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La leucémie lymphocytique chronique MYÉLOME LYMPHOME LEUCÉMIE

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La leucémie lymphocytique chronique

MYÉLOMELYMPHOME LEUCÉMIE

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LEUKEMIA LYMPHOMA MYELOMA

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Un message de John Walter, président-directeur général de la Société de leucémie et lymphome

La Société de leucémie et lymphome (SLL) s’engage à vous transmettre l’information la plus à jour sur le cancer du sang. Nous savons combien il est important pour vous de bien comprendre votre diagnostic ainsi que le traitement et l’aide qui s’offrent à vous. Sachant cela, il sera possible pour vous d’aller de l’avant, accompagné des membres de notre équipe d’oncologie, dans l’espoir d’obtenir une rémission ou une guérison.

Ce que nous souhaitons, c’est qu’un jour la grande majorité des gens ayant reçu un diagnostic de leucémie lymphoïde chronique (LLC) soient guéris ou puissent faire face à la maladie tout en ayant une bonne qualité de vie. Nous espérons que les renseignements contenus dans ce livret vous aideront tout au long de votre aventure.

La SLL est la plus importante organisation bénévole en santé au monde vouée au financement de la recherche sur le cancer du sang qui offre aussi de l’information et des services aux patients. Depuis sa fondation en 1949, la SLL a investi plus de 600 millions de dollars en recherche principalement axée sur les cancers du sang. Nous allons continuer à investir dans la recherche pour trouver un remède ainsi que pour offrir des programmes et des services qui améliorent la qualité de vie des personnes qui souffrent de leucémie lymphoïde chronique (LLC) ainsi que celle de leurs familles.

Portez-vous bien!

John Walter, président-directeur général

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Sujets traités

Introduction 2

Le sang et la moelle à l’état normal 3

Le système lymphatique 5

La leucémie 6

La leucémie lymphocytique chronique 6

Causes et facteurs de risque 7

Signes et symptômes 8

Diagnostic 8

Évolution de la maladie 10

Déterminer le stade et le sous-type de la maladie 12

Traitement 13

Leucémies lymphocytiques apparentées 16

Comparaison entre le lymphome et la leucémie lymphocytique 20

Essais cliniques 20

Effets sociaux et affectifs 23

Glossaire 25

Ressources 39

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

IntroductionLa présente brochure fournit de l’information à propos de la leucémie lymphocytique chronique et est destinée aux patients et à leur famille. On retrouve, à la fin du document, un glossaire qui vise à aider les lecteurs à comprendre les termes médicaux employés. Nous espérons que l’information sera utile.

N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires sur la clarté de l’information fournie ainsi que vos suggestions de renseignements pouvant être utiles dans le cadre de prochaines publications.

La brochure commence par une brève description du sang et de la moelle à l’état normal.Par la suite, la LLC et la façon de la traiter sont décrites. Environ 1 786 nouveaux cas de leucémie lymphocytique chronique (LLC) ont été diagnostiqués au Canada en 2004. (Source : Encyclopédie canadienne du cancer, Société canadienne du cancer, www.cancer.ca).

Cette brochure a pour but de fournir des renseignements exacts et qui font autorité sur le sujet traité. Elle est distribuée à titre de service public par la Société de leucémie et lymphome du Canada, il est entendu que la Société ne fournit aucun service médical ou quelque autre service professionnel.

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Le sang et la moelle à l’état normalLe sang est composé de plasma, où l’on retrouve des cellules en suspension. Le plasma est principalement constitué d’eau, où sont dissoutes plusieurs substances chimiques. Voici quelques-unes de ces substances chimiques :

• des protéines (par exemple l’albumine);

• des hormones (telles que les hormones thyroïdiennes);

• des minéraux (le fer, par exemple);

• des vitamines (telles que l’acide folique);

• des anticorps, y compris ceux générés par l’organisme à la suite d’un vaccin (tels que les anticorps contre le poliovirus).

Les cellules en suspension dans le plasma comprennent les globules rouges, les plaquettes et les globules blancs (les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes et les lymphocytes).

• Les globules rouges constituent environ la moitié du volume sanguin. Ils sont remplis d’hémoglobine, laquelle est une protéine qui transporte l’oxygène des poumons aux cellules de l’organisme.

• Les globules rouges constituent environ la moitié du volume sanguin. Ils sont remplis d’hémoglobine, laquelle est une protéine qui transporte l’oxygène des poumons aux cellules de l’organisme.

• Les neutrophiles et les monocytes sont des types de globules blancs. On les appelle « phagocytes » (cellules mangeuses) parce qu’ils peuvent ingérer des bactéries ou des champignons et les tuer. Contrairement aux globules rouges et aux plaquettes, les globules blancs passent du sang aux tissus, où ils peuvent attaquer les organismes envahisseurs et aider à lutter contre l’infection. Les éosinophiles et les basophiles sont deux autres types de globules blancs, ceux-ci réagissant aux allergènes.

• On retrouve la plupart des lymphocytes, un autre type de globule blanc, dans les ganglions lymphatiques, la rate et les vaisseaux lymphatiques. Toutefois, quelques-uns migrent vers le sang. Il existe trois principaux types de lymphocytes: les lymphocytes T, les lymphocytes B et les cellules tueuses naturelles. Ces cellules constituent un élément clé du système immunitaire.

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Formation des cellules sanguines et des lymphocytes

CELLULES SOUCHES

Se différencient puis se transforment en trois types de lymphocytes

Se différencient puis se transforment en six types de cellules sanguines

Cellules lymphocytiques multipotentes

Globules rouges Basophiles Neutrophiles MonocytesÉosinophiles Plaquettes

Cellules hématopoïétiques multipotentes

Lymphocytes TLymphocytes BCellules tueuses naturelles

Figure 1. Cette figure est une représentation simplifiée du processus d’hématopoïèse au cours duquel les cellules souches se transforment en cellules sanguines et lymphatiques fonctionnelles.

La moelle est une matière spongieuse où sont produites les cellules sanguines. Elle occupe la cavité centrale des os. Tous les os des nouveaux nés contiennent de la moelle active. Chez les jeunes adultes, la moelle des os des mains, des pieds, des bras et des jambes cesse toute activité. Chez l’adulte, la colonne vertébrale, les os des hanches et des épaules, les côtes, le sternum et le crâne contiennent de la moelle productrice de cellules sanguines.

Le sang circule dans la moelle et y recueille les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes nouvellement formés pour les intégrer à la circulation sanguine.

Le processus de formation des cellules sanguines se nomme « hématopoïèse ». Un petit groupe de cellules appelées « cellules souches » se développent dans toutes les cellules sanguines de la moelle par le biais du processus de différenciation (voir la figure 1).

Figure 1. Cette figure est une représentation simplifiée du processus d’hématopoïèse au cours duquel les cellules souches se transforment en cellules sanguines et lymphatiques fonctionnelles.

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Lorsque les cellules sanguines sont entièrement développées et fonctionnelles, elles passent de la moelle au sang. Chez les individus en santé, les cellules souches sont présentes en nombre suffisant pour permettre la production continue de cellules sanguines.

Certaines cellules souches migrent vers le sang et intègrent la circulation sanguine. Elles y sont si peu nombreuses qu’elles ne peuvent être dénombrées ou identifiées au moyen des méthodes courantes de numération globulaire. Toutefois, leur présence dans le sang est importante, car elles peuvent être recueillies grâce à une méthode spécialement conçue. En prélevant assez de cellules souches d’un donneur compatible, on peut les greffer à un receveur.

Le processus de circulation des cellules souches de la moelle vers le sang (et vice-versa) existe aussi chez le fœtus. Après la naissance du bébé, il est possible de prélever le sang placentaire et ombilical dans le but de le conserver et de l’utiliser comme source de cellules souches pour d’éventuelles greffes.

En somme, les cellules sanguines sont produites dans la moelle. Lorsque les cellules sont formées et fonctionnelles, elles passent de la moelle au sang. Les globules rouges et les plaquettes remplissent leurs fonctions respectives, c’est-à-dire le transport de l’oxygène et la réparation des vaisseaux sanguins endommagés dans tout l’organisme. Les globules blancs (les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes et les lymphocytes) migrent vers les tissus (les poumons, par exemple) pour lutter contre des infections telles que la pneumonie, en plus d’accomplir d’autres fonctions immunitaires.

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Les systèmes lymphatique et hématopoïétique de la moelle sont étroitement liés. On retrouve la plupart des lymphocytes dans les ganglions lymphatiques et d’autres parties du système lymphatique telles que la peau, la rate, les amygdales palatines et pharyngiennes (deux types particuliers de ganglions lymphatiques), le revêtement interne de l’intestin et, chez les plus jeunes, le thymus. Les lymphocytes circulent dans les vaisseaux lymphatiques, lesquels relient entre eux les ganglions lymphatiques répartis dans l’organisme. Les vaisseaux lymphatiques sont raccordés à de grands conduits, lesquels se déversent dans un vaisseau sanguin. Les lymphocytes migrent vers le sang par ces conduits. Il existe trois types de lymphocytes. Les lymphocytes T (aussi appelés cellules T) proviennent du thymus, d’où leur désignation « T ». Les lymphocytes B (aussi appelées cellules B) prennent naissance dans la moelle osseuse. Le B vient du mot « bursa », l’organe que possèdent certains oiseaux et la première source de lymphocytes B ayant été identifiée. Les lymphocytes B sécrètent des anticorps en réponse à des antigènes étrangers, en particulier les microbes. Des regroupements de lymphocytes B sont présents dans la moelle; il s’agit en effet d’un des sites importants dans l’accomplissement de leurs fonctions.

Les lymphocytes T jouent plusieurs rôles, dont celui d’aider les lymphocytes B à produire les anticorps qui servent à combattre les envahisseurs tels que les bactéries, les virus ou d’autres microbes. Les anticorps se fixent aux microbes, permettant ainsi à d’autres globules blancs de les ingérer et de les détruire. Un globule blanc reconnaît un anticorps et ingère ce dernier ainsi que le microbe auquel il s’est fixé. Par la suite, le globule blanc peut tuer le microbe.

Le troisième type de lymphocyte, les cellules tueuses naturelles, ont comme fonction naturelle d’attaquer les cellules atteintes par les virus sans nécessiter l’action d’anticorps ou aucune autre action préalable. Les lymphocytes T et les cellules tueuses naturelles accomplissent également d’autres fonctions et sont des éléments importants dans le cadre d’études visant à concevoir des immunothérapies pour traiter la leucémie et d’autres cancers.

Le système lymphatique

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La leucémieLa leucémie est un cancer de la moelle et du sang. Ce sont des médecins européens qui, au 19e siècle, ont observé pour la première fois des taux anormalement élevés de globules blancs chez certains patients atteints de la maladie, d’où le terme « Weisses Blut » (sang blanc) utilisé à cette époque pour désigner cet état pathologique. Plus tard, ce terme a été supplanté par « leucémie », dont les racines grecques « leukos » et « haima » signifient blanc et sang respectivement.

Les principales formes de leucémie sont divisées en quatre catégories. Les termes « myéloïde » et « lymphocytique » indiquent le type de cellule atteint. Il existe, pour les leucémies myéloïde et lymphocytique, une forme chronique et une forme aiguë.

Par conséquent, les quatre principaux types de leucémie sont : la leucémie myéloïde aiguë ou chronique, et la leucémie lymphocytique aiguë ou chronique.

La leucémie aiguë est une maladie à évolution rapide qui atteint surtout les cellules immatures, c’est-à-dire les cellules qui ne sont pas entièrement développées ou différenciées. Ces cellules ne peuvent accomplir leurs fonctions normales. La leucémie chronique évolue lentement et permet la croissance d’un plus grand nombre de cellules plus développées. En règle générale, ces cellules plus matures peuvent accomplir certaines de leurs fonctions normales.

Le fait de pouvoir observer certaines caractéristiques additionnelles des cellules a permis une classification plus précise des principales catégories de leucémie. La classification par catégorie et par sous-types permet aux médecins de décider le traitement convenant le mieux à un certain type de cellule et d’évaluer la rapidité potentielle d’évolution de la maladie.

La leucémie lymphocytique chronique (LLC) se déclare à la suite de la modification acquise (survenue après à la naissance) de l’ADN d’une cellule unique de la moelle qui devait, en principe, se différencier pour devenir un lymphocyte.

Les scientifiques ne comprennent pas encore les raisons de cette modification de l’ADN. Après avoir subi la transformation leucémique, la cellule de la moelle se multiplie plusieurs fois. Les cellules ainsi créées croissent et survivent mieux que les cellules normales; elles en viennent même à remplacer les cellules saines, ce qui entraîne la croissance incontrôlée des cellules lymphocytiques dans la moelle et mène à une hausse du nombre de lymphocytes dans le sang. Dans le cas d’une LLC, les cellules leucémiques qui s’accumulent dans la moelle n’inhibent pas la production de cellules sanguines normales de manière aussi importante que lorsqu’il s’agit d’une leucémie lymphocytique aiguë. Cette différence importante est la raison pour laquelle la LLC évolue de façon moins grave lors de ses premiers stades.

La leucémie lymphocytique chronique

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Figure 2. L’axe horizontal correspond à l’âge, au moment du diagnostic, des personnes vivant aux États-Unis développant une LLC, exprimé par tranches de cinq ans. L’axe vertical indique la fréquence d’apparition de nouveaux cas de LLC par 100 000 personnes dans un groupe d’âge particulier. Les risques de développer une LLC deviennent mesurables dans le groupe d’âge des 35 à 39 ans et augmentent au fil des décennies subséquentes. Source : National Cancer Institute Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) Program, 2006.

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Âge (années)

Leucémie lymphocytique chronique — Incidence selon l’âge de 1998 à 2002

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Causes et facteurs de risque On n’a pu associer la leucémie lymphocytique chronique à aucun facteur de causalité environnemental ou externe tel que l’exposition au benzène ou à de fortes doses de radiation. Les parents au premier degré de patients atteints de la maladie ont environ trois fois plus de chances de développer la maladie que la population générale. Il faut toutefois mettre ces chiffres en perspective. Par exemple, la sœur ou le frère âgé de 60 ans ou la descendance d’un patient atteint de la LLC a trois chances sur 10 000 de développer la maladie, en comparaison d’une personne âgée de 60 ans sans antécédents de LLC, qui elle aurait 1 chance sur 10 000 de développer la maladie.

La LLC est une maladie qui se développe principalement chez les adultes plus âgés (voir la figure 2). L’incidence de la maladie passe d’un peu moins d’une personne sur 100 000 (chez les individus âgés d’environ 35 ans) à plus de 30 chances sur 100 000 (chez les personnes âgées de 85 ans et plus).

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Signes et symptômes

Diagnostic

Souvent, lors des premiers stades de la leucémie lymphocytique chronique, les patients n’éprouvent qu’une perte limitée de bien-être. La LLC peut être découverte après que le médecin ait remarqué des numérations globulaires anormales dans le cadre d’un examen médical périodique, ou lorsque le patient est traité pour un état pathologique sans lien avec la maladie. Un nombre élevé de globules blancs (lymphocytes) est ce qui mène le plus fréquemment à un diagnostic de LLC.

Les symptômes de la LLC se développent généralement de façon graduelle. Les personnes atteintes de la maladie peuvent se fatiguer plus facilement et avoir le souffle court lorsqu’elles pratiquent des activités physiques, et ce, en raison de l’anémie (faible taux de globules rouges). Elles peuvent aussi perdre du poids. L’accumulation de lymphocytes leucémiques peut entraîner une hypertrophie des ganglions lymphatiques et de la rate. Les patients peuvent souffrir d’infections récidivantes de la peau, des poumons, des reins ou d’autres sites de l’organisme.

En règle générale, le diagnostic de leucémie lymphocytique chronique devient évident en réalisant une numération des globules sanguins et en effectuant une analyse de ceux-ci. On observe une hausse du nombre de lymphocytes dans le sang et, parfois, une baisse des taux de plaquettes et de globules rouges (anémie). Les plaquettes et les globules rouges ne subissent généralement que de légères baisses au cours des premiers stades de la maladie.

On procède à un examen de la moelle afin de confirmer le diagnostic, de pouvoir réaliser d’autres tests tels qu’une « analyse cytogénétique » et d’établir une base de référence pour suivre les effets de la thérapie. Un examen de la moelle révèlera également une hausse du nombre de lymphocytes, laquelle est souvent accompagnée d’une baisse du nombre de cellules saines de la moelle.

Il importe de déterminer le type de lymphocyte présent dans le sang ou la moelle. On y parvient au moyen d’une procédure de diagnostic appelée « immunophénotypage ». Cette méthode permet d’identifier si les lymphocytes leucémiques sont issus d’une modification s’étant opérée dans le développement des lymphocytes B ou des lymphocytes T (voir la figure 3). La plupart des patients souffrent d’une LLC à lymphocytes B ou LLC-B (consultez la partie « Leucémies lymphocytiques apparentées » à la page 16 pour obtenir de l’information sur la leucémie lymphocytique chronique à lymphocytes T).

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LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Figure 3. La mutation de l’ADN peut survenir au moment où se forment les lymphocytes spécialisés immatures ou lorsqu’un progéniteur typique de lymphocytes s’est différencié en l’un des trois types de lymphocytes. Les cellules leucémiques peuvent être principalement des lymphocytes B, des lymphocytes T ou des cellules tueuses naturelles.

Lymphocytes B Lymphocytes T Cellules tueuses naturelles

Lymphocytes B, lymphocytes T, cellulestueuses naturelles

Lymphocytes spécialisés entièrement développés

Lymphocytes typiques

La plupart des patients ont une LLC-B.

Développement des lymphocytes

L’immunophénotypage indique également si les lymphocytes sont monoclonaux (c.-à-d. dérivés d’une cellule maligne unique). Il s’agit d’une information importante, puisqu’elle permet de déterminer si la hausse des lymphocytes chez l’adulte est due à une leucémie ou rattachée à une cause très peu fréquente et bénigne. Ce test revêt une importance particulière si le nombre de lymphocytes sanguins n’a subi qu’une faible hausse.

La mesure de la concentration de gammaglobulines (immunoglobulines) dans le sang est un autre test important. Les immunoglobulines sont des protéines appelées « anticorps ». Elles sont produites par les lymphocytes B des individus en santé afin de protéger leur organisme contre l’infection. Les lymphocytes B leucémiques ne peuvent produire d’anticorps protecteurs de manière efficace.

Au même moment, la leucémie empêche les lymphocytes normaux restants de produire des anticorps de manière efficace. Par conséquent, les patients atteints de la LLC souffrent d’un déficit en immunoglobulines, ce qui les rend plus susceptibles de contracter une infection.

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Évolution de la maladieLes nombres de cellules sanguines varient très peu chez certains patients atteints de la leucémie lymphocytique chronique. En effet, le nombre de lymphocytes sanguins ne subit qu’une légère hausse et les taux de globules rouges, de globules blancs normaux et de plaquettes ne diminuent que très peu ou pas du tout. La LLC peut demeurer stable pendant de longues périodes (des années). Les patients dont le sang a subi peu de changements peuvent développer moins de problèmes (des infections, par exemple). Ces patients sont soumis à des examens médicaux périodiques, mais ne reçoivent généralement pas de traitement. Les patients apprenant qu’ils souffrent d’une leucémie peuvent se sentir préoccupés par le fait qu’aucun traitement ne leur sera administré. Toutefois, la décision de différer le traitement prise dans le cadre d’une évaluation médicale complète ne devrait occasionner aucune préoccupation.

Les patients qui ne nécessitent aucun traitement au moment du diagnostic devraient être suivis à des intervalles réguliers afin de permettre la détection de toute progression de la maladie et, au besoin, d’entamer la thérapie. On recommande également aux patients de demander l’aide d’un médecin si une fièvre se déclare ou si d’autres signes d’infection ou de maladie se manifestent.

L’évolution de la LLC peut se faire de différentes façons. L’accumulation de lymphocytes leucémiques dans la moelle et le sang peut entraîner une diminution progressive de la quantité d’hémoglobine et du nombre de plaquettes. Une hypertrophie progressive des ganglions lymphatiques, particulièrement dans l’abdomen, peut occasionner une compression des parties voisines du corps telles que les tractus gastro-intestinal et urinaire. Un déficit important en immunoglobuline accompagné d’une baisse du nombre de neutrophiles peut entraîner des infections récidivantes. Certains signes d’une maladie évolutive sont indiqués au tableau 1. Chromosomal Changes. Chez certains patients atteints de la LLC, l’organisme fabrique des anticorps contre ses propres cellules.

Augmentation relativement rapide des taux de lymphocytes sanguins

Hypertrophie des ganglions lymphatiquesHypertrophie de la rateAggravation d’une anémieChute de la numération plaquettaire

* Souvent, plusieurs facteurs agissent concurremment.

Tableau 1. Quelques facteurs influant sur la décision de traiter les patients atteints d’une LLC*

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Ces « auto-anticorps » sont généralement produits dans le but d’attaquer les globules rouges ou, plus rarement, les plaquettes du patient, entraînant ainsi l’élimination rapide des cellules du sang. Cet effet peut aggraver l’anémie (appelée « hémolyse auto-immune ») ou entraîner une baisse marquée de la numération plaquettaire. On procède à un examen appelé « test à l’antiglobuline » ou « test de Coombs » pour identifier les auto-anticorps. La prednisone est parfois employée pour traiter une hémolyse auto-immune et pour améliorer une faible numération plaquettaire (laquelle peut avoir été occasionnée par une pathologie appelée « thrombopénie immunitaire »).

Transformation de la maladie. Dans un faible pourcentage de cas, la LLC d’un patient subira une modification faisant en sorte qu’elle se comportera comme un lymphome à évolution plus rapide. Cette pathologie porte le nom de « syndrome de Richter », du nom du premier médecin l’ayant portée à l’attention de la communauté médicale. Lorsque survient ce syndrome, l’hypertrophie des ganglions lymphatiques peut devenir plus apparente, la fièvre et la perte de poids peuvent s’intensifier et des tumeurs lymphocytiques peuvent se développer ailleurs que dans les ganglions lymphatiques. En réalité, la LLC se transforme en un lymphome agressif. Il ne s’agit généralement pas d’une seconde maladie, mais plutôt d’un changement des caractéristiques des cellules de la LLC.

Dans un faible pourcentage des cas, la maladie changera chez d’autres patients pour ressembler davantage à une leucémie prolymphocytaire. Les cellules du sang peuvent subir une modification et devenir principalement composées d’un autre type de globule blanc appelé « prolymphocyte » (voir le panneau D de la figure 4, à la page 17). La rate peut s’hypertrophier davantage et le patient peut commencer à moins bien répondre au traitement. Dans de très rares cas, l’évolution de la LLC peut imiter celle de la leucémie lymphocytique aiguë (LLA).

Plusieurs facteurs pronostiques peuvent aider les médecins cliniciens à prédire le degré d’agressivité de la leucémie lymphocytique chronique au moment du diagnostic et à déterminer les chances d’induire une rémission prolongée grâce au traitement. Des recherches sont en cours dans le but d’améliorer les méthodes permettant d’évaluer si un patient atteint d’une LLC bénéficiera d’un traitement précoce ou si son état demeurera stable des mois ou des années avant de nécessiter un traitement.

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On évalue, chez les patients atteints de la LLC, le stade de la maladie afin d’en déterminer l’évolution et de juger si un traitement est nécessaire. Plusieurs méthodes de stadification ont été suggérées. Les systèmes de classification Rai ou Binet sont couramment employés. Ces systèmes tiennent compte des éléments suivants :

• l’augmentation du nombre de lymphocytes dans le sang et la moelle; • la taille et la répartition des ganglions lymphatiques; • la taille de la rate; • la gravité de l’anémie et le degré de diminution du nombre de plaquettes sanguines.

Des études indiquent que la LLC à lymphocytes B peut être divisée en sous-types, en fonction de la présence ou de l’absence de mutations génétiques. Les marqueurs génétiques peuvent aider à déterminer de quelle forme de la maladie il s’agit, en permettant de différencier les types de LLC ayant une évolution plus rapide, un pronostic plus mauvais et nécessitant un traitement plus précoce des types non évolutifs pouvant n’exiger aucun traitement pendant des années.

Les marqueurs génétiques ainsi que d’autres éléments de mesure peuvent aider les médecins à déterminer à quel moment le traitement doit être administré et quel type de traitement est justifié.• Le degré d’élévation du taux sérique de bêta 2-microglobuline (une protéine

provenant des cellules de LLC) est associé à une maladie plus sévère.

• Le degré d’élévation du taux sérique de bêta 2-microglobuline (une protéine provenant des cellules de LLC) est associé à une maladie plus sévère.

• Des anomalies chromosomiques des cellules de LLC, particulièrement lorsqu’il y a présence de trois (plutôt que de deux) chromosomes 12 (la trisomie 12) dans les cellules de LLC, ainsi que d’autres anomalies des chromosomes, sont associées à une maladie plus évolutive.

• Le fait que les gènes des régions variables des chaînes lourdes de l’immunoglobuline (IgVh) n’aient subi aucune mutation indique qu’il s’agit peut-être d’une maladie évolutive.

• Une augmentation de la protéine ZAP-70 (zeta-associated protein 70) peut être associée à une maladie à évolution plus rapide.

Déterminer le stade et le sous-type de la maladie

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Les patients et leur médecin peuvent discuter de ces marqueurs biochimiques et génétiques et de l’importance que ceux-ci revêtent pour déterminer quand et comment traiter la maladie. Aucune caractéristique individuelle ne permet de prédire avec exactitude l’évolution de la maladie d’un patient. Par conséquent, le médecin doit tenir compte de l’ensemble de ses constatations, en particulier d’une baisse du taux d’hémoglobine sanguin, d’une hausse du nombre de lymphocytes et d’une augmentation de la taille d’un ganglion lymphatique ou de la rate ainsi que des marqueurs biochimiques et génétiques énumérés précédemment afin d’évaluer la nécessité du traitement.

Un patient ayant reçu un diagnostic de leucémie lymphocytique chronique est généralement traité par un hématologue/oncologue.

L’administration d’un traitement précoce aux patients dont la maladie est asymptomatique n’a démontré aucun avantage à long terme. Par conséquent, les médecins peuvent vouloir examiner certains patients à intervalles réguliers pour voir si la maladie demeure stable ou est en cours d’évolution avant de décider d’entamer un traitement.

Les patients atteints d’une forme plus évolutive de la maladie (stades plus élevés des systèmes de classification) sont généralement traités au moyen de la chimiothérapie ou des anticorps monoclonaux (ou les deux).

La chimiothérapie. Les médicaments les plus couramment utilisés pour traiter une LLC évolutive sont indiqués au tableau 2. Il arrive que des médicaments soient combinés, selon l’état de santé et l’âge du patient ainsi que la rapidité apparente de l’évolution de la maladie. La fludarabine et le chlorambucil sont généralement les premiers médicaments à être administrés puisque des essais cliniques ont démontré qu’ils étaient plus efficaces que d’autres options.

Traitement

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Deux ou trois des médicaments énumérés au tableau 2 peuvent être combinés pour traiter certains patients triés sur le volet. L’emploi combiné de la vincristine (Oncovin®), de la doxorubicine (Adriamycin®) et de la cyclophosphamide (Cytoxan®) est un bon exemple. Les combinaisons de médicaments font l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques, et ce, sur une base régulière, afin d’induire davantage de rémissions et de prolonger la durée de celles-ci.

Thérapie au moyen d’anticorps monoclonaux. Certains anticorps monoclonaux qui tuent les lymphocytes malins peuvent être utiles pour traiter une LLC. Ces anticorps sont synthétisés au moyen de méthodes biotechnologiques et ciblent une protéine à la surface cellulaire des lymphocytes, occasionnant ainsi la mort de la cellule après que l’anticorps s’y est fixé.

Deux anticorps monoclonaux, soit le rituximab (Rituxan®) et l’alemtuzumab (Campath®) [ceux-ci ne sont pas employés dans le traitement de la LLC au Canada], sont employés pour traiter les patients atteints de la LLC (voir le tableau 2). Le rituximab cible la protéine CD20, tandis que l’alemtuzumab cible la protéine CD52. Le rituximab est utilisé en combinaison avec la chimiothérapie. L’alemtuzumab est généralement administré aux patients chez qui les autres pharmacothérapies n’ont donné aucun effet. Ces agents engendrent de très bons effets chez un certain pourcentage de patients. Le rituximab, l’alemtuzumab ainsi que d’autres anticorps monoclonaux combinés à la chimiothérapie sont étudiés de façon continue en comparaison à d’autres formes de traitement, et ce, comme traitement initial et comme traitement de la LLC réfractaire ou d’une rechute de la maladie.

Table 2. Quelques-uns des médicaments et des anticorps monoclonaux utilisés dans le traitement de la leucémielymphocytique chronique

Alemtuzumab (Campath®)Chlorambucil (Leukeran®)Cladribine (Leustatin®)Cyclophosphamide (Cytoxan®)Doxorubicine (Adriamycin®)

Fludarabine (Fludara®)PrednisoneRituximab (Rituxan®)[fait l’objet d’essais cliniques au Canada]Vincristine (Oncovin®)

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La plupart des agents chimiothérapeutiques toucheront les cellules de la LLC, mais aussi les cellules des tissus normaux. En moyenne, l’emploi des anticorps monoclonaux occasionne moins d’effets secondaires. Les anticorps monoclonaux peuvent atteindre certains lymphocytes sains tout en épargnant la plupart des autres tissus, ce qui limite leurs effets indésirables. La perfusion d’anticorps monoclonaux dans une veine peut entraîner des symptômes de fièvre transitoire, de frissons ou de basse pression.

Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe). L’allogreffe est une option de traitement offerte à des patients plus jeunes scrupuleusement sélectionnés disposant d’un donneur de moelle osseuse compatible. Une greffe de cellules souches non myéloblative est une forme d’allogreffe pouvant convenir à certains patients d’âge plus avancé. La préparation du patient à recevoir la moelle du donneur nécessite de moins fortes doses de radiation et (ou) de chimiothérapie de prétraitement. En outre, ce type de greffe n’endommage ou ne neutralise pas les fonctions hématopoïétiques de la moelle, évitant ainsi de sérieuses baisses des taux de cellules sanguines. Les effets bénéfiques apparaissent graduellement au fil des mois et on croit qu’ils sont occasionnés par une attaque immunitaire des lymphocytes du donneur contre les cellules de la leucémie chronique. Au fil du temps, la moelle et les cellules immunitaires du donneur se multiplient pour devenir prédominantes. Ce traitement, aussi appelé « minigreffe », est à l’étude sur des patients dans le cadre d’essais cliniques.

Soins de suivi . Un suivi médical régulier est important, et ce, pour l’ensemble des patients. Le suivi d’après-traitement est important pour évaluer l’évolution potentielle de la maladie et les effets complets de la thérapie, ainsi que pour déceler tout regain d’activité de la maladie pouvant nécessiter un traitement additionnel.

À l’issue du traitement, il est possible que certains patients présentent un faible taux de cellules de LLC ne pouvant être détectées au moyen d’analyses cliniques courantes telles que les examens du sang et de la moelle. Cet état porte le nom de « maladie résiduelle imperceptible ». Des analyses plus poussées peuvent être menées dans le but de déceler la présence de cellules anormales. Afin de détecter une maladie résiduelle imperceptible chez les patients atteints de la LLC, on emploie généralement des formes très sensibles de cytométrie de flux et de réaction en chaîne par polymérase (RCP). Ces méthodes permettent au médecin de détecter une rechute de la maladie et de redémarrer un programme de traitement dès ses premières phases.

La RCP est une technique beaucoup plus sensible que la cytométrie de flux. En revanche, la RCP ne servira que si elle parvient à détecter une mutation génique dans la cellule de la LLC. Or, cette mutation ne s’opère pas chez tous

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les patients. Par conséquent, la RCP n’est utile que lorsque les cellules de LLC du patient présentent une mutation d’un gène d’immunoglobuline détectable. La mutation génique est un marqueur pouvant être identifié et mesuré au moyen de la RCP. Cette mutation est identifiée au moment du diagnostic où l’on procède à l’analyse cytogénétique. L’hybridation in situ en fluorescence (FISH) sert à examiner les gènes présents sur les chromosomes et peut être employée pour mesurer la quantité de cellules leucémiques résiduelles chez certains patients (qui présentent une anomalie chromosomique connue ayant été identifiée par le biais de méthodes cytogénétiques et pour laquelle il existe une sonde particulière).

Traitements auxiliaires. La radiothérapie peut, à l’occasion, être employée pour induire une diminution de la taille des masses de ganglions lymphatiques hypertrophiés ou des masses de ganglions lymphatiques qui interfèrent avec le fonctionnement d’un organe situé à proximité (les reins, le tractus gastro-intestinal ou le pharynx, par exemple).

Les lymphocytes leucémiques peuvent s’accumuler dans la rate, ce qui peut devenir problématique pour certains. Chez certains patients, l’ablation (splénectomie) d’une rate très hypertrophiée peut aider à rétablir les numérations globulaires. Cette approche est utilisée de manière sélective étant donné les risques chirurgicaux associés à ce type d’intervention chez les patients atteints d’une LLC évolutive.

Les facteurs de croissance de cellules sanguines (les cytokines), lesquels aident à accroître le nombre de globules rouges ou de globules blancs, sont un exemple de traitement auxiliaire. L’utilisation des facteurs de croissance permet également d’administrer de plus fortes doses de chimiothérapie.

Les complications et leur traitement. Les infections récidivantes sont une complication fréquente chez les patients atteints de la LLC. Un risque accru d’infection survient lorsque la chimiothérapie déprime certains des globules blancs sanguins qui combattent l’infection, plus spécifiquement les phagocytes (les globules blancs mangeurs de microbes). La thérapie au moyen d’antibiotiques est généralement nécessaire pour traiter les infections bactériennes ou fongiques durant l’évolution de la maladie. Ensemble, les très faibles taux de neutrophiles et de monocytes (deux types de phagocytes) ainsi que l’incapacité des lymphocytes leucémiques du patient de fabriquer des anticorps (immunoglobulines) accroissent de façon importante les risques d’infection. Les patients souffrant d’infections récidivantes peuvent aussi recevoir des injections de gammaglobuline sur une base régulière afin d’enrayer l’immunodéficience.

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Table 3. Types de leucémies lymphocytiques

Leucémies lymphocytiques à évolution plus lenteLeucémie lymphocytique chronique

Leucémie à tricholeucocytesLeucémie à grands lymphocytes granuleux

Macroglobulinémie de Waldenström

Leucémies lymphocytiques à évolution plus rapideLeucémie prolymphocytaire

Leucémie à cellules de lymphome

Leucémies lymphocytiques dont l’évolution est la plus rapideLeucémie lymphocytique aiguë

Plusieurs maladies imitent la leucémie lymphocytique chronique (voir le tableau 3). Dans 95 pour cent des cas, le type de cellule représentant la cellule maligne de la LLC est un lymphocyte B. Dans tous les autres cas, la cellule passant de l’état normal à l’état leucémique présente les caractéristiques d’un lymphocyte T ou d’une cellule tueuse naturelle. Par conséquent, n’importe lequel des trois principaux types de lymphocytes (soit les lymphocytes B, les lymphocytes T ou les cellules tueuses naturelles) peut subir une transformation maligne provoquant des maladies similaires à la leucémie lymphocytique chronique (voir la figure 3 à la page 9).

Leucémies lymphocytiques apparentées

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Figure 4. Le panneau A montre un lymphocyte normal dans le frottis sanguin d’une personne en

santé. Le panneau B illustre la fréquence accrue de lymphocytes dans le frottis sanguin d’un patient

atteint de la LLC. Le panneau C montre l’apparence des grands lymphocytes granuleux présents chez

les patients atteints de ce type de LLC (la flèche pointe vers la masse de granules dans les cellules). Le

panneau D montre les cellules d’une leucémie prolymphocytaire, lesquelles sont plus grandes que celles

des panneaux A et B et dont le noyau possède une zone plus pâle appelée « nucléole » (voir la flèche).

Cette structure observée à l’intérieur du noyau indique une cellule plus immature ou primitive.

Chacune des maladies dont il est fait état dans la présente partie affiche des caractéristiques distinctives permettant à l’hématologue ou à l’oncologue de l’identifier. Elles sont toutes issues de la transformation maligne d’un type de lymphocyte, et ces cellules modifiées s’accumulent principalement dans la moelle, le sang et la rate.

A

C D

B

Lymphocytes

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Les cellules malignes présentent aussi des caractéristiques distinctives spéciales (apparence et immunophénotype). Elles produisent, par exemple, des effets variés sur le développement normal des cellules de la moelle et du sang ainsi que sur d’autres organes (comme les reins, l’intestin ou le système nerveux). En outre, la gravité de la plupart de ces maladies peut varier énormément d’une personne à l’autre. D’un côté, la maladie peut demeurer stable et non évolutive, n’entraînant aucune conséquence pendant des mois ou des années et, à l’occasion, pour une durée indéterminée. Par contre, des difficultés associées à la maladie peuvent être observées au moment où le diagnostic est posé, être possiblement en cours d’évolution et nécessiter un traitement immédiat ainsi que de fréquents examens médicaux.

La LLC à lymphocytes T est un trouble peu commun qui est regroupé avec d’autres variétés de leucémies ou de lymphomes à lymphocytes T, dont la leucémie prolymphocytaire à lymphocytes T, la leucémie à grands lymphocytes granuleux et les lymphomes cutanés à lymphocytes T tels que le syndrome de Sézary. La LLC-T est regroupée avec les leucémies prolymphocytaires à lymphocytes T, puisqu’elle se comporte davantage comme une leucémie prolymphocytaire à lymphocytes B qu’une LLC-B. Cette maladie touche plus souvent la peau, le système nerveux et les ganglions lymphatiques, et peut évoluer plus rapidement que la LLC-B. Bien qu’il s’agisse parfois d’une maladie agressive, certains cas ne sont pas évolutifs, et les patients peuvent bien se sentir pendant de longues périodes. Certains médicaments souvent employés pour traiter une LLC-B (les agents alcoylants, par exemple) peuvent ne pas convenir pour traiter une LLC-T.

L’alemtuzumab (Campath®) est un anticorps monoclonal s’attaquant autant aux lymphocytes T qu’aux lymphocytes B et qui semble voué à un avenir prometteur dans le traitement de la LLC-T. Les antimétabolites, dont la cladribine et la fludarabine, sont également efficaces. Chez les patients plus jeunes, la thérapie à fortes doses suivie d’une allogreffe a produit des résultats.

La leucémie prolymphocytaire est un trouble caractérisé par la présence d’un grand nombre de lymphocytes dans le sang. Il s’agit toutefois d’un mélange de petits lymphocytes apparentés à la LLC et de grands lymphocytes d’apparence plus immature apparentés à la leucémie lymphocytique aiguë. Cette forme de leucémie évolue plus rapidement que sa consœur de type chronique, mais plus lentement que la forme aiguë et est souvent appelée « leucémie lymphocytique subaiguë ». On la traite au moyen des médicaments utilisés pour traiter d’autres formes de leucémies lymphocytiques.

La leucémie à tricholeucocytes est une autre forme de leucémie chronique des lymphocytes. Elle est généralement caractérisée par de faibles taux de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes, ainsi que par une hypertrophie très marquée de la rate. La moelle et le sang contiennent des lymphocytes B malins dont les bords sont munis de saillies ayant une apparence chevelue lorsqu’on les observe au microscope. Le traitement de la leucémie à tricholeucocytes a connu des améliorations phénoménales, grâce à l’introduction de deux agents très utiles, soit la cladribine et la pentostatine.

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La cladribine s’est avérée très efficace puisqu’elle induit un nombre important de rémissions à long terme de la maladie après seulement une semaine de thérapie. Les stratégies thérapeutiques employées pour traiter les patients nécessitant un deuxième traitement comprennent l’utilisation répétée de la cladribine ou de la pentostatine, du rituximab, de l’immunoconjugué BL-22 ou, à une fréquence moindre, de l’interféron-alpha. Pour obtenir plus d’information, consultez le feuillet d’information intitulé Hairy Cell Leukemia (La leucémie à tricholeucocytes), offert gratuitement par la Société.

La macroglobulinémie de Waldenström est une maladie qui affiche plusieurs des caractéristiques de la LLC. Il s’agit, dans tous les cas, d’une tumeur des lymphocytes B qui se développe chez une personne plus âgée et touche principalement la moelle. Similairement à la LLC, la capacité de la moelle à produire des cellules normales est altérée et l’anémie est une complication courante. Toutefois, les lymphocytes leucémiques ne migrent généralement pas vers le sang, comme c’est le cas avec la LLC. La macroglobulinémie de Waldenström affiche aussi certaines des caractéristiques du myélome. En effet, dans les deux cas, les cellules malignes sécrètent des protéines appelées « immunoglobulines monoclonales » de manière anormale. Pour obtenir plus d’information à ce sujet, consultez le feuillet d’information intitulé La macroglobulinémie de Waldenström, offert gratuitement par la Société.

La leucémie à grands lymphocytes granuleux (leucémie LGL), un autre type de leucémie chronique des lymphocytes, est caractérisée par des lymphocytes plus grands, lesquels contiennent des granules perceptibles pouvant être décelés au microscope (voir le panneau C de la figure 4 à la page 17). Les autres types de LLC ne présentent pas de telles caractéristiques cellulaires. L’immunophénotypage des cellules de la leucémie LGL révèle la présence de lymphocytes de lignée T ou de cellules tueuses naturelles, mais pas de lymphocytes B. Le taux de lymphocytes sanguin est toujours élevé dans le cas d’une LLC. Toutefois, la valeur de ce taux est souvent normale ou faible dans le cas de la leucémie à LGL. Cette maladie peut occasionner une hypertrophie de foie et la rate, mais pas des ganglions lymphatiques. Il s’agit d’un autre élément qui différencie la leucémie à LGL de la LLC. Dans le cas des patients atteints de la leucémie à LGL à lymphocytes T, la chimiothérapie (si nécessaire) au moyen de faibles doses de méthotrexate, de cyclosporine A ou de cyclophosphamide peut aider à améliorer les taux de neutrophiles et de globules rouges. Les facteurs de croissance hématopoïétique G-CSF peuvent aussi être administrés afin d’améliorer le taux de neutrophiles, et ce, particulièrement s’il y a présence d’une infection. L’alemtuzumab (Campath®), un anticorps monoclonal qui détruit les grands lymphocytes granuleux, ainsi que le tipifarnib (Zarnestra®) [au stade de l’essai clinique au Canada], un médicament qui bloque les enzymes requis pour l’évolution de la leucémie, sont deux médicaments ayant le potentiel d’être administrés dans le cadre d’un traitement et qui font l’objet d’études. La leucémie à LGL à cellules tueuses naturelles est très résistante à la thérapie.

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Tous les cas de lymphome et de leucémie lymphocytique chronique sont le fruit de la modification maligne d’une cellule qui devait, en principe, devenir un lymphocyte. La distinction entre un lymphome et une LLC est établie en fonction du site d’origine de la maladie. Si la maladie a pour origine un lymphocyte d’un ganglion lymphatique ou d’un autre élément du système lymphatique (la peau ou l’intestin, par exemple), il s’agit d’un lymphome. Toutefois, si la maladie a pour origine un lymphocyte des tissus lymphatiques de la moelle, on parle de leucémie. Dans certains cas de leucémie lymphocytique, les ganglions lymphatiques peuvent aussi jouer un rôle important. Parallèlement, dans certains cas de lymphome, la moelle et le sang peuvent contenir des lymphocytes anormaux. L’Organisation mondiale de la santé classe les leucémies lymphocytiques et les lymphomes dans le même groupe, puisqu’elles découlent d’un lymphocyte modifié (malin) et qu’il existe un chevauchement des constatations cliniques pour les leucémies et les lymphomes, par exemple le fait que les ganglions lymphatiques et la rate soient en cause. Les lymphocytes leucémiques et les anomalies tissulaires observées lors des cas de lymphome lymphocytique à petites cellules ont un aspect identique à celui de ces mêmes éléments observés lors d’une LLC. Lors d’un lymphome lymphocytique à petites cellules, les ganglions lymphatiques et les tissus lymphoïdes sont touchés dans une mesure beaucoup plus importante que la moelle et le sang, tandis que lors d’une LLC, ce sont la moelle et le sang qui sont atteints de façon plus marquée.

De nouvelles approches thérapeutiques sont à l’étude dans le cadre d’essais cliniques. Ces essais, menés conformément à des lignes directrices rigoureuses, aident les médecins à déterminer les effets bénéfiques des nouveaux traitements ainsi que leurs effets secondaires indésirables (le cas échéant). De nouveaux médicaments, de nouvelles approches thérapeutiques ciblées ainsi que de nouvelles méthodes de greffe de cellules souches sont étudiés afin d’offrir de nouvelles thérapies aux patients et d’améliorer la qualité de vie de ces derniers.

Plusieurs facteurs de mesures du pronostic font l’objet d’études afin que soient mis au point des moyens pratiques d’identifier les marqueurs qui aideront à déterminer le traitement approprié et quand celui-ci doit être

Comparaison entre le lymphome et la leucémie lymphocytique chronique

Essais cliniques

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entamé. Certaines modifications chromosomiques précises, la mutation du gène des régions variables des chaînes lourdes de l’immunoglobuline (IgHv) ainsi que l’expression des protéines CD38 et ZAP-70 sont des facteurs pouvant être mesurés dans les cellules de LLC et certains des éléments potentiels de mesure.

Le Centre d’information et de ressources, que vous pouvez contacter en composant le 800-955-4572, offre des conseils pour aider les patients à travailler avec leur médecin en vue de déterminer si un essai clinique peut constituer une option de traitement appropriée. Les spécialistes de l’information effectueront des recherches individualisées d’essais cliniques pour les patients, les membres de la famille et les professionnels de la santé. Ce service est aussi offert sur le site Web de la Société, à l’adresse www.LLS.org

Nouvelles pharmacothérapies. De nouveaux médicaments et de nouvelles combinaisons de médicaments font l’objet d’études pour aider à offrir des traitements plus efficaces aux patients atteints de la LLC. Ces études font partie d’un processus permanent dans le cadre duquel les compagnies pharmaceutiques, travaillant de pair avec les centres universitaires des sciences de la santé, mettent au point de nouveaux médicaments lors d’essais cliniques. Dans certains cas, des médicaments existants administrés en doses différentes ou selon un horaire différent peuvent s’avérer utiles. Puisque la LLC semble en partie être provoquée par une modification d’une cellule empêchant celle-ci de mourir naturellement, les cellules s’accumulent en grand nombre. Des médicaments conçus pour encourager les cellules à mourir sont mis au point. L’« apoptose » est le terme servant à désigner le processus normal de mort des cellules. En temps normal, ce sont les gènes présents dans le noyau cellulaire qui régissent ce processus. Si ces gènes ou les éléments qu’ils codent ne fonctionnent pas comme il se doit, la mort des cellules peut ne plus survenir ou être retardée de manière excessive. Des médicaments qui encouragent le processus de mort cellulaire font l’objet d’études visant à vérifier s’ils peuvent convenir aux patients atteints de la LLC.

Améliorations apportées aux greffes de cellules souches. De nouvelles procédures de greffe de cellules souches allogéniques sont à l’étude. Des équipes de recherche mettent à l’essai des méthodes novatrices afin de réduire la toxicité d’une greffe et d’en faire un traitement potentiel pour davantage de patients atteints de la LLC. La greffe non myéloblative (ou minigreffe) est l’une de ces approches. On peut administrer, avant ce type de greffe, de plus faibles doses de pharmacothérapie toxique. De cette façon, la procédure de greffe de cellules devient une option pour les patients plus âgés.

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Thérapie génique. Des techniques pour insérer, en laboratoire, des gènes qui stimulent le système immunitaire du patient dans les cellules de LLC font l’objet d’études. Les cellules de LLC contenant les gènes insérés sont perfusées au patient chez qui elles ont été prélevées afin d’inciter les lymphocytes sains de ce dernier à attaquer les cellules de LLC.

Immunothérapie. Plusieurs approches permettant l’utilisation des cellules immunitaires ou de leurs produits afin de combattre la LLC font l’objet d’études. Une de ces approches consiste à utiliser un anticorps qui cible les lymphocytes leucémiques et qui peut neutraliser une des fonctions critiques de la cellule, entraînant ainsi sa mort. Parfois, un anticorps peut être complémenté par une toxine cellulaire, un médicament ou une molécule radioactive qui provoque la mort des cellules leucémiques et limite les effets de celles-ci sur les autres tissus. Ces approches ont été mises au point pour combattre le lymphome et peuvent être utiles dans certains cas de leucémie lymphocytique. La greffe de cellules souches peut constituer une forme d’immunothérapie lors de laquelle les lymphocytes du donneur attaquent et détruisent les lymphocytes leucémiques du patient.

Cytokines. Ces hormones de croissance naturelles peuvent être produites commercialement grâce aux techniques de biotechnologie. Elles peuvent être employées pour aider à reconstituer une réserve de cellules sanguines normales durant le traitement ou pour renforcer le système immunitaire, afin que celui-ci soit mieux en mesure d’attaquer les cellules leucémiques.

Voici quelques-uns des traitements à l’étude dans le cadre d’essais cliniques réalisés auprès de patients atteints de la LLC :

• L’anticorps HuMax (ofatumumab), un anticorps entièrement humain qui cible le récepteur CD20 présent sur les cellules de la LLC. [pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

• Le lumiliximab, un anticorps qui cible une protéine appelée CD23, présente à la surface des cellules de LLC.

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• Le favopiridol, un médicament dont les effets auprès des patients préalablement traités pour la LLC-B ou une leucémie prolymphocytaire engendrée par une LLC font l’objet d’études. Ce médicament est très actif chez les patients prédisposés à la maladie qui répondent peu ou pas du tout aux traitements courants. [pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

• La lenalidomide (Revlimid®), un agent administré par voie orale pour traiter le myélome et agissant comme modulateur du système immunitaire (c’est-à-dire un agent incitant le système immunitaire du patient à combattre les cellules cancéreuses).

• La forodesine (BCX-1777) est un médicament à l’étude pour le traitement des patients atteints de la LLC-T. [pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

• L’AZD2171, un médicament pouvant neutraliser la croissance des cellules cancéreuses en inhibant l’action de certaines enzymes nécessaires à la croissance cellulaire et en coupant l’apport sanguin aux cellules cancéreuses. Ce médicament fait l’objet d’études pour déterminer s’il convient dans le traitement des patients souffrant d’une LLC-B réfractaire ou faisant une rechute de la maladie.[pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

• Le Genasense® (oblimersen sodique), un médicament anticancéreux qui, lorsque combiné à la chimiothérapie, a fait ses preuves pour améliorer la réponse induite chez les patients souffrant d’une LLC réfractaire ou faisant une rechute de la maladie. [pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

• Une étude est en cours afin d’évaluer un type de vaccin qui guérit la LLC au lieu de la prévenir. Le vaccin faisant l’objet d’études est un vaccin Id-KLH administré avec un facteur de croissance hématopoïétique GM-CSF chez les patients atteints de la LLC-B n’ayant reçu aucun traitement. Pour obtenir plus d’information au sujet des vaccins contre les cancers du sang, consultez le document intitulé Les faits à propos de la vaccinothérapie, publié gratuitement par la Société. [pas encore au stade de l’essai clinique pour la LLC au Canada]

Ces approches ainsi que d’autres nouvelles approches, dont plusieurs reçoivent le soutien des programmes de recherche de la Société, permettent d’espérer une amélioration du taux de rémission et de trouver un remède pour guérir la LLC.

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Effets sociaux et affectifsUn diagnostic de leucémie lymphocytique chronique peut provoquer une forte réaction émotionnelle chez les patients, les membres de leur famille et leurs amis. Le déni, la dépression, le désespoir et la peur sont quelques-unes des réactions ou des émotions pouvant être déclenchées ou suscitées. Aucune réaction n’est universelle ou inattendue.

La plupart des personnes atteintes d’une LLC parviennent à faire face à ce qui pouvait, de prime abord, paraître trop dur à accepter. En règle générale, cet ajustement prend du temps. Au moment où le diagnostic est posé, les patients peuvent surtout vouloir se renseigner à propos de la maladie et du traitement. En savoir davantage à ce sujet aide plusieurs personnes à faire face à une telle situation. On conseille aux patients et aux aidants naturels de discuter de la maladie et de son traitement, de poser des questions et de communiquer leurs peurs ou leurs préoccupations au médecin. Le fait d’entamer un processus de traitement permet à plusieurs de réorienter leurs pensées sur la période suivant la thérapie et sur l’espoir de guérison.

Les patients peuvent vouloir que des amis, des membres de leur famille ou des aidants naturels les accompagnent lors du traitement, et ce, particulièrement lors des premières séances. La présence d’une autre personne peut aider à réduire le stress du patient. Cette personne peut également aider le patient à poser des questions et à conserver l’information sur le traitement. Bien qu’il ne soit pas toujours possible d’obtenir ce genre de soutien, les patients ont la possibilité de demander de l’aide d’autres manières. Des groupes de soutien locaux ou en ligne peuvent, par exemple, fournir au patient un endroit pour discuter des rendez-vous médicaux ainsi que d’autres facettes de la thérapie. Souvent, les patients atteints du cancer font connaissance et ces amitiés sont une source de soutien. Au fil du temps, certains patients établissent des relations de soutien avec des membres de leur équipe de soins de santé.

Le cancer apporte des changements à la vie quotidienne de plusieurs patients qui en sont atteints, du moins pour un certain temps. Les activités quotidiennes du patient (et, lorsqu’il y a lieu, celles des membres de sa famille) peuvent nécessiter certaines modifications afin de permettre à celui-ci de s’adapter à l’horaire de la thérapie. Les effets secondaires du traitement et de la maladie peuvent amener une personne à se questionner sur sa confiance en elle, son identité ou son apparence physique. Ces doutes peuvent influer sur les relations de cette personne, y compris sur ses relations intimes. La libido peut diminuer pour une certaine période et revenir à la normale par la suite. Le fait de reconnaître que

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ces sentiments sont normaux et de savoir que plusieurs effets secondaires sont temporaires peut être rassurant. Communiquer ses peurs et ses préoccupations de manière honnête et ouverte peut s’avérer très utile.

Il est important de demander conseil à un médecin si l’humeur d’un patient ne s’améliore pas au fil du temps (s’il se sent déprimé chaque jour pendant deux semaines, par exemple). La dépression est une maladie qui devrait être soignée même lorsqu’une personne reçoit un traitement pour la LLC. Le traitement de la dépression a démontré des avantages pour les personnes atteintes du cancer.

Pour obtenir plus d’information à propos de la dépression et du cancer, visitez le site Internet de Santé Canada, à l’adresse http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/mental/index-fra.php. Vous y trouverez de l’information et des liens vers d’autres ressources.

Plusieurs sources d’aide sont offertes aux patients et aux aidants naturels. Certaines facettes du processus médical telles que le choix du ou des traitement(s) approprié(s), le temps et l’argent pour les soins médicaux et la communication avec les membres de la famille et les amis peuvent causer du stress. Communiquez avec la Société ou informez-vous auprès de votre équipe de soins de santé pour obtenir des conseils et être redirigé vers d’autres sources d’aide (des groupes de soutien, des services de consultation ou des programmes communautaires, par exemple).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consultez les brochures suivantes, offertes gratuitement par la Société.

Faire face à la leucémie ou au lymphome infantile

Une nouvelle journée : Idées pour faire face à la leucémie, au lymphome et au myélome; 2006.

Services et soutien : Un répertoire des programmes de services aux patients); 2005.

La Société de leucémie et lymphome offre également, par le biais de ses chapitres locaux, des programmes d’aide et de soutien financier visant à aider à alléger les fardeaux économique et affectif qui accompagnent un diagnostic de cancer. Visitez le site Internet de la Société à l’adresse www.LLS.org/canada ou téléphonez au Centre d’information et de ressources de la Société au 800-955-4572 pour trouver votre chapitre régional, commander des publications gratuites www.lls.org/centredappel ou parler directement à un spécialiste de l’information.

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GlossaireAnalyse cytogénétique Processus d’analyse du nombre et de la taille des chromosomes des cellules. La personne qui apprête et examine les chromosomes et qui, par la suite, interprète les résultats, porte le nom de « cytogénéticien ». En plus de détecter les modifications des chromosomes, il est possible, dans certains cas, d’identifier les gènes touchés. Ces constatations sont très utiles pour diagnostiquer certains types particuliers de leucémie et de lymphome, déterminer les méthodes de traitement appropriées et observer la réponse du patient au traitement.

Anémie Diminution du nombre de globules rouges et, par conséquent, des taux d’hémoglobine sanguins. Ce trouble entraîne une baisse de la capacité du sang à transporter l’oxygène. Une personne atteinte d’une anémie grave peut avoir le teint pâle, se sentir faible, fatiguée, et avoir le souffle court durant un effort physique.

Anticorps Protéines sécrétées par les plasmocytes qui reconnaissent des substances étrangères particulières (les antigènes) et s’y fixent. Les plasmocytes dérivent des lymphocytes B. Les anticorps enveloppent ces particules étrangères (les bactéries, virus ou autres substances chimiques telles que des toxines nocives), les inactivent ou les identifient pour qu’elles soient éradiquées. Les anticorps peuvent aussi être synthétisés en laboratoire. Il peut s’agir d’anticorps polyclonaux (dérivés de plusieurs lignées de lymphocytes B) ou monoclonaux (dérivés d’une seule lignée de lymphocyte B). Les anticorps monoclonaux produits en laboratoire peuvent être utilisés pour cibler et éradiquer certains types précis de cellules cancéreuses.

Anticorps monoclonaux Anticorps créés à partir de cellules provenant d’un clone unique. Ces anticorps hautement spécifiques peuvent être produits en laboratoire. Les anticorps monoclonaux sont des réactifs qui revêtent une grande importance dans l’identification et la classification de la maladie par l’immunophénotypage des cellules. Ils peuvent être employés pour cibler le transport des médicaments vers des cellules leucémiques ou de lymphome et pour purifier les cellules utilisées pour les greffes de cellules souches.

Aphérèse Voir Hémaphérèse

Basophile Type de globule blanc jouant un rôle dans certaines réactions allergiques.

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Bêta 2-microglobuline Protéine présente dans les cellules de LLC. Il semble y avoir corrélation entre un taux sérique élevé de bêta 2-microglobuline et la mutation des gènes des régions variables des chaînes lourdes de l’immunoglobuline (IgHv) et la présence de la tyrosine kinase ZAP-70. Un patient présentant un taux élevé de ZAP-70 ou un gène IgHv non muté est plus susceptible de présenter un taux élevé de bêta 2-microglobuline. Le test servant à mesurer le taux sérique de bêta 2-microglobuline est offert dans la plupart des laboratoires du Canada.

Biopsie de la moelle osseuse Test visant à examiner les cellules médullaires afin d’y déceler des anomalies cellulaires. Ce test diffère d’une ponction de moelle osseuse puisqu’une petite quantité d’os contenant de la moelle est prélevée, en général de l’os iliaque. Après avoir administré un médicament qui insensibilise la partie du corps où sera effectué le prélèvement, une aiguille conçue spécialement pour les biopsies est utilisée pour prélever un morceau d’os contenant de la moelle.

La moelle est examinée au microscope afin d’y détecter la présence de cellules anormales. La ponction et la biopsie de moelle osseuse peuvent être pratiquées au bureau du médecin ou à l’hôpital. Les deux tests sont presque toujours effectués conjointement. Ils sont également réalisés après le traitement afin de déterminer le pourcentage de cellules du cancer du sang éradiqué par la thérapie.

Blaste Première cellule de la moelle identifiée au moyen du microscope optique. Environ 1 pour cent des cellules de la moelle dont le développement est normal sont des blastes. Il s’agit principalement de myéloblastes, lesquels sont des cellules qui se différencieront en neutrophiles. Dans les ganglions lymphatiques normaux, les blastes sont généralement des lymphoblastes, c’est-à-dire des cellules qui jouent un rôle dans le développement des lymphocytes. La leucémie aiguë est caractérisée par une accumulation de grandes quantités de blastes (jusqu’à 80 pour cent des cellules de la moelle) dont l’apparence est similaire à celle de blastes normaux. La leucémie myéloïde aiguë est caractérisée par une accumulation de myéloblastes, tandis la leucémie lymphocytique aiguë est caractérisée par une accumulation de lymphocytes. On peut parfois distinguer les myéloblastes des lymphocytes en examinant au microscope les cellules de la moelle préalablement colorées. Toutefois, il faut souvent avoir recours à l’immunophénotypage ou utiliser une coloration spéciale des cellules de la moelle pour être sûr de la différence.

Caryotype Arrangement systématique, à l’aide d’images, des 46 chromosomes humains d’une cellule, jumelés en 22 paires (une paire étant formée d’un élément d’origine paternelle et d’un élément d’origine maternelle), lesquelles sont classées en fonction de leur longueur (du plus long au plus court) et d’autres caractéristiques. Ces 22 paires portent le nom d’« autosomes ». Les chromosomes sexuels apparaissent sur une paire distincte (soit XX ou XY).

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Cathéter à demeure Plusieurs types de cathéters (par exemple les cathéters de marque Groshong®, Hickman®, et Broviac®) peuvent être employés sur les patients recevant une chimiothérapie intensive ou un soutien nutritionnel (ou les deux). Le cathéter à demeure est un tube spécial inséré dans une grosse veine de la poitrine. Il est inséré sous la peau de la poitrine afin de demeurer solidement en place. Son embout externe peut être employé pour administrer des médicaments, des solutions ou des produits sanguins, ou encore pour prélever des échantillons de sang. Si l’on en prend soin méticuleusement, les cathéters peuvent, au besoin, demeurer en place pendant de longues périodes (plusieurs mois). Ils peuvent être capuchonnés et laissés sous la peau du patient lorsque celui-ci quitte l’hôpital. Le cathéter peut ainsi être utilisé pour la chimiothérapie ambulatoire ou pour administrer des produits sanguins.

CD38 Antigène présent dans les cellules de LLC ainsi que dans d’autres cellules. L’expression de l’antigène CD38 est un marqueur pouvant aider à prédire l’évolution de la LLC.

Cellule souche Cellule primitive, présente principalement dans la moelle, qui est à l’origine de la production des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes (voir Hématopoïèse). Certaines migrent vers le sang et intègrent la circulation. Au moyen de techniques spéciales, les cellules souches du sang peuvent être recueillies, congelées, conservées, puis décongelées pour être utilisées lors d’une thérapie à base de cellules souches.

Chimiothérapie Utilisation de substances chimiques (médicaments) pour détruire des cellules malignes. Bon nombre de substances chimiques ont été mises au point à cet effet, et la plupart agissent dans le but d’endommager l’ADN des cellules. Lorsque l’ADN d’une cellule est endommagé, celle-ci ne peut plus croître ou survivre. Le succès d’une chimiothérapie repose sur le fait que les cellules malignes sont, en quelque sorte, plus sensibles aux substances chimiques que les cellules normales. Étant donné que les cellules de la moelle, du tractus gastro-intestinal, de la peau et des follicules pileux sont plus sensibles à ces substances chimiques, les effets secondaires typiques de la chimiothérapie touchent ces parties du corps (lésions buccales et perte de cheveux, par exemple).

Chromosome Chez l’humain, toutes les cellules normales possédant un noyau sont composées de 46 structures appelées « chromosomes ». Les gènes, des brins spécifiques d’ADN, constituent les structures principales des chromosomes. Un chromosome de taille moyenne contient l’ADN équivalant à environ 2 000 gènes. Les chromosomes X et Y déterminent notre sexe et portent le nom de « chromosomes sexuels ». On retrouve, chez la femme, deux chromosomes X, tandis que l’homme

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possède un chromosome X et un chromosome Y. Le nombre ou la taille des chromosomes peuvent être altérés dans les cellules de myélome, de lymphome ou leucémiques.

Clonal Voir Monoclonal

Cytokines Substances chimiques dérivées de cellules libérées par différents types de cellules et agissant sur d’autres cellules pour en stimuler ou en bloquer le fonctionnement. Les substances chimiques dérivées de lymphocytes se nomment « lymphokines». Les substances chimiques dérivées des lymphocytes et qui agissent sur d’autres globules blancs se nomment « interleukines », puisqu’elles interagissent entre deux types de leucocytes. Certaines cytokines, telles que les facteurs de croissance hématopoïétique G-CSF, peuvent être produites dans un but commercial et servir dans le cadre de traitements. Le G-CSF stimule la production de neutrophiles et permet de rétablir plus rapidement le nombre de neutrophiles sanguins après la chimiothérapie. Les cytokines qui stimulent la croissance de cellules sont parfois appelées « facteurs de croissance ».

Cytométrie de flux Analyse permettant de distinguer différents types précis de cellules à l’intérieur d’un échantillon. Ce test peut être employé pour examiner des cellules sanguines, des cellules de la moelle ou des cellules prélevées lors d’une biopsie. Des cellules en suspension diluées provenant de l’une de ces sources peuvent être marquées au moyen d’un anticorps d’un site précis de la surface des cellules, auquel on a fixé une substance chimique qui émettra de la lumière lorsqu’elle sera activée par un rayon laser. On fait circuler les cellules dans l’appareil (un cytomètre de flux) et, lorsqu’elles passent devant le rayon laser, les cellules présentant l’anticorps spécifique à leur surface émettent de la lumière et peuvent être comptées. La cytométrie de flux sert, entre autres, à déterminer si un échantillon de cellules est composé de lymphocytes B ou T. Cette information permet au médecin de déterminer s’il s’agit d’une leucémie ou d’un lymphome à lymphocytes B ou à lymphocytes T. Cette technique sert aussi à trier les cellules souches d’une population cellulaire mixte en vue de leur utilisation ultérieure pour une greffe de cellules souches.

Différenciation Processus par lequel les cellules souches dépourvues de structure ou de caractéristiques fonctionnelles particulières engendrent des cellules fonctionnelles d’une lignée de cellules sanguines unique. Ce processus engendre les globules rouges, les plaquettes, les neutrophiles, les monocytes, les éosinophiles, les basophiles et les lymphocytes.

Éosinophile Type de globule blanc qui joue un rôle dans les réactions allergiques et aide à combattre certaines infections parasitaires.

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Érythrocytes Synonyme de globules rouges. Voir aussi Globules rouges

Facteurs de croissance Voir Cytokines.

Facteurs de croissance hématopoïétique Voir Cytokines.

Ganglions lymphatiques Petites glandes, de la taille de haricots, contenant de grandes quantités de lymphocytes et reliées les unes aux autres par des petits vaisseaux (le « système lymphatique »). Ces ganglions sont répartis dans l’ensemble de l’organisme. Chez les patients atteints d’un lymphome et de certaines formes de leucémie lymphocytique, les lymphocytes malins croissent et font grossir les ganglions lymphatiques, qui peuvent devenir hypertrophiés. Cette hypertrophie des ganglions lymphatiques peut être détectée à l’œil nu, sentie ou mesurée au moyen d’une tomodensitométrie ou d’une IRM (imagerie par résonance magnétique, selon le degré d’hypertrophie et l’emplacement de celle-ci).

Gènes des régions variables des chaînes lourdes de l’immunoglobuline (IgHv) Marqueur permettant de différencier les sous-types de LLC (gène IgHv n’ayant pas subi une mutation et gène IgHv ayant subi une mutation). Les patients atteints de la LLC dont les gènes des régions variables des chaînes lourdes de l’immunoglobuline n’ont subi aucune mutation peuvent souffrir d’une forme plus évolutive de la maladie et pourraient tirer avantage d’un traitement précoce. Les patients dont les gènes de l’immunoglobuline ont subi une mutation peuvent souffrir d’une forme plus chronique de LLC et ne nécessiter aucun traitement pendant des années. Toutefois, l’opération permettant de déterminer s’il y a présence d’une mutation d’un gène IgHv n’est pas très répandue dans les laboratoires commerciaux.

Globules blancs Synonyme de « leucocytes ». Le sang est composé de cinq principaux types de globules blancs : les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes et les lymphocytes.

Globules rouges Cellules sanguines qui contiennent l’hémoglobine, laquelle se fixe à l’oxygène et en assure le transport aux tissus de l’organisme. Chez les personnes en santé, les globules rouges constituent environ 40 à 45 pour cent du sang.

Granulocyte Type de globule blanc caractérisé par un cytoplasme riche en granulations. D’autres types de cellules sanguines (p. ex. les lymphocytes) possèdent moins de granules. Les neutrophiles, les éosinophiles et les basophiles sont des types de granulocytes.

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Greffe de cellules souches Voir Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe); Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe); et Greffe non myéloblative de cellules souches allogéniques.

Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe) Traitement qui consiste à utiliser les cellules souches provenant d’un donneur pour restaurer la moelle et les cellules sanguines d’un patient. On administre tout d’abord une « thérapie de conditionnement » (de fortes doses de chimiothérapie administrées seules ou combinées à une irradiation globale) pour traiter la leucémie et neutraliser les fonctions immunitaires du patient afin que l’organisme ne puisse rejeter les cellules souches du donneur. Un type de greffe appelé greffe « non myéloblative » (ou « minigreffe ») fait l’objet d’études. Dans le cadre d’une greffe non myéloblative, la thérapie de conditionnement est administrée en doses plus faibles, d’où son innocuité accrue, particulièrement pour les patients plus âgés.

Greffe de moelle osseuse Voir Greffe de cellules souches allogéniques; perfusion de cellules souches autologues.

Greffe non myéloblative de cellules souches allogéniques Type de greffe de cellules souches, aussi appelée « minigreffe ». Dans le cadre d’une telle greffe, la chimiothérapie ou la radiothérapie d’induction sont administrées en doses plus faibles en comparaison d’une greffe myéloblative de cellules souches.

Hémaphérèse (Aphérèse) Opération consistant à prélever certains composants du sang d’un donneur et à lui restituer les composants inutilisés. Ce processus repose sur la circulation continue du sang du donneur vers un appareil, puis à nouveau vers le donneur. Cette opération permet de prélever les éléments voulus de grandes quantités de sang. Les plaquettes, les globules rouges, les globules blancs et les plasmocytes peuvent être prélevés individuellement. Cette méthode permet, par exemple, de recueillir une quantité suffisante de plaquettes d’un donneur unique (au lieu de six à huit donneurs différents) en vue d’une transfusion. Le receveur des plaquettes est, par conséquent, exposé à un nombre inférieur de donneurs ou peut se voir greffer des plaquettes HLA-compatibles provenant d’un donneur apparenté unique. Cette technique est aussi employée pour prélever des cellules souches du sang périphérique, lesquelles seront ensuite congelées puis conservées pour être utilisées ultérieurement lors d’une greffe, au lieu de cellules souches de la moelle. Le système d’hémaphérèse est fermé et stérile.

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Hématologue Médecin spécialiste qui traite des maladies des cellules sanguines. Il s’agit soit d’un interniste qui traite des patients adultes, soit d’un pédiatre qui voit au traitement des enfants. Les hématopathologistes sont des anatomopathologistes spécialisés dans le diagnostic des maladies des cellules sanguines et qui procèdent aux analyses en laboratoire conçues spécialement et qui sont souvent nécessaires pour poser un diagnostic précis.

Hématopoïèse Processus de formation des cellules sanguines dans la moelle. Les cellules souches sont les cellules les moins développées de la moelle et sont à l’origine du processus de formation des cellules sanguines. Elles se développent tout d’abord pour devenir des cellules sanguines jeunes ou immatures telles que des globules rouges ou des globules blancs de différents types. Ce processus se nomme « différenciation ». Les cellules sanguines jeunes ou immatures continuent de se développer pour devenir des cellules sanguines entièrement fonctionnelles. Ce processus porte le nom de « maturation ». Les cellules passent ensuite de la moelle au sang et circulent dans tout l’organisme. L’hématopoïèse est un processus fonctionnant de façon continue qui, en temps normal, est actif tout au long de la vie. Cette activité constante s’explique par le fait que la vie de la plupart des cellules sanguines est de courte durée et que celles-ci doivent être continuellement remplacées. Après avoir été libérés de la moelle, les globules rouges meurent au bout de quatre mois, les plaquettes au bout de dix jours et la plupart des neutrophiles sont morts après deux ou trois jours. Environ 500 milliards de cellules sanguines sont produites chaque jour. Le fait que l’organisme exige un remplacement si rapide explique les importantes baisses des nombres de cellules sanguines lorsque la moelle est endommagée par la croissance des cellules leucémiques, de lymphome ou de myélome.

HLA Forme abrégée de human leukocyte-associated antigens (complexe majeur d’histocompatibilité humain). Ces protéines sont présentes à la surface des cellules de la plupart des organes humains et confèrent à chaque individu un type de tissu unique. Les facteurs HLA sont transmis par la mère et le père, et c’est entre frères et sœurs qu’un système HLA a le plus de chances d’être compatible. En moyenne, on s’attend à ce qu’une personne sur quatre partage le même complexe HLA qu’un de ses frères ou une de ses sœurs. Le test d’identification des antigènes du système HLA porte le nom de « groupage tissulaire ». Il existe six principaux groupes d’antigènes HLA : A, B, C, D, Dr, et Dq. Ces protéines présentes à la surface des cellules jouent le rôle d’antigènes lorsqu’elles sont greffées à un autre individu (le receveur). Si les antigènes des cellules du donneur sont identiques (par exemple chez les jumeaux monozygotes) ou très proches (comme c’est le cas entre frères sœurs HLA-compatibles), les cellules souches greffées ont plus de chances de survivre (de se greffer) chez le receveur. En outre, les cellules somatiques du receveur ont moins de chances d’être attaquées par les

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cellules immunitaires du donneur (la réaction du greffon contre hôte).

Hybridation in situ en fluorescence (FISH) Ce test, souvent appelé FISH, est une méthode servant à détecter des anomalies chromosomiques. La méthode FISH permet d’examiner les gènes des chromosomes dans leur position naturelle. Cette approche est avantageuse, car elle peut être employée autant sur les cellules du sang que sur celles de la moelle et ne nécessite pas que la cellule se trouve à une phase particulière de division cellulaire, comme c’est le cas lors des tests typiques de détection d’anomalies chromosomiques. Le fait de pouvoir travailler avec des cellules prélevées lors de procédures de routine simplifie considérablement le processus d’échantillonnage que doit subir le patient. Le test nécessite qu’une sonde chimique produite en laboratoire soit établie pour l’anomalie chromosomique recherchée. La sonde se fixe (s’hybride) au site voulu sur le chromosome et peut être identifiée au moyen d’une étiquette fluorescente fixée à la sonde. Cette étiquette peut être codée avec des couleurs telles que le rouge ou le vert.

Immunoconjugués thérapeutiques Fusion d’anticorps monoclonaux à des toxines ou à des agents cytotoxiques puissants.

Immunophénotypage Méthode où l’on analyse la réaction des anticorps en présence d’antigènes cellulaires afin d’identifier un type précis de cellules dans un échantillon de cellules sanguines, de cellules de la moelle ou de cellules provenant d’un ganglion lymphatique. Les anticorps réagissent en présence de certains antigènes particuliers présents sur la cellule ou dans celle-ci. Une étiquette est attachée à un anticorps pour qu’il puisse être détecté. L’étiquette peut être identifiée à l’aide du détecteur de laboratoire employé dans le cadre du test. Le fait que les cellules transportant leur groupement d’antigènes soient étiquetées au moyen d’anticorps particuliers permet de les identifier. Par exemple, les cellules de la leucémie myéloïde peuvent être distinguées des cellules d’une leucémie lymphocytique, et les lymphocytes normaux peuvent être distingués des lymphocytes leucémiques. Cette méthode aide aussi à classifier en sous-groupes les types de cellules, aidant ainsi à décider du meilleur traitement pour le type de leucémie ou de lymphome identifié. L’antigène présent sur une cellule porte le nom de « classe de différenciation », ou « CD », accompagné d’un numéro associé. Par exemple, l’antigène CD16 peut être présent sur les lymphoblastes leucémiques et l’antigène CD33 peut être présent sur les myéloblastes leucémiques.

Interleukine Voir Cytokines.

Leucocytes Synonyme de globule blanc. Voir aussi Globules blancs.

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Leucopénie Baisse sous la normale de la concentration de leucocytes circulants (globules blancs).

Lymphadénopathie Terme utilisé pour décrire une hypertrophie des ganglions lymphatiques.

Lymphocyte Type de globule blanc essentiel au fonctionnement du système immunitaire de l’organisme. Il existe trois principaux types de lymphocytes : les lymphocytes B, qui produisent les anticorps aidant à lutter contre des agents infectieux tels que des bactéries, des virus et des champignons; les lymphocytes T, qui accomplissent plusieurs fonctions, dont celle d’aider les lymphocytes B à produire les anticorps; et les cellules tueuses naturelles, qui peuvent attaquer des cellules infectées par des virus ou des cellules tumorales.

Lymphokine Voir Cytokines

Macrophage Voir Monocyte

Maladie réfractaire Un malade qui n’entre pas en rémission ou dont l’état ne s’améliore pas de façon considérable après avoir reçu le traitement initial typique souffre d’une maladie réfractaire.

Maladie résiduelle imperceptible Terme qui décrit un faible nombre de cellules de LLC restantes dans l’organisme après le traitement; ces cellules ne peuvent être détectées au moyen de tests cliniques typiques tels que les examens du sang et de la moelle, ou par le biais de tests plus sensibles servant à déceler la présence de cellules anormales, par exemple un type très sensible de cytométrie de flux ou la réaction en chaîne par polymérase (RCP).

Moelle osseuse Matière spongieuse présente dans la cavité centrale des os, où sont produites les cellules sanguines. À la puberté, la moelle de la colonne, des côtes, du sternum, des hanches, des épaules et du crâne produit des cellules sanguines de manière plus active que la moelle des autres os. Chez l’adulte, les os des mains, des pieds, des jambes et des bras ne contiennent plus de moelle productrice de cellules sanguines. À ces endroits, la moelle est remplacée par des cellules adipeuses. Lorsque les cellules de la moelle sont matures et différenciées en cellules sanguines, elles sont sécrétées dans le sang qui circule dans la moelle et transportées dans tout l’organisme.

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Monoclonal Qui se rapporte à une population cellulaire dérivée d’une seule cellule immature. À peu près tous les cancers dérivent d’une cellule unique dont l’ADN a été endommagé (c’est-à-dire ayant subi une mutation); ils sont, par conséquent, clonaux. L’ADN de la cellule modifiée présente une altération qui est à l’origine d’un oncogène et qui entraîne sa transformation en une cellule à l’origine du cancer. Le cancer est l’accumulation totale des cellules issues de cette cellule unique ayant subi une mutation. La leucémie, le lymphome et le myélome sont des exemples de cancers dérivés d’une cellule anormale unique.

Monocyte (macrophage) Type de globule blanc constituant environ 5 à 10 pour cent des cellules du sang humain à l’état normal. Les monocytes et les neutrophiles sont les deux principaux types de cellules mangeuses et tueuses de microbes dans le sang. Lorsque les monocytes quittent le sang pour passer dans les tissus, ils deviennent des macrophages. Les macrophages sont des monocytes en action et ils peuvent lutter contre l’infection dans les tissus, ingérer des cellules mortes (dans ce rôle, on les appelle phagocytes) et aider les lymphocytes à accomplir leurs fonctions immunitaires.

Mutation Altération s’opérant dans un gène à la suite de la modification de l’ADN d’une cellule. Une « mutation de cellules germinales » a lieu dans l’œuf ou le sperme et est transmise des parents aux enfants. La « mutation d’une cellule somatique» survient à l’intérieur d’une cellule tissulaire d’un type particulier et peut entraîner la croissance des cellules de ce type de tissu en tumeur. Dans le cas des leucémies, des lymphomes et des myélomes, une cellule primitive de la moelle osseuse ou d’un ganglion lymphatique subit une (ou plusieurs) mutation somatique, entraînant ainsi la formation d’une tumeur. Dans ces cas de cancers, les tumeurs sont, en règle générale, décelées dans plusieurs parties de l’organisme et atteignent la moelle ou les ganglions lymphatiques, et ce, généralement à plusieurs endroits.

Mutation somatique Altération génique survenant à l’intérieur d’une cellule d’un tissu particulier. Si la mutation survient dans un gène qui, en temps normal, contrôle la croissance ou la durée de vie de la cellule (un proto-oncogène), le gène mutant peut devenir un gène à l’origine du cancer ou un oncogène. Ce changement est appelé « somatique » pour le différencier d’une mutation de cellules germinales, laquelle peut être transmise des parents aux enfants.

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La plupart des leucémies se déclarent à la suite d’une mutation somatique d’une cellule primitive (hématopoïétique) de la moelle. Si la mutation a été provoquée par une anomalie majeure des chromosomes (une translocation, par exemple), elle peut être détectée grâce à une analyse cytogénétique. Souvent, la modification s’étant opérée dans le gène est plus subtile et davantage de tests sensibles s’imposent afin d’identifier l’oncogène.

Neutropénie Baisse sous la normale du taux de neutrophiles, un type de globule blanc.

Neutrophile Principale cellule phagocytaire (mangeuse de microbes) du sang. Cette cellule sanguine est la cellule principale dans la lutte contre l’infection. Il arrive souvent qu’elle soit présente en taux insuffisant chez les patients atteints d’une leucémie aiguë ou après la chimiothérapie. Un taux de neutrophiles très faible rend le patient plus vulnérable à l’infection. Les neutrophiles sont parfois appelés poly (neutrophiles polymorphonucléaires) ou seg (neutrophiles segmentés) parce que leur noyau possède plusieurs lobes.

Oncogène Gène ayant subi une mutation et à l’origine d’un cancer. Bon nombre de sous-types de leucémie myéloïde aiguë, de leucémie lymphocytique aiguë et de lymphomes, ainsi que presque tous les cas de leucémie myéloïde chronique, présentent un gène ayant subi une mutation (oncogène).

Oncologue Médecin qui diagnostique des cancers et traite les patients qui en sont atteints. Les oncologues sont généralement des internistes qui traitent des adultes ou des pédiatres qui s’occupent du traitement des enfants. Les radio-oncologues se spécialisent dans l’utilisation de radiations pour traiter le cancer, tandis que les chirurgiens-oncologues sont des médecins spécialisés dans l’utilisation de procédures chirurgicales pour diagnostiquer des cancers et traiter la maladie. Ces médecins collaborent en vue de fournir au patient le meilleur plan de traitement (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou immunothérapie).

Pancytopénie Baisse sous la normale de la concentration des trois principaux types de cellules sanguines, soit les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe) Méthode, souvent appelée « greffe de cellules souches autologues », où l’on : 1) prélève les cellules souches du sang ou de la moelle osseuse du patient; 2) congèle ces cellules pour les utiliser ultérieurement; et 3) décongèle ces cellules et

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les perfuse dans le sang du patient au moyen d’un cathéter à demeure après une chimiothérapie intensive ou une radiothérapie. Le sang ou la moelle peuvent être prélevés sur un patient atteint d’une maladie de la moelle en rémission ou d’une personne dont la moelle et le sang ne présentent pas trop d’anomalies (comme c’est le cas avec un lymphome, par exemple). Techniquement, il ne s’agit pas d’une greffe, laquelle consiste à prélever les tissus d’un donneur et à les greffer à un receveur. L’autogreffe a pour but de restaurer la production de cellules sanguines d’un patient en utilisant les cellules souches préalablement conservées de ce dernier et en les lui administrant sous forme de perfusion, et ce, lorsque le traitement intensif a sérieusement endommagé sa moelle. Cette procédure peut être effectuée au moyen de cellules souches de la moelle ou du sang. Les cellules souches du sang peuvent être prélevées par le biais d’une hémaphérèse.

Pétéchie Hémorragie sous-cutanée caractérisée par des taches de la taille d’une tête d’épingle. Ce type d’hémorragie est dû à un taux plaquettaire très faible. Ces petits points apparaissent fréquemment sur les jambes, les pieds, le tronc et les bras. Ils passent du rouge au brun et disparaissent au bout d’un certain temps. Ils cessent de se développer lorsque le nombre de plaquettes augmente.

Phagocytes Cellules qui ont la propriété de manger (ingérer) des micro-organismes (des bactéries et des champignons, par exemple) et de les détruire afin de protéger le corps contre l’infection. Les neutrophiles et les monocytes sont les deux principaux types de phagocytes sanguins. Ils passent du sang aux tissus où une infection s’est développée. Une baisse importante du taux sanguin de ces cellules est la principale cause de vulnérabilité à l’infection chez les patients traités au moyen d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie intensive (ou des deux). La chimiothérapie bloque la production de cellules sanguines dans la moelle, entraînant ainsi des déficits de ces cellules phagocytaires.

Plaquettes Petits fragments cellulaires (d’un volume équivalant au dixième de celui des globules rouges) qui s’attachent au site d’une lésion d’un vaisseau sanguin, s’agglutinent et scellent la région endommagée du vaisseau sanguin afin de stopper l’hémorragie. Le terme « thrombocyte » est un synonyme de plaquette sanguine et son préfixe (thrombo) est souvent utilisé dans les termes décrivant des désordres plaquettaires tels que la thrombopénie ou la thrombocythémie.

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Ponction de la moelle osseuse Test ayant pour but d’examiner les cellules de la moelle pour y déceler des anomalies cellulaires. Un échantillon de moelle est généralement prélevé dans l’os iliaque du patient. Après avoir administré un médicament pour insensibiliser la peau du patient, on prélève l’échantillon au moyen d’une aiguille conçue spécialement, laquelle est insérée dans l’os jusqu’à la moelle. L’échantillon est analysé au microscope pour y détecter des cellules anormales. Les cellules ainsi obtenues peuvent aussi être employées pour l’analyse cytogénétique, la cytométrie de flux et pour d’autres tests.

Rate Organe situé dans la partie supérieure gauche de l’abdomen, un peu en dessous du diaphragme (à la gauche de celui-ci). Elle contient des amas de lymphocytes (tout comme les ganglions lymphatiques) et filtre les cellules vieilles ou usées du sang. Cet organe est souvent touché lors des cas de leucémie lymphocytique, de lymphome non hodgkinien et de lymphome hodgkinien. L’augmentation de la taille de la rate se nomme splénomégalie. L’ablation de la rate au moyen de la chirurgie se nomme splénectomie. Cette intervention est pratiquée afin de traiter certaines maladies. La plupart des fonctions de la rate peuvent être effectuées par d’autres organes, dont les ganglions lymphatiques et le foie.

Réaction du greffon contre hôte (GvH) Réaction immunitaire lors de laquelle les lymphocytes présents dans la moelle ou les cellules sanguines du donneur (le greffon) attaquent les tissus du receveur (l’hôte). Les cellules immunitaires qui jouent le rôle le plus important dans cette réaction sont les lymphocytes T, lesquels sont présents dans le sang ou la moelle du donneur, la source des cellules souches. Les organes principalement atteints par la GvH sont la peau, le foie et le tractus gastro-intestinal. La réaction ne survient pas lors des greffes effectuées entre deux jumeaux monozygotes. La réaction peut être bénigne lors des greffes entre deux individus étroitement apparentés ou grave lorsque le donneur et le receveur sont moins apparentés. Ces réactions sont médiées en partie par des antigènes appelés « antigènes mineurs d’histocompatibilité », lesquels ne font pas partie du système majeur HLA et qui ne peuvent être appariés avant la greffe. Par exemple, dans le cas d’une greffe entre un donneur de cellules souches femelle et un receveur mâle, les facteurs produits par les gènes du chromosome Y peuvent être identifiés comme étrangers par les cellules souches du donneur femelle, qui ne partagent pas les gènes du chromosome Y. Cette réalité n’empêche pas que soient pratiquées des greffes entre un donneur femelle et un receveur mâle, mais accroît le risque de réaction immunitaire.

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Réaction en chaîne par polymérase (RCP) Procédé employé pour amplifier des traces d’ADN ou d’ARN afin de pouvoir analyser ou déterminer le type particulier d’ADN ou d’ARN. L’utilité de cette technique a été démontrée pour détecter des cellules résiduelles leucémiques ou de lymphome présentes en concentrations trop faibles pour être vues au microscope. On peut, à l’aide d’une RCP, détecter la présence d’une seule cellule leucémique parmi un groupe pouvant contenir entre 500 000 et un million de cellules saines. La RCP nécessite la présence d’une anomalie de l’ADN ou d’un marqueur précis dans les cellules leucémiques ou du lymphome (un oncogène, par exemple) afin de pouvoir être employée pour identifier des cellules résiduelles anormales.

Rechute Retour de la maladie après une rémission induite par le traitement.

Rémission Disparition d’une maladie, généralement en conséquence d’un traitement. Les termes « complète » et « partielle » sont employés pour modifier le terme « rémission ». Une rémission complète signifie la disparition totale des signes de la maladie. Une rémission partielle signifie qu’il y a une amélioration marquée de l’état du patient, mais que des indices résiduels de la maladie sont toujours présents.

Résistance au traitement Capacité des cellules à vivre et à se diviser, et ce, même en présence de substances chimiques qui, en principe, tuent les cellules ou bloquent leur croissance. La leucémie réfractaire est une condition où un certain nombre de cellules malignes résistent aux effets dégradants d’un ou plusieurs médicaments. Les cellules peuvent développer une résistance de multiples façons. Voir Résistance pléiotrope.

Résistance pléiotrope Caractéristique que possèdent certaines cellules et qui les rend résistantes aux effets de plusieurs classes de médicaments. Il existe différentes formes de résistance pléiotrope. Chacune est déterminée par les gènes qui régissent les réactions cellulaires à un agent chimique.

Syndrome de Richter Un faible pourcentage de patients atteints de la LLC (moins de cinq pour cent) souffre d’une maladie qui évolue en présentant des caractéristiques s’apparentant davantage à un lymphome agressif. Ce changement n’est pas un deuxième cancer, mais plutôt une transformation des cellules de la LLC. Plusieurs malignités hématologiques sont caractérisées par un tel changement.

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Système lymphatique Système comprenant les ganglions lymphatiques, le thymus (dans les premières décennies de la vie), les vaisseaux lymphatiques, les tissus lymphatiques de la moelle, le tractus gastro-intestinal, la peau et la rate. Il comprend également les lymphocytes T, B, les cellules tueuses naturelles présentes dans les structures de l’organisme énumérées précédemment.

Thrombocytopénie Diminution sous la normale de la concentration de plaquettes sanguines.

Transfusion de plaquettes Transfusion de plaquettes d’un donneur, souvent nécessaire pour aider les patients traités pour une leucémie aiguë. Les plaquettes provenant de plusieurs donneurs non apparentés peuvent être combinées et administrées à titre de plaquettes provenant de donneurs aléatoires. Les plaquettes provenant de six donneurs ayant fait don d’une unité de sang sont nécessaires pour augmenter de manière importante le nombre de plaquettes du receveur. Une aphérèse permet d’obtenir, à partir d’un donneur unique, un nombre suffisant de plaquettes. Cette technique consiste à soustraire les plaquettes d’une grande quantité de sang en le faisant passer dans un appareil à aphérèse. Les globules rouges et le plasma sont restitués au donneur. Le fait d’administrer des plaquettes provenant d’un donneur unique procure un avantage. En effet, puisque le patient n’est pas exposé aux antigènes des plaquettes provenant de plusieurs donneurs différents, il est moins susceptible de développer des anticorps contre les plaquettes transfusées. Une transfusion de plaquettes HLA-compatibles provenant d’un donneur apparenté ayant un type de tissu identique ou très similaire peut être administrée au patient.

Translocation Anomalie des chromosomes de la moelle ou des ganglions lymphatiques qui survient lorsqu’un segment de chromosome se clive et s’attache à l’extrémité d’un autre chromosome. Lors d’une translocation équilibrée, deux chromosomes différents s’échangent du matériel génétique sans qu’il y ait perte d’information génétique. Lorsqu’une translocation survient, le gène où il y a clivage est modifié. Il s’agit d’une forme de mutation somatique pouvant transformer un gène en oncogène (c’est-à-dire un gène à l’origine du cancer). Forme abrégée de la protéine cellulaire « zeta-associated protein 70 ». Un taux élevé d’expression de la tyrosine kinase ZAP-70 dans les cellules du patient atteint de la LLC-B est l’un des nombreux facteurs pouvant indiquer qu’il s’agit peut-être d’une maladie à évolution rapide et, par conséquent, qu’un traitement précoce pourrait s’imposer. Le médecin tient compte de l’expression de la protéine ZAP-70 ainsi que de plusieurs autres facteurs pour émettre tout jugement concernant l’administration d’un traitement précoce.

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RessourcesVoici quelques documents publiés par la Société de leucémie et lymphome à l’intention des patients :

La greffe de cellules souches de sang et de moelle; 2005.

La transfusion sanguine; 2006.

Feuillet d’information – La fatigue; 2004.

Feuillet d’information – L’immunothérapie; 2004.

Comprendre les essais cliniques liés aux cancers du sang; 2006.

Comprendre la pharmacothérapie et composer avec les effets secondaires; 2007.

Ressources non techniques

Le babillard de la Société est une source de soutien et d’information en ligne à l’intention des patients et des familles aux prises avec la LLC. On peut y accéder par le biais du site Internet de la Société. Vous pouvez y insérer vos questions et commentaires. Les sujets de discussion du babillard sont divisés en sous-catégories correspondant aux différentes facettes des cancers du sang. « Living with CLL » (Vivre avec la LLC) est l’un de ces babillards. On peut s’y rendre à l’adresse www.LLS.org/canada. Cliquez sur « Discussion Boards » (Babillard ), puis sur « Living with CLL» (Vivre avec la LLC) .

Ressources techniquesLichtman MA, Beutler E, Kipps TJ, Seligsohn U, Kaushansky K, Prchal J, eds. Williams Hematology. 7th ed. Chapter 92: Chronic Lymphocytic Leukemia and Related Diseases. New York, NY : McGraw-Hill Book Company; 2006.

La Société de leucémie et lymphome du Canada désire remercier Marshall A. Lichtman, M.D., vice-président directeur de la Recherche et des programmes médicaux, pour sa contribution au matériel offert dans la présente brochure.

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Notes

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Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec:

Ou :

Bureau du Canada

804 – 2 Lansing Square

Toronto (Ontario) M2J 4P8

Centre d’information et de ressources: 800-955-4572 (des interprètes sont à votre disposition, au besoin).

www.LLS.org/canada

Notre mission: guérir la leucémie, le lymphome, la maladie

de Hodgkin et le myélome et améliorer la qualité de

vie des patients et de leur famille.

La SLLC est une organisation à but non lucratif qui, pour accomplir sa mission, dépend de la générosité des contributions de particuliers, de fondations et de sociétés.

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Carole MurphyDirectrice des services aux patients1255, rue Université suite 705Montréal, Qc. H3B 3W1514.875.1000 ext. 1009 sans frais [email protected]