JOHN PAUL JONES

« Père » de L’U S NAVY

COMMUNICATION à la SOCIETE NATIONALE ACADEMIQUE DE CHERBOURG

Jean PIVAIN

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

I LES ORIGINES DE JOHN PAUL

II LA GUERRE D’INDEPENDANCE DES ETATS UNIS

III SON ENGAGEMENT POUR LA RUSSIE IV LA FIN DE SA VIE

V LES ETATS UNIS RECHERCHE « UN SYMBOLE » POUR L’U S NAVY

VI L’IDENTIFICATION DU CADAVRE

VII LE TRANSFERT DES CENDRES

a) L’arrivée de l’escadre à CHERBOURGb) La cérémonie officielle à PARISc) L’embarquement du corps à CHERBOURG

VIII LE RETOUR DES CENDRES DU HEROS AUX ETATS UNIS D’AMERIQUE

CONCLUSION

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INTRODUCTION

8 juillet1905, ce jour-là se déroule à CHERBOURG quai de l’ancien arsenal, devant une foule recueillie, près de dix mille personnes massées sur les quais, le transfert des cendres de l’amiral John Paul JONES vers les ETATS UNIS d’AMERIQUE.Une chapelle ardente est dressée dans la gare maritime, une garde d’honneur composée de marins américains et de fantassins français est disposée autour du catafalque.Au cours de la cérémonie le cercueil est descendu à bord du contre-torpilleur « ZOUAVE », le navire quitte lentement le quai, passe par les jetées du port de commerce et se dirige vers le croiseur –cuirassé « BROOKLYN » de l’U S NAVY mouillé en grande rade. Le cercueil contenant la dépouille mortelle de l’amiral John Paul JONES est hissé à bord et dans la soirée , le navire appareille vers les ETATS UNIS.Pourquoi une telle cérémonie ? Il doit s’agir d’un personnage important pour être honoré de la sorte pour cet homme inconnu de la population cherbourgeoise qui s’est déplacée en grand nombre pour lui rendre hommage.Je me suis lancé à la recherche du personnage et j’ai découvert un homme d’envergure au caractère bien trempé et je vais m’efforcer au cours de cette communication de vous faire découvrir toutes les facettes de la vie d’un homme d’exception.

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I LES ORIGINES DE JOHN PAUL

JOHN PAUL est né le 6 juillet 1647 à KIRBEAN au sud de l’ECOSSE auprès

d’ARBILAND .Elevé au sein d’une famille de cinq enfants dont le père était jardinier et la maman ménagère. Dès sa prime jeunesse, l’enfant devient marin et à peine âgé de douze ans embarque comme mousse sur un navire marchand britannique en partance pour la VIRGINIE où l’un de ses frères s’est établi.Il profite de son séjour pour étudier la navigation dans le but de s’élever dans la hiérarchie des officiers de la marine marchande.A dix-neuf ans, il est premier maître sur un navire négrier .Enthousiasmé par le voyage, il devient troisième lieutenant sur le « KING GEORGES » puis sur le « TWO FRIENDS » il acquiers ainsi une expérience considérable au point qu’en 1769, à vingt-deux ans, il se voit confier le commandement du « JOHN » en ligne sur les ANTILLES à la suite du décès du capitaine et de son second. Un an plus tard, à TOBAGO , ses ennuis commencent. Il fait donner le chat à neuf queues sur l ‘échine d’un charpentier négligent qui succombe peu après Il est innocenté mais la

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réputation du jeune capitaine s’en trouve altérée. En 1773, toujours à TOBAGO, son équipage se mutine ; le chef des mutins vient s’embrocher sur le sabre de John Paul. On lui conseille alors d’aller se faire oublier dans les colonies d’AMERIQUE et comme il s’enfuit avant son jugement dans l’espoir d’éviter la prison, il est considéré par les Britanniques comme un pirateIl rentre en AMERIQUE et à FREDERICKBURG rencontre le secrétaire d’Etat à la marine qui lui suggère de changer de nom.C’est ainsi que John PAUL devient John Paul JONES, il se fait discret à tel point que l’on perd sa trace.

II LA GUERRE D’INDEPENDANCE DES ETATS UNIS

A la suite de la déclaration d’indépendance des ETATS UNIS le 4 juillet 1776 à PHILADELPHIE, John Paul JONES réapparaît. Il s’engage immédiatement auprès des « INSURGENTS » et sollicite du Congrès un embarquement.Il n’y a pratiquement pas de marine américaine constituée mais de nombreux marins volontaires pour se battre pour une noble causeJONES devient premier lieutenant dans la CONTINENTAL NAVY l’ancêtre de l’U S NAVY. Il navigue sur « l’ALFRED » ,l’année suivante capitaine du « PROVIDENCE » notre corsaire arraisonne sur une seule campagne dix neuf bateauxEn 1777, il prend le commandement du « RANGER » précisément le 14 juin le jour où le drapeau « STARS AND STRIPES »est adopté par le Congrès Il rejoint la France où il a pour mission d’informer à PARIS , Benjamin FRANKLIN de la victoire ,très importante, des INSURGENTS à SARATOGA. Cette bataille constitue un tournant dans la guerre d’indépendance. Notons au passage que Benjamin FRANKLIN, est détaché à PARIS.pour, entre autre,convaincre les francs maçons français de les aider à gagner la guerre d’indépendance.Il crée la loge des neuf sœurs, se rapproche de la loge la candeur à laquelle appartient le marquis DE LA FAYETTE ;JONES est membre de la loge des neuf sœurs à laquelle appartiennent également VOLTAIRE initié en 1777 et Jean Antoine HOUDON le très célèbre sculpteurPoursuivant sa campagne JONES attaque le port anglais de WHITEHAVEN et capture le navire anglais « DRAKE ».

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Le 6 février1778, la France reconnaît l’indépendance des Etats-Unis et le 14 JONES à bord du »RANGER » croise au large de QUIBERON l’escadre de l’amiral LA MOTTE PICQUET qui fait tirer une salve de 9 canons. C’est le premier salut officiel au pavillon américain par un navire étranger. Une plaque commémorative de cet événement est scellée sur le quai de PORT HALIGUEN dans la presqu’île de QUIBERON..JONES qui devait récupérer aux PAYS-BAS une frégate construite pour la France, ne peut là récupérer .En effet LONDRES menace de guerre les PAYS-BAS si la frégate n’est pas livrée aux français.JONES se plaît en France mais s’ennuie. Il demande au DUC D’ORLEANS de lui donner un commandement, sans réponse il décide d’écrire à LOUIS XVI qui le convoque et lui donne « LE DUC DE DURAS » de 900 tonneaux un ancien navire de la Compagnie des Indes.JONES saisit l’occasion et demande l’autorisation à LOUIS XVI de rebaptiser le navire « BONHOMME RICHARD « du  nom de la revue publiée par BENJAMIN FRANKLIN (auquel il porte une admiration sans borne) quand il était à PHILADELPHIE.JONES s’attache à sa tâche , il transforme le navire à ses frais, rencontre SAZERAC commerçant et distillateur qui lui commande les canons nécessaires à la fonderie Royale d’ANGOULEME ;Grâce à cette commande SAZERAC introduit ses eaux de vie et ses cognacs aux Amériques.En août 1779 armé de 40 canons, le »BONHOMME RICHARD » et son équipage de 300 marins dont seulement 75 américains appareille de LORIENT à la tête d’une flotte franco-américaine de cinq navires comprenant le »PALLAS » de 32 canons, l’ »ALLIANCE », de 32 canons, le «  VENGEANCE » de 12 canons et le « CERF ».La flotte contourne l’Angleterre par l’ouest, passe ensuite au large de l’Irlande et de l’Ecosse longe la côte est de l’Angleterre et rencontre un convoi venant de la Baltique. Le convoi est escorté par le « COUTESS OF SCARBOROUGH » et le « SERAPIS » une frégate de 50 canons une unité de premier plan pour la marine anglaise.Le combat s ‘engage, le »BONHOMME RICHARD » est en difficulté , l’eau pénètre dans la cale, le navire est en feu, JONES est interpellé par le capitaine PEARSON qui lui demande « est-ce que vous rendez » et JONES lui répond la phrase qui ajoutera à sa célébrité  : «  I HAVE NOT YET BEGUN TO FIGHT » traduction : moi, je n’ai même pas commencé à me battre ; bien que son navire soit plus petit il lance l’abordage capture le navire anglais sur lequel il transfère son équipage pendant que le « BONHOMME RICHARD » disparaît dans les flots. Cette bataille navale qui deviendra célèbre sous le nom de »FLAMBOROUGH HEAD » va avoir un retentissement considérable. Les Anglais déplorent la perte d’une de leur plus belles unités et considère JONES comme un pirate, en revanche la France en fait un héros ; LOUIS XVI lui accorde le titre de chevalier et lui offre une épée à la poignée en or ; les Etats Unis font frapper , en son honneur une médaille à son effigie à la monnaie de Paris. Il apprend le français , les élégantes de la cour du roi de France adorent, « le loup des mers » auxquelles il ne reste pas indifférent.Malgré son aura ,le Congrès ne lui confie pas d’autre embarquement ,une rivalité politique se fait jour aux Etats-Unis où JONES est considéré par ses détracteurs comme un franc tireur.En principe, les opérations des corsaires ont comme but principal celui de se partager les prises entre armateur, commandant et équipage, la perte du « BONHOMME RICHARD » est pour JONES une mauvaise opération d’autant plus que le convoi lui a échappé. Son équipage qui attend sa part à LORIENTn’apprécie plus guère le vieux loup de mer et préfère rentrer aux Etats Unis avec un autre capitaine, ils reprochent à JONES de négliger les prises pour la gloire,

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De retour aux Etats Unis, il reçoit comme mission de récupérer en France et au Danemark l’argent de ses prises, la Marine n’est plus une priorité pour le jeune état et JONES sans embarquement rédige de nombreux mémoires traitant pour la plupart de tactique navale qu’il adresse au Congrès.La guerre d’indépendance se termine par le traité de VERSAILLES le 3 septembre 1783.

La bataille navale de FLAMBOROUGH HEAD entre « LE SERAPIS «  et « LE BONHOMME RICHARD »

III SON ENGAGEMENT POUR LA RUSSIE

A l’été 1787, JONES est de retour à PARIS. L’Impératrice de Russie CATHERINE II a entendu parler des exploits de JONES et elle est à la recherche d’un commandant en chef pour la mer noire pour y combattre les Turcs. JONES donne son accord, il est nommé commandant en chef des armées navales russes. Il met sa marque sur le « VLADIMIR ».

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Il remporte un certain nombre de succès mais il ne s’entend pas avec POTEMKINE d’autant plus que ses propres succès sont attribués à d’autres personnes. Il se voit retirer son titre après deux années passées au service de la Russie et il s’établit à AMSTERDAM mais revient à PARIS où il réside rue de Tournon.

IV LA FIN DE SA VIE

Sa santé s’est détériorée en Russie où il a pris froid et il rentre épuisé et malade.Il est à la fois surpris et honoré par les révolutionnaires français qui le considère comme une grande figure des droits de l’homme. L’Assemblée Nationale le reçoit officiellement, CAMBON souhaiterait qu’il dicte à la France le programme naval dont elle a besoin.Jones ne peut répondre à ces propos qui l’honore, atteint par les prémices de la maladie.C’est alors que le général WASHINGTON qui se souvient de lui, lui confère la nationalité américaine et le nomme consul des Etats Unis à ALGER avec mission de combattre les pirates barbaresques qui s’en prennent aux navires marchands américains, mais sa nomination ne lui parvient pas avant sa mort. En effet John Paul JONES décède le 18 juillet 1792,le médecin personnel du roi , qui le soigne ne peut malheureusement que constater son décès , un livre à demi ouvert de VOLTAIRE gît à ses pieds.Il est emporté par une crise foudroyante d’hydropisie. Une délégation de douze membres de l’Assemblée Nationale de deux attachés d’ambassade l’accompagne à sa dernière demeure, le cimetière des protestants étrangers rue Granges aux Belles à proximité de l’hôpital Saint Louis.Le colonel Samuel BLACKDEN le dernier ami de JONES écrit à sa sœur Miss TAYLOR à DUMFRIES en ECOSSE une lettre qui précise que le cadavre a été placé dans un cercueil en plomb en vue d’un retour ultérieur aux Etats Unis

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V LES ETATS UNIS D’AMERIQUE A LA RECHERCHE D’UN SYMBOLE POUR SA MARINE

La victoire de JONES sur le »SERAPIS » eu aux Etats Unis un succès remarquable et un témoignage non seulement de ses capacités navales mais également de son courage et de sa farouche détermination.Un mouvement officiel pour reconnaître JONES comme le « père » de l’U S NAVY commence en 1900 quand Augustus BUELL publie une biographie en deux volumes intitulée : « Paul JONES fondateur de la Marine Américaine »L’objet de cette biographie établie à partir des lettres de JONES est très romancée et fait l’objet de vives critiques. Toutefois, en dépit de cette contrevérité, Paul JONES s’implante dans la conscience collective de la nation américaine. Le général Horace PORTER aide de camp du général GRANT pendant la guerre de sécession est nommé en 1897 ambassadeur en France commence à s’intéresser à la recherche de la sépulture de JONES qui repose à PARIS depuis 113 ans. De son coté le Président Théodore ROOSEVELTqui veut relancer la construction d’une flotte puissante et doter l’U S NAVY d’un armement moderne, saisi l’occasion pour demander au congrès un crédit de 35000$ pour activer les recherches.Le général PORTER,par l’intermédiaire du Préfet de la Seine, obtient le concours de l’Inspection Générale des Carrières de la Seine dont M. WICKKERSHEIMER est le chef du service. Celui ci affecte l’ingénieur des Ponts Paul WEISS à la recherche de la sépulture.Le problème n’est pas simple, le cimetière a été profané à la Révolution et des constructions immobilières ont été édifiées, il est donc nécessaire d’effectuer les recherches par le sous sol .M. WEISS fait creuser cinq puits distincts sur le lieu d’inhumation, dégage de nombreux corps, beaucoup sans cercueils empilés les uns sue les autres réalise ensuite , à cinq mètres de profondeur , près de 800 mètres de galeries de deux mètres de hauteur et de deux mètres de largeur avant de trouver cinq cercueils en plomb. Quatre portent leur plaque d’identification , seul l’un d’entre eux a perdu sa plaque et en écartant légèrement le plomb un peu fendu on aperçoit une tête parfaitement conservée avec

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ses cheveux et qui semble momifiée .Il s’agit, sans aucun doute, du cercueil de John Paul JONES Le 9 avril 1905, 113 ans après sa mort, on transporte le cercueil à l’Ecole Pratique de la Faculté.

VI L’IDENTIFICATION DU CADAVRE

Ce sont deux anthropologues de renom MM. CAPITAN et PAPILLAULT qui vont procéder à l’identification du cadavre. Ils sont assistés par le professeur CORNIL pour l’examen des viscèresLe cercueil est ouvert, en présence .de M.BAILLY-BRANCHART secrétaire de l’ ambassade et M.WEISS Ingénieur des Mines.Le cadavre apparaît complètement entouré de paille bourrant entièrement le cercueil, la paille est imbibée du même liquide que le cadavre qui est parfaitement conservé avec ses cheveux et ses poils ayant l’aspect d’une momie brun noirâtre mais avec des tissus assez mous et loin d’être desséchés .L’odeur de l’alcool prédomine laissant penser à une macération anatomique. Tous les détails de l’identification font l’objet d’une communication présentée par MM. CAPITAN et PAPILLAULT le 20 juillet 1905 à la 310ème séance de la Société d’Anthropologie de PARIS qui détaille avec une précision méticuleuse leur méthode d’investigation.Pour information, on peut dire que l’identification a été effectuée à partir de quelques détails historiques sur l’habitus extérieur de l’amiral et la comparaison entre le visage du cadavre et le moulage du buste sculpté, conservé au musée du TROCADERO , par Jean Antoine HOUDON du buste exposé au musée de PHILADELPHIE .Au faîte de sa gloire, une loge maçonnique avait commandé, à Jean Antoine HOUDON, le buste de John Paul JONES.En ce qui concerne les causes de sa mort, l’examen des viscères laisse supposer qu’il pouvait bien s’agir de reins atteints de néphrite interstitielle, de plus les poumons, le gauche en particulier, présente des noyaux de broncho-pneumonie en plus de l’hydropisie du cœur cause première de son décès.

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VII LE TRANSFERT DES CENDRES

L’exaltation publique entourant la découverte de PORTER est à la fois instantanée et passionnée. Le Président Théodore ROOSEVELT, le département d’ETAT et l’ U S NAVY commencent à organiser la plus grande commémoration navale dans toute l’histoire américaine pour honorer le « père » de la NAVY.L’Académie navale à ANNAPOLIS (MARYLAND) exprime son intérêt pour enterrer les reste de l’amiral J P JONES dans la chapelle de l’école.Une escadre est envoyée en France pour rapatrier le corps et donner aux cérémonies prévues à CHERBOURG et surtout à PARIS un caractère solennel.

L’arrivée à CHERBOURG

La division navale américaine, chargée de rendre les honneurs à l’amiral J P JONES et de ramener ses cendres aux ETATS UNIS, arrive le 30 juin 1905 en rade de CHERBOURG où elle échange avec la terre et les navires sur rade les saluts d’usage. Elle est composée du croiseur cuirassé «  BROOKLIN » battant pavillon de l’ amiral SIGSBEE et des croiseurs protégés « CHATTANOGA » « GALVESTON » et « TACOMA »M ;LOOMIS sous-secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères et le général Horace PORTER ambassadeur extraordinaire sont chargés par les Etats Unis de prendre officiellement possession du corps de J P JONES.La marine française est représentée par la 2ème division de l’escadre du Nord composée du « BOUVINES » du « HENRI IV » et de « L’AMIRAL TREHOUARD » La ville de CHERBOURG et les Autorités militaires organisent de nombreuses fêtes et réceptions avec une grande fête vénitienne, concerts militaires et retraites aux flambeaux.

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C’est dans l’union de nos deux nations que les Autorités américaines et françaises fêtent ensemble , le 4 juillet, « L’INDEPENDANCE DAY » Le 5 juillet, la délégation américaine composée de 22 officiers et de 486 hommes parmi lesquels les musiciens du « BROOKLIN » . prennent un train spécial en direction de PARIS.

Les cérémonies à PARIS

Dès trois heures de l’après midi, le 6 juillet, les invités se pressent à l’entrée de l’ église américaine de la Sainte Trinité Avenue de l’ALMA (devenue l’ Avenue GEORGES V ) décorée somptueusementA l’intérieur de l’église la célébration officielle se déroule en l’honneur d’un héros, le cercueil recouvert du drapeau de l’UNION disparaît sous les fleurs.MM .LOOMIS, PORTER et l’amiral SISGBEE prennent tour à tour la parole , le cercueil est alors porté par huit marins et placé sur un affût de canon orné de drapeaux aux couleurs américaines et françaises. Le cortège se dirige lentement vers la gare des INVALIDES escorté par des marins et soldats américains et français. Il parcourt l’Avenue de l’ALMA, les CHAMPS ELYSEES, bifurque vers le pont ALEXANDRE III, traverse l’esplanade des INVALIDES et se dirige vers la gare des invalides où le cercueil est hissé à bord du train spécial qui reprend la direction de CHERBOURG.

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Le retour et l’embarquement à CHERBOURG

Dès 8 heures, le 7 juillet, le train spécial est dirigé vers le hall des appontements de la gare transatlantique qui a été aménagée en chapelle ardente où le cercueil de l’amiral J P JONES est déposé et entouré par une garde d’honneur américano-françaiseLe lendemain, une foule estimée à dix mille personnes se répartit sur les quais de l’avant-port de commerce pavoisés pour l’événement. L’amiral SIGSBEE, le vice-amiral BESSON Préfet Maritime, le Sous-Préfet, le maire de CHERBOURG Albert MAHIEU , le contre-amiral LEYGUE, le contre-amiral MAROLLES, une délégation du conseil municipal., de corps consulaires et de nombreuses délégations des armées américaines et françaises se regroupent dans la salle d’attente. A une heure de l’après midi, a lieu la levée du corps, le cercueil est porté à bras par des matelots suivi par des porteurs de gerbes de fleurs et de bouquets et l’on remarque une immense couronne traversée par un ruban rouge offerte par l’amiral, les officiers et les hommes d’équipage de tous les navires de l’escadre américaine . Le cercueil est déposé sur une estrade et l’amiral BESSON prononce un discours faisant l’éloge du héros. Il est vivement remercié par l’amiral SIGSBEE. Le cercueil est ensuite embarqué à bord du « ZOUAVE » qui appareille et se dirige lentement vers le « BROOKLIN »mouillé en grande rade.Quand le « ZOUAVE » passe à la hauteur de tous les navires les honneurs militaires conférés aux amiraux morts en activité de service sont rendus. Les marins sont rangés à la bande et les clairons sonnent le rappel.Le « ZOUAVE » accoste le « BROOKLIN » et les opérations de transbordement s’opèrent immédiatement.A deux heures et demie, la cérémonie est terminée et les Autorités quittent le « BROOKLIN »quand la dépouille mortelle de l’amiral JOHN PAUL JONES repose à l’arrière du navire dans un poste à canon aménagé en chapelle ardente. L’escadre américaine appareille à six heures du soir, la musique du « BROOKLIN » interprète La Marseillaise et celle du « BOUVINES » l’hymne américain ;les équipages échangent des vivats enthousiasmes les navires se saluent réciproquement de vingt et un coup de canon. Une heure après, l’escadre américaine disparaît à l’horizon.

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VIII LE RETOUR DU HEROS AUX ETATS UNIS D’AMERIQUE

Après une navigation sans histoire, l ‘escadre de l’amiral SIGSBEE arrive en vue des côtes américaines. Le journal « L’ABEILLE » de la Nouvelle- Orléans rend compte que l’escadre passe les caps de Virginie le 22 juillet et qu’elle est rejointe par l’escadre des cuirassés de l’atlantique. Elles remontent ensemble la baie de CHESAPEAKE et se présentent devant ANNAPOLIS où les attend le croiseur français  « JURIEN DE LA GRAVIERE » qui représente la France. L’Académie Navale organise un bref mais digne service religieux, l’éloge funèbre est prononcé par le Président Théodore ROOSEVELT en personne, avant que les porteurs français et américains ne placent le cercueil dans un caveau temporaire en briques dans le BRANCROFT HALL. Ernest FRAG l’architecte en charge de la rénovation de l’école, alors en cours, pensait qu’il était tout à fait approprié que «  les cendres du fondateur de la marine américaine repose au sein de l’institution qui est le berceau de la NAVY » et il précisait « que la chapelle deviendra ce qu’elle doit être……l’équivalent du PANTHEON ou de l’Abbaye de WESMINSTER.Toutefois, il faudra attendre 1913 pour terminer le mausolée placé dans la crypte de la chapelle et y placer définitivement le cercueil de John Paul JONES.J P JONES qui avait écrit « ma soif de gloire est infinie » en aurait très certainement apprécié à la fois le titre et à la fois le lieu.

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A ANNAPOLIS, homélie du président Théodore ROOSEVELT

 

CONCLUSION

Actuellement, les élèves de l’Académie Navale américaine apprennent « Les compétences d’un officier de marine » qu’ AUGUSTUS BUELL avait cité dans son livre en deux volumes intitulé « PAUL JONES FONDATEUR DE LA MARINE AMERICAINE » Depuis la parution de cette biographie de nombreux historiens ont remis en cause la véracité des propos attribués à JONES .toujours est-il que malgré la recherche de vérité historique, il faut reconnaître l’impact positif que les textes contestés ont eu sur la formation des officiers de marine des ETATS UNIS . Pour conclure, je citerai Madame la professeure LORI LYN BOYLE qui précise que : « Les compétences d’un officier de marine un temps appelé la charte morale et intellectuelle d’ANNAPOLIS et la justification certaine et éternelle pour JONES du titre de « père » de la NAVY est devenu un des critères sacrés de l’héritage naval des ETATS UNIS D’AMERIQUE.

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BIBLIOGRAPHIE

Série Génies du Monde. WASHINGTON combattant de la liberté

SOREL DE CLAIRMAUT John Paul JONES THALASSA No 28 janvier 1988

Mme la Professeure LORI LYN BOYLE John Paul JONES and the « qualifications of a Naval Officier » Revisited

www.rrlaperouse.oorg

wikipédia John Paul JONES

www.lalogedes neuf soeurs

REMERCIEMENTS

M.LV Robert KROEGER Officier d’Echange à l’Ecole Navale d’ANNAPOLIS

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Mme Lori lyn BOGLE Professeure d’Histoire à l ‘Ecole Navale d’ANNAPOLIS

M. Paul LEMONNIER Traducteur anglais-français

Mme Jacqueline VASTEL Directrice de la bibliothèque Jacques PREVERT

MM. Claude COUTANCEAU , Raymond THEISS

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