journal étudiant le mouton noir - juin 2012
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Volume 13 / Numéro 6 5 juin 2012, 16 pagesTRANSCRIPT
Sur Facebook : «Le Mouton Noir - journal étudiant du cégep de Drummondville»
ÉDITION DE JUIN 2012 Volume 13, numéro 6, lundi 4 juin 2012
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Deux pièces à voir
La fin De La
nouveLLe!
►Page 12
La vie...
Ne cherchez pas
d'exemplaires
papier, tout est en
ligne!
(détails en page 3)
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RÉDACTEUR EN CHEFolivier Dénommée
CORRECTEURolivier Dénommée
JOURNALISTESfrédéric Murray, Miguelplante, nicolas Lamarre-Moreau, olivier Dénommée, stéphanie proulx
INFOGRAPHISTE olivier Dénommée
IMPRESSIONYvon Houle, imprimeur
TIRAGEentièrement en ligne!
COORDONNÉEScégep de Drummondville960, rue saint-GeorgesLocal 1209
Sommaire Mot du rédacteur en chef2
Parfois, les mots nous manquent. Ils sont là, ils existent, mais on ne sait pas dans quel ordre les
dire pour que cela fasse du sens… Alors c’est tout ce que je dirai: Ce plaisir membres fut équipe
cette d’être Noir merveilleuse Mouton qu’est, déjà 4 depuis années longues. … Bon, je reformule
donc: Ce fut un plaisir d’être membre de cette équipe merveilleuse qu’est Le Mouton Noir, depuis
déjà 4 longues années. Ce fut un honneur de diriger ces gens motivés à produire un produit de
qualité, divertissant, et aux couleurs des cégépiens de Drummondville. Ce fut parmi les plus belles
nuits blanches de mon existence. Sérieusement.
Aujourd’hui, vous lisez une dernière parution signée Olivier Dénommée. Cela vous laisse peut-
être indifférents, mais moi cela me fait un petit pincement au cœur de savoir que dès août prochain,
une nouvelle personne se chargera de la destinée du Mouton, avec une nouvelle équipe, avec des
nouvelles idées. Papa prend sa retraite, si on veut (et j’exagère à peine l’image de père!).
L’adage dit : le cégep, c’est soit les 2 pires années de ta vie ou les 6 meilleures. Dans mon cas,
j’opte pour la seconde option. Je vous remercie, chers lecteurs, de vous être plaint édition après
édition du contenu, de la qualité du français, des erreurs infographiques; vous êtes la raison
pourquoi j’ai cherché à me dépasser pour répondre à vos exigences, disons-le, complètement
inhumaines et impossibles à atteindre. Que voulez-vous, le défi me stimule!
Une petite demande pour les lecteurs qui seront encore ici l’an prochain : soyez indulgents envers
votre journal étudiant. Ces gens aiment ce qu’ils font, ils le font bénévolement et à temps perdu.
Ils ne sont pas notés sur leur performance, et croyez-moi qu’ils ont autant de travaux à remettre
que vous! Et si jamais vous pensez que vous pourriez mieux faire… allez donc proposer votre aide!
Sur ce, bonnes vacances estivales, et bonne lecture de cette dernière parution du Mouton Noir
de l’année 2011-2012!
Olivier Dénommée
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15
projet pilote
texte absurde
enfants du sabbat
rire de la mer
Loi spéciale
Grève
printemps québécois
opérette
crise sociale
vie
ordinateur
petit prince
poème
OlivierDénommée
Émotion, quand tu nous tiens!
Image bonus :
La dernière
parution avec
Olivier «regard
de braise»
Dénommée...
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2008-2012
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Projet pilote : Le Mouton Noir en ligne uniquement
Bonjour à toute la communauté
étudiante du Cégep de
Drummondville!
Certains d’entre vous avez peut-
être répondu, au début de la
session, à un sondage en ligne
sur la consommation du papier
au Cégep. En effet, notre équipe
du cours de DIASH (Démarche
d’intégration des acquis en
sciences humaines) a mis en
Campus
branle un projet qui vise à réduire
la consommation de papier
dans les classes. La session déjà
presque terminée, mais notre
idée est toujours vivante!
Pour nous aider dans notre projet,
et après avoir constaté que vous
étiez nombreux à être en faveur,
votre comité du Journal étudiant a
accepté de publier cette dernière
édition du Mouton Noir de façon
entièrement électronique. Pas de
version papier sur les tables de la
cafétéria!
Toutefois, ceci n’est qu’une
version pilote du projet… Le deal,
c’est que le comité du journal
doit constater une augmentation
considérable des lecteurs pour
que les prochaines éditions
puissent être elles aussi publiées
uniquement sur le portail (et peut-
être aussi quelques exemplaires
papiers pour les nostalgiques…).
Le défi est lancé! Prenez donc
le temps d’y jeter un coup d’œil;
plusieurs articles d’intérêt vous
y attendent! Cette édition sera
également publiée sur la page
facebook du Mouton Noir, vous
pourrez en profiter pour voir ce
qu’il s’y passe!
Merci et bonne lecture!
Jeanne Dufour, étudiante de
dernière session en Sciences
humaines
Jeanne DufourCollaboration spéciale
AVERTISSEMENT
Ce texte contient
un taux élevé
d'absurdité
Pour toi Oliappartement et a tenu à le publier
dans nos pages. Ne faites pas trop le
saut et bonne lecture!
Voici mes mots. Ils seront utilisés
afin de promouvoir la qualité de
mon français. Je reconnais que
j’écris parfois rapidement, mais je
sais identifier les termes adéquats à
employer aux bons moments. En fait,
je vais parler de toi, Olivier, car tu es
la personne qui lis ce texte, et donc,
tu es l’exemple du parfait exemple,
amené à percevoir et surtout
détecter les erreurs ou les mauvaises
interprétations que je m’aurais faites
de ta personne et surtout de ton
âme. Commençons par le début si tu
Note de la redaction: Ce texte
particulièrement absurde a été
écrit le 3 mars 2011, alors que notre
journaliste devait composer un texte
pour faire son entrée au CAF comme
aidé. Il a expressément demandé
à avoir Olivier Dénommée comme
tuteur, et a d’ailleurs écrit ce texte à
son attention… Fort heureusement,
ce texte ne s’est jamais rendu au
CAF, mais notre journaliste l’a
retrouvé dans un tiroir obscur de son
le veux bien. Tu portes la moustache,
c’est une preuve à ton sarcasme
débordant de fierté et d’absurdité.
Ton rebrousse-poil (ou aussi appelé
«pinch») mérite les mêmes honneurs
que l’effervescence de tes yeux, si
voluptiles et si touchants. On voit
presque les larmes d’un enfant, né
d’une mère séropositive et d’un
père certifié le plus petit nain de
son village, s’écouler le long de ta
joue étincelante d’une divine clarté
resplendissante [NDLR: WTF?!]!
Ton haleine me rappelle les meules
de foin, l’aiguille dans la botte est
l’ingrédient mystère émanant de ta
cavité buccale. Tes actions sont la
représentation de toi-même et par
conséquent, cela crée une certitude
entièrement positive et joyeuse sur
la formation de tes pensées et de tes
bonheurs, à travers le meilleur moyen
de communication mécanique, et j’ai
nommé le SOURIRE!
Nicolas Lamarre-Moreau
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4Arts et spectaclesLes enfants du sabbat, aussi black que le groupe!
C'est avec grand plaisir que je
souhaite vous faire la critique d'un
spectacle de théâtre à laquelle j'ai
eu la joie d'assister ce mercredi 30
mai 2012 à la salle Georges-Dor du
cégep de Drummondville. Ce sont les
élèves d'Arts et Lettres, profil Lettres,
cinéma et théâtre qui nous ont offert
la pièce «Les Enfants du Sabbat»,
écrite par Anne Hébert, adaptée
par Pascale Chevarie et montée
par Julie-Anne Leblanc qui en a fait
angoisser plus d'un en cette soirée.
Tout commença avec une charmante
demoiselle qui vit dans une église où il
se passe des choses étranges. En fait,
cette jeune fille descend d'une longue
lignée de sorcières et de sorciers.
Ses parents créent des enfants du
mal afin d'honorer une tradition de
génération en génération. Julie (actée
par Anne Moncion) incarne une petite
fille gentille, aimable, qui souhaite
seulement que son frère qu'elle aime
tant revienne de la guerre pour qu'elle
puisse vivre en harmonie avec lui pour
le reste de ses jours, mais son côté
machiavélique de sorcière ressort et
la méchante Julie (actée par Marie-
Chantal Généreux) crée la discorde et
la confusion au sein de l'église. C'est
avec angoisse, peur, distorsion et
crainte que cette pièce nous pousse
hors des limites de la perception.
Sincèrement, je ne suis pas un
adepte du théâtre pour une cenne,
en fait je trouve qu'il est difficile
d'apprécier cet art où l'humain doit
jouer de toute son âme pour se
connecter avec l'auditeur à travers
ses émotions, ce qui est d'une
extrême délicatesse. C'est ce qui est
impressionnant du théâtre comparé
au cinéma, il n'y a aucun écran
qui nous sépare de la scène. C'est
tellement réaliste et vivant qu'il est
difficile de fuir cette réalité et, je vous
jure, il y avait certaines scènes où je ne
pouvais m'empêcher de regarder aux
pieds des acteurs tellement les cris,
les hurlements, les instants de peur
me poussaient à éviter ces moments.
Affronter la peur est difficile pour
l'être humain, la regarder en
face, sur un stage est encore plus
incroyable. Le talent des élèves
m'ont littéralement laissé bouche-
bée. Reproduire des émotions aussi
intenses que l'étrangeté et la peur est
d'un effort remarquable et je tiens à
féliciter toutes les personnes ayant
participé à ce projet d'une complexité
colossale, notamment parce qu'il
n'y avait aucun narrateur; c'étaient
les acteurs qui se chargeaient de ce
travail afin de créer une ambiance
encore plus incroyable. C'est avec
grand honneur que je tiens à féliciter
les 15 acteurs de la distribution des
Enfants du sabbat!
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Nicolas Lamarre-MoreauLe Mouton Noir
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La distribution des Enfants du sabbat entourée à gauche de leur metteure en scène Julie-Anne Leblanc et à droite de Justine Hubert, enseignante à l'automne.
Quelques minutes avant la représentation
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Arts et spectacles
Le rire de la mer : Fous rires et oranges à volonté
C’est un moment unique que
nous avons vécu au cégep de
Drummondville ce dimanche 3 juin
dernier avec les finissants en Arts
et lettres. Après la performance
de l’autre groupe quelques jours
plus tôt, plusieurs se demandaient
s’il était possible d’égaler cette
énergie… Avec assurance, je peux
affirmer que oui.
C’est une comédie touchante
qu’ont offert les 13 étudiants de
2e année en Arts et lettres, profil
Lettres, cinéma et théâtre. Mais
comment bien décrire ce qu’est
une «comédie touchante»? C’est
plus facile à dire qu’à faire, croyez-
moi! Essayons quand même…
Pénélope Bouchard souffre
d’un cancer qui va lui enlever
la vie tôt ou tard. Au lieu de se
morfondre et de déprimer, elle
décide d’entreprendre un voyage
fantastique dont elle laissera des
textes que son amoureux prendra
pour faire une pièce de théâtre
en sa mémoire. Toujours pas
certains? Je ne l’étais pas non plus
avant que la pièce débute. Alors
que normalement les acteurs se
préparent mentalement et en
silence derrière le rideau afin d’offrir
une performance optimale, les
acteurs du Rire de la mer dansaient
et faisaient des grimaces au public
aux 30 secondes. Cela allait-il
influencer leur performance? Tout
à fait, mais en positif. En effet,
dès la seconde scène, on a laissé
place à l’absurdité avec le chœur
qui parlait avec précision d’une
seule voix pour, finalement pour
ne pas dire grand-chose! Leur
réelle utilité? Nous faire sourire
en chœur nous aussi, tout en nous
introduisant à la prochaine scène.
Astucieux et bien amené lorsqu’on
s’habitue à cette convention.
J’ai appris par la suite que
l’improvisation a pris une part
importante de la présentation. En
effet, plusieurs répliques ont été
modifiées, sautées ou ajoutées
dans le feu de l’action. Pourtant,
mis à part quelques très rares
moments, on ne peut en aucun
cas se douter que leurs répliques,
aussi bizarres et absurdes soient-
elles, n’étaient pas écrites dans
le scénario de Pierre-Michel
Tremblay, le dramaturge à qui on
doit Le rire de la mer.
Le jeu d’ensemble était
exceptionnel, tout le monde s’est
donné à 100% dans cette aventure
complètement ridicule. Résumons
cette pièce en une phrase dite par
l’ange : «C’est absurde, mais c’est
comme ça». Les personnages
éclatés, stéréotypés, faisaient rire
simplement par leur présence. La
performance constante et sans
faute d’Élizabeth Julien ne peut
être passée sous silence.
Et les oranges dont je parle dans
le titre? Aucun lien avec la pièce,
sauf à la toute fin. Une douce
odeur fruitée s’est rendue jusque
dans le fond de la salle tout à coup,
alors que 13 comédiens épluchent
chacun une orange pour la manger.
Croyez-le ou non, j’en ai eu des
frissons. Je devais avoir faim. Oui,
je pense que c’est ça.
Bref, que dire de plus à part que
Le rire de la mer a été une réussite
sur toute la ligne? La soirée de
dimanche a été merveilleuse pour
les quelque 300 personnes qui sont
venues assister à ce grand moment
d’anti-théâtre. Félicitations à toute
l’équipe qui a su nous surprendre
et nous donner des crampes à
force de rire. Je n’aurais manqué ce
moment pour rien au monde!
Olivier DénomméeLe Mouton Noir
Les acteurs du Rire de la mer après leur pièce, accompagnés à gauche par leur enseignante Julie-Anne Leblanc.
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6Grève étudiante
De l’oie spéciale au menu
Qu’est-ce qu’un gouvernement
fait quand la situation lui
échappe? Il adopte une loi
spéciale. Cette fois-ci, on peut
dire qu’on a été choyé. Pour une
fois, les étudiants ne sont pas en
reste, parce qu’il faut l’avouer,
les libéraux n’y sont pas allés
de main morte avec la loi 78.
Au menu? Abolition du droit
d’association pour les étudiants,
amendes salées et encadrement
excessif du droit de manifester.
Bof, y a rien là, hein?
Plusieurs ont accusé les grévistes
et les casseroles qui les appuient
de grimper dans les rideaux pour
un rien. Vous avez jusse à remâttre
votre étinéraire huit heures à
l’avance à polisse pis vous allez
être corrâctes pour manifester.
Ben oui, mais si le gouvernement
vend Hydro-Québec à nos voisins
du Sud la semaine prochaine et
que j’ai le goût de crier ma rage
tu-suite, pas dans huit heures ou
dans deux semaines, je fais quoi?
Ouin mais, quand vous remâttez
pas votre étinéraire à polisse,
vous dérangez tout le monde
avec vos manifs. Voyez-vous, il
faut comprendre que si les manifs
n’ont pas lieu dans un gymnase
ou sur le trottoir, c’est parce que
l’objectif, c’est de «déranger»
pacifiquement l’ordre public pour
créer une pression. Si les policiers
peuvent modifier le trajet à
leur guise pour des raisons de
«sécurité», on peut dire adieu à
l’impact. Ben ouais, mais là, c’est
chien pour le monde en char.
Qu’est-ce que vous voulez, on est
sans pitié, nous autres, avec les
pauvres automobilistes qui sont
pris dans le trafic. T’sais, on veut
juste changer le Québec.
Peut-âtre, mais là, au moins,
tout le monde est content. Vous
allez pouvouère gréver pis les
autres vont er’tourner a’école.
Le problème, c’est que ça ne
marche pas comme ça. Faire
la grève, c’est une décision
démocratique prise en assemblée
générale par l’ensemble des
étudiants présents. Or, quand le
gouvernement fait une loi comme
celle-là, il déclare que c’est beau
la démocratie, que ça parait bien
à la télé, mais que c’est bon juste
quand ça fait son affaire. Ben là,
capote pas… Vous pensez que je
vais un peu loin? Moi pas. La loi
78, ce n’est pas juste une question
de pouvoir aller à ses cours si on
a envie. Non, dans cette histoire,
c’est le droit d’association, garanti
par la Charte, qui est menacé. Et
dans mon livre à moi, ce n’est pas
quelque chose dont on devrait
être fier au Québec en 2012.
Mais là… Mais là, y a rien de plus
à ajouter, okay? La loi spéciale
adoptée par le gouvernement
Charest est indigne d’une société
démocratie, point final. C’est une
atteinte à des droits inaliénables,
des droits desquels vous DEVEZ
bénéficier, que vous soyez rouges,
verts, bleus, bruns ou picotés
mauve. Bon. Maintenant qu’on
est d’accord là-dessus, qu’est-
ce que vous diriez d’oublier nos
vieilles rancunes et de nous unir
pour que ça bouge un peu? Ça
ferait changement qu’on soit dans
la même équipe, pour une fois.
Stéphanie ProulxLe Mouton Noir
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Grève étudianteQue devrions-nous retenir de la grève?
Il y aura un décalage entre
l’écriture de cet article et
sa parution, mais j’espère
sincèrement qu’au moment
de son impression, le conflit
étudiant aura pris fin et que le
gouvernement se décidera à
faire preuve d’ouverture quant
à la question des droits de
scolarité.
Après quinze semaines de grève
étudiante ou de boycottage
de cours si ça peut faire plaisir
à certains, qu’est-ce que nous
pouvons tirer comme conclusion?
Notre démocratie est mal en
point. Elle est même mourante.
Notre parti au pouvoir élu il y a
de cela quatre ans maintenant
n’a pas été capable de faire la
démonstration claire et nette
que sa décision était la bonne.
Pourtant, il a eu cent jours pour ce
faire. C’était amplement suffisant.
Or, le gouvernement s’est
seulement assis sur ses lauriers
et a décidé qu’il pouvait faire
comme bon lui semble, car il a été
élu selon les principes défaillants
de notre système démocratique.
En faisant cela, en opposant de
manière si ferme sa décision, la
frontière entre une démocratie
et une dictature n’a jamais été
aussi mince. Et je sais que les gens
n’apprécient pas quand on met le
mot Québec et dictature dans la
même phrase. Toutefois, quand on
impose une décision à un groupe
de personne, c’est de la dictature,
mais la beauté de la démocratie
comme elle est présentement,
c’est que ça devient correct si on
a voté au préalable pour notre
dictateur temporaire. Pensez-y,
les libéraux n’ont pas de compte à
rendre à personne présentement
et c’est le cas également avec les
conservateurs et nous pouvons
voir qu’ils s’en donnent à cœur
joie en déposant un paquet
de lois très controversées. Ces
gouvernements majoritaires
peuvent réellement faire ce qu’ils
veulent, car la population leur a
donné les pleins pouvoirs. Ainsi,
notre démocratie n’a jamais
semblé aussi malade. Or, je vais
me faire médecin et proposer
un remède pour qu’elle se sente
mieux.
Tout d’abord, instaurer une
mesure proportionnelle dans le
système électoral présent afin
d’éviter qu’un gouvernement
soit majoritaire, alors qu’il n’a
pas reçu l’appui de la majorité
de la population comme c’est
le cas présentement avec le
gouvernement conservateur.
Deuxièmement, mettre en place
un système de référendum
d’initiative populaire qui
permettra à la population
de remettre en question une
décision du gouvernement en
place et d’effectuer un vote sur la
décision. Je vois déjà les critiques
à cette idée : on va tout le temps
voter et ça va coûter cher! Il faut
simplement s’assurer que cette
mesure ne soit pas si facilement
accessible. Si nous procédions par
des pétitions pour ce faire et bien,
il faudrait bien plus que cent mille
signataires pour la requête soit
prise en compte. Nous pourrions
fixer le nombre requis à cinq cent
mille signatures et je suis prêt à
parier que nous n’obtiendrons pas
ce nombre très souvent. De toute
façon en quoi est-ce mal qu’un
peuple se mobilise? Ne serait-ce
pas un signe que notre population
participe plus activement à la
politique? Ces référendums
d’initiative populaire permettront
à la population d’avoir confiance
en sa capacité d’agir et feront en
sorte que les gouvernements en
place éviteront de «faire les cons».
Bref, c’est une bonne solution
pour combattre le cynisme si
présent aujourd’hui.
Avec ça, notre démocratie
devrait reprendre quelque peu ses
couleurs.
Stéphanie ProulxLe Mouton Noir
Johnatan LépineCollaboration spéciale
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8Grève étudiante Arts et spectacles
Rétrospective d'un printemps
Québec, juin 2012. La société
québécoise est en pleine
métamorphose. Il y a dorénavant un
avant et un après grève étudiante.
Pouvons-nous attribuer ce changement
sur les enjeux qui porta jusqu'à 300 000
étudiants en grève, non. Par contre,
ce fut l'étincelle qui a allumé le brasier.
Pour le mieux? Seulement le temps
nous le dira.
Nous avons pu constater un réveil
d'une classe de citoyens. Beaucoup
de gens ont réalisé qu'il y avait une
dynamique collective à notre société.
Qu'on pouvait avoir d'autres buts que de
seulement acheter la dernière tablette
électronique. Des gens ont commencé
une nouvelle existence collective. Je
crois que l'élément déclencheur fut un
mélange des idéaux que les étudiants
apportaient dans la société et le mépris
du gouvernement avait à leur égard.
Comprenez-moi bien, je ne cherche
pas à être condescendant lorsque
je parle des idéaux que les étudiants
transportaient dans leurs débat. En
effet, même si ces derniers sont vus
parfois trop radicaux et même parfois
utopistes, ils furent accueillis par une
partie non négligeable de la population
comme un vent de fraicheur. Oui, nous
pouvons débattre d'autres choses que
seulement de fiscalités et d'argent,
mais bien de projet de société. Pour
les gens de 25 ans et moins, se fut
notre véritable première expérience
politique. Nous étions tous trop jeune
pour le référendum de 1995. Depuis,
la société québécoise s'est repliée dans
le confort, par peur d'être à nouveau
déchirée. Mais la nouvelle génération
n'a jamais vécu de telle expérience,
jusqu'à maintenant. Car bien que la
hausse semble être la pour rester, ce
chamboulement collectif aura sans
doute servi à quelque chose. Réveiller
une nouvelle génération aux enjeux
qui nous guettent. Je tiens à rappeler
que nous sommes la première
génération à être plus pauvre que la
précédente. Que nous faisons face à
un défi démographie gigantesque et
que nous n'avons aucune marge de
manœuvre, car l'ensemble des cartes
de crédit du gouvernement sont
pleines. Oui, nous n'existions pas en
tant que citoyen à part entière lorsque
ces décisions furent prisent, mais nous
assumerons toutes les conséquences.
J'espère que vous allez vous rappeler de
ces détails lorsque viendra le temps de
voter. Lorsque les baby-boomers vous
traiteront d'enfants-rois. Rappelez-leur
que lorsqu’ils sont nés, le Québec avait
une dette de 0$. Présentement autour
du 200 milliards (200 000 000 000,00)$.
Le Québec est la loin la province la plus
endettée. N’oubliez pas de leur rappeler
que c'est grâce à leur gestion que le
troisième poste budgétaire du Québec
est le service de la dette (nous payons
seulement les intérêts, qui atteignaient
près de 6,2 milliards en 2011 soit une
dizaine de fois la gratuité scolaire).
Alors, ce que j'aimerais que vous
reteniez le plus, c'est qu'il ne faut pas
se décourager. Ne sombrez pas dans
le cynisme et surtout, allez voter!
(préférablement pour le parti qui a le
plus de chances de rentrer, outre le
libéral)!
Stéphanie ProulxLe Mouton Noir
Frédéric Murray
L’opérette du cégep, fournisseuse officielle de sourires
Après la grève, la vie
continue, et les ensembles
aussi. La troupe de l ’opérette
du cégep de Drummondville
n’en a pas fait exception, et
tant mieux, car ces jeunes
ont offert une performance
mémorable les 16 et 18 mai
dernier.
L’opérette, un petit opéra
à tendance comique, a
pour but d’apporter un peu
de légèreté dans le cœur
de tous ceux qui viennent
assister au spectacle.
D’ail leurs, les personnes
présentes en ont eu pour
leur argent, d’autant plus
qu’on ne demandait qu’une
contribution volontaire pour
encourager l ’ensemble qui se
renouvelle d’année en année
pour le plus grand plaisir de
Olivier DénomméeLe Mouton Noir
la famille et des amis.
Attention, ici la portion qui
vise à vous faire regretter
de ne pas être venus : pour
un petit don, vous avez
manqué une performance
mémorable, drôle et de
qualité d’un groupe de
jeunes musiciens qui ne
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9
Arts et spectacles Grève étudiante
Une crise sociale? Où ça?
Semblerait-il que tout va bien au
Québec. Que les dizaines de milliers de
casseroles qui résonnent un peu partout
en province ne sont qu’un bruit de fond
désagréable, mais temporaire. Ça va finir
par passer, nous dit le gouvernement qui,
pour faire changement, continue sa route
les mains sur le volant et les deux yeux
bien fermés.
Parce que les Libéraux n’ont pas
l’intention de régler cette crise par la
négociation (une crise, quelle crise?).
Au contraire, fidèles à leurs bonnes
habitudes, ils vont avoir recours à leur
éternel pattern – qui, avouez-le, a fait ses
preuves au cours des derniers mois – et
se contenteront d’attendre patiemment
que les choses dégénèrent.
C’est, du moins, le message qu’on
pouvait tirer de la conférence de presse
qui a suivi, jeudi dernier, la fin impromptue
des négociations en cours depuis
plusieurs jours déjà. «Nous faisons face à
une impasse», a dit Michelle Courchesne,
Ministre de l’Éducation. Et bien sûr,
plutôt que d’essayer de dénouer le
nœud du problème par la discussion, le
gouvernement a préféré claquer la porte.
Belle preuve de maturité.
Mais le pire dans tout ça, ce n’est pas
l’attitude arrogante et infantilisante
du gouvernement. Ça, on commence
à s’y faire, même si c’est une claque
en plein visage chaque fois que l’on
constate les nouveaux sommets de
mépris que nos dirigeants réussissent
à atteindre. Non, le pire, c’est qu’après
plus de quinze semaines de grève, une
entente demeure impossible, puisque
le gouvernement refuse d’écouter les
propositions des associations étudiantes
pour des raisons… politiques.
Vous avez bien lu. Si les négociations
ont été rompues, ce n’est pas parce que
le raisonnement des leaders étudiants
n’est pas fondé, ce n’est pas parce que les
solutions qu’ils mettent sur la table sont
irréalistes. Rien à voir avec tout ça. En fait,
le problème, c’est que la hausse des frais
Stéphanie ProulxLe Mouton Noir
de scolarité est devenue une finalité pour
les Libéraux, un «objectif partisan», pour
reprendre les mots du porte-parole de la
CLASSE.
Ainsi, on ne parle plus de financer le
réseau universitaire, d’avoir une éducation
de qualité, de favoriser l’accessibilité
aux études, mais bien de sauver la
face d’un gouvernement corrompu
qui se magasine les votes de la droite
québécoise. Et après, on dit des étudiants
qu’ils n’ont à cœur que leurs intérêts
propres? Permettez-moi d’en rire!
sont pas tous des chanteurs
de formation. Vous avez
manqué des numéros qui
me sont restés dans la tête
pendant plus d’une semaine
tellement i ls étaient
entrainants et accrocheurs.
Vous avez manqué de jolis
brins de femmes avec des
voix angéliques. Vous avez
manqué notre journaliste
Nicolas Lamarre-Moreau
qui essaie de tenir une
fausse barbe trop longue
en chantant pendant la
moitié de la représentation.
Maintenant, regrettez
amèrement de ne pas vous
être déplacés à une de ces
représentations qui, je le
rappelle, étaient gratuites!
Malgré les circonstances,
l ’opérette a offert un
spectacle haut en couleurs,
commençant en force avec
un opéra comique sur la
guerre de Troie, puis finissant
avec la plus que célèbre
Flûte enchantée de Mozart.
Mention plus qu’honorable
à celles qui ont chanté leur
morceau en allemand, tout
spécialement à Émilie Roy
qui a interprété avec brio l ’air
de la Reine de la Nuit (Der
Hölle Rache kocht in meinem
Herzen), très certainement
le morceau le plus diffici le
à chanter du concert qui a
duré environ 2 heures.
Le spectacle a fini
avec les traditionnels
remerciements. Cette année,
on soulignait le départ à la
retraite de l ’enseignante
Suzanne Germain-Fréchette,
qui a géré l ’opérette les
dernières années. Dès cet
automne, c’est entre les
mains de Michel Blackburn
que sera la destinée de
l ’opérette du cégep de
Drummondville. On peut
déjà prédire que le spectacle
de l ’an prochain sera un
autre rendez-vous à ne pas
manquer!
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Le
Mou
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Noi
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5 ju
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012
10Mode de vie
La vie, la vie, la vie
Ih boy. J’ai déjà fait mieux, comme
ouverture d’article, moi là! C’est
qu’habituellement, je prends
quelques heures pour y penser, je
m’installe devant mon ordinateur,
je me mets une bonne musique
d’Harmonium (généralement
la pièce Histoires sans paroles,
justement parce qu’il n’y a pas de
paroles. Mais là, ce soir, au moment
où je vous parle, je ne trouve rien à
écrire, rien à dire.
Pourquoi t’écris alors, gros
imbécile? Me direz-vous gentiment.
Eh bien, si vous me dites cela, je ne
vous répondrai pas. Cependant,
si vous le dites avec un sourire, je
vous répondrai que j’écris pour deux
raisons. Premièrement, je souhaite
me vider le cœur et partager à mon
Cégep toutes mes émotions et mes
états d’âme. Et deuxièmement,
Olivier Dénommée, notre bon
rédacteur en chef qui nous quitte
pour un très long voyage jusqu’aux
contrées dévastées de Montréal,
m’a gentiment demandé à 1h36 du
matin de lui pondre un article pour
le lendemain. Ce que je fais sans me
poser de question.
Après tout, on procrastine tous un
peu, non? Surtout en fin de session.
Et là, que j’en voie pas un se lever
(premièrement, il aurait l’air fou de
se lever tout seul, et deuxièmement,
je ne le saurais jamais) et me dire :
«Moi je ne procrastine jamais!». Bon,
si tu es l’une de ces personnes, que
fais-tu au Cégep de Drummondville?
Tu devrais être soit homme à tout
faire, soit impératrice du monde.
C’est bien vrai. Tout le monde
procrastine. Que ce soit dans ses
devoirs, dans sa correction de notes
(je ne vise personne en particulier,
mais j’ai bien hâte d’avoir mes
résultats sur le Portail…), mais aussi
en amour, au travail, et dans sa vie.
Oui, c’est là que je fais le lien avec
mon entrée en matière plutôt
douloureuse. Je vous annonce
sans réellement le vouloir que
vous procrastinerez toute votre
vie. Remettre à demain ce que
l’on pourrait faire dès maintenant
vous enverra directement dans
votre tombe. Regardez-vous, par
exemple. Il y a une semaine à peine,
vous êtes venus au monde. Hier,
vous êtes entrés au Cégep. Vous en
ressortirez dans quelques minutes.
Et, que vous le vouliez ou non, dans
moins d’un mois, un mois et demi
tout au plus, vous mourrez.
Je sais, c’est pas facile à entendre.
La mort n’est pas facile à entendre,
j’en suis conscient, et c’est pas super
de terminer l’année avec un article
aussi down! Mais… quoi de plus
naturel que de rendre son corps à la
nature! La mort est aussi normale
que la vie.
Pourquoi je vous dis ça? Non, je ne
veux pas vous partager une grosse
déprime de fin de session, et je ne
veux même pas plugger la série Six
Feet Under qui, selon moi, est l’une
des meilleures représentations de
la mort faite à ce jour. Je vous parle
de ça pour vous botter les fesses un
petit peu. Un p’tit «wake up call» qui
ne peut faire de mal à personne.
Peut-être que vous allez ressortir
du Cégep, l’an prochain, et vous
rendre à l’université, ce qui annonce
d’autres années d’études où les
retombées sont toujours incertaines.
Ben allez-y.
Peut-être qu’après le Cégep, vous
aurez une job tout de suite. Fini
les études, pour vous. Vous aurez
quelqu’un dans votre vie, une
famille, un chien, une piscine et une
tondeuse. Profitez-en, et appréciez-
les.
Miguel PlanteLe Mouton Noir
Peut-être que l’an prochain, vous
serez encore au Cégep. Vous ne
savez peut-être même pas dans quel
programme aller à l’université, si
vous y allez. Prenez tout votre temps,
et dites-vous que si c’est pas le bon
choix, ben ce sera autre chose.
Peut-être avez-vous 30 ans,
toujours aux études, vous remettez
votre vie en question. Vous vous
demandez si vous avez perdu votre
temps. Non. Servez-vous de votre
expérience et faites-en profiter les
autres.
Peut-être êtes-vous enseignant.
Ok, pour vous, j’ai aucune solution,
désolé.
Toutes les phrases dignes de
biscuits chinois que vous venez de
lire, outre le fait qu’elles étaient
quétaines à mort, n’étaient pas là
pour rien. Peut-être nous sommes-
nous parlés durant mon voyage au
Cégep, peut-être que vous n’avez
pas la moindre idée de qui je suis
(et qu’en lisant ceci, vous ne voulez
surtout pas me connaître!). Mais la
dernière chose à faire, c’est de sentir
que l’on est pas à notre place. Peu
importe qui vous êtes, ce que vous
faites, vous êtes partie intégrante du
Cégep, du monde, même. Et vous
mourrez, et d’autres vivront. C’est
la réalité. Mais il ne faut la voir d’un
mauvais œil. Au contraire, c’est ce
qui rend la vie si belle.
Vous n’avez qu’une vie.
Vivez-la donc, avant que d’autres le
fassent à votre place!
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5 ju
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11
Conseils d'un proLaisser une tasse d'eau proche de son ordinateur… vraiment?
Je vais vous raconter une
charmante histoire qui m'est arrivée
il n'y a pas si longtemps. J'ai décidé
de partager cela avec vous pour
plusieurs bonnes raisons, mais c'est
principalement pour vous prévenir
afin que cela ne vous arrive jamais
que j'ai choisi d'écrire ces mots.
Tout commença durant une belle
soirée de mai. Je pratiquais de la
basse électrique, car je suis étudiant
en musique au cégep. Après plusieurs
minutes de gammes, de modes, de
pièces musicales et de solos, je décide
de choisir une chanson précise sur mon
ordinateur qui était branché sur mes
haut-parleurs. Malheureusement,
j'avais déposé une tasse d'eau sur la
même table, à côté de mon ordinateur.
Le mouvement de ma main se
dirigeant vers le bouton «play» de
mon clavier était en diagonale parfaite
avec ma tasse. Ce qui ne devrait jamais
arriver arriva, j'accrochais la tasse
qui se déversa telle un tsunami sur
une contrée civilisée, ravageant tout
sur son passage. Je vous résume ce
que j'ai vécu pendant cette seconde
interminable qui m'est paru comme
une éternité: je vis les vagues d'eau
pénétrer les touches de mon clavier
pour s'infiltrer entre les composantes
électroniques à la vitesse de la lumière,
se glissant docilement vers la carte-
mère, les circuits et tout ce qui ne
devrait jamais être en contact avec
aucun liquide d'aucune sorte.
Réalisant que ce n'était aucunement
un rêve, ni une blague absurde, je me
précipite vers mes papiers essuie-
tout pour qu'ils puissent éponger
la majeure partie du fléau liquide
qui était encore visible à l'œil nu.
Retournant mon ordinateur pour que
le reste du liquide s'écoule, je continue
avec peine d'essuyer l'accumulation
d'eau, sachant malheureusement
que le mal c'est déjà mis à l'œuvre.
Sans jamais perdre espoir, mais
rageant, jurant intérieurement,
j'éponge, j'essuie, j'éponge, j'essuie.
Quand plus aucune goutte de liquide
n'est visible, je prends le plus gros
cartable que j'ai en ma possession et
j'effectue des mouvements de va-et-
vient de haut en bas avec force sans
arrêt pendant plus de quinze minutes
afin d'envoyer le maximum d'air
possible à l'intérieur de l'ordinateur
pour qu'il puisse sécher ce qu’il reste
d'eau. Évidemment je devais trouver
des solutions, de l'espoir, car c'était
clair qu'il n'existait aucune façon de
sauver cet appareil électronique au
prix faramineux. Ayant épuisé tout
les muscles de mes bras à faire du
vent, je pris mon mal en patience
pendant plus d'une heure avant de
réactiver mon ordinateur, et même
si j'avais conscience que ce n'était
pas une bonne idée, je devais le faire.
Je devais savoir s’il pouvait s'allumer
à nouveau, comme si rien ne s'était
passé. L'ordinateur ouvre, il s'active,
il charge, il me lâche, il ferme, dans
un bruit de circuit brouillé: tgiuuuu.
Après quelques essais, je réalise que
la dite machine fonctionne encore, il
me fallait mettre une lumière proche
de l'écran pour voir mon bureau, mes
fichiers, accéder à internet, seul la
fonction rétro-éclairante était hors-
service, ce qui était dommage, mais
pas catastrophique.
Bien sûr, un malheur n'arrive jamais
seul, je ne pouvais plus recharger
mon ordinateur, car la batterie à été
affectée par le liquide, ainsi, je vis
mon ordinateur rendre l'âme après
que la batterie ce soit déchargée
complètement. J'ai réussi à contacter
un détaillant des magasins Apple
pour lui remettre mon ordinateur en
piteux état afin qu'il puisse pratiquer
une autopsie et un diagnostic, voir
s'il existait une infime chance que
mon ordinateur, mon ami, mon frère,
celui avec qui je partageais tout, où je
passais le plus clair de mon temps à
flâner, à relaxer, à écouter la musique
que j'aime le plus, bref à tout ce
qui me captivait dans la vie. J'avais
un Macbook Pro de 15 pouces que
j'ai acheté à la COOP du cégep de
Drummondville pour 2200$, c’était
en lien avec mon cours de Création
et montage sonore. J'ai reçu après
une semaine la facture de réparation,
car oui il peut revenir à la vie. Je vous
fais un topo simple de chaque pièce à
remplacer:
Diagnostic = 45$, carte-mère = 1300$,
Case avec clavier rétro-éclairage =
375$, Driver SATA fibre optique = 241$,
batterie au lithium Ion = 198$, recharge
à batterie (MagSafe) = 29$, Trackpad
(souris) = 83$, intervention matérielle =
75$, sous-total = 2386$ + QST = 238,05 +
GST = 119,33, pour un total de 2743,33$
tout rond. Vous vous rendez sûrement
compte qu'il me coûterait plus cher
de réparer mon ordinateur que d'en
acheter un neuf! C'est pour cela que
j'ai décidé de vous partager cette
tranche de vie désagréable qui m'est
arrivée. La société de consommation
dans laquelle nous vivons nous incite à
acheter au lieu de réparer, alors achetez
un autre ordi quand l'autre est foutu!
C'est dégueulasse! Même si je sais que
c'était stupide d'avoir renversé de l'eau
dessus, cela peut arriver à monsieur/
madame tout le monde également
et ce n'est pas tout le monde qui à les
moyens de payer pour ce genre de
coûts. Je vous souhaite que cela ne
vous arrive jamais, mais prenez garde!
Vérifiez si aucun liquide ne se trouve
à proximité de votre machine et vous
pourrez dormir en toute sécurité.
Malgré cette histoire complètement
irréelle, je vois encore les bons côtés de
la vie. Depuis que je suis moins sur mon
ordinateur, je lis des livres, je marche,
je fais du sport, je fais encore plus de
musique, j'étudie plus (haha) et j'ai de
meilleures notes scolaires. En bout de
ligne, je passais la majorité de mon
temps à ne rien faire sur mon ordi, ce
qui m'incitait à procrastiner. Éteignez
vos cellulaires, vos iPods, vos portables
pour quelque temps et prenez le
temps de faire plein d'autres choses. Il
n'y a pas que les mondes virtuels dans
la vie, il y a aussi le vrai monde.
Nicolas Lamarre-MoreauLe Mouton Noir
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012
12Divertissement
partis se sont disputés, prétendant
être cautionnés par vous-même...
- ... Mais aucun n’est venu me voir!
Je n’ai même jamais su ce qui se
passait chez moi !
- ... Et tous sans exception ont
oublié le véritable débat : donner
un nom neuf à cet état nouveau
sur cette planète nouvelle.
Profitant du chaos que la myriade
de groupuscules idéologiques a
suscité, les responsables ont tout
simplement trouvé géniale l’idée
à la-quelle ils prétendaient être les
seuls à avoir pensé : dorénavant,
cette planète s’appellerait le PPP, la
planète du Petit Prince…
- … mis à part le fait que vous êtes
en train de m’en chasser, ces grandes
personnes ont plutôt bien fait !
--… pour ce qui est du nom,
bien sûr! Malheureusement, la
campagne électorale n’a produit que
des dérives, des désordres et même
certains actes répréhensibles. Ils
ont convaincu les responsables
que la démarche démocratique à
laquelle ils avaient d’abord pensé,
ne mènerait jamais qu’à la cohue.
Ils ont décidé de museler tous ces
agitateurs en herbe en exacerbant
leurs idéologies fumeuses pour
qu’elles se perdent en discussions
stériles. Nos services secrets sont
formels : ce genre de dérives
constitue la meilleure recette pour
appeler le désir d’ordre sur cette
planète. Comme ailleurs.„
Le Petit Prince s’arrêta encore une
fois de parler. Il leva un regard peiné
sur le petit homme en noir, puis
baissa les yeux sur le serpent : tous
deux le regardaient et l’écoutaient
Le retour du Petit prince (suite et fin)
m’en chasser ? Avant, j’en étais fier
:...
… et le Petit Prince continua lui-
même : "… je n’avais qu’à tirer ma
chaise pour contempler un coucher
ou un lever de soleil ; je n’avais
qu’une rose et un mouton dont
je devais m’occuper ; je rêvais en
pensant à mes amis l’aviateur et
le renard... Oui ! de cette planète-
là, j’étais fier ! Mais de ce que les
grandes personnes en ont fait, ces
enceintes fortifiées, ces guichets
contrôlés, ces caméras cachées, ces
micros dissimulés, ces paquets de
formulaires, tout ça, je ne peux en
être fier ! Et leur nationalité, quand
même qu’ils me la donneraient, je
n’en veux pas ! Je… !
Le Serpent raconte ses observations
lors du contrôle douanier subi par le
Petit Prince
Il [Le serpent] se dressa à nouveau
lentement. Il n’eut pas longtemps à
attendre :
- Continue !
- Quand tu étais dans le bureau du
Superviseur, à un moment donné,
il a entendu son subalterne te
menacer : " Avec vos déclarations
fantaisistes, vous risquez gros !
Le pire, ce serait la déchéance
de nationalité. „ N’importe qui
d’autre à ta place se serait fermé
le clapet. Toi, au contraire, tu étais
furieux ! (Le Superviseur aussi,
mais j’y reviendrai.)" Comment ça?
Déchéance de nationalité ? Vous
êtes sur ma planète et vous voudriez
Le Petit Prince suffoquait. Il prit
un certain temps à reprendre son
souffle.
- Ah ! Les grandes personnes !
D’ailleurs, la harangue du
Superviseur n’était pas finie:
“ Voyez-vous, cher Petit Prince – je
me crispais de plus en plus à chaque
fois qu’il m’appelait ainsi... –, voyez-
vous, cher Petit Prince, il y a une
autre raison pour laquelle je ne puis
vous délivrer de visa d’entrée. Dans la
constitution de l’astéroïde devenue
planète, la nation colonisatrice
avait prévu conférer aux nouveaux
bâtisseurs le droit de choisir le nom
du nouvel État qu’ils étaient en train
de bâtir et l’assemblée de notables
en train d’ériger. Étant donné que
vous êtes mondialement connu,
étant donné que votre portrait est
une icône qui circule sur la Terre-
mère entière, étant donné que le
conte inventé par l’aviateur auteur
est l’un des plus lus dans l’univers,
immédiatement, se sont formés
des tas de partis faisant valoir la
caution de votre personnalité ou
exploitant votre notoriété. Pendant
un certain temps, je me suis amusé
de voir tout ce que les gens étaient
capables d’inventer : du plus anodin,
le PPP, le Parti du Petit Prince aux
plus fantaisistes, sinon les plus
contradictoires : le PPPP ou Parti
Populaire du Petit Prince, fondé
le même jour que le PPPP, le Parti
Princier du Petit Prince. Durant toute
la campagne référendaire, tous ces
Joseph A. SoltészEnseignant
| Le
Mou
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5 ju
in 2
012
13
Divertissement
Cré
dit :
Mic
hel C
ham
berla
nd
avec compassion.
“ Dans ces circonstances, avait
continué le Superviseur, vous
comprenez aisément qu’on ne
puisse vous donner accès à votre
planète. Vous me direz que ce sont
des raisons politiques. Parfaitement !
Nos services du renseignement sont
formels : alors que nous cherchons
laborieusement à établir l’ordre et
la discipline incontournables dans
une nouvelle nation, le retour du
Petit Prince ne pourrait que générer
le désordre populaire. Il suffirait que
vous soyez adéquatement manipulé
par un agitateur n’ayant ni votre cha-
risme, ni votre notoriété pour que,
en votre nom, on entraîne ce pays...
--... On ? Vous voulez dire les
grandes personnes ?
- Non ! Je veux simplement dire : les
bâtisseurs de ce pays. Les notables
qui ont contrôlé la colonisation
avaient décidé de n’accepter que
des pionniers sans enfant. Il n’y
a donc, comme vous dites que
des grandes personnes sur votre
planète. D’ailleurs, après tout ce
que je vous ai dit, je dois cesser
d’utiliser l’expression votre planète.
Puisque vous l’avez quittée au
moment où elle s’est mise à croître
démesurément, vous n’en être plus
le propriétaire...
--... Mais je ne l’ai jamais possédée !
J’y ai simplement vécu avec ma rose,
mon mouton et mes couchers de
soleil…
- Eh bien ! C’est fini tout ça ! Je dois
vous refouler.
- Mais... ? me... ?
- Oui ! Vous refouler. Comme un
dangereux criminel ou un innocent
vagabond. Je sais ! Vous ne faites
partie ni de l’une ni de l’autre
catégorie. Mais, dans votre cas,
nos servi-ces de renseignement
ont réussi à trouver une rubrique
adéquate : rêveur. D’après votre
fiche, cela revient au même. Comme
vous êtes prince, vous comprendrez
sûrement cette subtilité de nos
services : vous êtes persona non
grata.
- Mais... ?
- Fini ! Dehors !”
Pour la première fois, l’allumeur
de réverbère et le serpent se
regardèrent. Manifestement, ils
pensaient la même chose…
- Aussitôt, le Superviseur avait
ajouté d’un ton doucereux de
conspirateur : “ Vous savez que,
d’après les règles internationales
en vigueur, ce nouveau pays doit
vous fournir l’asile politique. Si vous
le réclamez. Mais, après ce que je
vous ai raconté, je compte sur vous
pour que vous ne le demandiez
pas. Et si vous le revendiquiez, les
lois inédites de ce pays neuf ont
prévu un statut qui permet de
contourner ces règlements : tous les
nouveaux venus ne l’obtiennent que
provisoirement, sans le posséder
vraiment. Personne encore ne l’a
obtenu définitivement. On ne peut
donc l’ôter à quiconque. Pas même
à vous. Et là je suis d’accord avec
mon subalterne : je vous déchois
de votre nationalité. C’est d’autant
plus facile que vous ne l’avez
jamais eue, qu’aucun document ne
prouve que vous ayez été citoyen
de cette planète, ou seulement
résident. Avec cette déchéance de
nationalité, vous devenez purement
et simplement un apatride.
- Un na... quoi ?
- Final ! Dehors ! „
- …
- Et me voilà !
Le docte allumeur de réverbères,
qui avait beaucoup lu, et le savant
serpent, dont les cousins avaient
beaucoup voyagé, ne purent
s’empêcher de pérorer sur la
situation du Petit Prince :
- La vérité, c’est qu’il n’y a que
très peu de pays dont on puisse
vraiment être fier. Il s’agit souvent
de nations excentriques ou au
contraire enclavées, très éloignées
mais toujours pas très grandes,
peuplées de populations incapables
d’avoir des ambitions démesurées.
Qui n’ont d’autre choix que de
vivre pacifiquement et, s’ils ont des
voisins, en aussi bonne entente que
possible avec eux…
- Mais le plus drôle, c’est la colère du
Superviseur. Même pendant que tu
discutais avec lui, Petit Prince, je n’ai
pas vu à ce point la colère lui monter
au visage. Il était en furie ! C’était
encore pire, parce qu’il ne pouvait
le montrer ! C’est que la déchéance
de nationalité mène à la chose que
les polices de frontières redoutent le
plus : les apatrides !
- Les zapas... quoi ?
- Les apatrides : celles et ceux qui
ne sont inscrits sur les registres
d’aucune nation ; les sans-papiers
qui prétendent ou font semblant de
venir de nulle part ; les réfugiés qui
ont tout perdu ou à qui on a tout volé;
les déplacés qu’on a forcés à quitter
leur foyer et dont les administrations
tutélaires ont perdu les documents...
Ah ! il y en a des variantes de
personnes qui ne sont rien. Mais les
administrations, elles, redoutent
ces malvenus comme la peste :
pour elles, c’est la seule engeance
avec laquelle elles seront nécessai-
rement désarçonnées. En principe,
elles ne peuvent les renvoyer, parce
qu’elles ne sont pas sûres de l’endroit
d’où ils viennent; elles sont tenues
de s’occuper d’eux jusqu’à ce qu’elles
aient retracé leurs origines. Dans les
meilleurs des cas. Sinon, elles sont
obligées de les prendre en charge,
de les héberger, de les nourrir, de
les soigner s’ils sont malades. Pour
se dégager de ces obligations,
beaucoup d’administrations les
isolent discrètement et les oublient
dans des prisons abjectes.
Tout cela est passablement
différent du discours « officiel » du
Superviseur.
Cette fois-ci, ce fut le petit homme
en noir qui regarda le serpent :
- Ah ! Je comprends maintenant
pourquoi la Croix-Rouge et tous les
organismes humanitaires passent
tant de temps à préparer et gérer les
dossiers de leurs commettants...
- Exact ! Et les services publics se
félicitent de cette horde de bénévoles
et de volontaires qui effectuent ces
fastidieuses recherches à leur place.
Ils devraient leur payer ce travail. Au
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Le
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14Divertissementmême prix que leurs policiers des
frontières ! Quelques prix Nobel de
la paix constituent une bien maigre
consolation.
Un long silence se fit.
- Ah ! Que j’aimerais que mon ami
l’aviateur me dessine ça !
- Mais rien n’est plus simple ! Sur
une feuille de papier, il suffit de
tracer une ligne n’importe où !
- Non, ce n’est pas ça ! Ce que
j’aimerais qu’il me dessine, c’est
comme la cage-maison de mon
mouton : un monde où il n’y aurait
pas de frontières et tout ce qui va
avec. Une planète où les grandes
personnes ne se tireraient pas
dessus. Un désert où l’eau des puits
serait toujours fraîche et accessible
à tous.
- … un monde où les serpents
continueraient seulement à piquer
les proies qu’ils veulent manger ou
les prédateurs qui les attaquent...
- … Revenir aux bienfaits de la loi
de la nature. Et corriger celle des
hommes là où elle a déraillé.
- Ah ! Ah ! Ah ! ironisa notre ami.
Tant d’érudits en ont déjà rêvé. Ce
sera plus long et plus compliqué
qu’allumer et éteindre sans arrêt ce
fichu de réverbère.
- Plus malaisé que de porter un titre
qui ne confère pas de droit, à peine
celui de parler.
- Plus dangereux que de…
Nous parlions tous en même
temps. Nous nous tûmes tous les
trois ensemble brusquement. Nous
avions la bizarre impression que,
s’il l’avait pu, le réverbère aurait
demandé la parole ou au moins à
être mis au repos : il semblait refuser
la régularité avec laquelle son
ordonnance l’allumait et l’éteignait.
Il hésitait; sa flamme, normalement
claire et vive, était devenue falote ;
et quand il finissait de s’allumer – ou
de s’éteindre –, on avait le sentiment
qu’il voulait déjà faire le contraire.
Nous eûmes l’impression que ce mo-
ment de nuit allait durer longtemps.
Presque normalement, comme il
dure dans les déserts et sur les autres
planètes.
Ensemble, nous levâmes les yeux
vers le ciel. Un avion passait, pas
très haut, mais pas très bas non plus.
Juste assez pour tracer de longues
lignes dans le firmament. Mais de
toute évidence il ne pouvait laisser sa
traînée habituelle. Le produit utilisé
était réfléchissant ; le soleil lointain
illuminait les marques; un fort vent
d’altitude les déformait rapidement.
- C’est mon ami l’aviateur !
Parti de l’est, il n’arrêtait pas de
tracer des traits et, bientôt, les
deux extrémités de l’horizon furent
reliées par un segment passant par
le zénith.
C’est le petit homme en noir qui
proposa une interprétation :
- C’est très simple : c’est du morse !
Les premières lettres étaient
déjà toutes déformées. Bientôt,
elles ressembleraient à de simples
nuages. En traduisant les dernières
et les plus claires, il déclama :
- ti égale e.
- e, répétitions-nous tous en
chœur…
- ta égale t.
- t..
- ti / ta / ti r.
- r.
- e.
- …
Les autres lettres étaient devenues
illisibles. Le petit homme en noir,
amusé par le jeu, fit quelques
propositions :
- … -erte : alerte, perte, inerte,
déserte… Non ! ça ne va pas ! ça
ne veut rien dire… Attendez, il y a
autre chose ! …erté : fierté, rareté,
déserter, …erté, oui ! Égalité,
fraternité !
À cette dernière plaisanterie,
il se tut, sidéré. Derrière lui, son
réverbère s’était mis à fonctionner
tout seul ; à s’éteindre et à s’allumer
comme un phare.
Il se retourna, jeta un coup d’œil
au serpent qui lui répondit d’un air
complice : il faisait vibrer sa langue
à l’unisson du fanal. La lanterne
émettait des signaux visuels en
morse : .-.. / ../ -… / . /.-. / - / . /.
Le petit homme demeura interdit.
Intensément, mais pas longtemps.
- Je n’ose y croire : je n’aurais plus
jamais à m’occuper de mon fichu
réverbère ?
Il l’observa quelque temps. Vérifia
la précision et la fréquence de son
signal.
- Affranchi? s’écria-t-il. Délivré? Je
suis … !
Il se mit alors à danser le quadrille
autour du poteau. Le serpent se
lova autour, y monta en se glissant
langoureusement. L’ex-allumeur me
tendit les mains pour se faire accom-
pagner dans sa folle farandole. Un
air de folie soufflait.
- Puissiez-vous ne jamais devenir
une grande personne…
L’avion repassa une dernière fois,
zébrant le ciel d’une nébuleuse
traînant d’un bout à l’autre du
firmament.
- Petit Prince, ma place est vacante.
Si tu le veux, ma planète est à toi,
mais il n’y a plus rien à y faire…
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FIN
| Le
Mou
ton
Noi
r | M
ardi
5 ju
in 2
012
15
Moi j'ai connu un endroit qui me plaisait bien,
C'est sans aucun doute, j'y vais avec l'école
après-demain.
Les activités sont intéressantes et
étonnamment diversifiant,
J'ai rencontré des gens aux caractères
différents.
Ce n'est qu'après plusieurs jours de
présentations que je t'ai rencontrée,
Je t'ai parlée après que tes amis m'aient
intégré,
De loin tu ressemblais à une femme comme
les autres.
Et il y en avait beaucoup d'autres, mais c'est toi
qui m’as conquise,
Comme un phoque sur sa banquise,
Comme une femme qui devient marquise,
Comme un roi qui a fait une bêtise.
J'ai senti durant une fraction de seconde, les
poils me hérisser,
Les papillons qu'on me parlait étaient
soudainement arrivés.
Tandis que mon regard était ébloui par ton
regard majestueux,
Je m'abreuvais de ta sagesse à travers de tes
yeux.
Je me suis levé avec l'intention que tu me
suives,
Ta compagnie m'attirait, je voulais t'ouvrir
comme un livre.
Te connaître comme si je t'avais toujours
connue,
Mais l'erreur est humaine et tu m'étais une
inconnue,
Lorsque tu es partie avec ta tristesse, je l'ai su.
Tu ma pardonné malgré mes fautes,
Nous marchions avec le bonheur de deux
hôtes,
Qui s'attirent l'un à l'autre sans toutefois le dire,
Malgré que tous nos gestes qui nous trahissent.
J'ai fini par chercher tout mon courage,
L'Être tout seulPour te demander ta main, non pas en
mariage,
Je souhaitais de partager ma vie à tes côtés,
Je voulais que tu sois mienne pour l'éternité.
Sur le moment tu m’a semblé hésiter,
Pour toi je n'étais pas le premier que tu avais
rencontré.
Tu n'étais pas certaine de tes sentiments à
mon égard
J'ai su te convaincre malgré le peu de mon
charme.
Les mois passent aussi vite qu'une étoile
filante,
Chaque jour, tu étais encore plus
resplendissante.
Je croyais rêver d'être avec la plus belle femme
de la Terre,
J'étais si heureux que tu sois ma cavalière.
Tous les moments passés dans tes bras
m'étaient agréables,
Je ne voulais pas te lâcher, tu étais si aimable.
Je pouvais lire dans tes yeux que c'était
réciproque
Que notre amour était aussi dur que le roc.
Notre histoire était parfaite comme un conte
de fée,
Malheureusement, il y a toujours un vice
caché.
Ta tendresse et ta douceur d'un ange t'étaient
destinées,
L'acédie et l'envie étaient mes péchés.
Nos routes se sont séparées, nos corps se sont
éloignés,
L'un de l'autre nous croyons que ce serait la fin
d'une épopée.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, bien au
contraire,
Maintenant que tu es loin de moi, ma vie est
un calvaire.
À chaque fois que je te voyais, tu étais chaque
jour plus attirante,
Ta présence me manquait, tu était une
excellente amante.
Je croyais que notre relation aurait un nouveau
sens, j'espérais te voir plus souvent,
Sans le savoir, tes paroles ont atteint mon
cœur avec un couteau brûlant.
Ça m’a attristé, ça m’a découragé, la vie n'avait
plus de raison d'être,
Mais la volonté de te ravoir à mes côtés me
redonnait du bien-être.
J'attendais la meilleure occasion pour pouvoir
te parler,
Seul à seule, pour ne pas être écoutés.
Durant toute une nuit et même plus, j'ai pu te
serrer dans mes bras,
Durant toute une nuit et même plus, j'ai pu
m'épanouir de ton aura
Je n'ai jamais été aussi heureux d'être avec toi
durant ces quelques heures
Je pouvais te sentir, te coller, te caresser,
savourer ta chaleur.
Lorsque je me suis réveillé, tu étais pâle et
blanche
Tu restais toujours aussi belle, je me collais à tes
hanches.
Ton corps n'avais pas changé, au contraire il
avait embelli.
Je m'en étais tant ennuyé que ça m'avait
affaibli.
Je t'ai aidée, je t'ai réconfortée,
Tu n'allais pas bien, tu étais intimidée,
Je n'étais plus à tes yeux, l'homme que tu
aimais,
J'étais l'homme qui ne t'aimait plus, comme je
le regrettais.
J'ai senti tout de suite que tu réfléchissais,
C'était si intense que ton corps en entier
tremblait.
Je n'ai pas pu te résister, tu étais si excitante,
Je te désirais, je te voulais étincelante.
Tu aimais mes caresses, je sentais tes frissons
C'est grâce à cela, que j'ai pu réveiller notre
passion.
Je suis quelqu'un qui peux s'avérer compliqué,
Je ne suis pas facile à suivre, surtout pas à
communiquer
Je reconnais mes erreurs du passé, je reconnais
mes torts,
Le mal qui couvrait mes yeux est enfin mort.
Je suis prêt à tout abandonner pour que tu
reviennes à mes côtés,
Je suis prêt à tout te donner pour que tu
partages ma complicité,
Un couple ça se travaille à deux, il faut le
reconnaître,
C'est avec toi que je veux le faire, c'est avec toi
que je veux renaître.
Je suis convaincu que rien ne pourra nous
séparer à nouveau,
Je suis prêt à mettre mon âme pour qu'on
recommence notre prochain niveau.
Mes paroles dans ce poème sont la sincérité de
mon cœur,
Je les écris pour que tu comprennes mon plus
grand malheur.
Je sais, je t'ai fait mal, plus que je peux le croire,
Mais te voir avec un autre homme, me remplit
de désespoir.
Le plus important pour moi, c'est ton bonheur,
que tu sois heureuse,
Si tu choisis de partir avec lui, soit! Je ne
m'imposerais plus dans ta vie amoureuse.
Je vais devoir m'y faire et me trouver une raison
de continuer,
La vie est si moche quand je ne suis pas à tes
côtés.
Ne pleure pas, je ne veux pas que tu sois triste,
Je veux simplement que tu restes réaliste.
Le plus important pour toi, c'est que tu soit
avec la personne avec qui tu te sens bien,
Ça peut être lui, moi, ou bien, le prochain que tu
trouveras sur ton chemin.
Je vais pouvoir me libérer de ce lourd fardeau,
Le monde est trop beau, c'est le début d'une
aventure en solo…
Divertissement
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Le
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