jewish theocracyby gershon weiler

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EHESS Jewish Theocracy by Gershon WEILER Review by: Régine Azria Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), p. 311 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623617 . Accessed: 09/06/2014 16:52 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.140 on Mon, 9 Jun 2014 16:52:09 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Page 1: Jewish Theocracyby Gershon WEILER

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Jewish Theocracy by Gershon WEILERReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), p. 311Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623617 .

Accessed: 09/06/2014 16:52

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Page 2: Jewish Theocracyby Gershon WEILER

BULLETIN DES OUVRAGES

65.375 WEILER (Gershon). Jewish Theocracy. Lcydc - New York - Copenhague - Cologne, E J Brill, 1988, 332 p.

G.W. n'y va pas par quatre chemins dans l'étude incisive, provocatrice et radicale qu'il propose ici et dont la thèse centrale est la sui- vante : la religion juive telle qu'elle se mani- feste et s'exprime à travers la halakha , la loi religieuse, est incompatible avec l'existence d'un État juif moderne. Il nous entraîne dans son sillage en commençant par une étude nourrie du concept de théocratie juive au cours de laquelle il expose de façon critique les positions respectivement soutenues par Flavius Josephe, Philon, Maïmonidc, Abrava- ncl et Spinoza.

Lui-même se range aux côtés de ce dernier et affirme que la théocratie juive en tant que forme de gouvernement est une doctrine anti- politique qui n'a jamais connu d'application effective sous sa forme achevée, pour des rai- sons à la fois historiques et structurelles.

Il en veut pour preuve le fait que la halakha s'est développée et n'a acquis sa pleine auto- rité que lorsque le peuple juif a perdu sa sou- veraineté nationale. C'est donc dans un contexte de perte du pouvoir politique et en l'absence de perspectives de restauration nationale que la halakha aurait développé un code-cadre de vie, non politique par la force des choses, se contentant d'inventer et de don- ner une légitimité institutionnelle et religieuse à des procédures pragmatiques destinées à gérer sa relation avec le gouvernement des gentils.

N'ayant jamais été mise en pratique en tant que constitution d'un État réel, la halakha pourrait donc tout au plus être le cadre légal d'une communauté religieuse vivant sous un pouvoir étranger et dont l'autorité dépendrait du dit pouvoir étranger. Ainsi, la halakha serait la doctrine née de l'échec du politique.

Selon l'A., la création de l'État d'Israël en 1948 et son ambition d'être un « État juif » a redonné son actualité à la question du politi- que, laissée en suspens pendant près de 2 000 ans, période pendant laquelle le désir politi- que des Juifs s'est progressivement mué en une espérance messianique, marquant par là le passage de la nation juive à la commu- nauté religieuse.

Partant de là, l'A. pose des questions de fond liées à la confrontation - et selon lui à l'incom-

patibilité - entre modernité politique occiden- tale, à laquelle s'identifie la nation israélienne, et la nature du politique dans la tradition reli- gieuse juive : « Y a-t-il place dans le judaïsme pour un gouvernement souverain ? ». Ré- ponse : non. Il n'en a pas dans la mesure où l'autonomie du politique y est inconcevable. Aucun royaume juif n'est légitime en tant que tel ; l'autorité du souverain est toujours subor- donnée à une autorité supérieure. Les seules formes d'autorité reconnues comme légitimes sont religieuses : Sanhédrin, docteurs de la loi... « Quid à propos d'un État juif moderne et souverain ? » Réponse : incompatibilité radi- cale avec l'autorité de la halakha qui ne se par- tage pas - contrairement à la pratique qui a cours en Isracl-mêmc - , aucun compromis n'étant envisageable compte tenu du fonde- ment ultime de celle-ci, d'origine divine, donc absolue. En d'autres termes et en termes de principes, la notion de démocratie est étran- gère à la halakha, laquelle n'autorise aucun débat ouvert sur les fins. Aussi ne peut-elle produire qu'une dictature cléricale.

A côté de ces réponses taillées à la hache et volontairement sans nuances, l'A. développe des analyses fines quoique tout aussi percu- tantes sur les relations entre religion et État dans le cadre d'Israël, sur la sécularisation du peuple juif, sur la nature effective de ce der- nier. S'interrogeant sur la crise de légitimité que traverse actuellement Israël, et sur le fait que tant le sionisme que l'orthodoxie reli- gieuse s'avèrent inefficaces pour fonder le consensus national, l'A. se demande si le fond de la question ne résiderait pas dans le fait qu'un besoin collectif de tradition (comme recherche de racines) se fait sentir en Israël - comme cela se manifeste ailleurs, au niveau individuel - , alors que dans le même temps le fondement normatif de cette tradition, autre- ment dit la « croyance » en cette tradition, s'est effondrée.

Régine Azria.

68316 WIHTOL DE WENDEN (Catherine). Les Immigrés et la politique. Cent cin- quante ans d'évolution. Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (avec le concours du C.N.R.S.).

(Cf. Arch., supra, p. 145-50).

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