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r.fOUDI
ANNEE UNIVERSITAIRE 2017-2018
INSTITUT DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DU MANAGEMENT
Université de LILLE 1
LICENCE L3
SEMESTRE S6
HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE II
≈
SEANCE 7 : Première partie – Section 2
Chapitres 2-3-4 : Karl MARX -“Das Kapital”
-Ѡ-
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PLAN
Introduction
I) Les thèmes fondamentaux (5 thèmes)
I1) la valeur : le schéma « VU-VE/TC-TA »
I2) monnaie, prix et fétichisme
I3) la force de travail
I4) la genèse de la plus value ( le schéma « sphère-procès »)
I5) Le problème de la transformation des valeurs en prix de production (l’exemple du
chapitre IX du Livre III)
II) Les éléments fondamentaux pour l’analyse des crises capitalistes : les grandes lois
tendancielles
II1) Les « schémas de la reproduction » ou l’origine des crises
II2) la BTTP
II3) la LSP
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Introduction
L’œuvre de Marx est une œuvre unifiée, dont l’aboutissement est
la critique de l’économie politique dans le Capital.
(*) Comme dit J. Elleinstein : « On peut penser que Dieu est présent là
comme partout, mais on ne peut nier que telle n’était pas la pensée de Marx ».
La part de la philosophie Marx étudie à Trèves, Bonn et Berlin. Hegel enseigne à Berlin de 1818 à 1831, année de son décès. Deux éminents professeurs hégéliens enseignent à Marx (droit et antropologie) : Savigny et Ganz. Marx était fasciné par Hegel. La doctrine officiel est hégélienne. Marx rédige sa première critique de l’idéalisme en 1844. Résultat de ses hésitations entre Feuerbach (matérialisme et critique de la religion) et Hegel (dialectique idéaliste). Hésitation qui se traduit par un HUMANISME ATHEE (*)
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Structure des 3 Livres du Capital
Trois livres composent le Capital :
– le Livre I de 1867, corrigé par Marx,
– les Livres II (1864) et III (1885) publiés par Engels.
– Un quatrième Livre intitulé : « Théories sur la plus value » a été édité par
Kautsky en 1905-10.
Le contenu de chacun de ces livres est résumé au chapitre 2 du cours.
Les deux premières phrases du « Capital » énoncent un objectif : la redéfinition de la richesse.
« La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s'annonce
comme une « immense accumulation de marchandises ». L'analyse de la marchandise, forme
élémentaire de cette richesse, sera par conséquent le point de départ de nos recherches. ».
Cette redéfinition rompt avec les précédentes : l’or (chez les bullionnistes), la monnaie en
circulation chez les mercantilistes, la terre chez les Physiocrates, le travail chez les
mercantilistes et les classiques. La richesse devient la forme marchandise des produits issus de
la dépense en temps de travail. Et donc la valeur des marchandises.
I1) la valeur : le schéma « VU-VE/TC-TA »
Définition : La valeur d’échange (ou valeur) de toute marchandise est égale au temps de travail
moyen socialement nécessaire à la production de cette marchandise (ou TWSN).
Ce temps de travail est appelé travail abstrait et se distingue du travail concret.
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I2) monnaie, prix et fétichisme
Marx suggère de retracer la genèse de la forme monnaie en étudiant les formes successives de
la valeur, au nombre de 5. Elles sont chacune solution aux contradictions nées de la précédente.
Elles correspondent à une époque déterminée du développements des échanges.
les formes successives de la valeur
Conclusion
La forme prix est donc la forme ultime de la valeur. On la connaît sous l’expression de « prix de marché » Ainsi générée, la forme prix fait ressortir la monnaie comme un équivalent général dont le rôle est la mesure de la valeur ou étalon de valeur des autres marchandises. Mais l’équivalent général possède deux autres fonctions :
- moyen d’échange (ou de transaction) - réserve de valeur
De la FVS à la forme supérieure, est respecté le principe de « l’équivalence des échanges » sur le marché. De part et d’autre de l’équation les valeurs sont équivalentes.
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Définition : Le fétichisme de la marchandise
Cette expression signifie que dans la société où la production a pris la forme de marchandises
se produit une inversion de la représentation telle que les rapports humains (rapport entre des
travaux humains) apparaissent comme des rapports entre les choses (rapport entre la
marchandise et l’argent).
Le fétichisme est le propre de la forme prix, où la monnaie semble dotée d’une valeur
indépendante des rapports humains.
La citation privilégiée :
«…un rapport social déterminé des hommes entre eux revêt ici pour eux la forme
fantastique d’un rapport entre des choses entre elles ». »
(« Capital » : S1, Chap.1, §4 – souligné par nous) [C11].
I3) La force de travail
Définition de la force de travail :
Marx appelle force de travail (ou « puissance de travail »): « l’ensemble des facultés physiques
et intellectuelles qui existent dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante, et qu’il
doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles ». (« Capital », SII, chap.6, intro.)
[C22]
La force de travail se confond donc avec la personne humaine. Elle se distingue du travail, qui
est la mise en œuvre des facultés humaines durant une période, et dont le résultat est la
production de valeurs d’usage.
Définition de la marchandise force de travail
Dans les rapports de production capitalistes la force de travail est une marchandise. Les
facultés humaines de production possèdent une valeur d’usage pour l’acquéreur (le travail) une
valeur d’échange pour le propriétaire (le salaire).
La création de la marchandise force de travail se confond avec celle des rapports de production
capitalistes. Elle est donc un phénomène historique, et non naturel.
La spécificité de la marchandise force de travail
: la force de travail est :
« une marchandise dont la valeur usuelle ‘’possède’’ la vertu particulière d’être
source de valeur échangeable, de sorte que la consommer, serait réaliser du travail et par
conséquent, créer de la valeur (..) ». La force de travail est donc une marchandise particulière qui crée plus de valeur qu’elle n’en a
coûté. Ce supplément de valeur, contenu dans la valeur du produit total, est appelé « plus
value » (synonymes : travail non payé, travail gratuit..).
I4) la genèse de la plus value ( le schéma « sphère-procès »)
Le schéma « sphères procès » décrit le cycle du capital industriel en trois phases (circulation-
production-circulation)
A – M – M’ – A’
Ce cycle propre au capitalisme industriel, signife que le capital, ici la masse
d’argent avancée (A) doit se convertir en une masse (A’),
telle que A’>A, donc A’ = A + ΔA avec ΔA = p ou profit
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après s’être métamorphosé en une quantité (M) de marchandises, lesquelles
doivent générer dans la production une marchandise M’, telle que la valeur en
temps de travail M’ > celle de M, donc M’ = M + pl la plus value.
C’est la vente de M’ qui réalise sur le marché, la tranformation de pl (excédent
en temps de travail) en p (excédent monétaire).
On peut lire dans le schéma les définitions suivantes : Procès de production = procès de travail + procès de formation de valeur simple procès de travail = relation des travailleurs aux machines et autres capitaux , et organisation du travail formation de valeur simple = M’ = %c + v. Dans la relation ci-dessus la FT transfère au produit le %c Procès de production = procès de valorisation (du capital) au sens strict car l’excédent de valeur est mesuré en temps de travail = (M) – (M’) avec M’ = M + pl Ce qui n’est qu’une manière de constater que produire c’est dépenser du travail et valoriser le capital fixe installé, durant une période de temps donnée.
L’équation de la valeur BRUTE de M’ = c (ou %c) + v + pl et La valeur NETTE de M’ = M’ - %c = v + pl = Produit net
La vente ou réalisation de la plus value en profit La seconde phase de circulation est la vente de M’, laquelle conduit à un nouveau capital A’ > A avec A’ = A + ΔA (le profit). Elle clôt le cycle, qui apparaît donc un procès de valorisation au sens large. Celui ci peut s’écrire A’ = A + p (le profit) avec p = pl. le profit (p) est cette somme additionnelle attendu de l’investissement initial. Marx démontre ainsi qu’il est la « forme phénoménale » (ou visible) de la plus value.
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D’où l’on déduit :
Formes de la plus value
I5) Le problème de la transformation des valeurs en prix de production (l’exemple du
chapitre IX du Livre III)
Définition du problème : Comment la valeur de la marchandise en travail (créée dans la
production) devient elle prix de la marchandise (dans la circulation ou vente) ?
Définitions essentielles :
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Le problème de la transformation des valeurs en prix de production –
L’exemple du Chapitre IX , Livre III du Capital
Conclusion
Marx prouve ainsi que :
1) à l’échelle du capital social l’excédent tiré de la production globale, sous la forme du
profit a bien pour origine la plus value, et donc l’exploitation des travailleurs.
On a bien ∑pl = ∑p = 110 avec ∑p = Valeur – CP
2) Que les branches à haute composition organique bénéficient de transferts de plus value
des branches à faible CoK, soit :
Valeur brute du produit ou Valeur M = c + v +pl Montant (ou masse) de la plus value = pl Capital constant consommé = %c Coût de production = CP = %c + v Montant (ou masse) du profit = p PRIX DE PRODUCTION = CP + p ou %c + v + p
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II1) Les « schémas de la reproduction » ou l’origine des crises
Définition du problème :
« La question telle qu’elle se pose immédiatement est la suivante : comment le capital
consommé dans la production est-il remplacé en valeur par une partie du produit annuel et
comment ce processus s’enchevêtre t’il avec la consommation de la plus value par le capitaliste
et du salaire par l’ouvrier » (Capital-Livre II- Chap. XX).
Le cadre théorique :
Marx propose deux modèles de reproduction (ou d’accumulation):
La reproduction simple : sans réinvestissement de la plus value
la reproduction sur une échelle élargie : avec réinvestissement de la plus value.
en distinguant dans l’économie deux secteurs ou « Sections productives » :
• La section I : Production de « Moyens de productions » (ou plus simplement la section
qui produit les éléments du capital fixe) ou M1
• La section II : Production de « Moyens de consommation » ou M2
Les réponses ou conditions de chacune des reproduction
Reproduction simple : c2 = v1 + pl 1
Reproduction élargie :
Avec R1 = consommation de la plus value par les capitalistes :
Les conséquences :
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a) le capitalisme apparaît immédiatement comme un système instable et exposé aux crises
répétitives. Les conditions d’équilibre sont le résultat de multiples décisions individuelles,
largement indépendantes, mais socialement interdépendantes. Marx qualifie la situation qui en
résulte d’ « anarchie de la production capitaliste ».
Elle trouve sa manifestation concrète dans les crises dites de « surproduction » dont la
conséquence majeure est le chômage d’une partie de la population ouvrière
b) Selon Rosa Luxemburg :
« Ce qui importe ce n’est pas de se demander : d’où vient l’argent pour réaliser la plus value ?
Mais : d’où vient la demande ? Où est le besoin solvable pour la plus value ? ».
Sa propre théorie est donc celle de la demande préalable, et des débouchés extérieurs.
L’impérialisme est dans cette hypothèse, une nécessité.
II2) la BTTP
Soit l’équation du taux de profit (supra),
La BTTP est la loi que MARX exprime en ces termes :
" Le degré d'exploitation restant le même, un même taux de plus value se traduirait
(donc) par un taux de profit en baisse, parce que le volume de valeur du capital constant, et
partant de l'ensemble du capital social croît avec son volume matériel" (K. MARX, " Le
Capital", Livre III,) [C39].
Plusieurs « contre-tendances » (au nombre de 6) peuvent contrecarrer le jeu de la loi.
• L’augmentation du degré d’exploitation du travail qui élève le numérateur (pl/v).
• La réduction du salaire en dessous de sa valeur
• La baisse des prix des éléments du capital constant
• La surpopulation relative, ( dont la définition suppose la démonstration de la loi de
paupérisation.).
• Le commerce extérieur, qui soulage les pays avancés par l’ouverture de débouchés
extérieurs (voir ci-dessus : Rosa Luxemburg).
• L’augmentation du capital par actions.
II3) la LSP
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La LSP apparaît le plus clairement en longue période : l'accumulation du capital ( c + v )
entraîne une croissance des salaires et de la demande de travail. Mais, la marche de
l'accumulation est accidentée et dépend sans cesse de l'évolution des taux de salaires et de la
demande de travail relative (déterminée par c/v).
La demande de travail croît donc, mais suivant une proportion décroissante avec un
chômage, tantôt croissant, tantôt décroissant.
• MARX analyse la surpopulation relative comme une NECESSITE pour la reproduction
élargie du capital. " Ressort régulier de la production des richesses ", la surpopulation
rend possible son " expansion exorbitante". Elle constitue une " armée de réserve aux
ordres du capital, un surcroît de travailleurs" dont l’une des fonctions est de peser sur la
croissance des salaires (entraver la hausse de ceux-ci) [C50].
FLOTTANTE : liée au processus « d’appel rejet » de la main d‘œuvre par l’industrie
LATENTE : liée à la pénétration progressive du capitalisme dans l’agriculture
STAGNANTE : dépendante des besoins de sous-traitance par l’industrie
Fin du document Première partie – Section – chap. 2,3 et 4.