invasion de la mer caraïbe par pterois volitans et p. miles

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    Invasion de la mer carabe parPterois volitans etP. miles

    par

    Claude BOUCHON et Yolande BOUCHON-NAVARO

    Introduction

    Les cosystmes marins carabes ont t isols de la zone intertropicale Indo-

    Pacifique depuis lmersion de listhme de Panama, il y a environ 3,5 millions dannes.

    Depuis, leurs composantes floristiques et faunistiques ont volu de faon divergente

    par rapport celles du reste de locan mondial. Ce phnomne a induit un taux

    dendmisme particulirement lev qui confre aujourdhui aux cosystmes marins

    ctiers carabes une originalit unique au monde, mais en corollaire, une fragilit

    potentielle trs importante vis--vis des agressions dorigines naturelles ou

    anthropiques.

    Dans ce contexte biogographique, lintroduction despces trangres la

    rgion, tels des poissons rcifaux dorigine indo-pacifique, constitue un risque majeur

    de dsquilibre pour les rcifs coralliens carabes. Depuis un demi-sicle, la prsence de

    prs dune vingtaine despces de poissons indo-pacifiques a t signale sur les ctes

    de Floride, mais aucune dentre elles ne sest rpandue de manire notoire. Lespce

    Pterois volitans a constitu une exception en entreprenant la conqute du bassin carabe.

    La rapidit et limportance de cette invasion mritent quelle fasse lobjet dun suivi

    vigilant.

    Lexpos suivant est bas sur une tude des donnes disponibles dans la

    bibliographie, ainsi que sur des informations changes lors de latelier qui sest tenu

    sur ce sujet au cours du congrs du Gulf and Caribbean Fisheries Institute (GCFI)

    Cuman (Venezuela) du 1 au 7 novembre 2009.

    1) Historique et tat des lieux

    Les donnes thoriques concernant l'invasion de la rgion carabe par les Pterois

    ont t rapportes par Courtenay (1995) et Schofield (2009). La thorie la plus

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    dveloppe veut que six spcimens de Pterois se soient chapps d'un aquarium

    endommag par l'ouragan Andrew en aot 1992, dans le sud de la Floride. Ces poissons

    ont t observs en libert quelques jours plus tard. Toutefois, un spcimen de Pterois

    avait dj t signal sur les ctes de Floride par un pcheur ds 1985 (Courtenay,

    1995). Sil est certain que laquariologie ait t la source de linvasion des Pterois en

    Floride, son origine exacte est controverse. lorigine, deux espces invasives sont

    concernes. Il sagit de Pterois volitans et Pterois miles. Les deux espces sont

    particulirement difficiles distinguer (voir chapitre taxinomie ). Il semble toutefois

    que P. miles soit rest cantonn aux ctes de Floride et que linvasion de la mer Carabe

    soit due P. volitans.

    Chronologie des observations

    - 1985 : la premire signalisation officielle de Pterois date doctobre 1985 au

    large de Dania en Floride (Courtenay, 1995).

    - 1992 2000 : aprs le passage de louragan Andrew en aot 1992, plusieurs

    specimens se sont chapps dun aquarium et se sont introduits dans les eaux de la baie

    de Biscayne en Floride (Courtenay, 1995). Par la suite, plusieurs signalisations de cette

    espce ont t rapportes sporadiquement en Floride. Les Pterois se sont rapidement

    rpandus depuis lan 2000 le long de la cte atlantique des Etats-Unis (Whitfield et al.,

    2002). Ils ont gagn la Carolinedu Sud (en 2000) et la Caroline du Nord (signal

    depuis 2000 mais officiellement confirm en 2002 (Meister et al., 2005)). Les

    populations y sont maintenant bien tablies (Meister et al., 2005 ; Ruiz-Carus et al.,

    2006). Des juvniles de Pterois ont t observs sur les ctes du New Jersey, de New

    York, et Rhode Island depuis 2001. Daprs Kimball et al. (2004), les Pterois ne

    supportent pas de tempratures infrieures 13C et ne peuvent donc pas survivre

    lhiver.

    - 2000 : des plongeurs le signalent dans le sud des Bermudes. En avril 2001, un

    Pterois est confisqu dans une exposition aux Bermudes. Il provenait de Devonshire

    Bay. Leurs populations sont restes faibles jusquen 2004. Depuis, ils sont devenus trs

    abondants. Comme leur densit varie beaucoup dune anne lautre, on ne sait pasencore si les populations sont bien tablies.

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    - 2004 : des Pterois sont signals lest de New Providence Island aux

    Bahamas. Ils sont installs aux Bahamas aussi bien sur les rcifs que dans les herbiers,

    les bordures et les canaux de mangrove (Snyder et Burgess, 2007). Les populations y

    atteignent aujourdhui des densits record, avec plus 300 individus par hectare sur

    certains rcifs (Green et Ct, 2009). Le manque de diffrentiation gntique entre les

    Pterois volitans des Bahamas et de ceux de la Caroline du Nord suggre quils partagent

    une mme source, cest--dire la cte est de Floride (Freshwater et al., 2009a).

    - 2006 : lespce est signale aux les Turk et Caicos en mai, mais sa prsence

    nest confirme quen aot 2007. Les populations sont bien tablies depuis 2008.

    - 27 juin 2007 : Des Pterois sont observs au sud-est de Cuba (Chevalier et al.,

    2008). Le 11 aot 2007, deux exemplaires sont capturs au nord de lle. Les

    signalisations sont maintenant frquentes aussi bien sur la cte nord que sur la cte sud

    de lle. Il est maintenant possible dobserver jusqu 15 individus en moyenne en une

    seule plonge (Schofield et al., 2009).

    - fvrier 2008 : lespce sinstalle aux les Cayman et en Jamaque. Les

    populations ny sont bien tablies que depuis 2009. Le Dpartement de

    lEnvironnement des les Cayman a dvelopp un programme dradication. Au mois de

    juin 2009, plus de 200 spcimens ont t capturs (Schofield et al., 2009). En Jamaque,

    les rapports dobservation se sont multiplis depuis 2008.

    - 20 mai 2008 : des Pterois sont signals en Rpublique Dominicaine

    (Guerrero et Franco, 2008).

    - aot 2008 : un Pterois a t photographi Hati.

    - novembre 2008 : lespce est aperue Puerto Rico et Sainte-Croix.

    - dcembre 2008 : lespce est observe au Belize et plus au sud en Colombie

    lle de la Providence et lle de San Andres (Gonzalez et al., 2009).

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    -janvier 2009 : des Pterois sont signals au large de Cozumel au Mexique.

    - avril-mai 2009 : Lespce tend son aire de rpartition aux les de la Baie

    (Honduras), au Costa Rica et Panama.

    - septembre 2009 : Lespce atteint Aruba au large du Venezuela.

    - octobre 2009 : premire signalisation Bonaire au sud des Petites Antilles.

    - dcembre 2009 : premire signalisation dans le golfe du Mexique (Aguilar-

    Perera et Tuz-Sulub, 2010). Deux individus ont t observs 103 km de la cte nord

    de la pninsule du Yucatan une profondeur de 38 m.

    - 28 janvier 2010 : lespce est observe Saint-Thomas (les Vierges

    amricaines).

    Les premires signalisations confirmes au nord des Petites Antilles proviennent

    de Sainte-Croix et de Saint-Thomas, sans comptabiliser des observations non

    confirmes ce jour Sint-Marteen (en 2008) et, au sud, la Barbade (fvrier 2006 et

    janvier 2009) (Schofield, 2009).

    Si lon reprend la chronologie des vnements, moins de dix ans aprs avoir t

    observs au large de la Floride, les Pterois sont tablis en Floride, aux Bahamas, dans

    les Grandes Antilles et sur le pourtour continental de la Carabe du Mexique au

    Venezuela. Ils ont pntr le sud du golfe du Mexique. Leur maintien aux Bermudes o

    les populations semblent avoir des variations sporadiques de densit dpend des apports

    de larves originaires de la Floride et des Bahamas par le Gulf Stream. Larc des Petites

    Antilles est envahi ses extrmits nord (Sainte-Croix, Saint-Thomas) et sud (Aruba et

    Bonaire). La colonisation de ces les risque de se faire rapidement par des larves de

    Pterois empruntant le courant de Guyane qui balaie lArc Antillais du sud vers le nord-

    ouest.

    La figure ci-aprs reprsente la distribution gographique des Pterois jusquen

    fvrier 2010.

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    Extension gographique connue des Pterois dans lAtlantique ouest-tropical en juin 2010 (source :

    NOAA).

    2) biologie, cologie et comportement

    Taxinomie :

    Le Pterois, un des poissons les plus spectaculaires des rcifs coralliens indo-

    pacifiques, est en fait une rascasse qui appartient la Famille des Scorpaenidae, sous-

    famille des Scorpaeninae. Ce dernier groupe rassemble des espces particulirement

    venimeuses, comme le fameux poisson pierre Synanceia verrucosa dont la piqre

    peut tre mortelle pour lhomme.

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    Rgne : animal

    Phylum : Chords

    Embranchement : Vertbrs

    Super-classe : PoissonsClasse : Osteichthyens

    Sous-classe : Actinopterygiens

    Super-ordre : Tlostens

    Ordre : Scorpaeniformes

    Sous-ordre : Scorpaenoidei

    Famille : Scorpaenidae

    Sous-famille : ScorpaeninaeTribu : Pteroine

    Genre :Pterois

    Position taxinomique du genre Pterois.

    Noms communs franais : Poisson-lion, rascasse volante, rascasse-poule.

    Noms communs anglais : lionfish, red lionfish, turkeyfish.

    Les rascasses volantes font partie de lordre des Scorpaeniformes et de la famille

    des Scorpaenidae, comprenant environ 500 espces. Les poissons de cette famille se

    distinguent par la taille importante de leur tte dont la longueur peut atteindre 1/3 1/2

    fois la longueur du corps. La plupart des espces possdent de nombreuses pines sur latte. Les nageoires dorsales, pelviennes et anales sont susceptibles de possder des

    appareils venimeux. La nageoire caudale est arrondie.

    Le genre Pterois comprend 11 espces qui sont sparables par le nombre des

    pines de leurs nageoires, leur livre et la structure de leurs cailles.

    Pterois andoverAllen et Erdmann, 2008

    Pterois antennata (Bloch, 1787)

    Pterois kodipungi Bleeker, 1852Pterois miles (Bennett, 1828)

    Pterois lunulata Temminck et Schlegel, 1846Pterois mombassae (Smith, 1957)

    Pterois muricata Cuvier, 1829Pterois radiata Cuvier, 1829

    Pterois russellii Bennett, 1831Pterois sphex Jordan et Evermann, 1903

    Pterois volitans (Linn, 1758)

    Les diffrentes espces de Pterois actuellement dcrites.

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    Distribution gographique des diffrentes espces de Pterois dcrites.

    Rfrences Zones gographiques

    PteroisandoverA

    llen&

    Erdmann,

    2008

    Pteroisantennata

    (Bloch,

    1787)

    PteroiskodipungiBleeker,1852

    Pteroismiles(

    Bennett,

    1828)

    Pteroislunulata

    Temminck&

    Schlegel,1846

    Pteroismombassae(

    Smith,

    1957)

    Pteroismuricata

    Cuvier,1829

    Pteroisradiata

    Cuvier,1829

    PteroisrusselliiBennett,

    1831

    PteroissphexJ

    ordan&

    Evermann,1903

    Pteroisvolitans(

    Linn,

    1758)

    Rilov & Benayahu, 1998 Eilat, golfe d'Aqaba + +FAO Kuwait, Arabie saoudite + +Randall, 1995 Mer d'Oman + + + + +FAO Somalie + + +Rajaram & Nedumaran, 2009 Nicobar + + +Bock, 1996 Kenya + +Perreira, 2007 Mozambique + + + + +Letourneur et al., 2004 La Runion + +Gillibrand et al., 2007 Madagascar + +Kemp, 1998 Socotra + +

    Allen & Smith-Vaniz, 1994 Cocos-Keeling+ + +

    Allen & Erdmann, 2008 Ouest Papua, Indonsie + + + +

    Allen & Adrim, 2003 Indonsie + + + + + + +Ni & Kwok, 1999 Hong Kong + + + +Randall & Lim, 2000 Sud de la Mer de Chine + + + + +Senou et al., 2007 Ryu-Kyu, Japon + + +Myers et Donaldson, 2003 Les Mariannes + + +Randall et al., 2003 Tonga + + +Randall, 1999 Pitcairn + +Randall, 1996 Hawai +Randall, 1985 Polynsie franaise + + +Laboute et Grandperrin, 2000 Nouvelle Caldonie + + +

    Pterois volitans et P. Miles, les deux espces impliques dans linvasion de la

    rgion Carabe, sont des espces trs proches sur le plan taxinomique qui ont souvent

    t considres comme synonymes (Schultz, 1986).

    Les principaux critres de dtermination morphologiques dcrits sont les

    suivants : P. volitans possde 11 rayons sa nageoire dorsale et 7 sa nageoire anale

    (Poss, 1999). P. miles en a 10 sa nageoire dorsale et 6 sa nageoire anale (Eschmeyer,

    1986). Cependant, il semble que ces critres soient peu fiables.

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    Des tudes rcentes ont confirm lexistence de diffrences gntiques entre

    P.miles et P.volitans (Kochzius et al., 2003 ; Hammer et al., 2007, Freshwater et al.,

    2009b). Toutefois ces rsultats sont contests (Fishelson, 2006) et ces espces ont aussi

    t prsentes comme des varits allopatriques de la mme espce : dans la rgion

    Indo-Pacifique, P. Miles occupe essentiellement locan Indien et son aire de rpartition

    stend de lAfrique du sud jusqu la mer Rouge et le golfe Persique et vers lest

    jusqu Sumatra. P. volitans est une espce largement rpandue dans locan Pacifique :

    de lIndonsie jusquau Japon au nord et dans le Pacifique central et le Pacifique sud .

    LIndonsie constitue la rgion o leur distribution gographique se chevauche.

    Pour ce qui concerne les espces invasives de lAtlantique tropical, Hamner et

    al. (2007) ont montr que 97% des individus capturs appartenaient P. volitans et

    seulement 3% P. miles. Pour le moment, P. miles est demeur cantonn la cte est

    des tats-Unis et cest P. volitans qui se rpand dans la mer Carabe. (Akin, com.pers.).

    Lcologie et le comportement des deux espces sont, pour le reste, identiques et

    seront traits en commun.

    Reproduction et croissance

    Ce sont probablement les caractristiques de la reproduction de Pterois volitans

    qui permettent dexpliquer lexceptionnel succs de leur expansion dans la Carabe.

    P. volitans (tout comme P. miles) possde des sexes spars et la reproduction

    seffectue par couple. Le sex-ratio est de lordre de 1:1. Les mles atteignent leur taille

    de maturit sexuelle une longueur approximative de 90 mm et les femelles de

    180 mm. Les variations saisonnires de la reproduction des Pterois dans leurs rgions

    dorigine est inconnue. Dans lAtlantique tropical, la priode de reproduction est tale

    sur toute lanne. La parade de reproduction dbute la tombe du jour et se poursuit

    durant la nuit. Une femelle pond, tous les 4 jours, deux masses dufs envelopps dans

    du mucus qui sont fertilises par le mle et vont flotter en surface pendant deux jours

    lissue desquels le mucus se dsagrge et les embryons sont librs. Cette ponte

    reprsente environ 30 000 ufs. Ceux-ci vont tre ports par les courants, mais les

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    agrgats dufs et de mucus, trs lgers, peuvent galement tre entrans par le vent

    contre-courant.

    Le dveloppement larvaire est estim entre 25 et 40 jours suivant les auteurs au

    cours duquel la larve mne une vie planctonique. lissue de cette priode, la larve se

    rapproche du fond et devient un juvnile qui mesure alors 10 12 mm (Fishelson,

    1975).

    Les juvniles colonisent les rcifs coralliens et les autres fonds rocheux mais

    galement les mangroves et les herbiers de Phanrogames marines o il pourront

    effectuer une partie de leur croissance avant de gagner les rcifs ou autres fonds rocheux

    pour y passer leur vie adulte. Le plus petit Pterois captur dans lAtlantique tropical

    avait une taille de 28 mm.

    La croissance des juvniles est de lordre de 0,5 mm par jour, ce qui produit un

    poisson de 197 mm en un an. La vitesse de croissance diminue ensuite de faon

    logarithmique avec lge (voir figure ci-aprs). Les mles deviennent plus grands que

    les femelles. La taille maximale observe pour un Pterois dans la Carabe a t de 474

    mm. Il semble que lespce atteigne dans cette dernire rgion une taille suprieure

    celle de sa rgion dorigine o sa taille maximale est de lordre de 350 mm. En

    aquarium, les Pterois sont capables de vivre plusieurs dizaines dannes. En milieu

    naturel, leur dure de vie est inconnue. Celle-ci est probablement plus brve quen

    aquarium, mais, compte tenu de la raret de leurs prdateurs, elle demeure certainement

    trs longue.

    Courbe de croissance de Pterois volitans dans la Carabe (daprs Potts et Laban, 2006).

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    Habitat

    Dans lAtlantique tropical, les Pterois ont gard la mme thologie que dans la

    rgion Indo-Pacifique.

    Les Pterois adultes sont typiquement des poissons de rcifs coralliens. Ils

    affectionnent les zones qui prsentent une complexit architecturale leve, avec

    fissures, cavits et surplombs. On les rencontre galement sur les fonds rocheux non-

    coralliens et galement sur les substrats durs artificiels (paves, jetes) dans la mesure

    o ce critre de complexit architecturale est conserv.

    Leur morphologie ne leur permet pas de nager activement trs longtemps et ils

    privilgient les zones calmes labri de la houle et des courants.

    Dans la rgion Indo-Pacifique, leur distribution bathymtrique stend jusqu

    175 m. Dans lAtlantique tropical, des juvniles ont t observs prs de la surface,

    entre des racines de paltuvier, un spcimen a t pch prs de 150 m de profondeur

    (500 pieds) et un autre observ partir dun sous-marin prs de 300 m (1000 pieds).

    Comportement

    Les Pterois sont des prdateurs nocturnes. Ils se mettent en chasse la tombe

    du jour et leur activit alimentaire sarrte peu aprs le lever du jour. Pour chasser, ils

    dploient leurs grandes nageoires pectorales en forme dventail qui leur servent

    rabattre une proie. Ils bondissent sur celle-ci et la gobent lorsquelle est porte. Leurs

    dents sont petites et ninterviennent que pour retenir les proies. Leur appareil venimeux

    est uniquement dfensif et ne joue aucun rle dans la capture des proies. Il peuvent

    chasser en solitaire ou sentraider plusieurs pour rabattre les proies.

    Pendant la journe, ils demeurent labri des cavits ou des surplombs du rcif

    sous-lesquels ils se tiennent souvent immobiles, tte en bas. Une fois installs sur un

    site, leur territoire ne dpasse pas quelques dizaines de mtres. Les Pterois ont un

    comportement territorial agressif et ils finissent par chasser de leur zone dactivit,

    laide de parades dintimidation, tous les autres prdateurs, mme plus grands queux.

    En revanche, ils acceptent de partager leur territoire avec des congnres de la mme

    espce. Dans la rgion Indo-Pacifique, les valeurs de densit publies sont de lordre de

    20 individus.ha-1 Palau et restent infrieures 100 individus.ha-1 en mer Rouge. Dans

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    les Bahamas, leur densit atteint aujourdhui, dans certains sites, 396 individus.ha-1

    (Green et Ct, 2009).

    Vis--vis du plongeur, ils se laissent facilement approcher et ils font mme

    souvent preuve de curiosit. Toutefois, leur nage indolente cache une rapidit daction

    foudroyante et sils se sentent menacs, ils sont capables dattaquer et de piquer le

    plongeur, comportement loppos de celui des autres rascasses qui est plutt passif.

    Ils entrent volontiers dans les casiers langoustes et les nasses poissons, mais

    sont rarement pris la ligne.

    cause de leur systme pineux trs dvelopp, ils se prennent facilement dans

    tous les types de filets. Leur appareil venimeux qui demeure actif aprs leur mort rend

    leur dmaillage dlicat.

    Pour ce qui concerne la chasse sous-marine, leur vitesse de raction leur permet

    souvent dchapper une flche, mme tire courte porte. Une fois chasss, ils

    changent rapidement de comportement et se rfugient dans les anfractuosits rocheuses

    lapproche du plongeur.

    Rgime alimentaire

    Dans la rgion Indo-Pacifique, le rgime alimentaire des Pterois a t tudi par

    Hiatt et Strasburg (1960) aux les Marshall, Fishelson (1975, 1997) en mer Rouge,

    Merceron (1969) et Harmelin-Vivien et Bouchon (1976) Madagascar, Sano et al.

    (1984) au Japon et Moshin et al. (1987) en mer de Chine.

    Il sagit dun poisson prdateur nocturne, dont lactivit alimentaire se droule

    du crpuscule au lever du jour. Les jeunes se nourrissent surtout dInvertbrs

    benthiques : Crabes, Crevettes, vers (carnivores de premier ordre). Au fur et mesure

    quils grandissent, leur rgime senrichit en poissons (carnivores de deuxime ordre) et

    les plus grands individus finissent par avoir un rgime essentiellement piscivore.

    Dans lAtlantique tropical, des observations en plonge de Pterois ont montr

    une activit alimentaire tard dans laprs-midi et tt le matin. Il est probable que des

    observations complmentaires ou bien ltude dtaille de leur alimentation rvleront

    galement une activit nocturne comme dans lIndo-Pacifique.

    Toujours dans lAtlantique tropical, les tudes des contenus stomacaux des

    Pterois ont montr la consommation de 50 espces de poissons appartenant 21familles (Green et Ct, 2009 ; Morris et Akins, 2009). En fait, tout poisson dune taille

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    infrieure ou gale une quinzaine de centimtres constitue une proie potentielle pour

    les Pterois. Les poissons reprsentent 85% de leur alimentation complte par des

    Invertbrs (Crustacs). En aquarium, ils sont volontiers cannibales vis--vis de leurs

    congnres de petite taille. Leur consommation journalire a t estime 0,05 g de

    proies par gramme de Pterois. Ainsi, dans les zones densit trs leve de Pterois des

    Bahamas, cela conduit une estimation de la prdation de lordre de 800 kg de proies

    par hectare et par an !

    Les Pterois sattaquent, entre autres, des espces cls des rcifs coralliens

    comme les poissons scarids. Ils peuvent contribuer la dpltion de ceux-ci sur les

    rcifs participant ainsi la prolifration des algues au dtriment des coraux.

    Une exprience a t conduite qui a consist comparer, durant cinq semaines,

    le recrutement en jeunes poissons sur deux massifs coralliens de taille semblable, un

    seul dentre eux abritant un Pterois (Albins et Hixon, 2008). Ltude a montr que le

    recrutement en jeunes poissons tait diminu de 79 % sur le massif corallien abritant le

    Pterois par rapport celui nen ayant pas.

    Enfin, les Pterois sont capables de jener plusieurs semaines (Fishelson, 1997).

    Pterois et prdateurs

    Les Pterois sont situs au sommet de la chane alimentaire de lcosystme

    rcifal et cela, associ leur redoutable appareil venimeux, fait quils ont peu de

    prdateurs. En mer Rouge, Fistularia commersoni a t dcrit comme tant un prdateur

    de Pterois miles, mais la plupart des auteurs ne lui connaissent pas de prdateurs

    (Bernardsky et Goulet, 1991).

    Dans la Carabe, des Pterois ont t trouvs dans les estomacs de quelques

    mrous ( Mycteroperca tigris et Epinephelus striatus) et carangues (Seriola sp.) de

    grande taille (Maljkovic et al., 2008). La surexploitation commerciale des prdateurs de

    taille suffisante pour avaler un Pterois adulte limitera ce facteur de rgulation dans de

    nombreuses rgions de la Carabe.

    Des expriences ont t menes pour tester lapptence des grands prdateurs

    vis--vis des Pterois. En aquarium, mrous et Lutjanidae refusent de se nourrir de

    Pterois. Toujours en aquarium, on a russi en faire avaler un seabass

    (Centropristis striata) et celui-ci a t manifestement malade. Il est peu probable quunpoisson qui survit une telle exprience cherche la renouveler.

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    Une autre exprience a consist prsenter dans un site touristique de

    nourrissage de requins des Pterois parmi dautres poissons. Les requins les identifient

    comme proies potentielles, les flairent et refusent de les manger. Cela laisse supposer

    quils ont dj acquis une exprience malheureuse avec ces poissons (Akins, com.pers.).

    Appareil venimeux

    Dans la famille des Scorpaneidae, on distingue trois types dappareils venimeux

    spcifiques des scorpnes, des synances et des Pterois (Halstead, 1978). Celui des

    Pterois est rparti sur 13 pines dorsales, trois pines anales et deux pines pelviennes.

    Les nageoires pectorales ne portent pas dpines venimeuses. Les pines sont

    recouvertes par un fourreau de peau lche, compos dun derme et dun piderme, ce

    dernier vivement color. Les pines, de section grossirement triangulaire, sont

    parcourues par deux profonds sillons. Ces sillons abritent le tissu glandulaire scrteur

    du venin. Au moment de la piqre, lpine est plante dans le corps de la victime, la

    peau du fourreau est repousse en arrire et les cellules glandulaires contenues dans les

    sillons de lpine scrtent leur toxine directement dans la plaie.

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    et anales interviennent plutt dans les accidents lis la manipulation danimaux

    capturs, vivants ou morts.

    Les symptmes gnraux voquent la morsure par un cobra. La piqre par un

    Pterois se traduit par une douleur immdiate, intense, qui a tendance rayonner partir

    de la blessure. La douleur peut persister plusieurs heures en fonction de la quantit de

    venin inject. La peau au niveau du ou des points dinjection devient cyanose et la

    rgion priphrique devient rouge et gonfle. Un ou des phlyctnes emplis de srosits

    peuvent se former. Les tissus au niveau de la piqre peuvent se ncroser, voire se

    gangrener si la blessure nest pas traite. Un tat de choc, plus ou moins important selon

    la quantit de venin injecte, sinstalle et se manifeste par divers symptmes : tat de

    grande faiblesse, vertiges, nauses, vanouissement, hypothermie, pouls faible et rapide,

    chute de la pression artrielle et dtresse respiratoire. Des troubles nerveux divers

    (convulsions, delirium et arrt cardiaque) ont galement t dcrits (symdrome de

    dfaillances multiples). En rgle gnrale, la gurison intervient en quelques jours.

    Toutefois, bien que peu frquents, des dcs rsultant de piqres de Pterois ont t

    dcrits par divers auteurs : Schnee, 1908 ; Faust, 1924 ; Herre,1952 ; Atz, 1962 ;

    Whitley, 1963 (in Halstead, 1978).

    Traitement

    Toute piqre par unPterois doit tre prise au srieux et faire lobjet dune

    consultation mdicale.

    Compte tenu du dveloppement possible dun tat de choc dont la gravit est

    difficile prvoir, un nageur piqu par un Pterois doit sortir au plus vite de leau et

    limiter son activit musculaire. Un plongeur doit interrompre immdiatement sa

    plonge, prvenir ses compagnons de plonge de la nature de laccident et entreprendre

    sa remonte sous leur surveillance attentive. La dcision de ne pas respecter les paliers

    de dcompression sera prise en cas dapparition dun tat de choc grave susceptible

    dentraner la noyade de laccident.

    Il nexiste pas de srum spcifique au venin des Pterois. Toutefois, celui-ci

    ragit bien au srum dvelopp pour le venin de Synance (difficile trouver dans la

    rgion Carabe). Le traitement a pour but de combattre les effets systmiques du

    venin, la douleur et de prvenir une surinfection secondaire de la plaie.

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    Ds que possible, la blessure doit tre baigne dans de leau aussi chaude que le

    bless peut le supporter (45 C) dans le but de dtruire une partie du venin qui est

    thermolabile. On peu galement approcher une source de chaleur intense au plus prs de

    la lsion (cigarette, briquet). Le traitement doit tre poursuivi de 30 90 minutes.

    La douleur et les signes systmiques lis ltat de choc seront traits en

    fonction de leur nature en environnement mdical : antalgiques per os, atropine sous-

    cutane (lipothymie vagale), traitement ventuel dun tat de choc hypovolmique.

    Les phlyctnes, sils existent, renferment du venin et doivent tre exciss (parage

    chirurgical).

    Il existe des risques de surinfection et de ncrose de la plaie, tout

    particulirement si une partie casse dpine est reste dans la blessure. La vrification

    peut se faire par radiographie. Dans le cas o une pine serait reste incluse dans la

    plaie, celle-ci doit tre dbride et lpine extraite. Appliquer une antibiothrapie de

    couverture et ventuellement une prophylaxie anti-ttanique, puis obtenir une

    cicatrisation dirige du fond de la plaie vers la surface.

    3) risques pour lcosystme et pour lhomme

    Les Pterois sont des carnivores de second ordre, situs au sommet de la chanealimentaire et se nourrissant essentiellement de Crustacs et de Poissons (voir chapitre

    rgime alimentaire ). Dans la rgion Carabe, ils se sont rvls tre capables de

    manger une cinquantaine despces de poissons. Tout poisson de taille infrieure une

    quinzaine de centimtres constitue une proie potentielle pour les Pterois. Ils pourraient

    limiter de faon drastique le recrutement des autres espces de poissons. Sattaquant

    des espces cls des rcifs coralliens, comme les herbivores, ils sont capables de

    contribuer au dsquilibre actuellement observ sur les rcifs Carabe, caractriss parla croissance des algues au dtriment des coraux (voir chapitre rgime alimentaire ).

    Enfin, labsence ou la raret de prdateurs favorise leur pullulement dans la rgion

    Carabe.

    Leur fcondit exceptionnelle, associe au transport des larves par les courants

    marins, rend invitable linvasion des Antilles franaises par cette espce dans un futur

    proche (voir chapitre reproduction et croissance). Celle-ci pourra seffectuer par le

    nord, cause de la proximit des Grandes Antilles dj envahies, mais plusprobablement par le sud, en provenance du Venezuela, si lon tient compte de la

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    direction du courant des Guyanes qui balaie larc des Petites Antilles du sud vers le

    nord.

    Linvasion des ctes antillaises par cette espce constitue donc une menace

    potentielle long terme pour la diversit et la productivit des stocks de poissons

    ctiers.

    La prsence de Pterois est galement susceptible de constituer une nuisance au

    niveau des activits aquatiques :

    - les jeunes Pterois affectionnent les fonds peu profonds (roches, herbiers) et

    constituent une menace pour les baigneurs ;

    - lespce constitue galement une menace pour les apnistes et les plongeurs.

    Cependant, une fois avertis du danger, ces derniers sont plus mme de lviter que les

    baigneurs ;

    - les Pterois prsentent galement un danger pour les pcheurs professionnels,

    les pcheurs la ligne ou les chasseurs sous-marins qui courent un risque non

    ngligeable de se faire piquer lors de la manipulation de ce poisson au moment de sa

    capture.

    4) propositions ventuelles de mesures curatives

    ce jour, si lon fait le bilan des expriences menes dans les pays de la rgion

    dj touchs par linvasion, il semble illusoire desprer radiquer cette espce une fois

    celle-ci installe.

    Les larves des Pterois sont planctoniques et leur dure de vie en milieu

    plagique est de lordre du mois (voir chapitre reproduction et croissance). Le

    contrle potentiel des populations dans une le dpend, au moins en partie, des mesures

    prises dans les les situes en amont par rapport aux courants marins dominants. Une

    coordination des mesures de protection ou dradication prise au niveau du bassin

    carabe serait la bienvenue.

    Toutefois, mme si les chances de succs sont faibles, il nous parat opportun de

    mettre en place des mesures dradication ds larrive de lespce afin, au moins, de ne

    pas donner limpression dune inertie totale des gestionnaires de la mer et des milieux

    scientifiques face cette invasion.

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    5) Suivi scientifique

    Ds larrive de lespce en Guadeloupe, des campagnes dobservations devront

    tre mises en place dans le but dvaluer limportance des populations de Pterois et

    surtout de suivre leur volution. Ces campagnes pourront tre ralises par des

    scientifiques, le personnels des rserves marines et ventuellement par des volontaires

    pralablement forms ce travail.

    Une tude de lalimentation en Guadeloupe des Pterois devra tre ralise pour

    valuer le niveau et limportance de leur prdation sur les espces indignes.

    Paralllement, les peuplements de poissons potentiellement soumis la

    prdation des Pterois devront faire lobjet dun suivi long terme pour valuer limpact

    de cette espce sur les stocks locaux. Ce travail pourra sappuyer sur ltude de

    lvolution des peuplements de poissons rcifaux en cours au niveau de lUniversit des

    Antilles et de la Guyane.

    Lquipe DYNECAR de luniversit est prte sengager dans ces diffrents

    volets du suivi ds larrive de lespce.

    Pterois miles (Hurghada, Egypte).

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    6) Remerciements

    Tous nos remerciements au docteur Nicolas Benoist qui a bien voulu relire le

    manuscrit de ce rapport et a apport de prcieuses corrections la partie mdicale.

    7) Bibliographie

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