i) manuel valls : «je suis là pour...

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LA PRESSE EN REVUE... mardi 16 septembre 2014 SOMMAIRE I) Manuel Valls : «Je suis là pour tenir» 1) Il veut tenir 2) Les solutions Gattaz 3) Une « provoc » 4) Une place à l’homme ! 5) La gauche va perdre… 6) La discipline aveugle de… 7) Supprimons ce poste ?! Manuel Valls, le 12 septembre. (Photo Martin Bureau. AFP)

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LA PRESSE EN REVUE...

mardi 16 septembre 2014

SOMMAIRE

I) Manuel Valls : «Je suis là pour tenir»

1) Il veut tenir 2) Les solutions Gattaz 3) Une « provoc » 4) Une place à l’homme ! 5) La gauche va perdre… 6) La discipline aveugle de… 7) Supprimons ce poste ?! !!

Manuel Valls, le 12 septembre. (Photo Martin Bureau. AFP)

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Dans son édition de mardi, «le Monde» cite le Premier ministre indiquant qu'il «ne restera pas pour rester, mais pour agir» et que «ce sera foutu» si la situation ne change pas d'ici six mois.

Manuel Valls a assuré lundi qu’il assurerait sa mission de Premier ministre «jusqu’au bout» et dénoncé le manque de «sérieux» de propos rapportés par le Monde lui faisant dire que «ce serait foutu» sans inversion de la situation en France d’ici trois à six mois. «Mais vous vous rendez compte que des propos ainsi sont rapportés et considérés comme sérieux ?», a lancé le chef du gouvernement en arrivant à un séminaire réunissant le gouvernement et les députés socialistes à l’Assemblée nationale.

«Je suis là pour tenir, dans un dialogue permanent avec la majorité et le Parlement, pour tenir parce que le pays a besoin que l’exécutif tienne, assume ses responsabilités, assume l’autorité. Vous pensez un seul moment que je pourrais quitter les fonctions qui sont les miennes ? Non, au contraire, il faut sortir de cette ambiance délétère, entretenue par des rumeurs, des titres de presse qui sont totalement infondés», a-t-il poursuivi.

«Je ne fonctionne pas avec le petit calcul, je suis là pour tenir, la mission que le Président de la République et la majorité m’ont confiée : préparer le pays à l’avenir, lutter contre le chômage, répondre aux inquiétudes aux craintes aux peurs de nos compatriotes. Donc ma mission, dans la durée, je l’accomplirai jusqu’au bout, chacun peut en être bien certain», a conclu Manuel Valls. !Une popularité en chute libre !Le Monde citait dans son édition de mardi (publiée lundi) le Premier ministre, qui avertissait : «Ce sera foutu» pour le gouvernement si la situation de la France ne s’inverse pas «d’ici trois à six mois». «Si d’ici trois à six mois, la situation ne s’est pas inversée, ce sera foutu», s’inquiète le chef du gouvernement, qui affronte un vote de confiance délicat à l’Assemblée nationale mardi. !Manuel Valls, dont la popularité a nettement chuté ces dernières semaines du fait de mauvais indicateurs économiques et de la désastreuse rentrée politique qu’a dû affronter le gouvernement, s’était publiquement refusé jusqu’à présent à donner un calendrier sur les

résultats de la politique de l’exécutif. Lundi, sa cote était descendue à 30%, selon le baromètre Ipsos-Le Point. La part des mécontents a fait un bond, le nombre de Français portant un jugement défavorable sur le Premier ministre gagnant huit points en un mois (63% au lieu de 55%). 36% émettent un avis «plutôt défavorable» (+2) et 27% un avis «très défavorable» (+6). !Quant à son avenir à Matignon, «je ne resterai pas pour rester, mais pour agir», assure le Premier ministre au quotidien, alors que le Monde évoque déjà les scénarios d’un troisième Premier ministre avant la fin du quinquennat. Crise gouvernementale !En quête d’une légitimité nouvelle après la grave crise gouvernementale de la rentrée, Manuel Valls sollicite mardi pour la deuxième fois en cinq mois un vote de confiance des députés, deux jours avant une très attendue conférence de presse de François Hollande. !Si Matignon reconnaît un vote «difficile», le Premier ministre devrait bien bénéficier mardi soir d’une majorité pour gouverner. Mais Manuel Valls n’exclut pas de recourir si nécessaire au «49.3», qui permet au gouvernement de faire passer un texte sans amendement, à la seule condition d’avoir engagé sa responsabilité et de ne pas être battu par une motion de censure. «Pour l’instant, je fais le pari de l’intelligence collective, je ne pars pas avec en tête l’idée du 49.3, mais l’outil existe», explique Manuel Valls au Monde. !Depuis 2008, cette arme parlementaire est toutefois limitée aux textes budgétaires (Etat et Sécurité Sociale) ainsi qu’un autre texte par session. !Dans l’après-midi de lundi, les trois députés chevènementistes apparentés au groupe socialiste ont d’ailleurs fait savoir qu’ils s’abstiendraient lors du vote de confiance, alors qu’ils avaient voté pour le 8 avril lors du précédent scrutin. «La politique économique sans chances menée avec constance depuis le début du quinquennat de François Hollande est clairement aujourd’hui une politique sans résultats. Alors que la déflation menace l’Europe, la stratégie comptable du retour rapide aux "3%", imposée par la Commission est, comme nous l’avions prédit, un échec patent: en attestent notre croissance quasi nulle, un chômage en hausse et l’aggravation, en conséquence, des déficits publics», ont écrit dans un communiqué

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LAPRESSEENREVUE.EU

Jean-Luc Laurent, Marie-Françoise Bechtel, et Christian Hutin. !liberation.fr-AFP

II) Deux jours fériés de moins ne donnent pas un point de croissance en plus

Le président de la confédération allemande de l'industrie (BDI), Ulrich Grillo (à gauche) et le président du Medef, Pierre Gattaz, avant une conférence de presse commune, le 5 juillet à Paris. | ERIC PIERMONT/AFP

Le mouvement patronal évoque une série d'idées pour relancer la croissance, qu'il assume comme parfois « agressives ou caricaturales ». !Parmi les propositions, qui restent pour le moment à l'état de brouillon, mais dont plusieurs ont déjà fuité dans la presse, un certain nombre ont effectivement fait particulièrement réagir. Et en premier lieu l'idée de supprimer deux jours fériés.

!1. Deux jours fériés en moins ne créeront pas 1 % de croissance !1% Selon le Medef, cité par Les Echos, ces deux jours créeraient à eux seuls 1 % de croissance et 100 000 emplois ! « Le nombre de jours fériés (11 au total) et les complexités d'organisation qu'ils induisent sont un frein à la croissance et donc à l'emploi. » !Pourquoi c'est exagéré ? !Si on doit encore attendre la version définitive des propositions du Medef pour étudier sa méthode de calcul, l'effet supposé sur la croissance de la suppression de ces deux jours fériés paraît d'ores et déjà exagéré. !Selon une étude de l'Insee, l'effet sur le produit intérieur brut des 251 jours ouvrés de 2014 (le

même nombre qu'en 2013), incluant cinq jours par semaine et les onze jours fériés annuels, devrait être de -0,04 point (estimation avec un intervalle de confiance de 95 % compris entre -0,09 et 0 point).

L'Institut national de la statistique et des études économiques juge ainsi que 2014 n'est « quasiment pas marquée par l'effet des jours ouvrés sur la croissance ». !Il y aura en 2015 un jour de semaine ouvré supplémentaire par rapport à 2014, soit 252. L'Insee estime à +0,06 point l'impact du calendrier sur la croissance (estimation avec un intervalle de confiance de 95 % compris entre 0,00 et 0,12 point). !En 2016, année bissextile avec 253 jours de semaine ouvrés, l'effet du calendrier devrait lui aussi être positif sur le PIB, à 0,11 point. !Bien qu'en tenant compte de la marge d'erreur (entre 0,04 et 0,17 point), l'estimation de 0,11 point de bénéfice pour la croissance des deux jours ouvrés supplémentaires en 2015 se situe bien loin de celle d'une croissance de 1 % réalisée par le Medef. !A noter que cette étude annuelle de l'Insee, consacrée aux « corrections de jours ouvrables dans les comptes trimestriels », tient compte des spécificités de chaque secteur, rappelant qu'« intuitivement, l'effet d'un samedi [ou d'un jour férié] ne sera pas le même sur la consommation en restaurants que sur la production automobile ». !Autrement dit, l'industrie peut être pénalisée par un jour férié, mais le tourisme et les loisirs en bénéficient.

lemonde.fr

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III) Propositions choc du Medef : les syndicats dénoncent une «provocation»

Le secrétaire général du syndicat FO Jean-Claude Mailly a vivement réagi ce lundi

Supprimer des jours fériés, pouvoir déroger à la durée légale du travail ou au salaire minimum... Le projet du Medef, dévoilé dimanche soir par Les Echos et présentant, selon l'organisation patronale, les solutions pour créer un million d'emplois en France, a suscité l'ire des responsables syndicaux ce lundi matin. !Les propositions du Medef «conduiraient le pays à sa perte, a tonné Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, sur BFMTV. Ce n'est pas négociable ce genre de choses. La France ne se gère pas comme une entreprise privée. La prochaine étape, c'est quoi : on va faire travailler

Les responsables de l'organisation patronale «sont dans l'outrance. A partir du moment où ils font une standing ovation au Premier ministre» Manuel Valls, lors de l'université d'été du Medef le mois dernier,«ils pensent qu'ils influent les pouvoirs publics et ils en rajoutent», a-t-il estimé auprès de l'AFP. Le Medef «est ou dans un rôle d'outrance ou dans un rôle politicien. Fermez le ban!», a-t-il lancé.

Même position côté CFDT : le numéro un, Laurent Berger, a estimé sur RTL qu'il s'agissait d'une «provocation à double titre. D'abord sur le contenu des mesures: il est hors de question d'aller sur ces terrains-là. Et puis c'est une provocation, parce que la semaine dernière, nous nous sommes réunis avec les organisations patronales et les syndicats pour fixer un agenda social», a-t-il rappelé. «Nous avons discuté modernisation du dialogue social, nous avons discuté emploi des jeunes, emploi des chômeurs de longue durée, et le Medef n'en a pas parlé de ces propositions».

«Provocation gratuite» pour la CFTC

Tapez pour saisir le texte

Dans le détail des propositions, la CFDT dit non. Le Medef «dit qu'il faut remettre en cause les 35 heures comme durée légale: hors de question pour la CFDT. Qu'il faut abaisser le niveau du Smic: hors de question pour la CFDT. Qu'il faut revenir sur les jours fériés: hors de question pour la CFDT. Et je pourrais continuer la liste comme ça», a-t-il énuméré.

Le président de la CFTC, Philippe Louis, s'est lui aussi insurgé contre une «provocation gratuite» du Medef, jugeant que l'organisation patronale voulait «tirer tout le monde vers le bas» avec ses propositions pour créer un million d'emplois. !«Je ne sais pas à quoi (le Medef) joue, est-ce qu'il cherche à déstabiliser le gouvernement ? On peut se le demander. Mais si c'est ça, c'est vraiment trop grave alors j'espère que ce n'est pas ça», a-t-il poursuivi sur BFMTV. !La présentation du rapport reportée d'une semaine !Le document d'une cinquantaine de pages produit par l'organisation patronale, intitulé «Comment relancer la dynamique de création d'emplois en France?», liste une série de mesures qu'elle juge nécessaire de mettre en oeuvre pour stimuler l'emploi dans le pays.

Un porte-parole de l'organisation patronale a toutefois tenu à préciser qu'il s'agissait d'«éléments de travail» qui «ne correspondent pas exactement aux propositions que fera le Medef dans les prochains jours». Le document devait être présenté mercredi au cours d'une conférence de presse mais le Medef a reporté ce lundi matin sa tenue au mercredi suivant, officiellement pour tenir compte «de l'actualité politique de la semaine».

http://www.dailymotion.com/video/x25zpl3_mailly-je-me-demandais-si-on-etait-le-premier-avril_news

VIDEO. Mailly : «Je me demandais, si on était le premier avril»

VIDEO. Berger opposé aux propositions du Medef (à partir de 4 min)

http://www.dailymotion.com/video/x25zfee_laurent-berger-la-greve-des-pilotes-air-france-est-indecente_news

leparisien.fr

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IV) Ni de gauche, ni de droite mais pour une politique humaniste!

Emmanuel Poilane Directeur de France Libertes Fondation Danielle Mitterrand.

Depuis maintenant quelques années, l'univers politique semble avoir perdu le sens même de ce que représente l'engagement politique. Certains semblent tellement obsédés par la protection de leur mandat qu'ils mentent, s'aveuglent, oublient le bon sens et l'essentiel de ce que doit être la représentation du peuple. D'autres sont envahis de cynisme et d'une forme de perte d'humanité sous pression de médias toujours plus violents et destructeurs. !Notre modèle de démocratie est devenu celui d'une classe dirigeante coupée du peuple réagissant sous la seule emprise de l'économie, de la croissance et de l'argent. Nos gouvernants semblent incapables d'aimer le peuple. Pire, ils craignent leur peuple et s'en protège à grand renfort de CRS et de gardes du corps.

L'urgence n'est donc pas le retour de la croissance mais bien l'émergence immédiate d'une nouvelle donne démocratique pour redéfinir un espace politique dans lequel nos représentants seront en contact avec le peuple, en capacité d'agir pour le peuple et par le peuple. ! La politique sans le peuple, ça suffit! !La mondialisation nous entraîne avec force dans une globalisation financière, économique qui enrichi les 85 personnes les plus riches au monde et appauvri les 3 milliards les plus pauvres. Nous ne pouvons l'empêcher mais devons porter l'espoir d'une autre société mondialisée qui s'éloigne des Etats et de frontières et qui forge un espace mondialisé qui permette l'expression de notre humanité dans le respect des différences. !Nous voulons une mondialisation non pas au service de quelques multinationales mais bien au service d'une citoyenneté universelle et d'une société des biens communs. !Les tenants du système crient déjà à l'utopie, notre premier ministre ne voit même plus d'alternative à gauche dans notre pays. Mais qu'est qu'une politique de gauche ou de droite? Est-ce

simplement une vision de l'économie? N'avons-nous pas une autre vision de ce que doit être une vie en société? N'est-ce pas possible de vivre plus sobrement et plus heureux ensemble? ! Etre simplement plus humaniste et le montrer dans ses actes, n'est-ce pas cela être de gauche? !Alors que l'on nous rabâche les oreilles avec la mondialisation, pourquoi sommes-nous aussi étriquer dans nos modes de pensées lorsque qu'il nous faut repenser l'espace politique et que nous regardons le monde sombrer dans une violence indescriptible portée par quelques intérêts par t icul iers? Pourquoi les instances internationales ne sont-elles là que pour gérer les querelles entre les Nations et satisfaire les vendeurs d'armes que nous sommes? !Ne serait-il pas autrement plus intéressant d'imaginer une démocratie mondialisée et représentative? Nos représentants n'y seraient pas professionnalisés mais au contraire, ils représenteraient dans un temps court notre ambition commune pour une société meilleure et plus humaniste. !Pourquoi serait-il simple de permettre la libre circulation des capitaux et des marchandises et pas la libre circulation des personnes? Alors que le monde s'interconnecte sans cesse grâce à l'internet, pourquoi l'espace politique devrait-il rester contrit dans nos petites frontières comme si nous étions toujours au Moyen-Âge avec la peur au ventre des barbares voisins?

Vous croyez aux barbares modernes? Vous n'avez pas d'amis allemands, espagnols, malgaches, américains, chiliens, marocains, maliens, chinois, japonais? !Le monde a changé et la barbarie n'existe que parce que nous nous employons par la violence à la créer. Ben Laden n'a-t-il pas été formé par la CIA? !Aujourd'hui, des exemples montrent que les peuples en Europe sont prêts à plus de solidarité, plus de service public, plus de partage. L'Initiative Citoyenne Européenne Right2water résonne comme un symbole de ce message puissant et de l'impossible écoute des politiques européens prisonniers de leur vision économique néolibérale. !Cette vision néolibérale est dépassée et nombreux

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sont ceux qui ont déjà intégré ce changement de paradigme dans leurs modes de vies. Des milliers d'initiatives locales partout dans le monde fleurissent et poussent au mieux vivre. Nous devons nous imprégner de ces initiatives et avec elles de la nécessité qui nous est faites de construire un espace politique qui puisse agir du local au global, qui puisse permettre d'entendre le souffle d'une humanité qui prend corps et qui dit: !Nous ne sommes ni de gauche, ni de droite. Nous voulons vivre dignement, nous voulons travailler pour mieux vivre et nous voulons une planète accueillante pour les générations futures.

huffingtonpost.fr

V) La droite est en passe de reprendre le Sénat

Par Mathieu Magnaudeix

Le 28 septembre, la gauche devrait perdre la majorité au Sénat. Sauf surprise, la Haute Assemblée va repasser à droite. Ce qui n'empêchera pas le gouvernement de faire passer ses textes de loi, mais risque de ralentir la machine parlementaire.

Plus personne n'en doute : le 28 septembre, lors du renouvellement sénatorial, la gauche va perdre la majorité qu'elle détenait dans la Haute Assemblée depuis novembre 2011. Il y a trois ans, le Sénat avait basculé à gauche, une alternance historique. Dans deux semaines, sauf très grande surprise, la parenthèse va se refermer – sans que ces deux ans n'aient vraiment marqué l'histoire politique. Si le Sénat n'a pas le dernier mot en matière législative, le retour d'une majorité de droite risque tout de même de compliquer un peu plus les affaires du gouvernement, déjà aux prises avec la rébellion d'une partie de ses troupes à l'Assemblée nationale. !Les candidats aux sénatoriales avaient jusqu'à ce vendredi 12 septembre pour déposer leurs listes. Mais les états-majors ont déjà fait leurs calculs. Pour la gauche, le Sénat semble irrémédiablement perdu. Même Jean-Pierre Bel, son président socialiste depuis 2011, qui a décidé d'arrêter la politique et ne sera pas candidat, en convient désormais en privé. En mars, avant les

municipales, ce proche de François Hollande espérait un tout autre scénario. Le Sénat « restera à gauche », professait-il. Mais c'était juste avant la débâcle socialiste aux municipales de mars 2014. !Tous les trois ans, la moitié des sénateurs est élue au suffrage indirect, au scrutin majoritaire (à deux tours) ou proportionnel (un seul tour) selon les départements. Les 87 000 grands électeurs qui voteront le 28 septembre sont issus à 95 % des conseils municipaux. Or le seul PS a perdu en mars dernier 30 000 de ses 60 000 élus, une litanie de communes et de communautés de communes. Il a également vu lui échapper la présidence de quasiment toutes les grandes associations d'élus locaux, puissants relais d'influence dans une campagne sénatoriale. Dans une moindre mesure, les communistes et les radicaux de gauche ont eux aussi perdu des plumes. !La victoire de la droite est donc mathématique. D'autant qu'à part quelques accords locaux, notamment pour garantir au président du parti radical de gauche, le multi-cumulard Jean-Michel Baylet, sa réélection dans le Tarn-et-Garonne, PS, radicaux de gauche et communistes partent désunis. « On part un peu les uns contre les autres », admet le sénateur Luc Carvounas, secrétaire national du PS aux relations extérieures. Quant aux écologistes, aucun de leurs dix sénateurs n'est renouvelable cette fois-ci. Eux, le PRG et les communistes garderont en tout état de cause leur groupe parlementaire. !Cette logique des chiffres risque d'être aggravée par le contexte politique, à commencer par les polémiques les plus récentes, de l'affaire Thévenoud au livre de Valérie Trierweiler. « Sur le marché chez moi la semaine dernière, j'ai eu huit Thévenoud et deux Trierweiler », se désole un membre du gouvernement. La réforme territoriale, adoptée cet été en première lecture à l'Assemblée nationale, arrive au Sénat en octobre. Elle passe mal auprès des élus, de même que les 11 milliards de réduction des dotations aux collectivités locales d'ici 2017. !« Ça va être extrêmement difficile. Nous sommes challengers », expliquait dès la fin du mois d'août Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections. « Le climat politique est mauvais pour nous, je l'assume. Il n'est pas bon, parce que nous avons du vent dans le nez... (…) Nous ne sommes pas favoris, mais il y a des challengers qui ont créé la surprise », veut croire Didier Guillaume, le

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président du groupe PS au Sénat, qui court lui-même après sa réélection dans la Drôme. !Depuis 2011, PS, écologistes, radicaux de gauche et communistes possèdent 178 sièges. Avec 128 sièges, le PS n'a pas la majorité à lui tout seul. Il doit compter avec des alliés parfois exigeants, comme les radicaux de gauche, ou en désaccord avec sa politique, comme les communistes, qui ont plusieurs fois refusé des votes budgétaires. La droite, elle, détient 161 sièges (UMP et UDI).

© Sénat

Cette année, le renouvellement porte sur les sénateurs élus en 2008. Il concerne 58 départements métropolitains (de l'Ain à l'Indre et du Bas-Rhin au Territoire de Belfort), la Guyane, quatre collectivités d'outre-mer et la moitié des sénateurs représentant les Français de l'étranger, soit 178 sièges au total :

© Sénat

Selon le PS, la droite pourrait totaliser au soir du 28 septembre entre 2 et 15 sièges d'avance. À droite, on évoque une fourchette plus réduite, entre 6 et 9 sièges. !D'après les chiffres inédits de l'Observatoire de la vie politique et parlementaire, la gauche pourrait

perdre au total entre 27 à 31 sièges, ce qui lui coûterait la majorité absolue dans tous les cas. Le tsunami des municipales a en effet été trop puissant pour que la réforme du mode de scrutin d'août 2013, censée avantager la gauche en attribuant davantage de poids aux délégués élus dans les grandes villes, puisse renverser la tendance. !En considérant les seules villes de plus de 10 000 habitants des départements renouvelables en France métropolitaine, le PS en a perdu 29 au profit de l'UMP. Sept sont passées à l'UDI, et cinq au Modem ou à des divers droite. La droite a également conquis sept villes PRG, et cinq municipalités Front de gauche. La longue liste des défaites dans des villes plus petites accroît encore le cheptel des grands électeurs favorables à la droite. !En Corrèze, le fief de François Hollande où la gauche a perdu en mars des villes emblématiques (Brive, Ussel, etc.), les deux sénateurs sont socialistes. La droite (qui part tout de même divisée) pourrait ravir ces sièges au PS. Ce serait une défaite de plus infligée au chef de l’État, d'autant que son conseiller à l’Élysée, le maire de Tulle Bernard Combes, est lui-même candidat. Les pertes risquent également d'être lourdes dans l'Aude, les Bouches-du-Rhône, en Charente, en Dordogne, dans la Drôme, dans la Haute-Garonne, la Gironde, l'Hérault, en Haute-Vienne, etc. !Dans le Territoire de Belfort, le siège de l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, qui ne se représente pas, devrait passer à droite. !Le scrutin de 2017 sera d'ailleurs encore plus meurtrier pour la gauche : les départements renouvelables dans trois ans (de l'Indre-et-Loire aux Pyrénées-Orientales, mais aussi Paris et toute l'Ile-de-France) lui sont globalement défavorables : le Sénat n'est donc pas près de repasser à gauche... !À gauche, certains minimisent la victoire annoncée de la droite. « On va gagner du temps au lieu de s'escrimer à créer des compromis qui n'engagent finalement pas grand-monde », disait cet été le président de la commission des lois de l'Assemblée Jean-Jacques Urvoas. !« On va perdre le Sénat. Tout le monde s'en moque pour l'instant, parce qu'ils ne connaissent pas cette institution. Mais nous risquons vite de découvrir ce qu'est un Sénat d'opposition… »,

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s'inquiète au contraire un ministre de Manuel Valls. La droite majoritaire pourrait en effet user de toutes les procédures à sa disposition pour retarder l'examen des textes de loi. Voire se livrer à une véritable obstruction sur des textes emblématiques, comme les textes budgétaires ou la réforme territoriale. !Signe que la droite sait sa victoire acquise, les candidatures se multiplient pour la succession de Jean-Pierre Bel. La centriste Nathalie Goulet s'est déclarée. Mais c'est des rangs de l'UMP que sortira le futur président. L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher ou l'outsider Philippe Marini ont annoncé leur candidature. En cas de victoire de la droite, ils seront départagés par une

mediapart.fr

VI) « Un frondeur qui voterait contre la confiance serait immédiatement dehors » avertit Cambadélis

Invité de l’émission « Parlement Hebdo », le 1er secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis reste confiant quant à l’issue du vote de confiance au gouvernement mardi prochain. Il avertit cependant : si un fondeur votait contre « Il serait immédiatement dehors . Ce sont nos statuts, je ne peux pas faire autrement. Je serais obligé de les appliquer, il serait déférer devant la commission des conflits sur le plan de sa fédération et après le conseil national entérinerait son exclusion. » !Concernant Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis minimise les critiques de la maire de Lille sur la politique menée par le gouvernement Valls : « si on écoute bien ce qu’elle a dit, elle n’est pas une « frondeuse », elle veut une inflexion et la réussite de ce gouvernement. Elle veut vraiment que nous réussissions. Etre un recours dans l’échec, c’est courir à l’échec ». !Sur l’affaire Thévenoud, le premiser secrétaire du PS déclare : « Il a quitté le Parti socialiste et le groupe socialiste. Mais vous savez c’est un homme qui est aujourd’hui aux abois, c’est quelqu’un qui est dans une situation difficile. Il se rend compte petit à petit, non seulement de ce qu’il a fait mais des conséquences de son geste et moi je pense qu’il démissionnera

publicsenat.fr

VII) Karine Berger, députée PS, réclame la suppression de la fonction de Premier ministre

Karine Berger le 10 février 2013 / Reuters Pictures

Cyril Morin pour Le Lab [email protected]

Manuel Valls appréciera. Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, l'affirme haut et fort: elle veut une "réforme des institutions". Dans un entretien à francetvinfo.fr, elle développe ses propositions, également présentes dans Contre la mort de la gauche, écrit avec Yann Galut, Valérie Rabault et Alexis Bachelay, autres députés socialistes. Interrogée d'abord sur le vote de confiance, celle qui "estime avoir une supériorité, en commission des Finances" affirme qu'elle votera pour la confiance au gouvernement Valls II:

«  Oui. En dépit des divergences que l’on peut avoir avec Manuel Valls, il faut que le gouvernement obtienne la confiance. La question qu’il nous pose est très simple : "Avez-vous envie que ce soit la gauche ou la droite qui gouverne ce pays ?" La réponse est tout aussi simple, pour n’importe quel député de la majorité : dire oui au gouvernement, c’est dire oui à la gauche. »

Pour autant, Karine Berger n'est pas fan de la Vème République puisqu'elle entraîne "un immobilisme insupportable" selon elle et réclame donc une réforme institutionnelle:

« La Ve République a été mise en place alors que l’idée même de démocratie était menacée. L’objectif consistait à stabiliser la République. Elle a été tellement stabilisée qu’elle entraîne aujourd’hui un immobilisme insupportable alors que tout le monde a soif de démocratie

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A Suivre… La Presse en Revue

participative, tout le monde souhaite faire entendre sa voix. [...] Il faut réinventer un mécanisme démocratique qui permette à tout un chacun de se sentir représenté. Cela passe par une réforme des institutions. »

Cette réforme semble déjà être prête puisque la députée propose, "avec d’autres députés", de multiples solutions avec notamment la disparition du poste de Premier ministre:

«  Je propose, avec d’autres députés, de supprimer la fonction de Premier ministre, d'enlever au président de la République le droit de dissolution, de renforcer le rôle des députés, notamment en leur donnant un droit de veto sur les nominations des ministres. Cela participera à un rééquilibrage nécessaire du pouvoir entre l’exécutif et le législatif. Et permettra de protéger davantage le président en renforçant la responsabilité politique du Parlement. »

Une position qui rejoint en partie celle exprimée par Cécile Duflot le 9 septembre, notamment sur la protection du président de la République. Bien que cette dernière réclame une VIème République, elle affirmait que le président était "à la fois acteur et prisonnier de ce système de cette Vème République".

europe1.fr