guide sur le paludisme - wordpress.com...papa amadou gueye division edition manuel scolaire ineade...
TRANSCRIPT
-
0
GUIDE SUR LE PALUDISME
DESTINE A L’ENSEIGNANT
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un but – Une foi
Programme d'Amelioration de la Qualite , de l’ Equite et de la
Transparence (PAQUET)
Sous secteur: ENSEIGNEMENT MOYEN
DCMS
MINISTERE DE LA SANTE ET DE
L’ACTION SOCIALE
MINISTERE DE
L’EDUCATON
NATIONALE
-
1
Contenu
SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................ Error! Bookmark not defined.
PREFACE......................................................................................................... Error! Bookmark not defined.
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 3
1. CADRE THEORIQUE
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ........................................................................................................... 9
II. OBJECTIFS DU GUIDE ........................................................................................................................ 10
III. PROCESSUS D’ELABORATION DU GUIDE ................................................................................... 11
IV. CLARIFICATION CONCEPTUELLE ................................................................................................. 11
V. L’EVALUATION .................................................................................................................................. 13
VI. MPORTANCE ET PLACE DU GUIDE DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME .............. 21
VII. MODE D’UTILISATION ................................................................................................................... 21
2. PARTIE METHODOLOGIQUE ................................................................................................................ 22
I. COMPETENCES DE BASE ............................................................................................................... 23
II. COMPETENCES INTERMEDIAIRES .............................................................................................. 23
3. PAGES DOCUMENTAIRES ..................................................................................................................... 42
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 43
I. CADRE DE DEVELOPPEMENT DU PALUDISME ............................................................................. 45
II. CYCLE DE LA MALADIE .................................................................................................................... 49
III. PALUDISME ET CADRE DE VIE ...................................................................................................... 61
CONCLUSION ............................................................................................................................................... 63
LISTE DES REDACTEURS ........................................................................... Error! Bookmark not defined.
-
2
REMARQUE. JE PENSE QUE SA PLACE EST MIEUX ICI . IL EST PLUS INDIQUE DE METTRE LES SIGLES AVANT LA PREFACE
La production d’un guide sur le paludisme destiné à l’enseignement moyen vient à son heure. En
effet le paludisme est considéré comme une des causes principales de décès dans le monde avec
des chiffres qui oscillent entre 300 et 500 millions par an selon l’OMS.
Cette maladie parasitaire trouve dans les régions tropicales et subtropicales sa zone de
prédilection et la proportion des malades atteints reste élevée en dépit des efforts réels déployés
par l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS), depuis le début des années soixante, en vue de
l’éradiquer.
Au Sénégal des progrès significatifs sont réalisés grâce aux efforts du gouvernement à travers le
Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).
Les indicateurs de morbidité et de mortalité connaissent une courbe descendante depuis 2006.
Entre 2006 et 2007 le nombre de cas de paludisme au plan national est passé environ d’un million
cinq cent à un million. En 2008, les structures sanitaires ont enregistré 275.000 cas.
Concernant les décès, la tendance est passée de 8.000 décès dans les structures sanitaires dans les
années 2000- 2001 à environ 600 décès par an présentement.
Ceci est rendu possible grâce aux investissements massifs sur le plan de la prévention par
l’utilisation des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) et aux
innovations technologiques comme les Tests de Diagnostic Rapide (TDR) qui par leur fiabilité
permettent de confirmer instantanément l’existence de la maladie chez l’individu. Les TDR sont
disponibles dans les structures sanitaires du pays et sont par ailleurs gratuits comme les
médicaments contre le paludisme (ACT).
Malgré ces efforts soutenus, le défi de vaincre la maladie reste encore d’actualité. Il convient
alors d’élargir le front de lutte à d’autres secteurs stratégiques comme celui de l’éducation.
Le secteur de l’Education et celui de santé sont liés depuis 2002 par un protocole d’accord qui
détermine la part de chacun dans la mise en œuvre de la politique de santé à l’école. Et concernant
le paludisme, la Division du Contrôle Médical Scolaire (DCMS) sous l’égide du Ministère de
l’Education Nationale a déjà introduit dans le Curriculum de l’Education de Base, les compétences
pour lutter contre cette maladie. Il s’agit de faire acquérir aux apprenant(e)s, acteurs de demain,
des attitudes et aptitudes qui leur permettent de prévenir le paludisme.
En prolongeant cette expérience dans l’enseignement moyen, les secteurs de la Santé et de
l’Education sont en train de jeter les bases d’une croisade pour juguler ce fléau aux fins de
contribuer à son éradication par l’application de règles et l’acquisition de comportements adéquats.
Le guide de l’enseignement moyen sur le paludisme en développant l’interdisciplinarité entre
professeurs des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), d’Economie Familiale et Sociale (EFS),
d’histoire et de géographie, améliore les pratiques éducatives en cours, favorise l’inter sectorialité
pour le grand bénéfice des secteurs de la santé et l’éducation et par voie de conséquence au
développement du pays.
-
3
LISTE DES REDACTEURS
PRENOMS ET NOM FONCTION
STRUCTURE
Pr Malik SEMBENE
Chef de la DCMS Divion du
Contrôle
Médical Scolaire
(DCMS)
Khady DIALLO Coordonnatrice Nutrition et Lutte contre les
parasitoses
DCMS
Dr Alioune Abdourahmane DIA
Médecin Chef des écoles IME /Dakar
Aminata Ndianor MBODJ
Coordonnatrice Pédagogique DCMS
Saïdou Ibrahima SY Coordonnateur Eau Hygiène Assainissement DCMS
Awa Diagne DIOP
Conseiller pédagogique SVT CRFPE/ Dakar
Anta Fall Basse KONTE
Coordonnatrice Curriculum EFS CRFPE/ Dakar
Samba Diary NDIAYE Conseiller pédagogique Histoire/Géographie CRFPE/ Dakar
Marie Pierre Kane NDIAYE Conseillère pédagogique en Economie
Familiale et Sociale
CRFPE/ Dakar
Ahmadou Tidiane WANE Professeur Histoire/ Géographie Lycée Saïdou
Nourou Tall
Sérigne Mbacké DIOP Professeur Sciences de la Vie et de la Terre Lycée Saïdou
Nourou Tall
Talla FAYE Coordonnateur Etude du Milieu du Curriculum
de l’Education de Base
IDEN Thiès Ville
Abdoulaye Djiby Tall
Coordonnateur du Curriculum de
l’Enseignement Moyen
DEMSG
Adama Diouf Coordonnateur Santé / Environnement DEMSG
Papa Amadou Gueye Division Edition Manuel Scolaire INEADE
Elhadj Diop Division Evaluation INEADE
Cheikhou TOURE Personne Ressource REFORD/Dakar
Mame Birame Diouf Coordonnateur Adjoint PNLP
Moustapha CISSE Chef de bureau Prévention Partenariat PNLP
Abdoulaye DIOP Chargé de la lutte anti vectorielle PNLP
Moussa NDOUR Chargé de la supervision PNLP
Fatou Ba FALL Chargé de la recherche PNLP
Oulèye Dieng BEYE Mettre la fonction PNLP
Mame Yacine Thiam WARDINI Mettre la fonction PNLP
-
4
Racky Seck DIAGNE Assistante Coordonnateur PNLP
Cheikh THIAM Responsable administratif et financier PNLP
Seynabou Gaye FAYE Chargé de la PECADOM PNLP
Alioune Badara GUEYE Chef bureau prise en charge, recherche et
formation
PNLP
Mady BA Coordonnateur PNLP
Mamoudou WADE Chargé des AID PNLP
Moustapha DABO Auditeur interne PNLP
Médoune NDIOP Planificateur, gestionnaire des données PNLP
-
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACT : Combinaison Thérapeutique à base de dérives d’Artemisinine
AID : Aspersion intra domiciliaire
CPN : Consultation prénatale
DCMS : Division contrôle médical scolaire
EFS : Economie Familiale et Sociale
EPT : Education Pour Tous
ETN : Equipe technique nationale
ETR : Equipe technique régionale
IEC/CCC : Information Education Communication/Communication pour le Changement de
Comportement (IEC/CCC)
MILDA : Moustiquaire imprégnée à longue durée d’action
OA : Objectif d’Apprentissage
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OS : Objectif Spécifique
PDEF : Programme Décennal de l’Education et la Formation
PECADOM : Prise en charge des cas de paludisme à domicile
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
QCM : Question à choix multiple
SVT : Science de la vie et de la terre
TDR: Test de Diagnostic Rapide
-
6
INTRODUCTION
L’importance d’une bonne santé des apprenants dans la fréquentation et dans la qualité des
apprentissages a fini de faire l’objet d’un consensus au sein de la communauté éducative.
Déjà, depuis 1942, le Sénégal, pour faire face à ce problème dans l’espace scolaire, a créé le
service de santé à l’école qui a vu son évolution s’accélérer à l’occasion du Forum Mondial pour
l’Education Pour Tous (EPT) tenu en Avril 2000 à Dakar, avec la naissance du concept « FRESH »
qui signifie « accorder la priorité à la santé et à la nutrition à l’école ».
Dans le cadre du Programme Décennal de l’Education et la Formation (PDEF), une sous
composante « Santé Nutrition » a été mise en place sous la responsabilité de la Division du Contrôle
Médical Scolaire (DCMS).
Cette dernière est ainsi chargée de :
mettre en œuvre le Programme FRESH au niveau du système éducatif ;
développer des activités de promotion de la santé dans tous les ordres d’enseignement du
Sénégal.
coordonner les activités des Inspections Médicales des Ecoles des régions.
Depuis 2000, la DCMS a élaboré, en rapport avec les différents acteurs, des guides
méthodologiques pour introduire à l’école élémentaire, des compétences visant à installer chez les
apprenants des comportements favorables à leur bonne santé.
En outre, en 2004, l’État s’est engagé à assurer progressivement, une éducation de base de dix ans
(élémentaire, moyen, non formel, apprentissage) conformément à la loi N° 2004-37 du 03 décembre
2004.
Depuis 2009, les acteurs de l’éducation ont commencé à élaborer un curriculum pour le moyen basé
sur l’approche par les compétences. En avril 2009 à Dakar, a été organisée la 8è revue du PDEF,
qui est, depuis 2000 le cadre d’opérationnalisation de la politique gouvernementale en matière
d’éducation et de formation. Dans l’atelier thématique consacré au « curriculum et à la stratégie
d’une éducation de base de dix (10) ans », une forte recommandation avait été faite. C’est la
redéfinition du profil de sortie de ce cycle, en l’adaptant au contexte, aux nouveaux défis et en
tirant des leçons du passé.
C’est là une grande opportunité de réaliser le continuum visé, depuis les états généraux, dans le
cadre du cycle fondamental et de corriger le cloisonnement qui a caractérisé jusqu’ici le système
éducatif, au moins dans l’éducation de base de dix(10) ans et dans les programmes enseignés,
Ce présent guide qui porte sur un aspect de la santé, en l’occurrence, le paludisme vise plusieurs
objectifs :
apporter la contribution de la sous-composante Santé/Nutrition à la construction du
curriculum dans l’enseignement moyen ;
participer à l’articulation : moyen-élémentaire dans le domaine de la santé nutrition, telle
que visée dans la nouvelle conception de l’éducation de base de 10 ans ;
participer au développement de l’interdisciplinarité dans la mise en œuvre des programmes ;
contribuer à l’amélioration de la fréquentation et de la qualité des apprentissages dans le
moyen ;
contribuer à l’installation chez l’apprenant des comportements favorables à une bonne santé;
-
7
Le guide se compose de trois grandes parties :
un cadre théorique,
une partie méthodologique et pratique
un dossier documentaire
-
8
1
CADRE THEORIQUE
-
9
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le paludisme est un problème majeur de santé publique qui sévit dans beaucoup de régions du
monde. L’ampleur et la gravité de cette maladie s’apprécient par le nombre important de personnes
touchées mais aussi de décès enregistrés. Chaque année, cette maladie est transmise à 350 à 500
millions de personnes et en tue un million, surtout chez les enfants. Ainsi, toutes les 30 secondes, un
enfant africain meurt du paludisme
C'est en Afrique qu'on enregistre quatre-vingt-dix pour cent des décès dus au paludisme. Cette
maladie est responsable d'environ un cinquième de la mortalité infantile.
Au Sénégal, malgré les efforts consentis par l’Etat et les partenaires, le paludisme constitue
encore une préoccupation compte tenu des souffrances qu’il engendre aux populations, et des décès
qui en découlent.
Les cas de paludisme et de décès ont connu une baisse régulière de Cela a été confirmé avec les
données de routine collectées dans l’ensemble des formations sanitaires publiques et
communautaires du pays.
Selon les dernières statistiques obtenues au niveau des structures sanitaires, les cas de paludisme et
de décès ont connu une diminution régulière entre 2006 et 2009 avec une baisse de la morbidité
proportionnelle de 33,6 à 3,07 % et de la mortalité de 18,5% à 4,41%. La carte ci-dessous montre
l’incidence du paludisme par district en 2009 pour 1000 habitants :
Malgré les résultats obtenus jusqu’ici, les défis qui restent à être relever sont tellement importants
que la nécessité se pose d’impliquer d’autres acteurs dans le cadre d’une synergie globale.
Le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale est responsable de la santé des populations, celui de
l’Education contribue à la prévention des maladies. Le secteur de l’éducation permet à l’apprenant
-
10
d’être bien formé, de bien veiller sur sa santé et de devenir un vecteur social en faisant la
promotion de l’éducation à la santé dans sa famille et dans la communauté.
Au niveau du ministère de l’éducation de grands progrès ont été réalisés dans ce domaine : un guide
du maître a été élaboré et des enseignants de l’élémentaire ont été formés. Un plan stratégique de
lutte contre le paludisme pour la période (2007- 2012) a été élaboré. Enfin pour permettre aux
élèves de l´élémentaire de mieux intégrer le moyen, nous avons tenu à nous assurer que les
compétences de fin de cycle de l’élémentaire soient liées aux compétences fondamentales du
moyen pour permettre une bonne transition.
Pour relever le défi d’une meilleure santé des apprenants, améliorer la qualité des apprentissages et
réduire le taux de déperditions scolaires, l’entrée par les compétences a été adoptée, conformément
aux curricula officiels.
La Santé et la Nutrition, à la fois comme cause et résultat d’une éducation de qualité, ne peuvent
être obtenues de manière efficace et durable qu’à travers l’acquisition de compétences et non de
savoirs de type encyclopédique qu’on récite.
.
.
La pertinence de l’option « entrée par les compétences » qui a été choisie pour apporter des
réponses aux problèmes de santé et de nutrition à l’école se vérifie à travers ces propos de WOLF(
en 1996) : « le taux important des déperditions scolaires dans les systèmes éducatifs africains et
la rareté des moyens financiers de nos Etats justifient amplement la nécessité de rendre ces
systèmes plus efficients, c’est-à-dire orientés vers la résolution de problèmes ou la réalisation de
projets qui fassent appel à l’intégration et au réinvestissement de savoir, savoir-faire et savoir
être ».
II. OBJECTIFS DU GUIDE
L’objectif général du guide est de permettre aux enseignants (es) du moyen de disposer d’outils leur
permettant de rénover les programmes actuels afin d’améliorer la qualité des apprentissages des
apprenants.
L’option choisie pour cela, est l’entrée par les compétences, l’interdisciplinarité et la pédagogie de
l’intégration appliquées à la Santé et Nutrition, notamment en ce qui concerne le paludisme.
A terme, les enseignants doivent s’approprier la technique de déclinaison de la compétence de
cycle, les situations d’apprentissage de l’intégration et les situations d’évaluation de l’intégration.
Par conséquent, ils doivent pouvoir correctement exécuter les tâches suivantes :
- Comprendre la technique de déclinaison de la compétence en Santé et Nutrition ;
- Construire des situations problèmes ;
- Elaborer des fiches pédagogiques interdisciplinaires et en exploitant le contenu du dossier
documentaire ou tout autre document utile ;
- Mettre en œuvre les apprentissages selon les exemples proposés ;
-
11
- Evaluer les objectifs et les compétences.
Le guide sert aussi de support pour la formation des enseignant (e) s. Cette formation sera conduite
par des Equipes Techniques Régionales (ETR) sous la supervision de l’Equipe Technique Nationale
(ETN).
III. PROCESSUS D’ELABORATION DU GUIDE
Le guide sur le paludisme a bénéficié de tous les acquis capitalisés dans la construction du
curriculum de l’éducation de base, du guide santé, nutrition et environnement dans leur conception
et de celui de l’enseignement moyen en cours d’élaboration.
En effet, l’équipe qui a participé à l’élaboration est constituée d’acteurs à profils diversifiés
intégrant toutes les expériences évoquées.
C’est ainsi que le référentiel comme les autres parties sont le fruit d’un consensus dynamique entre
les participants de l’atelier de production.
Successivement, les membres de l’atelier ont :
Partagé les expériences en cours dans l’élémentaire et le moyen en matière de construction
de curricula sur l’approche par les compétences,
Stabilisé de manière consensuelle un schéma d’écriture du référentiel et de la planification
des apprentissages ;
Echangé autour d’une proposition de plan des pages documentaires qui a été adopté en
tenant compte des trois disciplines ciblées (Economie Familiale et Sociale, les Sciences de la
Vie et de la Terre et Géographie/Education Civique).
IV. CLARIFICATION CONCEPTUELLE
1. Qu’est-ce qu’un profil de sortie du moyen ?
C’est l’ensemble des savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être, savoir- devenir intégrés, mobilisables)
attendues de l’élève du cycle moyen en vue d’articuler les enseignements/apprentissages à une
orientation, une vision conforme à la loi d’orientation. Il permet de définir un référentiel de
compétences afin d’aider à l’élaboration des programmes, à l’amélioration des situations
d’enseignement/apprentissage et des situations d’évaluation. Il sert de référentiel pour la régulation
des formations et pour les contrats et les cahiers des charges liant formateurs et apprenant(e)s.
Le profil traduit les visées et les intentions du programme, identifie les apprentissages essentiels et
présente une vision articulée et intégrée de ces apprentissages (H. Allaire : 1996, 13).
Le profil de sortie de l’élève est essentiellement déterminé par le rôle qu’il aura à jouer dans la
société et les compétences nécessaires à l’accomplissement de ses fonctions, notamment, pour le
cas d’espèce, dans le domaine du paludisme ».
2. Qu’est-ce que le socle de compétences transversales ou macro compétences ?
-
12
Les domaines de compétences résument toutes les capacités attendues au niveau de l’apprenant
durant sa formation tout au long du cycle moyen. A la fin du cycle, il devra être capable de
mobiliser toutes les ressources en rapport avec les compétences définies dans ces domaines pour
résoudre n’importe quel problème de vie courante et /ou poursuivre ses études. Pour rendre
opérationnelle cette liste de compétences, 04 macro compétences socles ont été retenues.) :
Savoir s’exprimer et communiquer ;
Avoir des compétences de base en mathématiques et avoir une culture scientifique et technologique ;
Savoir être un citoyen responsable ;
Savoir être autonome et coopératif
Ces macros compétences dites compétences transversales sont attendues de l’élève au terme de sa
formation. Elles comportent aussi bien des habiletés intellectuelles (savoirs cognitifs et savoir-faire
méthodologique) que socio- affectives (les attitudes et les comportements). Les compétences en
santé nutrition trouvent leur place dans la troisième macro compétence.
3. Qu’est-ce que la compétence ?
Le concept de compétence répond à plusieurs définitions:
Dans le curriculum de l’éducation de base, la compétence est définie comme la capacité pour un (e)
apprenant (e) à « mobiliser un ensemble intégré de ressources (connaissances, savoir d’expérience,
des schèmes, des automatismes, des capacités, des savoir-faire, etc.) en vue de résoudre une famille
de situations-problèmes »
En partant de cette définition, nous retenons qu’une compétence en Santé et Nutrition est un
ensemble intégré de savoirs, savoir-faire et savoir-être, mobilisés pour résoudre des problèmes
courants de Santé et de Nutrition
Sa formulation tient compte des éléments constitutifs suivants :
Un verbe traduisant l’activité de l’apprenant (e) ;
Un contenu sur lequel s’exerce l’activité ;
Le contexte qui contextualise la compétence et lui sert de cadre de développement ;
Un enjeu ou un résultat attendu après l’installation de la compétence, qui la rend mesurable, mais également lui donne un sens.
Exemple : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions favorables au bien
être dans des situations de résolution de problèmes courants de santé dans le milieu
Verbe : Intégrer
Contenu : problèmes courants de santé
Contexte : milieu (école, maison…)
Enjeu ou résultat attendu : notions, comportements responsables et des actions favorables au bien-être
4. Qu’est-ce qu’une compétence intermédiaire /Palier?
-
13
Une compétence intermédiaire est un niveau moins complexe de contenus, d’activités et de
situations dans le processus d’installation de la compétence. (Cf. tableau des compétences)
.
5. Qu’est-ce qu’une situation d’apprentissage ?
C’est la situation à partir de laquelle l’enseignant (e) organise sa séance. Elle indique l’objectif
d’apprentissage, le cadre, les situations problèmes, les supports, les ressources, les interactions et
l’orientation de la leçon.
6. Qu’est-ce qu’une situation d’apprentissage de l’intégration ?
Il s’agit d’une situation d’apprentissage intégrant l’ensemble des acquis d’une compétence
intermédiaire. Elle sert généralement de base pour construire la situation d’évaluation de cette
compétence
7. Qu’est-ce qu’une situation d’évaluation ?
Après toutes les compétences intermédiaires d’un niveau, elle permet d’évaluer de manière intégrée
les acquis du niveau par rapport à l’ensemble de ces compétences
8. Qu’est-ce qu’une situation-problème ?
La situation-problème est un ensemble contextualisé d’informations à articuler pour la réalisation
d’une tâche déterminée. Elle présente un défi pour les apprenant s, mais ne fournit pas toutes les
informations nécessaires pour le surmonter. Le défi ne doit pas être au-dessus des possibilités des
enfants. Elle est dite :
situation-problème didactique quand elle sert de support à des apprentissages nouveaux
situation-problème cible quand elle sert à l’intégration des apprentissages
V. L’EVALUATION
1. Qu’est-ce que l’évaluation ?
Rappelons avec DEKETELE que l’évaluation c’est :
« L’action de jauger, à partir d’outils de mesure, le degré de maîtrise de connaissances, d’habiletés
ou d’aptitudes dans des activités et dans un cadre déterminé »
Pour DEKETELE (1989) : « Evaluer signifie recueillir un ensemble d’informations suffisamment
pertinentes, valides et fiables et examiner le degré d’adéquation entre cet ensemble d’informations
et un ensemble de critères adéquats aux objectifs fixés au départ ou ajustés en cours de route en vue
de prendre une décision »
L’évaluation comprend trois principales étapes ;
Le recueil des données ;
Le traitement des informations ;
La prise de décision ;
Selon Rogers :
Les qualités des informations recueillies se résument ainsi: pertinence, validité, fiabilité
-
14
La question à poser Ce qui est en jeu
Pertinence des informations
Est-ce que les informations que je choisis de
recueillir sont les bonnes informations (en
adéquation avec les questions que l’on se pose) ?
Le choix du type d’informations à
recueillir
Validité des informations
Est-ce que mon dispositif de recueil
d’informations garantit que les informations que
je recueille sont celles que je déclare vouloir
recueillir ?
Le dispositif de recueil
d’informations, les instruments de
recueil, et plus largement la stratégie
Fiabilité des informations
Est-ce que les conditions du recueil
d’informations sont telles que les mêmes
informations seraient recueillies à un autre
endroit, par une autre personne, à un autre
moment ?
Un instrument fiable fournit les mêmes
informations administrées de façon répétée par
une ou des personnes différentes à un moment
ou à un autre dans un ou des contextes différents.
Les conditions dans lesquelles se
déroule le recueil d’informations
2. Qu’est-ce qu’un critère?
Un critère est défini comme l’ensemble des qualités qu’on attend d’une production. Le critère est de
l’ordre de la qualité. Pour s’assurer que les apprenants ont satisfait à cette qualité, on a besoin
d’indicateurs.
3. Qu’est-ce qu’un indicateur?
Un indicateur est un indice observable qui renseigne sur le degré de satisfaction de la qualité. Il
permet d’opérationnaliser le critère. Il s’exprime en termes de pourcentage, de proportion, de
nombre, d’absence/présence, d’existence/non existence.
4. Les différentes formes d’évaluation
En résumé l’évaluation pédagogique se décline comme suit :
l’évaluation prédictive permet à l’enseignant de diagnostiquer les pré requis pour
identifier les élèves en difficulté et organiser des stratégies de remédiation
l’évaluation formative permet à l’enseignant de mettre en œuvre des stratégies de
remédiation à l’intention des élèves en difficulté. Ces stratégies peuvent être
individualisées ou collectives. Ce type d’évaluation peut être séquentielle ou
ponctuelle. Toutefois, il faut préciser que l’évaluation formative traverse tout le
processus des enseignements / apprentissages.
L’évaluation sommative est une évaluation d’étape. C’est le moment pendant lequel, les
élèves sont appelés à mobiliser des savoirs, des savoirs faire et des savoirs être intégré
pour résoudre des problèmes complexes. Cette étape permet à l’élève d’exercer la
compétence. Cette forme d’évaluation est dite certificative.
-
15
Mais il existe aussi une pratique d’évaluation « élève/élève » appelée évaluation mutuelle que l’on
peut exploiter au profit de l’évaluation des compétences. Ce qui peut paraître nouveau dans notre
système d’évaluation serait l’apprenant (e) s’évaluant lui (elle)-même.
Considérons chacune des trois modalités d’évaluation :
L’auto-évaluation : l’apprenant (e) évalue sa propre production ou sa compétence en se servant
de critères et d’indicateurs fournis par l’enseignant (e) ;
L’évaluation mutuelle ou co-évaluation : dans la classe, deux ou plusieurs apprenant (e) s
évaluent leurs productions respectives (échange de copies), en se servant de critères et
d’indicateurs
L’hétéro-évaluation : un enseignant (e), évalue la production des apprenant (e) s en se servant
de critères et d’indicateurs
Dans la pratique courante, l’enseignant (e) évalue les productions de ses apprenant (e) s et attribue
une note ou une appréciation.
5. Stratégies d’évaluation d’une compétence
5.1 Démarche d’évaluation d’une compétence
A la fin de chaque séance portant sur un ou plusieurs objectif (s), l’enseignant (e) doit faire une
évaluation formative pour vérifier le degré de maîtrise des apprentissages et procéder à une
remédiation si nécessaire. Ces évaluations partielles seront couronnées par une évaluation
sommative qui convoque l’ensemble des objectifs de la compétence comme le montre le tableau ci-
dessous :
Apprentissages
réalisés à partir
des objectifs
(séances)
Evaluation
formative
Remédiation
si nécessaire
Apprentissage
s réalisés à
partir des
objectifs
(séances)
Evaluatio
n
formative
Remédiation
si nécessaire
Evaluation
de la
compétence
NB :
o L’évaluation de la compétence est individuelle. Chaque élève doit être évalué
o Plusieurs situations d’évaluation de la compétence sont toujours nécessaires pour attester de la maîtrise ou non de la compétence.
Recommandation : Dans le domaine de la Santé et de la Nutrition, l’enseignant (e) doit proposer
aussi des situations qui permettent à l’apprenant (e) d’investir les acquis dans le milieu pour
contribuer aux changements de comportements.
5.2 Quelques outils d’évaluation :
Il existe deux types d’outils pour évaluer les compétences cognitives ou les comportements et
attitudes.
Les outils pour mesurer les compétences cognitives :
La question à réponse courte qui permet à l’élève de répondre par un mot ou un nombre qu’il
inscrit dans un espace réservé à cet effet. Sa forme peut être déclinée comme suit :
-
16
- La question directe :
- Le test de clos ure (ex : un texte à trou)
- La phrase à compléter
L’appariement qui apparaît sous la forme d’un ensemble d’éléments qui doivent être associés
selon une logique, une règle donnée. Il peut être simple ou composé.
L’alternative est une forme de QCM qui comporte deux réponses possibles entre lesquels
l’élève doit choisir (vrai, faux, oui ou non).
Le réarrangement qui consiste à remettre de l’ordre dans une série d’énoncés ou d’éléments
présentés dans le désordre.
La question ouverte qui permet à l’élève d’organiser sa réponse en utilisant son propre stock
lexical. Elle peut revêtir deux formes :
- La question à réponse limitée
- la question à réponse élaborée.
Les questions à choix multiples (QCM) : Ce sont des questions auxquelles l’apprenant (e)
répond en sélectionnant une ou plusieurs réponses; les autres réponses incorrectes doivent être
tout de même vraisemblables, on les appelle des distracteurs.
Echelle d’attitude : ce sont des instruments d’évaluation quantitative ou qualitative des
attitudes d’individus. Les propositions de réponses sont placées sur une échelle allant de
l’attitude la plus favorable à la moins favorable. On peut aussi y inclure des propositions
neutres.
Exemple :
Que penses- tu d’une personne qui veut traiter le paludisme ? Devant chaque proposition, mets
une croix dans la case qui correspond à ta réponse :
Items Toujours Parfois Jamais Pas du tout
d’accord
J’arrête la prise de médicaments avant la fin du
traitement quand je me sens mieux
Je respecte la dose prescrite
J’augmente la dose prescrite pour guérir plus vite
Je prends en même temps d’autres médicaments
sans l’avis du médecin pour guérir plus vite
Je respecte les heures de prise des médicaments
-
17
5.3 Etapes d’évaluation d’une compétence
Elles sont au nombre de huit :
o Rappeler la compétence ;
Exemple : «Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables à son bien-
être dans des situations de découverte des problèmes liés au paludisme »
o Concevoir des situations d’évaluation :
La situation d’évaluation doit appartenir à la même famille que la situation d’apprentissage de
l’intégration dont elle garde les caractéristiques. La situation d’évaluation doit contenir un contexte
bien défini et une consigne qui indique la tâche à exécuter.
Exemple :
- Contexte : Ta classe organise une journée de sensibilisation sur la lutte contre le paludisme
- Consigne : Réalise une affiche portant sur 4 mesures préventives pour informer et
sensibiliser sur la lutte contre le paludisme
o Rappeler les critères et les indicateurs :
Les critères sont déjà définis et figurent après la formulation de chaque compétence de base.
Les indicateurs sont formulés en fonction de la situation d’intégration (apprentissage ou
évaluation)
NB :
- Il est souhaitable de ne pas dépasser trois critères pour éviter une correction fastidieuse et
mieux assurer l’indépendance des critères.
- Veiller à l’indépendance entre les critères pour ne pas pénaliser ou avantager les apprenant(e) s
en les évaluant plusieurs fois sur les mêmes apprentissages.
Exemple :
Critères Indicateurs
Justesse
4 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes
3 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes
2 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes
1 mesure préventive contre le paludisme donnée est exacte
Aucune mesure préventive contre le paludisme donnée n’est exacte
Précision
Les 4 réponses sont formulées de façon univoque
Seules 3 réponses sont formulées de façon univoque
Seules 2 réponses sont formulées de façon univoque
Seule 1 réponse est formulée de façon univoque
Aucune réponse n’est formulée de façon univoque
-
18
o Elaborer un barème de correction
Il s’agit d’affecter à chaque niveau de maîtrise un score. A titre d’exemple, le barème ci-dessous a
été élaboré pour corriger une production d’affiche portant sur 4 mesures préventives pour informer
et sensibiliser sur la lutte contre le paludisme.
Critères Niveau de maîtrise Indicateurs Note
Justesse
Maîtrise maximale Aucune erreur sur les mesures préventives sur la lutte
contre le paludisme 7 et 8
Maîtrise minimale
1 erreur sur les mesures préventives sur la lutte contre
le paludisme 6 et 5
2 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre
le paludisme 4 et 3
Absence de maîtrise
3 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre
le paludisme 2 et 1
4 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre
le paludisme 0
Précision
Maîtrise maximale Les 4 réponses sont formulées de façon univoque 2
Maîtrise minimale Seules 3 réponses sont formulées de façon univoque 1,5
Seules 2 réponses sont formulées de façon univoque 1
Absence de maîtrise
Seule 1 réponses est formulée de façon univoque 0,5
Aucune réponse relative à la lutte contre le paludisme
n’est donnée 0
o Administrer les épreuves d’évaluation :
- présentation de la situation,
- présentation de la consigne et des modalités de travail,
- exécution de la tâche par l’apprenant (e)
o Recueillir et traiter les informations :
- application du barème
- interprétation des données
- appréciation
o Prendre une décision :
C’est le moment qui justifie même l’évaluation où l’enseignant (e) apprécie le niveau de maîtrise de
la compétence et décide de l’attitude à prendre pour la poursuite ou non des apprentissages. Le
manque de maîtrise d’un seul critère minimal suffit pour justifier l’absence de maîtrise de la
compétence. Ce qui entraîne la reprise de tout ou une partie de la compétence. Par contre une
-
19
maîtrise minimale nécessite seulement une remédiation avant le passage à la mise en œuvre de la
compétence suivante.
NB : A l’issue de l’évaluation de la compétence, pour obtenir le score total de l’élève, on fait le
cumul (bilan) des scores partiels obtenus au niveau des critères.
o Remédiation
La remédiation est une étape essentielle de l’évaluation formative qui vise la mise à niveau
individuelle et/ou collective afin de permettre aux apprenants (es) concernés de poursuivre sans
difficultés les apprentissages suivants. En principe, ce sont les critères non maîtrisés qui devront
faire l’objet de remédiation. Selon Roegiers, le processus de remédiation comprend quatre étapes :
- Le repérage des erreurs
- La catégorisation des erreurs
- La recherche des sources d’erreurs (hypothèses)
- L’élaboration et la mise en œuvre d’un dispositif de remédiation.
NB : Dans son dispositif, l’enseignant (e) peut organiser un travail par groupe de niveau ou de
besoin. Il (elle) peut également recourir au tutorat ou au monitorat.
Ce dispositif devra inclure la mesure progressive de l’impact de la remédiation pour qu’à terme les
lacunes de l’apprenant(e) soient effectivement comblées
6. Qu’est-ce qu’une démarche pédagogique ?
Deux démarches pédagogiques sont présentées dans ce guide : la démarche de résolution de
problème et la démarche de clarification de valeurs
7. Qu’est-ce qu’une démarche de résolution de problème ?
Six (06) étapes sont proposées :
Identification du problème :
- Découverte de la situation problème en santé et nutrition et prise de conscience par les
apprenant (e) s
- Explicitation de la situation problème en santé et nutrition (en vue de mobiliser les
apprenant (e) s dans la recherche de solution)
- Organisation du travail.
A partir de ce moment, l’apprenant (e) a une représentation juste du problème à résoudre et fait
le lien entre ses connaissances antérieures et les données du problème, incluant les contraintes,
pour pouvoir proposer des solutions.
Recherche et formulation d’hypothèses (propositions de solutions anticipées par les
élèves).
Les apprenant (e) s imaginent alors différentes solutions probables et, avec l’aide de
l’enseignant (e), ils (elles) retiennent celles qui sont les plus plausibles et qui sont à leur portée.
-
20
Choix d’une hypothèse et expérimentation :
Les apprenant (e) s, aidé (e) s par l’enseignant (e), doivent évaluer l’efficacité de la solution
retenue. C’est une phase de comparaison de la solution à d’autres. Si elle s’avérait inefficace,
l’enseignant(e) devrait aider les apprenant (e) s à en proposer d’autres jusqu’à ce que le
problème soit résolu avec satisfaction. En Santé et Nutrition, il se pourrait que l’enseignant (e)
soit obligé (e) de se référer à d’autres ressources pour résoudre le problème : technicien de
santé ou structure sanitaire.
Construction et mise en cohérence du savoir en Santé et Nutrition :
- Explicitation des acquis
- Enonciation de principes, règles ou lois, appréciations, décisions et résumés
Réinvestissement, transfert/prolongement :
- Réinvestissement dans des situations hors de la classe
- Transfert dans d’autres domaines et champs d’apprentissage
Evaluation :
- Exercices pour les apprentissages ponctuels (centrés sur les objectifs).
- Situations complexes pour les moments d’intégration
8. Qu’est-ce qu’une démarche de clarification des valeurs ?
Elle a pour objet d’impliquer l’apprenant (e) dans un processus actif de formulation et d’examen
des valeurs. L’objectif déclaré est d’entraîner l’intéressé (e) dans une expérience pratique afin qu’il
« prenne conscience de ses idées propres, ses sentiments propres » qui déterminent son choix et
éclairent ses décisions de manière délibérée et fondée. L’apprenant (e) doit se déterminer librement
et en parfaite connaissance de cause.
On distingue, pour l’essentiel, trois étapes principales dans la clarification des valeurs :
L’identification des valeurs :
- L’enseignant (e) présente l’objet (texte, situation, événement, etc.).
- L’apprenant (e) est invité (e) à identifier les valeurs et à échanger des informations, des
connaissances sur la situation ou l’événement, objet d’étude
L’analyse des valeurs :
Elle est destinée à aider l’apprenant (e) à distinguer les données et à les associer au concept, au
thème ou à l’idée discutée.
La synthèse :
Chaque apprenant(e) exprime ses préférences et ses sentiments sur les objets d’appréciation :
données, situation, rapports et décision. La réflexion se produit sur les valeurs et les sentiments
-
21
dont ils ont fait l’expérience. Eviter tout jugement de valeur et toute stigmatisation ; les valeurs
sont souvent relatives.
VI. IMPORTANCE ET PLACE DU GUIDE DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Dans le cadre de la lutte multisectorielle contre le paludisme, le PNLP et la sous composante
Santé /Nutrition du PDEF développent un certain nombre de stratégies dont l’élaboration d’un
guide pour introduire cette dimension dans l’enseignement moyen.
Pour plus d’efficacité, l’option choisie pour la rédaction de ce guide est l’approche par les
compétences . Etant donné que les programmes actuels n’ont pas été conçus au départ en tenant
compte de ces préoccupations, le guide prévoit plusieurs points d’entrée :
1) Des thèmes d’accueil pour enseigner le paludisme directement à partir des programmes.
2) Des exposés, des films ou autres supports pour élargir et compléter les cours dispensés.
3) Des activités d’information, d’éducation et de communication pour un changement de
comportement (sketch, éducation par les pairs, animation, journées portes ouvertes …)
4) Mise en œuvre de plan d’action d’information ou de sensibilisation dans la communauté.
C’est pour dire que le guide est l’élément d’insertion et de fédération de l’ensemble des stratégies et
d’actions de lutte contre le paludisme à l’école.
VII. MODE D’UTILISATION
Dans sa conception comme dans ses choix pédagogiques, le guide s’intègre parfaitement dans le
profil de sortie de l’enseignement moyen, notamment dans la macro compétence « former un
citoyen responsable ».
Ce présent guide traite de manière plus détaillée le thème lié à la lutte contre le paludisme.
A chaque fois que l’enseignant (e) aborde une compétence ou un objectif du programme portant sur
ces thèmes, il peut se référer au guide pour approfondir le sujet.
De manière pratique, pour préparer une fiche pédagogique, l’enseignant(e) doit, au niveau de
l’entête de la fiche:
- Rappeler la compétence de base, la compétence intermédiaire, l’OA et l’OS qui sont
déjà déclinés dans la deuxième partie du guide intitulée « partie méthodologique et
pratique » ;
- Formuler une situation problème en rapport avec l’OS
-
22
2
PARTIE
METHODOLOGIQUE
-
23
REFERENTIEL DE COMPETENCES
Compétence de cycle : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions
favorables au bien-être dans des situations de résolution de problèmes courants de santé dans le
milieu.
I. COMPETENCES DE BASE
II. COMPETENCES INTERMEDIAIRES
6èm
e
CI.1 Intégrer des notions de base sur la maladie et l’aménagement du cadre de vie dans
des situations de découverte des problèmes liés au paludisme
CI.2
Intégrer des notions de base liées aux manifestations et aux complications de la
maladie, des attitudes positives et des mesures de protection individuelle dans des
situations de prévention du paludisme.
5èm
e
CI.1 Intégrer des notions de base sur la maladie et la répartition géographique des faciès
épidémiologiques dans des situations de prévention du paludisme
CI.2
Intégrer des notions de base, des attitudes et des pratiques communautaires positives
dans des situations de prévention du paludisme
4èm
e CI.1
Intégrer des notions relatives à la transmission et aux conséquences de la maladie
ainsi que des comportements positifs dans des situations de résolution de problèmes
liés au paludisme
CI.2 Intégrer des notions, des comportements et des actions favorables à la protection des
cibles vulnérables dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme
3èm
e CI.1
Intégrer des notions et des actions de sensibilisation dans des situations de résolution de
problèmes liés au paludisme
CI.2
Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions concrètes de lutte
dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme
6ème
Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables à son bien-être dans
des situations de découverte des problèmes liés au paludisme dans le milieu.
5ème
Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables au bien-être de sa
communauté dans des situations de prévention du paludisme dans le milieu.
4ème
Intégrer des notions, des actions et des comportements favorables à son bien-être et à celui
de sa communauté dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme dans
son mileu.
3ème
Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions favorables au bien-
être dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme dans son milieu.
-
Niveau 6e
Compétence intermédiaire/Palier N°1 : Intégrer des notions de base sur la maladie et l’aménagement du cadre de vie dans des situations de
découverte des problèmes liés au paludisme.
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel
didactique/Supports
Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier les conditions
d’environnement favorables
au développement des
moustiques
Conditions favorables au développement des moustiques :
Humidité, eau stagnante, chaleur, canaux à ciel ouvert,
canaux d’irrigation végétation, bassins de rétention, bacs à
eau ouverts, objets usagers contenant de l’eau
pages documentaires,
textes, diapositives,
photos, films
- GEO
- EFS
30mn
Décrire les modes de
transmission du paludisme
Modes de transmission :
- Piqûres de l’anophèle femelle
- Transfusion de sang contenant des parasites
- De la mère à l’enfant pendant l’accouchement
pages documentaires,
images, textes, liens
internet
- SVT
30mn
-
Décrire les relations entre
l’accroissement de la taille de la
famille, les problèmes
d’assainissement et la survenue
du paludisme
Relations entre la taille de famille et problèmes
d’assainissement :
- Evolution de la taille des familles :
- Précarité de l’habitation
- Mauvaise évacuation des ordures ménagères, des eaux
usées, eaux vannes, eaux de ruissellement…
pages documentaires,
textes, coupures de
journaux, données
collectées, résultats
d’enquête, photos, films,
diapositives
- EFS
- GEO/EC
1 heure
Décrire les normes du cadre de
vie
Normes du cadre de vie :
Respect des normes de l’habitat : architecture, voierie,
choix du site, assainissement
pages documentaires,
liens Internet, coupures
de journaux, enquêtes,
visites de sites
code de l’environnement,
texte, images, photos,
résultats d’enquête
- GEO
1 heure
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte :
Ta localité est confrontée à des problèmes de dégradation du cadre de vie (eau stagnantes, ordures ménagères, herbes, ustensiles usés, pneus usagés,
etc.)
Consigne :
Explique la relation qui existe entre la dégradation du cadre de vie et le paludisme
-
Niveau 6e
Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions de base liées aux manifestations de la maladie, des attitudes positives et des mesures de
protection individuelle dans des situations de prévention du paludisme
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel
didactique/Supports
Disciplines
d’accueil
Durée
Décrire les premiers signes
du paludisme simple
Manifestations cliniques :
Fièvre, frisson, sueur abondante, sensation de froid,
céphalée, nausée, vomissements, asthénie, manque
d’appétit,
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes, liens
Internet, coupures de presse,
film
- SVT
- EFS
1 heure
Décrire les signes du
paludisme grave
Complications : délire, déshydratation, difficulté à respirer, anémie
sévère, convulsions, perte de connaissance, etc.
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes, liens
Internet, coupures de presse,
film
SVT
EFS
1 heure
Identifier les mesures
individuelles de protection
contre le paludisme
Mesures de protection :
Moustiquaires et rideaux imprégnés, grillages au
niveau des ouvertures, pulvérisation d’insecticides,
destruction des lieux de prolifération, produits anti
moustiques, etc.
Moustiquaires Imprégnée
d’Insecticide à Longue Durée
d’Action(MILDA)
répulsifs aux insecticides,
diffuseurs d’insecticides
SVT
GEO
EFS
1 heure
Classer les différentes
mesures de protection selon
leur degré d’efficacité
- moustiquaires imprégnées
- pulvérisation d’insecticides
- rideaux imprégnés, produits anti moustiques
- grillages au niveau des ouvertures,
- destruction des lieux de prolifération, etc. (à classer
selon le % d’efficacité)
Moustiquaires Imprégnée
d’Insecticide à Longue Durée
d’Action(MILDA)
répulsifs aux insecticides,
diffuseurs d’insecticides
SVT
GEO
EFS
1 heure
-
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : A la veille de l’hivernage, tu écris à un ami (resté au village ou parti en ville) pour le mettre en garde contre le paludisme
Consigne : Explique-lui les manifestations du paludisme et les mesures de protection selon leur degré d’efficacité
SITUATION D’EVALUATION
Contexte : Dans le cadre des activités de vacances ton ASC (Association sportive et culturelle) te charge de participer, dans ton quartier (ou dans ton
village), à une action d’information sur le paludisme en rapport avec l’aménagement du cadre de vie.
Consigne :
Indique au moins :
- 3 problèmes de santé liés au paludisme en rapport avec l’aménagement du cadre de vie
- 5 manifestations du paludisme
- 4 mesures qui protègent contre le paludisme par ordre d’efficacité
-
Niveau 5e
Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions de base sur la maladie et la répartition géographique des faciès épidémiologiques dans des
situations de prévention du paludisme
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines
d’accueil
Durée
Décrire les
conséquences du
paludisme sur le
fonctionnement de
l’organisme
- Chez la femme enceinte : anémie, avortement,
accouchement prématuré, mort-né, vulnérabilité face
aux autres affections, retard du développement fœtal
- Chez le nouveau-né : mort-né, faible poids à la
naissance, anémie, hypoglycémie
- Chez l’enfant : anémie, hypoglycémie, vulnérabilité
face aux autres affections, absentéisme, retards
psychomoteurs …
- Chez l’Homme : anémie, hypoglycémie, (cf pages
documentaires)
pages documentaires, textes, résultats
d’enquêtes (données statistiques),
liens Internet, coupures de presse
- EFS
- SVT
1 heure
Décrire les
conséquences
(économiques,
éducatives et sociales)
du paludisme
Morbidité, absentéisme, baisse du rendement,
mortalité élevée, échec scolaire, augmentation des
dépenses, structures sanitaires submergées, surcharge
de travail pour le personnel de santé,
A catégoriser en fonction des types de conséquences
pages documentaires, textes, résultats
d’enquêtes (données statistiques),
liens Internet, coupures de presse
statistiques sur le rendement
scolaire, cartes sur l’épidémiologie
- GEO
- SVT
- EFS
1 heure
-
Identifier les zones
endémiques
zones endémiques au Sénégal
couverture sanitaire
pages documentaires, résultats
d’enquêtes, cartes d’incidence du
paludisme au Sénégal
- GEO
- SVT
30
minutes
Expliquer les
caractéristiques des
zones endémiques Humidité, chaleur, accessibilité aux services de santé
pages documentaires, résultats
d’enquêtes,
carte épidémiologique
- GEO
- SVT
- EFS
30
minutes
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION(SAI) :
Contexte :
Tu dois faire un exposé sur le paludisme. Tu as devant toi :
- un fond de carte
- des données portant sur les faciès épidémiologiques.
Consigne :
Représente la carte des faciès épidémiologiques
Interprète cette répartition
-
Niveau 5e
Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions de base, des attitudes et des pratiques communautaires positives dans des situations de
prévention du paludisme
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier les pratiques à
risque
Pratiques à risques :
- exposition aux piqûres des moustiques (absence de
moustiquaire, de grillage ou rideaux imprégnés aux
ouvertures, etc.)
- automédication
- insalubrité du cadre de vie (eaux stagnantes,
prolifération des herbes, tas d’ordures sauvages, etc.)
Textes, résultats d’enquête,
pages documentaires
photos - GEO
- SVT
- EFS
30mn
Identifier les conséquences
des attitudes et des
pratiques à risque
piqûre des moustiques (inconfort et risque de
maladie)
- développement du paludisme et ses conséquences
Textes, résultats d’enquête,
pages documentaires
Photos
- GEO
- SVT
- EFS
1 heure
-
Identifier des pratiques
préventives
Pratiques préventives :
- dormir tous les jours et toutes les nuits sous
MILDA
- utilisation de grillages et de rideaux imprégnés au
niveau des ouvertures,
- destruction des gîtes larvaires et des lieux de
prolifération (eaux stagnantes, herbes, ustensiles
usagés, etc.)
- utilisation de produits anti moustiques
- prise de médicaments (Traitement Préventif
Intermittent(TPI) chez la femme enceinte)
Textes, résultats d’enquête,
pages documentaires
Photos
- GEO
- SVT
- EFS
1 heure
Identifier les avantages des
pratiques préventives
Avantages des pratiques préventives :
- rompre la chaîne de transmission
- sur le plan économique : diminution des dépenses
de santé, productivité maintenue
- sur le plan sanitaire : diminution de la charge de
travail du personnel de santé
- sur le plan scolaire : amélioration de la
fréquentation scolaire, amélioration des
performances des élèves
Textes, résultats d’enquête,
pages documentaires
- GEO
- SVT
- EFS
1 heure
-
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : A la veille des grandes vacances tu es invité à conseiller les élèves de 6ème
sur la prévention du paludisme
Consigne :
Rédige une charte sur les attitudes et les pratiques positives qui protègent du paludisme
SITUATION D’EVALUATION
Contexte : Tu dois faire un exposé sur le paludisme dans ton milieu
Consigne :
Etablis la carte des faciès épidémiologiques puis indique, au moins, 4 pratiques pour rompre la chaîne de transmission
-
Niveau 4e
Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions relatives à la transmission et aux conséquences de la maladie ainsi que des comportements
positifs dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel
didactique/Supports
Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier les modes de transmission du
paludisme
Modes de transmission
- piqûre de l’anophèle femelle,
- transfusion de sang parasité,
- mère à l’enfant pendant l’accouchement
Textes, résultats
d’enquête, pages
documentaires
EFS
SVT
30 mn
Décrire le développement du paludisme
Cycle de la maladie :
- les étapes de la maladie : de la piqûre à la
déclaration de la maladie
- le TDR (Test de Diagnostic Rapide)
Textes, résultats
d’enquête, pages
documentaires
EFS
SVT
30 mn
Identifier les conséquences du paludisme
Conséquences :
Morbidité, absentéisme, baisse des rendements
économiques, mortalité élevée, échec scolaire,
augmentation des dépenses, structures sanitaires
submergées, surcharge de travail pour le personnel
de santé
Textes,
résultats d’enquête,
pages documentaires EFS
SVT
30 mn
-
Expliquer les conséquences du paludisme
Conséquences :
Morbidité, absentéisme, baisse des rendements
économiques et scolaires, échec scolaire,
augmentation des dépenses, structures sanitaires
submergées, surcharge de travail pour le personnel
de santé, mortalité élevée
Textes, résultats
d’enquête, pages
documentaires EFS
GEO
SVT
1 heure
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : Tu constates dans ton milieu que beaucoup de personnes sont malades de paludisme.
Consigne : Explique les modes de transmission et les conséquences de la maladie.
-
Niveau 4e
Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions, des comportements et des actions favorables à la protection des cibles vulnérables dans des
situations de résolution de problèmes liés au paludisme
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier les cibles vulnérables
Cibles vulnérables
Enfants de moins de 5 ans :
Femmes enceintes :
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes (données
statistiques), liens Internet,
coupures de presse
EFS
SVT
1 heure
Décrire les caractéristiques des
cibles vulnérables
Caractéristiques des cibles vulnérables :
Faiblesse du système immunitaire : insuffisance du taux
d’anticorps
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes, liens
Internet, coupures de presse EFS
SVT
1 heure
-
Manifester des attitudes
positives favorables aux cibles
vulnérables
Mesures de protection :
- incitation à dormir sous une moustiquaire imprégnée
- Suivi de la prise de médicaments pendant la grossesse
- référence dès les premiers signes à une structure
sanitaire
- Suivi du respect du traitement en cas de paludisme
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes, liens
Internet, coupures de presse, film EFS
SVT
1 heure
Mener des actions favorables
aux cibles vulnérables
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes, liens
Internet, coupures de presse , film
EFS
SVT
1 heure
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : Dans le cadre de la campagne de lutte contre le paludisme, tu dois animer une causerie sur la protection des cibles vulnérables.
Consigne :
Après avoir caractérisé les cibles vulnérables, indique les comportements ou actions pour leur protection contre le paludisme
SITUATION D’EVALUATION
Contexte : Cette année, la campagne de lutte contre le paludisme met l’accent sur la protection des cibles vulnérables. Tu fais partie d’une équipe
chargée de mener des actions d’information dans ton quartier (ou ton village).
Consigne :
Prépare une fiche technique sur le paludisme en indiquant :
-
- 3 modes de transmission
- au moins 5 conséquences
- 4 comportements ou actions qui protègent de la maladie
Niveau 3e
Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions et des actions de sensibilisation dans des situations de résolution de problèmes liés au
paludisme
-
Apprentissages ponctuels :
Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier des pratiques
individuelles favorables à la
prévention du paludisme
- Utilisation de :
moustiquaire imprégnée (parler de ses avantages
économiques, sanitaires, hygiéniques), rideaux
imprégnés,
- pulvérisation ou aspersion intra domiciliaire (produits
insecticides sur les murs)
-Traitement préventif intermittent chez la femme
enceinte
- Application de crèmes/ lotions répulsives
Utilisation de plaquettes, spirales, spray insecticide
Installation de barrières physiques (grillage aux portes et
fenêtres)
- sensibilisation sur ces pratiques
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes (données
statistiques), liens Internet,
coupures de presse
EFS
GEO/ EC
SVT
1
heure
Expliquer à un auditoire des
pratiques individuelles
favorables à la prévention du
paludisme
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes (données
statistiques), liens Internet,
coupures de presse
Identifier des pratiques
communautaires favorables à
la prévention du paludisme
Pratiques favorables à la prévention :
Destruction et /ou traitement des gîtes larvaires
(désherbage, assèchement des flaques d’eau, élimination
EFS
GEO/EC
1
heure
-
Expliquer à un auditoire des
pratiques communautaires
favorables à la prévention du
paludisme
des eaux des pots et pneus usés, épandage de pétrole,
huile de vidange dans les eaux stagnantes…)
Utilisation massive de la moustiquaire imprégnée.
Campagne massive de pulvérisation intra domiciliaire.
sensibilisation sur ces pratiques
pages documentaires, textes,
résultats d’enquêtes (données
statistiques), liens Internet,
coupures de presse, film
SVT
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : Le paludisme sévit dans ton milieu
Consigne : Décris une action de sensibilisation sur une pratique favorable à la prévention du paludisme.
Niveau 3e
Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions concrètes de lutte dans des situations de
résolution de problèmes liés au paludisme
Apprentissages ponctuels :
-
Objectifs spécifiques Contenus Matériel
didactique/Supports
Disciplines
d’accueil
Durée
Identifier des comportements et de stratégies
favorables à la prévention du paludisme
- actions individuelles
- actions communautaires
- comportements (cf. 4ème
)
- sensibilisation : conférence, jeux de rôles, sketch,
porte à porte, exposition, projection de films,
concours, etc.
- relation entre les stratégies et les comportements
à promouvoir
pages documentaires,
textes, résultats
d’enquêtes (données
statistiques), liens
Internet, coupures de
presse, film
EFS
SVT
GEO
1 heure
Mettre en œuvre des stratégies de prévention
Identifier des actions concrètes de prévention du
paludisme
Destruction des gîtes larvaires :
- assèchement, élimination ou désinfection des
eaux stagnantes
- désherbage des alentours
- évacuation des ordures
- enlèvement des objets usagés (pneu, ustensiles de
pages documentaires,
textes, résultats
d’enquêtes (données
statistiques), liens
Internet, coupures de
presse
EFS
SVT
GEO
1 heure
-
Réaliser une action de prévention du paludisme
cuisine…)
choix d’une action :
Inventaire des actions possibles
- choix d’une action
- planification de l’action : objectif, cibles, lieux,
ressources techniques, acteurs, période, suivi,
évaluation
- mise en œuvre : actions concrètes, moments de
régulation, suivi /évaluation
pages documentaires,
textes, résultats
d’enquêtes (données
statistiques), liens
Internet, coupures de
presse, film
SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :
Contexte : Dans le cadre des activités du Club « Lutte contre le paludisme » tu es appelé à faire un exposé-débats sur la lutte contre cette maladie
Consigne :
Décris une action de lutte contre le paludisme
SITUATION D’EVALUATION
Contexte : Ton établissement présente des candidats à un concours scolaire sur la lutte contre le paludisme. Les meilleurs projets sont primés
Consigne : Elabore un projet qui décrit le paludisme dans ses différents aspects (facteurs favorisants, manifestations, faciès épidémiologiques,
conséquences, etc.) et les stratégies de lutte pour vaincre cette maladie. Tu peux illustrer ton document avec des images et des graphiques.
-
3
PAGES
DOCUMENTAIRES
-
LEXIQUE
-
INTRODUCTION
Le paludisme est une maladie parasitaire potentiellement mortelle. On pensait à l'origine que cette
maladie provenait des zones marécageuses, d'où le nom de paludisme dérivé du mot ancien ‘palud’,
signifiant marais. En 1880, Alphonse Laveran découvrit la véritable cause du paludisme, un
parasite unicellulaire appelé Plasmodium. En 1897, Ronald Ross trouva que le parasite était
transmis d'une personne à une autre par les piqûres d'un moustique : l’anophèle femelle.
A côté du VIH/SIDA et de la tuberculose, le paludisme est l'un des principaux problèmes de santé
publique menaçant le développement des pays les plus pauvres. La maladie était jadis plus étendue
mais elle a été éliminée au milieu du XXe siècle dans de nombreux pays des moyennes latitudes
(tempérées).
Le paludisme touche aujourd'hui les régions tropicales et subtropicales et il est responsable chaque
année de plus de 300 millions de cas de maladie aiguë et d'au moins un million de décès.
Actuellement environ 40% de la population mondiale (habitants des pays les plus pauvres du monde
pour la plupart) sont exposés au paludisme et près de 90% des décès dus à cette maladie surviennent
en Afrique, au sud du Sahara principalement chez les enfants de moins de cinq ans La femme
enceinte et l'enfant à naître sont aussi particulièrement vulnérables face au paludisme, cause
majeure de mortalité périnatale, de faible poids de naissance et d'anémie maternelle. On estime que
le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. De nombreux enfants qui survivent à un
accès de paludisme grave peuvent présenter une atteinte cérébrale entrainant des troubles de
l'apprentissage. (Holding PA et al. Cognitive sequelae of severe malaria with impaired
consciousness. Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 1999,
93(5):529-34.)
La connaissance de la biologie du parasite et de son vecteur permet de développer des stratégies de
lutte.
Actuellement, il existe des stratégies de prévention et de prise en charge du paludisme efficaces et
accessibles. Dans le cadre de la prévention, il s’agit surtout de l’utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide, des aspersions intra domiciliaires et du traitement préventif intermittent
chez la femme enceinte. Concernant la prise en charge, l'accès rapide au traitement fondé sur des
médicaments gratuits et efficaces permet de sauver des vies. L'application de ces mesures, et
d'autres encore, sur une grande échelle entraîne une réduction sensible de la charge de morbidité et
de mortalité due au paludisme
Le Sénégal fait partie des 43 pays endémiques d’Afrique au Sud du Sahara. Un programme national
de lutte contre le paludisme a été mis en place depuis 1995 pour faire face à ce fléau. C’est ainsi que
depuis 2000, des plans stratégiques quinquennaux ont été élaborés et mis en œuvre dans le but de
contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population du Sénégal par la réduction du fardeau
du paludisme. L’actuel plan stratégique (2010 -2015) a comme objectifs de réduire la morbidité
liée au paludisme pour atteindre le seuil épidémiologique de pré élimination (moins de 1 cas pour
mille habitants) et la mortalité liée au paludisme de 75% d’ici 2015.
Parmi les approches stratégiques retenues, figurent la collaboration multisectorielle et le
renforcement de la prise de conscience individuelle et communautaire. La collaboration avec le
-
secteur de l’Education peut contribuer au changement de comportement par l’installation de
compétences chez les apprenants.
I. CADRE DE DEVELOPPEMENT DU PALUDISME
La zone tropicale est par excellence le domaine spécifique du paludisme. La maladie trouve dans
cette région biogéographique les conditions favorables à son développement.
L’Afrique en particulier, appartient à cette zone, en dehors de ses extrémités Nord et Sud. La zone
tropicale abrite des types de climats, régis dans l’ensemble par la circulation atmosphérique
générale : climat équatorial, climat tropical humide, climat tropical sec.
La transmission du paludisme est liée à la présence de vecteurs, à leur abondance et au rythme
saisonnier, facteurs qui dépendent, à différents niveaux, de l’environnement.
Au niveau intercontinental, la biogéographie régit la répartition des diverses espèces d’anophèles.
En Afrique intertropicale, on peut trouver Anopheles gambiae, An. Arabiensis, An. funestus ou
An melas et, plus souvent, plusieurs de ces espèces ensemble. Aussi, ce continent qui héberge 15%
de la population mondiale constitue un énorme foyer ininterrompu de Plasmodium falciparum qui
est à l’origine de 85% des cas de paludisme dans monde.
Au niveau régional et dans l’Afrique intertropicale en particulier, le paludisme présente plusieurs
facies épidémiologiques :
- les facies équatorial et tropical où le paludisme est stable. Toute la population est
touchée et développe une prémunition pendant la prime enfance au prix d’une
mortalité infanto-juvénile élevée ; les adultes sont peu touchés par la maladie ;
- le facies sahélien où la stabilité du paludisme est intermédiaire ;
- les facies sahélo-saharien, austral et montagnard, où le paludisme est instable.
L’irrégularité de la transmission n’entraine pas le développement d’une prémunition
et, au cours de certaines années pluvieuses et/ou chaudes, des épidémies, touchant
toutes les classes d’âge, peuvent éclater.
Au Sénégal la transmission du paludisme est étroitement liée à la pluviométrie comme le montre la
figure suivante :
-
Source des 2 figures Michel Henri : Biologie humaine 3eme
En fonction des conditions climatiques et des facteurs écologiques qui imposent un certain niveau
de transmission, on distingue au Sénégal, deux principaux faciès épidémiologiques : le faciès
tropical et le faciès sahélien.
Le faciès tropical se trouve dans les zones hors de la mangrove en Casamance, dans les régions de
Ziguinchor, de Kolda, de Sédhiou, de Kédougou et de Tambacounda. Ces zones appartiennent au
domaine soudano-guinéen, caractérisé par l’alternance d’une saison des pluies (1250 mm en
moyenne par année) qui dure en général de mai – juin à octobre – novembre avec un maximum de
précipitation de juillet à septembre. L’essentiel de la transmission du paludisme s’effectue de juillet
à décembre.
Le faciès sahélien se trouve surtout dans les régions du centre (Kaolack, Kaffrine, Fatick, Diourbel,
Dakar et Thiès) et du nord (Louga, Saint Louis et Matam). Les régions du centre appartiennent au
domaine soudano-sahélien caractérisé par 3 à 4 mois de précipitations. Les pluies sont enregistrées
de juillet à octobre et la moyenne pluviométrique annuelle varie de 400 mm à 1000 mm.
Les régions du nord se trouvent dans le domaine sahélien caractérisé par 1 à 2 mois de saison des
pluies. Les pluies sont enregistrées de juillet à septembre et la moyenne pluviométrique annuelle est
inférieure à 400 mm.
Dans le faciès sahélien, l’essentiel de la transmission du paludisme se fait de septembre à décembre.
-
Dans chacun de ces faciès, il peut exister des modifications locales dues à des facteurs naturels
ou anthropiques capables d’apporter des variations limitées dans l’espace. Les niveaux de
transmission peuvent varier considérablement d’une région à une autre et dans une même région,
d’une localité à une autre suivant les conditions écologiques et d’une année à une autre suivant les
conditions climatiques.
- Facteurs naturels :
- cours d’eau :
o permanents : affluents et les chenaux des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance
o temporaires : marigots à écoulement temporaire
- mares temporaires
- marécages
- mangroves
- influence maritime
Dans les localités situées en zone de marécages ou à proximité d’un cours d’eau ou d’une mare
temporaire, la transmission peut baisser d’intensité mais se prolonger en période de saison sèche
pour une durée plus ou moins importante. La proximité des cours d’eau avec des gîtes d’étiage est à
l’origine d’un développement des populations vectorielles en saison sèche, allongeant ainsi la
période de transmission.
En zone de mangrove et d’influence maritime, la transmission est relativement faible car le vecteur
prédominant (Anopheles melas) a une faible longévité et préfère prendre son repas de sang chez les
animaux. L’essentiel de la transmission s’effectue de septembre à novembre, période de
remplissage des gîtes temporaires à eau douce. Pendant cette période, la transmission est
essentiellement assurée par Anopheles gambiae s.s. dans le faciès tropical et Anopheles arabiensis
dans le faciès sahélien. Au tarissement de ces gîtes temporaires en saison sèche, Anopheles melas
qui colonise les eaux saumâtres en bordure de la mer, prolonge la transmission mais à une faible
intensité.
- Facteurs anthropiques :
- les cultures irriguées et le maraîchage
- la migration et le nomadisme
- l’urbanisation
Les cultures irriguées et le maraîchage permettent la création de gîtes larvaires favorables au
développement des anophèles vecteurs du paludisme au Sénégal. Dans les zones où les activités de
maraîchage et de cultures irriguées sont courantes, il peut exister en dehors de la saison des pluies,
une forte densité de moustiques vecteurs de paludisme: Anopheles gambiae au début de la mise en
eau et Anopheles funestus à la mise en place de la végétation. Dans ces conditions, en plus de la
saison des pluies, la transmission du paludisme peut se prolonger en saison sèche.
La migration et le nomadisme sont des facteurs favorisant le risque de s’exposer au paludisme. Les
nomades migrent avec leurs troupeaux vers les points d’eaux et s’exposent à des piqûres infectantes
pouvant entraîner des accès palustres. Il en est de même pour certains migrants comme les pêcheurs
qui peuvent se déplacer d’une zone de faible endémicité vers des zones de paludisme stable.
En réduisant les espaces ouverts et les gîtes et en augmentant la pollution domestique,
l’urbanisation gène la reproduction des anophèles. Si d’une part, l’urbanisation est caractérisée au
centre par une réduction de la transmission du paludisme, elle est associée, d’autre part, à une
augmentation des risques en périphérie. A mesure que la zone urbaine s’étend, la salubrité et la
qualité de l’habitat régressent. Cette situation expose ces populations à des endroits riches en gîtes
larvaires et augmente le contact entre l’homme et les moustiques vecteurs.
Par ailleurs le développement de l’endémie du paludisme implique une prise en compte de
l’évolution du cadre géo-économique car la Terre est une planète vivante.
La forêt disparaît progressivement du fait des mauvais comportements des hommes. La
surexploitation des ressources a de multiples conséquences dans le monde. Les conséquences
climatiques semblent être les plus inquiétantes.
-
Les dérèglements climatiques sont importants. Le phénomène El niño a des répercussions énormes
sur les climats de la Terre. Durant les années 2005, 2007 et 2009 l’Afrique a connu des
manifestations graves de ces dérèglements climatiques avec les inondations au Niger, dans le Nord
du Burkina-Faso et au Sénégal.
-
II. CYCLE DE LA MALADIE
Le paludisme est causé par un protozoaire (agent pathogène) qui infecte le sang dans lequel il est
introduit suite à la piqure de l’anophèle femelle (vecteur).
1. L’agent pathogène
L’agent pathogène est un protozoaire appelé Plasmodium qui mesure 1 à 2 micromètres.
Il existe 4 espèces de Plasmodium : P. falciparum, P. malariae, P. ovale et P. vivax.
La figure suivante montre sur frottis mince les différentes espèces à tous leurs stades de
développement
Source : Techniques de base pour le diagnostic microscopique du paludisme. Partie I : guide du
stagiaire. Hors série, OMS, 1994
Remarque : Une 5ème
espèce de Plasmodium (P. knowlesi) vient d’être découverte.
Plasmodium falciparum, responsable de la fièvre tierce maligne. L’infection à P. falciparum est la
plus sévère et peut entraîner la mort du patient.
-
P. vivax est responsable de la fièvre tierce bénigne. En fait, P. vivax n'est pas si anodin qu'on le dit :
des formes graves, voire mortelles, ont été rapportées en Inde et en Amazonie. P. ovale est
responsable de la fièvre tierce bénigne et P. malariae de la fièvre quarte bénigne.
P. falciparum est la cause la plus connue des infections et est responsable de 80% de tous les cas de
paludisme ainsi que 90% des décès.
Pour son développement, le Plasmodium doit séjourner chez l’anophèle femelle qui est son hôte
intermédiaire et chez l’homme qui est son hôte définitif.
2. L’agent vecteur
L’anophèle est cependant confondu avec d’autres espèces de moustiques (Culex, Aedes…). Le
tableau suivant permet de comparer leurs différences morphologiques à divers stades de
développement.
L’anophèle est un insecte qui vit dans les zones chaudes et humides. Son évolution est liée à 2
facteurs : l’eau, où elle pond ses œufs, et la température qui influence surtout le développement
larvaire. Ceci explique les variations saisonnières de l’insecte et de la maladie.
Température Durée de développement
Moins de 15°C
22°C
25°C
30°C
Pas de développement
Très lent : 3 semaines
2 semaines
1 semaine
Température et durée de développement larvaire de l’anophèle
-
L’Anophèle femelle se nourrit de sang prélevé chez l’homme lors d’une piqure souvent la nuit. Les
caractéristiques biologiques de l’anophèle femelle pourraient se résumer ainsi :
prend nécessairement un repas sanguin pour la maturation des œufs,
pique la nuit entre le coucher et le lever du soleil,
pique à l’intérieur ou à l’extérieur des habitations (endophagie /