hans memling « scènes de la passion du christ » 1470 h.françois février 2013
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Hans Memling « Scènes de la passion du Christ »
1470
H.FrançoisFévrier 2013
Classe de secondeThème 3 : Sociétés et cultures de l’Europe médiévale
du XIe au XIIIe siècle (8-9h)Question obligatoire :La chrétienté médiévale
(fiche eduscol)
On peut également s’appuyer sur une l’étude d’une œuvre d’art, qui témoigne de la sensibilité religieuse des fidèles autant que du message que l’Église veut diffuser. Les choix possibles sont très nombreux et très diversifiés, mais doivent être effectués en fonction d’un double objectif : la découverte, sans volonté d’exhaustivité, de quelques formes d’expression et de supports artistiques qui enrichissent le vocabulaire et la culture de l’élève, et l’examen des significations de quelques-unes de ces œuvres, par l’élucidation de leur discours, par leurs usages, par les réalités sociales et/ou politiques dont elles témoignent éventuellement (que racontent-elles ? à quoi et à qui servent-elles ? qui les commande et pour quoi ? …). Il peut notamment s’agir d’un reliquaire, d’un chapiteau historié, d’une statue, d’une miniature, d’une fresque, d’une pièce d’orfèvrerie, d’un vitrail… Quel que soit le choix, l’œuvre, resituée dans son contexte, doit permettre de faire comprendre le poids de la religion dans la société de l’époque et l’évolution des pratiques et des croyances. Il convient toutefois de ne pas multiplier les œuvres afin de se donner le temps d’une étude s’appuyant sur une mise en activité effective des élèves.
Huile sur panneau de chêne 56,7 × 92,2 cm Galleria Sabauda, Turin
Hans Memling
Né en Allemagne vers 1435-1440, Hans Memling a fait l’essentiel de sa carrière à Bruges. C’est là qu’il meurt en 1494.La ville est alors une possession du duché de bourgogne avant de passer après 1477 sous la tutelle des Habsbourg. Avant d’arriver à Bruges il a fréquenté à Bruxelles l’atelier de Rogier Van der Weyden qui meurt en 1464Arrivé à Bruges en 1465, Memling s’y installe, s’y marie, s’y fait une clientèle importante et s’intègre à la bourgeoisie locale. Plus de 90 pièces sont parvenues jusqu’à nous, réalisées dans sa ville d’adoption ou il a dirigé un atelier florissant.Ses clients sont divers: la colonie italienne, les frères et sœurs de l’hôpital saint Jean parmi les membres du clergé, les membres de l’élite locale.Homme riche, membre de la confrérie de Notre-Dame-Des-Neiges, il a pu rembourser un emprunt à la ville de Bruges en 1480-1481, cela fait de lui l’un des 107 habitants les plus prospères de la ville (Hilde Lobelle-Caluwé,Bruges et la Renaissance)
En haut et à gauche
Au centre de la ville et de l’image
A droite et hors les murs
Jésus entre dans Jérusalem à dos d'âne le Dimanche des Rameaux Jésus chasse les marchands
du Temple
La trahison de Judas
La Cène
Dans la ville
Prière dans le Jardin de Gethsémani
L'Arrestation du Christ Le Reniement de Pierre
Hors de la ville Dans la ville
Le Christ devant PilateLa Flagellation du Christ/Le Christ aux outrages
Le second interrogatoire par Pilate
Le Couronnement d'épines
Ecce Homo, Voici l’homme
Alternance des deux pouvoirsPouvoir sur les hommesPouvoir sur les âmesDeux dimensions de la souverainetéLa ville: Cité de Dieu, la Jérusalem célesteLa ville: Cité des hommes, Bruges ou Florence
Au centre de la ville et du tableau , la place sur laquelle donne le palais de Pilate, une trouée dans un tissu urbain à la densité très marquée
Réalisation de la Croix
Le Portement de Croix ; Simon de Cyrène porte la Croix
Jésus est cloué à la Croix La Crucifixion La Descente de la Croix
Hors de la ville
Dans la ville
La mise à mort et la sortie de la ville
La Mise au tombeau
Descente aux Enfers
Résurrection
Le changement de statut
Rencontre avec Marie-Madeleine : noli me tangere
Sur la route d'EmmaüsApparition devant les apôtres à la mer de
Galilée
La divinité….. En périphérie de l’image
Nuit
Les commanditaires
Les commanditaires
Les commanditaires
Hans Memling: Tommaso Portinari et son épouse (vers 1470) Metropolitan Museum of Art
Hugo van der Goes: le Triptyque Portinari, 253 cm × 586 cm, huile sur bois vers 1475
• Tommaso Portinari (1424?-1501) : banquier florentin qui représente à Bruges les intérêts de la banque Médicis
• Pendant plus de 25 ans il demeure à Bruges. Il est l’un des banquiers de Charles le Téméraire auquel il consent des prêts risqués.
• Ces emprunts lui valent de devenir un proche conseiller du duc jusqu’à sa mort en 1477. Il continua à prêter de l’argent à Maximilien d’Autriche. Peu de ces fonds ont été remboursés.
Charles le Téméraire par Rogier van der Weyden vers 1460
Le Jugement dernier 1467-1471
A la suite de ces mauvaises affaires et d’autres investissements maladroits (la perte de deux navires par exemple dont l’un emportait vers l’Italie le « Jugement dernier » de Memling et qui fut capturé par un corsaire de Gdansk) la branche brugeoise de la banque Médicis a fermé en 1478.Portinari, remercié, échoua dans la création de sa propre banque et mourut, oublié et pauvre, en 1501. C’est par son mécénat que son nom a survécu
• La banque, métier urbain• Des activités financières structurées en réseau dont les succursales sont en ville.
• Un axe européen entre Pays Bas et Italie centrale
• Un souci explicite de mécénat et de salut• Comment être à la fois chrétien et manieur
d’argent?
http://aurelienloriau.free.fr/cinqui%E8me/histoire/moyen%20age/images/carte_commerce.gif
Pour mettre en perspective
Manuel NathanCollection Le Quintrec
2010 Page 140
BRUGES
Extrait de « l’entrée de Charles Quint à Bruges » 1515. British Library
http://special-1.bl.uk/treasures/festivalbooks/pageview.aspx?strFest=0074&strPage=40
Marcus Gheeraerts plan de Bruges 1562
Nathan seconde p.143
Francesco Rosselli (Firenze 1445 ca. - prima del 1513), Fiorenza.Veduta detta “della catena” (fine sec. XV); xilografia in sei fogli; 58,5x131,5 cm. Berlino, Kupferstichkabinett.
Copie dix neuvième de la « vedutat della catena Florence »
http://arkaround.wordpress.com/2011/02/19/3d-recontruction-of-veduta-della-catena-florence/
Huile sur panneau de chêne 56,7 × 92,2 cm Galleria Sabauda, Turin
Le Palazzo Vecchio de Florence 1322
« L'exercice de leur profession amène donc les marchands à considérer Dieu comme un partenaire obligé de leurs affaires et à engager avec lui, dont tout dépend, des rapports analogues, dans leur expression, à ceux qui régissent tous les contrats. Mais ce type de rapports avec Dieu, déjà schématisé par le contrat même qui le fait connaître, ne s'applique vraiment qu'à la profession. Dans son for intérieur, dans son privé, ainsi que dans ses démarches publiques, le marchand adhère, et souvent plus qu'un autre, en raison des sollicitations convergentes dont il est l'objet, à la vie et aux manifestations chrétiennes qui sont celles de son milieu de vie. Il est amené à participer aux rites organisés par la commune (elle-même régie par ses pairs) pour célébrer le culte municipal. Il est conduit à prendre à son compte les prérogatives et les charges ecclésiastiques qui incombaient à la noblesse - patronages, cultes locaux, chapelles -. Il est plus qu'un autre poussé à adhérer personnellement à ce que l'Eglise souhaite diffuser chez les laïcs en fait de religiosité et de piété, et qui l'est effectivement, à maintes reprises, autour de lui, chez son épouse, ses parents, ses amis. Cela ne va pas sans des tensions, qui naissent de son métier, et qu'aggravent sa réussite et son ascension sociale, dès lors qu'il veut vivre en bon chrétien. Car dans la pratique de cette foi, à la confession de laquelle il adhère incontestablement, il est plus que d'autres soumis à des tentations pas commodes à vivre. Comme marchand, il doit réussir l'ajustement acrobatique des mises en garde et prescriptions toujours méfiantes de l'Eglise à l'égard de l'argent, aux pratiques d'une profession toujours plus habile à manier ce même argent et à le faire fructifier par des procédés nouveaux (banque, emprunts d'Etat), et suspects. Comme aspirant aux prérogatives seigneuriales, il est tenté en tant que mécène, par la vanité (ses chapelles, ses églises), en tant que patron d'églises par la simonie, l'abus de pouvoir, le népotisme. Ajoutons enfin que l'homme de culture qu'il est désormais souvent commence à découvrir à travers les livres et les conversations humanistes, une autre morale et une attitude différente envers le monde.»
La Roncière Charles-Marie de. La foi du marchand : Florence XIVe-XVe siècles. In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 19e congrès, Reims, 1988. pp. 237-250. doi : 10.3406/shmes.1988.1546http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/shmes_1261-9078_1992_act_19_1_1546
Huile sur panneau de chêne 56,7 × 92,2 cm Galleria Sabauda, Turin
Jérusalem?, Bruges?, Florence?