invasion de la mer caraïbe par pterois volitans et p. miles
TRANSCRIPT
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
1/25
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
2/25
Invasion de la mer carabe parPterois volitans etP. miles
par
Claude BOUCHON et Yolande BOUCHON-NAVARO
Introduction
Les cosystmes marins carabes ont t isols de la zone intertropicale Indo-
Pacifique depuis lmersion de listhme de Panama, il y a environ 3,5 millions dannes.
Depuis, leurs composantes floristiques et faunistiques ont volu de faon divergente
par rapport celles du reste de locan mondial. Ce phnomne a induit un taux
dendmisme particulirement lev qui confre aujourdhui aux cosystmes marins
ctiers carabes une originalit unique au monde, mais en corollaire, une fragilit
potentielle trs importante vis--vis des agressions dorigines naturelles ou
anthropiques.
Dans ce contexte biogographique, lintroduction despces trangres la
rgion, tels des poissons rcifaux dorigine indo-pacifique, constitue un risque majeur
de dsquilibre pour les rcifs coralliens carabes. Depuis un demi-sicle, la prsence de
prs dune vingtaine despces de poissons indo-pacifiques a t signale sur les ctes
de Floride, mais aucune dentre elles ne sest rpandue de manire notoire. Lespce
Pterois volitans a constitu une exception en entreprenant la conqute du bassin carabe.
La rapidit et limportance de cette invasion mritent quelle fasse lobjet dun suivi
vigilant.
Lexpos suivant est bas sur une tude des donnes disponibles dans la
bibliographie, ainsi que sur des informations changes lors de latelier qui sest tenu
sur ce sujet au cours du congrs du Gulf and Caribbean Fisheries Institute (GCFI)
Cuman (Venezuela) du 1 au 7 novembre 2009.
1) Historique et tat des lieux
Les donnes thoriques concernant l'invasion de la rgion carabe par les Pterois
ont t rapportes par Courtenay (1995) et Schofield (2009). La thorie la plus
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
3/25
dveloppe veut que six spcimens de Pterois se soient chapps d'un aquarium
endommag par l'ouragan Andrew en aot 1992, dans le sud de la Floride. Ces poissons
ont t observs en libert quelques jours plus tard. Toutefois, un spcimen de Pterois
avait dj t signal sur les ctes de Floride par un pcheur ds 1985 (Courtenay,
1995). Sil est certain que laquariologie ait t la source de linvasion des Pterois en
Floride, son origine exacte est controverse. lorigine, deux espces invasives sont
concernes. Il sagit de Pterois volitans et Pterois miles. Les deux espces sont
particulirement difficiles distinguer (voir chapitre taxinomie ). Il semble toutefois
que P. miles soit rest cantonn aux ctes de Floride et que linvasion de la mer Carabe
soit due P. volitans.
Chronologie des observations
- 1985 : la premire signalisation officielle de Pterois date doctobre 1985 au
large de Dania en Floride (Courtenay, 1995).
- 1992 2000 : aprs le passage de louragan Andrew en aot 1992, plusieurs
specimens se sont chapps dun aquarium et se sont introduits dans les eaux de la baie
de Biscayne en Floride (Courtenay, 1995). Par la suite, plusieurs signalisations de cette
espce ont t rapportes sporadiquement en Floride. Les Pterois se sont rapidement
rpandus depuis lan 2000 le long de la cte atlantique des Etats-Unis (Whitfield et al.,
2002). Ils ont gagn la Carolinedu Sud (en 2000) et la Caroline du Nord (signal
depuis 2000 mais officiellement confirm en 2002 (Meister et al., 2005)). Les
populations y sont maintenant bien tablies (Meister et al., 2005 ; Ruiz-Carus et al.,
2006). Des juvniles de Pterois ont t observs sur les ctes du New Jersey, de New
York, et Rhode Island depuis 2001. Daprs Kimball et al. (2004), les Pterois ne
supportent pas de tempratures infrieures 13C et ne peuvent donc pas survivre
lhiver.
- 2000 : des plongeurs le signalent dans le sud des Bermudes. En avril 2001, un
Pterois est confisqu dans une exposition aux Bermudes. Il provenait de Devonshire
Bay. Leurs populations sont restes faibles jusquen 2004. Depuis, ils sont devenus trs
abondants. Comme leur densit varie beaucoup dune anne lautre, on ne sait pasencore si les populations sont bien tablies.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
4/25
- 2004 : des Pterois sont signals lest de New Providence Island aux
Bahamas. Ils sont installs aux Bahamas aussi bien sur les rcifs que dans les herbiers,
les bordures et les canaux de mangrove (Snyder et Burgess, 2007). Les populations y
atteignent aujourdhui des densits record, avec plus 300 individus par hectare sur
certains rcifs (Green et Ct, 2009). Le manque de diffrentiation gntique entre les
Pterois volitans des Bahamas et de ceux de la Caroline du Nord suggre quils partagent
une mme source, cest--dire la cte est de Floride (Freshwater et al., 2009a).
- 2006 : lespce est signale aux les Turk et Caicos en mai, mais sa prsence
nest confirme quen aot 2007. Les populations sont bien tablies depuis 2008.
- 27 juin 2007 : Des Pterois sont observs au sud-est de Cuba (Chevalier et al.,
2008). Le 11 aot 2007, deux exemplaires sont capturs au nord de lle. Les
signalisations sont maintenant frquentes aussi bien sur la cte nord que sur la cte sud
de lle. Il est maintenant possible dobserver jusqu 15 individus en moyenne en une
seule plonge (Schofield et al., 2009).
- fvrier 2008 : lespce sinstalle aux les Cayman et en Jamaque. Les
populations ny sont bien tablies que depuis 2009. Le Dpartement de
lEnvironnement des les Cayman a dvelopp un programme dradication. Au mois de
juin 2009, plus de 200 spcimens ont t capturs (Schofield et al., 2009). En Jamaque,
les rapports dobservation se sont multiplis depuis 2008.
- 20 mai 2008 : des Pterois sont signals en Rpublique Dominicaine
(Guerrero et Franco, 2008).
- aot 2008 : un Pterois a t photographi Hati.
- novembre 2008 : lespce est aperue Puerto Rico et Sainte-Croix.
- dcembre 2008 : lespce est observe au Belize et plus au sud en Colombie
lle de la Providence et lle de San Andres (Gonzalez et al., 2009).
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
5/25
-janvier 2009 : des Pterois sont signals au large de Cozumel au Mexique.
- avril-mai 2009 : Lespce tend son aire de rpartition aux les de la Baie
(Honduras), au Costa Rica et Panama.
- septembre 2009 : Lespce atteint Aruba au large du Venezuela.
- octobre 2009 : premire signalisation Bonaire au sud des Petites Antilles.
- dcembre 2009 : premire signalisation dans le golfe du Mexique (Aguilar-
Perera et Tuz-Sulub, 2010). Deux individus ont t observs 103 km de la cte nord
de la pninsule du Yucatan une profondeur de 38 m.
- 28 janvier 2010 : lespce est observe Saint-Thomas (les Vierges
amricaines).
Les premires signalisations confirmes au nord des Petites Antilles proviennent
de Sainte-Croix et de Saint-Thomas, sans comptabiliser des observations non
confirmes ce jour Sint-Marteen (en 2008) et, au sud, la Barbade (fvrier 2006 et
janvier 2009) (Schofield, 2009).
Si lon reprend la chronologie des vnements, moins de dix ans aprs avoir t
observs au large de la Floride, les Pterois sont tablis en Floride, aux Bahamas, dans
les Grandes Antilles et sur le pourtour continental de la Carabe du Mexique au
Venezuela. Ils ont pntr le sud du golfe du Mexique. Leur maintien aux Bermudes o
les populations semblent avoir des variations sporadiques de densit dpend des apports
de larves originaires de la Floride et des Bahamas par le Gulf Stream. Larc des Petites
Antilles est envahi ses extrmits nord (Sainte-Croix, Saint-Thomas) et sud (Aruba et
Bonaire). La colonisation de ces les risque de se faire rapidement par des larves de
Pterois empruntant le courant de Guyane qui balaie lArc Antillais du sud vers le nord-
ouest.
La figure ci-aprs reprsente la distribution gographique des Pterois jusquen
fvrier 2010.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
6/25
Extension gographique connue des Pterois dans lAtlantique ouest-tropical en juin 2010 (source :
NOAA).
2) biologie, cologie et comportement
Taxinomie :
Le Pterois, un des poissons les plus spectaculaires des rcifs coralliens indo-
pacifiques, est en fait une rascasse qui appartient la Famille des Scorpaenidae, sous-
famille des Scorpaeninae. Ce dernier groupe rassemble des espces particulirement
venimeuses, comme le fameux poisson pierre Synanceia verrucosa dont la piqre
peut tre mortelle pour lhomme.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
7/25
Rgne : animal
Phylum : Chords
Embranchement : Vertbrs
Super-classe : PoissonsClasse : Osteichthyens
Sous-classe : Actinopterygiens
Super-ordre : Tlostens
Ordre : Scorpaeniformes
Sous-ordre : Scorpaenoidei
Famille : Scorpaenidae
Sous-famille : ScorpaeninaeTribu : Pteroine
Genre :Pterois
Position taxinomique du genre Pterois.
Noms communs franais : Poisson-lion, rascasse volante, rascasse-poule.
Noms communs anglais : lionfish, red lionfish, turkeyfish.
Les rascasses volantes font partie de lordre des Scorpaeniformes et de la famille
des Scorpaenidae, comprenant environ 500 espces. Les poissons de cette famille se
distinguent par la taille importante de leur tte dont la longueur peut atteindre 1/3 1/2
fois la longueur du corps. La plupart des espces possdent de nombreuses pines sur latte. Les nageoires dorsales, pelviennes et anales sont susceptibles de possder des
appareils venimeux. La nageoire caudale est arrondie.
Le genre Pterois comprend 11 espces qui sont sparables par le nombre des
pines de leurs nageoires, leur livre et la structure de leurs cailles.
Pterois andoverAllen et Erdmann, 2008
Pterois antennata (Bloch, 1787)
Pterois kodipungi Bleeker, 1852Pterois miles (Bennett, 1828)
Pterois lunulata Temminck et Schlegel, 1846Pterois mombassae (Smith, 1957)
Pterois muricata Cuvier, 1829Pterois radiata Cuvier, 1829
Pterois russellii Bennett, 1831Pterois sphex Jordan et Evermann, 1903
Pterois volitans (Linn, 1758)
Les diffrentes espces de Pterois actuellement dcrites.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
8/25
Distribution gographique des diffrentes espces de Pterois dcrites.
Rfrences Zones gographiques
PteroisandoverA
llen&
Erdmann,
2008
Pteroisantennata
(Bloch,
1787)
PteroiskodipungiBleeker,1852
Pteroismiles(
Bennett,
1828)
Pteroislunulata
Temminck&
Schlegel,1846
Pteroismombassae(
Smith,
1957)
Pteroismuricata
Cuvier,1829
Pteroisradiata
Cuvier,1829
PteroisrusselliiBennett,
1831
PteroissphexJ
ordan&
Evermann,1903
Pteroisvolitans(
Linn,
1758)
Rilov & Benayahu, 1998 Eilat, golfe d'Aqaba + +FAO Kuwait, Arabie saoudite + +Randall, 1995 Mer d'Oman + + + + +FAO Somalie + + +Rajaram & Nedumaran, 2009 Nicobar + + +Bock, 1996 Kenya + +Perreira, 2007 Mozambique + + + + +Letourneur et al., 2004 La Runion + +Gillibrand et al., 2007 Madagascar + +Kemp, 1998 Socotra + +
Allen & Smith-Vaniz, 1994 Cocos-Keeling+ + +
Allen & Erdmann, 2008 Ouest Papua, Indonsie + + + +
Allen & Adrim, 2003 Indonsie + + + + + + +Ni & Kwok, 1999 Hong Kong + + + +Randall & Lim, 2000 Sud de la Mer de Chine + + + + +Senou et al., 2007 Ryu-Kyu, Japon + + +Myers et Donaldson, 2003 Les Mariannes + + +Randall et al., 2003 Tonga + + +Randall, 1999 Pitcairn + +Randall, 1996 Hawai +Randall, 1985 Polynsie franaise + + +Laboute et Grandperrin, 2000 Nouvelle Caldonie + + +
Pterois volitans et P. Miles, les deux espces impliques dans linvasion de la
rgion Carabe, sont des espces trs proches sur le plan taxinomique qui ont souvent
t considres comme synonymes (Schultz, 1986).
Les principaux critres de dtermination morphologiques dcrits sont les
suivants : P. volitans possde 11 rayons sa nageoire dorsale et 7 sa nageoire anale
(Poss, 1999). P. miles en a 10 sa nageoire dorsale et 6 sa nageoire anale (Eschmeyer,
1986). Cependant, il semble que ces critres soient peu fiables.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
9/25
Des tudes rcentes ont confirm lexistence de diffrences gntiques entre
P.miles et P.volitans (Kochzius et al., 2003 ; Hammer et al., 2007, Freshwater et al.,
2009b). Toutefois ces rsultats sont contests (Fishelson, 2006) et ces espces ont aussi
t prsentes comme des varits allopatriques de la mme espce : dans la rgion
Indo-Pacifique, P. Miles occupe essentiellement locan Indien et son aire de rpartition
stend de lAfrique du sud jusqu la mer Rouge et le golfe Persique et vers lest
jusqu Sumatra. P. volitans est une espce largement rpandue dans locan Pacifique :
de lIndonsie jusquau Japon au nord et dans le Pacifique central et le Pacifique sud .
LIndonsie constitue la rgion o leur distribution gographique se chevauche.
Pour ce qui concerne les espces invasives de lAtlantique tropical, Hamner et
al. (2007) ont montr que 97% des individus capturs appartenaient P. volitans et
seulement 3% P. miles. Pour le moment, P. miles est demeur cantonn la cte est
des tats-Unis et cest P. volitans qui se rpand dans la mer Carabe. (Akin, com.pers.).
Lcologie et le comportement des deux espces sont, pour le reste, identiques et
seront traits en commun.
Reproduction et croissance
Ce sont probablement les caractristiques de la reproduction de Pterois volitans
qui permettent dexpliquer lexceptionnel succs de leur expansion dans la Carabe.
P. volitans (tout comme P. miles) possde des sexes spars et la reproduction
seffectue par couple. Le sex-ratio est de lordre de 1:1. Les mles atteignent leur taille
de maturit sexuelle une longueur approximative de 90 mm et les femelles de
180 mm. Les variations saisonnires de la reproduction des Pterois dans leurs rgions
dorigine est inconnue. Dans lAtlantique tropical, la priode de reproduction est tale
sur toute lanne. La parade de reproduction dbute la tombe du jour et se poursuit
durant la nuit. Une femelle pond, tous les 4 jours, deux masses dufs envelopps dans
du mucus qui sont fertilises par le mle et vont flotter en surface pendant deux jours
lissue desquels le mucus se dsagrge et les embryons sont librs. Cette ponte
reprsente environ 30 000 ufs. Ceux-ci vont tre ports par les courants, mais les
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
10/25
agrgats dufs et de mucus, trs lgers, peuvent galement tre entrans par le vent
contre-courant.
Le dveloppement larvaire est estim entre 25 et 40 jours suivant les auteurs au
cours duquel la larve mne une vie planctonique. lissue de cette priode, la larve se
rapproche du fond et devient un juvnile qui mesure alors 10 12 mm (Fishelson,
1975).
Les juvniles colonisent les rcifs coralliens et les autres fonds rocheux mais
galement les mangroves et les herbiers de Phanrogames marines o il pourront
effectuer une partie de leur croissance avant de gagner les rcifs ou autres fonds rocheux
pour y passer leur vie adulte. Le plus petit Pterois captur dans lAtlantique tropical
avait une taille de 28 mm.
La croissance des juvniles est de lordre de 0,5 mm par jour, ce qui produit un
poisson de 197 mm en un an. La vitesse de croissance diminue ensuite de faon
logarithmique avec lge (voir figure ci-aprs). Les mles deviennent plus grands que
les femelles. La taille maximale observe pour un Pterois dans la Carabe a t de 474
mm. Il semble que lespce atteigne dans cette dernire rgion une taille suprieure
celle de sa rgion dorigine o sa taille maximale est de lordre de 350 mm. En
aquarium, les Pterois sont capables de vivre plusieurs dizaines dannes. En milieu
naturel, leur dure de vie est inconnue. Celle-ci est probablement plus brve quen
aquarium, mais, compte tenu de la raret de leurs prdateurs, elle demeure certainement
trs longue.
Courbe de croissance de Pterois volitans dans la Carabe (daprs Potts et Laban, 2006).
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
11/25
Habitat
Dans lAtlantique tropical, les Pterois ont gard la mme thologie que dans la
rgion Indo-Pacifique.
Les Pterois adultes sont typiquement des poissons de rcifs coralliens. Ils
affectionnent les zones qui prsentent une complexit architecturale leve, avec
fissures, cavits et surplombs. On les rencontre galement sur les fonds rocheux non-
coralliens et galement sur les substrats durs artificiels (paves, jetes) dans la mesure
o ce critre de complexit architecturale est conserv.
Leur morphologie ne leur permet pas de nager activement trs longtemps et ils
privilgient les zones calmes labri de la houle et des courants.
Dans la rgion Indo-Pacifique, leur distribution bathymtrique stend jusqu
175 m. Dans lAtlantique tropical, des juvniles ont t observs prs de la surface,
entre des racines de paltuvier, un spcimen a t pch prs de 150 m de profondeur
(500 pieds) et un autre observ partir dun sous-marin prs de 300 m (1000 pieds).
Comportement
Les Pterois sont des prdateurs nocturnes. Ils se mettent en chasse la tombe
du jour et leur activit alimentaire sarrte peu aprs le lever du jour. Pour chasser, ils
dploient leurs grandes nageoires pectorales en forme dventail qui leur servent
rabattre une proie. Ils bondissent sur celle-ci et la gobent lorsquelle est porte. Leurs
dents sont petites et ninterviennent que pour retenir les proies. Leur appareil venimeux
est uniquement dfensif et ne joue aucun rle dans la capture des proies. Il peuvent
chasser en solitaire ou sentraider plusieurs pour rabattre les proies.
Pendant la journe, ils demeurent labri des cavits ou des surplombs du rcif
sous-lesquels ils se tiennent souvent immobiles, tte en bas. Une fois installs sur un
site, leur territoire ne dpasse pas quelques dizaines de mtres. Les Pterois ont un
comportement territorial agressif et ils finissent par chasser de leur zone dactivit,
laide de parades dintimidation, tous les autres prdateurs, mme plus grands queux.
En revanche, ils acceptent de partager leur territoire avec des congnres de la mme
espce. Dans la rgion Indo-Pacifique, les valeurs de densit publies sont de lordre de
20 individus.ha-1 Palau et restent infrieures 100 individus.ha-1 en mer Rouge. Dans
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
12/25
les Bahamas, leur densit atteint aujourdhui, dans certains sites, 396 individus.ha-1
(Green et Ct, 2009).
Vis--vis du plongeur, ils se laissent facilement approcher et ils font mme
souvent preuve de curiosit. Toutefois, leur nage indolente cache une rapidit daction
foudroyante et sils se sentent menacs, ils sont capables dattaquer et de piquer le
plongeur, comportement loppos de celui des autres rascasses qui est plutt passif.
Ils entrent volontiers dans les casiers langoustes et les nasses poissons, mais
sont rarement pris la ligne.
cause de leur systme pineux trs dvelopp, ils se prennent facilement dans
tous les types de filets. Leur appareil venimeux qui demeure actif aprs leur mort rend
leur dmaillage dlicat.
Pour ce qui concerne la chasse sous-marine, leur vitesse de raction leur permet
souvent dchapper une flche, mme tire courte porte. Une fois chasss, ils
changent rapidement de comportement et se rfugient dans les anfractuosits rocheuses
lapproche du plongeur.
Rgime alimentaire
Dans la rgion Indo-Pacifique, le rgime alimentaire des Pterois a t tudi par
Hiatt et Strasburg (1960) aux les Marshall, Fishelson (1975, 1997) en mer Rouge,
Merceron (1969) et Harmelin-Vivien et Bouchon (1976) Madagascar, Sano et al.
(1984) au Japon et Moshin et al. (1987) en mer de Chine.
Il sagit dun poisson prdateur nocturne, dont lactivit alimentaire se droule
du crpuscule au lever du jour. Les jeunes se nourrissent surtout dInvertbrs
benthiques : Crabes, Crevettes, vers (carnivores de premier ordre). Au fur et mesure
quils grandissent, leur rgime senrichit en poissons (carnivores de deuxime ordre) et
les plus grands individus finissent par avoir un rgime essentiellement piscivore.
Dans lAtlantique tropical, des observations en plonge de Pterois ont montr
une activit alimentaire tard dans laprs-midi et tt le matin. Il est probable que des
observations complmentaires ou bien ltude dtaille de leur alimentation rvleront
galement une activit nocturne comme dans lIndo-Pacifique.
Toujours dans lAtlantique tropical, les tudes des contenus stomacaux des
Pterois ont montr la consommation de 50 espces de poissons appartenant 21familles (Green et Ct, 2009 ; Morris et Akins, 2009). En fait, tout poisson dune taille
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
13/25
infrieure ou gale une quinzaine de centimtres constitue une proie potentielle pour
les Pterois. Les poissons reprsentent 85% de leur alimentation complte par des
Invertbrs (Crustacs). En aquarium, ils sont volontiers cannibales vis--vis de leurs
congnres de petite taille. Leur consommation journalire a t estime 0,05 g de
proies par gramme de Pterois. Ainsi, dans les zones densit trs leve de Pterois des
Bahamas, cela conduit une estimation de la prdation de lordre de 800 kg de proies
par hectare et par an !
Les Pterois sattaquent, entre autres, des espces cls des rcifs coralliens
comme les poissons scarids. Ils peuvent contribuer la dpltion de ceux-ci sur les
rcifs participant ainsi la prolifration des algues au dtriment des coraux.
Une exprience a t conduite qui a consist comparer, durant cinq semaines,
le recrutement en jeunes poissons sur deux massifs coralliens de taille semblable, un
seul dentre eux abritant un Pterois (Albins et Hixon, 2008). Ltude a montr que le
recrutement en jeunes poissons tait diminu de 79 % sur le massif corallien abritant le
Pterois par rapport celui nen ayant pas.
Enfin, les Pterois sont capables de jener plusieurs semaines (Fishelson, 1997).
Pterois et prdateurs
Les Pterois sont situs au sommet de la chane alimentaire de lcosystme
rcifal et cela, associ leur redoutable appareil venimeux, fait quils ont peu de
prdateurs. En mer Rouge, Fistularia commersoni a t dcrit comme tant un prdateur
de Pterois miles, mais la plupart des auteurs ne lui connaissent pas de prdateurs
(Bernardsky et Goulet, 1991).
Dans la Carabe, des Pterois ont t trouvs dans les estomacs de quelques
mrous ( Mycteroperca tigris et Epinephelus striatus) et carangues (Seriola sp.) de
grande taille (Maljkovic et al., 2008). La surexploitation commerciale des prdateurs de
taille suffisante pour avaler un Pterois adulte limitera ce facteur de rgulation dans de
nombreuses rgions de la Carabe.
Des expriences ont t menes pour tester lapptence des grands prdateurs
vis--vis des Pterois. En aquarium, mrous et Lutjanidae refusent de se nourrir de
Pterois. Toujours en aquarium, on a russi en faire avaler un seabass
(Centropristis striata) et celui-ci a t manifestement malade. Il est peu probable quunpoisson qui survit une telle exprience cherche la renouveler.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
14/25
Une autre exprience a consist prsenter dans un site touristique de
nourrissage de requins des Pterois parmi dautres poissons. Les requins les identifient
comme proies potentielles, les flairent et refusent de les manger. Cela laisse supposer
quils ont dj acquis une exprience malheureuse avec ces poissons (Akins, com.pers.).
Appareil venimeux
Dans la famille des Scorpaneidae, on distingue trois types dappareils venimeux
spcifiques des scorpnes, des synances et des Pterois (Halstead, 1978). Celui des
Pterois est rparti sur 13 pines dorsales, trois pines anales et deux pines pelviennes.
Les nageoires pectorales ne portent pas dpines venimeuses. Les pines sont
recouvertes par un fourreau de peau lche, compos dun derme et dun piderme, ce
dernier vivement color. Les pines, de section grossirement triangulaire, sont
parcourues par deux profonds sillons. Ces sillons abritent le tissu glandulaire scrteur
du venin. Au moment de la piqre, lpine est plante dans le corps de la victime, la
peau du fourreau est repousse en arrire et les cellules glandulaires contenues dans les
sillons de lpine scrtent leur toxine directement dans la plaie.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
15/25
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
16/25
et anales interviennent plutt dans les accidents lis la manipulation danimaux
capturs, vivants ou morts.
Les symptmes gnraux voquent la morsure par un cobra. La piqre par un
Pterois se traduit par une douleur immdiate, intense, qui a tendance rayonner partir
de la blessure. La douleur peut persister plusieurs heures en fonction de la quantit de
venin inject. La peau au niveau du ou des points dinjection devient cyanose et la
rgion priphrique devient rouge et gonfle. Un ou des phlyctnes emplis de srosits
peuvent se former. Les tissus au niveau de la piqre peuvent se ncroser, voire se
gangrener si la blessure nest pas traite. Un tat de choc, plus ou moins important selon
la quantit de venin injecte, sinstalle et se manifeste par divers symptmes : tat de
grande faiblesse, vertiges, nauses, vanouissement, hypothermie, pouls faible et rapide,
chute de la pression artrielle et dtresse respiratoire. Des troubles nerveux divers
(convulsions, delirium et arrt cardiaque) ont galement t dcrits (symdrome de
dfaillances multiples). En rgle gnrale, la gurison intervient en quelques jours.
Toutefois, bien que peu frquents, des dcs rsultant de piqres de Pterois ont t
dcrits par divers auteurs : Schnee, 1908 ; Faust, 1924 ; Herre,1952 ; Atz, 1962 ;
Whitley, 1963 (in Halstead, 1978).
Traitement
Toute piqre par unPterois doit tre prise au srieux et faire lobjet dune
consultation mdicale.
Compte tenu du dveloppement possible dun tat de choc dont la gravit est
difficile prvoir, un nageur piqu par un Pterois doit sortir au plus vite de leau et
limiter son activit musculaire. Un plongeur doit interrompre immdiatement sa
plonge, prvenir ses compagnons de plonge de la nature de laccident et entreprendre
sa remonte sous leur surveillance attentive. La dcision de ne pas respecter les paliers
de dcompression sera prise en cas dapparition dun tat de choc grave susceptible
dentraner la noyade de laccident.
Il nexiste pas de srum spcifique au venin des Pterois. Toutefois, celui-ci
ragit bien au srum dvelopp pour le venin de Synance (difficile trouver dans la
rgion Carabe). Le traitement a pour but de combattre les effets systmiques du
venin, la douleur et de prvenir une surinfection secondaire de la plaie.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
17/25
Ds que possible, la blessure doit tre baigne dans de leau aussi chaude que le
bless peut le supporter (45 C) dans le but de dtruire une partie du venin qui est
thermolabile. On peu galement approcher une source de chaleur intense au plus prs de
la lsion (cigarette, briquet). Le traitement doit tre poursuivi de 30 90 minutes.
La douleur et les signes systmiques lis ltat de choc seront traits en
fonction de leur nature en environnement mdical : antalgiques per os, atropine sous-
cutane (lipothymie vagale), traitement ventuel dun tat de choc hypovolmique.
Les phlyctnes, sils existent, renferment du venin et doivent tre exciss (parage
chirurgical).
Il existe des risques de surinfection et de ncrose de la plaie, tout
particulirement si une partie casse dpine est reste dans la blessure. La vrification
peut se faire par radiographie. Dans le cas o une pine serait reste incluse dans la
plaie, celle-ci doit tre dbride et lpine extraite. Appliquer une antibiothrapie de
couverture et ventuellement une prophylaxie anti-ttanique, puis obtenir une
cicatrisation dirige du fond de la plaie vers la surface.
3) risques pour lcosystme et pour lhomme
Les Pterois sont des carnivores de second ordre, situs au sommet de la chanealimentaire et se nourrissant essentiellement de Crustacs et de Poissons (voir chapitre
rgime alimentaire ). Dans la rgion Carabe, ils se sont rvls tre capables de
manger une cinquantaine despces de poissons. Tout poisson de taille infrieure une
quinzaine de centimtres constitue une proie potentielle pour les Pterois. Ils pourraient
limiter de faon drastique le recrutement des autres espces de poissons. Sattaquant
des espces cls des rcifs coralliens, comme les herbivores, ils sont capables de
contribuer au dsquilibre actuellement observ sur les rcifs Carabe, caractriss parla croissance des algues au dtriment des coraux (voir chapitre rgime alimentaire ).
Enfin, labsence ou la raret de prdateurs favorise leur pullulement dans la rgion
Carabe.
Leur fcondit exceptionnelle, associe au transport des larves par les courants
marins, rend invitable linvasion des Antilles franaises par cette espce dans un futur
proche (voir chapitre reproduction et croissance). Celle-ci pourra seffectuer par le
nord, cause de la proximit des Grandes Antilles dj envahies, mais plusprobablement par le sud, en provenance du Venezuela, si lon tient compte de la
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
18/25
direction du courant des Guyanes qui balaie larc des Petites Antilles du sud vers le
nord.
Linvasion des ctes antillaises par cette espce constitue donc une menace
potentielle long terme pour la diversit et la productivit des stocks de poissons
ctiers.
La prsence de Pterois est galement susceptible de constituer une nuisance au
niveau des activits aquatiques :
- les jeunes Pterois affectionnent les fonds peu profonds (roches, herbiers) et
constituent une menace pour les baigneurs ;
- lespce constitue galement une menace pour les apnistes et les plongeurs.
Cependant, une fois avertis du danger, ces derniers sont plus mme de lviter que les
baigneurs ;
- les Pterois prsentent galement un danger pour les pcheurs professionnels,
les pcheurs la ligne ou les chasseurs sous-marins qui courent un risque non
ngligeable de se faire piquer lors de la manipulation de ce poisson au moment de sa
capture.
4) propositions ventuelles de mesures curatives
ce jour, si lon fait le bilan des expriences menes dans les pays de la rgion
dj touchs par linvasion, il semble illusoire desprer radiquer cette espce une fois
celle-ci installe.
Les larves des Pterois sont planctoniques et leur dure de vie en milieu
plagique est de lordre du mois (voir chapitre reproduction et croissance). Le
contrle potentiel des populations dans une le dpend, au moins en partie, des mesures
prises dans les les situes en amont par rapport aux courants marins dominants. Une
coordination des mesures de protection ou dradication prise au niveau du bassin
carabe serait la bienvenue.
Toutefois, mme si les chances de succs sont faibles, il nous parat opportun de
mettre en place des mesures dradication ds larrive de lespce afin, au moins, de ne
pas donner limpression dune inertie totale des gestionnaires de la mer et des milieux
scientifiques face cette invasion.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
19/25
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
20/25
5) Suivi scientifique
Ds larrive de lespce en Guadeloupe, des campagnes dobservations devront
tre mises en place dans le but dvaluer limportance des populations de Pterois et
surtout de suivre leur volution. Ces campagnes pourront tre ralises par des
scientifiques, le personnels des rserves marines et ventuellement par des volontaires
pralablement forms ce travail.
Une tude de lalimentation en Guadeloupe des Pterois devra tre ralise pour
valuer le niveau et limportance de leur prdation sur les espces indignes.
Paralllement, les peuplements de poissons potentiellement soumis la
prdation des Pterois devront faire lobjet dun suivi long terme pour valuer limpact
de cette espce sur les stocks locaux. Ce travail pourra sappuyer sur ltude de
lvolution des peuplements de poissons rcifaux en cours au niveau de lUniversit des
Antilles et de la Guyane.
Lquipe DYNECAR de luniversit est prte sengager dans ces diffrents
volets du suivi ds larrive de lespce.
Pterois miles (Hurghada, Egypte).
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
21/25
6) Remerciements
Tous nos remerciements au docteur Nicolas Benoist qui a bien voulu relire le
manuscrit de ce rapport et a apport de prcieuses corrections la partie mdicale.
7) Bibliographie
Ablins, MA et MA Hixon. 2008. Invasive Indo-Pacific lionfish Pterois volitans reducerecruitment of Atlantic coral-reef fishes.Marine Ecology Progress Series, 367:233-238.
Aguilar-Perera, A. et A. Tuz-Sulub. 2010. Non-native, invasive Red lionfish (Pteroisvolitans [Linnaeus, 1758]:Scorpaenidae), is first recorded in the southern Gulf ofMexico, off the northern Yucatan Peninsula, Mexico.Aquatic Invasions, 5 (2)
Bernadsky, G. et D. Goulet. 1991. A natural predator of the lionfish, Pterois miles.Copeia, 1991: 230-231.
Chevalier, P.P., E. Gutirrez, D. Ibarzabal, S. Romero, V. Isla, J. Caldern et E.Hernndez. 2008. Primer registro de Pterois volitans (Pisces: Scorpaenidae) para aguascubanas. Solenodon, 7: 37-40.
Claydon, J.A.B., M.C. Calosso, et S.E. Jacob. 2008. The Red Lionfish Invasion ofSouth Caicos, Turks & Caicos Islands. Proceedings of the 61st Gulf and Caribbean
Fisheries Institute, November 10-14, 2008, Gosier, Guadeloupe, French West Indies.Cohen, A.S., Olek A.J. 1989. An extract of lionfish (Pterois volitans) spine tissuecontains acetylcholine and a toxin that affects neuromuscular-transmission. Toxicon,27 : 1367-1376.
Courtenay, W.R. 1995. Marine fish introductions in southeastern Florida. AmericanFisheries Society Introduced Fish Section Newsletter 1995 (14) : 2-3. (In schofield,2009)
Eschmeyer W.N. 1986. Scorpaenidae . In : Smith M.M., Heemstra P.C. (eds) Smiths
sea fishes. Springer-Verlag, Berlin, 463-478.
Fishelson, L. 1975. Ethology and reproduction of pteroid fishes found in the Gulf ofAgaba (Red Sea), especially Dendrochirus brachypterus (Cuvier), (Pteroidae,Teleostei). Pubblicazioni della Stazione zoologica di Napoli 39 : 635-656.
Fishelson, L. 1978. Oogenesis and spawn formation in the pigmy lionfishDendrochirusbrachypterus Pteroidae.Marine Biology 46 : 341-348.
Fishelson, L. 1997. Experiments and observations on food consumption, growth andstarvation inDendrochirus brachypterusand Pterois volitans (Pteroinae, Scorpaenidae).
Environmental Biology of Fish 50 : 391-403.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
22/25
Fishelson L. 2006. Evolution in action-peacock-feather like supraocular tentacles of thelionfish, Pterois volitans the distribution of a new signal. Environ. Biol. Fish., 75 :343-348.
Freshwater DW, Hines A, Parham S, Wilbur A, Sabaoun M, Woodhead J, Akins L,
Purdy B, Whitfield PE, et C.B.Paris. 2009a. Mitochondrial control region sequenceanalyses indicate dispersal from the US East Coast as the source of the invasive Indo-Pacific lionfish Pterois volitans in the Bahamas.Marine Biology 156 (6) :1213-1221.
Freshwater DW, Hamner RM, Parham S. et A.E.Wilbur. 2009b.Molecular evidence thatthe lionfishes Pterois miles and Pterois volitans are distinct species. Journal of the
North Carolina Academy of Sciences 125: 39-46 .
Golani, D. and O. Sonin. 1992. New records of the Red Sea fishes, Pterois miles(Scorpaenidae) and Pteragogus pelycus (Labridae) from the eastern Mediterranean Sea.
Japanese Journal of Ichthyology 39:167169.
Green, S.J. et I.M. Ct. 2008. Abundance of Invasive Lionfish (Pterois volitans) onBahamian Coral Reefs. Proceedings of the 61st Gulf and Caribbean Fisheries Institute,November 10-14, 2008, Gosier, Guadeloupe, French West Indies.
Green, S.J. et I.M. Ct. 2009. Record densities of Indo-Pacific lionfish on Bahamiancoral reefs. Coral Reefs, 28 : 107.
Gonzlez J, Grijalba-Bendeck M, Acero PA, Betancur RR (2009) The invasive redlionfish, Pterois volitans, in the southwestern Caribbean Sea. Aquatic Invasions, 4 :507-510.
Guerrero, K.A. et A.L. Franco. 2008. First record of the Indo-Pacific red lionfishPterois volitans (Linnaeus, 1758) for the Dominican Republic.Aquatic Invasions 3:255-256.
Halstead, B.W. 1978. Poisonous and venomous marine animals of the world. TheDarwin press, Princeton, New Jersey. 1043 pp.
Halstead, B., M.J. Chitwood, and F.R. Modglin. 1955. The anatomy of the venomapparatus of the zebrafish, Pterois volitans (Linnaeus). Anatomical Record: 122:317-
333.
Hamner, R.M, D.W. Freshwater et P.E. Whitfield. 2007. Mitochondrial cytochrome banalysis reveals two invasive lionfish species with strong founder effects in the westernAtlantic.Journal of Fish Biology 71:214-222.
Hare, J.A., et P.E. Whitfield. 2003. An integrated assessment of the introduction oflionfish (Pterois volitans/miles complex) to the western Atlantic Ocean. NOAATechnical Memorandum NOS NCCOS 2. 21pp.
Harmelin-Vivien, M. L. et C. Bouchon. 1976. Feeding behavior of some carnivorous
fishes (Serranidae and Scorpaenidae) from Tular (Madagascar). Marine Biology, 37:329-340.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
23/25
Hiatt R.W. et Strasburg D.W. 1960. Ecological relationships of the fish fauna on coralreefs of the Marshall islands.Ecol. Monogr., 30 (1) : 65-127.
Imamura, H. et M. Yabe. 1996. Larval record of a red firefish, Pterois volitans, from
northwestern Australia (Pisces: Scorpaeniformes). Bulletin of the Faculty of FisheriesHokkaido University 47:41-46.
Johnson, D.R. et H.M. Perry. 2008. The Loop Current as a Vector for Connectivity ofInvasive Species from the Western Atlantic to the Gulf of Mexico. Proceedings of the61st Gulf and Caribbean Fisheries Institute, November 10-14, 2008, Gosier,Guadeloupe, French West Indies.
Kimball, M. E., J. M. Miller, P. E. Whitfield et J. A. Hare. 2004. Thermal tolerance andpotential distribution of invasive lionfish (Pterois volitans/miles complex) on the eastcoast of the United States.Marine Ecology Progress Series, 283: 269-278.
Kochzius, M., Sller, R., Khalaf, M.A. et D. Bloom. 2003. Molecular phylogeny oflionfish genera Dendrochirus and Pterois (Scorpaenidae, Pteroinae) based onmitochondrial DNA sequence.Molecular Phylogenetics and Evolution 28: 396-403.
Maljkovic, A., T. E. Van Leeuwen et S. N. Cove. 2008. Predation on the invasive redlionfish, Pterois volitans (Pisces: Scorpaenidae), by native groupers in the Bahamas.Coral Reefs 27: 501.
Meister, H.S., D.M. Wyanski, J.K. Loefer, S.W. Ross, A.M. Quattrini et K.J. Sulak.2005. Further evidence for the invasion and establishment ofPterois volitans (Teleostei:Scorpaenidae) along the Atlantic coast of the United States. Southeastern Naturalist4:193-206.
Merceron M. 1969. Etude des contenus stomacaux de quelques poissons carnivores duGrand Rcif de Tular (Madagascar) et des environs. Rec. Trav. Stn. Mar. Endoume(Fasc. hors sr., Suppl.) 9 3-57.
Morris, J. A., Jr. et J. L. Akins. 2009. Feeding ecology of the invasive lionfish in theBahamian archipelago.Environmental Biology of Fishes, 8 : 389-398.
Morris JA Jr, et D.W. Freshwater. 2008. Phenotypic variation of lionfish supraoculartentacles.Environmental Biology of Fishes, 83: 237-241.
Morris, Jr., J.A., J.L. Akins, A. Barse, D. Cerino, D.W. Freshwater, S.J. Green, R.C.Muoz, C. Paris, et P.E. Whitfield. 2008. Biology and Ecology of the InvasiveLionfishes, Pterois miles and Pterois volitans. Proceedings of the 61st Gulf andCaribbean Fisheries Institute, November 10-14, 2008, Gosier, Guadeloupe, FrenchWest Indies.
Moshin Z.B.M., A.K.M., Ambak M.A., Said M.Z.B.M., Sakiam M., Hayase S. 1987. Astudy of the feeding habits of fishes in the South-western portion of the South China
Sea. Occas. Publ. Fac. Fish. Mar. Sci. Univ. Pertanian Malaysia, 4 :159-172.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
24/25
Poss, S. G. 1999. Scorpaenidae. Scorpionfishes. Pages 2291-2352.In : Carpenter, K. E.and V. Niem (Eds.) FAO species identification guide for fishery purposes. The livingmarine resources of the Western Central Pacific. Vo. 4. Bony fishes part 2 (Mugilidae toCarangidae). FAO, Rome.
Potts, J., Laban, E ., 2006. Age and growth of Lionfish, Pterois volitans, from theoffshore waters of North Carolina. NOAA Beaufort Laboratory. Prsentation PowerPoint.
Randall, J.E, Allen, G.R., and R.C. Steene. 1997. Fishes of the Great Barrier Reef andCoral Sea. University of Hawaii Press, Honolulu, Hawaii USA.
Ruiz-Carus, R., Matheson, R.E., Roberts, D.E., and P.E. Whitfield. 2006. The westernPacific red lionfish, Pterois volitans (Scorpaenidae), in Florida: evidence forreproduction and parasitism in the first exotic marine fish established in state waters.
Biological Conservation, 128 : 384-390.
Sano M., Shimizu M. et Y. Nose. 1984. Food habits of Teleostean reef fishes inOkinawa Island, Southern Japan. Univeristy of Tokyo Press, Tokyo.128 pp
Schofield, P. J. 2009. Geographic extent and chronology of the invasion of non-nativelionfish (Pterois volitans [Linnaeus 1758] and P. miles [Bennett 1828]) in the WesternNorth Atlantic and Caribbean Sea.Aquatic Invasions, 4 (3) :473-479.
Schultz, E.T. 1986. Pterois volitans and Pterois miles: two valid species. Copeia 1986 :686-690.
Semmens, B. X., E. R. Buhle, A. K. Salomon et C. V. Pattengill-Semmens. 2004. Ahotspot of non-native marine fishes: evidence for the aquarium trade as an invasionpathway.Marine Ecology Progress Series, 266 : 239-244.
Snyder, D. et G. Burgess. 2006. The Indo-Pacific red lionfish, Pterois volitans (Pisces:Scorpaenidae), new to Bahamian ichthyofauna. Coral Reefs, 26 : 175.
Sommer, C., W. Schneider et J.-M. Poutiers.1996. FAO species identification fieldguide for fishery purposes. The living marine resources of Somalia. FAO, Rome. 376 p.
Steinitz, H. 1959. Observations on Pterois volitans (L.) and its venom. Copeia 1959:158-160.
Sullivan-Sealy, K., L. Anderson, D. Stewart, et N. Smith. 2008. The Invasion of Indo-Pacific Lionfish in the Bahamas : Challenges for a National Response Plan.Proceedings of the 61st Gulf and Caribbean Fisheries Institute, November 10-14, 2008,Gosier, Guadeloupe, French West Indies.
Vitousek, P.M., L.L. Loope, and C.P. Stone. 1987. Introduced species in Hawaii:biological effects and opportunities for ecological research. Trends in Ecological
Evolution, 2 : 24-227.
-
8/8/2019 Invasion de la mer Carabe par Pterois volitans et P. miles
25/25
Whitfield, P.E., T. Gardner, S.P. Vives, M.R. Gilligan, W.R. Courtenay, G.C. Ray, andJ.A. Hare. 2002. Biological invasion of the Indo-Pacific lionfish Pterois volitans alongthe Atlantic coast of North America.Marine Ecology Progress Series, 235 : 289-297.
Whitfield, P.E., J.A. Hare, A.W. David, S.L. Harter, R.C. Munoz, and C.M. Addison.
2007. Abundance estimates of the Indo-Pacific lionfish Pterois volitans/miles complexin the Western North Atlantic.Biological Invasions 9:53-64