histoire du parti libéral belge
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Document de Cherrid SaidLes Origines du parti libéralNous sommes au début de la création du mouvement Vonckiste, mouvement libéral de Jean-François Vonck, fin du 18ème siècle, qui est fortement influencé par le courant des lumières. Ils se veulent un mouvement établissant le parlementarisme, qui est un mouvement progressiste ; cette période verra naître d'autres formes politiques telles que les statistes. Au moment de la révolution brabançonne, les partisans proches de Vonck vont s'inquiéterTRANSCRIPT
Document de Cherrid Said
Les Origines du parti libéral Nous sommes au début de la création du mouvement Vonckiste, mouvement libéral de Jean-François Vonck,
fin du 18ème siècle, qui est fortement influencé par le courant des lumières. Ils se veulent un mouvement
établissant le parlementarisme, qui est un mouvement progressiste ; cette période verra naître d'autres formes
politiques telles que les statistes.
Au moment de la révolution brabançonne, les partisans proches de Vonck vont s'inquiéter de la confusion des
pouvoirs ; au 2ème et 3ème trimestre de l'année 1790, il y aura des manifestations à l'encontre des Vonckistes,
venant implicitement du Prince Franckenberg, cardinal-archevêque de Malines, qui les avait condamnés par
son mandement de carême du 31 janvier 1790.
Cela conduira à la fuite de plusieurs responsables du mouvement Vonckiste vers la France et induira un grand
nombre d'entre eux à se radicaliser.
D'après Xavier Mabille, " c'est à ce moment qu'on peut dater l'apparition d'un véritable anticléricalisme
politique"1.
Suite à l'échec napoléonien, cela amènera l'intégration des provinces belges au territoire luxembourgeois dans
le Royaume des Pays-Bas, ce qui aura pour effet de crisper les élites catholiques.
Le 2 août 1815, une instruction pastorale interdira catégoriquement aux catholiques d’accepter la nouvelle
constitution ; par contre, les milieux libéraux y verront une évolution en fonction de la représentation et du
régime de liberté.
Jean-François Gendebien écrira, « Tout bien considéré, la loi fondamentale du Royaume de Nederland
présente plus de garanties libérales qu’un peuple ne puisse désirer , quand il contracte avec un prince qui prend
l’engagement solennel de régner, comme doit le faire un bon roi, pour le bonheur, la stabilité et le plus grand
avantage de l’état »2. Dans la deuxième partie des années vingt, les courants libéraux feront naître une
1 Xavier Mabille, Histoire politique de la Belgique, Bruxelles, Éditions du crisp, 1986, p. 45.
2 John Gilissen, régime représentatif en Belgique depuis 1790, Bruxelles la Renaissance du livre, 1958, p. 77.
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opposition qui se fondera sur des problématiques politiques, ils prôneront l’élection directe des parlementaires
et le principe de la responsabilité ministérielle ; ils mettront, de façon plus importante, la liberté de la presse en
évidence. En novembre 1828, une proposition belge de la liberté de la presse ne verra pas le jour car elle ne
sera pas avalisée par la seconde chambre et cela à quelques voix près.
Quelques journalistes, ainsi que plusieurs journaux, seront censurés, allant même jusqu’à des condamnations.
Catholiques et libéraux jetteront aussi leur dévolu sur les liens d’ordre économique et cela est, en partie, dû à
l’augmentation de la dette que Guillaume 1er aura contractée au détriment des Belges. Petit point en commun
se faisant, les jeunes libéraux et les catholiques auront à mener un même combat et cela malgré une vision
politique d'une transversalité tout à fait différente.
À partir de ce moment-là, catholiques et libéraux ne s’interpelleront plus via presse interposée, leur cible
deviendra uniquement celle imposée par les choix politiques de Guillaume 1er.
Cet accord entre libéraux et catholiques naîtra vraiment de la circonstance de l’époque, ils se mettront
ensemble pour combattre l’ennemi. De là est né l’unionisme3.
Le 25 août de l’année 1830, la révolution sera en marche ; d’une part des étudiants, professions intellectuelles
et, d’autre part, certains ouvriers, mettront en œuvre des débordements d’une grande ampleur, cela, suite à la
représentation de la muette de Portici4.
Le 4 octobre 1830, un gouvernement provisoire verra le jour depuis la révolution ; il décrètera, de façon assez
violente, le détachement des provinces belges de la Hollande, celles-ci formeront un état indépendant. Vers la
fin du mois de novembre, les grandes puissances, telles la France et le Royaume-Uni, accepteront cette
indépendance. En janvier 1931, un traité international scellera cette même indépendance en déclarant la
Belgique comme perpétuellement neutre ; malgré une tentative forcée de la hollande pour reprendre ses
anciennes provinces, l’état belge subsistera.
3 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 17-21.
4 Gustave Oppelt, Histoire générale et chronologique de la Belgique, de 1830 à 1860, Bruxelles, M.Hayez imprimeur de
l'académie royale de Belgique, p, 68.
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Le parti libéral de 1830 – 1893
Nous sommes à l’époque du vote censitaire ou l’âge minium requis pour voter est de 25 ans, un cens est
demandé aux électeurs, il est de 13 florins minium et de 150 maximum. Les électeurs sont, dans la plupart des
cas, des juges de tribunaux, des notaires, des ministres du Culte, des conseillers, etc.
Le roi des Belges prête serment, le 21 juillet 1831 ; sur le plan parlementaire, l’on voit la mise en place du
bicaméralisme ; d’une part, la chambre haute (le sénat) et, d’autre part, la chambre basse ( la chambre des
représentants).
Pendant cette période, les partis au pouvoir restent dans l’unionisme, vu le début assez précaire de la Belgique.
Libéraux et catholiques maintiennent leur unité, ceci subsistant après les accords passés depuis 1828 pour
lutter contre Guillaume 1er, tout en gardant, chacun, leurs idéaux propres. Malgré cela, quelques événements
vont anticiper la confrontation des élites catholiques et libérales, d’où le début d’érosion de l’unionisme. Cela
est dû, entre autre, à l'intervention du pape Grégoire XVI le 5 août 1832 où il publie que le libéralisme est le
mal de la religion, condamnant violemment les libertés modernes et rejetant catégoriquement la liberté de
conscience. Entre-temps, les libéraux dénoncent un double discours des catholiques5.
En 1934, les catholiques installent une université à Malines. La riposte des libéraux et des loges maçonniques
ne se fait pas attendre en transformant « Université libre de Belgique » en « Université libre de Bruxelles ».
Il est d’une importance primordiale, pour Théodore Verhaeren, que la formation des élites ne soit pas le
privilège du monde catholique.
En 1837, les évêques demandent à tous les catholiques de quitter les loges maçonniques, ce qui attisera, de
manière plus forte, l’anticléricalisme.
Le parti libéral se verra unifié et une première alliance naîtra, le 14 juin 1846, sous la présidence d’Eugène
Defacq ; cette unification est le fruit de l'effritement de l'unionisme, dans le domaine politique belge.
5 Anne Morelli, Une Condamnation romaine des catholiques libéraux belges, problème d'histoire et de religion, 1992, p, 71.
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Cette naissance, le parti libéral la doit énormément à la franc-maçonnerie, ainsi qu'aux Orangistes, les seuls
capables de se dresser contre le monde catholique. L’arrivée des loges renforcera l'anticléricalisme, élément
structurant de la franc-maçonnerie en Belgique. L'église demandera aux catholiques de quitter les loges sous
peine d'excommunication6.
Cette restructuration permettra aux libéraux de gagner les élections de 1848 ; de ce moment, jusqu’en 1894, on
verra une confrontation libéraux VS catholiques, où les libéraux seront majoritaires jusqu’au début des années
80. L'unionisme se creusant encore plus fort en 1870, on verra le troisième congrès des libéraux prendre une
position ferme sur la séparation de l'état et des églises:
sécularisation complète de l'enseignement public à tout niveau;
sécularisation dans les cimetières ;
suppression de l'exemption, en matière de milice à raison du culte.
Les libéraux reverront fondamentalement, et profondément, la loi de l'enseignement primaire de 1842, qui
avait été construite sur une base de coopération.
En 1884, les libéraux subiront une défaite suite à leur nouvelle législation scolaire et d’une levée d'impôt
supplémentaire. Bien qu'ils soient soudés par l'anticléricalisme, il y aura des questions de divergences qui
subsisteront au sein du mouvement ; d'une part, les progressistes défendant la classe ouvrière sous la direction
de Paul Janson et, d'autre part, les autres libéraux restant cantonnés dans un carcan de notable défendant des
intérêts de notables. Il faudra attendre 1900 pour que le parti libéral soit à nouveau unifié.
6 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 25-27.
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Le parti libéral de 1893 – 1945
La Belgique se trouve dans un changement que l'on dénomme : cristallisation du clivage socio-économique.
Celle-ci vivra de grands changements. La révolution industrielle s'amorce dans les domaines du textile, de la
métallurgie et de la sidérurgie. En même temps, la Belgique connait un régime social implacable ; un quart de
la population reçoit l'aide des bureaux de bienfaisance. Bien quelle soit au top de l'innovation et de l'esprit
entrepreneurial, elle reste en retard face aux questions sociales. Il faudra attendre le début des années 1900
pour voir l'émergence de plan sociaux, dont un qui n'est pas des moindres : la loi du 17 juillet 1905 signifiant
le repos le dimanche7.
L'on voit arriver la première forme d'intervention d'ordre économique et social, il fallut que certains
parlementaires catholiques et libéraux s'acharnent pour que de telles mesures passent et cela après les
répressions à l'encontre du monde ouvrier de 1886, sans compter l'évolution des stratégies des partis politiques
voyant arriver ce jeune parti ouvrier belge : le “POB-BWP” 8.
Les libéraux restent à nouveau divisés sur le suffrage universel ; d'une part les progressistes, et, d'autre part, les
libéraux doctrinaires, s'opposent sur le fait que ce système de vote n’annonce la fin du parti libéral à la faveur
du catholicisme et du socialisme ; n’empêche que le suffrage universel masculin tempéré par le vote plural est
soutenu par certains libéraux progressistes ainsi que par certains catholiques. Ce vote sera même rendu
obligatoire de peur que ces nouveaux électeurs n'y participent pas9.
Le résultat des élections de 1894 ne se faisant pas attendre, les libéraux ne se retrouvent qu'avec 20 sièges, une
percée du POB et le maintient du parti catholique, comme parti majoritaire, mettra fin au bipartisme, le parti
libéral subira durement l'aboutissement du suffrage universel.
7 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 42-48.
8 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 48.
9 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 56-58.
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Les balbutiements de la polarisation en Belgique. Le monde catholique et socialiste construira des piliers
venant soutenir ses fondations dans leur parti respectif. Les électeurs seront à même d'être, au même syndicat,
à la même mutuelle, voire, dans des coopératives du même ordre. Les deux partis verront de suite l'importance
d'être sur le terrain via ces structures que sont ces organismes. 1900 sera l'année de l'abandon du scrutin
majoritaire au profit de la proportionnelle ; cela permettra aux libéraux de regagner une représentation
parlementaire digne ce nom. A peine la vigueur retrouvée, les libéraux s'accordent sur un programme commun
avec les socialistes sur l'instruction obligatoire, une vie morale et physique améliorée pour les travailleurs
aboutissant à la retraite d’ouvrier, sans oublier la suppression du vote plural. Vu la résurrection du parti libéral,
ils prôneront le principe de représentation proportionnelle, à tous les degrés de l’électorat10
.
Le temps passant, certains progressistes reviendront au parti libéral, et, en certaines occasions, d'autres
retourneront au sein du POB.
La vision d'un cartel pour briser l'emprise catholique dans le monde politique surgit alors, mais l'électorat
libéral, qui est une des branches du parti libéral, en décidera tout autrement.
Après la Première Guerre mondiale, le suffrage universel voit le jour, pour tous les hommes de nationalité
belge et ayant 21 ans accomplis au moment du vote. Par contre, le vote féminin ne verra, lui, pas encore le
jour, du fait que les libéraux pensent que la plupart des femmes, étant de ferventes croyantes, peuvent apporter
leur vote au parti catholique11
.
Le nouveau statut du libéralisme aura une position autre que celle connue durant le XIXe siècle ; désormais, il
devra se contenter d'être la troisième force du pays ; ceci s'expliquant du fait que le parti compte toujours sur
une structure composée de notables et leurs personnalités bien plus que sur un maillage social et, surtout, sur le
fait d’avoir un réseau moins important que leurs rivaux. Le parti libéral se présente donc comme un
10 Jean Stengers, l'origine de la droite et de la gauche dans la vie politique belge au XIXe siècle, dans jean, Alain Dierkens, Guy
Vanthemshe Éditions, p, 288-289.
11 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 73.
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rassemblement de personnes, unies par quelques principes, donnant une vision idéologique floue du parti12
.
De fait, de 1918 à 1940, le parti libéral sera quasi présent au gouvernement, hormis une seule exception entre
1925 et 1926. Entre les deux guerres, le parti libéral ne sera absent du gouvernement que pendant 335 jours.
Dès la fin de la guerre, les libéraux prôneront le droit d'existence, de sécurité et de bien-être ; plusieurs
mesures seront mises en place, comme le salaire minimum ou la limitation du temps de travail aux 8 heures
journalières. Cette vision sociale des libéraux diminuera dans les années vingt, pour reprendre dès les années
trente avec un aspect plus social.
En décembre 1935, ils choisissent un programme qui opte pour une diminution de l'âge à la retraite, l’adoption
de la pension légale, l'octroi des congés payés pour les ouvriers ainsi que pour les salariés ; ce principe vient
du fait qu'ils veulent relancer l'économie par la consommation. Les libéraux prendront des positions souvent
belgicaines en confrontation avec les mouvements flamands de l'époque. Très vite, nous sommes après guerre,
les femmes obtiennent le droit de vote aux élections législatives, privilège qu'elles exercent pour la première
foi en 1949. Un autre changement s'opère en 1945, l'adhésion au parti socialiste, qui se faisait via le syndicat
ou des coopératives, changera, le parti socialiste optera pour une adhésion individuelle de ses militants.
À la sortie d'après-guerre, le parti libéral sera celui qui changera le moins sur le plan idéologique en
concordance avec son temps ; les libéraux adopteront une charte sociale incluant le droit du travail dans la
Constitution ou l'augmentation du nombre de congés payés13
.
Lors du congrès de doctrinal de 1951, ils portent une importance cruciale à l'initiative privée sans oublier le
rôle primordial de l'entreprise dans le développement économique, le libéralisme croit en la concurrence et sa
lance de fer étant la régulation par l'offre et la demande évitant ainsi toute pénurie et gaspillage.
Malgré tout, les libéraux seront confortés à la question royale qui divise la Belgique ; ils demanderont le retrait
de Léopold III. Pour eux, la seule alternative étant l'effacement du roi dans le paysage belge. Le Roi
retrouvera sa place après la consultation populaire. Les libéraux démissionneront du gouvernement, suite à
ces tensions, le 18 mars 1950, ce qui, entre autre, renforcera le parti catholique et socialiste. Le parti libéral
12 Jean Stengers, le parti libéral confronté au suffrage universel pur et simple, dans les libéraux de 1846 à 1996, Centre Paul
Hymans, 1996, p, 86.
13 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 115.
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aura de grandes peines à émerger dans le paysage belge, néanmoins, il pourra compter sur certaines personnes,
comme Camille de Gutt, Ministre des Finances, qui favoriseront l'impulsion du nouveau franc belge “modèle
du genre ‘’ qui limitera la poussée inflationniste ”.
Les guerres scolaires s’envenimeront, de 1954-1958, entre le parti socialiste et le parti libéral ; en particulier
chez les libéraux qui voudront exploiter les excès du parti catholique dans son ensemble en marquant le fait
que le PSC-PCVP souhaiterait un parti d'ordre ; mais, néanmoins, en 1958, un accord sera trouvé avec un
mécanisme prévoyant qu'aucune activité politique ne pourra voir le jour, au sein de l'établissement scolaire
(les écoles) où toute forme de concurrence déloyale entre les réseaux ne peut survenir14
. “
Bouleversement au parti libéral de 1960 à 1991
Une nouvelle polarisation sociale voit le jour dans le début des années soixante, nous sommes à une époque où
le gouvernement libéral social doit prendre des mesures d'assainissement budgétaire drastique. Ce que ne
veulent pas les libéraux, c'est l'augmentation de l'impôt sans que soient mises en place toutes les mesures
adéquates ; mais ce modèle « loi unique » verra poindre, de suite, une forte hostilité de la part des milieux
syndicaux qui en profiteront pour lancer un mot d'ordre de grève générale, mot d'ordre qui ne sera pas suivi.
Un réalignement du parti libéral se fait sentir, Il faudra attendre 1965 pour que le PLP de l’époque racole les
personnes d’obédience catholique, dans le but de les affilier, sur le thème d’une campagne de recrutement dont
le but est de convaincre ces personnes qu’elles peuvent voter libéral tout en restant catholique15
.
En 1961, le parti libéral fait peau neuve sous l'appellation : ‘’Parti de la liberté et du progrès’’ (PLP-PVV), et
donc, en réunissant aussi bien les croyants que les non-croyants. Certaines personnes, du monde catholique,
14
Jeffrey Tyssens Guerre et paix scolaires, Éditions de Boeck Université 1950-1958, p 179-180.
15 Vincent de Coorbyterde, la démocratie parlementaire à la démocratie du public, Bruxelles, dossier du CRISP,
2005, p. 76.
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viendront agrandir la famille libérale, néanmoins, des tensions institutionnelles et communautaires surgiront au
sein du parti, de violentes disputes auront lieu le 21 mai lors du congrès national, cela étant en relation avec le
nombre de Flamands sur les listes Bruxelloises.
La menace d'une scission d'une partie des Bruxellois est brandie si aucune de leurs aspirations n'est prise en
compte ; cela amorcera un rapprochement des libéraux francophones et du FDF, qui avait fait une percée
électorale. De grands écarts creusent le parti au niveau de la capitale ; côté flamand, on voit les prises de
positions se démultiplier en octobre 1969, la plupart des libéraux flamands quittent le parti pour créer le parti
« Blauwe leeuwen ». Suite au nouvel article constitutionnel, les libéraux francophones de Bruxelles décident
de quitter le parti pour un rapprochement au FDF ; on assistera par la même occasion à la régionalisation du
PLP-PVV, le premier congrès de libéraux flamands se tenant le 6 et 7 mai 1972 à Blanckenberg, quant au PLP
wallon « PLPW », il voit officiellement le jour le 27 et 28 mai 1972, il en va de même pour les libéraux
bruxellois qui auront leur congrès, les mêmes jours16
.
Au cours des cinq années et demie d'existence du PLPW, il participera au gouvernement à deux reprises en
même temps que le PVV. Contrairement au parti libéral bruxellois, le PLPW gardera un profil de parti de
pouvoir. Lors du congrès du 27 et 28 mai, les libéraux décideront de défendre une politique dite régionaliste,
c'est une vision d'un gouvernement wallon avec certaines compétences exécutives. Le 10 mars 1974 le PLPW
ne se retrouvera qu'avec neuf sièges à la chambre, ce qui sera le plus mauvais score du parti de 1965-1995. Le
rapprochement entre le RW et le PLPW se concrétisera après l'échec de l'unification entre le PSC et le PLPW.
Le parti libéral se transformera, à nouveau, en devenant le PRLW, alliance du PLPW et du RW ( Rassemble-
ment wallon). Les libéraux mettront en évidence les points socioéconomiques et institutionnels qui les
rapprochent de l'ex RW. Ce besoin d'accroissement vient du fait qu'ils sont conscients de la faiblesse politique
du PLPW. Le parti prônera une plus grande autonomie wallonne et leurs efforts porteront sur l'aspect du
fédéralisme d'union ; autre singularité, c'est que le PRLW sera né comme tout parti gouvernemental.
C'est seulement le 17 avril 1977 que le test électoral aura lieu, donnant des résultats probants pour le nouveau
16
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 6-12.
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parti, il obtiendra 14 sièges et deviendra la troisième force du pays17
.
La création du parti réformateur libéral. Le PRL gardera les traits du PRLW mais en transformant la
formule « Consacrer l'existence de la Wallonie par l'instauration en Belgique d'un fédéralisme d'union » par
la formule suivante « Consacrer l'existence politique de la région wallonne et de la région bruxelloise par
l'instauration en Belgique d'un fédéralisme d'union »18.
Cela devrait apporter, ce qu’appelait Jean Gol, une réunification d'unitaires résignés « les Bruxellois pour la
plupart » et de fédéralistes inquiets « dans son ensemble, les wallons ». Nous sommes au moment où le
PRLW suscite une nouvelle dynamique pour renforcer (le PRLW-PL se distancia du FDF) la création d'une
fédération européenne des partis libéraux qui amorceront une vague néolibérale, et cela, avant même que
l'union refasse la vigueur du libéralisme francophone. En 1976, le parti libéral entamera un éloignement vis-à-
vis du FDF, ce qui amènera une stérilité sur le plan électoral. En juin 1977, le FDF entre dans le gouvernement
Tindemans ; alors que les libéraux seront versés dans l'opposition, le gouvernement Tindemans connaîtra une
vague socio-économique rude d'ordre mondial et un contexte politico-institutionnel assez houleux.
Les libéraux dans l'opposition porteront leurs vues sur les problèmes socio-économiques, mais aussi sur le
plan communautaire ; ils revendiqueront, aux législatives, de 17 décembre 1979 « La priorité absolue à la
crise économique et l'emploi à la réduction des dépenses publiques à l'allégement de la pression fiscale et à la
paix communautaire ». Le 19 mai 1979 se tient le congrès constitutif du PRL ; un mois plus tard le PRL sera
avalisé en date du 23 juin 1979 et Jean Gol sera élu président par 911 délégués présents, il recueillera 92,1%
des voix19
.
La configuration et les objectifs du PRL, l'unification entre le PL et PRLW, fonderont leurs bases sur la 17
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 20-
24.
18 Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 20.
19 Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 25-
27.
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dimension communautaire sans pour autant que les libéraux bruxellois ne soient soucieux de l'avenir de la
Wallonie, d'ou une ambition du dépassement de la problématique Wallons-Bruxellois.
L’abréviation PRL affirme, par ses lettres R pour réforme et L pour liberté, son caractère libéral pour la
première fois depuis 1961. Un retour aux sources tel que, restituer l'homme au centre de la société, les droits
du citoyen comme le droit à l'éducation, au travail, le droit à la protection de l'intégrité physique et psychique
et de l'intimité de la personne humaine, se fonderont sur héritage du PLP.
Le PRL conduira à l'affirmation du pluralisme philosophique sans lequel ne pourrait survivre une politique
moderne ; les libéraux traiteront:
le fédéralisme d'union lié à une mesure rapide du problème communautaire par la régionalisation et la
simplification des institutions;
le renforcement de la solidarité réciproque des Wallons et des Bruxellois ;
la vision néolibérale se traduisant par la libre entreprise et le défi économique et social ;
la limitation des dépenses de l'état et la réduction de la pression fiscale;
la rénovation et l’extension de la démocratie.
Toute cette vision véhiculée de travers par les médias, Jean Gol se retrouvera dans la rigueur budgétaire des
années 1981-1988. Pause communautaire, relance politique, réforme fiscale par le biais des pouvoirs spéciaux.
Première participation au gouvernement Martens III. Le parti libéral entre dans un gouvernement finalisant les
réformes de la régionalisation, cette adhésion au gouvernement sera accompagnée d'importantes réformes
institutionnelles. Pour obtenir l'aval de son parti, Jean Gol posera trois enjeux primordiaux pour les libéraux
sur le plan institutionnel : la régionalisation, l'octroi pour Bruxelles d'un statut acceptable, la relance de
l'activité économique.
Aux élections du 8 novembre 1981, les libéraux atteindront un score de près de 22% et feront donc partie du
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gouvernement Martens V pour la période allant de 1981-1985. Pour cette période, le gouvernement s'inspirera
fortement des programmes des deux partis libéraux ; pendant ce temps, les querelles communautaires seront
tenues au frais. Avec l'instauration des pouvoirs spéciaux de 1982-1987, le gouvernement mettra en place
plusieurs mesures permettant le retour de la compétitivité des entreprises, la maîtrise de l'inflation, la lutte
contre le chômage et des dépenses publiques limitées.
La vision libérale se fera sentir aussi dans d'autres domaines tels que l'audiovisuel « Rupture du monopole de
la RTBF », la sécurité et la lutte contre le terrorisme, la défense, le renforcement des contrôles aux accès des
douanes, la réduction fiscale « taux d'imposition, indexations des barèmes fiscaux, l'augmentation du
minimum imposable et l'élargissement du décumul »20
.
De 1985 – 1988, le parti libéral sera dans le gouvernement de Martens VI et Martens VII. En date du 26
novembre 1985, le PRL et le PSC signent un pacte de loyauté pour une durée de huit ans, cet accord prend
effet le 31 janvier 1986. Les deux partis font alliance sur le principe de la majorité. A la constitution des
exécutifs en cas de perte de majorité, ils essayeront de s'accommoder ensemble d'un troisième partenaire, si
cela n'est pas possible, ils retourneront ensemble dans l'opposition ; durant cette période, les mesures
politiques sont dominées par la problématique de la révision des finances publiques. Dans la foulée, le PRL
veut s'opposer à l'orthodoxie néolibérale de Guy Verhofstadt, allant même à critiquer les privatisations des
entreprises publiques lors du congrès du 14 et 15 février 1987. Le 30 avril, de la même année, Louis Michel
déclare, à la libre Belgique, que les propositions de Guy Verhofstadt sont irréalisables pour des raisons
sociales, industrielles et politiques.
Le 13 décembre 1987, le parti socialiste devient la première force du pays et cela pour la première fois depuis
1936. On constate une régression significative de 2% du parti libéral mais, malgré cela, il restera toujours la
deuxième force du pays. En 1988, après une crise politique de 145 jours, la rupture du pacte de loyauté entre
la majorité PS-PSC verra le jour aux exécutifs de la région wallonne et de la communauté française. Cela ne
sera pas sans mal pour le parti libéral qui subira la trahison du partenaire socio-chrétien.
20
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 36-
38.
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L'autorité de Jean Gol sera remise en cause ; cela se traduira par une accentuation de l'aspect social. Sous la
supervision du sénateur Hervé Hasquin sera créé un club de réflexion pour modifier l’approche libérale qui
semble, jusque-là, trop centrée sur ses perspectives d'action économique. Le 28 janvier 1989, le congrès du
PRL met l'accent sur des valeurs conduites par des hommes comme Paul Janson, Paul Hymans et Jean Ray,
mettant en exergue une vision des libertés et des droits de l'homme, la pauvreté, la coopération, etc.
Nouvel aspect du libéralisme de 1992 - 1997
De 1989-1992, une nouvelle ère, dite de bicéphalisme, voit le jour au PRL. Suite à une raclée aux élections
européennes, l'autoritarisme de Jean Gol est remis en cause ; des élections présidentielles sont portées pour la
première fois au suffrage universel ; Jean Gol renouvelle sa candidature mais, au terme, il se désiste de la
course. Le 14 septembre 1989, une confusion règne au sein du PRL, les deux candidats, sous la pression de
plusieurs personnes importantes au parti, vont se diriger dans deux directions ; l'une de président et l'autre, de
vice-président. Une répartition des tâches se fera pour le Président Antoine Dusquene ; il gérera les politiques
nationales et internationales.
Le vice-président aura la gestion des dossiers régionaux et communautaires sans oublier les dossiers
européens, dans la foulée, Jean Gol enlève la présidence de l'intergroupe parlementaire et Louis Michel
obtiendra la direction de la fédération des mandataires provinciaux, communaux et du CPAS21
.
Nouvelle définition du message libéral de 1992 - 1995
Le parti libéral se trouve dans une nouvelle configuration suite aux élections du président Antoine Dusquene et
du vice-président Daniel Ducarme ; un mot d'ordre sera lancé : le retour aux sources vers un libéralisme qui se
veut plus social ; suite à cela, de nombreux dossiers seront rassemblés sous le titre de « Différence libérale »,
pour ce qu'il en est du plan organisationnel, il y a une volonté de changement s'orientant vers une
21
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1554-1555, p, 40-
45.
Document de Cherrid Said
modernisation de son administration.
Le 26 octobre 1992, le bureau PRL approuve la « déclaration de principe » et de « contrat de confiance » entre
le PRL et les citoyens, qui seront, toutes deux, à l'ordre du jour des congrès doctrinaux du 28 et 29 novembre
1992 à Bruxelles.
Le premier texte du « contrat de confiance » portera essentiellement sur le renvoi effectif des immigrants en
situation irrégulière et de leur retour en pays d'origine, et cela y compris les retours collectifs.
Il portera aussi sur les délinquants ou menaces de l'ordre public22
; le contrat sera adopté à main levée, en
même temps que la « déclaration de principe », au cours de la séance plénière du 29 novembre 1992 .
Les libéraux francophones, hormis le fait d'affirmer d'avoir une conscience écologique, mettent en exergue le
fait de l'existante de l'être humain dans notre société (point1) l'attachement à la liberté, valeur fondamentale
des libéraux francophones (point 2), un point d'honneur sur le pluralisme du parti (point 3), des thèmes tels
que l'économie libre, la responsabilité, le moins d'états et mieux d'état, l'allégement de la fiscalité, la
démocratie directe, la responsabilisation des groupes de pression, la maîtrise des flux migratoires et le
fédéralisme d'union ; tous ces thèmes étant en filiation avec la charte de 1979, à laquelle elle se substitue
officiellement .
Quatre points, les plus importants, qui furent appelés les thèmes identifiés du libéralisme francophone23
.
Rendre le pouvoir au citoyen: par l'instauration d'un référendum d'initiative populaire, possibilité à tous les
citoyens d'affecter leurs impôts aux institutions qu'ils veulent : culturelle, scientifique, etc.… ; liberté du
travail et service public minimum en cas de grève, lutte dans le cumul des mandataires politiques.
Changer la politique et changer de politique: proposition d'élection directe pour le bourgmestre,
remplacement du scrutin proportionnel par un scrutin majoritaire uninominal à deux tours permettant une
22
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1556-1597, p, 4.
23 Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1556-1597, p, 5.
Document de Cherrid Said
visibilité plus claire à l’électeur, réforme de la sécurité sociale, réduction des dépenses publiques, etc.
Une politique sociale plus généreuse: réforme de la sécurité sociale par la réduction des coûts administratifs
et une sélectivité en faveur des bas revenus , réforme du secteur de soins de santé par la responsabilisation des
mutuelles, réforme du chômage par la limitation des allocations et cela en relation avec la durée du travail
antérieur, lutte contre l'analphabétisme, prise en charge des sans-abris par le CPAS, augmentation du minimex.
Défendre l'union des francophones : en fusionnant la région wallonne et la communauté française.
Fondation de la fédération PRL FDF (1993)
Il est difficile de fixer la date des pourparlers entre les deux formations avec précision. Début avril 1992, les
journaux font état de rumeurs aussi vite démenties par Antoinette Spaak et par Georges Clerfayt, président du
FDF ; tout au long de l'année 1992, il y a un tassement des deux partis, suite à leur prise de position en
opposition, tant au niveau fédéral que communautaire français et tant sur le plan institutionnel ainsi que leur
hostilité évidente à la réforme de l'état.
Quelques mois plus tard, le PRL et le FDF se joignent pour apporter leur soutien politique et logistique à
l'appel de la consultation populaire (sur les accords de la Saint-michel).
Lors du congrès doctrinal de novembre 1992, Jean Gol, lors de son discours, met en exergue la vision des
francophones divisés face à la nation flamande, nation qui s'est fortement affirmée au fil des réformes
institutionnelles allant vers la construction d'un état flamand indépendant donnant, comme unique choix aux
francophones, celui d’un repli wallon et bruxellois, chacun dans son réduit, ou alors, sans nier la conscience
régionale des uns et des autres, l'unification d'une communauté romane de Wallonie et de Bruxelles, par
l’adhésion libre, sans pour autant perdre les thèses libérales traditionnelles.
Le 14 septembre 1993 voit la réalisation d'une association, sur le plan politique « électoral et parlementaire »,
du PRL et du FDF. Ce n’est pas une fusion des deux partis ; chacun gardant son autonomie respective24
.
24
Marc D'Hoore, du PLP-PVV au PRL-FDF, courrier hebdomadaire du crisp, Bruxelles, 1997 nº 1556-1597, p, 6-7.
Document de Cherrid Said
Balbutiements du mouvement réformateur (1999)
Forts du scrutin de 1999, les libéraux essaient de cristalliser l'union entre le PRL, le FDF et le MCC. Cette
réalisation se fera sous la direction de Daniel Ducarme qui succédera à la présidence de Louis Michel ; le
MCC, parti de mouvance catholique, prendra, de fait, un positionnement dans le parti libéral avec la
nomination de Sabine la Ruelle au ministère fédéral des Classes moyennes en 2003.
En 2002 la fédération PRL-FDF-MCC aboutit à la concrétisation du mouvement réformateur, le MR,
renforcement visant une intégration des trois composantes, sans oublier les libéraux germanophones qui
s'ajoutent de façon assez formelle, le Parteï für Freiheit und Fortshritt le PFF25
.
Le 1er septembre 2002, le MR adopte son manifeste, il propose un contrat d'adhésion citoyenne comportant
sept piliers:
- la démocratie et le gouvernement du bien public ;
- l’économie et la gestion des ressources financières ;
- la protection sociale et la garantie de sécurité d’existence ;
- la culture et l’acquisition des connaissances ;
- la famille et le bien de l’enfance ;
- le travail et la créativité entrepreneuriale ;
- l’environnement et la sauvegarde du milieu ;
- la science et les modifications génétiques ;
- l’Europe, la mondialisation et l’évolution géopolitique mondiale26
.
Fort d'une réforme fiscale qu'on lui attribue, le MR a le vent en poupe aux élections de 2003, notamment dû au
charisme de deux libéraux dans le gouvernement Verhofstadt, Louis Michel et Didier Reynders, qui obtiennent
le meilleur score depuis la naissance du suffrage universel.
25 Pascal Delwitte, la vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'Université de Bruxelles, p, 314.
26 Chartre du MR, adopté par le Congrès du Mouvement Réformateur, le 1er septembre 2002, à Rochefort
http://www.mr.be/Le-Mouvement/Nos-Valeurs/LE-MANIFESTE/manifeste.pdf
Document de Cherrid Said
Daniel Ducarme démissionnera de ses mandats de ministre-président de la région bruxelloise ainsi que du
poste de ministre de la communauté française, et cela, après les élections régionales, la cause étant un
différend fiscal. Pour le mouvement réformateur, le scrutin de 2004 sera en leur défaveur en Wallonie et à
Bruxelles, de fait, ils sont envoyés dans l'opposition en région wallonne, en communauté française et à
Bruxelles en faveur du CDH et d'écolo.
C'est la première fois depuis la création de la région bruxelloise que les libéraux sont dans l'opposition, Louis
Michel, président de l'époque, prendra du recul en devenant commissaire européen, Didier Reynders « fils
spirituel de Jean Gol » lui succédera, sa stratégie permettra au MR de réaliser une belle avancée aux élections
du 10 juin 2007, le MR deviendra quasi incontournable dans la majorité fédérale.
Par contre, aux élections régionales du 7 juin 2009, la stratégie de Didier Reynders n'aura pas porté ses fruits,
le PS passant largement devant lui avec ses 38,47%. Ce dernier restera le premier parti de la circonscription de
Liège devant le MR (20,10%), talonné par écolo (19,21%), Michel Daerden s'exprimera de cette façon :
“ Didier, tu as joué... tu as perdu ”27
.
L’issue de cette mauvaise péripétie verra Didier Reynders remis en cause suite au cumul de ses fonctions
gouvernementales et de président du parti libéral ; des questions se poseront au sein du parti libéral :
« Reynders doit-il cumuler ? »28
.
Les détracteurs voulant un changement au sein de l'organisation vont aboutir à la mise en place d'un vice-
président : Didier Borsus. Le soir titrera « Borsus, vice-président du MR. Un accord subtil et ambigu ».
Le président et le vice-président se partageant les fonctions au sein du MR s’interprètera de cette façon :
27
http://lameuse.be/actualite/belgique/2009-06-08/didier-as-joue-as-perdu-707182.shtml?page=2 Édition de la
Meuse du 08-06-2009:
28 http://archives.lesoir.be/un-vent-de-rebellion-se-leve-au-mr_t-20090701-00NW91.html archive du Journal le
soir:
Document de Cherrid Said
"Le vice-président, issu de la composante libérale, disposera de compétences politiques et exécutives propres.
Il présidera le Conseil du Mouvement réformateur lorsque les domaines relevant de sa compétence seront
abordés. Le calendrier et l’agenda des conseils seront fixés de commun accord entre le président et le vice-
président. En cas d’absence du président, le vice-président présidera également le bureau.
Le vice-président coordonnera, en accord avec les composantes, la politique du MR dans les Régions et les
Communautés, dans les Provinces et les Communes. Il préparera avec le président du MR le Printemps des
réformes et sera chargé de la communication externe dans les domaines qui relèvent de sa compétence. Il
gérera la communication interne en collaboration avec le président29
."
Ceci devrait permettre au parti de repartir sur de meilleures bases et ramener tous ses détracteurs dans une
nouvelle perspective.
29
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/538641/borsus-vice-president-du-mr-un-accord-subtil-et-
ambigu.html Édition de la libre Belgique :