscrit notamment dans le cadre de dĂ©veloppement des Transports en Commun
en Site Propre (TCSP) introduit par le Plan de DĂ©placement Urbain (PDU) de 2003. Le tram a pour
objectif de diminuer la pollution en centre-ville en proposant une solution alternative Ă la circulation
automobile de plus en plus importante.
De plus, le tracĂ© du tram passe par des Ă©quipements structurant de lâagglomĂ©ration de
Tour(s) Plus. Par exemple, il passe par lâĂ©co-quartier Montconseil dans le but dâattirer des habitants
et des entreprises dans ce secteur. Le tram sâarrĂȘte Ă©galement Ă la gare pour deux raisons, la
premiĂšre afin que lâagglomĂ©ration rĂ©ponde Ă sa stratĂ©gie dâintermodalitĂ©. La seconde raison est de
permettre un prolongement traversant le quartier du Sanitas et ainsi permettre de le désenclaver. La
localisation des arrĂȘts de tram est donc justifiĂ©e par des ambitions politiques afin dâenclencher des
travaux dâampleur et de rĂ©novation de la ville de Tours (Beyrand, 2011).
Le rĂ©seau de tram nâest pas encore assez dĂ©veloppĂ© au sein de lâagglomĂ©ration de Tour(s)
Plus (ligne unique) il est donc difficile de définir le lien entre la forme urbaine et cette ligne. Il
serait intéressant de reprendre cette étude lorsque plusieurs lignes de tram seront établies afin de
voir si le tram est rĂ©ellement un outil politique ou si en effet les arrĂȘts sont placĂ©s en fonction de la
forme urbaine.
RÂČ = 0,3696
y = 0,9204x - 0,7791
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
de
nsi
té d
'infl
ue
nce
de
s ar
rĂȘts
densité du bùti
Audoin Benjamin-Lesourd Anaëlle, 2016-2017
Conclusion
Au vu des différentes analyses et résultats de cette recherche sur le lien éventuel entre la
forme de la ville et les transports en commun, nous pouvons dire quâil existe une certaine
corrĂ©lation entre la forme urbaine de lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus et son rĂ©seau de bus. En effet,
les analyses ont dĂ©montrĂ© une corrĂ©lation entre la surface de plancher dâun IRIS et le nombre
dâarrĂȘts de bus qui influence ce mĂȘme IRIS. Ce lien est Ă©galement confirmĂ© par lâanalyse entre la
densitĂ© du bĂąti et la densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts de bus.
Cependant, concernant le tram, cette conclusion ne peut pas ĂȘtre Ă©tablie. En effet, la
construction du tram Ă©tait motivĂ©e notamment par des raisons plus politiques quâurbanistiques.
Comme lâont dĂ©montrĂ©es les analyses, peu de lien existe entre la localisation des arrĂȘts et la forme
urbaine. NĂ©anmoins, cette recherche a montrĂ© que les IRIS les plus denses oĂč passe le tram sont
également ceux qui sont les plus impactés par le tram.
Plusieurs questions peuvent alors se poser, tout dâabord pour le rĂ©seau de bus il existe plus
dâarrĂȘts donc plus de donnĂ©es analysĂ©es qui permettent par consĂ©quent une Ă©tude qui ne se restreint
pas à une ligne unique. Une question se pose alors concernant le tram : est- ce que les résultats
seraient les mĂȘmes sâil y avait autant de lignes de tram que de lignes de bus ? On peut supposer que
si le nombre de lignes de tram augmente Ă tel point quâil dĂ©passe le nombre de lignes de bus, le
nombre dâarrĂȘts sera Ă©galement plus grand. La corrĂ©lation entre la localisation de arrĂȘts de tram et la
forme urbaine sera alors plus grande quâactuellement puisque chaque ligne ne sera pas justifiĂ©e par
des raisons politiques.
Le lien qui existe entre forme urbaine et les transports en commun de lâagglomĂ©ration de
Tours nâest pas intense, le coefficient de dĂ©termination dĂ©passe rarement 0.5, la corrĂ©lation nâest
donc pas absolue. De ce fait, on peut se questionner sur les facteurs qui rentrent en compte dans la
localisation des arrĂȘts et Ă quel degrĂ© dâintensitĂ©. Pour dĂ©velopper cette Ă©tude, il serait intĂ©ressant de
définir le lien qui existe ou non entre la fréquence de passage des différents transports en commun
et la fonction des bĂątiments.
En se questionnant non plus sur le cas de Tour(s) Plus, mais en sâouvrant Ă une vision plus
large et gĂ©nĂ©rale, est- ce que les particularitĂ©s de cette agglomĂ©ration se retrouvent dans dâautres
agglomĂ©rations de mĂȘme taille comme par exemple OrlĂ©ans ou est-ce-que Tours est vraiment un cas
unique ?
Table des figures Figure 1 â Communes lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus ................................................................................... 12
Figure 2- DĂ©coupage des communes de Tour(s) Plus en IRIS .......................................................................... 13
Figure 3 â ModĂšle builder de la surface de plancher totale par IRIS ............................................................... 15
Figure 4 â SchĂ©ma dâune zone dâinfluence ....................................................................................................... 15
Figure 5 â SchĂ©ma de visualisation de la zone dâinfluence dâun IRIS ............................................................... 16
Figure 6 â DensitĂ© de bĂąti par IRIS ................................................................................................................... 16
Figure 7 â Zone dâinfluence des arrĂȘts de bus ................................................................................................. 17
Figure 8 â Zone dâinfluence des arrĂȘts de tram ............................................................................................... 17
Figure 9 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt influençant l'IRIS ....................................... 19
Figure 10 â Lien entre la surface de plancher et la surface d'influence des arrĂȘts ......................................... 19
Figure 11 â Lien entre densitĂ© du bĂąti et densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts de bus ............................................. 20
Figure 12 - Lien entre densitĂ© du bĂąti et densitĂ© dâinfluence des arrĂȘts de bus .............................................. 20
Figure 13 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt de tram .................................................... 22
Figure 14 - Lien entre la surface de plancher et le nombre d'arrĂȘt de tram influençant l'IRIS ........................ 22
Figure 15 - Lien entre la densitĂ© d'influence des arrĂȘts et la densitĂ© de bĂąti .................................................. 23
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CITERES
UMR 6173 Cités, Territoires,
Environnement et
Sociétés
Equipe IPA-PE Ingénierie du Projet
dâAmĂ©nagement,
Paysage,
Environnement
35 allée Ferdinand de Lesseps
BP 30553
37205 TOURS cedex 3
Directeur de recherche : Audoin Benjamin
Palka GaĂ«tan Projet de Fin dâEtudes
DA5
2016-2017
Lire la forme de la ville : Morphologie urbaine et transports en commun.
Résumé : Chaque ville est différente de par son histoire, son architecture, sa taille, sa population, sa
localisation, etc. Tous ces éléments forment ainsi les caractéristiques de la forme urbaine, qui est
propre Ă chaque ville. Lire la forme dâune ville permet dâapprendre et de comprendre les diffĂ©rents
choix du développement de cette ville.
La recherche de ce projet de fin dâĂ©tude se focalise sur deux des aspects de la forme
urbaine : le bùti et les transports en commun. Ainsi, cette étude souhaite comprendre le lien supposé
qui peut exister entre ces caractÚres. Pour ce faire la problématique « Existe-t-il un lien entre la
forme urbaine et les caractéristiques des réseaux de transport en commun ? » a été la ligne de
conduite de cette recherche. On entend par caractéristique de réseau de transports en commun : la
localisation des arrĂȘts et le choix des trajets qui sont deux facteurs semblables. Pour ce projet de fin
dâĂ©tude le choix du terrain Ă©tudiĂ© sâest tournĂ© vers lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus. Pour rĂ©sumĂ©,
cette recherche souhaite donc montrer la corrĂ©lation entre le bĂąti et les arrĂȘts (Ă©lĂ©ment des rĂ©seaux
de transports en commun retenue) au sein du territoire de lâagglomĂ©ration de Tour(s) Plus.
Les résultats obtenus aprÚs les différentes analyses du territoire ont permis de conclure sur
différents points concernant le lien entre le bùti et le réseau de bus mais également le lien entre la
bĂąti et la ligne de tram.
Mots Clés : Forme urbaine, morphologie urbaine, transports en commun