les antennes

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Page 1: Les antennes

Les antennes-relais s’imposent sur les toits

En vertu du principe de précaution, un abaissement des seuils d’émission des antennes-

relais se profile. Du coup, l’équipement de la capitale en stations émettrices s’accélère.

« Les projets d’implantation d’antennes-relais contestées se sont récemment multipliés. Ces

quinze derniers jours, nous avons été alertés sur cinq dossiers très chauds à Paris. » Marc

Arazi, le coordinateur régional de l’association Priartem qui milite pour une limitation de la

puissance d’émission des antennes est formel : les opérateurs de téléphonie mobile ont relancé

la course à l’équipement des toits de la capitale.

Avec plus de deux mille stations émettrices recensées (chacune peut regrouper plusieurs

émetteurs de différentes puissances), Paris est déjà très bien couvert par les ondes des

portables. Mais le passage à la 3G (qui nécessite des émetteurs puissants) et l’arrivée

prochaine sur le marché d’un quatrième opérateur de téléphonie, poussent les trois opérateurs

« historiques » à accélérer la cadence d’installation de leurs nouvelles antennes.

Une nouvelle charte plus contraignante

« La pose de celle de la rue des Portes-Blanches aura lieu la semaine prochaine », indique

ainsi un porte-parole d’Orange, en évoquant le cas d’une installation polémique dans le

XVIIIe, bloquée à trois reprises par des militants associatifs et par les riverains. « En cas de

nouveau blocage, Orange sera amené à faire valoir ses droits devant les tribunaux », avertit

l’opérateur.

Dans les rangs des écologistes, on explique cet emballement par les débats en cours sur la

dangerosité des ondes électromagnétiques, qui pourrait conduire à un abaissement des seuils

d’émission des antennes. Hier, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Télécom, s’est

dit prêt à limiter la puissance de ses antennes à 6 volt par mètre « dans les lieux de vie ». Dès

l’année prochaine, deux quartiers du XIVe et du XV

e, retenus comme sites pilotes par le

Grenelle des ondes (lire ci-dessous) testeront eux aussi un abaissement des seuils… Il pourrait

aller jusqu’à 0,6 volt par mètre dans le cas du XIVe.

C’est précisément cette puissance maximum qui avait été préconisée en juin dernier par la «

conférence citoyenne », un comité de Parisiens missionné par la mairie pour réfléchir à

l’application du principe de précaution sur les ondes. Leurs recommandations devaient

théoriquement servir à renégocier la « charte de bonne conduite » que la Ville de Paris et les

opérateurs ont signé dès 2003. Présidée par Anne Hidalgo, première adjointe au maire de

Paris, la commission de concertation de la téléphonie mobile devait théoriquement adopter sa

nouvelle charte au 1er

janvier prochain. A trois semaines de la date butoir, les négociations

n’ont pas encore commencé. La mairie de Paris n’a pas, pour l’instant, indiqué de date pour

l’établissement d’une nouvelle charte, qui devrait être plus contraignante. Mais elle

n’interviendra sans doute pas avant la fin des expérimentations dans les villes-pilotes, au

second semestre 2010.

« En attendant, on en reste à la charte actuelle, qui impose un seuil d’émission maximum de 2

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volt par mètre, déplore Stephen Kherkhove, responsable de l’association Agir pour

l’environnement. Selon la Ville, ce seuil n’a été que très rarement dépassé dans Paris. Mais

c’est simplement parce que l’on mesure les ondes émises en moyenne sur 24 heures et pas les

pics d’émissions à l’instant T. C’est un peu comme si les uns parlaient en euros… et les autres

en anciens francs. »