les guerres de religion, suite et fin...
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LES GUERRES DE RELIGION, suite et fin
compte-rendu de la réunion du 8 janvier 2017
ANGLETERRE
Marie la Sanglante : Marie Tudor (1516-1558) fille de Catherine d'Aragon, première épouse de Henri 8
persécute les protestants.
C'est elle qui va devenir reine d'Espagne par son mariage avec Philippe 2 (en 1554). Ils armeront
l'Invincible Armada (1588) destinée à un débarquement catholique espagnol en Angleterre pour mettre fin au
règne d'Élizabeth. Ce sera un désastre maritime.
Élizabeth 1ère : persécutions de certains seigneurs catholiques présumés comploteurs avec les espagnols
et que le pape avait déliés de leur serment d'allégeance à la Reine.
Les puritains qui finiront par émigrer en Amérique, ne sont pas persécutés, ils sont discriminés. C'est
eux qui, embarqués sur la May-Flower (1620), vont fonder en Amérique du Nord un pays où personne ne sera
plus discriminé ou persécuté pour ses opinions.
Marie Stuart (1542-1587), cousine d'Élisabeth 1ère, épouse François 2 (1544-1560), et devient reine de
France, à la mort de son époux, elle est reine d'Écosse. C'est là qu'elle épouse un protestant, lord Darnley. Ils
ont un enfant baptisé protestant (1514-1572), James-Jacques (1566-1625). Marie Stuart prend un amant : James
Boswell (1535-1578) dont elle se sert pour assassiner Darnley. Elle est déchue du trône d'Écosse et s'enfuit en
Angleterre auprès d'Élisabeth 1ere. Son fils Jacques devient roi d'Écosse (Jacques 6). À la mort d'Élisabeth
1ère, qui est sans descendance, Jacques Stuart, étant protestant, peut être fait roi d'Angleterre (Jacques 1er
d'Angleterre, il réunit les deux couronnes et les deux royaumes, ainsi que la couronne d'Irlande).
La Boyne, 1690, en Irlande, victoire de Guillaume 3 (d'Orange), roi d'Angleterre sur Jacques 2 ex-roi
d'Angleterre déchu pour s'être converti au catholicisme.
PAYS-BAS
Les Provinces Unies se trouvent être sous la domination espagnole de Philippe 2. 1567-1573. Le
gouvernement du duc d'Albe est marqué par une répression systématique des protestants. En 1568, la Hollande
et la Zélande se révoltent sous la direction de Guillaume d'Orange (1533-1584). La révolte s'étend à des
provinces belges (Brabant Hainaut, Flandre) et françaises (Artois). En 1576, l'armée espagnole est expulsée, les
Pays-Bas libérés se veulent un pays de protestants tolérants (dans l'esprit de Pères Pèlerins anglais de 1620).
Guillaume d'Orange le Taciturne nommé "stathouder" : gouverneur -pas roi-. en 1576, sera assassiné par les
Espagnols en 1584. L'indépendance des Pays-Bas est reconnue aux traités de Westphalie, en 1648, mais ce n'est
qu'en 1815, après des périodes mouvementées, que le royaume des Pays-Bas sera vraiment établi au Congrès de
Vienne.
Ne pas confondre Guillaume d'Orange, le Taciturne, (1533-1584) et Guillaume 3, dit, aussi, Guillaume
d'Orange, de la dynastie des Stuart, roi d'Angleterre d'Écosse et d'Irlande (1689-1702), également stathouder
des Provinces unies de 1672 à 1702, défenseur du protestantisme qui inondera le plat pays pour noyer l'invasion
française de Louis 14.
C'est aux Pays-Bas que trouveront refuge Pierre Bayle (1647-1706), Pierre Jurieu (1637-1713), les
parents de Spinoza (1632-1677), que Descartes publiera ses œuvres.
ALLEMAGNE
En Allemagne : Guerre de Trente ans : 1618-1648. Elle commence par la défénestration de Prague
(1618, les protestants se rebellent contre les Habsbourg). Les nations protestantes (Danemark, Suède, États
protestants allemands) ne font pas le poids d'une manière décisive contre l'Autriche et l'Espagne réunies. C'est
une intervention française qui va décider de la fin d'une guerre qui s'éternise. Richelieu qui sévit en France
contre les protestants va prendre la tête des puissances protestantes contre l'Autriche et l'Espagne. dans les-
quelles il voit une menace pour la France. La bataille de Rocroi (1643) où l'armée espagnole est défaite par le
duc d'Enghien, futur Grand Condé, sonne la fin de la récréation pour l'Espagne. Les traités de Westphalie
(1648) reviennent à la Paix d'Augsbourg de 1555: cujus regio ejus religio (chaque région a la religion à laquelle
la grande majorité de la population adhère). C'est une guerre pour rien qui laisse l'Allemagne et les pays du
Nord dévastés,
Les Traités de Westphalie (1648) confirment l'indépendance de la Suisse, la souveraineté des Provinces
Unies. La France reçoit les Trois Évêchés (Metz, Toul, Verdun) et une partie de l'Alsace.
Les guerres de religion occupent tout le 17ème siècle. Les traités de Westphalie dessinent l'Europe que
nous connaissons : un pays protestant créé : les Provinces unies ; des pays catholiques confirmés : France,
Espagne, (après la défaite de l'Invincible Armada, la dissolution de la Ligue, en France, la défaite de Rocroi,
elle est la grande perdante des guerres de religions européennes) Italie, Autriche, Irlande (sous domination
anglaise) ; des pays protestants confirmés : Angleterre et Écosse ; Danemark, Suède, Norvège ; deux pays
fédérés partagés selon les Länder ou les cantons : Allemagne et Suisse. Un cas particulier, la France, pays au
tiers protestant à la date de la Saint Barthélémy, voué à l'élimination du protestantisme : le centralisme de la
monarchie absolue sacralisée ne s'accommode pas de deux religions, la papauté pense rééditer l'extermination
des cathares.
La théologie au 17ème siècle.
En cette période de confrontations, les théologies sont des textes idéologiques : la scolastique thomiste
du côté catholique, les scolastiques luthérienne (Matin Chemnitz, Johann Gerhard, Leonhard Hutter, Abraham
Calov, Johann Quenstedt, David Hollaz) et réformée (Gisbert Voetius, la Formula consensus helvetica de 1675,
due au genevois Turretin et au zurichois Heidegger), du côté protestant. Suite à la querelle arminienne* (1504-
1619), le Synode de Dordrecht (1618-1619) fixe pour longtemps l'orthodoxie calviniste. Notons cependant des
cas exceptionnels du côté réformé : la théologie des Alliances de Johannes Coccejus; Moïse Amyrault,
professeur à l'Académie protestante de Saumur, théoricien d'un Décret de salut universel "hypothétique" qui
précèderait le choix restreint de la grâce. Du côté catholique, un ouvrage qui renoue, lui aussi, avec la théologie
de la grâce et le sens calvinien de la prédestination, dû à l'évêque néerlandais Jansenius (1585-1638) : l'Augu-
stinus publié après la mort de son auteur, en 1640 (dont Bossuet, 1627-1704, dira que c'est "Un calvinisme
rebouilli"). Condamné par la Bulle Unigenitus (Clément 11, en 1713). C'est l'origine du jansénisme, un
catholicisme qui rompt avec la Contre-Réforme et va rallier certains des plus grands esprits de l'époque (Blaise
Pascal, 1623-1662, par exemple).
*Jakob Arminius (1560-1609), théologien néerlandais qui réinterprétait la prédestination, dans un sens moins strict que les
calvinistes purs.
Cette époque voit aussi les premiers pas de l'exégèse biblique et de l'histoire critique de l'Église. Du côté
de l'exégèse, on doit citer les hébraïsants Johann Buxdorf père et fils (Bale), Louis Cappel, (1595-1658,
protestant), Hugo Grotius (1583-1645, protestant arminien), fondateur du droit international, exégète avec son
De veritate religionis christianae), Baruch Spinoza (Tractatus theologico-politicus, 1670, juif), Richard Simon
(1638-1712, catholique), le plus souvent dans un esprit polémique. Du côté de l'histoire de l'Église : David
Blondel, Isaac Casaubon, Joseph Scaliger, Gerhard Voss.
Jacques Gruber
Page suivante, l’image de l’affiche manuelle préparée pour la rencontre.
Page d’après, le rappel des deux affiches manuelles sur les guerres de religion