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Institut de Formation en Soins Infirmiers Valentine Labbé - Lille KIBELOLO Fricilia Promotion 2010-2014 Mémoire de fin d’études IDE La Bientraitance des personnes âgées en lieu de vie UE 5.6 S6 : Modalités d’évaluation : travail écrit de fin d’études, mémoire et argumentation orale sur un sujet d’intérêt professionnel UE 3.4 S6 : Modalités d’évaluation : travail écrit, mémoire de fin d’études 15 mai 2014

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Institut de Formation en Soins Infirmiers Valentine Labbé - Lille

KIBELOLO Fricilia Promotion 2010-2014

Mémoire de fin d’études IDE

La Bientraitance des personnes âgées en lieu de vie

UE 5.6 S6 : Modalités d’évaluation : travail écrit de fin d’études, mémoire et argumentation orale sur un sujet d’intérêt professionnel

UE 3.4 S6 : Modalités d’évaluation : travail écrit, mémoire de fin d’études

15 mai 2014

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REMERCIEMENTS

Je tiens d’abord à remercier celui qui est au dessus de tout, puis mon père car sans

lui ce travail n’aurait jamais abouti. Merci papa pour ta patience, ton aide qui m’a été si

précieuse, ton soutien durant toute ma scolarité et surtout pour avoir toujours cru en moi.

Loin des yeux mais près du cœur.

Je tiens également à remercier ma référente de mémoire Madame Guermouche,

pour m’avoir guidée et conseillée tout au long de l’année avec une très grande disponibilité

dans l’élaboration de mon Travail de Fin d’Études.

Ensuite, je remercie les infirmier(es) des différents EHPAD qui ont pris le temps de

répondre à mes questionnaires.

Enfin, un grand merci à toute ma famille et amies qui m’ont soutenue et aidée dans

les moments difficiles.

Je souhaite que toutes ces personnes trouvent ici l’expression de ma sincère

reconnaissance.

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À mes Grands-parents

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SOMMAIRE

Page

INTRODUCTION ……………………………………………………………… …… 1

I / DE LA SITUATION D’APPEL À LA QUESTION DE DÉPART……………. 2

1) SITUATION D’APPEL…………………………………………………………….. 2

2) QUESTIONNEMENT……………………………………………………………… 4

3) QUESTION DE DÉPART………………………………………………………….. 5

II/ CADRE DE RÉFÉRENCE………………………………………………………. 6

1) LA PERSONNE ÂGÉE…………………………………………………………….. 6

1.1. Définition………………………………………………………………….. 6

1.2. Pourcentage des personnes âgées en France……………………………….. 7

1.3. Le vieillissement…………………………………………………………… 9

1.3.1. Le vieillissement physiologique…………………………………………. 9

1.3.2. Le vieillissement pathologique……………………………….………….. 13

2) LA MALADIE DE TYPE ALZHEIMER………………………………………….. 14

2.1. Définition………………………………………………………………….. 14

2.2. Épidémiologie……………………………………………………………… 15

2.3. Les différents stades de la maladie………………………………………... 16

2.4. Les différents symptômes…………………………………………………. 17

2.5. Les conséquences de la maladie chez la personne âgée…………………… 18

2.6. Le diagnostic………………………………………………………………. 19

3) LE RÔLE INFIRMIER EN EHPAD………………………………………………. 20

3.1. Définition de l’EHPAD…………………………………………………… 20

3.2. La réglementation de l’EHPAD…………………………………………... 21

3.3. Le rôle infirmier en EHPAD……………………………………………… 21

3.4. La prise en charge ..………………………………………………………. 23

3.4.1. La communication ……………………………………………………… 24

3.4.2. L’accompagnement quotidien d’une personne Alzheimer……………… 27

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III/ ENQUÊTE SUR LE TERRAIN ………………………………….…………… 31

1) DE LA QUESTION DE DÉPART À L’HYPOTHÈSE DE RECHERCHE………. 31

2) MÉTHODES ET RECUEIL DE DONNÉES……………………………………… 33

2.1. L’enquête……………………………………………………………… 33

2.2. Population interrogée………………………………………………….. 34

2.3. Choix des lieux d’enquête…………………………………………….. 34

2.4. Les difficultés rencontrées…………………………………………….. 34

IV/ ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES DONNÉES………………..……… 35

1) LE QUESTIONNAIRE EN LUI-MÊME………………………………………….. 35

2) ANALYSE DES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE ………………………… 35

3) INTERPRÉTATION ………………………………………………………………. 44

3.1. Profil des enquêtés ………………………………………………………. 44

3.2. Profil des personnes âgées démentes de type Alzheimer

et difficultés rencontrées ………………………………………………. 44

3.3. Notion de formation …………………………………………………….. 45

3.4. La bientraitance et les 4 piliers de l’humanitude ………………………... 46

3.5. Notion de communication ……………………………………………….. 47

3.6. Propositions d’axes d’amélioration ……………………………………… 47

4) CONFIRMATION OU INFIRMATION DE L’HYPOTHÈSE DE RECHERCHE.. 48

V/ CONCLUSION……………………………………………………………………... 49

ANNEXES ………………………………………………..……………de A-[1]- à A-[12]-

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………........de B-[1]- à B-[7]-

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INTRODUCTION

Les progrès de la médecine font que l’on vit de plus en plus vieux. Les personnes

âgées forment alors une part non négligeable de la population mondiale. Dès lors il faut

créer et organiser des structures pouvant prendre en charge ces personnes âgées. C’est dans

ce but que les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes

(EHPAD) ont été crées. Ces établissements sont bien souvent médicalisés, d’où le rôle des

soins infirmiers.

Étant intéressée par ce secteur d’activité, j’ai effectué plusieurs stages en EHPAD ;

des stages enrichissants qui m’ont permis de voir la réalité de la vie des personnes âgées en

EHPAD, les problèmes posés par leur prise en charge quotidienne ainsi que les solutions

proposées.

J’ai par ailleurs pu participer à la chaine de soin lorsque j’ai travaillé en qualité

d’aide-soignante dans un EHPAD durant les vacances d’été au cours de ma 2ème année de

formation. Ce fût une expérience différente de celles des stages car le rythme et la charge

de travail sont plus denses, en outre le travail se fait en équipe avec des infirmier(es)

expérimenté(es).

J’ai travaillé de jour comme de nuit ce qui m’a donné un aperçu des problématiques

dans leur globalité. C’est ainsi que j’ai choisi « La bientraitance des personnes âgées en

lieu de vie » comme thème de travail de fin d’études. Sujet important qui m’intéresse et

dont l’analyse me permettra d’améliorer ma pratique professionnelle.

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I/ DE LA SITUATION D’APPEL À LA QUESTION DE DÉPART

1) SITUATION D’APPEL

Lors d'un stage effectué en Maison de retraite, j'ai pris en charge Mme K âgée de 86

ans, veuve, relativement autonome mais nécessitant néanmoins une aide-partielle à cause

de sa pathologie.

En effet Mme K souffre de la maladie de type Alzheimer. Elle a toujours vécu dans son

milieu familial, aidée par ses enfants. Cependant au fil du temps, la prise en charge de

Mme K devenait de plus en plus difficile, les enfants ont donc préféré la confier à des

professionnels, au sein d’une structure adaptée. C’est ainsi que Mme K est entrée en

Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD).

La pathologie de Mme K se manifeste régulièrement par des troubles de la mémoire.

Par exemple lors d’une toilette, Mme K a tendance à oublier ce qu’elle a fait

précédemment et ne sait plus ce qu’il faut faire par la suite. Elle oublie si elle a déjà lavé

son visage, si elle doit s’essuyer ou se savonner. Mme K éprouve du mal à coordonner ses

actions car la fonction cognitive se dégrade. Pendant la toilette, il est donc important de la

guider à travers des gestes simples, en lui disant de mouiller d’abord son visage, de prendre

ensuite le gant pour se savonner, de se rincer avec de l’eau propre et enfin dans un dernier

temps de prendre la serviette pour s’essuyer le visage.

Il en est de même pour retrouver sa chambre, Mme K oublie malgré les flèches bleues

indiquant la direction de la chambre et sa photo collée sur sa porte. Il est alors nécessaire

de l’orienter un peu pour qu’elle retrouve le trajet jusqu’à sa chambre.

À chaque service du matin, je prends en charge mes patients, j’effectue des toilettes

(soins d’hygiène et de confort) dont une douche du jour, celle de Mme K.

En général tout se passe bien mais parfois il faut gérer certaines situations imprévues et

réagir de façon adéquate pour dénouer le problème. C’est ce qui est arrivé un jour avec

Mme K.

Ce jour là, comme d’habitude, je réveille délicatement Mme K afin de ne pas la

surprendre. Je l’informe que nous allons faire la toilette avant qu’elle ne prenne son petit-

déjeuner.

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Subitement, elle se met en colère, elle me regarde froidement et me dit d’un ton sec et

agressif : « NON ! Je ne veux pas me laver aujourd’hui, je n’ai pas envie, je veux qu’on

me laisse tranquille. Laissez-moi dormir».

J’étais un peu surprise par sa réaction, car c’était bien la première fois que je voyais

Mme K de mauvaise humeur. Face à cette situation, tout en écoutant et en ayant une

certaine empathie, je lui demande calmement la raison pour laquelle elle ne veut pas

prendre de douche. Je cherchais à comprendre et à identifier la raison de son refus

catégorique. Elle me répond, qu’elle ne se sent pas sale mais propre et qu’il n’y a aucune

obligation de se laver tous les jours.

Sa réaction pouvait être compréhensible, certains jours, on n’a pas envie d’être

dérangé néanmoins les soins d’hygiènes et de confort sont nécessaires pour préserver la

santé et assurer le confort de la personne. Je trouvais donc étrange que Mme K réagisse de

la sorte surtout que ce n’était pas dans ses habitudes. En effet, Mme K est une résidente de

nature très souriante, gentille, agréable et qui ne se plaint que très rarement.

Habituellement, la prise en charge se passe généralement bien.

Alors pourquoi cette réaction ?, cette appréhension pour la douche ?, une réticence

que j’ai remarquée chez d’autres résidentes.

Une explication possible est d’origine socio-culturelle : les générations anciennes

semblaient privilégier la toilette au lavabo par rapport à la douche ou au bain compte tenu

du faible niveau d’équipement de l’époque et cette habitude perdure chez certains.

Cependant il est aussi possible que cette réticence provienne tout simplement de la pudeur,

la gêne que peut ressentir tout individu pour des actes de soins relativement intimes.

J’essaye donc de calmer Mme K, je la laisse un peu seule pour revenir plus tard.

Je vais avertir les aides-soignantes de la situation de Mme K, celles-ci me disent que ce

n’est pas nouveau et qu’il y a des jours où Mme K ne ressent pas l’envie de se laver. Cela

m’a un peu rassuré puisque ce n’était pas la première fois que Mme K réagissait ainsi.

Je laisse passer une demi-heure avant de rentrer de nouveau dans la chambre de

Mme K. J’essaye de la persuader de faire sa toilette, mais elle ne change toujours pas

d’avis et reste sur sa position. Je n’insiste pas, je l’accompagne dans la salle à manger pour

qu’elle puisse prendre son petit-déjeuner en compagnie des autres résidents.

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Suite à ce petit incident, j’ai écris une transmission ciblée dans son dossier, pour signaler le

refus de toilette.

Les activités prévues dans la matinée se déroulent normalement. À 12 heures, les

résidents rejoignent la salle à manger pour le repas du midi. Après le déjeuner, je décide de

nouveau de voir Mme K pour lui proposer de faire au minimum une petite toilette, cette

dernière accepte volontiers et n’est plus en colère. Elle est souriante et détendue comme si

rien ne s’était passé auparavant et qu’elle ne s’était pas énervée pour la toilette.

J’ai donc fait un lien avec la maladie de type Alzheimer car cette pathologie peut

entraîner des changements d’humeurs et de comportements par moment. La toilette de

Mme K s’est bien déroulée, elle était contente, s’est sentie mieux et m’a remerciée.

J’ai informé par la suite l’équipe de l’après-midi lors des transmissions orales,

qu’une petite toilette a finalement été faite pour Mme K et je l’ai également noté dans son

dossier « transmissions ciblées » : colonne « résultat ».

Quelques mois après mon stage, la cadre m’a proposé d’effectuer des services de

nuit dans l’EHPAD. J’ai accepté volontiers, c’était une bonne opportunité pour moi de voir

et de suivre les patients pendant la nuit.

À cette occasion, j’ai pu remarquer les nombreuses insomnies de Mme K. Il lui

arrivait parfois de rester éveillée jusqu’à 3h du matin, malgré son traitement du soir

(Imovane) dont le but est de l’aider à dormir.

La mauvaise humeur de Mme K le matin, ses difficultés de réveil, sa fatigue

journalière peuvent aussi s’expliquer par son manque de sommeil, en plus de sa pathologie.

2) QUESTIONNEMENT

Cette situation a suscité en moi quelques interrogations :

- Comment prendre en charge un(e) patient(e) dément(e) ?

- Quelles sont les causes du refus de Mme K ? (Sa démence ? Son manque de

sommeil ? L’appréhension de prendre une douche ?)

- Comment réagir face à un refus ?

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- Quels sont les moyens et les techniques à mettre en place, pour essayer de

convaincre la résidente sans forcer, ni obliger ?

- Si soins thérapeutiques (traitements, pansements…), comment s’adapter et

s’organiser face aux habitudes de vie du résident ?

3) QUESTION DE DÉPART

Toutes ces questions font évoluer ma réflexion vers la question de départ :

« Quel est le rôle de l’infirmier(e) en EHPAD, dans la prise en charge des

personnes âgées atteintes de démence type Alzheimer et dans l’accompagnement de la

vie quotidienne ? »

La réponse n’est pas unique mais basée sur un principe fondamental : le soignant doit

s’adapter à chaque situation ainsi qu’aux habitudes et mode de vie du résident afin

d’assurer au mieux une bonne prise en charge de la personne.

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II/ CADRE DE RÉFÉRENCE

1) LA PERSONNE ÂGÉE

1.1. Définition

La définition de la qualité de « personne âgée » peut varier selon qu’on se place

sur le plan commun ou sur le plan médical. En effet selon les cas, cette notion fait

intervenir le paramètre âge ou état de santé ou même les deux à la fois. Ainsi le

dictionnaire de la santé et de l’action sociale indique : « Est une personne âgée, toute

personne plus âgée que la moyenne des autres personnes de la population dans laquelle

elle vit » (1). Un individu peut donc être considéré comme personne âgée dans un pays

mais peut être pas dans un autre, compte tenu de la moyenne d’âge spécifique à chaque

pays. Par exemple l’âge moyen en Afrique est beaucoup plus faible qu’en Europe

occidentale.

D’après le Flammarion médical (2), le terme de « personnes âgées » désigne le

plus souvent « des personnes ayant dépassé la soixantaine ou plus généralement l’âge de

la retraite ». Cependant cette notion est sans base physiologique ou médicale. Néanmoins

à travers cette définition, on peut dire que la personne âgée est une personne qui peut avoir

des capacités diminuées et qui le plus souvent n’a plus d’activités rémunérées.

Une classification est parfois faite en parlant de troisième et de quatrième âge :

- Le troisième âge se situe autour de la retraite, avec généralement un maintien d’une

vie sociale active.

- Le quatrième âge est celui du grand âge souvent caractérisé par des positions de

dépendance.

La limite entre ces deux classes reste floue car l’espérance de vie augmente

continuellement surtout dans les pays développés.

______________________________________

(1) BARRES, R., HENRICH, AM., RIVAUD, N. et al. Dictionnaire de la santé et de l’action

sociale. Paris : Foucher, 2004. 446 p. (La discothèque Foucher).

(2) LEPORRIER, M. (Sous la dir. de). Le Flammarion médical. Paris : Flammarion, 2003. 1439 p. (Dictionnaires et encyclopédies)

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1.2. Pourcentage de personnes âgées en France

En 2011, les personnes âgées de plus de 65 ans sont 11,2 millions et représentent

17,1% de la population française.

« Le taux de population âgée de plus de 60 ans passera de 21 % aujourd’hui à 31 % en

2030, soit 7 millions de plus. De plus, le nombre des personnes de plus de 75 ans de même

que celui des 85 ans et plus va doubler pendant cette période.» (3). Quand on sait que

l’espérance de vie est d’environ 78 ans pour les hommes et de 84 ans pour les femmes, les

années gagnées en plus ne sont pas forcement des années de qualité particulièrement en

terme de santé. Selon les projections de l’Institut National de la Statistique et des Études

Économiques (INSEE) d'ici 2025, le nombre de personnes âgées dépendantes de plus de

75 ans devrait connaître une augmentation de 20 % en passant de 740000 personnes à

920000. Les progrès médicaux ont permis à l'âge de la dépendance de reculer, ainsi le

nombre d'années en dépendance diminue à l'heure actuelle, contrairement à ce que l'on

croit. La situation est donc sérieuse mais maîtrisable. « Un milliard d'euros permettrait de

couvrir le simple accroissement démographique d'ici 2020 » (4).

En 2050, d’après l’INSEE, la France métropolitaine comptera un peu plus de

72 millions d’habitants contre 66 millions d’habitants aujourd’hui, selon les différentes

hypothèses de fécondité, de mortalité et de migrations. Près d’un habitant sur trois aura

plus de 60 ans, contre un sur cinq en 2005. Ce rapide état des lieux montre nettement que

le vieillissement de la population sera un enjeu majeur pour le futur de notre société.

Actuellement, les personnes âgées de plus de 80 ans sont au nombre de 3 millions

en France, ce qui correspond à 5% de la population totale. Les femmes contrairement aux

hommes sont deux fois plus nombreuses (2 millions contre 985 000). Ces chiffres seront en

constante augmentation dans les années à venir. Le tableau 1 et la figure 2 indiquent les

prévisions de cette évolution.

______________________________________

(3) SEGURA, JL. Les personnes âgées en France, aujourd’hui et demain. In Etat, organisation du territoire,

culture et questions de société [en ligne]. Disponible sur :< http://democratie2012.fr/les-personnes-agees-en-

france-aujourdhui-et-demain-381.html>. (4) FERRAND, O. Pour une gestion publique, solidaire et clarifiée

du risque dépendance. In Terra nova [en ligne]. Disponible sur : < http://www.tnova.fr/note/pour-une-

gestion-publique-solidaire-et-clarifi-e-du-risque-d-pendance>

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Sexe 2007 2030 2050

Hommes 986 000 1 843 000 2 865 000

Femmes 1 983 000 2 986 000 4 461 000

Ensemble 2 969 000 4 829 000 7 326 000

Tableau 1 : Projection pour la France métropolitaine du nombre de personnes âgées de 80

ans et plus entre 2000 et 2050 d’après l’INSEE (projections de 2006)

Figure 1 : Évolution de la population âgée de 80 ans et plus en France métropolitaine

d’après l’INSEE (Bilan démographique : Projections de population 2005-2050.)

Il apparait que le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus, est en constante

augmentation et représentera 10% de la population en 2050. Le nombre de centenaires

dépasserait quant à lui la barre des 150 000 d’ici 2050, alors qu’il était d’environ 16 000 en

2005 et de seulement 1 100 en 1970.

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1.3. Le vieillissement

« Période naturelle de la vie correspondant à une modification des fonctions

physiologiques, à une perte de relation sociale par l’arrêt de l’activité professionnelle et à

une diminution des capacités physiques et cérébrales.» (5)

Le vieillissement est donc un processus physiologique et psychologique, qui est

normal et inévitable touchant chaque individu. Il s'agit d'un processus lent et progressif qui

doit être distingué des effets des maladies.

L’Observatoire mondiale de la santé précise : « La vieillesse concerne les

personnes âgées de 65 ans et plus, les uns considèrent souvent le début de la vieillesse

lorsqu’une personne ne travaille plus soit après 55 ans et pour quelques autres, elle débute

vers l’âge de 75 ans lorsque la personne âgée a des besoins spécifiques d’équipements et

d’aides aux soins.» (6). La perception de la vieillesse diffère d’un individu à un autre et

dépend aussi de notre culture.

La vieillesse n’est donc pas un état de maladie, les spécialistes différencient bien

entre les troubles physiologiques normaux de cette période de la vie et les troubles

psychiques qui sont étudiés grâce à la gériatrie et la gérontopsychiatrie.

1.3.1. Le vieillissement physiologique

Le vieillissement normal (sénescence) se manifeste au cours de la vie, par un

ensemble de modifications sur le plan physique (force musculaire, équilibre, capacités

cardiovasculaires, endocriniennes et sexuelles), ainsi que sur le plan psychique (langage,

acquisition, savoir-faire et maintien des connaissances). Toutes ces modifications varient

d’un individu à un autre. Elles résultent des effets intriqués de facteurs génétiques et de

facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de la vie.

______________________________________

(5) et (6) Comprendre le vieillissement. In Psychologie du vieillissement [en ligne]. Disponible

sur : < http://www.info-seniors.com/info-article/2/30/181/comprendre-le-

vieillissement.html#definition-de-la-vieillesse >

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L’homme s'adapte pour vivre plus longtemps, sa capacité d'adaptation

physiologique diminue. Tout ce développement et changements physiologiques se font

sans qu'on ait à le vouloir ou à le décider, notre corps change et notre rythme se ralentit.

La personne âgée est plus souvent malade, est plus lente à réagir, ainsi sa marge de

manœuvre est moins grande que celle d’un jeune. Néanmoins, les travaux du Dr. Edward

LAKATTA au National Institute on Aging (Bethesda, États-Unis) ont notamment montré

que : « Le débit cardiaque de sujets âgés indemnes de maladies cardiaques n'est pas plus

faible que celui d'adultes jeunes, même si les mécanismes permettant le maintien d'un débit

cardiaque normal varient avec l'âge » (7).

« Le vieillissement normal» opère donc de façon progressive et en l'absence de

maladie.

On distingue trois différents aspects du vieillissement physiologique:

· Les changements externes

Parmi les changements externes, on peut citer :

- le vieillissement cutané : apparition des rides sur le visage, sécheresse de la peau,

fragilité,

- la modification de la pilosité : perte de cheveux, affinement et blanchissement du poil,

- la diminution de la taille due à une compression des os conséquence de la gravité,

- l’affaiblissement musculaire et une détérioration de certains tissus et muscles entrainant

une baisse de l’absorption de nourriture et une perte de poids,

- le ramollissement des seins chez la femme, surtout celles qui ne font pas d’exercices

physiques, suite à une dégradation des glandes responsables de la fermeté.

______________________________________

(7) LAKATTA, EG. Vieillissement naturel et vieillissement pathologique. Paris : Le Larousse

Médicale, 2006. 1072 p. (Médecine/Santé)

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· La diminution des fonctions physiques :

- le corps se ralentit : la marche et les mouvements sont plus lents, les pas saccadés,

- atteinte des systèmes périphériques : baisse des réflexes, de l’équilibre, de la coordination

musculaire et de la réaction,

- diminution de la puissance physique : baisse de la force musculaire de 30% à 80 ans ;

la personne a moins de force et de résistance à l’effort.

· Les changements internes :

- le vieillissement cérébral : perte du poids du cerveau et des neurones, diminution de

l’oxygénation et du débit sanguin,

- le vieillissement des facultés cognitives et intellectuelles : difficultés de concentration,

réduction de la performance mnésique, diminution de l’aptitude à s’adapter aux situations

imprévues,

- le vieillissement de l’appareil locomoteur : diminution de la masse osseuse responsable

du tassement, du voûtement, des chutes cause des fractures du col du fémur.

Il y a également une diminution de l’élasticité, de la tonicité et de la force musculaire,

- le vieillissement cardiaque : le muscle myocardique s'hypertrophie et devient plus rigide.

Les gros vaisseaux et surtout les artères se sclérosent et perdent leur élasticité.

Cette vasodilatation est responsable de l'hypertension artérielle. Les parois veineuses

perdent aussi leur souplesse, ce qui provoque par la suite une dilatation et une stase

veineuse responsable des œdèmes et varices,

- le vieillissement respiratoire : diminution du nombre des alvéoles et de leur surface

entraînant une baisse de la capacité respiratoire "hypoxémie" ou un risque d’infection,

modification de la cage thoracique, épaississement de la paroi pulmonaire,

- le vieillissement de l’appareil reproducteur : la femme connaît la ménopause apparaissant

habituellement vers l’âge de 50 ans, et correspondant à l'arrêt de la fonction reproductrice

due à une chute du taux d'œstrogènes. Quant à l’homme, il y a une diminution de la

production de la testostérone, une prostate qui s’hypertrophie, une diminution de la force

musculaire et de l’énergie sexuelle,

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- le vieillissement de l’appareil urinaire : la vessie est un muscle, la diminution de

l'élasticité de la paroi vésicale est responsable d'une incontinence. Il y a une diminution du

tonus sphinctérien. L’insuffisance rénale qui a pour origine une déshydratation est due à

une diminution du nombre de néphrons,

- le vieillissement de l’appareil digestif : diminution de la motricité colique provoquant une

constipation pouvant être responsable d'un fécalome et pouvant être à l'origine d'un

syndrome occlusif. La déformation de la paroi du côlon "diverticulose" forme des hernies.

Le foie devient moins fonctionnel et s’amaigrit à cause d’une diminution des cellules

hépatiques,

- le vieillissement hématologique : La personne âgée peut devenir fragile en vue d’une

infection, suite à une diminution de lymphocytes T et B,

- le vieillissement du système visuel : la vue diminue avec l'âge ; il y a une baisse de la

vision périphérique "jaunissement du cristallin", une diminution du diamètre des pupilles,

sensibilité à l'éblouissement ; glaucome, cataracte, presbytie et astigmatie peuvent

apparaître,

- le vieillissement auditif et de la parole : dégradation de la perception de la parole, celle-ci

est de moins en moins bien perçue "troubles du langage". Il y a aussi une perte de l'acuité

auditive engendrant une diminution de l'activité auditive "dégénérescence de la fibre

nerveuse auditive",

- le vieillissement des organes du sens du goût et de l’odorat :

* la gustation : diminution au niveau de la perception des sucrés et salés,

* l’olfaction : perte olfactive due à l’augmentation du nombre de poils du nez,

* le toucher : en général les récepteurs cutanés restent intacts. Il s’agit plutôt de la

transmission au niveau du système nerveux central qui pourrait faire défaut. Plusieurs

études ont démontré une élévation du seuil de la douleur au niveau cutané.

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13

1.3.2. Le vieillissement pathologique

La vieillesse n’est pas une maladie, c’est un facteur favorisant des maladies, dont

les effets se surajoutent au vieillissement normal.

On parle de « vieillissement pathologique » quand un processus pathologique

apparait au cours du « vieillissement normal » (8). La maladie peut être sévère, évolutive

ou compliquée, elle peut entrainer par la suite un handicap ou une dépendance. Il y a donc

présence d’une ou de plusieurs maladies (figure 2).

Le «vieillissement pathologique» comporte des maladies chroniques

(exemple : La maladie de type Alzheimer, la maladie de Parkinson, la polyarthrite

rhumatoïde évolutive, le diabète de type 1 et le diabète de type 2).

Figure 2 : Le vieillissement cérébral pathologique

______________________________________

(8) DUMURGIER, J. Vieillissement pathologique cérébrale. In Vieillissement normal et

pathologique [en ligne]. Disponible sur : < http://www.fichier-pdf.fr/2011/10/11/cours-ifsi-

viellissement-cerebral/cours-ifsi-viellissement-cerebral.pdf >

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Le « vieillissement pathologique » se traduit par des maladies dont les plus

fréquentes peuvent être:

- neurologiques telles que les démences et les pathologies vasculaires cérébrales,

- des atteintes de l’appareil locomoteur comme l’ostéoporose, les troubles de l’équilibre

avec risque de chutes et de fracture du col du fémur,

- d’origine cardiovasculaire dont l’athérosclérose, l’insuffisance cardiaque par exemple.

Néanmoins toutes les personnes âgées ne sont pas forcement malades.

Par conséquent, ces dernières peuvent mourir soit d’un « vieillissement normal », soit

d’un « vieillissement pathologique» en fonction de la présence ou non d’une pathologie.

Chaque personne est propre à elle-même.

2) LA MALADIE DE TYPE ALZHEIMER

2.1. Définition

Ce qu’on appelle « maladie d’Alzheimer » recouvre en fait toute une série de

troubles neurologiques et apparentés, c’est pourquoi il vaut mieux parler de « maladie de

type Alzheimer ».

La maladie de type Alzheimer est un syndrome démentiel de nature

neuro-dégénérative, c’est-à-dire qu’elle résulte de la perte progressive et irréversible de

neurones dans le cerveau. Cette détérioration du tissu cervical entraîne par la suite la perte

des fonctions mentales.

La découverte de la maladie a été faite en 1906 par Aloïs ALZHEIMER

(1864-1915), Médecin psychiatre et neuropathologiste Allemand. Il étudiait le cerveau des

personnes atteintes de démence.

Il est à noter que la maladie de type Alzheimer n’est pas une conséquence normale

du vieillissement. La cause exacte de cette pathologie est encore inconnue, cela dit l’âge

reste le facteur prédominant, mais on suppose aussi que des facteurs environnementaux

(exemple : exposition à des produits toxiques…) et génétiques y contribuent.

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On associe souvent la maladie de type Alzheimer à la perte de mémoire (amnésie)

car les premiers atteints sont les neurones localisés dans la région de l’hippocampe (zone

mémoire du cerveau). Malheureusement, petit à petit les autres neurones du cerveau sont

touchés et disparaissent progressivement, tout en entraînant une altération des facultés

cognitives : l’utilisation du langage, le raisonnement et la réflexion. L’extension des

lésions cérébrales cause d’autres troubles qui réduisent progressivement l’autonomie de la

personne.

2.2. Epidémiologie

La Maladie de type Alzheimer est la plus fréquente des démences du sujet âgé

(60% - 70% des cas). Cette maladie peut toucher n’importe qui, mais atteint en grande

majorité les personnes âgées de plus de 65 ans. Elle touche trois fois plus les femmes que

les hommes. Cette pathologie constitue un problème démographique de grande importance.

En France, le nombre de personnes atteintes par la maladie de type Alzheimer, est

évalué à 850 000 personnes malades. On dénombre près de 225 000 nouveaux cas

diagnostiqués chaque année (un nouveau cas serait recensé toutes les trois minutes).

En France, selon l’INSEE : 1,3 millions de malades pourraient souffrir de la maladie de

type Alzheimer en 2020, soit un Français de plus de 65 ans sur quatre devrait être touché

par la maladie de type Alzheimer.

Dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ

35,6 millions de personnes sont touchées par la maladie de type Alzheimer. Celle-ci

pourrait passer de 35 millions à 66 millions en 2030 et à 115 millions en 2050, ce qui

s’expliquerait par l'augmentation de l'espérance de vie et des progrès du diagnostic selon

l’association « Alzheimer's Disease International ». Il apparait donc que la maladie de type

Alzheimer est un problème de santé publique majeur et préoccupant pour les prochaines

décennies.

La maladie de type Alzheimer est la quatrième cause de mortalité en France

(2% des décès), après les cancers (30% des décès), les maladies cardio-vasculaires

(28% des décès) et les morts "violentes" telles que les accidents, les suicides ou les crimes

(7% des décès). De plus, un dément sur deux n'est pas diagnostiqué en tant que tel ou n'est

pas diagnostiqué du tout.

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Une fois qu’il y a confirmation de la maladie, l’espérance de vie est en moyenne de

8,5 ans. La durée de vie varie entre trois à vingt ans, cela dépend de chaque individu.

Elle change en fonction de nombreux facteurs tels que l'âge de la personne au moment du

diagnostic, l'évolution de la maladie, la condition physique de la personne…

2.3. Les différents stades de la maladie

Il est important de se rappeler que la pathologie peut évoluer différemment selon

chaque individu. En effet, tous les patients ne présentent pas obligatoirement tous les

symptômes et la durée des stades de la maladie peut varier selon les personnes. Chaque cas

est unique et il est difficile d'établir des généralités qui s'appliqueront à tout le monde.

Néanmoins on peut distinguer différents stades d’évolution de cette maladie :

- Premier stade (durée de 2 à 4 ans) : La personne a des oublis fréquents

(événements ou conversations récentes). Elle pose toujours les mêmes questions de

façon répétées, et a un problème de compréhension ou d’expression.

Pour ce dernier, utiliser certains objets ou écrire devient difficile. Il y a un

changement de la personnalité et une apparition des troubles moteurs. Des phases

de dépression peuvent apparaître également.

- Stade avancé de la maladie de type Alzheimer (durée de 2 à 10 ans) : Environ 80%

des malades manifestent des problèmes émotionnels et comportementaux,

qui s’empirent avec le stress dû aux changements ressentis. Des amnésies

persistantes subviennent et ont un impact dans la vie courante. Les troubles du

sommeil et les changements de comportement s’aggravent (déambulation,

désorientation). Les troubles moteurs (rigidité, lenteur des mouvements) et la perte

de coordination apparaissent. Il y a un besoin accrue d’une assistance structurée

dans la vie quotidienne.

- Stade sévère de la maladie de type Alzheimer (durée de 1 à voire plus de 3 ans) :

Il y a une perte totale temporo-spatiale. Le malade mélange le passé et le présent.

Il n’arrive plus à reconnaître les personnes proches ou des lieux familiers. Il y a une

perte sévère ou totale de la capacité de s’exprimer oralement. La mobilité est très

réduite voire inexistante. Le malade a des difficultés à avaler, il a des

hallucinations, des délires, des troubles du comportement.

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Le besoin d’un soutien et d’une assistance totale est vivement nécessaire, car il y a une

incapacité totale à se prendre en charge. Généralement, le décès survient après une

infection telle qu’une pneumonie.

2.4. Les différents symptômes

Avec l'âge, le temps de réaction a tendance à être un peu plus long, la mémoire à

court terme diminue et des troubles de l'attention peuvent apparaître. Tout cela est normal.

Cependant il existe une différence entre les changements normaux et les symptômes

d'Alzheimer qui apparaissent avec l'âge.

Le tableau suivant énumère quelques exemples concrets :

Tableau 3 : Exemples de changement normal liés à l’âge et de changement pathologiques

liés à la maladie de type Alzheimer

Avoir des oublis ou des pertes de mémoire significatives ne sont pas des

symptômes normaux de la vieillesse. La plupart des personnes qui sont âgées de plus

de 65 ans, ont de petits oublis mais qui ne concernent que des détails et qui généralement

Problèmes liés à l’âge Problèmes liés à la maladie d’Alzheimer

Ne pas arriver à retrouver ses clés Ranger ses affaires à des endroits illogiques

(exemple : ranger ses affaires dans les toilettes,

ou dans le frigo)

Chercher après un mot ou un nom Oublier le prénom des proches ou l’appellation

d’objets communs

Oublier les détails d’une conversation L’oublie fréquente d’une conversation entière

Ne pas retrouver une recette de cuisine Ne pas arriver à suivre les indications d’une

recette de cuisine

Oublier de signer un chèque Ne pas savoir remplir son chéquier

Se tromper de rue de façon occasionnelle Se sentir perdu dans des endroits connus,

familiers comme la maison

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ne posent pas de problème dans leur vie quotidienne. D’autres signes propres à la maladie

de type Alzheimer sont associés comme les difficultés à réaliser les tâches quotidiennes, à

s’exprimer (troubles du langage), à retrouver des objets. Des troubles temporo-spatiales

sont présents, ainsi que la perte d’orientation avec le sentiment d’être déboussolé.

Il y a également les troubles affectifs et émotionnels (exemple : L’anxiété, l’apathie, la

dépression, l’euphorie, l’irritabilité) et les troubles du comportement

(exemple : L’agitation, l’agressivité, les troubles du sommeil et de l’alimentation,

l’hallucination).

2.5. Les conséquences de la maladie chez la personne âgée

À long terme, la maladie de type Alzheimer a des conséquences sur l'ensemble des

aspects de la vie de la personne atteinte, c'est-à-dire sur sa façon d’agir et de penser.

Étant donné que chaque personne réagit différemment, il est difficile de pronostiquer les

symptômes qui se manifesteront chez chaque individu, ainsi que l’ordre d’apparition et la

vitesse à laquelle la maladie progresse.

Dans la plupart des cas, la maladie agira sur les différents domaines suivants :

· Les fonctions cognitives

- La maladie aura un effet sur la capacité de penser, de comprendre,

de communiquer, et de se souvenir.

- La capacité de prendre des décisions s’atténuera également.

- De simples tâches accomplies depuis des années, deviendront au fur et à mesure du

temps difficiles, voire impossibles à réaliser.

- Par la suite, il y aura le mélange d'informations (confusion) et la perte de mémoire

(amnésie), qui commencera d'abord par les événements récents et ensuite par les

événements du passé.

- La capacité de trouver le mot juste et de suivre une conversation sera également

touchée.

· Les émotions et l’humeur

- Les personnes atteintes de la maladie de type Alzheimer peuvent rapidement perdre

de l'intérêt pour les passe-temps, les activités qu'elles aimaient auparavant.

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- La maîtrise de l'humeur et des émotions devient parfois impossible pour ces

personnes (dépression, joie, colère, agressivité, peur et tristesse).

· Le comportement

Les réactions de la personne atteinte de la maladie de type Alzheimer seront modifiées.

Parfois, ses réactions ne seront pas conformes à sa personnalité, par exemple:

- la répétition de gestes ou de paroles,

- les hallucinations,

- l'agitation,

- l’agressivité

- la déambulation,

- les troubles du sommeil,

- les troubles de l’alimentation.

· Les habiletés physiques

La maladie peut avoir une incidence sur la mobilité des personnes, sur sa coordination

et sur les modifications qui seront à l'origine d'un déclin physique graduel. Ce déclin agira

sur la capacité d'effectuer des tâches quotidiennes de façon autonome, comme se nourrir,

se laver et s'habiller.

2.6. Le Diagnostic

La maladie de type Alzheimer est une maladie qui est malheureusement impossible

à guérir. Cependant, un diagnostic précoce pourrait permettre d’assurer une meilleure

qualité de vie au patient et à son entourage. Plus tôt le diagnostic est posé, plus vite cette

prise en charge sera instaurée et adaptée. Cela pourrait retarder l’entrée du patient en

établissement spécialisé.

Devant les troubles cognitifs, notamment les troubles de la mémoire dont le malade

et son entourage se plaignent, une suspicion de la maladie de type Alzheimer est évoquée.

Le médecin généraliste initie la démarche diagnostique par un entretien et par un

examen clinique. Il évalue le degré de vigilance et identifie une éventuelle confusion

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mentale. Pour cela, des tests simples permettent d’appréhender le fonctionnement de la

mémoire, l’orientation temporo-spatiale et l’expression orale.

Dans le cas où des anomalies sont détectées, il sera alors nécessaire de conduire une

évaluation plus approfondie sur l’ensemble des fonctions cognitives. À ce niveau,

le médecin traitant adresse le plus souvent le patient vers un spécialiste ou une équipe

spécialisée, qui établit le diagnostic à l’aide de tests standardisés (Annexe I) et d’examens

paracliniques. Il peut s’agir d’un neurologue, d’un gériatre, d’un psychiatre ou de l’équipe

d’une consultation mémoire hospitalière ou libérale.

3) LE RÔLE INFIRMIER EN EHPAD

3.1. Définition de l’EHPAD

En France, un EHPAD, Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées

Dépendantes désigne une forme d'institution pour personnes âgées qui est la plus courante

et la plus répandue. En effet, il existe actuellement 6 850 EHPAD, ce qui représente plus

de 500 000 places d’hébergement. Un EHPAD est un établissement médico-social et peut

être de statut public ou privé.

Ces établissements peuvent accueillir des personnes dépendantes de plus de 60 ans,

parfois atteintes de la maladie de type Alzheimer ou de maladies dégénératives et

nécessitant donc d’une assistance quotidienne. Les EHPAD doivent alors justifier

d’équipements adaptés et de personnels spécialisés, selon le nombre de places disponibles

de l’établissement.

Un ensemble de prestations est assurée par l’EHPAD telles que le logement, les

repas, la blanchisserie, les soins d’hygiènes et de confort, les soins médicaux (selon l’état

de la personne), diverses animations et bien d’autres activités visant à améliorer la qualité

de vie de la personne.

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3.2. La réglementation de l’EHPAD

Les établissements médicalisés étant autorisés à héberger des personnes âgées

dépendantes de 60 ans et plus, peu importe leur statut juridique, doivent respecter la

réforme des EHPAD qui fait référence à la Loi du 24 janvier 1997 (création de la

prestation spécifique de dépendance), complétée par les décrets d’avril 1999

et de mai 2001 (création de l’A.P.A, Aide Personnalisée d’Autonomie) (Annexe II),

modifiée par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2003.

Les EHPAD sont autorisés pour l’ensemble de leur capacité d’hébergement à

dispenser des soins. Ils doivent signer une convention tripartite pluriannuelle entre

l’établissement, le Conseil Général et la Direction Départementale de l’Action Sanitaire et

Sociale (DDASS). Ces conventions sont accompagnées de conditions visant à améliorer la

prise en charge des personnes âgées dans les établissements.

3.3. Le rôle infirmier en EHPAD

Le rôle infirmier en EHPAD est régi par le décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004

relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique

(article R.4311-2, R.4311-3, R.4312-2)

Article R. 4311-2

« Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique

et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des

sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne,

dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci

dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :

• De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des

personnes ou l'autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de

favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familial

ou social;

• De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l'effet de leurs prescriptions;

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• De participer à l'évaluation du degré de dépendance des personnes;

• De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique

et à l'application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des

protocoles établis à l'initiative du ou des médecins prescripteurs;

• De participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la

détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des

soins palliatifs, et d'accompagner, en tant que de besoin, leur entourage. »

Article R.4312-2

« L’infirmier ou l’infirmière exerce sa profession dans le respect de la vie et de la

personne humaine. Il respecte la dignité et l’intimité du patient et de la famille. »

Le rôle de l’infirmier(e) en EHPAD pour une grande majorité est le maintien de

l’autonomie, mais également la prise en charge de la personne âgée en situation de

dépendance, de maladie ou de soins palliatifs dans le respect de la Charte de la

bientraitance (Annexe III). Il/Elle s’assure de la qualité, de la sécurité des soins et vise à

garantir que les droits et libertés de la personne âgée dépendante soient respectés

(Annexe IV).

Dans un EHPAD, l’infirmier(e), vis-à-vis de son rôle propre, de son rôle délégué,

et de son rôle par prescription médicale, doit assurer :

- le soulagement de la douleur manifestée par le résident,

- la prévention d’escarre,

- la gestion des rendez-vous (avec le médecin, la famille ou des rendez-vous

extérieurs),

- la tenue du dossier de soins et du projet de vie de la personne âgée,

- les soins d’hygiène et de confort nécessaires à la qualité de vie de la personne, en

collaboration avec l’aide-soignante,

- le confort, le bien-être physique et psychologique du résident,

- l’administration des thérapeutiques à visées préventives, curatifs ou palliatifs,

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- la coordination des actions des divers professionnels et travaille en collaboration

avec l’ensemble des acteurs de santé intervenant auprès des résidents: Médecin

traitant, Pharmacien, Kinésithérapeute, Ergothérapeute…

Article R. 4311-3

« Relèvent du rôle propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux

fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou

totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de

personnes. Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les

initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des

articles R. 4311-5 et R. 4311-6. » (Annexe V)

Le médecin n’est pas toujours présent en EHPAD, ainsi l’infirmier(e) doit prendre

des initiatives, en application de son rôle propre. Il est donc primordial d’avoir des

connaissances sur les pathologies spécifiques à la personne âgée.

L’objectif principal de l’infirmier(e) en EHPAD est de préserver au maximum les

capacités de la personne, le respect de ses choix même si la personne âgée est devenue

dépendante pour les actes de la vie quotidienne.

3.4. La prise en charge

Une prise en charge globale nécessite dans un premier temps, l’implication du

résident et dans un second temps l’ensemble de la structure c’est à dire l’implication de

toute l’équipe pluridisciplinaire qui la prend en charge (exemple : Cadre du service,

Médecins, Infirmier(es), Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Secrétaires, Aide-

soignant(es)…). En effet, il s’agit de la prise en charge globale d’un individu en tant que

personne à part entière, sans jugement, sans idées préconçues. L’accompagnement du

patient est essentiel dans ses moments de joie et de peine. L’encouragement s’avère

important et primordial; il faut donner l’envie de vivre et d’aimer à celle ou celui qui se

sent isolé ou qui a perdu le goût à la vie.

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3.4.1. La communication

Étymologiquement, le terme communication vient du latin « Communicare »

signifiant « Mettre en commun ». La communication est donc une mise en commun

d’informations, dont l’objectif principal est de faire passer un message (verbale ou non

verbale) et de créer une relation de dialogue entre deux ou plusieurs individus.

La communication est la base des relations humaines par les liens qu’elle crée.

Or l’esprit même de l’homme est d’être relationnel ; on mesure donc la place de la

communication dans toute relation interpersonnelle : « La communication est un élément

indispensable à la vie » (9). Elle peut paraître simple au premier abord, mais si on y

regarde de plus près, elle est complexe.

La communication est l’échange entre un émetteur et un récepteur qui sont deux

humains complexes, insérés dans un contexte, dans un lieu, dans le cadre d’une situation

spécifique. La théorie de l'Approche Centrée sur la Personne (A.C.P) de Carl ROGERS

met l'accent sur la qualité de la relation entre le patient et le thérapeute, ce dernier essaye

de développer une écoute empathique, une authenticité et un non-jugement. C'est ce que

ROGERS appelle la « non directivité ». Il nous donne à travers les trois dimensions

Rogériennes de la communication, non pas des principes théoriques, mais un « savoir-

être » et un « savoir-faire » de première importance, notamment chez le soignant :

· Dimension de congruence ou de l’authenticité : Il ne doit pas y avoir de

contradiction, entre les paroles et la pensée, c’est-à-dire entre ce que la personne dit

et ce qu’elle pense. Celle-ci se traduit souvent de manière non verbale (exemple :

une expression du visage qui exprime de l’inquiétude devant une plaie alors que les

paroles sont rassurantes).

· Dimension d’empathie : C’est d’être capable de se centrer sur l’autre, afin de

comprendre ses sentiments, sans toutefois les faire siens : Il convient de

comprendre le monde du patient comme s’il était le vôtre, mais sans jamais oublier

la qualité de comme si». (10)

______________________________________

(9) WERBER, B. L’encyclopédie du savoir relatif et absolu. Paris : Librairie Générale Française,

2003. 269 p. (Livre de poche : n°15530).

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· Dimension de considération positive (= Non jugement) : Avoir confiance en

l’autre et en ses capacités à se prendre en charge, car Carl ROGERS dit Le seul

apprentissage qu'influence réellement le comportement d'un individu est celui qu'il

découvre lui-même et qu'il s'approprie. (10)

Il faut qu’il y ait une acceptation totale, un accueil inconditionnel de l’autre, un

respect de ses valeurs, de ses convictions, de la personne telle qu’elle apparaît à lui-même

dans le présent. Elle ne dépend en aucune façon de critères moraux, éthiques ou sociaux;

Comprendre, c'est perdre un peu de soi pour gagner un peu de l’autre, accueillir

l’inconnu pour se dégager du connu. (10). Ainsi la communication a des supports

variés : elle est verbale et non verbale.

Ø La communication verbale

La communication verbale ou orale est la communication exprimée par la parole.

Elle est faite de signes linguistiques qui constituent le langage : de mots, de phrases qui

permettent d’exprimer à l’autre des pensées, des idées, de lui faire passer un message afin

d’entrer en relation avec lui. Une adaptation est nécessaire pour la communication avec un

malade Alzheimer (Annexe VI).

« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous

avez envie d’entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez

envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix

possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même...» (11)

______________________________________

(10) ROGERS, CR. Le développement de la personne. Paris : Dunod, 6 Novembre 1998. 274 p

(Sciences Humaines)

(11) WERBER, B. L’encyclopédie du savoir relatif et absolu. Paris : Librairie Générale Française,

2003. 269 p. (Livre de poche : no 15530)

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Pour reprendre le concept théorique de Carl ROGERS, l'empathie consiste en la capacité à

saisir une personne et de participer à son expérience sans être envahi par les émotions de

l’autre ; c’est pourquoi les psychologues et psychiatres préconisent avant tout une écoute

attentive; autrement dit, une écoute compréhensive et aidante correspondant à la perception

dont l’autre définit la situation, le contexte et la relation.

Cela requiert une capacité à faire une synthèse des propos entendus. Il s’agit donc

d’une reformulation, c’est-à-dire de redire en d'autres termes et d'une manière succincte ce

que la personne vient d'exprimer, ceci pour témoigner d’une bonne écoute et d’une bonne

compréhension. Toutefois la communication ne se limite pas qu’à la communication

verbale, elle est aussi non verbale.

Ø La communication non-verbale

La communication non-verbale est le fait d’envoyer et de recevoir des messages

sans qu’il y ait de paroles. Elle est basée sur la compréhension implicite de signes non

exprimés verbalement. La communication non-verbale est souvent caractérisée par les sens

qu’elle utilise: Le regard, le toucher, le sourire, plus rarement l’odorat, le goût.

Par exemple, on dit d’un regard qu’il est parlant. On parle aussi du « langage du corps » :

regards, attitudes, mimiques, grimaces, gestes et aussi choix vestimentaires, couleurs,

coiffure, maquillage, odeurs.

Le psychosociologue et spécialiste de la communication Jacques SALOME insiste

sur l’importance de la communication non-verbale et plus particulièrement sur le regard :

« C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute.» (12).

Une communication non-verbale peut être encore plus expressive que les mots.

Prenons pour exemple : Prendre dans ses mains, les mains d’un patient triste, les caresser

et regarder avec empathie. Il y a aussi des silences qui ont « disent long ».

______________________________________

(12) SALOME, J. Lettre à l'intime de soi. Paris: Albin Michel, 4 Octobre 2001. 192p. (Essai.doc)

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Pour Laurent MUCHIELLI : « On ne peut pas ne pas communiquer(…). Que l'on

se taise ou que l'on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos

mimiques, notre façon d'être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces

choses ″parlent″ à notre récepteur. » (13)

La communication a donc une grande importance dans nos vies et est nécessaire et

fondamentale dans tout ce que nous entreprenons. À ce sujet, Jacques SALOME a

développé une théorie des besoins fondamentaux de l’homme. Selon lui, la communication

fait partie des six besoins relationnels fondamentaux de l’homme: « Besoin de se dire,

besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et

besoin d’exercer une influence sur nos proches.» (14)

3.5. L’accompagnement quotidien d’une personne Alzheimer

Accompagner une personne atteinte de maladie de type Alzheimer ne s’avère pas

toujours facile ni évident. Avec l’évolution de la maladie, les troubles de la mémoire et du

langage auront une répercussion sur la prise en charge de la personne malade

(communication, soins, activités…). Rester en relation avec la personne le plus longtemps

possible, tout en employant des mots simples et faciles s’avère important.

Au fur et à mesure du temps, la personne Alzheimer va progressivement perdre

l’usage des mots, de son vocabulaire et réduire son discours à de phrases simples.

Reprendre et insister sur son échec quand elle n’y arrive pas n’est pas utile, au

risque de peut-être compliquer la situation, de frustrer la personne ou de l’énerver.

Il est préférable de lui faire des propositions de mots en fonction du contexte.

______________________________________

(13) MUCCHIELLI, L. Le processus de la communication. In Les bases de la communication

interpersonnelle [en ligne]. Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/samilam/les-bases-de-la-

communication-interpersonnelle >

(14) SALOME, J. Et si nous apprenions à nous aimer ? De l’amour de soi à l’amour de l’autre

[en ligne]. Disponible sur : < http://www.handirect.fr/rubriques/archives/conference-pour-

apprendre-aux-enfants-aimer,7152.html >

Page 33: La Bientraitance des personnes âgées en lieu de vie · REMERCIEMENTS Je tiens d’abord à remercier celui qui est au dessus de tout, puis mon père car sans lui ce travail n’aurait

28

Il est donc très important même à un stade avancé de la maladie de toujours considérer

la personne comme un interlocuteur possible, de toujours s’adresser à elle et de l’inclure

dans les discussions afin qu’elle ne se sente pas en retrait. Jusqu’au bout, la personne

malade doit être digne et rester un interlocuteur possible.

L’accompagnement des personnes Alzheimer au quotidien nécessite de construire un

environnement et une relation avec la personne de façon optimale :

- par des interactions sociales ;

- par une attention pour la solliciter et la stimuler à bon escient ;

- par une organisation et une structuration de la journée personnalisée.

« Cette démarche implique une attention quotidienne et particulière aux risques et à

l’apparition de troubles psychologiques et comportementaux, qu’ils soient de type

dépression, apathie, repli sur soi, ou qu’il s’agisse de troubles tels que l’agitation, les

déambulations, les cris » (15)

L’accompagnement des personnes âgées atteintes de la maladie de type Alzheimer

comporte à la fois une dimension médicale et une dimension sociale qui sont étroitement

liées.

L’accompagnement quotidien peut se définir par :

· Les rythmes

Il est recommandé en effet de mettre en place une organisation et un fonctionnement

souple où le rythme collectif ne contraint pas les rythmes individuels de la personne.

Au préalable, il est préférable de repérer les rythmes individuels de vie, et de

s’interroger sur les horaires habituels du lever et du coucher, de la toilette, des repas…

______________________________________

(15) Anesm, Agence nationale d’évaluation du secteur social et médico social. L’accompagnement

des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée en établissement médico-social.

In Recommandations des bonnes pratiques professionnelles [en ligne]. Disponible sur :

<http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/reco_accompagnement_maladie_alzheimer_etablissem

ent_medico_social.pdf >

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29

· La toilette

Le bain et la toilette sont souvent considérés comme les deux activités les plus

difficiles à gérer pour ceux qui s'occupent des personnes âgées atteintes de la maladie

de type Alzheimer. En effet, pour les personnes souffrant de démence, avoir quelqu'un

qui les assiste ou qui les aide lors de la toilette peut parfois être pris comme une

intrusion dans leur intimité. Il se peut d'ailleurs que ce moment de la journée génère

une certaine agressivité voire des comportements réfractaires à la toilette.

Lors de la toilette/bain il est recommandé :

- d’aborder la toilette comme un soin et un temps privilégié pour la relation

(se présenter, veiller à la température de la pièce, de l’eau, toujours prévenir le

patient, ne pas commencer la toilette par le visage, procéder avec douceur...) ;

- de préserver l’autonomie fonctionnelle pour la toilette, l’habillement ;

- de prendre le temps avec la personne, ce qui concourt à la prévention des troubles

psychologiques et comportementaux. Cela permet aussi, d’une part, de ne pas faire

à la place de la personne mais d’accompagner son geste tant que cela reste possible

et d’autre part, de mieux respecter l’intimité de la personne ;

- d’être vigilant à la douleur provoquée (lors du soin, de la toilette, de la

mobilisation), en l’évaluant et en adoptant des mesures de prévention,

- de laisser à la personne les différentes possibilités de choisir ses modalités (lavabo,

douche, toilette avec friction...), et ses vêtements ;

- de favoriser le toucher, le confort, la relation, l’intimité, la communication verbale

et non-verbale lors de la toilette.

· L’alimentation et les repas

La prévention de la dénutrition et de la perte de poids par le maintien d’une bonne

alimentation est un élément très important de la prise en charge des personnes atteintes de

maladie de type Alzheimer ou apparentée car la dénutrition représente une des

complications les plus fréquentes de ce type de maladie. Elle aggrave la dépendance et

précipite l’évolution.

Il faut s’assurer de la qualité nutritionnelle des prises alimentaires par la

surveillance de l’état nutritionnel des personnes, formaliser par écrit et par la mesure

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30

régulière du poids corporel (une fois par mois). Favoriser le désir des personnes Alzheimer

(choix de manger seul ou non, choix du voisin…) et le plaisir de manger en privilégiant

leurs goûts et leurs habitudes alimentaires est aussi important dans leur prise en charge.

· L’entretien de la mobilité physique

Chez les personnes âgées atteintes de maladie de type Alzheimer ou apparentée,

la mobilité doit être préservée et entretenue aussi longtemps que possible pour permettre de

ralentir l’évolution vers la dépendance et de participer à la prévention des chutes, du

manque d’appétit, des troubles du transit et du sommeil. À cet effet on peut organiser des

activités telles que : la promenade, la sortie à l’extérieur, les séances de marche avec le

kinésithérapeute, le psychomotricien ou l’ergothérapeute selon les besoins spécifiques.

Néanmoins, l’activité physique peut être ralenti suite aux difficultés motrices, ou

suite à une inadaptation de l’environnement ou même si la personne n’a pas envie de

bouger. Cependant une perte subite de l’envie de bouger nécessite un avis médical, pour

rechercher notamment une éventuelle douleur, un état confusionnel, une apathie, un état

dépressif. Pour cela, la mobilité physique fait l’objet d’un suivi formalisé dans le projet

personnalisé.

· La nuit

Il est nécessaire de prendre en compte le rythme de sommeil de la personne âgée

(respecter l’heure de réveil et d’endormissement), et également la rassurer lors des réveils

nocturnes. Certaines personnes atteintes de la maladie de type Alzheimer ont souvent peur

du noir, c’est pour cela que dans certains EHPAD des veilleuses sont déjà installées dans

les chambres.

La prévention des risques de chute est mise en œuvre en mettant en place des mesures

adaptées pour la sécurité, tout en donnant des explications à la personne et à sa famille.

(exemple : Mettre le matelas par terre, ou les barrières selon une prescription médicale).

Pour assurer la sécurité des personnes âgées, des passages réguliers dans les chambres

sont indispensables afin de surveiller les éventuels levers nocturnes des personnes

Alzheimer.

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31

III/ ENQUÊTE SUR LE TERRAIN

1) DE LA QUESTION DE DÉPART À L’HYPOTHÈSE DE RECHERCHE

« Quel est le rôle de l’infirmier(e) en EHPAD, dans la prise en charge des

personnes âgées atteintes de démence type Alzheimer et dans l’accompagnement de la vie

quotidienne ? » ; Telle était ma question de départ.

Pour y répondre, j’ai d’abord établi un cadre de référence pour traiter de la partie

théorique de mon travail. À présent je vais examiner cette question en me basant sur la

pratique quotidienne des infirmier(es) en EHPAD.

Pour cela j’ai élaboré un questionnaire de douze questions dont l’objectif est de

sonder les infirmier(es) en EHPAD sur leur pratique professionnelle. J’ai alors pris contact

avec différents EHPAD de l’agglomération lilloise et de ses environs pour remettre le

questionnaire aux infirmier(es).

Après avoir récupéré les questionnaires dûment complétés, je procède à une

première analyse succincte pour déceler des éléments qui pourraient me permettre

d’orienter ma question de départ vers une hypothèse de recherche.

En examinant les réponses, je remarque que certaines notions reviennent de façon

régulière : La notion de difficulté, la notion de formation et la notion de bientraitance.

· La notion de difficultés

La question 5 du questionnaire est la suivante: « Éprouvez-vous quelques difficultés

face à la prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie de type Alzheimer

? », une très grande majorité des infirmier(es) a répondu : « Oui ». Ce qui m’interpelle et

démontre que la prise en charge des personnes âgées Alzheimer n’est pas toujours facile

car des contraintes peuvent subvenir à tout moment.

La question suivante est : « Face à ces difficultés, quel(s) comportement(s) adoptez-

vous pour y remédier ? ». Diverses réponses sont apparues comme : « Avoir une écoute

active, de la patience, respecter le(s) choix du résident, utiliser la méthode Gineste-

Marescotti… (Annexe VII)».

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Je me suis donc posée des questions suite à ces multiples réponses: Comment faut-

il réagir face à ces difficultés ? Quels sont les comportements à adopter ? Que faut-il faire

lorsqu’un frein apparaît lors de la prise en charge d’une personne âgée démente ?

· Notion de formation

Les six infirmier(es) ayant répondu à la question 12: « Avez-vous des propositions pour

améliorer la prise en charge des personnes âgées atteintes de la pathologie de type

Alzheimer ? ». Tout le monde a pour souhait de mettre en place des formations sur la prise

en charge des personnes âgées démentes ou sur la bientraitance. Il en est de même à l’une

des sous-questions 4 : « Si vous n’avez pas suivi de formation, souhaiteriez-vous en suivre

une ? » ; tous ceux qui n’ont pas suivi de formation, souhaiteraient en suivre une

dans le but d’améliorer la prise en charge (bientraitante) du résident, d’avoir un meilleur

accompagnement auprès de la personne âgée démente, d’avoir une remise à niveau (théorie

et pratique) et d’adapter les soins à la personne.

Ainsi, « Le fait de suivre une formation sur les personnes âgées démentes favoriserait-

il une meilleure prise en charge? Permettrait-il de réduire les difficultés ? Permettrait-il

d'être plus en confiance et de ce fait rassurer ? Sera t-il bénéfique tant pour les soignants

que pour les résidents ? Appréhenderait-on moins les soins envers les personnes âgées

démentes ? ».

· Notion de bientraitance

À la question 11: « Selon-vous, en quoi la bientraitance a-t-elle une importance dans

une prise en charge ? ». Selon les infirmier(es) : « Un bon relationnel va favoriser

l’acceptation des soins et de ce fait développer un esprit de confiance soignant-soigné. Cela

est important pour la dignité de la personne soignée et pour une efficacité dans la prise en

charge. »

Je me suis de nouveau posée d’autres questions : « Une formation améliorerait-elle la

prise en charge bientraitante ? En quoi la bientraitance est-elle importante dans une prise

en charge ? ».

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33

Toutes ses interrogations m’amènent à émettre une hypothèse de recherche :

« L’application de la bientraitance par les soignants consolidée par

des formations, améliore la prise en charge des personnes âgées atteintes

de maladie type Alzheimer et contribue à la diminution des difficultés

rencontrées. »

Cette hypothèse de recherche m’engage dès à présent à aller sur le terrain afin de la

valider ou non.

2) MÉTHODES ET RECUEIL DE DONNÉES

Après avoir choisi mon hypothèse de recherche, je vais à présent à la rencontre

des infirmier(es), pour confronter leur pratique professionnelle à la théorie afin de

confirmer ou non mon hypothèse.

2.1. L’enquête

Le recueil de données a été effectué au moyen d’une enquête réalisée parmi

les infirmier(es) travaillant en EHPAD. L’objectif de cette enquête est de confronter les

résultats issus de la pratique professionnelle à mon hypothèse de recherche et répondre

ainsi à la problématique formulée dans la question de départ.

J’ai choisi de faire mon enquête par l’intermédiaire d’un questionnaire (Annexe VIII).

Le choix du questionnaire permet aux infirmier(es) de répondre librement aux questions,

de manière anonyme, en toute objectivité et sans être influencé(es). De plus, les

questionnaires ont été laissés pendant environ deux à trois semaines dans chaque EHPAD,

ce qui a laissé le temps aux infirmiers(es) d’y répondre quand ils/elles le pouvaient.

Mon outil d’enquête est composé de douze questions sur un support de trois feuilles en

format A4. Le nombre de questions fermées et ouvertes est équivalent ; les questions

ouvertes permettent à l’infirmier(e) d’ajouter une précision en cas de besoin.

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2.2. Population interrogée

Mon sujet est principalement centré sur le rôle de l’infirmière en EHPAD, dans la

prise en charge des personnes âgées atteintes de démence type Alzheimer et dans

l’accompagnement de la vie quotidienne. Malgré la pluridisciplinarité des soignants

participant à cette prise en charge, j’ai décidé de faire remplir les formulaires uniquement

par des infirmier(e)s, car mon sujet concerne les actions infirmières. Quinze infirmier(es)

travaillant dans trois différents EHPAD de la métropole lilloise ont participé à cette

enquête.

2.3. Choix des lieux d’enquête

Lors de mes années d’études en soins infirmiers, j’ai effectué deux stages de cinq

semaines dans deux EHPAD différents soit un total de dix semaines. Je connaissais bien

le milieu, les Cadres de santé, les Infirmier(es), ainsi que les autres professionnels de santé.

Après avoir contacté les Cadres, je n’ai donc pas eu de mal à avoir leur accord pour

distribuer mes questionnaires. J’en ai distribué quinze en tout. Le jour du rendez-vous fixé

par les Cadres, j’explique ma démarche et je dépose les questionnaires en fonction du

nombre d’infirmier(es) présent(es). Je suis allée récupérer les résultats en main propre.

2.4. Les difficultés rencontrées

Il est vrai qu’il n’était pas facile d’élaborer le questionnaire en essayant de trouver des

questions simples, compréhensibles et à la fois pertinentes pour que les infirmier(es)

puissent y répondre correctement. Les rectifications des questions ont été multiples afin

d’avoir un résultat satisfaisant.

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35

IV/ ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES DONNÉES

1) LE QUESTIONNAIRE EN LUI-MÊME

Étant donné que mon enquête est basé sur un questionnaire, il ne fallait pas que je

m’arrête à deux EHPAD. En effet, le nombre d’infirmier(es) peut varier d’un établissement

à un autre, et il faut prendre en compte ceux/celles qui sont en congé(es).

J’ai donc contacté trois EHPAD dans Lille et ses environs.

Ceux-ci ont répondu favorablement à ma demande, j’y ai donc déposé mes quinze

questionnaires. J’ai récupéré la totalité des questionnaires environ deux semaines plus-tard.

Dans l’ensemble ils ont été correctement remplis à l’exception d’un questionnaire.

Lors de l’analyse, il ne m’était pas facile, de faire une synthèse des différentes réponses

données à chaque question ouverte. J’ai éprouvé quelques difficultés, mais avec l’aide de

ma réfèrente j’ai pu trouver la méthode adéquate pour regrouper ces réponses.

2) ANALYSE DES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE

Pour analyser les questionnaires, je commence par une lecture approfondie de

chaque réponse, puis j’essaye de dégager les idées maîtresses et de les regrouper. Je précise

qu’il y a quinze infirmier(es) au total qui ont répondu au questionnaire.

· Rappel de l’hypothèse de recherche

« L’application de la bientraitance par les soignants consolidée par des formations,

améliore la prise en charge des personnes âgées atteintes de maladie type Alzheimer

et contribue à la diminution des difficultés rencontrées. »

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36

· Question 1

Objectif : Connaître leur ancienneté par rapport à l’expérience professionnelle.

Cette question montre que la majorité des infirmier(es) (53%) qui en EHPAD sont

diplômé(es) depuis plus de 5 ans, contre 40% qui sont diplômé(es) depuis 1 à 5 ans.

· Question 2

Objectif : Mettre la motivation en évidence ainsi que l’intérêt de s’occuper des personnes

âgées.

100% des infirmier(es) affirment que travailler en EHPAD est un choix personnelle

de leur part.

1

6 8

Depuis combien d'années êtes-vous diplômé(e) ?

< à 1 an

Entre 1 à 5 ans

> à 5 ans

15

Est-ce une démarche personnelle de votre part de travailler en

EHPAD ?

Oui

Non

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37

· Question 3

Objectif : Cibler la bonne population par rapport à ma question de départ.

100% des personnes sondées ont répondu par l’affirmative.

Ce qui montre bien qu’il y a des personnes âgées démentes de type Alzheimer dans les

EHPAD concernés.

· Question 4

Objectif: Vérifier l’adéquation entre la formation et la pratique professionnelle auprès des

personnes âgées atteintes de la maladie de type Alzheimer.

Les résultats sont très rapprochés, un peu plus de la moitié (53%) a déjà suivi une

formation sur la prise en charge des personnes âgées Alzheimer.

- « Si oui, quels enseignements en avez-vous tirés ? »

« Mettre en place différentes méthodes de communication (exemple : Le regard,

le toucher…), tout en prenant le temps d’expliquer et de mettre en confiance la personne

âgée. Respecter et préserver l’autonomie ainsi que les habitudes de vie du résident. La

15

Il y a-t-il dans votre EHPAD des résident(es) atteint(es) de la maladie

de type Alzheimer ?

Oui

Non

87

Avez-vous déjà eu une formation sur la prise en charge des personnes

âgées atteinte de maladie de type Alzheimer ?

Oui

Non

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38

formation a permis aussi de voir l’importance de l’humanitude, d’avoir une réflexion

éthique, de se remettre en question sur certaines situations vécues afin d’améliorer la

pratique professionnelle. La formation recommande également d’adapter la prise en charge

face aux différents stades de la maladie. »

- « Si vous n’avez pas suivi de formation, souhaiteriez-vous en suivre une ? »

Toutes les personnes qui n’ont pas suivi de formation aimeraient en suivre une pour les

raisons suivantes :

« Avoir une formation régulière (une remise à niveau), connaître les moyens

d’approche envers les personnes âgées Alzheimer et mettre en place des techniques

d’humanitude, le tout dans l’objectif d’améliorer la prise en charge. »

· Question 5

Objectif : Démontrer qu’il y a des difficultés et mettre en évidence les situations et les

types de difficultés.

La quasi-totalité (87%) des infirmier(es) éprouvent des difficultés pour la prise en

charge des résidents atteints de la maladie de type Alzheimer, contre 13% qui n’en

éprouvent pas.

13

2

Eprouvez-vous quelques difficultés face à la prise en charge des personnes

âgées atteintes de la maladie de type Alzheimer?

Oui

Non

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39

Ils résultent de ce sondage que la plupart de ces difficultés se concentrent sur le

plan des soins techniques (11 soignant(es) sur 15) et des soins d’hygiène et de confort

(7 infirmier(es) sur 15), le problème des repas et de la prise thérapeutique viennent en

dernière position.

Le type de difficultés rencontrées le plus souvent est l’agressivité (12 infirmier(es)

sur 15) suivi de la non-adhésion aux soins (7 soignant(es) sur 15).

· Question 6

Objectif : Mettre en évidence les méthodes mis en place face à ces difficultés.

« Face à ces difficultés, quel(s) comportement(s) adoptez-vous pour y remédier ? »

« Chercher une négociation pour réaliser les soins dans le respect de la personne,

sans la forcer. Si le refus persiste, il sera donc préférable de reporter ou de déléguer le soin.

12

2

7

0

2

4

6

8

10

12

14

Agressivité Repli sur soi Non adhésion aux soins

- Veuillez précisez les types de difficultés rencontrées

11

7 4

1 0

2

4

6

8

10

12

14

Soins techniques Soins d'hygiène etde confort

Repas Prisethérapeutique

- Si oui, pouvez-vous précisez les situations de soins entraînant des difficultés lors de la prise en charge?

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Il est important d’avoir une écoute active, de la patience et d’analyser les besoins et les

désirs du résident. L’utilisation de la méthode de Gineste-Marescotti (Annexe VII) est

primordiale lorsque des difficultés surviennent. »

· Question 7

Objectif : Définir le(s) type(s) de communication le(s) plus utilisé(s) en EHPAD, ainsi que

la ou les raison(s) du choix.

Le mode de communication le plus utilisé dans la relation soignant/soigné est :

L’association de la communication verbale et non-verbale.

La majorité des infirmier(es) soit (80%) utilisent ce mode de communication car

elle est complète et fondamentale pour n’importe quelle prise en charge effectuée. Elle va

permettre de créer une relation de confiance à la fois rassurante et apaisante, ce qui

assurera une meilleure efficacité et de ce fait une bonne coopération et attention du

résident.

En effet, la parole n’est pas forcement suffisante ou adaptée pour établir un climat de

confiance permettant d’aborder le soin, y ajouter de la douceur des gestes est primordial.

Chaque mode de communication est utilisé en fonction du degré d’attente du résident, afin

de communiquer au mieux avec la personne en fonction de ses capacités.

1

2

12

Quel(s) mode(s) de communication utilisez-vous le plus dans la relation

soignant/soigné?

La communication

verbale

La communication

non-verbale

Les deux

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41

· Question 8

Objectif : Vérifier si les sondé(es) ont connaissance des bases de l’humanitude

Les neuf infirmier(es) qui ont répondu « Oui » (60%), on cité correctement

les 4 piliers de l’humanitude. Parmi ceux qui ont répondu « Non », trois n’ont pas donné

des bonnes réponses et trois n’ont pas répondu.

· Question 9

Objectif : Vérifier l’apport de l’humanitude dans la prise en charge des personnes âgées.

Onze personnes sur quinze ont répondu à la question.

Parmi les infirmier(es) qui ont répondu « Oui » soit (67% au total), il y en a six qui ont

argumenté soit (40%), les quatre autres personnes soit (27%) n’ont pas argumentés. Les

9

6

Connaisez-vous les 4 piliers de l'humanitude ?

Oui

Non

10 1

4

Trouvez-vous que les 4 piliers de l'humanitude vous aident dans la

prise en charge des personnes âgées ?

Oui

Non

Pas répondu

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42

raisons pour lesquelles ces dernier(es) trouvent que les 4 piliers de l’humanitude sont une

aide pour la prise en charge des personnes âgées est le fait qu’il y ait un rappel qui

permette d’utiliser tous les sens pour prendre la personne âgée dans sa globalité et d’être en

accord avec elle. Par la suite, cela favorisera une relation de confiance entre soignant et

soigné, ainsi qu’une meilleure adhésion aux soins de la part de la personne âgée

Alzheimer.

· Question 10

Objectif : Évaluer la perception de la notion de bientraitance par les infirmier(es) en

EHPAD.

« Pourriez-vous définir la bientraitance »

Selon les infirmier(es) la bientraitance est une prise en charge globale bientraitante et

concrète, qui n’infantilise pas mais pousse en avant. Le tout dans le respect le plus total des

valeurs personnelles (quelque soit son âge), ses habitudes de vie, ses désirs, son caractère,

son histoire, son degré d’autonomie et sa dignité. La bientraitance c’est aussi avoir de la

considération pour la personne soignée (écoute, patience, disponibilité, attitude

bientraitante). C’est lui laisser le libre choix et adapter les soins en fonction d’elle afin

d’établir une relation de confiance. Enfin, il est important de prendre sur soi dans

n’importe quelle situation, tout en ayant une attitude empathique.

· Question 11

Objectif : Démontrer l’importance de la bientraitance dans la qualité des soins.

« Selon-vous, en quoi la bientraitance a-t-elle une importance dans une prise en

charge ? »

D’après les soignants, la bientraitance a une importance dans la prise en charge car un

bon relationnel va favoriser l’acceptation des soins et de ce fait développer un esprit de

confiance entre le soignant-soigné.

En effet, une prise en charge sans bientraitance n’est pas une prise en charge de qualité

car celle-ci est indispensable. La bientraitance ne peut être qu’un plus, une obligation voire

un devoir pour chaque soignant dans sa pratique professionnelle.

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43

En EHPAD, le relationnel et l’affectif sont aussi importants que les soins infirmiers

pour le bien-être du résident. La bientraitance est la base d’ une relation efficace dans la

prise en charge et la dignité de la personne soignée, elle amène aussi le soignant à

s’adapter à la personne soignée et non l’inverse.

· Question 12

Objectif : Explorer les axes d’amélioration de la prise en charge des personnes âgées

Alzheimer et les moyens de réduire les difficultés rencontrées.

Six infirmier(es) sur quinze soit (40%) ont répondu à la question. Ces dernier(es)

insistent fortement sur le nombre de personnel qui est restreint donc insuffisant ; de ce fait

la prise en charge est difficile. De multiples réponses ont signalées l’importance d’une

formation (pratique et théorique) pour tout le personnel (Infirmier(es), Aide-soignant(es),

Aide médico-psychologique…), afin d’améliorer la prise en charge et d’être davantage

dans une sphère d’humanitude et de bientraitance pour le bien-être des résidents. De plus,

il faudrait favoriser l’ouverture d’unité cognitivo-comportementales pour les aidants et les

équipes d’EHPAD en difficultés avec le/la résident(e), et avoir des services plus petits

dédiés aux personnes Alzheimer.

6

9

Avez-vous des propositions pour améliorer la prise en charge des personnes âgées atteintes de la pathologie de type Alzheimer?

Oui

Non

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44

3) INTERPRÉTATION

3.1. Profil des enquêtés

Après dépouillement des réponses on dénombre plus de 53% des infirmier(es) qui

sont diplômé(es) depuis plus de 5 ans. La majorité des sondé(es) possèdent donc une base

de connaissances générales puisqu’ils/elles sont diplômé(es) depuis plus de 5ans mais aussi

d’une bonne connaissance spécifique à la prise en charge des personnes âgées en EHPAD.

Cela permet d’être confiant sur la fiabilité des réponses.

De plus toutes ces personnes ont choisi de travailler volontairement en EHPAD,

ce qui peut avoir un impact positif dans la prise en charge des personnes âgées atteintes de

la maladie type Alzheimer.

3.2. Profil des personnes âgées démentes de type Alzheimer et difficultés

rencontrées

Les réponses à la troisième question montrent qu’il y a des personnes âgées

atteintes de la maladie type Alzheimer dans les trois EHPAD participant à l’enquête.

Durant leurs années d’exercice, 87% des infirmier(es) ont déjà été confrontés aux

difficultés face à la démence. À travers ces résultats, on constate que les soignants

éprouvent bien des difficultés dans la prise en charge des personnes âgées démentes type

Alzheimer, surtout sur le plan des soins techniques mais aussi des soins d’hygiène et de

confort.

Effectivement, comme je l’ai précisé dans le cadre conceptuel (p. 27 à 30),

l’accompagnement au quotidien d’une personne Alzheimer n’est pas facile. Prenons par

exemple la toilette qui est l’une des activités la plus difficile à gérer lorsqu’on s’occupe

d’une personne âgée Alzheimer. Les difficultés les plus courants sont l’agressivité (80%)

et la non adhésion aux soins (40%). Cela peut s’expliquer par le fait que la majorité des

personnes âgées Alzheimer présentent des troubles émotionnels (exemple : Irritabilité,

dépression, anxiété…) et comportementaux (agressivité, colère, peur…).

Ces troubles peuvent rendre la maîtrise d’humeur et d’émotion impossible. C’est

l’une des grandes caractéristiques de la pathologie de type Alzheimer comme on peut le

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voir dans le cadre théorique (p.18 et 19). Ce qui confirme que la prise en charge est

difficile comme l’indique les infirmier(es).

Pour palier à ces problèmes les infirmier(es) mettent en place des outils

comportementaux « chercher une négociation, reporter ou déléguer le soin, utiliser la

méthode Gineste-Marescotti, avoir une écoute active... ». On voit dans ce cas que les

soignants utilisent une méthode de bientraitance notamment l’humanitude. Ce genre de

technique d’humanitude est vivement conseillé. Une étude faite sur 111 femmes âgées de

67 à 101 ans présentant une démence de type Alzheimer et résidant en EHPAD, montre

que la méthode a amélioré de façon importante les soins qui étaient habituellement

difficiles. Avant, près de la moitié des résidentes donnaient des coups, dont 23% avec une

intensité forte ou très forte, après l'application de la méthode 65 % n'en donnaient plus du

tout.

3.3. Notion de formation

53% des infirmier(es) ont suivi une formation sur la prise en charge des personnes

âgées atteintes de la maladie type Alzheimer. Les enseignements retenus sont : « Avoir une

réflexion éthique, se remettre en question sur des situations vécues. Préserver l’autonomie

et les habitudes de vie du résident. Identifier les changements de comportement liés aux

troubles cognitifs. Mettre en place différentes méthodes de communication (exemple :

le regard, le toucher…) ».

Pour ceux/celles qui n’ont pas suivi de formation, voici les raisons pour lesquelles

ils/elles aimeraient suivre une formation: « Avoir une formation régulière (remise à

niveau), mettre en place des techniques d’humanitude, connaître les moyens d’approche

envers une personne âgée Alzheimer ».

Nous pouvons mettre en relation leurs réponses avec le cadre conceptuel, à propos

des conséquences de la pathologie (p.18 à 19), de la communication verbale et non-verbale

(p.25 à 27), et de l’accompagnement quotidien d’une personne Alzheimer

(p.27 à 30 et Annexe VII). L’ensemble des réponses données par les sondé(es) qui sont en

lien avec le cadre conceptuel, montre que la formation leur a été utile car les points

fondamentaux ont été retenu, afin d’assurer au maximum une bonne prise en charge.

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3.4. La bientraitance et les 4 piliers de l’humanitude

Les 4 piliers de l’humanitude sont fondés sur la méthode Gineste-Marescotti

(Annexe VII). C’est une méthode qui propose une approche différente des soins dispensés

aux personnes âgées. Elle a pour but de les réhabiliter dans leur dignité et d’améliorer les

relations entre soignant/soigné. Cette dernière s’inscrit dans une démarche de bientraitance.

Plus de la majorité des sondé(es) (60%) connaissent les 4 piliers de l’humanitude, 40% des

infirmier(es) n’en ont pas connaissance. Les 4 piliers de l’humanitude (regard, toucher,

parole, verticalité) sont donc connus par la plupart des infirmier(es) interrogé(es). En effet,

ces derniers sont primordiaux dans la prise en charge des personnes âgées.

À la question 9 : « Trouvez-vous que les 4 piliers de l’humanitude vous aident dans

la prise en charge des personnes âgées ? », 67% des infirmier(es) ont répondu « Oui » mais

seulement 40% d’entre eux/elles ont argumenté(es) : « C’est une piqûre de rappel, cela

favorise la relation soignant-soigné (relation de confiance), il y a un meilleur

accompagnement avec une approche personnalisée et aussi une meilleure adhésion aux

soins de la part de la personne démente Alzheimer.». En conclusion, les 4 piliers de

l’humanitude apportent un effet de bien-être et un effet positif sur tous les plans (physiques

et psychiques) tant pour les soignants que pour les soignés, dans le but d’assurer une prise

en charge entière et optimale.

D’après les soignants, la bientraitance : « est une prise en charge globale

bientraitante. C’est avoir de la considération pour la personne soignée, lui laisser le libre

choix, adapter les soins en fonction d’elle. Respecter ses valeurs personnelles, ses choix,

son histoire, son caractère… ».

En conclusion, la bientraitance regroupe un ensemble d’attitudes et de bonnes

pratiques envers le soigné, elle va la valoriser et engendrer une relation de confiance de la

part de la personne âgée. Elle est associée aux 4 piliers de l’humanitude, ce qui va

permettre de mettre en place une meilleure prise en charge de la personne âgée Alzheimer.

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3.5. Notion de communication

Le mode de communication le plus utilisé dans la relation soignant-soigné est

l’association de la communication verbale et non-verbale utilisé par 80% des sondé(es).

La majorité des soignants estime que cette combinaison de mode de communication

est primordiale au même titre que la prise en charge technique réellement effectuée.

Le psychologue et spécialiste Jacques SALOME rapporté dans le cadre conceptuel

(p.26-27), insiste sur l’importance de la communication non-verbale et plus précisément

sur « le regard ». Il déclare : « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que

j’écoute ». Ce mode de communication peut être encore plus expressif que les mots. On

voit donc l’importance de la communication non-verbale qui est très significative

(exemple : Caresser les mains, le regard avec empathie…).

Cela ne signifie pas qu’il faut pour autant négliger la communication verbale, elle reste

bien évidemment fondamentale car c’est par notre voix que nous allons expliquer tous nos

faits et gestes. Cela est en parfaite cohésion avec les réponses recueillies dans l’enquête. En

effet, la communication fait partie des six besoins relationnels fondamentaux de l’homme

(p. 27), elle a donc une grande importance dans notre vie de tous les jours.

3.6. Propositions d’axes d’amélioration

J’ai voulu à travers cette question laisser la parole aux infirmier(es) pour connaître

ce qu’ils proposeraient afin d’améliorer la prise en charge des personnes âgées démentes

de type Alzheimer.

La grande majorité des infirmier(es) (60%) a répondu « Non » à cette question, ce

qui tend à montrer que les structures existantes sont relativement satisfaisantes. Néanmoins

40% des infirmier(es) ont formulés diverses propositions :

« Plus de personnel, pour un accompagnement plus personnalisé et plus adapté ».

Il y a donc une forte demande sur le nombre de personnel. D’après les infirmier(es) il y a

un déficit en personnel ce qui provoque des prises en charge parfois trop lourdes et des

tâches probablement plus difficiles.

«D’avantage de formations pour tout le personnel.». Le manque de formation a été

signalé par plusieurs infirmier(es) ; ce qui peut laisser supposer que certain(es) d’entre

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eux/elles ont besoin d’une remise à niveau face aux « bonnes pratiques » et/ou à

« la théorie », d’où une mise en place de formations régulières qui viendra conforter leurs

connaissances et leurs pratiques. Ainsi la prise en charge des infirmier(es) face aux

personnes âgées démentes n’en sera que meilleure.

« Des services plus petits pour les personnes atteintes de la maladie type

Alzheimer, favoriser l’ouverture d’unité cognitivo-comportementales : pour les aidants et

les équipes d’EHPAD en difficultés avec les résidents. ». Les structures ne sont pas

toujours adaptées aux personnes âgées démentes de type Alzheimer; mettre en place des

services plus petits (maximum 10 personnes) pour qu’une prise en charge soit plus

efficace, plus adaptée, afin d’assurer une individualisation des soins

(adaptation de chaque résident, écoute active, respect des besoins et désirs…) ne sera que

favorable dans le prise en charge de la personne Alzheimer.

En conclusion, ces différentes propositions pourraient engendrer une prise en

charge optimale pour la personne âgée démente de type Alzheimer. Des réunions

régulières permettraient également de prendre des décisions collectives et d’aborder les

points faibles et les points forts.

4) CONFIRMATION OU INFIRMATION DE L’HYPOTHÈSE DE RECHERCHE

L’analyse de mes 15 questionnaires me permet de réfléchir sur mon hypothèse.

Rappel de l’hypothèse :

« L’application de la bientraitance par les soignants consolidée par des

formations, améliore la prise en charge des personnes âgées atteintes de maladie type

Alzheimer et contribue à la diminution des difficultés rencontrées. »

Cette réflexion m’amène à dire que les infirmier(es) mettent bien en place une prise

en charge de bientraitance auprès des personnes âgées Alzheimer. Leur souhait d’avoir

régulièrement des formations dans l’optique d’améliorer leur pratique

montre qu’il y a une vraie volonté de leur part pour le bien-être du résident.

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De plus, les formations dont la méthode de Gineste-Marescotti fait partie et fondée

sur les 4 piliers de l’humanitude vont leur être d’une aide fondamentale pour palier aux

difficultés qu’ils rencontrent face aux personnes âgées atteintes de maladie type Alzheimer.

Pour toutes ces raisons : Je valide mon hypothèse de recherche.

V/ CONCLUSION

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai effectué ce travail de fin d’études. Le thème

étant la bientraitance des personnes âgées en lieu de vie. Ce sujet m’avait interpellé au

cours de ma deuxième année de formation lors de mon stage en EHPAD. Pendant ce stage

j’avais pu discuter avec des soignants qui participaient à une formation sur la bientraitance,

ce qui m’avait orientée vers ce thème.

À travers ce travail au cours duquel j’ai étudié la théorie et la pratique, j’ai

beaucoup appris sur la pathologie d’Alzheimer, notamment sur le rôle infirmier, la

bientraitance et les 4 piliers de l’humanitude mais aussi sur la pratique professionnelle des

infirmier(es) dans la prise en charge des personnes âgées Alzheimer, souvent sujettes à des

troubles de comportements, type irritabilité ou agressivité.

Lors de l’analyse de l’enquête, j’ai pu observer les difficultés que rencontrent les

soignants dans la prise en charge des personnes Alzheimer, les moyens qu’ils mettent en

place pour y remédier mais aussi leur motivation vis-à-vis des formations.

À partir des propositions formulées par les infirmier(es), j’ai noté leur souhait

d’assurer une meilleure prise en charge pour le bien-être de la personne âgée.

Enfin, il était important de confronter l’analyse des résultats à la théorie pour

vérifier la cohérence avec la pratique professionnelle des infirmier(es) et valider ainsi mon

hypothèse. Cependant, comment préserver la qualité des soins face à l’augmentation du

nombre de personne âgée dépendantes et au déficit du personnel infirmier ?, la question

reste posée pour l’avenir.

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ANNEXES

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A-[1]-

Annexe I: Mini-Mental Test de Folstein

Détérioration intellectuelle entre 21 et 15 points ; modérée entre 5 et 15 ; sévère au-dessous de 5

______________________________________

Le Mini-Mental Score ou Test de Folstein : Outil pratique pour l'évaluation de l'état cognitif des patients par le clinicien. In Gérontologie en institution. Disponible sur :<http://papidoc.chic-cm.fr/35mmsfolsteinscore.html>

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A-[2]-

Annexe II : Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)

L'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) est destinée à couvrir en partie les dépenses de toute nature concourant à l'autonomie des personnes âgées ayant besoin d'aides pour accomplir des actes essentiels de la vie ou dont l'état nécessite une surveillance régulière. Elle est attribuée, sous certaines conditions, par les conseils généraux aux personnes hébergées à domicile. Le bénéficiaire de l'Apa est soumis à certaines obligations envers le conseil général.

Conditions à remplir

Condition de résidence La personne âgée est considérée comme résidant à domicile si elle habite :

· à son propre domicile · chez un accueillant familial, · dans un établissement dont la capacité d'accueil est inférieure à 25 places, · ou dans un foyer logement pour personnes valides.

Elle doit habiter en France de manière stable et régulière. Si elle est étrangère, elle doit avoir un titre de séjour en cours de validité.

Âge et autonomie La personne âgée doit également :

· être âgé d'au moins 60 ans, · et avoir besoin d'une aide pour l'accomplissement des actes essentiels de la vie ou être dans un état

nécessitant une surveillance régulière (groupes 1 à 4 de la grille Aggir),

À savoir : les ressources n'ont pas d'effets sur le droits à obtenir l'Apa mais ont des conséquences sur la part des dépenses qui resteront à la charge du demandeur.

Obligations du bénéficiaire

Le bénéficiaire de l'Apa doit adresser au conseil général, dans le mois suivant la notification de la décision d'attribution de l'allocation, une déclaration, au moyen du formulaire cerfa n°10544*02, mentionnant :

· le ou les salariés embauchés,

· ou le service d'aide auquel il a recours.

Tout changement ultérieur de salarié ou de service doit être déclaré dans les mêmes conditions.

À la demande du conseil général, le bénéficiaire de l'Apa est tenu de produire tous les justificatifs de dépenses (bulletins de salaires, déclarations Urssaf, talons de Cesu, factures de service d'aide à domicile, factures des aides techniques, ...) correspondant au montant de l'allocation perçue et de sa participation financière. Le bénéficiaire de l'Apa est en outre tenu de signaler tout changement de situation (déménagement, hospitalisation, changement de situation familiale, modifications de ses ressources, ...).

______________________________________

Allocations et aides sociales aux personnes âgées ; Personne âgée vivant à domicile : demande d'APA. In Service-Public [en ligne]. Disponible sur : <http://vosdroits.service-public.fr/F10009.xhtml#N100A1>

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A-[3]-

Annexe III : Exemple de Charte de Bientraitance

Charte de bientraitance de notre établissement

1. La personne âgée dépendante est reconnue comme personne à part entière. 2. La personne âgée est écoutée avec respect et tolérance sans jugement lorsqu'elle se confie. 3. La personne âgée bénéficie de soins médicaux, d'une qualité de soins d'hygiène avec un

confort maximal, des moyens adaptés (exemples : massages, lits médicalisés), de soutien psychologique selon ses besoins.

4. Les choix alimentaires de la personne âgée sont pris en compte, même si ils ne sont pas en adéquation avec les souhaits de la famille.

5. La personne âgée doit pouvoir obtenir le respect de son environnement matériel de la part de toute personne qui entre dans sa chambre.

6. La vie conjugale est acceptée et respectée. 7. Les croyances et les convictions personnelles de chaque résident sont respectées. La pratique

d'une religion est accessible à tous. 8. La personne âgée est accompagnée en fin de vie selon ses croyances et ses valeurs et des soins

de confort lui sont prodigués. 9. L'établissement s'engage à respecter les habitudes de vie et le rythme de chaque résident autant

que possible. 10. La maison de retraite s'engage à informer le résident sur son suivi médical. 11. La considération de la personne âgée passe par le vouvoiement, le prénom peut être utilisé

selon le souhait de la personne. 12. Le personnel est à l'écoute des souhaits de la personne âgée à condition que ceux-ci soient

compatibles avec ses capacités. 13. Le personnel essaie d'établir des liens sociaux entre les personnes âgées par le biais d'activités

et de sorties diverses qui sont proposées mais non imposées. Des ateliers d'entraînement mental et physique peuvent être proposés à la personne âgée selon ses capacités et ses souhaits.

14. Le soignant maintient l'autonomie de la personne âgée en fonction de ses capacités sans faire à sa place pour aller plus vite.

15. Le soignant s'engage à favoriser une bonne communication avec les résidents en verbalisant les différents actes effectués afin de sécuriser la personne. Le soignant doit être attentif, toujours à l'écoute, suscitant la confiance de la personne âgée.

16. Le soignant respecte les choix de la personne âgée, par exemple le choix de ses vêtements, sa participation ou non aux activités,...

17. Le soignant respecte la pudeur et l'intimité de la personne âgée. 18. Le soignant se montre disponible vis-à-vis des demandes de la personne âgée sans lui faire

subir un délai d'attente irraisonnable.

Maison de Retraite "La Providence" - Printemps - Eté 2008

______________________________________

Exemple de charte de bientraitance. In EHPAD « La Province » [en ligne]. Disponible sur : <http://www.laprovidencelongnyauperche.fr/charte-de-bientraitance/>

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A-[4]-

Annexe IV: Charte des Droits et Libertés de la personne âgée dépendante

______________________________________ Les droits du patient : Charte des Droits et Libertés de la personne âgée dépendante. In Hôpital de Prades

[en ligne]. Disponible sur : <http://www.hopital-prades.fr/charte_des_droits_et_libertes_de.htm>

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A-[5]-

Annexe V: Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V. Profession d'infirmier ou d'infirmière

Article R. 4311-5

Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :

1. Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son environnement ;

2. Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire ;

3. Dépistage et évaluation des risques de maltraitance ;

4. Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable ;

5. Vérification de leur prise ;

6. Surveillance de leurs effets et éducation du patient ;

7. Administration de l'alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions prévues à l'article R. 4311-7 et changement de sonde d'alimentation gastrique ;

8. Soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou parentérale ;

9. Surveillance de l'élimination intestinale et urinaire et changement de sondes vésicales ;

10. Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;

11. Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;

12. Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son handicap ;

13. Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;

14. Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de rééducation ;

15. Aspirations des sécrétions d'un patient qu'il soit ou non intubé ou trachéotomisé ;

16. Ventilation manuelle instrumentale par masque ;

17. Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la personne placée sous cet appareil ;

18. Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;

19. Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l'état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée, observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la douleur ;

20. Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non médicamenteux ;

21. Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que ceux mentionnés à l'article R. 4311-7 ;

22. Prévention et soins d'escarres ;

23. Prévention non médicamenteuse des thromboses veineuses ;

24. Soins et surveillance d'ulcères cutanés chroniques ;

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A-[6]-

25. Toilette périnéale; 26° Préparation du patient en vue d'une intervention, notamment soins cutanés préopératoires ;

26. Recherche des signes de complications pouvant survenir chez un patient porteur d'un dispositif d'immobilisation ou de contention ;

27. Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;

28. Irrigation de l'oeil et instillation de collyres ;

29. Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des sécrétions lacrymales ;

30. Surveillance de scarifications, injections et perfusions mentionnées aux articles R. 4311-7 et R. 4311-9 ;

31. Surveillance de patients ayant fait l'objet de ponction à visée diagnostique ou thérapeutique;

32. Pose de timbres tuberculiniques et lecture ;

33. Détection de parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de celles-ci ;

34. Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des moyens non invasifs et n'impliquant pas le recours à des médicaments ;

35. Surveillance des cathéters, sondes et drains ;

36. Participation à la réalisation d'explorations fonctionnelles, à l'exception de celles mentionnées à l'article R. 4311-10, et pratique d'examens non vulnérants de dépistage de troubles sensoriels ;

37. Participation à la procédure de désinfection et de stérilisation des dispositifs médicaux réutilisables ;

38. Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à lecture instantanée suivantes :a) Urines : glycosurie acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiels en ions hydrogène, pH ;b) Sang : glycémie, acétonémie ;

39. Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire ;

40. Aide et soutien psychologique ;

41. Observation et surveillance des troubles du comportement.

Article R. 4311-6

Dans le domaine de la santé mentale, outre les actes et soins mentionnés à l'article R. 4311-5, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes et soins suivants : 1° Entretien d'accueil du patient et de son entourage ; 2° Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ; 3° Surveillance des personnes en chambre d'isolement ; 4° Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent le médecin, l'infirmier ou l'infirmière et le patient.

______________________________________

France. Ministère de la santé et de la protection sociale. Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties

IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique. [en ligne] Journal Officiel, n° 183 du 8 août

2004. Disponible sur : <http://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/legislation/decret-nd-2004-802-du-29-

juillet-2004-relatif-aux-parties-iv-et-v-annexe.html>

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A-[7]-

Annexe VI : Communiquer avec un malade d'Alzheimer

1. Regarder la personne dans les yeux. Pour attirer l'attention d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, il est très important que vous accrochiez leur regard et que vous leur parliez de face. Evitez d'appeler la personne par derrière ou par le côté, cela pourrait la surprendre et dévier son attention de vos paroles

2. Parlez-lui face à face. Mettez-vous à la même hauteur que la personne. Si elle est assise et que vous êtes debout, mettez-vous à son niveau. En effet, si vous êtes debout et que votre visage se trouve beaucoup plus haut que le sien, elle pourrait trouver cette position intimidante et elle ne pourra pas réellement se concentrer sur ce que vous dites

3. Annoncez ce que vous êtes sur le point de faire avec elle. Ce conseil est particulièrement important si vous avez besoin de la toucher (pour le bain par exemple). Les personnes malades d'Alzheimer ont besoin de savoir ce qui se passe: en ne la prévenant pas de vos intentions, vous risqueriez de lui faire peur

4. Parlez calmement. Ne haussez jamais la voix, même si vous êtes énervé face à une situation pénible dont la personne malade pourrait être à l'origine (incontinence, agressivité, hallucinations, errance). Si vous vous montrez irrité où que vous vous montrez dur dans vos paroles, il est très probable que cela engendre du stress, de l'inquiétude, voire de la colère et l'agressivité chez la personne malade

5. Parlez lentement. Parlez avec un rythme de parole plus lent afin que son esprit puisse traiter toutes les informations sans difficulté. N'oubliez pas que les personnes atteintes d'Alzheimer ont plus de difficultés à comprendre les autres au fur et à mesure qu'elles avancent dans les stades de la maladie.

6. Faites des phrases courtes. Utilisez des phrases simples et courtes en faisant passer une idée à la fois

7. Posez une question à la fois. Attendez que la personne ait répondu à un objet de la question avant d'en poser une autre. Ne mélangez pas plusieurs sujets de conversation en même temps, cela ne rendrait la conversation que plus difficile à suivre pour elle.

8. Ne posez pas de question du type "Pourquoi tu as fais-ci ou ça?". Pendant la maladie d'Alzheimer, les comportements et les réactions de la personne sont parfois imprévus et parfois dénués de toute logique. Vos questions peuvent porter sur le "qui", "quoi", "où" mais évitez les "pourquoi": non seulement il est probable que la personne malade ne le sache pas elle-même, mais cela pourrait aussi provoquer chez elle un sentiment de honte et d'embarras.

9. N'utilisez pas la phrase "rappelle-toi". Très souvent malheureusement, la personne n'en sera pas capable. En lui disant rappelle-toi, vous risquez seulement de provoquer chez elle un sentiment de frustration.

10. Evitez les phrases qui sonnent comme des interdictions. Utilisez des phrases avec une tournure positive. Par exemple, dites "Allons par ici" plutôt que "Ne vas pas par là". Ne leur parlez pas comme si la personne en face de vous était un enfant. Vous avez en face de vous une personne adulte, parlez-lui en tant que tel. Rappelez-vous seulement que votre propos doit être le plus clair et le plus simple possible pour en faciliter la compréhension.

11. Les disputes sont inutiles. S'engager dans une dispute du type "j'ai raison et tu as tort" avec une personne malade d'Alzheimer est une perte de temps. Montrez-vous plutôt à son écoute et dites-lui quelque chose comme: "Je vois bien que tu es en colère/triste, dis moi ce qui ne va pas?". Gérer la colère pendant Alzheimer n'est pas quelque chose de facile à faire, mais devant ce genre de situation, faites preuve d'empathie et essayez de diriger l'esprit de la personne vers quelque chose de positif: un souvenir positif à propos de ce qui la rend triste, une photo de quelqu'un qui lui manque, etc. L'objectif étant de faire disparaître rapidement le sentiment de frustration chez la personne malade.

______________________________________ Vivre avec Alzheimer : Communiquer avec un malade d'Alzheimer [en ligne]. In Maladie d’Alzheimer.

Disponible sur : <http://www.maladiedalzheimer.com/communiquer-avec-un-malade-d-alzheimer.html>

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Annexe VII : Méthode Gineste-Marescotti et les 4 piliers de l’humanitude

METHODE GINESTE-MARESCOTTI

· Je respecte l’espace privé de la personne soignée, je frappe et j’attends la réponse.

· Les préliminaires sont respectés avant tout soin.

· Je connais l’objectif à atteindre (améliorer, maintenir, accompagner).

· Je respecte le sommeil de la personne (le jour et la nuit)

· Une contention physique se fait sur prescription médicale et doit être compensé par 20 minutes de verticalisation.

· Après toute relation positive, je fais un renforcement émotionnel.

LES 4 PILIERS DE L’HUMANITUDE

Le regard

o J’ai un regard long, horizontal, axial et bienveillant. o Je porte une attention positive à la personne.

La parole

o Ton : Je module ma voix selon mon interlocuteur. o Si la personne est sourde, je ne crie pas, je m’approche. o Mot : Je me présente, j’annonce, j’explique chaque (acte) avant de l’effectuer (sauf si la

diversion est recherchée) o Je recherche l’accord explicite ou implicite de la personne que j’aide. o Si la personne est démente je pratique l’auto feed-back.

Le toucher

o Un toucher doux, vaste, lent, sans pince. o Je garde une main-contact sur la personne. o Je connais les zones sensitives et y fait attention. o Si la personne est rétractée, je masse doucement la zone au dessus de la rétraction. o Si la personne craint l’eau, je mets ma main entre le jet et sa peau.

La verticalisation

o La personne doit chaque jour être mise debout et/ou marcher 20min/jr. o Je pratique la prise des pots. o La personne doit voir ses pieds. o La personne doit avoir les pieds sur un appui.

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EHPAD « Les Magnolias » à Loos

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Annexe VIII : Le questionnaire

Bonjour,

Actuellement étudiante infirmière en 3ème année à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers à Lille, je réalise une enquête dans le cadre de mon projet de fin d’études. Le thème de mon mémoire est « La bientraitance des personnes âgées en lieu de vie » et je souhaiterai avoir votre avis sur le sujet.

Je vous remercie d’avance pour le temps que vous consacrerez à répondre à ce questionnaire, ainsi que pour les éléments que vous apporterez à cette réflexion. Ce questionnaire est anonyme et vous prendra environ 10 minutes.

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QUESTIONNAIRE

1) Depuis combien d’années êtes-vous diplômé(e) ? □ < à 1 an □ Entre 1 à 5 ans □ > à 5 ans 2) Est-ce une démarche personnelle de votre part de travailler en EHPAD ?

□ Oui □ Non

3) Il y a-t-il dans votre EHPAD des résident(es) atteint(es) de la maladie de type Alzheimer ? □ Oui □ Non

4) Avez-vous déjà eu une formation sur la prise en charge des personnes âgées atteinte de maladie de type Alzheimer ? □ Oui □ Non - Si oui, quels enseignements importants en avez-vous tiré ?

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- Si vous n’avez pas suivi de formation, souhaiteriez-vous en suivre une ?

□ Oui □ Non - Pour quelle(s) raison(s) ?

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5) Éprouvez-vous quelques difficultés face à la prise en charge des personnes âgées atteintes de maladie de type Alzheimer ? □ Oui □ Non - Si oui, pouvez-vous préciser les situations de soins ainsi que les types de difficultés

rencontrés lors de la prise en charge :

6) Face à ces difficultés, quel(s) comportement(s) adoptez-vous pour y remédier ?

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· Situations de soins qui entraînent des difficultés

· Types de difficultés rencontrées

□ Lors des soins techniques (réfection pansements, prise de sang…) □ Lors des soins d’hygiène et de confort □ Lors des repas □ Autres :

□ Agressivité □ Repli sur soi □ Non adhésion aux soins □ Autres :

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7) Quel(s) mode(s) de communication utilisez-vous le plus dans la relation soignant/soigné ? □ La communication verbale □ La communication non-verbale □ Les deux - Pour quelle(s) raison(s) privilégiez-vous ce(s) mode(s) de communication ?

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8) Connaissez-vous les 4 piliers de l’humanitude ? □ Oui □ Non

Si oui, pouvez-vous les citer ? - - - - Si non, quels sont les 4 piliers de l’humanitude d’après vous? (4 mots-clés)

- - - - 9) Trouvez-vous que les 4 piliers de l’humanitude vous aident dans la prise en charge des

personnes âgées ?

□ Oui □ Non

Pourquoi ?

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10) Pourriez-vous définir la bientraitance ?

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11) Selon-vous, en quoi la bientraitance a-t-elle une importance dans une prise en charge ?

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12) Avez-vous des propositions pour améliorer la prise en charge des personnes âgées atteintes de la pathologie de type Alzheimer ? □ Oui □ Non

Si oui, lesquelles ?

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Merci à vous !

Fricilia KIBELOLO

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BIBLIOGRAPHIE

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2003. 1439 p. (Dictionnaires et encyclopédies)

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Larousse Médicale, 2006. 1072 p. (Médecine/Santé)

· WERBER, B. L’encyclopédie du savoir relatif et absolu. Paris : Librairie Générale

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ABSTRACT

The objective of this report is of studied « the welfare of the elderly living in nursing homes », we

started with an observation, eventually leading to a starting question: “What is the role of nurses in EHPAD (In

the long term care sector) in the daily care of the elderly who suffer from dementia (like Alzheimer)?”

From the problematic, we have defined each concept in the theoretical part, then we have subsequently reached an assumption of research "The application of the welfare consolidated by formations, improves the care of aged people with Alzheimer pathology and contributes to the reduction in the encountered

difficulties".

The investigation was transverse, qualitative and descriptive and is based on a questionnaire to nurse(s) working in their nursing homes. The questions were addressed to nurses. It relies on the supported of

residents which suffers from the Alzheimer pathology. The responses to the questionnaires have been transcribed, and then analyzed by comparing it with the theory.

Fifteen nurses have participated by answering the questions. The result is that each professional has a different perception about the supported for the person with dementia. Indeed 87% (eighty-seven per cent) of

nurses find some difficulties taking care of aged people with Alzheimer pathology, particularly when the patient refuses care of technical and hygiene. To overcome these difficulties, 80% (eighty per cent) of the

probe(es) use the verbal communication and nonverbal communication. It is also noted that 40% (forty per cent) of the survey participants don’t know the four bases of the human being (the look, touch, speech, and the

verticality), that could have incidence when taking care of aged people with dementia. The study confirms that the support of elderly with dementia Alzheimer's is not always easy.

Yet, the application of the welfare consolidated by formation, improves the care of aged people with Alzheimer pathology and contributes to the reduction in the encountered difficulties. The results of the survey

validates this assumption.

RESUME

L’objectif de ce mémoire est d’étudier « La bientraitance des personnes âgée en lieu de vie ». Nous sommes partis d’un constat, conduisant par la suite à une question de départ: « Quel est le rôle de l’infirmier(e) en

EHPAD dans la prise en charge des personnes âgées atteintes de démence type Alzheimer et dans l’accompagnement de la vie quotidienne ? ».

À partir de la problématique, nous avons défini chaque concept dans le cadre conceptuel, puis nous avons par la suite dégagé une hypothèse de recherche: « L’application de la bientraitance par les soignants consolidée par des formations, améliore la prise en charge des personnes âgées atteintes de maladie type Alzheimer et contribue à la

diminution des difficultés rencontrées.»

L’enquête était transversale, qualitative et descriptive et s’est basée sur un questionnaire auprès des infirmier(es) exerçant en lieu de vie (EHPAD). Elle s’appuie sur la prise en charge des résidents touchés par la pathologie

d’Alzheimer. Les réponses aux questionnaires ont été retranscrites, puis analysées en les confrontant à la théorie.

Quinze infirmier(es) ont participé à l’enquête. Il en découle que chaque professionnel a une perception différente de la prise en charge de la personne démente. En effet, 87% des sondé(es) éprouvent des difficultés dans la prise

en charge des personnes âgées Alzheimer, notamment lors des soins techniques et d’hygiène. Pour palier à ces difficultés, 80% des sondé(es) privilégient la communication verbale et non-verbale. On note également que

40% des participants à l’enquête ne connaissent pas les 4 piliers de l’humanitude (le regard, le toucher, la parole, la verticalité) ce qui pourrait avoir une certaine incidence dans la prise en charge de la personne démente.

L’étude confirme que la prise en charge des personnes âgées atteintes de démence type Alzheimer n’est pas toujours facile. Néanmoins « L’application de la bientraitance par les soignants consolidée par des formations,

améliore la prise en charge des personnes âgées atteintes de maladie type Alzheimer et contribue à la diminution des difficultés rencontrées.». Les résultats de l’enquête valide cette hypothèse.