la vie d’une autre · 2011-12-22 · c'était une adaptation au sens premier du terme. il...

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www.arpselection.com

ARP, Dialogues Films et Numéro 4 Productionsprésentent

Juliette Binoche Mathieu Kassovitz

LA VIE D’UNE AUTREun film de

SylvieTestud

durée : 1h37

DISTRIBUTION PRESSEARP SELECTION Dominique Segall13, rue Jean Mermoz Tel : 01 42 56 95 9575008 PARIS PRESSE Juliette BinocheTel : 01 56 69 26 00 matilde incertiFax : 01 45 63 83 37 Tel : 01 48 05 20 80

Sortie 15 février

Synopsis

Marie, 40 ans, se réveille en pensant qu’elle en a 25.Elle a oublié 15 ans de sa vie. Elle se réveille au débutd’une histoire d’amour qui en fait se termine. Elle seréveille et elle a quatre jours pour reconquérirl’homme de sa vie.

“LaVie d’une Autre”par Sylvie Testud

Le livreAu départ, il y a ma rencontre avec deux jeunesproducteurs désireux de produire leur premierlong-métrage. Ils adoraient ce roman de FrédériqueDeghelt et m’ont demandé de le lire. Ils m’ontégalement transmis un premier traitement dequelques pages. J’ai lu le roman, puis le traitement.C'était une adaptation au sens premier du terme. Ilsuivait l'ordre du texte. Un roman à filmer. Je me suislancée dans l’écriture sans me demander si j’allais yarriver, le jouer, le réaliser. Tout était ouvert. Enl’écrivant, je suis tombée dedans. J’étais en province,en tournage, dans un endroit calme. J’ai écrit unpremier traitement en une dizaine de jours,intensément.

L’adaptationLe livre s’interroge sur ce qu’on devient une foisadulte. Que penserait l’enfant que j’étais de lafemme que je suis devenue ? Dans le livre l’héroïneest une victime. Si elle est triste, c'est par la faute desautres. J’ai pris une option différente. J'aime l'idéequ’on est responsable de ce qu’on fait de sa vie,qu'on ne la subit pas. Je ne parle pas de la chance oudes déboires qu’on peut rencontrer, mais le respect,la sympathie que l’on inspire aux autres et l'enviequ'ils ont de partager avec nous, j'ai envie de croireque ça dépend de chacun. Cette héroïne, à qui la viea beaucoup souri dans un premier temps, je voulaisqu’elle soit responsable d'elle-même, de ce qu'elledevient. Donc, au lieu qu’elle soit une femme aufoyer qui s’ennuie, l’épouse passive d’un homme

riche qui la trompe, j’ai inversé les situations. J’ai prisle rôle du mari et je lui ai donné à elle.

Le couple d’acteursEn écrivant, je me suis vite rendue compte que monpersonnage, Marie, avait une stature différente de lamienne. Plus j'allais écrire, moins ce serait pour moi,j'en ai été convaincue dès les premières séquences.L'idée d'une femme belle, mature et accomplie seprécisait. Une femme qui impressionne au premierregard, une autorité naturelle qui ne nécessite aucuneffort pour se faire entendre. Une femme fatale enquelque sorte. La difficulté était que Marie devaitdans un premier temps avoir cette assise et enmême temps, elle devait avoir gardé son côtéjuvénile, de jeune femme en devenir. Si j'ai encore cecôté juvénile, il me manque le côté fatal. L’aurai-je unjour ? Je l'espère. Pour l'instant...

J'ai continué à écrire. Plus j'écrivais, plus j'avais lesentiment d'écrire pour quelqu'un. Comme si je laconnaissais, qu'elle existait quelque part. C'est alorsque le visage de Juliette Binoche s'est imposé.J'écrivais pour elle. Sans le savoir, elle m'aidait àconstruire ce personnage. Elle a guidé mon écriture.En dehors du fait qu'elle est pour moi une de nosmeilleures actrices, Juliette a ce côté femme fatale,mais elle garde en même temps une part d'enfanceque l'on voit surgir dès qu'elle sourit. On devinel’adolescente. La jeune fille qu’elle a été n’est jamaisloin.

La première version s'est faite assez rapidement.J’avais donné le ton, établi l’ambiance, le style, lerythme. J'ai alors décidé de l'envoyer à Juliette. Je mesuis dit et j'ai dit aux producteurs : “Si elle refuse,j’abandonne le projet”. Juliette l’a lu en 24 heures. Jejouais au théâtre Edouard VII. Elle avait laissé unmessage pendant que j’étais sur scène. Je l’airappelée de ma loge. On s'est laissé des messages. Jedevenais folle. Je ne pouvais plus attendre. Quelleétait sa réponse ? Je l'ai rappelée tard le soir. Quandelle m'a donné son sentiment : “Tu dois retravailler,mais je suis d'accord” j'étais face à la Tour Eiffel (déjàtrès présente dans mon scénario), j'ai pensé rêver.Je ne m'étais pas trompée. Bien qu'elle ait unecarrière déjà forte, elle parlait avec spontanéité. Elleétait gaie et enthousiaste. Elle m’a demandé à qui jepensais pour jouer son mari. Je n’ai pas réfléchilongtemps. Il fallait un homme qui, à l’inverse d’elle,ait l’air d’un gamin, mais avec aussi de la maturité, dela force.

Mathieu Kassovitz, avec ses baskets et son sourirede gosse, a une dégaine d’ado mais c’est un mec quia de la puissance, de l’aplomb, beaucoup decharisme. Je l’avais croisé une fois dans un audi depost-production, avec mon chien. J’avais un boxertrès mal élevé. Mathieu qui adore les chiens étaitpassé et s'était amusé avec lui. Quand il était parti,mon chien avait hurlé qu'on lui rende son ami…Tout le monde me disait que Mathieu n’avait pasenvie de jouer. C'est pourtant l'acteur que je préfèredepuis longtemps, je l’ai appelé quand même.

Second miracle : lui aussi a lu en 24 heures. Je mesouviens de ce coup de fil où il m’a dit : “Je décolle”.Moi aussi j'ai décollé. Je crois bien que je suisdevenue dingue pendant la semaine qui a suivi àl'idée de ce couple idéal que formeraient Juliette etMathieu.

Les embûchesHuit mois plus tard. J’avais écrit une nouvelleversion. Juliette était en tournée pour son spectaclede danse. Mathieu préparait son film. A son retour,Juliette est déçue par cette version, elle ne fera pasle film. Je suis détruite, je n’y crois plus, je ne me batspas. J’annonce la nouvelle à Mathieu. Il m’expliqueque cela arrive, souvent. Lui-même a dû se battre,convaincre un acteur pour l'un de ses films. Un refusn’a que le poids qu’un réalisateur lui donne, rienn’est perdu… Finalement ce sera moins simple queprévu. Le cinéma, ce n'est pas simple, pas souvent.L’hiver passe. Juliette remporte le prix d’interpré-tation à Cannes. Je suis heureuse pour elle, etnostalgique. J'aurais aimé tourner mon film. Puis ellem'invite un soir, demande à relire le scénario. Cettefois, elle dit oui.

Puis déroutée par les exigences du partenaire queles deux producteurs ont choisi, encore une fois lefilm manque de ne pas se faire. Je veux travailler avecMichèle et Laurent Pétin. Ils m’ont donné ma chancelorsqu’ils ont produit “Les Blessures Assassines”.Nous avons fait “Les Mots Bleus” ensemble.Ils m’ont offert un rôle dans “Vengeance” de Johnnie

To. J’ai confiance en eux, j'aime les films qu'ilschoisissent, ils sont passionnés par le cinéma. S'ilsaiment mon scénario alors je veux travailler aveceux. Ils adorent le scénario, rencontrent les jeunesproducteurs et relancent le projet. Grâce à eux, lefilm démarre enfin. Je me sens soulagée d’un poids.Nous sommes en harmonie. Je n’ai plus l’impressionde travailler pour quelqu'un d'autre, mais avec despartenaires. Je peux y croire en reprenant l'écriture.

Une actrice qui réaliseQuand on est à l’initiative d’un projet, il faut ensuitecommuniquer son imaginaire aux autres. On est seulmais on fait le film à plusieurs. Et si on ne parvientpas à expliquer l’indicible à ceux avec qui ontravaille, c’est peine perdue. Il faut avant tout savoirs’entourer. J’ai eu le directeur de la photo que jevoulais, l’ingénieur du son que je voulais. J’ai eu uncadreur, un premier assistant, une scripte, uneéquipe vraiment formidable. Au bout d’un moment,je n’avais même plus besoin de leur expliquer ce queje voulais, ils l’anticipaient. C’est devenu leur filmaussi.

Réaliser un film m’a beaucoup appris sur le métierd’acteur. Chacun a son propre fonctionnement.Certains ont besoin de beaucoup discuter, beaucouppréparer, d'autres non. Quand on est acteur, on n’apas à chercher le fonctionnement de l'autre. On ditsouvent que travailler ensemble c'est “mettre ledictionnaire à la même page”. Il faut qu'un mot ait lemême sens, la même émotion pour chacun. C'est au

réalisateur de trouver ces mots. C'est ce qu'il y a deplus dur !!! L’acteur guette “la petite lumière” dansl’œil du réalisateur, je l’ai écrit dans mon premierlivre. On a envie de voir dans l'œil de celui qui reçoittoute l'émotion que l'on a ressenti. C'est une grandefrustration lorsque l'on a l'impression que leréalisateur ne prend pas la mesure de l'effort fourni.Réaliser m'a permis de changer cette donnée. Ilm'est arrivé de louper certains moments que j'ai vuspar la suite aux rushes. Il m'est arrivé de sauter dejoie, et puis non, cette émotion-là, le film n'en avaitpas besoin. Même si elle était belle, même si...Les moments d'émotion ne s'additionnent pasforcément. Il peut leur arriver de s'annuler.

Le plateauJe ne me suis pas posée la question de la légitimité.Je vis dans le moment présent, sans me projeterdans le suivant. Derrière mon combo, j'ai flippé fortavant le premier “action” et puis je ne me suis plusposée de questions. Mon assistant demandait lesilence, je demandais le clap et l'action. Mon angoisseétait plutôt de me laisser embarquer par la folie d’untournage. J’avais peur de m’égarer, de me laisserporter par l’émotion ambiante et l'esprit de groupe.J’adore ça, rigoler ! J'adore ça, discuter pendant desheures ! Mais tu ne peux pas.Tu dois tout le tempspenser à ton cahier des charges et ne past’abandonner ni à la beauté de l’instant ni à l'amitiéfestive.Tu dois rester l’instigateur de ton plateau. Lesacteurs sont comme des enfants. Le metteur enscène fait office de parent. J'ai essayé d'être la moins

mauvaise mère possible. Un acteur doit pouvoir êtrelibéré de la construction de l'histoire, de sacontinuité. Il doit pouvoir se trouver dans l'instant,dans le jeu. C’est le réalisateur qui doit construire lepersonnage sur la durée et rappeler à l’acteur sonpassé quand ce sera le moment pour lui de s’ensouvenir. Mais la pépite, le miracle, le momentinsignifiant qui devient soudain bouleversant, seull’acteur peut le faire naître, c'est ça que nouscherchons tous.

J’ai fait très attention à expliquer sans jamais mimer,je ne voulais pas que les acteurs se sentent dirigéspar une “actrice”. Surtout quand on a à l'esprit queJuliette a été dirigée par les plus grands ! Parfoisc’était difficile de ne pas montrer. Je suis quelqu'unde physique. Les mots me manquaient parfois pourexpliquer une intention, un geste. J'ai essayéd’inventer d'autres façons de faire ressentir. Moncôté italien a dû ressurgir; j'ai rarement autant parléavec les mains.

Le montageC’est l’étape que je redoutais le plus. S’enfermerpendant des semaines avec quelqu’un d’autre, avecdes horaires à respecter, c’est une façon decollaborer que je n’avais jamais expérimentée. En faitquand on écrit et qu’on réalise un film, on fait troisfilms successifs. Il y a le film que tu écris, puis le filmque tu tournes et au montage, il y a le film que turéécris. Pour ce faire, tu disposes de tout ce que tuas filmé, ce qui fait beaucoup de combinaisons

possibles. La méthode qui s’impose très vite estfrustrante. On pose une scène, on la sait imparfaite,il faut pourtant la laisser de côté et passer à lasuivante, en sachant qu’il faudra y revenir. C’estdangereux, on peut sans doute devenir fou etpasser une année à jongler avec tout le matérielqu’on a tourné, essayer toutes les combinaisons…

C’est très difficile de lâcher, de se dire : ça y est, lemontage est terminé. A l’écriture, tu fais tout touteseule : les dialogues, mais aussi le rythme, la lumière,le son, la déco…Et bien au montage, tu retrouves unpeu de cette toute puissance. C’est au montageaussi que tu comprends que ce que te disait lascripte sur le plateau et que tu refusais d’entendre :“Ce que tu adores, là, ne sera jamais raccord avec ce quia été fait il y a quinze jours”, était parfois insuppor-table, mais vrai…

Le filmEnfin, tu arrives à la quatrième, l’ultime étape : le filmfini, que tu découvres enfin, à la fin du mixage. Quandtu n’as plus rien à gérer, quand tu ne peux plus rienfaire pour ton film et que tu peux enfin le regarder,calée dans ton fauteuil et non plus penchée versl’écran, prête à bondir pour corriger une erreur, unedéfaillance. Cette fois, c’est ton film que tu regardes.Et là, tu t’aperçois à quel point ce quatrième film,celui que tu as écrit, réalisé, monté, combien ce filmenfin terminé, grâce à tes acteurs, ton équipe et lesmultiples contraintes que tu as eu à gérer, combien,à l’arrivée, ce film te ressemble…

En 1997, elle est Lara dans le film “Au-delà dusilence” de Caroline Link. Pour se mettre dans lapeau du personnage, elle apprend l’allemand, maisaussi la clarinette et le langage des signes. Elleconnaît alors son premier grand succèscinématographique et reçoit le Prix de la MeilleureActrice au Deutscher Filmpreis, l'équivalentallemand du César de la Meilleure Actrice.

En 1998, son rôle de Béa dans le film de ThomasVincent, “Karnaval”, lui vaut une nomination auCésar du Meilleur Espoir Féminin et le Prix MichelSimon. Elle est nominée en 2000 au Prix du CinémaEuropéen pour sa prestation dans “La Captive” deChantal Akerman. En 2001, elle incarne ChristinePapin dans “Les Blessures Assassines” de Jean-PierreDenis. Elle obtient pour ce rôle le César du MeilleurEspoir Féminin.

En 2004, sa prestation dans “Stupeur ettremblements” de Alain Corneau, adapté du romande Amélie Nothomb, lui vaut le César de laMeilleure Actrice, le Prix Lumière de la MeilleureActrice et l’Etoile d’Or du Cinéma Français pour leMeilleur Premier Rôle Féminin.

L’année suivante elle joue à nouveau pour AlainCorneau dans “Les Mots Bleus”. Sylvie Testudincarne ensuite la “Sagan” de Diane Kurys, un rôlepour lequel elle est nominée au César de laMeilleure Actrice.

SylvieTestudRéalisatrice

En 2009, elle joue aux côtés de Johnny Hallyday dans“Vengeance” de Johnnie To, puis en 2010, elle estsacrée Actrice Européenne de l’Année pour soninterprétation dans “Lourdes”.

Au théâtre, elle a joué dans des pièces aussi variéesque “Six fois deux” de Georges Lavaudant,“La Courdes comédiens” d’Antoine Vitez, “Stella” de Goethemais aussi “La Pitié dangereuse” de Stefan Zweig ouencore “Sentiments provisoires” de Gérald Aubert.

Mais outre sa carrière d’actrice, Sylvie Testud estégalement romancière. En 2003, “Il n’y a pasbeaucoup d’étoiles ce soir”, aux éditions Pauvert,évoque avec humour le métier d’actrice. En 2005,dans “Le ciel t’aidera” publié chez Fayard, elle dresseun (auto)portrait très humain d’une jeune femmequi a peur de tout. Avec beaucoup d’autodérision,elle se moque de cette angoisse perpétuelle quisemble en passe de devenir un mal social. En 2008,“Gamines” (Fayard) obtient le prix des lecteurs dela sélection Le Livre de Poche et est adapté à l’écranpar Eléonore Faucher. Sylvie Testud y joue sonpropre rôle. Après avoir été décorée “Chevalier del’Ordre et du Mérite” en 2009, elle publie un romanégalement intitulé “Chevalier de l’ordre et dumérite” en 2011.

“La Vie d’une Autre” est son premier long-métrage.

Le sujetA la lecture, j’ai tout de suite trouvé l’idée de départformidable. Qui étions nous il y a quinze ans ?Qu’est-ce qu’on a gagné, perdu, renforcé, fragilisé ?C’est une question fantastique à poser comme sujetde film.

Quand j’ai lu la première version du scénario, je n’aipas cru à l’histoire qu’on me racontait. Sylvie aretravaillé pendant quelques mois. Et en lisant cettenouvelle version, j’ai vu que, cette fois, elle avaitaccompli le parcours. Elle était allée au bout de sonidée. Et Marie existait pleinement.

MariePour incarner Marie, il faut sans arrêt jouer enparallèle deux états tout à fait opposés. D’un côté,elle est égarée dans un labyrinthe intérieur, avec desmoments de panique intenses et assez tragiques.C’est exactement comme la panique qu’on a puéprouver, enfant, quand on se perd quelquessecondes dans un rayon de supermarché. Une peurtotalement insupportable. Sauf que Marie éprouvecette panique à propos de sa vie d’adulte. Elle seréveille, elle ne sait pas où elle vit, ni avec qui, c’estextrêmement paniquant. Mais par-dessus tout cela,elle se retrouve dans des situations presquerocambolesques, burlesques, de comédie légère, dessituations extrêmement drôles vu la situation folledans laquelle elle est. Elle sort dans la rue, nesachant pas où elle habite, elle a un corps de femmequi n’est plus le sien, une tête qu’elle ne reconnaît

“LaVie d'une Autre”par Juliette Binoche

pas, une robe de petite fille. Elle est perdue. Il fautdonc la rendre à la fois ridicule, humaine, touchanteet drôle.

J’ai eu un plaisir fou à l’incarner. C’est clairement undes plus beaux rôles que j’ai jamais joué.

Paul et AdamLe rôle de Marie étant très intense, je devais sanscesse rester concentrée, ce qui m’isolait un peu dela vie de l’équipe. Donc quand Mathieu Kassovitz estvenu nous rejoindre, j’ai été ravie qu’il arrive. Je mesuis dit : “Ouf, j’ai enfin un partenaire qui va resterplus longtemps que deux jours avec moi !”.

C’est un acteur de rêve, qui n’oublie jamais leréalisateur qu’il est avant tout. Avant les plans, ildemandait : “On est au combien, là ?”. Il saitparfaitement comment jouer en fonction del’objectif utilisé. Il aime aussi aller voir au combo cequ’on a filmé. Moi je refuse d’aller voir, c’est unequestion de principe.

Yvi, qui joue le rôle d’Adam, est un enfant rapide,intelligent, timide aussi. Comme il n’aimait pas qu’onl’embrasse, qu’on le touche, j’ai dû m’adapter à lui.Nos rapports ont évolué pendant le tournage, ils’est ouvert et c’était très touchant pour moi departager ça avec lui.

SylvieTestud, réalisatriceSylvie est une battante. Elle a la joie du tournage. Sarapidité d’esprit est également physique. Elle courtdans tous les sens. Elle a besoin d’être exactementlà où ça se passe. Elle aime contrôler le cadre,choisir ses plans. Elle était très à l’aise avec sonéquipe, qui était incroyablement soudée, hyprarapide et très solidaire du film. Avec moi, elle a sutrouver un équilibre entre ce que j’avais envied’exprimer et ce qu’elle avait imaginé.

Prix d’Interprétation Féminine à Cannes en 2010pour “Copie Conforme”.Oscar de la Meilleure Actrice dans un second rôle etOurs d’Argent de la Meilleure Actrice pour“Le Patient anglais” en 1997.César de la Meilleure Actrice pour “Trois couleurs :Bleu” en 1994.Actrice Européenne de l’Année en 1992 et 1997.

Filmographie sélective :1985 : Je vous salue, Marie de Jean-Luc Godard

La Vie de famille de Jacques DoillonRendez-vous de André Téchiné

1986 : Mauvais Sang de Leos Carax1988 : L'Insoutenable Légèreté de l'être

de Philip Kaufman

1991 : Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax1992 : Les Hauts de Hurlevent de Peter Kosminsky

Fatale de Louis Malle

1993 : Trois Couleurs : Bleu de Krzysztof Kieślowski1995 : Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau1996 : Le Patient anglais de Anthony Minghella1998 : Alice et Martin de André Téchiné1999 : Les Enfants du Siècle de Diane Kurys

2000 : La Veuve de Saint-Pierre de Patrice LeconteCode inconnu de Michael HanekeLe Chocolat de Lasse Hallström

2002 : Décalage horaire de Danièle Thompson2005 : Caché de Michael Haneke

Mary de Abel Ferrara

Juliette BinocheMarie

2006 : Par effraction de Anthony Minghella2007 :Coup de foudre à Rhode Island de Peter Hedges

Le Voyage du ballon rouge de Hou Hsiao-hsien

2008 : Paris de Cédric KlapischDésengagement de Amos GitaïL'Heure d'été d'Olivier Assayas

2010 : Copie conforme de Abbas Kiarostami2012 : La Vie d’une Autre de Sylvie Testud

Cosmopolis de David CronenbergUn singe sur l’épaule de Marion Laine

Paul et MarieJ’ai lu le scénario très vite et j’ai aussitôt eu envie dele passer à ma femme pour qu’elle le lise à son tour.C’est un sujet qui nous concerne tous, quand on esten couple depuis longtemps. On vieillit, on veutretrouver la première flamme, ce qui nous a plu chezl’autre au tout début de l’histoire. Donc c’est unsujet universel, qu’on soit un homme ou une femme.Sauf qu’en réalité une femme a plus la capacité de seremettre en question autour d’un choc émotionnelqu’un homme, qui aura moins de psychologie dansson approche.

Paul n’est pas un personnage intéressant enlui-même. Mais il est au centre du film, il sert à fairepivoter l’histoire et le personnage principal.

JuliettePaul sert de révélateur à Marie, et j’avais très enviede faire cela pour Juliette Binoche, que j’aimebeaucoup.

Juliette n’a pas la même approche du travail d’acteurque moi. Juliette, jouer c’est son métier, sa passion,tandis que moi c’est la mise en scène qui menourrit. Alors, comme metteur en scène, j’ai trouvéintéressant d’être dans son domaine à elle, etd’observer comment elle intègre les choses, cequ’elle veut apporter. J’ai pu regarder le travail d’uneactrice sur un plateau, autrement que quand jeréalise. Car le réalisateur n’a pas le temps, il estcorrompu par le combat permanent qui consiste àfaire sa journée, à avoir tous ses plans.

“LaVie d'une Autre”par Mathieu Kassovitz

SylvieOn le sait quand on la voit, quand on l’écoute eninterview ou quand on lit ses livres : Sylvie Testud aune dynamique bien à elle, à la fois énergique etcontrôlée, elle sait où elle veut aller. Elle avait un filmdans sa tête, depuis longtemps, elle a tout fait pourarriver au bout de sa vision. Il faut ensuiteconfronter ses volontés de réalisatrice à celles desacteurs, pour obtenir l’alchimie qui fait les films.Sylvie et Juliette ont trouvé leur alchimie. C’étaitbeau d’en être le témoin.

César du Meilleur Espoir Masculin pour “Regardeles hommes tomber” en 1995.César du Meilleur Film et Prix de la Mise en Scèneau Festival de Cannes pour “La Haine” en 1995.

Longs-métrages en tant que réalisateur :1993 : Métisse1995 : La Haine1997 : Assassin(s)2000 : Les Rivières Pourpres2003 : Gothika2008 : Babylon A.D.2011 : L'Ordre et la Morale

Filmographie sélective :1993 : Métisse de Mathieu Kassovitz1994 : 3000 scénarios contre un virus court métrage

La Sirène de Philippe LioretRegarde les hommes tomberde Jacques Audiard

1995 : La Haine de Mathieu Kassovitz1996 : Un Héros très discret de Jacques Audiard

Mon homme de Bertrand BlierDes nouvelles du bon Dieude Didier Le Pêcheur

1997 : Assassin(s) de Mathieu Kassovitz1998 : Le Plaisir (et ses petits tracas)

de Nicolas Boukhrief1999 : Jakob le menteur de Peter Kassovitz

Matthieu KassovitzPaul

2001 : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulainde Jean-Pierre Jeunet

2002 : Astérix & Obélix : Mission Cléopâtrede Alain ChabatAmen de Costa Gavras

2005 : Munich de Steven Spielberg2011 : The Prodigies de Antoine Charreyron

L'Ordre et la Morale de Mathieu Kassovitz

2012 : La Vie d’une Autre de Sylvie TestudHaywire de Steven Soderbergh

Fiche artistique

Marie Speranski . . . . . . . . Juliette Binoche

Paul Speranski . . . . . . . . . Mathieu Kassovitz

Jeanne . . . . . . . . . . . . . . . . Aure Atika

Denise . . . . . . . . . . . . . . . Danièle Lebrun

Dimitri Speranski . . . . . . . Vernon Dobtcheff

Adam Speranski . . . . . . . . Yvi Dachary-Le Béon

Maître Volin . . . . . . . . . . . François Berléand

Réalisation . . . . . . . . . . . . Sylvie TestudScénario et dialogues . . . Sylvie TestudD’après le roman de . . . . Frédérique DegheltPublié chez . . . . . . . . . . . Actes Sud

Produit par . . . . . . . . . . . Emmanuel Jacquelin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Michèle et Laurent Pétin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Emmanuelle Lacaze

Coproduit par . . . . . . . . . David Grumbach. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hubert Toint. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jean-Jacques Neira

Image . . . . . . . . . . . . . . . . Thierry ArbogastMontage . . . . . . . . . . . . . Yann MalcorSon . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre GametDécors . . . . . . . . . . . . . . Christina SchafferCostumes . . . . . . . . . . . . Emmanuelle YouchnovskiCasting . . . . . . . . . . . . . . Gérard MoulevrierMusique . . . . . . . . . . . . . . André DziezukUne coproduction . . . . . Dialogues Films

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ARP

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Numéro 4 Production

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Paul Thiltges Distribution

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Saga Film

Entretiens réalisés par Michèle Halberstadt

Dossier & photos téléchargeables surwww.arpselection.com

SonSRD/5.1

FormatScope

Fiche technique

ARP • Tél. 01 56 69 26 00 • Fax 01 45 63 83 37 • www.arpselection.com