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L’ONTARIO FRANÇAIS, QUATRE SIÈCLES D’HISTOIRE PAUL-FRANÇOIS SYLVESTRE

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L’ONTARIO FRANÇAIS, QUATRE SIÈCLES D’HISTOIRE

PAUL-FRANÇOIS SYLVESTRE

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du MÊMe auteurListe sélective d’ouvrages

FictionObéissance ou résistance, roman, Montréal, Bellarmin, 1986.Une jeunesse envolée, nouvelles, Ottawa, L’interligne, 1987.Terre natale, roman, Ottawa, L’interligne, 1990.

Non-fictionPenetang : l’ école de la résistance, essai, sudbury, Prise de parole,

1980.Les communautés religieuses en Ontario français, essai, Montréal,

Bellarmin, 1984.Les journaux de l’Ontario français, 1858–1983, essai, sudbury,

société historique du nouvel-Ontario, document no 81, 1984.Le Discours franco-ontarien, choix de textes annotés, Ottawa,

L’interligne, 1985.Nos parlementaires, essai, Ottawa, L’interligne, 1986.Les Évêques franco-ontariens, 1833–1986, essai, hull, Éditions

asticou, 1986.Le Concours de français, essai, sudbury, Prise de parole, 1987.Nos entrepreneurs (avec Gilles LeVasseur et Jean Yves Pelletier),

essai, Vanier, L’interligne et cfOrP, 1996.L’Ontario français au jour le jour : 1 384 éphémérides de 1610 à

nos jours, toronto, Éditions du Gref, coll. « inventaire » no 4, 2005.

Toronto s’ écrit : la Ville Reine dans notre littérature, toronto, Éditions du Gref, coll. « Lieux dits » no 3, 2007.

Cent ans de leadership franco-ontarien, textes réunis à l’occasion du 100e anniversaire de la première représentation franco-ontarienne, Ottawa, david, 2010.

Toronto et sa toponymie française, guide illustré des noms de rues et de parcs, toronto, Éditions du Gref, coll. « Lieux dits » no 5, 2012.

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PauL-françOis sYLVestre

L’Ontario français,quatre siècles d’histoire

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Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.

Les Éditions David Téléphone : 613-830-3336 335-B, rue Cumberland Télécopieur : 613-830-2819 Ottawa (Ontario) K1N 7J3 [email protected] www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1er trimestre 2013

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Sylvestre, Paul-François, 1947- L’Ontario français [ressource électronique] : quatre siècles d’histoire / Paul-François Sylvestre.

Comprend des références bibliographiques et un index. Monographie électronique en format PDF. Publié aussi en format imprimé. ISBN 978-2-89597-392-8

1. Canadiens français — Ontario — Histoire. 2. Ontario francophone — Histoire. I. Titre.

FC3100.5.S946 2013 971.3’004114 C2013-900103-4

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On la connaît jamais assez, l’histoire.il faut la comprendre…

Michel OuelletteSymphonie pour douze violoncellistes et un chien enragé

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AvAnt-propos

À l’automne 2011, j’ai donné un cours d’histoire de l’Ontario fran-çais au collège Boréal, campus de toronto. c’était une première. aucun collège communautaire de l’Ontario n’avait encore dispensé ce genre de cours. en acceptant de relever un tel défi, j’ai opté pour le format de causeries fondées sur une imposante recherche biblio-graphique et iconographique. Le cours a couvert 400 ans d’histoire, depuis l’exploration des Pays-d’en-haut jusqu’à l’affirmation d’une société moderne et multiculturelle. ces quatre siècles vont de 1610 à 2010, d’Étienne Brûlé à Mariette carrier-fraser.

ce premier cours d’histoire de l’Ontario français demeure une entreprise fort modeste — seulement six étudiants — mais ô com-bien enrichissante. J’ai raconté une histoire fascinante à Paola di sio (argentine), Lise Goulet (Ontario), Marcelle Goulet (Ontario), Jérôme LeBlanc (québec), Joseph remy (haïti) et teodora serban (roumanie). ce faisant, j’ai accumulé une telle mine de renseigne-ments qu’il m’a semblé tout naturel de la partager avec un public plus large.

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IntroductIon

L e présent ouvrage propose un survol de quatre siècles d’histoire. Le point de départ correspond à l’arrivée du pre-

mier français en « terre ontarienne », Étienne Brûlé, que samuel de champlain envoie vivre chez les hurons et les algonquins, dans l’actuelle baie Georgienne. suivront le missionnaire récollet Joseph Le caron (1615), puis les jésuites qui fondent la mission de sainte-Marie-au-Pays-des-hurons (1639), entreprise qui se termine par leur martyre en 1649.

nous verrons que ces débuts de l’Ontario se font sous le régime français, période qui voit naître la compagnie de la Baie d’hudson (1618), la fondation des forts frontenac / Kingston (1673), conti / niagara (1678), Buade / Michilimackinac (1683), Pontchartrain / détroit-Windsor (1701) et rouillé / toronto (1749), ainsi que la pre-mière concession de terres à des colons, sur le site actuel de Windsor (1749). dix ans plus tard, nous assisterons à la bataille des Plaines d’abraham, à la défaite des forces françaises et au début du régime anglais, ce qui n’empêche pas la fondation de la première école de langue française en Ontario, dans la paroisse de l’assomption à Windsor (1786).

une attention particulière sera accordée à la création du haut-canada et du Bas-canada en 1791. Le haut-canada constitue une partie de l’actuelle province de l’Ontario. L’année suivante, la

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première élection « ontarienne » a lieu et un député francophone, françois Baby, est élu dans le sud-ouest.

un chapitre entier est consacré aux premières écoles, aux pre-mières paroisses et aux premiers évêques. Le haut-canada est doté d’un diocèse dès 1826 et il accueille son premier évêque franco-phone, Mgr rémi Gaulin, en 1833. À la même époque, des voyageurs font œuvre de colonisation à Penetanguishene. en 1847, Bytown (ou Ottawa) devient un diocèse et un centre de vie francophone : écoles, hôpital, collège, journal, institut canadien-français, etc. de 1853 à 1859, la construction du chemin de fer Grand-tronc attire de nouveaux canadiens français en Ontario, dans le nord cette fois-ci. au moment de la confédération (1867), les canadiens fran-çais de l’Ontario se chiffrent à 75 000, soit 4,7 % de la population.

au début du xxe siècle, ils sont passés à 200 000 et ils revendi-quent des écoles françaises. Le grand congrès d’éducation, tenu à Ottawa en janvier 1910, sera un point tournant dans la visibilité des canadiens français de l’Ontario, au point où le gouvernement, se sentant menacé par une Quebec invasion, n’hésite pas à promulguer le règlement 17 qui limite de façon draconienne l’enseignement et l’utilisation du français dans toutes les écoles sous sa juridiction. On assiste à une héroïque résistance, voire à une lutte acharnée contre le règlement 17 pendant quinze ans (1912–1927). Le plus important chapitre du présent ouvrage traite de cette triste période de l’histoire des franco-Ontariens et franco-Ontariennes.

nous assistons ensuite à une période d’effervescence. Les années 1930 et 1940 voient naître des regroupements provinciaux de culti-vateurs, d’enseignants, de commissaires d’écoles, de femmes et de jeunes. L’Ontario français est en pleine effervescence. ironiquement, c’est à ce moment-là que le canada français se fragmente : lors des États généraux du canada français (1967), les canadiens français du québec s’affichent comme québécois, laissant aux autres le soin de se débrouiller. ceux de l’Ontario deviendront des franco-Ontariens. c’est à ce moment-là que le gouvernement fédéral entre en jeu et vient en aide aux minorités de langue officielle. nouvel élan, nouvel essor de l’Ontario français.

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nous verrons que le gouvernement provincial n’est pas en reste : il finance les écoles secondaires publiques de langue française et subventionne un programme d’animation pour les jeunes franco-Ontariens. Petit à petit, l’Ontario français est reconnu : testaments et procès en français, Bureau franco-ontarien au conseil des arts, télévision éducative, Loi de 1986 sur les services en français, conseils scolaires homogènes. et en 2010, nous assistons à une redéfinition de la francophonie ontarienne qui inclut non seulement les gens de langue maternelle française, mais également les nouveaux arrivants qui vivent en français, leur deuxième ou troisième langue.

Voilà, en résumé, le plan qui sera suivi pour décrire quatre cents ans d’histoire franco-ontarienne. une vingtaine de tableaux offriront tantôt des regards de synthèse, tantôt des données statisti-ques, et de nombreuses illustrations viendront étoffer ce récit d’une extraordinaire épopée, celle de l’implantation du fait français en Ontario et de son développement constant.

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chApItre premIer

Exploration des Pays-d’en-Haut

d e 1610 à 1710, plusieurs français foulent le sol des « pays d’en haut », nom donné au territoire qui s’étend de la rivière

des Outaouais jusqu’au lac Érié et qui correspond aux actuelles régions de l’est et du sud de l’Ontario. il y a d’abord le jeune inter-prète Étienne Brûlé, puis l’explorateur samuel de champlain. ce dernier est accompagné du missionnaire récollet Joseph Le caron, qui sera suivi des missionnaires jésuites venus, comme lui, faire œuvre d’évangélisation. des forts français se dressent petit à petit aux abords des lacs — frontenac (Kingston), conti (niagara) et Buade (Michilimackinac) —, notamment avec la contribution de l’explorateur rené-robert cavelier de La salle et de la femme d’af-faires Madeleine de roybon d’alonne.

1. Étienne Brûlé (1610)À toronto, trois rues arborent un toponyme qui rappelle le passage d’Étienne Brûlé dans la région du lac Ontario. il s’agit de Brule Crescent, Brule Gardens et Brule Terrace, tous situés près de la rivière humber, non loin de la station de métro Jane. il y a aussi Etienne-Brûlé Park. ces toponymes font écho à un jeune français qui fut le « truchement » ou l’interprète de samuel de champlain, fondateur de la ville de québec. Étienne Brûlé est envoyé en huronie pour apprendre la langue et les mœurs des hurons, alliés des français.

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il suit la rivière taronto (ou humber) jusqu’à l’embouchure du lac Ontario. Brûlé sera le premier européen à fouler le sol de la future cité de toronto en 1615.

On sait peu de choses sur les origines d’Étienne Brûlé, qui est vraisemblablement né vers 1592 à champigny-sur-Marne, près de Paris. comme il n’a pas laissé la moindre trace de ses pérégri-nations en nouvelle-france, il faut se tourner vers les écrits de champlain et des missionnaires Gabriel sagard et Jean de Brébeuf pour comprendre son passage en nouvelle-france. Les historiens affirment que Brûlé était certainement présent lors de la fondation de québec en 1608 et qu’il a tout probablement participé aux com-bats livrés par champlain aux iroquois en 1610. Le lendemain de cette bataille, Brûlé exprime à champlain son désir d’aller vivre parmi les amérindiens. « champlain, qui avait déjà conçu le projet de former des interprètes, accepta volontiers et confia Brûlé au chef algonquin iroquet, recevant en échange un jeune huron, nommé savignon, qui devait l’accompagner en france 1. »

aucune trace documentaire n’est restée de cette première expé-rience de vie d’un français chez les Premières nations du canada. tout ce que champlain nous apprend de l’exploit du jeune homme est qu’il fut le premier Blanc à traverser en canot le saut saint-Louis (les rapides de Lachine), près de Montréal. c’est en 1615 que Brûlé se lance dans une expédition qui le rendra célèbre. champlain entre-prend alors sa troisième campagne contre les iroquois, avec l’aide des hurons. il décide d’envoyer une délégation aux andastes, alliés des hurons, pour solliciter leur appui. Brûlé demande à champlain de faire partie des guerriers hurons, « ce que facillement je luy accor-day, écrit ce dernier, puisque de sa volonté il y estoit porté, & par ce moyen verroit leur pays, & pourroit recognoistre les peuples qui y habitent » 2. La délégation se sépare de champlain sur le lac simcoe, l’armée huronne poursuivant son chemin par le nord, Brûlé et les

1. Olga Jugens, « Brûlé, Étienne » dans Dictionnaire biographique du Canada, québec, Presses de l’université Laval, 1998, vol. 1, consulté en ligne à <www. biographi.ca>.

2. Olga Jugens, op. cit.

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guerriers partant en direction du sud. Les historiens s’accordent en général pour dire que la troupe dut suivre la rivière humber jusqu’à son embouchure (où est actuellement située la ville de toronto).

Même si la mission des hurons et de Brûlé ne fut pas couronnée de succès, ce dernier ne se sentit pas freiné dans ses ardeurs de jeune voyageur. il se serait rendu jusqu’au lac supérieur, puis à la rivière saint-Louis, là où se trouve actuellement la ville de duluth. rien ne prouve qu’une telle expédition a eu lieu, mais le missionnaire Gabriel sagard semble l’affirmer implicitement : « Le truchement Bruslé avec quelques sauvages nous ont asseuré qu’au delà de la mer douce [lac des hurons], il y a un autre grandissime lac, qui se descharge dans icelle par une cheute d’eau que l’on a surnommé le saut de Gaston [saut sainte-Marie], ayant prés de deux lieuës de large, lequel lac avec la mer douce contiennent environ trente journées de canots selon le rapport des sauvages, & du truchement quatre cens lieuës de longueur 3. »

certains historiens estiment que Brûlé a participé à la rédaction du dictionnaire de la langue huronne, publié par Gabriel sagard. ce

3. Olga Jugens, op. cit.

Étienne Brûlé, huile sur toile de Frederick Sproston Challener.collection d’œuvres d’art du Gouvernement de l’ontario, no 619849.

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n’est qu’une supposition ; chose certaine, il a, au début, aidé sagard à apprendre cette langue. selon l’historien Jacques Monet, Brûlé a rendu le même service à Jean de Brébeuf, entre 1626 et 1629.

il n’y a pas de doute qu’Étienne Brûlé a fait siennes les mœurs des autochtones et qu’il a adopté leur morale. champlain le disait même « fort vicieux & adonné aux femmes ». au dire des mission-naires, Brûlé vivait dans la débauche, ce qui constituait un péché qu’ils pouvaient difficilement pardonner. champlain lui reprochait de travailler pour les marchands et non pour la colonisation. ce sont là de petits défauts qui auraient pu être oubliés par la postérité, sauf que, lors de la prise de québec en 1629, Brûlé a abandonné champlain en se mettant au service des frères Kirke. accusé de trahison, Étienne Brûlé repartit pour la huronie. « cet épisode constitue la page la plus sombre de l’histoire de Brûlé. Lorsque champlain retourne en nouvelle-france, en 1633, Brûlé n’est plus. Les circonstances qui entourent sa mort baignent dans une atmos-phère de mystère. Pour une raison que l’on ignore, les hurons, parmi lesquels il avait habité depuis 20 ans comme un frère, l’ont assassiné et mangé 4. »

nous pouvons aisément affirmer qu’Étienne Brûlé était doué d’un grand esprit d’indépendance, d’un incontestable courage et d’un étonnant sens d’initiative. en dépit de ses déficiences, on lui reconnaît une personnalité remarquable et très colorée. quatre cents ans plus tard, deux écrivains ont fait de lui « le premier héros franco-ontarien ». Jean-claude Larocque et denis sauvé ont en effet écrit une trilogie 5 racontant les aventures de Brûlé ; ces trois romans s’adressent aux jeunes de 14 à 18 ans mais intéresseront également les adultes. une école secondaire publique de langue française porte son nom à toronto.

4. Olga Jugens, op. cit.5. Jean-claude Larocque et denis sauvé, Étienne Brûlé, tomes 1, 2 et 3, Ottawa,

Éditions david, coll. « 14-18 », 2010 et 2011.

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2. Samuel de Champlain (1615)On ignore la date de la naissance de samuel de champlain. Les historiens croient qu’il a vu le jour à Brouage (saintonge, france) vers 1570, peut-être en 1567, au plus tard vers 1580. On ne sait pas non plus s’il était de foi catholique ou protestante. en saintonge, samuel est un prénom biblique donné le plus souvent dans des familles protestantes ; de plus, Brouage était une ville huguenote, ce qui rend probable la naissance protestante de champlain. Mais il serait passé très tôt au catholicisme, certainement avant d’arriver au canada.

c’est le 15 mars 1603, à honfleur, que champlain monte à bord de la Bonne-Renommée, comme simple passager. Le 26 mai suivant, les navires de Gravé du Pont arrivent à tadoussac et explorent la « rivière de canada » ou fleuve saint-Laurent. il est de retour en france en septembre, pour revenir en mars 1604. chargé de choisir un pied-à-terre pour une colonie en attendant de trouver un site qui réunisse les meilleures conditions, champlain a jeté son dévolu sur l’île sainte-croix (à la frontière du nouveau-Brunswick et de l’État du Maine). choix désastreux puisque l’hiver amène le scorbut et réduit sérieusement les effectifs français. La colonie s’établira par la suite à Port-royal et c’est là que champlain fonde l’Ordre de Bon temps, sorte de chevalerie de la gaieté dont les membres devaient tour à tour assurer du gibier pour la table et entretenir la joie.

en mai 1607, champlain doit rentrer en france… pour revenir l’année suivante. Le 3 juillet 1608, il fonde une « habitation à la

Portrait factice de Champlain par Théophile Hamel (1870), d’après une gravure de Moncornet représentant Michel Particelli d’Émery.

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pointe de québec ». comme le premier hivernement d’acadie, celui de québec est marqué par une forte crise de scorbut : des 25 hiver-nants, il en meurt 16. en 1609, champlain part à la découverte du pays des iroquois. Le 27 décembre 1610, âgé d’au moins 30 ans, il signe un contrat de mariage avec une jeune fille de 12 ans, hélène Boullé. À Montréal, le toponyme « île sainte-hélène » lui rend hommage.

en 1612, Louis Xiii charge champlain « de trouver le chemin facile pour aller par dedans ledit païs au païs de la chine & indes Orientales, de faire la recherche de mines de métaux précieux et de les exploiter 6. » Le 27 mai 1613, champlain descend la rivière des Outaouais. il est le premier européen à décrire ce cours d’eau qui sera pendant deux siècles la grande route commerciale de l’Ouest canadien. au-delà des chutes chaudière, pour éviter des rapides et un long détour de la rivière, il va par les terres, d’un lac à un autre, c’est dans l’un de ces lacs, le Green Lake, qu’on a retrouvé en 1867 un astrolabe daté de 1603 et attribué à champlain.

Le 9 juillet 1615, champlain entreprend un voyage au pays des hurons. accompagné de son truchement Étienne Brûlé et du récol-let Joseph Le caron, il remonte la rivière des Outaouais, puis, par le lac nipissing et par la rivière des français, parvient au lac huron (appelé alors mer douce). Le 12 août, Le caron célèbre la première messe en Ontario. champlain, lui, a un rendez-vous militaire avec les alliés andastes contre les iroquois. Mais les hurons manquant de discipline, le désordre fait échouer l’assaut, et champlain est blessé de deux flèches à une jambe.

tour à tour géographe, explorateur, fondateur de québec, lieute-nant, commandant à québec et commandant en nouvelle-france, samuel de champlain meurt à québec le 25 décembre 1635. selon l’historien Marcel trudel, « champlain a été l’homme aux projets sans cesse renaissants : en acadie, il comptait découvrir plusieurs mines et le chemin de l’asie ; dans le saint-Laurent, il voulait aussi

6. Marcel trudel, « champlain, samuel de », dans Dictionnaire biographique du Canada, québec, Presses de l’université Laval, 1998, vol. 1, consulté en ligne à <www.biographi.ca>.

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trouver le chemin de l’asie et installer à québec un poste de douane entre l’europe et la chine ; il s’était proposé d’ériger une habitation à Montréal ; il voulait déménager dans la vallée du saint-Laurent les algonquins de l’île aux allumettes et même les hurons ; il avait en son programme de 1618 d’établir une grande ville, Ludovica [Louis Xiii], sur les bords de la rivière saint-charles. il n’a pas réalisé ces projets, mais il lui reste le mérite beaucoup plus grand d’avoir établi la nouvelle-france. si, malgré l’indifférence des autorités, il ne s’était pas entêté à maintenir la présence française dans le saint-Laurent, on peut supposer que, les étrangers ayant occupé l’espace vide, il n’y aurait pas eu de nouvelle-france 7. »

3. Saints martyrs canadiens (1649)champlain et Étienne Brûlé sont les deux premiers français à mettre les pieds en « Ontario ». contrairement à son projet d’habi-tation à québec, champlain ne fait pas œuvre de colonisation en Ontario. et les prochains français à suivre les traces de champlain et de Brûlé ne seront pas non plus des colons. il s’agit des mission-naires jésuites, le plus connu étant Jean de Brébeuf. né le 25 mars 1593 en Basse-normandie (france), celui-ci s’embarque en canot, en juillet 1626, pour franchir les 1 300 km qui séparent québec du lac huron. il séjourne trois ans en huronie, puis rentre en france… pour revenir quelques années plus tard.

Brébeuf et ses sept compagnons jésuites fondent des missions et évangélisent les indigènes malgré une résistance croissante attri-buable aux fléaux qui déferlent sur les hurons (épidémie, famine, etc.). en 1640, la mission de sainte-Marie est établie ; avant-poste le plus développé dans les Pays-d’en-haut, la mission de sainte-Marie est attaquée par les iroquois en 1648 et 1649. Jean de Brébeuf figure parmi ceux qui sont fait prisonniers et martyrisés. il faut préciser que les Jésuites ont fait œuvre d’évangélisation et non de colonisation. Leur tâche ne consistait pas à implanter des colons, mais plutôt à convertir des indigènes.

7. Marcel trudel, op. cit.

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c’est le 16 mars 1649 que Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant sont faits prisonniers et martyrisés. christophe regnault, assistant laïc des missionnaires, est témoin du martyre de Brébeuf : « J’ai vu l’eau bouillante que ces barbares lui avaient versée en dérision du saint Baptême. J’ai vu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute pleine de poix et de résine qui grilla tout son corps. J’ai vu et touché les brûlures du collier des haches qu’on lui mit sur les épaules et sur l’estomac ; j’ai vu et touché ses deux lèvres qu’on lui avait coupées à cause qu’il parlait toujours de dieu pendant qu’on le faisait souffrir… j’ai vu et touché l’ouverture que ces barbares lui firent pour lui arracher le cœur 8. »

Le 29 juin 1930, le pape Pie Xi élève aux autels les huit martyrs canadiens morts pour leur foi chrétienne en nouvelle-france : noël chabanel (1649), antoine daniel (1648), Jean de Brébeuf (1649), Jean de Lalande (1646), charles Garnier (1649), rené Goupil (1642), isaac Jogues (1646) et Gabriel Lalemant (1649). Jogues et Goupil sont décédés en iroquoisie alors que les six autres sont tués en huronie. Plusieurs écoles en Ontario portent les noms suivants : saints-Martyrs-canadiens, saint-charles-Garnier, saint-rené-Goupil, saint-Jean-de-Lalande, saint-noël-chabanel.

8. extrait des Relations des Jésuites, rédigé par le père jésuite Paul ragueneau, en 1649.

Le martyre de Gabriel Lalemant, à gauche, et de Jean de Brébeuf, à droite. Lithographié par e. david.

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index des prinCipaux noms et sujets

Acte constitutionnel 45-46Acte de l’Amérique du Nord

britannique 89-91, 108Acte de Québec 41, 43, 46Adhemar (institutrice) 57Allamand, Jeanne-Charlotte 51-54Auger, Louis 137, 139-140

Baby, François 12, 47, 56Baby, Jacques 47-49, 56Baby, Jean-Baptiste 47, 56Barrette, François-Xavier 129-130Barrette, Victor 156Beausoleil, Alexandre 110-111Bélanger, Aurélien 110, 125, 133,

135Belcourt, Napoléon-Antoine

96, 97, 99, 112-114, 126, 136Berczy, William 51-54Boileau, François 190Booth, John Rudolphus 70-72Bouraoui, Hédi 205Brébeuf, Jean de 16, 18, 21-22Brûlé, Étienne 9, 11, 15-18, 20-21,

23, 211Bruyère, Élisabeth 60, 84

Cadillac, Antoine Laumet dit Lamothe 27-30, 35

Cazabon, Gilles 147Centres culturels 149, 151, 161-

162, 166, 173, 211

CFCL 148, 169Champlain, Samuel de

11, 15, 17-21, 23, 27Charbonneau, Arthur 118-119Charbonnel, Armand-François-

Marie de 59, 65, 68, 72Charlebois, Charles 125Charron, Louise 147CJBC 168-173Communautés religieuses 59-61,

69, 73-85, 92, 151, 175-177 Constantineau, Albert 110Côté, Louis 127, 133, 135

Daunais, Olivier 143Davis, William (Bill) 182-183,

185-186, 188Demers, Paul 200-201Députés fédéraux 97-99, 114,

137-138, 171Députés provinciaux 98-100, 114,

133-134Desloges, Béatrice 118-119Desloges, Diane 118-119Diocèses 62-65, 67, 80-81,

106-107, 110Douville, Alexandre Dagneau 39

Éditions Prise de parole 157, 195, 197-198, 200, 202

Éthier-Blais, Jean 144-146Évêques 12, 62, 64-68

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l’ontario français, quatre sièCles d’histoire

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Fallon, Michael Francis 116Festival franco-ontarien 158, 200Fort Buade (Michilimackinac)

11, 15, 23-24, 28-29, 37, 41Fort Conti 11, 23, 37, 46Fort Frontenac 11, 15, 23-24, 37,

39, 44, 46, 55Fort Pontchartrain 11, 24, 29-30,

32, 37Fort Rouillé 11, 37-40, 54, 57Frontenac, Louis Buade, comte de

28, 56

Gaulin, Rémi 12, 64, 68Gauthier, Robert 143-145Genest, Samuel 117, 119-120,

123, 125Goyau, Jean Baptiste 33Grandmaître, Bernard 187Grisé, Yolande 158-159Guénette, Charles 142-143Guigues, Joseph-Eugène-Bruno

59, 64-65, 70-73

Hébert, Chantal 146-147Hôpital Montfort 191-193Hubert, Jean-François 54-57, 62

Jamot, Jean-François 65Journaux 73, 92-96, 116, 149,

151, 154, 161, 166-167, 211

Lajoie, Jeanne 121-123Lalonde, Gisèle 192Lamarche, Philippe 102, 151Lamoureux, Maurice 142

La Nuit sur l’étang 195, 198, 200, 202

La Salle, René Robert Cavelier de 15, 23-24, 56-57

Latulipe, Élie-Anicet 66, 81Laurier, Robert 136-137Le Caron, Joseph 15, 20, 186Le Droit 125-126, 128, 145, 156,

164, 182Leduc, Paul 133, 136Lévesque, Louis-Philippe 142Liaison (revue) 199-200Loi de 1986 sur les services en

français 13, 187-193, 201, 212Longpré, Alfred 123

Martin, Paul 138-139Martyrs canadiens 21-22McMurtry, Roy 186-187Montcalm, Louis Joseph de 40-41

Papineau (institutrice) 57Plouffe, Jean-Louis 67, 147Poisson, Paul 133-134, 136Portneuf, Pierre Robineau de 37Potier, Pierre 31-32, 35Puisaye, Joseph de 45

Radio (postes de) 148-149, 168-172, 211

Règlement 17 12, 66, 96, 113-129, 134-135, 143, 178, 193

Richardie, Armande de la 31, 35Roy, Napoléon 140-141Roybon d’Alonne, Madeleine de

15, 23Ryerson, Egerton 59-60, 100

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INDEX DEs prINcIpauX Noms Et sujEts

Sagard, Gabriel 16-18Saint-Denis, Roger 161-164Saint-Georges, Laurent Quetton de

44-45, 50-51

Théâtre Action 199-200Théâtre du Nouvel-Ontario

195-197, 200, 202Traité de Paris 41-43Traité de Versailles 42-43

Whitney, James Pliny 113, 116-117, 134

Wolfe, James 40-41

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ListedestabLeaux

tabLeau1..............................................................................45Liste des émigrés royalistes français sous Simcoe

tabLeau2..............................................................................48Premier conseil exécutif et premier conseil législatif du Haut-Canada

tabLeau3..............................................................................61Paroisses fondées entre 1767 et 1867

tabLeau4..............................................................................63Évolution de la structure ecclésiastique catholique en Ontario

tabLeau5..............................................................................67Évêques et archevêques en fonction en 2010

tabLeau6..............................................................................75Rôle des communautés religieuses en Ontario français

tabLeau7..............................................................................85Les communautés religieuses et les soins de santé en Ontario français

tabLeau8..............................................................................89Les institutions canadiennes en 1867

tabLeau9.............................................................................90Partage des compétences

tabLeau10............................................................................93Journaux de langue française en Ontario, 1858–1900

tabLeau11............................................................................97Élite politique franco-ontarienne

tabLeau12..........................................................................105Population canadienne-française de l’Ontario (recensements de 1871 et 1911)

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L’OntariOfrançais,quatresiècLesd’histOire

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tabLeau13...........................................................................107Taux d’urbanisation dans le sud-ouest et le centre

Francophones et non-francophones dans les villes de 10 000 habitants

Taux d’urbanisation en Ontario

tabLeau14..........................................................................107Population canadienne-française de l’Ontario en 1901 (selon le recensement des diocèses catholiques)

tabLeau15..........................................................................114Comité exécutif de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario (1910)

tabLeau16..........................................................................133Députés franco-ontariens à Queen’s Park (1919–1945)

tabLeau17..........................................................................137Députés franco-ontariens à la Chambre des communes (1921–1945)

tabLeau18..........................................................................155Gentilés franco-canadiens

tabLeau19..........................................................................162Centres culturels en Ontario français (1950–1975)

tabLeau20..........................................................................167Journaux franco-ontariens, 1950–1980

tabLeau21..........................................................................169Postes de radio de langue française diffusant en Ontario

tabLeau22..........................................................................169Croissance francophone dans le Centre-Sud de l’Ontario

tabLeau23..........................................................................176Écoles secondaires de langue française (privées) entre 1950 et 1969

tabLeau24..........................................................................204Visage multiculturel de l’Ontario français

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taBle des matières

avant-propos ......................................................................9introduCtion ..................................................................11

Chapitre premierExploration des Pays‑d’en‑Haut ............................................. 15

1. Étienne Brûlé (1610) ........................................................ 152. Samuel de Champlain (1615) ........................................... 193. Saints martyrs canadiens (1649) ...................................... 214. Forts Frontenac (Kingston), Conti (Niagara) et Buade

(Michilimackinac) ........................................................... 23

Chapitre 2Première colonie permanente ................................................. 27

1. Antoine Laumet dit Lamothe Cadillac ............................. 272. Paroisse de l’Assomption (1741) ........................................ 303. Les premières familles de l’Ontario .................................. 32

Chapitre 3Fin de l’Amérique française, début du Haut‑Canada .............. 37

1. Fort Rouillé ..................................................................... 372. Bataille des Plaines d’Abraham (1759) .............................. 393. Tracé de l’Amérique du Nord (1763–1783)....................... 414. Arrivée des loyalistes et des royalistes ............................... 435. Création du Haut-Canada (1791) ..................................... 456. François et Jacques Baby .................................................. 477. William et Jeanne Berczy ................................................. 51

Chapitre 4Des écoles, des paroisses et des évêques .................................. 55

1. Les premières écoles de langue française (1639–1850) ...... 552. Les paroisses francophones ou bilingues au xixe siècle ...... 613. Les premiers diocèses, les premiers évêques francophones . 62

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Chapitre 5

Des chantiers aux chantres canadiens‑français ....................... 691. Bytown change de nom et de vocation ............................ 702. Rôle des communautés religieuses ................................... 733. Bâtisseurs d’écoles secondaires ........................................ 81

Chapitre 6

La confédération canadienne .................................................. 871. Contexte politique et causes économiques ........................ 872. Plein feu sur la presse francophone d’Ottawa .................. 923. Le château fort de l’Est ontarien et l’élite politique ......... 964. Développement dans le Nord et le Sud ......................... 101

Chapitre 7

L’Ontario français : essor et prise en main ........................... 1051. Quelques chiffres ........................................................... 1062. La question scolaire ....................................................... 1083. Vers la première représentation « franco-ontarienne » ...... 110

Chapitre 8

Le Règlement 17 ................................................................... 1151. Résistance à Ottawa, Green Valley, Pembroke

et Windsor .................................................................... 1172. Le Droit et l’Unity League of Ontario ............................ 1253. Vers une résolution du conflit : la Commission Scott-

Merchant-Côté .............................................................. 127

Chapitre 9

L’Ontario français en effervescence ...................................... 1291. L’Ordre de Jacques-Cartier ........................................... 1292. Prendre sa place sur la scène politique ............................ 1323. Quelques entrepreneurs franco-ontariens ....................... 1404. Le Concours provincial de français ................................ 1435. Encadrement de la vie culturelle .................................... 148

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Chapitre 10Les États généraux du Canada français ................................ 151

1. Le sort des minorités canadiennes-françaises .................. 1522. Vers l’identité franco-ontarienne .................................... 1563. L’expression « Ontarois » ................................................. 158

Chapitre 11La culture et les médias franco‑ontariens ............................. 161

1. Première enquête culturelle ........................................... 1612. APMJOF + AJFO = Direction-jeunesse ........................ 1643. Les journaux de l’Ontario français ................................. 1664. Les postes de radio et de télévision ................................. 168

Chapitre 12Le gouvernement accélère le pas ........................................... 175

1. Vers des écoles secondaires de langue française .............. 1782. Les luttes pour les écoles secondaires ............................. 1803. Procès en français .......................................................... 1864. Loi de 1986 sur les services en français .............................. 1875. S.O.S. Montfort ............................................................. 191

Chapitre 13Notre place… aujourd’hui pour demain .............................. 195

1. Quand l’affirmation culturelle sert l’identité .................. 1952. Le visage multiculturel de l’Ontario français .................. 2023. Des jeunes « bilingues francophones » ............................. 206

ConClusion .....................................................................211BiBliographie ...................................................................213index des prinCipaux noms et sujets .....................217taBle des taBleaux ........................................................221

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Photographie de l’auteur | Nancy VickersCouverture | Conserverie de tomates établie en 1908 à Pointe-aux-Roches

par MM. Morand, Chauvin, Breault, Trudelle, Desmarais et Grenier. Bibliothèque publique de Windsor.

Maquette et mise en pages | Anne-Marie Berthiaume

Imprimé sur papier Silva Enviro 100 % postconsommation, traité sans chlore, accrédité Éco-Logo et fait à partir de biogaz.

Couverture 30 % de fibres postconsommation Certifié FSC® | Fabriqué à l’aide d’ énergie renouvelable,

sans chlore élémentaire, sans acide.

AcHeVé D’imprimer en féVrier 2013 sur les presses De MarQuis Imprimeur

MontmagnY (QuéBec) CanaDa

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Romancier, nouvelliste, critique littéraire et chroniqueur, Paul-François Sylvestre est surtout connu pour ses études sur l’Ontario français. On lui doit, entre autres, L’Ontario français au jour le jour (2005), Toronto s’écrit : la Ville Reine dans notre littérature (2007), Cent ans de leadership franco-ontarien (2010) et Toronto et sa toponymie française (2012).

Quatre siècles séparent les premiers coups d’aviron d’Étienne Brûlé dans les eaux du lac Huron des pas de danse des tambourineurs du Burundi dans les rues de Toronto ou d’Ottawa. Au fil du temps, la communauté francophone s’est implantée dans toutes les régions de l’Ontario. Elle s’est pleinement épanouie en se dotant d’institutions qui reflètent sa langue et sa culture et en luttant pour ses droits. C’est ce cheminement exceptionnel, appuyé sur une imposante recherche bibliographique et iconographique, que nous vous invitons ici à revivre.

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Dans L’Ontario français, quatre siècles d’histoire, Paul-François Sylvestre retrace habilement la riche histoire de l’enracinement de la communauté francophone en Ontario.