l’influence de l’arabe in sicilie
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L’influence de l’arabe in Sicilie L’influence de
l’arabe in Sicilie InserirestoInserire testoL’influence de l’arabe
dans le dialecte en
Sicile
On a déjà beaucoup écrit sur l’histoire de l’invasion de la Sicile de la part des Arabes,
mais jusqu’ici, on n’a presque rien écrit sur les répercussions
sociales et économiques que provoquèrent ces invasions .
Il faut préciser aussi que ce seront ces répercussions qui
influenceront la langue en insérant automatiquement des
expressions linguistiques provenant des secteurs de
l’économie florissante pendant cette période.
A partir du débarquement des premiers Arabes en 827, on retrouve l’un devant
l’autre deux groupes, culturellement assez différents : d’un coté les envahisseurs, de langue arabe et de religion musulmane, de l’autre coté les vaincus – à exclusion des Juifs – de langue grecque ou latine et de
religion chrétienne.
A la différence culturelle se superposaient les différences
ethniques. Les islamiques provenaient de différentes parties du « dar al-
Islam » :
le Maghreb, l’Egypte, l’Arabie, ils étaient
berbères, persans, soudanais, et probablement d’autres ethnies encore. Dans
l’ile vivait les indigènes de langue grecque et latine, provenant des différentes provinces
de l’Empire romain d’Occident, ainsi que de celui
d’Orient , mais aussi des barbares, resté en Sicile comme mercenaires ainsi qu’une communauté de Juifs.
Les grands massacres dus à
70 ans de guerre, et lafuite de nombreux de
rescapés avait appauvri l’ile, et
l’arrivée des immigrés
musulmans servit aussi à
repeupler de nombreuses villes, mais après
deux siècles de conquêtes, l’Islam avait
adopté une série de normes qui conjuguaient
d’un coté la gihad ou guerre sainte, et de l’autre les rapports avec les populations non
musulmanes soumises.
Quand la
population indigène ne fut
pas
exterminée par les conquérants, où
réduite en esclavage,
les musulmans avaient mis au point un
espèce de
protocole qui réglementait le tout.
Aux massacres et à l’esclavage,
les envahisseurs musulmans préféraient la soumission qui arrivait après de longues
négociations et donc des pactes (minutieusement décrit dans l’accord de Umar).
Aux non-musulmans, l’Islam reconnaissait le droit de vivre et de s’exprimer bien
que comme
« autre » ou« différent »
dans les propres structures sociales.
Aux chrétiens de Sicile qui acceptèrent les pactes, on concédait l’aman (= la
protection et la sécurité), et à partir de ce moment ils
étaient appelés Ahl adh dhimma (= gens du pacte) et ont leur octroyait le droit à
l’intégrité et à la sécurité, à la
liberté religieuse, aux propres us
et coutumes, à la propriété totale ou partielle.
La dhimma avait comme contrepartie le payement
d’une taxe sur les personnes (la giziah) et sur les biens (le kharag) ainsi que
toute une série de limitations et d’obligations comme la
défense de construire des églises et d’organiser des
processions, de sonner les cloches, du
port d’armes, de boire du vin en public, et ils
avait aussi l’obligation de mettre un signe de reconnaissance
de leur statut sur leurs maisons ainsi que sur leurs habits et ils devaient céder le passage aux
musulmans.
Des impôts de la
dhimma, les
musulmans étaient bien entendu
dispensés, mais ils étaient
obligés de verser la zakat
(aumône légale), qui servait alors et encore maintenant à la subsistance et au secours
des plus pauvres.
L’observation de ces règles était quand même assez élastiques et elle dépendait surtout de la
majeure ou mineure concentration de musulmans, sans oublier que pour
éviter l’aman, il suffisait de se convertir
à l’Islam.
Le caractère tolérant de ces règles est
démontré du fait que, à leur arrivée dans l’ile, les
Normands trouvèrent encore un grand nombre de chrétiens et aussi des
monastères grecs - surtout dans la
partie nord-orientale de l’ile. A
Palerme, capitale islamique, il y avait à
l’arrivé de Roger de Hauteville un archevêque grec.
Malgré ce phénomène de persistance de la chrétienté dans
l’ile, la Sicile connut quand même un processus
d’acculturation arabo-islamique assez profond.
A l’islamisation et l’arabisation
concoururent les immigrés musulmans provenant
de plusieurs parties du dar al-islam, leurs descendants et le nombre incroyable de conversions qui
affranchir les indigènes du payement de la giziah et enfin les mariages mixtes qui eurent un rôle important.
Comme témoignage des conversions faciles
et intéressées, le voyageur Ibn Hawqal, qui
visita la Sicile entre 972 et 973, nous
raconte que la pratique de la religion musulmane dans les campagne était faible
et que les filles avaient la possibilité de suivre la religion
chrétienne de leurs mères. La langue arabe parlé par les indigènes surtout au centre
de l’ile était assez rustique et incompréhensible à
Ibn Hawqal.
Un rôle important dans l’acculturation arabe fut donné par le programme de
l’accastillage, voulu par le calife Miuzz
autour de l’an 966, pour défendre les terres de la recrudescence byzantine : la
construction de citadelles fortifiées dans lesquelles la
population était invitée à prendre domicile. Une telle politique augmenta les terres cultivables, et encouragea les mélanges entre chrétiens
et musulmans, en favorisant bien entendu
l’enseignement musulman.
L’effective islamisation est démontrée encore aujourd’hui par la
toponomastique. Les noms des
montagnes (gebel), des sources (fawara)
des promontoires (rais) etc. comme ceux des grands centres eurent leurs noms arabisé ; pensons
par exemple à Panormus qui devint
Balarm (Palerme)
ou Drepanis qui devint (Itrabins).
La capitale fut déplacée de
Syracuse à Palerme en provocant
ainsi le passage de l’aire d’influence greco-byzantine à celle de la
Méditerranée occidentale.Palerme fut choisie comme siège du
gouvernement, fut dotée de structures bureaucratiques et de services dignes d’une
capitale administrative.
Les arabes commencèrent rapidement à lotir les terres et à
remplacer en grande partie en cultures intensives
les cultures extensives du « grenier de Rome » ; à travers des implantations de
systèmes d’irrigation ingénieux, les envahisseurs améliorèrent et
bonifièrent les campagnes en encourageant –
surtout sur les cotes nord-occidentales et dans la plaine de
Catania, la culture des agrumes, du
papyrus et du coton.
On assista ainsi dans l’arc de quelques années à la
naissance de petites
fabriques pour le
travail des tissus, du
sucre, et des
papyrus pour
l’écriture. Palerme
et la Sicile devinrent un important centre
commercial.
Une période florissante, de bien-être pour tous commença sous la
domination des arabes qui étaient porteurs d’une
civilisation vigoureuse et originale, qui
s’harmonisa parfaitement en la
modernisant avec la civilisation millénaire locale. Cette
fioriture investit l’art, le
bâtiment, les sciences, l’agriculture et la culture dans toutes ses manifestations ayant pour conséquence
l’augmentation démographique.
Cette fermentation est présente partout, mais elle a
son centre dans la ville de Palerme comme le raconte un écrivain
arabe du XIIIème siècle,
As-Dimasqi nous dit que « sous la domination musulmane, fleurissaient pour leurs
doctrines un grand nombre d’hommes de sciences, de
lettres et d’hommes illustres qui rivalisèrent avec
l’Espagne».
Ce qui nous manque malheureusement ce
sont des documents authentiques sur cette riche période probablement due à
l’invasion normande qui aurait
été la cause de la destruction de tout l’archive arabe de la Sicile ; et puis une autre cause pourrait être le
manque de volonté de la part des érudits de rechercher des documents concernant la Sicile sous
les Arabes dans les archives arabes et turques.
Un autre point important à souligner c’est que bien qu’un
grand nombre d’Arabes aient abandonné la Sicile au moment de la conquête de la part des
Normands, une bonne partie d’entre eux resta et s’était
mélangé avec l’élément indigène jusqu’en 1492 – date funeste pour l’économie
sicilienne – quand Ferdinand d’Aragon « le catholique » chassât tous les Juifs, les Arabes
et les hérétiques des terres sur lesquelles il régnait. Un
exemple de la connivence des Arabes en Sicile est
que l’empereur Frédéric II était considéré par le
pape le « sultan baptisé ».
L’influence de l’arabe dans le lexique des parlés siciliens est évidente, mais les populations indigènes n’avaient
pas renoncé à leur parlé local, surtout dans les campagnes ; ils prirent de l’arabe seulement ces
éléments qui étaient liés aux différents secteurs de la vie pratique (la culture –surtout celle des
agrumes – et la technique de construction des différents
ustensiles de travail)là où plus s’exerçait l’influence des dominateurs, les mots arabes eurent leur
droit de citoyenneté.
Des mesures et des instruments
Les mots de l’agriculture
Parmi les mots arabes qui ont pénétré et qui sont toujours utilisés dans le dialecte sicilien, il y a un grand nombre d’expressions qui se réfèrent
à la culture et à l’irrigation des agrumes et à l’agriculture en général
• Bbunaca : lieu ou on mettait le lin à macérer (bunaqa/abùnaqa) • Carrubbo : arbre fruitier dont le fruit est la caroube
• Catusu : tube conducteur pour l’eau (gdduss)
• Cubba : espèce de coupole mise au dessus des sources d’eau (qubba)
• Cuttuni : coton (qutun)
•Dogala : bande de terre cultivé le long des torrents + terrain exposé aux inondations (daghal)
Duccara : figue sauvage (dukkar)
Durbu: platane (dulb)
Fastuca : pistache (fustaqa)
• Giummara : palmier nain (gummar)
Giurana : crapaud, grenouille (giurana)
• Lumia : citron amer (lima)
• Favara signifie source impétueuse et abondante (de l’arabe fawwarah)
Gebbia citerne ou bassin rectangulaire ou circulaire pour la conservation d’eau des pluies à utiliser pendant l’été (gebiya)
• Malazenu : entrepôt de denrées alimentaires (mahzam)
Margiu : marais, eau stagnante (marg)
Naca : eau stagnante et retenue (naq)
Saja: canal d’irrigation (saqija)
• Zabara : agave (sabbara)
• Zaccanù : enclos pour animaux
Zagara : fleur d’oranger (zahar)
• Zammara : plante à fibres textiles (sebbara )
• Zarba : haie (zerb)
Un autre champs lexical est celui des mesurages qui peuvent être considérés en partie du secteur
agricole ou même de la commercialisation de produits
agricoles
• Sarma : unité de mesure pour le grain et les légumes secs ainsi que pour la superficie des terrains agricoles : 1 sarma = 16 tummini
Cafisu : récipient pour de l’huile (qafīz)
Cantaru : mesure pour une quantité déterminée – originairement pot de chambre
Caratu : mesure de poid du raisin
Rotulu : mesure pour une longueur
Tummulu/tummino : mesure agraire (tumn)
Zappa d’acqua : mesure d’eau (sabba)
D’autres mots se réfèrent aux travaux et aux instruments des
travaux agricoles
Burgiu : quantité amassée de paille, de froment etc. (burg)
Coffa : cabas – panier en paille (Quffa)
Galibbari mise en jachère des terre (maisa qalaba)
Ghirba : seau en bois (girab)
Marzeppa : massue pour battre le blé (mirzaba)
Mazzara : grosse pièce en pierrequi sert pour presser les olives et/ou les raisins (mi’sara)
Mincarru : poutre d’un moulin ou appareil hydraulique (megiarra)
Scecco : âne (escheq)
Senia : roue hydraulique (senja)
Siraccu : espèce de scie (serraqa) Summaccu : plante dont on utilisait les feuilles pour tanner les peaux, les cuirs (summaq)
Sciabbica : gros filet de pêche (chabaka)
Zimmili : grand récipient (zimbila)
Zzacanu : l’étable (sakan)
Zzotta : fouet (sawt)
L’arabe pénétra aussi dans d’autres secteurs de la vie
quotidienne :voilà quelques expressions qui
dérivent de l’arabe
• Biddaca : égout (billaha)
• Burnia : grand vase vernis (barnniya)
• Caffalata : claque en pleine figure (sgiflatha)• Cai-ramata : grande quantité Ghamar)
• Arrusu/iarrusu/garrusu : jeune efféminé, pédérastre (al harosa = fiancé/marié)
• Babbu : bête, stupide (babat)
• Bagghiu : cour intérieure de fermes ou de châteaux (bahal)
• Bbalata : plaque de pierre ou de marbre (blath)
• Camula : vers qui mange le bois et le papier (qamis)
• Cannata : cruche pour l’eau ou le vin (qhannaq)
• Cannila : bougie (qandil)
• Catusu : conduite d’eau (on en trouve encore aujourd’hui à Caltagirone (Kadus)
• Coppula : berret (qobba’hat)
• Dammusu : voute et maison à voute – on les trouve encore aujourd’hui à Lampedusa (damus)
• Dica : ennui (diq)• Fatta : sentier créé par les animaux
sauvages au milieu des ronces (fatha)
• Fara : chaleur – air chaud (fadha)
• Frazzata : couverture en laine (frazath)
• Funnacu/funnucu : dépôt de marchandises (funduq)
• Futtutu : foutu, volé, roulé (fotut)• Gazzana : armoire dans un mur
(Hazzana)
• Giarra : récipient en terre-cuite à deux manches (giarrah)
• Giubba : veste pour homme (giubbah)
• Giufà : homme stupide et sot (djehà - djuhà)
• Libanu : corde (liban)
•Maddiu/maddu : tampon d’ouate (madda)
• Mafia/mafiosi : vantardise - homme qui se vante de… (mahias)
• Giummu : rosette, choupette, pompon (gumma)
• Laffia : adulation: mots doux servant à obtenir quelque chose des autres (al-afiya)
• Lemmu : grande cuvette, bassine (melemm)
•Mamaluccu : stupide, étourdi (mamaluk)
•Marmaànicu/smam-manicu : étrange, stupide (marinara)
•Matarazzu : matelas (matrah)
•Maumettumilia – phrase de Trapani qui répète un jurement (Muhammad maih = Mahomet bon)
• Mischinu : « le pauvre ! » (mishkinu)
•Musuìuccu : homme très maigre (masluq)
• Muzaru : un tas désordonné (musgiara)
•Mustica : cruche pour prendre l’eau (mustica)
• Nacca : le berceau (naq’ah)
• Nanfara : voix nasale (khanfara)• Nanfia: eau parfumée distillée des fleurs d’oranger
(nafha)
• Nikeja/nikea/nikia : dépit (nikegia)• Piddemi : écharpe de coton que les femmes du peuple
emploient pour se couvrir (beden)
• Sciaccazza : fente – lézarde (saqqaqa)
• Sciancatu : boiteux (sangat)
• Sciarra : dispute (sciarriah)
• Sinsali : médiateur (simsar)• Succaru : tourment (succara)
• Tabbia : mur en pierres ou en briques (thaba)
• Tabbutu : cerceuil (tabuth)
• Tamari : vilain, rustique , agricole (se référant à une personne (tamar = marchant de dattes)
• Tannura: four fait à terre (tennura)
• Tarsia mosaique fait de petits morceaux de bois (tarsi)
• Zaredda : petite tranche (zareda)
• Zicca : insecte parasite – tique (zicca)
• Zizzu: élégant, bien habillé (azi’z)
Les mots de la nourriture et de sa
préparation
• Babbucu/babalucci : escargot (barbusc/babaluci)
• Calia: poix chicche grillé (Qala)
• Carciofa/cacocciolo : artichaut (harsuf)
• Cassata : gâteau de ricotta (de quasar – de fromage)
• Cileppu/gileppu: liqueur de sucre bouilli dans de l’eau (gulap)
• Giuggiulena/ciciulena : graine de sésame (gluqulan)
• Cuscusu : plat typique à base de semoule de farine (al cuscusu)
• Duccara : figue sauvage (dukkar)
• Lumia : citron amer (lima)
• Maccu : soupe aux fèves (makla)
• Surre : thon conservé dans l’huile (sorra)
• Zubbibbu : espèce de raisin sec et de vin dérivant de ce raisin (zebib)
les mots des lieux • Baitu : magasin, mais surtout lieu où se font les
affaires (Bait)
• Rrunkini : coin (rukn)
• Sciara : coulée de lave ou terrain de lave typique de la zone de l’Etna (sa’ra harrafh)
Les mots de l’administrationUn autre secteur est celui de l’administration, des militaires et de certaines institutions urbaines• Ammaragghiu : chef suprème des forces d’un
état, sous les Normands : titre donné au premier ministre (el Amir)
• Cabbella :contrat de location d’un terrain dont dérive aussi le nom de cabilliotu ou locataire (Qabala)
• Raisi : capitaine et chef de la chiourme dans la pêche au thon (rais)
Un chapitre à part le méritent les noms propres:
Cal-Cala (en arabe Qal-at veut dire château) :
• Caltagirone (qal-al-Giluna)• Caltabelotta (qal-at al-Bellut = rocher du chêne)• Calatabiano (qalat a Bian = château de Bian)• Calascibetta (qal’al-scibet)
• Caltavuturo (qal’at-abi-Thur = rocher de ceux du taureau)
• Caltanissetta (d’abord elle s’appelait Nissa et devint Calat- nissa = chateau de Nissa)
• Caltafimi (qal’at-al fini = château de Eufemio)
Rahal en arabe signifie canal
• Regalmuto• Racalmuto• Ragalna
Marsa en arabe signifie port
• Marsala (mars-allah = port de Allah)• Marzamemi
Manzil en arabe signifie hameau
• Mezzoiuso (hameau de Joseph)
Gebel veut dire montagne• Gibilmanna• Gibilrossa• Gibellina• Mongibello (mont en latin et en arabe = se réferant à l’Etna en dialecte)
D’autres noms de villes et de villages d’origine arabe sont :
• Raffadali (rahal-afdal = station – lieu de restauration et de repos pendant les voyages)
• Alcamo (Manzil al-qamah = hameau de al Qamah qui fut une forteresse arabe assez importante)
• Salemi (salem = sécurité et salubrité)
• Corleone (Kurlijum)• Sciacca (As-saqq = ville séparante)
En ce qui concerne les noms de lieux géographiques il y en a plusieurs fleuves :
• Le Simeto (petit fleuve près de Catane – Wadì Musa = fleuve de Moses)• Le Ditaino (petite rivière de la région de Enna – Wadì al Tin = fleuve
boueux)• L’Alcantara (petit fleuve qui sépare les provinces de Catane et de Messine
– Al qantara = le pont)
Certains noms de famille sont de claire influence arabe.
• Baddallà/Vaddalà (veut dire servant de Allah)• Fragallà (veut dire consolation de Allah)• Zappalà (veut dire fort grâce à Allah)
• Morabito/Murabito (veut dire affilié à un ribat ou une forteresse)
• Magaluffo/Macaluffo (de Markhul qui était un fonctionnaire de douane
• Algozino (Al-Wasir = ministre, lieutenant)
L’arabe sicilien
Dialecte arabe dit sqili
L’arabe sicilien est un dialecte de l’arabe parlé en Sicile, en Calabre et sur les
iles Kerkennah (petit archipel tunisien devant la ville de Sfax). En arabe on nomme ce dialecte sigili ou sqili (de
Siqiliya ou Sicile en arabe) et il représente avec le maltais (parlé à Malte et avec lequel
il a de nombreuses parentées) les langues dites
siculo-arabes.
• Nous savons tous que la conquête de la Sicile de la part des Arabes de l’Ifriqiya se complètera en 902. Cette conquête portera un mouvement d’immigration vers la Sicile, vu que c’était une des terres les plus fertiles du bassin méditerranéen.
Ce sont ces colons qui apportent la langue arabe en Sicile ; elle s’enrichit grâce au contact avec la population locale et prend des traits propres qui en feront une langue différente de celle que l’on parle en Ifriqiya et elle deviendra peu à peu cette langue dénommée l’arabe sicilien ou le siquili.
Les Normands qui reconquirent la Sicile adoptèrent une politique tolérante envers les arabophones de Sicile, et la démonstration de cette politique, est que plus d’un siècle plus tard il y avait en Sicile une grosse population arabophone parmi les paysans comme l’écrit IbnDjubayr (intellectuel provenant d’Al Andalus) en 1184 ; ils avaient leurs mosquées, leurs écoles coraniques et leur cadi (juge religieux).
C’est sous Frédéric II que certaines révoltes contre les occupants non musulmans éclatèrent et qui signèrent le début de la fin des Musulmans en Sicile. Les musulmans rebelles furent envoyé à Lucera (entre 1223 et 1246) dans les Pouilles où ils formèrent de florissantes communautés agricoles, mais ils devinrent aussi les gardes de corps personnelles de l’empereur qui envoya dans ses forteresses des franciscains afin d’instruire ceux qui voulaient se convertir au christianisme.
En 1300, le dernier noyau de l’Islam en terre d’Italie Les fils de Frédéric II : Conrad et puis Manfred purent compter sur leur appui surtout dans la reconquête du royaume, mais la lutte pour le pouvoir chassa les descendants de Frédéric II à faveur des Anjoux. Charles II chercha de convertir tous les musulmans de Lucera à la foie chrétienne, mais ils se révoltèrent et 20 000 musulmans périrent au combat. Lucera fut détruite.
Jusqu’en 1330, l’arabe sicilien était parlé par de nombreux chrétiens de Sicile, et elle devint ensuite la langue parlée exclusivement par les Juifs de Sicile,. (au XIII° siècle il y avait eu une forte migration de Juif du Maghreb vers la Sicile).Les derniers arabophones de Sicile abandonnèrent l’ile en 1492, quand Ferdinand d’Aragon chassât de ses territoires tous les hérétiques (Juifs – Musulmans …)
La Sicile vous remercie de votre attention.