l’instinct lyrique

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13 JUILLET 2017 HÔTEL MAYNIER D’OPÈDE L’INSTINCT LYRIQUE Lauréats HSBC de l’Académie

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Page 1: L’INSTINCT LYRIQUE

13 JUILLET 2017

HÔTEL MAYNIER D’OPÈDE

L’INSTINCT LYRIQUE Lauréats HSBC de l’Académie

Page 2: L’INSTINCT LYRIQUE

13 JUILLET – 21H30 – HÔTEL MAYNIER D’OPPÈDE

BARYTON-BASSE Evan Hughes LAURÉAT HSBC DE L’ACADÉMIE 2016

PIANO Hélio Vida LAURÉAT HSBC DE L’ACADÉMIE 2014

ROBERT SCHUMANN (1810-1856)

Extraits des Kerner Lieder, op. 35 (1840)

textes de JUSTINUS KERNER (1786 - 1862)

Lust der SturmnachtStirb, Lieb' und Freud'

Hans Christian Andersen Lieder, op. 40 (1840)

textes de HANS CHRISTIAN ANDERSEN (1805-1875)

MärzveilchenMuttertraumDer SoldatDer SpielmannVerratene Liebe

Lieder sur des poèmes de Heine (1840)

textes de HEINRICH HEINE (1797-1856)

Mein Wagen rollet langsam, op. 142, n° 4Lehn' deine Wang', op. 142, n° 2Es Leuchtet meine Liebe, op. 127, n° 3Die Beiden Grenadiere, op. 49, n° 1

Avec le soutien de L’Académie du Festival d’Aix, membre du Nous vous prions de ne pas applaudir entre les mélodies d'un même groupe.

Page 3: L’INSTINCT LYRIQUE

JEAN SIBELIUS (1865-1957)

Runeberg Songs, op. 13 (1891)

textes de JOHAN LUDVIG RUNEBERG (1804-1877)

Under strandens granarKyssens hoppHjertats morgonVåren flyktar hastigtDrömmen

JOHN IRELAND (1879-1962)

Sea Fever (1913)

texte de JOHN MASEFIELD (1878-1967)

HENRY PURCELL (1659-1695)

Cold Song ( Air du Génie du froid )

Air de l'Acte III scène 2 de l'opéra King Arthur (1691)

livret de JOHN DRYDEN (1631-1700)

GERALD FINZI (1901-1956)

Earth and Air and Rain, op. 16 (1928-1935)

textes de THOMAS HARDY (1840-1928)

Proud SongstersWhen I Set Out for LyonnessWaiting BothSo I Have FairedRollicum Rorum

L'Instinct lyrique1840 est une année particulièrement féconde pour Robert Schumann qui, fort de l’héritage de Schubert, se relance avec passion dans l’écriture vocale. Son mariage avec Clara Wieck, célébré cette même année, contribuerait-il à raviver la flamme liederistique qui l’animait jadis ? Sa jeune épouse – compositrice et pianiste de talent – ne manque pas de soutenir ce nouvel élan : « Robert saisit merveilleusement les textes, plus profondément que tout autre compositeur, aucun n’a sa sensibilité ». Cette sensibilité à fleur de peau que Clara évoque ici constitue à la fois la force et la faiblesse d’un homme qui, au terme de sa vie, sombrera dans la folie. Étrange choix pour un jeune marié que de mettre en musique des textes aussi sinistres et mélancoliques. Peut-être développe-t-il déjà certaines obsessions... Toujours est-il que son langage artistique vibre à l’unisson avec les poètes Kerner, Andersen et Heine. Les Kerner Lieder sont d’ailleurs aussi mystérieux que leur auteur – Justinus Kerner – médecin pratiquant le magnétisme et les sciences occultes. Si le lied schumannien se prête merveilleusement à toutes sortes d’explorations à travers les paysages de l’intime, s’il reprend contact avec la nature dans ce qu’elle renferme de plus secret et d’énigmatique, s’il anoblit l’amour d’une dimension mystique, il soumet également toutes choses à la fatalité. Les bruits de bottes ne sont cependant jamais bien loin. On peut entendre La Marseillaise dans Die Beiden Grenadiere tandis que Der Soldat décrit la cruauté du peloton d’exécution sur fond de triolets, trémolos et progression harmonique.

Les lieder de Jean Sibelius sont pour la plupart composés sur de la poésie suédophone, langue maternelle du compositeur. Un quart d’entre eux s’appuie sur des textes de Runeberg, un poète finlandais qui écrit en suédois. Créé au début des années 1890, l’opus 13 réunit des lieder dont l’aspect romantique et populaire est perceptible tant dans la musique que dans la poésie. Quelques libres récitatifs apparaissent çà et là tandis que le piano réalise un accompagnement presque orchestral. Våren flyktar hastigt ( Le printemps vole vite ) reprend le thème classique de la finitude humaine et de l’écoulement du temps. Composé à l’été 1892 pendant la lune de miel du compositeur près du lac Pielsjärvi, Under strandens granar ( Sous les sapins de la rive ) s’inspire d’une légende serbe qui a pour toile de fond les régions du lac Saimaa.

Composée en 1913, Sea fever est indéniablement la mélodie la plus célèbre de John Ireland. Ce compositeur à l’univers sonore miniaturiste, sensible et intime, nous invite, le temps d’une ballade sentimentale, à suivre les pensées d’un vieux marin en proie à l’irrésistible attrait de la mer. L’air Cold Song tiré de l’opéra King Arthur de Purcell plante un tout autre décor, celui d’un roi tentant de retrouver sa fiancée enlevée par l’ennemi. Grelotant autant que les violons qui l’accompagnent avec force trémolos, le Génie du froid s’adresse à Cupidon qui ose le réveiller pour chasser l’hiver. Les syllabes de chaque mot enflent et désenflent à l’envi créant, avec une étonnante économie de moyens, un effet spectaculaire.

Ne retrouve-t-on pas dans les mélodies du compositeur anglais Gerald Finzi l’âme inquiète de Schumann ? Toujours est-il que l’émotion contenue et l’intériorité qui caractérisent ces quelques mélodies réservées à la voix sombre du baryton n’entravent en rien leur pouvoir évocateur.

AURÉLIE BARBUSCIA

Page 4: L’INSTINCT LYRIQUE

ROBERT SCHUMANN (1810-1856)

Extraits des Kerner Lieder, op. 35 (1840)

Lust der Sturmnacht

Wenn durch Berg und Tale draußenRegen schauert, Stürme brausen,Schild und Fenster hell erklirren,Und in Nacht die Wandrer irren,

Ruht es sich so süß hier innen,Aufgelöst in sel'ges Minnen;All der goldne HimmelsschimmerFlieht herein ins stille Zimmer:

Reiches Leben, hab Erbarmen!Halt mich fest in linden Armen!Lenzesblumen aufwärts dringen,Wölklein ziehn und Vöglein singen.

Ende nie, du Sturmnacht, wilde!Klirrt, ihr Fenster, schwankt, ihr Schilde, Bäumt euch, Wälder, braus, o Welle,Mich umfängt des Himmels Helle!

Stirb, Lieb‘ und Freud‘

Zu Augsburg steht ein hohes Haus,Nah bei dem alten Dom,Da tritt am hellen Morgen ausEin Mägdelein gar fromm;Gesang erschallt, Zum Dome walltDie liebe Gestalt.

Dort vor Mariä heilig' BildSie betend niederkniet,Der Himmel hat ihr Herz erfüllt,Und alle Weltlust flieht:"O Jungfrau rein!Laß mich alleinDein eigen sein!"

Alsbald der Glocke dumpfer KlangDie Betenden erweckt,Das Mägdlein wallt die Hall' entlang,Es weiß nicht, was es trägt;Am Haupte ganzVon HimmelsglanzEinen Lilienkranz.

Mit Staunen schauen all' die Leut'Dies Kränzlein licht im Haar,Das Mägdlein aber wallt nicht weit,Tritt vor den Hochaltar:"Zur Nonne weihtMich arme Maid!Stirb, Lieb' und Freud'!"

Gott, gib, daß dieses MägdeleinIhr Kränzlein friedlich trag',Es ist die Herzallerliebste mein,Bleibt's bis zum jüngsten Tag.Sie weiß es nicht,Mein Herz zerbricht,Stirb, Lieb' und Licht!

ROBERT SCHUMANN (1810-1856)

Hans Christian Andersen Lieder, op. 40

Märzveilchen

Der Himmel wölbt sich rein und blau,Der Reif stellt Blumen aus zur Schau.

Am Fenster prangt ein flimmernder Flor.Ein Jüngling steht, ihn betrachtend, davor.

Und hinter den Blumen blühet noch garEin blaues, ein lächelndes Augenpaar.

Märzveilchen, wie jener noch keine gesehn!Der Reif wird angehaucht zergehn.

Eisblumen fangen zu schmelzen an,Und Gott sei gnädig dem jungen Mann!

Plaisir d'une nuit de tempête

Quand dehors, à travers montagne et valléeLa pluie tombe, la tempête gronde,Enseignes et fenêtres craquent bruyamment,Et dans la nuit le voyageur erre,

Il est si doux de se reposer ici à l'intérieur,En s'abandonnant à un amour béni ;Tout l'éclat doré du cielVole jusqu'à cette chambre tranquille :

Riche vie, aie pitié !Prends-moi vite dans tes doux bras !Les fleurs du printemps percent vers le haut,Les nuages flottent et les oiseaux chantent.

Ne finissez jamais, nuits sauvages et de tempêtes,Craquez, fenêtres, battez, enseignes,Cabrez-vous, forêts, rugissez, ô vagues,La lumière du ciel m'embrasse !

Mourez, amour et joie

À Augsbourg il y a une grande maisonPrès de la vieille cathédrale.Par un petit matin clair en sortUne jeune fille très pieuse ;Un chant retentit,La chère silhouetteSe rend à la cathédrale.

Là, devant la sainte image de MarieElle s'agenouille et prie.Le ciel a empli son cœurEt tout plaisir terrestre s'en est enfui :« Ô vierge pure !Permets-moi justeD'être à toi seule ! »

Peu après le son assourdi des clochesRéveille l'orante.La jeune fille avance dans la nef ;Elle ne sait ce qu'elle porte ;Sur sa têteNimbée de l'éclat du ciel,C'est une couronne de lis.

Tous les gens regardent avec étonnementLa lumière de cette couronne dans ses cheveux,Mais la jeune fille ne va pas loin,Elle se place devant le grand autel :« Consacrez-moi nonne,Moi pauvre fille !Mourez, amour et joie ! »

Dieu, fais que cette jeune fillePorte paisiblement sa couronne,Elle est la préférée de mon cœurEt le restera jusqu'au jour du jugement dernier.Elle ne le sait pas,Mon cœur se briseMourez, amour et lumière.

(1840)

Violettes de mars

Le ciel se voûte si pur et clair,Une fleur de givre est là.

Sur la vitre, si belle dans le soleil flamboyant,Vient un jeune homme qui la voit.

Mais alors qu'il regarde la fleur,Au dehors, deux yeux de fille rient ;

De si belles fleurs, il n'avait jamais vu,Deux violettes de mars d'un si beau bleu.

Le feu de ses joues fait fondre la fleur de givre,Puisse Notre Seigneur aider le jeune homme !

Page 5: L’INSTINCT LYRIQUE

Muttertraum

Die Mutter betet herzig und schaut Entzückt auf den schlummernden Kleinen.Er ruht in der Wiege so sanft, so traut.Ein Engel muß er ihr scheinen.

Sie küßt ihn und herzt ihn, sie hält sich kaum,Vergessen der irdischen Schmerzen;Es schweift in die Zukunft ihr Hoffnungstraum;So träumen Mütter im Herzen.

Der Rab indes mit der Sippschaft seinKreischt draußen am Fenster die Weise:Dein Engel, dein Engel wird unser sein!Der Räuber dient uns zur Speise!

Der Soldat

Es geht bei gedämpfter Trommel Klang;Wie weit noch die Stätte! der Weg wie lang!O wär er zur Ruh und alles vorbei!Ich glaub', es bricht mir das Herz entzwei!

Ich hab' in der Welt nur ihn geliebt,Nur ihn, dem jetzt man den Tod doch gibt!Bei klingendem Spiele wird paradiert;Dazu bin auch ich kommandiert.

Nun schaut er auf zum letzten MalIn Gottes Sonne freudigen Strahl;Nun binden sie ihm die Augen zu –Dir schenke Gott die ewige Ruh!

Es haben die Neun wohl angelegt;Acht Kugeln haben vorbeigefegt.Sie zittern alle vor Jammer und Schmerz –Ich aber, ich traf ihn mitten ins Herz.

Der Spielmann

Im Städtchen gibt es des Jubels viel,Da halten sie Hochzeit mit Tanz und mit Spiel.Dem Fröhlichen blinket der Wein so rot,Die Braut nur gleicht dem getünchten Tod.

Ja tot für den, den nicht sie vergißt,Der doch beim Fest nicht Bräutigam ist:Da steht er immitten der Gäste im Krug,Und streichet die Geige lustig genug.

Er streichet die Geige, sein Haar ergraut,Es springen die Saiten gellend und laut,Er drückt sie ans Herz und achtet es nicht,Ob auch sie in tausend Stücken zerbricht.

Es ist gar grausig, wenn einer so stirbt, Wenn jung sein Herz um Freude noch wirbt.Ich mag und will nicht länger es sehn!Das möchte den Kopf mir schwindelnd verdrehn.

Wer heißt euch mit Fingern zeigen auf mich?O Gott – bewahr uns gnädiglich,Daß keinen der Wahnsinn übermannt;Bin selber ein armer Musikant.

Verratene Liebe

Da nachts wir uns küßten, o Mädchen,hat keiner uns zugeschaut.Die Sterne, die standen am Himmel,wir haben den Sternen getraut.

Es ist ein Stern gefallen,der hat dem Meer uns verklagt,da hat das Meer es dem Ruder,das Ruder dem Schiffer gesagt.

Da sang der selbige Schifferes seiner Liebsten vor.Nun singen's auf Straßen und Märktendie Knaben und Mädchen im Chor.

Rêve de mère

La mère prie de tout son cœur et regardeAvec ravissement son petit qui sommeille.Il se repose dans son berceau, si tendre et si douillet.Il doit sembler être un ange pour elle.

Elle l'embrasse, elle peut à peine se retenir.Oubliant les peines terrestres,Ses rêves pleins d'espoir vagabondent dans le futur.Ainsi rêvent les mères dans leurs cœurs.

Le corbeau pendant ce temps avec son clanCrie dehors un air à la fenêtre :Ton ange, ton ange sera à nous,Le voleur nous servira de souper.

Le Soldat

On marche au roulement assourdi du tambour,Hélas, n'arriverons-nous jamais en ce lieu,Qu'il puisse trouver le repos en son cercueil ?Je crois que mon cœur va se briser !

J'avais en ce monde un ami unique !À qui l'on va donner la mortAu son de la fanfare dans les rues,Et je suis dans le peloton !

Pour la dernière fois il contemple le soleil de Dieu,Maintenant il est déjà assis sur la chaise de la mort,On l'attache serré au poteau !Prends pitié, Dieu, de son âme !

Alors, tous les neuf mettent en joue.Huit coups sont bien partis,Leurs mains tremblent de douleur,Puissé-je l'avoir atteint au cœur !

Le Violoneux

Il y a beaucoup d'allégresse dans la petite ville, On y célèbre une noce, avec danse et musique. On boit là des coupes de vin et d'hydromel, Mais la mariée ressemble à un mort en grande toilette.

Oui pour son amoureux elle est morte, Car ici ce n'est pas lui le marié,Il est dans la guinguette, avec son chagrinEt pourtant joue du violon si gaiement.

Il joue du violon, ses cheveux grisonnent, il joue si fort, à en briser les cordes,avec chagrin et horreur,il le serre sur son cœur absolument déchiré.

C'est si dur, si épouvantablement dur, de mourir quand son cœur est encore jeuneJe suis incapable de regarder davantage ! Je sens que la tête me tourne.

Voyez, on le tient serré dans les bras.– Mais pourquoi m'appelez-vous par mon nom ?Notre Seigneur, gardez le sens commun !Je ne suis qu'un misérable violoneux.

Amour trahi

Cette nuit nous nous sommes embrassés, ô ma belle,Personne ne nous a regardés.Les étoiles se tenaient dans le ciel,Nous ne nous sommes confiés qu'aux étoiles.

C'est une étoile qui est tombéeQui nous a dénoncés à la mer,Alors la mer l'a dit à l'aviron,L'aviron l'a dit au marin.

Alors le même marin l'a chantéÀ sa bien-aimée.Maintenant dans les rues et au marché,Les garçons et les filles le chantent en chœur.

Page 6: L’INSTINCT LYRIQUE

ROBERT SCHUMANN (1810-1856)

Lieder sur des poèmes de Heine (1840)

Mein Wagen rollet langsam

Mein Wagen rollet langsamDurch lustiges Waldesgrün,Durch blumige Taler, die zaubrischIm Sonnenglanze blühn.

Ich sitze und sinne und träume,Und denk' an die Liebste mein;Da grüßen drei SchattengestaltenKopfnickend zum Wagen herein.

Sie hüpfen und schneiden Gesichter,So spöttisch und doch so scheu,Und quirlen wie Nebel zusammen,Und kichern und huschen vorbei.

Lehn' deine Wang'

Lehn deine Wang' an meine Wang',Dann fliessen die Tränen zusammen;Und an mein Herz drück fest dein Herz,Dann schlagen zusammen die Flammen!

Und wenn in die große Flamme fliesstDer Strom von unsern Tränen,Und wenn dich mein Arm gewaltig umschließt Sterb' ich vor Liebessehnen!

Es Leuchtet meine Liebe

Es leuchtet meine Liebe,In ihrer dunkeln Pracht,Wie'n Märchen traurig und trübe,Erzählt in der Sommernacht.

"Im Zaubergarten wallenZwei Buhlen, stumm und allein;

Es singen die Nachtigallen,Es flimmert der Mondenschein.

"Die Jungfrau steht still wie ein Bildnis,Der Ritter vor ihr kniet.Da kommt der Riese der Wildnis,Die bange Jungfrau flieht.

"Der Ritter sinkt blutend zur Erde,Es stolpert der Riese nach Haus –"Wenn ich begraben werde,Dann ist das Märchen aus.

Die Beiden Grenadiere

Nach Frankreich zogen zwei Grenadier',Die waren in Rußland gefangen.Und als sie kamen ins deutsche Quartier, Sie ließen die Köpfe hangen.

Da hörten sie beide die traurige Mär:Daß Frankreich verloren gegangen,Besiegt und geschlagen das tapfere HeerUnd der Kaiser, der Kaiser gefangen.

Da weinten zusammen die GrenadierWohl ob der kläglichen Kunde.Der eine sprach: »Wie weh wird mir,Wie brennt meine alte Wunde!

«Der andre sprach: »Das Lied ist aus,Auch ich möcht mit dir sterben,Doch hab ich Weib und Kind zu Haus,Die ohne mich verderben.«

»Was scheert mich Weib, was scheert mich Kind,Ich trage weit bess'res Verlangen;Laß sie betteln gehn, wenn sie hungrig sind –Mein Kaiser, mein Kaiser gefangen!

Gewähr mir, Bruder, eine Bitt':Wenn ich jetzt sterben werde,So nimm meine Leiche nach Frankreich mit,Begrab' mich in Frankreichs Erde.

Trottant en léger véhicule

Trottant en léger véhicule,Par l'ombre du bois reverdi.Par vaux, tout en fleurs je circuleDans l'or enchanté de midi.

Aux bras des plus tendres imagesSe berce en rêvant mon amour :Voilà trois burlesques visagesQui viennent me dire bonjour.

Ils sautent, me font la grimace,Risquant leur timide brio.Et tel qu'un brouillard qui s'effaceS'esquive en pouffant leur trio.

Sur ta joue arrondie

De mes pleurs et des tiens confondons les torrents ;Et laissons-les couler sur ta joue arrondie ;Mets ton cœur sur mon cœur, de leurs feux dévorantsPour qu'un même foyer fasse un seul incendie.

De la flamme et des pleurs quand l'amante et l'amantSentiront tressaillir l'union bienheureuse,Laisse moi de mes bras t'enlacer... puissamment,Et mourir de bonheur dans l'étreinte amoureuse !

Mon sombre amour luit

Dans sa splendeur mélancoliqueMon sombre amour luit, enchanté,Comme une histoire fantastiqueRacontée une nuit d'été.

« Dans un jardin plein de mystère,Aux voix des rossignols charmants,

La lune rêve, solitaire ; –En silence y vont deux amants.

La vierge a l'air d'une statue :Le chevalier tombe à genoux ;Survient un géant qui le tue ;La belle échappe à son courroux.

L'amant couché sur la poussière,Le lourd géant part sans souci, »– Mettez sur moi six pieds de terre,Vous aurez la fin du récit.

Les deux grenadiers

Longtemps captifs chez le Russe lointain,Deux grenadiers retournaient vers la France ;Déjà leurs pieds touchent le sol germain ;Mais on leur dit : Pour vous plus d'espérance ;

L'Europe a triomphé, vos braves ont vécu :C'en est fait de la France, et de la grande armée,Et rendant son épée,l'Empereur est captif et vaincu.

Ils ont frémi ; chacun d'eux sent tomberDes pleurs brûlants sur sa mâle figure.« Je suis bien mal » ... dit l'un, « je vois coulerDes flots de sang de ma vieille blessure ! »

« Tout est fini, » dit l'autre, « ô, je voudrais mourir !Mais au pays mes fils m'attendent, et leur mère,Qui mourrait de misère !J'entends leur voix plaintive ; il faut vivre et souffrir ! »

« Femmes, enfants, que m'importe ! Mon cœur par un seul vœu tient encore à la terre.Ils mendieront s'ils ont faim, L'Empereur, il est captif, mon Empereur ! ...

Ô frère, écoute-moi,... je meurs ! Aux rives que j'aimais, Rends du moins mon cadavre, et du fer de ta lance, Au soldat de la FranceCreuse un funèbre lit sous le soleil français !

Page 7: L’INSTINCT LYRIQUE

Das Ehrenkreuz am roten BandSollst du aufs Herz mir legen;Die Flinte gib mir in die Hand,Und gürt' mir um den Degen.

So will ich liegen und horchen still,Wie eine Schildwach, im Grabe,Bis einst ich höre Kanonengebrüll,Und wiehernder Rosse Getrabe.

Dann reitet mein Kaiser wohl über mein Grab,Viel Schwerter klirren und blitzen;Dann steig ich gewaffnet hervor aus dem Grab –Den Kaiser, den Kaiser zu schützen!

JEAN SIBELIUS (1865-1957)

Runeberg Songs, op. 13 (1891)

Under strandens granar

Under strandens granar lekte gossenVid en vik af den besjungna Saimen.Honom såg ur böljans salar Necken,Såg med kärlek på den sköna gossen,Önskande att honom till sig locka.

Då som gubbe steg han först på stranden,Men den muntre gossen flydde honom;Och som yngling steg han sen på stranden,Men den muntre gossen bidde icke;Sist, förvandlad till en yster fåle,Steg han upp och hoppade bland träden.

Nu när gossen såg den muntra fålen,Gick han sakta lockande till honom,Grep i hast hans man och sprang på ryggen,Lysten att en glädtig ridt försöka; Men i samma ögonblick till djupet Flydde Necken med sitt sköna byte.

Kom så gossens moder ner till stranden, Sökande sitt barn med sorg och tårar. Henne såg ur böljans salar Necken,Såg med kärlek på den sköna qvinnan,Önskande att henne till sig locka.

Då som gubbe steg han först på stranden,Men den sorgsna qvinnan flydde honom;Och som yngling steg han sen på stranden. Men den sorgsna qvinnan bidde icke; Sist, förvandlad till den muntra gossen,Låg han glad och vaggade på vågen.

Nu, när modern såg sin son den sörjde,Sprang hon ut i böljan i hans armar,Lysten att ur vådan honom rädda;Men i samma ögonblick till djupetFlydde Necken med sitt sköna byte.

Kyssens hopp

Der jag satt i drömmar vid en källa,Hörde jag en kyss på mina läpparSakta tala till en annan detta:Se, hon kommer, se, se, den blyga fliekan

[ kommer redan;Inom några stunder sitter jagPå hennes rosen låppar,Och hon bär mig troget hela dagen,Näns ej smaku på ett enda smultron,Att ej blanda mig med smultron saften,Näns ej dricka ur den klara källan,Att ej krossa mig mot glasets bräddar,Näns ej hviska ens ett ord om kärlek,Att ej fläkta mig från rosen läppen.

Fixe à mon sein glacé par le trépasLa croix d'honneur que mon sang a gagnée ;Dans le cercueil couche-moi l'arme au bras,Mets sous ma main la garde d'une épée ;

L'écho de la mêléeM'appellera du fond de l'éternelle nuit !Peut-être bien qu'en ce choc meurtrier,Sous la mitraille et les feux de la bombe,

L’Empereur poussera son coursierVers le gazon qui couvrira ma tombe.Alors je sortirai du cercueil, tout armé ;J'irai défendre encore l'Empereur bien aîmé.

Sous les sapins au bord de l'eau

Sous les sapins au bord de l'eau un garçon jouaitPrès d'une crique du légendaire lac Saimaa.De sa demeure sous les ondes, le génie des eaux le vit,Il regarda avec amour le beau garçonEt souhaita l'attirer chez lui.

Alors comme un vieillard il sortit d'abord au bord de l'eau,Mais le joyeux garçon s'enfuit ;Et il apparut comme un jeune homme au bord de l'eau,Mais le joyeux garçon ne resta pas ;Finalement il se transforma en un poulain fougueux,Il se leva et gambada au milieu des arbres.

Quand le garçon vit le joyeux poulain,Il s'avança vers lui pour l'attirer.Il attrapa vite sa crinière et sauta sur son dos,Avide d'essayer une joyeuse chevauchée ;Alors à l'instant même dans les profondeursLe génie des eaux plongea avec sa jolie proie.

La mère du garçon arriva au bord de l'eau,Cherchant son enfant avec chagrin et larmes.De sa demeure sous les ondes, le génie des eaux la vit,Il regarda avec amour la belle femmeEt souhaita l'attirer chez lui.

Alors comme un vieillard il sortit d'abord au bord de l'eau,Mais la femme en pleurs s'enfuit ;Et il apparut comme un jeune homme au bord de l'eau,Mais la femme en pleurs ne resta pas ;Finalement il se transforma en garçon joyeuxS'allongeant gaiement et se balançant dans les vagues.

Maintenant quand la mère vit son fils qu'elle pleurait,Elle bondit dans les vagues vers ses brasDésirant le sauver du danger ;Alors à l'instant même dans les profondeursLe génie des eaux plongea avec sa jolie proie.

L'Espoir du baiser

Tandis que j'étais assis, rêvant près d'une source,J'ai entendu un baiser sur mes lèvresDire tranquillement à un autre ceci :« Regarde, elle arrive, regarde, regarde, déjà la jeune

[ fille timide arrive ;Dans quelques instants je serai assisSur ses lèvres roses.Et elle me portera fidèlement tout le jour,N'osant pas goûter une seule fraise des bois,Pour ne pas me mélanger avec son jus,N'osant pas boire à la claire fontaine,Pour ne pas m'écraser sur le bord du verre,N'osant pas murmurer un seul mot d'amour,Pour ne pas me souffler de ces lèvres roses. »

Page 8: L’INSTINCT LYRIQUE

Fritt må kinden vissna,Låt oss nu blott äska,Låt oss nu blott kyssas.

Drömmen

Tröttad lade jag mig ned på bädden,Att i sömnen glömma sorg och saknad,Men en dröm sig smög till hufvudgärden,Hviskande uti mitt öra detta:"Vakna, hon är här, den sköna flickan,Blicka upp, att hennes kyss emotta!"Och jag slår med glädje upp mitt öga.Hvar är drömmen? Som en rök försvunnen.Hvar är flickan? Bortom land och sjöar.Hvar är kyssen? Ack, blott i min längtan.

JOHN IRELAND (1879-1962)

Sea Fever (1913)

Sea Fever

I must go down to the seas again, to the lonely sea and the sky,

And all I ask is a tall ship and a star to steer her by,And the wheel's kick and the wind's song and the white sail's shaking,And a grey mist on the sea's face and a grey dawn breaking.

I must go down to the seas again, for the call of the running tideIs a wild call and a clear call that may not be denied;

Hjertats morgon

Mörker rådde i mitt sinne,Kallt mitt arma hjerta kändes,Innan kärleken der inneAf en vänlig ängel tändes.

Ser du solen efter nattenStrålande på fästet tåga,Dimmor skingras, land och vattenI ett helgon skimmer låga.

Ser du bilden af mitt hjerta:Så dess första morgon grydde,Så med fruktan, tomhet, smärtaSkuggan från dess verldar flydde.

Sol, som lifvets natt förjagar,Kärlek, om ett bröst du glömmer,Hvartill dessa mulna dagar,Som man utan dig fördrömmer.

Dessa dagar evigt like,Dessa hopplöst långa stunder,Detta lif i dödens rikeUtan ljus och utan under.

Våren flyktar hastigt

Våren flyktar hastigt, Hastigare sommarn,Hösten dröjer länge,Vintern ännu längre.Snart I sköna kinder,Skolen i förvissnaOch ej knoppas mera.Gossen svarte åter:

Än i höstens dagar Gläda vårens minnen,Än i vinterns dagar Räcka sommarns skördar. Fritt må våren flykta,

Le Matin du cœur

L'obscurité a pris possession de mon esprit,Et mon pauvre cœur a ressenti le froid,Avant que l'amour en luiNe soit allumé par un ange affectueux.

Regarde comme le soleil après la nuitEn brillant fait son cheminLes brumes se dissipent, la terre et les eauxReposent dans un éclat de sainteté.

Regarde une image de mon cœur :Ainsi son premier matin point,Ainsi avec crainte, vacuité, douleurComme une ombre il s'enfuit de ce monde.

Soleil, qui chasse la nuit de la vie,Amour, si tu oublies un sein,Où ces jours sombres mènentCeux qui sans toi se perdent en rêveries ?

Ces jours toujours semblables,Ces longues heures désespérées,Cette vie dans le royaume de la mortSans lumière ni miracle.

Le Printemps vole vite

« Le printemps vole vite,L'été encore plus vite,L'automne s'attarde longtempsL'hiver encore plus longtemps.Bientôt, ô jolies joues,Vous vous fanerezEt vous ne bourgeonnerez plus. »Le garçon répondit :

« Même pendant les jours d'automneLes souvenirs du printemps réjouissent,Même pendant les jours d'hiverLes moissons de l'été suffisent.Laisse le printemps s'enfuir,

Laisse nos joues se faner,Maintenant laisse-nous seulement nous aimer,Maintenant laisse-nous seulement nous embrasser. »

Un Rêve

Fatigué, je m'allonge sur mon lit,Mais un rêve se glisse jusqu'à la tête de mon litMurmurant à mon oreille :« Réveille-toi, elle est ici, celle jolie fille,Ouvre les yeux, pour recevoir son baiser ! »Et avec plaisir j'ouvre mes yeux.Où est le rêve ? Disparu comme de la fumée.Où est la fille ? Au-delà de la terre et du lac.Où est le baiser ? Oh, juste dans mon désir.

La Fièvre océane

Il me faut encore aller vers la merVers ses étendues solitairesEt le ciel

Rien qu'un haut voilierUne étoile pour me guiderLe rappel de la barreLa complainte du ventEt les voiles blanches qui frissonnentLa brume grise au ras de l'eauEt la grisaille de l'aube naissante

Il me faut encore aller vers la merCar nul ne peut ignorerL'appel des maréesExaspéré et clair

Page 9: L’INSTINCT LYRIQUE

And all I ask is a windy day with the white clouds flying,And the flung spray and the blown spume and the seagulls crying.

I must go down to the seas again, to the vagrant gypsy life,To the gull's way and the whale's way where the wind's like a whetted knife;

And all I ask is a merry yarn from a laughing [ fellow-rover,

And quiet sleep and a sweet dream when the long trick's over.

HENRY PURCELL (1659-1695)

Cold Song

Cold song

What Power art thou who from belowHast made me rise unwillingly and slowFrom beds of everlasting snow?See'st thou not how stiff and wondrous old,Far unfit to bear the bitter cold,I can scarcely move or draw my breath?Let me, let me freeze again to death!

GERALD FINZI (1901-1956)

Earth and Air and Rain, op. 16 (1928-1935)

Proud Songsters

The thrushes sing as the sun is going,And the finches whistle in ones and pairs,And as it gets dark loud nightingales In bushesPipe, as they can when April wears,

As if all Time were theirs.

These are brand-new birds of twelve-months' [ growing,

Which a year ago, or less than twain,No finches were, nor nightingales, Nor thrushes,But only particles of grain, And earth, and air, and rain.

When I Set Out for Lyonnesse

When I set out for Lyonnesse, A hundred miles away, The rime was on the spray, And starlight lit my lonesomeness When I set out for Lyonnesse A hundred miles away.

What would bechance at Lyonnesse While I should sojourn there No prophet durst declare, Nor did the wisest wizard guess What would bechance at Lyonnesse While I should sojourn there.

Rien qu'un jour de grand ventLes nuages blancs qui fuientUn poudroiement d'embrunsUn jaillissement d'écume et le cri des mouettes

Il me faut encore aller vers la merEt la vie errante du gitanLà où vont les goélands au royaume de la baleineLà où le vent a le tranchant du couteau Rien que le gai récit d'un joyeux compagnon

Puis le sommeil paisible et le rêve heureuxQuand vient enfin l'heure de fermer les yeux.

TRADUCTION : ROBERT ARAB

Chanson du Génie du froid

Quelle puissance es-tu, toi qui, du tréfonds M'a fait lever à regret et lentement Du lit des neiges éternelles ? Ne vois-tu pas combien, raidi par les ans, Trop engourdi pour supporter le froid mordant,Je puis à peine bouger ou exhaler mon haleine ? Laisse-moi, laisse-moi geler à nouveau,

[ jusqu'à mourir de froid.

Fiers Oiseaux chanteurs

Les grives chantent pendant que le soleil se couche,Et les pinsons sifflent seuls ou en couples,Et tandis que l’obscurité s’accroît, de bruyants rossignolsdans les buissonsGazouillent, comme ils le peuvent quand resplendit

[ le printemps,Comme si l’infinité du Temps leur appartenait.

Ce sont de tout nouveaux oiseaux vieux de douze [ mois,

Qui, il y a un an, ou moins que deux,N’étaient ni pinsons, ni rossignols,Ni grives,Mais seulement des particules de grain,Et de la terre, et de l’air, et de l’eau.

TRADUCTION : FRANCIS MARCHAL

Quand je partis pour Lyonnesse

Quand je partis pour Lyonnesse,À cent lieues d’ici,La rime était aisée.Et la lueur des étoiles éclairait ma solitudeQuand je partis pour LyonnesseÀ cent lieues d’ici.

Que se passerait-il à LyonnessePendant mon séjour là-basAucun prophète n’osa le dire,Ni le plus sage des magiciens le deviner. Que se passerait-il à LyonnessePendant mon séjour là-bas.

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When I came back from Lyonnesse With magic in my eyes, None managed to surmise What meant my godlike gloriousness, When I came back from Lyonnesse With magic in my eyes!

Waiting Both

A star looks down at me,And says: "Here I and youStand, each in our degree:What do you mean to do, – Mean to do?"

I say: "For all I know,Wait, and let Time go by,Till my change come." – "Just so,"The star says: "So mean I: – So mean I."

So I Have Faired

Simple was I and was young; Kept no gallant tryst, I;Even from good words held my tongue, Quoniam Tu fecisti!

Through my youth I stirred me not, High adventure missed I,Left the shining shrines unsought; Yet – me deduxisti!

At my start by Helicon Love-lore little wist I,Worldly less; but footed on; Why? Me suscepisti!

When I failed at fervid rhymes, "Shall", I said, "persist I?""Dies" (I would add at times) "Meos posuisti!"

So I have fared through many suns; Sadly little grist IBring my mill, or any one's, Domine, Tu scisti!

And at dead of night I call; "Though to prophets list I,Which hath understood at all? Yea: Quem elegisti?"

Rollicum Rorum

When Lawyers strive to heal a breachAnd Parsons practise what they preach:Then little Boney he'll pounce down,And march his men on London town! Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay!

When Justices hold equal scales,And Rogues are only found in jails;Then little Boney he'll pounce down,And march his men on London town! Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay!

When Rich Men find their wealth a curse,

And fill therewith the Poor Man's purse;Then little Boney he'll pounce down,And march his men on London town! Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay!

When Husbands with their Wives agree,And Maids won't wed from modesty;Then little Boney he'll pounce down,And march his men on London town! Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay!

Quand je revins de LyonnesseLes yeux pleins de magie,Tout marqué de conjectures muettesMon éclat rare et impénétrable,Quand je revins de LyonnesseLes yeux pleins de magie !

Double attente

Une étoile baisse son regard vers moi,Et dit : « moi ici et vousNous nous tenons, chacun à notre niveau :Que comptez-vous faire, –Comptez-vous faire ? »

Je dis : « Autant que je sache,Attendre, et laisser le Temps passer,Jusqu’à ce que mon tour vienne. – Voilà. »L’étoile dit : « Moi de même : –Moi de même. »

J’étais jeune et naïf,Je n’ai jamais eu de rendez-vous galant,Même pour les bonnes paroles j’ai tenu ma langue,Quoniam Tu fecisti ! ( Parce que tu l’as fait ! )

Au cours de ma jeunesse, je ne me suis pas beaucoup agité,Je n’ai pas couru la grande aventure,Et j’ai laissé inexplorés les sanctuaires éclatants,Alors – me deduxisti ! ( Tu m’as conduit ! )

À mes débuts en Hélicon,J’avais peu d’expérience dans les choses de l’amour,Une médiocre connaissance du monde, mais le pied vaillant,Pourquoi ? Me suscepisti ! ( Tu m’as soutenu ! )

Quand j’ai échoué à composer des rimes ferventes,« Le dois-je ? », ai-je dit, « est-ce que je persévère ? »« Mourir ? » ( Aurais-je pu ajouter parfois )"Meos posuisti !" ( Tu m’as donné des bornes !)

J’ai donc réussi jour après jour,À moudre mon petit grain tristement,Apporter mon moulin ou celui de n’importe qui,Domine, Tu scisti ! ( Tu le sais, Seigneur ! )

Et j’invoque la fin de la nuit ;J’énumère pourtant les prophètes,Lequel a tout compris ?Oui : Quem elegisti ? " ( Lequel as-tu choisi ? )

Le jour où les avocats s’occuperont des ruptures de contrat,Et les pasteurs mettront en acte ce qu’ils prêchent,Ce jour-là, “Little Boney” s’élancera *Et fera marcher ses hommes sur Londres Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay !

Le jour où les juges rendront une justice équitable,Et les voyous ne se trouveront plus que dans les prisons,Ce jour-là, “Little Boney” s’élanceraEt fera marcher ses hommes sur Londres Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay !

Le jour où les riches verront dans leur richesse une[ malédiction

Et rempliront avec elle la bourse du miséreux,Ce jour-là, “Little Boney” s’élanceraEt fera marcher ses hommes sur Londres Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay !

Le jour où les maris seront d’accord avec leurs femmes,Et les servantes feront preuve de modestie,Ce jour-là, “Little Boney” s’élanceraEt fera marcher ses hommes sur Londres Rollicum-rorum, tol-lol-lorum, Rollicum-rorum, tol-lol-lay !

* Napoléon dans les caricatures britanniques

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Evan Hughes Diplômé du Curtis Institute of Music, le baryton-basse américain Evan Hughes est demi-finaliste des Nation Council Auditions du Metropolitan Opera de New York en 2010. En 2011, il participe à la résidence Mozart du Festival d'Aix puis est nommé Lauréat HSBC de l'Académie 2016. Après son Premier Prix à la Marilyn Horne Foundation Competition, il fait ses débuts au Carnegie Hall de New York dans un récital salué par la critique. Ancien membre du programme Lindemann du Metropolitan Opera, il fait partie du Junges Ensemble du Sächsische Staatsoper de Dresde où il incarne notamment Don Alfonso dans Così fan tutte de Mozart et Don Basilio dans Le Barbier de Séville de Rossini. Parmi les rôles à son répertoire, on peut citer Starveling dans Le Songe d’une nuit d’été de Britten, Don Fernando dans Fidelio de Beethoven, Colline dans La Bohème de Puccini, Pietro dans Simon Boccanegra de Verdi ou encore Zoroastro dans Orlando de Haendel. Il consacre une part importante de son activité à la musique contemporaine et chante notamment dans Syringa d’Elliott Carter sous la direction de James Levine à New York dans Written on Skin de George Benjamin au Festival de Tanglewood ainsi que dans Songs from Solomon’s Garden de Matthias Pintscher, œuvre qu’il enregistre avec l’Ensemble Intercontemporain et donne en concert avec l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles. En concert, on peut notamment l’entendre dans la Messe n° 6 de Schubert et dans la Neuvième Symphonie de Beethoven. Récemment, il participe à la création de The American Sublime de Carter au Carnegie Hall de New York avec l’Ensemble de Chambre du Met et fait ses débuts dans le Requiem de Fauré.Cette saison, il poursuit sa collaboration avec le Semperoper de Dresde et incarne le rôle-

titre des Noces de Figaro, ainsi que Masetto dans Don Giovanni de Mozart, Schaunard dans La Bohème, Angelotti dans Tosca de Puccini et Achilla dans Giulio Cesare de Haendel. Aux États-Unis, il participe notamment à une version concert de Semiramide de Rossini. Cette année marque également ses débuts au Komische Oper de Berlin dans le rôle de Leporello dans Don Giovanni. Cet été au Festival d'Aix, il incarne Nick Shadow 2 et le Keeper of the Madhouse dans The Rake's Progress de Stravinski.

Hélio Vida Originaire de Patos de Minas au Brésil, Hélio Vida étudie le piano dans sa ville natale avant de rejoindre la classe de Catherine Chaufard au Conservatoire régional du Grand Nancy en 2009. Il se forme ensuite auprès de Michael Uhde et de Markus Stange à la Hochschule für Musik de Karlsruhe où il obtient un diplôme de maîtrise en piano en 2012, puis en musique de chambre trois ans plus tard. Parallèlement, il intègre la classe de Lied de Markus Hadulla et se perfectionne avec le Quatuor Fauré ainsi qu’avec la pianiste Angelika Merkle. Il suit également une formation d’accompagnateur au Grand Théâtre de Varsovie, au Dutch National Opera, à la Georg Solti Accademia de Venise et à l’Opéra national de Lettonie, avec Richard Bonynge, Fabio Luisi, Thomas Hampson ou encore Brigitte Fassbaender. Boursier de la Fondation Richard Wagner de Karlsruhe, il remporte plusieurs concours de piano et de musique de chambre : il gagne ainsi le Premier Prix du 23e Concours international de piano Claudio Arrau au Chili en 2007 ainsi que le Prix de pianiste accompagnateur au Concours de chant Felix Mendelssohn de Berlin en 2014. Régulièrement invité à se produire avec l’Ensemble Stanislas de Nancy, il donne de

nombreux récitals en Amérique du Sud et en Europe. Aux côtés de ses activités de soliste et de chambriste, il travaille actuellement comme pianiste répétiteur au sein de l’Internationales Opernstudio de Zurich, ainsi que comme chef de chant à l’Institut für MusikTheater de la Hochschule für Musik de Karlsruhe. Il est également l’accompagnateur officiel du 8e Concours international de chant « Voix wagnériennes » à Bayreuth en 2015. En 2014, il est nommé pianiste Lauréat HSBC de l'Académie du Festival d'Aix-en-Provence et participe aux résidences Mozart et Rossini organisées par l’Académie. Il se produit depuis régulièrement dans le cadre du Festival d'Aix, notamment avec les sopranos Chloé Briot et Katharina Melnikova et les basses Krzysztof B czyk et Scott Conner.

Page 12: L’INSTINCT LYRIQUE

Attaché à l’accompagnement des jeunes talents, HSBC France s’associe à l’Académie du Festival d’Aix. Chaque année, depuis 2006, la direction artistique du Festival sélectionne une nouvelle promotion de chanteurs, pianistes chefs de chant et ensembles de musique de chambre. Le groupe HSBC France soutient ces jeunes artistes, les Lauréats HSBC, choisis parmi les talents les plus prometteurs de l’Académie, qui poursuivent ainsi l’expérience acquise lors du Festival, en se produisant lors de récitals et concerts aussi bien en France qu’à l’étranger.

CD DES LAURÉATS HSBC DE L’ACADÉMIE DU FESTIVAL D’AIX

CD EN VENTE À L'ISSUE DU CONCERT

ET À L’HÔTEL DE GALLIFET DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION

DES LAURÉATS DU PRIX HSBC POUR LA PHOTOGRAPHIE

( DU 17 JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2017 )

PLUS D’INFORMATIONS SUR : WWW.FESTIVAL-AIX.COM

Page 13: L’INSTINCT LYRIQUE

FESTIVALD’AIX-EN-PROVENCE DU 3 AU 22 JUILLET 2017

CONCERTS

ENSEMBLE KLANGFORUM5 JUILLET – CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD

SONIA WIEDER-ATHERTON À voix nues6 JUILLET – HÔTEL MAYNIER D’OPPÈDE

MATTHEW HERBERT Requiem7 JUILLET – CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD

QUATUOR BÉLA Trois frères de l’orage9 JUILLET – CAMP DES MILLES

AKA MOONDe l’Orient aux profondeurs balkaniques9 JUILLET – THÉÂTRE DE L’ARCHEVÊCHÉ

CONCERT DE CRÉATIONSŒuvres contemporaines et créations mondiales10 JUILLET – HÔTEL MAYNIER D'OPPÈDE

ORCHESTRE DE PARIS DANIEL HARDINGStravinski – Schubert – Beethoven12 JUILLET – GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE

SALTANA QUARTETVoyage d’exil et d’amour13 JUILLET – CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD

UDOPIA14 JUILLET – CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD

CAIRO JAZZ STATIONFragments d’une Méditerranée actuelle16 JUILLET – CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD

ORCHESTRE DES JEUNES DE LA MÉDITERRANÉE FABRIZIO CASSOLCréation interculturelle18 JUILLET – HÔTEL MAYNIER D'OPPÈDE

CONCERT BAROQUE LEONARDO GARCÍA ALARCÓNLes Muses italiennes du Roi-Soleil19 JUILLET – HÔTEL MAYNIER D’OPPÈDE

ORCHESTRE DES JEUNES DE LA MÉDITERRANÉE PABLO HERAS-CASADO

L’Esprit de Shéhérazade22 JUILLET – GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE

LAURÉATS HSBC DE L'ACADÉMIE

De l'Extase aux soupirs1er JUILLET – HÔTEL MAYNIER D’OPPÈDE

Life Story11 JUILLET – THÉÂTRE DU JEU DE PAUME

L’Instinct lyrique13 JUILLET – HÔTEL MAYNIER D’OPÈDE

RETROUVEZ TOUTE LA PROGRAMMATION SUR

WWW.FESTIVAL-AIX.COM

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erLe Festival d’Aix-en-Provence s’est engagé depuis 2010 dans une politique de développement durable et invite ses festivaliers à participer à cette démarche. Le présent document est réalisé par un imprimeur Imprim’vert, qui garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées, avec des encres bio à base d’huile végétale sur du papier FSC fabriqué à partir de fibres issues de forêts gérées de manière responsable.

Festival d’Aix-en-Provence / siège social Palais de l’Ancien Archevêché – 13 100 Aix-en-ProvenceN° de licence entrepreneur du spectacle : 1- 1085 612 / 2- 1000 275 / 3- 1000 276