les ondes de surface - daniel huilier · 1.2.1 relation de dispersion des ondes entre deux fluides...

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Chapitre 1 Les ondes de surface Sommaire 1.1 La vie des vagues ................................... 8 1.1.1 La naissance des vagues ........................... 8 1.1.2 Action du vent sur la mer ........................... 8 1.2 Les ondes en eau profonde ............................. 9 1.2.1 Relation de dispersion des ondes entre deux fluides ............. 9 1.2.2 Application aux ondes ` a la surface de l’eau ................. 12 1.2.3 Trajectoire des particules et lignes de courant sous la vague ......... 13 1.2.4 Energie transport´ ee par la houle ....................... 15 1.2.5 Att´ enuation de la houle ............................ 16 1.2.6 Paquet d’onde lorsqu’un caillou est jet´ e dans l’eau ............. 17 1.2.7 Sillage d’un obstacle ............................. 18 1.2.8 Le sillage de Kelvin ............................. 18 1.2.9 Vitesse limite de coque ............................ 20 1.3 Les ondes en eau peu profonde ........................... 20 1.3.1 Relation de dispersion en hauteur d’eau finie ................ 20 1.3.2 Lignes de courant et trajectoires des particules en eau peu profonde .... 21 1.3.3 Cas des ondes longues ............................ 21 1.4 Les ondes non-lin´ eaires ............................... 23 1.4.1 Soliton .................................... 24 1.4.2 Ressaut hydraulique ............................. 25 1.4.3 Mascaret ................................... 26 1.4.4 Tsunami ................................... 26 1.5 Les ondes internes .................................. 27 Nous allons ici nous int´ eresser aux ondes se propageant ` a l’interface entre deux liquides ou entre un liquide est un gaz, propagation caus´ ee par deux forces de rappel : la gravit´ e et la tension de surface entre les deux fluides. Nous ´ etudierons tout d’abord le cas des ondes en eau profonde puis le cas des ondes en eau peu profonde. Comme toute d´ eformation p´ eriodique ou localis´ ee peut se d´ ecomposer en s´ erie de Fourier, nous ´ etudierons d’abord le comportement d’onde plane monochromatique. La d´ eformation de l’interface s’´ ecrit alors ζ (x, t)= ζ 0 cos i(kx ωt). Le nombre d’onde est k =2π/λ o` u λ est la longueur d’onde. L’amplitude de l’onde est ζ 0 . La vitesse de phase est donn´ e par V ϕ = ω/k et la vitesse de groupe par V g = ∂ω/∂k. 7

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Chapitre 1

Les ondes de surface

Sommaire1.1 La vie des vagues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8

1.1.1 La naissance des vagues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 81.1.2 Action du vent sur la mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8

1.2 Les ondes en eau profonde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 91.2.1 Relation de dispersion des ondes entre deux fluides . . .. . . . . . . . . . 91.2.2 Application aux ondes a la surface de l’eau . . . . . . . . .. . . . . . . . 121.2.3 Trajectoire des particules et lignes de courant sous la vague . . . . . . . . . 131.2.4 Energie transportee par la houle . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 151.2.5 Attenuation de la houle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 161.2.6 Paquet d’onde lorsqu’un caillou est jete dans l’eau .. . . . . . . . . . . . 171.2.7 Sillage d’un obstacle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 181.2.8 Le sillage de Kelvin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .181.2.9 Vitesse limite de coque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 20

1.3 Les ondes en eau peu profonde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 201.3.1 Relation de dispersion en hauteur d’eau finie . . . . . . . .. . . . . . . . 201.3.2 Lignes de courant et trajectoires des particules en eau peu profonde . . . . 211.3.3 Cas des ondes longues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

1.4 Les ondes non-lineaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231.4.1 Soliton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241.4.2 Ressaut hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 251.4.3 Mascaret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261.4.4 Tsunami . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

1.5 Les ondes internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 27

Nous allons ici nous interesser aux ondes se propageant a l’interface entre deux liquides ou entreun liquide est un gaz, propagation causee par deux forces derappel : la gravite et la tension de surfaceentre les deux fluides. Nous etudierons tout d’abord le cas des ondes en eau profonde puis le cas desondes en eau peu profonde.

Comme toute deformation periodique ou localisee peut sedecomposer en serie de Fourier, nousetudierons d’abord le comportement d’onde plane monochromatique. La deformation de l’interfaces’ecrit alorsζ(x, t) = ζ0 cos i(kx−ωt). Le nombre d’onde estk = 2π/λ ouλ est la longueur d’onde.L’amplitude de l’onde estζ0. La vitesse de phase est donne parVϕ = ω/k et la vitesse de groupe parVg = ∂ω/∂k.

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8 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

1.1 La vie des vagues

Les vagues naissent, grandissent, vieillissent et meurent. On parle meme de l’age d’une vague !Voyons donc comment une vague naıt, grandit (s’amplifie) puis s’attenue ou deferle et finit par mourir.

1.1.1 La naissance des vagues

Le vent est la premiere cause des vagues, que cela soit en mer, sur un lac ou sur une flaque d’eau.Par frottement avec la surface de l’eau, le vent injecte son ´energie de facon continue a cause de laforte difference de vitesse entre l’air et l’eau. L’attraction gravitationnelle de la Lune et du Soleilsur l’eau est une autre source d’energie pour les mouvements de l’eau, mais a l’echelle de toute laTerre, et elle induit les ondes de marees qui peuvent se decrire comme des ondes de tres grandeslongueurs. Enfin les seismes, glissements de terrain et eruptions volcaniques correspondent a desinjections brutales et localisees d’energie qui sont la cause des tsunamis, aussi appeles raz-de-maree ;a une tout autre echelle, un caillou jete dans l’eau correspond aussi a une creation locale d’onde desurface. Commencons par analyser l’action du vent sur la mer.

1.1.2 Action du vent sur la mer

En dessous d’un vent minimum, de l’ordre de quelques kilometres par heure, la mer reste plate ;on parle alors d’une mer d’huile. Ce n’est qu’au-dessus d’une valeur seuil que les premieres rides seforment par l’ecoulement rapide et turbulent de l’air au voisinage de l’eau. Peu a peu, les premieresondes desordonnees, amplifiees par l’action du vent, deviennent plus ordonnees, augmentent en am-plitude, en longueur et donc en vitesse. Le processus se poursuit jusqu’a ce que les vagues atteignentune vitesse de l’ordre de 80 % de la vitesse du vent. Au-dela de cette valeur, la difference de vitesseentre l’air et les vagues semble insuffisante pour continuera amplifier ces dernieres. Ces grands prin-cipes exposes, le detail des mecanismes et le role exactdes turbulences de l’air sur la formation desvagues font encore l’objet d’apres discussions parmi les specialistes. On appelle souvent« age de lavague» le rapportV/U de la vitesse des vagues sur celle du vent. Une vague qui vientde se formera une faible longueur d’onde, et donc une faible vitesse comparee a la vitesse du vent (V/U petit),elle est donc jeune. Lorsqu’elle atteint l’age adulte, elle est de plus grande longueur d’onde, et doncde plus grande vitesse (V/U ≈ 0, 8). Ensuite c’est le vieillissement, lorsque le vent diminueet que lavague, poursuivant sa route, se deplace plus vite que le vent (V/U > 1). Outre un effet sur la longueuret la vitesse des vagues, un vent plus fort formera aussi des vagues de plus grande amplitude, surtouts’il souffle suffisamment longtemps. Pour un vent etabli, lahauteur des vagues croıt avec la« forcedu vent»et l’amiral anglais Francis BEAUFORT a defini en 1806 une table de correspondance entrecette force du vent et l’etat de la mer. L’echelle Beaufortfait aujourd’hui encore reference pour lesmarins et les meteorologues. Notons toutefois que l’amplitude et la longueur d’onde des vagues en unpoint sont aussi fonction de la duree pendant laquelle le vent a souffle, ainsi que de l’etendue d’eausur laquelle il a souffle a l’amont du point considere et que l’on nomme par le terme d’origine an-glaisefetch. En pratique, l’effet de ces differents parametres est assez bien connu des meteorologueset des oceanographes, ce qui leur permet de bien predire lahauteur des vagues et leur heure d’arriveesur nos cotes, au grand plaisir des surfeurs. Ces predictions de hauteur de houle ont ete grandementameliorees par le lancement des satellites d’observation de la mer, telTopex-Poseidon, ou son succes-seur Jason-1 (http://www.jason.oceanobs.com/). On appelle« mer du vent» l’ensemble des vaguesqui se forment en un lieu donne sous l’action du vent qui souffle a ce moment-la. On est alors dansla zone dite du fetch. Par opposition, le terme de houle designe les vagues qui persistent apres etre

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 9

sorties du fetch ou apres que le vent soit tombe. La grande houle se propageant tres vite, elle peut danscertains cas atteindre la cote avant la depression qui luia donne naissance, et ainsi annoncer l’arriveedu vent.

1.2 Les ondes en eau profonde

Nous considererons ici uniquement le cas des ondes lineaires, c’est-a-dire d’amplitude faible :ζ0 ≪ λ ou plutotζ0 k ≪ 1.

On note 1 le fluide inferieur et 2 le fluide superieur etOz l’axe vertical (figure 1.1).

z

x

ζ(x,t)n

(1)

(2)

FIG. 1.1 – Schema de l’interface entre deux fluides superposes.

1.2.1 Relation de dispersion des ondes entre deux fluides

On supposera les fluides incompressibles et surtout l’ecoulement irrotationnel, ce qui est raison-nable en dehors des couches visqueuses (eventuellement presentes sur le fond ou a l’interface si lesdeux fluides sont visqueux). Notons deja qu’en negligeant la viscosite, nous etudierons la propagationsans attenuation.

Si l’ecoulement dans chaque fluide est irrotationnel,−→rot~vi = ~0 (aveci = 1, 2) et l’on peut ecrire

~vi = ~∇Φi, le champ de vitesse derive d’un potentiel. Si de plus l’ecoulement est incompressible,div~vi = 0 et donc∆Φi = 0. Le potentiel des vitesses satisfait l’equation de Laplace.

En recherchant des solutions propagatives periodiques onpeut ecrire :Φi = fi(z) exp i(kx−ωt).Notons que les ondes etant lineaires, nous pouvons utiliser la notation complexe sans probleme enprenant a la fin des calculs la partie reelle du resultat.

L’equation de Laplace impose que :

f”i − k2fi = 0,

soitfi(z) = Ai exp(kz) + Bi exp(−kz).

Dans le cas de milieu infini au-dessus et au-dessous de l’interface, la condition de non divergencedefi pourz → ±∞ donneA2 = B1 = 0.

L’equation d’Euler doit etre satisfait pour chaque fluide:

∂~vi

∂t+ (~vi · ~∇)~vi = − 1

ρi

~∇pi + ~g.

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10 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

Le terme convectif non-lineaire peut-etre neglige si(~vi · ~∇)~vi ≪ ∂~vi

∂t . On peut estimer l’ordre degrandeur de ces deux termes carvi ∼ ζ0/T , la condition devenantk ζ0/T ≪ 1/T soit ζ0 k ≪ 1 cequi correspond bien a notre choix d’ondes de faible amplitude.

L’equation devient∂

∂t~∇Φi +

1

ρi

~∇pi − ~g = 0,

soit :~∇(

∂Φi

∂t+

pi

ρi+ gz

)

= 0,

et finalement :

pi = −ρi∂Φi

∂t− ρigz + Ci.

La surface plane devant etre solution, on aC1 = C2 = Patm.En particulier a l’interface nous avons :

p1 − p2 = ρ2∂Φ2

∂t− ρ1

∂Φ1

∂t− (ρ1 − ρ2)gζ . (1.1)

Conditions aux limites : elles sont de deux sortes, cinematiques (egalite des vitesses transversesa l’interface) et dynamiques (egalite des contraintes normales). Pour la premiere, comme l’amplitudede la deformation est faible, il suffit que :vz1 = vz2 soit :

∂Φ1

∂z|z=ζ =

∂Φ2

∂z|z=ζ =

∂ζ

∂t. (1.2)

Cette condition nous donne donc la relation :k A1 = −k B2 = −iω ζ0. Ceci nous permet d’ex-primer les constantes d’integration en fonction de l’amplitude de l’onde :

Φ1 = −iω

kζ0 exp kz exp i(kx − ωt) (1.3)

Φ2 = iω

kζ0 exp−kz exp i(kx − ωt) (1.4)

La condition dynamique nous dit que la difference de pression sur une interface courbee est donneepar la loi de Laplace (§ ??) :

pint − pext = γ

[

1

R1+

1

R2

]

,

ou γ est la tension de surface. Ici nous avons un seul rayon de courbure et la courbure etant faible :p1 − p2 = −γ ∂2ζ

∂x2 , soit :p1 − p2 = γk2ζ (1.5)

En rassemblant ces trois resultats (equations 1.1, 1.3 et1.5, on obtient finalement la relation dedispersion des ondes lineaires en eau profonde :

ω2 =ρ1 − ρ2

ρ1 + ρ2gk +

γ

ρ1 + ρ2k3 . (1.6)

L’equation precedente peut aussi s’ecrire :

ω2 =ρ1 − ρ2

ρ1 + ρ2gk

[

1 +

(

k

kc

)2]

. (1.7)

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 11

Aveckc =√

(ρ1 − ρ2)g/γ. Ce nombre d’onde de coupure separe le regime des ondes capillaires(petites longueurs d’ondes — grands k —controlees par la tension de surface) de celui des ondes degravite (grandes longueurs d’ondes gouvernees par la gravite). La relation de dispersion etant nonlineaire, les ondes interfaciales sont dispersives (Vϕ 6= Vg). On rappelle que la vitesse de phase del’onde est donnee parVϕ = ω/k et la vitesse de groupe parVg = ∂ω

∂k .

Rappels sur la vitesse de phase et de groupe

On considere tout d’abord une onde plane monochromatique qui s’ecrit :

ζ(x, t) = ℜ [A0 exp i(k0x − ω(k0)t)] .

Son spectre est une fonction de DiracA0δ(k − k0), sa vitesse de phaseVϕ = ω(k0)/k0.Si maintenant on a un paquet d’onde, l’onde s’ecrit :

ζ(x, t) = ℜ∫ ∞

0A(k) exp i(kx − ω(k)t)dk.

Si le paquet d’onde est etroit (dans l’espace de Fourier) autour dek0, on peut ecrirek = k0 + δksoit :

ζ(x, t) = ℜ∫ ∞

0A(k0 + δk) exp i(k0x − ω(k0)t) exp i(δkx − δωt)dk.

Ou δω = ω(k0 + δk) − ω(k0) ≈ ∂ω∂k δk = Vgδk.

A l’instant initial t = 0 on a :

ζ(x, 0) = ℜ exp i(k0x)F (x)

avec

F (x) =

∫ ∞

0A(k0 + δk) exp i(δkx)dk.

C’est un paquet d’onde avec une porteusek0 et une enveloppeF (x).Pourt 6= 0 :

ζ(x, t) = ℜ exp i(k0(x − Vϕt))F (x − Vgt)

avec

F (x − Vgt) =

∫ ∞

0A(k0 + δk) exp i(δk(x − Vgt)dk.

L’enveloppe du paquet d’onde se propage bien avec la vitessede groupeVg.

Nota : on peut generaliser a des ondes tridimensionnelles ou~k = (k, l,m). Dans ce cas la vitessede phase s’ecrit~Vϕ = (ω/k, ω/l, ω/m) et la vitesse de groupe~Vg = (∂ω/∂k, ∂ω/∂l, ∂ω/∂m). Cesdeux vitesses ne sont pas forcement colineaires comme nous le verrons pour les ondes internes et lesondes inertielles.

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12 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

1.2.2 Application aux ondesa la surface de l’eau

Dans le cas des ondes a la surface de l’eau, les densites desdeux fluides (air et eau) etant dans unrapport 1000, on peut negligerρ2 devantρ1 et la relation de dispersion s’ecrit alors :

ω2 = gk

[

1 +

(

k

kc

)2]

.

L’evolution de la vitesse de phase et de la vitesse de groupeavec le nombre d’onde est representesur la figure 1.2. La figure 1.3 represente l’evolution d’unpaquet d’ondes pour lequelVg = 1

2Vϕ. Desondes naissent a l’arriere du paquet d’ondes et meurent al’avant.

Exercice :– Dans le cas des ondes longues calculerVϕ etVg et leur rapport.– Calculerkc pour l’eau et la longueur d’onde capillairelc = 2π/kc.– Pour les ondes capillaires calculerVg/Vϕ.– Montrer que les vitesses de phase et de groupe sont egale sik = kc.– Calculer le minimum de la vitesse de phase. Montrer qu’il vaut 23 cm/s pour de l’eau pure.– Calculer la vitesse de groupe minimale. Que vaut alorsk/kc ?

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5

VphaseVgroupe

k/kc

FIG. 1.2 – Evolution de la vitesse de phaseVϕ(×) et de la vitesse de groupeVg (�) en fonction dunombre d’onde adimensionnek/kc. Pourk/kc < 1 ce sont des ondes de gravite (Vg < Vϕ), et pourk/kc > 1 ce sont des ondes capillaires (Vg > Vϕ).

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 13

FIG. 1.3 – Paquet d’onde dont la vitesse de phase est le double de la vitesse de groupe. La croix sedeplace a la vitesse de groupe, la fleche a la vitesse de phase. D’apres Cours Berkeley III, p. 294.

1.2.3 Trajectoire des particules et lignes de courant sous la vague

Si l’eau est assez profonde et si l’amplitude de la vague reste faible, le deplacement vertical d’unflotteur lors du passage de la vague est accompagne d’un mouvement de va-et-vient horizontal dememe amplitude. Le flotteur decrit donc des cercles, dans le sens des aiguilles d’une montre pour uneonde se deplacant devant nous de gauche a droite (figure 1.4). On peut d’ailleurs sentir soi-meme cemouvement circulaire en se laissant flotter au large dans lesvagues. Notons que meme si, au sommetde la vague, il existe une vitesse de l’eau dans le sens du deplacement de l’onde, la vitesse du fluideest en general tres inferieure a la vitesse de l’onde. Ces mouvements des particules d’eau, dans unsens en haut de la vague et en sens contraire dans le creux de lavague (voir figure 1.4), expliquentaussi le chavirage possible des petites embarcations lorsqu’elles sont prises par de grosses vagues.Ce mouvement circulaire de l’eau existe aussi sous la surface, mais il s’amortit rapidement et il n’estdeja pratiquement plus mesurable a une profondeur comparable a la longueur d’onde de la vague.Un plongeur qui s’enfonce sous la surface est ainsi rapidement a l’abri de la houle si la profondeurde l’eau est suffisamment grande. Ce mouvement des particules d’eau est a l’origine du mal de mereprouve en bateau. En effet, l’acceleration des particules d’eau, et donc celle du bateau, modifie sansarret la gravite apparente, ce qui peut provoquer des troubles de l’oreille interne.

Pour trouver les trajectoires des particules fluides pendant une periode, il faut integrer la vitesselagrangienne de la particule. D’apres l’equation 1.3,Φ = ω

k ζ0ekz sin(kx − ωt), soit :

vx = ωζ0ekz cos(kx − ωt) (1.8)

vy = ωζ0ekz sin(kx − ωt) (1.9)

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14 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

On remarque tout d’abord que le module du vecteur vitesse vaut |~v| = ωζ0ekz. Il est independant

du temps et de la positionx et s’amortit exponentiellement avec la profondeur. Dans lalimite desfaibles amplitudes (ζ0k ≪ 1) les trajectoires sont des cercles de rayonζ0e

kz. Si l’amplitude n’estpas petite, l’integration fait apparaıtre une lente derive, appelee« derive de Stokes»dans le sens depropagation de l’onde. Les trajectoires ont alors une formede cycloıde, la vitesse moyenne de derivevautζ2

0ωke2kz ([20] page 225).

Pour tracer les lignes de courant il faut calculer la fonction de courantΨ. Or ~v = ~∇(Φ) =−→rot (Φ~ez), d’ou l’equation du champ scalaireΨ(x, z) = Ψ0 − ω

k ζ0ekz cos(kx−ωt). Les isopotentiels

Φ = Cste sont perpendiculaires aux lignes de courant (voir chapitre 2).

Les figures 1.5 et 1.6 permettent d’avoir une idee des lignesde courant a un instant donne sous lasurface.

V

FIG. 1.4 – Schema montrant dans un plan vertical le mouvement circulaire de l’eau lors du passagede gauche a droite d’une vague. Ici est representee la position de la surface a deux instants successifs.Les cercles noirs representent les trajectoires suivies par les points noirs lorsque l’onde avance d’unelongueur d’onde. Les fleches representent leur vitesse al’instant initial. Noter l’amortissement rapidedu mouvement circulaire de l’eau lorsqu’on s’enfonce sous la surface.

FIG. 1.5 – Lignes de courant sous la surface obtenues par photo enpose courte.

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 15

FIG. 1.6 – Lignes de courant, solutions de l’equationz = z0 − 1k ln |cos(kx − ωt)|, a deux instants

en opposition de phase pour des ondes en eau profonde (D’apr`es [21] page 366).

1.2.4 Energie transportee par la houle

Les vagues transportent de l’energie, il n’y a qu’a voir l’effet devastateur d’une tempete en bordde mer. Cette energie est transportee sous forme d’energie cinetique et d’energie potentielle.

Energie cinetique

La densite locale d’energie cinetique (energie cinetique par unite de volume) s’ecritec = 12ρv2. Or

nous avons vu que le module de la vitesse ne depend ni dex ni du temps et vautv2 = ζ20ω2 exp 2kz.

L’energie cinetique par unite d’aireA de la surface s’ecrit donc :

Ec

A=

∫ 0

−∞ecdz =

1

4ρζ2

0

ω2

k.

Or ω2

k = g

[

1 +(

kkc

)2]

et donc :

Ec

A=

1

4ρζ2

0g

[

1 +

(

k

kc

)2]

.

Energie potentielle de gravite

En prenant comme reference des energies potentielles degravite l’etat de reposz = 0, une par-ticule a l’altitudez possede une densite d’energie potentielleep = ρgz. Il existe donc une energiepotentielle moyenne par unite d’aire :

Ep

A=

1

λ

∫ λ

0

∫ 0

−∞ρgzdxdz =

1

2ρg

1

λ

∫ λ

0z2dx =

1

4ρζ2

0g.

Energie potentielleelastique

En presence de tension de surface, l’energie potentielleest legerement modifiee car il apparaıt uneenergie elastique du a l’augmentation de surface :

Eγ = γ (Ssurface − Splan) = γ L(

∫ λ0 dl − λ

)

, ouL est une unite de longueur dans la direction

y. Or l’abscisse curviligne le long de l’interface est donnepardl2 = dx2+dz2 = dx2(

1 + ζ20k2 sin2 kx

)

soitdl = dx(

1 + 12ζ2

0k2 sin2 kx)

. DoncEγ = γLπ2 ζ2

0k.

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16 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

L’energie elastique moyenne par unite de surface s’ecrit donc en introduisant le nombre d’ondede coupurekc :

A=

1

4ρgζ2

0 (k

kc)2 .

Energie totale

Finalement, comme pour un pendule simple, il y a en moyenne autant d’energie potentielle totale(gravite et surfacique) que d’energie cinetique. L’energie totaleE = Ep + Ec + Eγ s’ecrit par unitede surface :

E

A=

1

2ρζ2

0g[

1 + (k/kc)2]

. (1.10)

L’energie par unite de surface est proportionnelle au carre de l’amplitude des vagues.

Flux d’ energie

Comme la pression et la vitesse horizontale du fluide sont en phase sous la vague, une colonne defluide exerce un travail sur le fluide sur la colonne de fluide situe du cote de la direction de propagation,d’ou un flux d’energie :W =

∫ ζh pudz = vgE. L’energie se propage donc bien a la vitesse de groupe.

Exercice : Calculer l’energie transportee par une houle de 2 metresd’amplitude et de 200 m delongueur d’onde par metre de rivage.

1.2.5 Attenuation de la houle

Jusqu’a maintenant nous avons considere que le fluide etait parfait. Si l’on suppose que ces so-lutions sont toujours valables meme en presence d’une faible viscosite du fluide on peut estimer ladissipation d’energie et donc l’attenuation des ondes.

En calculant le taux de dissipation de l’energie par unitede volume et de temps :

ǫ = −η/2

(

∂vi

xj+

∂vj

xi

)2

(avec une sommation implicite sur tout les indices redoubl´es) on en deduit l’amortissement temporeldes ondes :

ζ(t) = ζ0 exp(−2νk2t).

La duree caracteristique d’amortissementτ = 1/2νk2 = λ2

8π2ν. Le rapport du temps d’amor-

tissement adimensionnee par la periode de l’onde est egale a la longueur d’amortissement spatialadimensionnee par la longueur d’onde :

τ/T = L/λ =ω

4πνk2.

Dans le cas de l’eau on trouve :

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 17

λ (m) L (m) τ

1 mm 8 mm 0,01 s1 cm 30 cm 1 s1 m 15 km 3,5 heures10 m 5000 km 14 jours100 m 30 fois le tour de la Terre ! 4 ans !

Ce qui explique que les ondes capillaires s’amortissent tr`es vite et que seule persiste les vagues degrandes longueurs d’ondes lorsque le vent se calme . . .

1.2.6 Paquet d’onde lorsqu’un caillou est jete dans l’eau

En jetant un caillou dans l’eau on injecte brutalement de l’´energie en un point et a un instantdonne. Une bonne partie de cette energie est emise sous forme d’ondes interfaciales radiales. Dansl’espace spectral cette energie est surtout emise a des nombres d’onde correspondants a la tailleLde l’objet (kL ∼ 2π/L) et dans des harmoniques (k > 2π/L). Rapidement ces ondes circulairesperdent de l’amplitude (enr−1/2 par conservation de l’energie car elles augmentent leur p´erimetre) etl’on arrive donc raisonnablement dans un regime d’ondes lineaires planes dont nous avons obtenu larelation de dispersion (Equ. 1.7).

Si le caillou est assez gros compare a la longueur capillaire (kL < kc), les grandes ondes de tailleL sont les ondes de gravite les plus rapides. Elles voyagent avec une vitesse de groupe egale a lamoitie de leur vitesse de phase. Le front avant du paquet d’onde va donc moins vite que les ondesindividuelles. Les ondes meurent en arrivant sur le front avant. A l’arriere du paquet d’onde (vers lecentre) on retrouve les ondes les plus lentes correspondanta la vitesse de groupe minimale. Ces ondesont une vitesse de phase legerement plus grande que leur vitesse de groupe, elles semblent donc naıtresur le front arriere. Voir figures 1.7a et 1.8a.

Si maintenant on jette un tout petit caillou (ou si l’on regarde tomber de petites gouttes de pluie),kL > kc. Les ondes les plus lentes correspondent a des ondes capillaires de tailleL et elles ont doncune vitesse de phase inferieure a la vitesse de groupe. Elles se font donc rattraper par le front arriere ety meurent. Devant, il n’y a en principe par de limite a la vitesse de phase et de groupe et de tres petiteslongueurs d’ondes devraient se propager tres loin en avant(avec une vitesse de groupe superieure ala vitesse de phase). Toutefois ces petites longueurs d’ondes sont tres vites attenuees par la viscosite(voir § 1.2.5) et ne sont pas visibles en pratique. Voir figures 1.7b et 1.8b.

a) b)

FIG. 1.7 – Schemas vus de dessus des ronds dans l’eau crees parun gros caillou jete dans l’eau (a) etpar une goutte de pluie tombant sur une surface d’eau (b).

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18 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

a)

t

xO

x=Vg

b)

t

xO

x=Vg

FIG. 1.8 – Diagrammes spatio-temporels montrant l’evolutiond’un paquet d’onde dans le plan(r, t)pour un caillou dans l’eau (a) et pour une goutte dans l’eau (b). A TERMINER

1.2.7 Sillage d’un obstacle

Supposons que l’on place verticalement un baton dans une riviere s’ecoulant a la vitesseU . Dansce referentiel l’ecoulement est independant du temps,et l’on observera une deformation de l’interfacestationnaire que pour des ondes se deplacant vis-a-vis de l’eau a la vitessevφ = −U . Si on se reportea la figure 1.2, on voit que siU > Umin il existe deux longueurs d’onde possible, une longueurd’onde dans le domaine capillaireλ1 < λc et une dans le domaine des ondes de graviteλ2 > λc.En observant un baton dans l’eau (figure 1.9) on voit les ondes capillaires stationnaires en amont (carVg > Vϕ = −U ) mais amorties par la viscosite assez rapidement et les ondes de gravite en aval del’obstacle (carVg < Vϕ = −U ).

air

eauU

bâton

FIG. 1.9 – Schema montrant les ondes stationnaires dans un ecoulement d’eau au niveau d’un batonimmobile.

1.2.8 Le sillage de Kelvin

Regardons d’abord ce qui se passe pour des ondes non dispersives comme les ondes sonores. Pourcela considerons un avion qui se deplace a vitesse constanteU . Lorsque qu’il etait au point M (figure1.10a) il a emis des ondes spheriques qui se propagent a laceleritec (constante, quelques soit lenombre d’onde pour un milieu non dispersif en premiere approximation comme l’air). Ces ondes ontatteint le point H tel queMH = c∆t alors que l’avion a parcouru pendant ce temps la la distanceMO = U ∆t. Les ondes emises par tous les points M pendant∆t sont donc toutes contenues dans

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1.2. LES ONDES EN EAU PROFONDE 19

un cone dont l’angleθ est donne par la relation :sin θ = MH/MO = c/U . On appelle nombre deMach le rapportMa = U/c, et doncsin θ = 1/Ma. L’onde de choc n’existe que siMa > 1.

Revenons maintenons aux ondes de surface generees par unobjet ponctuel se deplacant a la vitesseU . Nous ne considererons ici que des ondes de gravite. Le milieu etant dispersif, il faut raisonnerd’abord pour chaque nombre d’ondek (figure 1.10b). Cette fois-ci, pour des ondes de gravitevg =12vφ, l’onde emise en M n’est pas arrive en H mais en H’ (avecMH ′ = 1

2MH). Et donc l’angle ducone estα. On a la relation :

tan(θ − α) = H ′H/HO =1

2MH/HO = tan θ .

Soit en developpant la tangente de la difference de deux angles, il vient :

tan α =tan θ

2 + tan2 θ.

Si maintenant on laisse varier le nombre d’ondek, la celerite de ces ondes et donc l’angleθ vontvarier aussi. En posanty = tan α et x = tan θ, on voit quey possede un maximum lorsqueθ varieentre 0 etπ/2. Ce maximum correspond ady/dx = 0 soit tan θ0 =

√2 et donctan α0 =

√2/4. Au-

dela de cet angle maximumα0 = arcsin(1/3) ≈ 19, 47◦ aucune onde n’est encore arrivee. En-decade cette angle il existe deux longueurs d’onde differentespour le meme angle et les interferences nesont pas constructives. On a donc un maximum d’amplitude au voisinage du diedre d’angleα0. (Ceprobleme est tres similaire au maximum de deviation dansune goutte d’eau qui explique l’existencede l’arc-en-ciel.)

Les vagues qui sont observees au maximum d’amplitude sont des ondes d’une longueur d’ondeparticulierek0 dont les cretes font un angleθ0 = 54, 73◦ avec l’axe du navire (en effet leur vitessede phase est dirigee selon MH). Elles font donc en angleθ0 − α0 = 35, 26◦ avec le bord du sillage.C’est ce sillage d’angle constant qui est aussi observe derriere des canards sur une mare (figure 1.11b),du moment qu’ils se deplacent a une vitesse nettement sup´erieur a la vitesse minimum d’apparitiond’ondes. Dans le cas des navires de grandes longueurs ou de forme assez rectangulaire comme unepeniche, on peut en general observes deux sillages de Kelvin bien distincts : celui de l’etrave et celuide la poupe. Par contre pour des navires rapides (U de l’ordre ou superieur a la vitesse limite de coque,voir § 1.2.9) les deux trains d’onde interferent et on retrouve unsillage dont l’angle diminue avec lavitesse.

D’autre part pour calculer le nombre d’onde de ces vagues nous avons la relation :sin θ0 =vφ(k0)/U , soit commevφ =

g/k : k0 = gU2 sin2 θ

= 32

gU2 . De la mesure de la longueur d’onde (ou

plus simplement de la periodeT =√

2/3 2πg U ) des ondes arrivant sur la plage ou frappant le quai il

est possible de determiner la vitesse du navire (s’il va en ligne droite et a vitesse constante !).

M

H

a)

M

H

O

θ

b)

H'

α

FIG. 1.10 – Construction du cone de Mach (a) et du sillage de Kelvin (b)

Demonstration geometrique du sillage de Kelvin (inspire de [33]).

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20 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

Puisque pour toutes les longueurs d’onde, la droite MH fait en angle droit avec la droite HO,lorsquek et doncθ varie le point H decrit un demi-cercle de diametre MO (figure 1.11a). Le pointH’ situe au milieu de MH decrit donc lui un demi-cercle de diametre MI. L’energie ne peut donc pasatteindre de point situe a l’exterieur de la droite issuede O et qui tangente le cercle de diametre MI.Le sinus de l’angle maximumα est donc donne parsinα0 = MI/2

3MI/2 = 1/3.

M

H

O

a)

Ι

Η'

b)

FIG. 1.11 – Construction geometrique du sillage de Kelvin (a)et exemple du sillage de canards (b).

1.2.9 Vitesse limite de coque

Si l’on regarde maintenant les ondes se propageant dans l’axe du navire qui se deplace a sa vitesseU , elles ont pour vitesse de phase,vφ = U et donc une longueur d’ondeλ = 2π

g U2. Les ondesgenerees par l’etrave sont visibles le long de la coque.Lorsque ces ondes sont en phase avec cellesemises par la poupe, c’est-a-dire lorsqueL = nλ ou L est la longueur du navire a la flottaison, onobserve un maximum de dissipation d’energie par le sillagede vague. Ces vitesses particulieres sontdans la mesure du possible a eviter par les navires de transport.

Cas particulier des petits bateaux ou des navires rapides :Lorsque la longueur d’onde de la vagued’etrave est de l’ordre de la longueur de coque, il apparaıt une tres forte augmentation de la traınee devague, en effet au-dela de cette vitesse le bateau se retrouve cabre sur sa vague d’etrave. C’est ce que

l’on appelle la vitesse limite de coqueUmax =√

gL2π . Les navires les plus longs peuvent donc aller

plus vite avant d’atteindre leur vitesse limite de coque et c’est pour cela que la longueur de la coqueest souvent limitee en regate ! Les navires legers et puissants peuvent toutefois depasser cette vitesselimite en partant au« planning»ou au surf. On dit aussi qu’ils« dejaugent».

1.3 Les ondes en eau peu profonde

1.3.1 Relation de dispersion en hauteur d’eau finie

En presence d’un fond enz = −h ou la vitesse normale du fluide 1 doit s’annuler, et en supposantun milieu 2 toujours infini, on peut reprendre l’analyse du§ 1.2.1 et l’on trouve la nouvelle relationde dispersion en eau peu profonde.

ω2 =ρ1 − ρ2

ρ1 + ρ2gk tanh hk

[

1 +

(

k

kc

)2]

. (1.11)

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1.3. LES ONDES EN EAU PEU PROFONDE 21

Avec toujours le meme nombre d’onde de coupurekc =√

(ρ1 − ρ2)g/γ. Cette relation ne differesignificativement de l’equation 1.7 que siλ > h.

Exercice :Montrer que dans le cas air/eau il existe une hauteur d’eau optimale pour que les ondesne soit presque pas dispersives. C’est cette epaisseurh =

3γ/(ρg) ≈ 4, 8 mm qui est choisie dansles« cuves a ondes»utilisees en cours de physique pour illustrer le comportement des ondes optiques.

1.3.2 Lignes de courant et trajectoires des particules en eau peu profonde

La figure 1.12 montre les fonctions de courant en presence d’un fond. Notez que la vitesse presde la paroi est parallele au fond.

Les trajectoires des particules en eau peu profondes sont des ellipses horizontales de plus en plusapplaties en s’approchant du fond (figure 1.13).

FIG. 1.12 – Fonction de courantΨ a un instant donne pour des ondes en eau peu profonde. D’apres[30] page 180.

1.3.3 Cas des ondes longues

Dans le case des ondes de gravite de grandes longueurs d’ondes devant la profondeur d’eau (λ ≫h) la relation de dispersion se simplifie et devient

ω =√

ghk.

La vitesse de phase et de groupe sont donc egales et constantes,Vϕ = Vg =√

gh =Cste. Ces ondes nesont plus dispersives. Sous ces ondes le mouvement des particules est juste un mouvement horizontaloscillant de vitesseVϕ et de pulsationω.

Ondes de maree

Et oui, la maree est une onde ! Certes une onde de tres grandelongueur et de relativement faibleamplitude, mais qui se deplace comme une vague a la surfacede la Terre. Par exemple, lorsque la

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22 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

FIG. 1.13 – Trajectoires des particules sous la vague en eau peu profonde, obtenues par une photo enpose longue. La forme elliptique de ces trajectoires est plus visible pres du fond.

maree est haute a Brest, elle est encore basse dans le Pas-de-Calais et l’onde de maree mettra quelquesheures a remonter la Manche avant de poursuivre sa route vers la mer du Nord. Si la Terre etaitentierement liquide, l’onde de maree presenterait deuxlongueurs d’ondes autour de la Terre et enferait le tour en vingt-quatre heures. Mais a l’echelle decette gigantesque longueur d’onde les oceanssont peu profonds, du coup la vitesse de propagation de l’onde de maree est limitee par la profondeursdes mers. Si l’on regarde une carte de l’avancee de l’onde demaree dans la Manche (figure 1.14), onpeut voir que cette onde va moins vite dans les endroits les moins profonds. On peut estimer sa vitessede phaseVϕ ≃ 100 km/h et sa longueur d’ondeλ ≃ 1000 km, valeurs qui sont en bon accord avecune profondeur moyenne de la Manche d’environ 100 metres. Par contre, si l’on faisait un calcul surla base d’une propagation en eau profonde, c’est-a-dire ennegligeant la presence du fond sous-marin,on trouverait la vitesse peu realiste de 4500 km/h pour l’onde de maree !

FIG. 1.14 – Onde de maree remontant la Manche, montrant les isophases et les isoamplitudes.

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1.4. LES ONDES NON-LINEAIRES 23

Le raidissement des ondes pres de la plage

Lorsqu’une onde de gravite se deplace sur un fond qui remonte graduellement, la longueur d’ondeva evoluer ainsi que l’amplitude des ondes. Pour trouver ces variations, il nous faut ecrire que l’energieest conservee et doncζ2

0λ =Cste et que la pulsation de l’onde est aussi conservee, soith/λ2 =Cste.Par consequent la longueur d’onde evolue avec la hauteur d’eau locale commeλ ∼ h1/2 et l’amplitudecommeζ ∼ h−1/4. En s’approchant d’une plage, la longueur d’onde diminue (diminution de la vitessede phase) et l’amplitude augmente . . .. Pres de la plage l’approximation lineaire n’est sans doute plusverifiee et l’onde peut deferler.

La vitesse de phase des ondes diminuant lorsque la profondeur d’eau diminue, les plans de phasetournent, c’est larefraction des ondes que l’on peut observer pres d’un plage, les vaguestournentprogressivement pour que leur vecteur d’onde soit perpendiculaire a la plage. On peut aussi observerde ladiffraction lorsqu’une onde rentre dans un port ou fait le tour d’une ıle(figure 1.15).

FIG. 1.15 – Refraction (dans la baie) et diffraction des vagues(derriere l’ıle), vu par satellite au largede la Namibie.

1.4 Les ondes non-lineaires

Lorsque l’amplitude des ondes n’est pas petite devant la longueur d’onde, l’analyse que nousavons developpee n’est plus valable. Une premiere solution est de developper aux ordres suivants enfonction du petit parametreǫ = ζ0/λ.

Stokes a montre qu’a l’ordre suivant il existe un ecoulement moyen genere dans la direction depropagation des ondes. Les trajectoires des particules ne sont plus fermees, c’est ce qu’on appelle laderive de Stokes.

Dans le cas des ondes de gravite (tension de surface negligee), l’ordre 0 (houle sinusoıdale) portele nom de houle d’Airy (1845). L’ordre 1 porte le nom de houle de Stokes, l’ordre 2 de houle de

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24 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

Rayleigh, etc. . . Stokes a montre en 1847 qu’apres quelques ordres apparaıt lorsqueǫ = 14% unesingularite a 120◦ au sommet des vagues.

Il existe aussi des solutions non irrotationnelles, comme la houle trochoıdales (ou cycloıdale) deGerster (1802).

En eau peu profonde, il existe d’autres solutions, dites houle cnoıdales (qui ressemblent a la formede ces fonctions elliptiques) dont la limite pour une periode infinie est le soliton etudie par S. Russelta partir de 1834, solution de l’equation de Korteweg et De Vries (KdV, 1895).

1.4.1 Soliton

La decouverte de ce qui devait ensuite s’appeler un« soliton » date de 1834. Cette annee-la, unjeune ecossais, Scott RUSSEL, ecrivit :

« Je ne puis donner une idee plus nette du phenomene qu’en decrivant les circonstances danslesquelles il m’apparut pour la premiere fois. J’observais le mouvement d’un bateau que deux chevauxtiraient rapidement dans un canaletroit, lorsque ce bateau vinta s’arreter touta coup : mais il n’enfut pas de meme de la masse d’eau qu’il avait mise en mouvement dans le canal ; elle s’accumulaautour de la proue dans unetat de violente agitation, puis, laissant touta coup le bateau en arriere,se mita cheminer en avant avec une grande vitesse sous la forme d’une seule grande ondulation,dont la surfaceetait arrondie, lisse et parfaitement determinee. Cette onde continua sa marche dansle canal sans que sa forme et sa vitesse parussent s’alterer en rien. Je la suivisa cheval et la retrouvaicheminant encore avec une vitesse de 8a 9 millesa l’heure et conservant sa forme initiale (environ 30pieds de longueur sur 1 pieda 1 1/2 pied de hauteur). La hauteur de l’onde diminuait graduellement,et apres l’avoir suivie pendant un mille ou deux, je la perdis dans les sinuosites du canal.»

Recemment, l’experience initiale de Russel a ete realisee a nouveau dans le meme canal par deseleves d’une ecole ecossaisehttp://www.ma.hw.ac.uk/solitons/press.html. Il est a noter que cescanaux ecossais sont assez particuliers car ils ont une profondeur faible, de l’ordre du metre. Rus-sel a etudie la forme et la vitesse de deplacement de ces ondes pendant plus de dix ans, y comprisen construisant un canal d’etude au fond de son jardin. Malheureusement pour lui, ce n’est qu’as-sez recemment que ces ondes solitaires, qui peuvent se propager sur de tres grandes distances sanschanger de forme ni s’attenuer, ont ete redecouvertes.Les solitons sont maintenant tres utilises, enparticulier en telecommunication pour transmettre de l’information sur de grandes distances dans lesfibres optiques transatlantiques (il s’agit alors d’ondes ´electromagnetiques).

Cette onde a pour forme :

ζ = h +A

cosh2(

x−ct∆

)

ou l’amplitude est reliee a la largeur du soliton parA = 43

h3

∆2 (figure 1.16). Cette onde se deplace a la

celeritec =√

g(h + A).Exercice :Montrer que cette onde est solution exacte de l’equation deKdV (Korteweg-de Vries) :

∂ζ

∂t+ c0

∂ζ

∂x+

3c0

2hζ∂ζ

∂x+

c0h2

6

∂3ζ

∂x3= 0.

Le troisieme terme est le terme non lineaire, le quatrieme represente la dispersion. Que vautc0 ?Pour l’etablissement de cette equation de KdV, on pourra consulter la reference [28].Pour en savoir plus : [16], M. Peyrard et T. Dauxois.Physique des Solitons, Collections ”Savoirs

Actuels, EDP Sciences-CNRS Editions (2004) ; [28], M. Rieutord.Une introductiona la dynamiquedes fluides, Masson (1997).

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1.4. LES ONDES NON-LINEAIRES 25

FIG. 1.16 – Solution de l’equation de KdV.

1.4.2 Ressaut hydraulique

Le ressaut hydraulique est un phenomene tres classique que vous pouvez observer tous les joursdans l’evier de votre cuisine. Le filet d’eau qui tombe du robinet se brise au fond de l’evier en unenappe d’eau circulaire, d’abord mince pres du point d’impact de l’eau, puis qui s’epaissit brutalement aune certaine distance de ce point, y formant ce que l’on nommeun ressaut. Pres du centre l’ecoulementdu liquide est rapide et mince (U1 et h1), alors qu’a l’exterieur il est plus lent et plus epais (U2 < U1

et h2 > h1). Ici comme l’eau se deplace, la vitesse des ondes par rapport au fond est la sommede la vitesse des ondes par rapport a l’eau et de la vitesse del’eau par rapport au fond. Etudionsd’abord la region centrale. Comme cette zone est mince, lesondes sont assez lentes car en eau peuprofonde et elles ne peuvent donc pas remonter le courant. L’eau les emporte vers l’aval. Le nombrede FroudeFr1 = U1√

gh1

≫ 1, on parle d’ecoulement torrentiel. Par contre, a l’exterieur du ressaut,par conservation du debit, la vitesse de l’eau devient plusfaible et les ondes venues de l’exterieurvont pouvoir remonter le courant en direction du centre. Le nombre de FroudeFr2 = U2√

gh2

≪ 1,on parle d’ecoulement fluvial. Leurs mouvements vont etrebloques sur le cercle ou la vitesse desvagues est exactement egale et opposee a la vitesse du courantFrc = 1, ce qui protege le centre detout epaississement. L’accumulation de ces vagues sur ce rayon critique forme un ressaut circulairecorrespondant a un changement brutal d’epaisseur. Ca forme exacte depend du nombre de Reynoldset donc de la viscosite du fluide.

FIG. 1.17 – Un ressaut hydraulique circulaire tel qu’on peut l’observer au fond d’un evier a fond plat.Un cercle limite une zone centrale mince et lisse d’une zone externe plus epaisse et agitee.

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26 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE

1.4.3 Mascaret

Un mascaret est l’equivalent d’un ressaut hydraulique, mais c’est un ressaut qui se deplace. On enobserve parfois qui remonte le courant d’un estuaire lors des grandes marees montantes (figure 1.18).Comme pour le ressaut, le changement d’epaisseur est brutal. En effet, pour des profondeurs d’eauplus faibles et donc des vitesses de l’eau elevees (ici en amont du mascaret), les ondes de surface nepeuvent pas remonter le fleuve alors qu’en aval du ressaut, o`u la profondeur est plus grande, ellesle peuvent. La encore, les ondes s’accumulent et produisent un changement brusque d’epaisseur. Onpeut les observer sous la forme d’une ou plusieurs vagues solitaires deferlantes. Certains fleuves sontou ont ete celebres pour leur mascaret. Le mascaret de laSeine a disparu en 1963 suite a des travauxd’amenagement du fleuve. Avant cette date, il remontait jusqu’a Rouen. Dangereux pour la navigation,les mascarets sont par contre tres recherches par les surfeurs, qui peuvent ainsi surfer pendant plusieurskilometres la meme vague ! Il reste un mascaret visible en France, a l’embouchure de la Dordognepres de Saint-Pardon et d’autres au Canada, en Chine ou au Bresil.

FIG. 1.18 – Carte postale du mascaret sur la Seine a Quillebeuf (Seine-Maritime) vers 1930. Lors desgrandes marees la vague deferlante remontait le fleuve avec le flot (maree montante).

1.4.4 Tsunami

On nomme maintenanttsunamice qui auparavant s’appelaitlame de fondou raz-de-maree, bienque n’ayant aucun rapport avec la maree. Ce nom d’origine japonaise designe les vagues engendreespar un glissement de terrain, une eruption volcanique ou unseisme sous-marin. Ces vagues peuventvoyager a grande vitesse sur de tres grandes distances et deferlent puissamment en arrivant sur la cote.La longueur d’onde des tsunamis est de l’ordre de la taille dela zone de seisme, et elle peut doncdepasser la centaine de kilometres. En comparaison, tousles oceans peuvent etre consideres commepeu profonds et la vitesse de deplacement d’un tsunami est donc seulement fonction de la profondeurde l’eau. En mer, les tsunamis se propagent sur de grandes distances avec une vitesse de plusieurscentaines de kilometres a l’heure. En arrivant sur la cote, a cause de la diminution de la profondeur,les tsunamis ralentissent et voient donc leur amplitude grandir enormement : elle peut passer d’uneamplitude a peine notable au large, de l’ordre de 10 centim`etres, a plus de 30 metres en arrivant ala cote. Ils causent alors de tres importants dommages. Pour des raisons d’activites volcanique et

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1.5. LES ONDES INTERNES 27

sismique, les tsunamis sont surtout observes sur les cotes du Pacifique. En France, le 16 octobre1979, des glissements de terrain sous-marins, sans doute lies aux travaux d’agrandissement sur lamer de l’aeroport de Nice, causerent deux tsunamis qui noyerent douze personnes et detruisirent descentaines de bateaux dans le port. La mer se retira d’abord brutalement, puis revint sous la forme dedeux vagues de trois metres de haut qui frapperent cinquante kilometres de la cote.

1.5 Les ondes internes

De meme que des ondes peuvent se propager a l’interface de deux fluides de densite differentes,on peut observer des ondes a l’interieur d’un fluide de densite continument variable. Voir chapitre 6page 57.

Bibliographie :– [20] P.K. Kundu,Fluid Mechanics, Academic Press, 1990. Chap. 7, pp184-247.– [23] J. Lighthill, Waves in fluids, Cambridge University Press, 1978.– Maxence Revault d’Allones,« L’oceanographie physique», Que sais-je ?n◦ 438, Paris, 1992.– R. MAYENCON, « Meteorologie Marine», Editions Maritimes et d’outre-mer, 1992.– Pierre GUTELLE, « Architecture du voilier. Tome I : Theorie», ed. Loisirs Nautiques, 1995.– Paul ROBIN, « Vague, l’energie magnifique», ed. Georges Naef, 2001.– « La mer en mouvement», in Le nouveau cours des Glenans, ouvrage collectif, ed. du Seuil,

1999.– [16], M. Peyrard et T. Dauxois.Physique des Solitons, Collections ”Savoirs Actuels, EDP

Sciences-CNRS Editions (2004).Documents pedagogiques :– Article a propos de l’estampe d’Hokusai : Francois Charru, « La Grande Vague», Pour la

Sciencen◦ 284, juin 2001, pp. 94-95.– « Les Tsunamis», Pour la Sciencen◦ 260, juin 1999.Sur le web :– Cours de l’IFREMER :http://www.ifremer.fr/lpo/cours/vaguesondes/index.html– Sur les tsunamis :http://radio-canada.ca/tv/decouverte/12tsuna/index.html– Sur le mascaret de la Seinehttp://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/mascaret.htm et

http://www.observ.u-bordeaux.fr/mascaret/– Sur les solitons :http://www.ma.hw.ac.uk/solitons/press.html.

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28 CHAPITRE 1. LES ONDES DE SURFACE