la grande epoque bimensuel semaine du 16 au 31 janvier 2010

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La Grande Époque UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION EpochTimes.com WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires ÉDITION 170 16 – 31 JANVIER 2010 • BIMENSUEL cahier A P. Nouveau Regard Produits de beauté maison La politique au cinéma P. Art de vivre P. Environnement L’épineux problème des sols pollués International P. 2 Europe P. 3 SOMMAIRE , et International Chine Humanitaire Économie En images cahier B Nouveau Regard et Annonces classées et Environnement Santé Art de vivre Culture Chine P. 5 PUBLICITÉ – SUISSE I chiro Ozawa, secrétaire général du parti démocratique japonais (PDJ, au pouvoir) est sous le feu des critiques et au cœur d'un scandale sur le finan- cement des partis politiques. Trois de ses collaborateurs ont été arrêtés et les appels à sa démission se mul- tiplient. M Ozawa, vétéran politique considéré comme un des personnages les plus influents de l'île, a cependant déjà annoncé qu'il n'envisageait pas de quitter son poste. M. Ozawa, le numéro 2 du PDJ, parti au pouvoir depuis septembre 2009, considère être la cible d'un achar- nement de la part des procureurs de Tokyo : « Je resterai et ferai mon tra- vail, nos fonds n'ont aucun lien avec de l'argent illégal. » La justice japonaise s'interroge sur la provenance de 400 millions de yens (environ 3 millions d'euros) utili- sés pour acheter une parcelle de terre à Tokyo par le PDJ en 2004. Le Pre- mier ministre Yukio Hatoyama n'a pas ménagé son soutien : « Le Secrétaire Général Ozawa n'a violé aucune loi. En tant que chef du parti démocratique, je crois au Secrétaire général Ozawa ». Hayatoma se remet lui-même tout juste d'accusations comparables, et a dû en décembre dernier présenter des excuses après que deux de ses assis- tants ont été accusés d'avoir caché des millions d'euros de dons. Les affaires financières du DPJ deviennent publiques alors que le Japon commence tout juste à débattre de son budget, le plus grand de son histoire. AURÉLIEN GIRARD Scandale au financement politique au Japon Ichiro Ozawa, secrétaire général du parti démocratique japonais. Kiyoshi Ota/Getty Images Connu sous le nom de « El Teo », Teodoro Garcia Simental, un des tra- fiquants de drogue les plus recher- chés au Mexique, a été arrêté le 12 janvier dans la ville de La Paz, au niveau de la péninsule californienne de Baja. Garcia serait un des princi- paux commanditaires des violences et exécutions sommaires dans la ville de Tijuana, au Nord du pays. Une récom- pense de 2,3 millions de dollars avait été offerte pour toute information per- mettant sa capture. Lire la suite page 2 Arrestation d’un « seigneur » mexicain de la drogue Le réalisateur du documen- taire, Dhondup Wangchen a été condamné à six ans de prison par le régime communiste chinois pour avoir : « incité à des activi- tés séparatistes. » L’autodidacte avait produit un documentaire inti- tulé « Laisser la peur derrière soi » dans lequel il interviewait plus de 100 Tibétains vivant en Chine. Ils parlaient de la vie sous la domina- tion du régime chinois, des Jeux Olympiques 2008 de Pékin et du chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama. Un réalisateur tibétain condamné à six ans de prison Tremblement de terre en Haïti : entre solidarité et désespoir Les forces de sécurité de l’O.N.U distribuent des repas aux victimes du tremblement de terre en Haïti. Page 6 Nations Unies/Marco DORMINO/AFP Le Chili s’excuse pour le traitement passé des populations indigènes Le retour annoncé de l’Ukraine dans le giron russe

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La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 Janvier 2010 La version française du journal Epoch Times (Epoch.times.com) www.lagrandeepoque.com

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Page 1: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

La Grande ÉpoqueUN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTIONUN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION

EpochTimes.comWWW.LAGRANDEEPOQUE.COMWWW.LAGRANDEEPOQUE.COM

Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires

ÉDITION 170

16 – 31 JANVIER 2010 • BIMENSUEL

cahier A

P. � Nouveau Regard

Produits de beauté maisonLa politique au cinéma

P. �� Art de vivreP. �� Environnement

L’épineux problème des sols pollués

International P. 2

Europe P. 3

SOMMAIRE

�, � et � International� Chine� Humanitaire Économie En images

cahier B

� Nouveau Regard �� et �� Annonces classées�� et �� Environnement�� Santé�� Art de vivre�� Culture

Chine P. 5

PUBLICITÉ – SUISSE

Ichiro Ozawa, secrétaire général du parti démocratique japonais (PDJ, au

pouvoir) est sous le feu des critiques et au cœur d'un scandale sur le fi nan-cement des partis politiques. Trois de ses collaborateurs ont été arrêtés et les appels à sa démission se mul-tiplient. M Ozawa, vétéran politique considéré comme un des personnages les plus infl uents de l'île, a cependant déjà annoncé qu'il n'envisageait pas de quitter son poste.

M. Ozawa, le numéro 2 du PDJ, parti au pouvoir depuis septembre 2009, considère être la cible d'un achar-nement de la part des procureurs de Tokyo : « Je resterai et ferai mon tra-vail, nos fonds n'ont aucun lien avec de l'argent illégal. »

La justice japonaise s'interroge sur la provenance de 400 millions de yens (environ 3 millions d'euros) utili-sés pour acheter une parcelle de terre à Tokyo par le PDJ en 2004. Le Pre-mier ministre Yukio Hatoyama n'a pas ménagé son soutien : « Le Secrétaire Général Ozawa n'a violé aucune loi. En tant que chef du parti démocratique, je crois au Secrétaire général Ozawa ». Hayatoma se remet lui-même tout juste d'accusations comparables, et a dû en décembre dernier présenter des

excuses après que deux de ses assis-tants ont été accusés d'avoir caché des millions d'euros de dons.

Les affaires fi nancières du DPJ deviennent publiques alors que le Japon commence tout juste à débattre de son budget, le plus grand de son histoire.

AURÉLIEN GIRARD

Scandale au fi nancement politique au Japon

Ichiro Ozawa, secrétaire général du parti démocratique japonais.

Kiyoshi Ota/Getty Images

Connu sous le nom de « El Teo », Teodoro Garcia Simental, un des tra-fi quants de drogue les plus recher-chés au Mexique, a été arrêté le 12 janvier dans la ville de La Paz, au niveau de la péninsule californienne de Baja. Garcia serait un des princi-

paux commanditaires des violences et exécutions sommaires dans la ville de Tijuana, au Nord du pays. Une récom-pense de 2,3 millions de dollars avait été offerte pour toute information per-mettant sa capture.

Lire la suite page 2

Arrestation d’un « seigneur » mexicain de la drogue

Le réalisateur du documen-taire, Dhondup Wangchen a été condamné à six ans de prison par le régime communiste chinois pour avoir : « incité à des activi-tés séparatistes. » L’autodidacte avait produit un documentaire inti-tulé « Laisser la peur derrière soi » dans lequel il interviewait plus de 100 Tibétains vivant en Chine. Ils parlaient de la vie sous la domina-tion du régime chinois, des Jeux Olympiques 2008 de Pékin et du chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama.

Un réalisateur tibétain condamné à six ans de prison

Tremblement de terre en Haïti : entre solidarité et désespoir

Les forces de sécurité de l’O.N.U distribuent des repas aux victimes du tremblement de terre en Haïti.Page 6

Nations Unies/Marco DORMINO/AFP

Le Chili s’excuse pour le traitement passé des populations indigènes

Le retour annoncé de l’Ukraine dans le giron russe

Page 2: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande Époque22 InternationalInternational www.lagrandeepoque.com

Michelle Bachelet, présidente du Chili, a formellement présenté ses excu-

ses au nom de la nation aux descendants d'un groupe d'indigènes qui avaient été envoyés en Europe, à la fi n du XIXe siè-cle, pour y être exposés. A cette occasion, les restes de cinq indiens kawesquar, des régions australes du pays, ont été honorés dans une cérémonie après avoir été rapa-triés au Chili le 12 janvier. La présidente Bachelet a indiqué que le Gouvernement avait été coupable de « négligence face à de tels abus ».

« Alors que nous approchons du bicen-tenaire de notre indépendance, nous devons faire face à la fois aux points les plus lumineux et aux moments les plus

sombres de notre histoire », a-t-elle indi-qué, citée par la BBC depuis Santiago. Les mauvais traitements des indigè-nes étaient d'après elle la conséquence directe d'un racisme à l'encontre de « nos pères indigènes, dont l'humanité a été piétinée. »

Les restes des cinq indiens ont été retrouvés dans la ville suisse de Zurich, où ils avaient été conservés. Les indiens faisaient partie d'un groupe de onze indi-gènes capturés par des explorateurs alle-mands en 1881. Ils avaient été exposés dans des zoos à Paris, Berlin, Munich, Stuttgart et Zurich. Les zoos humains, appelés « expositions ethnologiques » et « villages de négros » étaient des expo-

sitions populaires à la fi n du XIXe siècle pour faire observer des peuples « primi-tifs » dans leur « état naturel ». Parmi les onze indigènes, cinq avaient pu retour-ner au Chili vivants, le dernier ayant suc-combé durant le voyage retour. Les cinq autres, dont les corps ont été retrou-vés par des journalistes en reportage à Zurich, seront enterrés lors d'une céré-monie indigène traditionnelle dans une île à proximité de Tierra del Fuego.

Un des plus anciens artisans indigènes de la région recevra les corps, explique le journal El Mercurio. Oints d'huile, ils seront placés dans les peaux de lions de mer, et enterrés dans les grottes de l'île.

AURÉLIEN GIRARD

Le Chili s’excuse pour le traitement passé des populations indigènes

Michelle Bachelet en 2005, auprès de Chiliens indigènes.MARTIN BERNETTI/Getty Images

Suite de la première page

L'arrestation de Garcia est considérée comme une victoire liée à la modernisa-tion des techniques de surveillance, pour lesquels Mexico reçoit une aide accrue de Washington. Des agents américains ont ainsi directement aidé les forces mexicai-nes à détecter et suivre Garcia pendant plus de cinq mois.

Déjà, le 16 décembre dernier, Arturo Beltran Leyva, un autre trafi quant majeur, avait été tué lors d'un raid militaire au Sud de la ville de Mexico. Cela n'a pas été le cas pour Garcia :

« Il n'y a pas eu d'échanges de tirs. L'opération a été très rapide, car l'en-quête durait depuis longtemps », a indi-qué à Reuters un membre du raid contre le trafi quant.

L'année dernière, un tueur à gages appelé le « faiseur de soupe » a avoué avoir dissout plus de 300 corps dans de l'acide pour le compte de Garcia.

« Les hommes de Teo sont connus pour leur extrême violence, la mutilation de corps, les kidnapping », explique M. Payne, porte parole du département amé-ricain de lutte contre la drogue.

L'arrestation de M. Garcia rend espoir aux proches de centaines de person-nes disparues à Tijuana ces dernières années. « Nous espérons qu'il sera inter-rogé et nous dira où sont nos proches», indique au New-York Times Fernando Ocegueda, dont le fi ls a été kidnappé en 2007 et qui dirige « Citoyens contre l'im-punité ».

Avec cette arrestation, le président mexicain Felipe Calderon marque des points dans sa campagne contre le crime organisé, dont il a fait une priorité poli-

tique. Sa fermeté sur le sujet depuis sa prise de fonction en 2006 a déclenché une véritable guerre contre les trafi quants de drogues, avec implication directe de l'ar-mée mexicaine pour dépasser la corrup-tion de la police du pays. Plus de 15.000 personnes sont décédées depuis, prin-cipalement dans les régions frontalières avec les Etats-Unis – portes d'entrées au marché principal des trafi quants de toute l'Amérique du Sud.

Cependant, Patricia Escamilla Hamm, qui étudie les questions de sécurité trans-frontalière au Colegio de la Frontera

Norte à Tijuana, tempère ce succès dans les colonnes du New York Times : « La tendance maintenant est que ces frappes sont importantes, mais que leur impact est variable : un autre chef prend sa place. El Teo lui-même est un exemple de la fl exi-bilité de ces cartels, et de la facilité avec laquelle un chef remplace un autre. »

Mme Escamilla craint que la lutte pour le remplacement de Garcia provoque encore plus de violence, le cartel de Sina-loa devant défendre son territoire à l'Est de Tijuana.

A. G.

Après une série d'expulsions de

diplomates en 2009, conséquence d'une dégradation des relations entre les deux pays, la Nou-velle-Zélande et les Fidji tentent de renouer le dialogue en nominant de nou-veaux diplomates.

Depuis leur coup d'état militaire en 2006, les Fidji entre-tiennent des rela-tions tendues avec la plupart de leurs voisins du Pacifi que Sud. En novembre dernier, les princi-paux diplomates néozélandais ont été expulsés des Fidji en réponse à une interdiction d'entrée sur le territoire annoncée par le gouver-nement néozélandais à l'encontre des membres du gouvernement fi jien. Les principaux diplomates fi djiens en Nou-velle-Zélande ont par ailleurs été rap-pelés et les contacts entre les deux pays interrompus.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont maintenant décidé de rétablir une présence diplomatique normale dans chaque pays.

Le retour de deux Hauts Commissai-res néozélandais bannis des Fidji l'an-née dernière n'est pas encore à l'ordre du jour, ce qui n'empêche pas le minis-tre néozélandais des Affaires étrangè-res, Murray McCully, d'estimer que des progrès ont été faits. Après avoir ren-contré son homologue fi djien, il a tenu à insister sur le fait que les efforts de

dialogue ne changeaient rien à la forte opposition de son gouvernement au gouvernement militaire fi djien, ni n'an-nonçait un relâchement des sanctions à son égard.

Frank Bainimarama, chef d'Etat major de l'armée fi djienne, a pris le pouvoir il y a un peu plus de trois ans et a attiré la colère de ses voisins du Sud Pacifi -que en ne rétablissant pas la démocra-tie. L'intéressé considère que celle-ci ne pourra revenir à l'ordre du jour que quand le système politique aura été assaini, la corruption éradiquée et le racisme à l'encontre des minorités eth-niques indiennes effacé. Les élections générales, promises en 2009, n'ont pas eu lieu et pourraient être repoussées à 2013, en conséquence de quoi le pays reste exclu du Commonwealth et du Forum de l'ASEAN.

A. G.

Mohamed Meziane, président direc-teur général du géant algérien de

l'énergie Sonatrach, a été suspendu de ses fonctions et est sous le coup d'une enquête pour corruption.

D'après le journal El Watan, Meziane aurait détourné le processus d'appel d'offres de son entreprise pour favorise des proches dans l'octroi de contrat de consultance et de services de sécurité. Le ministre de l'Energie algérien ne com-mente pas la décision, mais la prise de fonction intérimaire du vice-président Abdelhafi d Feghouli indique que l'affaire est sérieuse.

Pour Samuel Ciszuk, analyste de IHS Global Insight cité par le Wall Street

Journal, l'enquête pourrait impacter les opérations de Sonatrach. « Il est proba-ble que les relations de business deve-lopment à quasiment tous les niveaux seront gelées », indique-t-il. Un représen-tant d'une compagnie pétrolière étran-gère confi rme : « Cela va sérieusement déstabiliser Sonatrach et rendre diffi cile la prise de décisions. Cela accroît certai-nement le risque politique de travailler en Algérie ».

Sonatrach, qui exporte en particulier du gaz naturel vers l'Europe, est la plus grande entreprise d'Algérie. Ses exporta-tions de gaz génèrent près d'un tiers du produit national brut d'Algérie.

A. G.

Plusieurs responsables de la base militaire de Fort Hood pourraient

être poursuivis pour ne pas avoir sur-veillé le coupable du massacre de 13 militaires. Le psychiatre Nidal Hasan avait ouvert le feu dans la base texane en novembre dernier, et pour plusieurs responsables américains, les signes avant-coureurs existaient et auraient dû être pris en compte.

Le secrétaire d'Etat à la Défense Robert Gates a ainsi rappelé que les supérieurs hiérarchiques sont respon-sables de détecter les personnes pou-vant représenter un danger. « Ne pas le faire, ou laisser le problème à une autre unité, peut conduire à des consé-quences sérieuses ou même dévasta-trices ». Les raisons, pense-t-il, sont à chercher dans la capacité du dépar-tement de la défense à faire face aux menaces. « Nous n'avons pas fait assez pour nous adapter à l'évolution des menaces qui est apparue sur les dix dernières années. Le département de la Défense est gêné par des atti-

tudes du XXe siècle ancrées dans la Guerre Froide », ajoute-t-il, cité par le Houston Chronicle.

Le comportement du Major Hasan aurait pu permettre d'anticiper son geste, affi rment des sources proches de l'enquête citées par la presse amé-ricaine : en surpoids, le major ne socia-lisait pas avec ses collègues et aurait tenu des propos extrémistes, note par exemple le Los Angeles Times.

Pour les deux rédacteurs du rapport préliminaire remis à Robert Gates, Togo West et Vern Clark, dont les conclu-sions sont dans les colonnes du Wall Street Journal, « certains médecins n'ont pas jugé de façon appropriée ni respecté les critères des offi ciers pour ce qui est du coupable supposé ? » Ils soulignent par contre l'effi cacité des réactions du personnel militaire qui en quatre minutes avait pu mettre fi n à l'attaque, avec arrivée des premières ambulances pour secourir les blessés à peine trois minutes après cela.

A. G.

Arrestation d’un « seigneur » mexicain de la drogue

Teodoro Garcia Simental entouré de policiers.Getty Images

Massacre de Fort Hood : des militaires américains pourraient être poursuivis

Algérie : enquête pour corruption contre le PDG de Sonatrach

Les Fidji et la Nouvelle Zélande amorcent une détente diplomatique

FILIPPO MONTEFORTE/AFP

Le Premier ministre de la République des îles Fidji Josaia Voreqe Bainimarama.

Page 3: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

La Grande Époque ● 16 – 31 JANVIER 2010 33InternationalInternationalwww.lagrandeepoque.com

L'Union sacrée entre les deux grands leaders de la révolution orange est devenue une haine invincible, qui

après cinq années de désillusions pour les Ukrainiens annonce la victoire du can-didat pro-russe, l'ancien président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

Le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko, qui se présente aux élec-tions présidentielles ukrainiennes contre le président pro-occidentale Viktor Iout-chenko, a elle-même pris des positions ouvertement pro-russes qui lui rallient une partie des électeurs de l'Est de l'Ukraine, mais encore trop peu pour jouer à jeu égal avec Iakounovitch, qu'elle a accusé le 12 janvier d'avoir mis en place des frau-des massives.

Mme Timochenko affi rme que le parti de M. Iakounovitch, le Parti des Régions, a organisé du bourrage d'urnes dans tout l'Est du pays, région pro-russe qui est sa base électorale. D'après elle, dans la région de Donetsk, 11 % des citoyens ont demandé à voter depuis chez eux, sans aucune preuve qu'ils n'ont pas moyen de se rendre aux bureaux de votes. « Même en 2004 nous n'avions pas vu une falsi-fi cation aussi monstrueuse », indique-t-elle, citée par la BBC. Mime Timochenko indique d'ores et déjà qu'elle ira devant la justice si des fraudes sont observées.

Iakounovitch, vainqueur offi ciel des élections de 2004, avait été renversé après des semaines de manifestations contre les fraudes électorales qui avaient conduit à sa victoire. A nouveau candi-dat aujourd'hui, il répond aux accusations

de Mme Timochenko en affi rmant que les seules fraudes possibles sont celles orga-nisées par le parti au pouvoir : « Com-ment l'opposition pourrait-elle falsifi er les résultats ? » demande-t-il. « Seules

les autorités ont cette capacité, ils en ont les mécanismes, la structure, et le minis-tère de l'Intérieur. » – on peut sans peine croire que l'homme sait de quoi il parle.

La victoire de Iakounovitch au premier

tour, annoncée par les sondages qui lui donnent plus de 30 % d'intentions de vote, ne laisse que peu de doutes sur l'issue du second tour de l'élection présidentielle. La marche vers l'Europe de l'Ukraine devrait

donc s'arrêter et les démarches pour une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN devenir un mauvais souvenir pour Moscou.

Le retour au pouvoir très probable d'un Iakounovitch ressuscité annonce une res-titution à Moscou de son contrôle sur les oléoducs ukrainiens qui transportent en Europe le gaz sibérien. Il permettra éga-lement à la Russie de stabiliser sa fl otte militaire en Crimée. Iakounovitch a déjà annoncé qu'il reconnaîtrait l'indépen-dance des deux provinces géorgiennes sécessionnistes soutenues par Moscou, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, et qu'il signerait un accord de coopération éco-nomique entre ex-républiques soviéti-ques, lui aussi promu par Moscou. Au bord de la faillite, l'Ukraine ne peut même plus compter sur les prêts du FMI qui lui reproche de l'avoir volontairement mal informé.

Les Ukrainiens eux, semblent désa-busés au point de se désintéresser du scrutin. Dans un sondage du mois de décembre dernier cité par le Telegraph, 57 % des Ukrainiens pensaient que les résultats de l'élection présidentielle seraient manipulés. Bien que plus de 600 observateurs de l'OSCE aient été pré-sents sur place, en plus de milliers d'ob-servateurs internationaux, le cœur n'y est pas. Elena Galitskaya, une psycholo-gue de Kiev citée par l'Associated Press, résume l'état d'esprit général : « Je ne sais pas si je vais aller voter parce que, honnêtement, je pense que les élections ne donneront rien à notre pays. »

AURÉLIEN GIRARD

Ankara amorce en position de force des négociations avec la Russie sur la question du gaz. La Turquie est en effet implan-tée de façon stratégique pour le transport de la production des régions du Caucase, don-née inscrite en fi ligrane de la rencontre à Moscou entre le président russe Dmitry Medve-dev et le Premier ministre turc Tayip Erdogan.

Le gouvernement turc a donné son accord de principe au passage sur

son territoire d'un oléoduc majeur, le « South Stream » qui devrait alimen-ter l'Europe de l'Ouest en passant par la Mer noire, l'Arménie et la Turquie. L'Union Européenne tente de son côté de rallier Ankara à son propre projet, Nabucco, dont l'objectif est de diversi-fi er ses sources d'approvisionnement et ainsi d'être moins sensible aux pres-sions de Moscou.

« Le domaine de l'énergie est parti-culièrement important », confi rme M. Erdogan, cité par la BBC. « Non seu-lement pour ce qui est du gaz naturel, mais aussi pour les produits bruts... je vois dans cette rencontre une immense opportunité. »

« La relation turco-russe s'améliore. C'est réellement un partenariat stratégi-que », confi rme M. Medvedev.

La Turquie est très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en gaz, mais a les moyens du fait de sa position géographique de se positionner comme corridor pour transporter le gaz -

qu'il soit russe ou non - vers l'Europe et le Moyen-Orient. Elle a donc déjà permis à la Russie de mener des travaux préli-minaires le long de sa côte avec la Mer Noire, ce qui pourrait permettre un début de construction cette année. Cette posi-

tion donne à la Turquie, en particulier dans le cadre de ses négociations pour intégrer l'espace européen, un levier puissant auprès du Bruxelles.

A. G.

Sept « bahai », du nom du mou-vement religieux d'origine ira-nienne, font face dans leur pays à des accusations d'espion-nage et de coopération avec Israël. Membres d'un mouve-ment considéré comme héréti-que, ils pourraient faire face à la peine de mort.

Le groupe a été arrêté et emprisonné en 2008, une décision condamnée

par le gouvernement américain : « Nous sommes extrêmement inquiets de la per-sécution des Bahai en Iran et du traite-ment d'autres membres de minorités religieuses qui continuent d'être visées uniquement pour leurs croyances », a dit PJ Crowley, porte-parole du département d’Etat américain cité par la BBC.

« Toutes les activités de la secte inter-dite Bahai en Iran sont dirigées par son quartier général en Israël », répondent les

autorités iraniennes citées par l'agence ISNA. « Sur la base des preuves et des aveux des accusés, ils ont rencontré les ambassadeurs de différents pays occi-dentaux et parlé d'actions avec eux. »

Les Bahai, qui considèrent leur fonda-teur, Baha'Ullah, comme le dernier pro-phète envoyé sur terre sont de longue date rejetés en Iran. D'après l'organisa-tion, des centaines de membres auraient été tués depuis la révolution islamique de 1979.

A. G.

Après l'humiliation publique infl igée à l'ambassadeur de Turquie en Israël,

le Premier ministre Benjamin Netanya-hou a dû envoyer au président turc Abdullah Gul une lettre d'excuses for-melles. Cet incident illustre la dégrada-tion des relations entre les deux pays, et ce d'autant plus qu'il a directement été provoqué par le vice-ministre des Affai-res étrangères israëlien, Danny Ayalon.

Lors d'un entretien télévisé, ce der-nier a fait en sorte que l'ambassadeur turc Oguz Celikkol soit assis sur un siège plus bas que le sien et a demandé que le drapeau turc soit absent du pla-teau télévisé, dans le même temps qu'il demandait au représentant d'Ankara d'agir contre certaines séries télévisées turques. Les images diffusées à la télé-vision israélienne montrent M. Ayalon faisant remarquer aux journalistes que l'ambassadeur turc est assis sur une banquette basse. Il ajoute en hébreu : «Un seul drapeau, et nous ne sourions pas.»

Derrière le « message du sofa », l'irri-tation d'Israël face aux fi ctions télévisées populaires en Turquie qui représentent des scènes d'assassinat de Palestiniens par l'armée de l'Etat hébreu, par exem-ple dans la série télévisée La vallée des loups.

« Ce que nous faisons est de la fi c-tion… mais pour ce qui est de ce qu'ils font, leurs crimes contre l'humanité ? Ils sont réels », réplique Bahadir Ozdener,

le scénariste à succès.Suite à l'incident diplomatique, le

président turc Abdullah Gul a immé-diatement fait savoir que son ambassa-deur : « rentrerait par le premier avion », jeudi 14 janvier, en absence d'excu-ses publiques par Israël. Excuses faites par Benjamin Netanyahu en personne qui «exprime à nouveau son inquiétude quant au refroidissement des liens entre Israël et la Turquie » et ordonne à son Gouvernement « de trouver des moyens d'inverser cette tendance ».

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a reçu l'excuse et confi rmé qu'elle correspondait aux attentes de son pays, tout en ajoutant qu’« Israël doit être plus juste et se mettre du côté de la paix dans la région ».

Le gouvernement de coalition israé-lien n'est à l'heure actuelle pas uni dans sa vision des relations avec le gouverne-ment turc, dont les critiques à l'encontre d'Israël se multiplient – on se souviendra par exemple du spectaculaire départ du Premier ministre Erdogan lors du forum économique mondial de Davos en 2009. C'est effectivement au moment de l'opé-ration « Plomb fondu » menée par les troupes israéliennes à Gaza en janvier 2009 que le divorce a été consommé. Le gouvernement turc a depuis indiqué ne plus voir sa relation avec Israël comme une priorité, et amorcé un rapproche-ment avec la Syrie et l'Iran.

A. G.

Le retour annoncé de l’Ukraine dans le giron russe

Le retour gagnant de Viktor Ianoukovitch.AFP

Israël forcé de présenter des excuses à la Turquie

Désamour profond entre Israël et Turquie.MUSTAFA OZER/Getty Images

Discussions sur le gaz entre Turquie et Russie

DMITRY ASTAKHOV/Getty Images

Le président russe Dmitry Medvedev (g.) serre la main du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan (d.).

Début du procès pour espionnage des Bahais en Iran

Page 4: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande ÉpoqueInternationalInternational44 www.lagrandeepoque.com

Le 28 décembre dernier, la Thaïlande expulsait plus de 4.000 réfugiés Hmong, une minorité d’Asie du Sud-est.

Les Hmong, encore appelés « Miao » en chinois, sont l'une des très nombreuses minorités ethniques de la Chine.

Installés d’abord dans les plaines du Fleuve Jaune il y a quelques milliers d’an-nées, les Hmong auraient été peu à peu repoussés par les Han, pour se retrouver fi nalement dans le sud du pays, et particu-lièrement dans les régions de montagnes. C’est au début du XIXe siècle qu’ils fran-chissent la frontière chinoise pour s’ins-taller dans les montagnes du Laos, en Thaïlande et au Vietnam.

La suite de l’Histoire, on la connaît : alliés de la France lors de la Guerre d’In-dochine, puis des États-Unis pendant « la guerre secrète de la CIA » contre les com-munistes au Vietnam, beaucoup d’entre eux ont été pourchassés et persécutés par le gouvernement communiste lao-tien. D’où l’exode massif des Hmong en 1975 vers la Thaïlande, pays dans lequel beaucoup vivaient encore, après plus de 30 ans, dans des camps jusqu’à décem-bre dernier. Au Laos, les conditions sont encore bien plus précaires : des milliers de Hmong sont cachés dans la jungle lao-tienne, traqués par le gouvernement. Ils ne disposent ni d’armes, ni de nourriture. La faim a eu raison de plusieurs milliers d’en-tre eux.

Pour en savoir plus, nous avons ren-contré l’un d’entre eux, M. Cha By, qui vit actuellement en Guyane Française. Il est président de l’association créée en 2006 Pour l’Accueil et l’Intégration des Hmong du Sud-est asiatique en Guyane.

LGE : Pourquoi avoir choisi de s’allier aux États-Unis pendant la guerre du Viet-nam ?

M. Cha By : D’après les récits des Hmong, ils ont franchi les frontières de la Chine pour la Thaïlande, le Laos et le Vietnam vers 1820, mais n’ont jamais été intégrés et acceptés dans la société du sud-est asiatique. Pendant la guerre d’Indochine, ils ont accueilli les Français, les ont logé, partagé leur nourriture, soi-gné les soldats blessés, les ont accompa-gné dans les villes. Des liens d’amitié se sont créés à cette époque. Quand l’armée française a perdu la bataille, les Hmong se sont dispersés dans la forêt et se sont retrouvés dans les haut-plateaux. Puis ils se sont ralliés aux Américains pendant la guerre du Vietnam.

LGE : Les Hmong avaient-ils une posi-tion particulière par rapport à l’arrivée du communisme dans ces régions ?

M. Cha By : Le capitaine Jean Sassi¹ a bien expliqué la raison pour laquelle les Hmong ont préféré s’allier aux Français : quand l’Armée rouge arrivait dans les vil-lages, ils pillaient la nourriture, violaient les femmes, torturaient les hommes, et disaient fi nalement : « Allez, il faut com-battre l’ennemi occidental ! » Alors que les Français ont amené des médicaments. S’ils voulaient de la nourriture, ils deman-daient. Leurs comportements étaient bien différents.

LGE : Quel a été le rôle et l’attitude de la

France en 1975 quant à l’accueil des réfu-giés Hmong du Laos ?

M. Cha By : Offi ciellement, les Hmong n’étaient pas engagés dans l’armée fran-çaise. Les Hmong étaient juste des gui-des pour l’armée française. Ils portaient les bagages. Mais on sait très bien que les Hmong ont versé leur sang pour la France ! En 1975, quand beaucoup de Hmong se sont réfugiés en Thaïlande, le monde entier s’est réveillé avec stu-peur : qui étaient ces réfugiés ? Et pour-quoi autant dans cette région du Sud-Est asiatique ?

Alors, après une demande du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies, les Français et les Américains ont accepté d’accueillir des réfugiés Hmong. La France a donc fait venir 30.000 réfu-giés Hmong. Pas un de plus ou de moins, et en une seule fois.

LGE : Comment s’est passée l’arrivée en Guyane ?

M. Cha By : L’intégration au début a été un peu diffi cile, les Guyanais ne connais-saient pas du tout cette ethnie et pensaient qu’ils étaient des Chinois. C’était donc un peu tendu au début, puis il y a eu des échanges entre les peuples, la découverte des cultures et des traditions…Aujourd’hui l’intégration est un succès.

Le docteur Ho-Ha-Chuck, président du Conseil Général de l'époque, a été le seul à accepter les réfugiés Hmong dans sa commune de Roura. Il a choisi la région de Cacao car il avait appris que les Hmong aimaient vivre (en Asie) dans les haut-pla-teaux. Or, cette région comporte des col-lines.

D’ailleurs, l’implantation actuelle de Cacao est provisoire, le village défi nitif est prévu ailleurs, au sommet d’une colline.

LGE : Avez-vous encore des contacts avec les Hmong restés au Laos et que pensez-vous de cette décision de la Thaïlande ?

M. Cha By : Non, personnellement je n’ai plus de contact avec les Hmong du Laos.

Les échanges commerciaux entre le Laos et la Thaïlande existent, la construc-

tion d’un barrage sur le Mékong… Le Laos a toujours réclamé les Hmong à la Thaïlande car ils les considèrent comme des traitres et veulent les pourchasser.

LGE : Quelle attitude devrait selon vous adopter les Etats-Unis face à cette déci-sion d’expulsion ?

M. Cha By : Les Etats-Unis ont le pou-voir donc ils ont tout loisir de traiter ce problème. Seulement ce n’est plus une priorité puisqu’ils n’ont plus d’intérêt dans ces régions. C’est fi ni la guerre froide contre l’URSS. Alors pourquoi prendre des risques pour 4.000 Hmong ?

LGE : Il y a une forte communauté Hmong aux Etats-Unis. En effet, en 1975, les Américains avaient accepté de rece-voir 5.000 Hmong. Comment ont réagi les Hmong des Etats-Unis à l’annonce des expulsions de décembre dernier ?

M. Cha By : Le Général Vang Pao² a déclaré ouvertement vouloir retourner au Laos car il se sent responsable de cette situation. Ce général avait mené les Hmong du Laos lors de la guerre secrète avec la CIA pour combattre le commu-

nisme. Il vit maintenant aux Etats-Unis. Il est âgé de 82 ans. Seulement, en tant que pire ennemi du gouvernement laotien pourra-t-il rentrer au Laos ?

LGE : En Guyane Française, la com-munauté des Hmong détient le monopole de l’agriculture. Ils sont bien intégrés. En décembre dernier, ils ont fêté les 30 ans de leur arrivée en Guyane. Alors, qu’en est-il de leur avenir, selon vous ?

M. Cha By : Actuellement, il n’y a pas de mesures précises mais les Hmong four-nissent de 100 à 150 tonnes de fruits et légumes par semaine sur toute la Guyane. La deuxième génération est née ici, il y a des mariages mixtes, on ne fait plus la dif-férence entre asiatiques et Guyanais. Je pense que les Hmong fi niront leurs jours en Guyane.

Les Hmong ont une tradition : le premier ou le dernier des garçons prend la relève des parents. Bien sûr, beaucoup d’en-fants Hmong préfèrent aller travailler sur Cayenne, mais il y en a toujours qui res-tent travailler la terre.

LGE : Il est question de faire venir des

Hmong de Thaïlande, le maire de Saint-Elie3 est prêt à les recevoir. Quel est votre rôle dans ce projet ?

M. Cha By : Les Hmong gagnent très bien leur vie en Guyane. Ils ont quel-que peu oublié leurs frères laissés dans des conditions souvent déplorables en Thaïlande. En 2006, l’armée thaïe a com-mencé à expulser des Hmong. J’ai un frère qui travaille à Bangkok et il m’a interpelé sur la possibilité de faire venir des Hmong en Guyane. Nous avons donc créé une association afi n de les faire venir car ici les Hmong sont bien intégrés et la place ne manque pas.

Nous avons d’abord contacté des élus et personnalités guyanaises qui ont souhaité adhérer à l’association. Puis j’ai interpelé le Préfet, Mr Lafl aquière à cette époque, qui s’est fi nalement dit impuissant et nous a conseillé d’écrire directement à Paris.

Après plusieurs demandes à différents ministères, à l’Immigration, aux Affaires étrangères, à l’Agriculture, nous avons eu des réponses encourageantes.

Un mois avant les événements de décembre 2009, nous avons réécrit à tous. Or, depuis, c’est le silence. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner s’était pourtant dit bien au courant de cette affaire qu’il avait dite préoccupante. Il avait ajouté que « c’était une priorité »…

Il est vrai que le ministre nous avait précisé que, selon le gouvernement thaïlandais, si une porte était ouverte en Thaïlande pour les Hmong, il y aurait une énorme vague d’immigration de ceux du Laos vers la Thaïlande. Or, la Thaïlande ne veut pas de cette situation.

Mais tous les Hmong ne souhaitent pas quitter le Sud-est asiatique. Seuls ceux qui ont aidé les Français survivent encore dans la jungle laotienne et meurent de faim. Ce sont eux qui souhaitent quitter le Laos.

Je demande encore, car je pense qu’il n’est pas trop tard, que la France fasse pression afi n que le Laos laisse partir ceux qu’il considère comme des traîtres.

La Guyane, et le maire de Saint-Elie en particulier, pourrait accueillir plusieurs mil-liers de Hmong.

Une stèle a été déposée il y a quelques mois à Cacao par le secrétaire d’État à la Défense, Jean Marie Bockel, pour rappe-ler que les Hmong ont combattu auprès des Français.

FRÉDÉRIQUE PRIVATLA GRANDE ÉPOQUE

GUYANE

¹Le capitaine Jean Sassi (1917-2009) a servi pendant la Guerre d’Indochine et a été amené à recruter des combattants Hmong afi n de soutenir puis sauver quel-ques centaines de soldats français postés à Dien Bien Phu. Ceux-ci seront ensuite emmenés dans la jungle avant de rentrer en France. A son départ, Sassi a laissé un armement important aux Hmong.

² Le général Vang Pao, né en 1931 au Laos, est un chef de guerre historique hmong laotien, ayant combattu aux côtés de la France durant la Guerre d’Indochine et des États-Unis durant la Guerre du Viet-nam. Il vit maintenant aux Etats-Unis.

3 Saint-Elie est une petite commune du centre de la Guyane qui connaît une forte déperdition de ses habitants.

Yaly, âgé de 30 ans, est né à Nancy. Ses parents sont arrivés du Laos en passant par la Thaïlande. Initia-

lement destinés à rallier les États-Unis, ils ont préféré suivre la famille paternelle et se sont retrouvés à sillonner la France à la recherche de petits boulots. C’est comme cela que leurs cinq enfants ont vu le jour dans des villes différentes. Son père s’ins-talle fi nalement dans la restauration et semble s’en sortir. Mais ce n’est pas le cas du reste de la famille. Les grands-parents qui étaient agriculteurs, entendent parler de la Guyane, cette terre de France qui peut accueillir des Hmong et qui propose de tra-vailler la terre. D’autres Hmong y vivaient déjà et semblaient s’y adapter. Ne voyant pas ou peu d’avenir en France métropoli-taine, la quasi-totalité du clan Cha décide de partir tenter sa chance en Guyane. Yaly

est âgé de huit ans quand il arrive à Cacao, dans la commune de Roura en Guyane.

L’arrivée en Guyane a été diffi cile, la perte des repères, des amis. Mais heureu-sement, la solidarité Hmong est bien là et de nombreuses familles leur apportent de l’aide.

Leur première maison, construite sur pilotis, était bien délabrée et aurait due être détruite. Le travail est dur, il y avait 70 hec-tares de forêt à défricher. Mais les Hmong sont très travailleurs et n’ont pas peur de se donner du mal.

« C’est inné chez les Hmong, ils ont tou-jours vécu ainsi à la dure !», affi rme Yaly. « Quand j’étais jeune, c’était limite com-parable à l’esclavage, on travaillait sous la pluie, le soleil. Mon père a presque à lui seul défriché plus de la moitié du terrain. Le reste a été fait avec d’autres Hmong grâce

à un système d’entraide mutuelle. »Au départ, ils ont essayé plusieurs types

de cultures : la banane, les fl eurs locales, l’aubergine, les salades et même le melon. Et ce n’est que depuis cinq ou six ans qu’ils se sont défi nitivement arrêtés sur la culture de l’ananas.

« Petits, nous n’aimions pas les vacan-ces, car c’était tout le temps le travail. Indi-rectement cela a d’ailleurs joué sur mes études. Au primaire et au collège, ça allait, mais au lycée, avec le travail individualisé qui est important, ce n’était pas évident. De plus, se retrouver livré à soi-même à Cayenne n’a pas été évident. Il fallait reprendre des repères. »

Les relations avec les Guyanais ne sont pas toujours évidentes, surtout sur le mar-ché de Cayenne. Mais Yaly rencontre aussi au lycée beaucoup d’autres Créoles,

Métropolitains ou Chinois, avec lesquels il s’entendra très bien.

Après un parcours scolaire un peu chao-tique – il arrête les études après deux échecs au bac puis les reprend après avoir fait un bref retour à l'agriculture – il devient enseignant. L’an dernier, son père décède, et se pose alors la question de l’héritage terrien. Or, il y a une tradition chez les Hmong : c’est l’aîné ou le dernier des fi ls qui reprend l’héritage familial. Son grand frère tente l’expérience pendant quelques mois, mais abandonne.

Yaly a ainsi décidé d’abandonner tem-porairement l’enseignement et de repren-dre l’exploitation familiale aux côtés de sa mère. Il vient donc d’obtenir une disponibi-lité auprès de l’Éducation Nationale et va rentrer dans quelques semaines à Cacao.

F. P.

Les Hmong, alliés « oubliés » de l’Occident ?

Yaly, 30 ans, enseignant, va quitter temporairement son travail pour aider sa mère dans l’exploitation familiale de Cacao.

Portrait d’un jeune de la deuxième génération Hmong en Guyane

Danseuses Hmong portant, en signe d’amitié et de solidarité, les costumes traditionnels des différentes ethnies présentes en Guyane, lors de la cérémonie célébrant les 30 ans d’arrivée des Hmong en Guyane, à Javouhey.

Intervention de la députée de Guyane, Mme Chantal Berthelot, lors de la cérémonie des 30 ans d’arrivée des Hmong en Guyane.

Frédérique Privat/La Grande Époque

Frédérique Privat/La Grande Époque

Frédérique Privat/La Grande Époque

Page 5: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

La Grande Époque ● 16 – 31 JANVIER 2010 55ChineChinewww.lagrandeepoque.com

Suite du septième commentaire

2. Différents schémas de meurtre sui-vant les circonstances

A. La propagande avant l’actionEn fonction des époques, le PCC a eu différentes appro-

ches pour tuer les gens. Dans la plupart des cas, le PCC fai-sait de la propagande avant de tuer les gens. Après coup il pouvait dire « c’est seulement par le meurtre que l’on pou-vait apaiser l’indignation publique » comme si c’était la popu-lation qui lui avait demandé de tuer. En réalité, c’est lui qui provoquait l’indignation publique.

Par exemple la pièce de théâtre La fi lle aux cheveux blanc 33, une déformation de la légende populaire, et les histoi-res de collectes de loyer ou de donjon dont parle la pièce « Liu Wencai » ont aussi été utilisées pour « apprendre » aux gens à haïr les propriétaires terriens. Le PCC a pris pour habitude de diffamer ses ennemis, comme il l’a fait avec l’an-cien président Liu Shaoqi. Autre exemple, en janvier 2001 le PCC a mis en scène une auto-immolation sur la place de Tiananmen pour inciter la population à la haine contre le Falun Gong, à la suite de quoi il a redoublé sa campagne de génocide contre le Falun Gong. Non seulement il n’a pas changé sa manière de tuer, mais il l’a perfectionnée en uti-lisant les nouvelles technologies de l’information. Dans le passé le PCC pouvait seulement tromper les Chinois, mais aujourd’hui il peut tromper le monde entier.

B. Encourager les masses à tuer des gens

Le PCC ne tue pas seulement les gens à l’aide de sa machine dictatoriale, il incite aussi les gens à s’entretuer. Même s’il observait quelques règles au début des tueries, une fois qu’il avait incité les gens à participer, rien ne pouvait arrêter le massacre. Par exemple, lorsque le PCC menait sa réforme agraire, tout comité local avait droit de vie et de mort sur les propriétaires terriens.

C. Détruire l’esprit d’une personne avant

de la tuer physiquementUne autre manière de tuer est d’écraser la personne men-

talement avant de la tuer physiquement. Dans l’histoire de la Chine, même les dirigeants les plus cruels du Parti com-muniste de l’Union soviétique (221-207 av. J.-C.) n’ont pas détruit les gens mentalement. Le PCC n’a jamais laissé aux gens la chance de mourir en martyr. Ils ont promulgué des règles telles « qu’alléger la peine de ceux qui faisaient des concessions et durcir la peine de ceux qui résistaient » ; for-cer les gens à « baisser la tête pour admettre leur crime est le seul moyen de survivre. » Le PCC force les gens à renon-cer à leurs propres pensées et croyances les laissant mourir comme des bêtes, sans dignité. En effet, ceux qui meurent dignement pourraient être une inspiration pour d’autres. C’est seulement lorsque ses victimes meurent humiliées et couvertes de honte que le PCC peut parvenir à « édu-quer » ceux qui voudraient admirer les victimes. La raison pour laquelle il persécute le Falun Gong de manière aussi féroce est que les pratiquants de Falun Gong considèrent leurs croyances plus importantes que leur vie. Incapable de salir leur dignité, le PCC fait donc tout pour les détruire phy-siquement.

Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur www.lagrandeepoque.comVersion audio disponible sur le site de la radio Son de l’Es-poir www.sondelespoir.org

66.294.558 Chinois ont démissionné du Parti après avoir lu les Neuf commen-

taires sur le Parti Communiste. Ce mouve-ment de démissions reste pour le peuple un moyen d’expression non violent, apolitique et sans précédent dans la société chinoise. La Grande Époque publie un extrait traduit de cette série éditoriale chinoise dans cha-cun de ses numéros.

ÉDITORIAL NEUF COMMENTAIRES

Suite de la première page

Wangchen a été arrêté en mars l’année dernière, peu de temps après avoir terminé le tournage du documentaire.

D’après Wangpo Tethong, un militant tibétain basé en Suisse, Wangchen a été condamné par un tribunal à Xining, au nord-ouest de la province du Qinghai. Mais sa famille n’a pas été informée de son pro-cès.

« Pour l’instant il n’y a pas de confi rma-tion écrite de la sentence, mais il est clair d’après les réactions [du tribunal] que la

sentence a été rendue, probablement le 28 décembre »

Selon Tethong, Wangchen aurait fait appel de sa peine, mais n’a pas eu droit à une représentation juridique indépendante. Un avocat engagé par sa famille a été forcé de se retirer de l’affaire et a été rem-placé par un avocat nommé par le régime chinois.

Wangpa Tethong affi rme de plus que Wangchen a été très violemment battu en détention et a contracté l’hépatite B. Sa famille n’a pas été autorisée à le voir.

« Ce que la famille a dit est très simple,

ils disent qu’il n’est pas un criminel et qu’il ne devrait pas être traité comme ça. Ce qu’il a tenté de faire c’est de parler de ses opinions et ce n’est pas une raison pour le mettre en prison. Donc, il n’y a pas à le traiter comme un criminel, et il devrait être libéré, c’est ce que sa famille est en train de dire. »

La femme de Wangchen et ses qua-tre enfants se sont échappés de Chine en 2006 et vivent actuellement en Inde en tant que réfugiés.

Le documentaire Laisser la peur derrière soi a été projeté dans plus de 30 pays.

À l’approche du Nouvel An chinois, les travailleurs migrants sont particulièrement pressés de toucher leur salaire si dure-ment gagné pour pouvoir rentrer chez eux. Les confl its parfois surgissent lorsque les salaires tardent à être payés. Un récent article du Information Times a mis ce vieux problème social sous les feux des projecteurs.

Selon l’article, la police de Guang-zhou pratique des exercices anti-terroristes avec le scénario

suivant : réprimer des émeutes mas-sives déclenchées par des travailleurs migrants tentant de percevoir leurs salai-res impayés. Plusieurs lecteurs ont crié au scandale.

La vie d’esclaveUn article du Qilu Evening News inti-

tulé « Ne te moque pas des ouvriers ten-tant de percevoir leurs salaires » trouve également honteuse l’attitude des autori-tés. Bien que des confl its puissent arriver lors du paiement des salaires, reconnait le journaliste, un groupe social vulnéra-ble ne devrait pas être traité de la sorte.

Les incidents impliquant des tra-vailleurs migrants – ces Chinois des zones rurales qui voyagent parfois plu-sieurs milliers de kilomètres pour trouver du travail en ville – sont de fait nombreux. Mais il ne s’agit quasiment jamais d’ac-tes destructeurs sur les biens matériels ou sur des personnes innocentes. Au contraire, ces travailleurs désespérés se sacrifi ent en s’immolant, ou en sautant du sommet d’un bâtiment en suppliant des employeurs de les payer, écrit le journaliste. De façon quasi-généralisée, les travailleurs migrants sont de plus sur-veillés et battus par des hommes de main embauchés par leurs employeurs.

La plupart des Chinois ne voient pas ces incidents comme des menaces à l’ordre public ; pas plus qu’ils considè-rent qu’ils sont rattachés à un quelcon-que programme politique, selon l’équipe de La Grande Époque en Chine.

En février 2008, CN Hubei a annoncé que des douzaines d’ouvriers de la pro-vince de Hubei avaient été violemment battus en essayant de toucher leurs salaires dans la province de Shanxi. Six d’entre eux ont été sérieusement bles-

sés. Le Zhejiang Online rappelle aussi qu’en novembre un directeur de l’usine d’habillement Hongzhou Fengge a crié à une ouvrière récalcitrante : « J’ai de l’ar-gent, je peux dépenser 100.000 yuans (plus de 1.000 euros) pour acheter une de tes mains ». L’ouvrière, Wang Hongli, a été violemment battue, a reçu plusieurs coups de couteau, et a failli être violée.

Un journaliste du Shenzhou Observa-tion, dans une colonne du Oriental Daily de Hong Kong, note que ces incidents montrent un changement signifi catif de la position du régime communiste. « Dans le passé, les rassemblements pour les salaires étaient vus comme des confl its entre citoyens. Aujourd’hui il sont consi-dérés comme un confl it entre la nation et l’ennemi intérieur ».

Le journaliste a également écrit que l’organe du régime politique et juridique a obtenu un pouvoir sans précédent ces dernières années avec des augmenta-tions signifi catives du nombre de polices armées et de la puissance de leur équi-pement. Sous le couvert de programmes anti-terroristes, chaque grande ville pla-nifi e en fait des programmes de répres-sion. Ils apprennent à la police comment gérer les manifestations publiques, com-ment empêcher les médias de faire leur travail, etc, etc….

À l’approche du Nouvel An Lunaire, période durant laquelle des centaines de millions de travailleurs migrants vont réclamer leur paie pour aller passer un ou deux jours en famille, le risque de nouveaux incidents est au plus haut.

LOU XI ET ZHOU PINGNEW TANG DYNASTY TV NETWORK

Un membre expulsé du parti communiste, qui avait démis-sionné suite au scandale du lait contaminé à la mélamine l’an der-nier, a été récemment promu chef adjoint du service national de lutte contre la pornographie. Un rapide retour en grâce qui a pro-voqué la colère des internautes chinois.

En septembre 2008, de la mélamine a été découverte dans de nombreux produits laitiers en Chine, touchant

des centaines de milliers de bébés chinois et tuant offi ciellement six d’entre eux. L’Ad-ministration générale de supervision de la qualité, d’inspection et de quarantaine, avait été blâmée pour son absence de surveillance des normes de qualité du lait incriminé et Li Changjiang, alors chef de la structure, avait été contraint de démission-ner. Son retour suscite des plaintes et une condamnation vigoureuse sur internet – au moins dans les limites acceptées par les censeurs du Net chinois.

Un bloggeur écrit ainsi : « Un industriel coréen de l’agro-alimentaire a été pointé dans la presse locale pour avoir vendu des biscuits fabriqués avec de la farine péri-mée. Il n’a pu supporter cette honte et s’est tué en sautant dans la rivière. Comment se fait-il que votre Excellence ait le culot de revenir, après que tant de bébés sont morts de calculs rénaux à cause de lui ? »

Un autre blogueur continue : « Les visa-ges des responsables du Parti commu-

niste sont probablement faits d’une matière spéciale, car il ne connaissent jamais la honte ».

De nombreux blogueurs se plaignent comme d’une « tragédie chinoise » du fonctionnement en circuit fermé des res-ponsables administratif qui permet aux plus douteux de refaire surface comme si de rien n’était. « De nos jours les décisions en Chine ne relèvent plus de l’idéologie, mais sont contrôlées par des groupes d’in-térêt... Le chef du gouvernement achète la loyauté de ses fonctionnaires en leur per-mettant des gains personnels, et maintient son pouvoir de cette manière », déclare à Radio Free Asia le professeur Xu Youyu,

de l’Académie Chinoise de Sciences Socia-les.

À titre de comparaison, Zhao Lian-hai, président d’un groupe formé par les familles victimes du lait contaminé à la mélamine, a été arrêté par les autorités chinoises le 13 novembre, à la veille de la visite du président américain Obama en Chine. Il a été formellement inculpé le 17 décembre 2009.

Selon le journal chinois Nouvelles léga-les du soir, le 20 novembre 2009, la Cour Intermédiaire du Peuple de Shijiazhuang a décidé de mettre fi n à la procédure de faillite du groupe Sanlu, le géant agroalimentaire au cœur du scandale du lait contaminé.

Un responsable du scandale du lait contaminé de retour aux affaires

Li Changjiang, ancien chef de l’Administration générale chinoise de surveillance de la qualité.

Un réalisateur tibétain condamné à six ans de prison

Pool/Getty Images

Dans la peau d’un travailleur migrant

Des passagers se ruent vers leur train à la gare de Guangzhou.

Liu Jin/AFP/Getty Images

« Dans le passé, les rassemblements pour les salaires étaient vus comme des confl its entre citoyens, aujourd’hui ils sont considérés comme un confl it entre la nation et son ennemi intérieur. »Un journaliste du Shenzhou Observation

Page 6: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande Époque66 HumanitaireHumanitaire www.lagrandeepoque.com

Le 12 janvier à 16h53 heure locale (21h53GMT), une secousse de magnitude 7,3 s’est produite à seulement 15 kilomètres de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Cette secousse a été suivie d’une trentaine de répliques allant jusqu’à une magnitude de 5,9 dans les heures qui ont suivi.

Dans l’édition de la première quinzaine de janvier de La Grande Epoque, nous avions choisi de débuter par un édito-

rial souhaitant à tous que l'année 2010 soit lumineuse. Pour beaucoup elle le sera assurément. Pour d'autres, cette année débute malheureusement dans le drame. Haïti, qui veut dire « terre des hautes montagnes » en tainos, langue des premiers habitants amérindiens de l'île, également surnommée « Perle des Antilles » a sombré dans l'apocalypse le mardi 12 janvier à 16h53 heures locale. Ayiti (en créole), première République noire indépendante, qui suscite la fierté de ses îles voisines pour son courage et sa détermination à avoir choisi de vivre libre est-elle condamnée au malheur ?

Le pays le plus pauvre des Améri-ques a été durement touché. Le trem-blement de terre majeur a duré moins d'une minute et plongé les habitants de Port-au-Prince et des régions avoisinan-tes dans le chaos. De nombreux édifices publics se sont effondrés dans le centre de la capitale dont le palais présidentiel. Le président René Préval et le Premier ministre en réchappent de peu. Le quar-tier général de la mission des Nations unies en Haïti est ravagé. De l’univer-sité de Port-au-Prince, il ne reste que des ruines. De nombreux étudiants sont coincés sous les gravats. Toute la nuit de mardi à mercredi, des personnes se sont mobilisées pour tenter de secourir les gens emprisonnés sous les décom-bres. La situation sur place demeure effroyable, malgré l'annonce de l'arri-vée des secours qui d'ailleurs peinent à arriver jusqu'aux rescapés. Ces der-niers errent au milieu des ruines et de la puanteur des cadavres quelques jours après la catastrophe. Les communau-tés haïtiennes partout dans le monde sont sous le choc. Port-au-Prince est détruite. Haïti est à terre.

Un séisme d’une puis-sance dévastatrice

Plus un séisme est proche de la sur-face de la terre, plus il occasionne des dégâts. Ce séisme s’est produit entre 10 et 15 kilomètres de profondeur. La faille qui coupe Haïti en deux s’étend d’ouest en est. Il s’agit d’un décrochage horizon-tal entre la plaque d’Amérique du Nord et la plaque de la Caraïbe. Les experts

prévoient des répliques dans les semai-nes à venir. La plaque caribéenne che-vauche de deux centimètres par an la plaque nord-américaine. Cela fait près de deux siècles qu’Haïti n’avait pas connu de séisme aussi important. Ce séisme est spécialement violent car il se produit, avec le phénomène de subduc-tion, une accumulation d’énergie, et les bâtiments qui ne sont pas solides s’ef-fondrent.

Une communauté qui prône la solidarité

La communauté haïtienne à l'étranger a le sentiment que le sort s’acharne sur le pays. Sous le choc, sans nouvelles de leurs proches, c’est l’angoisse et l’at-tente devant les images de la télévision. Les communications téléphoniques sont coupées, cela ne passe pas ou très mal. « On n’arrive pas à joindre nos familles, nous ne savons rien, le téléphone ne passe pas », se lamentent les Haïtiens vivant à l’étranger. « Je ne sais pas ce qu’on va faire », pleure un Haïtien qui comme tant d’autres a perdu un parent, un proche, un ami dans cette catastro-phe sans précédent. « Et nous sommes là, malheureusement, et nous ne pou-vons que compatir, et demander que chacun soit solidaire et généreux. Il doit y avoir une coordination. C’est très bien de vouloir aider et de mettre en place des actions », commente une autre per-sonne.

Les organisations humanitaires telles que la Croix Rouge parlent de plus de 50.000 morts selon les dernières esti-mations. Mais selon le Premier minis-tre haïtien, Jean-Max Bellerive, le bilan serait bien plus lourd, avançant le chif-fre de plus de 100.000 morts : « Nous aurons besoin d’eau, de nourriture et de matériel pour dégager les person-nes ensevelies. » Selon la Croix Rouge, plus de trois millions de personnes auraient besoin d’une assistance médi-cale urgente.

Une aide qui traduit l’im-plication de tous

Nombreux sont ceux qui proposent leur aide non seulement parmi la com-munauté haïtienne mais également dans les différents pays caribéens, où cet évènement d’une ampleur drama-tique a déclenché un énorme élan de solidarité. Des messages de soutien affluent de partout, et des cellules de gestion de crise ont été montées notam-ment en Guadeloupe et en Martinique, îles voisines d’Haïti, où la mobilisation est forte.

Au niveau international, les Etats-Unis, la France, le Brésil, la Chine et d'autres s’organisent pour venir en aide à Haïti. Des organisations humanitaires et des associations se mobilisent pour acheminer sur place le matériel et les moyens humains. Des avions en prove-nance de ces différents pays ont atterri

à Port-au-Prince, transportant des équi-pes de sauveteurs ainsi que des tonnes de nourriture, d’eau, de médicaments et de matériel. Mais le principal pro-blème auquel sont confrontés les sau-veteurs est le manque de coordination. Pour accueillir l'aide, il faudra à tout prix réparer les grues du port ainsi que le quai, gravement endommagé. Un sinis-tré a réussi à envoyer un mail à une de ses amies, disant : « Tout ce que j'ai vu ce sont des gens en train de transporter leurs blessés, leurs morts sur des civiè-res de fortune ou en train de déblayer les décombres. Au milieu des rues, on voit des familles entières, couchées sur des couvertures ou assises, les mains à la mâchoire, les larmes aux yeux, atten-dant je ne sais quoi… ». Preuve en est qu'il faudra encore du temps afin de tout le monde reçoive cette aide si pré-cieuse.

Haïti ne se relèvera certainement pas seule de cette catastrophe. Gageons que sa devise « L'union fait la force » pourra être reprise par le monde entier et qu'autour de ce drame la solidarité s'engage dans la durée. Haïti a besoin d'une aide humanitaire urgente certes, mais elle a également besoin qu'on l'aide à se reconstruire, telle une maison dont les fondations sont détruites. Il faudra s'atteler à refonder des bases solides afin qu'Haïti reparte du bon pied. C'est un défi non seulement pour les grandes puissances internationales mais égale-ment pour l'humanité. 2010 fera-t-elle prendre conscience au monde que les mots compassion, entraide, solidarité mais aussi justice et égalité ne sont pas vains et qu'ils sont certainement précur-seurs d'un monde nouveau placé sous le signe du partage avec un grand P. 2010 sera-t-elle une année lumineuse de ce point de vue ?

M. CASTELLI ET C. CHAPELLELA GRANDE ÉPOQUE

GUADELOUPE

Tremblement de terre en Haïti : la solidarité

Au consulat d’Haïti à Pointe-à-Pitre, le drapeau haïtien est en berne. Garry Mer-veille, Vice-consul d’Haïti, répond à nos questions. Il nous a confi é qu’il était en communication avec son épouse au moment du séisme quand elle lui a dit : « Garry, la terre tremble, la terre trem-ble » et la communication a été interrom-pue. Depuis, il a appris qu’elle était saine et sauve.

LGE : Par rapport à cette catastrophe, quel est votre sentiment personnel ?

Gary Merveille : Je suis déboussolé comme tout

le monde. J’ai ma famille et mes amis là-bas. C’est mon pays. Je suis en pleine émotion, je pleure comme tout le monde. Les Haïtiens doivent se sou-tenir, continuer à se solidariser pour pouvoir recons-truire le pays, pour encadrer les gens qui ont perdu leur famille.

LGE : En tant que Vice-consul, avez-vous des nouvelles plus précises de la situation sur place ?

Gary Merveille : Non, la communication ne fonc-tionne pas. Il y a trois ou quatre compagnies de télé-phone en Haïti. Le réseau ne fonctionne pas car toutes les compagnies dépendent du réseau central, et c’est ce qui tourmente les gens, on voudrait avoir des nouvelles des parents, de la famille et des amis proches, malheureusement on n’y parvient pas.

LGE : Tant que les secours ne sont pas arrivés sur place, on doit ressentir une grande impuissance ?

Gary Merveille : Oui. On est en train de prendre les noms des volontaires qui veulent partir en Haïti, mais on a besoin de techniciens et de personnes spécialisées en cas de catastrophes naturelles. On a besoin de personnes compétentes pour appor-ter une aide utile. Il y a beaucoup de volontaires, Guadeloupéens, Martiniquais, Saint-martinois, Haï-tiens... Je peux vous dire que l’offre est très grande.

LGE : On ressent une grande solidarité ? Gary Merveille : Oui, la solidarité est forte

et grande, on le sent et c’est ce qui nous tient aussi. On espère que cette solidarité va durer au-delà de la catastrophe. Oui, c’est ce que l’on

espère, c’est vraiment ce que l’on espère.

LGE : Pensez-vous qu’Haïti va pouvoir se relever de ce dernier coup du sort ?

Gary Merveille : Il faut qu’Haïti se relève, mais cela prendra du temps. Parce que franchement c’est trop catastrophique. Il n’y a pas d’autre mot à dire. Nous devons faire des efforts dans la dignité, avec l’aide de la communauté internationale et particulièrement avec l’aide de nos frères dans la Caraïbe. C’est le moment pour Haïti de se ressaisir. Le Gouverne-ment doit prendre des mesures dans le domaine de la construction pour que les bâtiments soient aux normes et les appliquer pour que nous soyons plus ou moins à l’abri en cas d’éventuelle crise ou catas-trophe.

Propos recueillis par M. Castelli et J. Renata

Cette photo prise par les Nations unies le 16 janvier 2010 montre un soldat de la paix bolivien distribuant de l’eau et des repas à des habitants de la Cité du Soleil après le tremblement de terre qui a durement frappé Port au Prince à Haïti.

Marco DORMINO/AFP

Sur cette photo de l’ONU prise le 16 janvier 2010, un sauveteur américain recherche des survivants sous les décombres d’une banque qui s’est effondrée lors du tremblement de terre qui a détruit la capitale d’Haïti le 12 janvier.

Des Israéliens fêtent le sauvetage d’un homme qui étaient enseveli sous l’immeuble de perception des impôts, le 16 janvier 2010 à Port-au-Prince, quatre jours après le tremblement de terre de magnitude 7.3 qui a frappé le pays.

Interview du Vice-consul d’Haïti en Guadeloupe

Page 7: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

La Grande Époque ● 16 – 31 JANVIER 2010 77ÉÉconomieconomiewww.lagrandeepoque.com

Le taux de chômage a aug-menté davantage que

prévu en novembre dans la zone euro pour atteindre le seuil de 10 % de la population active, après 9,9 % en octo-bre, selon les chiffres publiés par l’offi ce européen des sta-tistiques Eurostat. Le nombre de demandeurs d’emplois s’est établi à 15,7 millions dans les 16 pays utilisant la monnaie unique, le plus haut niveau depuis août 1998. Les évolutions sont très contras-tées selon les pays. Le chô-mage bat tous les records en Espagne à 19,4 %, en Alle-magne il est resté stable à 7,6 % et en France il a légè-rement progressé de 9,9 % à 10 %.

D’après des estimations des économistes le taux de chômage continuera d’augmenter cette année avec une stabilisation gra-duelle en fi n de l’année. La Commission européenne anticipe un taux moyen de 10,7 % pour 2010, après 9,5 % en 2009.

Désormais, la zone euro se trouve à égalité avec les Etats-Unis, où le chômage s’est établi à 10 % avec 15,3 millions de chômeurs en décembre dernier, selon les chiffres publiés par le département américain du travail. Des deux côtés de l’Atlantique, si le chômage continue de grimper, com-ment la reprise pourrait-elle être durable ?

LAUREN SMITH

La première compagnie aérienne japonaise, Japan Airlines, plombée par une dette de 12 milliards d’euros, est au bord de

la faillite. Le plan de restructuration de la compagnie pour assai-nir le bilan devrait être rendu public le 19 janvier prochain et devrait comprendre les suppressions des effectifs et des injec-tions de capitaux. La procédure de mise en faillite est envisagée pour faciliter la mise en place du sauvetage de la compagnie qui a déjà été refi nancée à trois reprises par des organismes publics depuis 2001.

Les deux compagnies américaines Delta et American Airli-nes, souhaitant renforcer leur présence au Japon et avoir accès aux voies aériennes asiatiques, ont fait des propositions concur-rentes d’aides fi nancières à la compagnie nipponne, respec-tivement de 1,1 et 1,4 milliard de dollars, et sont également intéressées à prendre une participation dans le capital.

L’action du groupe a perdu presque toute valeur au cours des derniers jours à la Bourse de Tokyo, soit un effondrement de 89,55 % depuis le début de l’année. La capitalisation boursière a terminé à près de 146 millions d’euros le 15 janvier. Japan Air-lines ne peut plus voler de ses propres ailes.

L. S.

Pauvreté extrême, instabilité poli-tique, corruption, catastrophes naturelles… Haïti est l’un des pays les plus pauvres de la pla-nète.

Le violent séisme survenu sur Haïti le 12 janvier a dévasté les principales villes du pays et aurait fait des dizaines de

milliers de victimes. Cette nouvelle catas-trophe, qui s’est abattue sur cette répu-blique parmi les plus pauvres au monde, donne l’amère impression que, depuis son indépendance, le pays est condamné à ne pas pouvoir se développer durablement. La communauté internationale appelle à un plan de reconstruction de grande ampleur.

Deux siècles de despotisme Comme dans la plupart des îles des

Antilles, les peuples Arawak, Caraïbes et Taïnos qui occupaient l’île à l’origine ont été quasiment décimés par l’esclavage et les maladies importées d’Europe, et remplacés par des esclaves noirs pour produire de l’in-digo et de la canne à sucre dans les planta-tions coloniales. Vers 1790, forte d’environ 400.000 esclaves et 40.000 colons, l’île de Saint Domingue est considérée comme la colonie française la plus riche de toute l’Amérique. Mais la Révolution française gagne les Antilles et favorise l’émergence à Saint Domingue de leaders noirs comme Toussaint Louverture et Jean Jacques Des-salines, de sorte que l’île a été la première à conquérir l’abolition de l’esclavage en 1793, puis son indépendance en 1804. La France tente de la reconquérir en 1825, mais fi nit par y renoncer en contrepartie d’une dette de 150 millions de Francs-or.

Pendant tout le XIXe siècle, le pouvoir est aux mains de nombreux despotes. Après une brève période d’occupation amé-ricaine, la famille Duvallier prend le pouvoir en 1957 et transforme le pays en dictature en y faisant régner la terreur et la corrup-tion. De nombreux Haïtiens s’exilent alors vers les Etats-Unis. Fin 1986, une révolte permet à la démocratie de se rétablir, mais les nouveaux présidents élus ont d’énor-mes diffi cultés à combattre la pauvreté. Les émeutes de la faim de début 2008 provo-quent un changement de Premier ministre, mais le pays est ensuite dévasté par quatre cyclones successifs, jusqu’au tremblement de terre de ce 12 janvier 2010.

Une économie fondée sur l’agriculture

Avec un PNB de 4,39 milliards de dollars en 2008 pour une population de près de 10 millions d’habitants, soit un ratio de l’or-dre de 1,2 dollar par jour par habitant, Haïti

fi gure au 205e rang sur 231 pays. En com-paraison son voisin géographique, la Répu-blique Dominicaine, dont le PNB n’est que de 7 dollars par jour par habitant, fait fi gure de pays riche. La surface du pays étant réduite à 27.750 km², la densité de popula-tion y est très élevée (355 personnes/ km²).

Aujourd’hui, 80 % des Haïtiens vivent en

dessous du seuil de pauvreté, 65 % sont au chômage, et plus de 25 % sont sous-alimentés. Les revenus du pays dépen-dent pour 44 % des aides de l’étranger, dont plus de la moitié est fournie par la dias-pora haïtienne installée aux Etats-Unis et en France, et le budget du Gouvernement est en grande partie fi nancé par l’aide inter-nationale. L’infl ation y est très importante, supérieure à 20 %, mais le PNB ne parvient pas à décoller.

Le tourisme est quasiment inexistant. L’industrie, concentrée sur la capitale Port-au-Prince, est limitée à la fabrication de pro-duits textiles, de composants électroniques et de balles de baseball. Les produits agrico-les comme le café, le cacao, les mangues, le coton et le sisal constituent la princi-pale recette d’exportation et emploient la majeure partie de la main d’œuvre. Cepen-dant, la forêt qui couvrait 50 % du pays en

1990 n’en occupe plus que 3 % aujourd’hui, ce qui rend Haïti très vulnérable aux catas-trophes naturelles et réduit rapidement la fertilité du sol : les quatre cyclones de 2008 ont ravagé le pays et causé d’énormes dégâts matériels aux infrastructures routiè-res et au secteur agricole.

Une dette « illégitime » dont l’origine remonte à l’indé-pendance

Parallèlement, selon le CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde), une dette extérieure totale de 1,2 milliard de dollars s’est construite depuis l’indépendance, mais s’est en grande par-tie accrue entre 1957 et 1986 sous la dic-tature de la famille Duvallier, qui en a détourné à son seul profi t près de 550 mil-lions de dollars. Le 24 décembre 2003, à la veille du bicentenaire de son indépen-

dance, le CADTM avait réclamé l’annulation de la dette de Haïti, qualifi ée d’« illégitime et odieuse », mais n’a malheureusement pas été entendu.

Le vendredi 15 janvier 2010 pourtant, par la voix de Christine Lagarde, ministre des Finances, la France ose enfi n demander à l’ensemble des pays créanciers l’annu-lation de la dette d’Haïti contractée auprès des pays du Club de Paris. « J’ai demandé au Club de Paris que nous fi nalisions l’an-nulation de la dette d’Haïti vis-à-vis du Club de Paris », a déclaré Christine Lagarde, selon Reuters. La dette d’Haïti à l’égard de la France s’élève à 54 millions d’euros et la totalité de la dette auprès du Club de Paris est de 214,8 millions de dollars. Fallait-il attendre un séisme de cette violence pour accéder à une demande aussi légitime de la part de l’ancienne colonie française ?

PATRICK C. CALLEWAERT

Suite au pre-

mier recul des prix de 3,1 % en 2008 (par rapport à 2007), une étude publiée le 12 janvier 2010 par la FNAIM (Fédération Nationale des Agents Immobiliers) fait état d’une nouvelle baisse de 4,9 % des prix de l’immobilier ancien. Cumulée sur deux ans, la baisse des prix des maisons, qui atteint 10,2 %, est quasiment deux fois plus importante que celle des appartements (- 5,4 %). Le mar-ché immobilier retrouve ainsi les prix de 2005, après une hausse continue de 10 ans.

Cette nouvelle baisse des prix s’accompagne d’une chute de 20 % du nombre de transactions, qui passe de 700.000 en 2007, à 560.000 en 2008 et 550.000 en 2009, malgré la mise en place du PTZ (Prêt à Taux Zéro) et des taux historiquement bas (3,79 % au quatrième tri-mestre 2009). Malheureusement, comme le constate la FNAIM dans son rapport, « il y a une pénurie de l’offre et un manque de produits », car de nombreux particuliers ont retiré leurs biens de la vente et le marché n’est soutenu que par les transactions entre professionnels.

Les propos du Secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu, annonçant qu’il était « hors de question d’élargir » le doublement du PTZ en raison de l’état des finances de l’Etat, n’annoncent pas une année 2010 sous de meilleures auspices.

L. S.

Le mauvais sort s’abat à nouveau sur Haïti

Luis Acosta/AFP/Getty Images

►80 % des Haïtiens vivent en-dessous du seuil de pauvreté ►65 % sont au chômage►plus de 25 % sont sous-alimentés

Zone euro : le taux de chômage atteint 10 %

Koichi Kamoshida/ Getty Images News

Au secours de Japan AirlinesPhilippe Huhuen/ AFP/Getty Images

Prix de l’immobilier : nouveau plongeon en 2009

Les habitants de Port-au-Prince le 16 janvier 2010, trois jours après le tremblement de terre d’une amplitude de 7,3 sur l’échelle de Richter.

Page 8: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande Époque88 En imagesEn images www.lagrandeepoque.com

De jeunes Saoudiennes portent des lunettes protectrices afi n d'admirer l'éclipse annulaire de 11 minutes et 8 secondes du 15 janvier. La lune qui masque le soleil n'en laisse qu'un anneau de visible. La prochaine éclipse aussi longue aura lieu le 23 décembre 3043, au prochain millénaire !

Un Sâdhou (homme saint de l'hindouisme) exécute une posture de yoga à l'occasion de la Kumbh Mela, le plus grand pèlerinage du monde qui se déroule en ce moment en Inde. 50 millions d'hindous sont ainsi attendus à Haridwar, pour commémorer une bataille mythique entre dieux et démons (droite).

Au salon automobile américain de Detroit, va-t-on oublier le gigantisme américain pour de petites voitures à l'européenne ? Tout semble le confi rmer, comme ici la petite Spark du constructeur Chevrolet (ci-dessus).

Omar Salem/AFP/Getty Images

STRDEL/AFP/Getty Images

STAN HONDA/AFP/Getty Images

Page 9: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

Instant terrestre www.instanterrestre.com

À première vue, avec son survêtement-uniforme, sa gestuelle rigoureuse, cet enfant ressemble à un gymnaste formaté pour la performance. Ne pas se fi er à l’habit : cet enfant est un apprenti moine qui s’adonne à quelque assouplissement entre deux cours dans le monastère de Namgyal. Là-haut, à 4.100m d’altitude, dans le royaume du Mustang, cet enfant apprend la vie monastique, pratique le bouddhisme. Cette philosophie, spiritualité ou religion, selon les points de vue traditionnels, est une voie individuelle dont le but est l’éveil. Celui qui aide tous les êtres à se libérer de la souffrance. Là-haut, dans ce monastère situé à moins de 20 kilomètres du Tibet envahi par le voisin chinois, la souffrance n’est pas un vain mot. On ne commence jamais assez tôt à s’en libérer.

Texte d’Anouk Corge et photo de Stéphane Cabaret

►Chronique d’un observateur du 7e

NOUVEAU REGARDUN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 16 – 31 JANVIER 2010 • BIMENSUELWWW.LAGRANDEEPOQUE.COM

ÉDITION 170

EpochTimes.comLa Grande Époque

Les théoriciens du Sep-tième art

Le cinéma politique commence avec des sujets sur l'idéologie largement inspirés de l'histoire russe et des fi lms russes. C’est le premier cinéma à avoir fait quantité d'expé-riences propres au genre.

Les théoriciens du cinéma pionniers de cette discipline nouvelle étudient l'im-pact sur les consciences des mouvements de caméra et du montage de ce nouveau mode d'expression aux ressources iné-puisables. Lev Koulechov (1899-1970), Eisenstein (1898-1948), Dziga Vertov de son vrai nom Abramovitch Arkadiévitch (1896-1954) vont, non pas révolutionner le cinéma, mais lui donner une âme qu'il possédait pourtant implicitement depuis déjà bien longtemps, bien qu’étouffée par le manque de manifestation de son expres-sion.

Du Cuirassé Potemkine à L'Homme à la Caméra

La technique du cinéma sera très vite acquise dans presque tous les pays du monde. L'Union Soviétique est très vite séduite par cet instrument qui sera porté très loin dans l'art du symbolisme politi-que. Le cinéma devient une arme de pro-pagande. Les dirigeants de ce pays ne se sont pas trompés en devenant l'ami du Septième art – statut qu’ils ont acquis grâce à des cinéastes aux pouvoirs artistiques et techniques immenses. La persuasion des masses populaires ne passe plus seule-ment par les discours, non suffi samment éclairés par la magie, mais par le cinéma. Présenté à Paris au Studio 28, L’Homme à la caméra de Dziga Vertov va parcourir le monde opposant son sens du documen-taire contenu dans l'expression « Cinéma œil » au cinéma drame, celui d’Eisenstein, représenté par le Cuirassé Potemkine spécialement réalisé par le cinéaste pour commémorer la révolution ratée d'octobre 1905. C’est une œuvre de commande. Il

choisira de représenter la révolte à bord du bateau de guerre Potemkine, comme si ce dernier se cachait derrière son œilleton. Vertov surprend les pulsations du monde.

Boris Kaufman, L'Atalante de Jean Vigot

Boris Kaufman, le frère de Dziga Vertov et son directeur de la photographie, travaille avec Jean Vigo, le réalisateur talentueux de L'Atalante (1934) fi lm de fi ction avec Michel Simon. Chaplin est enthousiaste du travail de sonorisation entrepris sur le fi lm et de Dziga Vertov. Pionnier du documen-taire ouvert sur l'extérieur et les autres mon-des, il essaimera dans l'univers des arts et de la connaissance avec ses théories sur l'ouverture totale pour être à la connais-sance de ce qui l'entoure. Ce que ne tolé-reront pas plus tard les autorités politiques de son pays. Eisenstein, plus inspiré par la fi ction et ses recherches techniques sur le sens des images, montre que bien des séquences peuvent être détournées de leur destination. Ce que l'on voit objective-ment peut faire naître un autre sens. Ainsi, échappant tout d'abord à la première vision du fi lm nichée derrière l'image, il suffi t de gratter le verni pour qu’apparaisse une seconde vision des événements exposés.

Les aventures de M. West au pays des Bolcheviks

Le personnage venu visiter l'Union sovié-tique exprime des désirs qui sont ceux des Soviétiques eux-mêmes, sans ressources et laissés à l'abandon sans aucun pou-voir de faire bouger les choses. Le scé-nario plus précis est l'histoire de M. West qui veut se rendre en URSS. Sa famille est imprégnée par la presse américaine qui montre le Bolchevik comme un brigand, un couteau entre les dents. Koulechov critique le système politique avec subtilité sans en révéler les ressorts secrets.

Très vite le cinéma soviétique est muselé par le parti communiste qui prend la direc-

tion du cinéma et lit tous les scénarios,

mais sans prendre garde que les génies du cinéma soviétique peuvent avec adresse détourner le sens de l'histoire par le biais du traitement des images et des plans.

Tout le cinéma à thèmes politiques subit l'infl uence de ce cinéma coulé dans l'idéo-logie du pouvoir. Un cinéma de contre pou-voir se construit, basé sur la critique des systèmes totalitaires. Le cinéma dépasse l'esthétique pour entrer dans l'ère du contre-pouvoir, celui qui permet au citoyen de prendre la parole. Ces cinémas seront partagés en deux parties distinctes : les fi lms d'histoire de l'opposition, passifs sur un temps où il aurait fallu intervenir, et les fi lms actifs qui permettent d'infl uer sur le déroulement des événements.

Alexandre Nevski d'Eisenstein est plus un fi lm de propagande qu'un fi lm de critique politique. Il laisse le choix de la réfl exion mais ne concède rien au spectateur qui n'a qu'une voix de ralliement possible.

Dès le début du cinéma, les frè-res Lumière fi lment la sortie des usines

Lumière, analysant ainsi, sans même

en prendre conscience, la situation de la classe ouvrière.

Avec Naissance d'une nation (1915) de D. W. Griffi th, le cinéaste fi lme la situation des noirs persécutés par les blancs au tra-vers des comités de vigilance. Le fi lm rap-porte 15 millions de dollars et est l'un des plus gros succès de l'histoire du cinéma. Il raconte, 50 ans après la guerre de séces-sion, la reconstruction du pays d'un point de vue sudiste. Son énorme popularité a contribué à la renaissance du Ku Klux Klan qui avait pourtant disparu à l'époque de la sortie du fi lm.

Ainsi la politique allemande savait utili-ser le cinéma de propagande pour mener à bien ses activités racistes. Goebbels était le maître incontesté de la manipulation des masses. Il avait proposé à Fritz Lang dès 1933, le poste de responsable du cinéma nazi. Ce dernier avait décliné l’offre qu’il ne pouvait accepter en tant que juif. La réponse de Goebbels a été : « C'est nous qui décidons qui est juif ou non ».

Aujourd'hui le cinéma ne joue plus sur ces cordes, il s'est civilisé et réglementé. La censure ne permet pas d'exprimer des idées trop osées sur le pouvoir. Le côté positif est qu’il n'autorise plus de faire des fi lms incitant à la haine.

Les Italiens, maîtres du cinéma politique actif

Pendant longtemps le système politi-que italien a été noyauté par la mafi a qui, au centre des affaires de la nation, cro-quait une grosse part du budget de l'État sans qu'aucune opposition signifi cative ne se déclare : chaque homme politique ne voyait que son intérêt d'être réélu.

Incontestablement le fi lm politique le plus marquant du cinéma italien est Main basse sur la ville (1963) de Francesco Rosi, Lion d'or à la Mostra de Venise la même année.

Avec Il Divo de Paolo Sorrentino (2008), le réalisateur renouvelle le genre politi-que, l'une des spécialités du cinéma italien. Ce fi lm retrace l'activité politique du Pre-mier ministre Giulio Andreotti : personna-lité de la démocratie chrétienne au centre de la politique italienne pendant plusieurs décennies, de 1992 jusqu'à son procès pour complicité présumée dans les affaires mafi euses du pays révélées grâce à l'opé-ration Mani Pulite (« Mains propres »).

En France, les fi lms d'Yves Boisset ont remué un peu la passivité des gens vis-à-vis de la politique. Il critique le pouvoir stagnant toujours dans les mêmes mains, faisant même une institution de cet état de fait. Dans Dupont Lajoie (1975), qui est une sorte de caricature du Français métro-politain contre les Pieds-Noirs et surtout les Algériens venus se réfugier en France

en vertu des accords de Vichy. Un Algé-rien est accusé d'assassinat. Il s'ensuit une ratonnade dont le seul but est de s'amu-ser et de rejeter l'objet de la haine. Dans Le Juge Fayard (1977), Patrick Dewaere incarne un juge qui tente de mettre en cause le SAC (Service d'Action Civique), organisation de protection des politiques. Cet organisme a fait un casse que le juge a en charge d'élucider. Fayard, surnommé « le shérif » par ses amis pour son intran-sigeance, est un personnage assez proche du juge Renaud exécuté devant sa femme par un voyou. C'est le premier magistrat à avoir ainsi été tué depuis l'occupation sans que l'on cherche à trouver les coupables.

Les Chats persans n'ont-ils pas eux aussi un cœur créatif ?

Les Chats persans (2009), fi lm iranien de Bahman Ghobadi, permet largement de traiter de la répression qui s'exerce en Iran. Un jeune couple, à peine sorti de pri-son, s'active pour former un groupe de rock. Inutile de souligner la quantité d'éner-gie nécessaire pour la réalisation de leur projet. Les artistes sont rejetés, méprisés, emprisonnés. Le fi lm montre bien, par des subtilités au niveau des cadrages, ce mou-vement désordonné qui n'assure rien mais qui peut être la possibilité de rester éveillé.

La jeunesse se meurt. Une vie passe et le cinéaste donne l'impression que la vie n'est plus qu'un feu de cheminé et que chaque être n'est qu'un combustible. Jean Max mérite une médaille pour avoir organisé un festival du cinéma iranien, au milieu de fi lms américains beaucoup trop spectaculaire pour laisser les spectateurs insensibles. Concurrence donc, mais com-bien saine.

Entre la vie, le jeu et la réfl exion que choisit-on?

Adieu monsieur le profes-seur, on ne vous oubliera jamais

Éric Rohmer est parti. Il avait débuté en tant que professeur de lettres, avant d’être le rédacteur en chef des Cahiers du cinéma. Son œuvre cinématographique est profon-dément cohérente, exemplaire dans sa rigueur et son esthétique. Ce sont d'abord et surtout des portraits, des couleurs et des mots sans parasite, sans dorure incon-grue. Puis surtout des mots riches de bon-heur. Les mots chez Rohmer, même dits à contre-courant, contre son temps, sont des perles qui ajoutent à ces tragédies légères qui se nouent sans faire trop de mal, souvent dans la dentelle bourgeoise, dans du frou-frou sucré, mais si délicieux à consommer. Je ne veux plus rien dire qui me ferait perdre ma contenance, me mon-trant ainsi que le mot « modeste », pres-que oublié des grands, n'est que la lumière du monde qu’il a transportée avec lui une vie durant, retentissant encore aujourd'hui à nos oreilles orphelines. Il avait crée avec Barbet Schroeder la maison de produc-tion Les Films du Losange en 1962 avec laquelle il tournera ses six contes moraux dont La Boulangère de Monceau (1962, 20 minutes) qui synthétise son œuvre à venir, ses désirs et ses promesses.

ALAIN PENSO

ErratumDans le numéro précédent (n°169 – du 1er au 15 janvier 2010) une erreur s’est infi ltrée dans l’article sur le festival du cinéma qué-bécois à propos de la trilogie de Bernard Émond : La Neuvaine (2005), Contre toute espérance (2007), La Donation (2009) il fallait lire Bernard Emond. Je recommande ces fi lms qui sont des petits bijoux. Mille excuses donc à nos lecteurs et surtout au réalisateur que j’ai confondu avec l’auteur de Maria Chapdelaine contenu également dans l’article.

La Boulangère de Monceau (1963) d’Éric Rohmer.

Les Chats persans (2009) de Bahman Ghobadi.

Le moine, l’habit, la vie

Esquisse de la politique au cinéma

Page 10: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

sible pour les week-end et clientèle d’hô-tels à proximité. Accès en voiture : A1, A86. Porte de St Ouen à 5 minutes. 70 mètres du métro. Loyer 5.300 euros. Prix 550.000 euros (factures travaux disponi-bles). Tél : 06.11.76.89.83

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La France projette de sauver la moule d'eau douce nommée aussi Margaritifera auricula-ria ou grande mulette. Le Gou-vernement a décidé de protéger cette espèce pour éviter son extinction. L’année 2010, année de la biodiversité, sera celle de la mulette. En effet, la France recueille aujourd’hui 80 % des grandes mulettes du monde, il est donc particulièrement impé-ratif et précieux de la protéger sur notre territoire, de la faire proliférer. Cette grande moule est un mollusque qui vivait autrefois dans les eaux claires des rivières d’Europe, de Rus-sie, du Canada et de l’Est des Etats-Unis. Ce coquillage a été exploité jusqu’à la moitié du XXe siècle pour sa nacre. On l’utili-sait dans la création des bou-tons, des bijoux fantaisie, de la marqueterie, de la dentisterie. Avec la venue des matériaux de synthèse, on s’est désintéressé peu à peu de ces coquillages particuliers.

La mise en place de grands moyens

Ce projet de restauration du mollus-que d’eau douce sera coordonné par la Direction Régionale Centre et sera sou-tenu par la société Biotope, un bureau spécialisé dans la faune, la fl ore et l’en-vironnement et, par le Muséum d’histoire naturelle. Les Réseaux Ferrés de France,

les Voies Navigables de France et l’Eta-blissement Public de la Charente s’asso-cient également au projet en devenant partenaires.

L’habitat de la grande mulette s’est considérablement réduit, et selon le pro-jet Doris de la Commission Nationale Environnement et Biologie Subaquati-que, la moule d’eau douce est limitée aux

cours d’eau inférieurs. On la trouve dans la Vienne, l’Oise, la Creuse et la Cha-rente. Les raisons de ces désertions sont multiples : la pollution des cours d’eau et la construction des barrages qui ont causé de surcroît la disparition de nom-breuses espèces de poissons. La survie de la grande mulette est dépendante de celle des poissons. Elle est liée à celle de

l’esturgeon et d’espèces comme la bou-vière, indispensables à leur reproduction.

Selon la commission subaquatique : « Les moules d'eau douces ont besoin des poissons pour se reproduire. Les oeufs, environ 50.000, éclosent entre les branchies puis sont expulsés par les siphons. Les jeunes larves (glochidium)sont gobées par les poissons et se fi xent,

par les valves munies de crochets, à leurs branchies où elles s'enkystent et se transforment lentement. Après plusieurs mois, quand la jeune moule a atteint la taille d'un centimètre, elle se détache du poisson et tombe au fond de l'eau. » Le lit du cours d’eau doit être stable, il faut qu’il soit constitué de graviers propres, de plus ou moins gros calibre mélangés à du sable ou du limon qui vont lui permettre de s’enfouir dans le sédiment. L’entretien du chenal principal a aussi son importance. Il protège le cours d’eau des pollutions. La mulette Margaritifera a une longévité très grande. Elle peut atteindre 150 ans.

Des nitrates dans l'eauLa mulette perlière ne peut survivre

à un taux de nitrate de 1,6 mg par litre d’eau, mais la grande mulette cachée dans les profondeurs du lit des cours d’eau est plus résistante. Elle assure le fi l-trage des eaux grâce à ses deux siphons. Elle est indispensable à la vie des fl euves et cours d’eau. Philippe Keith, biologiste au Muséum à Paris, confi e à Ushuaia : « S'en priver, c'est se priver d'un service rendu à l'espèce humaine. »

Les nitrates sont des éléments naturels présents dans les sols, les eaux et les légumes. Le problème des nitrates réside essentiellement dans les quantités plus ou moins importantes que l’on observe tant dans l’eau que dans les aliments. En quantité normale c’est un élément fonda-mental pour la formation des protéines, il est un constituant essentiel de la matière vivante.

Vers un retour originelIl n’y a pas de solution miracle dans

la dépollution des fl euves. Il s’agit d’ap-prendre à réduire les pollutions, à fi ltrer les eaux usées, à nettoyer les fl euves et leurs abords, et peut- être songer à leur redonner leur lit d’origine.

HÉLOÏSE ROC

Des chercheurs du Royaume-Uni et de Pologne ont découvert de nouvel-les informations sur la façon dont les plantes adaptent leur fl oraison au cli-mat ainsi que sur le contrôle des gènes. Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet SIROCCO (étude de la complexité des organismes eucaryotes). Ce pro-jet a reçu près de 12 millions d'euros au titre du sixième programme-cadre de l'Union Européenne. L'étude a également été soutenue par une bourse de forma-tion initiale Marie Curie. Les résultats ont été publiés dans les revues Science et Nature.

Les travaux précédents portant sur le séquen-çage du génome et l'expression des gènes ont principalement étudié les transcriptions

d'ARN messager (acide ribonucléique) réalisées à partir de gènes codant pour des protéines. Cepen-dant les chercheurs ont découvert qu'outre cet ARN « codant », il existait un ARN « non codant » dont le rôle est crucial dans la régulation de l'activité des gènes. Les rôles spécifi ques de cet ARN non codant sont mal compris, mais les chercheurs l'ont associé

au développement du cancer. Ils supposent égale-ment qu'il pourrait intervenir dans la différenciation des cellules souches.

Le professeur Caroline Dean du John Innes Centre au Royaume-Uni a dirigé une équipe de chercheurs afi n d'étudier la façon dont les plantes contrôlent leur fl oraison en fonction du climat. Ces travaux ont éga-lement amélioré la compréhension du traitement de l'ARN non codant et son impact sur l'expression des gènes. Les résultats ont aussi montré ce que peut apporter un modèle végétal à notre conception du contrôle des gènes.

Un gène de la crucifère Arabidop-sis inhibe la fl oraison

L'étude a porté sur Flowering Locus C (FLC), un gène de la crucifère Arabidopsis qui inhibe la fl orai-son. Le fait de désactiver ce gène déclenche la fl o-raison et la phase de reproduction de la plante. Le succès reproductif de la plante dépend directement de l'époque à laquelle cette phase est lancée.

Les travaux ont montré que divers signaux inte-ragissent avec le gène FLC pour activer ou désacti-ver son inhibition de la fl oraison. L'exposition à une période froide prolongée est l'un des signaux com-muns à de nombreuses plantes. Appelé vernalisa-tion, ce processus intervient pour que la fl oraison ne commence que dans des conditions favorables (lorsque les froidures hivernales s'achèvent et que le printemps commence).

Le gène FLC inhibe sa transcrip-tion

L'étude du gène FLC a également participé à améliorer la compréhension du phénomène com-plexe qu'est la régulation des gènes, chez les plan-tes comme chez d'autres organismes. En réponse au froid, l'ARN anti-sens non codant qui recouvre le gène FLC inhibe sa transcription. Le gène « retient la mémoire » de cette désactivation pour le reste de sa vie, et reste dans cet état même lorsque le stimulus du froid est supprimé. Cette mémoire épi génétique est conservée même lors des changements dans la chromatine (l'association d'ADN et des protéines his-tones qui constitue les chromosomes).

Une évolution rapide du climat ris-que de perturber les plantes

L'intérêt des chercheurs pour le gène FLC et la vernalisation est motivé par les interrogations concernant l'impact du changement climatique sur les plantes. En effet, celles qui sont adaptées aux climats plus froids requièrent une vernalisation plus longue avant de fl eurir. L'adaptation des plantes aux divers climats résulte de variations du gène FLC et des différentes voies qui agissent sur lui. Cependant, une évolution rapide du climat risque de perturber les plantes plus rapidement qu'elles ne peuvent s'adap-ter, avec un impact négatif sur la production de nour-riture.

CORDIS NOUVELLES

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande Époque1212 EnvironnementEnvironnement www.lagrandeepoque.com

La France recueille aujourd’hui 80 % des grandes mulettes du monde

Une vue aérienne de la rivière de la Rance et l’usine marémotrice à Dinard, près de Saint-Malo.

Carlo Allegri/Getty Images

Objets incrustés de nacre.

Marcel Mochet/Getty Images

Comment les fl eurs nous aident à comprendre le contrôle des gènes

En réponse au froid, l'ARN des plantes inhibe sa transcription.

Page 13: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

Les 20 et 21 octobre 2009, à l’initiative de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maî-trise de l’Énergie) se sont dérou-lées à la Maison de la Chimie, Paris 7e, les 2e Rencontres natio-nales de la Recherche sur les sites et sols pollués.

Cette recherche consiste en l’éva-luation qualitative et quantitative des pollutions en réalité de toute

nature, toutes résultant d’activités indus-trielles, y compris les plus anciennes exercées alors au stade artisanal, qui ont affecté d’abord localement leurs lieux d’implantation, mais ont été diffusées ensuite, le plus souvent très largement dans les sous-sols par les nappes phréa-tiques. Il s’agit aussi, après les avoir préa-lablement répertoriées, de déterminer leur degré d’expansion, c’est-à-dire de délimiter les zones touchées par leur dis-sémination, ce qu’on appelle désormais en termes techniques leur « panache »… Il s’agit encore, bien entendu, d’estimer leur degré de nocivité vis-à-vis des orga-nismes vivants (biodisponibilité), les pos-sibilités de les atténuer ou de les réduire par la mise en œuvre de tous processus, dont certains imaginés assez récemment et donc du domaine de la novation, à pro-pos desquels manquent pour l’heure les retours d’expérience. Les diffi cultés admi-nistratives, juridiques et bureaucratiques protégeant logiquement certains intérêts viennent d’ailleurs entraver ces initiatives et faire prendre un retard considérable à leur aboutissement éventuel, de sorte que les résolutions et accords internationaux signés naguère dans un but de préser-vation de l’environnement et de dévelop-pement dit « durable » risquent de rester sans effet au plan pratique bien au-delà des dates butoirs initialement fi xées.

Il s’agit enfi n (c’est une préoccupa-tion déjà ancienne) d’examiner quel parti pouvoir tirer d’un site ou sol pollué, après réhabilitation partielle ou non, alors que l’urbanisation débridée des terres pay-sannes à vocation agricole pousse à pra-tiquer de façon plus intensive que jamais la culture des terres restant disponibles, avec à la clé d’inévitables pollutions nou-velles, de type chimique… et la production

de végétaux ou fruits d’intérêt discutable au plan diététique… ou même dange-reux à terme pour la santé humaine, tout comme les élevages intensifs, du porc par exemple, conduisant aux nuisances multipliées ad libitum dont tout un chacun entend parler quasi-journellement par les médias, spécialisés ou non.

Ne perdons pas de vue la pollution nucléaire, exclue des investigations et tra-vaux de ces 2e Rencontres nationales, qui soustrait à toute exploitation utile les ter-ritoires de plus en plus vastes contenant les piscines servant au refroidissement de réacteurs ayant comburé uranium fi s-sile ou plutonium et devenus déchets à hauteur de plus de 250.000 tonnes et dangereux sur des centaines de milliers d’années, alors qu’a été écartée d’un revers de main il y a quelque 60 ans une fi lière nucléaire différente et beaucoup plus adaptée à l’usage civil, celle des réacteurs à sels fondus (RSF) de thorium aux produits de fi ssion incomparablement moins longuement néfastes, à laquelle s’intéressent de plus en plus les nations asiatiques, dont le Japon, mais aussi la Russie, l’Inde, le Brésil, etc.

Ne perdons pas de vue non plus l’ex-plosion démographique mondiale (mal-gré les guerres) qui fait que se trouvent saturés les processus naturels, de com-pensation des pollutions liées à l’acti-vité humaine essentiellement industrielle, répétons-le, qui n’est due qu’à la quête effrénée des profi ts induits par le « pro-grès », sans vrai souci des retombées environnementales le plus souvent irré-versibles qu’il provoque malgré de « pieux » (et coûteux) efforts pour y remé-dier, alors que l’homme est prédateur par nature. C’est ainsi que tel lagon classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO est menacé de ruine à court terme par la récente installation sur son site d’une usine métallurgique dont les rejets feront très rapidement disparaître faune et fl ore et même la population indigène qui y vit, par contrecoup.

Les partenaires du collo-que

Toutes les entités et instances impli-quées dans le marché de la préservation environnementale ont été les parties pre-nantes de ces deux très riches journées, auxquelles ont aussi participé nombre

d’industriels. Ont donc été représentés, à l’appel de l’ADEME, les ministères de l’Écologie, de l’Énergie, du Développe-ment durable et de la Mer, mais aussi de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et également de l’Alimenta-tion, de l’Agriculture et de la Pêche, avec le partenariat de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), du Bureau de Recher-che Géologique et Minière (BRGM), de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS), de l’Institut National de la Recherche Agro-nomique (INRA), du Groupement d’Inté-rêt Scientifi que Sites Sols et Sédiments pollués (GIS3SP), du Groupement d’In-térêt Scientifi que sur les Friches Indus-trielles (GISFI), du groupement d’intérêt scientifi que Sol et de l’Union Profession-nelle des entreprises de Dépollution de Sites (UPDS).

Acquis et perspectives En fait, rien n’est jamais vraiment acquis

ou certain dans le domaine foncièrement complexe et souvent désopilant du traite-ment des sites et sols pollués, si ce n’est qu’une véritable réversibilité est objecti-vement impossible et qu’il ne faut donc pas l’envisager. La gageure est de réus-sir à rendre ces terres aptes à un usage socio-économique d’apparence normale ce qui n’est pourtant jamais parfaitement le cas. Encore est-il bien souhaitable que les pseudo-réhabilitations n’entraînent pas des coûts qui ne pourraient plus être supportés. Pour le moment, en France, le marché de la dépollution serait de l’ordre de 800 millions d’euros.

Cependant, les efforts accomplis par l’ADEME et l’ensemble de ses partenai-res et associés restent porteurs de très intéressantes leçons : à l’occasion du col-loque dont nous rendons compte, ont été communiqués plus de 200 résultats de recherche dans six domaines bien dis-tincts, des caractérisations et diagnos-tics aux processus socio-économiques et environnementaux de la gestion des pol-lutions des sols et eaux, spécialement souterraines, qui cernent le plus clair du savoir-faire actuel.

Nous en développons ci-après cer-tains aspects, en évoquant simplement pour mémoire les interventions très lour-des appelées « construction de sols, avec excavation de terres, etc ».

Types de rémédiation et leurs limites

Nous l’avons dit, les substances pol-luantes installées dans les sous-sols sont absolument de toute nature et provenant toutes de l’activité industrielle de tous sec-teurs. Les sous-sols exercent d’ailleurs sur elles le plus généralement une action de dégradation dite « naturelle » de la part par exemple des bactéries qui y sont pré-sentes et d’autres agents. Une part impor-tante du métier de la dépollution consiste à identifi er les molécules qui en résultent et à mesurer leur concentration, éventuel-lement infi me mais jamais négligeable quant à ses effets. D’autres attaques in situ des polluants sont d’origine spéciali-sée humaine par injection d’agents chimi-ques appropriés ou par d’autres voies, par exemple la mise en œuvre d’organismes vivants tels des lombrics ou autres, qui ont la capacité de métaboliser et stocker les substances polluantes sans que leur physiologie en soit affectée, alors qu’elles sont toxiques pour l’homme. De même des végétaux, par exemple des salades cultivées sur sites pollués chargent leurs cellules des polluants locaux, même s’il s’agit d’ions métalliques et deviennent inconsommables comme cela se produit à Saint-Laurent-le-Minier (Gard). C’est un site contaminé, comme tant d’autres, par le plomb, et à très haut niveau (31g/kg de sol sec à certains endroits), ce qui a nécessité l’établissement d’une car-tographie de la dissémination, avec gel des permis de construire, interdiction de la consommation des produits végétaux locaux et suivi sanitaire de la population, des cas de saturnisme ayant été obser-vés chez les enfants… mais le site est également chargé en cadmium, arsenic, baryum, cuivre, antimoine, zinc, thallium, mercure.

La biodisponibilité dont nous avons parlé d’emblée est la fraction du contami-nant atteignant la circulation systémique. Pour l’évaluer, on peut faire appel à des porcelets à jeun avec dosage du plomb dans les reins.

Bien entendu, ce qui est vrai pour le plomb l’est aussi de façon très analo-gue pour l’arsenic, présent parmi d’autres métaux lourds, à l’emplacement minier abandonné très ancien de Salsigne - la Combe du Saut (Aude), fortement conta-miné que nous choisissons, comme le

précédent, comme archétype.Les informations les concernant ont été

données au cours de l’atelier « évaluation des risques pour la santé humaine » mais aussi de celui intitulé « processus socio-économiques et environnementaux de la gestion des pollutions des sols ».

Mais deux autres ateliers de grand inté-rêt ont « tourné » encore durant ce col-loque : « caractérisation et diagnostics bio-indicateurs » déjà évoqué et « solu-tions de gestion des sols et eaux souter-raines » spécialement voué aux pollutions par les solvants et les hydrocarbures et essences…

La session plénière de clô-ture

Une première table ronde s’est inquié-tée de l’insuffi sance actuelle des outils d’investigation et de démonstration dont disposent les chercheurs.

La seconde s’est interrogée sur la désaffection de la société civile face aux problèmes des pollutions devenues menace universelle. Le vieux dilemme « prévenir ou guérir » a refait son appari-tion…

Il est évident que rien n’est moins sim-ple que la résolution de telles questions en raison de leur dramatique complexité, des intérêts antagonistes en jeu et de l’écrasante charge fi nancière à envisa-ger. Le pire des écueils est que les dif-fi cultés ne sont prises en compte qu’en aval, jamais en amont.

En conclusion Malgré tous ces blocages, sans doute

irrémédiables même à long terme, des rencontres de cette densité sont quasi-indispensables. Elles situent avec clarté le niveau de fragilité de l’homme et l’in-vitent à la plus grande humilité quant à ses propres compétences. Elles lui mon-trent structurellement et non philosophi-quement les limites de son génie et de ses moyens. Aucune issue vraiment heu-reuse ne se dessine aujourd’hui, ce qui n’exclut pas pour autant que le déséquili-bre écologique planétaire, grandissant de manière quasi-exponentielle, ne débou-che sur des bouleversements, frappant en amont les ambitions humaines trop souvent impulsives et dictées par la seule passion.

HENRI DURRENBACH

La Grande Époque ● 16 – 31 JANVIER 2010 1313EnvironnementEnvironnementwww.lagrandeepoque.com

L’épineux problème des sites et sols polluésUn siècle d'extraction de l'or a valu à Salsigne (dans le département de l’Aude) la « palme » du site le plus pollué de France. Photo prise le 22 septembre 2000 du 2e site d’extraction d’or.

PASCAL PAVANI/AFP

Page 14: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

Quelle est l’activité physique qui vous convient ? Il est courant de ne pas avoir conscience que l'activité physi-que qui nous attire n’a que peu d’avantages pour notre bien-être. Que l’on soit expérimenté ou juste novice, le choix du type d'exercice qui nous convient peut être un vrai défi . La panoplie d'activités physiques présentée ces deux dernières décennies vous semble-t-elle incontour-nable ? Ou peut-être ne vous correspond-elle pas et vous cherchez d’autres modèles d'en-traînement. Il y a quelques élé-ments dont il faut tenir compte pour pouvoir choisir l’activité qui vous convient.

Qu’elles se pratiquent en groupe ou individuellement, le choix des acti-vités est abondant. Citons entre

autres : la musculation, le yoga, la méthode Pilates, le stretching, le cardiotraining, la marche à pied, la course à pied, l’interval training, la natation, le Tai Chi, le Qigong, les arts martiaux, le mousse rolling, les cours de danse, le Budokon, la boxe, le cyclisme, le vélo d’appartement, le sport de loisir et le sport compétitif.

Selon ce que l'on choisit, plusieurs apti-tudes se développeront : la force, la puis-sance, l'endurance, la fl exibilité, l'agilité, la vitesse, la rapidité, l'équilibre, la réduc-tion du stress, les capacités de base, l'ali-gnement postural, le rythme et l’amitié. Chaque activité forme différentes sorte d’aptitudes.

Le premier et le plus important facteur à considérer en choisissant un type d'acti-vité est le plaisir et le côté ludique. Sans le plaisir et l’accès facile à l’activité choisie, la chance de persévérer est mince. En outre, si vous persistez à suivre des exercices rebutants, les résultats seront limités car

l'effort fourni sera moindre et vous pourriez sécréter des hormones de stress de façon chronique. Des sentiments comme : « je dois aller à la gymnastique », vont radica-lement minorer les avantages pour votre santé et la perte de poids espérée.

Le deuxième facteur à considérer est le style d’activité. La salle typique de muscu-lation est bondée d’hommes, tandis que l’habituel tapis d’étirement déborde de fem-mes allongées. Souvent l’enseignement du yoga attire des femmes déjà souples, alors que les salles de boxe font tradition-nellement appel aux hommes. Ces derniè-res années les gens ont été encouragés à suivre d’autres styles d’activité et c'est une bonne chose. Précisément, les hom-mes sont moins souples et tireront béné-

fi ce des exercices d’étirement, tandis que beaucoup de femmes manquent de tonus et bénéfi cieraient d'exercices de muscula-tion. Développer une série d’aptitudes est un but digne et équilibré, à moins que l'on ne reçoive une formation pour devenir un professionnel dans un centre.

Le troisième facteur à considérer en choisissant une activité est votre niveau de stress. La majorité de la population est fortement soumise à diverses contraintes et souffre d'un excès chronique d’hormo-nes de stress, comme le cortisol. Il est clai-rement établi que le cortisol et le stress en général augmentent le stockage des grais-ses dans le corps. Est-ce que le jogging ou les vélos d’appartement sont conseillés pour une personne qui se noie déjà dans

le cortisol ? La plupart des cadres supé-rieurs perdraient réellement du poids et récupéreraient du tonus plus rapidement s'ils passaient plus de temps à suivre des activités relaxantes.

Les activités telles que le yoga, le taï-chi-chuan et le qigong sont réputées pour réduire directement le cortisol. Ces activi-tés augmentent le niveau d'énergie, plu-tôt que d’épuiser encore plus le corps. Beaucoup d’activités peuvent être modi-fi ées pour favoriser la détente, il suffi t de changer quelques éléments. Par exemple, essayez de faire de la musculation en ryth-mant votre respiration : inspirez et expirez profondément et lentement.

Le quatrième facteur à considérer est ses besoins et ses objectifs. Entrer dans

un club de fi tness et passer vingt minu-tes en se concentrant sur des exercices légers ou des exercices d’équilibre est une chose tout à fait acceptable si vous vous sentez fatigué. Vous pouvez passer la séance suivante en pratiquant une heure de musculation intensive ou de cardiotrai-ning si vous vous sentez plus en forme. Chaque séance d'entraînement doit être exécutée selon votre capacité du moment afi n de laisser votre esprit en paix.

Il est bon de noter que le corps et l'esprit apprécient les activités pour lesquelles ils sont déjà adaptés. En moyenne, il faudrait changer d’activité toutes les cinq semaines pour en maximiser les avantages. Après cela, le confort est priorisé et les résultats stagnent. Pour savoir quelle direction pren-dre pour concevoir son programme d'en-traînement, on devrait passer en revue ses buts, au quotidien et à long terme. Le cinquième facteur pour choisir un type d'exercice est de tenir compte des variations dans notre vie elle-même. Des études montrent que la plupart des per-sonnes sont physiquement plus aptes à s’entraîner l'après-midi, bien que cela puisse ne pas être le cas pour beau-coup. Il est aussi important de réfl échir sur les fl uctuations météorologiques et ali-mentaires. Ces éléments affecteront non seulement votre capacité d'aller faire du jogging dehors, mais aussi votre com-pétitivité ou vos limites aussi bien que la souffrance engendrée par des maux pro-voqués par les changements de temps.Quelque soit votre choix, n’oubliez pas de prendre du plaisir en chemin.

JAMES GOODLATTE

Pour en savoir plus : James Goodlatte est titulaire d’une for-

mation en kinésiologie et d’une forma-tion CHEK en médecine holistique. Il est moniteur diplômé de la NASM (Natio-nal Academy of Sports Medicine). Il prati-que depuis plus de dix ans. Pour entrer en contact avec lui [email protected] ou visitez ses sites GetFitForBirth.com and YourSuperBaby.com

Quelle que soit l’activité que vous choisissez de pratiquer au club de fi tness, n’oubliez pas de prendre du plaisir en chemin.

Photos.com

L’argent colloïdal : un puissant antibiotique naturelQue diriez-vous d’un pro-duit universel capable de tuer la plupart des microbes, qui accélère le processus de cicatrisation, apaise les brû-lures, soigne les allergies et stimule la défense immuni-taire ?

Il y a plus de 70 ans cette solution était utilisée couramment par les médecins de famille de manière

intensive pour un grand nombre de pathologies. Suite à une augmenta-tion des coûts de fabrication, elle est devenue hors de prix et est tombée dans l’oubli dans les années 1940, détrônée par la découverte d’antibio-tiques de synthèse.

Par un mode de préparation révo-lutionnaire elle fait un retour en force depuis que les antibiotiques ne sem-blent plus être aussi effi caces contre l’infection (bactéries résistantes).

Là où la majorité des antibiotiques ne tuent qu’une partie des agents causant la maladie, l’argent colloï-dal considéré comme le plus puissant antibiotique naturel à large spectre serait effi cace sur plus de 650 agents patho-gènes. Il est bactéricide, fongicide, anti-viral, parasiticide, germicide. Son champ d’action et son effi cacité sont impression-nants.

Comment agit-il ?Sa présence crée un enzyme, qui agit

envers chaque bactérie, chaque orga-nisme unicellulaire, chaque champignon et chaque virus, par modifi cation de leur équilibre acido-basique. Ces organis-mes deviennent inactifs, régressent puis meurent souvent en quelques minutes. Les microbes polymorphes ainsi que les mutants sont également sensibles au pou-voir de l’argent colloïdal.

On constate également que l’utilisation d’argent colloïdal accélère le processus de guérison dans plus ou moins toutes les situations et est fortement conseillé pour le renforcement du système immunitaire et la régénération des os.

Quand et comment peut-on l’utiliser ?

Autrefois cette solution était souvent uti-lisée pour soigner les grands brûlés.

Solution insipide, inodore, non toxi-que et non irritante elle peut être utilisée sans risque au niveau de l’œil et même employée chez la femme enceinte ou allaitante.

Les rhumes, l’herpès, les verrues, les otites, les gastrites, les angines, les grip-

pes, les brûlures, les sinusites font aussi partie de son palmarès de gué-rison, sans compter le soulagement qu’il procure en application directe sur les coupures, les égratignures et les plaies ouvertes.

Les problèmes de peau ne sont pas en reste. L’acné, l’eczéma, les verrues et autres irritations de la peau bénéfi -cient de son pouvoir de guérison.

On peut intégrer cette solution lors d’une cure de drainage visant à élimi-ner les résidus d’amalgames dentai-res, en gargarisme pour les pyorrhées, amygdalites et les infl ammations de la cavité buccale, y compris les aphtes.

Dans les yeux, elle sera conseillée lors de conjonctivites ainsi que d’autres états infl ammatoires ou irrita-tions. Elle est particulièrement recom-mandée pour le lavage de chaque orifi ce naturel du corps. Le rinçage du nez est particulièrement favorable.

L’argent colloïdal peut être pris ora-lement en solution buvable au cours de maladies telles que des parasito-ses, des candida, l’herpès, la fatigue chronique et printanière, les maladies à staphylocoques et à streptocoques, le zona, etc.

Ne s’accumulant pas dans l’orga-nisme, aucune intolérance en liaison avec d’autres médicaments n’a été observée.

Le traitement en prévention : une cuillère à café deux fois par jour.

En curatif : une cuillère à café trois fois jour.

Les enfants prennent une demi-dose, les bébés un quart de cette dose.

On peut doubler cette dose sur une semaine.

Ces informations ne sont données qu’à titre informatif et ne remplacent en aucun cas le conseil de votre thérapeute.

MAGGY SANNER

Pour en savoir plus :www.naturopathe.com

Catherine Keller/La Grande Époque

Le bien-être grâce aux bonnes vibrationsSelon la médecine tradition-nelle chinoise, la maladie peut être guérie non seulement par les médicaments mais aussi en écoutant de la bonne musique, en appréciant l’art et en partici-pant à des activités physiques modérées. Les gens peuvent aussi aller mieux en allant à un spectacle de grande qualité.

Le spectacle Shen Yun engendre de très bons effets. On y dépeint des

histoires très intéressantes basées sur la justice ou la piété fi liale, la bonté des dieux et des bouddhas ainsi que les conséquences résultant des bon-nes pensées des êtres humains. Ainsi, le sens de la compassion peut surgir

dans le cœurs des spectateurs. Cela peut aussi produire des effets physi-ques, physiologiques et psychologiques favorables.

La musique traditionnelle chinoise connaît le principe des cinq tonalités – appelées « gong », « jiao », « shang », « zheng » et « yu » – correspondant aux cinq systèmes d'organes du corps humain : le foie, le cœur, la rate, les pou-mons et les reins.

Quelque soit l’organe atteint, les effets de la musique sont bénéfi ques et les tonalités rééquilibrent les organes. Le corps énergétique peut être réajusté et le spectateur se sent mieux.

Lors des représentations de Shen Yun, le public comprend que ce qu’il voit est très bénéfi que. A la sortie du specta-cle, de nombreux spectateurs ont témoi-gné des bienfaits de Shen Yun.

DR HU NAIWEN

Shen Yun Performing Arts

L’argent colloïdal est une solution contenant des particules d’argent dont la fi nesse est de 4 à 10 nm (nanomètres).

16 – 31 JANVIER 2010 ● La Grande Époque1414 Santé et Bien-êtreSanté et Bien-être www.lagrandeepoque.com

Page 15: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

Soucieuse d’utiliser des produits naturels sans me ruiner, j’ai fait mes propres recherches et des tests pendant une année sur moi-même et mon entourage. Je vous propose les recettes sui-vantes que j’utilise au quotidien.

Démaquillant Pour une peau fragile et mature et des

yeux sensibles, je vous propose de l’hy-drolat de bleuet mélangé à de l’argile rose. L’hydrolat de bleuet a un effet apai-sant, purifi ant, anti-infl ammatoire et régé-nérant. Il ne pique pas les yeux. Vous pouvez l’utiliser en compresse pour repo-ser vos yeux. L’argile rose est idéale pour les peaux fragiles, matures et ternes. Sa couleur donne bonne mine et ses oligo-éléments nourrissent la peau en même temps qu’elle la nettoie. Elle est cicatri-sante et décongestionnante. Ce mélange enlève le maquillage, même le mascara. Utilisez une petite éponge que vous pou-vez mettre à la lessive plutôt qu’un coton que vous jetterez. L’éponge, en plus d’être réutilisable a une petite rugosité qui agit comme un petit peeling.

Pour 200 ml d’hydrolat, comptez quatre à cinq cuillères à soupe d’argile.

Pour une peau grasse ou à problèmes choisissez l’hydrolat d’hamamélis avec de l’argile verte. Contre les points noirs tamponnez la propolis (antibiotique natu-rel provenant des abeilles) ou une huile

essentielle comme celle de palmarosa dont l’odeur de fl eur est agréable. Ne le faites pas systématiquement pour ne pas inciter votre peau à réagir à ces produits. Quand votre peau va bien, laissez-la se reposer, sinon, alternez les deux produits.

Onguent

En mélangeant à chaud 20 % de cire d’abeille (la cire doit fondre, environ 65 °C) à de l’huile, on obtient un onguent auquel on peut ajouter des huiles essen-tielles pour le parfumer. On l’utilise comme crème de nuit pour les peaux très sèches, les crevasses, les mains, les pieds, les coudes ou les genoux.

Crème nourrissantePour la nuit, les peaux sèches et pour

l’hiver car la peau a besoin de plus de gras : chauffer à 70 °C environ et sépa-rément au bain-marie, une phase hui-leuse qui contient 40 grammes d’huile, et 10 grammes de cire d’abeille, une phase aqueuse qui contient 100 grammes d’aloe vera ou d’eau distillée ou d’hydrolat, et incorporer un émulsifi ant pour assurer l’homogénéité de la crème. Il existe plu-sieurs sortes d’émulsifi ants qui s’incorpo-rent à la phase huileuse ou aqueuse(*). Au moment de mélanger les deux pha-ses avec un petit fouet, ajouter 50 gouttes d’huile essentielle de pépin de pample-mousse comme conservateur. On peut y ajouter de la vitamine E, des huiles essen-tielles, de la gelée royale…

Crème légèrePour les peaux grasses, l’été et en

cours de journée : faites comme ci-des-sus avec 25 grammes d’huile, 8 grammes de cire d’abeille et 120 grammes d’aloe vera. Ajouter toujours 50 gouttes d’huile essentielle de pépin de pamplemousse. Pour les peaux à problème vous pou-vez ajouter 10 gouttes d’huile essentielle de palmarosa mais évitez le contour des yeux.

Quelles huiles utiliser ?Il y a une variété incroyable d’huiles, de

beurres et de cires. Je n’en retiens que quelques-unes qui n’ont pas ou très peu d’odeur et qui ont de bonnes propriétés.

Personnellement, j’utilise comme base aqueuse uniquement de l’aloe vera car en pénétrant dans la peau, il l’hydrate. Par ailleurs, il est rafraichissant, stimule la production de collagène, est anti-infl am-matoire, cicatrisant et prévient les rides. Mais on peut le remplacer par de l’eau distillée ou un hydrolat (hamamélis pour les peaux grasses par exemple).

L’huile d’amande douce adoucit et toni-fi e la peau. Elle est proche du sébum humain et pénètre facilement. Antioxy-dante, elle est composée à 24 % d’acide linoléique. C’est une source de vitamine A, B et E.

L’huile de jojoba, proche du sébum humain, pénètre aussi très facilement dans la peau. Elle est utilisée pour tous types de peau, l’équilibrant, la rendant douce et souple sans la saturer de gras. Elle fi ltre un peu les UV. Elle annule l’effet de la vitamine A.

L’huile de pépin de raisin est particu-lièrement adaptée aux peaux matures et fragiles. Elle a un bon pouvoir régéné-rant, restructurant et est particulièrement hydratante.

CATHERINE KELLER

(*)Le site www.aroma-zone.com présente une gamme complète de produits avec des recettes et des conseils. Il est diffi cile de choisir. Faites vos expériences mais pensez à l’odeur. Plusieurs de ces huiles ont une odeur désagréable, ce qui est plu-tôt gênant sur le visage et n’apporte pas forcément plus de résultat.

Des légumes à la poêle sont un plat apprécié durant les mois d'hiver. Mais les légumes rôtis peuvent aussi être utilisés dans des salades. Cette recette

est incroyable pour utiliser les restes du dîner et faire une délicieuse salade du dimanche.

Ingrédients :1 carotte moyenne à râper 1-2 céleris branches½ poivron rouge frais 3-4 pommes de terre moyennes, lavées mais pas pelées 1/4 de potiron 1 grand oignon 1 à 2 cuillères à soupe de mayonnaise Sel et poivre, 1 cuillère à café de fines herbes Huile d'olive

Préparation Préchauffer le four à 200 degrés. Couper le potiron, les pommes de terre et

l'oignon en morceaux de même dimension. Huiler un grand plat à rôtir et ajou-ter des légumes, assaisonner avec le sel, le poivre, des herbes mélangées et l'huile d’olive. Mettre le plat au milieu du four pour assurer une cuisson uniforme. Environ 20 minutes plus tard, les légumes sont dorés. Mélanger et cuire encore 20 minutes.

Pour la partie froide de la salade, râper la carotte, trancher le céleri et le poi-vron rouge et les verser dans un saladier. Assaisonner.

Une fois que les légumes sont cuits, laisser refroidir environ une heure, puis mélanger aux légumes crus. Ajouter un peu d'huile d'olive, la mayonnaise et rec-tifier le sel et le poivre.

KATHRYN SHAKESPEAR

Alors, qu’allez-vous écrire ? Vous n'aurez probablement pas l'occasion de vous expliquer, particulièrement si vous avez soumis votre demande d’emploi en ligne ou par d’autres

moyens web anonymes. Comment pourriez-vous vous présentez des interruptions dans votre parcours ?

Employez un modèle de curriculum hybride. Un modèle hybride est particulièrement effi cace parce qu'il vous permettra d'apporter des données pertinentes et orientées sur les résultats. Vous les mettrez en avant en les plaçant en haut du document. Par exem-ple, après avoir fait votre brouillon en détaillant vos compétences de base (en utilisant des mots clés et des expressions effi caces) vous pouvez créer une rubrique (*) dans laquelle vous allez attirer l’attention sur vos expériences précédentes.

Cette rubrique vous permettra d'indiquer des réalisations impor-tantes et les résultats atteints : ce qui intéressera rapidement le lecteur avant qu’il n’en arrive à la partie du document où vos expé-riences professionnelles et dates réelles sont mises en référence. Étant donné que vous avez peu de temps pour vous rendre indis-pensable, utilisez le fait que la section diplômes soit mise en avant pour démontrer rapidement vos aptitudes. Pour faciliter la lecture, placez seulement cinq ou six points dans cette rubrique. Vous pourriez également envisager de faire la première partie du curri-culum en gras. Ceci attirera l'œil du lecteur sur cette section.

Vous n'avez pas besoin de mettre en référence les mois sur votre curriculum. Il est tout à fait correct de ne recenser que les années. Si l'espace est succinct, cela passera facilement. Est-ce que c'est trompeur ? Non. Vous allez compléter votre demande d'emploi avec vos certifi cats de travail où sont inscrites les dates exactes. Je ne vous propose pas de tromper un employeur poten-tiel. L'idée est d'obtenir un rendez-vous. Vous pourrez alors expli-quer les raisons pour lesquelles il y a des interruptions dans votre carrière. À ce moment-là, vous pourrez vous mettre en avant et démontrer pourquoi il doit vous recruter pour ce poste.

Utilisez une lettre de motivation. Elle vous permettra d'expliquer les interruptions, ce qui ne peut être fait sur le curriculum. La let-tre de motivation est l'outil idéal pour aider le lecteur à comprendre votre choix d’arrêt d’activités.

Assurez-vous que vous liez les informations qui expliquent la valeur ajoutée de votre expérience pour ce nouvel environnement professionnel. Votre démonstration peut être brève. La lettre de motivation vous permettra de fournir rapidement une explication plausible.

Vous pouvez omettre de citer certains emplois si vous n’y avez pas travaillé longtemps. Il n’est pas nécessaire d'énumérer toutes vos expériences, en particulier si vous avez un long parcours. Les emplois qui ont duré plus de quinze ans peuvent être mis en réfé-rence dans la rubrique précédant vos expériences et vous pouvez fournir le nom et les références de cette entreprise.

Servez-vous de votre réseau de connaissances. Accroître votre réseau est une bonne manière d'obtenir un emploi, particulière-ment quand vous avez un arrêt d’activité professionnelle dans votre CV. Qui mieux qu’un ami peut garantir de votre crédibilité et de vos valeurs ? Une réputation forte parlera d’elle-même, et votre réseau peut être là pour vous aider et vous soutenir pendant votre recherche.

Une bonne manière de rester impliqué et connecté au monde actif est d’avoir des activités bénévoles. Utilisez judicieusement votre temps. Si vous avez été licencié pour raison économique ou

autre, le fait d'offrir vos services permettra de collaborer avec des gens de divers environnements. Le travail de bénévole peut être extrêmement stimulant et vous permettra de fournir des renseigne-ments pertinents pendant un entretien.

Votre engagement personnel est un élément crucial dans n'im-porte quelle recherche d'emploi. Utilisez tous vos outils et ressour-ces pour vous présenter sous votre meilleur jour.

DEBRA WHEATMAN

Pour en savoir plus : Debra Wheatman, directrice de l’agence conseil CareersDoneWrite. [email protected].

(*) Des formations, des connaissances et des compétences extra-professionnelles peuvent aussi être décrites pour démontrer votre polyvalence et votre capacité à vous adapter.

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Écrire un bon curriculum malgré des lacunes

Comment rédiger votre curriculum quand vous avez eu des interruptions d’activité professionnelle dans votre carrière ? S’arrêter de travailler pour élever ses enfants n’a rien de honteux. Prendre une année sabbatique, faire le tour du monde, créer votre propre entreprise, s’impliquer en faisant du bénévolat peut séduire votre prochain employeur. N’hésitez pas à le mentionner.

Debra Wheatman

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Page 16: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16 au 31 janvier 2010

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BRUGES

C'est à l'occasion de la mise en scène du livre La Guerre des Juifs de Flavius Josè-phe, que le cinéaste Amos Gitaï monte pour la première fois sur scène. Le spec-tacle conçu pour la Carrière de Boulbon à Avignon a eu le temps d’évoluer pendant sa tournée jusqu'à son arrivée au théâtre de l'Odéon.

Cette œuvre magistrale de l'historien à identité ambiguë, a longtemps occupé l'esprit du cinéaste israélien qui partage son temps entre Israël et la

France où se trouve la majorité de son public. En effet, la personnalité de Flavius Josèphe était énigmatique et contradictoire, et selon les propos de Lisa Ullmann – tra-ductrice de l’oeuvre de Flavius Josèphe – recueillis par Haaretz ; le célèbre historien était du genre « très com-pliqué » et « pas très sympathique ». Intéressant, car certains utiliseront les mêmes termes pour décrire Amos Gitaï. Le cinéaste, comme l'historien, font naître sem-ble-t-il, la polémique dans la conscience des Israéliens. Dans ce spectacle, l'un comme l'autre se trouvent à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'intrigue. Pourrait-on y voir une certaine similarité, une identifi cation ? « Un met-teur en scène ou un réalisateur doit toujours être un peu schizophrène », dit Gitaï.

De Josèphe fi ls de Matthias à Fla-vius Josèphe

Flavius Josèphe était issu d'une grande famille de prê-tres juifs. Combattant, vaillant, il a mené la guerre contre les Romains et a été capturé en Galilée. Pour échapper à la mort il accepte de raconter les victoires des Romains. Josèphe fi ls de Matthias prend alors un nom romain Fla-vius Josèphe et s'assimile à la culture des vainqueurs. Le fait de changer de camp n'a pas contribué à sa répu-tation parmi les juifs. Dans leur conscience collective, il restera toujours un traître. Néanmoins il nous a laissé le seul témoignage précis de la chute de Judée et de la dispersion du peuple juif. Il a été le seul à nous transmet-tre les événements de Massada et de la dernière bataille des juifs contre les romains.

On est au premier siècle, les Romains sont en Judée (Israël de nos jours), le peuple juif est divisé en diffé-rentes sectes et approches, pragmatiques, religieu-ses, fondamentalistes. En même temps qu'une guerre contre l'empire romain éclate une guerre civile. Pour les religieux qui combattent il s'agit d’échanger l'es-clavage contre la liberté, parfois au prix de la mort. La haine entre frères et le fanatisme affaiblit le peuple. La famine dévore les assiégés. Les villes assiégées sont

vaincues, d’abord la Galilée, ensuite Jérusalem et en dernier Massada. Le général Vespasien devient empe-reur comme le lui avait prédit Flavius. Il envoie son fi ls Titus pour s'emparer de Jérusalem. Après cinq mois de siège la ville est brûlée, le temple est détruit. Mas-sada résiste pendant trois ans. Elle deviendra 2.000 ans plus tard un mythe.

Une mise en scène qui allie création de l’espace et analogies

La scène est minimaliste : un échafaudage en métal sur lequel on entend les bruits de la guerre, deux feux qui illuminent l'obscurité, une table, une chaise un fau-teuil, un podium. Un grand écran sur lequel des mots sont projetés, tels que révolte, feu, liberté, donnent un rythme sourd et menaçant. L'architecte Amos Gitaï se manifeste une fois de plus dans la création de l'espace et les analogies. Amos Gitaï présente un oratoire dans lequel Jeanne Moreau interprète le rôle du narrateur : le juif Flavius Josèphe. La scène se remplit de différents sons et de différentes langues : violon, guitare, per-cussions, chants, yiddish, hébreu, arabe, anglais, fran-çais. Les bruits et les langues se mêlent ainsi que les identités et les époques, le passé, le présent. Shredy Jabarin interprète Shimon en arabe, Jérôme Koening, l'Américain, interprète Vespasien, Amos Gitaï interprète en hébreu Eléazar, Mireille Perrier interprète Miriam en français. Il n'y a que le lieu et l'histoire qui n'ont pas

changé. Judée, Israël, Palestine au milieu du Moyen-Orient à l'ombre de l'empire... américain. Des frères qui s'entretuent pour des raisons religieuses. La soif de la liberté donne jour aux fanatiques qui laissent derrière eux une terre brulée. Amos Gitaï comme dans ses fi lms raconte l'histoire d’un peuple, d'une terre.

Jeanne Moreau interprète le rôle principal. Elle a tra-vaillé rigoureusement sur le texte de Flavius Josèphe ainsi que sur d'autres ouvrages traitant de cette œuvre et de son auteur. « Ce texte m'a fasciné », nous avoue-t-elle : « Je l'ai beaucoup travaillé avec Marie-José San-selme », conseiller littéraire de la pièce. À la question de savoir comment elle travaille sur le rôle d'un homme elle répond qu’il suffi t de faire sortir le « côté viril » qui existe en chaque femme. Son vœu est de voir enfi n la paix mais d’après elle, « le plus important c'est d'avoir la paix intérieure ».

Assise derrière une table à l'avant-scène elle lit le texte de Flavius Josèphe. Avec simplicité elle capte de plus en plus l'attention du spectateur. On dirait que sa voix nous ensorcelle. Dans la salle, la tension s'ac-croît, on a l'impression de revivre les événements. Une angoisse envahit le public ainsi qu'un désir de rester encore, jusqu'au bout de cette bataille, infernale, divine, courageuse et cruelle tout à la fois.

Flavius Josèphe raconte les faits avec douleur : « Mon but n'est certes pas de magnifi er les actes de mes com-patriotes en rivalisant avec ceux qui exaltent les proues-

ses des Romains : je rapporterai avec exactitude ce qui s’est passé dans les deux camps, mais, dans mes réfl exions sur les événements, je laisserai paraître mes sentiments et je laisserai ma douleur personnelle s’ex-primer sur les malheurs de ma patrie. »*

Le complexe de MassadaTelle qu'elle est racontée par Flavius, la tragédie du

peuple juif est celle d'un peuple abandonné par son Dieu persistant dans sa croyance et dans sa liberté à tout prix. Le peuple juif a perdu sa terre et d'autres lan-gues se sont substituées à la langue biblique (notam-ment le yiddish). L'histoire de Massada est devenue le symbole de l’héroïsme « du faible contrer le fort ». Le mythe commence à se former dans les années vingt. Massada constitue le cœur de la complexité du peuple juif depuis son exil et jusqu'à nos jours. Pen-dant la deuxième guerre mondiale, craignant les for-ces de l'armée nazi qui s'approchaient par l'Afrique, un deuxième Massada : « le Massada du Mont Car-mel » a été planifi é comme stratégie. Elle représente le courage et la liberté incontestable, la force d'un petit peuple motivé d'un côté et la peur d'une menace constante de l'autre. Cette complexité a même reçu le titre de « complexe de Massada » ou « la mentalité du siège » du peuple juif. Et d'ailleurs Amos Gitaï l'a déjà abordé dans son premier long métrage Esther (1985). On pourrait dire que c'est sur scène, fasciné devant les échos du présent, qu'il touche le noyau de cet état d'esprit collectif, qui est aussi le sien.

Amos GitaïAmos Gitai est né en 1950 à Haïfa Israël. À partir

de 1982, il habitera également en France et aux États-Unis où il fi nit ses études d'architecture. Il a réalisé une quarantaine de fi lms (fi ctions et documentaires). Dans ses fi lms il aborde les questions politiques du Moyen-Orient et de son histoire. Il traite la question de l'exil, de la religion et des problèmes sociaux. Il aborde souvent la place de l'individu dans le groupe et la façon dont le premier refl ète le second. Ses études d'architecture par-ticipent pour beaucoup à son style. Dans cette pièce, – où il monte pour la première fois sur scène, il joue le rôle d’Eléazar, l’un des chefs de la rébellion à Jérusa-lem, qui s’est réfugié avec un groupe de 960 compatrio-tes, dans la citadelle isolée de Massada, dans le désert de Judée, face à la mer Morte. Voyant la victoire des romains, Eléazar persuade les insurgés de mourir plu-tôt que d’être capturés et de devenir les esclaves des Romains.

MICHAL NEEMAN

*Extrait de « La guerre des juifs » de Flavius Josèphe.

La guerre des fi ls de lumière contre les fi ls des ténèbresAmos Gitaï monte sur scène.

Dominique Boutin/ArtComArt/Festival d'Avignon

Jeanne Moreau dans le rôle de Flavius Josèphe.