les changements climatiques, un devoir en santé
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LETTRE OUVERTE
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 26 juin 2015
Objet : Les changements climatiques, un devoir en santé
Faire face aux changements climatiques est non seulement un devoir envers notre
planète, mais également une opportunité unique de progresser en santé. C’est ce que
révèle la Commission du Lancet sur les changements climatiques et la santé, publiée
le 23 juin dernier, concluant à nouveau que la lutte aux changements climatiques
pourrait être la plus grande opportunité en santé mondiale du 21e siècle. Des
étudiants-es en médecine du Québec souhaitent donc rappeler que cette lutte devrait
être considéré comme un objectif en santé publique, au même titre que la lutte contre
l’obésité ou le tabac.
La majorité des politiques en santé publique qui ont des répercussions positives pour
l’environnement, sont décrites comme des politiques de “no-regret”. Les bénéfices
pour la santé justifient à eux seuls leur mise en oeuvre, et les co-bénéfices pour
l’environnement sont, à toute fin pratique, une valeur ajoutée. Par ailleurs, d’un autre
côté, un mode de vie soucieux de l’environnement entraîne des bénéfices directs sur
la santé. Aller au travail à vélo plutôt qu’en voiture aide à réduire la pollution et les
émissions de gaz à effet de serre, tout en diminuant les risques d’obésité et de
maladies cardio-vasculaires et respiratoires. D’autres gestes quotidiens, tels que
diminuer sa consommation de viande ou manger des produits naturels et locaux,
aident également à réduire les émissions de gaz à effet de serre et contribuent à un
mode de vie sain. La lutte aux changements climatiques est donc une belle
opportunité à saisir en santé publique.
Rappelons également qu’à l’échelle planétaire, les changements climatiques ont déjà
des conséquences appréciables sur la santé des populations, comme l’indique la
Commission du Lancet publiée cette semaine. En plus des impacts directs sur les vies
humaines, sous forme de tempêtes, sécheresses, inondations et canicules, on
constate également des effets indirects sur les écosystèmes, tels qu’une baisse de la
qualité de l’air et des eaux, ainsi que des bouleversements écologiques. Ces mêmes
effets directs et indirects entraînent des perturbations sociales: migration de
populations, intensification des conflits pour les ressources naturelles, exacerbation
des inégalités au sein et entre les pays. En effet, on remarque que les populations les
plus touchées par les changements climatiques sont celles qui sont déjà les plus
vulnérables : les personnes âgées voient leur santé cardio-vasculaires affectée par
les chaleurs intenses; les femmes des pays en développement, souvent chargées de
chercher l’eau et de nourrir la famille, voient leur quotidien s’alourdir, les enfants
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Canada, H3A 1E4
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souffrent en plus grand nombre des effets de la malnutrition secondaire aux
mauvaises récoltes; les infrastructures de santé risquent de s’écrouler à long terme,
affectant les populations les plus démunies; et finalement, les populations migrantes,
de plus en plus nombreuses à fuir ces bouleversements, font face à plusieurs
obstacles quant à l’accès aux soins de santé.
La Commission lance dix recommandations principales, consistant notamment à
retirer le charbon comme source d’énergie, passer à des villes qui encouragent les
modes de vie sains et verts, ainsi que faciliter la collaboration entre les Ministères de
la Santé et d’autres départements gouvernementaux, permettant l’intégration de la
santé et de l’environnement dans les considérations gouvernementales plus larges.
En tant qu’étudiants-es en médecine, nous ne pouvons garder silence face à ces
conditions qui affectent déjà, et affecteront encore plus, nos futurs patients. Nous
appelons les professionnels de la santé et les politiciens à jouer un rôle primordial
dans la défense des populations à risque, en promouvant des politiques responsables
et bénéfiques à long terme. C’est ainsi que la menace des changements climatiques
deviendra une opportunité en santé publique et mondiale.
IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération
médicale du Québec, mobilisant les 3 900 étudiants en médecine du Québec,
s’engage à contribuer au processus politique qui mènera à la mise en place et au
suivi des décisions de la conférence de Paris de Décembre prochain. IFMSA-Québec
continuera également à faire de la sensibilisation sur les changements climatiques,
les modes de vie sains et le développement durable au sein des facultés de médecine
du Québec et de la population générale.
Lettre ouverte rédigée par Dr. Yassen Tcholakov, résident en santé publique de l’Université McGill Djamila Saad, étudiante en médecine de l’Université McGill Claudel P.-Desrosiers, étudiante en médecine de l’Université de Montréal Camille Pelletier Vernooy, étudiante en médecine de l’Université de Montréal et présidente d’IFMSA-Québec
À propos d’IFMSA-Québec
IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération médicale
étudiante du Québec (FMEQ), représente et mobilise les 3700 étudiants en médecine du
Québec autour des enjeux sociaux, culturels et mondiaux de la santé. Par ses projets de
sensibilisation, de ses programmes d'échanges et de ses prises de position, IFMSA-Québec
est vouée à l'amélioration de la santé d'ici et d'ailleurs. Pour plus de détails, www.ifmsa.qc.ca.
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Source :
Camille Pelletier Vernooy
Présidente, IFMSA-Québec
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