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Jack Kerouac, sur la route
Quatre destinations cultes
San Francisco, berceau de la Beat Generation
La Beat Generation est associée à la ville de San
Francisco parce que de nombreux auteurs du
mouvement y habitèrent ou s’y installèrent. La ville
était alors réputée comme le nouveau pôle artistique
des USA. 1955 fut une année-phare pour la Beat
Generation, Allen Ginsberg fit une lecture publique de
son poème Howl, la Six Gallery Reading, à laquelle
assistèrent les pionniers du mouvement. Pour la
première fois, la Beat Generation se présentait au
grand public. Aussitôt, le fondateur de la librairie City
Lights de San Francisco publia l’œuvre, qui fut
immédiatement traînée en justice pour obscénité, mais relaxée aussi vite. Howl devint un
manifeste, et s’imposa comme ouvrage majeur de la Beat Generation, avec Sur la Route de
Kerouac, et Le Festin Nu de Burroughs. Les beatniks s’inspirèrent des surréalistes et du jazz,
avant de devenir eux-mêmes une source d’inspiration pour les hippies dans les années
soixante.
À voir :
Le Beat Museum
450 Broadway, San Francisco, 94133
La Beat Generation au musée ! D’abord situé dans la ville de Monterrey, au sud de San
Francisco, le temple des beatniks a déménagé en 2006 dans le quartier de North Beach de San
Francisco. Kerouac aimait ce coin où il vécut un temps. Une rue porte d’ailleurs son nom. Le
Beat Museum expose des manuscrits originaux, des photographies, de l’art abstrait, mais aussi
des pièces collector, comme un chèque de 10,08 $ fait de la main de Kerouac dans un
magasin vendant de l’alcool, ou une version dédicacée du poème Howl de Ginsberg.
www.thebeatmuseum.org
Librairie City Lights
261 Columbus Avenue, San Francisco 94133
La librairie que Ginsberg avait choisie pour lire ses poèmes est toujours ouverte : elle est
même devenue un lieu culte pour les fans des beatnicks visitant San Francisco. City Lights se
définit elle-même comme la seule véritable librairie indépendante des États-Unis. Et même
cinquante ans après le passage des beatniks, leur influence se fait toujours sentir quant à la
sélection des livres. La maison d’édition City Lights Publisher, née en 1955, continue aussi
dans sa lignée, en s’efforçant de faire paraître des auteurs novateurs et progressistes, et
toujours dans un esprit de résistance face à la censure et aux idées conservatrices.
www.citylights.com
Le Chelsea Hotel à New York
Situé dans le quartier de Chelsea à New York (quelle surprise !), le Chelsea Hotel a accueilli
bon nombre d’écrivains, penseurs, acteurs, musiciens… dont certains y ont séjourné un certain
temps. Édith Piaf, Stanley Kubrick, Bob Dylan, Jean-Paul Sartre, Arthur Miller et Janis Joplin
font partie des clients. Pour Kerouac et ses amis qui y résidèrent, le Chelsea Hotel était un lieu
d’échange philosophique. La première version de Sur la Route y a été écrite en trois semaines,
sur un rouleau de papier de 36 m. Cette version a été longuement revue avant d’être publiée.
Pour information, le premier prix pour une nuit en chambre double dans l’hôtel est de 235 $.
222 W. 23rd St, New York 10011
www.hotelchelsea.com
Lowell, ville natale de Kerouac
Jack Kerouac est né en 1922 dans la petite ville de
Lowell, Massachusetts. Né Jean-Louis Kirouac, Jack a
grandi dans un environnement francophone. Au début
du XXe siècle, la Nouvelle-Angleterre a en effet
accueilli un grand nombre d’immigrés franco-
canadiens. Touchés par le chômage et la misère qui
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sévissaient alors au Québec, ils étaient venus
travailler dans les filatures. Ces immigrés se faisaient
vulgairement appeler les « nègres blancs d’Amérique
», et les Américains les surnommaient « canuck » ou
« coon-ass » (cul de raton laveur). Kerouac a
d’ailleurs confié dans une lettre à son ami Allen Ginsberg, quelque temps avant sa mort, qu’il
voulait retrouver sa langue maternelle. Ses ancêtres étaient en fait français, il alla à leur
recherche en Bretagne en 1957, mais revint bredouille.
Certains lieux de Lowell sont décrits dans les romans de Kerouac, comme l’église Jean
Baptiste. Il y retourna en 1967 où il écrit le roman Vanité de Duluoz : une éducation
aventureuse, 1935-1946, une autobiographie sur ses jeunes années. Il y décrit sa vie de
lycéen à Lowell, puis son entrée à l’université, jusqu’à la naissance de la Beat Generation. La
ville lui a rendu hommage en juin 2007 en le nommant posthumément docteur ès lettres de
l’Université de Massachusetts.
À voir :
Kerouac Park, Bridge Street
Le Lowell National History Park rend hommage à la révolution industrielle des États-Unis. Il
héberge le Kerouac Park, où a été érigé en 1988 une stèle en son honneur. On peut y lire
certaines de ses citations les plus connues.
Cimetière Edson, Gorham Street
Après sa mort en 1969 en Floride, Jack Kerouac fut enterré au cimetière Edson, dans sa ville
natale. Sur sa tombe, on peut lire « Ti Jean », ainsi que l’épitaphe « He honored life ».
Lowell Celebrates Kerouac !
L’association Lowell Celebrates Kerouac ! a pour but de faire la promotion des œuvres de
l’écrivain, en s’associant aux écoles qui incluent Kerouac dans le programme scolaire. Les
volontaires se chargent aussi de l’entretien du Kerouac Park. Le premier week-end d’octobre,
ils organisent le festival d’octobre, pendant lequel des visites guidées de la ville font découvrir
les lieux que l’auteur fréquentait. Le festival organise aussi des projections de films, des
concerts de jazz, des lectures d’œuvres de la Beat Generation, une compétition de poésie, et
bien d’autres activités en lien avec le mouvement.
Denver, la ville de Neal Cassady
Jack Kerouac et Neal Cassady se sont rencontrés à l’université à New York. Ce dernier est
originaire de Denver. C’est pour le rejoindre que Kerouac se lança dans une traversée des
États-Unis d’Est en Ouest, en auto-stop, en 1947. Il a séjourné un certain temps dans la
capitale du Colorado où il travailla dans la halle aux fruits. Il fréquente les quartiers noirs de la
ville, cette Amérique des exclus dont il se sent si proche. Il y achète même une maison pour
sa mère et sa sœur, mais celles ci ne s’habituent pas à la vie dans l’Ouest et s’en vont au bout
d’un mois seulement. Kerouac s’installe dans la maison pour travailler à ses recherches pour
ses écrits, avant de partir à San Francisco.
À voir :
Larimer Square (anciennement Larimer Street)
Cette rue, qui est l’une des plus anciennes de Denver, est mythique : le fameux Buffalo Bill y
vécut et Neal Cassady y passa sa jeunesse. Son père travaillait dans un barber shop de la
rue. Naturellement Jack Kerouac devint un habitué des lieux.
My Brother’s Bar
2376 15th Street
C’est le plus vieux bar de la ville. Neal Cassady et Jack Kerouac s’y rendaient souvent pour
boire et refaire le monde. Le patron a trouvé dans les années quatre-vingts une lettre originale
de Cassady demandant à un ami de régler son ardoise. Elle est affichée dans le bar avec une
photo des deux compères. Si le patron est de bonne humeur, il vous en fournira une copie
gratuite !
Colburn Hotel
980 Grant Street
Cet hôtel abrita les pionniers de la Beat Generation, Ginsberg y séjourna un été, Kerouac s’y
rendait aussi de temps à autre, et c’est là que Cassady rencontra sa future femme Carolyn
Robinson. Les beatniks se retrouvaient souvent au bar de l’hôtel, le Charlie Brown.
Photos : © Thierry Gif/Yvette ; © Jlpapple - C reative C ommons A ttribution-Share A like 3 .0 Unported
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