la revue des bÂtisseurs · 2014. 1. 28. · de formation des collaborateurs, nouveaux modes...

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GRAND TÉMOIN Sylvie Desmarescaux Sur la voie du « tout accessible » GROS ŒUVRE/ STRUCTURE Rupteur thermique: la solution partenaire de l’isolation par l’intérieur ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Chauffe-eau thermodynamiques: les performances en usage réel FINITIONS/ AMÉNAGEMENT Travaux d’accessibilité : répondre aux besoins d’un marché spécifique BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS NUMÉRO 23 JUIN 2011 Bétons et échafaudages d’exception HALLES BOULINGRIN UNE NOUVELLE APPROCHE DU RISQUE SISMIQUE DOSSIER ZOOM CHANTIER

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GRAND TÉMOIN Sylvie DesmarescauxSur la voie du « tout accessible »

GROS ŒUVRE/ STRUCTURERupteur thermique : la solution partenaire de l’isolation par l’intérieur

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Chauffe-eau thermodynamiques : les performances en usage réel

FINITIONS/AMÉNAGEMENTTravaux d’accessibilité : répondre aux besoins d’un marché spécifique

BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURS

NUMÉRO 23 JUIN 2011

Bétons et échafaudages

d’exception

HALLES BOULINGRINUNE NOUVELLE

APPROCHE DU RISQUE SISMIQUE

DOSSIER

ZOOM CHANTIER

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L’ACTUALITÉ 2

Travaux d’accessibilité : affichez votre savoir-faire • Des mémentos pour l’étanchéité à l’air • « Ma Maison pour Agir » : efficacité énergétique et pédagogie • Nouveaux guides d’application Eurocodes • Cure d’amaigrissement pour les rouleaux d’étanchéité bitumeuse • Pros de la performance énergétique® : un outil pour apprendre à vendre son offre • Du e-learning pour la sécurité • Recommandations professionnelles : experts bienvenus • Mesure de perméabilité à l’air : qualification Qualibat • Guichet unique DICT : une mise en œuvre progressive

GRAND TÉMOIN 10

Sylvie Desmarescaux : Sur la voie du « tout accessible »

INNOVATION 54

Montage de cloisons : des profilés en bois reconstitué • Collection PRDM : des repères utiles pour les pros

CHANTIER 56

Gradins en bois pour le cinéma d’Arcueil • Fourniture d’électricité : repères utiles

RÉGLEMENTATION 58

Réglementation incendie et ERP : un passage obligé

ENVIRONNEMENT 61

Des dalles de plafond qui se recyclent • Une brochure sur les déchets des stores et fermetures

LA PAROLE À 64

Armel Le Compagnon : « FEEBat, un rôle moteur dans la mutation de nos métiers »

S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 2 3 • J U I N 2 0 1 1

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

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Chanvre : un matériau précurseur 13Rupteur thermique : la solution partenaire de l’isolation par l’intérieur 14Fiche pathologie : fondations de maisons individuelles, mouvements exceptionnels en sols sensibles 17BBC : la brique prend les devants 19Ouvrage hors normes : un tremplin pour la construction bois 20NF DTU 31.2 : une nouvelle version « Grenello- compatible » 20

Menuiseries acier : architecture à rupture de pont thermique 23Vivre mieux et économiser l’énergie : le nouveau credo de la domotique 24Couverture en plaques de fibres-ciment : retour dans le domaine traditionnel 27Menuiseries 21 : un outil pour développer l’entreprise et valoriser le métier 28L’insufflation : une autre solution pour la mise en œuvre de l’isolation 30

Maintenance des installations de génie climatique : se positionner sur un marché porteur 33Chauffe-eau thermo- dynamiques : les performances en usage réel 34Assainissement non collectif : le point sur les obligations 36Colonnes électriques : évolutions pour les branchements à basse tension 37Installateurs photovoltaïques : trois nouvelles certifications 38Une marque française pour les modules photovoltaïques 38

Perméabilité à l’air : le tour de France de la « BBC d’air » 41Travaux d’accessibilité : savoir répondre aux besoins d’un marché spécifique 42Isolants : vers toujours plus d’épaisseur 44Revêtements de sol scellés : ce qui change avec le nouveau DTU 45Carreleurs : agir pour diminuer la sinistralité 46Sols textiles : une classe de confort pour mesurer la qualité des velours 46

ENVELOPPE

24

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

34

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

42

É D I T O R I A L

Accompagner l’évolution des métiers

La construction a connu de formidables évolutions ces dernières

années. A l’image des énergies renouvelables, des technologies innovantes ont pris leur essor. Le Grenelle de l’Environnement nous a fixé des objectifs ambitieux, que la réglementation thermique traduit en exigences de résultats pour les professionnels. De nouveaux acteurs sont apparus, bousculant les habitudes de chacun. Ces évolutions bouleversent nos métiers qui, s’ils restent traditionnels, doivent s'adapter.Approche globale, effort accru de formation des collaborateurs, nouveaux modes d’organisation, recomposition des métiers : sur le terrain, les entreprises s’accomodent à cette nouvelle donne et nous en sommes les témoins au quotidien. La Fédération française du bâtiment a la volonté d’accompagner ces changements. Sous la forme d’un livre blanc, elle a élaboré une quinzaine de recommandations visant à dynamiser le service métier aux adhérents. Ces pistes sont autant d’axes de progrès pour adapter nos structures aux besoins des entreprises et favoriser le transfert de notre expertise technique au cœur

de leur activité. Ce grand chantier sera une des priorités de mon second mandat.

DIDIER RIDORET,PRÉSIDENT DE LA FFB

UNE NOUVELLE APPROCHE

DU RISQUE SISMIQUE

DOSSIER

ZOOM CHANTIER 62

Halles du Boulingrin, bétons et échafaudages d’exception

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

L ’ A C T U A L I T É

2

Qualibat met à disposition les DTU et la réglementation Fruit d’un partenariat avec le CSTB, Qualibat met à la disposition des entreprises un accès gratuit à l’ensemble des textes concernant l’activité pour laquelle elles sont qualifiées ou certifiées (DTU, réglementation…). Ce service sera disponible à partir du 1er juillet prochain sur l’espace entreprise du site Internet de Qualibat. Rappelons que pour sa part, Qualifelec met la norme NF C 15-100 à la disposition des électriciens qualifiés. Pour en savoir plus :www.qualibat.com

Nouvelle législation sur le photovoltaïque

Les textes (décret et arrêtés) régissant le nouveau cadre de régulation du photovoltaïque ont été publiés au Journal officiel du 5 mars 2011. Ils fixent les nouvelles conditions d’achat de l’électricité d’origine photovoltaïque, ainsi que les nouveaux tarifs, valables depuis le 10 mars 2011. Ces tarifs sont en baisse : à titre d’exemple, pour une puissance comprise entre 9 et 36 kWc, le tarif de rachat dans le cas d’une installation intégrée à une maison d’habitation passe de 0,51 à 0,4025 € le kWh.Pour en savoir plus :GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24

POUR EN SAVOIR PLUS

• Qualification 9171 : adressez-vous à votre agence locale, www.qualibat.com• Pros de l’accessibilité® : adressez-vous à la SEBTP, tél. : 01 40 69 53 05

TRAVAUX D’ACCESSIBILITÉ Affichez votre savoir-faire !

P our les entreprises qui souhaitent se spécialiser

dans les travaux d’accessibilité, Qualibat propose, depuis un an, la qualification 9171, dédiée aux travaux de mise en accessibilité des logements. Créée à l’initia-tive de la FFB, elle permet aux entreprises d’afficher leurs compétences sur un marché qui sera en forte expansion dans les années à venir. S’adressant en particulier aux petites struc-tures, sa délivrance est soumise à un ensemble de critères. Outre la compétence attestée dans leur métier de base et leur capacité à coordonner les autres corps d’état, démontrées sur trois chantiers de référence, les titulaires doivent avoir suivi une formation à la problématique de l’accessibilité des logements, qui recouvre notamment les aspects réglementaires et les mécanismes publics de finance-ment de ces travaux.Pour Didier Duchêne, qui dirige l’entreprise de métallerie CMD2 à Estissac dans l’Aube, et délégué accessibilité de la FFB, « les travaux de mise en accessi-bilité des logements impliquent généralement l’intervention de plusieurs corps d’état, du métal-

lier pour les rampes d’accès à l’électricien pour le visiophone, la domotique ou les interrup-teurs à hauteur réglementaire, du peintre, pour répondre aux exigences visuelles, au carreleur et au plombier pour la mise en conformité de la salle de bains… La satisfaction de cette clientèle spécifique passe donc le plus souvent par une offre globale, dont la maîtrise est attestée par la détention de cette qualification. » En complément, et dans le même esprit de compétence que les Pros de la performance énergétique®, la FFB a créé une seconde marque : les Pros de l’accessibilité®, disponible dès l’été 2011. Ouverte à tous les artisans et entrepreneurs signa-taires de la Charte d’entreprise éco-responsable Bâtir avec l’en-vironnement, qualifiés dans leur métier par Qualibat ou Qualifelec, et pouvant faire valoir leur expérience ou ayant suivi une formation à l’accessi-bilité, elle leur permettra d’affir-mer toute leur légitimité dans la réalisation des travaux neufs ou

de rénovation liés à l’accessibi-lité des bâtiments et pour l’au-tonomie des personnes, que ce soit pour les logements, les ERP ou les locaux de travail. Comme le souligne Didier Duchêne, réaliser des travaux d’accessibi-lité ne s’improvise pas : « En logement par exemple, ce type de travaux doit correspondre aux besoins personnalisés de l’occupant, définis grâce à un diagnostic effectué par un pro-fessionnel de santé, par exemple un kinésithérapeute ou un ergonome, en collaboration avec le professionnel du bâti-ment. Pour que le chantier soit un succès, il faut aussi prendre en compte la psychologie d’une clientèle fragilisée par le grand âge ou le handicap. » Une démarche qui correspond par-faitement aux Pros de l’accessi-bilité®. �

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

L ’ A C T U A L I T É

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AGENDA

DU 16 AU 18 JUIN 2011 TP Avenir Lyon, Eurexpo Salon des matériels et équipements de chantier

17 JUIN 2011Assises de la Métallerie, Paris

23 ET 24 JUIN 2011Congrès de la FFB, Clermont-Ferrand

DU 13 AU 15 SEPTEMBRE 2011 Expogaz, Palais des congrès, ParisSalon et congrès international du gaz

DU 16 AU 18 SEPTEMBRE 2011 Viv’Expo BordeauxConstruction bois, énergies renouvelables, éco-matériaux, aménagement & rénovation, décoration & confort de la maison

DU 20 AU 21 SEPTEMBRE 2011Intelligent Building Systems, Paris La Défense, CnitL’événement consacré aux systèmes intelligents pour la performance des bâtiments

DU 20 AU 22 SEPTEMBRE 2011Alarmes Protection Sécurité (APS), Paris Porte de Versailles15e salon spécialisé de la sûreté/sécurité

DU 22 AU 24 SEPTEMBRE 2011 Batidefi 2011, Massy Salon professionnel et grand public francilien dédié au développement durable, à l’accessibilité et à la formation dans le bâtiment

23 ET 24 SEPTEMBRE 2011 Rencontre des métiers du gros œuvre (UMGO-FFB et UNEEF-FFB), Ajaccio

23 ET 24 SEPTEMBRE 2011 Congrès de l’UECF-FFB, Biarritz

DU 27 AU 29 SEPTEMBRE 2011 Preventica Lyon, EurexpoLe congrès/salon de référence en France pour la santé et la sécurité au travail

DU 30 SEPTEMBRE

AU 2 OCTOBRE 2011Salon de l’habitat facile & durable Dunkerque, Le KursaalSalon regroupant les différents corps de métier liés à l’habitat, du lotisseur au constructeur, en passant par les chauffagistes, décorateurs…

« MA MAISON POUR AGIR » Efficacité énergétique et pédagogie

VMC, de panneaux photovol-taïques et de panneaux solaires thermiques, sans oublier une PAC hybride, couplant une PAC électrique air/eau à une chau-dière à condensation au gaz naturel, pilotées par un système de régulation s’adaptant aux conditions extérieures. Mais la technologie ne fait pas tout. Une série d’animations pédago-giques montre en effet l’impact des comportements quotidiens des occupants sur les dépenses en énergie : une borne interac-tive propose un quiz sur la

S ensibiliser le grand public aux enjeux énergétiques

dans l’habitat : c’est le rôle de « Ma Maison pour Agir », mai-son pédagogique itinérante à énergie positive (BePOS), conçue par le journaliste scien-tifique Michel Chevalet. La FFB, fortement impliquée dans les questions énergétiques, accom-pagne cette étonnante exposi-tion dans son tour de France. Celui-ci a débuté en février à Saint-Étienne, où la maison était accueillie par la Fédération du BTP de la Loire. L’installation prouve tout d’abord que l’effica-cité énergétique peut passer par des matériaux et des techniques éprouvés et accessibles. L’archi-tecture bioclimatique de l’habi-tation allie une ossature bois, une isolation renforcée et de larges baies vitrées peu émis-sives. La visite guidée des 80 m2 dévoile l’association d’une

consommation d’eau ; des cap-teurs matérialisent en temps réel production et consomma-tion d’énergie… De nombreuses villes accueille-ront cette initiative jusqu’à la fin de l’année : autant d’opportu-nités pour le grand public de découvrir le savoir-faire des professionnels et les techniques qu’ils mettent en œuvre. �

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Des mémentos pour l’étanchéité à l’air

O n sait combien la théma-tique de la perméabilité à

l’air requiert de plus en plus l’at-tention de tous les corps de métier, dans la perspective de la prochaine réglementation ther-mique (RT 2012). Dans le cadre du Programme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment (PREBat), le Centre d’études techniques de l’équipement de Lyon (CETE) vient de rendre disponibles gra-tuitement, sur Internet(1), cinq mémentos ou carnets de détails ayant pour but d’aider les concepteurs, les artisans et les entreprises du bâtiment à mieux maîtriser l’étanchéité à l’air de

l’enveloppe des bâtiments. Les thèmes traités sont les suivants : organiser la maîtrise de la qua-lité ; construction ossature bois ; isolation thermique extérieure ; isolation thermique intérieure ; isolation thermique répartie.Basés sur des croquis précis, ces mémentos proposent des sché-mas de détails pour différents modes constructifs, en suggérant une démarche organisationnelle propre aux différents corps de métier pour les étapes de mise en œuvre. Ils se penchent particu-lièrement sur les liaisons entre éléments du bâti (linteau-menuiserie pour l’ossature bois, par exemple), afin de donner les

indications les plus précises pos-sible sur les points de vigilance essentiels. Attention néanmoins : s’ils sont particulièrement utiles, ces documents ne remplacent pas les NF DTU qui demeurent les documents de référence vis-à-vis des assureurs. �(1) http://www.cete-lyon.equipement.gouv.fr/

POUR EN SAVOIR PLUS

www.ma-maison-pour-agir.com

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L ’ A C T U A L I T É

Les certificats d’économies d’énergie pour 2011-2013Publiés le 29 décembre 2010 au Journal officiel, deux décrets (n° 2010-1663 et 2010-1664), complétés par un arrêté du 28 janvier 2011, viennent préciser les nouvelles obligations dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) pour la période 2011 à 2013, ainsi que les nouvelles procédures à suivre depuis le 1er janvier 2011. L’objectif est de multiplier par cinq le montant des économies que les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, chaleur, froid, fioul domestique, GPL et carburants pour automobiles) devront faire réaliser à leurs clients.Pour en savoir plus :www.developpement-durable.gouv.fr Rubrique : Énergies et climat

Cinq lauréats pour le CQP Chargé d’affaires junior en métallerieCinq sur six, c’est le nombre de candidats qui ont passé avec succès l’examen du CQP Chargé d’affaires junior en métallerie. Un examen organisé pour la première fois dans sa version complète par l’Union des métalliers. Après une formation chez les Compagnons du Devoir et une validation des compétences en entreprise, ils ont planché pendant deux jours. Au programme : QCM, élaboration d’un appel d’offres et passage devant un jury de professionnels. Avec ce CQP, l’Union des métalliers souhaite valoriser les postes à responsabilités dans les métiers de la métallerie et inciter les jeunes à s’orienter vers eux.Pour en savoir plus :FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

Nouveaux guides d’application Eurocodes

Outils pratiques, les guides Eurocodes du CSTB, éta-

blis dans le cadre du Plan Europe, sont destinés à faciliter l’appropriation des méthodes figurant dans les normes Euro-codes. Cette collection décrit de manière synthétique et pédago-gique de nombreux points de conception-calcul présentant des difficultés d’application pra-tique, du fait de leur nouveauté ou de leur complexité. Avec ces guides, le CSTB, outre le recours éventuel à des logiciels ou des feuilles de calcul, propose un calcul manuel utilisant des tableaux ou abaques. Dans cer-tains cas, ces guides permettent de recourir à la méthode la plus adaptée au cas particulier à trai-ter et aux moyens disponibles. À

ce jour, douze guides sont dis-ponibles et quatre nouveaux guides paraîtront avant la fin du premier semestre : Combinai-sons d’actions, Constructions mixtes acier-béton, Effets du séisme sur les murs de maisons à

ossature en bois, Effets du séisme sur les structures métalliques. �

POUR EN SAVOIR PLUS

http://boutique.cstb.fr/ rubrique : Guides, livres, études

POUR EN SAVOIR PLUS

CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20

Cure d’amaigrissement pour les rouleaux d’étanchéité bitumeuse

L a recherche de l’améliora-tion des conditions de tra-

vail a conduit la Chambre syn-dicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) à étudier avec l’OPPBTP, qui avait au préa-lable établi un diagnostic, la possibilité de limiter le poids des matériaux utilisés sur les chantiers d’étanchéité. Particulièrement, les chantiers de rénovation de toitures- terrasses gravillonnées, sur les-quels la manutention est importante. L’objectif, entre autres, est de réduire à 25 kg le poids des rouleaux de feuilles bitumineuses, à l’image de ce qui a déjà été fait pour les sacs de ciment. Ce, conformément aux recommandations initiées par la directive européenne

90/269/CEE, reprise en 2009 par la norme française NF X 35-109. D’ores et déjà, certains fabricants se sont enga-gés dans cette voie pour les pro-duits destinés à la rénovation. Cette démarche n’est pas sans conséquence sur le prix des produits, en raison de surcoûts liés aux modes de production. Pour autant, la tendance semble irréversible. Pour s’as-

surer de la viabilité de l’opéra-tion, il a été décidé, avant de prendre une décision définitive, une période d’observation de huit mois pour vérifier que les entreprises s’approprient bien ces produits plus légers. �

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www.ffbatiment.fr espace adhérents

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L ’ A C T U A L I T É

BBC et RT 2012 : informer et former les entreprisesLes entreprises n’attendent pas l’échéance du 1er janvier 2013 pour se mettre à l’heure du BBC. Pour preuve, près de 130 000 logements (collectifs et maisons individuelles) avaient déjà fait l’objet d’une demande de labellisation BBC au 1er janvier 2011. Consciente des en-jeux que représente la construction BBC pour les professionnels, la FFB s’investit fortement pour sensibi-liser les entrepreneurs et artisans au cours de réunions d’information sur la RT 2012. Sur les six derniers mois, pas moins de 20 réunions ont rassemblé plus de 1 400 pro-fessionnels, maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, permettant de sensibiliser l’ensemble des acteurs aux nouvelles exigences de construction. Pour compléter cet accompagnement, la plupart des IFRB(1) ont déjà mis en place des formations liées au BBC, qui por-tent en particulier sur la maîtrise de la perméabilité à l’air. Cette offre de formation va d’ailleurs s’enrichir, dès septembre prochain, de deux modules FEEBat portant sur la construction de logements BBC, l’un destiné aux chefs d’entreprise et personnels d’encadrement, l’autre aux compagnons.(1) Institut de formation et de recherche du bâtiment de la FFB.Pour en savoir plus :Contactez la FFB de votre départe-ment pour connaître les formations disponibles.

Une formation pour diversifier son offrePour les entrepreneurs du bâtiment qui s’interrogent sur de nouveaux marchés potentiels, comme l’accessibilité ou la maison éco-nome en énergie, l’École supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment (ESJDB) propose une formation « Oser les nouveaux marchés ». En cours de développement, elle leur permet, en trois jours, d’élaborer leur stratégie de diversification et d’identifier leurs forces pour propo-ser une nouvelle offre. Pour en savoir plus :Contactez l’ESJDB, tél. : 01 30 85 25 31.

Du e-learning pour la sécuritédans l’entreprise. Le premier porte sur la sécurité incendie, ainsi que sur l’utilisation de matériels de lutte contre l’incendie (articles L. 4141-2 et R. 4227-39 du code du travail). Cette formation à distance doit être nécessairement complétée par une journée de formation « traditionnelle » pour les aspects pratiques. Le second module porte sur les gestes et postures à adopter pour accomplir en toute sécurité les manutentions manuelles (article R. 4541-8 du code du travail). Le troisième

D ispositif de formation à distance accessible par

Internet, l’e-learning permet une réduction des coûts de forma-tion (déplacements, indisponi-bilité du salarié, etc.). Flexible, il constitue une réponse adaptée à chaque entreprise et à chaque salarié, qui peut progresser à son rythme. C’est pourquoi la FFB propose désormais, en harmo-nie avec les organismes de pré-vention de la santé, trois modules de formation dédiés à la sécurité, dans des domaines où une formation est obligatoire

module est une formation de deux jours habilitant les salariés à intervenir sur une installation électrique : à compter du 1er juillet 2011, toute interven-tion de ce type, même mineure, devra obligatoirement être réa-lisée par une personne habilitée (voir article p. 8). Pour toutes ces formations, une validation par QCM doit être effectuée pour justifier de sa formation. �

PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE®

Un outil pour apprendre à vendre son offre

L a FFB ne s’est pas contentée

de créer la marque : elle a aussi donné aux Pros(1) de la

performance énergétique® les moyens de la compétence. Elle met à leur disposition le site Internet www.performance- energetique.lebatiment.fr, qui est un véritable outil d’accom-pagnement. Dans l’espace grand public, chacun peut obtenir des informations sur la rénovation énergétique ou les aides fiscales liées aux travaux, de type PTZ (prêt à taux zéro) ou crédit d’impôt. Dans l’espace des Pros, se trouvent les outils profession-nels (contrats-types, devis-types, guides techniques, etc.) et les outils de communication. Pour Philippe Lansard, dirigeant de l’entreprise de génie clima-tique Lansard Energie à Annecy, la partie la plus innovante du site est l’outil de coaching en ligne : « Cet outil a pour but

d’entraîner les artisans et entre-preneurs à valoriser et vendre leur offre de rénovation énergé-tique. Il s’agit d’un jeu virtuel qui les met en situation d’argu-menter pour justifier les solu-tions proposées, face à un avatar du client qui émet des réserves et pose des questions auxquelles il faut trouver les bonnes réponses. C’est une véritable formation commerciale interac-tive. » Pour refléter la réalité du marché, ce « serious game »

prend en compte les différents cas de figure : travaux sur un seul élément du bâtiment, bouquet de travaux et offre globale. La marque compte aujourd’hui plus de 470 Pros de la perfor-mance énergétique® dans toute la France. �

(1) Conditions requises : avoir signé la charte Bâtir avec l’environnement, être détenteur d’une qualification Qualibat ou Qualifelec dans son métier et obtenir la mention efficacité énergétique issue des formations FEEBat, ou de l’appellation Qualit’ENR et ses conditions afférentes.

POUR EN SAVOIR PLUS

Formations disponibles sur le site : www.gimssi.com/gimssi/

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 20118

L ’ A C T U A L I T É

Vers un rapprochement Qualibat – Qualit’EnrLa multiplication des signes de qualité et la diversité des critères associés à leur délivrance nuisent à la lisibilité de ces dispositifs de reconnaissance de la compétence des entreprises, tant pour les maîtres d’ouvrage que pour les professionnels. Fort de ce constat, les organisations professionnelles, avec le soutien de l’Ademe, travaillent à un rapprochement entre Qualibat et Qualit’Enr. Outre une meilleure cohérence entre les différents signes de qualité, cette initiative vise à mettre en place des passerelles qui permettront de simplifier les démarches des entreprises. Parmi les actions envisagées figurent notamment l’uniformisation des exigences administratives et des dossiers de demande de qualification, la généralisation des contrôles in situ et la mise en place d’un corps d’auditeurs commun. Les premiers résultats de ce rapprochement pourraient être effectifs avant la fin de l’année.

Habilitation électrique, nouvelles règles en fin d’année La publication de la nouvelle version du guide UTE C 18-510, qui fixe les règles de l’habilitation électrique, a été repoussée à la fin de l’année 2011. Résultat, le décret n°2010-1118 du 22 septembre 2010 qui fixe, lui, l’obligation d’habilitation électrique par l’employeur, ne pourra pas entrer en vigueur comme prévu en juillet 2011. En attendant, l’ancienne version est toujours d’actualité pour toutes les entreprises, y compris pour les formations relatives à la prévention des risques électriques.Pour en savoir plus :FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES Experts bienvenusS igné en juin 2010, le pro-

gramme « règles de l’art Grenelle environnement 2012 » a pour but d’accompagner les professionnels du bâtiment dans le respect des exigences de la RT 2012 et de la rénovation énergétique, à travers cinq actions, à commencer par l’identification des technolo-gies-clés selon la typologie de bâtiment, la convergence des méthodes de calcul de la per-formance énergétique et la mise au point d’outils de ges-

tion et d’autocontrôle. La troisième action consiste à rédiger des recommandations professionnelles touchant tant le neuf que la rénovation, et visant à compléter les DTU. Véritable cœur du program- me, ces règles seront recon-nues par tous, notamment les assureurs. Elles traiteront la conception, le dimensionne-ment, la mise en œuvre, l’entre-tien et la maintenance des produits et systèmes. La diffu-sion de ces recommandations

professionnelles se fera par leur déclinaison dans les programmes de formation continue et initiale, et leur mise à disposition gratuite. Pour aboutir à des documents vivants et pédagogiques, la vision de terrain et l’expertise des professionnels sont indispensables. Les chefs d’en-treprise et coordinateurs de chantier souhaitant s’impli-quer sont donc invités à se faire connaître auprès des fédérations départementales. �

GUICHET UNIQUE DICT Une mise en œuvre progressive

L a mise en place du gui-chet unique sur Internet,

qui servira à effectuer l’en-semble des déclarations d’in-tention de commencement de travaux (DICT, décret 2010-1600 du 20 décembre 2010), se fera par étapes successives. Ainsi, les exploitants ont jusqu’au 31 mars 2012 pour enregistrer, auprès du guichet unique, leurs coordonnées et les références de leurs ouvra-

ges dans chaque commune où ils sont présents. Le guichet unique sera accessible de façon facultative à partir du 1er avril 2012, et il devra être consulté systématiquement par les maîtres d’ouvrage et les entreprises à partir du 1er juillet 2012. Les exploitants devront avoir terminé l’enre-gistrement de leur réseau auprès du guichet unique au 1er juillet 2013, date à laquelle

ils ne transmettront plus ces informations aux mairies. Les attestations de compétence en cartographie, pour les person-nels concernés du maître d’ouvrage et des entreprises de travaux, seront obligatoires à partir du 1er janvier 2017. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.ineris.fr/reseaux-et- canalisations

MESURE DE PERMÉABILITÉ À L’AIR Qualification Qualibat

D epuis le 1er janvier 2011, Qualibat a pris le relais du

Centre d’études techniques de l’équipement de Lyon (CETE) pour la gestion et l’attribution de la qualification 8711 « Mise en place d’un système de mesures et réalisation des mesures de perméabilité à l’air de l’enveloppe des bâtiments ». Le référentiel mis en place par l’organisme permet ainsi aux entreprises qui ont développé cette activité de faire recon-naître leur compétence. Un atout dans le cadre de l’applica-

tion de la RT 2012 : en généra-lisant le contrôle de l’étanchéité à l’air pour toutes les construc-tions neuves, la nouvelle régle-mentation crée de fait un besoin d’entreprises qualifiées dans ce domaine. Cette nou-

velle qualification, qui permet-tra de répondre aux obligations réglementaires, sera attribuée après des vérifications portant sur la formation des personnels, l’étalonnage régulier des appa-reils de mesure et la traçabilité de l’ensemble des opérations de mesure. Le dispositif d’évalua-tion prévoit également un audit documentaire des rapports de mesures et du registre de chaque opérateur. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.qualibat.com

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201110

G R A N D T É M O I N

Pouvez-vous nous résumer

la mission de l’Observatoire

de l’accessibilité ?

Rappelons tout d’abord qu’il a été créé le 11 février 2010, soit le jour du cinquième anniversaire de la loi Handicap et cinq ans avant l’échéance fixée pour la mise en conformité des bâtiments. L’Ob-servatoire est donc un outil dans la mise en œuvre de cette loi qui vise à conduire notre pays vers le « tout accessible ». Notre mission est d’évaluer l’accessibilité des bâtiments d’habitation, des éta-blissements recevant du public, des lieux de travail, mais aussi de la voirie, des espaces publics et des transports. L’objectif, dans la perspective de 2015, est de recen-ser les progrès réalisés, d’identifier les obstacles à l’application de la loi et de valoriser les bonnes pra-tiques en matière d’accessibilité. Nous sommes dans une démarche collective. Tous les acteurs concer-nés par l’accessibilité participent aux différents collèges de l’Ob-servatoire : représentants des per-sonnes handicapées ou à mobilité réduite, des collectivités territo-riales, de l’État et, bien sûr, de la filière de construction avec à la fois les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les entreprises et les arti-sans du bâtiment.

Vous venez de remettre un

rapport au président de la

République. Quel est votre

diagnostic sur l’avancement du

chantier accessibilité ?

Pour beaucoup d’acteurs concer-nés, le premier réflexe, après la

loi de 2005, a été de se dire : nous avons le temps, c’est dans dix ans. Certains maires, notamment, accaparés par d’autres priori-tés plus immédiates, ont tardé à mettre en place les commissions accessibilité prévues par la loi, puis à lancer les audits prévus dans ce cadre – audits voirie, ERP et loge-ment. Mais sur le fond, les esprits sont en train de changer, ce qui est déjà en soi un progrès majeur. Jusqu’à ces dernières années, l’ac-cessibilité n’était pas réellement considérée comme un enjeu de société. Le monde du handicap et le secteur associatif étaient un peu seuls en première ligne sur ces questions. Aujourd’hui, dans tous mes échanges, que ce soit avec les autres élus de ma région, au sein de l’Observatoire ou lors de multiples contacts sur le ter-rain, je constate une vraie prise de conscience. On pense désor-mais « accessible à tous » quand on lance un projet de construction ou d’aménagement public. Cette évolution est particulièrement perceptible dans le monde pro-fessionnel – et sans doute gagnera-t-elle ensuite le grand public.

Qu’en est-il précisément des

professionnels du bâtiment ?

J’observe en particulier cette volonté de raisonner « tout acces-sible » au sein de notre groupe de travail sur le cadre bâti, dans nos échanges avec les architectes, les aménageurs, les entrepreneurs, les artisans… Il faut souligner à ce sujet la forte mobilisation des organisations professionnelles, qui

sont très actives dans nos travaux. Les professionnels du bâtiment abordent aujourd’hui concrè-tement les multiples questions que soulève la mise en accessi-bilité d’un bâtiment : comment construire un sanitaire ou une salle de bains, comment concevoir les circulations, ne pas oublier les largeurs de portes, etc. Tout cela implique de développer un vrai savoir-faire, en se formant à la pro-blématique de l’accessibilité. C’est ce que vous êtes en train de mettre en place avec votre démarche des Pros de l’accessibilité®, qui va clai-rement dans le bon sens.

Quels freins à la mise en œuvre

de la loi Handicap avez-vous

identifiés ?

Les freins sont d’abord finan-ciers. Les communes, notam-ment, vont devoir consacrer des budgets importants au réamé-nagement de bâtiments publics, dans une période de gel des dota-tions de l’État aux collectivités locales. Je constate toutefois que les préfectures et sous-préfec-tures portent une attention par-ticulière, pour les constructions neuves, aux questions d’acces-sibilité et aux dépenses que cela entraîne. Pour les bâtiments exis-tants, on peut rechercher des solu-tions de substitution, par exemple en aménageant un accès par une entrée annexe dans un ERP plu-tôt que par l’entrée principale. Mais il restera tout de même de gros travaux à réaliser dans beau-coup d’endroits. Je ne nie pas les contraintes budgétaires que tout

cela implique, mais dis aussi que l’important est d’avancer, un peu plus chaque année. N’oublions pas que ce qui est en jeu, c’est d’aider un grand nombre de nos conci-toyens à vivre et circuler comme tout le monde dans la ville, à la maison, dans les équipements publics… Face à un tel enjeu, on trouvera bien des solutions. Après tout, on en a trouvé pour construire de nouveaux bâtiments basse consommation ou pour la rénovation énergétique du parc existant. Pourquoi ne pas imagi-ner, d’ailleurs, d’étendre le dispo-sitif de l’éco-prêt à taux zéro à la réhabilitation pour accessibilité ? À l’heure où les politiques de santé publique mettent l’accent sur le maintien à domicile des personnes âgées, ce serait une incitation forte dans cette direction. Et puis, il faut souligner que si l’impact finan-cier des travaux d’accessibilité peut être important en réhabilita-tion, il l’est beaucoup moins pour les constructions neuves. Les pro-moteurs privés mettent beaucoup l’accent sur les aspects financiers et nous disent qu’ils n’y arriveront pas. Je pense qu’ils sont exagéré-ment pessimistes. Ma vision est plus optimiste. Il y a une volonté, elle s’inscrit dans l’intérêt général, et chacun doit faire un effort pour faire avancer les choses.

Les freins ne sont-ils pas

aussi dans l’idée que l’on se fait

du handicap ?

Tout à fait. Tout d’abord, on réduit couramment le handicap au han-dicap moteur en oubliant notam-

Sous l’impulsion de la loi Handicap et à l’approche de l’échéance de 2015, les esprits évoluent sur l’accessibilité. C’est en se mettant à la place de la personne handicapée que l’on prend réellement la mesure de cet enjeu de société et que l’on élabore des solutions efficaces. TOUT «

SUR LA

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G R A N D T É M O I N

ment toutes les formes de handi-cap sensoriel. Ensuite et surtout, on ne se met pas suffisamment à la place de la personne handicapée ou à mobilité réduite. Je prends un exemple que j’ai vécu tout récem-ment. Dans la commune dont je suis maire, nous avons construit ces dernières années une nou-velle salle polyvalente. Tout avait été prévu pour l’accessibilité, nous avions tous les accords. Vers la fin du chantier, je me rends sur place avec ma sœur, qui se déplace avec un déambulateur. On se rend compte alors qu’elle n’arrive pas à ouvrir la porte de l’entrée, trop lourde, et que le sas est imprati-cable pour elle. Bref, au dernier moment, on a fait un avenant au marché et installé une porte cou-lissante…Par la suite, j’ai proposé à nos élus locaux de faire le tour de la com-mune en nous mettant réellement à la place de personnes handica-pées, l’un en fauteuil, l’autre avec un bandeau sur les yeux et une canne blanche… Les questions d’accessibilité deviennent alors très concrètes. C’est en partant ainsi des réalités que l’on bâtit des solutions efficaces ! �

ACCESSIBLE » VOIE DU

ENTRETIEN AVEC SYLVIE DESMARESCAUX, PRESIDENTE DE L’OBSERVATOIRE DE L’ACCESSIBILITE

Assistante sociale de profession, Sylvie Desmares-caux est sénateur du Nord depuis 2001, maire d’Hoymille et conseiller de la communauté de communes du canton de Ber-gues. Spécialisée dans les ques-tions sociales,

concernant en particulier les personnes âgées et les personnes handicapées, elle a été nommée par le Premier mi-nistre présidente de l’Observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle, créé en 2010. ©

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

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CHANVRE Un matériau précurseurIsolant, régulateur hygrothermique, matériau à inertie, vertueux sur le plan environnemental… le chanvre ne manque pas d’atouts. Ce matériau « vivant » doit cependant être mis en œuvre rigoureusement et dans le respect des règles professionnelles.

our Alexis Allard, diri-geant de l’entreprise de maçonnerie spécialisée en

rénovation du patrimoine ancien Domus Ars, implantée à Magnac-sur-Touvre en Charente, le chanvre est un matériau d’avenir. « Il existe aujourd’hui un courant en faveur d’un habitat sain, qui renoue avec le bon sens qui était en vigueur jusqu’au début du XIXe siècle. Le chanvre, en tant que matériau bio-sourcé, répond aux objectifs du développement durable. » En tant que matériau de construction, le chanvre présente des proprié-tés exceptionnelles de régulateur hygrothermique : sa structure végé-tale lui permet d’absorber jusqu’à cinq fois son poids en eau en cas d’humidité, et de la restituer sous forme gazeuse en cas d’air trop sec. Cette propriété en fait aussi un excellent isolant, en réhabilitation, qui permet d’optimiser la tempé-

rature de confort : grâce au chanvre, il peut suffire de 18 ou 19 °C pour se sentir bien dans un air sain à l’hygrométrie idéale, un facteur de maîtrise des économies d’éner-gie. Il possède aussi des proprié-tés intéressantes dans le domaine de l’acoustique. Cet ensemble de vertus en fait un partenaire privi-légié de la réhabilitation des bâti-ments anciens, qu’il permet d’iso-ler sans en dénaturer l’architecture, grâce à son aspect traditionnel et sa longue durée de vie. Dans la construction neuve, son utilisa-tion comme matériau de remplis-sage pour des maisons à ossature bois, sous la forme d’un mélange de chènevotte (une paille fine issue du cœur de la plante) stabilisée par exemple avec de la chaux aérienne formulée, est en augmentation. « Un mur de 35 cm d’épaisseur en chaux-chanvre permet d’obtenir une enveloppe très performante

sur le plan thermique, bénéficiant d’une forte inertie, ce qui contri-bue au respect des critères du BBC, ajoute l’entrepreneur. Nous avons ainsi construit en 2008, en Cha-rente, une maison de 150 m2, qui n’a besoin pour son chauffage que d’un poêle à bois utilisé ponctuelle-ment pour les pics de froid. »

DES RÈGLES

PROFESSIONNELLES

À RESPECTER

Même s’il peut faire valoir une uti-lisation ancestrale, le chanvre n’est pas aujourd’hui une technique de construction courante, et il doit s’accompagner d’une mise en œuvre rigoureuse. Pour convaincre sa clientèle, Alexis Allard a construit une maison témoin, où chacun peut constater les qualités de ce matériau. Seconde initiative, il uti-lise une technique et une machine de projection de mélange chaux-

chanvre quasi sec, qui présente plu-sieurs avantages : réaliser de grandes quantités, baisser les coûts de mise en œuvre et homogénéiser la qua-lité du matériau tout en consom-mant moins d’eau. Autant d’ac-tions menées en coordination avec l’association Construire en chanvre, un regroupement de pro-fessionnels dont le travail collectif a abouti, en 2007, à la publication de règles professionnelles, avec l’ac-compagnement et le soutien de la FFB. Ces règles encadrent la mise en œuvre du produit pour la réa-lisation de sols, de murs, de parois de doublage, d’isolation de toiture, sans oublier les enduits hygrother-miques. « À condition d’utiliser un mélange chaux-chanvre conforme aux règles, de suivre une formation adéquate et de respecter les règles professionnelles, les travaux en chanvre ne rencontrent a priori pas aujourd’hui de problèmes d’assu-rabilité », ajoute Alexis Allard. Sans que leur principe constructif soit remis en cause, ces premières règles professionnelles ont été provisoire-ment retirées de la « liste verte » des techniques validées par l’Agence Qualité Construction (AQC). De nouvelles règles sont annoncées cette année, qui incluront notam-ment des schémas techniques portant sur les différents types constructifs en chanvre. Il est essen-tiel que ces règles soient respectées, pour éviter le risque majeur de ce matériau : un enrobage insuffisant de la chènevotte par la chaux, qui provoque une corruption par les champignons et les bactéries, pou-vant rendre le bâtiment impropre à sa destination. Le chanvre devrait logiquement trouver sa place parmi les réponses de la construction aux impératifs environnementaux. �

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POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201114

RUPTEUR THERMIQUE

LA SOLUTION PARTENAIRE DE L’ISOLATION PAR L’INTÉRIEUR

Malgré leur coût élevé, les rupteurs thermiques intégrés sont le seul moyen de se conformer au label BBC pour des ouvrages classiques en béton avec isolation par l’intérieur. Leur performance est conditionnée à un dimensionnement correctet à une bonne mise en œuvre.

’arrivée de la RT 2012 va peu à peu imposer le label BBC (Bâtiment basse

consommation) pour les construc-tions neuves. Pour répondre à ses exigences, les entreprises de gros œuvre devront se livrer à une véri-table chasse aux ponts thermiques, en particulier les ponts thermiques de liaison entre façade et planchers. Parce qu’ils créent un différentiel de température entre l’intérieur et l’ex-térieur, les ponts thermiques sont aussi générateurs d’une détériora-tion du bâti : fissurations et moisis-sures en profondeur ; dégradation des peintures et enduits en surface. Dans certains cas, ils peuvent être efficacement traités à l’aide de rup-teurs thermiques. « Depuis 2010, les cahiers des clauses techniques par-ticulières (CCTP) prévoient ce type de solution, si le bâtiment est isolé par l’intérieur, pour le traitement des ponts thermiques linéaires au droit des rives de plancher et des jonctions de balcons et loggias, plus rarement pour les liaisons mur/mur en façade », témoigne Hervé Delaunay, directeur d’exploitation

du groupe SACIEG-TAM (Grigny, Essonne), en charge de la construc-tion complète de projets. « C’est notamment le cas dans le cadre d’opérations de logements collectifs répondant aux labels THPE 2005 (Très haute performance énergé-tique) et BBC. »

UN DIMENSIONNEMENT

ET UNE MISE EN ŒUVRE

EXIGEANTS

Dans le cas de l’isolation par l’ex-térieur, leur utilisation se limite au droit des balcons et saillies. Dans son principe, le rupteur thermique est un produit intégré – très uti-lisé, notamment en Allemagne et en Belgique – qui se compose d’une bande de polystyrène expansé, tra-versé par des armatures en acier inoxydable. Mis en œuvre à la péri-phérie du plancher, à la jonction avec le mur et au droit de l’isola-tion intérieure, il est solidarisé avec le plancher par le coulage de la dalle. La plupart des rupteurs ther-miques possèdent aussi des pro-priétés acoustiques et coupe-feu, et relèvent d’une mise en œuvre sous

LAvis technique. Leur utilisation en zone sismique doit également être abordée avec vigilance : il convient de respecter le domaine d’applica-tion du produit ou système selon la typologie de bâtiment et la zone sismique concernée. SACIEG-TAM met actuellement en œuvre des rupteurs thermiques pour la construction de trois bâtiments de logements à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), une opération de 2 450 m2 de surface hors œuvre nette (SHON) au total, conforme aux labels BBC 2005, THPE 2005 et THPE ENR 2005, réalisée par le bailleur social Immobilière 3F. Des rupteurs thermiques ont été mis en place aux liaisons des voiles préfabriqués de type « prémur » et des planchers, sur deux de ces bâtiments, conçus avec une iso-lation par l’intérieur (doublage à base de polystyrène expansé et laine de verre) et une finition de façade extérieure lasurée. Le troisième bâtiment, en revanche, qui bénéficie d’une isolation ther-mique par l’extérieur, peut faire l’économie des rupteurs ther-

miques, sauf au droit des balcons et saillies extérieures en béton. « La mise en œuvre de ces rupteurs thermiques permet au maître d’ouvrage d’obtenir un coeffi-cient de déperdition linéique (psi) variant de 0,09 à 0,40 W/(m.K), soit de faible à moyen, précise Hervé Delaunay. À notre connaissance, il n’existait pas d’autre solution tech-nique pour réaliser un bâtiment BBC avec isolation par l’intérieur. »Cependant, pour que la perfor-mance soit au rendez-vous, la conception et la mise en œuvre des rupteurs thermiques ne doi-vent rien laisser au hasard. Ces éléments contribuent à la perfor-mance thermique globale du pro-jet et en ce sens, ils doivent, avant toute chose, répondre à l’étude thermique et aux valeurs linéaires de déperdition déterminées par le bureau d’études thermiques. « Lors de la mise en œuvre de ce type de produit, il est essentiel de respec-ter les plans de repérage établis par le fournisseur, qui sont à repor-ter sur les plans béton », prévient Hervé Delaunay. La conception du

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

15 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

produit intègre notamment le res-pect des enrobages supérieurs et inférieurs, et le respect du sens de pose – par exemple, les boucles côté mur et les aciers côté dalle pour les liaisons plancher/mur. Pour une bonne prise en compte de ces élé-ments, ainsi que du plan de fer-raillage, il est impératif de se repor-ter aux plans d’exécution fournis.

UN SURCOÛT

INCONTOURNABLE

DANS CERTAINS CAS

Du point de vue de l’entrepreneur, le temps de mise en œuvre des rup-teurs thermiques doit être intégré au planning du chantier : en liaison voile/plancher, le temps de pose du rupteur est égal à celui d’une boîte d’attente, mais il faut y ajouter le temps du coffrage des rives inhé-rent à ce procédé. En liaison plancher/balcon et débords de structure, l’impact se situe au niveau des armatures et du temps de pose des aciers, tan-dis qu’en liaison voile/voile, l’adap-tation des coffrages crée une aug-mentation des temps de cycles

qui demande une adaptation des cadences. En définitive, le rupteur thermique apporte un réel avan-tage sur le plan de l’isolation ther-mique, mais son coût, qui reste très élevé, devrait orienter les maîtres d’ouvrage vers des solutions de type isolation par l’extérieur, qui réduisent la nécessité d’employer des rupteurs. Leur développement est cependant assuré pour un cer-

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

1 LES CONSTRUCTIONS NEUVES sont peu à peu soumises au label BBC. Des rupteurs thermiques doivent alors être mis en œuvre afin de limiter les déperditions énergétiques via les ponts thermiques établis entre la façade et les planchers.

2 INSTALLÉ À LA JONCTION DE DEUX PAROIS VERTICALES ou entre une paroi verticale et une horizontale, le rupteur thermique fait office de joint permettant la réduction des ponts thermiques.

3 à 6 LA MISE EN ŒUVRE DE RUPTEURS THERMIQUES est exigeante et son coût peut être élevé. Les temps de pose des rupteurs et des aciers ajoutés à celui du coffrage augmentent la durée des chantiers. Ce procédé apporte tout de même un avantage non négligeable pour l’isolation thermique.

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tain nombre de procédés construc-tifs, notamment les ouvrages clas-siques en béton avec isolation par l’intérieur, puisqu’ils sont, dans ce cas, la seule possibilité de se confor-mer aux exigences du label BBC. �

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

Fondations de maisons individuelles. Mouvements exceptionnels en sols sensibles

LE CONSTATLes argiles dites « gonflantes » sont dangereuses pour les fondations : tassements en période de sécheresse, soulèvements quand elles se réhydratent. Cette alternance de tassements et de soulèvements provoque des dégâts dans les murs. Dans les cas graves, les fissures peuvent atteindre une largeur de 30 à 40 mm : on parle alors de lézardes. Les dégâts peuvent aussi concerner les aménagements extérieurs (trottoirs, escaliers…), les voiries d’accès, les réseaux d’eau enterrés…

LE DIAGNOSTIC DES DÉSORDRESEn alternance saisonnière normale, les variations de teneur en eau de sols dits gonflants (argiles à prédominance de montmorillonite) perturbent leur équilibre hydrique sur moins d’un mètre de profondeur. En revanche, une sécheresse prolongée entraîne une forte évaporation d’eau entre la surface et le banc argileux sur une profondeur de 2 à 4 m. Ce phénomène provoque une importante diminution du volume du sol argileux, ce qui se traduit par un retrait pouvant atteindre une dizaine de centimètres. Ces mouvements du sol ne sont pas uniformes sous les bâtiments car ceux-ci forment un écran contre l’évaporation. Des efforts différentiels importants apparaissent donc entre le centre de la maison et sa périphérie, d’où la survenue de fissures ou de lézardes. Ce processus peut être localement aggravé par la présence,

à proximité de la maison, de végétations dont les besoins en eau sont importants : chênes, peupliers, frênes… La nature même des argiles concernées peut donner naissance, lors d’une période ultérieure très pluvieuse, à un phénomène opposé de gonflement qui tend à refermer les fissures.Les bâtiments implantés sur ce type d’argile à prédominance de montmorillonite sont habituellement soumis à des cycles de retrait et de gonflement, notamment au niveau des parties les plus directement exposées, situées en périphérie. Si la partie centrale de la maison peut apparaître plus stable à court terme, elle pourra subir à plus long terme les effets d’un gonflement progressif de grande amplitude. Celui-ci peut être dû à un apport continu d’eau en période pluvieuse sous l’effet de remontées de nappes phréatiques, par exemple, suivi de l’impossibilité d’évacuer cet excès d’eau en saison plus sèche.

LES BONNES PRATIQUES• Consulter en amont des cartes géologiques. Le ministère en charge

de la construction a confié au BRGM de cartographier le risque « argiles gonflantes ».

• Repérer si le terrain se trouve sur une zone concernée par le phénomène d’argiles gonflantes ; le site www.argiles.fr du BRGM permet, dans les départements qui en sont dotés, d’obtenir les cartes d’exposition commune par commune.

• Recourir à un BET spécialisé pour étudier les principales caractéristiques géotechniques du sol est indispensable. Des essais en laboratoire (limites d’Atterberg, essai à l’œdomètre) sont indispensables pour reconnaître précisément le type de sol rencontré et le potentiel de gonflement de toute couche argileuse douteuse.

• Vérifier l’existence locale d’un PPR (Plan de prévention des risques) spécifique et prendre les précautions nécessaires :

– éloigner la construction des arbres ou recourir à des écrans anti-racines ;

– ancrer plus profondément et de manière homogène la construction : profondeur minimum de -0,80 m en aléa faible à moyen, de -1,20 m en aléa fort ;

– rigidifier la structure (chaînages verticaux et horizontaux) ;– prévoir un joint de rupture entre les ouvrages (la maison

et le garage, par exemple) ;– limiter l’évaporation au sol près des maisons (terrasse

ou géomembrane).• Respecter les conditions de mise en œuvre des fondations

superficielles fixées par le DTU 13.11 ; pour limiter notamment les variations d’humidité dans les sols d’assise.

Pour en savoir plus : • www.qualiteconstruction.com • www.smabtp.fr

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation Excellence SMA. Les 61 fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ; elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

F I C H E P A T H O L O G I E

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19 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

BBC La brique prend les devantsCet ensemble de logements collectifs en brique, conforme au label BBC, montre que ce matériau peut répondre aux exigences de la RT 2012. À condition de traiter efficacement les ponts thermiques et les points singuliers de l’enveloppe.

C ’est un nouveau défi qu’est en train de relever le groupe

Billon SA, spécialisé dans le gros œuvre, qui emploie près de 100 compagnons et intervient en Vendée, en Loire-Atlantique et dans les départements limitrophes. L’en-treprise construit, depuis le prin-temps 2010, un ensemble de 41 logements en accession à la pro-priété, dans la station balnéaire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Ven-dée), avec une spécificité : le bâti est en brique – et conforme au label BBC. Ce choix constructif du pro-moteur Alaxia (groupe Satov) sera donc une illustration, par antici-pation, de la capacité de ce maté-riau traditionnel à répondre aux exigences du label BBC, généralisé par la RT 2012 pour les logements neufs à compter du 1er janvier 2013.En application des prescriptions de l’étude thermique du projet, les bâtiments bénéficient d’une conception bioclimatique, qui opti-mise les apports solaires ; ils sont construits avec de la brique recti-fiée de 20 cm d’épaisseur, à laquelle s’ajoute un complexe isolant par l’intérieur de 12 cm, composé de plaques de plâtre doublées avec une laine de roche. L’enduit de finition extérieur, de 2 cm, porte à 34 cm l’épaisseur totale du mur. Précisons qu’il s’agit d’une brique d’une résis-tance thermique de 1 m2.K/W et de résistance mécanique élevée, spé-cialement conçue pour reprendre les charges des niveaux supérieurs des bâtiments collectifs. Pour atteindre les performances éner-gétiques correspondant au BBC – soit une consommation en éner-gie primaire de 50 kWh/(m2.an) au maximum – le projet mise aussi sur

un bouquet d’équipements éner-gétiques : capteurs solaires pour la production d’eau chaude, et chau-dière gaz à condensation assurant une production centralisée du chauffage (ainsi que le complément d’eau chaude si nécessaire).

PONTS THERMIQUES

ET POINTS SINGULIERS

Pour Fabrice Guillet, directeur technique et commercial dans le groupe Billon SA, la conformité du gros œuvre aux exigences du label passe d’abord par un traite-ment efficace des ponts thermiques de liaison : « L’isolation thermique par l’intérieur crée automati-quement des ponts thermiques à la jonction des planchers et des murs, responsables d’un différen-tiel de température entre l’intérieur

et l’extérieur. Il en résulte des déper-ditions thermiques incompatibles avec le BBC », explique-t-il. La solu-tion mise en œuvre par l’entreprise consiste en une planelle isolante : le plancher en prédalles précon-traintes, recouvertes d’une dalle de compression en béton, prend appui sur le mur de 15 cm, tandis qu’on vient maçonner une brique iso-lante de 5 cm dans l’espace laissé libre entre le nez de dalle et l’ex-térieur. Cette technique, qui inter-rompt le pont thermique, a aussi l’avantage d’offrir un parement

extérieur homogène, composé du mur et de la planelle en brique, ce qui permet une parfaite réalisa-tion de l’enduit de finition. Le deu-xième ennemi du BBC, ce sont tous les éléments qui traversent l’enve-loppe : gaines pour les câbles élec-triques, conduites d’eau, boîtiers de volets roulants, sans oublier les prises électriques… « Ils ne doivent en aucune façon laisser passer l’air, ajoute Fabrice Guillet. Voilà pour-quoi les extrémités des gaines doi-vent être colmatées, et les boîtiers de volets roulants scellés dans la plaque de plâtre, et isolés à l’arrière par une injection de mousse poly-uréthane. »Dans une logique BBC, les points singuliers doivent donc être traités de manière très propre, et les réser-vations correspondre exactement aux dimensions demandées. Par exemple, la bande de dressement des baies doit être réalisée avec soin, pour que le menuisier puisse faire un joint tout à fait étanche à la pose des fenêtres. « La brique rectifiée, dont la pose collée impose déjà des tolérances faibles et une mise en œuvre rigoureuse, se prête bien à la réalisation d’une enveloppe perfor-mante », assure Jean Avelez, direc-teur général de Billon SA. Mais il faut que le second œuvre partage avec le gros œuvre la même atten-tion au respect de l’enveloppe.Pour que tous les métiers impliqués prennent conscience de cette pro-blématique, un test d’étanchéité a été réalisé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, dans un appartement témoin du premier bâtiment – test qui s’est révélé concluant. La brique sera donc bien au rendez-vous de la RT 2012. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr

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1 et 2 MATÉRIAU TRADITIONNEL, la brique mise en œuvre sur ce chantier répond aux exigences du label BBC grâce à sa forte résistance thermique de 1 m2.K/W ainsi qu’à sa résistance mécanique élevée.

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201120

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

OUVRAGE HORS NORMES Un tremplin pour la construction bois

R apidité du chantier grâce à la préfabrication, respect

de l’environnement, adéquation avec l’image du massif vosgien, ont plaidé en faveur du bois pour la réalisation du tremplin de saut à skis des Bas Rupts à Gérardmer (Vosges). Désireuse, en accord avec la Fédération française de ski et le Comité régional de ski du massif vosgien, de promou-voir le développement du saut à skis, la mairie de Gérardmer a délibérément retenu ce matériau pour cet ouvrage hors normes. « Le marché comportait la réali-sation d’un tremplin de 70 m de longueur, d’un bâtiment annexe pour les juges, d’un local de ran-gement et d’une plate-forme pour entraîneur en platelage bois », pré-cise Philippe Roux, président de l’entreprise Charpente Houot, qui emploie 65 personnes à Gérard-mer. Inauguré en août 2010, ce site d’entraînement pour les sau-teurs à skis fonctionne non seule-ment en hiver, mais aussi en été : l’absence de neige est alors palliée par deux rails en carreaux de céra-mique plaqués sur le tremplin, rendus glissants par brumisa-tion, et par une piste de réception recouverte de balais plastiques posés en « écailles de poisson ».Le chantier a débuté par un ter-rassement d’une durée de trois mois, correspondant à l’exca-vation de 18 000 m3 de rocher pour obtenir la bonne inclinai-son du terrain. Après le coulage des massifs en béton destinés à accueillir la structure en bois, le relais a été pris par Charpente Houot : « Notre lot a démarré avec la conception de l’exécution, les notes de calcul, le dimension-nement et le mode de fixation et de stabilisation de l’ouvrage,

ce qui a mobilisé notre bureau d’études pendant trois semaines complètes, précise Philippe Roux. Pour concevoir ce “mouton à cinq pattes”, qui doit tenir au vent et résister aux charges exactement comme tous les bâtiments, nous avons utilisé les règles neige et vent NV65, et respecté la régle-mentation sismique en vigueur dans les Vosges. » La complexité des calculs tenait en bonne par-tie à la géométrie de ce type de tremplin : il se compose en effet de deux grosses membrures en lamellé-collé, formant une courbe dont le rayon change en perma-nence, reliées par des solives sup-portant un platelage en pin mas-sif (traité classe IV, pour résister aux moisissures et attaques d’in-sectes). L’ensemble de la struc-ture représente 50 m3 de bois et

6,5 tonnes de ferrures galvanisées. Le projet a été divisé en sept élé-ments préfabriqués et préassem-blés par l’entreprise, d’une lon-gueur variant de 8 à 11 m, qui ont été acheminés sur le site puis positionnés à l’aide d’une grue de 200 tonnes. « La préfabrication a permis d’assembler le trem-plin en seulement trois semaines, conclut le chef d’entreprise, une durée réduite qui plaide en faveur du bois, un matériau dont la mise en œuvre a un faible impact sur l’environnement naturel. » Le bois, qui est aussi un symbole du massif vosgien, s’est donc imposé naturellement dans ce projet. �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-Pôle Bois Construction, tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

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NF DTU 31.2 : une nouvelle version « Grenello-compatible »Le NF DTU 31.2 « Construction de maisons et bâtiments à ossature en bois » a fait l’objet en janvier 2011 d’une première révision qui l’a rendu eurocompatible, par l’intégration des nouvelles références techniques liées aux normes européennes. Parmi les principales modifications, citons de nouvelles exigences sur les tolérances de mise en œuvre des panneaux, ainsi que sur la fixation des éléments, la prise en compte des Eurocodes, la mise en œuvre obligatoire d’un pare-vapeur ou encore le renvoi de la technique du poteau-poutre au NF DTU 31.1 « Charpente », en révision également. Notons que le risque biologique en fonction de la destination des ouvrages fait l’objet d’une annexe dans la nouvelle version du DTU.Pour aller plus loin, une nouvelle révision a été demandée par la CGNorBât-DTU, et lancée en 2011, pour limiter le NF DTU 31.2 aux seuls travaux d’ossature et de panneaux bois, à l’exclusion des travaux tout corps d’état. Afin d’éviter qu’il ne reprenne les prescriptions déjà présentes dans les autres DTU, les particularités induites sur les autres corps d’état seront reprises dans un mémento. Le nouveau texte prendra aussi en compte les conclusions d’études commandées par la profession au FCBA, et portant notamment sur la perspirance des parois. Cette nouvelle version permettra ainsi d’accorder le DTU 31.2 avec les objectifs du Grenelle de l’environnement. La publication et l’entrée en vigueur du nouveau DTU sont prévues pour fin 2012.Pour en savoir plusFFB - Pôle Bois Construction, tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

C’EST TOUT NATURELLEMENT

QUE CE TREMPLIN, composé de 50 m3

de bois et de 6,5 tonnes de

ferrures galvanisées, s’est imposé dans

un environnement où le bois est un

véritable symbole.

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S 23

MENUISERIES ACIER Architecture à rupture de pont thermiqueDans leur atelier du Morbihan, deux métalliers férus de bel ouvrage ont créé, à l’aide de profilés spéciaux et d’outils traditionnels, des menuiseries en acier alliant esthétique hors normes et performance thermique.

a suffi à les enthousiasmer, car ils ont tous deux le goût du bel ouvrage et des travaux de ferronne-rie – l’entreprise s’est d’ailleurs fait connaître dans la région en réalisant dans les années 90 tout un ensemble d’enseignes et de panneaux indi-cateurs en fer forgé pour la ville de Rochefort-en-Terre. « Nous savions que nous étions en concurrence, mais nous avons tout fait pour être choisis, souligne Hilaire Le Piouffle, car c’était une opportunité de sor-tir de la routine des ouvrages ordi-naires. Et j’avais personnellement deux motivations supplémen-taires pour me lancer dans ce pro-jet : une d’ordre symbolique, car je suis menuisier ébéniste de for-mation ; et l’autre plus stratégique, car ce projet pouvait être un levier pour développer une nouvelle acti-vité. » L’exécution représente néan-moins un challenge. Notamment parce que les dix châssis de l’étage doivent être rigoureusement iden-tiques, or l’atelier n’est pas équipé de machines permettant la fabri-

cation de séries. Autre difficulté : pour répondre à l’exigence de per-formance thermique, il faut utili-ser – c’est une première pour l’en-treprise – un profilé à rupture de pont thermique, apparu sur le mar-ché en 2008. « Ce profilé épais de 70 mm est constitué de deux profi-lés classiques de 20 mm d’épaisseur, réunis par un treillis alvéolaire en inox fin ménageant une lame d’air de 30 mm qui joue le rôle d’isolant. C’est donc un matériau à structure complexe, dont le cintrage, en par-ticulier, demande beaucoup d’at-tention pour éviter toute déforma-tion non voulue », souligne Hilaire Le Piouffle. Ce travail de spécialiste a été confié à un métallier expéri-menté, le chef d’atelier, qui l’a réalisé à l’aide d’outils traditionnels : poste de soudure, meuleuse, perceuse… en oubliant toute notion de pro-ductivité au seul bénéfice du résul-tat final. Un bon mois de travail a été nécessaire, auquel s’est ajouté le délai de finition par thermolaquage, confié à un spécialiste. En parallèle,

elon leur matériau – donc leur esthétique –, les menuiseries ne font

pas jeu égal en matière de perfor-mances thermiques et contraignent généralement à privilégier l’un ou l’autre critère. À moins de recou-rir aux grands moyens. Un parti-culier n’a pas reculé devant ce choix pour faire d’une ancienne grange vendéenne la maison de ses rêves et l’équiper de menuiseries en acier de style Art nouveau fabriquées sur mesure et thermiquement per-formantes. « L’architecte du pro-jet nous a sollicités en novembre 2009 pour la réalisation de dix-sept pièces au total, soit quatre portes, deux portes-fenêtres, une baie de grande dimension (4 m x 3 m) et dix châssis identiques destinés aux ouvertures créées à l’étage, qui devaient toutes être cintrées en anse de panier », raconte Hilaire Le Piouffle, qui dirige avec son cou-sin Loïc une entreprise de métallerie établie à Josselin, dans l’arrière-pays morbihannais. Un simple crayonné

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un partenaire menuisier réalisait et mettait en place dans la maçonne-rie les précadres en bois qui reçoi-vent les menuiseries et qui sont habillés en tôle d’acier. Fin prêtes en octobre 2010, les menuiseries ont été posées en plusieurs étapes, avant de recevoir leur double vitrage iso-lant. Le chantier s’est terminé en février dernier. Il fait la fierté d’Hi-laire Le Piouffle, qui se dit de plus en plus convaincu que « l’acier est un matériau avec lequel on peut tout faire ». �POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

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1 LE DÉFI À RELEVER : allier les exigences actuelles de performance thermique à l’esthétique d’un bel ouvrage en ferronnerie de style Art nouveau.

2 LE CHÂSSIS UTILISÉ SE COMPOSE DE DEUX PROFILÉS réunis par un treillis, ménageant une lame d’air jouant le rôle d’isolant.

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201124

VIVRE MIEUX ET ÉCONOMISER L’ÉNERGIELE NOUVEAU CREDO DE LA DOMOTIQUERéservée jusque-là à une frange étroite de connaisseurs, la domotique pourrait se généraliser en permettant, entre autres, une meilleure gestion des consommations énergétiques de la maison, sur le modèle de la gestion technique des bâtiments tertiaires et grâce aux dernières avancées des nouvelles technologies.

epuis un demi-siècle, le développement de la motorisation et de l’auto-

matisation puis celui de la domo-tique, qui pilote et coordonne les équipements techniques, ali-mente le rêve d’une maison « intel-ligente » qui soit à la fois pratique, confortable et sûre. Jusqu’à pré-sent, ce rêve s’est peu traduit dans la réalité – en tout cas s’agissant de l’automatisation et du pilotage des fermetures et des protections solaires. « Voilà vingt-cinq ans que nous nous sommes investis dans ce type d’équipements pour tirer notre offre vers le haut, explique Bruno Blin, responsable de l’entre-prise Dubos-Verger, établie dans le Val-de-Marne. Or, ce marché ne

s’est pas développé, et je constate que seule une certaine catégorie de clients s’équipe. » Le prix est moins en cause que la complexité des systèmes, la multiplicité des pro-tocoles, la peur de la panne et la difficulté de comprendre le fonc-tionnement : « Pour jouer efficace-ment leur rôle et prévenir un excès d’apport calorique par grand soleil, les volets doivent être fermés quand il ne fait pas encore chaud, pour-suit Bruno Blin. C’est une logique complètement différente de la cli-matisation, où il suffit d’appuyer sur un bouton pour ressentir un mieux-être, et elle se révèle diffi-cile à admettre – du moins tant que l’énergie est bon marché. » À l’inverse, le contexte actuel de

recherche d’économie d’énergie et d’évolution réglementaire (voir encadré) pourrait constituer un nouveau terreau pour le dévelop-pement de la domotique, à même selon certaines estimations de réduire de 10 à 20 % les consom-mations d’énergie – « il sera en outre plus facile de faire la preuve des économies que d’un confort », commente Bruno Blin.Autre élément favorable : les sys-tèmes domotiques ont fortement évolué, en intégrant de plus en plus d’« intelligence ». Vraies « GTB du résidentiel », ils sont aujourd’hui capables de piloter la totalité des équipements d’un logement : le chauffage et l’éclairage (de façon différenciée selon les pièces), les

volets roulants, les stores et leurs systèmes de projection, les fenêtres de toit… en fonction d’une pro-grammation (heure, jour de la semaine ou autres données) ; la sécurité (alarme, simulation de présence) ; les accès (portail, porte de garage et porte d’entrée, par télécommande) ; et même l’am-biance sonore. Cette sophistica-tion n’est plus synonyme de com-plexité. Bénéficiant des apports des nouvelles technologies, les équipe-ments domotiques se sont totale-ment affranchis des réseaux filaires classiques au profit d’une com-munication par ligne bus, cou-rant porteur ou radiocommande. Grâce à la concertation entre fabri-cants, nombre d’équipements de

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S 25

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RT 2012 : L’APPORT DES PROTECTIONS MOBILES ET DE LEUR MODE DE COMMANDE ENFIN RECONNU

La RT 2005 ne prenait pas en compte les performances énergétiques et

lumineuses réelles des produits du marché et les bénéfices des solutions

techniques disponibles. L’apport des fermetures, des stores et de leur

mode de commande restait donc largement sous-estimé. La RT 2012,

avec son changement de logique et sa triple contrainte de résultat en

termes de consommation d’énergie primaire (Cep), d’efficacité énergé-

tique du bâti (Bbio) et de confort d’été, change radicalement la donne. Elle

impose, au stade de la conception pour le calcul de la valeur Bbio, de

prendre en compte l’ensemble des paramètres déterminant les besoins

énergétiques afin d’en tirer le meilleur parti en fonction du scénario

d’utilisation du bâtiment. Les équipements de la baie – fermetures,

protections solaires – et leurs modes de commande sont désormais

reconnus comme faisant partie de ces paramètres, puisqu’ils permettent

tantôt d’améliorer l’isolation du bâtiment et de freiner les déperditions ou

les apports caloriques (volets fermés la nuit en hiver, le jour en été), tantôt

de bénéficier ou de limiter les apports solaires (volets ouverts dans la

journée en hiver, protections solaires fermées en été). À cet effet, nombre

des manques de la RT 2005 ont été comblés, notamment concernant les

modes de commande des stores et fermetures, avec la prise en compte

dans la RT 2012, en plus de la commande manuelle déjà considérée dans

l’ancienne réglementation, de la gestion motorisée et de la commande

automatisée. Dans le cadre du calcul réglementaire, les scénarios de

commande conventionnels définis pour ces trois types de gestion

permettent ainsi d’associer à chaque baie vitrée équipée de sa protection

mobile une gestion adaptée à la saison et à l’heure de la journée,

permettant ainsi d’optimiser ses performances selon l’ensoleillement.

chauffage, d’éclairage, de volets, de stores et de portails sont pré-équi-pés en usine et partagent d’origine le même protocole de communi-cation. Pour simplifier encore l’ins-tallation et éviter de devoir « tirer des fils » vers le réseau électrique, certains équipements sont même dotés de cellules photovoltaïques et fonctionnent en totale autonomie. C’est encore du côté des nouvelles technologies, plus précisément les tablettes tactiles et autres smart-phones dont l’époque est parti-culièrement férue, que les domo-ticiens trouvent aujourd’hui des solutions pour affranchir totale-ment l’utilisateur de la technique et rendre conviviaux, voire ludiques, le pilotage et la programmation de leurs systèmes. Lors du dernier salon Équip’Baie, plusieurs fabri-cants ont présenté différentes solu-tions de supervision et de pilotage permettant – via une application à télécharger sur PC, tablette tactile

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.org

1 , 4 et 6 PORTES, VOLETS ROULANTS ET STORES peuvent être pilotés à distance – voire même programmés selon des scénarios – grâce à des solutions domotiques globales et simples d’accès.

2 CAPTEUR-ANÉMOMÈTRE : lorsque le seuil de vitesse du vent programmé est atteint, les stores remontent automatiquement.

3 INTERFACE WEB pour piloter et programmer à distance les équipements de la maison depuis un ordinateur ou un smartphone.

5 « BOX » (point de commande bidirectionnel) pour le pilotage, via une interface graphique web, des équipements de façon individuelle ou groupée.

7 COMMANDE SANS FIL permettant d’activer des scénarios d’animation des protections solaires dans la maison.

8 TÉLÉCOMMANDE MULTI-FONCTION avec écran à retour d’information, qui pilote les protections solaires ainsi que les différents capteurs.

ou smartphone – de gérer à dis-tance l’ensemble des équipements et des protections mobiles du bâti-ment. Ainsi, il devient aussi facile d’ouvrir ou de fermer un volet, un store, une fenêtre de toit, de pro-

grammer leur fonctionnement et celui des autres équipements sur la semaine ou en fonction d’un scénario (confort d’hiver, confort d’été…) que de consulter sa boîte mail ou de surfer sur le net. �

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COUVERTURE EN PLAQUES DE FIBRES-CIMENT Retour dans le domaine traditionnelAvec une parution prévue cet automne, le NF DTU 40.37 « Couvertures en plaques de fibres-ciment » va simplifier l’exercice des professionnels dans une technique très utilisée pour la couverture des bâtiments d’élevage et de stockage.

A près la publication du décret de décembre 1996 relatif à

l’interdiction de l’amiante, de nou-velles plaques ont fait leur appari-tion sur le marché français. Une procédure transitoire (Avis tech-nique et marque NF) permettait d’évaluer l’utilisation de ces pro-duits en couverture.La révision de la norme euro-péenne destinée à mieux garan-tir le comportement des produits (essais de choc) et l’amélioration des substituts aux fibres d’amiante (notamment dans le cadre de la marque NF Plaques profilées en fibres-ciment) ont conduit la com-mission chargée de formuler les Avis techniques (CSTB) à entériner la réintégration de cette technique dans le domaine traditionnel. En 2008 a donc été mise en chantier une nouvelle norme, destinée à remplacer le DTU 40.31 « Cou-vertures en plaques d’amiante-ciment » annulé en 1997. Com-posé de trois parties (Cahier de clauses techniques types ; Cri-

tères généraux de choix des maté-riaux ; Cahier des clauses spéciales types), le NF DTU 40.37 « Cou-vertures en plaques de fibres-ciment » s’inspire largement de l’ancienne norme s’agissant de la mise en œuvre, mais attire l’attention sur les aspects sécu-rité et l’importance de la confor-mité des produits à la classe C1X de la norme NF EN 494. Il invite donc les professionnels soit à pré-voir une réception des lots, soit à demander au fournisseur de pré-senter des PV d’essais. Les pro-duits certifiés NF répondent quant à eux directement aux exigences du DTU. Ce dernier traite par ailleurs en détail l’ensemble des points clés propres à la technique, en proposant systématiquement des tableaux à entrées multiples pour éviter aux professionnels des calculs complexes et fastidieux.

DOMAINE D’EMPLOI. Le DTU ne vise pas l’utilisation des plaques en fibres-ciment en sup-

port de tuiles canal, pratique qui reste du ressort de l’Avis tech-nique, lequel précise notamment les modèles de tuiles compatibles. Le domaine d’emploi se limite au climat de plaine (conventionnelle-ment défini par une altitude infé-rieure à 900 m) et aux couver-tures sèches de bâtiment à faible et à moyenne hygrométrie – ce qui implique dans certains cas (bâtiments fermés d’élevage par exemple) de prévoir des disposi-tions particulières de ventilation.

FORMAT DE PLAQUES. Le choix est déterminé par plusieurs critères : l’écart entre pannes ; la résistance aux charges descendantes (neige, poids propre de la couverture) ; la résistance aux charges ascendantes (vent). Ces deux dernières données sont elles-mêmes fonction de la zone géographique, du nombre et de la résistance des fixations à l’ar-rachement (au niveau du support) et au déboutonnage (au niveau de l’assemblage). Le NF DTU propose

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

en annexe une méthode de calcul de la charge ascendante admis-sible, tenant compte de la valeur de déboutonnage de l’assemblage communiquée par le fabricant de plaques et de la résistance caracté-ristique à l’arrachement des fixa-tions.

FIXATIONS. Le choix doit se faire en fonction du support – pannes bois ou acier – et tenir compte de l’exposition atmosphérique (envi-ronnement rural, urbain, indus-triel…) susceptible de provoquer une corrosion. Il est conseillé de faire préciser le type d’atmosphère extérieure dans les documents particuliers du marché.

PENTES ET RECOUVREMENT. Un tableau précise les valeurs à respecter en fonction des trois zones de la carte de concomitance vent-pluie, et les cas où un com-plément d’étanchéité transversal ou longitudinal doit être prévu.

ISOLATION. Celle-ci peut se faire sous les pannes ou entre les pannes (ce qui interdit de recou-rir aux boulons-crochets pour la fixation). Quelle que soit la solu-tion choisie, le complexe isolant ne devra pas perturber la libre circulation d’air sous les plaques, et des ouvertures intermédiaires devront être prévues pour les rampants d’une longueur supé-rieure à 12 m afin de garantir une section de ventilation suffisante. VENTILATION. Des dispositions spéciales (ouvertures à l’égout et en faîtage notamment) doivent être mises en œuvre dès lors que des compléments d’étanchéité sont utilisés ou que la toiture est isolée. �

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MENUISERIES 21 Un outil pour développer l’entreprise et valoriser le métier

Dirigeant d’une entreprise de menuiserie bois dans la Creuse, Xavier Lecompte a rejoint le réseau Menuiseries 21 en 2009. Regard sur un parcours guidé par le défi de la qualité.

Tous les chemins peuvent mener à la fabrication de

fenêtres en bois. À la tête d’Atu-lam, implantée à Jarnages, entre Guéret et Aubusson (Creuse), Xavier Lecompte a fait ses pre-mières armes en Picardie dans l’agroalimentaire et le conseil. Il reprend en 1997 cette entreprise qui, depuis sa création en 1965, cherche son cap entre les meubles de cuisine en bois lamifié et les fenêtres en bois sur mesure, mais n’a pas pris son essor. La feuille de route du jeune dirigeant est claire dès le départ : l’entreprise doit développer son activité et elle le fera en valorisant son savoir-faire en fabrication de fenêtres en bois sur mesure. Beaucoup d’efforts sont réalisés pour élar-gir la gamme de produits, les faire connaître, construire un réseau commercial et gagner de nouveaux clients. D’importants moyens financiers sont engagés en trois phases pour agrandir et moderniser l’usine, renouveler

et compléter son parc machine, étendre la zone logistique… Le travail mené sur tous les fronts a porté ses fruits : en treize ans, Atulam a étoffé son effectif (passé d’une vingtaine de collabora-teurs à 85), développé sa clien-tèle (qui compte aujourd’hui quelque 500 professionnels de la fenêtre, menuisiers et franchi-sés), augmenté la production (de 34 à 60 pièces par jour) et multi-plié par sept son chiffre d’affaires (qui a atteint 10 millions d’euros en 2010).Ciblant le marché de la rénova-tion haut de gamme, Atulam pro-pose quatre gammes de fenêtres : fenêtres classiques à recouvre-ment, fenêtres traditionnelles à fermeture mouton et gueule-de-loup, dans trois essences principa-lement (moabi, chêne et mélèze) et en trois épaisseurs (50, 56 et 68 mm) pour accueillir tout type de vitrage – des modèles de toutes formes, toutes dimensions. L’en-treprise assure également tous les

types de finitions et – c’est une particularité – étend son offre sur mesure aux portes d’entrée.Considérant le chemin parcouru sans relâcher le rythme pendant ces années, Xavier Lecompte le résume d’une phrase : « Nous tra-vaillons à industrialiser un métier artisanal afin de garantir un haut niveau de qualité dans le respect des règles de l’art. » Cette orienta-tion, qui implique de relever quo-tidiennement le défi de la qualité, d’offrir des produits conformes et plus performants en maîtrisant les coûts, a conduit Atulam à se rapprocher de Menuiseries 21 en 2009. « Contrairement à d’autres labels, Menuiseries 21 est acces-sible aux petits et moyens fabri-cants de fenêtres comme nous, souligne Xavier Lecompte, et il est reconnu dans les appels d’offres. »

MENUISERIES 21 APPROFONDIT SON ENGAGEMENT DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Lors de son assemblée générale 2010, le réseau Menuiseries 21(1)

a décidé, à l’unanimité, de marquer davantage son engagement dans

le développement durable. Aux garanties de qualité technique et

environnementale qui sont les traits marquants de la charte, s’ajoute

désormais une exigence d’ordre sociétal. Toute entreprise signataire

sera ainsi tenue de solliciter l’OPPBTP(2) pour la rédaction de son

document unique et la formalisation de contrats de progrès.

Menuiseries 21 entend ainsi aller plus loin que les obligations

réglementaires, notamment en matière de protection des salariés

contre les poussières et le bruit, d’utilisation de produits chimiques

et d’organisation des postes de travail, afin de prévenir l’apparition

de troubles musculo-squelettiques et de maladies professionnelles.(1) www.menuiseries21.com(2) Organisme professionnel de la prévention du bâtiment et des travaux publics.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-Pôle Bois Construction, tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

Au-delà de cette reconnaissance et des ouvertures commerciales qu’elle favorise, l’adhésion au réseau et le bénéfice des « essais partagés » permettent à Atulam de développer de nouveaux pro-duits : coulissants et menuiseries mixtes bois-alu.De façon peut-être plus déci-sive, en cohérence avec la vision de Xavier Lecompte, Menuise-ries 21 est enfin un moyen de mieux faire prendre en compte la réalité du métier dans le domaine des normes et de la réglementa-tion, et de mieux faire entendre la voix de la profession. �

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ENVELOPPE

L’INSUFFLATION Une autre solution pour la mise en œuvre de l’isolationL’isolation par insufflation proposée par l’entreprise bretonne Qualiconfort est une méthode simple et rapide qui a fait ses preuves. Elle est encore plus attractive aujourd’hui grâce à un nouvel isolant plus performant bénéficiant d’un Avis technique.

L e Grenelle de l’environnement, qui a suscité un regain d’inté-

rêt pour l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), favorise aussi – on le sait moins – le développe-ment d’une autre technique d’iso-lation : l’insufflation. Proche du soufflage, réservé à l’isolation des combles inaccessibles (voir Bâtimé-tiers n°4), elle consiste à garnir de

flocons d’isolant (ouate de cellu-lose, laine de roche, laine de verre, laine de coton) l’espace existant entre les parpaings et les plaques de parement ou les cloisons des murs à double paroi. C’est, avec la projection humide et le flocage, une des techniques que Qualicon-fort, entreprise spécialisée dans les travaux d’isolation, basée dans le Finistère, propose depuis dix-sept ans aux particuliers pour leurs opé-rations de rénovation. Cette tech-nique séduit, car elle n’implique pas d’importants ni de longs tra-vaux : « Nos chantiers ne mobi-lisent que deux opérateurs et un “camion-usine” qui sert au stoc-kage et à la préparation de l’iso-lant. Ils nécessitent simplement d’opérer une découpe à la scie à cloche dans la cloison pour intro-duire l’embout de soufflage – et la

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr• SNI-FFB (Syndicat national de l’isolation), tél. : 01 40 55 13 70, www.snisolation.fr

plupart des chantiers sont réalisés en une demi-journée », explique Thierry Gélébart, responsable pro-duit de l’entreprise. À une époque où l’isolation est devenue une des premières préoccupations du bâti-ment, ces avantages ont entraîné un développement de l’activité de Qualiconfort, illustré par l’aug-mentation de son chiffre d’affaires entre 2007 et 2010 et le recrute-

ment de nouveaux col-laborateurs sur les deux dernières années. Cette croissance s’est égale-ment accompagnée d’un élargissement de la clientèle de l’entreprise. « Depuis quatre ans, poursuit Thierry Gélé-bart, nous avons étendu notre activité aux mar-chés des collectivités, et l’évolution de la régle-mentation nous conduit à nous positionner éga-lement sur le marché du neuf, où la disponibilité d’un nouvel isolant plus performant (voir enca-dré) nous permet d’ai-

der les constructeurs à répondre aux objectifs de bâtiments basse consommation (BBC) sans révo-lutionner leurs principes construc-tifs. » La tendance est porteuse pour Qualiconfort, qui s’est lancé dans la démarche Pro de la performance énergétique® et utilise d’ores et déjà son procédé d’insufflation dans des projets réalisés en isolation ther-mique par l’extérieur ou en ossa-ture bois. �

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1 L’ISOLATION PAR INSUFFLATION est réalisée en opérant une découpe dans la cloison pour introduire l’embout de soufflage.

2 L’ESPACE COMPRIS ENTRE LES PARPAINGS et les plaques de parement est ensuite garni de flocons d’isolant, préparés et stockés sur le chantier dans un « camion-usine ».

Entreprise titulaire de la marque

QUALICONFORT FINISTÈRE (29)

UN ISOLANT SPÉCIFIQUE SOUS AVIS TECHNIQUEUn fabricant a développé spécialement pour la technique d’insufflation

un isolant en laine de verre de nouvelle génération, dénommé Supafil

Cavity Wall 034, dont la conductivité thermique ( ) est de 0,034 W/m.K

(contre 0,038 à 0,046 pour les autres matériaux), assurant ainsi

une résistance thermique (R) de 2,95 m2.K/W pour 100 mm d’épaisseur

et 5,90 m2.K/W pour 200 mm. Suite à la demande du fabricant, qui a pu

s’appuyer sur les références de chantiers réalisées par Qualiconfort,

le procédé s’est vu attribuer début 2011 par le CSTB l’Avis technique

20/10-198 « pour l’isolation par l’intérieur des murs neufs ou anciens

avec lame d’air de plus de 4 cm d’épaisseur ». Une démarche d’extension

du domaine d’application de cet Avis technique aux systèmes d’isolation

par l’extérieur est actuellement en cours.

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ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

MAINTENANCE DES INSTALLATIONS DE GÉNIE CLIMATIQUE Se positionner sur un marché porteurSouvent imposée par la réglementation, la maintenance des équipements techniques est indispensable mais elle est aussi, pour les entreprises de génie climatique, un levier de développement de leur activité. Cela implique une relation de confiance, encadrée par un contrat adapté.

Mais s’intéresser à la maintenance impose la mise en place d’une organisation particulière : « Il y a dans mon entreprise quatre per-sonnes mobilisées – trois dépan-neurs et une secrétaire spé-cialement formée à la prise de rendez-vous et à l’envoi des cour-riers de relance, poursuit Jean-Marie Kletzel. Cela nous impose également, en période hivernale, une permanence pour les week-ends. » Car qui dit maintenance, dit disponibilité. Cela est bien entendu stipulé dans le contrat. Il est donc indispensable que les équipes acceptent de travailler le week-end.

COMPÉTENCES

SPÉCIFIQUES

Plus généralement, les techniciens qui interviennent en maintenance doivent être formés et avoir des compétences techniques spéci-fiques. Car leurs interventions sont différentes de celles réalisées lors de l’installation des équipe-ments. Il est important également que ces opérateurs, qui travaillent souvent seuls, soient autonomes, aient le sens du service et possè-dent un bon contact avec la clien-tèle. Bien sûr, tout cela a un coût. Et Jean-Marie Kletzel de préci-ser : « Nous ne réalisons pas une marge extraordinaire avec la maintenance des installations. En revanche, cela génère du volume

vec le développement des technologies de pointe – chaudières à condensa-

tion, chauffe-eau thermodyna-miques ou encore installations solaires thermiques –, la ques-tion de la maintenance des équi-pements techniques n’a jamais été autant d’actualité. Actualité ren-forcée par le contexte réglemen-taire avec, par exemple, l’obli-gation d’entretien pour toutes les chaudières de 4 à 400 kW. Aujourd’hui, les textes relatifs à ces chaudières formalisent les opérations et les vérifications indispensables à réaliser, com-prenant notamment : une éva-luation de rendement, des émis-sions polluantes (mesures liées au monoxyde de carbone) ou encore la formulation de conseils appro-priés… Résultat : les installateurs ont tout intérêt à se positionner sur ce marché porteur en propo-sant des contrats de maintenance.

CHOIX STRATÉGIQUE

Certaines entreprises proposent depuis longtemps ce type de pres-tations. Car l’intérêt commercial est évident. « Nous proposons sys-tématiquement à nos clients un contrat de maintenance, explique Jean-Marie Kletzel, gérant de l’en-treprise Spies à Saulny (Moselle). Cela nous permet de les fidéliser : lorsque la chaudière est à chan-ger, les clients pensent à nous. »

d’activité. Ainsi, sur cent chau-dières que nous installons dans l’année, il y en a au moins trente pour des clients qui avaient au préalable signé un contrat avec nous. »

EXEMPLES DE CONTRAT

Sur le plan pratique, ces contrats sont très formalisés. Ils doivent être équilibrés entre les par-ties et exclure les clauses abu-sives, notamment lorsqu’ils sont signés avec des particu-liers (cf. art. L.132-1 du code de la consommation). Ces contrats servent de support de communi-cation entre le client et le presta-taire. À ce titre, ils doivent être le plus précis possible dans la déter-mination du cadre contractuel : nombre de visites annuelles, tarifs et révision des prix, obligations de chacun, limites des prestations… Il s’agit d’être clair et d’éviter les ambiguïtés, techniques et com-merciales, pour prévenir les litiges. Afin d’aider les entreprises dans

l’élaboration de leurs contrats, l’UECF-FFB, avec l’aide du service juridique de la FFB et du Costic(1), a élaboré et édité des exemples de contrats de maintenance pour les petites installations, à adapter aux objectifs et aux contraintes de l’entreprise ainsi qu’aux attentes des clients. Sous forme d’une col-lection de fiches commentées et disponibles sur le site Internet de l’UECF-FFB(2), les exemples régulièrement mis à jour permet-tent aux entreprises de s’en ins-pirer. C’est le cas de Jean-Marie Kletzel : « Nous avons nos propres contrats, mais j’utilise les fiches techniques mises à disposition par l’UECF-FFB pour la description des travaux réalisés. » �

(1) Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement technique du bâtiment.(2) www.uecf.fr, espace adhérents

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POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201134

Présentés comme une solution efficace pour la production d’eau chaude sanitaire, les chauffe-eau thermodynamiques (CET) sont sensibles à plusieurs facteurs qui influent sur leurs performances. Une étude du Costic permet d’approfondir la question.

’offre et la demande pour les chauffe-eau thermo-dynamiques se dévelop-

pent pour les installations neuves ou en remplacement de cumulus existants. Les fabricants annoncent, pour ces systèmes de production d’eau chaude sanitaire (ECS), des coefficients de performance (COP) de 3 à 4. On retrouve ici la notion de performance énergétique normali-sée. Pour déterminer ces COP, les fabricants, à l’image des construc-

teurs automobiles, testent leurs pro-duits en laboratoire dans des condi-tions de fonctionnement données. Se pose alors la question de leur performance en usage quotidien (ou COP journalier), fortement influencée par la régulation du pro-duit, ses pertes statiques et l’usage fait du matériel (consommation d’eau, réglage de la consigne). Loïc Vincent, cogérant de l’entreprise de chauffage Energie-Eco dans le Gard, en installe depuis deux ans : « Nous

avons maintenant suffisamment de recul et nous commençons à avoir des retours de notre clientèle. Très franchement, les consommations ne sont pas divisées par quatre par rapport à un cumulus électrique comme pourrait le laisser penser le COP annoncé par les fabricants. Nous sommes sur une réduction de la consommation plus proche de 2,8 ou 3. Dans les cas les plus favorables, cette baisse peut générer une économie pouvant atteindre jusqu’à 260 euros sur des factures annuelles de 350 à 400 euros avec des cumulus classiques. »

ÉTUDE DU COSTIC

Des équipements d’une réelle effi-cacité donc, mais qui soulèvent encore de nombreuses questions sur leur performance en usage quo-

tidien. Comment, en effet, expliquer la différence entre le COP construc-teur et celui constaté sur le terrain ?Pour y répondre, le Costic a mené pendant deux ans, à la demande de l’UECF-FFB, une étude sur la ques-tion (2008-2010), cofinancée par l’Ademe et par la FFB dans le cadre de son Programme recherche déve-loppement métiers (PRDM). Ce travail a porté sur plusieurs volets : un état des lieux du marché, avec un recensement des technologies dis-ponibles, et des essais sur trois CET aérothermiques, afin d’évaluer leurs performances et déterminer l’inté-rêt énergétique de ces équipements par rapport aux solutions alterna-tives telles que les CESI (chauffe-eau solaires individuels) et les chauffe-eau à effet Joule classiques. À l’instar de Loïc Vincent, le Costic a constaté

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CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUESLES PERFORMANCES EN USAGE RÉEL

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ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

MÉTHODOLOGIE DES ESSAIS Le banc automatisé mis au point par le Costic a permis de tester différents ballons thermodynamiques fonctionnant sur air ambiant, extrait ou extérieur, selon deux protocoles d’essais. Le premier est basé sur la norme d’essai actuellement en vigueur (EN 255-3), selon un protocole simplifié proposé par l’Afpac (Association française pour les pompes à chaleur). Le deuxième protocole vise à évaluer le rendement des ballons dans des conditions d’usage réelles, selon différents scénarios de puisage d’ECS sur un cycle de 24h.

une différence entre la mesure du COP nominal constructeur et la performance réelle de l’installa-tion. Une première série d’essais, réalisés conformément à la norme actuellement en vigueur, sur les trois CET, a permis de confirmer l’ordre de grandeur du COP nomi-nal annoncé par chaque fabricant. Une seconde série d’essais a été réa-

lisée selon un profil de puisage jour-nalier combinant des séquences de soutirage à des séquences de main-tien en température (COP mesuré sur un cycle de 24h, T air à 20 °C, T consigne ECS à 50 °C, 140 litres d’eau puisée soit le profil « M » du prEN16417). Constat résultant de l’étude : le COP moyen des trois CET avoisine plutôt 1,8 et il est sen-

sible à différents paramètres sur les-quels les installateurs devront être attentifs pour ne pas pénaliser l’ef-ficacité des appareils. Par exemple, les performances se dégradent par une élévation de la température de consigne de l’ECS (paramètre le plus impactant) et/ou un abais-sement de la température de l’air (extérieur ou intérieur), sur lequel sont puisées les calories, et/ou des puisages d’eau chaude sanitaire plus faibles selon le type de gestion.

DES ÉVOLUTIONS

Ces produits progressent. De nou-veaux essais en cours au Costic montrent qu’on peut attendre raisonnablement, pour des CET récents fonctionnant sur air extrait, des performances réelles moyennes de 2,2 dans des conditions opti-males de fonctionnement. À ce niveau de performance, un CET est 2,5 à 3 fois plus efficace qu’un chauffe-eau électrique à effet Joule. Sur le terrain, Loïc Vincent constate des améliorations et un élargisse-ment dans l’offre des produits. « Les CET évoluent rapidement et quali-tativement. Aujourd’hui, des pro-duits à éléments séparés type split sont proposés. D’autres offrent la possibilité de se relier aux bouches d’extraction d’une VMC simple flux autoréglable ou hygroréglable. Ainsi, nous envoyons directement l’air extrait chaud vers l’échangeur et les performances sont tout autant augmentées. » À noter, il existe éga-lement des systèmes dernière géné-ration combinables à une installa-tion solaire thermique.

LOCAL NON CHAUFFÉ Autre point sensible, l’installa-tion elle-même, qui peut avoir des conséquences notables sur la performance de l’appareil, mais aussi sur le confort des occupants. « Nous faisons attention à ce que le CET soit installé dans un local non attenant à une chambre, en rai-son du bruit que peut faire l’appa-

reil. Bien sûr, lorsqu’il y a un split, le problème se pose moins puisque celui-ci est placé à l’extérieur. Nous veillons également à ce que le ballon ne soit pas trop éloigné des points de puisage », explique Loïc Vincent. Pour la performance proprement dite, l’appareil doit être idéalement placé dans un local où l’air ambiant ne descend pas en dessous de 10 °C. Les fabricants, eux, estiment que le

rendement baisse notablement en dessous de 5 °C. Dans tous les cas, l’appareil doit être installé dans un local qui lui permet de fonctionner au maximum sur le mode pompe à chaleur, de manière à éviter le mode relance rapide qui enclenche la résistance d’appoint. Celle-ci ne devant être enclenchée que lorsqu’il y a un changement dans les habi-tudes, notamment une augmenta-tion temporaire du nombre d’oc-cupants. C’est pourquoi le CET doit être mis en place dans un local non chauffé, d’un volume suffisant (attention aux baisses de tempéra-ture) – garage ou autre volume non chauffé, ou local avec des dégage-ments de chaleur comme la buan-derie. Mais en aucun cas dans une pièce chauffée, car le CET, en cap-tant les calories, abaisse la tem-pérature des pièces. Ce qui aurait comme conséquence d’augmenter les consommations de chauffage, le bénéfice serait alors nul. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

« Les chauffe-eau thermodynamiques évoluent rapidement et qualitativement. »

LOÏC VINCENT, COGÉRANT DE L’ENTREPRISE DE CHAUFFACE ÉNERGIE-ÉCO DANS LE GARD.

PRINCIPE DES CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUES

Pompede circulationCompresseur

CHAUFFE EAU THERMODYNAMIQUE

SUR CAPTEUR GÉOTHERMIQUE

Échangeurthermique

Circuit d’eau glycolée enfoui dans le sol

Résistance électrique

EAU FROIDEEAU FROIDE

EAU FROIDEEAU FROIDE

EAUCHAUDEEAUCHAUDE

EAUCHAUDEEAUCHAUDE

Fluidefrigorigène

Compresseur

CHAUFFE EAU THERMODYNAMIQUE

SUR AIR EXTÉRIEUR

Echangeurthermique

Ventilateur

Détendeur

Résistance électrique

Fluidefrigorigène

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF Le point sur les obligationsTrois arrêtés concernant l’assainissement non collectif (ANC) fixent les règles de mise en œuvre de ces installations de traitement : prescriptions techniques, agrément des vidangeurs et contrôle.

CONTRÔLE DES INSTALLATIONS

L’article 159 de la loi Grenelle 2

a modifié la mission de contrôle

des communes au regard

des ANC sur les installations

neuves ou réhabilitées et

sur les installations existantes.

Désormais, les communes

déterminent la date à laquelle

elles procèdent au contrôle

des installations d’assainissement

non collectif. Contrôle effectué

au plus tard le 31 décembre 2012,

puis selon une périodicité

qui ne peut pas excéder dix ans.

L es filières traditionnelles d’as-sainissement non collec-

tif (ANC) sont détaillées dans la norme XP DTU 64.1 « Mise en œuvre des dispositifs d’assainis-sement non collectif (dit auto-nome) – Maisons d’habitation individuelles jusqu’à dix pièces principales ». Un texte, en cours de révision, qui définit les différentes filières de traitement, constituées d’un ensemble de dispositifs tech-niques que l’on peut découper en quatre grandes familles : la collecte et le transport ; le prétraitement, dans la fosse septique, de l’en-semble des eaux ; l’épuration ou le traitement des effluents prétraités par infiltration ou filtration ; l’éva-cuation des effluents épurés avec, par ordre de priorité, l’infiltration, le rejet en exutoire superficiel ou le puits d’infiltration. Parallèlement, trois arrêtés du 7 septembre 2009 fixent : les prescriptions techniques applicables aux filières d’ANC ; les modalités d’agrément des per-sonnes réalisant les vidanges des matières extraites ; le déroulement

et le contenu du contrôle opéré par les communes ou intercommuna-lités sur les dispositifs. À noter, ces textes ont annulé les deux arrêtés ministériels du 6 mai 1996.

PRESCRIPTIONS ET

PRÉCISIONS TECHNIQUES

L’arrêté sur les prescriptions tech-niques reprend globalement les dispositions générales de celui de 1996 en favorisant le dévelop-pement de nouveaux procédés de traitement. Ces derniers (par exemple les micro-stations, les filtres à coco ou encore les filtres plantés) doivent désormais faire l’objet d’une procédure indivi-duelle d’agrément. Côté mise en œuvre, les principales dispositions reprennent celles du XP DTU 64.1, en précisant logiquement que les installations d’assainissement non collectif ne doivent pas porter atteinte à la salubrité et à la santé

COLLECTE

Fosse toutes eaux

Regardde répartition

Regardde bouclage

Tuyau d’épandage

PRÉTRAITEMENT

ÉPURATION / ÉVACUATION

publiques, ni engendrer des nui-sances olfactives ou encore pré-senter des risques de pollution des eaux souterraines ou superficielles.

AGRÉMENT POUR LA

VIDANGE ET L’ENTRETIEN

Le même arrêté « technique » fixe non seulement les conditions de traitement, sachant que, pour être agréés, les dispositifs doivent res-pecter certaines performances épuratoires : 30 mg/l pour les mesures des matières en suspen-sion (MES) et 35 mg/l pour la mesure de la demande biologique en oxygène à cinq jours (DBO5). Mais il détermine également les règles d’évacuation, en rappelant que les rejets d’eaux usées trai-tées sont interdits dans un pui-sard, puits perdu, puits désaffecté, cavité naturelle ou artificielle pro-fonde. Il est également précisé que la vidange doit dorénavant

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMGO-FFB (Union de la maçon- nerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

être réalisée par une personne agréée par le préfet, l’agrément étant délivré pour une durée de dix ans, renouvelable – les modali-tés d’agrément des personnes sont définies dans le deuxième arrêté. De même, il y a désormais obliga-tion de remettre au propriétaire de l’installation d’ANC un guide d’utilisation, sous forme de fiche technique, décrivant le type d’ins-tallation, les conditions de sa mise en œuvre, de son fonctionnement et de son entretien. La réglemen-tation autorise également les toi-lettes sèches, à la condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage, ni de rejet liquide en dehors de la parcelle, ni de pollu-tion des eaux superficielles et sou-terraines.

TROIS TYPES DE

CONTRÔLES

Autre obligation, définie dans le troisième arrêté (complété par la loi Grenelle 2, voir enca-dré) : le contrôle des installations. Confié aux communes – ou le cas échéant aux structures de coopé-ration intercommunale, générale-ment par le biais d’un SPANC(1) –, ce contrôle, d’une périodicité inférieure à dix ans, vise à vérifier que les installations ne portent pas atteinte à la salubrité publique, à la sécurité des personnes et pré-servent la qualité des eaux super-ficielles et souterraines. Pour chaque type de contrôle, l’ar-rêté du 7 septembre 2009 précise l’objet du contrôle, ses modalités d’exécution et les points à vérifier a minima. �(1) Service public d’assainissement non collectif.

PRINCIPE D’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

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ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

COLONNES ÉLECTRIQUES Évolutions pour les branchements à basse tension L’amendement 1 de la norme NF C 14-100 branchements basse tension est paru. Il apporte des précisions techniques essentielles dans la réalisation des ouvrages. Des précisions à prendre en compte par les entreprises, qu’il s’agisse des électriciens ou d’autres corps d’état.

E n vigueur depuis février 2008, la norme NF C 14-100 traite

de la conception et de la réalisa-tion des installations de branche-ment à basse tension, comprises entre le point de raccordement au réseau et le point de livraison aux utilisateurs. De fait, elle s’applique aux branchements individuels et collectifs (avec plusieurs points de livraison). Elle permet de conce-voir des installations de branche-ment jusqu’à 400 A. Cette norme fait l’objet aujourd’hui d’une évo-lution, notamment pour les bran-chements individuels à puissance limitée à 36 kVA, avec la paru-tion de l’amendement 1(1). Ce dernier s’intéresse à la réalisation des colonnes électriques neuves ou entièrement rénovées, ainsi qu’aux interventions et travaux sur colonnes électriques existantes. Des changements qui ne seront pas sans conséquences pour les entre-prises intervenantes, et pas seule-ment pour les électriciens.

DAVANTAGE DE

SOUPLESSE

Par exemple, des évolutions sont attendues sur la réalisation des gaines techniques. C’est ce qu’ex-plique Laurent Bini, dirigeant de l’entreprise d’électricité épo-nyme : « Le changement numéro un porte sur la réalisation des colonnes pour lesquelles nous aurons davantage de souplesse. Il s’agit d’évolutions sur des détails normatifs mais cela va nous per-mettre, lors de rénovations, de conserver, si elles sont en état, les gaines existantes même si leurs

dimensions sont légèrement dif-férentes de celles exigées pour le neuf. » Cette possibilité vaut éga-lement pour les tubages enterrés : « Si les sections de tubage sont conformes, nous pourrons les gar-der pour passer nos câbles. Une option qui nous évite l’installation de goulottes . » Davantage de souplesse également dans la réalisation des gaines elles-mêmes : « Nous aurons la possibi-lité, dans certains cas, de mettre en place soit deux plaques croi-sées de 13 mm soit une plaque de plâtre de 25 mm. » Des évolutions du même ordre porteront sur la réalisation du panneau technique, support de la platine disjoncteur abonné. Dans cette configuration, la plaque de plâtre de 13 mm seule n’est pas admise, deux plaques croisées sont indispensables. Mais dans tous les cas, l’amendement est très précis dans la description des ouvrages.

ÉVITER LES LITIGES

Ces nouvelles dispositions tech-niques impliquent une bonne connaissance de la norme, et pas uniquement de la part des élec-triciens. Les plaquistes sont, eux aussi, particulièrement concer-nés puisque ce sont eux qui réa-lisent généralement les ouvrages. ERDF étant très vigilant sur la question, il y a donc une néces-sité de formation et de dialogue entre les différents acteurs pour éviter les non-conformités. D’au-tant plus qu’ERDF a intégré, dès janvier 2011, les dispositions du nouvel amendement dans le car-

net de prescriptions de ses agents. Pour cela, il importe de s’at-tarder sur les notices de mon-tage des fabricants et d’appli-quer leurs recommandations car, en cas de litige, le fournisseur se dédouanera immanquablement sur l’entreprise. « Les entreprises ont tout intérêt à connaître par-faitement la norme et les dis-positions constructives qui vont avec. Peut-être faudrait-il formaliser un dossier stan-dard de colonne-type », conclut Laurent Bini. �

(1) L’amendement 1 à la norme NF C 14-100 est disponible auprès de Presselec : info@presselec. com ou au 01 44 05 84 04

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

DEUX GUIDES DISPONIBLES EN LIGNE

Par anticipation à la parution

de l’amendement 1 à la norme

NF C 14-100, le comité Sequelec

a réalisé, en lien avec les installa-

teurs, deux guides : Réalisation de colonnes électriques neuves ou entièrement rénovées (GP10) et Intervention et travaux sur colonnes électriques existantes (GP11). Ces ouvrages sont disponibles

en ligne dans l’espace adhérent

du site Internet de la FFIE.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

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INSTALLATEURS PHOTOVOLTAÏQUESTrois nouvelles certifications Pour accompagner un marché en pleine expansion, Qualibat renforce le dispositif de qualification des installateurs photovoltaïques en mettant en place trois nouvelles certifications métiers.

R ésultat de la mise à jour de sa nomenclature, Qualibat

va prochainement proposer trois nouvelles certifications pour les installations solaires photovol-taïques : « Modules photovol-taïques intégrés », « Modules photovoltaïques surimposés ou de substitution » et « Modules photovoltaïques souples ». Elles concernent les installations d’une puissance allant jusqu’à 36 kVA (sauf pour le photovoltaïque souple, pour lequel la puissance n’est pas limitée). « Nous avions déjà mis en place des certifica-tions métiers énergies renouve-lables : solaire thermique, bio-masse ou géothermie. Il nous est apparu logique d’y inté-grer le photovoltaïque en distin-guant les trois technologies : inté-grée, surimposée et étanchéité », explique Pierre Girard, respon-sable de la politique technique à Qualibat.

RASSURER LES CLIENTS

Ces nouvelles qualifications ont la particularité de s’intéresser à l’en-semble de la chaîne, de la mise en place des capteurs au raccorde-ment de l’installation au réseau et ce, pour une technique donnée. Charge à l’entreprise de dévelop-per en interne toutes les compé-tences requises ou de s’entourer, pour la partie qu’elle ne maîtri-serait pas, d’entreprises quali-fiées. L’objectif étant de limiter les contre-références encore trop nombreuses : « Pour les entreprises qui s’engagent dans cette voie, c’est un moyen de rassurer les clients qui auront un seul interlocuteur

pour l’ensemble de l’installation, bâti et électricité. C’est aussi un moyen de rassurer les assureurs sur la compétence des entreprises et leur capacité à réaliser les tra-vaux. D’ailleurs ces derniers, qui s’interrogent encore sur ces sys-tèmes, ont participé au groupe de travail », explique Pierre Girard.

AUDIT EN DEUX TEMPS

Exigeantes, délivrées sur la base d’audits, ces certifications sont de fait plus contraignantes : « Les entreprises vont devoir mettre en place des modes opératoires et se donner les moyens de reproduire les bonnes pratiques sur chaque chantier. Ce n’est pas simple pour elles car cela porte sur plusieurs domaines de compétence. D’où la mise en place d’un audit en deux temps : en entreprise et sur chan-tier. » Réalisé tous les quatre ans, cet audit vise en particulier le mode

opératoire et l’organisation de l’entreprise. Il inclut un diagnos-tic de faisabilité et de conception (dimensionnement…), la réalisa-tion proprement dite avec la ges-tion des interfaces, des autocon-trôles et le contrôle des éléments techniques, ainsi que le conseil et les recommandations aux clients. Le référentiel d’audit est en cours de rédaction et ces certifications devraient être disponibles au début du second semestre 2011. À noter, des travaux vont être lan-cés pour mettre en place un dispo-sitif intermédiaire pour les instal-lations limitées à 9 kVA, sur la base de qualifications avec contrôle de réalisation. �

POUR EN SAVOIR PLUS

GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Une marque française pour les modules photovoltaïques Certisolis, tel est le nom de la future marque française pour les modules photovoltaïques. Émanation du CSTB, Certisolis répond à l’ambition de développer une marque de certification pour valoriser les produits de qualité supérieure, mais aussi de constituer les bases du savoir-faire des industriels français dans ce domaine. Il s’agira d’une sécurité pour les entrepreneurs comme pour leurs clients, la marque étant attribuée à l’issue d’analyses et de tests. Ceux-ci s’articuleront en trois axes : en premier lieu, la conformité aux normes ; en second lieu, la qualité de conception et de fabrication, qui fera l’objet d’audits annuels portant sur le système qualité et le process de fabrication. Ces deux premiers points constitueront la certification de base, et seule l’association des deux donnera l’usage de la marque. Le troisième concernera des catégories optionnelles (durabilité, environnement, intégration au bâtiment) qui seront autant de garanties supplémentaires auxquelles les industriels auront tout intérêt à soumettre leurs produits. Les premiers modules à bénéficier de la marque devraient être disponibles dès le second semestre 2011.Pour en savoir plusGMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24

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41 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

PERMÉABILITÉ À L’AIR Le tour de France de la « BBC d’air »

Une maquette pédagogique itinérante sensibilise les professionnels du bâtiment aux enjeux concrets des nouvelles exigences de perméabilité à l’air imposées par la RT 2012.

epuis début janvier et jusqu’en novembre 2011, l’Union des métiers du

plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB) organise une campagne d’informa-tion et de démonstration à l’aide d’une vraie maison roulante itiné-rante, baptisée la « BBC d’air ». Au cours de ce tour de France pédago-gique, qui fera étape dans plus de vingt-cinq villes de l’Hexagone – en général dans les CFA du BTP –, sont présentés le temps d’une matinée les enjeux théoriques et pratiques de la perméabilité à l’air. L’opéra-tion bénéficie de l’appui d’une douzaine de partenaires indus-triels. Sont conviés à ces réunions d’information non seulement les plâtriers-plaquistes et spécialistes de l’isolation, ainsi que les corps d’état concernés par les questions d’inter-faces (menuiserie, plomberie, élec-

tricité), mais aussi les maîtres d’ou-vrage, architectes, promoteurs et agents immobiliers, tous concernés par les nouveaux impératifs de per-méabilité instaurés par la RT 2012. Celle-ci, rappelons-le, entrera en vigueur à compter du 28 octobre 2011 pour certains bâtiments ter-tiaires(1) et les logements situés en zone ANRU, et du 1er janvier 2013 pour tous les autres bâtiments.

VISUALISER LES POINTS

DE DÉPERDITION

La maquette pédagogique, de 6 m de long sur 2,5 m de large, a été aménagée pour visualiser aisé-ment la réalisation d’ouvrages (trois types d’isolation sont présentés) ainsi que les points singuliers rela-tifs à la perméabilité à l’air. Le but de la démarche est aussi de dissi-per les idées fausses, comme celle

qui consiste à croire qu’un système d’isolation assure à lui seul l’étan-chéité à l’air. « Chacun doit prendre conscience qu’elle résulte d’un tra-vail collectif, associant une chaîne d’intervenants. C’est ce que permet de comprendre la « BBC d’air », estime Patrice Mainvielle, dirigeant de l’entreprise Mainvielle à Puch-

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr• Calendrier de l’opération « BBC d’air » disponible sur www.platreisolation.com

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d’Agenais (Lot-et-Garonne), qui a assisté fin janvier à l’une des pre-mières séances d’information. C’est dès la conception du bâti que doit être prise en compte l’obligation de résultat qui accompagne l’exi-gence de perméabilité à l’air. Il faut donc que chacun soit plus vigi-lant tout au long du processus de construction, et que tous les corps de métier travaillent de concert. » Les professionnels du plâtre et de l’isolation ont un rôle particulière-ment important, notamment dans la réception de l’enveloppe et le suivi du travail des autres corps de métier (électriciens, plombiers) qui interviennent sur les ouvrages. Des tests réels de mesure de la perméa-bilité à l’air sont réalisés sur la mai-son pédagogique à l’aide d’un per-méascope, afin de bien signifier ce que cela représente de se conformer à l’objectif à atteindre, à savoir une valeur de perméabilité inférieure à 0,6 m3/h.m2 de paroi déperditive en maison individuelle(2). L’utilisation d’une caméra infrarouge permet également de visualiser les déper-ditions. Ces réunions d’informa-tion seront aussi l’occasion pour les participants de se familiariser avec ce type de matériels, qu’ils auront la possibilité d’acheter à un prix préférentiel. « Il est spectaculaire de se rendre compte des déperdi-tions d’air qui peuvent se produire près des points sensibles tels que les prises ou les trappes, reconnaît Patrice Mainvielle. Je ne peux que conseiller à tous les corps de métier d’assister à ces démonstrations, sur un sujet crucial pour tous. » �

(1) Établissements d’enseignement primaire et secondaire, bureaux, foyers de jeunes tra-vailleurs, accueil de la petite enfance.(2) 1m3/h.m2 de paroi déperditive en collectif.

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1 LA « BBC D’AIR », maquette pédagogique itinérante, permet de sensibiliser les professionnels sur les questions de la perméabilité à l’air lors de réunions d’information.

2 UN PERMÉASCOPE, système permettant de tester la perméabilité à l’air, fait partie des appareils de mesure présents dans la « BBC d’air ».

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

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TRAVAUX D’ACCESSIBILITÉSAVOIR RÉPONDRE AUX BESOINS D’UN MARCHÉ SPÉCIFIQUEComprendre les besoins des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie, se grouper pour proposer des offres globales, par exemple pour l’aménagement de salles de bains : c’est la démarche d’un entrepreneur de Seine-et-Marne.

ieillissement de la popu-lation oblige, les per-sonnes en situation de

perte d’autonomie ou de han-dicap sont de plus en plus nom-breuses. Afin de leur permettre de rester le plus longtemps possible autonomes dans leur habitat, des travaux d’accessibilité sont très souvent nécessaires, notamment dans les salles de bains qui néces-sitent des aménagements spéci-fiques (receveurs de douche ultra-plats par exemple). C’est sur ce créneau de l’accessibilité que s’est lancée la société Michel Chagot, basée à Héricy, près de Fontaine-bleau (Seine-et-Marne), et spécia-lisée dans la plomberie, le chauf-fage et le carrelage. Au départ, pour Thierry Guesdon, son gérant, ce fut une question de nécessité per-sonnelle : aménager dans la maison familiale une salle de bains adap-tée aux besoins de son épouse, atteinte d’une maladie nécessitant une prise en charge lourde. Après ce premier chantier, Thierry Gues-don en réalise un de même nature chez un voisin tétraplégique. À cette occasion, le lien est établi avec le PACT 77, réseau associatif qui œuvre au service des personnes et des familles pour l’amélioration de l’habitat. « Ils ont apprécié mon

travail et ma rigueur, indispen-sable pour ce type de chantier qui doit être irréprochable, explique Thierry Guesdon. Je leur ai même suggéré de modifier leur plan ini-tial et ça leur a plu. » Depuis, l’ac-cessibilité est devenue un des axes de travail pour l’entreprise qui réalise en moyenne quatre à cinq chantiers de ce type par an. Et il y a du travail…

PROPOSER

UNE OFFRE GLOBALE

Suite à la loi de 2005 sur le handi-cap, nombre d’aménagements ont en effet été rendus obligatoires, tant dans les entreprises, les établisse-ments recevant du public (ERP) que l’habitat collectif. La demande ne faiblit pas pour ce type de chantiers. Chez les particuliers, les besoins deviennent de plus en plus pressants du fait de la poli-tique publique incitant à maintenir le plus longtemps possible les per-sonnes âgées à domicile. Chargé des questions de handicap et de l’accessibilité au PACT 77, Franck Ayala confirme : « Il y a encore trop peu d’entreprises du bâtiment qui ont intégré l’accessibilité dans leurs façons d’opérer. Mais c’est devenu un vrai créneau qui ne pourra que se développer dans les années à venir. » Pour les bailleurs, cette poli-tique exige toutefois d’avoir face à eux des entreprises capables de proposer une offre globale de tra-vaux : plomberie, menuiserie, élec-tricité, maçonnerie ou encore pein-ture sont en effet indispensables pour une intervention sur une salle de bains par exemple. Cela tombe bien pour Thierry Guesdon : il tra-vaille déjà avec plusieurs collègues de corps de métier différents avec qui il s’entend bien. « Nous avons décidé depuis le début de l’an-née d’approfondir nos liens pour aborder ce secteur, en interve-nant en groupement et en élabo-rant une offre de prestations qui réponde au cahier des charges des

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43 JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

bailleurs sociaux. » Concrètement, un bordereau de prix compor-tant 250 articles a été établi pour faciliter le travail avec les bailleurs sociaux et les offices HLM, et une plaquette de présentation du grou-pement est en préparation.

DÉDRAMATISER

LE HANDICAP

Cheville ouvrière et coordinateur du groupement, Thierry Guesdon n’a pas eu de mal à convaincre ses collègues artisans de s’intéresser à ce marché. « Je m’attache à les sen-sibiliser au monde du handicap, que je trouve personnellement passionnant et humainement très riche, mais qui est complexe. Il faut tenter de se mettre à la place d’un handicapé pour savoir ce que cela représente au quotidien. » Lui-même a suivi une journée de sensibilisation organisée par le PACT 77. « Nous amenons ainsi les bailleurs et les entreprises à prendre conscience de la diversité des situa-tions de handicap », précise Franck Ayala, en soulignant le chemin qui reste à parcourir pour faire com-prendre les spécificités qui tiennent à ces marchés, en termes de régle-mentation mais aussi de connais-sance des matériaux mis en œuvre. « Il y a encore trop de malfaçons sur ce secteur. Une labellisation des entreprises capables d’intervenir sur l’accessibilité serait un plus. » La FFB, consciente de la nécessité d’ai-der les maîtres d’ouvrage à sélec-tionner les professionnels compé-tents sur ce marché, a précisément développé la marque des Pros de l’accessibilité® (voir p. 2). Parallè-lement, un accompagnement est proposé aux entreprises pour les aider à se positionner sur ce mar-ché : formations, outils dédiés… Une démarche qui a séduit Thierry Guesdon, lequel compte bien être parmi les premiers titulaires de la marque. �

MAÇON Pour répondre aux exigences d’accessibilité, le sol doit être équipé d’un siphon intégré pour les douches à l’italienne. Ces travaux impliquent également la mise en œuvre d’une dénivellation permettant l’écoulement d’eau dans le siphon.

MENUISIER Plusieurs éléments sont à prendre en compte dans l’installation des fenêtres : hauteur, efforts de manœuvre, accès facilité aux poignées…

PLOMBIER Lors de l’installa-tion de plomberie, la hauteur du plan de travail ou du lavabo, par exemple, doit être prise en compte.

ÉLECTRICIEN Les com-mandes électriques doivent être installées à une hauteur permettant aux personnes à mobilité réduite d’y accéder.

CARRELEUR Le carreleur peut mettre en place des matériaux adaptés afin de remédier aux problèmes des sols glissants.

PEINTRE Les travaux de peinture, l’une des dernières étapes des travaux d’acces-sibilité, sont importants pour l’amélioration du confort, du repérage visuel et de l’esthétique de l’habitat.

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POSE D’ACCESSOIRES L’autonomie des personnes handicapées est favorisée par la mise en place d’accessoires tels que les barres d’appui ou les sièges adaptés pour les douches.

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

ISOLANTS Vers toujours plus d’épaisseurLes réglementations thermiques qui se succèdent poussent à utiliser des isolants toujours plus épais pour atteindre de meilleures performances. Ce qui n’est pas sans soulever de questions pour les plâtriers-plaquistes.

Depuis la première régle-mentation thermique de

1974 consécutive au choc pétro-lier, l’épaisseur des isolants mis en œuvre par les plâtriers- plaquistes ne cesse d’augmen-ter », fait observer d’emblée Gilles Belvalette, à la tête de l’entreprise Belvalette SAS à Rieux (Oise). De 0 mm à cette époque, elle dépasse aujourd’hui les 100 mm en parois verticales afin de répondre aux exigences de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) . Sur mur maçonné, pour atteindre une résistance thermique R = 3,15 m2.K/W(1), le complexe de doublage – le plus souvent une plaque de plâtre de 10 mm (voire même de 13 mm) – est addi-tionné d’un polystyrène expansé (PSE) de 100 mm de type TH 32. Les maisons à ossature bois néces-sitent la mise en œuvre d’isolants croisés sur plusieurs épaisseurs ; la première couche de laine miné-rale de 140 mm est insérée entre les montants bois, sur lesquels est

fixé un pare-vapeur en forme de membrane. Ensuite, il faut créer une ossature secondaire métal-lique dans laquelle est incorpo-rée une autre laine minérale sans pare-vapeur. Toujours dans le but de répondre à la RT 2012 et afin de respecter l’impératif d’étan-chéité à l’air, sous combles, l’iso-lation est créée par la juxtaposi-tion de deux couches entre et sous fermettes avec pare-vapeur pour atteindre une résistance thermique R > 7 m2.K/W (1).

EN ATTENTE DE

NOUVELLES SOLUTIONS

« En raison de ces épaisseurs d’iso-lants qui ne cessent de croître, la surface habitable des logements diminue », constate Gilles Bel-valette. Et qu’en est-il de l’isola-tion thermique par l’extérieur qui empiète sur l’espace public ? Quelles vont-être les incidences ? De plus, la recherche d’une meilleure isolation, qui aboutit à une augmentation de l’épaisseur

des isolants, entraîne « un produit à manipuler toujours plus volumi-neux pour les entreprises qui les mettent en œuvre, et les complexes de doublage en polystyrène sont de plus en plus lourds ». L’entrepre-neur en vient à se demander « de combien seront les épaisseurs d’iso-lants en 2020 lors de l’application de la réglementation thermique relative aux bâtiments à énergie positive (Bepos) ? Si on souhaite améliorer les réglementations ther-miques des parois avec les produits existants, on risque d’aller encore au-delà de 140 mm en parois ver-ticales et de 300 mm sous combles. Par conséquent, les risques de tenue ou de points froids à l’intérieur des parois ne vont pas cesser de s’ac-croître ». Pour l’instant, les plâtriers-plaquistes couvrent ce marché avec trois produits principaux, « les laines minérales, les polystyrènes et la ouate de cellulose, qui émerge ». Les entreprises doivent par consé-quent s’adapter à des réglementa-tions thermiques de plus en plus

POUR EN SAVOIR PLUS

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

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1 LES PLÂTRIERS-PLAQUISTES met-tent en place des isolants de plus en plus épais, l’objectif étant de répondre aux exigences de la RT 2012.

2 AFIN D’OBTENIR UNE RÉSIS-TANCE THERMIQUE IMPORTANTE, l’isolation des combles se fait par la juxtaposition de deux couches entre et sous fermettes associées à un pare-vapeur. Le produit isolant peut alors atteindre 300 mm d’épaisseur.

exigeantes, avec « des solutions qui ne changent pas ». Face à cet empilage de couches, d’autres pro-duits substitutifs devraient émer-ger. La profession reste en attente de nouvelles solutions où la min-ceur et la performance se substitue-raient à l’épaisseur. �

(1) Valeurs indicatives : la RT 2012 n’impose plus de valeurs minimales.

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S 45

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

REVÊTEMENTS DE SOL SCELLÉS Ce qui change avec le nouveau DTU

L a nouvelle version du NF DTU 52.1(1) « Revêtements

de sol scellés » apporte certaines modifications par rapport à la précédente version, qui datait de 2003. Elle s’applique depuis février 2011 à tous les marchés privés, et depuis mars 2011 aux marchés publics. Désormais, le nouveau NF DTU 52.1 est organisé en trois registres au lieu de deux : cahier des clauses techniques ; guide du choix des matériaux ; cahier des

NF DTU 52.1 : PRINCIPALES ÉVOLUTIONS

Ancienne version décembre 2003 Nouvelle version novembre 2010

Domaine d’application

Étaient visés l’ensemble des locaux P2-P3-P4-P4S.

Sont désormais également visés les locaux à fortes sollicitations (P4S) à l’exception des locaux soumis à des roulages lourds. La pose scellée dans certains locaux à fortes sollicitations n’est plus adaptée, compte tenu des difficultés de mise en œuvre, de la réalité du chantier, en particulier des délais de mise en service. Caractéristique de roulage non visées par la nouvelle version du NF DTU 52.1 : les engins roulants dont la nature du bandage ou de la roue est du polyuréthane (charge totale par roue > 600 kg, pression de contact > 40 kg/cm2, poids total en charge > 1 800 kg) et ceux dont la nature du bandage ou de la roue est du caoutchouc plein ou pneumatique (> 100 kg et poids total en charge > 3 000 kg). Les locaux dont les caractéristiques sont supérieures à celles-ci ne sont pas visés par le NF DTU 52.1 de novembre 2010.

Dosage des mortiers de scellement

Pour les locaux à faibles sollicitations (P2-P3), le dosage pour un liant à base de ciment était de 275 kg/m3 de sable sec.

Pour ces mêmes locaux (P2-P3), le dosage des mortiers de scellement a été baissé à 225 kg/m3.

Éléments de revêtements

• Dans les locaux intérieurs à fortes sollicitations, la surface maximale des carreaux céramiques était limitée à 400 cm2.

• La pose scellée des pierres naturelles était limitée à 6 400 cm2.

• La pose scellée des carreaux céramiques d’une surface inférieure ou égale à 1 200 cm2 est désormais visée dans les locaux P4S sans siphon de sol.

• La pose scellée de pierres naturelles dont la surface est inférieure ou égale à 8 100 cm2 est visée dans les locaux à usage individuel, collectif modéré et intense.

Cas de la mise en œuvre sur sous-couches isolantes

• Pour la pose directe sur isolants classés SC1, l’épaisseur du mortier de pose devait être de 5 cm, sans être localement inférieure à 4 cm avec soit un treillis soudé, soit des fibres en polypropylène sous Avis technique, ou 6 cm sans treillis.

• Lors de la pose scellée sur isolants classés SC2, la forme à réaliser avant pose devait être en béton ou mortier de 6 cm sans être localement inférieure à 4,5 cm, dosée à environ 325 kg/m3, avec treillis soudé de maille maxi. 100 x 100 mm.

• Pour la pose scellée directe sur la sous-couche isolante (classe SC1), la seule solution à 6 cm sans treillis est retenue.

• Lors de la pose scellée sur isolants classés SC2, la forme à réaliser avant la pose scellée ne nécessite plus de treillis soudé. L’épaisseur du mortier de pose du carreau demeure de 4 cm sans être localement inférieure à 3 cm.

clauses administratives spéciales, traitant de la coordination des tra-vaux. « Ainsi, il permet une lecture plus ciblée et une meilleure défini-tion des travaux », explique Michel Rousselle, dirigeant d’Alpes Caretec à Lettret (Hautes-Alpes) et membre de la commission en charge de la rédaction du NF DTU 52.1. Par ailleurs, la baisse du dosage des mortiers dans les locaux P2 et P3 est selon lui « une modification importante en réponse aux nom-

breuses fissurations constatées sur les chantiers. Cette évolution est fondée sur l’expérience d’anciens carreleurs qui, en allégeant le mor-tier par rapport aux prescriptions de l’ancien DTU, ont moins de sinistres. Cette prise de conscience émane du bon sens ». Enfin, en autorisant, dans les locaux P4S visés dans le DTU en fonction de leurs caractéristiques de roulage lourd, la pose de carreaux scellés de 33 x 33 cm, « le nouveau texte a inté-

gré la demande du marché pour des formats toujours plus grands », conclut Michel Rousselle. �

(1) Le tableau ci-dessous est un outil d’aide et ne remplace en aucun cas le NF DTU 52.1 de novembre 2010.

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

CARRELEURS Agir pour diminuer la sinistralité

tifiées. Pour l’y aider, nous avons élaboré des fiches pathologies liées au métier de carreleur. » La convention devrait être effective pour les entreprises avant l’été. « Pour l’instant, nous réalisons des tests avec les structures les plus importantes afin d’expérimenter ces outils et de voir si le modèle peut être applicable dans les petites et moyennes entreprises. » Les sociétaires de la CAMBTP et de l’Auxiliaire vont aussi pou-voir bénéficier de la démarche. Laquelle représente, avec trois mutuelles qui s’engagent, un vrai enjeu de progrès pour la profes-sion. �

T riste constat : la profession de carreleur est celle qui déclare

le plus de sinistres dans le sec-teur du bâtiment, et trop sou-vent, les entreprises sont mises en cause sans justification réelle. Du coup, elles font jouer leur contrat de responsabilité afin que l’assu-reur intervienne, et leurs primes d’assurance sont de plus en plus élevées. « En général, les compa-gnies d’assurance proposent un taux applicable sur le chiffre d’af-faires de l’entreprise, indexé sur le constat de la sinistralité de la profession », précise Fabienne Tiercelin, chargée des relations professionnelles à la direction des marchés et risques IARD à la SMABTP. D’où l’importance d’enrayer cette sinistralité. C’est pour aller dans ce sens que l’Union nationale des entrepre-neurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) et la SMABTP, avec son réseau d’experts Soca-bat GIE, ont décidé d’engager une action commune. Premier objectif : aider à mieux identifier la cause réelle des sinistres, grâce à un questionnaire élaboré par les deux partenaires, à destina-tion des experts. « L’idée, poursuit Fabienne Tiercelin, était de créer un outil qui donne aux experts les clés pour analyser les causes du sinistre, et qui soit utile aussi aux entreprises. Souvent, celles-ci n’ont plus la mémoire du chantier, car le sinistre intervient plusieurs années après la mise en œuvre. » À partir de ce constat, une fiche de traçabilité, sous forme de ques-

tions à choix multiples (QCM), a été conçue. En cas de sinistre, elle permettra à l’entreprise de pro-duire auprès de l’expert les infor-mations ainsi collectées au sujet du chantier.

S’ENGAGER À SUIVRE

LES BONNES PRATIQUES

Second objectif de la conven-tion SMABTP/UNECB : accom-pagner les efforts de l’entreprise pour diminuer la sinistralité. « Nos sociétaires qui s’engagent dans une démarche de baisse de sinistralité pourront bénéficier d’une réduction de 5 % sur l’en-semble de leur contrat, indique Fabienne Tiercelin. En contrepar-tie, le sociétaire devra s’engager, en signant un avenant à son contrat, à former ses salariés, à établir les fiches de traçabilité, mais aussi à appliquer un certain nombre de bonnes pratiques afin d’éliminer des causes de sinistres déjà iden-

POUR EN SAVOIR PLUS

• SMABTP, tél. : 01 40 59 72 34, www.smabtp.fr• UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Les carreleurs et la SMABTP ont décidé d’agir ensemble pour réduire la sinistralité dans la profession. Les professionnels s’engageant dans une démarche de progrès pourront bénéficier d’une réduction de leur prime d’assurance.

Sols textiles : une classe de confort pour mesurer la qualité des veloursDepuis le 1er janvier 2011, tous les certificats NF UPEC des revêtements de sol textiles en dalles ou en lés font mention d’une nouvelle classe de confort. Issue de la norme européenne NF EN 1307, cette dernière institue cinq niveaux progressifs correspondant à la masse de velours par unité de surface, conformément à la norme ISO 8543 « Revêtements de sol textiles – Méthodes de détermination de la masse » : LC 1 < 400 g/m2, LC2 > 400 g/m2, LC3 > à 600 g/m2, LC4 > 800 g/m2, et LC5 > 1 000 g/m2. Ainsi, dans un même classement UPEC, il est désormais possible de distinguer objectivement les poids et les hauteurs de velours. Un atout pour le consommateur, qui bénéficie d’une meilleure visibilité sur les différentes qualités des revêtements, et un moyen pour les entreprises et tous les acteurs professionnels de la filière des revêtements de sol textiles de crédibiliser leurs conseils et leurs niveaux de prix en toute transparence.Pour en savoir plusUNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sol techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com

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UNE NOUVELLE

DU RISQUE SISMIQUE

ZONE 1 Très faible

ZONE 2 Faible

ZONE 3 Modéré

ZONE 4 Moyen

ZONE 5 Fort

B Â T I M É T I E R S � JUIN 201148

ZONE 1 Très faible

ZONE 2 Faible

ZONE 3 Modéré

ZONE 4 Moyen

ZONE 5 Fort

MARTINIQUE

GUADELOUPE

GUYANE

RÉUNIONSAINT-PIERRE ET-MIQUELON

MAYOTTE

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

« La nouvelle réglementation impacte notre activité de

constructeur de maisons individuelles, tout d’abord parce que

la sismicité de notre région passe de “négligeable” à “mo-

dérée”. Nous devons d’ores et déjà envisager une nouvelle

conception pour nos maisons, avec des renforts de fondations,

de poteaux et de chaînages, et des ferraillages supplémen-

taires, dans les pointes de pignons et autour des ouvertures

par exemple. Nos maisons devront aussi être plus simples,

avec des volumes moins travaillés, et moins de décroche-

ments, ce qui risque de brider la création, pour un résultat

qui aura moins de cachet et sera moins attractif pour le

client. En ce qui concerne les éléments non structuraux, les

doublages, cloisons en brique pourront toujours être mis

en œuvre sans trop de changements dans nos habitudes, si

ce n’est des maintiens en tête de cloison. Par contre, les pla-

fonds en terre cuite devront être renforcés à l’aide d’arma-

tures acier. Nous prévoyons aussi des renforce-

ments au niveau de la fixation des charpentes,

un ensemble de dispositions dont le surcoût

reste difficile à évaluer pour l’instant. »

DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

APPROCHE

S’il en était besoin, la catastrophe qui a frappé le Japon en mars dernier est venue rappeler la nécessité de mieux

prendre en compte le risque sismique et de prévenir l’effondrement des bâtiments, neufs comme existants, qui est une cause majeure de pertes humaines en cas de séisme. Tel est l’objectif de la nouvelle réglementation para-sismique, qui est entrée en vigueur en France sous l’impulsion des normes européennes Eurocode 8. Cette nouvelle réglementation s’applique aux bâtiments à risque normal – c’est-à-dire ceux pour lesquels les consé-quences d’un séisme demeurent circons-

parasismique harmonisées à l’échelle euro-péenne, autrement dit l’Eurocode 8.Le premier de ces décrets définit le vocable à considérer pour la classification des bâti-ments en quatre catégories d’importance de I à IV. Il établit aussi une nouvelle dénomina-tion des zones de sismicité du territoire natio-nal en cinq zones de sismicité croissante (voir carte du nouveau zonage de l’aléa ci-contre) : zone 1 (très faible), 2 (faible), 3 (modérée), 4 (moyenne) et 5 (forte, qui concerne plus particulièrement la Martinique et la Gua-deloupe). Quant au second décret, il pré-cise département par département la répar-

crites à leurs occupants et à leur voisinage immédiat – dont le permis de construire a été déposé à partir du 1er mai 2011. Elle se traduit par le décret n° 2010-1254 relatif à la prévention du risque sismique et le décret n° 2010-1255 portant sur la délimitation des zones de sismicité du territoire français, tous les deux datés du 22 octobre 2010. Ils sont complétés par l’arrêté relatif à la classifica-tion et aux règles de construction parasis-mique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal », également daté du 22 octobre 2010, qui entérine notamment l’entrée en vigueur des règles de construction

UNE NOUVELLE FAÇON DE CONCEVOIR ET DE CONSTRUIREJOËL PINOCHEAU, ENTREPRISE MAISONS COLITOR À LUÇON (VENDÉE)

La nouvelle réglementation sismique impose l’Eurocode 8 pour le calcul et la conception des ouvrages neufs, ainsi que pour les travaux conséquents concernant les bâtiments existants et les éléments non structuraux. Un changement important qui modifie la façon de travailler pour l’ensemble des entreprises du bâtiment, dans des zones de sismicité fortement étendues par le nouveau zonage de l’aléa sismique.

JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S 49

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tition de toutes les communes entre ces cinq zones. Il en résulte un premier changement: par rapport au précédent zonage, plusieurs régions passent de sismicité «négligeable» à sismicité «faible» ou «modérée», et quatre fois plus de communes françaises sont désor-mais concernées par la construction parasis-mique. Une conception parasismique devient donc obligatoire dans des zones impor-tantes du territoire (Pays-de-la-Loire / Poitou-Charentes, une partie du Nord) où les bureaux d’études n’avaient pas développé cette compétence. Sur les 20000communes concernées par la réglementation para-sismique, 5500 sont désormais situées en zone de sismicité moyenne. Cette nouvelle carte de l’aléa se base sur les progrès de la connaissance scientifique de ces vingt der-nières années: en abandonnant l’approche empirico-statistique au profit de l’approche probabiliste, qui intègre notamment une meilleure connaissance des failles actives, elle permet de se rapprocher du risque réel.

protection est primordiale pour la sécurité civile, la défense nationale, les communica-tions, la circulation aérienne, la production d’eau et d’énergie, ou encore les établisse-ments de santé nécessaires à la gestion de crise.

BÂTIMENTS NEUFS : SOUS

L’AUTORITÉ DE L’EUROCODE 8

Avec la nouvelle réglementation, les exigences sur le bâtiment neuf sont désormais fonction de la catégorie d’importance du bâtiment et de la zone de sismicité, qui se traduisent par l’application à l’Eurocode 8 d’une accéléra-tion Agr du sol « au rocher » (le sol rocheux étant pris comme référence) – de 0,4 m/s2 à 3 m/s2 – qui influence la conception de l’ou-vrage (voir tableau p. 53). Les règles PS 92 sont toutefois maintenues à titre transi-toire jusqu’au 31 octobre 2012, à condition de prendre en compte les nouvelles valeurs d’accélération liées au nouveau zonage. Les règles simplifiées pour certaines maisons

Depuis l’arrêté du 20 octobre 2010, les bâti-ments sont répartis en quatre catégories d’importance, en fonction du niveau de risque sismique qu’ils représentent: - la catégorie I réunit les bâtiments qui pré-sentent un faible risque pour les personnes, comme les hangars agricoles; - la catégorie II réunit ceux qui présentent un risque moyen, comme les habitations indi-viduelles, établissements recevant du public (ERP) de 4e et 5e catégories, bâtiments de moins de 28 m de hauteur, d’habitation col-lective ou bâtiments tertiaires ou industriels pouvant recevoir moins de 300 personnes; - la catégorie III concerne les bâtiments qui présentent un risque élevé comme les établis-sements scolaires, les ERP de 1re, 2e et 3e caté-gories, et les bâtiments d’habitation collec-tive et de bureaux de plus de 28 m de hauteur, ainsi que d’autres types de bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes, et les établis-sements sanitaires et sociaux; - la catégorie IV réunit les bâtiments dont la

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DOSSIER RISQUE SISMIQUE

individuelles – règles PS-MI et guide CP-MI Antilles – res-tent inchangées et conservent le même domaine d’applica-tion.L’Eurocode 8 crée une nou-velle approche de la manière de concevoir et de construire. Il introduit tout d’abord cinq catégories principales de sols (depuis A pour un sol de type rocheux à E pour un sol mou), qui permettent de déterminer, pour chaque zone sismique, un paramètre S qui exprime l’amplification de la sollicitation sismique exercée par certains sols. La catégorie d’importance du bâtiment, la zone de sismicité et le coefficient S permettent ainsi au bureau d’études structures de produire des spectres de réponses pour simuler et caractériser

ventement horizontal et vertical de la struc-ture, et une superposition des ouvertures, qui favorise la continuité des descentes de charges. L’importance des chaînages hori-zontaux et verticaux doit aussi être prise en compte. Enfin, la troisième exigence est celle d’une mise en œuvre soignée, qui respecte les dispositions constructives, en particu-lier les éléments de connexion comme les assemblages, et les longueurs de recouvre-ment d’armatures. Ces nouvelles contraintes pourraient aussi entraîner un surcoût de la construction, qui reste pour l’instant diffi-cile à évaluer.

BÂTIMENTS EXISTANTS: DES RÈGLES

APPLICABLES AU CAS PAR CAS

La nouvelle réglementation parasismique n’impose pas de travaux sur les bâtiments existants (sauf prescriptions du Plan de pré-vention des risques, voir encadré ci-contre)mais, en cas de travaux, son objectif de base est la non-aggravation de la vulnérabilité du

la réponse du bâtiment au séisme. En définitive, respec-ter la réglementation parasis-mique revient à satisfaire à trois grandes exigences. Tout d’abord, une bonne implan-tation, qui passe notamment par une étude de sol, et une sélection du site à l’abri des éboulements et à l’écart des terrains instables. Ensuite, la conception architecturale du bâtiment doit amener à pré-férer les formes simples, en privilégiant la compacité du bâtiment, ou en le fraction-nant en blocs homogènes séparés par des joints para-sismiques continus. Il faut

encore limiter les effets de tor-sion, en veillant à la symétrie des éléments de contreventement, et assurer la reprise des efforts sismiques, notamment par un contre-

Établis par les préfets, les Plans de prévention des risques

sismiques (PPR) se basent sur un micro-zonage sismique, pour une meilleure prise en compte de l’aléa au niveau

communal. En imposant des règles de construction plus adaptées, des niveaux de

protection différents ou encore des prescriptions techniques

pour le renforcement des bâtiments existants, les PPR se substituent à la

réglementation nationale. Pour savoir s’il existe un PPR

dans sa région, consulter : http://macommune.prim.net, ou http://cartorisque.prim.net

PLAN DE PREVENTION : DES REGLES

QUI PREVALENT SUR LA

REGLEMENTATION

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 2011

bâtiment. Cependant, si des travaux lourds sont effectués sur le bâtiment, la nouvelle structure devra être dimensionnée avec les mêmes règles de construction que le bâti neuf, en utilisant l’Eurocode 8, mais en y appliquant une accélération Agr modulée selon la catégorie du bâtiment et la zone sis-mique. D’autre part, si une extension du bâti-ment est créée, elle devra être désolidarisée de la structure principale par un joint de frac-tionnement et être dimensionnée comme un bâtiment neuf. Dans le cas contraire, si l’extension créée est solidaire du bâtiment, c’est l’ensemble qui doit être vérifié avec une accélération modulée. De façon générale, les règles parasismiques applicables à l’ensemble du bâtiment modifié varient en fonction de la zone sismique, de la catégorie du bâtiment, et sont à considérer en fonction de l’ampleur des modifications apportées à la structure (voir tableau ci-contre).Autre cas de figure, le maître d’ouvrage peut décider d’effectuer un renforcement volon-taire de son bâtiment. Il pourra alors modu-ler son objectif de confortement en utili-sant l’Eurocode 8, partie 3: ce texte distingue trois états limites d’endommagement de la structure – «quasi-effondrement», «dom-mages significatifs» et «limitation de dom-mages» – parmi lesquels il revient au maître d’ouvrage de choisir, après diagnostic, celle qui correspond à l’état de son bâtiment et de définir la stratégie de renforcement qui en découle. Les travaux effectués devront cependant se plier à une méthodologie pré-cise, qui commence par un diagnostic du bâti, comprenant notamment la connais-sance du comportement du sol, un calcul simplifié du comportement du bâtiment,

voir une nouvelle structure, qui résiste seule à l’action du séisme sur sa propre masse et sur la masse du bâtiment existant réunies. Enfin, la dernière étape consiste à définir, parmi le large choix de techniques existantes, celles qui sont les mieux adaptées: réduction des

pour permettre de retenir le meilleur pro-cédé de renforcement possible, et de pro-céder à sa modélisation et à son chiffrage. Le maître d’ouvrage doit ensuite choisir une stratégie de renforcement, consistant soit à consolider la structure existante, soit à conce-

« En tant que façadier, les règles PS 92 nous

imposaient déjà des contraintes parasismiques, avec

les objectifs E0, E1, E2, définis par le maître d’ouvrage,

et correspondant aux critères d’acceptabilité de la

façade, comme le bris ou non bris du verre, ou le

maintien des performances de la façade, en cas de

séisme. La nouvelle réglementation sismique ne

requiert pas de savoir-faire supplémentaire à celui

déjà acquis dans le cadre des règles PS 92 et

généralement bien maîtrisé lors de la mise

en œuvre des façades en France. Cependant, nous

avons aujourd’hui besoin de savoir quels seront les

critères d’acceptabilité correspondant à chacune

des cinq zones de sismicité et des quatre catégories

d’importance des bâtiments. Ils ne seront pas les

mêmes pour un hangar, pour un hôpital ou une

caserne de pompiers, et permettront notamment de

répondre aux appels d’offres sur un pied d’égalité. Un

groupe de travail a été constitué sur le sujet, qui fera

bientôt des propositions. »

DOMINIQUE KIENLEN, DIRECTEUR TECHNIQUE DE RINALDI STRUCTAL À COLMAR (HAUT-RHIN)

DES CRITÈRES D’ACCEPTABILITÉ QUI RESTENT À DÉFINIR

52

EXIGENCES SUR LE BÂTI EXISTANT1-Conditions généralesLes travaux, de quelque nature qu’ils soient, réalisés sur des bâtiments existants, ne doivent pas aggraver la vulnérabilité de ceux-ci aux séismes.

2-Conditions particulièresTravaux sur la structure du bâtiment Sous certaines conditions de travaux, la structure modifiée est dimensionnée avec les mêmes règles de construction que le bâti neuf mais en modulant l’action sismique de référence.

1- Accélération agr à considérer = 60 % de l’accélération réglementaire.2- Sous réserve de respecter le domaine d’application du référentiel technique en considérant la zone

sismique directement inférieure à celle du zonage réglementaire.

Éléments non structuraux L’ajout ou le remplacement d’éléments non structuraux dans le bâtiment doit s’effectuer conformément aux prescriptions de l’Eurocode 8 partie 1 : - en zone de sismicité 2 pour les bâtiments de catégories III et IV ; - dans les zones 3, 4 et 5 pour les bâtiments de catégories II, III et IV.

Travaux

> 30 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 30 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 30 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 30 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 20 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 20 % des contreventements supprimés

Ajout équipement lourd en toiture

> 30 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 20 % de SHON créée

> 30 % de plancher supprimé à un niveau

> 20 % des contreventements supprimés

Ajout équipement lourd en toiture

Règles de construction

Eurocode 8-11

Eurocode 8-11 ou PS-MI2

Eurocode 8-11

Eurocode 8-11 ou PS-MI2

Eurocode 8-11

Eurocode 8-11 ou CP-MI2

Eurocode 8-11

Cat.

IV

II

III

IV

II

III

IV

II

III

IV

Zone 2

Zone 3

Zone 4

Zone 5

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

« Avec la nouvelle réglementation

parasismique, la responsabilité du pro-

fessionnel, au titre du régime décennal

notamment, demeure pleine et entière

au regard de son respect. À présent,

tout l’enjeu pour les constructeurs

consiste en une rapide assimilation de

l’ensemble des termes attachés à cette

nouvelle réglementation en vue de la

mettre en œuvre en toute connaissance

de cause. Si, pour le neuf, les choses

ont le mérite de la clarté, cela est plus

complexe pour les bâtiments existants,

à propos desquels il est indiqué que

“ les travaux ne doivent pas aggraver la

vulnérabilité de l’ouvrage ”. Il demeure

également un point d’attention au

sujet des Avis techniques, notamment

pour les éléments non structuraux,

dont le domaine d’application doit être

harmonisé avec l’emploi de l’Euro-

code 8. Quant à l’application du contrat

d’assurance, les professionnels ne

doivent pas hésiter à se rapprocher de

leur assureur pour lui soumettre toute

interrogation. »

UNE RESPONSABILITÉ QUI PERDURE AVEC DES POINTS DE VIGILANCE ACCRUSCHRISTIAN GARCIA ET HERVÉ LEBLANC, GROUPE SMABTP

masses pour réduire l’action sismique, ren-forcement du système de fondations, renfor-cement par application de matériaux compo-sites, par ajout de croix de contreventement en charpente, par ajout de chaînages en béton armé… sans jamais oublier que tous ces tra-vaux doivent être réalisés en conformité avec les règles de l’art, notamment les NF DTU, et en harmonie avec les autres Eurocodes.

LES ÉLÉMENTS NON STRUCTURAUX

DANS LE CHAMP RÉGLEMENTAIRE

Les éléments non structuraux du bâti – cloi-sons, cheminées, faux plafonds… – mais aussi les équipements techniques – chau-dières, chauffe-eau, pompes à chaleur, tableaux électriques… – peuvent aussi se révéler dangereux par leur chute en cas de séisme. C’est pourquoi, dans le cas d’un bâti-ment neuf concerné par les impositions sis-miques, les éléments non structuraux doivent être conçus en intégrant les considérations réglementaires parasismiques. C’est égale-ment le cas pour l’existant. En cas d’ajout ou de remplacement d’éléments non structu-raux, la réglementation prévoit que ceux-ci doivent être mis en œuvre conformément à l’Eurocode 8, partie 1: pour les bâtiments de catégories III et IV en zone de sismicité 2, et pour les bâtiments de catégories II, III et IV dans les zones de sismicité 3, 4 et 5. Ces dis-positions visent à éviter les chutes et rup-tures de matériels, et à assurer la continuité des fonctions en cas de séisme, grâce à un bon liaisonnement des éléments non struc-

turaux aux structures. Ces nouvelles dispo-sitions doivent amener à une vérification du domaine d’application des produits et procé-dés sous Avis technique, qu’ils soient de por-tée structurelle ou non : élaborés dans leur grande majorité en référence à la réglementa-tion précédente (règles PS 92 et les anciennes valeurs d’accélération), ils doivent faire l’ob-jet d’une mise à jour aussi bien vis-à-vis de leur compatibilité avec l’Eurocode 8, que des nouvelles valeurs d’accélération et du nou-veau zonage. Le non-respect de la réglementation para-sismique, comme celui de toute réglementa-tion, peut avoir des conséquences humaines et matérielles, et la responsabilité des diffé-rents acteurs – de l’obligation de réparation des désordres à la responsabilité pénale – peut alors être recherchée. Pour prévenir ce type de situation, la réglementation a prévu, pour les projets pour lesquels le contrôle technique est obligatoire – c’est-à-dire les bâtiments de plus de 8 mètres de hauteur, en zone de sismicité 4 et 5, et les bâtiments de catégorie III et IV en zone de sismicité 2, 3, 4 et 5 (art. R 11-38 CCH(1)) – une procédure de contrôle en deux temps. Tout d’abord, lors de la demande de permis de construire, le contrôleur technique doit fournir une attestation spécifiant qu’il a bien porté à la connaissance du maître d’ou-vrage son avis sur la prise en compte de la réglementation parasismique au niveau de la conception du bâtiment. Après l’achève-ment des travaux, c’est au maître d’ouvrage de fournir une nouvelle attestation établis-

sant qu’il a effectivement tenu compte des avis exprimés par le contrôleur technique. Tout chantier peut aussi faire l’objet d’un contrôle de respect des règles de construction (CRC) réalisé par les agents de l’État. Pour une meilleure prévention du risque, il revient maintenant aux professionnels du bâtiment d’intégrer cette nouvelle approche parasis-mique à l’acte quotidien de construire. �

(1) Code de la construction et de l’habitat.

DOSSIER RISQUE SISMIQUE

53

EXIGENCES SUR LE BÂTI NEUF

1 - Application possible (en dispense de l’Eurocode 8) des PS-MI sous réserve du respect des conditions de la norme PS-MI.2 - Application possible du guide CP-MI sous réserve du respect des conditions du guide.3 - Application obligatoire des règles Eurocode 8.

PS-MI1

PS-MI1

CP-MI2

Eurocode 83

agr

= 0,7 m/s2

Eurocode 83

agr

= 1,1 m/s2

Eurocode 83

agr

= 1,6 m/s2

Eurocode 83

agr

= 3 m/s2

Eurocode 83

agr

= 1,1 m/s2

Eurocode 83

agr

= 1,6 m/s2

Eurocode 83

agr

= 3 m/s2

Catégories de bâtiment I II III IV

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

Zone 5

Aucune exigence réglementaire

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201154

I N N O V A T I O N

MONTAGE DE CLOISONS Des profilés en bois reconstitué

M is au point par la menui-serie Falco (Ariège), Inno-

Wood est un produit innovant destiné à proposer une alterna-tive aux rails métalliques habituel-lement utilisés pour l’installation de cloisons en plaques de plâtre. Constitués à 95 % de déchets de fabrication de parquets mêlés à un liant colle pressé à chaud, ces profilés en bois massif reconsti-tué peuvent s’utiliser aussi bien comme des rails dans le sens horizontal que comme des mon-tants dans le sens vertical. Deux essences sont employées pour ces produits dont la pose s’effectue conformément au NF DTU 25.41 relatif aux ouvrages en plaques de plâtre : le châtaignier, qui permet, grâce à sa stabilité dimension-nelle et à sa résistance aux cham-pignons et aux insectes (classe 3), d’être utilisé en milieu humide (salles de bains), et le pin mari-time (classe 2). Les profilés possè-dent bien évidemment les dimen-sions standard des menuiseries en métal avec lesquelles ils sont com-patibles. Par rapport à des mon-tants d’ossature en bois massif, le procédé permet un gain de place pour les cloisons (70 mm contre 120 mm pour des profilés en dou-glas massif par exemple).Outre ces caractéristiques, les principaux avantages d’Inno-Wood sont la facilité et la rapi-

lés : livrés par cinq, ceux-ci peu-vent être recoupés ensemble d’un seul mouvement. Autre avantage : la souplesse d’usage, car les pro-filés peuvent être directement et simplement vissés ou cloués à un lambris ou un bardage.

UN ASSEMBLAGE FACILITÉ

Ces avantages sont confirmés par Jean-Pierre Vidal, plaquiste et gérant de l’entreprise éponyme située à Rieux-de-Pelleport (Ariège), qui le propose à des clients férus d’écologie et de matériaux natu-rels. « Outre qu’il est plus aisé de faire des fixations dans le bois que dans le métal, le produit est facile à assembler grâce au système de clavettage, sans compter qu’il n’y a pas de différence entre les profilés verticaux et horizontaux, contrai-rement au métal. » Autre intérêt souligné par le plaquiste : « Le sys-tème InnoWood contribue à atté-nuer les ponts thermiques, ce qui est sans doute plus difficile pour des rails métalliques. » Seul bémol pour l’instant : le choix de ce sys-tème majore d’environ 15 % le coût au mètre carré par rapport à une cloison classique posée par un professionnel. Afin de réduire cet écart, InnoWood entend proposer dans quelques mois un produit à base de bois moulé à la place du bois reconstitué. �

COLLECTION PRDM Des repères utiles pour les professionnels

A nticiper les évolutions des métiers et accompagner les

professionnels du bâtiment à s’y préparer : tel est l’objectif du Pro-gramme recherche développe-ment métier (PRDM) de la FFB, qui se décline en une cinquan-taine d’actions de recherche par an répondant à des « attentes ter-rain » des artisans et entrepreneurs, et portées principalement par leurs

unions de métiers. Sélectionnées par un comité de pilotage consti-tué de professionnels, ces actions de recherche peuvent prendre la forme d’expérimentations, d’inves-tigations, d’études théoriques ou d’analyses de bonnes pratiques. Certaines d’entre elles peuvent éga-lement donner lieu à des outils pra-tiques ou à la rédaction de guides techniques en version papier ou

électronique. Aujourd’hui, on compte environ une centaine d’ouvrages constituant la « Collec-tion Recherche Développement Métier ». Certains sont diffusés gratuitement par les fédérations départementales à leurs adhé-rents, d’autres sont disponibles à la vente à la SEBTP (Société d’édi-tion du bâtiment et des travaux publics). Cette collection traite de

POUR EN SAVOIR PLUS

Contacter votre fédération départementale ou la SEBTP, tél. : 01 40 69 53 05, www.sebtp.com

dité de mise en œuvre. En effet, un mètre, une scie égoïne et une visseuse sont les seuls outils indis-pensables pour poser cette ossa-ture pour cloisons. Cette facilité de mise en œuvre est renfor-cée par un système de clavettes qui s’emboîtent dans les évide-ments lorsque les profilés doi-vent être recoupés et joints. Le gain de temps sur chantier pro-vient notamment de la capacité à recouper rapidement les profi-

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l’état de l’art dans les domaines tra-ditionnels (par exemple, la mise en œuvre des chevilles de fixation) et aborde des champs d’intérêt nou-veaux (par exemple, les maisons bois, chanvre et paille). �

« Le système InnoWood contribue à atténuer les ponts thermiques, ce qui est sans doute plus difficile pour des rails métalliques. »

JEAN-PIERRE VIDAL, PLAQUISTE ET GÉRANT DE L’ENTREPRISE JEAN-PIERRE VIDAL (ARIÈGE)

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C H A N T I E R

Gradins en bois pour le cinéma d’ArcueilRapidité d’exécution, adaptation à l’existant, tenue au feu : les gradins bois ont répondu à toutes les contraintes imposées par le maître d’ouvrage sur un chantier de six salles de cinéma. Le bois joue, en plus, un rôle acoustique important.

L es six salles du nouveau cinéma d’Arcueil (Val-de-

Marne), qui ouvrira ses portes courant juin 2011, seront dotées comme toutes les salles de cinéma de gradins et, ici, ils seront en bois. Un matériau utilisé plus souvent qu’on ne le croit pour ce type d’ouvrages et ce, malgré les a priori liés à la sécurité incendie. Jean-François Guillon, directeur général de Guillon SA menuise-rie à Roches-de-Condrieu, dans l’Isère, entreprise en charge du chantier, rappelle que « contraire-ment aux idées reçues, le bois offre un bon comportement face au feu. Ici, les salles sont traitées indépen-damment les unes des autres par rapport au risque incendie, et il n’y a pas de contrainte particulière vis-à-vis de la résistance au feu pour les gradins. Nous avons malgré tout anticipé : dans nos calculs de section, nous prévoyons une tenue au feu d’une demi-heure ».De fait, les gradins en bois pré-

BANDES RÉSILIENTES

« Au sol, pour compléter la boîte, ce sont les gradins construits sur des semelles résilientes qui assurent ce rôle. Cette mise en œuvre permet d’éviter la réalisation de chape flot-tante, solution avantageuse pour les coûts comme pour les délais d’exé-cution car il n’y a pas de temps de séchage », explique Jean-François Guillon. Concrètement, les gradins sont composés d’une ossature en sapin de classe 2. Poteaux (160 x 60 mm) et traverses (100 x 60 mm) sont pré-débités et taillés en atelier. L’en-semble est ajusté sur place en fonc-tion de l’altimétrie définie par le maître d’œuvre. Là encore, l’acous-tique est une donnée importante :

sentent de nombreux atouts dans ce type de lieu, surtout lorsque, comme ici, la contrainte porte sur l’acoustique : « Les salles se trouvent en sous-sol dans une enveloppe béton située sous un hôtel de luxe. Il faut donc éviter toutes les trans-missions sonores entre le cinéma et l’hôtel », précise l’entrepreneur.

BOÎTE DANS LA BOÎTE

Pour y parvenir, le maître d’œuvre, aidé par l’acousticien, a retenu le principe de la boîte dans la boîte. Toutes les parois sont réalisées en cloisons plaques de plâtre sur ossa-ture, qui reposent sur des lisses bois (bandes d’aggloméré de 38 milli-mètres d’épaisseur) mises en place par l’entreprise de menuiserie. Dotées d’un matériau résiliant en sous-face, ces lisses participent plei-nement à la désolidarisation entre la boîte en plaque de plâtre et la boîte en béton. Les faux-plafonds, eux, sont dotés de suspentes anti-vibratiles.

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« Pour éviter la transmission des sons, les poteaux sont positionnés sur des lisses d’interposition bois dotées de bandes résilientes élas-tomères PUR à structure cellulaire mixte (polyuréthane). »

RAPIDITÉ

DE MISE EN ŒUVRE

Ainsi, les sons sont absorbés et ne peuvent être transmis à la dalle béton. Les gradins sont bien sûr entièrement contreventés. Le plan-cher est, quant à lui, réalisé à l’aide d’aggloméré de bois haute densité, (700 kg/m3), de 38 mm d’épais-seur. Pour éviter le phénomène de caisse de résonance lorsque les spectateurs marchent sur les gra-dins, « un matelas de laine minérale a été déroulé sur le sol sous les gra-dins ». Mais les avantages du bois ne s’arrêtent pas à l’acoustique. « Il offre une grande souplesse dans la réalisation, explique l’entrepreneur. Il permet de s’adapter à toutes les configurations, telles les salles en étages difficiles d’accès, ou lorsque nous devons faire face à des dalles en pente, reprofiler des gradins existants ou intégrer des gaines de soufflage. » L’aspect filière sèche est également un atout en termes de délais. « Comme tout est préparé en amont, la mise en œuvre génère peu de déchets, la pose proprement dite est rapide et, bien sûr, il n’y a pas de temps de séchage et le revê-tement de sol peut être mis en place immédiatement après la pose. C’est important pour le respect des plan-nings. De plus, à l’heure du déve-loppement durable, je tiens à pré-ciser que tous les bois et panneaux que nous utilisons sont certifiés PEFC, c’est-à-dire issus d’une ges-tion raisonnée des forêts », conclut Jean-François Guillon. �

L’ATELIER À SPECTACLES (954 places assises), scène régionale de Dreux Agglomération, à Vernouillet (Yvelines) : un autre exemple du savoir-faire de l’entreprise Guillon en matière de gradins en bois.

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JUIN 2011 � B Â T I M É T I E R S

C H A N T I E R

FOURNITURE D’ÉLECTRICITÉ Repères utilesDepuis la libéralisation du marché de l’électricité en 2007, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Quel est le rôle d’ERDF et des fournisseurs d’électricité ? Quelles sont les conditions d’accès aux tarifs régulés et non régulés ? Éléments de réponse.

D u côté de la gestion du réseau de distribution, les choses

sont claires : ERDF (Électricité réseau distribution France) gère près de 95 % des réseaux publics de distribution d’électricité en France, les 5 % restants étant gérés par des entreprises locales de dis-tribution (ELD). L’ouverture du marché de l’énergie à la concur-rence n’a pas changé fondamen-talement les missions et les activi-tés d’ERDF, qui se doit de garantir l’accès au réseau dans des condi-tions de non-discrimination, d’ob-jectivité, de transparence et de ges-tion des flux de données vis-à-vis des fournisseurs. ERDF a égale-ment la charge d’assurer l’entretien et la maintenance des ouvrages, ainsi que leur développement. De ce fait, le gestionnaire du réseau garantit la qualité et la continuité de l’énergie livrée, assure le dépan-nage pour tous les consomma-teurs indépendamment du four-nisseur, de même que l’entretien et le relevé des compteurs.

Vis-à-vis de l’entreprise comme du particulier, le fournisseur est l’interlocuteur privilégié pour toutes les questions liées à la fourniture d’électricité. C’est lui qui vend l’électricité qu’il a ache-tée aux producteurs, c’est avec lui que le contrat de fourniture est conclu, et c’est lui qui facture l’énergie consommée.

DEUX TYPES D’OFFRES

On compte aujourd’hui en France une quinzaine de fournisseurs d’énergie, qui tous proposent des offres plus ou moins attrac-tives. Mais il n’est pas simple de s’y retrouver, un peu comme pour les offres des opérateurs de télépho-nie mobile, d’autant qu’il existe désormais deux types d’offres : les offres aux tarifs réglementés, dont les prix sont fixés par les pouvoirs publics, et les offres de marché, dont les prix peuvent être indexés sur le tarif réglementé ou fixés pendant la durée du contrat et révisés à sa date d’échéance.

La loi du 7 juin 2010, relative aux tarifs réglementés d’électricité et de gaz naturel, fixe les conditions d’accès ou de retour au tarif régle-menté. Ainsi, si le contrat de fourni-ture est souscrit pour une puissance inférieure à 36 kVA, il est possible, lors d’un emménagement dans un local existant, d’accéder aux tarifs réglementés même si le précédent occupant avait opté pour une offre de marché. Ce retour en arrière n’est pas possible pour les contrats d’une puissance supérieure 36 kVA.

COMPOSANTS

DE LA FACTURE

Dans un local neuf, le tarif régle-menté est accessible aux installa-tions inférieures à 36 kVA – et au-delà lorsque le raccordement a été effectué avant le 31 décembre 2010.

Dans les deux cas, toujours pour un local neuf, si le choix se porte sur une offre de marché, il n’est pas possible de revenir au tarif régle-menté. Il est utile aussi de connaître les composantes du prix de l’élec-tricité. Schématiquement, la fac-ture se décompose en trois parties : la fourniture de l’énergie (coût de production et de commercialisa-tion), l’acheminement de l’électri-cité par les réseaux de transport et de distribution, et les taxes (TVA, taxes locales, contribution d’ache-minement, etc.). �

RACCORDEMENTS PROVISOIRES DE CHANTIER : PROJET DE CONVENTION FFB / ERDF

Combien de chantiers n’ont pu démarrer le jour J parce que les

démarches pour le raccordement provisoire de chantier n’avaient pas

été effectuées dans les règles ou que les délais d’intervention

d’ERDF n’avaient pas été communiqués à l’entreprise ? L’Union de la

maçonnerie et du gros-œuvre de la FFB (UMGO-FFB) a rencontré

ERDF à plusieurs reprises afin d’essayer d’éviter ce genre de

désagrément coûteux pour les entreprises de gros œuvre, qui sont

souvent obligées de commencer leurs chantiers à l’aide de groupes

électrogènes. Aujourd’hui, la FFB et ERDF sont donc en train

d’élaborer une convention spécifique qui a pour objectif d’améliorer

les procédures de raccordements provisoires de chantier : délais

d’intervention, droits et devoirs de chaque partie… Elle traitera

également de tous les aspects liés à la prévention et à la sécurité.

Ces travaux devraient aboutir avant la fin de l’année.

POUR EN SAVOIR PLUS

Energie Info, www.energie-info.fr Ce site Internet propose, dans sa partie consacrée aux professionnels, une information très complète, avec notamment un comparateur d’offres.

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R É G L E M E N T A T I O N

RÉGLEMENTATION INCENDIE ET ERP Un passage obligé

Appréhender la réglementa-tion incendie pour les éta-

blissements recevant du public (ERP) et les magasins n’est pas toujours chose simple. Dans ce domaine, chaque chantier est un cas particulier, et les entreprises ont, avec le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, une grande res-ponsabilité. Il convient donc à chaque fois de s’assurer que les travaux prévus correspondent aux obligations réglementaires, car à chaque type d’activité cor-respond un arrêté précis. C’est ce qu’explique Manuel Candeias, dirigeant de Camibat, entreprise spécialisée dans la réalisation de systèmes de désenfumage : « La réglementation est très vaste. Pour chaque chantier, nous identifions le type d’établissement et vérifions que le cahier des charges établi par le maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre y correspond bien ».

Pour ce faire, l’entreprise reprend systématiquement en interne toutes les données transmises : « Nous faisons très attention au “copier-coller”, lequel est, dans ce domaine, inenvisageable. Dans le cas des magasins, il faut prendre garde à ne pas rester généraliste. En matière de désenfumage, sou-vent la “règle de 1/200e ”(1) n’est pas suffisante, même si la surface

POUR EN SAVOIR PLUS

GIMSSI-FFB (Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie), www.gimssi.com

L’effectif maximal du public admis, déduction faite des aménagements fixes autres que les tables et les sièges, est déterminé selon la densité d’occupation : a) zones à restauration assise : 1 personne par mètre carré ; b) zones à restauration debout : 2 personnes par mètre carré ; c) files d’attente : 3 personnes par mètre carré. Il y a, dans ce type d’établissement, un seuil critique : le classement en 5e catégorie, qui correspond à un établissement dont l’effectif du public ne dépasse pas un seuil fixé réglementairement pour chaque type d’exploitation. Au-delà de ce classement, les conditions d’implantation se compliquent : passage de la commission de sécurité, isolement

coupe-feu 2 h, dégagements communs avec les tiers impossibles en 1re et 2e catégories, désenfumage obligatoire, etc.En restauration rapide comme dans les cafés, brasseries, débits de boisson (…), ce seuil est atteint lorsque l’effectif du public est supérieur ou égal à l’un des chiffres suivants : - 100 personnes en sous-sol ; - 200 personnes en étages, galeries et autres ouvrages en élévation ; - 200 personnes au total. Il existe également une jurisprudence pour calculer l’effectif théorique dans le cas particulier de restauration de type « Free Flow » (ou flux libre). Dans ces établissements, contrairement au système libre-service classique – où, pour effectuer leurs choix, les clients sont canalisés devant une ligne de

comptoirs –, le public circule librement entre plusieurs espaces non isolés de la salle. Espaces où sont disposés, en ordre dispersé, à la fois les comptoirs de présentation des aliments et les installations de cuisson ou de réchauffage. Dans ce type de restauration, l’effectif à prendre en compte est de 1 personne par mètre carré de la surface totale de l’espace « Free Flow », y compris celle occupée par les comptoirs et les installations de cuisson. À noter pour les surfaces supérieures à 300 m2 dans les locaux non aveugles – et pour les surfaces supérieures à 100 m2 pour les locaux en sous-sol ou aveugles –, le désenfumage de toute la zone ERP (naturel ou mécanique) est imposé.

CALCUL DE L’EFFECTIF : L’EXEMPLE DES ÉTABLISSEMENTS DE RESTAURATION RAPIDE

Dans tous les établissements recevant du public (ERP), il est un domaine sur lequel on ne peut faire l’impasse : la réglementation incendie, à étudier au cas par cas en fonction de l’effectif du public admissible et du type d’activité.

est inférieure à 1 000 m2. Il faut, par exemple, s’intéresser au clas-sement spécifique du bâtiment ou au code du travail. »

DIFFÉRENTES CATÉGORIES

De fait, la réglementation repose sur de nombreux paramètres, entre autres le calcul de l’effec-tif du public admissible dans un ERP (voir encadré). Cet effectif est obtenu de deux façons dif-férentes. Il peut être fixé par la réglementation applicable aux différents types d’établissements concernés – classés par exemple J pour les structures d’accueil pour personnes âgées et handicapées, M pour les magasins et centres commerciaux… L’effectif du public admissible peut aussi être fixé, de manière déclarative, par le chef d’établissement ou le maître d’ouvrage pour certaines activités (enseignement, bibliothèque…).

Ce qui fige, de fait, l’activité du lieu. En cas de changement de destination, il est important de revenir à la réglementation pour vérifier si l’établissement est tou-jours en adéquation. Dans le cas contraire, une nouvelle étude sera nécessaire : « Il est difficile d’anti-ciper les changements d’activités. Car, à chaque fois, c’est une nou-velle problématique à définir au moment du permis de construire, et nous travaillons en fonction des besoins », reconnaît Manuel Candeias. �

(1) Rapport entre la surface du local et le nombre d’ouvrants.

« À chaque fois, c’est une nouvelle problématique à définir au moment du permis de construire, et nous travaillons en

fonction des besoins . »MANUEL CANDEIAS, DIRIGEANT DE L’ENTREPRISE CAMIBAT.

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E N V I R O N N E M E N T

Des dalles de plafond qui se recyclent

Une brochure sur les déchets des stores et fermetures

D e manière volontaire, la société Armstrong a mis en

place un programme de recy-clage des plafonds minéraux. Elle propose ainsi ce nouveau ser-vice directement aux entreprises du BTP. Le principe est simple : l’industriel récupère les dalles en fin de vie sur les chantiers et les recycle, sur son site de produc-tion de Pontarlier (Doubs), dans la fabrication de nouveaux pla-fonds. Gratuit pour les entre-prises de bâtiment, ce service leur évite la mise en décharge systématique des produits, par-fois coûteuse. Pour le fabricant, il s’agit d’accompagner les change-ments d’habitudes tout en antici-pant le renforcement de la régle-mentation relative aux déchets. Une directive européenne pré-voit, à l’horizon 2020, de porter à 70 % le taux de recyclage ou de valorisation de matières pour les déchets de construction. Concrè-tement, afin que les dalles puis-sent être enlevées sur les chan-tiers, elles doivent être conformes

L ors de la fabrication, de l’ins-tallation et de la maintenance

des stores et fermetures, des quan-tités de déchets de toutes natures sont générées. C’est afin d’aider à leur élimination et à leur recy-clage que le Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées (FFB Fermeture et store) vient d’éditer une brochure qui rappelle les obli-gations et les bonnes pratiques à suivre, notamment sur les chan-tiers. Consultable sur le site du syndicat, cette brochure prodi-gue des conseils aux fabricants, distributeurs et installateurs, afin de mieux faire face aux impé-ratifs auxquels ils sont confron-

à certains critères (matériaux secs, propres, non pollués) et déposées sur des palettes adaptées au trans-port, Armstrong se chargeant de toute la logistique via son propre réseau de transport. Un certificat de recyclage, qui atteste du ton-nage de produits, est remis pour chaque enlèvement. Pour l’ins-tant, ce sont plutôt les chantiers importants qui sont concernés. Ainsi, lors du déménagement

tés. Parmi ceux-ci figure la néces-sité d’estimer approximativement la masse de déchets générés tout au long de l’année afin de choi-sir la filière de valorisation appro-priée pour optimiser le recyclage. Dans ce but, après un rappel des différentes catégories de déchets (inertes, déchets industriels banals, déchets dangereux), la brochure passe en revue la composition de huit produits types (volets rou-lants, portes de garage, rideaux métalliques, portes coulissantes, etc.). Parmi les matériaux les plus usités par le secteur figurent l’alu-minium, l’acier, les plastiques, qui n’ont pas trop de difficultés à trou-ver leur place dans une filière de

du siège de Bouygues Telecom à Boulogne-Billancourt, la société Placom (spécialisée en cloisons et faux-plafonds, trois salariés), basée à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), a pu faire recy-cler 11 000 m2 de dalles, tandis que 9 000 m2, encore en bon état, ont pu être réutilisées sur place pour un nouvel aménagement. « C’était pour nous une première, et j’ai apprécié de participer à cette

recyclage. D’autres matériaux sont plus difficiles à recycler, comme les mousses de polyuréthane. Pour ce qui est des DEEE (Déchets d’équi-pements électriques et électro-niques), il convient de respec-ter la réglementation qui stipule qu’ils doivent être séparés des autres types de déchets et collectés dans des filières spécifiques. Cela concerne par exemple les cartes électroniques, les automatismes de portails ou les moteurs de portes qui sont considérés comme « ins-truments de surveillance et de contrôle »(1). Autre conseil : pour assurer une traçabilité des pro-duits, il est judicieux de conser-ver une trace écrite prouvant que

action écologique, même si cela a exigé l’embauche d’un intéri-maire, témoigne Murat Kimse-siz, patron de Placom, qui a eu connaissance de l’opération par son grossiste. La mise en palettes est un travail minutieux, il faut respecter le conditionnement demandé et disposer aussi de suf-fisamment de place pour stocker les palettes. Mais au final, je crois que cela n’a pas coûté plus cher que la mise en bennes destinées à la décharge. La prochaine fois que je ferai un chantier de ce type, j’irai moi-même proposer cette solution de recyclage. Les don-neurs d’ordre et les architectes y sont sensibles et cela peut être un argument décisif pour décrocher des marchés, quand on aménage des écoles ou des ERP, en réno-vation par exemple. Alors je cal-culerai exactement le coût du recyclage par rapport à la mise en décharge, mais je serai, c’est certain, plus motivé par le recy-clage. » �

le déchet a bien été traité dans une filière adaptée. Par exemple, pour les déchets dangereux on utili-sera le formulaire officiel « Borde-reau de suivi de déchets » (Cerfa n° 12571*01) disponible sur le site www.dechets-chantier.ffbatiment.fr, qui fournit par ailleurs nombre de renseignements utiles sur les déchets de chantier. �(1) Avis indicatif du ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (2006).

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.org

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ZOOM CHANTIER

Construites en 1929, œuvre de l’architecte Émile Maigrot (1880-1961) et de l’ingénieur Eugène Freyssinet (1879-1962), les Halles du Boulingrin à Reims (Marne), classées monument historique, sont un témoignage remarquable de l’histoire du béton armé, et plus particulièrement de l’utilisation des voûtes minces (6 à 10 cm). Celles-ci permettent de dégager de très grands espaces intérieurs, sans aucun poteau. Comme pour tout monument classé, le parti pris de la restauration a consisté à restituer l’état d’origine, d’où l’option d’interventions ponctuelles. Au programme, restauration en finesse des voûtes avec des bétons composites, restauration des étals Art déco fixes en faïence du marché, et mise en valeur lumineuse intérieure et extérieure.

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HALLES DU BOULINGRIN, BÉTONS ET ÉCHAFAUDAGES D’EXCEPTION

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Echafaudage monumental

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Les travaux de restauration ont consisté à réta-blir l’étanchéité de l’édifice en restituant, sur les parties extérieures, les feuilles d’étanchéité et les enduits en façade pour retrouver l’épiderme ori-ginel. Les fers de l’armature étaient particulière-

ment atteints. Les entreprises en charge du chan-tier – Lefevre (Nord) et Renofors (Val-de-Marne) – ont appliqué un traitement de choc à l’aide d’un inhibiteur de corrosion. Le produit a été déposé sur toute la surface de l’intrados, y compris sur

les parties apparemment saines, afin d’atteindre par capillarité, à travers le béton, le ferraillage. Après cette opération, les ragréages ont été tra-vaillés de manière à retrouver l’aspect esthétique des coffrages bois de la voûte.

Restauration des bétons

Six cents tonnes, c’est le poids total des écha-faudages (Layher) installés sur le chantier par la société Antoine Échafaudages (Marne). À l’extérieur, ils ont occupé toutes les façades du bâtiment, y compris le rampant des voûtes.

Lequel a été traité à l’aide de planchers et d’un parapluie imposant (6 x 24 m). À l’intérieur, la restauration a nécessité un échafaudage coulis-sant gigantesque, dont la disposition rappelle le mode de coffrage mis au point par Freyssinet.

L’échafaudage de 200 tonnes se présente sous la forme d’une plate-forme volumique impo-sante (h : 18 m ; L : 60 m ; l : 34 m). Particularité : l’ouvrage a aussi assuré l’étaie-ment des voûtes.

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B Â T I M É T I E R S � JUIN 201164

LA PAROLE À

La période que nous vivons, dura-blement focalisée sur les objectifs de réduction des consommations énergétiques, est sans équivalent dans l’histoire de nos métiers. Elle présente tout de même, à mon sens, une analogie avec l’immé-diat après-guerre, car les énormes besoins actuels de mise à niveau du bâti rappellent l’ampleur des

besoins de reconstruction d’alors. Et, comme hier, les entrepreneurs et leurs organisations doivent se battre pour faire reconnaître leur professionnalisme. Là s’arrête la comparaison, car aujourd’hui nous ne subissons pas la situa-tion. Au contraire: impliqués dans la démarche amont du Grenelle de l’environnement, nous nous

sommes mobilisés pour faire reconnaître la part du bâtiment dans les consommations éner-gétiques, convain-cus qu’un gisement énorme d’activité était à notre por-tée – pour peu que nous apprenions à construire des bâti-ments performants – et persuadés de l’intérêt d’une telle évolution pour l’en-semble de la société, et de sa dyna-mique «gagnant-gagnant ». Il est vite apparu qu’il ne s’agissait pas seu-lement d’acqué-rir de nouveaux savoir-faire techniques. Le passage d’une problématique de confor-mité à une exigence de perfor-mance a bouleversé les métiers en profondeur, obligé à appré-hender les opérations dans leur globalité et à proposer des solu-tions dépassant un domaine de compétences unique (et à s’orga-niser commercialement pour), et redéfini le champ des responsabi-lités… Réussir cette mutation ne pouvait s’improviser. C’est pour-quoi les premières réflexions qui ont donné le jour au dispositif FEEBat(1) remontent à 2006, avant même le lancement du Grenelle. Certains, qui pensaient qu’un simple vernis ou une étiquette suffiraient pour passer le cap, l’ont critiqué, le jugeant trop ambi-tieux. Or, il n’a que deux objectifs très simples: placer les entreprises

en position de force pour propo-ser les solutions attendues par le marché; donner à chaque acteur,

quelle que soit sa fonction, les moyens d’exer-cer son métier en profession-nel. La crise, sur-venue en 2008, l’année même du lancement de FEEBat, n’a pas facilité les choses, mais le pari est en passe d’être gagné puisque ce sont les clients qui demandent aujourd’hui aux entreprises d’être formées. Ce n’est

pas le seul signe positif, car à par-tir des premiers modules, nous voyons le dispositif s’enrichir de façon parfaitement cohérente (module 4 sur les aspects com-merciaux et juridiques, volets ter-tiaires et BBC), complété par les formations métiers de type ITE, perméabilité à l’air, etc. Autres atouts: ces formations sont acces-sibles au plus grand nombre grâce au réseau des IFRB(2); elles sont reconnues par Qualibat ou Qua-lifelec au travers de la mention «efficacité énergétique»; enfin, elles sont au cœur de la démarche des Pros de la performance éner-gétique®, qui synthétise le mes-sage de fond de la FFB. �(1) Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment.(2) Instituts de formation et de recherche du bâtiment.

FEEBAT, UN RÔLE MOTEUR DANS LA MUTATION DE NOS MÉTIERS

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ARMEL LE COMPAGNON EN BREF

Président de la FFB région Auvergne, Armel Le Compagnon est aussi président de la Commission nationale de formation de la FFB et membre du comité exécutif de la FFB. Il préside par ailleurs l’OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) de la construction et des travaux publics. Il dirige, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), une entreprise de gros œuvre et de second œuvre qu’il a créée en 1984, et qui compte un effectif de quarante- cinq salariés.

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Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 -

Tél. : 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à

parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDAC-

TION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES :

Jean-Marc Brujaille, Hubert Kernéïs, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION : André Haillotte,

Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet FABRICATION : Sphinx/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires PHOTOS DE COUVER-

TURE : © Rémi Wafflart - Architecte François Chatillon PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC (4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP -

Tél. : 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB –Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv), Atlantic (p. 32), Berner (p. 47), Bouyer

Leroux (p. 19), CGI Bâtiment (p. 31), Cimbéton (p. 21), Eco-systèmes (p. 39), EDF (4e couv), GDF Suez (2e couv), Kiloutou (p. 60), Lafarge (p. 40),

Ocean (p. 31), Peugeot (p. 7), Pro BTP (p. 5), Randstad (p. 29), Rector (p. 12), Sage (p. 16), Schöck Rutherma (p. 21), Sitex (p. 59), SMA BTP (p. 22),

Solfea (p. 59), Somfy (p. 26), Wolseley (p. 55).