libertine & biolinum beispieltexte (französisch)

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Linux Libertine Open Fonts Project Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch) Font: P H. P L A T E X-Einbindung: M N 5 août 2012

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Page 1: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

☙ Linux Libertine OpenFonts Project ❧

Libertine &

Biolinum

Beispieltexte(Französisch)

Font: Philipp H. PollLATEX-Einbindung: Michael Niedermair

5 août 2012

Page 2: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

Table des matières

1 Font : fxl-m-n 3

2 Font : fxl-m-it 4

3 Font : fxl-m-sl 5

4 Font : fxl-z-n 6

5 Font : fxl-z-it 7

6 Font : fxl-z-sl 8

7 Font : fxl-b-n 9

8 Font : fxl-b-it 10

9 Font : fxl-b-sl 11

10 Font : fxl-m-sc 12

11 Font : fxl-z-sc 13

12 Font : fxl-b-sc 14

13 Font : fxl-m-ic 15

14 Font : fxl-z-ic 16

15 Font : fxl-d-n 17

16 Font : fxl-d-it 18

17 Font : fxl-d-sl 19

18 Font : fxl-d-sc 20

19 Font : fxb-m-n 21

20 Font : fxb-m-it 22

21 Font : fxb-m-sl 23

22 Font : fxb-b-n 24

23 Font : fxb-b-it 25

24 Font : fxb-b-sl 26

25 Font : fxb-m-sc 27

26 Font : fxb-b-sc 28

27 Font : fxb-o-n 29

28 Font : fxb-o-it 30

29 Font : fxb-o-b 31

30 Font : fxb-o-sc 32

31 Font : fxb-o-ic 33

32 Font : fxb-o-bc 34

33 Font : fxb-s-n 35

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34 Font : fxb-s-it 36

35 Font : fxb-s-b 37

36 Font : fxb-s-sc 38

37 Font : fxb-s-ic 39

38 Font : fxb-s-bc 40

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1 Font: fxl-m-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans lesWancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers lerenard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corpsune blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettreplus qu’on ne peut tenir.

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2 Font: fxl-m-it

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, qui puisselui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveras pasmauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continua cependantd’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence ets’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudescoups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussière quim’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoirdans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte,et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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3 Font: fxl-m-sl

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans lesWancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers lerenard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corpsune blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettreplus qu’on ne peut tenir.

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4 Font: fxl-z-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il,qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens metrouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut unvieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sadouleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui enporta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna toutsanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Neme le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ;il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certainepoussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans sonbâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui,il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restassemort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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5 Font: fxl-z-it

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêche-raient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui fa-miliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYaune seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsqueje fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, quepeu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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6 Font: fxl-z-sl

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il,qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens metrouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut unvieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sadouleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui enporta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna toutsanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Neme le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ;il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certainepoussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans sonbâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui,il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restassemort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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Page 10: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

7 Font: fxl-b-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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LES FRÈRES GRIMMCONTES CHOISISDE LA FAMILLETRADUIT DE L’ALLEMANDLE LOUP ET L’HOMME.Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêche-raient pas de l’aborder en face.–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui fa-miliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.–Est-ce là un homme ? demanda le loup.–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.Le loup demanda de nouveaux :–Est-ce là un homme ?–Non, mais c’en sera un plus tard.Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.Maître renard s’adressant au loup :–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force del’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya au visageune certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla uneseconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fusparvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’enest fallu que je ne restasse mort sur la place.–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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9 Font: fxl-b-sl

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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10 Font: fxl-m-sc

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêche-raient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il soufflaune seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin,lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups siviolents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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11 Font: fxl-z-sc

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’em-pêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais pour-suivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détoursà lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premierindividu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant àmoi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit enlui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace af-freuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une secondedécharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-citira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal,renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontreavec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puisil souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons etd’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’enasséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours nem’empêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu paraispoursuivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détoursà lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premierindividu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quantà moi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit enlui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimaceaffreuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa uneseconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ;mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que lepauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontreavec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de laforce de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un boutet m’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréabledu monde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluiede grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort surla place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il nefaut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force del’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya au visageune certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla uneseconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque jefus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peus’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêche-raient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il soufflaune seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin,lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups siviolents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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CONTES CHOISIS

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancsde si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, soufWa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il soufWa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancsde si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, soufWa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il soufWa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancsde si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, soufWa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il soufWa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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18 Font: fxl-d-sc

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancsde si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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19 Font: fxb-m-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pasde l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut unvieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans lesWancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers lerenard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ;il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certainepoussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton,et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de soncorps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettreplus qu’on ne peut tenir.

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20 Font: fxb-m-it

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, qui puisselui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveras pasmauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleur ensilence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancs desi rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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21 Font: fxb-m-sl

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pasde l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut unvieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans lesWancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers lerenard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ;il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certainepoussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton,et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de soncorps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettreplus qu’on ne peut tenir.

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22 Font: fxb-b-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi,tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi,tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi,tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta futun vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force del’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya au visageune certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla une secondefois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenutout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est falluque je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’em-pêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais pour-suivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individuqui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant àmoi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace af-freuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une secondedécharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-citira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal,renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna descoups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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27 Font: fxb-o-n

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pasde l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens metrouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers,jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut unvieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sadouleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en portadans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglantvers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ;il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certainepoussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans sonbâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, iltira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mortsur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettreplus qu’on ne peut tenir.

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28 Font: fxb-o-it

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, quipuisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas del’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouverdemain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’auchemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat,congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveraspas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, et continuacependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleuren silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancsde si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; ilcommença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya au visage une certaine poussièrequi m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crusrecevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plusqu’on ne peut tenir.

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29 Font: fxb-o-b

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DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu quise présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi,tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Leloup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau salame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance,prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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30 Font: fxb-o-sc

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui fami-liers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présentafut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla uneseconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque jefus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peus’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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31 Font: fxb-o-ic

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraientpas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui fami-liers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présentafut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu netrouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla uneseconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque jefus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peus’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’em-pêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais pour-suivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individuqui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant àmoi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace af-freuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une secondedécharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-citira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal,renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna descoups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empê-cheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre.Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à luifamiliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individuqui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi,tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse,et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge.Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreausa lame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à savengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoyaau visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis ilsouYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ;enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coupssi violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne fautjamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux,dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêche-raient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viensme trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui fa-miliers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui seprésenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tune trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimace aUreuse, etcontinua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loupsupporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lameacérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit lafuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avecl’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la forcede l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un bout et m’envoya auvisage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souYaune seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsqueje fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, quepeu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamaispromettre plus qu’on ne peut tenir.

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CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

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LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard Vt un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me Vt rencontrer un homme ; tous tes beaux discours nem’empêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu paraispoursuivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des dé-tours à lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Lepremier individu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

EnVn arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici lemoment de l’aborder en face ; quantà moi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit enlui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui Vt une grimaceaUreuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa uneseconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ;mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les Wancs de si rudes coups quele pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontreavec l’homme?

–Neme le demande pas, répondit le loup tout confus, je neme serais jamais fait une telle idée de laforce de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souYa par un boutet m’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréabledu monde ; puis il souYa une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez unepluie de grêlons et d’éclairs ; enVn, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps uneblanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mortsur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il nefaut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

38

Page 39: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

36 Font: fxb-s-sc

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’em-pêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais pour-suivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détoursà lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premierindividu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant àmoi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit enlui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace af-freuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une secondedécharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-citira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal,renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontreavec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de laforce de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout etm’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable dumonde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie degrêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanchecôte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il nefaut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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Page 40: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

37 Font: fxb-s-ic

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul desanimaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à sescoups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’em-pêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais pour-suivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détoursà lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premierindividu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant àmoi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit enlui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace af-freuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une secondedécharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-citira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal,renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontreavec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de laforce de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout etm’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable dumonde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie degrêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanchecôte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il nefaut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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Page 41: Libertine & Biolinum Beispieltexte (Französisch)

38 Font: fxb-s-bc

LES FRÈRES GRIMM

CONTES CHOISIS

DE LA FAMILLE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

LE LOUP ET L’HOMME.

Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas unseul des animaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pouréchapper à ses coups.

Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :

–Je voudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discoursne m’empêcheraient pas de l’aborder en face.

–Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu paraispoursuivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.

Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des dé-tours à lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours.Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.

–Est-ce là un homme ? demanda le loup.

–Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.

Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.

Le loup demanda de nouveaux :

–Est-ce là un homme ?

–Non, mais c’en sera un plus tard.

Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.

Maître renard s’adressant au loup :

–Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ;quant à moi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.

Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se diten lui-même :

–Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !

Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage demessire loup, qui fit une grimaceaffreuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressaune seconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur lechasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de sirudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna toutsanglant vers le renard.

–Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta ren-contre avec l’homme ?

–Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idéede la force de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla parun bout et m’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plusdésagréable dumonde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dansle nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tirade son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu queje ne restasse mort sur la place.

–Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, etqu’il ne faut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.

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