les armes deloyales des allemands france 1916 copia

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 Pages  actuelles 1914-1916 PAR FRANCIS MARRE Chro nique ur scientifi que  du  Correspondant. PARIS-BARCELONE BLOUD  ET G A  Y,  ÉDITEURS 1916 TOUS DROITS SERVÉS

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Les Armes Deloyales Des Allemands France

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  • Pages actuelles

    1914-1916

    PAR

    FRANCIS MARRE

    Chroniqueur scientifique du Correspondant.

    PARIS-BARCELONE

    BLOUD ET G A Y, DITEURS

    1916TOUSDROITSRSERVS

  • AVAN^rRROPOS

    Quand les Boches, violant dlibrment les traits ces chiffons de papier sans valeur ont envahila Belgique, Us ont eu recours aux plus atrocescruauts. Quand ils ontpntr en France, les meur-tres, les viols, les incendies et les pillages ont, marquleur roule sanglante. Kriegisl Krieg , rptaientleurs gnraux ; la guerre est la guerre; il fautqu'une vague de terreur prcde les armes alle-mandes et fasse le vide devant elles.

    Les Neutres, ce moment, murmuraient: Pau-vre Belgique ! Pauvre France ! La victoire de laMarne leur a glorieusement rpondu.

    Plus tard, lors de la grande rue sur Calais, nosignobles ennemis ont employ des nuages de gazasphyxiants pour tenter d dmoraliser l'arme bri-tannique et la ntre.

    Mais leur sauvagerie n'a servi qi les dsho-norer davantage et la. victoire de l'Yser a dfinitive-

  • AVANT-PROPOS

    ment ruin Vespoir qu'ils avaient conu de parvenir percer les lignes allies.

    Plus rcemment encore,- ils ont lanc sur nos tran-ches des liquides enflamms, croyant nous con-traindre leur livrer enfin passage.

    Malgr les torrents de feu qui les ont inonds, nos bonhommes oiit tenu bon, et la victoire de l'Ar-tois est venue prouver au monde que rien ne peutbranler le vivant rempart de leurs baonnettes.

    Les Boches, cependant, n'ont pas renonc leursattaques flones, et, dans toutes les rencontres, ils sesont servis des armes les plus dloyales.

    Ce qu'ils ont fait, ce qu'ils font tous les jours, ledevoir de ceux qui savent est de le proclamer bienhaut. Les soldats la bourguignotte bleue sont inac-cessibles la crainte : ils ne le sont jamais la pi-ti, et pourtant les sauvages qu'ils ont combattrene sont pas des hommes, mais des btes fauves..

    Puisse la France ne l'oublier jamais et quand,aprs la paix glorieuse, les Allemands vaincus vien-dront, la tte basse et l'chin courbe, mendier leurpardon, puisse notre gnrosit native se souvenirque jamais un Boche ne cessera d'tre pour nous unennemi.

    F. M.

  • Les armes dloyales

    des AHematds'V

    Ds le dbut des hostilits, les Boches se sontefforcs de prendre, aux yeux des Neutres, Uneattitude de victimes qui devait, croyaient-ils,leur concilier les sympathies universelles, ou toutau moins faire oublier ce qu'a d'odieux et de cri-minel leur faon de concevoir la guerre.

    Malheureusement pour eux, les massacresd'otages, de prisonniers et de blesss, les fusil-,lades d'enfants, de femmes et de vieillards, lsatrocits sans nom dont ils se sont rendus cou-pables partout'o ils ont pass, ont tout jamaisdshonor leurs troupes.

    Il n'est plus maintenant un seul homme debonne foi qui ne considre l'arme germaniquecomme un ramassis de tortionnaires, de voleurs,et de bandits ou qui.se refuse penser que lesmarins de la Kultur sont des pirates sans foi niloi. Toutefois, bien que l'opinion publique de tous

    (1)Cette tude a t publie, sous une forme plus r-duite, dans la Revue des Sciences du Correspondant.

  • 6 LES ARMESDLOYALESDS ALLEMANDS

    les pays du monde soit pleinement claire surles brigandages de nos ennemis, il n'est pas inutilede verser des documents nouveaux au dossier duformidable procs qui sera jug aprs la victoiredes Allis. C'est ce qui a l fait* ici-mme, il y aquelques mois, dans une tude ayant pour titre :la Chimie meurtrire des Allemands (1). C'estce qu'il convient de faire aujourd'hui, en expli-quant au grand public franais de quelles armesdloyales se servent les soldats de Guillaume IL

    (1) La Chimie meurtrire des Allemands, collection desPages Actuelles, 1 volume illustr.

  • BALLES EXPLOSIBLES

    Quand le chef d'une troupe d'infanterie veutfaire excuter des feux sur un objectif qu'il aper-oit, il commence par apprcier la distance de tird'une faon aussi exacte que possible, puis ilcommande une premire salve, en s'efforant dedistinguera la jumelle les points de chute desprojectiles. De celte manire, il constate si lahausse qu'il a indique est correcte et, au be-soin, il la fait modifier, ce quia pour rsultat d'al-longer ou de raccourcir les trajectoires, suivantque les balles arrivent en avant ou en arrire dubut atteindre. Cette mthode de rglage estd'un emploi facile, quand on tire, par temps sec,sur un terrain friable dans lequel les balles sou-lvent, en s'enfonant, un petit nuage de poussire,ou encore, sur un sol rocailleux dont elles d-tachent par leur choc de petits clats donnant distance l'impression fugitive d'un flocon de fumetnue. Au contraire, si l'objectif battre est enterrain mou, dans lequel les balles s'enfoncent,

  • 8 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    et disparaissent sans dterminer de projectionssolides leur point de chute, le rglage du tir estsouvent malais.

    Il faut bien se dire, d'ailleurs, que la ncessitde voir l'endroit prcis o les projectiles despremires salves viennent au contact avec le sol,n'est pas, beaucoup prs, aussi imprieuse qu'ellepeut le paratre au premier abord. Un tir d'infan-terie ne se rgle pas de la mme faon qu'un tird'artillerie et, dans la pratiqu, la question quise pose ce sujet peut tre rsolue de faon sa-tisfaisante, quelles que soient la consistance etla nature du terrain sur lequel est place ou der-rire lequel est partiellement abrite la troupeadverse. Cependant, les fantassins allemands et' autrichiens ont cru devoir en faire l'objet d'ar-dents controverses et ils lui ont apport, il y aquelques annes, une solution dont le sens relnous a chapp... jusqu'au commencement d'aot1914. Us ont tout simplement muni un ou deuxtireurs d'lite, dans chaque compagnie, de quel-ques cartouches, dont la balle explosible dgageen clatant un nuage de fume noire, puis ils ontdcid que, dans fous les cas o il paratrait im-

    ' possible d'effectuer par les moyens usuels un bonrglage de tir, on ferait usage de ces cartouchesspciales.

    Au moment de la mobilisation, il se trouva quepar le plus grand des hasards videmment, la fa-brique d'lal Wellesdorf, qui est installe auprsde Vienne, avait constitu un stock de ces car-

  • BALLESEXPLOSIBLES

    touches assez considrable pour qu'il pt en tredistribu, dans les armes des deux Empires, auxgrads et aux trois ou quatre meilleurs tireurs dechaque unit combattante, soit un homme surquarante environ ; dans certains corps, il en futmme donn un cinquime de l'effectif. Lescaissons de compagnie, de bataillon ou de rgi-ment furent approvisionns de manire ne ja-mais en laisser manquer les units en ligne.

    Ds l'entre en campagne, les soldats, munisde ces scharje Uebungspatronen (cartouches balles pour expriences) se virent assigner unrle bien dtermin ; ils ne participaient qu'excep-tionnellement aux assauts et devaient avant toutse terrer dans des trous, ou derrire des abris, dfaon pouvoir non pas contribuer au rglagedes feux de salve, mais effectuer des feux vo-lont sur ceux de nos tirailleurs qui paraissaient leur vue, ou sur nos premires lignes, lors dudpari des charges. Visant avec calme, ne gas-pillant pas leurs munitions, ils perdaient peu deleurs balles et chacun de leurs coups mettait dfi-nitivement un adversaire hors de combat.

    Quand les blesss des premires batailles arri-vrent aux ambulances et aux hpitaux du terri-toire, les chirurgiens belges, anglais et franaisconstatrent sur certains d'entre eux des plaiespouvantables, dont l'aspect caractristique neleur permit pas d'hsiter accuser l'arme enne-mie de se servir de balles explosibles.

    Des centaines et des centaines de constatations

  • 10 LES ARMSDLOYALESDS ALLEMANDS". ' ; !

    concordantes furent tablies par les soins du Ser-vice de sant des diverses armes allies et notreGouvernement adressa aux puissances neutresune vhmente protestation, motive par ce faitque la Convention de Genve d'abord, la Conven-tion de La Haye ensuite, auxquelles l'Allemagneet l'Autriche ont adhr toutes deux, interdisenten termes trs explicites l'emploi de projectilesexplosibles, dans les fusils, les carabines, les re-volvers, et gnralement toutes armes de petitcalibre.

    Nos ennemis, qui n'en sont pas un mensongeprs, nirent perdument la forfaiture dont ilss'taient rendus coupables. Ils affirmrent d'abordque nos chirurgiens s'taient tromps, et tent-rent de faire admettre uii explication ingnieuse. La charge de leur cartouche d'infanterie, expli-qurent-ils, est parfois dfectueuse et leur ballen'a pas toujours un quilibre parfait. Aussi arrive-t-il, dans certaines circonstances, qu'au lieu deprogresser la pointe en avant, le projectile secouche pour ainsi dire sur sa trajectoire et frappele but de toute sa longueur, dterminant ainsiune plaie grandes dimensions. Convaincusd'imposture et mis en prsence de prcisionsirrfutables, ils parlrent de leurs fameuses car-touches de rglage dont, par erreur, quelques-unes avaient atteint un but anim.

    Il serait facile' de rfuter ces dfaites misra-

    bles, en se bornant donner le rsultat des en-qutes officielles qui onl t poursuivies par ordre

  • BALLES EXPLOSIBLES 11

    du ministre de la Guerre dans toutes nos forma-tions sanitaires. Les dclarations unanimes de

    plusieurs centaines de chirurgiens civils et mili-taires auraient la valeur d'une preuve irrfu-table. Mais il est, tous gards, beaucoup plussignificatif de faire connatre au grand publicfranais ce que, la suite de multiples Constata-tions faites sur les fronts de Serbie, le doc-leur Reiss, a publi dans la Revue militaire Suisse.Le texte qui a paru sous sa signature n'est passuspect de partialit, puisqu'il mane d'un mde-cin de haute rputation scientifique, appartenant une nation non-belligrante. Il est d'une prci-sion accablante.

    Les cartouches sont enfermes dans des car-,tons ordinaires de l'arme autrichienne, et rem-plis de deux chargeurs dix cartouches. L'ti-quette de ces cartons porte en lettres imprimes,la mention : Einschusspatronen ou 10 StuckscharfeUebungspatronen. Ces balles proviennent de lafabrique Wellersdorf, prs de Vienne. L'ext-rieur des cartouches est tout fait semblable celui des cartouches normales, mais elles portent trois centimtres de la base un anneau noir ourouge. En plus, la pointe d'une partie de ces car-touches est normale. Chez d'autres, il existe unpetit prolongement aplati.

    A l'ouverture de la cartouche on constatedans la douille le chargement de poudre normal.La balle est amnage de la faon suivante :

    Le manteau ne contient du plomb que dans

  • 12 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    la pointe et dans la base de la balle. La partie an-trieure renferme, en outre un rcipient cylin-drique entour d'une feuille de plomb. Il estrempli d'un mlange que l'analyse, faite au labo-ratoire de Kragujewatz, a dmontr tre de lapoudre noire comprime, mlange avec un peud'aluminium pulvrulent. Une amorce de fulmi-nate de mercure est pose au fond du rcipient.Au fond de ce premier rcipient, il s'en trouve unsecond, en acier, renfermant l'intrieur une

    FlG. 1. Une.cartouche balle explosible.Voici, (Vajjrsles ludes faites par des spcialistes neutres, lacoupe d'une des cartouches balle explosible dont les soldaisaustro-bocheslont couraminenlusage.

    glissire en laiton, dans laquelle est enchss unpercuteur en acier. Si la balle, dans son trajet,est arrte par un obstacle quelconque (os, bois,elc,) le percuteur, pouss en avant par la vitesseacquise, vient frapper l'amorce et provoqu l'ex-plosion de la poudre, parlant celle de la balle.Suivant le rglage de la glissire, c'est--dire, sui-vant que celle-ci est plus ou moins serre, per-mettant au percuteur de jouer plus ou moins li-

  • BALLESEXPLOSIBLES 13

    brement, l'explosion se produit ds que la ballerencontre le. moindre obstacle, ou seulementquand sa course est fortement ralentie.

    Cette balle prsentedonc nettement tous lescaractres d'un projectileexplosible, tels que ceuxqui sont employs jusqu'maintenant pour la chasseaux pachydermes seule-ment.

    J'ai eu l'occasion devoir des blessures provo-ques par de tels projec-tiles, soit dans les hpi-taux, soil mme sur leschamps de bataille, dansles ambulances de premireligne. En gnral, l'orificed'entre de la blessure estnormal et petit. L'orifice . FlG- 2-de sortie est norme et les Ce dessln ?, ii faU d'a?Hsnature. Il donne une idechairs SOlt pousses au de- des pouvantablesdsor-hors, souvent en forme de *?? que los balles,exHpl"' sibles provoquent .dansChampignon. L'intrieur l'organisme humain.de la plaie est dchiquet,et les os rencontrs sont briss en petits morceaux.La balle en faisant explosion l'intrieur ducorps, est dchire, et ses parties agissent commeune vraie mitraille. En plus, il y a l'action desgaz qui agrandit la blessure et brise les os. Les

  • 14 LES ARMESDLOYALESDES ALLEMANDS

    blessures sont ainsi fort graves. Un membre at-teint par une balle explosible est presque tou-jours condamn l'amputation. Une blessure la tte ou au tronc est presque invitablementmortelle.-

    De multiples constatations du mme ordre ontt faites chez nous, ainsi que par des spcialistesanglais, belges, russes et italiens. En prsence deleur unanimit, il n'est pas niable que les Alle^mandset les Autrichiens violent dlibrment leslois de la guerre, en armant leurs soldats de ballesexplosibles, c'est--dire de projectiles qui sont desobus en miniature et rendent presque coup srmortelle la moindre blessure.

    Ils n'ont cela aucune excuse et le crime qu'ilscommettent ainsi de propos dlibr ne com-porte aucune espce de circonstances attnuantes,Il faut, en effet, considrer comme un pur men-songe l'explication suivant laquelle les Uebungs-patronen auraient comme vritable destination defaciliter le rglage des tirs d'infanterie : les exp-riences institues leur propos par le docteurReiss sont, en effet, des plus concluantes.

    En ce qui concerne la fume, crit-il, saquantit est relativement petite et ne se voit pasdistinctement longue distance. En plus, commepour les mlanges explosifs d'aluminium et demagnsium employs en photographie, la fumeest immdiatement chasse par l'explosion desgaz une hauteur plus o moins considrable etle nuage de fume ne se forme qu' une distance

  • BALLESEXPLOSIBLES 15

    plus ou moins importante du lieu d'explosion.Il est donc impossible que la fume puisse indi-quer si l'objet est rellement touch ou non.Quant la flamme, elle se voit bien pendant lanuit, mais comment veut-on juger, pendant lanuit, si vraiment la flamme se produit sur l'objetvis ou non. En voyant briller dans l'obscuritune petite lumire permanente, il est djpresque impossible de reconnatre sa distance,parce que les lments de comparaison fontdfaut. Comment veut-on reconnatre sa dis-tance s'il s'agit d'une lueur extrmement fu-gace ? Enfin, quand l'explosion se produit dansle corps d'un homme, on ne peut voir ni fumeni flamme. Comment veut-on alors vrifier le tir?Uniquement en voyant tomber le corps que lagrave blessure provoque a rois dfinitiyejnenthors de combat.

  • PROJECTILES EMPOISONNES

    Nos ennemis ne se bornent, du reste, pas employer, pour faire nos soldats le plus de malpossible, des balles explosibles, qui dterminentd'atroces blessures et enlvent l'adversairetouch par elles . toute possibilit de gurison

    '

    ultrieure. Ils n'hsitent pas employer des pro-jectiles empoisonns, qui provoquent des phno-mnes gnraux d'intoxication et dont la mortest la-consquence peu prs invitable.

    Tout d'abord, les balles de leurs shrapnells,au lieu d'tre maintenues en place par du soufrecoul, le sont par un mlange de soufre et dephosphore, et, comme leur surface a t inten-tionnellement munie de stries ou d'encoches ir-rgulires, elles retiennent toujours une cer-taine quantit de phosphore qu'elles entranentavec elles dans les plaies.

    Souvent, les balles explosibles elles mmescontiennent dans leur chargement une sorte denoyau de phosphore rouge qui est projet en tous

  • PROJECTILESEMPOISONNES 1?

    sens au moment ou se rompt leur enveloppe.L'auteur de ces lignes peut, cet gard, appor-ter un tmoignage personnel. J'ai vu, en effet,vers le milieu de septembre 1914, un bless-arri-ver dans une ambulance avec une plaie trs an-fractueuse de la cuisse, complique d'un vri-table broiement du fmur et d'une dilacrationcomplte des masses musculaires. Comme lablessure, dont le pansement avait t tartif, pr-sentait des signes non quivoques de grangrneau dbut, le chirurgien chef de service voulutemployer le thermocautre pour pratiquer leslarges incisions qui s'imposaient d'urgence; maisau moment o il approcha l'outil port au rougeblanc, une courte flamme jaillit des tissus, acrcompagne d'un bref dgagement de vapeursblanches; trois jours plus tard, le patient pr-sentait tous les symptmes d'une intoxicationphosphore; l'examen de son urine notammentdonna les rsultats les plus significatifs. Desfaits peu prs identiques ont t signals dansdiverses formations sanitaires et ont fait l'objetde rapports ou de communications.

    C'est ainsi, par exemple, que le professeur Tuf-fier, chirurgien des hpitaux de Paris, a signal la, Socit de Chirurgie le cas extrmementtypique d'un bless dont la plaie se couronnaitd'un petit panache de fume odeur nettementphosphore, quand on la lavait l'eau oxygne.Le malade succom^a-^rbprit de sept jours, enproie une vritabfchx'fphoxique

  • 18 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    Aussi le docteur Grandjux a-t-il pu se. deman-der si, chez les blesss de la! guerre actuelle, certains cas de morts lentes de cause indter-mine, ne seraient pas dus des empoisonnementsphosphores .

    Tous ces faits sont d'ailleurs expliqus parl'emploi que font les Allemands de shrapnellsdont les balles sont noyes dans une pte basede phosphore blanc et surtout par la dcouvertedans les gibernes de certains soldats prisonniers,de balles explosibles au phosphore : ces projec-tiles ont t tudis par des officiers spcialistesqui, en des rapports d'une irrfutable prcision,en ont fait connatre la structure et la composi-tion.

  • BALLES EXPAIMSIVES

    En mme temps que de balles explosibles et deballes empoisonnes, l'infanterie allemande faitcouramment usage de projectiles expansifs.

    Le 26 septembre i9i4i au combat de Ninove(Belgique), un oberlieutenant hanovrien, nommvon Halden, se rendit prisonnier et, dans ses sa-coches, on trouva des cartouches balle pour pis-tolet automatique, tandis que, sur ses hommes, ontrouvait des balles du mme genre, destines tre tires dans des fusils Mauser. M. Rousseaux,armurier-expert Anvers, fut charg par leministre'de la Guerre belge d'examiner ces mu-nitions. Son rapport qui porte la date du 28 sep-tembre, conclut en ces termes :

    La bote tiquette verte portant l'inscription20 patroneii n U03 fur die Mauser selbstlade Pis-tole, cal. 7,63 devrait contenir des cartouchespleines. Elle contient un rtelier sur trois deballes expansives dum-dum, extraites de botesspciales tiquettes jaunes. Ces balles sont

  • 20 LES ARMESDLOYALESDES ALLEMANDS

    rendues expansives dans la fabrication, et il'n'estpas possible de les rendre telles la main.

    La commission belge, charge de faire uneenqute officielle sur les violations des lois dela guerre commises en Belgique par les Alle-mands relate des fails absolument probants d'em-ploi dballes expansives. Le mdecin de batail-lon Lon Pierre^ crit-elle, appel soigner le ca-rabiniercycliste Leurs,bless le oseptembre 1914dans un service de patrouille, a constat que cesoldat a t frapp d'une balle dum-dum. Lemembre infrieur gauche tait compltementdchiquet : des malloles au milieu de la cuisse,ls fragments d'os sortaient des chairs. Une am-putation du membre tait indispensable poursauver la vie de ce malheureux.

    D'autre part, la commission .belge publie lerapport suivant, qui est effroyablement typique.

    Le soldat Th. Levaut, du 5e rgiment de lan-ciers, a t bless le 27 septembre midi, aucombat d'Alost, par une balle expansive. L'ori-fice d'entre correspondant au diamtre de laballe, sige la runion du tiers infrieur avec letiers moyen de la face antrieure de Tavant-brasdroit. La balle a clat emportant tous les os ducarpe, les ttes des quatre derniers mtacarpienset les tissus mous de la face dorsale du poignet.A la face antrieure, la peau a t dchire endiffrents endroits. Les lsions taient telles qu'ila fallu procder l'amputation de l'avant-bras.

    L'opration a t" faite le 27 septembre 8 heures

  • BALLESEXPANSIVES 21

    du soir .par les docteurs Van de Velde, Wei-rynsck et de Bruyker. Assistaient galement l'opration le docteur Bossaerts, mdecin en chefde la Croix-Rouge de Gand, les infirmires deservice, Mmes M.-L. Lippens, E.-J. Braun, P. Lip-pens, Mlles de Hemptine et Lamont et les infir-miers Braun et Carpentier. Ci-joint deux photo-graphies et une radiographie de la main ampu-te. La pice elle-mme est conserve.

    Ce document dont l'authenticit est garantiepar les signatures des tmoins de l'opration,tablit qu' n'en pas douter le Commandementallemand avait, ds l'entre en campagne', distri-bu aux troupes des balles dum-dum avec l'vi-dente volont de provoquer dans les rangs destroupes adversaires des blessures aussi gravesque possible.La fabrication de ces projectiles atroces est

    trs simple. A l'inverse de la.balle D franaise,qui est homogne, la.balle du fusil allemand estforme d'un lot de plomb durci, envelopp d'unechemise de maillechort. Si on fend longitudna-lement cette chemise, de faon ce que les fentesarrivent la surface du noyau de plomb, celui-cis?crase au moment du dpart dn coup, en rai-son de sa mallabilit qui le fait se dformer sousl'influence du brusque effort d'inertie. Quant lachemise mtallique fendue, elle s'carte, permet-tant au plomb de faire en quelque sorte hernieentre ses fragments. Il s'ensuit que le projectiledj dform en route^continu s'craser sur

  • 22 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    lui-mme, ds qu'il rencontre un obstacle rsis-tant, un os, par exemple; c'est alors un vritableemporte-pice de plusieurs centimtres de dia-mtre, qui agit sur les tissus, par arrachementou par broiement, produisant en eux des lsions

    Fie. 3.Cedessin a t fait d'aprs nature. Il reprsente, gauche, lachemisefendue et dformed'une halle allemande; droite, lenoyau de plomh irrgulirement aplati de la mme halle. Lesdeux projectiles ont t extraits, aprs autopsie,do la blessurereue par un soldat franais, que tous les soins deschirurgiensont t impuissants sauver.

    irrparables, compliques d'normes pertes desubstance.

    Un cas cit la Socit de mdecine lgale parle docteur Leclercq, professeur agrg, Lille,rend trs exactement compte de ce qui se pro-duit ainsi. Un soldat atteint d'une vaste blessure la racine de la cuisse, mourut, en dpit des

  • BALLESEXPANSIVES 23

    soins qui lui furent donns, quelques heuresaprs avoir t apport l'ambulance. On dcou-vrit, dans les masses musculaires, deux ou troiscentimtres de la surface, toute la chemise de laballe, fendue sur toute sa longueur, tale surelle-mme et compltement vide de son noyau :quant au plomb, on le trouva, partie dans le mas-sif osseux du fmur, qu'il avait broy, partiedans les muscles sous la forme de particules irr-gulires projetes en tous sens.

    Les fantassins allemands savent, d'ailleurs,trs bien prparer eux-mmes des .balles dum-dum; et des prisonniers interrogs ont avouy maintes reprises, que, sur l'ordre et suivant lesindications de leurs grads, ils fendaient en longavec leur couteau de poohe, la chemise de leursballes pour que celles-ci deviennent plus meur-trires .

  • BALLES RETOURNEES

    Quand le temps manque aux soldats ennemispouf transformer en balles dum-dum les projec-tiles de leurs cartouches, ils recourent volontiers'utt procd plus simple encore.

    Le fusil Mauser^ en service dans toutes lestroupes pied, comporte, pour la mise en placede l'a baonnette, une pice rainure loge l'extrmit suprieure du ft et en contact avecle canon. Cette pice est marque d'une chan-crure destine loger le tenon de la poigne del'arme. Si, maintenant le fusil de la main gaucheet prenant de la main droite une cartouche balle, on introduit dans cette chancrure la pointeterminale du projectile; et si, l'immobilisant, onlui fait subir une sorte de pression de bas enhaut, la douille de laiton cde, le sertissage delcartouche se desserre et la balle se trouve libre.Il ne reste alors au soldat qu' la rintroduiredans la douille, en y plaant non plus sa pointe,mais sa partie de base. Quand on brle dans le

  • BALLESETOURNES 2B

    Fie. i.Ce dessin a t excutd'aprs nature sur les indications four-nies par un Alsacienvad de l'arme allemandedans laquelleil servait au momentde la dclarationdo guerre. On distingue,en haut, l'chancruredestine loger le tenon de la poignedebaonnette.Dansles fusils,d'infanterie du dernier modle,la grenadirequifixeau canonl'extrmitsuprieuredu ft, comporteun crochetgrce auquel le retournement de la halle des cartouchesestgrandementfacilit : la halle tantmaintenuepar ce crochet, unseul mouvementde haut en bas suffit oprer le dessertissagede la douille. Le mcanismede cette opration est appris auxhommespar les sous-officiers.C'est lui que montre le dessin ci-dessus.

  • 26 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    fusil la cartouche ainsi modifie, le tir longueporte, est dpourvu de justesse ; mais, aux dis-

    tances de i5o 200 mtres, il estextrmement Meurtrier. En effet, aulieu d'arriver au but la pointe enavant, la balle subit une sorte de. renversement ou plutt de mouve-ment de bascule, qui la fait arriversur l'obstacle tandis qu'elle se trouvepour ainsi dire plus ou moins cou-che sur son axe. Elle dtermine

    : alors d'effroyables lsions.Parfois, elle se renverse seule-

    ment, aprs avoir pntr dans lestissus mous, et au moment o ellevient au contact d'un os. Dans ce cas,elle produit de vritables effets d'ex-plosion, en projetant en tous en sensles fragments de massif osseuxqu'elle broie sur une large tendue.Les dsordres produits sont, dansIG' ' ce cas, plus considrables encore :La balle, ayant , 1 . 1 ,-w M 1t enleve dans le tronc ou la tte, ils ont pour

    de.la douille, consquence la mort presque imm-6St>I*6t)lcLCC613pointe enbas. diate ; dans les membres, ils rendentmontreT" invitable l'amputation d'urgence,pectqueprend Le docteur Lavielle, mdecin-chef?ucheIaar: de l'Hpital auxiliaire 86 bis, a pu-

    bli dans les Archives provinciales deChirurgie quelques observations relatives desblessures de ce genre, et qu'il rapporte des

  • BALLESRETOURNES 87

    balles retournes dans leurs douilles avant d'aVoirt tires. C'est ainsi qu'il note le cas d'un soldatqui, tant dans la position du tireur couch, futatteint d'un projectile qui pntra dans la partiesupro-interne du bras droit et s'en alla sortirdans la rgion de l'paule. La simple inspectionde sortie du projectile indique que la blessuren'a pas t faite par une balle ordinaire, car ledeltode, dont les chairs renverses au dehorsont t violemment refoules, a littralementclat.

  • BALLES EN BOIS

    Au cours d'attaques rcentes, notamment enseptembre 1915 sur le front de Champagne, cer-tains prisonniers"~allemands ont t trouvs por-teurs de cartouches comportant une balle en bois,traverse suivant son axe d'une tige en fer mou,et munie la pointe d'une sorte de capuchon enacier, la base d'une rondelle, paisse de plomb.Ces cartouches, uniquement destines la guerrede tranches, par consquent au tir courtes dis-tances, sont extrmement dangereuses et fontdes blessures d'une terrifiante gravit. Leursballes, en effet, clatent dans les plaies, projetanten tous sens des.fragments irrguliers, qui pro-duisent des dsordres graves par dilacration etpar arrachement. Elles constituent donc de vri-tables balles dum-dum, perfectionnes, plus ter-ribles . peut-tre que les classiques balles ex-pansives, dont la chemise a t volontairementsegmente.

    Le mcanisme suivant lequel elles agissent, est

  • BALLESEN BOS 29

    facile comprendre. Au moment o elles attei-gnent, leur but, si elles viennent frapper unepartie solide du squelette qui oppose leur pro-gression un obstacle rsistant, le culot de plombest entran en avant par un effet d'inertie : ilcrase la tige de fer mou qui forme l'axe du pro-

    FIG. 6.Cedessin,excutd'aprs nature, montrel'aspectextrieur et la

    coupe d'une des balles en bois dont les soldats boches se ser_.vent pour le combat courte distanceet qui produisent d'ef-froj'ablcsblessures.

    jectile et, avec elle, le bois, qui constitue lecorps de la balle; il vient ensuite heurter le capu-chon d'acier qui coiffe la pointe et le transformeen une sorte de large champignon aplati. Leschardes de bois, d'une part, et, de l'autre, le ca-puchon de la balle transform en une rondelleaux bords irrgulirement lacrs constituent au-

  • 30 LES ARMESDLOYALESDS ALLEMANDS

    tant de projectiles secondaires; puis, les dbrisde la tige axiale et le culot sont eux-mmes ani-ms de vitesses suffisantes pour provoquer lesplus atroces ravages dans les tissus, sur lesquelsils Se comportent comme autant d'emporte-pices.

    "

    Les soldats allemands dont les gibernes conte-naient ces cartouches spciales ont dclarqu'elles leur avaient t distribues depuis peu etque leurs chefs leur avaient ordonn de les utili-ser seulement pour tirer des distances inf-rieures i5o mtres,

  • BAONNETTES A DENTS DE SCIE

    Dans quelques units d'infanterie allemandeet dans tout le corps des pionniers, certainshommes sont arms d'un sabre-baonnette, lame aplatie et large dont un bord est tranchanttandis que l'autre est taill en dents de scie. Offi-ciellement c'est un outil portatif, destin jouerle double rle de scie main et de sabre d'abatis,suivant la faon dont il est employ. En ralit,c'est une arme trs dangereuse, qui, emmancheau bout du fusil, fait des blessures beaucoup plusgraves que celles de baonnettes ordinaires -,enraison de ce fait qu'elle produit des effets d'arra-chement quand le soldat la tire soi pour la re-tirer du corps d'un ennemi.

    Mais les officiers allemands savent raffiner surla barbarie. L'ordre est donn tous les hommesarms de la baonnette-scie de ne jamais partirpour l'assaut sans avoir pris la prcaution d'enenfoncer plusieurs reprises la lame dans le solmeuble, de faon ce que les asprits retiennent

  • 32 LES ARMESDELOYALESDS ALLEMANDS

    en elles des particules terreuses susceptibles d'in-fecter les blessures infliges l'ennemi. Cet ordred'une crUaut rflchie... et scientifique est par-fois perfectionn encore. Lors d'une attaque enArtois, une compagnie allemande fut prise sousle feu de nos mitrailleuses et compltement an-antie : les ntres ayant progress et conquisdu terrain, eurent l'obligation d'enterrer les ca-

    FIG. 7.La baonnette dents de sciedesBoches.Il n'est besoind'trenimenuisierni charpentierpour se rendrecompte,d'un coupd'oeil,que cette armene peut en aucunemanirerendre de services.un travailleur d'infanteriequi l'utiliseraiteniguisede scie.Lesdents coupantesdont,elle est munie sont trop grosseset trop,irrgulirespour pouvoirsectionnerles fibresdu boisautrementqu'en les arrachant et les dilacrant.Par contre,la baonnette' dents de scie est une arme terrible, qui fait des blessureseffroyableset provoque dans les tissus des dsordres irrpa-rables.

    davres ennemis et il fut alors possible de cons-tater que toutes les baonnettes-scie de latroupemassacre taient enduites de matires fcales .On juge, sans qu'il soit ncessaire d'insister,quelles complications atroces de septicmie etd'infection stercoraire auraient subies les blessuresdont les ntres taient menacs.

  • HAMEONS ET CROCHETS D'ACIER

    Ii est vident que les baonnettes ainsi infec-tes sont terriblement meurtrires ; mais leur em-

    ploi n'est pas sans danger pour les immondesindividus qui s'en servent. Le combat h l'armeblanche comporte une redoutable part d'ala,;quand l'un des adversaires est un soldat franais.La fine aiguille d'acier brillant qui complte lefusil Lebel a clou au sol des milliers de Boches qui l'escrime alerte des parades est loin d'treaussi familire qu'elle l'est nosccbonhmmes .

    Aussi les Allemands ont-il pens se servird'une arme toute diffrente, qui ne les expose aucun _pril et qui, par suite, convient merveil-leusement leur temprament de lches, et deflons.

    Vers la fin de 1915, un journal de Paris* a insravec l'autorisation de la Censure, une note quidoit tre tenue pour, certainement vridique,puisque saxpublication a t soumise au contrleofficiel pralable. Aux termes de cette note, il a

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    t dcouvert dans des botes de conserves fai-sant partie de lots imports d'Amrique et des-tins l'alimentation de nos troupes de finshameonsd'acir,aux pointes acres, inclus dans

    la masse musculaire desviandes et de dimensionssi exigus qu'ils pouvaienttre facilement, avals enmme temps que cesviandes elles-mmes. Onconoit, sans qu'il failleinsister, que ces hameons

    voici, grossis quatre fois, Pavent causer de redou-- deux crochetsd'acieraux tables blessures, soit qu'ilspointestrs acres,sera- , ... , , ,, ,hiabies ceux dont il a s arrtent dans 1.arrire--t trouv de nombreux bouche, Soit qu'ils Se fixentexemplaires dansdes , , . 11,viandesen conservefour- dailS les parOlS de 1C3-nies l'Intendance de sopliage, 'Suit qu'ils d-notrearmepardesusines ' ,,amricainesemployantde cllireill l'estomac OU l'inr-i'p I

  • HAMEONSET CROCHETSDACIER 35'

    des chevaux de l'arme, il a t frquemmentdcouvert, soit des hameons du mme genre,soit des crochets trois branches, soit des petitsbrins de fil'de fer tordus et apoints. Grce cesengins minuscules, notre cavalerie pouvait treprive d'un nombre considrable de montures.Le fait est certain et ne saurait tre ni. L'auteurde ces lignes a eu en' main les preuves indiscu-tables de ce qu'il avance.

    Les prcautions ncessaires ont, bien entendu,t prises pour mettre nos hommes et nos che-vaux l'abri du pril. Mais il faut retenir et nejamais oublier ce trait nouveau de la faon igno-

    minieuse dont les Boches nous font la guerre.

  • NECESSITE DE JUSTES

    REPRSAILLES

    A toutes ces horreurs dont les Allemands sesont rendus ainsi coupables tous les jours, depuisle dbut des hostilits, nous n'avons rpondujusqu'ici que par le mpris et jamais aucun denos gnraux ne s'est cru le droit d'infliger l'ennemi la juste peine du talion. Nous faisons laguerre en gentilshommes et nous nous imposonsde ne point nous dpartir d'une impeccableloyaut.

    Il n'est pas certain que nous ayons raisond'agir ainsi.

    Dans une campagne coloniale, quand une poi-gne d'Europens se trouve .aux prises avec desnues de sauvages incapables de faire quartier etne comprenant pas qu'un bless est sacr puis-qu'il n'est plus combattant, nous obissons stric-tement aux lois de la guerre. Une fois hors d'talde nuire, l'adversaire cesse d'tre pour nous unennemi.

  • NCESSITDE JUSTES REPRESAILLES 37

    L'exprience a prouv que les tres les plusloigns de notre civilisation finissent par com-prendre la beaut sereine de notre conduite, etla modration dont nous savons faire preuve entoutes circonstances, finit par forcer leur admira-tion. Tous ceux qui ont pris part des expdi-tions lointaines sont unanimes le proclamer.

    Mais si les pires sauvages sont accessibles auxsentiments gnreux, il est dsormais dmontrqu' cet gard leur valeur morale est infinimentsuprieure celle des Boches. La guerre actuelledure depuis de longs mois et nos ennemis, plei-nement conscients de l'impossibilit o ils se,trouvent d'chapper la dfaite, font appel tous les moyens de torture que la science mo-derne met leur service. Est-il admissible quenous refusions de les punir comme ils le m-ritent? Ne faisons-nous pas preuve de .faiblesseen ne retournant pas au moins contre eux lesarmes mmes dont ils ne craignent pas de se ser-vir?

    Puisque nous avons affaire des tres sanshonneur, sans conscience et sans foi, pourquoine prenons-nous pas la dcision de les prvenirque, dsormais, tout prisonnier trouv porteurd'une cartouche balle explosive, balle expan-se, balle empoisonne, ou d'une baonnette lame volontairement infecte, ne sera pas consi-dr comme un soldat, mais comme un bandit et ce titre, pendu haut et court, sans jugement ?Pourquoi ne pas les informer, en mme temps.

  • 38 LES ARMESDELOYALESDES ALLEMANDS

    que nous pendrons de mme tous les officiers ettous les grads faits prisonniers lors d'une attaqueau eours.de laquelle un seul des ntres aura tatteint par un projectile dont le Droit des gens.interdit l'usage? Pourquoi ne pas les avertirqu'aprs l Victoire nous pendrons autant d'offi-ciers allemands que nous aurons trouv d'hame-ons dissimuls dans les conserves, les graines oules fourrages ?

    La menace suffirait, coup sr, si elle tait for-mule sur un ton nergique et en des termesexplicites. De toute la langue franaise, le mot dontles Boches devraient le mieux connatre le sens ,est celui de ReprsaiMesr~~^

  • TABLEv-Doe^MATIERES

    ^J^22jji^ -. Pages.Les armes dloyales des Allemands ..... . 5Balles explosibles . ............ 7Projectiles empoisonns, . . . .. .. . . ... 10Balles expansives . . . ... . . . . 19.-.Balles retournes .............. 24Balles en bois. . . . . . . . .... . . . 28.Baonnettes dents de scie . .' . . . . , . . 31Hameons et crochets d'acier . . . . .... 33Ncessit de .justes reprsailles. . . . . . . . . 36

    4183.Tours,imprimeriespcialede laMaisonBLOTJDETGAY.