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Keo DES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉ NOVEMBRE 2013 METZ SE « METTIS » Metz Métropole restructure son réseau autour de BHNS. MUNICIPALES : LE TRANSPORT PUBLIC EN CAMPAGNE Les élections municipales approchent… Quelles évolutions a connues le secteur depuis 2008 ? Décryptage.

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Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages. Au sommaire de ce numéro : Focus sur les municipales 2014, la réforme du stationnement, le Mettis à Metz, les cars à haut niveau de service Lila Premier...

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Page 1: Keo (novembre 2013)

KeoDES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉNOVEMBRE2013

METZSE « METTIS »Metz Métropole restructure son réseau autour de BHNS.

MUNICIPALES : LE TRANSPORT PUBLIC EN CAMPAGNELes élections municipales approchent… Quelles évolutions a connues le secteur depuis 2008 ? Décryptage.

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2ÉDITO

KeolisPrésent dans 14 pays à travers le monde, Keolis est un opérateur majeur du transport de voyageurs. Le Groupe propose une palette de solutions de transport adaptées aux besoins des territoires et des clients voyageurs.

Keolis – 9, rue Caumartin – 75320 Paris Cedex 9Tél. : 01 71 18 00 00

Keo’ LE MAGAZINEKeo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès, métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées neuves sur la mobilité !

RÉDACTION• Directrice de la publication :Lucile Chevallard• Responsable du comité de rédaction : Catherine Miret• Illustrations : Quentin Vijoux, Gwen Keraval/Patricia Lucas• Iconographie : Getty, Fotolia, Raphaël Dautigny, Corbis, AFP, Andia• Conception et rédaction : (réf. : KEOL021)

L’actualité bat son plein dans ce numéro de fi n d’année : ce mois-ci, Keo’ enquête sur ce qui fait de la mobilité une question publique. À l’approche des élections municipales de 2014, Keo’Focus se penche sur le bilan des villes en matière de transport : quelles évolutions, quelles métamorphoses, quels changements ? La question de la décentralisation du stationnement est évoquée dans Keo’Pratik. Au programme : dépénalisation et décentralisation du stationnement. Le projet de loi sur la transition énergétique et la fi scalité verte fait débat : rendez-vous dans Keo’Forum pour connaître le point de vue des experts. Enfi n sont abordées dans Keo’Team et Keo’Pratik les dernières innovations en matière de mobilité : le département de Loire-Atlantique a, par exemple, lancé les cars à haut niveau de service ; quant à la région Bretagne, elle s’est équipée en billettique multimodale grâce à KorriGo, « la carte bretonne des déplacements ».

PAS D’ABSTENTION DANS CE NUMÉRO DE KEO’ : TERRITOIRES, VOYAGEURS ET MODES SONT À L’HONNEUR. BONNE LECTURE !

LA MOBILITÉ, UNE QUESTION PUBLIQUE

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Keolis • Novembre 2013 3 SOMMAIRE

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14Keo’FOCUSMUNICIPALES : LE TRANSPORT PUBLIC EN CAMPAGNE

4Keo’ACTUDe la TVA des transports au plan pour sécuriser le réseau ferroviaire, toute l’actualité de la mobilité et des transports

8Keo’PRATIKOn vous dit tout sur…la réforme du stationnement et l’intégration au système KorriGo

10Keo’TEAMLila Premier : services gagnants

12Keo’POLISMetz se « Mettis »

18Keo’VISAAtteindre des sommets avec les funiculaires

20Keo’FORUMFiscalité verte : un moteur pour les transports publics ?

22Keo’IDÉESOlivier Paul-Dubois-Taine : « De nouveaux modèles de mobilité dans les zones périurbaines et rurales »

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Depuis le 1er octobre, toutes les entreprises de transport de voyageurs et de marchandises sont tenues d’a� cher leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2), conformément à la disposition issue du Grenelle de l’environne-ment. Pour chacune des prestations de transport e� ectuées, qu’elle soit payante ou gratuite, les voyageurs ont ainsi accès à l’infor-mation leur indiquant le contenu CO2 de leur déplacement.

Ce dispositif, à visée pédagogique, permet de sensibiliser le public à l’impact de ses comportements sur le climat. Le chi� re a� ché doit prendre en compte les quantités de CO2 émises lors du déplace-ment, mais aussi lors de l’extraction, la production et la distribution de la source d’énergie utilisée.

EN SAVOIR + www.developpement-durable.gouv.fr/-Tout-savoir-sur-l-a chage-des-.html

LE CO2 S’AFFICHE

ENVIRONNEMENT

4Keo’ACTU

CÔTÉ MObilite4

Enquête sur la ligne 15 L’enquête publique sur le tronçon sud de la ligne 15 (Pont de Sèvres - Noisy-Champs), premier tronçon du futur Grand Paris Express, constitué de 33 km de voies et de 16 gares, a démarré le 7 octobre. Pour marquer cette étape importante dans l’avancement du projet, Cécile Dufl ot, ministre en charge du Grand Paris, a rencontré les architectes et sociétés d’ingénierie retenus pour la réalisation de la ligne, dont la mise en service est fi xée à l’horizon 2020.

GRAND PARIS

Pas de TVA des transports à 5,5 %

FISCALITÉ

es députés, réunis le 18 octobre pour l’examen du

projet de loi de fi nances 2014, qui prévoit d’aug menter la TVA, ont rejeté les amende-ments qui proposaient son abaissement exceptionnel pour les transports publics. Ces amendements, présentés par des groupes d’opposition mais aussi par des alliés de la majorité, soutenaient une baisse de la TVA à 5,5 %, arguant de la première nécessité des transports quotidiens.

Un argument qui n’a pas fait le poids face aux 300 millions d’euros de manque à gagner que représenterait cette baisse pour l’État. Auquel s’ajoute la crainte qu’un taux de TVA discrétionnaire, selon le mode de transport, serait contraire aux directives européennes. La loi de fi nances 2014 prévoit une augmentation de trois points de la TVA sur les transports (de 7 à 10 %), que la SNCF répercutera sur ses prix comme l’a déjà annoncé son président, Guillaume Pepy.

L

La hausse de la TVA sera répercutée sur le prix des billets de train.

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Keolis • Novembre 2013 5

Suite au déraillement du train Téoz à Brétigny-sur-Orge le 12 juillet dernier, SNCF et RFF ont décidé de lancer le plan Vigirail. 410 millions d’euros seront investis entre 2014 et 2017 pour renouveler 500 aiguillages par an (contre 300 aujourd’hui), mais aussi pour améliorer leur vérifi cation, grâce à trois trains automatisés appelés « Surveille », qui détecteront les anomalies via des enregistrements vidéo. Les agents de maintenance, dont l’e� ectif sera augmenté, seront munis d’outils de type tablettes numériques, qui faciliteront la surveillance de la maintenance et la transmission des informations. Enfi n, agents et clients pourront signaler toute anomalie via la plateforme Alerte Express. L’objectif de ces mesures ? Industrialiser et moderniser les process de maintenance pour tracer et fi abiliser les opérations.

Un plan pour sécuriser le réseau

RIO PASSE AU NFCDurant les trois mois que durera ce programme pilote, 200 utilisateurs pourront utiliser leur mobile comme une carte de transport dans les bus, trains et ferries de la ville de Rio de Janeiro. Grâce à la technologie NFC (Near Field Communication), qui assure un échange sécurisé de données entre deux appareils placés à proximité, les usagers testeurs et propriétaires d’un smartphone Motorola RAZR D3 pourront payer et valider leurs titres de transport en plaçant leur mobile contre la borne de lecture. Une innovation issue du partenariat entre le réseau de transport de Rio de Janeiro, les principaux opérateurs mobiles du pays et la marque Motorola.

BILLETTIQUE

Recycler pour voyagerLa ville de Pékin expérimente une machine qui o re la possibilité à ses habitants de recharger leur titre de transport en recyclant des bouteilles en plastique. Il su� t aux voyageurs de la ligne 10 du métro d’introduire leurs bouteilles usagées dans un automate qui va les compacter, créditant au passage leur carte de transport en trajets. Vingt bouteilles sont nécessaires pour pouvoir bénéfi cier d’un voyage gratuit. Une démarche similaire pourrait aussi être mise en place pour le recyclage des canettes métalliques.

INNOVATION FERROVIAIRE

CHIFFRES

1 milliardD’ici à 2050, un milliard de véhicules motorisés circuleront en Chine.

20 % des accès à Internet se font en mobilité (tablette ou mobile), selon Médiamétrie.

AGENDA

CONFÉRENCE Conférence annuelle 2013 Polis – 4 et 5 décembre – Bruxelles. La conférence (en anglais) réunira des représentants des villes et des régions sur les solutions de transport novatrices.

SALON Pollutec Horizons – 3 au 6 décembre – Paris. Rendez-vous généraliste unique en Europe, Pollutec Horizons s’adresse à un public toujours plus diversifi é de professionnels concernés par l’environnement et le développement durable : gestion des déchets, traitement de l’eau, énergies, qualité de l’air, respon sabilité sociétale…

49 %des Français sont prêts à acheter leurs billets de train via Google.

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6Keo’ACTU

CÔTÉ eOCulture client

Châlons-en-Champagne, Chauny-Tergnier, Montluçon : trois agglomérations ont à nouveau confi é à Keolis la gestion de leur réseau de transports en commun. À Châlons, le contrat, e� ectif depuis le 1er septembre et d’un montant de 40 millions d’euros, prévoit une

refonte et une extension du réseau, avec notamment la mise en place de lignes cadencées et l’extension de l’amplitude de service. Du côté de Chauny, la DSP prévoit la mise en place d’un nouveau réseau au 1er janvier 2014 autour d’une nouvelle ligne

structurante et la mise en service de véhicules accessibles. Enfi n, le réseau Maelis de Montluçon sera équipé du dispositif d’information voyageurs Luciol et déploiera un programme de fi délisation des clients.

Une formation sur mesure

Trois réseaux renouvelésURBAIN

Comment inculquer la « culture client » dans une entreprise de transport public ? C’est la question que se sont posée le réseau de transport de Creil (STAC) et l’Institut de formation de Keolis. Ils ont opté pour un changement en profondeur : explications avec Emmanuel Genlot, directeur du STAC*.

Comment est né le projet « culture client » au STAC ? Il y a un an, nous avons identifi é le besoin d’améliorer la qualité de notre service, et notamment la relation clients. Nous avons donc contacté l’Institut Keolis dans le but d’organiser des formations classiques sur la qualité de service. Mais nous nous sommes rendu compte que si nous souhaitions un changement pérenne, il fallait être plus ambitieux : l’Institut Keolis nous a donc suggéré de faire de la relation clients un véritable projet d’entreprise, en nous proposant une démarche plus globale, incluant un diagnostic, des formations et un accompagnement dans les phases clés du projet.

Comment avez-vous procédé ? Nous avons d’abord mis sur pied des groupes de travail composés de collaborateurs de tous les métiers, y compris des services support, afi n d’identifi er les pistes d’amélioration prioritaires et le plan de formation associé. Chacun a ainsi pu prendre conscience par lui-même du travail à accomplir pour que le STAC devienne une entreprise tournée à 100 % vers le client. Il est vite apparu que les managers de proximité avaient un rôle

majeur dans l’animation de la relation clients sur le terrain, notamment en dialoguant puis en évaluant les conducteurs par exemple. La deuxième étape a donc été de les former au management et à la communication, puis de leur fournir les outils adaptés à leurs nouvelles missions.

Le projet est e� ectif depuis combien de temps ?Le STAC a adopté la « culture client » en septembre 2013. Un an de préparation a été nécessaire : outre la création du diagnostic, des outils et la formation des agents sur des thèmes comme l’engagement, la rencontre et l’accompagnement des clients, nous avons réorganisé l’activité des managers. Suivre la qualité de la relation clients sur le terrain prend du temps ! Des créneaux spécifi ques sont maintenant prévus pour les rencontres managers-conducteurs, pour les visites de bus, afi n de s’assurer que les véhicules correspondent aux objectifs défi nis (propreté, information embarquée…). L’enjeu ? Mesurer l’évolution vers la « culture client ». *Service de transport de l’agglomération creilloise.

Châlons-en-Champagne.

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7Keolis • Novembre 2013

TRENTE MINUTES DE MARCHE À PIED PAR JOUR Il n’y a pas que le bus ou le tram pour se déplacer… Au micro d’Europe 1, en octobre, Jean-Pierre Farandou a présenté le nouveau projet de Keolis : inciter les voyageurs… à marcher ! Panneaux pour indiquer le temps de marche jusqu’à la prochaine station, application de calcul d’itinéraires piétons pour smartphones, élargissement des trottoirs : les moyens imaginés par le Groupe sont nombreux. L’idée : permettre une meilleure circulation des personnes, pour désenclaver certaines zones mal desservies.

ALLIANCE STRATÉGIQUE ENTRE KEOLIS ET EUROSTAR

Afi n de mettre toutes les chances de leur côté, Keolis et Eurostar International ont décidé de répondre ensemble à l’appel d’o� res pour l’exploitation de la ligne ferroviaire de la East Coast au Royaume-Uni qui relie notamment Londres à Leeds, York, Newcastle et Édimbourg. Keolis mettra dans la balance ses compétences en matière d’exploitation de franchises et son expérience dans la réponse aux appels d’o� res internationaux tandis qu’Eurostar

International apportera son savoir-faire en matière de service client et d’innovation produit. Cette ligne, empruntée par des touristes et par des professionnels en déplacement, transporte 19 millions de passagers par an.

APPEL D’OFFRES

Nouveau BHNSLa Compagnie des Transports Strasbourgeois se dote d’une nouvelle ligne de bus : à partir du 30 novembre, la ligne G reliera la Gare centrale à l’Espace européen de l’Entreprise en quinze minutes, grâce à une circulation à 80 % en site propre. Et pour faciliter le report modal, des stations de vélos et voitures en libre-service ainsi qu’un parking relais et un véloparc jalonneront les 5,2 km de voies, sans oublier les connexions avec les trains, les transports interurbains et les trams à la gare.

STRASBOURG

a technologie hybride de trois constructeurs de bus est testée depuis le 19 septembre par le

réseau TCL* et le Sytral**. Six véhicules d’Iveco Bus, de Man et de Volvo, ainsi que, pour la comparaison, deux véhicules diesel de la fl otte TCL, roulent en même temps sur quatre lignes du réseau : C6, 45, 37, 67. Pour tester les di£ érentes conditions climatiques, ils changent de ligne toutes les trois semaines. Au total, 130 conducteurs ont été formés à la conduite de ces nouveaux bus

circulant grâce à la combinaison d’énergies thermique et électrique. L’expérimentation est prévue pour durer un an. Les objectifs : évaluer les gains de consommation de carburant pour d’éventuelles futures acquisitions, suivre le fonctionnement de la batterie et de son usure, analyser les besoins de maintenance, et observer le niveau de confort des passagers, des conducteurs, et des riverains.

* Transports en commun lyonnais.** Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise.

Expérimentation TCLBUS HYBRIDES

L

ÉDIMBOURG

NEWCASTLE

YORK

LEEDS

LONDRES

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ON VOUS DIT TOUT SUR…

LA RÉFORME DU STATIONNEMENT Le projet de loi sur la réforme du stationnement a été confirmé en 2e lecture au Sénat début octobre. Après un nouvel examen à l’Assemblée nationale, la réforme pourrait être mise en application 24 mois après l’adoption de la loi.

8Keo’PRATIK

LA RÉFORME DU STATIONNEMENT

LE CONTEXTE PRÉCONISÉES DANS DES RAPPORTS PARLEMENTAIRES (Philip en 2003 et Nègre en 2011) et déjà en vigueur dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas, Belgique…), la décentralisation et la dépénalisation du stationnement sur voirie doivent permettre de réformer un système devenu ine� cace. Pour preuve, aujourd’hui, 70 % des automobilistes ne payent pas leur stationnement à l’horodateur. Parmi eux, seuls 20 % sont sanctionnés par des amendes, dont plus de la moitié ne seront pas payées. Enfi n, 92 % du produit des amendes est a� ecté à leur… recouvrement !* Une situation liée au fait que l’amende pour stationnement impayé relève du droit pénal et donc de l’État, qui fi xe uniformément son montant pour l’ensemble du territoire (17 euros), sans cohérence avec le coût horaire du stationnement. L’amende perdant ainsi son caractère dissuasif dans certaines grandes villes ou devenant excessive dans d’autres.

*Source : GART.

LES ENJEUX DANS UN PAYS COMME LA FRANCE, OÙ LA VOITURE REPRÉSENTE 50 % DES DÉPLACEMENTS URBAINS, l’objectif de la réforme est d’accroître l’e� cacité des politiques locales de déplacements en faisant du stationnement payant un levier e� cace de la mobilité durable. Le nouveau dispositif doit favoriser la fl uidité de la circulation, la rotation du stationnement des véhicules sur voirie et l’utilisation des moyens de transport collectif ou respectueux de l’environnement.

CE QUI VA CHANGER LE NOUVEAU DISPOSITIF OCTROIE AUX MAIRES la capacité de fi xer le montant de ce qui devient une redevance d’occupation du domaine public (redevance horaire) ainsi que le tarif du forfait de post-stationnement applicable en cas d’absence ou d’insu� sance de paiement. Si l’automobiliste décide de ne pas payer la redevance horaire, il sera considéré comme ayant fait le choix du post-stationnement : il ne sera plus sanctionné par un PV mais recevra un avis de paiement émis par la collectivité.

ET DEMAIN ?• Les élus locaux pourront attribuer la gestion du stationnement sur la voirie publique à une régie municipale ou intercommunale ou la déléguer, sous forme de concession de service public, à des sociétés privées. • Les politiques de stationnement devenant une prérogative des élus locaux, les citoyens auront un moyen de s’exprimer sur les décisions tarifaires, lors des élections municipales. En outre, le produit des redevances de post-stationnement devant être a� ecté au fi nancement des transports publics, ceux-ci bénéfi cieront d’une meilleure qualité de service. • Les automobilistes trouveront une place plus rapidement grâce à la rotation des véhicules. Une avancée réelle pour les grandes villes, où 20 % des voitures en circulation cherchent une place de stationnement.• L’État ne devrait pas être perdant car il percevra la TVA appliquée au taux normal de 19,6 % aux stationnements et post-stationnements. Selon le GART, le gain atteindrait près de 150 millions d’euros contre 14 millions aujourd’hui (183 millions de recettes d’amendes desquelles il faut déduire 169 millions pour la gestion de ces infractions).

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ON VOUS DIT TOUT SUR…

9Keolis • Novembre 2013 9

ennes, Brest, Quimper, Lorient… Le système billettique KorriGo attire les collectivités, séduites par « la carte bretonne des déplacements », qui

favorise l’intermodalité entre les réseaux urbain, interurbain et ferroviaire. Si ce dispositif « sans contact » fl uidifi e les déplacements, il permet aussi à l’autorité organisatrice de renforcer l’attractivité de son réseau, tout en luttant contre la fraude et en améliorant sa connaissance des fl ux de déplacements. Le collectif KorriGo fédère six réseaux, et d’autres autorités organisatrices souhaitent également s’équiper. Petit guide pratique des étapes du projet.

L’INTÉGRATION DANS UN SYSTÈMEINTERMODAL

R

Mars 2006 : lancement de KorriGo sur le réseau urbain rennais STAR (métro, bus, parcs-relais).

Des services complémentaires aux voyageurs : vélos en libre-service, rechargement de la carte sur Internet, accès aux parkings-relais.

Lancement du projet :l’autorité organisatrice (AO) du réseau prend contact avec le conseil régional afi n de connaître les di� érentes étapes de l’intégration à KorriGo

Passation du marché public : l’AO du réseau recherche l’industriel billettique qui développera le système

Mise à disposition des informations : la région fournit à l’AO du réseau un référentiel décrivant le fonctionnement de la carte et traduisant le cadre technique

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3

Participation au comité technique KorriGo :il se réunit tous les mois avec des représentants des réseaux partenaires. Retours d’expérience, remontées des dysfonctionnements…

9

Élaboration des spécifi cations : le réseau et l’industriel déterminent le choix des équipements de validation et des terminaux de vente et de contrôle et la gamme tarifaire qui sera disponible sur la carte

4Recette : des tests sont e� ectués en usine puis sur le réseau partenaire et enfi n sur la plateforme régionale de KorriGo à Rennes

6

Application : formation des agents de vente, communication auprès des clients, accompagnement sur le terrain

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Fabrication : développement du matériel et production des cartes SAM (Secure Application Module), qui garantissent la sécurisation des transactions

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Déploiement : l’industriel déploie les équipements (pupitres de vente, valideurs)

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10Keo’TEAM

LILA PREMIER : SERVICES GAGNANTSImaginer et mettre en circulation une nouvelle ligne de cars à haut niveau de service en seulement trois mois ? Un défi qui a mobilisé l’ensemble de l’équipe de Keolis Atlantique.

Le conducteur, prêt à assurer la desserte de Nantes et ses environs.

Le contrôleur, l’agent de méthode et la responsable marketing ajustent les horaires de passage en fonction de l’état du trafi c.

Les cars o� rent un réel confort et sont accessibles.

L’agent de quai gère la remontée d’informations des conducteurs sur l’état du trafi c.

Un agent du réseau s’occupe du paramétrage de l’équipement embarqué.

Virginie Lucas et Patrick Gilloux font le point sur la fréquentation constatée à bord de Lila Premier.

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Lila Premier change ma relation aux clients ”Luc Mentec, conducteur

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Lila Premier change ma relation aux clients ”Luc Mentec,

« Mon métier de conduc-teur est facilité avec les nouveaux services de Lila Premier. Outre la boîte de vitesses automatique qui m’o� re un gain de confort de conduite, le service de géolocalisation Luciol me permet de mieux respecter

mes horaires, de prévoir les ralentissements et d’informer les voyageurs. Et avec l’augmentation du rythme de circulation en heures de pointe et l’aménagement d’une voie de 700 mètres réservée aux cars à la sortie de Nantes, nous gagnons un temps de parcours précieux. Cela change notre relation aux clients, qui sont moins stressés. En plus, les cars

sont beaux et colorés… Je me sens privilégié de travailler sur cette ligne “de luxe”. Mes journées commencent tôt et fi nissent tard, avec de longues pauses entre les services, mais j’aime mon métier, être en contact avec les gens, leur rendre service. Après vingt ans dans l’armée et la légion étrangère, j’ai encore besoin d’action ! »

PATRICK

LE DIRECTEUR DE KEOLIS ATLANTIQUE

lus coloré, ultradesign, superconfortable… Les voyageurs ne man-quent pas de superlatifs

pour décrire « leur » car Lila Premier, un véhicule à haut niveau de service qui dessert les 23 kilomètres reliant Nantes à Grandchamp-des-Fontaines depuis le 1er septembre. Ce car d’un nouveau genre, issu d’une commande spéciale du Conseil général de Loire-Atlantique, o� re des services d’information embarqués (indication des arrêts, des prochains passages sur la façade des cars et à bord) et un élargissement du trafi c en heures de pointe, les soirs de week-end et le dimanche. Malgré 32 années de carrière chez Keolis, durant lesquelles il a eu à a� ronter des situations di£ ciles, Patrick Gilloux, directeur de Keolis Atlantique, l’admet : « Piloter le projet Lila Premier a été un grand défi en raison des délais très courts. Il a fallu, en un été, et en liaison avec le siège, les équipes techniques et marketing, concevoir et mettre en circulation 12 cars fl ambant neufs à haut niveau de service. » Ainsi, toute la chaîne de métiers de l’équipe a été mobilisée sur le projet : l’un des techniciens, Bruno Ravard, installe, paramètre et gère les systèmes d’information embarqués. Pour assurer les heures de service supplémen-taires, quatre nouveaux conducteurs ont été embauchés et formés à l’utilisation du système de géolocalisation. Joseph Guillemineau, contrôleur, a vu ses

responsabilités s’élargir sur la ligne Lila Premier. Au-delà du contrôle des titres de transport et du maintien de la sécurité à bord, il est aussi garant de la conformité des arrêts adaptés au plancher bas du car (pour plus d’accessibilité aux voyageurs à mobilité réduite). Ou encore du bon fonctionnement des QR codes a£ chés aux arrêts, qui renvoient vers le site Internet indiquant les horaires. « Aujourd’hui nous fonctionnons selon un rythme d’exploitation normal mais la gestion des services en ligne demande une attention permanente », explique le directeur. Jonathan Hassani, agent de méthode, s’attache donc particulièrement à ajuster les horaires à l’a« uence constatée, et Pascal Corneyllie, lui, gère la remontée d’informations des conducteurs sur l’état du trafi c… Plus de mobilisation pour plus de services aux voyageurs et un réel succès : en un mois, Lila Premier, c’est plus de 1 200 voyages par jour.

P

Le conducteur, prêt à assurer la desserte de Nantes et ses environs.

L’agent de quai gère la remontée d’informations des conducteurs sur

LUC

LE CONDUCTEUR

VIRGINIE

LA RESPONSABLE MARKETING

« Je gère l’interface entre tous les acteurs du projet »Virginie Lucas, responsable marketing 

« Mon poste de responsable marketing est transversal sur le projet Lila Premier. J’ai d’abord été force de proposition pour adapter les services et produits Keolis aux demandes du Conseil général. J’ai également travaillé en liaison étroite avec les services informatiques et techniques sur les paramétrages des systèmes embarqués Luciol (géolocalisation), Timéo (services Internet) et Ubigo (mobile). Je gère également l’interface entre les divers acteurs du projet : le Conseil général, l’entreprise cotraitante sur cette ligne, l’opérateur qui fournit la couverture 4G, le réseau de dépositaires qui commercialisent les titres de transport… Et, bien sûr, les équipes opérationnelles : contrôleurs, agents de méthode et conducteurs, qui sont, comme moi, fi ers de ce succès. »

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CHIFFRES

3 000 voyageurs peuvent être accueillis par Mettis, par heure et par sens.

23,5 kmC’est la longueur totale des deux nou-velles lignes Mettis.

4 portes coulissantes permettent de monter et descendre rapidement.

8 hectaresC’est la taille du nouveau centre de maintenance.

25 %La technologie hybride permettra de réduire de 25 % la consommation d’énergie par rapport à un bus classique.

4 couleursde rames

12Keo’POLIS

En octobre dernier, Metz Métropole inaugurait Le Met’, son nouveau réseau de transport repensé autour des deux lignes de bus à haut niveau de service, les Mettis.Un événement haut en couleur !

erritoire en développe-ment, comme l’illustre la récente implantation du Centre Pompidou-Metz,

Metz Métropole a décidé de repenser ses infrastructures de transport pour les mettre au diapason de son dynamisme. Résultat : deux lignes en site propre de bus à haut niveau de service (BHNS) munis d’une motorisation hybride pour une consommation et des rejets de gaz d’échappement réduits, ont été mises en place. Ces lignes A et B constituent l’armature du réseau de transport, rebap-tisé Le Met’ et réorganisé afi n d’o� rir un service amélioré aux 40 communes de l’agglomération. Les itinéraires des bus

T

1

METZ SE « METTIS »secondaires ont été simplifi és pour plus de lisibilité : les lignes à destination du centre-ville ont fusionné, celles qui des-servent le plateau piétonnier ont été déviées pour ne plus le traverser mais le contourner… En outre, des axes ont été aménagés pour fl uidifi er le parcours des lignes principales et trois parkings-relais ont été intégrés au réseau. Autant de mesures pour désengorger les rues, gagner en vitesse et en régularité et répondre aux besoins des 230 000 habi tants de la communauté d’agglo-mération dans toute la diversité de leurs déplacements.

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13Keolis • Novembre 2013

côté

Avec les BHNS Mettis, Metz Métropole s’est doté d’une forme de tram pour un prix réduit de moitié : ce bus nouvelle génération est tout aussi performant, car il roule dans un couloir réservé avec priorité aux feux, dispose d’écrans d’information dynamique, d’un système de guidage optique… Il répond à notre exigence d’un mode de transport adapté à la ville – à ses ouvrages d’art,

au passage de l’A31, à ses portes – et à ses fl ux : Mettis a été dimen-sionné pour accueillir 37 000 Messins par jour, qui vont pouvoir ainsi éviter les embouteillages, gagner du temps et être sûrs d’arriver à l’heure à destination, même aux heures de pointe. Le tout en bénéfi ciant d’un confort accru, car l’accent a été mis sur le design. Les 27 bus articulés, bas de plancher pour faciliter l’accès aux

personnes à mobilité réduite, o� rent une surface vitrée hors norme et mesurent 24 m pour que les 150 passagers soient confortablement installés. Et dans le silence, car la traction des bus est totalement électrique !

« Un mode adapté aux finances et aux flux de la ville »

2. Les lignes A et B de Mettis desservent le Centre Pompidou-Metz, ouvert depuis 2010 et véritable atout touristique pour la ville.

1. La fréquence des deux lignes Mettis aux heures de pointe est de dix minutes. La desserte de l’agglomération est assurée de 5 heures à minuit.

2

Yves Le Chanu,directeur général des Transports de l’agglomération de Metz Métropole (TAMM)

13Novembre 2013Novembre 2013

Avec les BHNS Mettis, Metz Métropole s’est doté d’une forme de tram pour un prix réduit

nouvelle génération est tout aussi performant,

couloir réservé avec priorité aux feux, dispose d’écrans d’information dynamique, d’un système de guidage optique…

exigence d’un mode de transport adapté à la ville – à ses ouvrages d’art,

au passage de l’A31, à ses portes – et à ses fl ux : Mettis a été dimen-sionné pour accueillir 37 000 Messins par jour, qui vont pouvoir ainsi éviter les embouteillages, gagner du temps et être sûrs d’arriver à l’heure à destination, même aux heures de pointe. Le tout en bénéfi ciant d’un confort accru, car l’accent a été mis sur le design. Les 27 bus articulés, bas de plancher pour faciliter l’accès aux

personnes à mobilité réduite, o� rent une surface vitrée hors norme et mesurent 24 m pour que les 150 passagers soient confortablement installés. Et dans le silence, car la traction des bus est totalement électrique !

« Un mode adapté aux finances et aux flux de la ville »

Yves Le Chanu,directeur général des Transports de l’agglomération de Metz Métropole (TAMM)

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Les prochaines élections municipales auront lieu en mars 2014. Quelle place le transport public aura-t-il dans le débat et quel bilan faire de la dernière mandature dans ce domaine ? Éléments de réponse.

Keo’FOCUS 14Keo’FOCUS

our Anne Meyer, directrice du département économie et techniques de l ’Union des transports publics (UTP), c’est une évidence : la qualité du transport public fait partie

intégrante du bien vivre en ville aujourd’hui. « Il su� t de regarder les palmarès des villes établis chaque année par les magazines : les meilleures au classement sont aussi celles qui disposent de bons réseaux de transport. »

Une image positiveLa dernière enquête menée par l’Observatoire de la mobilité de l’UTP dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants montre que, globalement, le transport public en ville a une image positive. « Le premier critère cité par les citoyens est la pra-ticité de ce mode de déplacement, en opposition aux problèmes de circulation et de stationnement liés à l’usage de la voiture particulière », souligne Anne Meyer, qui ajoute : « Les critiques sur le trans-port public, quand critiques il y a, émanent le plus souvent de ceux qui ne l’utilisent pas. À la lecture des études, il apparaît clairement que l’essayer, c’est l’adopter ! »

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MUNICIPALES : LE TRANSPORT PUBLIC EN CAMPAGNE

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15Keolis • Novembre 2013

8milliards d’eurosont été investis par les collecti­vités lors des deux premiers appels à projets en faveur des transports collectifs en site propre.

Certes, la gouvernance transport est partagée entre plusieurs catégories de collectivités. Et le transport public est souvent géré par les intercommunalités. Mais, comme le résume Anne Meyer, « savoir qui gère le réseau n’intéresse pas la personne qui prend un bus ou un tramway. Seules lui importent la fré-quence des passages, la ponctualité, la propreté du véhicule… C’est à l’aune de ce type de critères qu’est jugé l’engagement des élus locaux en faveur d’un transport public performant ».

Un bon bilanCet engagement a-t-il été à la hauteur des attentes de la population française durant la dernière mandature municipale ? « Le bilan des collectivités est très positif, estime Roland Ries, président du Groupement des autorités responsables de transport (GART). Malgré la contrainte financière lourde qui pèse sur elles depuis le début de la crise économique, leur volontarisme n’a jamais été démenti au cours de la période. » La preuve : les deux premiers appels à projets en faveur des transports collectifs en site propre (TCSP) ont représenté un investissement global de plus de 8 milliards d’euros. Cet investissement s’est traduit par la construction de plus de 1 000 kilomètres

de lignes depuis 2008. « Cela témoigne de l’engagement des agglomérations mais aussi des départements et des régions, qui ont placé le transport public au cœur de leurs politiques », souligne Roland Ries. Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fin de la mandature ne se caractérise pas par un relâchement de l’investissement. « Au contraire, on constate même une nouvelle impulsion ! poursuit Roland Ries. Le nombre de projets déposés dans le cadre du troisième appel à projets TCSP – plus important que le précédent – révèle bien qu’il ne s’agit en aucun cas d’un effet de mode mais bien d’un mouvement de fond, qui concerne aujourd’hui majoritairement les agglomérations de taille moyenne. Dans les années à venir, la plupart des agglomérations de plus de 100 000 habitants disposeront d’au moins une ligne de TCSP. »

Un sujet d’intérêt généralEst-ce à dire que le transport public va s’inviter dans le débat électoral ? « Une chose est certaine, ce ne sera pas sous une forme clivante, car le sujet est devenu apolitique », analyse Anne Meyer. « La question ne sera plus, comme autrefois, de

> Si elles sont adoptées, les lois de décentralisation et de réforme de l’action publique auront un fort impact sur la gouvernance des transports. Ainsi :• Une nouvelle catégorie d’établissements publics, les métropoles, sera créée par trans-formation de toutes les communautés d’agglo-mération ou urbaines à fiscalité propre qui rassemblent plus de 400 000 habitants dans une aire urbaine de plus de 500 000 habitants. Et l’organisation des transports urbains fera partie des compétences transférées à ces métropoles.

• Nouveau « chef de file » de l’organisation des transports, les régions établiront un schéma régional de l’inter-modalité du transport public avec les autres collectivités. Objectif ? Permettre aux citoyens de se rendre d’un point A à un point B en utilisant plusieurs moyens de transport sans avoir à changer de billet et avec des correspon-dances fluides. • Les autorités organisatrices de transports urbains (AOT) deviendront autorités organisatrices de mobilité durable (AOMD), concourant au développement des modes alternatifs.

Vers une nouvelle gouvernance

Plus de

décryPtage

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un bus ! Au-delà du mode de transport, ce qui compte, finalement, c’est le réseau », souligne Anne Meyer. Les agglomérations ont également été nombreuses à lancer, comme l’a fait l’agglomé-ration bordelaise par exemple, des plans de réor-ganisation pour dynamiser leurs lignes de bus. Souvent délaissées, celles-ci avaient fi ni par appa-raître comme le « parent pauvre » du transport public. Et la baisse de fréquentation a� ectait la performance de l’ensemble du réseau.

Mobilité globale et bouquets de servicesL’autre demande des collectivités, liée à la montée en puissance de la mobilité globale, est l’apparition de réseaux de transport mixant di� érents modes, y compris des modes doux comme le vélo. « Lors des appels d’o� res, l’approche est de plus en plus intégrée, confi rme Anne Meyer. Les collectivités font en sorte de proposer aux voyageurs la plus large palette possible de solutions de déplace-ment. Avec Transpole, l’agglomération lilloise a été l’une des pionnières dans ce domaine. » De fait, la problématique du déplacement est devenue centrale en matière de transport public. Et, grâce au numérique, les voyageurs se voient désormais o� rir des « bouquets de services ». En témoignent, par exemple, les panneaux à message variable qui ont fait leur apparition un peu partout sur les réseaux pour les informer en temps réel. Indiscutablement, donc, la dernière mandature municipale a été riche en projets autour de la mobi-lité. Qu’en sera-t-il de la prochaine ? Rendez-vous dans six ans…

savoir s’il faut davantage ou moins de transport public. La hausse du prix des carburants y est aussi pour beaucoup. Les cartes ont été redistribuées et la mobilité ne constitue plus véritablement un sujet de droite ou de gauche, mais bien un sujet d’intérêt général », confi rme Roland Ries. Pour ce dernier comme pour Anne Meyer, si débat il y a, il réside aujourd’hui davantage sur le choix modal ou les enjeux de financement. Sur les réponses, en somme, que les collectivités choisis-sent d’apporter aux nouveaux enjeux du transport public : impact de la crise sur le pouvoir d’achat des ménages, resserrement des budgets locaux, révolution numérique, montée en puissance des problématiques environnementales, émergence du concept de mobilité globale…

Lignes de tram et lignes de busLe choix des TCSP est l’un de ces enjeux. Dans ce domaine, parmi les solutions privilégiées par les collectivités, il y a le tramway, dont beaucoup de villes se sont équipées ces dernières années (y compris des villes de taille moyenne comme Angers ou Dijon). Ainsi qu’un nouveau concept : le bus à haut niveau de service (BHNS). « C’est un bus en site propre qui nécessite un investissement très inférieur au tramway. Il est vraiment compris par les collectivités comme un moyen de proposer une o� re complète de transport public à moindre coût. Ainsi, la quatrième ligne de “tramway” à Nantes est

LA MOBILITÉ N’EST PLUS UN SUJET DE DROITE OU DE GAUCHE, MAIS UN SUJET D’INTÉRÊT GÉNÉRAL”

16

Municipales : le transport public en campagneKeo’FOCUS

côté

UN ACCOMPAGNEMENT COMPLET« Keolis a été l’un des acteurs du développement du transport public ces dernières années, accompagnant les collectivités dans la réorganisation de leurs réseaux ou le lancement de nouveaux modes de transport. Nos atouts ? Le Groupe est leader mondial pour l’exploitation de tramways et développe

depuis toujours une culture fondée sur l’écoute des collectivités et la confi ance. Mais cela ne su¦ t pas : nous avons aussi été les premiers à dire que les transports devaient évoluer pour prendre en compte l’évolution des modes de vie. C’était tout le sens de notre démarche Keoscopie, par exemple. Nous avons également un vrai savoir-faire en matière de refonte

de réseaux, du diagnostic à la conception, et de la conception à la mise en œuvre. Et nous pouvons apporter un regard d’expert sur tous les modes de transport. J’ajoute que, pour parfaire l’accompagnement des collectivités, nous intervenons de plus en plus lors des concertations publiques afi n de les aider à expliquer les enjeux des projets. »

Bruno Danet, directeur général adjoint de la branche Grand Urbain

1 000kilomètres de lignes de transports collectifs en site propre ont été construits entre 2008 et 2013.

Plus de

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17Keolis • Novembre 2013

LES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS : UNE FRÉQUENTATION EN HAUSSE

2012

2011

2010

+ 3,2 %

+ 2,7 %

+ 1,9 %

70 % des voyages sont réalisés en utilisant les transports en commun en site propre (TCSP) : bus, tram, métro. Une proportion qui s’explique par la mise en place, dans les réseaux qui en disposent, d’une politique globale de déplacements autour de ces lignes.

Une o� re kilométrique en progression constante.

En hausse depuis 2010, la fréquentation continue de croître en 2012. Un dynamisme qui s’explique par un contexte favorable à l’usage des transports collectifs, du fait notamment de la hausse des prix des carburants.

+ 4,4 %

+ 3,5 %

Les transports en commun en site propre connaissent une croissance exceptionnelle. Ce dynamisme de l’o� re kilométrique s’explique par les réorganisations de réseaux, l’accroissement des dessertes ou l’élargissement des plages horaires, répondant ainsi aux nouveaux besoins des voyageurs.

Bus à haut niveau de service

Métro

Tramway

2011

2010

2009

2008

2010

2011

201220

1420

1320

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2,3millions

1,8million

2012

2002

Depuis 10 ans le nombre de voyageurs a augmenté de

40 %

OFFRE KILOMÉTRIQUE

LES TCSP PLÉBISCITÉS

NOMBRE DE KILOMÈTRES MIS EN SERVICE UNE FRÉQUENTATION EN HAUSSE

TCSP

Autres30 %

70 %

Chi� res hors Île-de-France – Sources : UTP, ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

CHAQUE ANNÉE200

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18Keo’VISA

Historiques ou touristiques, les funiculaires grimpent à l’assaut des villes du monde. Embarquez à bord de ces véhicules hors du commun.

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ATTEINDRE DES SOMMETS

1. États-Unis, Los AngelesCe funiculaire historique a circulé pour la première fois en 1901.

2. France, Lyon Pas moins de cinq lignes de funiculaire ont été construites à Lyon entre les XIXe et XXe siècles.

Il reste actuellement deux lignes en fonctionnement, le funiculaire de Saint-Just et celui de Fourvière.

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3. Croatie, Zagreb. Construit en 1889, le funiculaire relie la ville basse à la ville haute, et s’élève de 40 mètres en 55 secondes !

1

6

7

6. Chili, Valparaiso Déclarés monu-ments historiques, les funiculaires sont nombreux à Valparaiso. Il existe en e� et une quinzaine « d’ascensores », nom local donné à ce moyen de transport.

7. Hongrie, Budapest Réhabilitée en 1986, la ligne fait 95 mètres de long et s’élève à une altitude de 51 mètres.

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5

4

4. France, ParisDepuis 1991, ce funiculaire est en fait un ascenseur incliné. Il permet de grimper au sommet de la butte Montmartre et d’accéder à la Basilique du Sacré-Cœur.

5. Italie, NaplesLes lignes Chiaia, Montesanto, Centrale et Mergellina relient les lieux historiques de la ville.

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20Keo’FORUM 20FORUM

L

La fi scalité verte est au cœur des débats. Après l’annonce par le gouvernement de nouvelles mesures dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, les experts s’interrogent : cette nouvelle recette fi scale doit-elle être allouée aux transports publics ? Regards croisés.

e 20 septembre dernier, au cours de la Conférence environnementale 2013, François Hollande a réaf-

fi rmé son intention de faire du projet de loi sur la transition énergétique l’un des points forts de son quinquennat. Parmi les mesures envisagées, une nouvelle fiscalité verte qui devrait permettre de dégager des recettes estimées entre 400 et 500 millions d’euros pour 2014. Mais comment faire de cette fi scalité verte un levier incitatif ? Et à qui redistribuer les fonds ainsi obtenus ?

Une redistribution équitableLa position du gouvernement est claire : la fi scalité verte n’engendrera pas, à proprement parler, de nouvelle taxe. Les recettes seront issues d’impôts existants, comme la taxe intérieure de consommation (TIC), laquelle prendra désormais en compte les émissions de CO2. Un équilibre délicat qui sup posera, en contrepartie, un certain nombre d’allégements fi scaux et une redis-

tribution équitable des recettes. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), la fi sca-lité verte pourrait ainsi participer à la transition énergétique dans les trans-ports en permettant le fi nancement de mesures et de projets relatifs aux modes de déplacement des Français. Un enjeu fi nancier mais aussi sociétal pour un changement global des comportements et des mentalités.

LA FISCALITÉ VERTE : UN MOTEUR POUR LES TRANSPORTS PUBLICS ?

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BRUNO DUCHEMIN,membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), rapporteur de l’avis sur « la transition énergétique dans les transports »

“Tous les clients ne souhaitent pas postpayer leurs déplacements.”La fi scalité verte est une oppor-tunité d’avenir pour la transition énergétique dans les transports. Nous vivons dans une société à la fois de plus en plus mobile et de plus en plus consciente des problématiques de développe-ment durable. Il faut résoudre ce dilemme en imaginant une façon équitable de faire coexister les moyens de transport à l’intérieur d’un même réseau. La transition énergétique ne doit pas se faire par des mesures fi scales prohibitives mais par un changement des mentalités qui occasionnera de nouveaux rouages économiques. Promouvoir, par exemple, de nouveaux usages de l’automobile, comme le covoiturage ou l’auto-partage, avec la mise en place de parkings sécurisés ou avec des places de stationnement réservées. Des mesures qui permettraient aux ménages de faire des économies tout en réduisant leur consommation d’énergies fossiles. Chaque zone d’habitat possède ses priorités. Développer l’usage des transports publics, encourager les modes de trans port alternatifs ou promouvoir une mobilité douce sécurisée : les solutions doivent être complémentaires et toucher l’ensemble de la société et de l’économie.

MICHEL DUBROMEL,pilote du réseau Transports et Mobilités durables, France Nature Environnement (FNE)

“La transition énergétique doit se faire au jour le jour.”Pour France Nature Environnement, la mise en place d’une fi scalité verte doit s’inscrire dans une volonté double : modifi er les comportements individuels en matière de déplacements et fi nancer une transition énergétique concertée. Les transports publics ne seront donc pas les seuls à avoir besoin de fi nancement. Bien sûr, les collectivités ont besoin de subventions pour aménager leurs infrastructures et créer un partage de l’espace harmonieux. Mais la transition doit se faire aussi au niveau des entreprises. France Nature Environnement encourage donc les initiatives comme les plans de déplacements d’entreprises (PDE), préconisés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) : un ensemble de mesures visant à favoriser le covoiturage et l’autopartage au sein d’entreprises. Prévoir la transition énergétique dans les transports, ce n’est pas seulement dire qu’il faut se débarrasser des voitures : c’est imaginer un ensemble de dispositifs incitant à une évolution des mentalités et répondant aux besoins de tous.

BRUNO GAZEAU,délégué général de l’Union des Transports Publics et Ferroviaires (UTP)

“Il faut un changement des mentalités.”Restituer les fonds dégagés par la fi scalité verte aux transports publics montre une prise de conscience des réalités de terrain. À l’heure actuelle, les collectivités ont des besoins réels de fi nancement pour leurs projets. Un système de transports e� cace nécessite des infrastructures adaptées. Les collectivités doivent donc prévoir de nouveaux aménage-ments de leur voirie, en créant, par exemple, des couloirs réservés aux bus afi n de fl uidifi er la circulation et de rendre les services plus rapides et plus réguliers. Il faut également que les systèmes de gestion des informations soient à la hauteur des besoins des utilisateurs. Tout cela contribue à rendre les transports publics plus attractifs et les villes plus propres. Les indices de pollution le montrent : il faut adopter des modes de déplace-ment collectifs plus responsables. Cette prise de conscience, nous l’encourageons fortement à l’UTP. En ce sens, la fi scalité verte peut contribuer à un vrai changement des mentalités.

LE REPRÉSENTANT ASSOCIATIF

L’EXPERT

LE REPRÉSENTANT DES OPÉRATEURS

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22Keo’IDÉES

Quels sont les enjeux de votre rapport ? Il y a quelques années, la mobilité périurbaine et rurale était un sujet « orphelin ». Il n’était question – au Grenelle de l’environnement par exemple – que du développement des transports collectifs urbains et de la limitation de l’automobile pour les déplacements urbains. Or 60 % de la population française vit dans des territoires peu denses, où les transports en commun ne répondent que marginalement aux besoins quotidiens de mobilité, et où les habitants sont captifs de la voiture. Un trajet quotidien de 20 km en voiture entre domicile et lieu de travail peut représenter près de 20 % d’un salaire au smic ! Ces dépenses créent des inégalités sociales entre les territoires et les modes de vie. L’enjeu du rapport était donc de réfl échir à de nouveaux modèles de mobilité dans les zones périurbaines et rurales, dans un contexte de fortes contraintes environnementales et sociales. En e� et, 20 millions de voitures y circulent chaque jour, ce qui représente 8 % des émissions totales de gaz à e� et de serre de la France.

Quelles solutions préconise le rapport ? Premier levier : le covoiturage, qui se développe énormément avec l’usage intensif d’Internet et l’essor des smartphones. Deuxième solution : le renouvellement urbain. Rapprocher l’habitat autour des petites villes, développer les services de proximité au sein des bourgs et sécuriser des itinéraires d’accès permettraient aux habitants de faire leurs courses à pied ou à vélo. Enfi n, troisième axe : modifi er les habitudes. Les déplacements pourraient être limités si les commerçants organisaient des tournées, si les entreprises développaient le télétravail…

Quelle place donner aux transports en commun dans ces zones peu denses ? Aujourd’hui, les autocars desservant les zones d’habitat

“DE NOUVEAUX MODÈLES DE MOBILITÉ DANS LES ZONES PÉRIURBAINES ET RURALES”

Olivier Paul-Dubois-Taine,auteur du rapport Les nouvelles mobilités dans les territoires périurbains et ruraux, publié en février 2012 par le Centre d’analyse stratégique (CAS).

INTERVIEW

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23Keolis • Novembre 2013

dispersé sont peu utilisés, ce qui entraîne souvent plus de pollution et de consommation d’énergie par voyageur transporté que l’automobile. Du coup, ils sont lents et peu fréquents. Pour que les transports en commun fonctionnent en zones périurbaines et rurales, ils doivent être pensés comme des lignes structurantes, rapides, s’arrêtant dans des gares multimodales équipées de commerces, de parkings-relais et autres stations de vélos. Pour le moment, il existe un seul projet de ce type, dans l’Essonne (91), où une gare a été construite sur l’autoroute A10.

Qui sont les acteurs de ces nouveaux modèles de mobilité périurbaine et rurale ?Les initiatives doivent être locales. Ainsi, les futurs acteurs de la mobilité dans ces zones sont les maires, les associations de commerçants, les entreprises locales, les particuliers… L’Opéra de Lyon s’est par exemple rendu compte que la moitié des spectateurs venait en voiture ; pour limiter la pollution urbaine, il a mis en place avec le Grand Lyon un site de covoiturage spécialement dédié aux activités culturelles. Les initiatives comme celles-ci sont nombreuses mais encore isolées car les réseaux d’information, de savoir-faire et de transfert d’expériences restent à constituer. C’est notamment ce que fait le projet Bretagne Mobilité augmentée (financé par l’ADEME).

Olivier Paul-Dubois-Taine est ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées

2012 : anime les travaux du Centre d’analyse stratégique sur Les nouvelles mobilités dans les territoires périurbains et ruraux. 2006 : contribue aux réflexions prospectives sur le développement durable des transports et de la mobilité à travers plusieurs organismes. 2001 : membre du conseil d’administration

de RFF (Réseau Ferré de France). 1992 : responsable de la mission Transport intermodal à la DAEI (délégation aux Affaires européennes et internationales).1964 : occupe différentes fonctions au ministère de l’Équipement, notamment celle de secrétaire du comité des directeurs Transports.

> POur en savOir + LEs TRANsPORTs EN COMMuN DOIvENT êTRE PENsÉs COMME DEs LIGNEs sTRuCTuRANTEs ET RAPIDEs”

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24Keo’CLAP

MELBOURNE TRAMS EN FÊTE

Entre 1978 et 1993, 36 tramways de Melbourne ont été décorés par des artistes australiens à l’occasion d’un projet appelé « Transporting Art ». Après plusieurs années passées dans l’ombre, les trams ont été remis en lumière pendant le Melbourne Festival. Une occasion pour les voyageurs de découvrir leur ville avec un autre œil !

CRÉDITS PHOTO : © LUKE CORNISH, © JON CAMPBELL, © DAVID WADELTON, © BROOK ANDREW, © BINDI COLE.

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