le coraf/wecard: genese, et evolution
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Conseil Ouest et Centre Africain
pour la Recherche et le Développement Agricoles
West and Central African Council for
Agricultural Research and Development
Octobre 2010
LE CORAF/WECARD: GENESE, ET EVOLUTION
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SOMMAIRE
SIGLES ET ACRONYMES ............................... .......................................................... 3
AVANT PROPOS ...................................... ................................................................. 8
I. INTRODUCTION/CONTEXTE ............................................................................... 12
II. LA PHASE PRE-CORAF : ETAT DES LIEUX................................................... 14
III. NAISSANCE ET ENVOL DE LA CORAF ......................................................... 26
IV. L’AFRICANISATION DE LA CORAF, 1990-1996 : OUVERTURE ET
RECHERCHE D’UNE LEGITIMITE POLITIQUE .................................................. 38
V. LA CORAF ET LE PROCESSUS DE GLOBALISATION DES RECHERCHES
AGRICOLES (1996-1999) .................................................................................... 48
VI. LE CORAF/WECARD, SRO POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE EN AOC : 1999-2007 .............................................................. 61
CONCLUSION GENERALE ............................... ...................................................... 77
ANNEXE1 : CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS .............. .................................. 79
BIBLIOGRAPHIE ..................................... ................................................................ 85
PERSONNES RENCONTREES ............................................................................... 87
PERSONNES AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE .......... ............................ 88
QUESTIONNAIRE .................................................................................................... 89
TABLE DES MATIERES ................................ .......................................................... 91
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SIGLES ET ACRONYMES
ACP/UE : Afrique, Caraïbes, Pacifique/Union Européenne.
ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique
de l’Ouest.
AG : Assemblée Générale
AGRHYMET : Centre de Formation et d’application en Agro Hydro
Météorologie Opérationnelle
ARI : Advanced Research Institute
BM : Banque Mondiale
BAD : Banque Africaine de Développement
CARBAP : Centre Africain de Recherche sur Bananiers et Plantains
CEE : Communauté Economique Européenne
CEEAC Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest.
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale
CER Communauté Economique Régionale
CERAAS : Centre d’Etude Régional pour l’Amélioration de l’Adaptation à la
Sécheresse.
CILSS : Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse
dans le Sahel
CIRA : Centres Internationaux de Recherche Agricole.
CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique pour
le Développement.
4
CIRDES : Centre International de Recherche – Développement sur
l’Elevage en zones Subhumides.
CMA/AOC : Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest
et du Centre.
CORAF : Conférence des Responsables de la Recherche Agronomique
Africains et Français et Conférence de la Recherche
Agronomique d’Afrique de l’Ouest.
CORAF/WECARD : Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche
et le développement Agricoles.
CP : Challenge Programme
CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International du
Canada
CST : Comité Scientifique et Technique
CTA : Centre technique de Coopération agricole et rural
C.T.F.T. : Centre de Recherche sur les Techniques Forestières Tropicales
FARA : Forum pour la Recherche Agricole en Afrique
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture
et l’Alimentation
FED : Fonds Européen de Développement
FOFIFA : Centre National de recherche appliquée au développement
Rural, Madagascar
GCRAI : Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale
G.C.R.A.I : Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale
G.E.R.D.A.T. Groupe d’Etude et de Recherche pour le Développement en
Agronomie Tropicale
GFAR : Forum Mondial pour la Recherche Agricole
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GREENWECA: Réseau Ouest et Centre Africain des Ressources Génétiques
GRN/SP : Gestion des Ressources Naturelles / Systèmes de Production
ICRAF : Institut International de Recherche sur l’Agroforesterie
ICRISAT : Institut International de Recherche sur les cultures vivrières en
Zones tropicales semi-arides
DFID : Department For International Development
I.D.E.S.S.A. : Institut des Savanes
I.D.E.F.O.R. Institut des Forets
I.E.M.V.T : Institut de Recherche en Elevage et Médecine Vétérinaire
Tropicale
IITA : Institut International d’Agriculture Tropicale.
ILRI : Institut International de Recherche sur l’élevage Tropicale
INERA : Institut d’Etudes et de Recherches Agricoles et Institut de
l’Environnement et de Recherches Agricoles (Burkina Faso)
INERA : Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique
(République Démocratique du Congo)
INRA : Institut National de Recherche Agricole
INRAB : Institut National de Recherche Agricole du Bénin
l’Afrique de l’Ouest
INSAH : Institut du Sahel
INTERFACE : Réseau des Professionnels de l’Agroalimentaire des Pays de
IPGRI : Institut International pour les Ressources Phylogénétiques
IRAD : Institut camerounais de Recherche Agronomique pour
le Développement
I.R.A.T : Institut de recherche d »Agronomie Tropicale et des Cultures
vivrières
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I.R.C.T. : Institut de Recherche sur les cotons et Fibre textiles
I.R.H.O : Institut de Recherche sur les huiles et oléagineux
I.R.F.A. : Institut de recherche sur les fruits et agrumes
I.S.R.A. : Institut Sénégalais de recherche Agricole
I.R.A. Institut de Recherche agronomique du Cameroun
IRD : Institut de Recherche et de Développement
I.E.R. Institut d’’Economie Rurale au Mali
ISNAR : Institut International pour la recherche agricole nationale
ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
ITC : Centre International pour la Trypanotolérance (Gambie)
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
OER : Organisation Economique Régionale
OIG : Organisation Inter Gouvernementale
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
O.R.S.T.O.M. : Office de recherche scientifique des territoires d’Outre Mer
OSR/SRO : Organisation Sous-Régionale de Recherche
OUA : Organisation de l’Unité Africaine
PAC : Politique Agricole Commune
PARAO : Programme d’Appui à la Recherche Agricole en Afrique
de l’Ouest
PDDA : Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en
Afrique du NEPAD
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement.
PRASAC : Pôle Régional Appliqué au Développement des Savanes
d’Afrique Centrale
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PROCORDEL : Projet Concerté de Recherche-Développement sur l’Elevage
PSI : Pôle Système Irrigué en zone Soudano Sahélienne
ROCARIZ : Réseau Ouest et Centre Africain sur le Riz
ROCARFREMI : Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le mil
ROCARS : Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le sorgho
SAFGRAD : Projet de Recherche Développement sur les cultures vivrières
dans les zones Semi-Arides d’Afrique
SE : Secrétariat Exécutif du CORAF/WECARD
SNRA : Système National de Recherche Agricole
SPAAR : Projet Spécial pour la Recherche Agricole en Afrique
SSA-CP : Challenge Programme pour l’Afrique Sub-saharienne
UA : Union Africaine
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
US-AID : Agence des Etats-Unis pour le Développement International
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AVANT PROPOS
Avec plus de 23 années d’existence, le CORAF/WECARD a plus que ce qui
est requis de nos jours pour être majeur dans la vie civile. C’est dire que c’est une
organisation suffisamment mure qui a pris conscience des attentes d’une vaste zone
allant de la Mauritanie au Congo Démocratique, en matière d’accompagnement des
politiques sectorielles agricoles. En effet, le sommet des Chefs d’Etat de Maputo en
2003, à travers les décisions prises en faveur de l’agriculture, a mis en exergue le
rôle que doit jouer la recherche agricole pour permettre aux différents pays
d’atteindre les objectifs définis en matière de croissance agricole. Cette prise de
conscience l’a amené à s’interroger sur la manière la plus adéquate à procéder pour
mener à bien sa mission, avec la participation active et consciente de toutes les
parties prenantes. C’est ce qui a justifié le long processus d’élaboration de ses plans
stratégiques et opérationnels opéré entre 2006 et 2007.
La mise en œuvre des programmes de la nouvelle dynamique née de ces
plans nécessite que tous les acteurs qui composent aujourd’hui le CORAF/WECARD
aient le même recul et le même regard vers l’avenir car comme dit un proverbe
courant dans la plupart des contrées, « pour aller de l’avant, il faut regarder derrière
soit, tirer des leçons du passé ». C’est ce qui justifie cette décision des instances
dirigeantes du CORAF/WECARD à élaborer un document sur histoire.
Retracer l’histoire et le parcours de cette Organisation sous-régionale de
coopération scientifique en Afrique de l’Ouest et du Centre n’est pas une chose
aisée, tant elle a été fortement façonnée par :
- les hommes qui ont présidé à sa destinée et ils sont nombreux à avoir
œuvré avec abnégation à la consolidation de l’organisation ;
- les différents évènements politico socio-économiques : les nombreuses
mutations qui se sont opérées en Afrique et dans le monde ont eu des
conséquences et des répercussions sur les dynamiques internes et
externes de l’Organisation : programmes d’ajustement des économies,
apparition de nouveaux acteurs au niveau du développement agricole,
globalisation des systèmes de recherches agricoles, etc.
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Il nous plaît alors de remercier le Dr Michel SEDOGO, Directeur de recherche
à l’INERA/CNRST du Burkina Faso et par ailleurs Président du Conseil scientifique et
technique du CORAF/WECARD, un des témoins privilégiés et acteurs de la vie de
l’Organisation, pour sa contribution remarquable à la conduite et coordination de
cette présente étude.
Les difficultés prévisibles pour retracer de façon cohérente les faits sont été
contournées grâce à la disponibilité pour leur témoignage de plusieurs personnes
qu’il a rencontrées ou contactées. .
Nous voulons également remercier toutes ces personnalités qui ont par leur
témoignage et leur avis éclairés, permis de retracer le parcours de cette organisation
sous régionale qu’est devenu le CORAF/WECARD. En particulier, ces
remerciements s’adressent :
- à tous les anciens responsables du CORAF (présidents, secrétaires
exécutifs, coordonateurs de programmes,
- à tous ceux qui ont répondu spontanément aux questionnaires.
- aux personnes ressources qui ont accepté donner leur opinion sur le
draft du document, notamment, Moctar Touré, Jean Sibiri Zoundi,Yo
Tiémoko, pour ne citer que ceux là.
A travers cette œuvre, le CORAF/WECARD veut rendre hommage :
- Aux pionniers du CORAF, notamment
• M. Hervé BICHAT, ancien Directeur Général du CIRAD et ses
collaborateurs, M. Bernard BACHELIER qui fut le premier Secrétaire
Exécutif (1987-1990), les différents Délégués Afrique du CIRAD
(notamment Rolland GUIS) et les Correspondants des Réseaux. Le
rôle du CIRAD a été déterminant dans la genèse et la naissance du
CORAF : financement des réunions préliminaires, accueil du
Secrétariat Exécutif, financement et animation des réseaux, bases
centre et pôles de recherche.
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• Les Directeurs Généraux des INRA africains notamment Dr Do
COULIBALY de la Côte-d’Ivoire, Mr Fatogoma TRAORE du Mali, Dr
Jean NYA NGATCHOU du Cameroun, Dr Habib LY du Sénégal, etc.
dont la vision pour une recherche en partenariat en Afrique a facilité la
mise en place des dispositifs : Secrétariat, bases centres, réseaux.
• Aux Institutions et personnalités qui ont soutenu financièrement
l’initiative de l’époque. La Coopération Française avec Mme Thérèse
PUJOLE qui a adhéré dès le départ à l’esprit et principes du CORAF
• La CEE/UE avec M. Alain d’ARTHENUC dont la contribution lors des
différentes plénières du CORAF a été déterminante.
.
- Aux membres du Secrétariat Exécutif, notamment :
Le Dr NDIAGA M’baye (1990-2003) qui a eu la charge de diriger, de
mettre en place le Secrétariat à Dakar, de négocier l’accord de siège avec
les autorités sénégalaises et d’avoir permis à l’institution de s’affirmer tout
au long de son histoire ;
• Mme NDIR Binetou, appelée affectueusement Maman CORAF
devenue aujourd’hui la « mémoire vivante » du CORAF/WECARD ;
- Aux différents acteurs, responsables des SNRAs, partenaires au
développement dont l’appui constant a permis à la structure de se
consolider au fil des années.
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Enfin, cet ouvrage est dédié à la mémoire de :
Pr Maurice ONANGA (1992-1998) et Dr Koffi SIE (2002-2005), tous
anciens Présidents, décédés pendant l’exercice de leur fonction,
respectivement le 28 mars 1998 et le 28 mars 2005. Ils ont tous les deux
joué des rôles déterminants à des moments critiques de l’histoire du
CORAF/WECARD.
Prof. Yusuf ABUBAKAR Dr Paco SEREME
Président du Conseil d’administration Directeur Exécutif
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I. INTRODUCTION/CONTEXTE
1.1. Justification de l’étude
Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement
Agricole (CORAF/WECARD) a fêté en mai 2007 à Abidjan, son 20e anniversaire.
Une Assemblée Générale Spéciale tenue à cette occasion a adopté un nouveau
Plan Stratégique (2007-2016) et, pour la première étape de mise en œuvre de celui-
ci, un plan opérationnel (2007-2011). Le processus d’élaboration de ces deux plans a
pris en compte les orientations du Programme détaillé pour le développement de
l’agriculture en Afrique (PDDAA) du Nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique (NEPAD) et de l’Union Africaine (UA) ainsi que les objectifs des politiques
agricoles des communautés économiques régionales et les principes du Cadre pour
la productivité agricole en Afrique (FAAP) piloté par le FARA. Le processus s’est
achevé par une révision des textes organiques qui prend en compte les nouveaux
mécanismes de gestion et le rôle que doivent jouer désormais les différents acteurs
concernés par les activités du CORAF/WECARD. Aujourd’hui, la base du
CORAF/WECARD s’est de nouveau agrandie et il semble nécessaire que tous les
acteurs aient le même recul concernant l’organisation.
C’est pourquoi il est proposé d’élaborer un document qui retrace son histoire
1.2. Objectifs de l’étude
L’objectif principal est de retracer l’histoire du CORAF/WECARD en tirant des
leçons des principales phases qui ont caractérisé son existence depuis 1987. De
façon spécifique, il s’agit de :
- retracer les principales phases de la vie du CORAF de 1987 à 2007 ;
- d’identifier :
• les principaux acteurs qui ont marqué ces phases ;
• les orientations stratégiques ;
• les mécanismes et modes des financements des programmes ;
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• les mécanismes qui ont servi de support à ces programmes ;
• les insuffisances et les acquis.
- de faire le lien entre ces phases et les principales évolutions intervenues
sur le plan politique, économique et institutionnel aussi bien dans le monde
qu’en Afrique et en particulier en Afrique de l’Ouest et du Centre.
1.3. Approche méthodologique
L’approche méthodologique qui a été utilisée dans le processus comprend les
étapes suivantes :
- recherche documentaire : il s’est agit de collecter et analyser tous les
documents pertinents produits et/ou diffusés au cours des différentes
phases qui ont caractérisé la vie du CORAF/WECARD. Ces documents ont
été collectés :
• au niveau des SNRA et structures qui ont été visitées par le
consultant : INERA du Burkina-Faso, Secrétariat Exécutif du CILSS,
INSAH Bamako, SYNGENTA/Mali, CNRA, et IER du Mali, ISRA du
Sénégal ;
• au niveau du Secrétariat Exécutif du CORAF ;
• au niveau des personnes ressources diverses ;
- interviews ciblés des différents acteurs ayant une bonne connaissance du
CORAF et de son histoire. Ces interviews ont été réalisées lors des visites
des structures ou auprès de personnes identifiées dans les pays visités.
• Un questionnaire adressé à des acteurs clés ayant joué un rôle dans la vie
du CORAF/WECARD : anciens Présidents, Secrétaires Exécutifs,
Animateurs/Coordonnateurs de réseaux, bases centre, membres du
Comité Exécutif.
Sur la base des informations collectées, il est proposé une recomposition de la
vie du CORAF en cinq principales phases :
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• La phase pré CORAF fait l’état des lieux de la recherche agricole dans la
région avant la création de la CORAF ;
• La naissance et l’envol de la CORAF montre les péripéties qui ont jalonné
la création de la structure dans un contexte socio économique difficile,
• L’Africanisation de la CORAF avec l’arrivée de responsables africains et
surtout la recherche d’une légitimité auprès des autorités politiques
africaines :
• La CORAF et le processus de globalisation retrace l’implication de la
structure aux débats mondiaux de l’époque pour une plus grande
intégration des systèmes de recherche du niveau national au régional et
international :
Le CORAF/WECARD, SRO pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre traite des
orientations prises depuis l’adoption du PDDAA de l’UA/ NEPAD et sa mise en
œuvre dans les différentes régions économiques.
II. LA PHASE PRE-CORAF : ETAT DES LIEUX
2.1. Le Contexte des années 80
Depuis les années 70, plusieurs pays africains ont été confrontés à des crises
alimentaires et environnementales :
• ceux de la frange sahélienne ont été particulièrement confrontés à des
cycles répétitifs de sécheresse avec comme conséquences :(1) des
famines endémiques ;
• (2) d’importants flux migratoires des zones sèches vers des zones plus
favorables. Ces migrations avaient donc des caractères internes et
transfrontalières ;
• (3) une forte dégradation de l’environnement avec comme corollaire, une
accentuation du processus de la désertification et une perte importante de
la biodiversité.
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• Ceux d’Afrique Centrale ont été confrontés aux mêmes phénomènes dans
la partie Nord (Tchad, Nord Cameroun et Nord Centrafrique mais aussi à
une forte dégradation du massif forestier du Bassin du Congo, considéré
comme « le deuxième poumon du monde »
Cette situation s’est répercutée de façon dramatique sur les populations les
plus démunies, constituées dans la plupart des cas des petits producteurs, des
femmes et des enfants.
Déjà, à l’époque dans la plupart des pays, les économies étaient fortement
tributaires de l’agriculture qui elle-même était dépendante des aléas climatiques.
C’est dire que les fréquentes sècheresses qui se sont succédées ont eu des
répercutions catastrophiques sur les productions agricoles, notamment vivrières et
les économies des pays. Il s’en est suivi une forte mobilisation aussi bien à l’échelle
des pays que des sous régions et de la communauté internationale des énergies
pour faire face à la situation. Le rôle de la recherche agricole devenait alors capital.
Diverses initiatives ont été prises pour permettre la relance de l’agriculture
grâce à la diffusion de nouvelles techniques agricoles.
� Les initiatives d’intégration régionale
Il s’agit en l’occurrence de :
• La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(C.E.D.E.A.O.), créée en 1975, avec pour objectif de promouvoir la
Coopération régionale et le développement dans les domaines
économiques dont l’agriculture et la gestion des ressources naturelles. Elle
regroupe quinze (15) pays membres : Sénégal, Guinée, Guinée Bissau,
Gambie, Libéria, Côte d’Ivoire, Ghana, Sierra Léone, Mali, Burkina Faso,
Bénin, Togo, Nigéria, et Niger;
• La Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) été
initialement créée en octobre 1983, par onze états d’Afrique Centrale
(Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique Congo Brazzaville, Congo
Démocratique, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe
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et Tchad) en vue de promouvoir la coopération régionale. Actuellement le
Burundi et le Rwanda font partie de la zone Afrique de l’Est
� Les initiatives visant une meilleure coordination et un renforcement des
capacités de recherche au plan régional en réponse aux défis de
développement. Il s’agit entre autre :
• Du Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) a été
créé en 1973 avec pour mandat de s’investir dans la sécurité alimentaire et
dans la lutte contre les effets de la sécheresse pour un nouvel équilibre
écologique. Ce mandat couvre neuf (09) pays que sont le Burkina Faso, le
Cap Vert, la Gambie, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le
Sénégal et le Tchad.
Le CILSS s’est doté de deux (02) structures spécialisées, l’Institut du Sahel
(INSAH), chargé de la coordination de la recherche agricole au Sahel et le
Centre Régional AGRHYMET, chargé des questions d’agro-météorologie,
suivi écologique et de formation en protection des végétaux.
• Du projet de recherche et Développement des cultures vivrières dans les
zones semi-arides d’Afrique (SAFGRAD) créé en 1975 avec le soutien
financier de l’US-AID dans l’optique de promouvoir la production vivrière à
travers un partenariat entre les Centres internationaux et les instituts
nationaux de recherche agricole. Le bureau de Coordination de ce projet qui
était basé à Ouagadougou sous l’égide de l’Organisation de l’Unité Africaine
(O.U.A. ancêtre de l’U.A.) couvre vingt cinq (25) pays d’Afrique Sub-
saharienne.
� De l’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de
l’Ouest (ADRAO, actuel Africa Rice) créée en 1974, regroupait seize (16)
pays et est devenue par la suite une structure du CGIAR avec comme
siège Bouaké en République de Côte d’Ivoire.
• Le CIRDES a été créé en 1991 pour servir d’installation de recherche à
vocation sous-régionale dans le domaine de l’Elevage. Basé à Bobo-
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Dioulasso (Burkina Faso), les activités concernent à l’heure actuelle six pays
d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Togo
et récemment Guinée Bissau.
• La mission qui lui est assigné est de contribuer à résoudre les problèmes de
santé du bétail dans les pays membres suscités.
Toutes ces initiatives de l’époque se proposaient donc de contribuer dans
leurs domaines respectifs, à résoudre la crise alimentaire et écologique en Afrique de
l’Ouest et du Centre.
2.2. L’Organisation de la recherche agricole dans l es pays
d’Afrique francophone
Au lendemain des indépendances de certains pays africains en 1960, la
plupart de ces pays, en raison de l’inexistence à l’époque de compétences
scientifiques nationales ont confié la gestion de leur système de recherche à la
France à travers des accords de Coopération.
De ce fait, les programmes de recherche étaient conçus et mis en place par
les instituts spécialisés français qui existaient alors : I.R.A.T., I.R.C.T., I.R.H.O.,
I.R.F.A., C.T.F.T. etc. ou par l’O.R.S.T.O.M. Ces structures allaient se regrouper par
la suite pour créer l’actuel C.I.R.A.D., tandis que l’O.R.S.T.O.M. allait se muer en
I.R.D. A partir de 1970 certains pays vont mettre en place leurs propres structures de
recherche : I.S.R.A. au Sénégal, I.D.E.S.S.A. et I.D.E.F.O.R. en Côte d’Ivoire, I.R.A.
au Cameroun, I.E.R. au Mali. Ces structures servaient seulement de réceptacles
dans la mesure où la plupart des chercheurs étaient français. Au niveau de la Côte
d’Ivoire par exemple, en 1986, plus de 120 chercheurs du C.I.R.A.D. étaient en poste
presque le même potentiel existait au Cameroun et au Sénégal. Dans les autres,
avec des effectifs moindres, la proportion de chercheurs français était supérieure à
celle des nationaux.
La prise en main de la gestion de la recherche agricole par les structures
nationales a été donc graduelle. Elle a été possible dans bien de nombreux pays
avec le recrutement et la formation des chercheurs nationaux. Dans bien de pays
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comme le Sénégal ou le Burkina Faso, cela a été possible grâce à des
investissements soutenus de la Banque Mondiale en appui aux plans stratégiques
des recherches – mais aussi à l’assistance fournie dans certains pays par l’ISNAR.
Il convient de souligner que toutes les institutions nationales de recherche
rencontraient des difficultés communes de croissance. Elles devaient aussi assurer
leur défense auprès de leurs gouvernements et des bailleurs de fonds car c’étaient le
début de l’ajustement structurel. En outre, les dimensions nationales des États
étaient trop étroites pour la communauté scientifique. Il fallait surmonter la
« balkanisation politique et administrative » La nouvelle génération des chercheurs
qui avait été recrutée par les instituts nationaux avaient besoin d’un cadre
d’expression et de carrière et une unanimité était faite autour de l’idée que la
recherche doit être pensée à l’échelle régionale.
La prise en main de la gestion de la recherche agricole par les structures
nationales a été aussi possible du fait du changement du statut juridique de la
principale structure française de recherche agronomique de coopération, le
G.E.R.D.A.T
Le C.I.R.A.D. qui a été créé en 1984, en France, en remplacement du
G.E.R.D.A.T. regroupant les anciens instituts spécialisés (I.R.A.T., I.R.C.T, I.E.M.V.T,
etc.) a eu comme statut juridique, EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel
et Commercial). Ceci l’obligeait à générer 40% des ressources de son budget. Cette
nouvelle donnée allait aussi changer ses rapports avec ses anciens partenaires. Il
s’en est suivi : replis de ses chercheurs, en partie sur Montpellier, et un
redéploiement des effectifs dans des zones de concentrations et sur des thèmes
jugés prioritaires.
De ce fait, le CIRAD allait passer d’un « partenariat de substitution » à un
partenariat de « raison » basé sur des choix stratégiques et des priorités. Un autre
aspect qui a favorisé l’émergence des instituts nationaux est sans conteste la mise
en place des nouvelles initiatives.
• La création du CILSS et de l’INSAH s’est accompagnée de la mise en
place de programmes visant à renforcer les capacités des pays en matière
19
de recherche sur les cultures vivrières et de lutte contre les effets de la
sécheresse. C’est le cas du Projet mil, sorgho, niébé, maïs financé par la
C.E.E. et la création en 1986 à Ouagadougou du Réseau R3S, initialement
sous l’égide de l’INSAH.
• De même, la mise en place des programmes du SAFGRAD allait
consolider cette dynamique et conférer une plus grande marge de
manœuvre aux instituts de recherche nationaux.
A côté de ces initiatives majeures, il fallait ajouter les programmes inter-
C.R.S.P. des Universités américaines et surtout les activités des centres
internationaux :
- implantation de l’IITA à Ibadan ;
- implantation de l’ICRISAT à Sadore pour le mil et l’arachide, à
Ouagadougou/Kamboinse, (Burkina Faso) puis Bamako/Samanko
(Mali) et Zaria (Nigéria) pour le Sorgho.
- programmes de l’I.S.N.A.R. crée au niveau du G.C.R.A.I. pour le
renforcement des capacités nationales.
2.3. Les programmes de recherche en place
On pouvait distinguer deux (02) types d’activité :
a) Les programmes des pays gérés conjointement par les instituts nationaux ou
les services des ministères de développement rural avec les instituts
spécialisés français. La mise en œuvre de ces programmes obéissait à des
schémas définis de commun accord. En règle générale, il existait un Comité
National de la Recherche Agronomique qui définissait les orientations et
axes de recherche.
b) Les programmes émanant des nouvelles initiatives ou des centres
internationaux dont la mise en œuvre se faisait avec l’implication de
chercheurs désignés par leurs instituts mais qui échappaient à la
coordination d’ensemble.
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Dans les deux (02) cas, l’immense majorité des programmes concernaient les
productions vivrières à travers une approche disciplinaire des activités : sélection
variétale, agronomie, défense des cultures. Cette approche classique se justifiait en
partie par les succès de la révolution verte qui venait de s’opérer en Asie où la
diffusion de variétés performantes a permis d’éradiquer la faim. A ce titre, beaucoup
de programmes en Afrique ambitionnaient de diffuser des variétés « miracles pour
booster » la production alimentaire et en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire
dans les pays.
2.4. Les modes et mécanismes de financement des pro grammes de
recherche
2.4.1. Au niveau des pays
Selon les termes des accords de coopération les financements des activités
se faisaient de façon paritaire. Les pays mettaient à la disposition des instituts
spécialisés les ressources nécessaires pour le fonctionnement courant. La France à
travers ses instituts, assurait le salaire et l’habillage de ses chercheurs.
Il existait aussi des conventions spécifiques (Projets FAC) permettant
d’appuyer sur plusieurs années les programmes d’intérêt commun pour les structures
françaises et africaines.
2.4.2. Au niveau des nouvelles initiatives :
Ces diverses initiatives avaient des financements spécifiques
- CEE (DG8 ou DG12) pour les programmes du CILSS ;
- US-AID pour le SAFGRAD et les programmes du CILSS ;
- Budget des Centres internationaux ;
- Crédits FAC (Réseau R3S).
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2.5. Les raisons et le processus de la création du CORAF
Il ressort de ce qui précède que dans la plupart des pays francophones, le
système de recherche a été assuré par la France à travers ses instituts spécialisés
sur les filières de production et regroupés au sein du GERDAT.
Les structures françaises disposaient dans tous les pays, de masses critiques
de chercheurs qui exécutaient les activités. A travers ce système, il existait des
échanges de matériel génétique, d’informations et même de chercheurs entre les
pays. Pour plusieurs raisons à la fois propres aux Africains et aux Français faisaient
que ce système ne pouvait plus perdurer.
• La création du CIRAD en tant qu’établissement public français ne
permettait plus de donner une place suffisante aux partenaires africains
dans ses instances dirigeantes. Alors que les Conseils d’administration des
anciens instituts du GERADT comportaient des représentants des États
étrangers. Il fallait trouver de nouvelles instances de dialogue.
Le e statut d’Etablissement public à caractère Industriel et Commercial(EPIC)
du C.I.R.A.D. allait sans doute amener celui-ci à revoir son dispositif opérationnel et
ses priorités en Afrique. A priori, la Coopération française ne souhaitait pas non plus
continuer à gérer structurellement la recherche à la place des Etats..
• . En outre, progressivement les pays ont mis en place leurs instituts mais
ne disposaient pas de capacités suffisantes pour prendre en main la
gestion des structures et programmes. Les structures africaines en plein
essor avaient aussi besoin de revoir leur mode de coopération avec la
France. Il s’agissait en effet d’évoluer d’un partenariat de substitution
unipolaire à un partenariat plus ouvert avec des règles consensuelles.
Mais elles avaient aussi besoin de tisser des partenariats entre pays au
regard du caractère transfrontalier de certaines questions auxquelles elles
étaient confrontés
22
Des concertations initiées, soutenues par le CIRAD et encouragées par le
Ministère de la Coopération ont été engagées dans ce sens. Le CIRAD avait pris
l’initiative de réunir à Paris en mars 1986 une réunion des responsables de
recherche agronomique des pays d’Afrique francophones et de Madagascar. La
réunion a duré 2 jours.
Les responsables africains ont tenu une session à huis clos, hors de toute
participation française. À l’issue de cette session, ils ont demandé
l’’institutionnalisation de l’initiative. Une déclaration a été faite dans ce sens
La concertation qui a eu lieu à Paris a permis des échanges entre les
responsables africains et français sur les priorités de recherche propres à chaque
institut national (encadré 1). A la suite des échanges il a été établi une liste de
priorités communes suivantes : riz, maïs, manioc, arachide. L’approche réseau a été
retenue pour permettre la résolution des problèmes d’intérêt régional.
Encadré1 : GRANDES PRIORITES OU INTERETS POUR LES R ECHERCHES SUR LES CULTURES VIVRIERES (établies en 1986):
POINT DE VUE DES STRUCTURES DE RECHERCHE AFRICAINES
Sénégal Mali Burkina Niger Tchad C.
d’Ivoire
Togo Cameroun Gabon Congo Madagascar Observations
MAÏS XXX XX XXX XX XX XXX XXX XXX X XX XXX
RIZ pluvial
** *
**XX XXX XXX XXX XX XXX XX XX XX XX XXX
* X XXX
SORGHO XXX XXX XXX XXX XX XX *
MIL XXX XXX XXX XXX X
BLE X X
ARACHIDE XXX XX XXX XXX XXX X X XX X
SOJA * XX XX X
SESAME * XX X X
LEGUMINEUSES
POIDS D ANGOL
* X
NIEBE XXX XX XX XXX XX X
HARICOT
MANIOC X X XX XXX XX XX XXX XXX XX
IGNAME X X X XXX XX X XXX
TUB. DIVERSES X
COTON S.G. X X X XXX XX
24
BANANE
PLANTIN
XXX XXX
CULT;
MARAICHER
X X XX X XX XX X X X
POMME DE
TERRE
* X * X XXX
CANNE A SUCRE * X XX XX XX
PALMIER
DATTIER
X X
FRUITIERS:AGRU * X X XX X
LEGENDE : xxx Priorités R/D – xx – x /** GRAND INETERET - * INTERET
25
La deuxième rencontre tenue en octobre 1986, à Paris a jeté les bases de la
création d’un cadre formel de coopération entre les responsables africains et
français.
La troisième concertation faite du 23 au 27 mars 1987, à Abidjan, en Côte
d’ivoire, a vu la naissance de la Conférence des Responsables de la Recherche
Agronomique Africains et Français (la CORAF).
2.6. Les forces et les faiblesses
Les forces se résument comme suit :
- existence d’un vaste réseau expérimental couvrant toutes les situations
agro écologiques et permettant une mobilité des chercheurs, des
échanges de matériel génétique et des informations, une harmonisation
des approches ;
- fort soutien de la coopération française au dispositif d’animation de la
recherche ;
- existence de nombreuses initiatives visant à renforcer les capacités
nationales en matière de recherche agricole ;
Les insuffisances
- faible organisation des instituts de recherches africaines dotées de faibles
potentiels scientifiques (personnels, infrastructures et équipements) ;
- absence de mécanismes de coordination et mise en synergie des
initiatives ;
- faiblesse des financements fortement tributaires des bailleurs fonds, et
principalement de la France ;
- forte présence des instituts français dans les pays et dans la sous région.
2.7 Les principales leçons
Au lendemain des indépendances des pays africains francophones, la
création des instituts nationaux de recherche agricole, en remplacement des
26
instituts français a entrainé un cloisonnement entre ces pays en matière de
recherche. Face au changement des modes et mécanismes d’intervention des
structures françaises qui « assistaient » ces jeunes structures, il fallait mettre
en place un système permettant de créer des cadres de concertations en vue
d’un partenariat. C’est pourquoi tous les Directeurs Généraux des I.N.R.A.
sans exception ont adhéré à l’initiative du C.I.R.A.D. d’organiser en mars 1986
le premier séminaire franco-africain sur la recherche agricole, suivi du
deuxième en octobre de la même année.
III. NAISSANCE ET ENVOL DE LA CORAF
3.1. Rappel du Contexte
La création de la Conférence des Responsables de la Recherche
Agronomique Africains et Français (La CORAF) lors du 3e séminaire franco-africain
tenu à Abidjan du 23 au 27 mars 1987 s’est faite dans un contexte où la crise
alimentaire était plus que jamais à l’ordre du jour en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Quinze (15) directeurs d’institutions de recherche d’Afrique de l’Ouest, du Centre et
de Madagascar et leurs partenaires français en l’occurrence le C.I.R.A.D., l’I.N.R.A.
et l’O.R.S.T.O.M. décidèrent de conjuguer leurs efforts en matière de recherche
agricole.
Cette période correspondait aussi au début des programmes d’ajustement des
secteurs agricoles dans la plupart des pays, avec comme conséquences :
- le démantèlement des structures classiques d’appui conseil au monde
rural ;
- la mise en place des projets de recherche agricole multi bailleurs avec la
Banque Mondiale comme chef de file ;
- le développement de nouvelles approches en matière de recherche et de
développement : approches systèmes, Training and Visit (approche
Bennhor) etc.
27
D’une manière générale, le constat qui s’est imposé à l’époque était
l’inorganisation de la plupart des instituts de recherche agricole d’une part et,
l’existence d’une multitude d’acteurs pour ce secteur, sans liens les uns avec les
autres d’autre part. A la faiblesse des instituts nationaux venait donc s’ajouter
l’absence de liens formels avec les centres internationaux.
La création de la CORAF est une réponse originale à une crise de la recherche
agricole en Afrique Francophone.
La CORAF était avant tout la manifestation d’une volonté des principaux acteurs de
la Recherche agronomique en Afrique francophone, en l’occurrence le Directeurs
généraux des institutions nationales de recherche agronomique, de :
• briser le cloisonnement qui s’est opéré entre les pays à la faveur des
indépendances ;
• apporter eux-mêmes une réponse originale et pertinente aux défis aux
quels leurs structures étaient confrontées. Ces institutions, bien qu’en
construction, avaient en effet une réelle spécificité: celle d’occuper sur la
scène de la recherche agronomique africaine une position clé. En effet,
cette originalité provient de leur enracinement dans le terrain, origine des
questions et cible des réponses à la fois de l’action de l’ensemble des
opérateurs intervenant dans l’évolution de l’espace rural : responsables
nationaux des politiques de développement, bailleurs de fonds bi ou
multilatéraux, institutions de recherche nationales ou internationales non
africaines (spécifiquement orientées vers le développement ou non),
acteurs nationaux du développement (publics, privés, associatifs …),
« client » de la recherche (CORAF , 1988)
De cette spécificité découle ainsi l’originalité même de la CORAF. Elle a
adopté pour la définition d’objectifs communs et la mise en œuvre de projets de
recherche communs, une démarche ascendante basée sur un regroupement de
chercheurs des programmes nationaux sur des thématiques prioritaires.
28
La volonté affichée par les principaux acteurs de la recherche agricole
africaine depuis la rencontre de Paris a été fortement encouragée et soutenue par le
CIRAD et le Ministère français de la Coopération.
Encadré2 : Témoignage de Bernard BACHELIER, Premier Secrétaire
Permanent de la CORAF (réponse au questionnaire)
La CORAF a été conçue par un petit groupe de responsables de recherche agronomique qui ont joué un rôle clé. Il s’agit de :
- Coulibaly Dognenena directeur de la recherche de l’Institut Des Savanes (IDESSA) de Côte d’Ivoire
- Jacques Eckebil directeur de l’Institut de la Recherche Agronomique (IRA) du Cameroun
- Jean Nya Ngatchou secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du Cameroun
- Michel Sedogo directeur général de l’Institut National de la Recherche Agronomique puis du Centre National de la Recherche Scientifique et Technique du Burkina Faso
- Fatogoma Traoré directeur d l’Institut d’Économie Rurale du Mali
- Charles Razafindrakoto directeur général du Centre National de recherche appliquée au développement rural (FOFIFA) de Madagascar - Moctar Touré directeur de l’Institut Sénégalais de Recherches
agricoles (ISRA) - Les responsables de la recherche du Tchad, de Centre-Afrique, du Congo,
du Togo, du Bénin, du Niger, de Guinée et du Gabon ont aussi joué un rôle actif.
Du côté français, j’assurais la représentation du CIRAD. La représentation de l’ORSTOM était assurée par Harry Palmier.
C’est ce groupe qui a élaboré les éléments de base de la CORAF : statuts, logo, principes de fonctionnement, stratégie, animation des réunions.
Il y avait entre nous beaucoup de confiance et de liberté de discussion qui reposait sur des convictions partagées.
Du côté français, Jacques Poly qui était président de l’INRA et du CIRAD, a beaucoup soutenu et encouragé cette initiative. Il en a compris le sens. Il a été présent aux réunions jusqu’en 1990. Il m’a apporté son soutien et il a fait profiter
29
les responsables de la CORAF de son expérience, de sa vision et de sa chaleur humaine.
Hervé Bichat le directeur général du CIRAD a soutenu aussi ce projet. Il nous a fait confiance. Il a fait comprendre les enjeux.
René Billaz directeur scientifique du CIRAD a contribué à l’organisation scientifique de la CORAF.
Il faut aussi citer dans les Ministères, Emmanuel Salmon Legagneur et surtout
Thérèse Pujolle.
Pour accompagner la création de la CORAF, j’avais obtenu la mise à disposition
d’un financement venant du Ministère chargé de la Recherche et du Ministère
chargé de la Coopération. Ce financement a joué un rôle essentiel puisqu’il a permis
de financer les réseaux et surtout de lancer des projets coopératifs au sein des
réseaux proposés par des équipes de plusieurs pays.
Le montage financier a été décisif. Il a fallu faire comprendre aux bailleurs de fonds
français qu’il fallait financer des projets de recherche mais aussi le fonctionnement
de la structure, le soutien de base des réseaux et des bases centres (ce que les
bailleurs de fonds n’aiment guère).
J’ai réussi à faire accepter ces principes qui ont assuré le démarrage du CORAF
dans de bonnes conditions.
La mission assignée à la CORAF par ses promoteurs é tait de renforcer
les programmes nationaux de recherche agronomique p ar une meilleure
concertation afin de développer une véritable communauté scientifique
africaine .
La CORAF a été donc conçue comme l’instrument du renforcement d’une
communauté scientifique africaine enracinée dans son milieu, par la création d’un
espace africain de recherche collaborative.
30
3.2. Les faits majeurs de cette phase
Le chemin parcouru par le CORAF/WECARD en dit long sur l’histoire de la
coordination de la recherche en Afrique de l’Ouest et du Centre…
• Création de la Conférence des Responsables de la Recherche
Agronomique Africains et Français (la CORAF) lors du 3e séminaire franco-
africain tenu à Abidjan du 22 au 27 mars 1997.
• Envol de la CORAF traduit par les faits suivants :
- mise en place d’un Comité de suivi lors de la première Conférence
plénière tenue à Yaoundé au Cameroun les 29-30 novembre 1987. Au
cours de cette plénière, les activités de la CORAF ont été élargies avec
la reconnaissance du Réseau R3S initialement sous l’égide de
l’INSAH/CILSS ;
- réflexions pour l’africanisation de la CORAF : dès cette époque, il a été
question de donner un caractère africain à l’initiative avec le transfert du
Secrétariat Exécutif et une ouverture vers les pays anglophones et
lusophones, Les réflexions amorcées au cours de la deuxième plénière
tenue à Dakar du 20 au 24 mars 1989 se sont poursuivie à Antananarivo
du 20 au 24 mars 1990 ;
- codification des mécanismes régissant la vie de la structure avec
l’élaboration des textes portant règlement intérieur du comité de suivi, la
charte des réseaux et bases centre. Ces textes ont été adoptés à la 3e
plénière tenue du 20 au 24 mars 1990, à Antananarivo, à
Madagascar ;
- animation scientifique à travers des exposés scientifique à faire au cours
des plénières ;
- définition d’une politique scientifique à travers un processus
d’élaboration d’un plan stratégique à faire valider par une Conférence
des ministres de la recherche. Ce processus donnerait une caution
politique et une reconnaissance de la CORAF par les décideurs et les
partenaires techniques et financiers.
31
- Concertations avec les autres initiatives :
• rapprochement avec l’IITA pour le pilotage du réseau Ouest et Centre
africain pour la recherche sur le maïs (WECAMAN) et du réseau
manioc ;
• négociation avec le SAFGRAD pour la répartition des tâches en
matière de recherche sur le Maïs ;
• co-tutelle du réseau R3S avec l’Institut du Sahel ;
• discussions avec l’ADRAO, l’ILCA (actuel ILRI), l’ICRAF pour une
meilleure connaissance des activités des uns et des autres dans leurs
domaines propres.
3.3. Les principaux acteurs
Les différents acteurs lors de la création de la CORAF étaient les suivants :
- les responsables des institutions de recherche agricole du Bénin, Burkina
Faso, Cameroun, Centre Afrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée,
Madagascar, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo ;
- les membres associés composés du CIRAD, de l’INRA et de l’ORSTOM ;
- les divers acteurs des diverses initiatives : INSAH, SAFGRAD, centres
internationaux ;
- les bailleurs de fonds : Etats, Banque mondiale, Coopération française,
CEE, US AID
3.4. Les organes et modes de fonctionnement
3.4.1. Le statut juridique :
Lors de sa création, la CORAF avait fonctionné de façon informelle, un peu à
la façon d’un club de responsables de recherche agronomique africain. Dans cette
première étape de son existence, il n’avait pas paru utile de lui donner de statut bien
défini ni de rechercher une reconnaissance ou une légitimité politique. Elle
32
regroupait des dirigeants d’organismes publics mais, en tant que CORAF, elle n’avait
bénéficié d’aucune reconnaissance de la part des Etats.
Une telle situation avait des avantages certains, mais elle avait aussi des
inconvénients, notamment lorsqu’il s’agissait de jouer un rôle sur la scène
internationale. Aussi la Conférence plénière tenue à Antananarivo en mars 1990
avait-t-elle adopté le principe de l’organisation d’une Conférence des Ministres
chargés de la recherche agronomique avec comme objectif de donner à la CORAF à
la fois un caractère un peu plus formel et une caution politique. Pour y parvenir, il
avait été envisagé de soumettre à cette conférence, organisée du 16 au 19 mars
1992, à dakar, au Sénégal, dans le cadre d’un Plan Stratégique de la CORAF à
élaborer, un ensemble de textes devant régir la vie de l’institution.
Au départ, le CIRAD s’était proposé d’accueillir le Secrétariat Exécutif et avait
nommé un de ses cadres comme Secrétaire Exécutif (Bernard BACHELIER) et mis à
la disposition de la structure une Secrétaire. Sur le plan juridique, la CORAF était
couverte par le CIRAD qui assurait par ailleurs son fonctionnement, entre 1987-
1990).
Etant donnée la politique d’ouverture envisagée, la participation d’autres
agences d’aide et d’autres partenaires scientifiques européens aux activités, il fallait
trouver à la CORAF un cadre juridique adéquat lui permettant d’être opérationnelle.
Au regard des expériences malheureuses de structures similaires, il avait été
proposé le statut d’association d’institutions nationales de recherc he agricole .
Ce statut d’association allait avoir l’avantage de lui conférer une grande souplesse
de fonctionnement, de permettre d’éviter les frais généraux élevés et les procédures
bureaucratiques. Il allait avoir également l’avantage de faciliter l’intervention
d’agences d’aide qui préféraient de plus en plus intervenir dans des organisations
souples.
33
3.4.2. Les organes de la CORAF :
• La Conférence Plénière
Elle réunissait les directeurs des institutions membres et des membres
associés. Elle tenait une session ordinaire une fois par an, en principe dans la
troisième semaine de mars, dans un pays africain. En cas de nécessité, elle pouvait
se réunir en session extraordinaire. La CORAF pouvait inviter à ses conférences les
représentants des partenaires concernés par ces activités : agences d’aide,
organisation scientifiques.
La Conférence plénière passait en revue les différents domaines de recherche
et définissait des priorités communes.
• Le comité de suivi
La CORAF est pilotée par un comité de suivi de dix membres
- Six directeurs de systèmes nationaux ;
- Quatre directeurs d’institutions associées
Les membres du Comité de suivi étaient élus pour trois ans par la Conférence
plénière. Le comité de suivi faisait office de conseil d’administration. Il se réunissait
trois fois par an : avant, pendant et après les plénières.
• Le Secrétariat Exécutif
Le Secrétariat a été localisé au sein du CIRAD à Paris. Il a été animé par le Délégué
Afrique de cette institution qui disposait d’une secrétaire. Les frais de fonctionnement
étaient couverts par le CIRAD qui apportait par ailleurs une caution juridique à la
CORAF.
• Les Réseaux associatifs
Pour les différents domaines jugés prioritaires, il a été mis en place des réseaux.
Chaque réseau était animé par un coordonnateur désigné dans une structure
africaine et un correspondant provenant d’une structure française.
34
3.5. La gestion scientifique
3.5.1. La définition et la mise en œuvre conjointe de projets scientifiques
L’originalité de la CORAF était de chercher à développer des synergies entre
les institutions de recherche africaines d’une part et d’autre part entre celles-ci et
leurs partenaires français ou européens. Une des préoccupations des responsables
a donc été d’identifier des domaines prioritaires, de concentrer les efforts et de faire
naître des synergies. A la réunion préparatoire de mars 1986, chaque représentant
des systèmes nationaux de recherche a eu à faire le point des priorités en matière de
recherche agronomique dans son pays. Une synthèse de ces priorités a permis de
dégager des thèmes de portées régionales.
Tous les pays ont exprimé un intérêt pour les cultures vivrières de base : maïs,
riz, arachide, manioc ainsi que pour la culture du coton. Des réseaux associatifs ont
été créés pour chacun de ces thèmes et pour le thème résistance à la sécheresse
qui est aussi apparu comme prioritaire. Les objectifs visés à travers ces réseaux
étaient les suivants :
• renforcer les systèmes nationaux de recherche agronomique existants, les
dynamiser et leur donner une dimension régionale et internationale ;
• promouvoir l’acquisition des connaissances scientifiques et l’utilisation des
résultats ;
• favoriser les échanges entre les différentes équipes de recherche
nationales ;
• favoriser la concertation avec les CIRA et les organisations régionales et
internationales ;
• préparer et soumettre des projets à des financements extérieurs ;
• favoriser la constitution d’équipes pluridisciplinaires, la formation et
l’encadrement des chercheurs.
Chacun de ces réseaux pouvait disposer d’une ou plusieurs bases-centres,
situées dans une ou des institutions nationales de recherche. Ces bases centres
35
étaient conçues comme t des centres d’excellence où allaient être concentrés les
moyens et devaient être menées les recherches d’intérêt commun et de portée
régionale.
Selon la Charte des réseaux élaborée au cours de cette période le réseau est
un groupement de chercheurs qui œuvrent ensemble sur un thème de recherche
reconnu prioritaire par le CORAF. Les organes des réseaux sont : l’Assemblée
Générale, le Comité directeur, la Coordination, le Correspondant (au niveau des
structures partenaires), les Correspondants nationaux. Les réseaux peuvent disposer
d’une ou plusieurs bases centres Selon la Charte la base centre est un pôle de
recherche agronomique d’une structure nationale ouv erte à la coopération
régionale et l’internationale dans le cadre d’un r éseau et réunissant des
moyens humains, financiers et matériels suffisants pour atteindre des objectifs
scientifiques dont les résultats sont applicables o u adoptables à d’autres pays
ayant des préoccupations de développement analogues .
3.5.2. Les orientations stratégiques
Dès sa création, la CORAF a senti la nécessité de définir des grands axes
d’orientations. Ces grands axes devraient servir de guide à l’élaboration de Plans à
moyens terme, lesquels devraient à leur tour déboucher sur la définition et la mise en
œuvre de programmes annuels conformément à l’esprit dans lequel a été créée la
CORAF. Le Plan Stratégique proposé concerne trois (03) domaines où il paraissait
évident que des actions menées à une échelle communautaire auront un rapport
coût-efficacité nettement plus favorable que les mêmes actions menées au niveau
national. Il s’articulait donc autour de trois (03) grands axes :
- la définition et la mise en œuvre conjoint de projets scientifiques ;
- la formation des chercheurs, des techniciens et des gestionnaires de la
recherche ;
- la diffusion de l’information scientifique et technique dans les institutions
membres.
36
A partir de ces axes, un processus d’élaboration d’un plan stratégique allait
démarrer en 1989 avec comme objectif de faire valider ce plan par les ministres en
charge de la recherche.
3.5.3 Les activités scientifiques
Les réseaux mis en place sont les suivants : riz, maïs, manioc, arachide en
1987; R3S en 1988, Coton en 1989
Sur la base de ces critères à travers la Charte des réseaux et Bases Centre, il
a été envisagé l’érection au sein de l’I.S.R.A. d’un centre d’étude et de recherche sur
l’amélioration de l’Adaptation à la sécheresse (CERAAS) dans le cadre du réseau
R3S.
Les résultats générés par les réseaux et les différentes activités menées
étaient diffusés à travers Les Lettres des Réseaux, publiées trimestriellement. Afin
de garantir la qualité des recherches menées au sein des réseaux et dans le souci
de donner une crédibilité à la CORAF. Il avait été envisagé des évaluations
administratives, financières et scientifiques des réseaux.
3.6 Les mécanismes et modes de financement
Les sources de financement de la CORAF pouvaient se résumer comme suit :
• Les Etats à travers les INRA assuraient en partie les coûts liés au
fonctionnement des réseaux ;
• Le CIRAD qui assurait le fonctionnement du Secrétariat Exécutif, de
celui des correspondants et des activités des réseaux ;
• La coopération française, fonctionnement des réseaux et réunions
statutaires ;
• Communauté Economique Européenne, avec la DG8 pour R3S, DG12
pour les réseaux Maïs, arachide, riz et les coordinations des réseaux ;
• La Banque mondiale, les INRA à travers des projets recherche
agricole : renforcement de capacité (formation équipements,
infrastructures), reformes institutionnelles, etc.
37
• L’USAID, les activités des diverses initiatives en cours et en
collaboration avec les INRA
3.7 Forces et faiblesses
3.7.1 Les acquis
• On a assisté à la naissance d’une véritable dynamique scientifique à
travers les activités des réseaux ;
• Les divers responsables des INRA se sont appropriés des le départ
l’initiative ;
• Sur le plan des relations extérieures, la politique d’ouverture menée par
la CORAF à travers des contacts noués et entretenus par le Comité de
Suivi avec des institutions de recherche sur le continent africain et
européen et avec les centres internationaux a suscité un vif intérêt
• La CORAF a également répondu à des appels d’offres pour des projets
de recherche et a obtenu des financements et elle a pris contact avec
des agences d’aide, notamment européennes, en vue de diversifier le
financement de ses activités.
3.7.2 Les insuffisances
• La CORAF souffrait des maux des institutions nationales, à savoir le
manque de cadres, leur rotation trop rapide aussi bien au niveau des
instances dirigeantes que des équipes de recherche à la base, le
manque de moyens propres et de procédures d’évaluation. Elle ne
disposait pas de financement permanent autonome, et n’avait pas de
budget propre. Ses activités ont été financées par les SNRA, par le
Ministère Français de la Coopération et du Développement, par la
Commission des Communautés Européennes à travers la DGXII.
• En dépit de sa dynamique et des résultats déjà obtenus, la CORAF
était souvent perçue comme un club d’institutions nationales, sans
statut, ni caution politique ou mandat clairement défini.
38
• La CORAF était aussi perçue comme un appendice de la recherche
française, ce qui ne facilitait l’ouverture vers d’autres communautés
linguistiques. La localisation de son Secrétariat à Paris ne permettait
pas d’inverser cette opinion négative.
3.8 Principales leçons
La création de la CORAF a été salutaire surtout pour les institutions de
recherche africaines qui avaient grandement besoin d’un espace de dialogue et de
concertation. C’est pourquoi l’initiative a été rapidement appropriée par les différents
responsables de l’époque.
Cependant, dès les premières années, sont apparues certaines limites :
• on ne pouvait pas, en effet, piloter une initiative africaine à partir de Paris,
avec des financements français et en l’absence de toute caution des autorités
politiques africaines ;
• la nécessité d’ouvrir la structure aux autres communautés linguistiques,
notamment les anglophones et les lusophones s’avérait impérieuse ;
• il en était de même pour la prise en compte et la capitalisation des diverses
initiatives en cours dans la région.
IV. L’AFRICANISATION DE LA CORAF, 1990-1996 :
OUVERTURE ET RECHERCHE D’UNE LEGITIMITE POLITIQUE
4.1. Les faits majeurs
4.1.1. L’Africanisation du Secrétaire Exécutif
Lors de sa 2e réunion plénière tenue à Dakar en 1989, la CORAF a décidé de
la création d’un Secrétariat Permanent qui doit être assuré par un cadre supérieur
39
africain. Ce Secrétaire Exécutif devait être basé dans un pays africain déterminé par
la Conférence plénière sur proposition du Comité de Suivi.
Le Comité de Suivi, lors de sa réunion tenue à Tananarive en 1989 a réaffirmé
l’urgente nécessité de créer le poste de secrétaire exécutif en Afrique pour le
renforcement caractère africain de la CORAF afin de permettre la mise en œuvre des
actions significatives en 1990.
Aussi, un comité de sélection de trois (03) membres a-t-il été constitué pour
procéder au recrutement d’un secrétaire exécutif permanent. Ces membres étaient :
- MM. Koffi GOLI DG de l’IDESSA Cote d’Ivoire
- M. Mohamadou LY DG de l’ISRA Sénégal
- M. Bernard BACHELIER, Délégué Afrique CIRAD, Secrétaire Permanent
Le comité de sélection avait lancé un appel d’offre auprès des pays des
SNRA membres de la CORAF. Les réponses diverses parvenues au Secrétariat
Exécutif permanent à Paris se décomposaient comme suit :
- Réponses avec candidatures
• Cameroun : 1 candidat
• Congo : 2 candidats
• Sénégal : 2 candidats
- Réponses sans candidatures
• Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar, Mali, République
Centrafricaine, Tchad ;
- Pas de réponse
• Burkina Faso, Gabon, Mauritanie, Niger, Togo.
Le comité de sélection réuni à Dakar les 27 et 28 février 1990 a adopté un
système d’évaluation des candidats. Les termes de référence du processus de
40
sélection mis en œuvre ont été définis et étaient liés d’une part à la localisation du
Secrétariat Permanent et d’autre part au candidat.
1. Localisation du Secrétariat Permanent
Entre autres critères, elle devait satisfaire à plusieurs exigences essentielles
qui étaient :
- L’engagement du pays d’abriter le Secrétariat Permanent en lui offrant des
facilités d’installation et des moyens logistiques adéquats ;
- La prise en charge du salaire de base du secrétaire permanent par son
institution d’origine ;
- Le pays devait être d’accès facile et offrir des facilités de communication,
culturelles, hospitalières et éducatives.
2. Critères liés au candidat :
Une grille de notations des candidats avait été élaborée
Après dépouillement et sur la base des critères définis, le Comité de sélection
a retenu la candidature du Dr NDIAGA Mbaye, chercheur de l’ISRA.
Dans cette évaluation des candidats, les membres du Comité de sélection
n’avaient pas pu prendre en compte les critères liés à la localisation du Secrétariat.
En effet, non seulement les critères énoncés présentaient quelques difficultés
d’appréciation, mais les membres du comité avaient estimé que les trois (03) pays
Cameroun, Congo et Sénégal ayant présenté des candidats avaient les mêmes
atouts et remplissaient toutes les conditions requises pour abriter le secrétariat
permanent de la CORAF.
Conformément aux conditions préalablement définies, l’ISRA s’était engagé
à :
- assurer le salaire du Dr NDIAGA. Cet engagement a été tenu jusqu’au
départ de ce dernier du Secrétariat (1990- 2003);
41
- à mettre à la disposition de la CORAF une Secrétaire et assurer le salaire
de celle-ci. C’est ainsi que depuis plus de 20 ans Mme NDIR est au sein
de la CORAF/WECARD, bien qu’étant agent de l’ISRA;
- à mettre à la disposition de l’institution, les infrastructures nécessaires à
ses activités.
4.1.2. L’Africanisation de l’ensemble de la CORAF
Lors de la plénière de la CORAF tenue à Antananarivo en 1990, la nécessité
d’une ouverture de la CORAF aux autres sphères linguistiques s’était fait sentir. La
décision prise dans ce sens par la plénière allait avoir des conséquences à deux (02)
niveaux :
• Une ouverture de la CORAF vers :
- le Zaïre avec l’adhésion de l’Institut National pour l’Etude et la Recherche
Agricole en 1990 ;
- la Guinée Bissau et le Cap Vert (direction de recherche agronomique) et la
Gambie en 1992 ;
- le Ghana avec l’adhésion du CSIR en 1994;
- le Nigeria qui prend un statut d’observateur en 1994 avant de devenir
membre en 1997;
• La suppression du statut des membres associés de la CORAF conféré aux
structures françaises de recherche.
Le processus d’ouverture qui s’est amorcée en 1990 avec la plénière tenue à
Madagascar a été aussi un début d’interpellation des acteurs africains à la
nécessaire diversification de partenariat.
A tort ou à raison, la CORAF était toujours perçue par la communauté
anglophone en particulier comme une « affaire des français ». Beaucoup de
42
réticences subsistaient pour l’adhésion des pays comme le Nigeria et le Ghana à la
CORAF. Certains partenaires financiers marquaient aussi des réserves par rapport
aux financements des activités car ayant l’impression de « financer la recherche
française ».
Il fallait donc trouver des voies et moyens pour diminuer le grand rôle que
jouaient les institutions de recherche comme le CIRAD et/ou l’IRD au niveau du
management et au niveau de la vie des réseaux, donc pour faciliter l’arrivée de
nouveaux partenaires scientifiques et financiers.
Cette préoccupation a été au centre de nombreux débats, aussi bien au
niveau des réunions du comité de suivi que des plénières qui se sont succédées
depuis Antananarivo. Il existe en cela, beaucoup d’anecdotes, tant les discussions
ont été intenses et parfois passionnées.
Encadré 3 : Intervention du Président de la CORAF Pr Maurice ONANGA au cours
de la Plénière de Cotonou (1995)
Vous (les partenaires du CIO) devez nous comprendre. La situation aujourd’hui peut
être imagée comme celle d’un maître de maison avec son chien, un ami fidèle. Tout
le monde dans le quartier reconnaît que la maison est bien gardée. Mais les amis ont
peur de rendre visite, tant le chien est réputé féroce.
Pour que les amis viennent, il faut attacher le chien dans l’arrière cour. Nous avons
toujours besoin de vous. Mais nous souhaitons aussi que d’autres amis se joignent à
nous.
Les discussions ont abouti à la suppression de statut des membres associés
conféré aux structures du CIO: Il a cependant subsisté au niveau de certains
responsables, notamment au niveau des réseaux des sentiments de frustration,
quoique ou s’en défende. Avec un certain recul, il faut reconnaître que ce
décrochage des partenaires du CIO a été mal négocié, sans que tous les problèmes
n’aient été mis à plat comme au moment de la création de la CORAF.
43
La suppression du statut de membres associés s’est accompagnée du 18 au
22 mars 1996 lors de la plénière de Brazzaville de celle de correspondant de réseau.
A partir de ce moment, le Comité de suivi a été uniquement composé des
membres africains et les réseaux pilotés par des chercheurs des institutions
nationales de recherche agricole. Avec l’ouverture et les réajustements qui s’en sont
suivis, la structure a changé de nom et est devenue Conférence des Responsables
de recherche Agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, tout en gardant le sigle
CORAF à l’issue de la Réunion plénière Extraordinaire ten ue, du 21 au 23
novembre 1995, à Saly Portudal, au Sénégal.
4.1.3. La CORAF à la recherche d’une légitimité politique
A Antananarivo, il y a eu aussi une prise de conscience qu’il existait une grave
lacune au plan institutionnel. La CORAF demeurait un club de directeurs et n’avait
aucune légitimité politique : Pour permettre à la structure de jouer pleinement et
efficacement son rôle, il fallait impérativement rechercher une caution politique, tout
en gardant l’indépendance et la souplesse de la structure. La décision prise dans ce
sens a été mise en œuvre à travers deux (02) initiatives :
• L’organisation de la première Conférence des Ministres chargés de la
Recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre à Dakar (Sénégal)
du 16 au 19 mars 1992. Cette conférence reconnaissait la CORAF comme
une organisation sous régionale et approuvait le premier plan stratégique
de cette organisation ;
• En 1996, au cours de la Conférence des Ministres de l’Agriculture de
l’Afrique de l’Ouest et du Centre tenue à Yaoundé (Cameroun), la CORAF
a eu une reconnaissance formelle de cette instance régionale. Elle a alors
été considérée comme l’instrument technique de la politique de recherche
de la CMA/AOC. Ce nouveau statut devait lui permettre un ancrage avec
les diverses initiatives développées en faveur de la région en matière de
politique agricole.
44
4.2 Les autres faits majeurs de l’époque
Il s’agit :
• De la 6e Réunion plénière de Ouagadougou (Burkina Faso) du 15 au
20 mars 1993 au cours de laquelle a été discuté le statut d’association
internationale de droit sénégalais à conférer à la CORAF, et l’accord de
siège à établir avec le Sénégal ;
• Des discussions sur l’évolution institutionnelle et scientifique des SNRA
et de la CORAF. Pour le renforcement des capacités, l’amélioration de
la gestion des projets, la mise en œuvre des nouvelles formes de
coopération régionale et internationale, le renforcement des
partenariats. Ces discussions étaient le reflet des réflexions suscitées
par le CGIAR pour la mise en place d’un système global de recherche
agricole d’une part, et reformes en cours dans les pays sous la houlette
de la Banque Mondiale ;
• De l’obtention de la reconnaissance internationale de la CORAF à
travers l’organisation en 1994 de l’atelier sur la régionalisation de la
recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre par la CORAF, le
SPAAR et l’US-AID
• De la huitième plénière tenue à Cotonou du 14 au 18 mars 1995 au
cours de laquelle (1) il a été adopté le premier plan d’action en matière
de communication et (2) le nombre de réseaux est passé à 9.
• De la plénière extraordinaire de Saly Portudal au Sénégal du 21 au 23
Novembre 1995 qui a vu la création de deux nouveaux organes de la
CORAF : le Forum des partenaires et le Club des donateurs ainsi que
le principe d’une reconnaissance par les autorités sénégalaises du
statut d’Association Internationale de droit sénégalais de la CORAF.
• De la neuvième plénière tenue à Brazzaville, du 18 au 22 mars 1996,
au cours de la quelle il a été décidé de la prise en charge progressive
de la CORAF par les SNRA et du rapprochement avec le CAMES pour
l’élaboration du statut des chercheurs et surtout de la mise en place de
critères spécifiques et harmonisés d’évaluation des chercheurs.
45
L’opérationnalisation de ce dernier aspect a été confiée au CNRST du
Burkina Faso par la CORAF.
4.3 La gouvernance
Avec la suppression du statut de membre associé, les organes de la CORAF
étaient les suivants :
• La plénière qui était l’instance suprême
• le comité de suivi composé de 10 membres tous africains, se réunissant
deux fois par an ;
• le secrétariat exécutif basé à Dakar au sein de l’ISRA ;
• le Comité scientifique et technique chargé de la qualité scientifique des
programmes de la CORAF et composé de 8 membres dont les partenaires
scientifiques. il convient de noter que cet organe n’a pas fonctionné à
l’époque.
• le Forum des partenaires et le club des donateurs.
4.4 La gestion scientifique
Elle est sous l’égide des unités opérationnelles constituées par les réseaux
associatifs, les pôles et projets régionaux, les bases centres. Ces unités servent à la
mise en œuvre des programmes et projets de recherche fédérateurs jugés
prioritaires par la CORAF.
4.4.1 Les réseaux associatifs
Outre la gestion de ses réseaux propres, la CORAF se voit de plus en plus confiée
celle des réseaux d’autres structures comme le SAFGRAD et/ou les centres
internationaux. En effet, suite à l’évaluation en 1998 par l’US-AID des réseaux
initialement gérés par les centres internationaux, il avait été retenu le principe du
transfert de ces réseaux à la CORAF. Des discussions ont été initiées à cet effet
avec l’ADRAO,’ROCARIZ) l’ICRISAT ROCAFREMI et ROCAR) et le SAFGRAD
(PEDUNE)
46
4.4.2 Les pôles de recherche
• le pole régional de recherche sur les systèmes irrigués en zone soudano-
sahélienne (PSI) créé en 1995, après la signature de la convention de
financement en juillet entre le Ministère français de la coopération et
la CORAF a travaillé sur quatre thèmes : (1) la lutte contre la dégradation
des sols irrigués abrité par l’IER au Mali ; (2) la diversification des cultures
irriguées animé par l’ISRA au Sénégal (3) l’intensification de la riziculture
irriguée par le CNAARDA de Mauritanie et (4) la gestion sociale et foncière
de l’irrigation abrité par l’INRAN au Niger.
• Le Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des
Savanes d’Afrique Centrale (PRASAC)
C’est une initiative de mise en réseau des chercheurs des institutions scientifiques et
de formation des pays d’Afrique Centrale : (Cameroun, Centrafrique, Tchad), des
acteurs des questions de développement agricole des zones de savane de ces pays.
Des institutions du Nord comme le CIRAD et l’IRD, sont associées à cette initiative.
Une convention de financement entre la Coopération Française et le CORAF, signée
en 1997 à N’djamena, a permis le démarrage des activités du PRASAC
4.4.3 Les projets régionaux
• Le projet régional sur l’amélioration et la gestion de la jachère en Afrique
de l’Ouest initié en 1994 par le CNRST du Burkina Faso, le CIRAD et l’IRD
concernait le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.
• Un projet complémentaire sur le raccourcissement et le développement du
temps de jachère, le développement durable en Afrique de l’Ouest et du
Centre au Mali, Cameroun et Sénégal a été financé par l’Union
Européenne à partir de 1994.
4.4.4 La gestion de l’information scientifique et technique
47
4.5 Les modes et mécanismes de financement
Les sources de financement étaient les suivants :
• Les Etats financent les activités de terrain des projets, réseaux et pôles de
recherche;
• L’ISRA supporte le salaire de base du Secrétaire exécutif et du personnel
d’appui, des charges de fonctionnement (eau électricité);
• Le CIRAD qui continuait à appuyer le secrétariat ; la Coopération française,
elle, appuyait le PSI, le CERRAS et les réseaux;
• L’Union Européenne : le réseau R3S et le projet Jachère, (DG12) et l’étude
pour la révision du cadre d’action de la CORAF (DG8)
4.6 Les forces et faiblesses
4.6.1. Les acquis
Au titre des acquis de cette période on peut noter :
• La reconnaissance officielle de la CORAF par les autorités sénégalaises
sous le statut d’association internationale de droit sénégalais ;
• La participation des INRA au financement des activités et charges de la
structure (cas de l’ISRA) ;
• Une diversification des activités ;
• La reconnaissance de la CORAF par les ministres en charge de la
recherche agricole et par ceux de la CMA/AOC comme leur opérateur en
matière de recherche agricole ;
• L’élargissement de la base de la CORAF aux pays anglophones,
lusophones
• Une plus grande audience de la CORAF sur la scène internationale.
4.6.2. Les faiblesses
• L’absence de mécanismes durables de financement des activités ;
48
• L’absence de financement des réseaux de première génération ;
• Le faible impact de la première conférence des ministres en charge de la
recherche agricole. Les retombées ont été en deçà des attentes.
4.7 Les principales leçons
Il y avait eu une appropriation effective de la CORAF par les INRA africains.
En effet, l’acceptation tacite de la prise en charge du Secrétariat par une structure
nationale en était la parfaite illustration. Il était de même du transfert du Secrétariat à
Dakar (Sénégal) et de la décision courageuse quoique mal négociée de la
suppression du statut de membre associé conféré initialement aux structures
françaises de recherche. L’impréparation de ce décrochage a été fatale au niveau
du fonctionnement des réseaux de première génération dont le métabolisme de base
dépendait des Départements spécialisés du CIRAD (Riz, mais, coton arachide).
Cette volonté « d’africaniser » la CORAF a permis l’ouverture progressive de
la structure aux pays anglophones et lusophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
V. LA CORAF ET LE PROCESSUS DE GLOBALISATION DES
RECHERCHES AGRICOLES (1996-1999)
5.1. Les faits saillants
A partir des années 90, des réflexions allaient s’amorcer en vue d’une
meilleure organisation et efficience des systèmes de recherche. Ces réflexions qui se
sont opérées à divers niveaux sous l’impulsion du GCRAI, de la Banque mondiale et
du SPAAR allaient entrainer de profondes mutations au niveau des systèmes de
recherches agricoles.
5.1.1. La création du GFAR
Sur le plan international, suite à des réflexions suscitées par le Groupe
Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), une globalisation de
la recherche agricole allait s’amorcer à partir de 1995. L’objectif de ces réflexions
était de renforcer le partenariat entre le GCRAI et les systèmes nationaux de
49
recherche. Ces réflexions allaient aboutir à la mise en place du Forum Global pour la
Recherche Agricole (GFAR) dont le Secrétariat allait être basé à Rome (Italie) au
sein de la FAO.
Le GFAR a été conçu comme un cadre d’interaction entre les centres
internationaux, les centres avancés (structures de recherche des pays développés),
les ONG, le secteur privé et les fora régionaux. Le GFAR est géré par un Comité de
Pilotage composé ainsi qu’il suit :
1. Au niveau des régions
• Région Afrique: Forum pour la Recherche Agricole en Afrique (FARA)
• Région Amérique Latine: Forum pour la Recherche Agricole et le
Développement de technologies en Amériques (FORAGRO ) Région
Asie et Pacifique: Association des institutions de recherche agricole
D’Asie et Pacifique (APAARI)
• Région Asie Centrale et Caucase: Association des institutions de
recherche agricole d’Asie Centrale et des Caucase (CACAARI)
• Région Afrique du Nord et Moyen Orient: Association des institutions de
recherche agricole d’Afrique du Nord et Moyen Orient (AARINENA)
Région Europe: Forum Européen de Rech erche Agricole pour le
Développement(EFARD).
2. Au niveau des organisations et institutions
Organisations de Producteurs(OPs): Fédération inter nationale des
producteurs agricoles (IFAP) Centres Internationaux de Recherche
Agricole(IARCs): Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole
internationale
• Organisations Non Gouvernementales (ONGs)
• Secteur Privé
• Donateurs et Agences de Développement
• Agences de facilitation
� -FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations
50
� FIDA: (Fonds International pour le Développement Agricole)
Le Président du Forum régional représente la région au comité de Pilotage
Dès sa création, le GFAR a défini une vision et 3 grands axes de coopération
mondiale :
- le développement d’un système de partage de savoirs ;
- la promotion du partenariat scientifique (Gestion des ressources naturelles
et promotion de l’agro-écologie, Organisation des grandes filières
animales, végétales et forestières) ;
- le renforcement des capacités institutionnelles des SNRA et des fora
régionaux et sous-régionaux.
A partir de cette vision et des orientations du GFAR des processus
d’élaboration de stratégies allaient s’opérer au niveau des régions et sous-régions
d’une part et des centres internationaux de l’autre afin de donner une cohérence
d’ensemble aux dispositifs de recherche.
Parallèlement aux stratégies régionales, le GCRAI allait aussi élaborer la
sienne pour tenir compte des mutations en cours. C’est ainsi que de concert avec les
trois (3) organisations sous-régionales opérant en Afrique Subsaharienne (CORAF,
SACCAR, ASARECA) une vision spécifique à l’Afrique a été élaborée.
5.1.2 Les réflexions en Afrique
Les réflexions concernant l’Afrique Subsaharienne ont été organisées sous
l’égide du Programme Spécial pour la Recherche Agricole en Afrique (SPAAR). Le
SPAAR a été créé en 1985 à Tokyo (Japon) avec comme membres fondateurs, les
principaux bailleurs de fonds impliqués dans le financement de la recherche et du
développement agricole en Afrique. Son objectif était de coordonner les efforts de
ces bailleurs et de créer des synergies au niveau des SNRA en vue de la mise en
place de cadres d’action régionaux.
51
En Afrique de l’Ouest et du Centre, la dynamique insufflée par le SPAAR a
porté à la fois sur le Sahel à travers l’initiative INSAH/SPAAR pour « la revitalisation
des recherches agricoles au Sahel » et à travers la CORAF .Les deux structures, par
rapport aux réflexions en cours à l’époque, ont fonctionné en duo, comme deux
entités indépendantes .Ainsi, par rapport à l’Afrique subsaharienne, la réflexion a été
organisée en quatre (4) sous régions : Sahel, Afrique de l’Ouest et du Centre,
Afrique de l’Est et Afrique Australe. Les concertations entre les acteurs à la faveur
des plénières du SPAAR ou de celles de la CORAF ont porté sur deux aspects :
• La création d’une structure apex de la recherche ag ricole en Afrique
subsaharienne
En 1996, l’idée de création d’un forum africain pour fédérer les activités de
recherche entre les régions d’Afrique fut lancée. En Afrique de l’Ouest et du Centre,
la question posée était de savoir entre l’INSAH et/ou la CORAF qui devait être
considéré comme l’organisation sous régionale
Lors de la 17e Session plénière du SPAAR tenue à Bamako, du 17 au 21 février
1997, une concertation entre les Directeurs Généraux des instituts de recherche des
pays membres du CILSS et de la CORAF a abouti à la désignation de la CORAF
comme la seule organisation en matière de recherche agricole pour l’Afrique de
l’Ouest et du Centre. L’INSAH de ce fait devenait une sous entité agro-écologique.
Encadré 4 : DECLARATION CORAF-INSAH A LA XVII REUNI ON PLENIERE DU SPAAR
(Bamako, 17-21 Février 1997)
(Lue par le Prof. ONANGA, Président de la CORAF)
Nous, Directeurs des SNRA, membres de la CORAF et du CILSS
- Considérant que l’INSAH est tune institution spécialisée émanant de la volonté
politique des Etats membres du CILSS ;
52
- Considérant que la CORAF est une association née de la volonté des Directeurs
de SNRA d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la mise en place d’un mécanisme
de concertation des activités de Recherche Agricole ;
- Considérant la globalisation de plus en plus effective des systèmes de Recherche
Agricole ;
Déclarons ce qui suit :
- L’INSAH correspondant à l’écorégion du Sahel avec des objectifs bien
spécifiques ne couvre pas l’ensemble des préoccupations des pays de l’Afrique
de l’Ouest et du Centre ;
- Par conséquent, l’Afrique Subsaharienne comprendra dans le cadre de cette
globalisation, trois (03) organisations sous-régionales que sont la CORAF, le
SACCAR et l’ASARECA.
Fait à Bamako, le 18 Février 1997
Les discussions entres les représentants des régions au cours de cette
plénière du SPAAR à Bamako ont aussi abouti à la création du Forum pour la
Recherche Agricole en Afrique (FARA) avec pour mission de coordonner les activités
des organisations sous-régionales suivantes :
- CORAF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ;
- ASARECA pour l’Afrique de l’Est ;
- SADC pour l’Afrique Australe.
La présidence de cette nouvelle structure devait être assurée à tour de rôle
par chacune des organisations sous régionales. Une première phase, le secrétariat
du SPAAR a servi de cadre de mise en place du FARA à Washington puis à Rome
au sein de la FAO. Le recrutement du Secrétaire Exécutif n’est intervenu qu’en
2002.Le Secrétariat a d’abord été logé au niveau du bureau régional de la FAO à
53
Accra avant d’intégrer dans ses propres locaux (accord de siège entre le FARA et le
Gouvernement Ghanéen).
Ainsi la coordination scientifique et technique dans le domaine des recherches
agricoles en Afrique au Sud du Sahara était désormais dévolue au FARA. En Afrique
de l’Ouest et du Centre, cette mission revenait alors du CORAF. Ces dispositions
institutionnelles allaient avoir des répercussions dans les dynamiques ultérieures des
diverses organisations.
• L’implication des nouveaux acteurs dans la gestion des recherches
agricoles
Les mutations qui se sont opérées à la faveur des réflexions faites aux
niveaux global et régional ont aussi porté sur les concepts. Ainsi, les recherches
agricoles ne sont plus perçues comme une « affaire de l’Etat et ses chercheurs et
directeurs d’instituts » mais comme un processus global impliquant tous les acteurs
du développement agricole. En effet, le rôle de nouveaux acteurs est de plus en plus
mis en exergue. Il s’agit :
• Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) : Les ONG sont très
nombreuses et actives en Afrique de l’Ouest et du Centre. Leurs
interventions vont depuis l’échelle locale jusqu’à l’échelle régionale, voire
internationale. Depuis quelques années, elles constituent des partenaires-
relais de la recherche en direction des communautés de base. Leurs
activités visent à répondre aussi rapidement que possible, aux besoins
prioritaires des populations.
� Des associations socioprofessionnelles , notamment les associations
de producteurs. Ces associations prennent de plus en plus une part
active aussi bien au niveau de la définition des priorités de recherche, de
la mise au point des innovations technologiques que de leur
dissémination.
� Du secteur privé : Longtemps absent des mécanismes de concertation
avec la recherche scientifique, cet acteur joue de plus en plus un rôle
important dans les orientations stratégiques et le financement de la
recherche scientifique et la valorisation des résultats de la recherche.
54
Les processus en cours devaient donc chercher à impliquer :
- les chercheurs des SNRA, CIRA, Centres avancés ;
- les bailleurs de fonds ;
- les représentants des producteurs, utilisateurs, consommateurs ;
- le secteur privé ;
- les ONG ;
- les systèmes de vulgarisation et de transfert de technologies.
En réalité, l’arrivée sur scène de ces nouveaux acteurs, leur prise en compte
et implications dans le processus ne sont pas faites sans difficultés :
- réticences de la part des directeurs qui avaient l’impression d’être
dépossédés de leur bien ; il y avait beaucoup de résistances aux
changements envisagés ;
- fortes pressions des bailleurs qui poussaient à une accélération du
processus ;
- signes d’impatience des nouveaux acteurs conscients de leurs faiblesses
sur le plan organisationnel et pressés de bénéficier des retombées
certaines du processus en cours pour le renforcement de leurs capacités.
Encadré 5 : Anecdote ( Propos de Gisèle d’Almeida, déléguée d’Interface à la dix
septième (17e) plénière du SPAAR)
La situation ressemble à celle d’une nuit de noce. Où la mariée est prête, attend
derrière la porte et on continue de la faire attendre. Ceci est un manque de
courtoisie à son égard.
Cette anecdote traduit tout le quiproquo et les incompréhensions qui existaient
entre les acteurs de la recherche agricole. Il y avait d’’un coté les responsables des
INRA qui semblaient trainer les pieds pour accepter l’ouverture à des nouveaux
55
membres et de l’autres ces « nouveaux venus » qui s’impatientaient et trouvaient le
processus devant aboutir à leur réelle implication, lent.
Les réflexions engagées pendant la 17e plénière du SPAAR se sont
poursuivies à N’Djamena (Tchad) (17-22 mars 1997) à l’occasion de la dixième
réunion plénière de la CORAF. Forte de son statut de SRO pour l’Afrique de l’Ouest
et du Centre, la CORAF percevait nettement la nécessité de procéder à une
restructuration en vue de s’adapter au nouveau contexte.
Il fallait œuvrer en effet à l’émergence d’une véritable communauté
scientifique multi-acteurs au service du développement agricole et surtout consolider
son leadership pour la sous région en matière de recherche agricole.
C’est dans cette perspective que la onzième (11e) réunion plénière tenue a
Accra (Ghana) du 20 au 25 avril 1998 a pris une résolution pour l’élaboration d’un
plan stratégique de coopération pour la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et
du Centre. Le but visé à travers ce processus était d’identifier les priorités de
recherche, de déterminer les cadres de négociation et de dialogue entre les acteurs
et de proposer un mécanisme de financement.
5.1.3 Les mutations internes de la CORAF
La plus fondamentale a eu lieu au cours de la douzième plénière tenue à
Bangui (République Centrafrique), du 6 au 12 juillet 1999 et au cours de laquelle se
sont opérés des changements institutionnels. Ces changements, résultats de l’étude
institutionnelle commanditée après la dixième plénière et au processus d’élaboration
du plan stratégique, ont porté sur les aspects suivants :
• Le changement de nom de la structure : Conseil Ouest et Centre Africain
pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF/WECARD)
• La transformation de la plénière en Assemblée générale ;
• La transformation du comité de suivi en Comité Exécutif ;
• Le renforcement du Secrétariat exécutif ;
• La représentation des pays par les SNRA et non plus par les INRA
56
• L’ouverture envisagée du CORAF/WECARD vers le Libéria, Sao Tomé et
Principe et la Guinée Equatoriale :
Au niveau des financements, le changement majeur concerne la prise en
charge des frais de participation des membres aux réunions statutaires.il s’agissait
de l’appropriation progressive du financement par les SNRA. Pour ce qui concernait
les orientations stratégiques, il a été décidé de poursuivre la finalisation du document
en vue de sa validation à la prochaine assemblée générale.
Encadré 6 : Résolution des DG des SNRA à la 12 e plénière tenue à Bangui
Les représentants des SNRA des pays membres de la CORAF, réunis en
Assemblée générale à Bangui du 5 au 12 Juillet 1999
• Ont décidé de faire observer que la CORAF n’est plus composée des
institutions nationales de recherche agricole « leader » mais plutôt des
systèmes nationaux de recherche agricole des pays membres. Toutefois,
pour les pays qui n’ont pas encore constitué leur SNRA, les représentants de
la CORAF souhaitent vivement qu’ils s’attellent à cette tâche et continuent à
se faire représenter par l’institut de recherche agricole jusqu’ici impliqué dans
les activités de la CORAF.
• Ont demandé que les responsables parties prenantes des SNRA apprécient
en conséquence leur participation aux activités de la CORAF et les
obligations qui y sont liées.
• Demandent que le comité exécutif et le secrétariat exécutif ne ménagent
aucun effort pour appuyer les responsables de SNRA dans la sensibilisation
des autorités politiques par rapport à l’importance de la CORAF et à la
nécessité de la soutenir fortement pour consolider son appropriation.
5.2. Les différents acteurs en place
Nombreux ont été les acteurs à l’origine des mutations qui se sont opérées :
• Les centres internationaux à la base de réflexions qui ont abouti à la
globalisation des recherches agricoles avec la création du GFAR en 1995.
57
Les concertations avec l’ensemble des acteurs des différentes régions du
monde à l’occasion des centers-weeks annuelles ont permis aux centres
internationaux du GCRAI d’élaborer des stratégies pour une meilleure
coordination de leurs activités sur le terrain, notamment avec les SNRA.
• Les SNRA regroupant tous les acteurs du pays intervenant dans la
recherche et le développement agricole
• Le SPAAR composé de différents donateurs a suscité des débats au
niveau de l’Afrique avec comme résultats :
- Une plus grande implication des divers acteurs aux différentes échelles
dans le processus de recherche agricole. Au niveau national, cela s’est
traduit par une émergence du concept de système national de
recherche agricole impliquant en principe les universités et les services
de vulgarisation.
Au niveau sous régional, la notion d’organisation sous régionale a vue
le jour et la CORAF a été désignée comme le SRO pour l’AOC.
- La Banque Mondiale dont l’action à été déterminante dans les différents
pays. Une des conditionnalités du soutien de la Banque en faveur de la
recherche agricole était la reforme institutionnelle à opérer. Cela
passait par les changements de statut juridique des instituts, l’ouverture
de leurs organes de gouvernance aux nouveaux acteurs, l’adoption de
règles de gestion financière souple (de type privé) et l’instauration de
système de motivation (statut des chercheurs) pour le personnel.
- L’Union Européenne et les autres bailleurs notamment le DFID et l’US
AID.
5.3. Les stratégies
Les diverses consultations organisées à cet effet avec l’appui de l’Union
européenne ont abouti à la transformation de la structure en Conseil Ouest et
Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole
(CORAF/WECARD).
58
5.4. Les organes et leurs rôles
• L’Assemblée Générale (AG), organe suprême d’orientation et de
décision avec pour rôle de :
- nommer le président : qui préside le comité exécutif (CE) ;
- nommer les membres du CE
- nommer le secrétaire exécutif ;
- approuver les programmes et budgets ;
- valider les propositions et priorités.
L’AG est composée : (1) des représentants des SNRA, (2) des représentants
des institutions régionales et internationales de recherche agricole opérant dans la
sous région avec voie non délibérative, (3) des partenaires au développement avec
voie non délibérative Elle devait se réunit tous les deux ans en session ordinaire et
pouvait tenir des sessions extraordinaires en cas de besoin . Cependant, pour
diverses raisons, cette règle n’a pu être appliquée qu’à partir de 2006;
- le Comité exécutif, organe de contrôle et de suivi de l’AG, avec pour
rôle de:
- proposer à l’AG un candidat poste de SE,
- nommer les cadres du SE sur proposition du secrétaire exécutif ;
- assurer le suivi évaluation du secrétariat ;
- examiner et approuver les programmes et budgets annuels ;
- examiner et approuver le rapport et le bilan annuel.
Le comité exécutif est composé de six (06) représentants des SNRA élus par
l’AG, un (1) représentant des partenaires au développement ; deux (2) représentants
des institutions internationales et régionales opérant dans la région ; 1 représentant
du Secteur privé, 1 représentant des ONG, 1 représe ntant des OPP.
Le mandat des membres est de deux ans renouvelable une fois pour les
représentants des SNRA avec changement à 50% des membres à chaque session
59
ordinaire de l’AG., non renouvelable pour les autres représentants. Le comité se
réunit deux (02) fois par an en session ordinaire et peut tenir des sessions
extraordinaires en cas de besoin
5.5. Les forces et faiblesses
Les principaux acquis
Ils peuvent être ainsi résumés :
- construction d’un espace scientifique agricole sous régional,
- génération de technologies soutenant la croissance agricole et la gestion
durable des ressources naturelles à travers une quinzaine de réseaux, bases
centre pôles et projets de recherche,
- création des conditions favorables à la diffusion des connaissances et des
acquis entre les INRA, avec le recrutement d’un gestionnaire de l’information
et de la communication et l’élaboration d’une politique en matière de
communication avec l’appui du CTA.
- . La réussite d’une telle coopération a motivé la création ou la restructuration
d’autres organisations sous régionales de recherche(OSR) similaires en
Afrique et l’Est et Australe. Il s’agit en l’occurrence du SACCAR et de
l’ASARECA.
- SACCAR ( Southern African Centre for Coopération in Agricultural Research
and Training) a été créé en 1984 par les Etats de la SADEC comme une
agence intergouvernementale chargée de contribuer à alléger les problèmes
communs de pauvreté, d’insécurité alimentaire, de dégradation des terres et
sécheresses récurrentes Lé mandat qui était assigné était de coordonner et
renforcer la recherche agricole dans la région. Avec l’appui du SPAAR, le
SACAR va s’impliquer dans les débats sur la globalisation de la recherche et
procéder à des mutations pour s’adapter au contexte
- ASARECA (l’Association for Strenghtening Agricultural Research in Eastern
and Central Africa) a été créé en 1993 sur la base du plan d’action pour la
recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre élaboré par le SPAAR. Elle
a été conçue comme une organisation apolitique des instituts nationaux de
60
recherche agricole du : Burundi, R. D. Congo, Erythrée, Ethiopie, Kenya,
Madagascar, Rwanda, Soudan, Tanzanie and Ouganda. Son objectif est
d’accroitre l’efficacité de la recherche agricole afin de soutenir durablement le
développement agricole dans la région
- Les concertations entre les trois OSR ainsi crées(CORAF , ASARECA et
SACAR) et leurs Partenaires au développement, dont le SPAAR, ont permis
de créer, en 1997 à Bamako, le Forum pour la Recherche Agricole en Afrique,
le FARA ,
Les points faibles
Parmi les points faibles constatés, on peut citer :
• Les difficultés de mobilisation de ressources pour le fonctionnement
des réseaux et bases centres, en particulier les réseaux de première
génération;
• Les problèmes liés à la coordination des initiatives en AOC en matière
de recherche agricole, notamment celles des centres internationaux ;
• La marche de l’organisation a, également, été ralentie par quelques
difficultés liées à :
- sa faible appropriation par les INRA du fait de la rotation rapide des
dirigeants des instituts qui n’avaient plus le même recul concernant
l’organisation ;
- l’assimilation de la structure à son Secrétariat exécutif et le nombre
très réduit du personnel qui compose cette instance de coordination;
- la compréhension peu partagée de la notion de SNRA et la faible
place faite aux universités et autres acteurs au sein de l’Association
- la prédominance d’un seul Partenaire financier, en l’occurrence la
Commission Européenne.
5.6. Les principales leçons
L’implication de la CORAF aux réflexions des fora internationaux lui a
conféré progressivement une stature et une reconnaissance internationales. Les
mutations intervenues à la faveur de ces discussions ont eu comme résultats :
61
- la prise en compte des acteurs de la société civile dans le processus de
gestion et de pilotage de la recherche agricole. Cela s’est traduit par
l’émergence de la notion de système national de recherche agricole
(SNRA);
- la reconnaissance de la CORAF comme leader en matière de
coordination de la recherche en AOC, aussi bien par les SNRA, les
Ministres en charge de la recherche, la CMA/AOC et la Communauté
internationale.
VI. LE CORAF/WECARD, SRO POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE EN AOC : 1999-2007
6.1. Le nouvel environnement du CORAF/WECARD
Le changement le plus important qui s’est opéré en Afrique au cours des dix
dernières années a été la mutation de l’OUA vers l’Union Africaine, avec un
changement radical d’approche de la part des dirigeants africains :
- volonté de relever les défis du 21e siècle et les enjeux de la
mondialisation;
- définition de principes de base devant guider les actions, notamment ceux
de la valeur ajoutée, de l’impact et de la subsidiarité;
- mises en œuvre des politiques et programmes de développement à travers
les Organisations Economiques Régionales.
L’Union Africaine, baptisée le 25 mai 2002, a mis en place, le 23 octobre
2003, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD),
traduisant ainsi une volonté des Chefs d’Etat d’aborder les problèmes de
développement à travers des mécanismes basés sur la coopération et la mise en
synergie des moyens. Le NEPAD a défini des priorités et des programmes dont la
mise en œuvre doit s’appuyer sur les Communautés économiques régionales (ER.)
62
Le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique
(PDDAA) a été conçu comme l’instrument devant permettre d’accroître la productivité
et la production (tablant sur un taux de croissance moyen de 6%) et ainsi atteindre
l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) relatif à la réduction de la
pauvreté et à l’éradication de la faim. Quatre piliers majeurs composent le PDDAA La
mise en œuvre du Pilier IV exclusivement consacré à l’amélioration de la recherche
et au système de recherche agricole pour une meilleure diffusion de nouvelles
techniques appropriées est dévolue au FARA et les SRO qui le composent.
La FARA a élaboré un cadre d’action pour la productivité agricole en Afrique
(FAAP) avec des principes directeurs devant guider la mise en œuvre des
programmes à l’échelle du continent.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, il existe un certain nombre de politiques et
programmes de développement agricole. On peut citer entre autre:
• la Politique Agricole de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (PA/CEDEAO ou ECOWAP adoptée le 19 janvier 2005) qui est
la traduction du PDDAA en Afrique de l’Ouest. Pour sa mise en œuvre,
celui-ci a été décliné en des Programmes nationaux d’investissement
agricole (PNIA) et en un Programme Régional d’Investissement Agricole
(PRIA) couvrant la période 2009-2015. .
• la Politique Agricole de la Commission de l'Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (PAU/UEMOA), adoptée en 2001, vise les mêmes objectifs
de (1) satisfaction des besoins alimentaires de la population, *(2)
développement économique et social des Etats membres et (3) réduction
de la pauvreté en milieu rural.
• La Stratégie agricole commune des pays membres de la CEMAC adoptée
par le Conseil des ministres de la CEMAC en 2003. Le document met
l’accent sur la nécessité de coordonner et d’harmoniser les politiques
agricoles des pays membres, dans un souci d’efficacité et de
complémentarité. La stratégie devrait permettre :
• d’améliorer les conditions de vie des producteurs et l’accroissement
de leurs revenus,
63
• d’augmenter les budgets nationaux alloués au secteur agricole,
• d’accroître la productivité de l’agriculture dans un contexte de forte
urbanisation,
• de développer les infrastructures pour l’accès aux marchés,
• et de négocier des accords internationaux stimulants et bénéfiques
pour le secteur agricole
6.2. Les faits majeurs
La période qui a caractérisé la vie du CORAF/WECARD de 1999 à 2007, très
riche d’enseignement, à été marquée par les faits majeurs suivants :
• Tenue régulière des assemblées générales, à Dakar (1ère AG, 17-21 juillet
2000), Libreville (2e AG, 16-19 juin 2001), Yamoussoukro (3e AG, 23-28
juillet 2002), Bamako (4e AG, 24-27 mars 2003), Brazzaville (5e AG, 13-
16 mars 2004), Dakar (6e AG, 18-21 mai 2005), Banjul (7e AG, 25-28
avril 2006) et une AG extraordinaire à Abidjan (27 mai 2007), la veille de
la célébration du 20e anniversaire (28-31 mai 2007). Au cours de ces
instances statutaires, il s’est agit de créer les conditions favorables à :
- mise en œuvre du plan stratégique 2000-2014 qui avait été adoptée
- la mise en cohérence des activités sur le terrain ;
- la mise en place de mécanismes de mobilisation de financements
durables ;
- une plus grande implication des différents acteurs à la vie de
l’organisation;
- une meilleure visibilité de la structure à travers les études d’impact ;
- une consolidation des SNRA à travers des mécanismes d’information,
de communication et de renforcement des capacités,
- un plus grand rayonnement de la structure, à travers le lobbying et la
diversification du partenariat;
64
• Le recrutement après un processus sélectif d’un nouveau Secrétaire
Exécutif en 2003, avec prise de fonction le 18 juin , Dr Paco SEREME de
l’INERA/CNRST du Burkina Faso allait donner une nouvelle dynamique à
l’institution par une meilleure visibilité de ses activités aussi bien au plan
scientifique qu’au plan administratif et financier:
- audit financier du dispositif ;
- renforcement de la gestion financière avec le recrutement d’un directeur
administratif et financier, en novembre 2004 ;
• la sélection et le soutien à la revue nationale de l’AISA de Côte d’Ivoire pour
en faire une revue scientifique régionale, l’opérationnalisation en 2004 du
Comité scientifique et technique(CST) et l’élargissement du nombre des
membres de 8 à 12. Cette instance chargée de veiller à la qualité
scientifique des activités a été fortement impliquée dans l’élaboration des
nouvelles orientations scientifique du CORAF/WECARD et a soutenu le
Secrétariat dans les activités de représentation de la structure ;
• La mise en place, en 2001, du Fonds compétitif Régional , nouvel outil de
coopération du CORAF/WECARD avec l’appui de l’Union Européenne
(PARAO) et de la BAD, suite à la décision des Ministres des finances,
du développement rural, de la science et de la tech nologie réunis, en
avril 1998, à Abidjan, par la BAD, le SPARAR et la CORAF. Une
douzaine de projets pluri disciplinaires et pluri institutionnels ont été
sélectionnés et mis en place sur le terrain ;
• Le financement du PROCORDEL et du Projet Jachère à travers le PARAO ;
• L’évaluation en 2006 des unités opérationnelles du CORAF/WECARD. A
cette époque le nombre d’unités gérées par le CORAF/WECARD était
comme suit :
Les réseaux associatifs de recherche
1. Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le mil (ROCARFREMI),
1986
2. Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le sorgho (ROCARS), 1984
65
3. Réseau riz, 1987 devenu Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le
riz (ROCARIZ), 1999
4. Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le maïs (WECAMAN), 1987
5. Réseau Ouest et Centre africain sur le sur les semences et matériels de
plantation (WASNET), 2001.
6. Réseau bananes et plantains (MUSACO), 1997
7. Réseau de recherche sur la résistance à la sécheresse (R3S), 1988
8. Réseau élevage, 1989
9. Réseau forêt et agroforesterie, 1995
10. Réseau des ressources génétiques en Afrique de l’Ouest et du Centre
(GRENEWECA), 1998
11. Réseau racines et tubercules, 1998
12. Réseau arachide, 1987
13. Réseau cultures maraîchères, 1994
14. Réseau coton, 1989
15. Réseau manioc, 1987
Les pôles régionaux de recherche
1. Pôle régional de recherche sur les systèmes irrigués en zone soudano-
sahélienne (PSI), 1996
2. Pôle régional de recherche appliquée au développement des savanes
d’Afrique centrale (PRASAC), 1998
Les projets régionaux de recherche
1. Projet ressources phylogénétiques de l’arachide (GGP),
2. Projet igname, 1999
3. Projet régional pour l’amélioration et la gestion de la jachère en Afrique de
l’Ouest, 1994
Les bases-centres
1. Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse
(CERAAS), 1989
2. Centre international sur la trypanotolérance (ITC), 1982
66
3. Centre international de recherche-développement sur l’élevage en zone sub-
humide (CIRDES), 1991
L’évaluation de ces unités faite sous la supervision du CST a permis de faire
un diagnostique de la situation d’ensemble de faire des propositions en vue de leur
redynamisation.
• La réflexion prospective faite sur les réseaux céréales faites en 2006 avec
l’appui de l’USAID visait singulièrement à fusionner les réseaux gérés par
le CORAF/WECARD et ceux des centres internationaux : sorgho, mil, mais
et riz. Cette réflexion a permis à toutes les parties prenantes concernées
par ces spéculations, à adopter l’approche chaine de valeurs. Cette
approche a été par la suite prise en compte au niveau de la révision du
plan stratégique
• Au niveau de la dynamique régionale, le démarrage des activités du FARA,
suite au transfert des compétences du SPAAR en 2001 , avec le
recrutement du Secrétaire Exécutif, l’installation du Secrétariat à Accra
allaient consolider le processus de globalisation de la recherche agricole
en Afrique. Les principes directeurs du FAAP vont servir aux SRO comme
le CORAF/WECARD de revoir leur approche pour être en phase avec le
nouvel environnement institutionnel et les orientations définies par le
NEPAD :
- le CORAF/WECARD est maitre d’œuvre dans la mise en œuvre du
Challenge Programme en AOC (-Kano- Katsina-Maradi);
- le CORAF/WECARD a participé aux différentes rencontres avec le
CGIAR en vue d’une plus grande intégration des programmes des
centres internationaux en Afrique ; C’est dans ce sens que des
rencontres ont été initiées pour l’élaboration des plans à moyen terme
(MTP) de ces centres. L’ADRAO a coordonné ces rencontres avec le
CORAF en AOC.
67
• La coopération scientifique, technique et financière s’est intensifiée :
- avec la Fondation Internationale pour la Science (FIS) pour le
développement des programmes en faveur des jeunes chercheurs ;
- avec le CTA dans le domaine de la communication et de
l’information ;
- avec de nouveaux partenaires financiers, notamment la DFID qui a
soutenu la mise en œuvre des projets compétitifs, le processus de
révision du plan stratégique ainsi que l’élaboration du Plan
opérationnel 2008-2013 et sa mise en œuvre
• Le processus de révision du plan stratégique : au regard de l’évolution des
contextes au niveau international, régional et sous régional d’une part, de celles des
approches en matière des recherche agricole, des dysfonctionnements constatés au
niveau des unités opérationnelles, la relecture du plan stratégique devait s’appuyer
sur de nouvelles bases. A cet effet, une étude a été faite par l’IFPRI sur la
quantification économique et l'analyse spatiale des priorités existantes,
l'analyse des priorités d'investissement par discip line scientifique, spéculation
agricole, zone et pays, de la projection jusqu'en 2 015 de l'impact économique
potentiel et de l'indice d'information sur les cond itions de vie dans chaque
zone prioritaire, de l'identification des activités de recherche à mener pour
simuler une croissance économique, de la déterminat ion de la manière de
renforcer la coopération et l'intégration sous-régi onales en AOC. Présentée, au
1er atelier du processus de planification (14-15 no vembre 2006, à Saly
Portudal, au Sénégal), e lle a montré que la recherche produisait un impact sur la
croissance agricole et a permis au CORAF/WECARD de définir les axes prioritaires
de son intervention dans le cadre du nouveau plan décennal.
6.3 Les acteurs :
- Les organisations économiques sous régionales : CEDEAO, CEEAC,
UEMOA, CEAC, responsables des politiques agricoles dans les régions ;
- Les systèmes nationaux de recherche agricole
- Les acteurs de la société civile
68
- Les partenaires techniques et financiers : USAID, BAD, BM, CRDI, CTA,
DFID , Union Européenne, US AID
- Les Centres internationaux et avancées ;
6.4. La gouvernance
Jusqu’à l’adoption du nouveau plan stratégique par l’AG extraordinaire tenue à
Abidjan (Côte d’Ivoire) le 27 mai 2007, le CORAF/WECARD était régi par les Statuts
adoptés par la 2e Assemblée Générale de Libreville (16-19 juin 2001) et modifiés en
2005, lors de la 6 e AG de Dakar (18-21 mai). L’organisation de la structure
comprenait alors quatre (4) niveaux :
- L’Assemblée Générale (AG) est l’organe de gouvernance, et se réunit une fois
tous les deux ans. Elle est composée de tous les membres, comprenant les
responsables de structure de recherche, des représentants d’ONG ou d’OP,
du secteur privé. Participent également aux Assemblées Générales les
représentants des partenaires scientifiques et financiers du
CORAF/WECARD ;
- Le Conseil d’Administration composé de neuf (9) membres (6 SNRA, 1 ONG,
1 OP et 1 privé). Il pilote les activités entre deux AG et valide les programmes
d’activité et le budget des structures opérationnelles.
- Le CA dispose d’un organe consultatif, le Comité Scientifique et Technique
(CST). Celui-ci donne des avis et conseils sur la qualité scientifique des
activités et sur les orientations stratégiques. Il est chargé du suivi et de
l’évaluation des projets et programmes du CORAF/WECARD ;
- Le Secrétariat Exécutif (SE), basé à Dakar (Sénégal), est dirigé par un
Secrétaire exécutif (Directeur exécutif à partir de mai 2007) nommé par l’AG.
Le secrétaire exécutif est appuyé par une équipe composée d’un coordinateur
scientifique, d’un gestionnaire financier et d’un responsable de l’information et
de la communication.
69
Les changements majeurs
Le Plan Opérationnel a opéré des changements importants dans les
structures organisationnelles du CORAF / WECARD. Ainsi :
- l’Assemblée Générale (AG) et le Conseil d’Administration (CA)
demeurent souverains. Cependant, la composition et les responsabilités du
CA ont changé. Le nombre des membres du CA a augmenté et le Comité
Scientifique et Technique demeure son bras technique ;
- le Secrétariat Exécutif a un rôle important à jouer dans la mise en œuvre des
nouveaux programmes. Il a été renforcé au niveau de son potentiel
scientifique et technique. Autour d’un directeur exécutif, des nouvelles
fonctions ont été définies pour soutenir le processus : directeur des
programmes appuyé par des gestionnaires de Programme, directeur
administratif et financier, gestionnaire de l’information et de la communication.
6.5. La gestion des programmes
- Les unités opérationnelles ont en charge des activités scientifiques et
techniques du CORAF/WECARD. Il s’agit : des Réseaux, des Bases centres,
des Pôles de recherche, des Fonds Compétitifs et des Projets de recherche.
Pour les deux premiers types, il a été élaboré une Charte des réseaux et
bases centres, sorte de guide devant régir leur organisation et fonctionnement.
Les réseaux de Recherche Selon la Charte, c’est un groupement de chercheurs
qui œuvrent ensemble sur un thème de recherche reconnu prioritaire par le CORAF.
Les organes des réseaux sont : l’Assemblée Générale, le Comité directeur, la
Coordination, le Correspondant (au niveau des structures partenaires), les
Correspondants nationaux.
Les Bases Centres : Selon la Charte la base centre est un pôle de recherche
agronomique d’une structure nationale ouverte à la coopération régionale et
l’internationale dans le cade d’un réseau et réunissant des moyens humains,
70
financiers et matériels suffisants pour atteindre des objectifs scientifiques dont les
résultats sont applicables ou adoptables à d’autres pays ayant des préoccupations
de développement analogues.
Sur la base de ces critères, le CORAF/WECARD a érigé le CERAAS en base centre,
dans le cadre du réseau R3S. Deux autres bases centres existent sur la base d’une
labellisation par CORAF/WECARD. Il s’agit du CIRDES et de l’ITC. En outre, le
laboratoire de Farcha au Tchad s’est positionné pour être une base centre pour
l’élevage au niveau de l’Afrique Centrale.
Le CARBAP répond également à ces critères, mais n’est pas réellement labellisé par
le CORAF/WECARD.
Une évaluation des unités opérationnelles faite en 2006 a montré la nécessité
de réviser la charte des réseaux et bases centres en raison des dysfonctionnements
d’ordre structurel qui existait d’une part, et de l’autre du fait de la non appropriation
de ces outils par les SNRA.
Suite à ce constat, une large consultation a été faite Pour la révision du plan
stratégique. Le processus a impliqué tous les acteurs, à travers sept (7) ateliers. A
l’issu du processus, un plan stratégique 2007-2016 assorti d’un plan opérationnel
2007-2011 a été élaboré. Ces deux plans ont été validés lors d’une AG
extraordinaire tenue à l’occasion des cérémonies du 20e anniversaire du
CORAF/WECARD organisée à Abidjan en Mai 2007. .
- Le nouveau plan Stratégique
� Vision
“…Une réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en AOC par
une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et une
amélioration durable des principaux aspects du système de recherche agricole…”
� Mission
« Des améliorations durables de la compétitivité, de la productivité et des marchés
agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre par la satisfaction des demandes
principales adressées au système de recherche de la sous-région par les groupes
cibles »
71
� objectif global
… « Une croissance durable des secteurs agricoles en AOC induite par l’implication
équitable de ses acteurs ».
� Objectif spécifique
« La croissance durable de la productivité, de la compétitivité et des marchés
agricoles, induite par l’implication de tous les acteurs est améliorée en AOC ».
� résultats attendus
1. Des technologies et des innovations appropriées sont élaborées
2. Des options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les
institutions et les marchés sont élaborées
3. Le système de recherche agricole sous-régional est renforcé et coordonné
4. La demande pour le système d’innovation agricole provenant des groupes
cibles est facilitée et satisfaite.
- la nouvelle dynamique scientifique
Elle doit être impulsée par une Direction des Programmes qui comprend des
services pour appuyer la mise en œuvre des programmes. Chaque programme est
géré par un Gestionnaire de programmes et dispose d’un Comité de Pilotage ou d’un
Groupe Consultatif Technique chargé du suivi transparent du programme. Ce
Comité est composé des représentants des parties prenantes du programme
(acteurs) et des membres du CST qui constituent les noyaux durs de ces comités. La
mise en œuvre des programmes est faite à travers des projets. Ces projets sont
exécutés au niveau des SNRA.
La nouvelle dynamique doit aussi être soutenue par un certain nombre de
principes et fondements :
72
• L’approche programme : l’arrangement vers une approche basée sur les
programmes nécessite des changements significatifs des systèmes
organisationnels et institutionnels et des structures opérationnelles du
CORAF/WECARD. Huit programmes qui forment la base de ce Plan
Opérationnel, ont été identifiés comme des priorités de la sous région. Ces
nouveaux programmes entrent dans trois grandes catégories :
- La recherche technique utilise une approche intégrée basée sur les
systèmes et les spéculations qui emploient de nouvelles méthodologies
holistiques et participatives (1) Elevage, Pêche et Aquaculture ; (2)
Cultures Vivrières ; (3) Cultures non vivrières ; (4) Gestion des
Ressources Naturelles ; (5) Biotechnologie et Biosécurité
- La Recherche sur les Politiques identifie et répond aux enjeux-clés
empêchant la réussite des systèmes de marchés améliorés, la
compétitivité et la productivité à travers la recherche: (6) Politique,
Marchés, Commerce, Institutions et Socio – Economie. Le programme
sur les politiques est un nouveau domaine d’engagement du
CORAF/WECARD.
- Le troisième ensemble de Programme de ce Plan Opérationnel
concerne la Production effective des résultats de la recher che . Ceci
améliore l’information, l’accès et la gestion des connaissances. Ce
groupe inclut la recherche dans les mécanismes et les
méthodologies :(7) Gestion des connaissances ; (8) Renforcement des
capacités et coordination.
• Des outils appropriés de coopération et de partenar iat
Pour compléter le dispositif institutionnel mis en place, le CORAF / WECARD
a opéré un choix stratégique novateur garantissant une approche plus
générale et plus intégrée de ses activités pour une coordination et une
collaboration efficace avec ses principaux partenaires et ses parties prenantes
à savoir :les Communautés Economiques Régionales (CER) ; les Systèmes
Nationaux de Recherche Agricole (SNRA) ; les Gouvernements ;le FARA ;les
73
bailleurs de fonds ;les organisations régionales ;les organisations de
producteurs, et le secteur privé à l’intérieur et à l’extérieur des sous régions
Afrique de l’Ouest et du Centre.
• Un nouveau dispositif régional de recherche
L’approche programme sur laquelle repose sa stratégie, est complétée par le
dispositif de réseautage comprenant essentiellement les Réseaux de
recherche, les Centres régionaux d’excellence et les Pôles de recherche.
Les Centres d’Excellence ont pour vocation de mener des recherches
commanditées sur une problématique d’intérêt régional. Ils peuvent participer
aussi, sur la base d’une mobilisation des compétences disponibles dans la
région, aux appels des fonds compétitifs. Un processus de labellisation des
centres est envisagé. Pour chaque Centre, il sera établi un accord cadre
entre CORAF/WECARD et la Tutelle ;
• Le Fonds compétitif régional est utilisé pour financer les projets de recherche,
sélectionnés sur une base concurrentielle. Il permet d’orienter les activités
vers la demande sociale, et de contribuer ainsi à améliorer leur qualité et
assurer la promotion de l’excellence.
6.6. Les mécanismes de financement
Au cours de cette période, les mécanismes de financement peuvent se
résumer comme suit :
- les contributions annuelles des directeurs des SNRA. D’un montant d’un
million CFA cette contribution donnait droit ou non aux votes lors des
assises du CORAF/WECARD;
- les fonds régionaux de l’Union Européenne ont permis d’organiser toutes
les réflexions ayant abouti au plan stratégique 2000-2014, de soutenir le
fonctionnement du secrétariat exécutif, de financer les activités du PARAO.
A noter cependant, que suite à des difficultés de gestion, l’Union
européenne a suspendu les décaissements, ce qui a compromis la mise
en œuvre des projets des fonds compétitifs.
74
- Le DFID qui a pris le relais de l’U.E pour l’achèvement des projets du FCR
et soutenir à partir de 2006 tout le processus d’élaboration des plans
stratégiques et opérationnels.
- D’autres partenaires comme la BAD et l’US AID ont financé le CORAF à
travers le FCR (BAD) ou les réseaux céréales ou les biotechnologies.
6.7 Les forces et faiblesses
6.7.1. Les principaux acquis
- mobilisation de 12 millions d’Euros du PARAO, en dépit des difficultés de
fonctionnement, lesquels ont permis d’accroître considérablement les
compétences du Secrétariat exécutif en matière de gestion administrative
et financière,
- évaluation et réformes internes suivant les orientations de l'AG de Bangui
de 1999,
- recherche de la reconnaissance politique des CER, l’UEMOA, la CEDEAO,
- la CEMAC et la CEEAC.
Ces acquis portent également sur la mise en œuvre du mécanisme du FC
dans plusieurs pays - Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali - lesquels ont,
chemin faisant, créé des Fonds nationaux d’appui à la recherche agricole et
agroalimentaire, FNRAA, le renforcement du Secrétariat exécutif
- -recrutement d’un nouveau Secrétaire exécutif et du premier Directeur
administratif et financier sur une base compétitive et transparente. De par
la diversification de la nationalité de ses cadres, le secrétariat a acquis une
envergure régionale incontestable.
- l’appropriation du concept de SNRA par les membres.
- création d’autres Réseaux, reconnaissance de deux autres Bases-centres
au service du Réseau sur l’élevage en l’occurrence le Centre international
sur la trypanosomiase, l’ITC, basé à Banjul (Gambie), et le Centre
75
international de recherche-développement sur l’élevage en zone
subhumide, le CIRDES, basé à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso
- émergence d’un nouveau mode de financement par les pays à travers le
WAAP
6.7.2 Les points faibles
Ils peuvent se résumer aux points essentiels suivants :
- la forte dépendance du CORAF/WECARD des financements européens :
le PARAO pourvoyait plus de 90 % des ressources financières;
- le fait que le financement de l’OSR n’était pas à caractère durable,
contrairement aux visées du FCR ;
- le fait que le financement de la plupart des Réseaux et du PSI ait pris fin
sans que des bilans réels aient été faits.
- la faible implication de l’Afrique Centrale dans la dynamique
6.8 Principales leçons
L’alignement de la stratégie du CORAF/WECARD aux priorités des deux
zones économiques sur la base et les principes du FAAP et du PDDAA a fait du
CORAF/WECARD le bras armé pour ces communautés en matière de recherche
agricole. Cette situation lui permet de mobiliser tous les PTFs pour la mise en œuvre
des nouveaux programmes du plan opérationnel. Le caractère régional de la
structure a été consolidé à travers :
- la provenance de son staff technique et financier ;
- la formalisation de son rôle de bras technique pour les OER et autres
structures régionales avec la signature de protocoles d’accord : accord de
coopération CEDEAO-CORAF/WECARD (21 novembre 2005, à Abuja)
sur la mise en œuvre de recherches innovantes dans les domaines de
l’agriculture et de l’agroalimentaire ; accord de c oopération UEMOA-
CORAF/WECARD (18 février 2006, à Ouagadougou) sur l a mise en
œuvre de recherches innovantes dans les domaines de l’agriculture
76
et de l’agroalimentaire et la contribution à la réa lisation des OMD ; :
accord de coopération CEMAC-CORAF/WECARD (20 juille t 2007, à
Gangui) sur la mise en œuvre de recherches innovant es dans les
domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire, la réalisation et la
satisfaction des besoins alimentaires des populatio ns et le
développement économique et social, la réduction de la pauvreté
dans la sous-région.
77
CONCLUSION GENERALE
Avant la création de la CORAF le 27 mars 1987, la recherche agricole dans
les ex colonies françaises était essentiellement sous le pilotage des instituts français,
ORSTOM, INRA,CIO-CIRAD. Les accords de coopération entre la France et ces
pays nouvellement indépendants permettaient de suppléer au manque de cadres
nationaux. Présent dans tous les pays, le CIRAD exemple avait mis en place des
équipes qui travaillaient de fait en réseaux. L’évolution du contexte caractérisée par
la création d’instituts nationaux, le changement de la nature du CIRAD et de ses
modes d’intervention, allaient amener les responsables africains et français de
chercher à se doter d’un cadre d’expression et d’échange, en s’appuyant sur leur
identité linguistique. C’est ce qui a donné naissance à la CORAF.
Au cours de sa première phase d’existence, la CORAF dont le Secrétariat
était abrité par le CIRAD à Paris, a mis en place des réseaux associatifs sur la base
de priorités définies de commun accord. La CORAF était alors perçue comme un
club de directeurs sous l’obéissance de la France alors que le souci premier des
concepteurs était de se doter d’un cadre d’échange et de concertation sur des
questions d’intérêt commun.
Des initiatives similaires qui existaient à l’époque avec l’INSAH,/CILSS et le
SAFGRAD, les activités des centres internationaux justifiaient également la nécessité
de la création de ce cadre. Le souci d’ouverture et la recherche de légitimation
allaient amener la CORAF à supprimer le statut de membres associés conféré aux
structures françaises et à surtout chercher à se faire reconnaître sur le plan politique
en devenant un opérateur de la CMA/AOC. Cela s’est traduit par un changement de
son appellation : Conférence des Responsables de la Recherche Agronomique
Africains, tout en gardant le sigle.
Avec le processus de globalisation de la recherche, la CORAF s’est ouverte
aux acteurs de la société civile et s’est imposée à l’occasion de la plénière du
SPAAR en 1997 comme le SRO pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dès lors, il
78
fallait adapter la structure aux nouveaux contextes et enjeux d’où le processus
d’élaboration du plan stratégique 2000-2014, la création du FARA, la mise en place
du NEPAD et de ses programmes, en particulier le PDDAA, allaient amener le
CORAF/WECARD qui a vu le jour en 1999 à engager à partir de 2004 un nouveau
processus d’élaboration d’un plan stratégique et d’un plan opérationnel. Cela est une
consécration de son rôle de SRO pour les Communautés Economiques d’Afrique de
l’Ouest et du Centre.
En vingt ans, le CORAF/WECARD a beaucoup gagné en maturité, légitimant
son rôle d’outil privilégié de coopération scientifique agricole en AOC. De la CORAF
des INRA, il est devenu le CORAF/WECARD des SNRA, qui met « les producteurs
et les utilisateurs au centre de la recherche agricole » depuis 2007 . Son organisation
actuelle augure de sa contribution à l’atteinte de l’objectif du PDDAA à condition qu’il
mobilise à temps les ressources nécessaires à la mise en œuvre de son Plan
opérationnel et qu’il développe une stratégie pour mobiliser les acteurs de l’Afrique
Centrale, à l’instar de ceux de l’Afrique de l’Ouest, dans la mise en œuvre de ce plan.
79
ANNEXE1 : CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS
• 1987 (27 mars), Création de la Conférence des Responsables de Recherche
Agronomique Africains et Français (CORAF) à Abidjan par les Directeurs de
quinze (15) institutions de recherche agricole d’Afrique de l’Ouest et du Centre
avec leurs partenaires français (CIO-CIRAD, INRA, ORSTOM actuel IRD ) :
création de quatre (04) réseaux (arachide, maïs, manioc, riz), Dr Do
COULIBABLY de la Côte d’Ivoire devient le premier Président de la CORAF
(1987-1988) :
• 1988 (29-30 novembre) , Première Réunion Plénière à Yaoundé : met en place
le comité de suivi ; accorde la qualité de membre au réseau R3S de l’Institut
du Sahel ; engagement de la coopération française à soutenir la CORAF. Mr
Mamadou Fatogoma TRAORE du Mali devient Président (1988-1989).
• 1989 (20-24 mars) , Deuxième Plénière à Dakar : décide de l’ élaboration des
premiers textes organiques (Statuts, règlement Intérieur du Comité de suivi et
Charte des réseaux et des bases-centres) ; instaure le principe des exposés
scientifiques des réseaux devant la réunion plénière ; crée le réseau coton. Mr
Charles RAZAFINDRAOKOTO devient Président (1989-1990).
• 1990 (20-24 mars), Troisième plénière à Antananarivo : accueille
favorablement le transfert du siège de Paris à Dakar recrutement d’un cadre
Africain comme nouveau Secrétaire Exécutif Dr NDIAGA Mbaye (1990) en
remplacement du premier , Dr Bernard BACHELIER du CIRAD (1987-1990);
décide de l’ouverture aux pays anglophones et lusophones ; entrée de l’institut
de recherche représentant le SNRA du Zaïre, actuelle RDC, ce qui fait passer
les membres de 15 à 16 ; Dr Jean Nya-Ngatchou (Cameroun), Président de la
CORAF (1990-1993).
• 1991 (24-28 juin) , Quatrième Plénière à Yaoundé : concrétise la politique
d’ouverture en admettant a sein de la CORAF les deu x instituts de
recherche représentant les SNRA des pays lusophones du Cap-Vert et de la
Guinée-Bissau ; adopte le Plan stratégique sur le P rojet scientifique, la
formation et l’information.
80
• 1992 (20-24 mars), Cinquième Réunion plénière à Dak ar : elle admet comme
l’institut de recherche représentant le SNRA du pays anglophone de
Gambie. Elle enregistre la reconnaissance politique de la CORAF ainsi que
l’adoption de son Plan stratégique par la Conférenc e des Ministres chargés
de la Recherche Agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre et à
Madagascar (16-19 mars 1992, à Dakar) .
• 1993 (15-20 mars), Sixième Plénière de Ouagadougou : elle est dominée par
une double réflexion : comment faire passer progres sivement les
recherches d’une approche par filière de production à une approche par
système de production ? Comment organiser l’évoluti on scientifique et
institutionnelle des SNRA et de la CORAF en vue d’a méliorer la gestion des
projets, de mettre en œuvre de nouvelles formes de coopération régionale
et de développer les partenariats ? Pr Maurice ONANGA devient Président
(1993 -1998)
• 1994 (17-19 mars), Septième Réunion Plénière à Banjul (Gambie) : approuve le
document de politique scientifique et technique et salue la reconnaissance
internationale de la CORAF obtenue à travers l’orga nisation de l’atelier sur
la régionalisation de la recherche agricole en Afrique Occidentale et Centrale,
avec le concours du SPAAR et de l’USAID.
• 1995 (17-19 mars), Huitième Plénière de Cotonou : adopte le Plan d’action sur
l’information scientifique et technique ; le statut de membre associé est
supprimé, le comité de suivi est composé uniquement des membres africains ;
décision de réformer les Statuts ; entrée du Ghana (1994); le Nigéria devient
observateur ; le nombre de réseaux de recherche est porté à neu f.
• 1995 (21-23 novembre), Plénière extraordinaire de Sally (Sénégal), fait de la
CORAF une institution exclusivement africaine qui s e dote d’un forum des
partenaires scientifiques et d’un Club des donateur s ; décide de la création
d’un cinquième organe, le Comité scientifique et te chnique ; enregistre la
reconnaissance de la CORAF en tant qu’Association internationale de droit
sénégalais par les Autorités du pays hôte ; adoption des statuts modifiés et
ébauche de l’évolution scientifique (Zones agro-écologiques et identification des
thématiques prioritaires de coopération) et changement de nom, la CORAF
81
devient la Conférence des responsables de recherche agricole de l’Afrique de
l’Ouest et du Centre.
• 1996 (18-22 mars), Neuvième Plénière de Brazzaville : invite les SNRA à
prendre progressivement en charge le financement de s activités de la
CORAF ; la charge de se rapprocher du conseil afric ain et malgache pour
l’enseignement supérieur (CAMES) afin d’élaborer un statut des
chercheurs ; révision et adoption des textes des unités opérationnelles
(suppression du statut de correspondant des réseaux).
• 1997 (18 février), Création du FARA lors de la 17e Session plénière du
SPAAR à Bamako Adoption du protocole, élection du Président et du Comité
Exécutif du FARA à Bamako (partie transférée ici) . Maurice Onanga premier
Président (février 1997-mars 1998).
• 1997 (17-22 mars), Dixième Plénière de Ndjamena : participation pour la
première des organisations professionnelles de producteurs et de productrices
agricoles ; exhorte les chercheurs à travailler plus étroitemen t avec elles,
afinde mieux répondre à leurs problèmes ; prend act e de la signature de
l’Accord de signe par les autorités sénégalaises et la CORAF, le 13 mars
1997 ; admet comme membre l’institut de recherche représentant le SNRA
du Nigeria ; entérine le recrutement du Coordonnate ur scientifique
technique ; décide de la mise en place du CST ; décide de l’installation d’un
mécanisme de validation des programmes et projets r égionaux et
l’élaboration d’un Plan d’action sur la gestion de la recherche ; adopte le
Protocole de création du FARA.
• 1998 (20-25 avril) : Onzième Plénière d’Accra : déclaration d’Accra (engagement
des membres à s’approprier pleinement la CORAF et engagement des Bailleurs à
poursuivre leur appui), adoption du Plan d’Action (réforme institutionnelle et
planification stratégique) ; proposition nouvelle formulation : engage la
CORAF dans une nouvelle réflexion stratégique, part iculièrement sur le
projet de restructuration (en vue d’un Plan d’actio n), sur la diversification
des sources de financement, sur le renforcement des capacités des SNRA,
afin qu’ils s’approprient pleinement la CORAF, sur les Organisations sous-
régionales, le FARA et leur contribution à la const ruction du GFAR. Décès
82
du Pr Maurice ONANGA (18 mars 1998) ; Dr Moïse HOUSSOU du Bénin
devient Président de la CORAF (1998-1989).
• 1999 (6-12 juillet), Douzième et dernière Plénière de Bangui : adoption du Plan
Stratégique et des recommandations de l’étude institutionnelle : discussions et
adoption de la vision sur la recherche agricole en Afrique au sud du Sahara.
Changement de nom de l’Association, la CORAF devient le CORAF/WECARD
(Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement
Agricoles/West and Central African Council for Agricultural Research and
Developpment). Dr Adama TRAORE du Mali devient Président du
CORAF/WECARD (1999-2002).
• 2000 (17-21 juillet), Première Assemblée Générale du CORAF/WECARD à
Dakar : adoption d’un Plan Stratégique et d’un plan d’action pour la CORAF,
élaboration d’un nouveau statut.
• 2001 (16-19 juin), Deuxième Assemblée Générale du CORAF/WECARD à
Libreville au Gabon, adoption du nouveau statut du CORAF/WECARD consacrant
l’ouverture aux représentants des organisations professionnels agricoles des
ONG et du secteur privé agro-alimentaire. Dr Adama TRAORE reconduit comme
Président du CORAF.
• 2001 (Avril), Création du FARA nouvelle formule (avril 2001 à Addis Abeba,
Ethiopie) ; Première AG FARA en septembre 2001 à Maputo en Mozambique, Pr
Joseph MUKIBI reconduit Président du FARA.
• 2002, Etablissement du Secrétariat Exécutif du FARA à Accra au Ghana auprès
du Bureau Régional de la FAO pour l’Afrique, recrutement de Dr Monty JONES
comme Secrétaire Exécutif du FARA.
• 2002 (23-28 juillet), Troisième Assemblée Générale du CORAF/WECARD à
Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Application du nouveau statut pour le
renouvellement du Comité Exécutif du CORAF (6 représentants des INRA et
Universités). Dr SIE Koffi devient Président du CORAF/WECARD.
• 2003 (24-27 mai), Quatrième Assemblée à Bamako au Mali ; sélection de Paco
SEREME comme Secrétaire Exécutif et renouvellement du mandat du
Coordonateur des programmes.
83
• 2004 (janvier), Installation du nouveau CST, sélection de premiers projets
compétitifs ; audit financière de la structure avec l’appui de l’USAID.
• 2004 (13-16 mars) , Cinquième Assemblée générale à Brazzaville : demande
l’amélioration des appels à propositions de projets de recherche adressées
au FCR ; poursuivre les négociations avec la FIS po ur la mise en place du
fonds de recherche pour les jeunes chercheurs de la sous-région ;
recommande d’instituer l’audit financier avant chaq ue AG, l’audit
institutionnel tous les quatre ou cinq ans, de four nir un budget à mi-
parcours au Comité exécutif ; de réviser et d’appli quer le Manuel des
procédures financières et comptables ; demande le r ecrutement d’un DAF
de haut niveau, d’étudier le recrutement d’un nouve au personnel en tenant
compte des difficultés financières; instruit d’entr eprendre toute démarche
auprès des Partenaires financiers pouvant garantir l’assainissement de la
situation financière difficile; fait passer de hui t à douze les membres du
CST, de lui élaborer un règlement intérieur, un Man uel des procédures
d’évaluation de ses propositions, de lui permettre de soumettre à Chaque
AG un rapport sur ses activités ; instruit de tenir de doter l’OSR d’un
Règlement intérieur, de réviser les Statuts, de ten ir le premier atelier sur le
renforcement des capacités des SNRA en situation de post-conflit armé.
• 2005 (18-21 mai), Cinquième AG à Dakar : adopte le Programme sur la
biotechnologie et la biosécurité en AOC ; se félici te de sa reconnaissance
par la CEDEAO et exhorte les autres Organisations i ntergouvernementales
à suivre de l’exemple de cette dernière ; se réjoui t de l’élaboration du Plan
d’action pour la mise en œuvre du PDDAA de UA-NEPAD ; encourage la
poursuite et le développement du partenariat avec l e CEEAC et la CEMAC
pour obtenir que les SNRA d’Afrique Centrale partic ipent davantage à ses
activités ; approuve les initiatives sur la gestion des ressources génétiques,
sur l’analyse des connaissances stratégiques et l’a ppui pour la
vulgarisation des stratégies de développement, le C hallenge Programme, la
DONATA, le MAPP, BASIC, etc. ; instruit de renforce r le dialogue entre les
opérateurs privés, chercheurs, décideurs et utilisa teurs pour une recherche
pilotée par la demande sociale ; de renforcer le pa rtenariat entre SNRA et
entre eux et les systèmes d’information des pays du Nord pour l’application
84
de la feuille de route , adopte les Statuts et le r èglement intérieur ;
encourage le développement d’un partenariat avec l’ AAFT ; se réjouit de
l’engagement de la Banque mondiale à mobiliser des fonds de soutien au
MAPP (Programme de biotechnologie et biodiversité) . Emmanuel Owusu -
Bennoah devient président du CORAF/WECARD
• 2006 (25-28 avril), Sixième Assemblée générale à Banjul : apprécie les
orientations prises pour l’élaboration du WPP et du CAPP ; charge a CORAF
de tout mettre en œuvre pour la connexion à l’Inter net de tous les SNRA ;
approuve l’initiative de faire évaluer le CA, le CS et le SE s’inscrivant dans
le processus de renforcement de la transparence et de l’excellence ;
approuve et recommande la mise en œuvre des proposi tions issues des
études et analyses relatives à la mise en place des Centres nodaux
d’excellence pou les ressources génétiques ; demand e la poursuite de
l’étude de faisabilité de la création d’une Fondati on de financement de la
recherche en AOC ; confie au CA l’examen de la requ ête de l’INRAB de voir
ériger son centre de recherche sur les cultures pér ennes en Centre
d’excellence ; décide de la célébration du 20e anni versaire à Abidjan même,
en 2007 ; accueille favorablement les réflexions et encouragements des
Partenaires pou les progrès réalisés et l’améliorat ion de la qualité
scientifique de ses activités, demande à maintenir le dialogue avec l’UE, les
CER et autres acteurs, en vue d’harmoniser les acti ons.
• 2007 (28-31 mai), Célébration du 20e anniversaire, tenue d’une Assemblée
générale extraordinaire à Abidjan (27 mai) ; adoption des nouveaux Plans
stratégique et opérationnel.
85
BIBLIOGRAPHIE
CORAF/WECARD, 2005 : Evaluation des Unités opérationnelles du
CORAF/WECARD, 123 p
CORAF (la), 1987 : Compte rendu de la réunion du Comité de Suivi, 13 p
CORAF (la), 1994 : Relevé des conclusions de la VIIe réunion plénière tenue à
Banjul (Gambie les 17-19 mars 1992) 7 p
CORAF (la), 1992 : Acte de Ve réunion plénière, Dakar 20-21 mars 1992, 91 p
CORAF/WECARD, 2001 : Relevé des conclusions de la 2e Assemblée Générale du
CORAF/WECAR, Libreville, GAMBIE, 16-19 juillet 2001
CORAF (la), 1992 : Actes de la première Conférence des Ministres chargés de la
recherche agronomique en Afrique de l’Ouest et du Centre, Dakar, 16-15 mars 1992
64 p
CORAF (la), 1989 : Compte rendu du Comité de Suivi Tananarive, 27-29 novembre
1989, 16 p et annexes
CORAF (la), 1992 : Relevé des conclusions de la réunion du Comité de Suivi
Bamako, 22-27 juin 1992
CORAF, 1992 : Réunion du Comité de suivi, Ouagadougou, 16-20 novembre 1992
9p
CORAF, 1993 : Relevé des conclusions de la réunion du comité de suivi, Dakar, 13-
17 décembre 1993, 13 p
CORAF, 1990 : Compte rendu du comité de sélection, Dakar 27-28 février 1990, 6p
CORAF, 1994 : Relevé des conclusions de la réunion du comité de suivi,
Nonokohoth, 13-16 juin 1994, 20 p
CORAF, 1993 : Evolution Scientifique de la CORAF, contribution du comité de suivi,
septembre 1993, 6 p
CORAF, 1994 : Relevé des conclusions de la réunion du comité de suivi, Cotonou,
14-18 novembre 1994, 35 p
CORAF, 1990 : Rapport d’activité du Comité de suivi, 18 p
86
CORAF : Plan stratégique
CORAF, 1993 : Au service de la recherche agricole africaine, 100 p
CORAF, 1988 : Résumé des principales propositions de l’étude institutionnelle et
introduction à la planification stratégique et la définition des priorités de recherche en
coopération, 11 p
CORAF, 1988 : Compte rendu de la réunion du comité de suivi, Dakar 29-30
novembre 1988, 9 p
CORAF, 1994 : Relevé de financement au FAC pour la création d’un pôle sur les
systèmes irrigués soudano sahéliens
CORAF : Charte des réseaux et bases centres
CORAF/WECARD, 2004 : Evaluation structurelle du CORAF/WECARD, 28p
87
PERSONNES RENCONTREES
BURKINA FASO
- LOMPO François : Ancien chercheur CERRAS, Système
de producteur
- BELEM Celestin : Ancien Directeur de l’INERA et ancien membre
Du Comité de Suivi
- OUATTARA Badiori : Ancien Coordonnateur Réseau ROCAR
MALI
- TAORE Fatogoma : Ancien Directeur de l’IER et Président du
Comité de Suivi
Membre fondateur de la CORAF
- NETOYO L. Ancien Coordonnateur Réseau R3S
- NIAGADO Omar : Ancien Directeur IER
- TRAORE Adama : Ancien Président du Comité de Suivi.
SENEGAL
- NDIAGA Mbaye : Ancien Secrétaire Exécutif CORAF
- D’ALMEIDA Gisèle : Ancien membre du Conseil
d’Administration/Secteur Privé
- George SUBREVILLE : Délégué du CIRAD
- Jean Ronstand KAMGA : Directeur Administratif et Financier
- KONE Anatole : Gestionnaire Information et Communication
- Mme Bintou NDIR : Secrétaire/Régisseur
- Marcelle NWALOZIE Ancien Coordonnateur des Programmes
- DEMBA Farba : Ancien membre du CST
- Harold MACAULEY : Directeur des Programmes.
88
PERSONNES AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE
− Bernard Bachelie Farm/France, Ancien Secrétaire Permanent
− Moctar Touré Dakar, ancien Secrétaire Permanent du
SPAAR
− Rolland Guis CIRAD/ France
− Zoundi S. Jean Ancien Coordonateur R3S/Systèmes
− Henri Carsalade Ancien DG du CIRAD
− Martin Bikienga Ancien membre du SNRA du Burkina Faso
− YO Tiemoko DG CNRA/Cote d’Ivoire, membre du CA du CORAF
− Taib DIOUF Ancien Dg de l’ISRA
89
QUESTIONNAIRE
Historique et Evolution du CORAF/WECARD de 1987à 20 07 ___________________________________________________
1. Aperçu historique du CORAF
• Que savez-vous des fondements du CORAWECARD (le cadre contextuel) ?
• Quels étaient les défis à relever par la CORAF?
• *Quels étaient les enjeux qui ont soutenu sa création?
• Quelles étaient les opportunités ?
• Pouvez-vous décrire les différentes phases d’évolution du CORAF de 1987 à
2007 ?
2. Principaux acteurs qui ont marqué ces phases
• Quels ont été les rôles joués par les acteurs politiques, techniques et
financiers qui ont marqué les différentes phases ?
3. Les orientations stratégiques
• Quelles ont été les grandes orientations stratégiques du CORAF et leurs
évolutions dans les différentes phases ?
• Quels ont été les programmes d’activités mis en œuvre par le CORAF ?
4. Les mécanismes et modes de financement des progr ammes
• Quels ont été les mécanismes de financement qui ont servi de supports à ces
programmes ?
• Quels ont été les principaux bailleurs de fonds de ces programmes ?
5. Les modes de gestion et d’organisation des progr ammes
90
• Quelles étaient les modes d’organisation et de gestion des activités
scientifiques au cours des différentes phases ?
• Quelles étaient les formes de partenariats qui ont soutenu les programmes?
6. Les insuffisances et les acquis
• Quels sont les résultats acquis du CORAF/WECARD à ce jour ?
• Quelles en sont les insuffisances à combler par le CORAF/WECARD?
7. Lien entre les phases et les principales évoluti ons du contexte
• Quelles sont les principales évolutions sur le plan politique, économique, et
institutionnel intervenues dans la vie du CORAF dans le monde et en Afrique
et particulièrement en Afrique de l’Ouest et du centre ?
� Existe-t-il des liens entre les différentes phases de la vie du CORAF/WECARD
et ces évolutions ?
8. Commentaires et suggestions : que souhaitez vous voir dans un document sur
l’histoire du CORAF/WECARD ?
Merci pour votre franche collaboration !!
_____________________
-
91
TABLE DES MATIERES
SIGLES ET ACRONYMES ............................... .......................................................... 3
AVANT PROPOS ...................................... ................................................................. 8
I. INTRODUCTION/CONTEXTE ............................................................................... 12
1.1. JUSTIFICATION DE L ’ETUDE ................................................................................ 12
1.2. OBJECTIFS DE L ’ETUDE ..................................................................................... 12
1.3. APPROCHE METHODOLOGIQUE .......................................................................... 13
II. LA PHASE PRE-CORAF : ETAT DES LIEUX................................................... 14
2.1. LE CONTEXTE DES ANNEES 80 .......................................................................... 14
2.2. L’ORGANISATION DE LA RECHERCHE AGRICOLE DANS LES PAYS D ’AFRIQUE
FRANCOPHONE ........................................................................................................ 17
2.3. LES PROGRAMMES DE RECHERCHE EN PLACE .................................................... 19
2.4. LES MODES DE MECANISMES DE FINANCEMENT DES PROGRAMMES DE RECHERCHE 20
2.4.1. Au niveau des pays ................................................................................. 20
2.4.2. Au niveau des nouvelles initiatives : ....................................................... 20
2.5. LES RAISONS ET LE PROCESSUS DE LA CREATION DU CORAF ........................... 21
2.6. LES FORCES ET LES FAIBLESSES ....................................................................... 25
2.7 LES PRINCIPALES LEÇONS .................................................................................. 25
III. NAISSANCE ET ENVOL DE LA CORAF ......................................................... 26
3.1. RAPPEL DU CONTEXTE ...................................................................................... 26
3.2. LES FAITS MAJEURS DE CETTE PHASE ................................................................ 30
3.3. LES PRINCIPAUX ACTEURS................................................................................. 31
3.4. LES ORGANES ET MODES DE FONCTIONNEMENT .................................................. 31
3.4.1. Le statut juridique : .................................................................................. 31
3.4.2. Les organes de la CORAF :..................................................................... 33
3.5. LA GESTION SCIENTIFIQUE ................................................................................. 34
92
3.5.1. La définition et la mise en œuvre conjointe de projets scientifiques ........ 34
3.5.2. Les orientations stratégiques ................................................................... 35
3.5.3 Les activités scientifiques ......................................................................... 36
3.6 LES MECANISMES ET MODES DE FINANCEMENT ..................................................... 36
3.7 FORCES ET FAIBLESSES ..................................................................................... 37
3.7.1 Les acquis ............................................................................................... 37
3.7.2 Les insuffisances ...................................................................................... 37
3.8 PRINCIPALES LEÇONS ........................................................................................ 38
IV. L’AFRICANISATION DE LA CORAF, 1990-1996 : OUVERTURE ET
RECHERCHE D’UNE LEGITIMITE POLITIQUE .................................................. 38
4.1. LES FAITS MAJEURS .......................................................................................... 38
4.1.1. L’Africanisation du Secrétaire Exécutif .................................................... 38
4.1.2. L’Africanisation de l’ensemble de la CORAF ........................................... 41
4.1.3. La CORAF à la recherche d’une légitimité politique ................................ 43
4.2 LES AUTRES FAITS MAJEURS DE L ’EPOQUE .......................................................... 44
4.3 LA GOUVERNANCE ............................................................................................. 45
4.4 LA GESTION SCIENTIFIQUE .................................................................................. 45
4.4.1 Les réseaux associatifs ............................................................................ 45
4.4.2 Les pôles de recherche ............................................................................ 46
4.4.3 Les projets régionaux ............................................................................... 46
4.4.4 La gestion de l’information scientifique et technique ................................ 46
4.5 LES MECANISMES ET MODES DE FINANCEMENT ..................................................... 47
4.6 LES FORCES ET FAIBLESSES ............................................................................... 47
4.6.1. Les acquis ............................................................................................... 47
4.6.2. Les faiblesses ......................................................................................... 47
4.7 LES PRINCIPALES LEÇONS .................................................................................. 48
93
V. LA CORAF ET LE PROCESSUS DE GLOBALISATION DES RECHERCHES
AGRICOLES (1996-1999) .................................................................................... 48
5.1. LES FAITS SAILLANTS ......................................................................................... 48
5.1.1. La création du GFAR ............................................................................... 48
5.1.2 Les réflexions en Afrique .......................................................................... 50
5.1.3 Les mutations internes de la CORAF ....................................................... 55
5.2. LES DIFFERENTS ACTEURS EN PLACE ................................................................. 56
5.3. LES STRATEGIES .............................................................................................. 57
5.4. LES ORGANES ET LEURS ROLES ......................................................................... 58
5.5. LES FORCES ET FAIBLESSES .............................................................................. 59
5.6. LES PRINCIPALES LEÇONS ................................................................................. 60
VI. LE CORAF/WECARD, SRO POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE EN AOC : 1999-2007 .............................................................. 61
6.1. LE NOUVEL ENVIRONNEMENT DU CORAF/WECARD ...................................... ... 61
6.2. LES FAITS MAJEURS .......................................................................................... 63
6.3 LES ACTEURS : .................................................................................................. 67
6.4. LA GOUVERNANCE ............................................................................................ 68
6.5. LA GESTION DES PROGRAMMES ......................................................................... 69
6.6. LES MECANISMES DE FINANCEMENT ................................................................... 73
6.7 LES FORCES ET FAIBLESSES ............................................................................... 74
6.7.1. Les principaux acquis .............................................................................. 74
6.7.2 Les points faibles ...................................................................................... 75
6.8 PRINCIPALES LEÇONS ........................................................................................ 75
CONCLUSION GENERALE ............................... ...................................................... 77
ANNEXE1 : CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS .............. .................................. 79
BIBLIOGRAPHIE ..................................... ................................................................ 85
PERSONNES RENCONTREES ............................................................................... 87
94
PERSONNES AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE .......... ............................ 88
QUESTIONNAIRE .................................................................................................... 89
TABLE DES MATIERES ................................ .......................................................... 91