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INTRODUCTION : De nos jours le monde économique et financier traverse une perturbation incommensurable due a l’éclatement de la bulle immobilière américaine qui a exposé les excès de l’industrie des prêts hypothécaire à risque : La crise des subprimes. Cette crise a éclaté en août 2007 et, est loin d’être achevée à l’heure actuelle. Elle touche en pratique l’essentiel du système bancaire et financier, et pas seulement les crédits hypothécaires accordés aux ménages américains risqués (les fameux subprimes). Elle soulève de redoutables interrogations sur les avantages et les inconvénients des procédures de titrisation, sur le rôle des innovations financières dans le transfert des risques et donc leur traçabilité, sur le contrôle interne des risques et l’organisation même des systèmes de contrôle prudentiel et de supervision bancaire, sur le dispositif général de régulation bancaire et financière Le rapport qui suit, analyse les conséquences de la crise des subprimes ; il étudie son impact sur la gestion des risques, le comportement des banques et leurs croissances. Nombre de banques vont être confrontées à des besoins de fonds propres supplémentaires, et l’appel aux fonds souverains constitue de ce point de vue une solution à court terme, un défi potentiel à long terme sous l’angle de la gouvernance de ces banques. 1

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INTRODUCTION :

De nos jours le monde économique et financier traverse une perturbation incommensurable due a l’éclatement de la bulle immobilièreaméricaine qui a exposé les excès de l’industrie des prêts hypothécaire à risque : La crise des subprimes.

Cette crise a éclaté en août 2007 et, est loin d’être achevée à l’heure actuelle. Elle touche en pratique l’essentiel du système bancaire et financier, et pas seulement les crédits hypothécaires accordés aux ménages américains risqués (les fameux subprimes). Elle soulève de redoutables interrogations sur les avantages et les inconvénients des procédures de titrisation, sur le rôle des innovations financières dans le transfert des risques et donc leur traçabilité, sur le contrôle interne des risques et l’organisation même des systèmes de contrôle prudentiel et de supervision bancaire, sur le dispositif général de régulation bancaire et financière

Le rapport qui suit, analyse les conséquences de la crise des subprimes ; il étudie son impact sur la gestion des risques, le comportement des banques et leurs croissances.

Nombre de banques vont être confrontées à des besoins de fonds propres supplémentaires, et l’appel aux fonds souverains constitue de ce point de vue une solution à court terme, un défi potentiel à long terme sous l’angle de la gouvernance de ces banques.

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1. La Crise Des subprimes : Définition

Les crédits à taux d’intérêt variable et de niveau élevé sontappelés les crédits subprimes.

Ce sont des crédits immobiliers accordés par les banques à desménages qui disposent en majorité de faibles revenus.

Le problème réside principalement dans le fait que les tauxd’intérêt sont variables et donc peuvent diminuer, mais surtoutaugmenter à n’importe quel moment. Les ménages aux revenusles plus modestes peuvent ainsi se retrouver à tout moment dansune situation d’insolvabilité face à l’augmentation du tauxd’intérêt.

Voilà ce qui s’est passé en août 2006 aux Etats-Unis. Les tauxd’intérêt ont augmenté subitement. Par conséquent, les ménagesles plus pauvres n’étaient plus en mesure de rembourser leur prêtimmobilier et se sont vus -pour un grand nombre d’entre eux-,dépossédés de leur maison ou de leur appartement.

1.1 Pourquoi la crise des subprimes ?

La Réserve Fédérale (plus communément appelée la Fed)constitue la banque centrale des Etats-Unis qui établit les tauxd’intérêt directeurs. La Fed a pour objectif en principe le pleinemploi, des prix stables et des taux d’intérêt à long terme peuélevés.

En 2006, la Fed a augmenté les taux d’intérêt directeurs.Pourquoi une telle augmentation ? En réalité, la valeur du dollar aaugmenté et afin de financer leurs besoins, les banques se sontretournées vers leurs clients en leur imposant des conditions plussévères. Ainsi, la conséquence immédiate fut la hausse des tauxd’intérêt des crédits immobiliers aux Etats-Unis.

Le Center for Responsible Lending chiffre à quelque 20% la proportion, aux Etats-Unis, d'emprunteurs "subprime" qui pourraient perdre leur logement.En 2006, les crédits "subprime" ont représenté 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. En fin d'année, leur encours atteignait près de 13% du total des crédits hypothécaires aux Etats-Unis (10.200 milliards de dollars), contre 8,5% en 2005

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Ceci a entraîné une diminution du prix de ces biens et donc unediminution de leur valeur. Pour les ménages qui avaient contractéun emprunt pour acheter un bien immobilier, cela s’est traduit par une baisse de la valeur de leur bien immobilier… Qu’ils devaient pourtant continuer de rembourser à des taux de plus en plus élevés.

1.2 La notation des candidats à l'emprunt :

Les établissements bancaires américains font appel à des «credit bureau », qui sont des agences privées chargées decentraliser des données sur les candidats à l’emprunt. Ilsrécupèrent ainsi des informations sur l’âge, la profession, lerevenu, la situation familiale, la totalité des encours de crédit,l’historique de défaut de remboursement etc. Aussi, si un creditbureau signale un emprunteur potentiellement défaillant, labanque peut refuser d'accorder le crédit. Elle peut cependantaussi décider de l’accorder en appliquant une majoration tarifairepour compenser le risque pris.

Des agences spécialisées, dont la plus connue est FICO (Fai, Isaacand Company) ont mis en place des scores (appelés « creditscoring ») pour évaluer les risques. Un score FICO inférieur à620 indique que l'emprunteur potentiel est risqué. Le crédit «subprime » s'adresse essentiellement aux personnes ayant unscore inférieur à 620 alors que la moyenne américaine se situeautour de 650 points.

1.3 Les caractéristiques d'un prêt subprime :

Le marché des subprimes comporte plusieurs segments,notamment le marché subprime des cartes de crédit et le marchésubprime du crédit hypothécaire, ce dernier étant à l’origine dela « crise » des subprimes. Ces subprimes aux critèresd’attribution plus souples que les prêts classiques, sont en grandemajorité contractées par des ménages à faibles revenus, quiveulent accéder à la propriété. Ces derniers n’ont souvent pas euaccès aux crédits classiques (le « prime market ») parce qu’ils nedisposent pas de revenus suffisants ou qu’ils ont connu desdéfauts de paiement par le passé.

Deux autres caractéristiques sont à souligner. D’une part, lestaux sont plus élevés que pour les crédits classiques et ils sontvariables. Souvent cependant, les conditions initiales sont

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avantageuses (par exemple la première année, le taux est fixe etl’emprunteur ne rembourse que les intérêts) puis deviennent vitebeaucoup plus contraignantes (le taux est ensuite indexé sur lestaux directeurs de la Fed et l’emprunteur doit rembourser lesintérêts et le principal). Enfin, et c’est un des élémentsexpliquant cette crise, les organismes prêteurs prennent unegarantie sur la maison financée par ce crédit.

1.4 LA chaine de la transmission du risque de crédit :

Les banques américaines (et leurs filiales) accordent de s prêts immobiliers à des ménages américains à revenus modestes en hypothéquant les immeubles acquis par ce ménages, et souvent à des taux d'intérêt variables. Ces crédits immobiliers sont considérés comme risqués. Tant que le s prix de l'immobilier augmentent, les banque s sont sûre s de recouvrer leur fonds en vendant les biens hypothéqués à un prixqui leur sera favorable. Et tant que les taux (variable s) sont bas, la charge financière des intérêts à payer ne pèsera pas excessivement sur les ménages.Les créances hypothécaires sont vendues, parfois à crédit, par les organismes de crédit à de s organismes spécialisés (notamment les banques d'affaires) qui les transforment en actions. En fait, le s fonds remboursés et les intérêts payés par les emprunteurs servent à payer les dividendes des actionnaires qui achètent ces actions. Sans être des actions, ces créances peuvent également devenir des titres de dette négociable s sur le marché. C'est la titrisation des créances. Les organismes spécialisés dans la spéculation, comme les Fonds d'investissements (Hedge funds), rachètent ces actions pour le compte des investisseurs privés qui détiennent ainsi des titres basés sur le remboursement des emprunts par les ménages.Sont donc financièrement dépendants des emprunts de l'immobilier à risque: les banques prêteuses, les organismes qui rachètent les créances et le s transforment en titres, les fonds d'investissement ou fonds spéculatifs (Hedge Funds ou fonds d’arbitgare), les investisseurs privés ettoutes firmes ayant de s parts dans les organismes impliqués ou ayant ceux-ci comme filiales; et c'est le cas de beaucoup de banques.

2. De la crise des subprimes à la crise financière :

En quelques semaines durant l’été 2007, la crise des prêts « subprime » américains s'est transformée en crise globale du crédit puis de la liquidité. La crise du " subprime " est d'abord une crise de confiance. La crise des subprimes n’est donc que la partie visible de l’iceberg. En effet

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la confiance des investisseurs a vacillé en raison de l'essor pas toujours maîtrisé de la titrisation.

2.1 Qu’est-ce que la titrisation ?

La titrisation est une technique financière sophistiquée, qui consiste à transférer des actifs ou les risques de crédit y afférents sous une forme structurée à des investisseurs tiers. Elle donne lieu à une émission de titres sur les marchés de capitaux, adossés aux actifs sous-jacents (crédits hypothécaires, par exemple) et regroupés par "tranches". Certaines de ces tranches incluent des crédits touchés par des défaillances ou défauts de paiement de ménages. Ces tranches sont revendues à d'autres banques, dotées d'une valeur et d'un cours.

Les banques ont donc construit un système structuré et opaque avec troisétages de titres : ABS (asset backed securities), CDO ( collateralized debt obligations) et SIV (special investment vehicles).

ABS : représentent un montant colossal de 10.700 milliards de dollars, CDO : est un nouvel assemblage à partir de rachat des titres d'ABS, SIV : Les ABS et les CDO étant des instruments trop visibles, les banques se sont mises à créer ces " véhicules " d'investissement (SIV), qui incluent une multitude de CDO de toutes sortes.

2.2.1 Explication schématique pour Le phénomène de « titrisation » :

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Les banques veulent se décharger des risques liés aux subprimes.

Elles transforment les subprimes en titres financiers.

Les investisseurscherchant à placerleur argent, achètent ces titres.

Les investisseurs détiennent un portefeuille de titre plus ou moins risqués.

Avec les défauts de paiement, un grand nombre de titres devienne risqués.

Les investisseurs veulent se débarrasser de leurs titres qui ne sont plus rentables.

Chute des cours de ces titres : personnene prendre le risquede les acheter.

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Schémas proposés par M. LEULLIER, M. GOLIAS et Mlle. VIET TRIEM TONG – professeurs stagiaires PLC2 SES.

2.3 De la crise de confiance à la crise de liquidités :

Au comble de l'euphorie, toute dette ou presque semblait bonne à acheter et à revendre, une fois transformée par les « banquiers alchimistes » de la titrisation, à des investisseurs en quête de rendement. Néanmoins, les investisseurs se sont retirés de ces produits de titrisation qu'ils ont considérée comme trop risqués. D’autant plus que les professionnels qui les achètent y comprennent de moins en moins, étant donné que ces instruments de titrisation atteignent des valeurs virtuelles sans savoir ce qu’ils comportent exactement.

La défiance vis-à-vis des produits de titrisation s'est propagée à d'autres segments de marché, notamment celui des "commercial paper" - titres de créances négociables émis par les entreprises sur le marché monétaire. Ce sont des créances de court terme, qui représentent d'énormes

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montants. Les investisseurs n'ayant plus confiance dans ces actifs, s'en sont retirés pour se reporter sur des instruments qu'ils ont jugés plus sûrs. Cette chute de la demande dans ces actifs a entraîné un assèchement de la liquidité sur les marchés.

2.4 Historique de la crise financière :

La crise actuelle est la conséquence d’éléments qui se sont succédés. Tout d’abord, il a eu la crise Internet en 2001. Les Américains avaient beaucoup investi en bourse notamment sur le Nasdaq. La croissance américaine se fragilise. Après les attentats du 11 septembre 2001. Afin d’éviter la récession, les autorités monétaires américaines ont décidé d’investir massivement des liquidités. La Fed a inondé les marchés d’argent à court terme quasiment gratuit, ce qui a favorisé les prêts immobiliers à taux réduit et la création d’une bulle de l’immobilier.

2.5 Les signes annonciateurs de la crise financière :

Tout le monde connaissait l’existence d’une bulle immobilière aux Etats-Unis et savait que les conditions économiques n’étaient plus là. Alan Greenspan, l’ancien patron de la Fed a prévenu plusieurs fois l’imminence d’une crise sur l’immobilier. Ainsi dès le mois mars 2007, le géant HSBC a provisionné pour la première fois ses encours sur l’immobilier.

2.6 Comment elle s’est étendue au monde entier :

Au cours de cet été, la crise du subprime a pris en effet une nouvelle dimension. Les dégâts se sont étendus aux investisseurs dont le portefeuille se révélait un peu trop chargé de titres adossés à des crédits subprime. Fin juillet, deux fonds spéculatifs, des hedgefunds (*) de la grande banque

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d’investissements américains Bear Stern, en ont fait les frais les premiers. Il faut dire que les hedgefunds, toujours à la recherche de rendements élevés, étaient particulièrement friands de ces titres. Quand la contre-performance des subprimes s'est amplifiée, certains déposants ont demandé à retirer leurs fonds et des créanciers ont refusé de reconduire leurs crédits. Les fonds de Bear Stern n'ont pu alors faire face et ont fait défaut.La crise n'a pas tardé à traverser l'océan. Bien qu'il n'y ait pas en Europe d'équivalent au marché subprime américain, ni de titrisation des prêts hypothécaires d'une telle ampleur, les banques ou des organismes de placement européens s'étaient amplement fournis en titres adossés à du subprime auprès des banques américaines. C'est ce qui a placé en particulier la banque allemande IKB, spécialisée dans le crédit aux petites et moyennes entreprises, au bord du gouffre. A tel point que Jochen Sanio, à la tête du régulateur boursier allemand, la BaFin, a estimé que son pays était « menacé de la plus grave crise financière depuis 1931 ». Sous l'égide des pouvoirs publics, un consortium de banques allemandes a dû voler au secours de l'aventureuse IKB. En France, plusieurs gestionnaires de fonds ont aussi été touchés, tels AXA IM ou Oddo.Si le poison du subprime a pu se diffuser à ce point dans les vaisseaux du système financier, c'est qu'il était encapsulé non seulement dans les Mortgage Backed Securities, mais aussi dans beaucoup d'autres titres. En particulier dans les désormais fameux CDO, Collateralised Debt Obligations.Ils illustrent l'inventivité sans limite des financiers, agglomérant toutes sortes de titres représentatifs de créances - crédit à la consommation, auxentreprises, mais aussi crédit hypothécaire subprime - combinés avec desdérivés de crédit (*), censés fournir une assurance contre le risque de défaut. Le résultat est un produit dit « structurer », un feuilleté dont chaque couche présente un niveau de risque différent. Il y en a pour tous les goûts : les investisseurs prudents peuvent acheter les tranches les plus sûres, normalement prémunies contre la défaillance des emprunteurs, tandis que les hedgefunds, plus aventureux, prennent les tranches les plus risquées, exposées aux premières pertes, mais encore plus grassement rémunérées. Les CDO ont connu un véritable engouement de la part des investisseurs. Depuis 2001, l'encours de ces titres a doublé en moyenne chaque année.Les agences de notation ont une grosse part de responsabilité dans cette vogue, car elles ont accordé d'excellentes notations à ces produits. Au point que la Commission européenne a lancé une enquête à propos de leur rôle dans la crise. Un CDO peut fort bien contenir des titres adossés à du subprime tout en étant noté d'un « triple A » (la meilleure note) sur ses tranches les moins risquées,à l'égal des bons du Trésor émis par les États souverains (des titres de dette considérés comme les moins risqués). C'est ce qui a permis à des investisseurs soumis à des règles de prudence très strictes comme les fonds de pension d'en détenir dans leur portefeuille. Mais l'opacité de cesproduits est à la mesure de leur sophistication. Et dès lors que la

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présence de subprime dans leur composition a été suspectée, la défiance s'est étendue a tous les CDO, et plus largement a quasiment tous les titres de dettes.

3. Les conséquences de la crise des subprimes sur la croissance mondiale :

La crise des prêts « subprime » américains s'est transformée en crise globale du crédit puis de la liquidité. La crise financière a débordé des mondes de l'immobilier et de la banque en atteignant le milieu boursier. Le dernier événement remonte au 21-01-2008, où la déception a pris le dessus suite à l’annonce du plan de relance de G Bush, qui privilégie la relance fiscale aux dépens d'un sauvetage du secteur financier.

3.1 Croissance au 3ème et 4ème trimestre 2007 :

L’expansion mondiale a connu une croissance soutenue jusqu’au 3ème trimestre. Lors du 4ème trimestre, l’économie mondiale a montré des signes d’essoufflement face aux turbulences financières persistantes.Le Fond Monétaire International, évalue tous les trimestres les prévisions de croissance mondiale. Affectées par une baisse de leur capitalisation, les banques sont de plus en plus drastiques dans leurs politiques de crédit. Depuis octobre 2007, le FMI a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale. La hausse du produit intérieur brut mondial était estimée à 4,8% le 17-10-2007, et est passée à 4,1% le 29-01-2008. Pour rappel, les prévisions de 2008 effectuées au printemps dernier s’élevaient à 5,2%. L’économie américaine est aujourd’hui en

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crise. Hors la croissance mondiale dépend encore beaucoup de la croissance américaine. D’autre part, la croissance de la Chine dépend beaucoup de ses exportations vers les Etats-Unis.Le FMI est de plus en plus pessimiste au fil des mois. Lors de leur prochaine évaluation, mi-avril, les économistes du Fonds monétaire international pourraient encore revoir leurs chiffrages à la baisse.

4. Les conséquences sociales de la crise des subprimes:

Le système des subprimes est beaucoup plus complexe que le systèmede prêt classique, quand un emprunteur demande à son banquier de luiprêter de l’argent. Le système des subprimes permet de transformer lesemprunts en titres, et les taux sont variables. De plus, dans 70% des prêtsaccordés aujourd’hui aux Etats-Unis, une tierce personne faitl’intermédiaire, un « courtier en prêts hypothécaires », qui travaille nonpas pour l’emprunteur mais pour la banque et il est dans son intérêt deconvaincre le client de prendre un prêt qui profitera plus à la banque qu’àlui-même. Par exemple, si un client est éligible pour un prêt classique,mais qu’il est plus rentable pour la banque de lui accorder un prêtsubprime, le courtier va le convaincre, même si ça ne lui est pasprofitable et il touchera une sorte de pot-de-vin appelé « premium ». Tantque la maison vaut plus que la dette, il prête. C’est le cas de 2/3 des Afro-Américains qui ont contracté un emprunt suprime. Les courtiersaccordent des prêts à des clients, en sachant très bien qu’ils serontincapables de le rembourser. Quand les taux d’intérêt augmentent,comme prévu, cela revient à lui voler son argent, ses rêves, ses projets.

La réalité de cette crise, outre que les banques perdent de l’argent,c’est que les américains perdent leurs maisons car pour ceux qui nepeuvent faire face au remboursement mensuel, monté en flèche, c'est lasaisie. Un crédit à taux variables sur 5 finit par la faillite.

En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des créditsimmobiliers octroyés aux Etats-Unis. A la fin de cette même année, leurencours atteignait près de 13% du total des crédits hypothécairesaux Etats-Unis (10.200 milliards de dollars), contre 8,5% en 2001.

4.1 Mécanisme :

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Les clients pauvres, qui s’y connaissent peu en finance, se sontlaissé convaincre par les courtiers. Leurs maisons sont surévaluées pardes experts et rachetées aux enchères par les banques après avoir étésaisies à leurs propriétaires.

Pour les familles les plus pauvres, souvent exclues du systèmefinancier classique car « non-solvables », les subprimes représentent lapossibilité d’investir et l’opportunité d’être propriétaire. Les courtierspersuadent les personnes non-solvables d’avoir une solution à leurbesoin. Dès qu’un imprévu arrive, comme le chômage, le surendettement,ou s’ils n’ont pas bien lu les astérisques du contrat, ou encore du faitqu’ils ne connaissent pas bien la finance, les clients se retrouvent vitepiégés et saisis.

Les subprimes ont un taux d’intérêt variable, et lorsqu’il augmente,les clients ne peuvent plus rembourser. Avec la crise, les mensualitésaugmentent, et vont jusqu’à tripler. Les emprunteurs ne peuvent alorsplus faire face à de telles mensualités et sont saisis de leurs maisons.Quand la décision d’expulsion est donnée, les habitants ont 2 semainespour quitter les lieux. Les sheriffs arrivent avec des avis d’expulsion etdes serruriers scellent les portes, pour que les habitants ne puissent plusy avoir accès. Elles sont souvent pillées peu après. De plus, les prix del’immobilier ont tellement baissé que les familles expulsées ne peuventmême revendre assez haut pour rembourser leur mise.

Le Center for Responsible Lending chiffre à quelque 20% laproportion, aux Etats-Unis, d'emprunteurs subprimes qui pourraientperdre leur logement. Ce seraient 7 millions d’américains qui pourraientperdre leurs maisons.

5. Les impacts de la crise des subprimes sur la croissance économique américaine :

5.1 La baisse de la consommation des ménages :

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L’information-clé des derniers mois est la confirmation de l'insolvabilité du consommateur américain qui est donc en train de supprimer le facteur principal de la croissance américaine de ces dernières années car il assure 2/3 de la croissance américaine. L'inflation s'affirme à nouveau dans le monde entier, Etats-Unis compris. De la Chine, atelier du monde (où elle dépasse les 10%), aux matières premières agricoles (blé et lait pulvérisent des records), les prix des biensde consommation courante sont partis pour connaître de fortes hausses dans les mois et années à venir. La hausse des prix pose problème car la consommation des ménages tientune part importante dans le PIB américain et cette part est en train de se réduire.

5.2 L’intervention du président des Etats-Unis d’Amérique :

Georges W Bush veut utiliser les baisses d’impôts pour doper l’économie. Cette même économie qui a détruit 17 000 emplois non agricoles au mois de janvier et 27 000 dans le secteur de la construction. Le président américain a proposé un plan de relance qui vise à injecter 168 milliards de dollars en deux ans dans l’économie pour éviter la récession. Cette somme représente 1% du PIB de cette année. Ce plan estfiable et temporaire, il permet de remettre de l’argent entre les mains desentreprises et des travailleurs américains. Au quatrième trimestre 2007, la croissance du PIB américain a chuté à 0,6% alors qu’elle frôlait encore les 5% trois mois plus tôt. Ce plan prévoit un remboursement d’impôts pour environ 130 millions de personnes qui recevront entre 600 et 1 200 dollars et un bonus de 300 dollars par enfant. Mais le succès de cette mesure n’est pas garantie, cela dépendra de la façon dont les Américains vont dépenser cet argent : consommer ou épargner. La banque centrale a déjà abaissé son taux directeur de 2,25 points depuis l’été pour le ramener à 3% et l’administration cherche à minimiser l’impact de la crisede l’immobilier. Pour cela, les prêteurs hypothécaires américains ont accepté de rallonger le délai de remboursement de 30 jours pour les ménages en retard de paiement avant la saisie de leur logement.

6. La Fed et la crise des subprimes :

Les conséquences financières et économiques des attentats du 11 Septembre 2001 contraignirent la Fed à baisser ses taux d’intérêts pour relancer l’économie américaine. En complément de cette mesure, pour permettre aux établissements financiers de se remettre à niveau

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financièrement, les montants minimaux des dépôts de garantie des banques privées à la Fed furent diminués. La Banque Fédérale américaine dégagea ainsi de nouveaux capitaux, destinés tout d’abord à stabiliser, puis stimuler l’économie américaine et les marchés financiers. De 2002 à 2004, les taux de la Fed étaient inférieurs à 2%. Cette baisse des taux d’intérêts permit effectivement une hausse immédiate de la consommation, notamment sur le marché immobilier, via un surendettement des ménages à un taux très faible (« Teaser Rate »). De surcroît, les prêts étaient accordés à des conditions beaucoup moins regardantes sur les situations financières des ménages, concurrence entre établissements de crédits oblige. La baisse des taux créa par conséquent une bulle englobant les différentes formes d’endettement, dont le subprime, crédit hypothécaire, qui ne cessa de croître rapidement au sein de la sphère financière.

En outre, cette croissance de crédit provoqua une inflation des prix, due àl’accentuation de la demande, et une instabilité économique dangereuse émergea. C’est donc dans l’optique de ralentir fortement l’allocation de crédits pour maîtriser l’inflation, et par la même occasion d’obtenir un retour de liquidités visant à se rembourser, que la Fed augmenta très rapidement à partir de 2005 ses taux d’intérêts, pour atteindre mi 2006, après 17 augmentations successives, 5,25%.

Les établissements de crédits augmentèrent à leur tour leurs taux d’intérêts respectifs, faisant augmenter de plusieurs centaines de dollars mensuels le montant des remboursements des crédits accordés aux ménages. En 2006, les crédits subprimes représentaient 20% des prêts immobiliers américains (600 milliards de dollars).

Les conséquences ne se font alors pas attendre, prévues par la plupart des analystes, dont l’ancien président de la Fed, Allan Greenspan.

Les défauts de paiement affluent, donnant lieu à des reventes massives des logements hypothéqués, ce qui augmente l’offre immobilière et entraîne de ce fait une baisse des prix. Par conséquent, les biens hypothéqués sont estimés en dessous de leur valeur initiale, et les établissements de crédit sont en perte.

La Fed semble disposer de 2 possibilités pour enrayer la crise :

Soit les taux restent élevés, car il est estimé que l’inflation est le danger le plus grand et le plus imminent, et qu’il est moins désavantageux de déclencher une récession ;

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Soit les taux baissent, relançant ainsi le crédit, accroissant le surendettement de l’économie américaine, et reportant le problème à la crise financière suivante.

Le 17 Août 2007, la Fed décida de maintenir un taux élevé à 5,25%.

La Fed opte pour une stratégie différente de celles suivies lors du krach de 1987, de la récession de 1991, de l’explosion de la bulle Internet en 2000, et de la récession de 2001, qui consistèrent en une baisse des taux d’intérêts. D’un point de vue économique, cette stratégie peut avoir contenu l’inflation, même si l’on constate une hausse du taux. Ce qui a permis temporairement de colmater la crise.

En revanche, d’un point de vue social, ce maintien du taux d’intérêt met en péril de plus en plus d’habitants, les plus défavorisés. En Louisiane, lesconséquences furent d’ailleurs dramatiques, car les conditions de vie n’ont que très peu évoluées depuis le passage de l’Ouragan Katrina, et lessubprimes étaient une opportunité pour l’un des Etats les plus pauvres des Etats-Unis.

6.1La Fed et le déclenchement de la crise :

La Réserve fédérale américaine, la Fed, est en partie responsable du déclenchement de la crise des subprimes. Conjuguée au mouvement de baisse des prix de l'immobilier aux Etats-Unis, la remontée des taux d'intérêt a conduit de nombreux emprunteurs au défaut de paiement et des établissements spécialisés dans le crédit immobilier à la faillite.

En effet, la Fed décide de la politique monétaire des Etats-Unis qui tend vers les objectifs suivants : un taux d'emploi maximal, des prix stables et des taux d'intérêt à long terme peu élevés.

Alan Greenspan, gouverneur de la Fed de 1987 à 2006 n'a pas hésité, à plusieurs reprises, à maintenir des taux d'intérêts très bas et à injecter des liquidités dans le système bancaire américain, afin d'atténuer les effets de chocs économiques, et au risque d'alimenter des bulles spéculatives. Il a ainsi enclenché une série de réduction des taux d'intérêtentre 2005 et 2006 avec l'intention de remplacer la bulle internet par d'importants investissements immobiliers et par une bulle de prêts hypothécaires. C'était, selon lui, le seul moyen d'éviter une récession de l'économie américaine. Or les taux d'intérêt sont remontés brutalement en 2007, déclenchant par là même « la crise des subprimes ».

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6.2 Fonctionnement et instruments de la Fed :

L'organe décisionnaire quant à la politique monétaire des Etats-Unis est le Federal Open Market Committee (FOMC). Il agit sur la disponibilité et le coût de la monnaie et des crédits dans le but de réaliserles objectifs macroéconomiques cités ci-dessus. Pour ce faire, il influe sur les prêts interbancaires. Une banque qui manque de réserves suite à de trop nombreux retraits devra emprunter la somme manquante à une autre banque afin de rétablir l'équilibre. Les taux pratiqués par les banques sont déterminés par le marché, mais la Fed peut influer sur ces taux grâce à des instruments de politique monétaire, notamment la fixation des taux directeurs, la fixation des niveaux de réserves obligatoires, les opérations d'open market, et les interventions sur les marchés des changes. Parmi ces quatre instruments, la fixation des taux directeurs est le principal moyen pour la Fed d'agir sur l'économie et de « guider » le comportement des agents économiques. Lorsque les taux baissent, les agents économiques ont tendance à emprunter donc consommer davantage, ce qui provoque une hausse des prix. Inversement, lorsque les taux d'intérêt augmentent, la consommation diminue ce qui entraîne une diminution des prix. La banque centrale joue alors un rôle de régulateur du système monétaire mais lorsque les hausses ou les baisses des taux directeurs sont brutales, comme ces derniers mois aux Etats-Unis, le comportement des agents économiques est souvent difficile à anticiper. Ainsi la Fed a joué et joue encore un rôle essentiel dans la crise des subprimes. Elle est l'un des acteurs majeurs, à la fois dans le déclenchement et dans la résolution de la crise. Ses politiques monétaire et fiscale peuvent encore avoir une influence positive sur le cycle économique. Cependant, si elles s'avèrent être inefficaces, il est probable que les Etats-Unis entrent dans une période de récession, ce qui engendrerait certainement une récession à l'échelle mondiale.

7. La crise des subprimes et son effet sur les banquesprivées :

Si on parle beaucoup des effets de la crise financière sur les ménagesaméricains et sur le marché immobilier, il n’en demeure pas moins queles premières victimes institutionnelles de la crise des « subprimes » sontles banques privées. Ayant investit lourdement sur le marché américain,elles souffrent d’autant plus fortement du ralentissement de laconjoncture économique.

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Les banques américaines, profitant de l’explosion du marché del’immobilier, ont en effet prêté massivement à des ménages à revenusmodestes, qui profitaient de taux de prêts bancaires bas pour accéder à lapropriété. Or lorsque la conjoncture s’est inversée, et que les banques ontété forcées de rehausser leurs taux d’intérêts, les ménages les plusmodestes se sont vus dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts.L’accumulation des créances a fini par atteindre des sommes colossales,et à pousser les banques américaines dans la crise, déclenchant par làmême un nouveau cercle vicieux : les banques se sont elle-mêmeretrouvées dans l’impossibilité de rembourser leurs dettes, transmettantainsi leurs difficultés au reste du marché financier mondial, et amplifiantainsi encore d’avantage les difficultés de l’économie mondiale.

Le premier effet direct est une perte de confiance globale dans lesystème, tant au niveau des particuliers que des institutionnels. Lessoupçons de fausses déclarations de résultats ou de sous-évaluation despartes réelles ne cessent d’apparaitre. Plusieurs grands patrons debanques, tels ceux de Merrill Lynch et de Citigroup y ont d’ailleurs laisséleurs postes, augmentant encore d’avantage le déséquilibre global desbanques à travers le monde.

Il est à l’heure actuelle quasiment impossible d’évaluer le montant globaldes pertes, tous les modèles de prévision étant en effet dépassés. Onestime que la valeur boursière des 100 plus grandes banques mondiales arégressé d’environ 435 milliards d’euros lors des quatre premiers mois dela crise. Les effets de la crise ne se propagent qu’au fur et à mesure dansle système financier mondial, par le jeu des transactions interbancaires,ce qui rend impossible un état des lieux complets. Les estimations fontétat de pertes s’élevant entre 40 et 400 milliards de dollars.

De plus, le marché des « subprimes » a été principalement financé par latitrisation, les banques se revendant ainsi les risques. Mais c’estjustement cette dispersion du risque qui rend son évaluation si difficile.Or le système financier international repose principalement sur laconfiance des banques entre elles. L’impossibilité actuelle d’évaluer lespertes passées et surtout à venir rend les banques méfiantes, et elleshésitent à se prêter entre elles, créant ainsi un effet de rationnement ducrédit. La première banque touchée a ainsi été la Northern Rock, auRoyaume-Uni, dont les clients se sont précipités pour récupérer leursavoirs, de peur de ne jamais pouvoir les récupérer. Le spectre de lagrande crise de 1929 semble ainsi refaire son apparition.

On notera néanmoins que les banques françaises semblent s’en sortirbien mieux que leurs voisines européennes. Etant restées plus en retrait

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de phénomène « subprimes » que leurs concurrents Suisses ouBritanniques, elles récoltent ainsi les fruits de leur prudence. Cependantles difficultés rencontrées par les banques américaines se répandant dansle système, elles se trouvent elles aussi affectées. Pour le moment, la crise ne pose de problèmes que sur les résultats desbanques, et pas sur l’état de leurs fonds propres, l’inquiétude desmarchés est donc à relativiser, d’autant que la bonne santé générale desbanques rassure les professionnels du secteur. Cela dit, la BCE resteprudente, en pointant que la crise augmente les risques à court terme, etsoulève beaucoup d’interrogations quand à la suite des évènements.

8. Le rôle des banques dans la crise des subprimes : le problème de transparence

Aujourd’hui, la financiarisation de l’économie a mené à une véritable dérégulation des marchés financiers. Les opérations sont complexes, les acteurs multiples. La crise des subprimes est une illustration de cette complexité et du manque de transparence des marchés financiers.

8.1 De nombreux acteurs impliqués par le manque de transparence :

Dans le cas de subprimes, les organismes de crédit hypothécaire américains ne se sont pas contentés de proposer de prêts aux ménages à faibles revenus. La complexité des marchés financiers fait qu’ils ont pu également “découper” ces prêts, et utilisé le système de la titrisation. Lesinvestisseurs institutionnels (les célèbres fonds de pensions américains entre autres) mais aussi les banques américaines et internationales (Ex: BNP Paribas) ont alors investi dans ces crédits titrisés sur le marché (56% des subprime ont été titrisés). Les banques ont ensuite proposé à leurs clients des produits financiers adossés à ces crédits hypothécaires. Elles ont élaboré des constructions financières lucratives en rassemblant des séries de crédit et en les logeant dans des sociétés spécialisées qui émettaient des tranches d’obligations, plus ou moins risquées.

Comme nous le voyons ici, les banques n’ont plus leur métier d’origine : elles ne font plus crédit de manière classique. Elles achètent et revendentdes prêts à d’autres institutions, d’autres acteurs par le biais de la titrisation de crédit. Pour augmenter leurs marges et reporter une partie de leurs risques sur d’autres, elles masquent la nature de leurs créances.

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Ainsi, les opérations des banques, deviennent complexes voire opaques. D’où l’ampleur de la crise...

Au final, après ces multiples montages et ce manque de transparence, on ignorait où ces risques étaient logés, il était impossible de savoir précisément quelles banques étaient exposées à la crise des subprimes, et quelles sommes étaient en jeu. Les banques ont donc cessé de se prêter de l’argent entre elles, au risque de s’assoiffer.

8.2 Des réactions timides pour pallier au problème de transparence :

Les dirigeants du G7, conscients des problèmes résultant du manque de transparence des banques se sont réunis à Tokyo fin janvier 2008. Ils demandent plus de transparence aux institutions financières, pour pouvoir évaluer précisément leurs pertes dues à la crise du subprime.

Les cinq principaux dirigeants européens se sont également réunis à Londres le 30 janvier 2008 pour prôner " la transparence des marchés, des institutions et des instruments financiers". Les soupçons que les banques se portent mutuellement concernant leur implication dans la crise des subprimes a miné les marchés en renforçant le sentiment d’incertitude, c’est pourquoi les dirigeants de la Grande Bretagne, de la France, de l’Italie et de l’Allemagne souhaitent "une divulgation prompte et complète des pertes des banques (...) qui permettrait de réduire l'incertitude.

Ainsi, à ce stade de la crise, le manque de transparence des banques, qui ont vendu des produits complexes, est montré du doigt, pour avoir provoqué une crise de confiance généralisée.

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CONCLUSION Malheureusement, rien n’indique encore que la crise de liquidités et decrédit soit sur le point de se dissiper. Le déclencheur de la crise, la correction du marché immobilier américain, se poursuit. Il faut prévoir d’autres augmentations

des saisies de maisons et des défauts de paiement sur les hypothèques, puisque les prix des résidences devraient continuer de reculer tout au long de 2008.

Toute les crises financières du passe jusqu’à celles des subprimes semblent inhérentes au fonctionnement même du capitalisme.

Ainsi pour l’heure, par l’octroi inconsidéré des subprimes, les banques ont pris des risques sans mesurer les conséquences futures déstabilisatrices et dévastatrices du système économique et financier en vigueur.

Cette crise a en effet précipité la détérioration rapide de la situation économique et financière a l’échelle mondiale mettant à nu et dévoilant les limites du capitalisme qui en fait n’est pas la solution idéale pour tous problèmes.

D’ailleurs le groupe des G20 se sont penchés sur la question et sont en train d’étudier un nouveau système économique et financier

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SOURCES :

- www.desjardins.com/economie 17 mars 2008

- Conseil d’Analyse Économique par Christine Carl

- Schéma de titrisation proposé par M. LEULLIER, M. GOLIASet Mlle. VIET TRIEM TONG – professeurs stagiaires PLC2 SES.

- http://blog.univ-provence.fr/blog/master-lea-aiis-gr-2/

- NOTES ECONOMIQUE : Publication mensuelle du Bureau d'EtudesAmbassade de la République démocratique du Congo

- http://www.oboulo.com/crise-subprimes-est-elle-nee-etats-unis-impacte-t-elle-43660.html

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Sommaire 1. INTRODUCTION :2. DEVLOPEMENT :

2.1.La crise des subprimes : définition :2.1.1. Pourquoi la crise des subprimes ? 2.1.2. La notation des candidats à l’emprunte 2.1.3. Les caractéristiques d’un prêt subprime2.1.4. La chaine de transmission du risque de crédit

2.2.De la crise des subprimes à la crise financière :2.2.1. Qu’est-ce que la titrisation ?2.2.2. Explication schématique de la titrisation2.2.3. De la crise de confiance a la crise de liquidités 2.2.4. Historique de la crise financière2.2.5. Les signes annonciateurs de la crise financière2.2.6. Comment elle s’est étendue au monde entier ?

2.3.Les conséquences de la crise des subprimes sur la croissance mondiale :

2.3.1. La croissance de 3eme et 4eme trimestre 20072.4.Les conséquences sociales de la crise des subprimes :

2.4.1. Le Mécanisme 2.5.Les impacts de la crise des subprimes sur la croissance

économique :2.5.1. la baisse de consommation des ménages2.5.2. L’intervention du président américain

2.6.La Fed et la crise des subprimes :2.6.1. La Fed et le déclanchement de la crise2.6.2. Fonctionnement et instruments de la Fed

2.7.La crise des subprimes et son effet sur les banques privées :

2.8.Le rôle des banques dans la crise des subprimes : le problème de transparence :2.8.1. De nombreux acteur impliqué par le manque de

transparence2.8.2. Des réactions timides pour pallier au problème de

transparence 3. CONCLUSION : 4. SOURCES :5. SOMMAIRE :

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