les quatre Émotions traitÉes par l’atelier d’information · développement affectif,...
TRANSCRIPT
1
LES QUATRE ÉMOTIONS TRAITÉES PAR L’ATELIER D’INFORMATION
CCCOOOLLLÈÈÈRRREEE
Aussi connue sous les noms de : irritation,
mécontentement, rage, fureur, etc.
« Ce qui se passe présentement est complètement
injuste!! Je suis traité de manière cavalière, je ne
me sens pas du tout respecté! Je me sens
impuissant devant cette situation qui est aux
antipodes de ce que je m’attendais »
PPPEEEUUURRR
Aussi connue sous les noms de : appréhension,
angoisse, inquiétude, panique, etc.
« Je ne sais pas trop ce que l’avenir me réserve,
mais si je me fie au présent, alors je crois bien que
je dois me préparer au pire! Je crains que le
changement prochain se révélera être négatif pour
moi. Que devrais-je faire? »
AAAPPPAAATTTHHHIIIEEE (ENNUI)
Aussi connu sous les noms de : ennui, résignation,
stagnation, détachement, etc.
« C’est toujours du pareil au même. J’ai déjà connu
ça dans le passé : des grands changements qui
finissent toujours en queue de poisson. Il n’y a rien
de neuf sous le soleil, rien d’intéressant pour moi
en tout cas. Ne reste plus qu’à les laisser courir en
tout sens : ça leur passera bien un jour… »
TTTRRRIIISSSTTTEEESSSSSSEEE
Aussi connue sous les noms de : chagrin, peine,
abattement, affliction, etc.
«Je ne me sens plus la tête, ou plutôt le cœur, à quoi
que ce soit. Il me semble que ce que je fais a perdu
de son sens, ne signifie plus rien à mes yeux. Ce
changement m’a fait perdre des amis bien chères, il
y a eu beaucoup de souffrance parmi mes collègues
et mes collaborateurs »
2
LES AUTRES TYPES D’ÉMOTION QUI NE SERONT (PRESQUE) PAS TRAITÉES :
L’ATTENDRISSEMENT (S1)
Tendresse très intense. Se sentir touché, bouleversé, remué.
LE CONTENTEMENT (S)
Traduit la satisfaction par rapport à un souhait ou un objectif.
LE DÉSIR (S)
Émotion d’anticipation contraire à la peur, on anticipe un plaisir.
L’IMPATIENCE (S) Émotion ressentie lorsqu’on s’occupe de quelque chose qui est peu
important et qu’on aurait mieux à faire (néglige une activité plus
importante ou intéressante)
LE PLAISIR (S) Satisfaction d’un besoin physique, affectif ou intellectuel.
L’AMOUR (M) Expérience émotive complexe couvrant simultanément plusieurs
émotions.
LA CULPABILITÉ (M) Émotion ressentie lorsque j’agis délibérément contre mes principes
ou mes valeurs.
LA FIERTÉ (M) Émotion ressentie lorsqu’on a accompli quelque chose à la hauteur
de ses aspirations et de ses compétences.
LA HONTE (M) Même que culpabilité mais devant les autres, jugement réel ou
virtuel de son environnement social.
LA PITIÉ (M) Pas une émotion mais une expérience émotionnelle pouvant
couvrir plusieurs émotions : mépris, colère, etc.
LA JALOUSIE (M) Envie de ce qu’un autre possède et pour lequel nous ne voulons pas
agir (aussi : jalousie amoureuse)
LES CONTRE-ÉMOTIONS : la gêne, la confusion, la nervosité, le
malaise, le rougissement, la tension, le
vide, le stress, etc.
Malaise ressenti lorsqu’on tente de repousser une émotion ou
d’empêcher son expression.
LES PSEUDO-ÉMOTIONS : la déception, l’admiration, le
découragement, l’embarras, la
reconnaissance, la timidité, la trahison,
la compassion, la violence, etc.
Ce peut être un état, une situation objective, une image, une
attitude, ou encore une évaluation de notre part.
1 (S) indique émotion simple, tandis que (M) indique plutôt une émotion mixte, i.e. composée de deux émotions ou plus.
Par exemple, la rancune est de la colère accompagnée d’un désir de se venger.
3
Est-ce qu’il y a une différence entre une émotion et un sentiment?
Un sentiment c’est …
Une émotion c’est …
État d’âme
Expérience émotionnelle
Durée dans le temps,
durable Se développe, évolue, se
bâti, s’installe au fur et à
mesure
Pas le caractère
« envahissant » de
l’émotion
Réaction intérieure à un
événement
Réaction vive et intense
Réactions physiques plus
ou moins fortes
Durée de temps limitée
Fort impact sur la personne,
« envahissante »
Plus difficile à ressentir que l’émotion
Moins évident, plus subtil que l’émotion
Ne s’accompagne pas de réactions
physiques fortes
C’est un signal, un indicateur, etc.
Arrive subitement, surgit, intervient, etc.
Ponctuel
4
UNE QUESTION « SIMPLE » : QU’EST-CE QU’UN BESOIN?2
« Un besoin est une exigence dictée de l’intérieur, une nécessité qui dépend directement de la nature de l’être vivant auquel il appartient. C’est pourquoi la réponse au besoin est nécessaire à la survie »3.
« Il est vrai que le mot besoin est souvent mal compris. Il ne s’agit pas ici d’une envie du moment, d’une pulsion passagère, d’un désir capricieux. Il s’agit de nos besoins de base, ceux qui sont essentiels à notre maintien en vie, ceux que nous devons satisfaire pour trouver un équilibre satisfaisant, ceux qui touchent à nos valeurs humaines les plus répandues : identité, respect, compréhension… »4
Pourtant, on pense tous que ce mot est simple et qu’on en a une définition commune! En réalité, on peut trouver presque autant de définitions qu’il y a d’écoles ou d’auteurs de bouquins de psychologie. En lisant la littérature sur le sujet, on peut tout de même avancer qu’ils ne sont pas tous égaux entre eux et que certains sont plus « urgents » que d’autres, ou encore qu’ils ne peuvent être mis de côté (se nourrir, se protéger du froid, dormir, etc.), ce sont des besoins fondamentaux qui sont reliés à notre survie physique.
D’autres ne comportent pas la même urgence, mais sont également indispensables à notre développement affectif, psychologique et social. Certes, ils ne sont pas à proprement parler, essentiels à notre survie physique mais tout de même essentiels à noter vie en société et à notre développement intellectuel et psychique.
Maslow avait établi une hiérarchie des besoins en inférant que nous ne pouvions passer à une catégorie « supérieure » sans avoir satisfait ceux de la catégorie dite inférieure (ou plus fondamentale). Il semblerait qu’encore là, la nature humaine soit plus complexe : il y a en effet nombre d’exemples de personnes enfermées dans des conditions infernales et qui trouvaient refuge (et survie) dans leurs besoins les plus élevés : le sens de leur vie, les liens qui unissent tout ce qui est sur terre, etc.
Il est donc difficile, voire même impossible, de donner un ordre de priorité ou d’importance entre les différents besoins (sauf peut être ceux reliés à notre survie physique même!), c’est une affaire éminemment personnelle, reliée au caractère unique et spécifique de chacun d’entre nous.
Pour vous donner une petite idée de cette « terra incognita », voir le tableau des besoins à la page suivante.
2 Tiré de : « Cessez d’être gentil soyez vrai! » Thomas D’Assembourg, Les éditions de l’homme (2001)
3 « Les émotions source de vie » Jean Garneau et Michelle Larivey (2000) page 31
4 « Cessez d’être gentil soyez vrai », page 36
5
TABLEAU 1 : LISTE DES BESOINS (LISTE NON EXHAUSTIVE!)
SURVIE PHYSIQUE DÉVELOPPE
MENT
INTÉGRITÉ SOCIAL SPIRITUEL INTELLECTUEL
Abri Affection Affirmation Authenticité Acceptation Avoir un sens Clarté
Nourriture Chaleur Approbation Honnêteté Amitié (liens) Finalité Comprendre
Sécurité Confort Choix Direction Amour Amour Cohérence
Repos Douceur Indépendance But Affection Espoir Adéquation
Permanence Relaxation Liberté Connaissance soi Appartenance Être Concision
Protection Loisirs Solitude Valeurs Appréciation Harmonie Efficience
Exercices Plaisirs Accomplissement Équilibre Communication Compréhension Ordre
Sensibilité Réalisation Estime Compagnie Aspiration Exploration
Soins Créativité Respect soi Concertation Joie Découverte
Attentions Apprentissage Temps (avoir) Confiance Paix Information
Tendresse Croissance Sens de sa valeur Contact Sacré Précision
Toucher Évolution Contribution Sérénité Simplicité
Calme Actualisation Service Transcendance Stimulation
Présence Participation Écoute Dépassement Expérience
Tranquillité Implication Compréhension Dessein Réflexion
Maîtrise Empathie Mission Discernement
Action Équité Rêve
Variété Justice Projet (commun)
Changement Expression Communion
Rêves Honnêteté Fête
Vision Transparence Humour
Idéal Interdépendance Jeu
Partage Rites
Coopération
Collaboration
Échange
Recevoir
Reconnaissance
Rétroaction
Respect
Considération
Valorisation
Fiabilité
Discrétion
Stabilité
Fidélité
Loyauté
Prévisible
Repères
Soutien
Assistance
Tolérance
Ouverture
Aide
Accueil
6
LA COLÈRE (AAARGGGHH!)
« Ce qu’on m’a fait là est totalement injustifié! On a pris une décision sans même daigner me
consulter ou même m’informer! C’est une situation injuste et je ne peux rien y faire! Je ne me
sens pas du tout respecté! »
!!%$###***
&& !?!!
7
LA COLÈRE : COMMENT ÇA FONCTIONNE?
8
LA COLÈRE : ÇA DONNE QUOI?
Elle nous informe que l’équilibre est rompu dans une
dimension particulière de notre vie (perte d’
homéostasie)
Nous informe qu’un (ou plusieurs) de nos besoins n’est
pas satisfait ou pas comblé.
Qu’une attente demeure sans réponse satisfaisante pour
nous
Nous informe que nous nous heurtons à un obstacle
extérieur (une personne, un objet, une situation, etc.) qui
nous empêche d’atteindre nos objectifs ou de satisfaire
un besoin
Nous informe de l’importance du besoin en question (+
colère élevée = + besoin important), ou encore nous
informe de notre état émotif ou physique (stress, fatigue,
accumulation, etc.)
Elle contribue à nous donner plus d’énergie pour faire
face à l’obstacle (adrénaline)
Elle nous mobilise pour nous défendre ou attaquer
l’obstacle à notre satisfaction.
Elle nous permet de nous concentrer sur l’objet de notre
colère, sur le problème
9
LES (MAUVAIS) FRUITS DE LA COLÈRE : LES PIÈGES!
Piège numéro 1 : les autres en sont responsables!
Puisque la peur est une réaction vis-à-vis un obstacle (perçu) extérieur à nous et qu’il nous
empêche de satisfaire un besoin, il est aisé de lui attribuer toute la responsabilité de notre
insatisfaction! On aura alors tendance à accuser les autres ou une situation déplaisante. On
peut donc se dégager de toute responsabilité et attribuer à autrui toute l’imputation de ce
qu’on ressent ou vit.
Piège numéro 2 : Je n’y peux rien, je me sens impuissant!
Puisque l’obstacle ou la source d’insatisfaction est extérieure à nous, nous n’avons que peu de
contrôle sur elle. On risque alors de se heurter à un obstacle « fantastique » pour lequel nous
ne pouvons rien faire. Dans ces cas-là on peut ressentir de l’impuissance, s’épuiser contre ce
dernier, ou encore devenir apathique.
Piège numéro 3 : Je me bats contre un obstacle démesuré : je suis épuisé, vidé!
On risque de se concentrer uniquement contre un obstacle extérieur, d’user notre énergie
contre quelque chose pour lequel on a peu ou pas de pouvoir ou de contrôle. Si on est un peu
« entêté » et du genre « ils ne m’auront pas! », on risque fortement de s’épuiser ou de
s’écoeurer devant les piètres résultats atteints. Finalement, on risque également l’épuisement
professionnel, le « burn out ».
Piège numéro 4 : je fais pâtir les autres, je m’aliène les autres.
Si je fais porter la responsabilité aux autres, ma colère peut s’exercer contre eux ou sur la
mauvaise « cible », avec les résultats que l’on connaît : les autres peuvent se sentir blessés ou
être sur la défensive, j’aurai encore plus de difficultés à travailler avec eux, je peux ainsi
m’isoler; de plus, si je m’obstine contre l’obstacle, j’oublie la cause véritable de ma colère,
l’insatisfaction de mon besoin. Toute mon énergie est donc mal utilisée, sur l’obstacle plutôt
que sur mon besoin insatisfait.
Piège numéro 5 : la colère est inacceptable, je la nie.
La colère, ou son expression, peut être mal vue ou pas acceptée par moi ou mon milieu de
travail. Lorsque je la ressens, je tente de la contrôler, de stopper son expression, ou carrément
je tente de la nier, de faire comme si elle n’existe pas, de m’occuper à autre chose, ou encore
de répondre par la manifestation d’une autre émotion plus acceptable. Les dangers sont alors
multiples : je peux accumuler l’insatisfaction jusqu’à exploser de rage pour un rien, ou
encore, devenir frustré (car je n’ai pu identifier mon vrai besoin), ou ressentir la panoplie
d’effets secondaires très déplaisants : migraines, maux d’estomac, tensions, stress, etc.
Piège numéro 6 : je m’enferme dans ma colère.
Il est facile de tomber dans ce piège, surtout si on se sent impuissant, à la merci d’une
personne en autorité, ou pis encore, si on se sent injustement traité. Dans ce cas, on peut
même alimenter notre colère, en revivant les épisodes pénibles et en a attribuant la
responsabilité à une source extérieure. On pourra alors ressentir de l’amertume ou du
ressentiment, selon le cas. Si on ne se sort pas de ce cercle vicieux, on risque aussi d’être
incapable de cerner le véritable besoin et de passer à autre chose.
10
LA COLÈRE : QU’EN FAIRE?
La colère sert à nous informer que nous ressentons de l’insatisfaction face à un de nos besoins et, à
tort ou à raison, nous identifions sa cause comme état extérieure à nous. Nous ressentons de la
frustration vis-à-vis ce qui semble être l’objet ou l’obstacle à notre satisfaction. Le piège le plus
évident sera donc de se heurter uniquement à l’obstacle5 pour tenter de l’enlever, en oubliant
quel est le besoin qui est véritablement à l’origine de notre insatisfaction. On pourra ainsi
s’épuiser contre un obstacle pour lequel on est impuissant tout en oubliant notre besoin!
Selon Michelle Larivey6, la première chose à faire c’est « de se sentir responsable de sa vie ». Se
sentir responsable de ce qu’on vit, de ce que nous sommes devenus, des bons coups et des échecs
aussi, se sentir responsable de la satisfaction de nos besoins (ne pas attendre après les autres) et aussi
se sentir responsable de nos propres émotions!7
En plus de se sentir le maître d’œuvre de notre vie, voici quelques conseils reliés plus spécifiquement
à la colère :
1. Accueillir l’émotion, ne pas chercher à la nier ou la maquiller
2. Bien ressentir l’émotion pour déterminer son intensité (irritation----rage), ce qui vous donnera
votre niveau d’insatisfaction
a. Éviter d’agir ou de réagir immédiatement sous le coup de l’émotion
b. Prenez un temps de recul (quelques minutes), arrêtez-vous, immergez-vous dans
l’émotion, laissez-lui « libre cours », laisser-la émerger librement, etc.
3. Nommer, spécifier, définir la « variante » de votre émotion : s’agit-il de la révolte, l’amertume,
le mépris, l’écoeurement ou la frustration? Chacune de ces variantes vous donne de
l’information supplémentaire sur laquelle vous pourrez vous baser pour agir plus
adéquatement
4. « Objectiver » votre émotion : quelle est en la véritable cause? Son niveau ou son intensité est-
elle vraiment reliée à ce qui semble avoir « provoqué » votre colère? Est-ce qu’il y a
accumulation ou votre émotion est due à une autre cause?
5. Éviter de vous heurter inutilement à ce qui semble être l’obstacle à votre satisfaction,
identifier plutôt le besoin en cause
6. Évaluer le ou les besoins en cause, son importance objective (il peut s’agir d’un besoin très
mineur ou même d’un caprice!)
7. Éviter d’agir impulsivement (passer immédiatement à l’action) sous le coup de la colère (vos
actions pourraient vous être nuisibles ou être nuisibles à autrui)
8. Exprimer votre émotion, expliquez les causes et le pourquoi à la personne qui semble être en
cause (le faire de manière réfléchie et respectueuse)
9. Demeurer responsable de votre émotion, ne pas en rejeter la responsabilité aux autres :
a. Vous ne vous sentirez plus à la merci des autres ou d’une situation particulière où vous
n’avez que peu ou pas d’emprise
b. Vous diminuerez les risques de vous sentir impuissants face à un obstacle pour lequel
vous n’avez pas de pouvoir ou de contrôle
c. Vous éviterez aussi les émotions « ras-le-bol » telles que l’écoeurement, la frustration,
l’exaspération, etc.
5 Ce peut être une personne, une organisation, une situation, ou même un objet
6 « La puissance des émotions » (2003) Les éditions de l’homme pp 55-62
7 Voir aussi les textes sur l’intelligence émotionnelle. On a souvent tendance à attribuer aux autres la responsabilité des
émotions que l’on ressent. Qui n’a pas déjà entendu les phrases suivantes : « tu me fais sentir coupable ou imbécile ou tel
ou tel état? »
11
10. Établissez un plan d’action ou des stratégies axées sur vos « zones de contrôle », ce sur quoi
vous pouvez agir (et la meilleure zone de contrôle étant vous-même!). Comment faire en sorte
que votre action soit « intégrative » plutôt que destructive? Par intégrative, on entend que
votre action vous permettra de mieux vous comprendre (ainsi que les autres), d’agir de
manière plus positive ou constructive par rapport à vos émotions et ainsi de développer une
relation et une action plus harmonieuse.
Du côté de la colère, on a dit qu’il était très important de bien cerner l’objet de son action, de
s’orienter sur la satisfaction du besoin non comblé plutôt que de s’entêter sur un obstacle
immuable ou sur lequel on est impuissant. Il est donc ici très important de déterminer ce sur
quoi on a du pouvoir ou du contrôle :
a. Quelles sont vos zones de contrôle?
b. Quelles sont vos zones d’influence?
c. Quelles sont vos zones de collaboration?
d. Quelles sont enfin les zones où vous n’avez aucun contrôle ou aucune influence?
12
LES MULTIPLES VARIANTES DE LA COLÈRE : SOURCE
SUPPLÉMENTAIRE D’INFORMATION
ÉMOTION
EXPRESSION
ORIGINE – COMPOSITION
Amertume « J’en veux encore à mon
organisation pour m’avoir
traité aussi injustement »
« Après plusieurs années,
je ressens encore de
l’amertume vis-à-vis la
manière dont j’ai été traité
lors du dernier
changement »
Tristesse – colère – révolte
Tournée vers le passé une souffrance
ou injustice passée dont j’ai souffert
Le responsable aurait pu faire en sorte
que je puisse l’éviter
Colère – agressivité
– « choqué »
« Je suis en colère contre
mon organisation qui ne
respecte pas les employés »
«Notre organisation est
complètement sourde à nos
besoins, elle n’en tient
compte que lorsque ça fait
son affaire »
Je me heurte à un obstacle ou à une
barrière à la satisfaction d’un de mes
besoins
Réaction à un obstacle perçu comme
étant extérieur (personne, situation,
objet, etc.)
Plus l’insatisfaction est grande plus
grande la réaction
Écoeurement « Je suis complètement
écoeuré des comportements
de la haute direction, je
veux démissionner »
« Je n’en peux plus, il me
semble que c’est toujours
la même chose qui se
reproduit dans cette
organisation et ce, malgré
tous mes efforts »
Colère dominante
Je traverse un seuil, une limite à partir de
laquelle je ne peux agir plus longuement
Je suis incapable de vivre avec ça, seuil
de tolérance est dépassé
Survient après que je me suis investi et
que mes efforts n’ont rien donné
Je me heurte à un obstacle
infranchissable, j’attendais des résultats
qui ne sont pas venus
J’ai dépensé toute ma réserve d’énergie,
je suis en déficit
Exécration « Je déteste les personnes
en place qui font le
contraire de ce qu’elles
disent »
« Je hais les injustices, les
personnes qui profitent du
système »
Colère intense + désirs « malveillants »,
voir haine
Je vis une insatisfaction profonde vis-à-
vis une personne ou une situation
J’ai une certaine dépendance vis-à-vis
l’objet de l’insatisfaction
Je me sens à la merci d’une personne en
position de pouvoir
13
Frustration « Je me sens frustré, peu
importe tout le travail que
je fais je ne reçois jamais
la reconnaissance qui va
avec »
« Je fais tout le travail et
eux ramassent tous les
honneurs, c’est totalement
injuste! »
Pseudo émotion, c’est plutôt un état, une
attitude de protestation contre une
injustice perçue
Quelque chose que je ne mérite pas ou
encore je n’ai pas eu ce que je mérite
Si répétition danger de devenir
« frustré »
Le responsable de mon émotion
(insatisfaction) est à l’extérieur, je n’ai
pas de contrôle ou de pouvoir
Haine « Je déteste le grand
patron : notre futur dépend
de cet incompétent qui
devrait être congédié sur le
champ! »
Colère intense + désirs « malveillants »
Manifestation forte contre une personne
qui est un obstacle à notre satisfaction ou
qui détient un pouvoir sur nous
Différence avec la colère on
entretient un lien de dépendance avec
l’objet de notre insatisfaction (par
exemple, un patron ou un politicien)
Dépendance peut être de nature émotive,
financière, politique, etc.
Hostilité « À chaque fois que cette
personne prend la parole,
je ressens comme une
sourde hostilité à son
endroit, je ne l’écoute plus
et il me semble que tout ce
qu’elle dit est faux ou
incorrect. Le pire c’est que
elle, elle a l’oreille des
patrons! »
Pseudo émotion attitude qui cache de
la colère (réprimée, contrôlée)
Propension à être agressif, en colère ou
hostile
Je m’efforce de la cacher sans grand
succès, je n’ose pas à être ouvertement
en colère
Refus d’assumer ma colère (éducation)
Je suis insatisfait d’une situation, besoin
insatisfait
MMMépris « Cette personne-là, se
prend pour le parangon de
l’efficacité, pourtant tout
ce qu’elle réussit à faire
c’est de s’agiter en vain! »
« L’administration a deux
types de valeurs : celles du
discours et celles de
l’action et devinez celles
qui dominent! »
Colère + peine ou colère + peur ou
jalousie (émotion mixte)
Je suis insatisfait ou je suis blessé
J’ai peur de laisser voir ce que je ressens
vraiment
J’exprime un jugement vis-à-vis une
situation qui représente l’inverse de ce
que j’estime (mes valeurs)
Je ressens de la colère à l’égard d’un
comportement pour lequel je suis en
désaccord complet
14
Rage « J’ai tout tenté pour faire
changer les choses. J’ai
pourtant tout essayé et
cette situation injuste
perdure encore! On nous
ment effrontément, nous
n’avons aucun respect! Ce
sont ces incompétents qui
en sont responsables, cela
m’enrage! »
Forme de colère intense
Je me sens extrêmement insatisfait et en
même temps, je me sens impuissant à
résoudre le problème
Ma rage provient d’un obstacle sérieux
vis-à-vis la satisfaction d’un besoin
important
Je me sens à la merci (impuissance)
d’une personne ou d’une situation
Incapacité d’agir, pas de moyens ou pas
de compétence
Absence de pouvoir sur la situation
Si la rage s’accumule possibilité
d’acte violent, énergie destruction
Rancune « Jamais je n’oublierai
l’affront que cette personne
m’a fait! Ce qu’elle a fait
là est totalement
inexcusable et jamais je ne
pourrai lui pardonner.
J’espère même qu’un jour
elle paiera pour ses
actes! »
Colère + désir de vengeance, aussi
révolte ou indignation
Émotion moins intense que la révolte
Se nourrit contre une personne
uniquement
C’est une colère stabilisée alimentée
par le caractère inacceptable de ce qui
s’est passé, refus
Installée pour y rester, peut être
alimentée régulièrement par la personne
Je sens que j’ai été victime d’une
injustice, je voudrais faire « payer » la
personne responsable
Ressentiment « Je ne m’attendais pas à ce
que cette personne fasse
une telle chose. Et dire
que je lui faisais si
confiance! Je ne pourrai
pas l’oublier de si tôt.
J’aurais aimé lui dire tout
le mal qu’elle m’a fait mais
je n’ai pu le faire »
Colère conservée, avortée (n’a pas été
exprimée au moment), tristesse dans
certains cas
Je désire conserver intacte dans ma
mémoire la situation qui a donné lieu à
une injustice à mon endroit
Émotion due à une situation passée,
récente ou même lointaine
Je peux cultiver cette émotion en
ramenant ses souvenirs à ma mémoire
consciente
Je peux aussi ressentir de la tristesse
mais celle-ci est souvent cachée par la
colère
15
Révolte « Jamais je n’aurais pensé
que l’on puisse faire
preuve de pareille attitude!
Incroyable! Je ne peux
encore m’imaginer que
l’on puisse encore agir de
la sorte! Cela va à
l’encontre de mes valeurs
les plus profondes… et le
pire c’est que je ne peux
rien y faire!
AAAArrrggghh! »
Colère empreinte d’indignation
Je suis confronté à une injustice
importante et j’ai peu de moyens pour la
contrer
Je ressens de l’impuissance pour me
défendre
C’est une situation où je suis confronté à
un problème important pour lequel les
actions sont difficiles à trouver
Mes valeurs sont confrontées par les
gestes d’une personne ou encore une
situation que je juge intolérable
Dégoût « Les actes terroristes
perpétrés contre des
victimes innocentes me
répugnent profondément.
Ces personnes n’ont
aucune raison pour faire
les horreurs qu’ils font »
Forme de colère parfois accompagnée de
peur
Réaction démontrant qu’on a atteint ou
dépassé notre seuil de tolérance
Répulsion vis-à-vis un geste, un acte ou
une idée qui va complètement à
l’encontre de nos valeurs, de notre
éthique - jugement
Le dégoût être physique ou moral
Réprobation, aversion, désapprobation
Peut aussi signifier une grande lassitude
vis-à-vis une situation intolérable qui
perdure
« L’ANTIFLOW8 », OU QUAND UNE TÂCHE VOUS REBUTE
PROFONDÉMENT!
L’antiflow désigne l’émotion que l’on ressent lorsqu’on fait une tâche,
ou une activité, qui serait dépourvue de défi ou d’intérêt et qui ne
posséderait aucun sens pour nous.
À ce moment, nous pourrions ressentir de l’aversion, ou même du
dégoût, vis-à-vis ce genre de tâches.
Et vous, est-ce que vous avez en tête un exemple qui vous est arrivé
récemment?
8 Voir le texte sur le Flow à la page XX de ce document
16
LA TRISTESSE (sniff…)
« Cet événement m’attriste profondément. Je perdrai des amis et des collègues de longue date avec
qui j’avais développé des affinités et une collaboration précieuses »
17
LA TRISTESSE : COMMENT ÇA FONCTIONNE?
18
LA TRISTESSE : QU’EST-CE QUE ÇA DONNE?
Elle nous signale une perte de nature affective : une
personne, un animal, un objet qui nous était précieux.
Elle peut signaler aussi qu’on a peut être raté une
occasion, que je suis privé de quelque chose qui a de
l’importance à mes yeux.
Signale un manque de nature affective, des besoins
affectifs insatisfaits
Nous informe de l’importance du manque en question
(+ tristesse élevée = + besoin ou le manque est
important), ou encore nous informe de notre état émotif
ou physique (stress, fatigue, accumulation, etc.)
Elle nous permet d’identifier nos besoins affectifs
Elle nous donne l’occasion de nous arrêter, de réfléchir,
de voir ce qui est important (affectivement) à nos yeux
et de rechercher d’autres relations (ou occasions) pour
combler nos besoins affectifs
19
LES MULTIPLES VARIANTES DE LA TRISTESSE : UNE SOURCE
SUPPLÉMENTAIRE D’INFORMATION
ÉMOTION EXPRESSION EXPLICATION
Peine, chagrin, tristesse
« Ce changement aura comme conséquence que je ne travaillerai plus avec un collaborateur précieux avec qui j’avais développé des affinités inestimables »
Manque de nature affective Perte d’une personne, animal,
objet précieux, etc. Également à cause d’une
occasion (importante pour soi) perdue ou gâchée
Plus le sentiment est intense, plus le sera l’émotion
Douleur « Quand on m’a annoncé la mauvaise nouvelle, cela a été un grand choc, j’ai ressenti un grand malaise et j’ai du m’asseoir pour récupérer un peu »
Émotion de très grande intensité
Peut être ressentie physiquement
Douleur physique, contraction des muscles près du cœur
Cafard, déprime « C’est dimanche et juste à penser au lundi et au retour au travail, cela ________. » « Mon travail ne me dit rien qui vaille, il n’est pas intéressant et j’en ai encore pour cinq années avant ma retraite, quand je pense à cela je __________ »
Pseudo émotion Mélange de tristesse et de
mécontentement (colère écoeurement, révolte, rage)
La tristesse peut être ressentie par des émotions telles que apathie, déception, désabusement, etc.
Peut être ressentie comme étant de la fatigue
Du à un manque psychique privation, manque de nature affective
Mélancolie Émotion très profonde et intense Elle est persistante, peut être
ressentie sur une longue période de temps
Désespoir, abattement, etc. État d’âme
Malheureux (se sentir) État d’âme marquant une insatisfaction
Peut être ressenti comme étant de la tristesse ou une autre émotion
20
Nostalgie Forme de tristesse Émotion ressentie lorsqu’on se
remémore une expérience passée
Expérience passée est positive en contraste avec ce que l’on vit actuellement
Morosité Forme de tristesse Sentiment vague, diffus Peut être mêlé de colère Attitude de stagnation, manque
d’entrain
Désespoir Pseudo émotion Opinion (perception) que l’on se
fait qui est aussi accompagnée d’émotions, généralement de la tristesse
Marque une perte Peut marquer une rupture Perte de confiance,
impuissance face à une personne, une situation, etc.
21
LES PIÈGES DE LA TRISTESSE
Piège numéro 1 : Je ne veux pas montrer ma tristesse : ce serait faire preuve de
vulnérabilité!
Pleurer, démontrer sa tristesse, peut être mal vu par les personnes de son environnement, ou
par soi-même! On peut se sentir gêner, ou encore penser que cela équivaut à montrer une
certaine vulnérabilité ou une sensibilité qui serai mal interprétée par les personnes qui nous
entourent (une faiblesse, un manque de force ou de caractère, etc.).
Il se peut que le milieu dans lequel je suis soit peu réceptif quant à l’expression de cette
émotion et que je sente le besoin de demeurer stoïque ou « brave » devant l’adversité. Il se
peut également que ce soit mon éducation qui fasse en sorte que je dois repousser l’expression
de cette émotion (le classique : un homme ça ne pleure pas!).
Piège numéro 2 : J’ai assez pleuré comme ça, ça devrait suffire?!
On peut penser que l’expression de l’émotion (par exemple pleurer) durant un certain temps
peut faire en sorte que je n’ai plus à ressentir cette tristesse! Comme si une fois que le
« réservoir » était vide, l’émotion partirait d’elle-même!
Même si son expression est importante, il n’en demeure pas moins qu’il faut, là aussi,
rechercher le besoin qui est à la source de l’émotion et de centrer notre action là-dessus.
Piège numéro 3 : Je me sens perpétuellement triste …
La tristesse perdure tant et aussi longtemps que le manque affectif se fait sentir. Si cette
situation se poursuit trop longtemps, je pourrais alors ressentir un perte ou un manque
d’énergie qui fera en sorte que je manque aussi d’intérêt ou d’enthousiasme pour
entreprendre autre chose qui m’apporterait satisfaction, etc. Il y a donc là un cercle vicieux
difficile à briser.
Piège numéro 4 : Je remplace l’expression de la tristesse par une autre plus facile (ou
plus convenable) pour moi (ou les autres). Pleurer, ou montrer du chagrin peut être perçu
comme étant de la vulnérabilité ou encore de la faiblesse. Dans ce cas, on pourrait avoir
tendance à « transformer » sa tristesse en colère. Au lieu de ressentir de la tristesse reliée à une
perte, on ressent de la colère contre ce qui nous semble être la raison ou la cause extérieure de
notre perte (on rejette la responsabilité de notre émotion sur l’extérieur).
Dans ce cas, il est possible que l’on ne soit jamais en mesure de vivre véritablement l’émotion
en question (la tristesse) Au contraire, on peut retrouver plutôt en état de frustration ou
d’écoeurement, puisque l’on réagit contre ce qui semble être la cause (extérieure) plutôt que
de vivre véritablement une perte (besoin affectif).
Piège numéro 5 : Je nie ma tristesse…
LA TRISTESSE : QU’EN FAIRE?
22
La tristesse démontre un manque affectif : j’ai un sentiment de perte de quelque chose qui m’est
chère : ce peut être une personne, un animal ou encore un objet. Je peux aussi ressentir de la tristesse à
cause d’un échec, que j’ai raté une bonne occasion, que je n’ai pas été à la hauteur de mes aspirations
ou de mes objectifs, etc.
Le piège principal relié à la tristesse est de penser que son expression équivaut à sa résolution! Ce
n’est pas parce que nous vivons et démontrons notre tristesse (i.e. pleurs) que cette dernière
s’évanouira dans la nature! Il faut encore là, revenir au besoin qui est touché et agir sur ce dernier.
Que faire avec la tristesse?
1. Accueillir l’émotion, ne pas chercher à la nier ou la maquiller.9 Il y a une raison pour laquelle
on ressent cette émotion. Il ne faut donc pas tenter de la tasser du revers de la main, en se
disant qu’il n’y a pas de raison valable et que cela signifie s’apitoyer sur soi-même, ou encore
de craindre les réactions de son milieu, etc.
2. Bien ressentir la tristesse pour déterminer son intensité (peine----douleur). Ce qui vous
donnera le comment et le « combien » vous vivez la situation
3. Mettre un nom sur votre tristesse, spécifier, nommer-là : est-ce de la mélancolie ou de la
morosité? Encore là, vous obtiendrez un complément d’information précieux pour bien vivre
cette émotion.
4. Déterminez la perte émotive, ou le manque affectif (besoin) qui est en cause.
5. Acceptez d’être vulnérable (se montrer vulnérable)10
, ce n’est pas de la sensiblerie ou une
marque d’infériorité ou de faiblesse, au contraire!
6. Exprimer votre émotion, dites ce que vous ressentez à la personne concernée, ou encore
trouvez une oreille empathique qui vous écoutera.
7. Le sentiment de tristesse se fera ressentir tant et aussi longtemps que ma perte affective sera
vivante. Vivre sa tristesse pour le temps nécessaire (plus la perte est vive et importante, plus le
temps sera en conséquence) est donc obligatoire.
8. Prendre garde à ne pas « sombrer » dans un état de tristesse perpétuelle. Pour éviter cet état, il
faudra retrouver (en temps convenu et favorable) une autre occasion de combler le manque
affectif (une autre relation enrichissante, un autre emploi, etc.) passer à l’action.
9 Culturellement la tristesse, ou son expression, peut paraître « suspecte » à certains individus (à cause de l’éducation, des
valeurs, etc.). Il y a danger de transformer cette émotion en colère (je réagis contre l’obstacle), émotion qui serait plus
« acceptable ». Notez aussi que le même danger existe pour la colère! 10
Là encore il faut être sensible à son milieu : se montrer vulnérable peut très bien faire en sorte que les personnes de votre
entourage soient touchées et s’ouvrent également à vous, mais d’autres personnes moins bien intentionnées pourraient
s’en servir contre vous.
23
LA PPPEEEUUURRR (aaaaahhhhh!)
« Mais quelles seront les réactions de mes collaborateurs? Je les connais bien, ils prendront cela
très mal et m’en imputeront la responsabilité! Le pire, c’est que je ne sais pas du tout comment leur
annoncer cela et gérer la situation. »
24
LA PEUR : COMMENT ÇA FONCTIONNE?
25
LA PEUR : QU’EST-CE QUE ÇA DONNE?
Elle nous informe de la présence potentielle d’un danger
Elle nous signale différents scénarios possibles
(contenant une menace) à partir du présent
Elle nous incite à anticiper les dangers potentiels qui ne
sont pas encore réalité
Nous informe de l’envergure du danger en question (+
peur élevée = + danger potentiel est important), ou
encore nous informe de notre état émotif ou physique
(stress, fatigue, accumulation, etc.)
Elle nous permet de prendre des mesures de protection
ou être proactifs face à des dangers possibles
Elle me permet de me protéger, soit en demeurant coi,
ou d’éviter le danger, etc.
26
LES MULTIPLES VARIANTES DE LA PEUR : UNE
SOURCESUPPLÉMENTAIRE D’INFORMATION!
ÉMOTION EXPRESSION EXPLICATION La crainte, l’appréhension
« Je ________ que le Canadien ne gagne pas la coupe Stanley cette année » « Je crois que je vais arriver en retard ce matin et moi qui a une réunion avec mon patron! »
Il s’agit d’une peur mais de faible intensité. On anticipe encore quelque danger mais celui-ci est soit peu élevé, ou encore peu probable, ou peu défini (précis).
L’insécurité « Je ne me sens pas très bien, mon patron m’a demandé de faire une tâche importante et je me sens pas compétent pour la mener à bien »
C’est une pseudo émotion. C’est un état dans lequel nous vivons et qui fait référence à un manque de confiance vis-à-vis nos connaissances, nos habiletés, ce que nous sommes en général, etc. Elle peut être vécue dans différents domaines de la vie : le travail, les relations interpersonnelles, l’argent (besoins matériels, etc.)
L’inquiétude « Dans les journaux, on parle de plus en plus de coupures budgétaires. Je crois que cela m’affectera négativement, d’une manière ou d’une autre; le changement est rarement positif. »
C’est une pseudo émotion. À partir de la situation actuelle, nous produisons des scénarios plus ou moins inquiétants qui engendrent à leur tour de véritables émotions (peur). Nous anticipons, imaginons le futur à partir de certains éléments d’information du présent qui nous causent du souci.
L’anxiété « Avec l’arrivée de mon évaluation annuelle du rendement, je ressens un malaise, des papillons dans l’estomac, je ne sais pas trop ce qui va m’arriver… je ressens un peu d'agitation intérieure… »
C’est une peur diffuse. Se manifeste par un certain malaise qui se manifeste de manière physique « papillons » dans l’estomac, gorge nouée, gestes nerveux, manque de concentration. Ici on a conscience de l’objet de notre anxiété, on peut mettre le doigt sur la cause de l’émotion. On tente d’éviter l’objet de notre anxiété, penser à autre chose, faire autre chose, tout cela provoquant une intensité encore plus grande.
27
L’angoisse « J’étais assis devant mon téléviseur et soudainement j’ai ressenti de la peur, sans que je ne sache trop pourquoi… » « Mon patron m’a convoqué à son bureau pour demain et je me demande qu’est ce que j’ai pu faire pour m’attirer cela… » « J’ai toute sorte de drôles de symptômes, je crois que j’ai telle ou telle maladie! Bon dieu! Vite un médecin! »
Malaise plus ou moins intense qui peut être de courte durée ou s’installer de manière plus permanente. L’émotion semble apparaître de manière imprévue ou brusque, sans qu’on s’y attende. Selon son degré, l’émotion s’accompagne de réactions physiques plus ou moins intenses serrements de l’estomac, étourdissements, faiblesse, etc. Dans les cas les plus intenses, peut même être associée à une crise cardiaque. L’objet de l’émotion (la cause) est difficile à cerner, bien souvent à cause du refus de faire face à une expérience, une information, etc. Plus on tente de la nier ou de la rayer de notre conscience, plus l’émotion sera intense.
Le trac « Je me suis pratiqué durant six mois. La première de ma pièce de théâtre est pour demain et j’espère que tout se passera bien! »
Émotion mixte, mélange de peur et d’excitation. Se manifeste habituellement lorsque nous avons à donner une prestation devant des personnes ou un auditoire. Se dissipe généralement lorsqu’on est en action. Mélange d’anticipation d’un succès et de la peur de l’échec.
La frayeur « Tu m’as vraiment fait peur! C’était sombre dans la maison et je ne t’ai pas entendu venir! »
Peur très intense ou très forte dont la durée de temps est courte. Arrive immédiatement, inattendue, réaction brève, etc.
L’effroi « Aaaaaarrrgghh! Je viens de voir le percepteur d’impôt devant ma porte! »
Peur très intense, de brève durée et mêlée d’horreur.
L’épouvante, l’horreur
« Aaaaaarrrgghh! Il y a deux percepteurs d’impôt devant ma porte!»
Peur de très grande intensité, violente, causant la panique chez la personne. Arrive de manière soudaine et inattendue, réaction vis-à-vis un danger imminent et comporte des menaces graves.
28
La terreur « Je ne pouvais en croire mes yeux! La chose était là devant moi, les yeux injectés de sang, le poil hirsute. J’étais tellement effrayé que j’en étais immobile. C’était mon premier contact avec un représentant de l’impôt! »
La peur à son paroxysme. Peur extrême. Tendance à être paralysé ou immobile devant la situation. Le danger est perçu comme étant tellement énorme que la personne se sent complètement impuissante devant l’objet de la peur.
L’affolement « J’étais complètement _____. J’étais agité et très nerveux, je ne savais plus comment réagir devant la situation. »
Agitation provoquée par une peur d’intensité variable (faible ou forte). Elle peut être plus ou moins forte selon que l’on a identifié ou non la source de l’émotion. tendance à se nourrir d’elle-même
La peur « Le changement qui s’en vient n’annonce rien de bon pour moi. Je n’ai qu’à voir la manière dont ils s’y prennent pour implanter le changement pour comprendre que son contenu risque fort de me faire perdre mon emploi »
Émotion d’anticipation. À partir de la situation actuelle, on produit (on imagine) différents scénarios faisant état de dangers potentiels plus ou moins dangereux ou menaçants pour la personne. Cette émotion s’accompagne généralement de plusieurs manifestations physiques, l’organisme se mobilise pour faire face à un danger potentiel qui peut être plus ou moins immédiat ou imminent.
La panique « Je le savais bien! Tous les signes avant-coureurs étaient là : notre planète est sur le point de se faire envahir… par des extra-terrestres! Ils vont détruire la terre et esclavager tous les survivants! Ce sera horrible! »
Émotion d’anticipation. On imagine des scénarios catastrophiques qui ne sont pas reliés à la réalité. Perte de contact avec la réalité, on anticipe le pire sans vérifier la véracité ou la probabilité véritable que les scénarios puissent se réaliser. Émotion qui a tendance à se nourrir d’elle-même. Création d’un cercle vicieux.
La phobie Contre-émotion. Mécanisme de protection ou d’évitement par lequel on cherche à se protéger d’une situation désagréable (source de danger). On attribue à tort notre émotion (peur) à un objet extérieur qui n’a aucun lien réel. Il s’agit d’une réaction extérieure très forte, un réflexe automatique.
29
LES PIÈGES DE LA PEUR!
Piège numéro 1 : Je demeure paralysé par la peur!
Piège numéro 2 : Je nie ma peur, je fais comme si elle n’existe pas.
Piège numéro 3 : J’évite ce qui est pour moi sources de peur.
Piège numéro 4 : Je deviens adverse au risque, je tente de tout prévoir ou contrôler.
Piège numéro 5 : « J’écoute trop » ma peur, ou je ne suis pas capable d’objectiver mes
scénarios. La peur se nourrit d’elle-même
Piège numéro 6 : Je me sens incompétent pour faire face aux risques ou aux défis que je
prévois.
LA PEUR : QU’EN FAIRE?
30
Nous savons que la peur est une émotion reliée à l’anticipation (plus ou moins rapide) d’événements
qui représentent, pour nous, un danger potentiel. À partir de certains événements ou informations,
nous formons des scénarios nous instruisant du danger et nous poussant à l’action pour éviter le
danger ou y faire face.
L’APATHIE (pfft…)
31
(Ou encore … l’ennui)
« Misère, pas encore un (autre) changement. Vraiment, plus ça change plus c’est pareil. Bon alors,
ne reste plus qu’à faire le dos rond, ça finira bien par leur passer… ils s’excitent pour rien, moi je
n’y trouve aucun intérêt…j’ai assez tourné en rond comme ça… vivement les vacances! »
L’APATHIE : COMMENT ÇA FONCTIONNE?
32
L’APATHIE (ennui) : QU’OSSA DONNE?
33
Elle m’informe que je travaille à une tâche ou une
activité qui est dénuée d’intérêt pour moi
Elle m’informe que ce que je fais actuellement n’offre
pas suffisamment de défi pour mon niveau de
compétence (flow)
Elle peut aussi m’indiquer que si cette tendance
perdure, je peux m’enfoncer dans la passivité et avoir
de la difficulté à cerner mes points d’intérêt
Nous informe du degré d’apathie ou de « passivité »
L’apathie ou l’ennui peut être momentané ou chronique
Elle peut m’indiquer une tendance à négliger mes
intérêts et mes besoins réels en demeurant dans une
tâche qui n’a que peu ou pas d’intérêt pour moi
Elle m’informe aussi sur mon degré de démotivation ou
de démobilisation, ou encore, une tendance à « faire ce
que dois » au détriment de « faire ce que j’aime »
LES MULTIPLES VARIANTES DE L’APATHIE : SOURCES
SUPPLÉMENTAIRES D’INFORMATION!
34
Dans cet atelier, les émotions reliées à l’apathie, ou à l’ennuie, peuvent revêtir deux dimensions
distinctes. Tout d’abord, celle qui est directement reliés au sens de « ennui » ou « apathie », où la
personne fait une activité pour laquelle elle n’a pas d’intérêt ou de motivation (et aussi de compétence
bien souvent), que ce soit parce qu’elle se sent obligée, qu’elle ne voit pas d’autre issue, ou encore
parce qu’elle s’est elle-même enfermée dans le cycle du détachement ou de la démotivation.
Puis, il y a aussi le sens relié à la résignation, à la renonciation ou à l’abandon, où la personne
aspirait à quelque chose de mieux (un travail, un idéal, la vie à deux, etc.), elle avait des espoirs précis
concernant le futur. Et après plusieurs années d’effort sans résultats probants, se rend à
« l’évidence » et perd ses illusions.
Mais peu importe le sens, le résultat demeure le même : la personne cesse d’avoir des rêves ou des
idéaux et arrête de s’investir, fait le minimum vital qui lui coûte pourtant très cher en énergie (faire
quelque chose qu’on aime pas ou que l’on déteste demande beaucoup!).
ÉMOTION EXPRESSION EXPLICATION
Apathie
Ennui, désoeuvrement
Détachement
Résignation
Indifférence
Stagnation
Découragement
Impuissance
35
LES PIÈGES DE L’APATHIE
Piège numéro 1 : Je me suis habitué à l’ennui, maintenant plus rien ne me tente!
L’ennui (ou l’apathie) peut être temporaire ou devenir chronique. Dans ce cas-là, j’ai pris
certaines habitudes et je me suis habitué à l’ennui, je suis devenu « expert » dans l’art de
passer le temps… ou de le tuer!
Il me semble, qu’avec le temps, plus rien ne me tente, cela me demanderait de m’investir, ce
qui ne me tente plus.
Piège numéro 2 : J’ai de la difficulté à trouver des choses à faire qui m’intéresserait.
J’ai perdu la faculté de trouver des sujets d’intérêt (ou encore cette faculté s’atrophie) qui me
permettrait de me motiver et me mettre en marche. Il me semble qu’il n’y a rien d’intéressant,
je me sens démobilisé.
Piège numéro 3 : J’attends que mon patron ou l’organisation arrange les choses pour
moi et trouvent la solution.
Je me sens complètement impuissant ou passif devant un problème qui semble dépasser mes
compétences. Je m’en remets aux autres pour trouver un moyen de me motiver ou me
mobiliser. J’ai peut être essayé de le faire dans le passé mais cela n’a pas fonctionné.
Piège numéro 4 : Je n’ai pas d’intérêt ou de compétences pour trouver des centres
d’intérêt.
J’ai baissé les bras ; m’investir me demanderait des efforts et de l’énergie que je n’ai plus pour
le travail. Cela fait tellement longtemps que je me suis « déconnecté » que je ne sais plus quoi
faire pour m’intéresser de nouveau au travail.
Piège numéro 5 : Je suis devenu totalement passif, il me semble que je sois devenu
incompétent dans tout!
Cela fait un bout de temps que je n’ai pas fait de tâches qui m’intéressent et dans lesquelles j’ai
du talent. Mes résultats actuels sont plutôt moyens et font état du peu d’intérêt que j’ai pour la
tâche. Il me semble que cela fait un temps immémorable que je n’ai eu de succès ou de plaisir
au travail.
Piège numéro 6 : Il n’y a rien à faire, j’ai tout essayé c’est peine perdue…
J’ai perdu espoir que cela s’améliore. Je me suis peu à peu résigné avant de laisser tomber. J’ai
déjà été « tout feu tout flamme », mais je dois maintenant avouer que c’est peine perdue, cela
ne sert plus à rien de se battre pour une cause perdue…
36
L’APATHIE (et autres émotions) ET LE FLOW
Le flow est un terme anglais11 inventé par le psychologue américain Mihaly
Csikszentmihalyi 12. Au départ de sa réflexion, une simple question, qui comme toutes les
questions du genre, cache une réalité complexe : qu’est-ce que le bonheur? Le plaisir de
vivre?
Sa quête a débuté voilà plus de vingt-cinq années. Pour répondre à sa question, il a
interviewé des centaines de personnes qui éprouvaient régulièrement du plaisir dans des
activités prenantes qui représentaient des défis en éprouvant leurs compétences. Ces
personnes provenaient de tous les milieux : que ce soit le peintre, l’alpiniste, le pianiste,
le dirigeant d’entreprise, etc.
MMMAAAIIISSS QQQUUUIII AAA ««« IIINNNVVVEEENNNTTTÉÉÉ »»» CCCEEETTTTTTEEE NNNOOOTTTIIIOOONNN DDDEEE FFFLLLOOOWWW???
Le chercheur américain
d’origine Hongroise, Mihaly
Csikszentmihaly
Il est né en 1935 en Hongrie (province de
Transylvanie)
Agé de 10 ans, il est le témoin d’événements qui
bouleversent son monde invasion de son pays par les
soviétiques
Beaucoup d’adultes de son entourage se sont
« désintégrés » mais d’autres ont trouvé les
ressources internes pour ne pas sombrer et
redécouvrir un sens à la vie
Cela l’a amené à se poser très tôt la question : qu’est-
ce qui rend les gens vraiment heureux?
Émigration aux Etats-Unis, étudiant en psychologie,
sociologie, etc.
Chercheur dans le domaine de la créativité et du
bonheur où il a découvert la notion de flow
11
En français, on pourrait traduire par état de fluidité, ou état d’euphorie 12
Oui je suppose que, tout comme moi, vous avez trébuché sur ce nom! La prononciation approximative est la suivante :
chic-sainte-mi-ail-ii ; ou en anglais (un jeu de mot amusant utilisé par le principal intéressé), chick-sent-me-high-eeee
37
Il s’est particulièrement intéressé aux personnes qui avaient des professions qui
exigeaient des compétences reliées à l’imagination et la créativité. Il a interviewé de
nombreux artistes et scientifiques de renom : Jonas Salk, John Bardeen (lauréat de
prix Nobel), la romancière Madeleine L’Engle, le musicien Ravi Shankar, etc. Il a ainsi
« découvert » que ces personnes pouvaient entrer dans un état psychologique
particulier où leur créativité était redoublée. Par exemple, pour ce qui est des peintres,
ces derniers entraient dans un état psychologique particulier lorsque la progression de
leur œuvre leur demandait toute l’attention. Ils ne peuvent alors s’arrêter, ils oublient
la faim, le temps, les obligations sociales, la fatigue et toutes autres contraintes. Cet
état perdurait jusqu’à ce que la toile soit terminée. 13
Jonas Salk, un des scientifiques les plus éminents du XXième siècle; célèbre virologue, il est le chercheur qui a découvert le vaccin contre le virus de la polio ; une maladie qui s’attaquait aux enfants et qui fit nombre de jeunes victimes durant les années quarante et cinquante.
Madeleine L’Engle, auteure américaine prolifique qui a écrit nombre de livres destinés aux jeunes adolescents. Ses livres, toujours empreints d’imagination, ont su toucher et faire rêver les jeunes esprits d’hier et d’aujourd’hui.
Ce qui devenait clair, c’est que ce qui était si fascinant ou prenant pour l’artiste, ce
n’était pas la perspective d’obtenir une superbe toile qui serait vendue à un riche
amateur ou à un musée, mais le processus-même, le fait de peindre sans attente ou
espoir de récompense extérieure.
À l’époque, l’idée qu’une personne pouvait n’être motivée que par l’activité en elle-même
et non par des facteurs extérieurs pouvait sembler saugrenue ou étrange ;
Csikszentmihalyi a donc établi qu’il en était rien. Lui et d’autres chercheurs ont plutôt
établi que la véritable mobilisation ne peut provenir que de la personne elle-même
(facteurs intrinsèques) et non de facteurs extérieurs comme la récompense, le désir
d’éviter la douleur ou de la contrainte, un ordre provenant de la hiérarchie de
l’organisation, etc.
Les peintres, les artistes et les personnes comme vous et moi, éprouvent un état de
plaisir particulier lorsqu’ils sont absorbés par une activité qui demande de grands
efforts, représente un défi (au niveau mental ou physique) et qui met à contribution nos
compétences. Lorsque ces conditions sont réunies, on a alors toutes les chances de se
retrouver dans cet état de « flow » tel que décrit par notre fameux psychologue.
13
Extrait de : « Flow : What’s worth living for? » Site internet www.unrealities.com
38
On comprendra tout de suite que ce sont là des éléments importants à retenir pour
toute organisation qui souhaite mobiliser véritablement son personnel tout en
poursuivant une stratégie de participation et de développement réel. Nous verrons un
peu plus tard comment une organisation (et ses gestionnaires) pourrait s’y prendre pour
développer cette idée de flow au niveau de la mobilisation de ses ressources humaines.
DDEESSCCRRIIPPTTIIOONN DDEE LL’’ÉÉTTAATT DDEE FFLLOOWW SSEELLOONN CCSSIIKKSSZZEENNTTMMIIHHAALLYYII
L’état de flow est obtenu quand une personne éprouve une joie intense lorsqu’elle
s’adonne à une activité prenante qui lui demande le meilleur d’elle-même, à dépasser ses
limites et à développer ses compétences. L’activité est purement volontaire, c’est-à-dire
que c’est la personne qui fait le choix de se mobiliser, pour le plaisir d’entrer en action.
Le flow est donc ce qu’on appelle une expérience optimale, où l’individu relève un défi qui
demande le meilleur de lui-même.14 Pour vivre cette expérience, il faut que l’activité en
question ait certaines caractéristiques :15
elle est passionnante et offre des défis à relever
elle demande des compétences ou des habiletés
elle a des objectifs clairs et précis
elle donne une rétroaction immédiate (on sait tout de suite si on fait bien
ou pas)
elle demande une grande concentration (être absorbé dans l’action)
l’individu a le total contrôle sur celle-ci (ce n’est pas quelqu’un qui lui impose
l’activité, les objectifs ou les moyens à utiliser)
l’individu a la possibilité de compléter l’activité (temps limité)
elle offre une mesure des progrès accomplis
la valorisation ou la satisfaction est intrinsèque à l’accomplissement de
l’activité16
Il est donc facile d’inférer que le fait de regarder la télé ne peut mener au flow, bien au
contraire! Il faut donc que l’activité offre un défi intéressant pour l’individu et qu’elle
lui demande de grands efforts de sa part, sinon il ne pourra pas se mobiliser
suffisamment pour expérimenter cet état. Les observations de Csikszentmihalyi
pointent plutôt du côté de la créativité qui serait un élément-clé faisant en sorte que
l’activité soit porteuse de flow ou pas. Une activité comportant une bonne dose de
créativité serait donc un gage supplémentaire de succès (voir l’encadré sur la créativité : conditions de succès et mode d’utilisation!)
14
Le dernier exemple connu est celui de la skieuse Mélanie Turgeon qui, même si elle dévalait la pente à 130km/heure,
percevait sa descente au ralenti, comme si le temps lui-même était affecté, ou était-ce son cerveau (ou son esprit) qui
accédait soudainement à une vitesse supérieure? 15
Pour en savoir plus : « Flow, the psychology of optimal experience » M.Csikszentmihalyi (1990) p 53-66 16
Elle est donc autotélique : auto satisfaisante, un autre mot pour notre vocabulaire!
39
L’individu qui vit une telle expérience optimale est donc dans un état de flow qui est
caractérisé par ce qui suit :
perte de la notion de temps (le temps file et on n’en a pas conscience)
perte de la notion de soi (on est totalement concentré dans l’action, il y a
fusion avec ce qu’on fait), sentiment de repousser ses limites, de
dépassement, et même de transcendance
tout devient facile, aisé, fluide, on se sent en total contrôle
état psychologique d’euphorie, de grande joie, plénitude, etc.
sentiment de découverte, intense curiosité, émerveillement
état de motivation intrinsèque. L’individu est motivé par l’action ou
l’activité en elle-même et non par ce qu’elle pourrait lui rapporter
Définitions
Csikszentmihalyi définit cet état de flow comme étant «un état de conscience caractérisé par une totale adéquation entre les informations perçues par l’attention et les buts établis par le self ». 17
Une autre définition du flow pourrait être la suivante : « L’état de fluidité correspond par ailleurs à une expérience de joie et de satisfaction liée à la mise en œuvre d’habiletés particulières dans le but de réaliser une activité. Le sujet en état de fluidité ne fait qu’un avec la tâche, il y concentre toutes les habiletés pertinentes, il perd la notion de temps et s’abandonne complètement à une activité, qui en soi, est porteuse de satisfaction. Cet état peut accompagner une infinité d’activités, qu’il s’agisse de faire un mot croisé, d’effectuer une routine en ski, d’interpréter une œuvre au piano ou d’écrire un poème. »18
Cet état de fluidité peut aussi être expliqué du côté de l’activité du cerveau : « …
lorsque le cerveau fonctionne avec une efficacité maximale, comme dans l’état de fluidité, il existe une correspondance précise entre les régions activées et les exigences de la tâche à accomplir. Dans cet état de fluide, même les travaux difficiles peuvent sembler reposants ou réparateurs plutôt qu’éprouvants. »19
En somme, il s’agit d’une parfaite adéquation (ou peu s’en faut!) entre les compétences
ou habiletés d’un individu et le niveau de défi relié à l’activité en question. Impossible de
vivre cet état de flow si l’activité n’est pas assez stimulante (demande peu au niveau des
compétences ou habiletés) ou encore, si cette dernière est perçue comme étant trop
exigeante par rapport à ses propres habiletés. Si cet équilibre n’est pas atteint,
l’individu ressentira alors d’autres émotions telles que l’ennui, le détachement ou au
contraire, de l’anxiété ou de l’inquiétude! 17
Dans « Lorsque le développement de carrière et le Flow se rencontrent au sein des organisations » 1999, Charles-Henri
Amherdt 18
« Émotion, cognition et formation à distance », Michel Umbriaco et Lynda Gosselin p.117 19
Goleman : « L’intelligence émotionnelle » (1997)
40
TTAABBLLEEAAUU 22 :: LLEESS NNEEUUFF ÉÉTTAATTSS PPSSYYCCHHOOLLOOGGIIQQUUEESS PPOOSSSSIIBBLLEESS VVIISS--ÀÀ--VVIISS UUNNEE TTÂÂCCHHEE OOUU UUNNEE
AACCTTIIVVIITTÉÉ 2200
Essentiellement, ce qui détermine un ou l’autre de ces états psychologiques, c’est la
perception du défi par rapport à la perception du niveau de compétence que l’on possède
pour y faire face. Vous remarquerez que nous sommes toujours dans le domaine de la
perception, du subjectif; les émotions, ou l’intelligence émotionnelle22 ont une grande
part à jouer (sinon essentielle) dans le processus du flow. Nous y reviendrons un peu
plus loin.
20
Tableau tiré de : « Pour conduire les employés vers une responsabilisation optimale, Le flow au service de la
mobilisation des employés » Charles-Henri Amherdt, Magazine Effectif Novembre-décembre 2002 21
On a également fait référence à la notion de « antiflow » pour désigner des tâches pour lesquelles on ne ressentirait
qu’aversion ou dégoût; celles-ci n’offriraient aucun défi et seraient dépourvues de sens et d’intérêt pour la personne. Et
vous? Avez-vous en tête au moins une de ces tâches? Moi si! 22
Voir Daniel Goleman et ses livres sur l’intelligence émotionnelle, en particulier celui faisant référence à l’intelligence
émotionnelle au travail.
Le tableau 2 illustre les neuf états psychologiques possibles vis-à-vis une
tâche ou une activité : outre le flow21,
il y a l’excitation, l’anxiété,
l’inquiétude, l’indifférence, le
détachement, l’ennui et finalement, la
maîtrise. L’état « neutre » signifie
que la personne ne ressent aucune
émotion particulière.
41
TTAABBLLEEAAUU 11 :: MMAATTRRIICCEE DDEE LLAA SSYYNNTTHHÈÈSSEE DDEESS ÉÉTTAATTSS ÉÉMMOOTTIIFFSS PPOOSSSSIIBBLLEESS
SSEELLOONN CCSSIIKKSSZZEENNTTMMIIHHAALLYYII ::
DÉFI
ÉLEVÉ ANXIÉTÉ EXCITATION FLOW
MODÉRÉ INQUIÉTUDE NEUTRE MAÎTRISE
BAS APATHIE DÉTACHEMENT ENNUI
BAS MODÉRÉ ÉLEVÉ
NIVEAU DE COMPÉTENCE
L’état de flow provient donc d’un équilibre presque parfait entre le niveau de défi
offert par l’activité et les habiletés ou compétences nécessaires que possède (ou
possède potentiellement) une personne pour la réaliser. L’activité apporte donc des
défis en ce sens que la personne y voit une opportunité certes de se réaliser mais aussi
d’apprentissage, de faire quelque chose de nouveau, de dépasser ses limites actuelles,
etc. Elle se sent donc capable et motivée23 à relever les défis qui se présentent à elles.
Mais qu’en est-il des circonstances où la personne perçoit que ses compétences ne sont
pas suffisantes pour bien accomplir l’activité? Selon le schéma du tableau 2, la personne
ressentira alors des émotions reliées à l’anxiété et l’excitation. Anxiété, si elle perçoit
que le niveau de défi est élevé et dépasse largement ses compétences; elle se sent donc
incapable de relever les défis ce qui pourrait l’amener vers le décrochage ou encore
l’épuisement ou les maladies professionnelles reliées au stress.
Dans une moindre mesure, elle ressentira plutôt de l’excitation, si le niveau de défi est
élevé et que le degré de compétence est modéré. La personne pourra donc se sentir
nerveuse et insécure vis-à-vis sa capacité de relever adéquatement le défi en question.
Dans les cas où la relation défi/compétence est inversée, c’est-à-dire que la personne
croit que ses compétences sont supérieures au défi représenté par l’activité, cette
dernière pourrait ressentir des états émotifs allant de la maîtrise à l’indifférence en passant par l’ennui et le détachement.
23
La question de la motivation est essentielle à la personne afin qu’elle puisse être en état de flow. On se souviendra que
la motivation est essentiellement intrinsèque à la personne.
42
contrôle, si le défi est modéré et les compétences élevées détachement, si le défi est bas et les compétences modérées ennui, si le défi est bas et les compétences élevées indifférence ou apathie, si le défi et les compétences sont bas. Il s’agit
naturellement du cas le plus difficile où l’individu se sent plafonné doublement :
du côté de ses compétences et des défis et enfin, neutre, si le défi et les compétences sont modérés
LLEESS ÉÉTTAATTSS ÉÉMMOOTTIIFFSS NNEE SSOONNTT PPAASS SSTTAATTIIQQUUEESS :: IILLSS ÉÉVVOOLLUUEENNTT..
Un exemple : comment peut-on devenir apathique au travail si on n’y prend pas garde!
Exemple 1 : Si vous faites une ou plusieurs activités pour lesquelles vous ressentez
des émotions neutres.
Il n’y a, en soit, rien de mauvais à avoir de ce type d’activité. On ne peut tout le temps
être en état de flow!
Cependant, la situation n’est pas statique. Si, avec le temps, rien n’est fait pour varier
l’activité, ou si le niveau de défi demeure le même, la personne risque fort de s’en lasser
et de ne plus y trouver d’intérêt. Le niveau de défi sera donc perçu comme étant
médiocre et la personne ressentira alors du détachement.
Si la situation perdure, le niveau de compétence peut alors se détériorer également
(l’intérêt et le défi constituent un moteur pour maintenir et développer la compétence).
La personne pourrait alors ressentir de l’apathie vis-à-vis l’activité en question. C’est là
une situation dite de double plafonnement, i.e. où la personne n’a plus aucun intérêt pour
une activité pour laquelle elle n’a pas de compétence (ou encore, la compétence est
devenue obsolète, faute de pratique).
DÉFI
ÉLEVÉ ANXIÉTÉ EXCITATION FLOW
MODÉRÉ
INQUIÉTUDE
NEUTRE MAÎTRISE
BAS
APATHIE DÉTACHEMENT ENNUI
BAS MODÉRÉ ÉLEVÉ
NIVEAU DE COMPÉTENCE
43
LLEESS BBÉÉNNÉÉFFIICCEESS RREELLIIÉÉSS ÀÀ LLAA PPRRAATTIIQQUUEE DD’’AACCTTIIVVIITTÉÉSS CCOONNDDUUCCTTRRIICCEESS DDEE FFLLOOWW
À partir des caractéristiques reliées à l’expérimentation du flow (euphorie, bien-être,
être un avec l’activité, état de fluidité, etc.), il est aisé d’avancer que cette pratique
apporte des bénéfices majeurs au niveau du développement de la personne mais
également au niveau de sa santé physique et psychologique.
En effet, des études24 ont été faites là-dessus et voici quelques-uns de ces bénéfices :
amélioration de la productivité. La personne dans cet état est naturellement
mobilisée et très compétente dans l’exécution de l’activité
réduction du stress par le plaisir ressenti par l’activité
amélioration de la créativité
amélioration de la santé physique. Moins de stress et de fatigue, meilleur
sommeil, etc.
amélioration de la santé psychique. Plus de facilité à s’auto-mobiliser, meilleure
estime de soi (on connaît des succès), moins de probabilité de sombrer dans la
dépression, etc.
« Être en état de flow ou vivre des expériences optimales a des impacts non seulement à court terme mais aussi à long terme. C’est ainsi que les personnes qui sont plus souvent dans cet état ont plus tendance à avoir des expériences positives dans le reste de leur vie. En effet, le développement de leur self et une bonne estime de soi dépendent d’une accumulation à long terme de rétroactions positives basées sur des expériences vécues où leurs compétences rencontrent des défis à la hauteur de leurs aspirations. Comment en effet, pourrait-on développer une forte estime de soi si l’on passe la majorité de son temps dans des situations d’apathie, d’ennui ou d’anxiété? » 25
On a vu que le flow est intrinsèquement relié à la capacité de l’individu de se mettre en
mouvement de sa propre volonté, pour le seul plaisir qu’il éprouve dans l’activité qu’il a
choisi. Dans le cas du flow, la motivation est intérieure à l’individu; pas de récompenses
extérieures ou de valorisation, ou encore de reconnaissance autre que celle que l’individu
se donne à lui-même. On revient ici à des concepts qui ont maintes et maintes fois fait
l’objet d’études de la part de chercheurs et ce depuis, le début du XXième siècle : la
motivation et la mobilisation des personnes.
24
« Le chaos de carrière dans les organisations » Charles-Henri Amherdt, page 231 25
« Le chaos de carrière dans les organisations » Charles-Henri Amherdt, page 233
44
L’APATHIE : QU’EN FAIRE??
45
ANNEXE 1 : POUR VOUS AIDER À CHOISIR VOTRE ÉMOTION!
Chacun des quatre tableaux suivants fait état d’émotions différentes que vous pouvez ressentir vis-à-
vis la situation actuelle :
la colère
la tristesse
la peur
l’ennui, l’apathie ou la résignation
Lisez chacune des phrases et choisissez l’émotion qui traduit le mieux ce que vous ressentez. Vous
pouvez également ressentir plus d’une émotion en même temps (exemple : colère et tristesse!)
Ce que vous pouvez ressentir vis-à-vis le changement (ou les changements) à venir :
Vous ressentez de la colère ou même de la rage vis-à-vis un changement pour lequel vous n’êtes pas du
tout d’accord, ou encore, à cause de la manière dont il est mené. Vous êtes profondément insatisfait, on ne
tient pas compte de vos besoins fondamentaux (par exemple : sécurité, implication, reconnaissance,
valorisation, information, etc.)
Dans une moindre mesure, vous pouvez ressentir plutôt du mécontentement ou de l’irritation vis-à-vis
le processus (de changement) qui ne va pas de la manière désirée (pas d’information ou de participation
par exemple)
Si cette situation semble perdurer dans le temps, ne s’améliore pas, au contraire; vous pouvez ressentir de
« l’écoeurement » (un trop plein). Vous avez franchi ce qui semble être votre seuil de tolérance au-delà
duquel vous ne désirez plus fonctionner.
Vous ressentez une grande insatisfaction, vous pouvez aussi être frustré car les efforts que vous avez
déployés ne donnent pas de résultats (afin de changer les choses) et que vous vous confrontez à des
obstacles pour lesquels vous vous sentez impuissants
Vous pouvez ressentir de la révolte vis-à-vis un changement qui va à l’encontre de vos croyances ou de
vos valeurs. Vous êtes indigné vis-à-vis une injustice commise à votre endroit ou à l’endroit d’autres
personnes de l’organisation
Vous pouvez aussi vous sentir trahi, on a brisé un lien de confiance. Vous sentez qu’on a été déloyal
envers vous ou envers des personnes que vous connaissez. Vous êtes surpris par le changement, il vous
semble qu’on n’a pas tenu parole et que le lien de confiance est rompu, ou sur le point de l’être
Côté comportement et attitude, vous pouvez « être à pic », ou à prendre avec « des pincettes » et réagir
promptement lorsqu’il est question du changement à venir. Sans montrer votre colère, vous pouvez aussi
faire montre d’hostilité (dans le ton de vos interventions par exemple) ou même d’agressivité lorsque
vous êtes fatigué ou stressé. Vous pouvez aussi démontrer votre colère ou votre indignation par de
l’ironie ou de la raillerie vis-à-vis ceux que vous jugez responsables de la situation.
Résumé des émotions que vous pouvez ressentir : colère, rage, indignation, révolte, écoeurement,
irritation, mécontentement, trahison, frustration, dégoût, etc.
46
Ce que vous pouvez ressentir vis-à-vis le changement (ou les changements) à venir :
Vous ressentez de la tristesse par rapport à ce qui se passe présentement (ou sur ce qui est sur le point
d’arriver) dans l’organisation. Vous ressentez de la peine ou du chagrin vis-à-vis une perte, ou un
déficit, vis-à-vis ce qui pourra se passera : perte de votre service, de liens avec des personnes proches de
vous, d’une manière de faire les choses qui vous tient à cœur (quelqu’un ou quelque chose qui a de la
valeur à vos yeux), etc. Vous avez dépassé l’étape de la colère (vous n’êtes plus en réaction contre tel ou
tel responsable de votre perte) et votre niveau de tristesse est en rapport avec votre l’ampleur de votre
perte ou manque
Vous ressentez de la mélancolie (de l’ennui) lorsque ce que vous faites a « subitement » perdu de son
sens ou de sa signification. Suite à des événements que vous avez vécu (changements), il vous semble
que ce que vous accomplissez n’a pas ou n’a plus de sens ou de valeurs, votre esprit, ou plutôt votre
cœur est ailleurs. Vous avez peut-être de la difficulté à vous motiver ou vous mobiliser pour faire votre
travail, ce qui autrefois était intéressant est maintenant dénué d’intérêt. L’intérêt n’y est plus et vous avez
de la difficulté à trouver d’autres sujets qui vous intéresserait.
Vous avez perdu espoir concernant quelque chose qui revêtait une grande importance pour vous. Vous
avez déjà eu des attentes élevées vis-à-vis votre organisation ou certaines personnes et elles se sont
révélées vaines, les résultats n’ont jamais été au rendez-vous, bien au contraire. Votre confiance est
devenue nulle, vous êtes désespéré (vous avez « jeté l’éponge »), vous vous sentez impuissant. Dans
certains cas, vous pouvez aussi ressentir une rupture ou une perte.
Vous avez probablement tenté de faire quelque action vis-à-vis un changement à faire, ou à ne pas faire,
et devant des échecs successifs, vous vous dites que vous n’êtes pas capables de réussir. Vous désespérez
et perdez courage devant une mission qui semble dépasser vos capacités. L’effort semble être trop
exigeant, le jeu n’en vaut pas la chandelle, vous abandonnez.
Devant un changement devenu inéluctable et malgré votre opposition, vous baissez pavillon et vous vous
résignez à le vivre dans votre travail. Vous vous sentez éteint, sans enthousiasme ni motivation lorsque
vous procédez à ce qui vous est demandé. Après (peut être) maints combats, vous vous êtes résigné,
passif et attendez les directives.
Vous semblez ne ressentir aucune émotion, vous semblez être habité par un « vide ». Cette sensation de
vide peut être apparue suite à une longue période où vous vous êtes engagé dans une action qui n’a pas
porté fruit, ou encore, vous tentez d’occulter (ou de repousser) une émotion trop forte (colère, rage,
révolte, etc.) pour vous (pas assez d’énergie, émotion jugée incorrecte par vous, etc.)
Résumé des émotions que vous pouvez ressentir : tristesse, mélancolie, lassitude, désespoir,
découragement, résignation, déprime, vide, etc.
47
Ce que vous pouvez ressentir vis-à-vis le changement (ou les changements) à venir :
Vous êtes inquiet des répercussions du changement sur vous-même, les employés ou sur l’organisation
en général. Vous ne savez pas trop à quoi vous attendre et vous vous faites différents scénarios aux
conséquences peu positives (vous anticipez des effets négatifs à partir de ce que vous percevez)
Vous ressentez une peur diffuse vis-à-vis les changements qui s’en viennent. Vous ne pouvez cerner
exactement une cause spécifique à vos craintes; vous pouvez ressentir un malaise physique, une tension,
une « boule dans la gorge, un estomac sensible, etc. Vous éprouvez donc de l’anxiété, une peur pour
laquelle il vous est impossible de déterminer exactement une cause : est-ce que c’est la peur de ne pas être
à la hauteur, ou encore, la peur de conséquences imprévisibles pour vous?
Vous vous sentez nerveux, agité. Vous avez de la difficulté à vous concentrez sur ce que vous faites, on
ne vous sent pas disponible (écoute), vous avez tendance à vous éparpiller. Ici encore, vous avez de la
difficulté à déterminer exactement l’origine ou la cause de votre énervement et dans certains cas, cela
peut causer de l’irritation ou même de la colère (vous pouvez devenir colérique même si l’événement
déclencheur n’a aucun lien direct ou indirect).
Sans que vous vous y attendiez, vous ressentez subitement un état de malaise plus ou moins intense, cet
état de nervosité s’accompagne de réactions physiques : serrements, creux de l’estomac, palpitations,
étourdissements et nausées dans les cas les plus difficiles. Vous n’avez aucune idée de l’objet (la cause)
de votre état d’angoisse, elle semble provenir de nulle part, elle peut provenir d’une pensée, d’un contact
avec une personne, etc.
Vous avez peur. Vous craignez les répercussions de changements à venir. Vous les anticipez à partir de
ce qui se passe dans le présent (présent = danger potentiel). Vous craignez ce qui pourrait survenir dans
un avenir assez rapproché, L’objet de la crainte peut être réaliste ou totalement irréaliste, selon
l’inclination de l’individu et son état physique et psychique (malade, stressé, optimiste, etc.). La peur se
situe à un niveau supérieur à l’inquiétude, elle s’accompagne de réactions physiques plus vives : apport
d’adrénaline, augmentation des battements du cœur, l’organisme se mobilise pour se battre ou fuir, etc.
Vous craignez pour l’avenir et vous ne vous sentez pas prêt à faire face aux différents scénarios qui
pourraient se présenter dans un avenir prévisible. Vous ressentez donc de l’insécurité vis-à-vis un avenir
prévisible qui pourrait ne pas vous être aussi favorable
Vous appréhendez les effets du changement, en particulier les réactions des employés qui seront
touchés : les employés mis à pied, les employés déplacés et les « survivants ». Vous ne savez pas trop
comment réagir ou comment agir dans une situation très difficile empreinte d’émotions : la colère, la
tristesse, la peur, etc.
Résumé des émotions que vous pouvez ressentir : peur, angoisse, anxiété, crainte, frayeur,
appréhension, inquiétude, insécurité, nervosité, etc.
!!
?
48
Ce que vous pouvez ressentir vis-à-vis le changement (ou les changements) à venir :
Les tâches reliées au changement vous ennuient profondément. Pour vous, elles n’ont pas de sens ou de
signification. Vous ne voyez aucun intérêt ou défi particulier et vous aimeriez faire autre chose de plus
intéressant.
Devant le changement vous demeurez passif, vous n’entreprenez rien de particulier, vous attendez des
ordres ou des instructions précises pour agir. Vous vous dites que cette vague de changement finira bien
par passer, comme toutes les autres d’ailleurs et qu’il est inutile de se débattre ou de s’escrimer contre
celle-ci.
Vous êtes détaché de ce qui se passe. Détaché de ce qui se passe dans votre environnement et détaché de
ce que vous ressentez. Ce détachement peut être une mesure de protection contre quelque chose qui
pourrait vous faire mal (les conséquences du changement), ou encore, une habitude que vous avez prise
suite à vos (mauvaises) expériences antérieures de changement. Vous avez retenu que cela ne sert à
rien de se battre, ou de réagir contre le changement. Vous faites ce qu’il y a à faire sans émotions ou
enthousiasme.
Vous vous sentez impuissant devant le changement qui s’en vient. Vous pensez que vous n’avez pas de
pouvoir pour l’en empêcher, ou tout simplement, pour le changer convenablement. Vous souhaiteriez être
capable de l’influencer, l’enlever, le réduire, de m’en défendre ou le changer (!); mais vous croyez que
vous en n’avez pas la capacité ou les compétences.
Vous semblez être entré dans une période de stagnation. Vous attendez les conséquences du changement
et vous ne savez que faire entre-temps. On dirait que vous êtes comme paralysé, vous avez du travail à
faire mais vous n’en faites rien, il vous semble que vous faites du « sur-place ». Malgré toute votre bonne
volonté, vous n’arrivez pas à vous motiver et vous mobiliser, vous attendez que ça « brûle » avant de
réagir!
Au fil des temps, vous devenez de plus en plus apathique ou indifférent vis-à-vis ces vagues successives
de changement qui ne veulent plus rien dire. Vous avez trouvé d’autres intérêts dans la vie mais ils sont
extérieurs au milieu du travail.
Résumé des émotions que vous pouvez ressentir : ennui, désoeuvrement, détachement, indifférence,
impuissance, apathie, stagnation, etc.
49
ANNEXE 2 : LE FLOW ET LES ÉMOTIONS
50
Afin de poursuivre votre réflexion : des instruments de développement pour vous
Le domaine des émotions est certainement très riche en information, questionnement et en réflexion.
L’atelier que vous avez suivi ne vous a fait découvrir qu’une toute petite partie de ce territoire, cette
« terra incognita ». Pour ceux et celles qui désireraient poursuivre leur exploration, voici quelques
possibilités intéressantes :
a) Des lectures, des livres ou sites internet
b) La possibilité de poursuivre les échanges dans un groupe de discussion ou même un groupe de
co-développement
c) En demandant l’accompagnement d’un conseiller en développement organisationnel
d) En participant à des cours de formation sur l’intelligence émotionnelle ou encore, sur la
gestion et les émotions au travail
51
A – DES LECTURES POUR VOUS : SITES INTERNET ET LIVRES
Nous avons regroupé dans cette section, plusieurs lectures et informations intéressantes sur le sujet
ainsi que ceux ayant une nature similaire ou complémentaire :
L’intelligence émotionnelle, telle que définie par Daniel Goleman.
La compréhension et la « gestion » des émotions
La santé émotionnelle selon Csikszentmihalyi et associés (le flow)
Les théories de la motivation et de la mobilisation basées sur les émotions
Elles complémenteront les lectures que vous retrouverez dans votre recueil. Bonne lecture!
L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman
C’est le terme rendu populaire par Daniel Goleman par son livre paru en 1995 sur l’intelligence
émotionnelle. Ce sont des recherches entreprises dans les neurosciences qui sont à la base du concept.
En 1990, Peter Salovey et son collaborateur John D. Mayer présentaient l'intelligence émotionnelle
comme « la capacité de comprendre les émotions en soi et chez les autres, et d'utiliser ces émotions
comme des guides informationnels pour la pensée et l'action ». Leur modèle conceptuel comprenait
trois parties. Sept ans plus tard, les deux chercheurs accouchaient du modèle à quatre branches de
l'intelligence émotionnelle, soit la perception/expression des émotions, leur utilisation, leur
compréhension et leur gestion.
On pourrait résumer aussi l’intelligence émotionnelle en cinq groupes de compétences distinctes26
:
1. Connaître ses propres émotions : Reconnaissez-vous vos sentiments lorsqu'ils émergent ?
Pouvez-vous vous rappeler dans quel état émotionnel vous vous trouviez à un moment
déterminé (p.ex. quels sont vos sentiments lorsque vous vous promenez ? Lorsque vous
participez à une réunion de travail ? Lorsque quelqu'un vous fait une remarque ?)
2. Gérer ses émotions : quelles sont les émotions qui vous aident, et dans quel contexte sont-elles
efficaces pour vous ? Pouvez-vous atteindre un état désiré en vous rappelant un événement où
cette émotion était à votre disposition ?
3. S’automotiver : Comment utiliser vos émotions pour atteindre vos objectifs en permanence ?
Quelle est votre mission personnelle ? Quelles sont vos valeurs les plus importantes ?
Comment est-ce que cela se reflète dans vos projets ? Quels sont les risques de voir vos plans
échouer et quel en serait le résultat sur votre auto-motivation ?
4. Reconnaître l'émotion de l'autre ? : Quels éléments non-verbaux vous aident à déterminer
l'émotion que vit l'autre ? Quelle est votre capacité à vous mettre dans l'émotion de l'autre
(votre capacité d'empathie) ?
5. Savoir-vivre avec les personnes : Que savez-vous de votre interlocuteur ? Comment résolvez-
vous vos conflits ? Quelle est votre flexibilité comportementale et votre pouvoir d'adaptation à
votre interlocuteur ?
26
Voir http://users.pandora.be/merlevede/EQfcheck.htm
52
LLeess ssiitteess iinntteerrnneett ssuurr ll’’iinntteelllliiggeennccee éémmoottiioonnnneellllee
http://www.queendom.com/tests_french/iq/emotional_iq_fr.html
Testez votre QE ou quotient émotionnel. Test en français et votre résultat en direct. Attention tout de
même à la mesure, ça vous donne des résultats intéressants mais à prendre tout de même avec des
« pincettes »
http://www.construire.ch/SOMMAIRE/9909/09entre1.htm
Entretien (en français) avec Daniel Goleman
http://www.collegepolytechnique.com/cdx/site/fiche_seminaire.cfm?seminaire_id=205
Collège de polytechnique, le concept d’intelligence émotionnelle a fait des percées dans tous les
milieux. Exemple d’un contenu de cours à l’université
http://www.innovence.fr/article2104.html
Article sur l’intelligence émotionnelle et les nouvelles compétences. Firme Innovence
http://www.eiconsortium.org/
Le consortium pour la recherche sur l’intelligence émotionnelle. Le site de référence, en anglais
seulement, contient des articles très intéressants et du contenu sur leurs rapports de recherche.
http://www.psc-cfp.gc.ca/research/personnel/ei_f.htm
Site de la fonction publique du Canada. Article : « Tendances et difficultés dans le domaine des
ressources humaines: L'intelligence émotionnelle (IE) dans le milieu de travail »
http://www.bmgc.ca/francais1/framearticles1.html
Site de la firme d’une firme de consultation ressources humaines. Articles sur l’intelligence
émotionnelle au travail.
…… ssuurr llaa ccoommpprrééhheennssiioonn eett llaa ggeessttiioonn ddeess éémmoottiioonnss
http://redpsy.com/
Le site des psychologues humanistes, Émotions et auto développement. Chaudement recommandé!
Plusieurs articles sur le fonctionnement des émotions, les gestionnaires et les émotions et enfin le
fameux guide des émotions.
http://www.psychomedia.qc.ca/pn/nospr.php
Le site Psychomédia, réalisé par des psychologues, est un site d'information, d'échanges et d'entraide
en psychologie
53
……ssuurr llaa ppssyycchhoollooggiiee ddeess ééttaattss éémmoottiiffss ooppttiimmaauuxx ((llee ffllooww))
http://www.courrierinternational.com/psychologie/110803.htm
Un article en français sur le flow
http://www.nouvelobs.com/dossiers/p2044/a229235.html
Article : les clés de la psychologie positive
http://radio-canada.ca/par4/Mag/20010401/vb/bonheur_psychologie_positive.html
Site de radio-canada, article sur la psychologie positive et le bonheur
http://www.courrierinternational.com/psychologie/100303.htm
Un autre article sur la psychologie positive : que font les gens heureux?
DDeess lliivvrreess ssuurr ll’’iinntteelllliiggeennccee éémmoottiioonnnneellllee
Intelligence émotionnelle
(L')
Goleman, Daniel
LAFFONT, ROBERT
Édition: 1997
Intelligence émotionnelle
(L') accepter ses émotions pour ...
Goleman, Daniel
J'AI LU Édition: 2002
Au coeur de l'identité : l'intelligence émotionnelle
Auteur(s): Guitouni ,Moncef
Brissette,
Éditeur: CARTE BLANCHE
Année de parution: 2000
ISBN: 2922291480
Numéro de produit: 68302
Auteur(s): Weisinger, Hendrie
Éditeur: TRANSCONTINENTAL
Année de parution: 1998
ISBN: 2894720963
54
Titre : Cultivez votre intelligence émotionnelle
Auteur CHABOT DANIEL
Collection
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur QUEBECOR
Parution 2/6/1998
ISBN 2764001967
Description Pages :218;
Titre : Intelligence émotionnelle au travail (L')
Auteur GOLEMAN, DANIEL BOYATZIS,
RICHARD MCKEE, ANNIE
Collection
Section / Sujet Économie - Gestion /LEADERSHIP
Éditeur VILLAGE MONDIAL
Parution 5/16/2002
ISBN 2842111885
Description Pages : 320;
Titre : Maîtriser vos émotions par l'intelligence
émotionnelle
Auteur CHABOT, DANIEL
Collection
Section / Sujet Culture humaine /
Éditeur QUEBECOR
Parution 11/23/2000
ISBN 2764004583
Titre : Mesurez votre intelligence émotionnelle
Auteur SIMMONS S J C
Collection
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur JOUR
Parution 5/11/1999
ISBN 2890446522
Des livres sur le flow, la psychologie humaniste et positive
Titre : Vivre
Auteur CSIKSZENTMIHALYI, MIHALY
Collection Réponses
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur LAFFONT ROBERT
Parution 2/12/2004
ISBN 2221100387
Description Pages : 264;
55
Good business:leadership,flow,...
Auteur : CSIKSZENTMIHALYI
Collection
Section / Sujet /
Éditeur VIKING PRESS
Parution 1/1/1960
ISBN 0670031968
Titre : Becoming adult
Auteur CSIKSZENTMIHALYI
Collection
Section / Sujet Éducation /SOCIOLOGIE DE
L'EDUCATION
Éditeur BASICBOOKS
Parution 5/17/2000
ISBN 0465015409
Titre : Puissance des émotions (La)
Auteur LARIVEY, MICHELLE
Collection
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur HOMME
Parution 2/14/2002
ISBN 2761917022
Description Pages : 329;
Titre : Burnout prévention et solution(Le)
Auteur GARNEAU, JEAN
Collection
Section / Sujet Médecine /RELAXATION STRESS
Éditeur STANKE LIVRE K7
Parution 9/15/2003
ISBN 2895581665
Titre : Emotions source de vie
Auteur GARNEAU JEAN, LARIVEY MICHELLE
Collection
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur RED EDITEUR
Parution 4/12/2002
ISBN 2921693550
Titre : Enfer de la fuite (L')
Auteur : GARNEAU, JEAN LARRIVEY, MICHELLE
Collection
Section / Sujet Culture humaine /PSYCHOLOGIE
POPULAIRE
Éditeur : RESSOURCES EN DEVELOPPEMENT
Parution : 1/8/2003
ISBN 2921693577