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Hosei Programme 2014 d’Erasmus Mundus EuroPhilosophie Start of 2014 program! Hosei University is holding the European Union (EU) Erasmus Mundus Master Program " EuroPhilosophie " (Euro Philosophy) for the year 2013-2014. 5 members of teaching staff from EU plus 7 from Japan will give lectures on European philosophy (predominantly German and French philosophy) to students from Europe selected for "EuroPhilosophie" over 3 months from April-june 2014. Japanese students and the general public are welcome to attend lectures along with the students from Europe. By teaching and learning European philosophy here in Japan, the aim of this program is to allow direct contact between present-day European philosophy and Japanese philosophy, and to discover the potential for philosophy. We hope that all those interested in the present state and future directions of philosophy are able to join us. Also, students of Hosei University Graduate School of Humanities Major in Philosophy will participate in the program, sitting the final examination that will be uniformly marked, and those results will count towards the units necessary for graduation from the Hosei University Graduate School of Humanities. Period: Tuesday, 1 April Friday, 27 June 2014 Location: Hosei University Ichigaya Campus Graduate School Block [2-15-2 Ichigaya Tamachi, Shinjuku-ku, Tokyo 162-0843] Tel: 03-5228-0551 http://www.hosei.ac.jp/campus/ichigaya/index.html] Person responsible from EU: Arnaud François (France, University of Toulouse II) Person responsible in Japan: Shin Abiko (Hosei University) [email protected] EuroPhilosophie Official homepage: http://www.europhilosophie.eu/mundus/(in French)

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Hosei Programme 2014 d’Erasmus Mundus EuroPhilosophie

Start of 2014 program!

Hosei University is holding the European Union (EU) Erasmus Mundus Master

Program " EuroPhilosophie " (Euro Philosophy) for the year 2013-2014. 5 members of

teaching staff from EU plus 7 from Japan will give lectures on European philosophy

(predominantly German and French philosophy) to students from Europe selected for

"EuroPhilosophie" over 3 months from April-june 2014. Japanese students and the

general public are welcome to attend lectures along with the students from Europe. By

teaching and learning European philosophy here in Japan, the aim of this program is to

allow direct contact between present-day European philosophy and Japanese

philosophy, and to discover the potential for philosophy. We hope that all those

interested in the present state and future directions of philosophy are able to join us.

Also, students of Hosei University Graduate School of Humanities Major in Philosophy

will participate in the program, sitting the final examination that will be uniformly

marked, and those results will count towards the units necessary for graduation from

the Hosei University Graduate School of Humanities.

Period:

Tuesday, 1 April – Friday, 27 June 2014

Location:

Hosei University Ichigaya Campus Graduate School Block

[2-15-2 Ichigaya Tamachi, Shinjuku-ku, Tokyo 162-0843]

Tel: 03-5228-0551

http://www.hosei.ac.jp/campus/ichigaya/index.html]

Person responsible from EU:

Arnaud François (France, University of Toulouse II)

Person responsible in Japan:

Shin Abiko (Hosei University) [email protected]

EuroPhilosophie Official homepage:

http://www.europhilosophie.eu/mundus/(in French)

Hosei Program official homepage:

http://erasmus.ws.hosei.ac.jp/

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(SYLLABUS)

Aperçu (2014)

Tous les ans, plusieurs étudiants européens Erasmus Mundus peuvent bénéficier d'une

bourse de la Commission Européenne pour un semestre d'étude à l'université de Hosei

au Japon.

Le semestre à Hosei donne lieu à une évaluation et est validé par l'obtention de 30

ECTS.

-dates de la mobilité : 1er avril-30 juin 2014

-période de la mobilité : Semestre 2 de la formation EuroPhilosophie

-responsable de la mobilité à Hosei : Prof. Shin Abiko

-responsable EuroPhilosophie de la mobilité à Hosei : Arnaud François

-site web :

http://www.europhilosophie.eu/mundus/

http://erasmus.ws.hosei.ac.jp/

L'université de Hosei offre une aide au logement à chaque étudiant Erasmus Mundus

EuroPhilosophie

*********************************************************************

Mobilité 2013-14 (2014)

▶L'offre de cours d'avril-juin 2014 consiste dans 3 modules représentant en tout quinze

séances de cours de 120 min, dispensés en français en principe par trois enseignants

japonais et un enseignant européen. Les 3 modules sont intitulés respectivement : «

Métaphysique », « Phénoménologie » et « Philosophie des sciences ».

▶Les universitaires européens boursiers EuroPhilosophie qui accompagneront les

étudiants en 2014 sont :

Camille Riquier (maître de conférences, Institut catholique de Paris)

Sara Guindani (chargée de cours, Université Paris 8)

Arnaud François (maître de conférences, Université de Toulouse II)

▶ Les universitaires japonais (et européens invités) qui participent à l'enseignement de

la mobilité à l'Université de Hosei en 2014 sont :

Osamu Kanamori (professeur, Université de Tokyo)

Yasuhiko Murakami (professeur associé, Université d'Osaka)

Hisashi Fujita (maître de conférences, Universite de Kyushu Sangyo)

Masato Goda (professeur, Université Meiji)

Kazuyuki Hara (professeur associé, Université de Tokyo)

Vincent Giraud (chercheur invité, Université de Kyoto)

Shin Abiko (professeur, Université Hoseï)

Thierry Hoquet (professeur, Université Lyon 3)

Élie During (maître de conférences, Université Paris Ouest)

▶ Les noms des quatre enseignants qui se chargent de chacun des trois modules sont

respectivement :

« Métaphysique » : Camille Riquier, Élie During, Vincent Giraud et Hisashi Fujita.

« Phénoménologie » : Sara Guindani, Kazuyuki Hara, Yasuhiko Murakami et Masato

Goda

« Philosophie des sciences » : Arnaud François, Thierry Hoquet, Osamu Kanamori et

Shin Abiko.

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Syllabus de cours du module « Métaphysique » (2014)

■Camille RIQUIER (Institut Catholique de Paris)

Péguy « bergsonien » : la métaphysique du monde moderne et sa critique

▶Charles Péguy est bien connu en imprécateur rugissant contre le monde moderne.

Mais l’est-il vraiment comme penseur du monde moderne ? Loin que sa colère l’ait

aveuglé, ne lui a-t-elle pas donné un regard plus pénétrant sur lui ? N’est-il pas en effet

le premier à avoir considéré que la modernité a rompu avec les humanités précédentes

au point de faire "monde", de faire tout un nouveau "monde"? C’est qu’elle a offert à

l’humanité, écrit-il, "des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles,

que tout ce que nous savons par l’histoire, tout ce que nous avons appris [...] ne peut

aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du monde

où nous vivons. Il n’y a pas de précédents" (Note conjointe sur M. Descartes et la

philosophie cartésienne, "Bibliothèque de la Pléiade", III, p. 1455). Et pour penser ce

que rien dans le passé ne peut nous aider à penser, Péguy a dû s’appuyer sur la

philosophie d’Ernest Renan mais surtout sur celle d’Henri Bergson, laquelle née « de

notre temps » « n’est point moderne » (Un poète l’a dit, "Bibliothèque de la Pléiade", II, p.

810). En allant même à contre-courant de la modernité, Bergson lui a servi à

comprendre le moderne d’abord, à « déplacer le moderne » ensuite.

▶Bibliographie indicative :

- Charles Péguy, Œuvres en prose complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de

la Pléiade », présentée, établie et annotée par Robert Burac, I, 1987,

- Charles Péguy, Œuvres en prose complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de

la Pléiade », présentée, établie et annotée par Robert Burac, II, 1988,

- Charles Péguy, Œuvres en prose complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de

la Pléiade », présentée, établie et annotée par Robert Burac, III, 1992.

- Henri Bergson, Œuvres, Paris, PUF, édition critique sous la direction de F.

Worms.

▶6 séances de cours

2/4(13h-15h),

3/4(15h30-17h30),

4/4(10h-12h),

8/4(13h-15h),

10/4(15h30-17h30),

11/4(15h30-17h30)

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■Élie DURING (Université de Paris Ouest Nanterre)

Qu’est-ce qui n’existe pas ? Questions d’ontologie

▶« Il n’y a pas de néant. Zéro n’existe pas. Tout est quelque chose. Rien n’est rien. »

(Victor Hugo, Les Misérables)

Dites-moi ce qui n’existe pas, je vous dirai quelle est votre conception de l’ontologie.

Telle est la formule qui servira de fil directeur à ce cours en forme de triptyque. À la

question : « Qu’est-ce qui n’existe pas ? », on peut imaginer les réponses les plus diverses.

Par exemple : « Une fourmi de dix-huit mètres / Avec un chapeau sur la tête », pour citer

le poète Robert Desnos. La liste pourrait être poursuivie sans fin : licornes et

loups-garous, fantômes et Ovnis, etc. Objets fictionnels (irréels) ou simplement douteux

(improbables), il est entendu que rien de tout cela n’existe. Mais en quoi la philosophie

est-elle concernée ? Et a fortiori, l’ontologie ? Pour établir avec certitude l’inexistence de

quoi que ce soit, mieux vaut recourir à des arguments a priori. De ce point de vue, une

contradiction logique (un cercle carré, l’ensemble de tous les ensembles) semble être un

indice d’inexistence plus sûr que le caractère hasardeux des conjectures que chacun

peut former au sujet du frère jumeau d’Elvis ou de la quatrième dimension. Les objets

impossibles suggèrent un argument ontologique inversé : une démonstration

d’inexistence procédant par purs concepts, une preuve « négontologique »… À l’heure où

la métaphysique contemporaine prend volontiers la forme d’une enquête sur les modes

d’existence, il paraît nécessaire de s’intéresser de près aux conditions d’un discours sur

l’inexistant et les modes d’inexistence. On sera ainsi conduit à distinguer des des

ontologies « plates » mais libérales et même exubérantes, accordant généreusement

l’existence à beaucoup de choses, peuplées ou non d’objets inexistants, et à l’inverse,

des ontologies « maigres », pour lesquelles il n’existe quasiment rien, et qui ne laissent

pas non plus grand chose en dehors de ce qui existe. Nous soutiendrons pour notre part

la thèse selon laquelle l’ontologie, pour rendre compte de ce qui existe, ne peut se passer

d’une théorie des degrés d’inexistence.

▶I. Partie critique : du mode d’être de l’inexistant

L’ontologie ne prétend pas faire un inventaire raisonné des choses (ni même des genres

de choses) qui existent et de celles qui n’existent pas ; elle vise directement le principe

de tout inventaire en s’interrogeant sur le concept même d’existence. Cette démarche a

conduit les fondateurs de la philosophie analytique (notamment Russell dans sa

discussion avec Meinong) à redéfinir l’ontologie sur la base d’une critique drastique de

l’idée d’objet inexistant (distinct du non-être ou du néant). À la question : « Qu’est-ce qui

n’existe pas ? », il conviendrait de répondre simplement : « Rien, tout existe ». Ce qui

signifie que l’inexistant n’est pas un objet de discours. Nous verrons ce qui motive cette

position radicale et en quel sens elle fait écho à la discussion kantienne de l’argument

ontologique.

Bertrand RUSSELL, “On Denoting” (1905) et autres textes réunis dans Essays in

Analysis, D. Lackey (éd.), London, Allen & Unwin, 1973.

Bertrand RUSSELL, Histoire de mes idées philosophiques, trad. G. Auclair, Paris,

Gallimard, 1961, p. 208-211, 215-216, 301-302 et 304-305

Bertrand RUSSELL, The Principles of Mathematics, New York, W. W. Norton Company,

1903 (2e edition 1937), p. 449-450.

Alexius MEINONG, Théorie de l’objet, Paris, Vrin, 1999.

Gottlob FREGE, « Fonction et concept », in Écrits logiques et philosophiques, Paris,

Seuil, 1971.

SAINT ANSELME DE CANTORBERY, Proslogion : allocution sur l’existence de Dieu,

chap. 2-3 (trad. B. Pautrat, Paris, GF, 1993, p. 41-43).

René DESCARTES, Méditations métaphysiques, V.

Gottfried Wilhelm LEIBNIZ, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, IV, 10, §8.

Immanuel KANT, L’unique fondement possible d’une démonstration de l’existence de

Dieu, I. 1 (trad. S. Zac, in Œuvres, Pléiade, t. I, p. 325-326).

Immanuel KANT, Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, Idéal de la

raison pure, « De l’impossibilité d’une preuve ontologique de l’existence de Dieu » (trad.

A. Renaut, Aubier, p. 530-536).

Georg Wilhelm Friedrich HEGEL, Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé,

1ère partie (Science de la logique), B, II, §51 (trad. M. de Gandillac, Gallimard,

p. 117-118).

▶II. Partie heuristique : des différents modes d’inexistence

L’enquête négontologique ne commence à proprement parler que si l’on accorde qu’il n’y

a pas un seul sens de l’existant, et donc de l’inexistant. La philosophie a trop vite

assimilé l’inexistant à l’être de fiction, et ce dernier à un mode d’existence purement

mental, ou « intentionnel ». Il faut bien que les êtres de fictions existent d’une certaine

façon, il faut bien qu’ils échappent au pur néant puisque nous en parlons. On dit qu’il

s’agit de simples représentations. Mais quel est le mode d’existence d’une

représentation ? Que signifie que la conscience existe ? Et que dire alors des êtres

symboliques (une institution), des universaux et des entités abstraites (les champignons,

le nombre 3, la loi de la gravitation), des possibles (la victoire de la France en finale de

l’Euro 2012, le monde où cet événement a lieu), des êtres relationnels (un son, le temps),

ou encore des êtres obtenus par composition arbitraire (mon téléphone portable +

l’oreille gauche de Barack Obama) ? Existent-ils eux aussi ? Et en quel sens ? Quelles

raisons avons-nous de leur dénier l’existence ? Que gagnons-nous à la leur accorder ?

Immanuel KANT, Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique des

principes, Appendice « De l’amphibologie des concepts de la réflexion » (trad. A. Renaut,

Aubier, p. 327-328).

Bertrand RUSSELL, Introduction à la philosophie mathématique [1919],

trad. F. Rivenc modifiée, Paris, Payot, p. 314-316.

Jean-Paul SARTRE, L’Imaginaire (1940), Paris, Gallimard-Folio, 1986.

Jean-Paul SARTRE, « Monsieur François Mauriac et la liberté » in Situations I, 1939

Étienne SOURIAU, Les différents modes d’existence [1943], Paris, PUF, 2009, p. 130-134

Alfred North WHITEHEAD, Process and Reality, New York, Macmillan, 1929, II, 9

(trad. fr. Procès et Réalité, Paris, Gallimard, 1995).

Alfred North WHITEHEAD, Modes of Thought [1938], New York, The Free Press, 1968

(trad. fr. Modes de pensée, Paris, Vrin, 2004).

▶III. Partie spéculative : le virtuel et les degrés d’inexistence

Admettons que seul le néant n’existe absolument pas : il reste à explorer le domaine des

existences ténues ou évanouissantes, mais aussi à parcourir toutes les nuances de

l’inexistence, de l’irréel au non-être, de l’improbable à l’impossible, de l’inexistence de

fait à l’inexistence de droit, du potentiel à l’actuel. Car si l’on admet des degrés

d’existence, des intensités variables d’existence, pourquoi ne pas admettre également

des degrés d’inexistence ? Pour étayer cette conception intensive de l’inexistence, on se

concentrera sur le statut du virtuel, ou plutôt des virtualités, avec deux points d’appui

privilégiés : la philosophie de Bergson (avec ses extensions du côté de Ruyer et de

Deleuze), mais aussi plus généralement la question philosophique du statut du passé et

de l’avenir.

Henri BERGSON, L’Énergie spirituelle [1919], Paris, PUF, 2009, « Le souvenir du

présent et la fausse reconnaissance », « L’effort intellectuel ».

Étienne SOURIAU, Avoir une âme, essai sur les existences virtuelles, Paris, Les Belles

Lettres, 1938.

Raymond RUYER, Néo-finalisme [1952], Paris, PUF, 2012.

Nathalie SARRAUTE, Tropismes [1939], Paris, Minuit, 2012.

Gilles DELEUZE, Dialogues, Paris, Champs-Flammarion, 1995, « L’actuel et le

virtuel ».

Tristan GARCIA, Forme et objet : un traité des choses, Paris, PUF, 2011.

▶3 séances de cours

21/5(10h-12h)

22/5(10h-12h)

23/5(10h-12h)

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■Vincent GIRAUD (Université de Kyoto)

La pensée médiévale et le signe

▶La pensée médiévale d’occident a mis le signe au cœur de sa spéculation. Si

l’importance qu’a pu revêtir le signum dans le champ logique et cognitif est aujourd’hui

bien établie (notamment chez un penseur comme Guillaume d’Ockham), son rôle sur le

terrain de la réflexion ontologique reste à préciser. Or, cet apport est capital. D’Augustin

à Nicolas de Cues, en passant par Denys, Jean Scot (Érigène) et Bonaventure, le signe

occupe le cœur d’une pensée qui envisage l’être et le phénomène à partir de la catégorie

de signification.

▶Lors de ces trois séances, nous voudrions donner corps et figure à cette étape

essentielle, mais le plus souvent négligée, de « l’histoire de l’être ».

Séance 1 : Le signe, le vestige et le manifeste (Augustin)

Séance 2 : Théophanie (Denys l’Aréopagite et Jean Scot Érigène)

Séance 3 : Signe et conjecture (Nicolas de Cues)

▶Bibliographie indicative

Textes :

- Augustin (textes importants sur le signe épars dans toute l’œuvre. Voir les

passages reproduits et traduits dans mon propre ouvrage, ci-dessous).

- Denys l’Aréopagite : Œuvres complètes du Pseudo-Denys l’Aréopagite, trad. M.

de Gandillac, Paris, Aubier, 1943.

- Jean Scot Érigène, De la division de la nature (Periphyseon), trad. F. Bertin,

Paris, PUF, 1995-2009 (4 vol.).

- Nicolas de Cues, Compendium, trad. H. Pasqua, Paris, Manucius, 2014.

Éléments de littérature secondaire :

FALQUE (E.), Dieu, la chair et l’autre. D’Irénée à Duns Scot, Paris, PUF, « Épiméthée »,

2008. (Chap. II : Dieu phénomène - Jean Scot Érigène, p. 87-136)

GIRAUD (V.), Augustin, les signes et la manifestation, Paris, PUF, « Épiméthée », 2013.

PERL (E. D.), Theophany. The Neoplatonic Philosophy of Dionysius the Areopagite,

Albany (NY), SUNY Press, 2007.

ROQUES (R.), L’univers dionysien. Structure hiérarchique du monde selon le

Pseudo-Denys, Paris, Le Cerf, 1983 1954.

WOLTER (J.), Apparitio Dei. Der Theophanische Charakter der Schöpfung nach

Nikolaus von Kues, Münster, Aschendorff Verlag, 2004.

▶3 séances de cours

(à préciser)

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■Hisashi FUJITA (Kyushu Sangyo Université)

Localiser l'illocalisable. Une lecture de Matière et Mémoire de Bergson

▶1re séance : Le destin du lieu. Prolégomènes

2e séance : Le monumental. Le 1er et le 4e chapitres de Matière et Mémoire

3e séance : L'immémorial. Le 2e et le 3e chapitres de Matière et Mémoire

▶3 séances de cours

10/5(13h-15h)

10/5(15h30-17h30)

23/5(13h-17h)

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Syllabus de cours du module « Phénoménologie » (2014)

■Sara GUINDANI (Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

Personne n’a été plus loin que Proust dans la fixation des rapports du visible et de

l’invisible ―Image, écriture et mémoire à partir de Proust

▶L'oeuvre de Marcel Proust, interrogeant explicitement des questions philosophiques

majeures telles que le temps et la mémoire, se pose d'emblée comme référence

incontournable pour nombre de philosophes français du XX siècle. Mais si la question

du temps est sûrement ce qui, chez Proust, questionne d'abord le philosophe, on se rend

rapidement compte que La Recherche est aussi une sorte de boîte de Pandora d'où

aucun de nos concepts peut sortir intact. A travers la longue réflexion sur le temps

menée par Proust, c'est la philosophie toute entière qui se remet en question. Les textes

de nombreux philosophes nous en témoignent : si, pour Merleau-Ponty, l’œuvre de

l'écrivain devient une clé pour articuler son ontologie personnelle ("personne n'a été

plus loin que Proust dans la fixation des rapports du visible et de l'invisible"), chez

Deleuze elle intervient d'abord comme "apprentissage des signes" pour devenir ensuite

le paradigme d'une véritable "anti-philosophie". Ricoeur, quant à lui, suggère de lire la

Recherche selon une logique « optique », faisant de Proust à la fois l'épigone et le

novateur d'une longue tradition philosophique où l'être se donne en termes de vision.

Proust est enfin la référence implicite et silencieuse de l’essai de Roland Barthes sur la

photographie, où l’écriture (graphein) s’articule avec le thème du souvenir et de la

temporalité propres au photographein.

▶ Ce cours voudrait reparcourir l'essentiel de ce dialogue entre l'écrivain et

quelques-uns des majeurs représentants de la philosophie française des 50 dernières

années, s’attachant en particulier au questionnement autour du thème de la mémoire et

aux liens que celui-ci entretient avec la mimesis et avec les images.

Arguments des séances :

1. Proust voyant. Merleau-Ponty et Proust (Le Visible et l’invisible ; Notes de cours au

Collège de France 1959-61 ; L’institution, La passivité).

2. Deleuze : Proust anti-philosophe ? (Proust et les signes).

3. Paul Ricoeur : pour une lecture optique de la Recherche (Temps et récit II).

4. Le Photographein comme anticipation et figure du graphein chez Proust : temporalité

mortifère (Barthes) et temporalité stratifiée (Proust, Benjamin) de la photographie.

▶Bibliographie indicative

R. Barthes, La Chambre claire. Note sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980.

G. Deleuze, Proust et les signes, Paris, Presses Universitaires de France, 1964, 1970.

M. Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, Paris, Gallimard, 1964.

Id., Notes de cours au Collège de France (1959-61), Paris, Gallimard, 1996.

Id., L’Institution. La Passivité, Notes de cours au Collège de France (1954-1955), Paris,

Belin, 2003.

M. Proust, À la recherche du temps perdu, Paris, Gallimard, éd. IV voll., 1987-1989.

P. Ricoeur, « À la recherche du temps perdu : le temps traversé », in Temps et récit II, Paris,

Seuil, 1984.

▶4 séances de cours

2/4(15h30-17h30)

3/4(13h-15h)

4/4(13h-15h)

7/4(13h-15h)

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■Masato GODA (Université Meiji)

▶1re et 2e séances : Un pragmatiste japonais, Syunsuke Tsurumi et pénombre de l’Asie

Syunsuke TSURUMI(1922-), peu connu jusqu’à aujourd’hui en Europe, est un

philosophe encore vivnat qui a, à partir de ses recherches de la philosophie pragmatique

aux Etatus-Unis, renouvelé le monde philosophie au Japon d’après-guerre. En quoi ce

renouvellement consisterait-t-il ? C’est la première question à laquelle je m’efforcerais

de rèpondre.

TSURUMI, qui était, en tant qu’étudiant à l’Université Haravard, resté aux

Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale, a rencontré un jeune chinologue

Yosimi TAKEUCHI(1910-1977) juste après la guerre. TAKEUCHI, même après la

guerre, a continué à prendre l’invasion du Japon pendant la guerre pour la défence de

l’Asie contre les puissances occidentales et s’est réclamé de l’‘‘asiatisme comme

méthode’’. TSURUMI s’est senti obligé de s’affronter à la problématique TAKEUCHI et

a achevé un monographe sur lui. Quel serait l’enjeu de dialogue imaginaire ? C’est la

deuxième question à laquelle je voudrais essayer de rèpondre.

▶3e séance: Jean Grenier et ses voyages imaginaires en Asie

Jean Grenier est très connu comme maître du jeune Camus à Alger. Dans la préface à

la nouvelle édition des Iles de son ancien maître, Camus écrit que c’était précisément ce

texte qui l’a decide à devenir écrivain. Alors, qui était Grenier ? Quel philosophe

était-t-il? Il s’est profondément intéréssé aux divers courants de la pensée asiatique,

surtout aux Hindouisme et Taoïsme, dans lesquels il est arrivé à trouver la pensée de

l’‘‘inhumain’’ comme le dirait Jean-François Lyotard. Quels sont les rapports qui

existent entre l’‘‘inhumain’’asiatique et les ‘‘îles désertes’’ dont parle Grenier en se

référant, avant Deleuze, à Pascal ?

▶3 séances de cours

23/4(15h30-17h30)

28/4(15h30-17h30)

30/4(15h30-17h30)

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■Kazuyuki HARA (Université de Tokyo)

L’élaboration lacanienne de la notion de « désir » et la refonte du complexe d’Œdipe

▶Dans ce cours nous nous proposons d’examiner les discussions que Lacan a

développées depuis sa thèse en médecine en 1932 jusqu’au début des années 70, en nous

centrant sur l’élaboration de la notion lacanienne de « désir » qui s’effectue au contact

certes mais finalement à une certaine distance de Hegel et de Saussure, pour articuler

ce qu’il en était de la refonte du complexe d’Œdipe que Lacan, ainsi que ce que cette

refonte avait apporté dans ses discussions ultérieures.

▶Les cours sont basés sur : Kazuyuki HARA, Amour et savoir ― Etudes lacaniennes,

Collection UTCP, 2011, dont la version en PDF est téléchargeable sur le site d’internet

de l’UTCP (The University of Tokyo Center for Philosophy).

http://utcp.c.u-tokyo.ac.jp/publications/2011/04/collection_utcp_9/

Cours 1 : Lacan et Hegel - Du « désir du désir »

Cours 2 : Lacan et Saussure - De « la signification »

Cours 3 : Le complexe d’Œdipe selon Lacan

Cours 4 : L’au-delà de l’ Œdipe : le tragique, le féminin, le noeud

▶Bibliographie

Les travaux de Jacques Lacan :

- De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité suivi de Premiers

Ecrits sur la paranoïa. Paris, Ed. du Seuil, 1975, 412 p.

- Ecrits, Ed. du Seuil, Paris, 1966, 923 p.

- Autres écrits, Ed. du Seuil, Paris, 2001, 614 p.

Le Séminaire (texte établi par Jacques-Alain Miller, Ed. du Seuil, Paris) :

Livre I Les écrits techniques de Freud, 1975, 316 p.

Livre II Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la

psychanalyse, 1978, 375 p.

Livre III Les psychoses, 1981, 363 p.

Livre IV La relation d'objet, 1994, 435 p.

Livre V Les formations de l’inconscient, 1998, 522 p.

Livre VII L'éthique de la psychanalyse, 1986, 375 p.

Livre VIII Le transfert, 2001, 2e édition, 461 p.

Livre X L’angoisse, 2004, 396 p.

Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1973,

312p.

D’autres travaux :

Saussure, Ferdinand de : Cours de linguistique générale. Edition critique préparée par

Tullio de Mauro avec la postface de Louis-Jean Calvet (1985), Ed. Payot, Paris, 1972,

520 p.

Emile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, I, Tel/Gallimard, 1966.

Starobinski, Jean : Les mots sous les mots. Les anagrammes de Ferdinand de Saussure,

Paris, Ed.Gallimard, 1971, 161 p.

Kojève, Alexandre: Introduction à la lecture de Hegel

597 p.

▶4 séances de cours

9/5(15h30-17h30)

16/5(15h30-17h30)

30/5(15h30-17h30)

6/6(15h30-17h30)

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■Yasuhiko MURAKAMI (Université d’Osaka)

Phénoménologie des soins infirmiers psychiatriques au Japon

▶Après l’échec du mouvement de l’anti-psychiatrie qui a dévasté quelques hôpitaux dans

les années 60 et 70, la psychiatrie au Japon a pourtant incorporé quelques idées de ce

mouvement et essayé d’amérioler la condition de la vie des patients internes.

Dans ce séminaire, je voudrais analyser quelques entretiens avec les infirmières qui

travaillent dans un hôpital psychiatrique, où j’effectue actuellement l’observation dans

l’unité pour les schizophrènes chroniques.

▶Mon but consiste à esquisser la formation de leur pratique et de la collaboration avec

les patients. En même temps, du point de vue théorique, cette recherche a l’intention

d’établir une théorie philosophique de la psychiatrie qui ne se base pas sur la

psychopathologie (psychanalyse, Daseinsanalyse, etc.). Du point de vue méthodique, il

s’agit de l’élaboration de la phénoménologie destinée à l’analyse des data concrets (elle

peut se revendiquer comme une méthode possible de la recherche qualitative dans les

sciences empiriques).

1re & 2e séances:

-L’introduction: l’espace de l’hôpital psychiatrique et les soins infirmiers

-La mise en parenthèses des normes officielles et la formation de l’assise de la pratique

infirmière (Analyse de l’entretien avec Mme. A)

3e & 4e séances:

-La formation de la collectivité dans l’unité pour les schizophrènes chroniques (Analyse

de l’entretien avec Monsieur C, de l’entretien collectif avec Mmes. E, F, G et de

l’observation dans le quartier)

▶Bibliographie :

Guattari, F., Psychanalyse et transversalité – Essais d’analyse institutionnelle, Paris,

La Découverte, 1972 [2003]

Oury, J., Onzes heures du soir à La Borde, Paris, Galilée, 1980

Oury, J., Rencontre avec le Japon – Jean Oury à Okinawa, Kyoto, Tokyo, Nîmes Matrice,

2007 [2012]

▶4 séances de cours

28/4(10h-12h)

28/4(13h-15h)

8/5(13h-15h)

8/5(15h30-17h30)

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Syllabus de cours du module « Philosophie des sciences » (2014)

■Arnaud FRANÇOIS (Université de Toulouse II-Le Mirail)

Les sources scientifiques de L’évolution créatrice

▶ Nous nous intéresserons, dans ce séminaire, aux sources scientifiques, et

particulièrement biologiques, de Bergson, telles qu’elle sont mobilisée, principalement,

dans L’évolution créatrice (1907). Non seulement les sources néo-darwiniennes,

mutationnistes, orthogénétiques et néo-lamarckistes d’une manière, mais aussi la

théorie de Cope, celle de Haeckel (qui, à l’inverse, est étrangement absente du livre), et

même la thermodynamique de Boltzmann en tant qu’elle a pu servir de contre-modèle

aux raisonnements thermodynamiques qui alimentent les réflexions bergsoniennes sur

la vie. C’est alors qu’il deviendra possible de s’interroger sur le degré de pertinence, et

même sur la nature de la pertinence en question, que l’on peut attribuer à L’évolution

créatrice en biologie, et en philosophie de la biologie, aujourd’hui : être bergsonien dans

ces domaines à l’heure actuelle ne saurait consister à défendre les thèses ou, a fortiori, à

soutenir les images développées par le philosophe en 1907 (telles que celle de l’ « élan

vital »), mais on est bergsonien de fait, aujourd’hui, dès lors que l’on accepte au moins

l’une de deux manières suivantes, effectivement présentes quant à elles dans les

champs scientifique et épistémologique, de poser les problèmes biologiques : en termes

de dissociation plutôt que d’association, en termes d’irréversibilité plutôt que

d’écoulement indifférent du temps.

▶Bibliographie indicative:

Bergson, Henri, L’évolution créatrice (1907), Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2007,

696 p.

Cope, Edward D., The Primary Factors of Organic Evolution, Chicago, The Open

Court Publishing Company, 1896, 547 p.

François, Arnaud, « Les sources biologiques de L’évolution créatrice de Bergson »

(2007), in Frédéric Worms et Anne Fagot-Largeault (éds.), Annales bergsoniennes,

t. IV : L’évolution créatrice (1907-2007) : épistémologie et métaphysique, Paris, PUF,

coll. « Épiméthée », 2008, p. 95-109

François, Arnaud, « L’actualité de L’évolution créatrice : de l’irréversibilité à

l’individuation », in Jean-Louis Vieillard-Baron et Tamas Ulmmann (éds.), avec la

collaboration de Stéphanie Favreau et Patricia Verdeau, Actualité d’Henri Bergson,

Paris, Archives Karéline, 2012, p. 101-114

Miquel, Paul-Antoine, et Robert, Ladislas, Bio-logiques du vieillissement, Paris,

Kimé, coll. « Philosophie-épistémologie », 2004, 111 p.

▶6 séances de cours

7/4(15h30-17h30)

8/4(15h30-17h30)

9/4(15h30-17h30)

10/4(13h-15h)

11/4(13h-15h)

14/4(15h30-17h30)

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■Thierry HOQUET (Université Jean Moulin Lyon 3)

Quatre traditions en histoire et philosophie des sciences

▶Le domaine intitulé « épistémologie » ou « histoire et philosophie des sciences » est un

champ en perpétuel renouvellement. Différentes traditions proposent différentes

approches du travail scientifique. Nous proposons un parcours de quatre courants

essentiels qui structurent le champ de l’histoire et philosophie des sciences. Il s’agira à

chaque fois d’aborder les thèses des principaux auteurs de ce courant et d’illustrer leur

approche par quelques cas d’études empruntés aux différentes sciences de la nature

(physique, chimie, biologie). On tentera d’évaluer la valeur de chacune des approches en

soulignant la conception de la science qui s’en dégage.

▶Séance 1 : La philosophie générale des sciences

L’approche de la philosophie générale des sciences sera illustrée par la théorie de

l’explication scientifique proposée par Carl Hempel. Le positivisme logique, dans la

lignée de Carnap, canonise les règles de la méthode scientifique classique. Popper

participe du courant du positivisme logique en ce qu’il recherche des règles

méthodologiques invariables indépendantes de l’histoire. Carnap et Popper, en dépit de

leur opposition terme à terme sur de nombreux points, ont en commun une conception

générale de la science : aucun d’eux ne doute que la science ne soit notre meilleur

exemple de pensée rationnelle ; ils accordent tous deux la distinction entre observation

et théorie ; ils croient en l’unité de la science, ils reprennent l’un et l’autre la distinction,

due à Hans Reichenbach, entre contexte de justification et contexte de découverte.

Bibliographie :

Carl Gustav Hempel, Aspects of scientific explanation and other essays in the

philosophy of science, New York, Free Press, 1965.

— Philosophy of natural science, Englewood Cliffs (NJ), Prentice Hall, 1966, trad. B.

Saint-Sernin, Paris, Armand Colin, 1972.

▶Séance 2 : L’épistémologie historique

La question de l’épistémologie historique sera approchée à partir d’une double

question : celle du discontinuisme et des révolutions scientifiques, celle de l’objectivité

scientifique et de ses formes. On l’approchera à partir d’une présentation du nouvel

esprit scientifique de Bachelard, des changements de paradigme de Kuhn, des formes

successives de l’objectivité chez Daston et Gallison, et de l’ontologie historique de

Hacking. Il s’agira de rendre raison de la phrase avec laquelle Kuhn choisit d’ouvrir sa

Structure des révolutions scientifiques : « L’histoire, si l’on consentait à la considérer

comme autre chose que le reliquaire de l’anecdote ou de la chronologie, pourrait être à

l’origine d’une transformation décisive de l’image de la science qui aujourd'hui nous

possède. » Ce thème décisif a suscité une crise de la rationalité : peut-on accepter que la

science ait une histoire ?

Bibliographie :

Gaston Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique (1934), 17e éd., Paris, PUF-Quadrige,

1987.

Lorraine Daston & Peter Galison, Objectivity, New York, Zone, 2007, trad. Sophie

Renaut & Hélène Quiniou, Objectivité, Dijon, Les Presses du réel, 2012.

Ian Hacking, Historical ontology. Cambridge, MA: Cambridge University Press, 2002.

Thomas Kuhn, The Structure of scientific revolutions (1962), nouvelle éd augmentée,

Chicago, University Press, 1970, trad. Laure Meyer, La structure des révolutions

scientifiques, Paris, Flammarion, 1983.

▶Séance 3 : L’épistémologie féministe

L’épistémologie féministe interroge la neutralité de la science : et si la science était une

construction masculine et non un édifice rationnel neutre ? La place des femmes dans

l’édifice scientifique est-elle seulement celle d’objets, soumis au regard du savant mâle ?

On étudiera l’intersection entre genre et science : non seulement la place des femmes en

science, mais aussi la conception de la nature qui sous-tend le travail ou le « regard »

scientifique. Le discours scientifique sur la différence des sexes sera également

interrogé. On posera également la question de l’objectivité, au croisement des travaux

de Sandra Harding, Donna Haraway et Helen Longino.

Bibliographie :

Evelyn Fox Keller, Reflections on gender and science, New Haven-London, Yale

University Press, 1985.

Donna J. Haraway, « Situated knowledge : the science question in feminism as a site of

discourse on the privilege of partial perspective », Feminist studies, 14-3 (1988), pp.

575-599 ; tr. D. Petit et N. Magnan, « Savoirs situés : la question de la science dans le

féminisme et le privilège de la perspective partielle », in Manifeste cyborg et autres

essais : sciences, fictions, féminismes, anthologie établie par Laurence Allard, Delphine

Gardey et Nathalie Magnan, Paris, Exils, 2007, pp. 107-142.

— « Modest Witness » paru en 1996. Repris dans Donna J. Haraway,

Modest_Witness@Second_Millennium.FemaleMan©_Meets_OncoMouse™ : feminism

and technoscience, New York, Routledge, 1997 et dans The Haraway reader, New

York-London, Routledge, 2004, pp. 223-250.

Sandra Harding, Whose science ? Whose knowledge ? Thinking from women’s lives,

Ithaca (NY), Cornell University Press, 1991.

Helen E. Longino, « Taking gender seriously in philosophy of science », PSA.

Proceedings of the Biennial Meeting of the philosophy of science association, (1992),

vol. 2, pp. 333-340.

▶Séance 4 : La sociologie des sciences

On étudiera différents courants réunis sous l’étiquette de « sociologie des sciences ».

Tout d’abord, l’approche ethno-méthodologique, indifférente aux contenus des sciences

et plutôt attentive à l’organisation des laboratoires et illustrée par les travaux de

Latour et Woolgar. Ensuite, la formulation du « programme fort » (strong program), qui

intervient dans l’étude des sciences à la fois contre l’approche épistémologique

(philosophique, en termes de vrai ou faux) et contre l’approche ethno-méthodologique.

Le « programme fort » propose de revisiter les controverses scientifiques, à l’aide d’une

méthode ramassée autour d’une formule : le principe de symétrie. David Bloor dans son

article classique [1976, trad. 1982] a proposé un principe de symétrie dans les

explications : appliquer la même explication à ceux qui gagnent et à ceux qui perdent,

quitte à rejeter la question de la vérité ou de la fausseté de la science.

Bibliographie :

David Bloor, « Socio/logie de la logique ou les limites de l’épistémologie », Pandore, 1982,

pp. 3-26.

Bruno Latour, Science in action. How to follow scientists and engineers through society,

Milton Keynes, Open University Press, 1987, trad. Michel Biezunski, La Science en

action, Paris, La Découverte, 1989.

Bruno Latour & Steve Woolgar, Laboratory life, the construction of scientific facts, Sage

Publication, 1978, trad. Michel Biezunski, La Vie de laboratoire. La production des faits

scientifiques, Paris, La Découverte, 1988.

Ludwik Fleck, Genesis and development of a scientific fact, trad. Bradley et Trenn,

Chicago, University Press, 1979.

Stephen Shapin, « The invisible technician », American Scientist, 77 (1989), 554-563.

Steven Shapin et Simon Schaffer, Léviathan et la pompe à air. Hobbes et Boyle entre

science et politique. Paris, La Découverte, 1993.

▶4 séances de cours

11/6(13h-15h)

11/6(15h30-17h30)

13/6(13h-15h)

13/6(15h30-17h30)

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■Osamu KANAMORI (Université de Tokyo)

▶1re séance:Kunihiko Hashida, La connaissance scientifique et la praxiologie orientale

▶2e séance:La religion dans l’ere des sciences degenerees

▶2 séances de cours

2/6(15h30-17h30)

9/6(15h30-17h30)

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■Shin ABIKO (Université Hoseï)

L’histoire des sciences et la philosophie―Le tournant de la philosophie au XIXe siècle

▶Le succès des sciences modernes, c’est un acquis immense pour l’humanité, non

seulement pratiquement, mais encore et surtout philosophiquement. Jusque là, c’est la

philosophie qui se considérait comme la fondatrice des sciences, ou bien comme leur

synthétisante, ou bien comme leur garante. C’etait le cas de Descartes (Les Principes de

la philosophie), de D’alembert (L’Encyclopédie) et de Kant (La Critique de la raison

pure). C’est ce que signifiait symboliquement le mot ‘métaphysique’. Mais au XIXe siècle,

où le succès des sciences était déjà un fait socio-historique impératif, et où elles

n’avaient plus besoin ni d’être fondées, ni d’être synthétisées, ni d’être garanties, les

relations entre elles et la philosophie ont été modifiées et même renversées. Les sciences

ont pris la position de la philosophie. D’ailleurs, au XVIIe siècle, les sciences naturelles,

telles que l’astronomie, la physique, la chimie, avaient déjà condamné la philosophie

naturelle à la disparition. Alors, ce sont les sciences, disons socio-biologiques qui ont

terminé la métaphysique. Précisément, alors, c’est l’histoire des sciences qui a

remplacée la métaphysique. Ce cours essaie d’élucider cette évolution philosophique du

XIXe siècle à travers trois auteurs franco-japonais. (Ce cours constituera une

pré-histoire de ce qui sera développé dans le second volet du cour de professeur Hoquet).

1. Auguste Comte(1798-1857)

2.Amane Nishi(1829-1897)

3.Pierre Duhem(1861-1916)

▶Bibliographie

Trois textes fondamentaux :

1.Auguste Comte, Cours de philosophie positive(1830-1842)

2.Amane Nishi, Hyakugaku-Renkan (Encyclopedy)(1870)

3.Pierre Duhem, La Théorie physique, son objet et sa structure (1906)

Lecture recommandée:

1.Auguste Comte, Discours sur l’esprit positif, Vrin, 1990

2.Michel Dalissier, Shin Nagai et Yasuhiko Sugimira, Textes clés de philosophie

japonaise, Vrin, 2013

3.Anastasios Brenner, Duhem : science, réalité et apparence, Vrin, 1990

▶3 séances de cours

16/5(13h-15h)

30/5(13h-15h)

6/6(13h-15h)

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Dates et horaires des cours (2014)

Abréviation :

BT=Boissonade Tower(No 6 dans le plan)

GSB=Graduate School Building(No 13 dans le plan)

Campus plan: http://www.hosei.ac.jp/english/about/map/campus/ichigaya/

N.B.

*Tous les cours se donnent à la salle 702 de GSB

**Les renseignements detaillés sur les événements académiques (※) se donneront dans

la rublique des ‘Events’.

▶Avril

1 avril(mar): Orientation(15h30-17h30, salle 702 de GSB)/ Réception d’ouverture

(18h00-20h00, Staff Club au 25e étage de BT)

2 avril(mer): Riquier (13h-15h)/ Guindani(15h30-17h30)

3 avril(jeu): Guindani(13h-15h)/ Riquier(15h30-17h30)

4 avril(ven): Riquier(10h-12h)/ Guindani(13h-15h)

+++++

7 avril(lun) : Guindani (13h-15h)/ François(15h30-17h30)

8 avril(mar) : Riquier(13h-15h)/ François(15h30-17h30)/ ※La conférence d’Arnaud

François (18h00-20h00, à l’Université de Tokyo)

9 avril(mer) : François (15h30-17h30)

10 avril(jeu) : François(13h-15h)/ Riquier(15h30-17h30)

11 avril(ven) : François(13h-15h)/ Riquier(15h30-17h30)

+++++

14 avril(lun) : François(15h30-17h30)

+++++

19-20 avril(sam-dim) : ※Week-end au pied du Mont Fuji, avec les étudiants en philo de

l’Université Hoseï.

+++++

23 avril(mer): Goda(15h30-17h30)

+++++

28 avril(lun): Murakami(10h-12h)/ Murakami(13h-15h)/ Goda(15h30-17h30)

+++++

30 avril(mer): Goda(15h30-17h30)

▶Mai

8 mai(jeu): Murakami(13h-15h)/ Murakami(15h30-17h30)

9 mai(ven): Hara(15h30-17h30)

10 mai(sam): Fujita(13h-15h)/ Fujita(15h30-17h30)

+++++

16 mai(ven): Abiko(13h-15h)/ Hara(15h30-17h30)

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21 mai(mer): During(10h-12h)/ ※La conférence d’Élie During (18h30-20h30, à la

Maison franco-japonaise)

22 mai(jeu): During(10h-12h)/ ※La conférence d’Élie During (à l’Université Waseda)

23 mai(ven): During(10h-12h)/ Fujita(13h-15h)/ ※La conférence de Jean-Jacques

Wunenburger (18h30-20h30, à l’Université Hoseï)

+++++

29 mai(jeu): ※Workshop organisé par les étudiants euro-japonais (à l’Université

d’Osaka)

30 mai(ven): Abiko(13h-15h)/ Hara(15h30-17h30)

31 mai(sam) : ※Nuit de la philo(15h-23h30, à l’Institut francais)

▶Juin

2 juin(lun): Giraud(13h-15h)/ Kanamori(15h30-17h30)

3 juin(mar): Giraud(13h-15h)

4 juin(mer): Giraud(13h-15h)

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6 juin(ven): Abiko(13h-15h)/ Hara(15h30-17h30)

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9 juin(lun): Kanamori(15h30-17h30)

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11 juin(mer): Hoquet(13h-15h)/ Hoquet(15h30-17h30)

12 juin(jeu) : ※Le colloque « La vie face aux sciences et technologie modernes et le

Japon » (Thierry Hoquet, Osamu Kanamori, Masaru Yoneyama, Tatsuya Higaki, Shin

Abiko..., 13h-19h, à l’Université Hoseï)

13 juin(ven) : Hoquet(13h-15h)/ Hoquet(15h30-17h30)

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27 juin(ven) : Réunion d’évaluation/ Fête d’adieu

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Lieu des cours (2014)

Salle 702 du Bâtiment de Graduate School de Hosei

(http://www.hosei.ac.jp/english/about/map/campus/ichigaya/)

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