gestion du portefeuille de cr©dit par la r©duction
TRANSCRIPT
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UUNNIIVVEERRSSIITTEE DD’’AABBOOMMEEYY--CCAALLAAVVII ((UUAACC)) ♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠
FFAACCUULLTTEE DDEESS SSCCIIEENNCCEESS EECCOONNOOMMIIQQUUEESS EETT DDEE GGEESSTTIIOONN
((FFAASSEEGG)) ♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠
MMEEMMOOIIRREE DDEE MMAAÎÎTTRRIISSEE eess SSCCIIEENNCCEESSEECCOONNOOMMIIQQUUEESS
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THEME
Réalisé et Soutenu par : Sous la Direction de : AGBLO Ackofy Jean Claude Dr Raymond da MATHA et Enseignant chercheur à BUTOYI Jean Baptiste la FASEG
MAI 2010
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAM-
Bénin : Cas de la CLCAM Akassato
LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG) N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX
OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. CES OPINIONS DOIVENT
ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.
I
DEDICACE Je dédie cette œuvre :
A mon très cher père AGBLO K. Firmin,
Toi qui ne cesse de me montrer le chemin, de me soutenir moralement et
financièrement, reçois par cette œuvre mes profondes gratitudes. Que Dieu
t’accorde la longévité et la santé.
A ma très chère maman CAKPOVI Akouavi,
Toi qui m’as conçu et qui m’as éduqué, c’est à toi que je dois mes premiers
sentiments. Reçois par cette œuvre mes remerciements pour tout ce que tu ne
cesse de faire pour moi. Que Dieu t’accorde la longévité et la santé.
A mes frères et sœurs,
Par cette œuvre, je vous invite à suivre le bon chemin afin qu’ensemble nous
puissions relever le défi. Que Dieu nous comble de la fraternité.
Jean Claude A. AGBLO
II
DEDICACE
A ma chère maman MPERABANYANKA Modeste,
Toi qui, depuis mon enfance, as su développer en moi le goût de l’effort soutenu
et le sens du progrès.
Il ya des dettes que nul ne saurait payer, mais sois rassurée que le souvenir des
moments pénibles que tu m’as aidé à surmonter restera gravé dans mon cœur.
Que ce travail soit ton réconfort et que Dieu le tout puissant t’accorde la
longévité et la santé.
A mon feu père BABIHE Déogratias,
Il y a deux ans que tu m’as quitté, que ce travail soit un hommage pour toi et que
la terre te soit légère.
A mes frères et sœurs, particulièrement notre aîné NAHIMANA
Adolphe,
Toi qui as témoigné à tout moment ton souci manifeste de me voir réussir dans
la vie par tes conseils et ton soutien financier au cours de mon parcours. Dieu te
le rendra au centuple.
Que ce travail t’apporte la joie et la récompense.
Aux familles MBAYAHAGA et MANIRAKIZA,
Pour votre soutien moral et financier. Que ce travail soit la preuve de ma
reconnaissance.
Jean Baptiste BUTOYI
III
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l’endroit de :
Docteur da MATHA Raymond qui, malgré ses multiples occupations,
nous a régulièrement suivi tout au long de ce travail. Nous vous
demandons de trouver ici l’expression de nos sincères sentiments de
reconnaissance et de profonde gratitude.
Tout le corps professoral et toute l’administration de la FASEG. Que ce
travail soit pour vous la preuve que le sacrifice que vous ne cessez de
consentir en vous consacrant à la formation de vos cadets n’est pas une
peine perdue.
Tout le personnel du STF du réseau FECECAM-Bénin et aux agents de la
CLCAM Akassatopour avoir mis à notre disposition les informations dont
nous avions besoin pour la réalisation de ce travail.
Tous nos compatriotes résidant au Bénin, pour vos encouragements à la
réalisation de ce travail.
Monsieur AGONTCHO Guy, Agent de Recouvrement à la CLCAM
Akassato pour nous avoir guidés pendant nos enquêtes de terrain.
Messieurs Théophile NOUNAHON, Lucien DJIDONOU et Guillaume
DOSSOU-YOVO pour leurs aides.
Tous nos amis spécialement MONSIA Karim et TOSSOU David pour
votre apport dans la réalisation de ce travail.
Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de notre travail.
IV
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution des indicateurs de la qualité du portefeuille de crédit de
la CLCAM Akassato….………………….……………………………..…..….51
Graphique 2 : Evolution des indicateurs de rentabilité et de viabilité de la
CLCAM Akassato……………………………………………………………...53
Graphique 3 : Evolution du ratio de charges d’exploitation……………………55
Graphique 4 : Evolution de la productivité du personnel………………………55
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution de certains indicateurs de la qualité du portefeuille de
crédit……………………………………………………………………………50
Tableau 2 : Indicateurs de rentabilité et de viabilité………………………...….52
Tableau 3 : Indicateurs de productivité du personnel...………………………...54
Tableau 4 : Répartition des débiteurs par sexe…………………………………56
Tableau 5 : Répartition des clients défaillants par secteur d’activité…………..56
Tableau 6 : Appréciation du montant de crédit accordé………………..………57
Tableau 7 : Appréciation du processus d’obtention de crédit………………….57
Tableau 8 : Durée de remboursement par rapport à la nature du projet……..…58
Tableau 9 : Avis des enquêtés par rapport au taux d’intérêt………………...…58
Tableau 10 : Réception de la visite du Comité de Crédit par les clients……….59
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel
CGAP: Consultative Group to Assist the Poor
CMS : Caisse Mutuelle du Sénégal
CPEC : Coopérative pour la Promotion de l'Epargne et du Crédit
DID : Développement International Desjardins
DTR : Délégation Technique Régionale
FECECAM : Faîtière des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuel
FCFA : Franc de la Communauté Francophone d’Afrique
FIDA : Fonds international de développement agricole
FINADEV : Financial Development
FMI : Fonds Monétaire International
FNM : Fonds National de la Micro finance
IMF: Institution de Micro Finance
MCA : Millenium Challenge Account
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADME : Association pour la Promotion et le Développement des Micro
Entreprises
PAPME : Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises
VII
PARMEC : Projet d'Appui pour la Réglementation des Mutuelles d'Epargne et
de Crédit
PAS : Programme d’Ajustement Structurel
PVD : Pays en voie de développement
SFD : Système Financier Décentralisé
STF : Secrétariat Technique de la Faîtière
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
USAID: United States Agency International Development
VIII
IX
SOMMAIRE
Avertissement …………………………………………………………..………..I
Dédicace…………………………………………………………………………II
Remerciements………………………………………………………………....IV
Liste des graphiques…………………………………………………………….V
Liste des tableaux……………………………………….……………………...VI
Liste des sigles et abréviations………………………………………………...VII
Sommaire…………………………………………………….………………...IX
Introduction générale………….. ……………………………...………….……..1
Chapitre 1 : Cadre contextuel de l’étude…………………...……………………4
Section 1 : Historique et structure organisationnelle du réseau……..…….....4
Section 2 : Activités et services du réseau…………..……..……….………13
Chapitre 2 : Cadre théorique et méthodologique……………...………………..23
Section 1 : De la problématique aux hypothèses de recherche……………..23
Section 2 : Revue littéraire et approche méthodologique….……………….28
Chapitre 3 : Analyse empirique…………………………………..…………….47
Section 1 : Présentation et analyse des résultats d’enquête…………………47
Section 2 : Vérification des hypothèses et recommandations………………67
Conclusion générale………...…………………………………………...……..73
Bibliographie………………………………………………………………...…75
Table des matières……………………………………………………………...77
Annexes…………...………………………………………………...……………i
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
INTRODUCTION GENERALE
La grave crise économique des années 80 qui a affecté le secteur financier
a été caractérisée par des dysfonctionnements, voire la faillite de la plupart des
institutions financières de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
qui, au fil du temps, s’étaient tournées vers les classes moyennes et aisées,
délaissant ainsi les agents économiques pauvres. Ces échecs proviennent de
facteurs institutionnels et de gouvernance (pressions politiques dans l’allocation
des crédits, régulations et surveillances insuffisantes) ainsi que des facteurs
macroéconomiques (fluctuations économiques, détérioration des termes de
l’échange) et microéconomiques (mauvaise gestion, inadéquation entre les
ressources et les emplois). A ces causes, il conviendrait également d’ajouter
l’impact négatif des politiques de taux d’intérêt administré et de rationnement du
crédit.
Face à cette situation, les agents économiques exclus du système financier
classique ont mis en place des pratiques et des circuits de financements
alternatifs communément appelés micro finance, finance décentralisée ou
finance de proximité. Initiés par les ONG et des banques commerciales telles
que la Brut-Unit Desa (Indonésie), la Gramen Bank (Bangladesh), K-
Rep(Kenya), Prodem/Bancosol (Bolivie), etc. Ces financements alternatifs ont
pour objectif de satisfaire la demande de produits financiers de leurs populations
cibles.
Dès lors, il n’existe pas de définition unique de la micro finance. Il peut
s’agir de l’offre de services financiers aux personnes exclues du secteur
financier classique. Pour le CGAP (Consultative Group to Assist the Poor,
2003), la micro finance est « l’ensemble des services financiers et bancaires à
destination des populations pauvres ». En revanche, pour la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO, 2005), la finance décentralisée est
l’offre de services financiers à des populations n’ayant généralement pas accès
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
aux prestations des banques et établissements financiers classiques. Cette
définition met l’accent sur l’exclusion du secteur financier classique. Cependant,
outre l’offre des services financiers, il a été constaté que la micro finance
constitue un véritable palliatif à la marginalisation des pauvres dans les circuits
de financement du développement et un instrument efficace dans l’amélioration
de leurs conditions de vie.
En effet, l’essor de la micro finance au Bénin trouve ses explications dans
la crise qui a secoué tous les secteurs d’activité et qui a atteint son paroxysme au
début des années 80 avec pour conséquence la faillite du système bancaire.
Devant cette situation, en plus de l’aide publique au développement, les
bailleurs de fonds ont accordé plus d’attention aux nouveaux projets et au
financement de micros entreprises du secteur informel.
On a donc assisté à une prolifération des institutions de micro finance
parmi lesquelles on compte la Faîtière des Caisses d’Epargne et de Crédit
Agricole Mutuel du Bénin (FECECAM-Bénin). Plus concrètement, cette
prolifération des IMF a généré des difficultés liées à la gestion. Ces difficultés
n’ont jamais été aussi évidentes qu’avec plus de créances irrécouvrables
susceptibles de remettre en cause leur pérennité.Ainsi, plusieurs IMF n’ont pas
pu atteindre leurs objectifs. De tout ce qui précède, la problématique la plus
récurrente est sans conteste celle de la bonne gestion de leur portefeuille de
crédit. Ainsi, le réseau FECECAM-Bénin et plus particulièrement la CLCAM
Akassato n’est pas épargnée de ces crises d’impayés ou retard de
remboursement.
L’impayé constitue une véritable menace pour l’institution en ce sens
qu’il remeten cause sa crédibilité et sa pérennité. De cet état de choses, il est
donc impérieux de penser au devenir des IMF, en mettant en œuvre des
stratégies pour une gestion rentable de leur portefeuille de crédit car, si rien n’est
fait, on assistera sans doute à leur disparition dans un proche avenir ; ce qui
constitue un détournement des objectifs officiellement poursuivis. En tout état
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
de cause, c’est la principale raison qui nous pousse à orienter notre réflexion sur
le thème : « Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux
d’impayés dans le réseau FECECAM-Bénin : cas de la CLCAM Akassato ».
Notre objectif est de faire un diagnostic sur la manière dont la CLCAM
Akassato arrive à résorber les causes des impayés dans le réseau FECECAM-
Bénin en vue de proposer des actions idoines aux autorités. Pour mener à bien ce
travail, nous l’organiserons en trois (3) chapitres :
- Chapitre 1 : Cadre contextuel de la recherche
- Chapitre 2 : Cadre théorique et méthodologique de la recherche
- Chapitre 3 : Analyse empirique
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
CHAPITRE 1 : CADRE CONTEXTUEL DE LA RECHERCHE
La présentation du réseau FECECAM-Bénin se fera dans un premier
temps à travers son historique et sa structure organisationnelle, et dans un
second temps à travers ses activités et services.
Section 1 : Historique et structure organisationnelle du réseau
Dans cette section, nous allons nous appesantir sur l’historique du réseau
et sa structure organisationnelle.
Paragraphe 1 : Historique du réseau FECECAM-Bénin
Créé en 1977, le réseau FECECAM-Bénin est une institution de micro
finance dont le but essentiel est d’œuvrer pour la promotion du monde rural à
travers l’amélioration des conditions de vie des populations à la base, la lutte
contre la pauvreté par la mobilisation de l’épargne et l’octroi de crédits à ses
membres. Son histoire très mouvementée est caractérisée par un certain nombre
de profondes mutations pouvant être résumées en quatre phases.
I- Tutelle de l’ex-CNCA
Elle va de 1976 à 1988. Le réseau des Caisses Locales de Crédit Agricole
Mutuel (CLCAM) et des Caisses Régionales de Crédit Agricole Mutuel
(CRCAM) était coordonné par la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA),
société bancaire d’économie mixte créée par l’ordonnance N°75-59 du 22 Août
1975, modifiée successivement par les ordonnances N° 76-31 du 11 Juin 1976 et
N° 77-37 du 26 Septembre 1977. Cette phase a été marquée par la forte
ingérence de l’Etat dans la gestion des CLCAM/CRCAM, coopératives
d’épargne et de crédit régies par le décret N° 77-37. L’activité crédit des
CLCAM/CRCAM était quasiment dirigée par la CNCA et les responsables
politico administratifs. Ce mode de fonctionnement n’a pas permis un bon
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
développement du réseau, ce qui a entraîné une dissolution-liquidation de la
CNCA, organisme de tutelle du réseau à l’époque.
II- Réhabilitation et croissance
A- Réhabilitation
Elle peut se résumer en deux phases. La première phase de la
réhabilitation va de 1989 à 1992. Elle est caractérisée par le désengagement de
l’Etat et la réaffirmation du caractère mutualiste et autonome du réseau
CLCAM/CRCAM à travers le pilotage d’un projet. En effet, suite à la crise du
système bancaire béninois en général et de la CNCA en particulier, presque
toutes les banques de la place ont été liquidées. Les nombreux rapports d’audit
et de missions d’experts qui ont précédés la liquidation de la CNCA, avaient
déjà constaté que dans les villages, les CLCAM jouissaient d’une parfaite
confiance de la part de la population et méritaient d’être réhabilitées compte
tenu de l’engagement dont a fait preuve la population à la base. Dans ce cadre,
avec l’appui de certains partenaires au développement tels que la Banque
Mondiale, l’Agence Française de Développement, la Coopération Suisse, le
Fonds Européen de Développement, la République Fédérale d’Allemagne, la
Mission Française de Coopération et d’Action culturelle…, il a été décidé de
réhabiliter le réseau des CLCAM/CRCAM dans la période du 1er Janvier 1990
au 31 Décembre 1992.
Quant à la deuxièmephase de réhabilitation, elle va de 1993 à 1999. Elle
est caractérisée par la création de la Fédération des Caisses d’Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel du Bénin (FECECAM-Bénin) le 07 Juillet 1993 et par la
révision et l’adoption des textes organiques et la transformation des CLCAM en
Union Régionale des CLCAM (URCLCAM). Cette phase visait à consolider les
acquis (sociétariat, épargne, crédit, formation, information…) de la première
phase.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
B- Croissance
Débutée en 1999, elle est caractérisée par des plans de redressement et de
renforcement du réseau ainsi que la mise en conformité des statuts et règlements
intérieurs des entités avec les dispositions de la loi N° 97-027 du 08 août 1997
portant réglementation des institutions mutualistes ou COOPEC. Cependant, les
performances enregistrées lors des deux phases de réhabilitation n’ont pas
permis d’atteindre l’équilibre financier global du réseau à cause de la
dégradation du portefeuille de crédit dans la plupart des caisses locales. Par
ailleurs, la prolifération des IMF a conduit les autorités monétaires ouest-
africaines (BCEAO) à réglementer les activités de ce secteur sensible de
l’économie. Dans le cadre du redressement, des mesures ont été prises par la
FECECAM-Bénin avec l’appui de Développement International Desjardins
(DID) du Canada. Au nombre de ces mesures, on peut citer :
la création d’une unité spéciale de recouvrement (Unité de
Cantonnement)
la catégorisation des Caisses
l’assainissement du portefeuille de crédit
la professionnalisation des activités
la diversification des produits (crédit virage marché, CEE, IMT).
Même si ces mesures ont permis un accroissement des dépôts et du
volume des crédits, les fonds propres par contre ont été sérieusement érodés à
cause de la montée en flèche des impayés.
Pour pallier à ces insuffisances et permettre au réseau FECECAM-Bénin
de mieux se positionner tant sur le marché national que sur le marché
international de la micro finance, les dirigeants actuels se sont engagés depuis
2004 dans une phase de restructuration et de modernisation avec l’adhésion et la
ferme conviction des acteurs du réseau de renouer avec la croissance et la
rentabilité.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Il faut faire remarquer que malgré cet engagement, le réseau FECECAM-
Bénin était toujours confronté à de multiples dysfonctionnements se traduisant
par une crise d’impayés et de gouvernance qui ont caractérisé la gestion du
réseau. Un plan de redressement a donc été élaboré par les acteurs en Juin 2007
avec l’appui d’un consultant externe (SERFI-TCHAD) recruté par l’Etat. Ce
plan commandité par le Ministère de la micro finance a pour objectif de
résoudre la crise de gouvernance au niveau du réseau, de trouver des solutions
aux problèmes qui entravent sa pérennité et de lui permettre de renouer avec la
rentabilité. Il faut noter qu’en Janvier 2007,les différents organes de la
FECECAM-Bénin (conseil d’administration, conseil de surveillance, comité de
crédit, comité de déontologie) ont été suspendus par le ministère chargé de la
micro finance et remplacés par un comité de suivi du redressement de la
FECECAM-Bénin ayant à sa tête le Directeur de Cabinet du ministère.
De plus, depuis Novembre 2007, un expert chargé de la mise en œuvre du
plan de redressement de la FECECAM-Bénin faisant office de Secrétaire
Exécutif a été recruté à cet effet à l’externe. Il a un mandat de 2 ans
renouvelable et a pour mission de mettre en œuvre le nouveau plan de
redressement élaboré avec l’appui du consultant tchadien.
La mise en œuvre du plan de redressement depuis Novembre 2007 a
permis d’améliorer les indicateurs du réseau au plan du sociétariat, des dépôts,
du crédit, du résultat en fin 2008. Au cours de l’exercice du redressement, les
Unions Régionales (niveaux intermédiaires du réseau au niveau régional) ont été
fusionnées avec la fédération pour donner naissance à la faîtière, réduisant ainsi
le nombre de niveau de 3 à 2. De nouveaux statuts et règlements intérieurs ont
été adoptés. Sur les 100 caisses du réseau, 36 ont été fusionnées et il en reste 64.
Des plans de redressement spécifiques ont été élaborés pour 16 caisses de base.
Des agents de crédit sont responsabilisés sur le portefeuille de crédit.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Paragraphe 2 : Structure organisationnelle du réseau FECECAM-Bénin
Nous ne saurions parler de la structure organisationnelle de la
FECECAM-Bénin sans aborder sa mission et ses objectifs.
I- Mission et objectifs
A- Mission
La vision du réseau FECECAM-Bénin est d’être un réseau leader dans la
sous région pour le développement socio-économique à la base. Pour y parvenir,
il s’est fixé pour mission d’offrir aux populations rurales et urbaines des services
financiers afin d’améliorer leurs conditions de vie tout en assurant la pérennité
du réseau. Il s’agit de :
- détenir une position forte sur le marché ;
- moderniser le réseau ;
- satisfaire les attentesde la clientèle ;
- être un réseau de leader de référence dans la sous région pour le
développement socio-économique à la base.
B- Objectifs
Pour mener à bien sa mission, le réseau FECECAM-Bénin s’est fixé des
objectifs qui sont :
• collecter et gérer l’épargne et les dépôts de fonds de ces membres et
des usagers ;
• consentir du crédit à court, moyen et long termes à ses membres ;
• favoriser la solidarité et la coopération entre les membres ;
• promouvoir l’éducation économique, sociale et coopérative de ses
membres ;
• accepter en dépôt les lignes de crédit destinées au financement de
ses membres et d’organismes intervenant en milieu rural ;
• créer et gérer des fonds spécifiques notamment les fonds de garantie
et autres fonds.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
II- Structures stratégiques et opérationnelles
A- Structures stratégiques (Organes de décision et de contrôle)
La FECECAM-Bénin est un réseau à deux niveaux. Les deux niveaux
sont :
Les CLCAM, qui sont des Coopératives d’Epargnes et de Crédits
(COOPEC) et qui regroupent des personnes physiques et morales et sont dotées
de la personnalité morale. Elles constituent les entités de base du réseau et sont
installées dans les arrondissements et communes du Bénin. Au 31 Décembre
2009, on dénombre 64 CLCAM, 36 guichets principaux, 51 guichets
secondaires répartis sur l’ensemble du territoire national. Ces points de service
ont pour but de :
- Collecter l’épargne locale.
- Accorder des prêts à leurs clients.
- Offrir des services de transfert et de virement d’argent.
- Former et conseiller les clients en gestion de leurs activités.
Les Délégations Techniques Régionales ou Antennes sont des
représentations de la faîtière au niveau départemental ou régional. Ce sont des
structures d’appui aux CLCAM, notamment en matière d’organisation, de
fonctionnement, de comptabilité, et de gestion des excédents de trésorerie, de
contrôle et de formation. Les Délégations Techniques Régionales ou antennes
dépendent directement du secrétariat exécutif. Au 31Décembre 2009, on
dénombre 8 DTR réparties comme suit :DTR Alibori, DTR Atacora,
DTRAtlantique, DTR Borgou, DTR Zou, DTR Mono, DTR Ouémé et Antenne
Collines.
La FECECAM-Bénin est la structure faîtière du réseau, dotée elle aussi de
la personnalité morale. Elle regroupe les CLCAM et a son siège à Abomey-
Calavi. C’est une structure d’appui et de contrôle de l’ensemble du réseau dont
elle est la représentation nationale. En tant que regroupement des CLCAM, le
réseau FECECAM-Bénin joue entre autres rôles : la coordination des activités
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
de l’ensemble des entités du réseau,la représentation au niveau national et
international du réseau,l’élaboration, la diffusion et le contrôle du respect des
manuels de procédures, l’inspection,l’offre de crédit, la mise en place de
services communs en matière informatique,l’élaboration et la mise en œuvre de
modules de formation et l’appui à la gestion comptable.
Dans le respect du principe cardinal de la séparation des fonctions de
décision, d’exécution et de contrôle, chaque institution (Guichet, CLCAM,
DTR, FECECAM) s’est dotée des organes de gestion suivants :
• Organes de décision
Assemblée Générale (AG) : Elle est l’instance suprême de
l’institution et représente l’universalité des membres. Elle est donc constituée
par l’ensemble de ses membres et se réunit au moins une fois l’an en vue
notamment :
- d’adopter le procès-verbal de l’AG précédente ;
- d’adopter les rapports d’activités des organes de gestion pour les
exercices ;
- d’examiner et d’approuver les comptes de l’exercice ;
- de donner quitus aux membres des organes de gestion et de contrôle.
Conseil d’Administration (CA) : il veille au fonctionnement et à la
bonne gestion de l’institution. Il rend compte à l’AG. Ses membres (7 à 9) sont
élus en AG.
Comité de Crédit (CC) : il a pour responsabilité d’octroyer le crédit
aux membres de l’institution conformément aux politiques et procédures
définies en la matière. Le CC est composé de 5 membres élus en AG.
Comité de déontologie (CD) : il adopte les règles relatives à
laprotection des intérêts des membres et règle à l’amiable les conflits entre les
organes de gestion des institutions du réseau. Il est chargé de la gestion des
conflits et veille au respect de l’éthique.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
• Organe de contrôle (Conseil de Surveillance)
Le conseil de surveillance est l’organe chargé de la surveillance de la
régularité des opérations et du contrôle de la gestion de l’institution. Les
membres du CS sont élus en AG.
• Le Comité d’Animation et de Renaissance (CAR)
Lors de la phase de redressement et de transformation du réseau, certaines
CLCAM ont perdu quelques attributs (plus de CA, plus de CC, plus de CS).
Elles ont été transformées en Point de Service avec à leur tête unComité
d’Animation et de Renaissance(CAR). Le CAR a pour mission d’œuvrer à la
renaissance du Point de Service en CLCAM en participant activement aux
opérations de recouvrement des impayés et à la sauvegarde de la confiance de la
clientèle. Il est composé de cinq à sept membres dont deux sont désignés par la
commission de contrôle.
B- Structures opérationnelles (Organes d’exécution)
La Gérance de la CLCAM : le Gérant est chargé d’exécuter les
décisions prises par les organes de la caisse et d’assurer les opérations courantes
des membres et des usagers. Il éclaire les élus dans leur prise de décision.
Le Comité de Délégation de la DTR: le Comité de Délégation de la
DTR, à travers le chef de délégation ou d’antenne est chargé d’exécuter les
décisions prises par les organes de la DTR et de coordonner les activités des
CLCAM.
Le Comité de direction de la FECECAM-Bénin : Le Comité de
direction de la FECECAM-Bénin à travers le Secrétaire Exécutif est chargé
d’exécuter les décisions prises par les organes de la Faîtière et de coordonner les
activités de l’ensemble des entités du réseau au niveau national. Il éclaire les
élus fédéraux dans leur prise de décision
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Section 2 : Les activités et services du réseau
Paragraphe 1 : Les activités du réseau
Dans le réseau FECECAM-Bénin, les produits offerts ne sont pas des
biens tangibles mais plutôt des services. Ils peuvent être regroupés en deux
catégories : les produits d’épargne et les produits de prêt.
I- Les produits d’épargne
Il s’agit de l’ensemble des produits qui permettent de mobiliser l’épargne
en vue de satisfaire les besoins de financement des populations.
• Le Compte Sur Livret (CSL)
C’est le principal produit d’épargne du réseau. Il est destiné aussi bien aux
sociétaires (livret vert) qu’aux non sociétaires (livret rouge). Les comptes sur
livret sont nombreux non seulement à cause du taux d’intérêt de 3% l’an sur le
solde minimum trimestriel servi, mais aussi parce que la majorité des sociétaires
est analphabète. Ils se sentent plus en sécurité avec le support que constitue le
livret d’épargne. Ce livret d’épargne permet au sociétaire de suivre ses
opérations et ses soldes au fur et à mesure. Les frais de tenu de compte sont
évalués à 1 200 FCFA l’an.
• Les Dépôts Divers à Vue (DDV)
Ils sont ouverts pour enregistrer les mouvements de fonds concernant les
prêts accordés aux sociétaires. Quelques commerçants et unités parapubliques
(centre de santé, ONG et antennes rurales de certains projets) les utilisent. Les
frais de tenue de compte sont de 3 000 FCFA par trimestre.
• Les Comptes Courants (CC)
Ils n’ont conservé cette appellation que de nom. Ils sont indirectement
ouverts à la place des comptes de dépôt à vue et le réseau n’accorde pas d’intérêt
découvert créditeur à ces comptes. Des relevés de comptes mensuels sont
délivrés aux titulaires. Ils peuvent également l’obtenir à la demande. Les frais de
tenus de compte sont de 3 000 FCFA par trimestre.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
• Dépôts à Terme Patriote (DTP)
C’est le produit de dépôt à terme proposé par la CLCAM afin de collecter
les ressources stables pour le développement du crédit à moyen et à long terme.
Les personnes de la diaspora sont aussi concernées par ce produit, et le montant
minimum de dépôt est de 50000FCFA au taux allant jusqu’à 6 %.
• Le Plan d’Epargne Investissement (PEI)
C’est le produit de collecte d’épargne et d’octroi de crédit dont la finalité
est de faciliter l’accès des sociétaires à des biens d’équipement et de permettre à
la CLCAM de mener ses activités de crédit tout en limitant les risques
d’impayés.
• Epargne Planifiée (EP)
Ce produit entre dans la gamme de l’épargne /crédit. Une étude de
faisabilité effectuée dans toutes les régions a conclu à son acceptation. Inspirée
de la tontine traditionnelle, l’épargne planifiée est une collecte de l’épargne
progressivement constituée par les populations et d’octroi de crédits en vue de
renforcer les activités génératrices de revenus. Elle permet à toute personne
physique ou morale de faire des mises quotidiennes à partir de 200FCFA
jusqu’à 20 000 FCFA depuis son lieu de travail ou son domicile à travers les
agents spécialisés appelés promoteurs qui viennent faire la collecte. Des facilités
sous forme d’avance à hauteur de 500 000FCFA remboursable en 3 mois sont
accordées aux souscripteurs sur la base du niveau de leur mise des trois derniers
mois. L’épargne planifiée offre aux souscripteurs plus de sécurité que la tontine
traditionnelle dont les promoteurs disparaissent parfois avec les fonds collectés.
A la fin de Décembre 2008, le nombre de souscripteurs actifs est de 16862. Le
volume d’épargne collectée est 404 667 000 FCFA.
II- Les produits de prêt
Les produits de prêt de la FECECAM-Bénin relatifs à ses activités sont
divers et variés. Entre autres, nous pouvons distinguer :
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
- Le Tout Petit Crédit aux Femmes (TPCF)
Il est accordé pour une durée de 3 à 6 mois aux femmes sociétaires qui ne
possèdent pas un compte dans les CLCAM. Son montant est compris entre
10 000 FCFA et 50 000 FCFA. Ce type de crédit a pour objectifs :
l’amélioration du sociétariat féminin, de permettre aux femmes démunies
d’entreprendre des activités génératrices de revenus, d’assouplir les conditions
d’accès au crédit à savoir ouvrir un compte individuel,de constituer une épargne
de 20% du montant sollicité et présenter des garanties matérielles.
- Le Crédit Epargne avec Education (CEE)
Ce sont de crédits destinés aux femmes en âge de procréer et démunies
ayant pour objectifs d’augmenter leurs revenus en leur octroyant des prêts aux
associations de crédits, d’améliorer les connaissances sanitaires, nutritionnelles
et la gestion de leurs affaires avec des leçons d’apprentissage et de leur
permettre de développer la confiance en soi pour s’affirmer et être leader dans
leur communauté.
Le montant de ce crédit est de 10 000 FCFA au minimum et de 300 000
FCFA au maximum avec un taux d’intérêt de 2% le mois. D’une durée allant de
3 à 12 mois et d’une période de différée d’un mois, il a une périodicité de
remboursement hebdomadaire, mensuelle, bimensuelle et trimestrielle. Le CEE
est un produit intégré de lutte contre la pauvreté car il prend en compte à la fois
la question de l’augmentation des revenus, l’éducation à la santé et à la gestion
des affaires.
- Le Crédit à l’Agriculture, à l’Elevage et à la Pêche (CAEP)
Ce crédit vise la mise en place des cultures, leur entretien, la récolte,
l’équipement, l’élevage et la pêche. Le montant minimum est de 20 000 FCFA.
Mais au-delà de 5 000 000 FCFA, l’autorisation est donnée par la faîtière. Il
dure 10 à 36 mois avec une période de différé inférieure ou égale à 03 mois
suivant le cycle de l’activité. La périodicité de remboursement est mensuelle,
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
bimestrielle, trimestrielle, semestrielle, annuelle ou unique à l’échéance et
suivant le cycle. Son taux d’intérêt est de 2% le mois dégressif.
Pour bénéficier de ce crédit, il faut être sociétaire, avoir un compte de plus
de trois (03) mois et constituer une épargne préalable de 15 à 20% du montant
de crédit sollicité et mener réellement l’activité (agriculture, élevage, pêche).
Ce produit permet au réseau d’être le leader dans le financement de
l’agriculture surtout le coton.
- Le Crédit d’Achat de Produits et leur Stockage (CAPS)
Ce crédit est destiné aux commerçants de produits tropicaux, vivriers et
autres. D’un montant minimum de 20 000 FCFA, il nécessite l’autorisation de la
faîtière au delà de 5 000000 FCFA. D’une durée allant de 03 à 12 mois et d’une
période de différé inférieure ou égale à 03 mois suivant le cycle de l’activité, la
périodicité de remboursement est trimestrielle, semestrielle, annuelle ou unique
à l’échéance. Le taux d’intérêt est de 2% le mois dégressif. Pour bénéficier de ce
crédit, il faut être sociétaire à la CLCAM, avoir un compte de plus de trois (03)
mois et constituer une épargne préalable d’au moins 15% du montant de crédit
sollicité et mener réellement l’activité.
- Le Crédit de Préfinancement de Marché (CPM)
L’objectif de ce crédit est l’exécution de bon de commande. D’une durée
allant de 03 à 12 mois et d’une période de différéinférieure ou égale à 03 mois
suivant le cycle de l’activité, le taux d’intérêt est de 2% le mois dégressif. La
périodicité de remboursement est trimestrielle, semestrielle, annuelle ou unique
à l’échéance. Pour avoir accès à ce crédit, il faut être sociétaire à la CLCAM,
avoir un compte de plus de trois (03) mois et accepter de constituer une épargne
préalable de 10 à 15% au moins du montant sollicité, avoir un bon de commande
d’une structure crédible en cours de validité et disposer d’un registre de
commerce.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
- Le Crédit aux Micro-Entrepreneurs (CME)
Il s’agit de crédit destiné au financement de projets, surtout artisanal,
commercial et de petite industrie. Les bénéficiaires doivent disposer d’un
registre de commerce. Le montant va de 20000FCFA à un montant illimité.
Mais au delà de 5 000 000 FCFA, l’autorisation est donnée par la faîtière. D’une
durée allant de 03 à 12 mois et d’une période de différé inférieure ou égale à
03 mois suivant le cycle de l’activité, sa périodicité de remboursement est
mensuelle, bimestrielle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle . le taux d’intérêt
est de 2% le mois dégressif. Pour bénéficier de ce crédit, il faut être sociétaire à
la CLCAM, avoir un compte de plus de trois (03) mois et constituer une
épargne préalable de 10 à 15% au moins du montant sollicité, avoir un micro
projet à exécuter et disposer d’un registre de commerce.
- Le Crédit aux Salariés (CS)
L’objet principal de ce crédit est l’équipement. Le montant minimum est
de 20 000 FCFA mais lié à la quotité cessible. La durée va de 12 à 60 mois avec
une périodicité de remboursement mensuelle. Le taux d’intérêt est de 10% l’an
dégressif. Pour avoir accès à ce crédit, il faut être agent permanent ou
contractuel de l’état, d’une collectivité locale à budget autonome ou d’une
entreprise privée, avoir un projet d’équipement ou autres et avoir une quotité
cessible disponible.
- Le Crédit au Personnel du Réseau (CPR)
Il s’agit de crédit octroyé au personnel dans le but d’assurer leur
équipement. Les conditions liées à ce crédit sont presque les mêmes que le crédit
aux salariés, sauf que pour le personnel, le taux d’intérêt est de 6% l’an
dégressif.
- Le Crédit Social (CSo)
Ce crédit est destiné à la clientèle et a pour objet de les aider à la
célébration de leurs événements heureux ou malheureux (funérailles, dots,
mariages, etc.). Le montant minimum est de 20 000 FCFA et le maximum est de
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
100 000 FCFA pour une durée allant de 03 à 12 mois avec une période de
différé inférieure ou égale à 03 mois suivant le cycle de l’activité. La périodicité
de remboursement est mensuelle, bimestrielle, trimestrielle, semestrielle,
annuelle ou unique à l’échéance. Le taux d’intérêt est de 2% le mois dégressif.
- Le Crédit aux Groupes (CGroup)
Ce crédit a pour but d’aider les groupes dans leurs activités génératrices
de revenus notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche et autres. Le montant
minimum est de 20 000 FCFA par membres et le maximum est de 500.000
FCFA par membre pour une durée allant de 12 à 36 mois avec une période de
différé inférieure ou égale à 03 mois suivant le cycle de l’activité. La périodicité
de remboursement est mensuelle, bimestrielle, trimestrielle, semestrielle ou
annuelle. Le taux d’intérêt est de 2% le mois dégressif. Les principaux critères
d’éligibilité sont : être sociétaire à la CLCAM, avoir un compte de plus de trois
(03) mois et constituer une épargne préalable de 10 à 15% du montant de crédit
sollicité et appartenir à un groupe de 3 à 10 membres exerçant la même activité.
Ce produit permet aux sociétaires n’ayant pas de garanties matérielles de
bénéficier des prêts pour leurs activités rentables.
- Le Crédit aux Groupements (CG)
Ce crédit est destiné aux groupements afin de les aider à financer leurs
activités génératrices de revenus notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche et
autres. Le montant minimum est de 20 000 FCFA par membre et le maximum
est de 100 000 FCFA par membre pour une durée allant de 12 à 36 mois avec
une période de différé inférieure ou égale à 03 mois suivant le cycle de l’activité.
La périodicité de remboursement est mensuelle, bimestrielle, trimestrielle,
semestrielle, annuelle ou unique à l’échéance. Le taux d’intérêt est de 2% le
mois dégressif. Ce produit permet aux sociétaires n’ayant pas de garanties
matérielles de bénéficier des prêts pour leurs activités rentables. Il permet de
financer des milliers de paysans pour la culture du coton surtout dans le Nord.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
- Rachat des Certificats Spéciaux de Créances sur l’Etat (titres)
Il a pour objet de mettre à la disposition des détenteurs de titres, de la
liquidité pour la réalisation de leur projet contre les titres. Le montant maximum
est de 5 millions FCFA pour une durée de 60 mois au taux annuel de 8%. La
périodicité de remboursement est annuelle (à chaque échéance des titres). Le
principal critère d’éligibilité est d’être une personne physique titulaire d’un titre.
Le rachat de titres de l’Etat est possible au niveau de toutes les CLCAM avec un
délai de réalisation très court
Paragraphe 2 : Autres services et bénéficiaires
I- Autres services
A- Letransfert d’argent instantané IMT (Instant Money Transfer)
Le transfert d’argent instantané (IMT) est un service national de transfert
d’argent offert par le réseau FECECAM-Bénin en partenariat avec SkyConsult
Ghana Ltd, une entreprise privée ghanéenne. Sa vocation est d’offrir le service
de transfert d’argent le plus rapide, le plus sûr et le plus fiable aux clients
désireux d’envoyer de l’argent n’importe où sur le territoire national.
Selon les termes de l’accord, le partenaire Sky fournit à la FECECAM-
Bénin la technologie basée sur le GSM et le matériel associé, supporte tous les
frais liés au lancement du produit et forme les agents des caisses pilotes. Le
produit est en cours de vulgarisation dans tout le réseau. Le prix du service varie
entre 600FCFA et 38000 FCFA. Le transfert de fonds est plafonné à 4 millions
FCFA.
B- Western Union et régime de prévoyance de crédit
1- Western Union
L’objet de ce service est la réception ou l’envoi d’argent à l’international.
Le montant minimum est de 10 000 FCFA et le maximum est de 3 000000
FCFA. Le transfert se fait de manière instantanée, et les frais minimum d’envoi
sont de 6 600 FCFA.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
2- Le Régime de Prévoyance de Crédit (RPC)
L’objet du RPC est d’assurer le remboursement du solde dû du crédit à la
CLCAM et payer aux ayant droits une indemnité de base en cas de décès ou
d’invalidité totale et permanente. Le montant maximum est de 10 000 000
FCFA (pour la couverture) pour une durée de 60 mois au taux de 0.075% par
mois. Le remboursement se fait dans les 30 jours suivants la réception des pièces
indispensables au règlement. Le versement d’un capital de 100 000 FCFA
comme protection de base et le remboursement de l’encours de crédit sont des
obligations du réseau FECECAM-Bénin en cas de décès ou d’invalidité totale et
permanente. Précisons qu’en cas de remboursement par anticipation, le RPC
vous reverse la portion de cotisation correspondant à la période non couverte si
elle représente au moins 1500 FCFA.
Le régime de prévoyance de crédit est une couverture améliorée pour les
membres emprunteurs ou leurs ayants droit. C’est le symbole de la solidarité des
bénéficiaires de crédit dans la prise en charge des remboursements en cas de
décès et d’invalidité totale et permanente.
II- Les bénéficiaires et partenaires
A- Les bénéficiaires
Il s’agit principalement des sociétaires résidants ou exerçants leurs
activités dans la zone géographique de la CLCAM. Ce sont notamment les
agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs, les artisans, les petits commerçants, les
groupements, les salariés, etc.
Pour devenir sociétaire, il faut remplir les conditions suivantes :
- libérer au moins une part sociale de 1 000 FCFA pour les personnes
physiques et 10 parts pour les personnes morales ;
- déposer 500 FCFA et 3 photos d’identité.
B- Les partenaires
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Le réseau FECECAM-Bénin a noué de solides partenariats avec certaines
institutions. Il s’agit notamment de :
- DID (Développement International Desjardins)
- CIF (Confédération des Institutions Financières de l’Afrique de
l’Ouest)
- ACDI (Agence Canadienne de Développement International)
- PUASA (Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire)
- MCA (Millenium Challenge Account)
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Chapitre 2 : Cadre théorique et approche méthodologique
Ce chapitre expose le cadre théorique et la méthodologie utilisée pour la
recherche.
Section 1 : De la problématique aux hypothèses
Cette section présente la problématique, l’intérêt de la recherche, les
objectifs, les hypothèses et le seuil de décision.
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l’étude
I- Problématique
A chaque stade de développement ou de l'évolution de l'économie de tout
pays, le financement de la production, gage de création de richesses et
d'emplois, est réalisé par des institutions et des mécanismes mettant en œuvre
des techniques financières de plus en plus élaborées. La plupart de ces
institutions ont pour activité principale l'intermédiation financière qui constitue
la base des investissements.
Ainsi, le passage de l'économie d'endettement à l'économie de marché des
capitaux a été concrétisé dans la plupart des pays industrialisés par le
développement et le perfectionnement du système de financement de l'économie
qui n'est pas sans risque, comme l'indique la crise financière qui secoue
actuellement le monde entier et qui est devenue pour toutes les grandes
puissances mondiales et même pour les pays en voie de développement un sujet
majeur de préoccupations du fait de la mondialisation de l'économie.
Les crises économiques, le poids de l'endettement et les problèmes de
gouvernance ont rendu très précaires les conditions de vie de la majeure partie
des populations des pays en voie de développement. Dans ces pays où
cohabitent les secteurs d'activité formels et informels, les micro-entreprises n'ont
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
pas toujours accès au financement bancaire classique pour suppléer l'Etat dans la
création de richesses et d'emplois.
Depuis l'avènement de la démocratie pluraliste au Bénin en 1990, les
décideurs ont opté pour le libéralisme économique. Or, une économie de marché
ne peut se développer effectivement que dans la mesure où le financement des
activités est réalisé par des institutions efficaces, viables et pérennes qui
accordent des services financiers de proximité. En effet, l'émergence d'un
secteur privé dynamique capable de soutenir la relance de l'économie béninoise
a amené les autorités monétaires à favoriser la mise en place des institutions de
micro finance évoluant aux côtés du système bancaire classique. Ce dynamisme
du secteur de la micro finance s'explique par le souci de réduire au maximum les
effets néfastes engendrés par la banqueroute connue dans les années 80. Cette
banqueroute qui a aggravé la situation des entreprises qui, du coup, ont donc
recours aux usuriers pour le financement de leurs activités. C'est en juillet 1993,
après la réhabilitation de l'ancienne Caisse Nationale de Crédit Agricole
(CNCA) qu'a vu jour la première véritable institution de micro finance
dénommée la Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle
du Bénin (FECECAM-Bénin). Toutefois, si le fait de rendre les services
financiers de proximité aux pauvres permet d’atténuer les difficultés d’accès au
crédit des individus, une bonne performance en matière de remboursement
constitue aussi un enjeu stratégique pour toute institution qui accorde du crédit.
La situation des impayés dans le réseau FECECAM-Bénin est devenue
une préoccupation majeure ces dernières années. A titre d’exemple, les impayés
ont atteint 11,1 milliards en 2006 pour l’ensemble du réseau. Cette crise
d’impayés a poussé les acteurs à adopter un plan de redressement visant à
améliorer la politique de crédit. Malgré la nouvelle politique de crédit adoptée,
les missions permanentes d’inspection, le recrutement des agents chargés de
recouvrement, les différentes formations au profit des techniciens du réseau en
matière de gestion de portefeuille de crédit, la situation n’est pas encore
Réalisé et soutenu par AGBLO Ackofy Jean Claude et BUTOYI Jean Baptiste 31
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
maîtrisée. Ainsi la CLCAM Akassato qui est l’une des caisses du réseau, n’est
pas restée en marge de toutes ces difficultés. Cette caisse qui a fait l’objet de
notre étude, gère un portefeuille de crédit considérablequi est loin d’être
totalement qualitatif. La nécessité pour cette caisse d’assurer sa survie et de faire
face aux défis de performance entraîne des questionnements et remises en
causes. Le spectre des impayés demeure et les conséquences se répercutent sur
le résultat. Le non remboursement de crédits doit, non seulement déclencher des
actions de recouvrement, mais aussi une réflexion sur la gestion de ces crédits.
C’est ce qui suscite à notre niveau un certain nombre de questions sur l’état des
lieux des crédits octroyés à la CLCAM Akassato :
Quelles sont les raisons qui expliquent le non remboursement des
crédits par certains clients ?
A quel niveau pouvons-nous situer les responsabilités liées au
phénomène d’impayés dans la CLCAM Akassato ? En d’autres termes, quelles
sont les principales causes des d’impayés au niveau de la CLCAM Akassato ?
La politique de gestion de portefeuille de crédit instituée par le réseau
n’a-t-elle pas d’influences sur le non remboursement de crédit ?
Les réponses à ces différentes interrogations seraient notre manière
d’appréhender le phénomène des impayés dans le réseau FECECAM-Bénin en
général et à la CLCAM Akassato en particulier, afin d’y apporter des solutions
idoines. C’est en faite la raison de la formulation de notre thème de recherche :
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le
réseau FECECAM- Bénin : Cas de la CLCAM Akassato.
II- Intérêt de l’étude
La question de la dégradation des indicateurs de performance abordée
dans cette étude est d'une importance capitale car l'épineuse question de la
pérennité à laquelle est confrontée la plupart des IMF découle de la gestion
Réalisé et soutenu par AGBLO Ackofy Jean Claude et BUTOYI Jean Baptiste 32
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
stratégique et opérationnelle des différents acteurs aussi bien internes,
qu'externes.
La baisse inquiétante des résultats de l'institution en raison des créances
en souffrance et des pertes sur crédits dénote l'importance du problème qui
s'observe à travers la détérioration du portefeuille de crédit.
Ce travail trouve donc son utilité dans le fait qu’il permettra aux
dirigeants :
- de prendre connaissance des causes réelles des impayés ;
- de minimiser les risques de non remboursement des créances ;
- de connaître les outils de gestion de toutes les créances dont le paiement
est en retard ;
- de renforcer la crédibilité des caisses dans un environnement qui s’avère
concurrentiel ;
Le choix de ce thème se justifie aussi par son actualité par rapport au
contexte socio-économique du Bénin. Cette initiative s’inscrit parfaitement dans
les objectifs du FNM (Fonds National de la Micro finance) qui ne cesse d’initier
des séminaires de renforcement de capacités en matière de gestion du
portefeuille de crédits.
Enfin, les résultats de notre travail seront accessibles à tous ceux qui sont
préoccupés par la problématique de la gestion du portefeuille en vue de réduire
les impayés au sein des institutions de micro finance.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de la recherche
I- Objectifs de l’étude
Les objectifs de l’étude ont été fixés par rapport aux problèmes à résoudre
et se présentent comme suit :
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
A- Objectif général
L’objectif général de notre étude est de contribuer à une bonne gestion du
portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés au niveau du réseau
FECECAM-Bénin en général et de la CLCAM Akassato en particulier.
B- Objectifs spécifiques
Nous nous sommes fixés comme objectifs spécifiques :
- Analyser les conditions d’octroi de crédits à la CLCAM Akassato.
- Analyser la politique de suivi de crédits à la CLCAM Akassato.
II- Hypothèses de recherche et seuil de décision
A- Hypothèses
Notre recherche est basée sur deux hypothèses qui sont les suivantes :
H1 : Les conditions d’octroi de crédits constituent un facteur déterminant
des impayés à la CLCAM Akassato.
H2: L’inefficacité de la politique de suivi de crédits justifie les impayés à
la CLCAM Akassato.
B- Seuil de décision
Les informations collectées à partir de notre questionnaire seront la base
de l’appréciation pour la fixation du seuil de décision.
Les conditions d’octroi de crédit constituent un facteur déterminant des
impayés : Cela sera validé si la fréquence des réponses trouvant les conditions
d’octroi de crédit défavorables est supérieure à 50%.
Quant à l’inefficacité de la politique de suivi, elle sera validée si les
données relatives sont significatives.
Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de l’étude
Cette section expose la revue littéraire et la méthodologie utilisée pour
notre recherche.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Paragraphe 1 : Revue de littérature
Nous aborderons dans ce paragraphe certaines notions ayant rapport avec
le problème puis nous ferons le point de quelques travaux antérieurs dans le
domaine afin de mieux cerner le phénomène des impayés.
I- Quelques notions liées à la micro finance
Il s’agit de présenter les généralités sur la micro finance et d’aborder
quelques concepts.
A- Généralités sur la Micro finance
1- Origine de la micro finance
La micro finance est née dans les années 1980 en réponse aux
interrogations et aux conclusions d’études concernant l’offre publique de crédits
subventionnés destinés aux paysans pauvres (Joanna Ledgerwood, 1997). Elle
est un phénomène assez récent au plan historique si l’on se réfère à son
expérience la plus médiatique, la Grameen Bank du professeur MUHAMUD
YUNUS de l’université de CHITTAGONG au Bangladesh. Crée en 1976 dont le
but est d’aider les pauvres en leurs accordant des prestations financières
compatibles avec leurs conditions de vie.
Par ailleurs, les premières organisations de micro finance, ayant fait la
preuve de leur efficacité, ont progressivement soulevé un véritable enthousiasme
dans de nombreuses institutions internationales ou nationales qui ont tenté de
répliquer l’expérience. Cet engouement a été renforcé par l’impact que les
organisations de micro finance ont eu sur les personnes qui y avaient recours.
Une analyse de l'impact sur les emprunteurs des programmes de micro
financement a confirmé que les bénéficiaires des micros crédits ont été capables
d'augmenter et de stabiliser leurs revenus. Les études de Che (1992), Schuler et
Hashemi (1993), Wahid (1993), Kandakar et al. (1994), Khalily (1994) ont
expliqué l'impact de la Grameen Bank au Bangladesh sur la croissance des
revenus des ménages, sur les dépenses des ménages pour satisfaire les besoins
Réalisé et soutenu par AGBLO Ackofy Jean Claude et BUTOYI Jean Baptiste 35
Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
essentiels, les opportunités d'embauche et le régime alimentaire. Au Bénin, ce
secteur est très diversifié en nombre d'années d'expérience, en objectifs, en
moyens, en taille, en ressources humaines et financières mais aussi et surtout en
fonction de la méthodologie d'intervention.
2- Définition
La micro finance se définit comme l’offre de services financiers (crédit,
épargne, assurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du système financier.
Sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d’offrir
des garanties bancaires, et sont donc en général « oubliées » des institutions
financières et des banques. L’accès aux services financiers et le développement
de la micro entreprise est l’un des grands piliers du développement durable (au
côté de la démocratie, de l’éducation et des infrastructures). Elle permet à des
femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de
revenus.
Toutefois, les termes Institutions de Micro finance ou Système Financier
Décentralisé (SFD) regroupent la même réalité. Selon SHONDJAI F. et
FOURNER Y. (2000), quatre types de SFD peuvent être distingués suivant la
méthode employée pour pallier le manque de garanties exigées habituellement
par le système bancaire :
- Système de crédit solidaire : Le prêt du groupe basé sur la caution
solidaire, est historiquement apparu comme un complément de prêt individuel
du secteur financier classique. Le modèle de référence est celui de Grameen
Bank. Dans ce système, les prêts sont consentis sans exigence d’épargne
préalable à des groupes solidaires de 3 à 7 membres constitués pour l’occasion.
En ce qui concerne les prêts de groupe, la progressivité des sommes permet tout
d’abord à l’IMF de tester le groupe emprunteur (Gosh et Ray, 1997). Elle
constitue également une incitation au remboursement à travers la dégradation
des sommes déboursées (Stiglitz et Weiss, 1981, Buckley, 1997). La sanction en
cas de non remboursement est le refus d’un nouveau prêt pour tous les membres
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
du groupe, qu’ils aient ou non remboursé à titre individuel, c’est ce qu’on
appelle la responsabilité solidaire (Basley et Coate, 1995 ; Ghatak, 2000).
- Système de crédit individuel : Le système est caractérisé par la non
exigence d’épargne préalable de l’emprunteur. Les prêts sont octroyés à des
micros entrepreneurs avec des modes de sélection rigoureuse de la clientèle.
- Système mutualiste :Le système est fondé sur la collecte d’une épargne
préalable. Ce système s’inspire des coopératives et mutuelles d’épargne et de
crédit qui sont nés en Europe et au canada à la fin du 15ème siècle. Ils sont pour
la plupart mis en œuvre par le DID canadien. Un bon exemple en Afrique est
constitué au Sénégal par la CMS (caisse mutuelle du Sénégal) qui regroupe
80 000 sociétaires (rapport BCEAO 2005).
- Système mixte : ce système fonctionne en milieu rural. Il cherche à
combiner les avantages de la formule basée sur l’épargne avec ceux de l’apport
des fonds extérieurs. A la différence du système mutualiste, les crédits sont
accordés sans être liés obligatoirement à une épargne préalable.
B- Clarification de quelques concepts
Cette partie présente quelques notions sur la micro finance et les impayés.
1- Notions de crédits et d’impayés
a- Notion de crédits et sa typologie
Le terme crédit vient du mot latin créditum qui est issu du verbe credere
qui signifie croire, avoir confiance. Par extension, cela devient le prêt consenti
par le banquier, car celui-ci accepte de prêter dans la mesure où il place en son
client une certaine confiance. De manière classique, on définit le crédit comme
une opération par laquelle une personne physique ou morale (prêteur) met
temporairement à la disposition d’une autre personne (emprunteur), une somme
d’argent ou un bien matériel qui devra être restitué à un moment convenu de
commun accord (échéance) et avec paiement du prix d’usage de la somme ou du
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
bien (intérêt) compte tenu du risque que court le prêteur. (DID Canadiennes,
2006).
Nous allons distinguer le crédit, en fonction de l’usage que l’emprunteur
propose de faire du montant prêté. Nous distinguons donc :
- Le crédit à des fins personnelles ou crédit de consommation : Il est
destiné à l’acquisition de biens ou services au niveau du ménage. L’objet du
crédit n’est pas générateur de revenu et son remboursement se fait à partir de
revenus réguliers provenant d’une source autre que l’objet du prêt. Dans ce type
de crédit, les habitudes d’épargne du client deviennent souvent un gage de sa
capacité à rembourser.
- Le crédit productif : Il est sollicité par un individu ou une entreprise
dans le but d’améliorer ses activités. On dit du crédit productif qu’il est
générateur de revenus. Le remboursement de ce type de crédit est généralement
supporté par les revenus générés par l’objet du prêt.
b- Notion d’impayés et sa typologie
Les impayés sont des crédits sur lesquels au moins un remboursement est
en retard et le retard est mesuré après un jour de remboursement non payé à
l’échéance.
Dans le rapport de l’USAID 2007, les impayés appelés aussi arriérés ou
retards de remboursement, mesurent le pourcentage d’un portefeuille de crédit
qui est à risque. Cette notion d’impayés nous amène à distinguer :
Crédits sains : Ils concernent les prêts non échus accordés aux
sociétaires et les prêts échus en retard de moins de trois mois. Ces crédits ne font
pas l’objet de provisions.
Crédit en souffrance : Ce sont des crédits dont une échéance au
moins est impayée depuis plus de trois mois (loi PARMEC). Dès lors, la totalité
de l’encours du crédit échu ou non doit être désignée sous cette rubrique. Les
crédits en souffrance doivent faire l’objet de provisions à constituer en fin
d’exercice. Le montant de la provision est déterminé selon la durée des retards
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
observés dans le paiement des échéances conformément aux modalités
suivantes :
- Crédits comportant au moins une échéance impayée de plus de 3 mois à
6 mois au plus : 40 % du solde restant dû ;
- Crédits comportant au moins une échéance impayée de plus de 6 mois à
12 mois au plus : 80 % du solde restant dû ;
Créances irrécouvrables : Une créance est irrécouvrable lorsqu’un
emprunteur ne peut pas ou ne veut pas rembourser son crédit et que l’institution
n’espère plus recevoir le remboursement.L’IMF doit toutefois continuer ses
efforts de recouvrement. En général, une créance est considérée comme
irrécouvrable quand elle est en impayé de plus de 12 mois. Toutefois, le montant
irrécouvrable dépend de l’encours au moment où l’emprunteur cesse de
rembourser. Le montant qui sera passé en perte peut être différent du montant
irrécouvrable si l’institution peut faire jouer une garantie ou une caution.Les
coûts de créances irrécouvrables ainsi que des impayés sont bien réels pour une
IMF. Ils affectent aussi bien l’IMF que les bons emprunteurs.
Les créances irrécouvrables retardent les produits d’intérêts, ralentissent la
rotation du portefeuille, augmentent les frais de recouvrement, affectent l’image
de l’institution (perte de crédibilité) et entraînent la perte des produits. L’IMF
doit agir pour réduire les retards et les créances irrécouvrables.
2- Indicateurs de performances
a- Efficience et autosuffisance opérationnelle
• Efficience
Selon CHARRON J.L et SEPARI S. (2004), l’efficience est le fait de
maximiser la quantité produite en engageant le moins de moyens possible.
L’efficience est liée aux techniques de production et aux outils de gestion
s’appuyant sur des techniques de gestion.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
• L'autosuffisance opérationnelle
L'autosuffisance opérationnelle est la mesure la plus élémentaire de la
pérennité. Elle indique si les produits d'exploitation sont suffisants pour couvrir
toutes les charges d'exploitation.
Les charges financières et dotations aux provisions pour créances
douteuses sont incluses dans ce calcul parce qu'elles constituent des coûts
normaux (et significatifs) d'exploitation. En se concentrant sur la couverture des
coûts, l'autosuffisance opérationnelle traduit la capacité de l'IMF à poursuivre
ses opérations sans subventions futures.
C'est un indicateur de viabilité. Les institutions qui ne peuvent pas couvrir
leurs coûts nécessitent des injections périodiques de fonds extérieurs pour être
en mesure de continuer à opérer.
Formule : Produits/charges d'exploitations + charges financières + dotations
aux provisions pour créances douteuses.
Norme BCEAO : > 130%
b- Rentabilité et qualité de portefeuille
Rentabilité d’une IMF
C’est la capacité pour une IMF à s’autofinancer. Celle-ci doit pouvoir
utiliser une partie de ses produits pour payertoutes les charges d’exploitation,
offrir des services adéquats à ses membres et avoir un rendement satisfaisant
pour assurer son avenir. La rentabilité est aussi un indicateur établissant une
comparaison entre les moyens mis en œuvre (capitaux mobilisés) et les résultats
obtenus. On distingue :
- Rentabilité économique : elle met en rapport les résultats et les
ressources stables mobilisées indépendamment de leur mode de financement.
- Rentabilité financière : elle s’obtient en calculant le ratio Résultat
net/Capitaux propres. Ce ratio est particulièrement important pour les entités
privés ayant des actionnaires recherchant le profit. Cependant, vu que la plus
part des IMF sont sans but lucratif, ce ratio est utilisé comme indicateur
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
alternatif pour mesurer la viabilité commerciale. La rentabilité de la micro
finance concerne la situation financière. Les bilans, les états financiers de
chaque exercice attestent en effet des marges de rentabilité dégagées par les
IMF.
Qualité de portefeuille de crédit
Le portefeuille de crédit encore appelé encours de crédit est le montant du
capital restant dû sur les crédits consentis par l'institution. Il est la raison d'être
de toute institution de crédit car c'est le principal actif qui génère de revenus
(intérêts et commissions).
Selon le CGAP (Directives concertées pour la micro finance, 2003) « le
rapport sur le portefeuille doit montrer l'importance des crédits en retard pour
l'exercice en cours. Il convient d'expliquer de manière détaillée le calcul des
remboursements en retard et en particulier de définir précisément ce qui est
porté au numérateur et au dénominateur de tous les ratios utilisés pour mesurer
la qualité du portefeuille de crédit ». Le niveau des impayés d'un portefeuille de
crédit est généralement le meilleur indicateur des possibilités de recouvrement
des crédits. C'est donc un élément important pour déterminer le niveau adéquat
des provisions pour créances douteuses. Le principal instrument de mesure des
impayés est le taux de portefeuille à risque, par classe d'ancienneté.
Les méthodes de gestion du portefeuille de crédits couramment utilisées
sont le suivi et la relance des clients. Mais les IMF mettent également en place
des procédures pour autoriser et suivre la « renégociation » de crédits impayés et
constituer les provisions nécessaires pour ces crédits. Il s'agit du
« rééchelonnement » qui consiste à prolonger la durée du crédit ou
l'assouplissement du calendrier des remboursements et du « refinancement » qui
consiste au remboursement d'un crédit à problème par l'octroi d'un nouveau
crédit. La qualité du portefeuille de crédit est mesurée à l’aide des ratios. Ces
ratios nous permettent d’analyser les relations financières pour diagnostiquer
l’état de santé de l’institution. Les ratios clés doivent être suivis régulièrement
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
pour mesurer les résultats. Le tableau ci-dessous décrit le but de chaque
indicateur et donne une gamme de ratios acceptables
Indicateur Ratio Mesure
Portefeuille à
risque (PAR)
classé par
ancienneté
Capital restant dû
ayant des versements
en retard d’au moins
(1,31,…)
jours/encours de
crédits
Combien pourriez-vous perdre si
les emprunteurs en retard
cessaient de rembourser ? Le
classement par ancienneté permet
de distinguer les crédits très
risqués des crédits moins risqués
(plus le retard est important, plus
le risque de ne pas recouvrer est
élevé).
Taux d’impayés Montant en
retard/encours de
crédits
Le non remboursement est-il
fréquent ? Mesure le montant du
capital qui est dû mais impayé.
Taux de
remboursement
Montant remboursé
(à jour et en retard) -
remboursement
anticipé /Total dû
pour la
période+montant en
retard de période
précédente
Compare le montant remboursé
au montant échu ou attendu sur
une période. Ne donne pas
d’information utile sur les
performances de l’encours de
crédits.
Taux de
recouvrement
global sur la
période
Montant recouvré
pendant la période (P
ou P+I)/montant dû
pour la période (P ou
P+I) d’après les
Peut être traité algébriquement
pour prévoir le taux d’abandon de
créances. Fluctue de mois en
mois et n’est significatif que sur
une longue période.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
termes du contrat de
prêt.
P=principal
I=intérêt
Taux annuel
d’abandon de
créances
Montant devenu
irrécouvrable pendant
la période/encours de
crédits moyens
Coût annuel des impayés, qui
doit être compensé par une
augmentation du produit des
intérêts.
Source : Goldberg et Ruth Goodwin « mesure et contrôle des impayés dans les
IMF ».
En zone UEMOA, le PAR est la norme retenue dans la réglementation
régissant les établissements de crédits et financiers. En effet, le portefeuille à
risque est un ratio qui fourni aux gestionnaires un portrait de la situation du
portefeuille de prêt à un moment donné.
Le PAR est le meilleur indicateur de la qualité d’un portefeuille, tandis
que le taux d’impayés surestime la qualité du portefeuille. (Goldberg et Ruth
2002). Le PAR a aussi des limites pour les portefeuilles en croissance rapide et
il diminue avec les pertes sur créances irrécouvrables.
Le taux de remboursement, mesurant la part effectivement versée sur le
total dûpendant une période donnée, ne nous apprend rien sur la qualité
duportefeuille de crédit. Le taux d’impayés non plus ne mesure pas la qualité du
portefeuille de crédit. Lanotion de qualité du portefeuille étant liée au risque,
l’élément qui permet d’apprécierle risque est le solde restant dû et non le
montant en retard.
La balance âgée des impayésest un outil très important dans la gestion
desimpayés. Il permet de bien apprécier le risque et oriente les gestionnaires de
créditssur les stratégies de recouvrement des impayés.
Le calcul des pertessur créances irrécouvrables permet d’apprécier
l’impact réeldes provisions pour créances douteuses et des abandons de créances
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
sur les étatsfinanciers. Notons que les provisions pour créances douteuses
réduisent la rentabilité(le résultat d’exploitation de l’Institution), et les pertes sur
créances irrécouvrables décapitalisent l’IMF.
II- Quelques cas d’études antérieures liées aux impayés dans les IMF
Nous présenterons ici les différents travaux qui tentent d’expliquer les
manifestations des impayés dans les IMF.
• Impayés et groupe solidaire
Gueye (1999) démontre que le risque de défaillance d'un membre est
amplifié lorsque le groupe est de petite taille. Néanmoins, la taille du groupe ne
doit pas être trop élevée car l'application du contrôle par les pairs y serait plus
difficile. En effet, la défaillance d'un membre conduisant au non renouvellement
des crédits pour tout le groupe, les autres membres ne voudront pas rembourser
même s'ils en ont la capacité (Basley et Coate, 1995; Paxton, Graham et Thraen,
2000). Bratton (1986) soutient cette thèse en affirmant qu'un individu accepterait
de rembourser son crédit si et seulement si le groupe a une réelle chance de
maintenir un bon crédit. Ce mécanisme n’échappe pas aux risques exogènes qui
sont dus aux incertitudes globales qui caractérisent les projets financés. Une
mauvaise récolte, une chute des cours mondiaux d’un produit dominant chez les
emprunteurs peuvent annihiler tous les records de remboursement. Les
controverses autour de la caution solidaire font que certaines IMF optent pour de
nouvelles formes de garanties réelles, le warrantage et les fonds de garantie.
Par contre Paxton et al. (2000) dans une étude sur« les mécanismes
internes aux groupes au Burkina » ont identifié une augmentation de la
probabilité des impayés avec le cycle de prêt. Ceci sous-entend que, plus le
groupe développe de l’expérience en matière de crédit, plus il a tendance à
devenir défaillant à cause d’un contrôle moins soutenu des officiers de prêt.
Quant à Basley et Coate(1995) dans leur modèle de défaillance
stratégique, montrent que les bons emprunteurs décident de ne pas rembourser
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
s’ils observent que les autres sont défaillants et qu’ils ne bénéficient de toute
façon plus de prêts. Dans ce cas, si les prêts étaient individuels ces bons
emprunteurs auraient remboursé. Les prêts de groupe sont beaucoup plus risqués
que les prêts individuels. De plus, lorsque la gestion des impayés n’est pas
optimale, le défaut de certains emprunteurs dans le groupe entraine une réaction
en chaine des autres emprunteurs avec un effet domino (Paxton et Al, 2000) ou
des risques de collusion entre emprunteurs (Armandariz de Aghion et Morduch,
2005).
• Impayés et asymétries d’information
Les principaux facteurs influençant les impayés sont liés aux asymétries
d’information, aux chocs négatifs auxquels sont confrontés les emprunteurs ou
encore à la mauvaise qualité de certaines institutions (Godquin, 2006). Varian
(1990) atteste que l'asymétrie de l'information apparaît lorsqu'un agent
économique est plus informé qu'un autre sur ses propres risques et les actions
qu'il va entreprendre.
Ces asymétries créent des problèmes d’anti-sélection (attribution de prêts
aux emprunteurs très risqués) ainsi que des problèmes d’aléa moral (situation où
l’emprunteur agit d’une manière non appropriée en faisant peu d’effort ou des
efforts insuffisants pour faire fructifier son prêt ou en l’utilisant de manière non
appropriée). Les problèmes d’anti-sélection et d’aléa moral augmentent la
proportion d’emprunteurs qui ne peuvent rembourser leur prêt à la date
d’échéance car le rendement de l’utilisation de leur prêt ne leur permet pas de le
faire. Pour Desaii et Meller (1993) cité par Honlounkou, Aclassato et Quenum,
les facteurs liés à la sélection adverse trouvent leurs origines dans la croissance
rapide du portefeuille, mauvais ciblage des clients, le sous financement des
activités et le rééchelonnement inadéquat de crédits. Par ailleurs, les
emprunteurs qui ont assez d’argent pour rembourser peuvent toutefois décider
de faire défaut sur le remboursement.
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• Impayés et mauvaise gestion
ACCLASSATO H.D., QUENUM V.C. et HONLOUNKOU A. (2001) ont
affirmé que la situation d’impayés est liée à la mauvaise gestion. Il existe
également les impayés volontaires. Ce sont des cas où l’individu disposant des
sommes dues, préfère en prolonger unilatéralement la durée de leur usage car,
conscient qu’un remboursement immédiat n’offre pas automatiquement
l’opportunité d’un renouvellement immédiat de crédit. Contrairement à ce qu’on
pourrait penser, les remboursements retardés sont aussi dangereux que les
créances irrécouvrables.Non seulement il est associé au retard de
remboursement de coûts de recouvrement, mais également il fausse la
programmation financière et peut entraîner la panique des déposants des SFD ;
or ces derniers, contrairement aux banques classiques ne sont pas généralement
reliés à un prêteur de dernier ressort qui pourrait les refinancer.
• Impayés et mauvaise politique de crédit
Selon EDMOND P. (1994) une trop grande spécialisation du crédit pour
les campagnes agricoles et la non couverture des besoins financiers pour les
autres secteurs socio-économiques entraînent le détournement des crédits de la
part des clients.
Dans une étude réalisée sur les problèmes de remboursement dans le
réseau FECECAM-Bénin, Soglohoun et Lontchédji (2000) ont identifié
plusieurs causes d’impayés parmi lesquelles on peut citer la pression exercée par
les membres élus sur les techniciens (le gérant et son personnel) pour les obliger
à octroyer des prêts à des clients ne remplissant pas toutes les conditions de
solvabilité. Il s’agit des cas de familiarité où les membres de la famille de l’élu
pouvaient bénéficier du crédit sans qu’ils ne se présentent au guichet.
Pour ADJIMAVO H. (2002), il énumère comme causes d’impayés: le
manque de professionnalisme des administrateurs, la mauvaise volonté de
certains clients de ne pas rembourser, la non prise en compte des avis des
techniciens et le détournement de l’objet de crédit.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
• Impayés et période de prêt
Selon Chao-Beroff (1999), la période où le prêt est octroyé est un facteur
à prendre en considération car elle pourrait affecter le remboursement. En effet,
si l’IMF tarde à accorder le prêt à cause de formalités administratives trop
contraignantes, le crédit pourrait être octroyé à un moment où le client n’en
manifestera plus le besoin réel. Le crédit serait alors inefficacement utilisé, ce
qui pourra occasionner d’éventuels impayés.Zeller (1998), montre que lorsque le
crédit est accordé à temps, son impact sur les taux de remboursement est positif.
• Impayés et pré-défaillance
La pré-défaillance est une situation à prendre en compte dans le cas d’un
client d’une IMF qui n’honore pas ses engagements à l’échéance convenue
(Lanha, 2001). La difficulté de remboursement ne se situe pas à l’échéance
définitive, mais à une échéance intermédiaire. Cela suppose que le
remboursement du crédit soit échelonné dans le temps. Lorsque ce type de
remboursement est utilisé avec l’intérêt calculé sur le capital restant dû, il en
résulte la réduction des charges financières supportées par l’emprunteur.
D’autres avantages consistent à limiter les risques de non remboursement
consécutif à la détention par l’emprunteur d’importantes sommes sans emploi
immédiat (cause de la tentation conduisant à affecter ces sommes à des activités
parfois plus risquées voire improductives). Il ya donc pré-défaillance lorsque
l’une quelconque de ces échéances intermédiaires n’est pas respectée, chacune
d’elles comptant pour un crédit. Même si le non remboursement d’une échéance
n’implique pas la défaillance définitive, la déchéance du terme voudrait que
lorsqu’une échéance n’est pas honorée, toutes les suivantes deviennent
exigibles. En tant que prémisse de la défaillance définitive, la pré-défaillance
permet de détecter le plus rapidement possible les difficultés éventuelles de
l’emprunteur et de prévenir la défaillance définitive.
Quant à Caire et Kossman (2003), le crédit scoring est un processus
d’assignation d’une note à un emprunteur potentiel pour estimer la performance
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future de son prêt. La probabilité d’occurrence de mauvaise performance telle
que définie par le prêteur est un modèle de décision et techniques sous-jacentes
qui aident dans la décision d’octroi de crédit avec un objectif en aval de
minimiser les impayés (Thomas et al. 2002).
Paragraphe 2 : Approche méthodologique de l’étude
Le respect des étapes de la méthodologie adoptée permet d’aboutir à des
résultats concrets et fiables. Ainsi, pour atteindre les objectifs fixés et vérifier les
hypothèses, notre démarche méthodologique va consister d’une part, aux
approches théoriques et d’autre part aux approches pratiques.
I- Approches théoriques
Il s'agit ici de la revue documentaire qui tend à renchérir les informations
récemment obtenues à travers d'autres sources.En effet, elle nous a permis
d'approfondir nos connaissances théoriques sur le thème de notre étude et de
tirer des informations sur les diverses expériences en la matière afin de nous
permettre de déterminer les causes réelles se trouvant à la base des problèmes
spécifiques.C'est à cette fin que nous devons la réalisation de notre revue de
littérature.
II- Approches pratiques
Outils de mobilisation et de présentation des données, les approches
pratiques permettent la mise en œuvre des méthodes d’investigation envisagées.
Les informations relatives à notre étude ont été recueillies au moyen d’une
documentation constituée à cette fin, d’un questionnaire et d’un guide
d’entretien.
A- Collecte des données
Elle présente la population d’étude, le processus d’échantillonnage et les
outils d’obtention des données.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
1- Population d’étude et échantillonnage
a- Population d’étude
Dans le cadre de notre étude, la population cible est composée de
l’ensemble des sociétaires de la CLCAM Akassato en situation d’impayés ils
sont au nombre de 311, le personnel de la CLCAM Akassato et celui de la
Direction d’Exploitation de la FECECAM-Bénin par le fait que cette direction
est chargée de coordonnerles comités de crédit des CLCAM.
b- Echantillonnage
Pour choisir notre échantillonnage, nous avons adopté une approche
méthodologique dite en grappes. Cela a consisté à subdiviserAkassato en 4
zones à savoir : Akassato centre, Zinvié, Kpanlo et Agomey. Nous avons choisi
deux zones au hasard et nous avons interrogé systématiquement tous les
débiteurs de ces deux zones. Ainsi, notre échantillon a porté sur 60 sociétaires,
le gérant de la caisse, l’agent chargé de recouvrement et 10 agents de la
Direction de l’Exploitation du Secrétariat Technique de la Faîtière, choisis du
fait qu’ils sont chargés de coordonner les activités de crédit au niveau du réseau.
2- Recherche documentaire et enquêtes
a- Recherche documentaire
La recherche documentaire constitue l’outil qui a été le plus utilisé. Elle
nous a permis de consulter des documents qui traitent le phénomène de la micro
finance en général et de la gestion du portefeuille en particulier notamment les
livres, les bulletins d’analyse et d’information, les rapports d’activité, les
exposés sur la micro finance, les mémoires, les revues et les journaux.Cette
recherche documentaire a été complétée par des informations recueillies sur les
sites internet.
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b- Enquêtes
• Pré-enquête
Il a été question de faire une pré-enquête auprès de 10 clients défaillants
de la caisse afin de tester notre questionnaire. Cela nous a permis de corriger
certaines questions dont la compréhension paraissait difficile ou confuse.
• Questionnaire d’enquête
Un questionnaire (annexe 1) a été administré aux clients débiteurs, afin de
bien cerner les causes de leur situation de débiteurs insolvables, et d’avoir leur
appréciation par rapport à la politique de crédit du réseau FECECAM-Bénin.
B- Sources internes, techniques de dépouillement et outils d’analyse
des données
1- Sources internes
Les données internes traitées proviennent du service d’exploitation de la
FECECAM-Bénin et des entretiens faits avec les agents du réseau.
a- Informations comptables
Ces données ont été obtenues au Service d’Exploitation de la FECECAM-
Bénin ainsi qu’au niveau de la CLCAM. Il s’agit des rapports d’activités de la
DTR Atlantique sur le portefeuille de crédit ainsi que les états financiers.
b- Entretiens
Les entretiens sont réalisés avec les agents du Secrétariat Technique de la
Faîtière et ceux de la CLCAM Akassato afin de s’enquérir des difficultés qu’ils
rencontrent dans le traitement des dossiers de crédits.
2- Techniques de dépouillement et outils d’analyse
a- Technique de dépouillement
Les données collectées sont à la fois qualitatives et quantitatives. Après la
collecte, nous avons dépouillé manuellement avant de les traiter et de les
analyser au moyen de l’outil informatique.
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b- Outils d’analyse de données
L’analyse a été réalisée à l’aide des logiciels EXCEL et POWERPOINT
qui nous ont permis d’avoir l’analyse statistique.
Cette analyse statistique a été obtenue par la Fréquence relative donnée
par la formule Fi = Xi / ∑Xi
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CHAPITRE 3 : Analyse empirique
Le présent chapitre est consacré à la présentation et à l’analyse des
résultats afin de vérifier nos hypothèses préalablement formulées. Avant
d’aborder les causes d’impayés, nous allons d’abord exposer les procédures
d’octroi de crédit au sein du réseau.
Section 1 : Présentation et analyse des résultats d’enquête
Paragraphe 1 : Présentation des données
Les données collectées à l’issue de cette étude sont diverses et variées.
I- Procédure d’octroi de crédits
Nous exposons ici la procédure d’octroi de crédits du réseau FECECAM-
Bénin.
A- Conditions générales et différentes étapes à suivre
1- Conditions générales
Pour obtenir le crédit à la CLCAM, il faut être sociétaire de la coopérative
et avoir un compte d’épargne alimenté, ayant au moins une ancienneté de trois
mois. Toutefois, le montant de crédit dépend de la nature du projet à financer.
Pour un montant inférieur à 200000FCFA, la garantie n’est pas
obligatoire. Dans le cas contraire, une garantie est exigée et elle doit avoir trois
fois la valeur du montant de crédit demandé. Quatre sortes de garanties sont
acceptées à savoir : garantie matérielle, financière, morale et assurance. Ainsi,
les procédures d’octroi de crédit peuvent se résumer en 5 phases à savoir :
- Expression de la demande
- Collecte et validation des informations
- Analyse détaillée de la demande
- Décision et déblocage
- Suivi
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
2- Les différentes étapes à suivre et système de suivi de crédits
a- Différentes étapes à suivre
Lorsqu’un sociétaire dispose de projet à financer, il introduit une demande
de crédit. Soit le demandeur vient déposer son dossier déjà prêt et l’agent de
crédit se charge de vérifier le contenu de la demande par rapport à la politique de
crédit, soit il se présente à la caisse et exprime la demande verbalement ou par
simple lettre. Dans tout les cas, un formulaire doit être rempli à la caisse.
Le dossier ainsi constitué est transféré à l’agent de crédit qui se charge de
collecter les informations relatives à l’emprunteur et à l’objet du crédit. Ces
informations doivent être validées par l’agent de crédit qui vérifie la capacité
deremboursement et la moralité de l’emprunteur.
Une fois les informations validées, l’agent de crédit procède à l’analyse
du dossier. Il évalue le besoin réel en crédit et conduit l’analyse financière afin
de vérifier la rentabilité du projet. Selon le cas, il procède au calcul et à l’analyse
de certains ratios à savoir :
- Ratio de participation de l’emprunteur qui représente la part de capital
de l’emprunteur dans le projet.
- Ratio de capacité de remboursement afin de voir si les revenus générés
par le projet pourront rembourser le capital et les intérêts.
- Fonds de roulement permettant d’analyser si l’actif à court terme peut
régler les dettes à court terme.
Après l’analyse des ratios, il évalue les garanties puis procède à une
synthèse de toutes les informations collectées et donne ses recommandations.
L’agent de crédit transmet le dossier au gérant qui, à son tour procède à
ses analyses et donne ses recommandations. Le gérant présente le dossier au
comité technique de crédit. Ce dernier analyse la demande, prend connaissance
des recommandations de l’agent de crédit et du gérant et prend la décision
d’autoriser ou non l’octroi effectif de crédit si le montant demandé est dans sa
délégation.
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Le comité de crédit est saisi du dossier. Il l’analyse minutieusement puis
donne la dernière décision. En cas d’avis favorable, l’ordre est donné au caissier
de mettre à la disposition de l’emprunteur les fonds.
b- Le système de suivi de crédit
Après la mise en place de crédit, il doit faire l’objet d’un suivi rigoureux
par l’agent de crédit, du gérant et des élus afin d’éviter les défaillances liées au
détournement de l’objet du crédit, à la mauvaise gestion et à l’évolution des
activités de l’emprunteur. On distingue deux sortes de suivi :
- Suivi administratif : Ce type de suivi consiste à tenir à jour une fiche
de suivi d’échéances. Cette fiche retrace toutes les opérations de remboursement
intégral ou partiel liées au prêt.
- Suivi terrain :Il s’agit de rendre visite à l’emprunteur pour voir
l’évolution de ses activités ou si le crédit a été utilisé comme prévu dans le
contrat de prêt et que les garanties sont toujours dans le patrimoine du client.
Le système de suivi des crédits doit fournir unrésumé des informations
concernant l'historique des crédits et des performancesde remboursement de
chaque client. Cette information est primordiale pourprendre des décisions
motivées dans le cas des demandes de renouvellement decrédit. Si les
renouvellements de crédit sont consentis sans une prise en compteeffective des
informations sur les performances de remboursement passées duclient, ceci
constitue un risque majeur pour le portefeuille.
B- Forces et faiblesses des procédures de crédit
1- Forces
De notre analyse de la procédure d’octroi de crédit de la FECECAM-
Bénin, il ressort un certain nombre d’avantages liés au système adopté :
Outre les informations données par le client, l’agent de crédit procède
à la collecte des informations qui lui sont nécessaires sur le terrain puis procède
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à leurs validations. Cela permet à la caisse de disposer d’informations fiables
afin de bien mener ses analyses.
L’analyse du dossier de crédit est faite par plusieurs personnes et à
différentes étapes. Cela permet de réduire les biais qui peuvent découler d’une
mauvaise analyse du dossier.
L’institution du Comité de Crédit pour l’analyse de la demande
permet de réduire la complaisance au niveau de l’étude du dossier.
Malgré tous ces avantages, le réseau FECECAM-Bénin rencontre
d’énormes difficultés dans la gestion de portefeuille:
2- Faiblesses
La procédure d’octroi de crédit de la FECECAM-Bénin présente un
certain nombre d’insuffisances :
L’information étant à la base de toute analyse, la collecte de fausses
informations biaise tout le processus. Le fait que la collecte d’information soit
faite seulement par l’agent de crédit constitue un grand risque.
Les informations recueillies auprès du client ne sont souvent pas
soutenues par des documents comptables et juridiques, ce qui ne permet pas une
bonne analyse de la demande.
Le profil des élus pose un grand problème car la plupart des élus sont
analphabètes. Ce qui impacte les prises de décisions.
Les caisses opèrent pour la majorité dans les zones rurales. Les clients
qui sont pour la plupart des analphabètes n’arrivent pas à donner les
informations fiables et n’ont aucune notion de gestion.
Les organes de l’institution s’interfèrent lors de l’octroi du crédit ; ce
qui pose un problème de gouvernance au sein de l’institution.
La gestion du personnel pose toujours un problème car la plupart des
employés sont des agents contractuels.
Le suivi des prêts ne se fait pas comme cela se doit faute de moyens
humains, matériels et financiers. Ce suivi des bénéficiaires, qui permet à la
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CLCAM de s’assurer que les clients investissent le crédit conformément au
contrat de prêt, n’est pas effectif. Ce qui entraîne le détournement de crédit et la
disparition des garanties.
En plus, nous avons constaté que la CLCAM devient de moins en
moins exigeante quand il s’agit des anciens clients ; ce qui fait que
certainsclients ne reçoivent pas de visites avant la validation de leurs
informations.
II- Données relatives aux impayés
Ces données seront présentées à travers l’étude des tableaux de certains
indicateurs de performance et à travers des graphiques montrant l’évolution de
la tendance de ces indicateurs.
A- Analyse des indicateurs relatifs au portefeuille de crédit à la
CLCAM Akassato
Nous procédons d’abord à l’analyse de quelques indicateurs.
1- Indicateurs de la qualité du portefeuille de crédit et de rentabilité
a- indicateur de la qualité du portefeuille
Le Portefeuille à Risque (PAR) représente la mesure de qualité du
portefeuille la plus largement acceptée. Il montre la partiedu portefeuille de
crédit « contaminée » par les impayés et présentant donc un risque de ne pas
êtreremboursé.
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Tableau 1 : Evolution de certains indicateurs de la qualité du portefeuille Eléments 2006 2007 2008 2009
Encours brut 102 685 659 81 077 329 55 450 898 84 266 202
Epargne 117 941 842 119 391 950 159 130 800 182 277 860
Impayés 12 283 295 11 129 935 2 255 061 2 233 822
Crédits en souffrance 8 424 744 8 299 492 1 844 240 1 395 304
Taux d’impayé 11,96% 13,73% 4,07% 2,65%
PAR90 6,73% 10,24% 3,33% 1,66%
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des cahiers d’activités de la
FECECAM-Bénin
Commentaire
Il ressort de ce tableau qu’en 2006 et 2007, le PAR90 est au dessus de la
norme prévue par la loi PARMEC (5%). Cela traduit une mauvaise qualité du
portefeuille de crédit. En 2008 et 2007, nous remarquons une diminution du
PAR. Il y a donc une amélioration de la qualité du portefeuille induite sans
doute par la politique de redressement du réseau adoptée depuis Novembre
2007.
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L’évolution de quelques éléments de crédit à la CLCAM Akassato est
clairement définie dans les graphiques suivants :
Graphique 1 : Evolution de l’encours de crédit et de l’épargne à la CLCAM
Akassato
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Graphique 2 : Evolution des impayés et des crédits en souffrance à la
CLCAM Akassato
b- Indicateurs de rentabilité
Les indicateurs de rentabilité tels que la rentabilité sur fonds propres et le
rendement du portefeuille reflètentla performance de l’ensemble des domaines
de l’institution. Sachant que l'objectif final d'une entreprise de commerce, de
service ou industrielle est de maximiser le profit recherché par les actionnaires,
ce ratio permettra aux actionnaires d’apprécier le retour sur leurs
investissements effectués dans l'institution. D'où l'IMF doit être rentable.
Formule : Résultat Net / Fonds Propres Moyens
Norme BCEAO : > 15%
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Tableau 2 : Indicateurs de rentabilité
Eléments 2006 2007 2008 2009
Encours moyens (a) 91 300 000 91 900 000 68 200 000 69 900 000
Produits d'exploitation (b) 53 500 000 47 200 000 42 600 000 39 700 000
Charges d'exploitation (c) 90 500 000 54 400 000 47 200 000 40 100 000
Résultat net (d) = (b) - (c) - 37 000 000 - 7 200 000 - 4 600 000 - 400 000
Fonds propre moyen (e) 24 000 000 3 000 000 - 2 750 000 - 4 275 000
Produits financiers (f) 37 500 000 35 000 000 26 700 000 28 700 000
Dotations aux provisions (g) 4 800 000 6 600 000 2 400 000 950 000
Charges financières (h) 6 200 000 4 400 000 3 900 000 3 300 000 Rentabilité du fonds propre RFP= (d)/(e)
-154% -240% 167% 9%
Rendement du portefeuille RP= (f) / (a)
41% 38% 39% 41%
Autosuffisance opérationnelle AO = (f)/ [(h)+(c)+(g)]
37% 54% 50% 65%
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des états financiers FECECAM
Commentaire :
D’après le tableau ci-dessus, nous constatons que la Rentabilité du Fonds
Propre a évolué négativement au cours des deux premières années à savoir 2006
et 2007. De 2008 à 2009, elle a évolué positivement mais a considérablement
baissé en 2009. De cette analyse, nous remarquons que de façon globale, la
rentabilité des capitaux n’est pas satisfaisante.
Quant au rendement du portefeuille qui montre combien en moyenne une
IMF reçoit réellement en paiement d’intérêts sur les prêts, il est presque stable
sur les quatre ans ayant fait l’objet de notre étude.
En ce qui concerne l’autosuffisance opérationnelle, nous constatons que
malgré son évolution positive, elle reste en dessous de la norme de la BCEAO
qui veut que ce ratio soit supérieur à 130%. Nous pouvons conclure que la
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CLCAM Akassato n’arrive pas à couvrir ses charges directes par des produits
générés.
Graphique 2 : Evolution des indicateurs de rentabilité et de viabilité de la CLCAM Akassato
‐ 3 0 0 %
‐ 2 5 0 %
‐ 2 0 0 %
‐ 1 5 0 %
‐ 1 0 0 %
‐ 5 0 %
0 %
5 0 %
1 0 0 %
1 5 0 %
2 0 0 %
2 0 0 6 2 0 0 7 2 0 0 8 2 0 0 9
R F P
R P
A O
2- Indicateur de productivité du personnel
Il sert à mesurer la productivité du personnel de l'IMF. Plus le ratio est
élevé, meilleure est la productivité de l'institution. De manière indirecte, ce ratio
donne aussi une indication sur la manière dont l'IMF a adapté ses méthodes et
procédures à ses activités de crédits.
Une productivité faible n'indique pas automatiquement que le personnel
travaille moins, mais est plutôt révélateur de procédures inefficaces ou
excessivement administratives. C'est-à-dire qu'une IMF doit être capable de
gérer un très grand nombre de clients avec un minimum de travail administratif
sans pour autant détériorer la qualité du portefeuille si réellement elle compte
être viable financièrement.
Formule : Nombre d'Emprunteurs Actifs/ Nombre Total du Personnel
Norme mondiale : 118
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Tableau 3 : Indicateurs de productivité du personnel
Eléments 2006 2007 2008 2009
Encours moyens (a) 91 300 000 91 900 000 68 200 000 69 900 000
Charges d'exploitation (b) 90 500 000 54 400 000 47 200 000 40 100 000
Nombre d'emprunteurs (c) 407 301 360 424
Nombre d'employés (d) 7 6 7 6 Ratio de charges d'exploitation (e) = (b) / (a) 99% 59% 69% 57%
Productivité du personnel (f) = (c) / (d) 58,14 50,17 51,43 70,67 Source :Réalisé par nous-mêmes à partir des états financiers FECECAM
Commentaire :
A l’observation de ce tableau, nous constatons que le ratio de charges
d’exploitation sur les quatre années d’étude est au-dessus de la norme BCEAO
qui doit être inférieur ou égal à 35%. Ceci indique que les charges d’exploitation
sont énormes par rapport aux encours de crédit. Ceci peut s’expliquer par
l’augmentation des charges du personnel et les charges liées au recouvrement.
Graphique 3 : Evolution du ratio de charges d’exploitation
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
2006 2007 2008 2009
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Quant à la productivité du personnel, elle est en dessous de la norme
BCEAO qui est de 118 sur les quatre années d’étude. Ceci indique que la
CLCAM Akassato ne parvient pas à adapter ses méthodes et procédures pour
mener ses activités liées aux crédits.
Graphique 4 : Evolution de la productivité du personnel
‐
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
2006 2007 2008 2009
A- Présentation des données d’enquête et leur limite
Nous présentons ici les données issues de notre enquête et leurs
insuffisances.
1- Présentation des données
• Répartition des clients débiteurs par sexe
Tableau 4 : Répartition des débiteurs par sexe
Sexe Effectif Pourcentage
Hommes 42 70%
Femmes 18 30%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de janvier 2010
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• Répartition des bénéficiaires suivant le secteur d’activité
Tableau 5 : Répartition des clients défaillants par secteur d’activité
Secteur d’activité Effectif Pourcentage
Agriculture 22 37%
Commerce 21 35%
Elevage 3 5%
Artisanat 14 23%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de Janvier 2010.
• Degré d’appréciation par les bénéficiaires du montant de crédit accordé
Le réseau FECECAM-Bénin offre une gamme de crédit assortie des
conditions que n’apprécient pas tous les bénéficiaires. Les bénéficiaires ont
déclaré que l’absence de moyens pour des besoins urgents les amène parfois à
utiliser le crédit obtenu pour la satisfaction des besoins vitaux.
Tableau 6 : Appréciation du montant de crédit accordé
Avis des clients Effectif Pourcentage
Suffisant 27 45%
Insuffisant 33 55%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de Janvier 2010.
• Degré d’appréciation du processus d’octroi de crédits
Le processus est apprécié selon que les bénéficiaires aient eu ou non des
complications administratives pour entrer en possession du crédit.
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Tableau 7 : Appréciation du processus d’obtention de crédit
Avis des clients Effectif Pourcentage
Long 31 52%
Raisonnable 20 33%
Court 9 15%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de Janvier 2010.
• Conditions de remboursement par rapport à la nature d’activité
En matière de crédit, la durée de remboursement est l’un des facteurs
ayant un effet direct sur le remboursement. L’appréciation de cette durée par les
clients débiteurs sera analysée dans le tableau ci-dessous :
Tableau 8 : Durée de remboursement par rapport à la nature du projet
Avis des clients Effectif Pourcentage
Longue 0 0%
Raisonnable 22 37%
Courte 38 63%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de Janvier 2010
• Degré d’appréciation du taux d’intérêt
Le taux d’intérêt débiteur constitue la rémunérationdu crédit accordé par
les IMF afin d’assurer leur pérennité et viabilité. Mais la question du taux
d’intérêtappliqué dans les IMF suscite souvent des discussions parmi les
bénéficiaires de crédit. Le réseau FECECAM-Bénin a fixé le taux d’intérêt
débiteur à 2% par mois soit 24% l’an en cas de remboursement unique (taux
linéaire). Par ailleurs, si un emprunteur adopte une échéance mensuelle, cela
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profite à l’emprunteur car le taux est appliqué au capital restant dû et le taux
revient autour de 16% l’an (taux dégressif).
Tableau 9 : Avis des enquêtés par rapport au taux d’intérêt
Avis des clients Effectif Pourcentage
Raisonnable 19 32%
Elevé 41 68%
Total 60 100%
Source : Notre enquête du mois de Janvier 2010
• Niveau d’appréciation du suivi par les clients
Le suivi du crédit constitue un facteur très important pour la pérennité des
institutions financières. Le suivi des crédits doit indiquer la balance âgée des
crédits en retard, l'historique des crédits aux clients, l'existence de pratiques de
crédit risquées, et la segmentation du portefeuille.
Tableau 10: Réception de la visite duComité de Créditpar les clients
Réception de visites Effectif Pourcentage
Oui 29 48%
Non 31 52%
Total 60 100%
Source : Notre enquête de Janvier 2011
2- Limite des données
Signalons que du fait de la concurrence qui se manifeste dans le secteur,
l’accès aux informations financières n’a pas été chose facile. A niveau des
clients en situation d’impayés, certains ont catégoriquement refusé de répondre à
nos questions car ils nous assimilaient aux espions envoyés par la FECECAM-
Bénin. De plus, compte tenu de nos moyens financiers limités, nous n’avons pas
pu enquêter sur un nombre important de clients.
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Paragraphe 2 : Analyse des résultats d’enquête
I- Analyse des données relatives au problème spécifique N°1
A la lecture du tableau n°4, nous constatons que 70% des clients en
impayés à la CLCAM Akassato sont des hommes contre 30% des femmes. Ceci
s’explique par le fait que la majorité des femmes investissent réellement le crédit
dans l’activité (peu de détournement de crédit) et que l’aléa moral ne joue pas
beaucoup de leur côté. Lors de nos enquêtes, la plupart d’entre-elles nous ont
affirmé que leurs époux ont détourné le crédit, d’autres nous ont révélé que les
revenus générés par leurs activités, ont été affectés au remboursement de crédit
que leurs époux ont contracté auprès de la caisse, raison pour laquelle elles sont
tombées en impayés.
Le tableau n°5 nous montre que l’agriculture présente un fort taux de
débiteurs soit 37%. Cela est généralement attribué à la forte composante rurale
du portefeuille de prêts de la CLCAM Akassato. Les agriculteurs interrogés
nous ont affirmé que la cause de leur défaillance est la mévente de leurs récoltes
et le ravage de leurs cultures par les animaux. Pour d’autres, elles n’ont pas
correctement évalué la quantité des intrants utilisés. De ce fait, nous pouvons
sans doute dire que le pourcentage de crédit affecté à l’agriculture, influence
négativement la performance de remboursement. Près de 3/4 des agents de la
Direction de l’Exploitation ont confirmé que l’agriculture est l’une des activités
les plus risquées en matière de remboursement. Ensuite, le commerce vient en
seconde position avec 35% des débiteurs. Certains débiteurs commerçants nous
ont expliqué que la raison de leur défaillance est due à la morosité économique
et à la mévente de leurs marchandises. L’artisanat et l’élevage présentent
respectivement 23% et 5% des clients défaillants.
Il ressort du tableau n°6 que 45% des enquêtés jugent le montant de crédit
suffisant. Par ailleurs, 55% des clients en impayés estiment que le montant
estinsuffisant, car le montant demandé ne correspond pas au montant accordé.
Ce qui suppose que le bénéficiaire ne finance pas son projet comme il le désire
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et que la probabilité de détournement des objectifs de prêts est élevée du fait de
la fongibilité du crédit.
A partir du Tableau n°7, nous constatons que 52% des clients en impayés
ont jugé que le processus est long contre 33% qui ont affirmé que ce processus
est raisonnable. Seuls 15% ont déclaré qu’il est court. Ils ont déclaré que la
CLCAM tarde à leur accorder les prêts à cause de formalités administratives
qu’ils trouvent contraignantes. Certains ont affirmé qu’ils ont attendu plus de
deux mois avant d’avoir une suite à leur demande. Dans ce cas, le crédit pourrait
être octroyé à un moment où ils n’en manifesteraient plus le besoin réel. C’est le
cas des agriculteurs par exemple, qui ont affirmé qu’ils étaient obligés d’utiliser
des quantités inadéquates d’intrants ou des intrants inadaptés pour la simple
raison que ces derniers ne sont pas disponibles au moment où les besoins réels
se font sentir.
Au cours de nos enquêtes, nous avons relevé des défaillances dans le
respect des procédures. Les conséquences en sont multiples : dérives dans le
traitement des opérations, difficultés dans le traitement des opérations et
divergences de pratiques au sein du réseau entre les techniciens et le Conseil
d’Administration. Il est aussi à constater que la politique de crédit n’est pas
respectée et les impayés apparaissent avec la croissance du portefeuille de
crédit.Généralement, les clients d'une institution de microfinance remboursent
parce qu'ils ont confiance en elle. Lorsquela clientèle constate que l'institution
accorde des services financiers non adéquats à leurs besoins, le remboursement
des crédits en cours peut chuter précipitamment. Toutefois, un équilibre doit être
trouvé entre la nécessité de l’analyse du risque de crédit et celle de ne pas
augmenter les coûts de transactions pour l’emprunteur.
Le tableau n°9 fait ressortir l’appréciation des enquêtés par rapport au
taux d’intérêt appliqué par le réseau FECECAM-Bénin. Ainsi, 32% des enquêtés
trouvent le taux d’intérêt raisonnable tandis que 68% le juge élevé. Selon ces
derniers, la caisse renonce à son objectif principal qui est la prise en compte des
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spécificités des besoins des populations cibles notamment l’accès au crédit bon
marché. Certains clients ont déclaré que la charge financière de l’emprunt pèse
de façon directe sur le remboursement. Pour d’autres, ils prennent le crédit parce
qu’ils sont contraints par le besoin de financement, car ils n’ont pas accès au
système bancaire.
II- Analyse des données relative au problème N°2
Les clients du réseau FECECAM-Bénin jugent le suivi dans le sens de
l’accompagnement donné par le personnel à l’évolution de leurs activités. Ce
suivi consiste à visiter le client, à lui prodiguer des conseils pour la gestion de
ses activités afin d’assurer la pérennité de son activité et par ricochet la bonne
gestion du crédit.
A la lecture du tableau n°10, nous constatons que 48% des enquêtés
reçoivent la visite des élus. Par contre, 52% des enquêtés disent n’avoir jamais
reçu de visite du comité de crédit ou de l’agent de crédit. Certains ont déclaré
qu’ils n’ont pas eu de conseils dans la gestion de leurs activités ; ce qui les a
conduit à la faillite de leurs activités. Ainsi, ils se sont retrouvés dans
l’incapacité d’honorer leurs engagements vis-à-vis de la caisse. De nos
différents entretiens avec les agents de la Direction d’Exploitation du STF et de
la CLCAM, 7 sur les 12 agents ont déclaré que le suivi n’est pas effectif, faute
des difficultés liées aux moyens matériels, financiers et humains ; ce qui
compromet sans doute le suivi des clients.
Si le manuel de procédures d’octroi de crédits constitue un maillon
indispensable pour les activités du réseau FECECAM-Bénin, la dégradation du
portefeuille de crédit ces dernières années pose le problème de son efficacité.
Durant nos entretiens avec les agents du STF et de la CLCAM, 7 agents sur 12
(soit 58%) ont déclaré que les techniciens ont une bonne maîtrise des
procédures, mais que le non-respect demeure au centre des débats. Ils ont
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affirmé que le non-respect découle parfois des mauvaises pratiques comme
l’octroi de crédit par liens de familiarité ou par personnes interposées.
Ce phénomène, source de nombreux cas de crédits impayés qui la plupart
du temps pose des difficultés pour le recouvrement, dénote le caractère assez
superficiel du travail d'étude préalable des dossiers par les administrateurs des
CLCAM et leur gérant d'une part et d'un sérieux manque d'informations au
niveau de certains sociétaires. En effet, nombreux sont les sociétaires de
circonstance (amenés dans le sociétariat par d'anciens sociétaires qui financent
leur adhésion et épargne préalable) qui découvrent quand il est déjà tard, leur
situation de victime devant rembourser un crédit dont ils ne sont en réalité pas
l'auteur.Au cours de nos enquêtes, nous avons rencontré des cas pareils où les
élus du réseau qui sont censés respecter ces procédures, sont la plupart en
impayés.
Il a été observé de nombreuses anomalies par rapport à des principes de
base et à des procédures bien établies (par exemple sur la non-progressivité des
crédits en nombre et en prêt moyen, sur l'attribution massive du tout petit crédit
aux femmes, sur le non-respect des règles entre le montant de l'épargne et le
montant du crédit, sur l’octroi de nouveau crédit à des emprunteurs déjà en
impayés, etc.).
Section 2 : Vérification des hypothèses et recommandations
Dans cette section, nous procéderons à la vérification des hypothèses
préalablement formulées et nous formulerons quelques recommandations afin de
juguler le phénomène des impayés.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses
I- Vérification de l’hypothèse H1
De la première hypothèse, il ressort que :
- 52% des débiteurs jugent que le processus pour obtenir le crédit est
long.
- 55% des débiteurs trouvent que le montant du crédit octroyé
insuffisant.
- 63% des clients défaillants affirment que les conditions de
remboursement ne sont pas en adéquation avec les activités menées par eux.
- 68% de ces clients jugentle taux d’intérêt élevé.
- 83% des agents éprouvent des difficultés à avoir les informations
nécessaires pour une bonne étude de dossier.
- 58% des agents ne respectent pas toujours les procédures d’octroi de
crédit.
De tout ce qui précède, la première hypothèse qui stipule que « les
conditions d’octroi de crédit constituent un facteur déterminant des impayés à la
CLCAM Akassato » est vérifiée.
II- Vérification de l’hypothèse H2
De la seconde hypothèse, il ressort que :
- 52% des bénéficiaires défaillants ne reçoivent pas la visite des agents
de la caisse.
- 36% des cas de défaillance sont causés par le détournement de crédit.
- 67% des agents de terrains déplorent le manque de primes de
motivation et de risque.
- 67% des agents de la caisse éprouvent un manque de moyens adéquats
pour un suivi effectif et efficace.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
D’après tout ce qui précède, la deuxième hypothèse selon laquelle
«l’inefficacité de la politique de suivi des crédits justifie les impayés à la
CLCAM Akassato » est vérifiée.
De l’analyse des résultats, nous pouvons donc affirmer que la CLCAM
Akassato a encore de difficultés liées à la gestion de son portefeuille. Malgré la
nouvelle politique de crédit en cours d’innovation au sein du réseau, des
insuffisances sont relevées dans les conditions d’octroi et dans les procédures de
crédits.
Paragraphe 2 : Approches de solutions et recommandations
La gestion du portefeuille de crédit à la CLCAM Akassato comporte
encore des insuffisances. Cependant, il est important que de diverses stratégies
puissent être mises en place afin de juguler les causes de non remboursement
directement ou indirectement liées à l’institution, car il n’y a pas de mauvais
emprunteurs mais de mauvais crédits.
I- Approches de solutions
A- Approches de solutions au problème spécifique N°1
Afin de rendre meilleures les conditions d’octroi de crédit, nous
proposons les solutions suivantes :
Le processus d’octroi de crédit doit être pratique.
Les produits de prêt doivent répondre aux besoins des clients.
L’institution doit introduire un cadre d’analyse systématique de projet
dans leur évaluation des demandes de prêt sans nuire à la diligence dans la
sélection des dossiers.
Tous les élus en situation d’impayés doivent être suspendus et
poursuivis selon les dispositions des statuts du réseau.
Assurer les formations des agents chargés de crédit suivant les risques
qui se présentent à chaque type de crédit.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Instaurer des mécanismes d’incitation financière et non financière.
Pour les emprunteurs, ces mécanismes peuvent être l’accès à un prêt plus élevé
lors d’un renouvellement ou encore un rabais d’intérêt remis aux emprunteurs
sans fautes ainsi que les pénalités de retard, suspension de l’accès au crédit pour
les clients défaillants.
Pour les employés du réseau ce système doit être basé sur la qualité du
portefeuille et aura pour effet de transférer une partie de responsabilités aux
agents de crédits. De plus, un agent de crédit bien supporté par l’institution est
plus en mesure d’évaluer et d’éviter les risques et les rémunérations au
rendement se sont avérées très efficaces et ont permis un meilleur suivi des
prêts, donc avantage de proximité, tout en simplifiant les mesures de contrôle du
personnel.
B- Approche de solutions au problème spécifique N°2
La création d’une commission d’appui au recouvrement qui intervient
en dernier ressort et qui sera composé de tous les acteurs de l’institution
(employés et dirigeants).
Le profil des élus doit être revisité. Cela permettra de choisir les élus
ayant un niveau d’éducation acceptable.
Le suivi des différents rapports sur le portefeuille à risque doit être de
rigueur.
Concevoir une politique d’incitation (financière et non financière)
pour le personnel de terrain. La politique d’incitation permet de responsabiliser
les agents dans la gestion du portefeuille et peut motiver les agents à rechercher
et éliminer les causes du non remboursement et à l’éviter.
Mettre en place un système de suivi des impayés qui permet aux
dirigeants d’analyser régulièrement leur tendance. La visite de terrain doit être
obligatoire et régulière pour tous les clients sans distinction.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
Initier des séances de sensibilisation et de formation au profit des
clients et les assister dans la gestion de leurs affaires.
Initier des séminaires de formation au profit des agents du réseau.
Mettre à la disposition des CLCAM les moyens adéquats (matériels,
humains et financiers) pour un bon suivi des clients.
II- Conditions de mise en œuvre des solutions proposées
Plusieurs acteurs devront conjuguer leurs efforts afin d’aboutir aux
résultats encourageants, car l’impact des impayés touche non seulement la caisse
et l’ensemble du réseau, mais aussi les partenaires du réseau. Nos
recommandations vont à l’endroit des dirigeants du réseau et aux autorités
politico-administratives.
A- Recommandations à l’endroit des autorités du réseau
FECECAM-Bénin et de la CLCAM Akassato
Afin de juguler le phénomène des impayés, nous formulons les
recommandations suivantes à l’endroit des autorités du réseau et celles de la
caisse :
Conditions financières : Les conditions financières rigides rendent le
coût global du prêt plus élevé pour l’emprunteur. Elles doivent être fixées à un
niveau raisonnable, de manière à réduire les coûts pour l’emprunteur sans pour
autant négativement affecter son engagement à fournir un niveau souhaitable
(élevé) d’effort.
Taux d’intérêt : L’introduction d’un taux d’intérêt subventionné peut
créer des distorsions parmi les emprunteurs. Plus spécifiquement, le taux
d’intérêt doit être fixé à un niveau qui tient compte de la pérennité de
l’institution.
Degré de rationnement : Dans certains cas, c’est mieux de rejeter un
prêt plutôt que d’octroyer la moitié du montant demandé. La réduction du
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montant demandé peut amener l’emprunteur à changer son plan initial
d’utilisation du prêt et cela peut entraîner des problèmes d’aléa de moralité et
par conséquent des difficultés de remboursement.
Temps d’attente : Même s’il est important de se donner assez de temps
pour analyser les demandes, la CLCAM doit éviter de rendre le processus trop
long. Un processus trop long augmenterait les coûts de transactions et
d’opportunité pour l’emprunteur.
Système d’information : Le réseau FECECAM-Bénin doit développer
un système qui fournit au personnel des informations rapides et fiables sur les
situations de délinquance. Plus rapidement les agents de crédit ont l’information,
plus rapidement ils peuvent réagir et passer du temps avec les emprunteurs
(efficacité et proximité).
Création d’un service spécial chargé du suivi de crédits : cela
permettrait de respecter le principe de la proximité et de garder le contact avec
l’emprunteur. La clientèle doit sentir la présence du prêteur via ses
représentants. Le prêteur doit démontrer qu’il attache un grand intérêt à l’activité
du client. Cette relation renforcera le contrat implicite en stimulant la relation de
confiance et en assurant la présence du prêteur pour les futurs besoins de
l’emprunteur.
B- Recommandations à l’endroit de la politique nationale (Etat)
A l’endroit des autorités politico-administratives, nous formulons les
recommandations suivantes :
Créer un cadre de concertation pour les IMF afin de réfléchir sur
l’évolution de leur secteur ainsi que les risques de crédits auxquels elles sont
confrontées.
Création d’un central de risques au profit des IMF afin de les aider à
partager les informations relatives au portefeuille de leurs clients.
Elaborer un système de règlementation souple et adapté à la situation
des IMF.Il ressort de cette étude que les procédures liées aux garanties
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conduisent à une mauvaise volonté des bénéficiaires. Cela peut s’expliquer par
plusieurs facteurs dont la lenteur du système judiciaire est la plus importante. De
plus en plus, les emprunteurs prennent conscience de cette lenteur et n’ont plus
peur des poursuites.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
CONCLUSION GENERALE
Le phénomène des impayés constitue un frein pour le développement des
institutions de micro finance. Cela éloigne les IMF de leur objectif qui est de
servir d’outils au service des besoins et des aspirations des populations pauvres,
et donc du développement économique. Cet objectif ne peut être atteint que si
ces institutions sont financièrement et économiquement viables.
Le portefeuille de crédit représente l’actif productif principal des
CLCAM. La maitrise des impayés s’avère donc un facteur clé de performance.
A l’issu de notre étude, en partant de nos objectifs spécifiques, nous avons pu
vérifier les hypothèses énoncées à l’aide de questionnaires aux clients et
d’entretien avec le personnel du STF et quelques agents de la CLCAM
Akassato. Les causes des impayés se situent en amont et en aval de la gestion du
portefeuille de crédits. En amont, il s’agit de l’inadéquation des conditions
d’octroi de crédit, d’une mauvaise analyse des dossiers de crédits et en aval, il
s’agit de l’inefficacité de la politique de suivi.
Dès lors, il est indispensable que tous les agents du réseau quelque soit
leurs niveaux, prennent leurs responsabilités afin de pouvoir minimiser les
risques de non remboursement de crédits, en s’appuyant sur des principes qui,
une fois respectés, permettront d’assurer la sécurité des actifs de la caisse et
d’assurer la pérennité du réseau. Il ressort clairement de cette étude qu’un subtil
arbitrage est nécessaire au moment de la créationdu dispositif de crédit : entre
d’un coté, l’adaptation des modalités offertes aux emprunteurs en termes de
trésorerie, de montant, de calendrier, d’encadrement, et de l’autre, la
performance de remboursement. Voilà pourquoi, il est indispensable de
comprendre l’environnement et le fonctionnement du secteur d’activité dans
lequel évolue la clientèle. Il est relativement facile de solliciter une clientèle
emprunteuse, alors qu’il peut s’avérer extrêmement difficile de recouvrer les
sommes avancées. Ces déviances et difficultés relevées, pourraient constituer
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une solution aux acteurs du réseau FECECAM-Bénin, pour une viabilité sociale,
économique et financière vers le chemin de lutte effective contre la pauvreté.
Enfin, vue la complexité du phénomène des impayés dans les IMF, notre
étude pourrait avoir des insuffisances.Nous suggérons que les recherches
ultérieures dans ce domaine en tiennent compte en vue de son amélioration dans
toutes ses dimensions.
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
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Gestion du portefeuille de crédit par la réduction du taux d’impayés dans le réseau FECECAMBénin : Cas de la CLCAM Akassato
TABLE DES MATIERES
Avertissement….……………………….…………………………………...……I
Dédicace……………………………………….……………………………..….II
Remerciements…………………………………………………………………IV
Liste des graphiques…………………………………………………………….V
Liste des tableaux…………….………………………………………………...VI
Liste des sigles et abréviations………….……………………………………..VII
Sommaire………………………………………………………………...….…IX
Introduction générale…..………………………………………………………...1
Chapitre 1 : Cadre contextuel de l’étude…………………..…………………….4
Section 1 : Historique et structure organisationnelle du réseau ……………….4
Paragraphe 1 : Historique du réseau FECECAM-Bénin…………………..4
I- Tutelle de l’ex-CNCA…………………………………………………...4
II- Réhabilitation et croissance………..…………………………..……….5
A- Réhabilitation………………...…………………………….……….5
B- Croissance………………...………………………………………...6
Paragraphe 2 : Structure organisationnelle du réseau FECECAM-Bénin ..…8
I- Mission et objectifs……….……………………………………………8
A- Mission……………………………..…………………..………….8
B- Objectifs……...……………………………………………………9
II- Structures stratégiques et structures opérationnelles………………….9
A- Structures stratégiques (Organes de décision et de contrôle)...……9
B- Structures opérationnelles (Organes d’exécution)………………..12
Section 2 : Activités et services du réseau……………………………..……..13
Paragraphe 1 : Les activités du réseau…………………………….……….13
I- Les produits d’épargne….…………………….…………………..…13
• Le compte sur livret…………………………………….13
• Les dépôts divers à vue…………………………………13
• Le compte courant……….……………………………...14
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• Les dépôts à terme patriote…………………………......14
• Le plan épargne investissement………………………...14
• Epargne planifiée……………………………………….14
II- Les produits de prêt….………………………….……………………15
- Le tout petit crédit aux femmes……………………………15
- Le crédit épargne avec éducation……………………….…15
- Le crédit à l’agriculture, élevage et à la pêche………….....16
- Le crédit d’achat de produits et leur stockage……………..16
- Le crédit de préfinancement de marché……………………17
- Le crédit aux micros entrepreneurs…………………….…..17
- Le crédit aux salariés………………………………………18
- Le crédit au personnel du réseau…………………………..18
- Crédit social………………………………………………..18
- Crédit aux groupes………………………………………....18
- Crédit aux groupements……………………………………19
- Rachat de certificats spéciaux de créances sur l’Etat………19
Paragraphe2 : Autres services et bénéficiaires………………………….20
I- Autres services…………………………………………………….20
A- Transfert d’argent instantané………………………………….20
B- Western Union et régime de prévoyance……………………...20
• Western Union………………………………………20
• Régime de prévoyance………………………………21
II- Les bénéficiaires et les partenaires du réseau……………………..21
A- Bénéficiaires……….………………………………….………21
B- Partenaires………..…………………………………………...22
Chapitre 2 : Cadre théorique et méthodologique…..………………...…………23
Section 1 : De la problématique aux objectifs de recherche……………….23
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l’étude……..……………….23
I- Problématique de recherche……………..…………………………23
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II- Intérêt de l’étude…………………………………………………..26
Paragraphe2 : Objectifs hypothèses de l’étude..………………….……….27
I- Objectifs…………………………………………………………….....27
A- Objectif général……………………………………………………27
B- Objectifs spécifiques………..…………………………………..…27
II- Hypothèses de recherche et seuil de décision ...………………………27
A- Hypothèses…………………...……………………………………27
B- seuil de décision…………………………………………………...27
Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de l’étude….………………28
Paragraphe 1 : Revue de littérature….…………………………………...….28
I- Quelques notions liées à la micro finance……………………………...28
A- Généralités…………………………………………...……………..28
1- Origine de la micro finance……………………………………28
2- Définition……………………………………………………...29
B- Clarification de quelques concepts….……………………………..31
1- Notion de crédit et d’impayé…………………………………..31
a- Notion de crédit et sa typologie…………………………….31
b- Notion d’impayé et sa typologie…………………………...32
2- Indicateurs de performances…………………………………..33
a- Efficience et autosuffisance opérationnelle .........................33
• Efficience……………………………………………….33
• Autosuffisance opérationnelle………………………….34
b- Rentabilité et qualité du portefeuille………………………34
• Rentabilité………………………………………………34
• Qualité du portefeuille………………………………….35
II- Quelques cas d’études antérieures…………………..………………38
Paragraphe 2 : Approche méthodologique de l’étude..……………………..43
I- Approches théoriques………………………………………………..43
II- Approches pratiques………………………………………………...43
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A- Collecte des données…………………………………………..43
1- Population d’étude et échantillonnage……………………...44
a- Population d’étude…………………….………………..44
b- Echantillonnage…………………………………………44
2- Recherche documentaire et enquêtes..….………………….44
a- Recherche documentaire……………...………………...44
b- Enquêtes…………………………………………………45
• Pré-enquête……………………………………….....45
• Questionnaire d’enquête…………………………….45
B- Sources internes, techniques de dépouillement et outils d’analyse des
données……………………………………………………45
1- Sources internes……………………………………………45
a- Informations comptables……………………………….45
b- Entretiens……………………………………………….45
2- Technique de dépouillement et outils d’analyse des
données…………………………………………...…………………………….46
a- Technique de dépouillement……………………………46
b- Outils d’analyse des données…………………………...46
Chapitre 3 : Analyse empirique………………………...……………………....47
Section 1 : Présentation et analyse des résultats d’enquête….…………..…...47
Paragraphe 1 : Présentation des données………………..….……..……….47
I- Procédures d’octroi de crédit…………………………..……………..47
A- Conditions générales et différentes étapes à suivre…………...…47
1- Conditions générales…………………………………………47
2- Différentes étapes à suivre et système de suivi………………48
a- Différentes étapes à suivre………………………...……48
b- Système de suivi………………………………………..49
B- Forces et faiblesses des procédures de crédit……..…..……...…50
1- Forces……………………………………………….……….50
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2- Faiblesses……………………………………………………50
II- Données relatives aux impayés .……………………………….........52
A- Analyse des indicateurs relatifs au portefeuille de crédit ………52
1- Indicateurs de la qualité du portefeuille et de rentabilité…..….52
a- Indicateur de la qualité du portefeuille………………….52
b- Indicateur de rentabilité…………………………………54
c- Indicateur de productivité du personnel………………...56
B- Présentation des données d’enquête et leur limite…..……...…..59
1- Présentation des données……………………………………..59
2- Limite des données………………..………………………….62
Paragraphe 2 : Analyse des résultats d’enquête ……….…………………63
I- Analyse des données relatives au problème spécifique N°1...............63
II- Analyse des données relatives au problème spécifique N°2..............65
Section 2: Vérification des hypothèses et recommandations……….………..67
Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses………………………….……67
I- Vérification de l’hypothèse H1………………………………………67
II- Vérification de l’hypothèse H2……………………………………...67
Paragraphe 2 : Approches de solutions et recommandations……….……68
I- Approches de solutions…………………………………..…………68
A- Approches de solutions au problème spécifique N°1……………68
B - Approches de solutions au problème spécifique N°2…………...69
II- Conditions de mise en œuvre des solutions proposées.…...…..……70
A- Recommandations à l’endroit des autorités du réseau FECECAM-Bénin et
de la CLCAM Akassato……………………………..…71
B- Recommandations à l’endroit de la politique nationale (Etat).....72
Conclusion générale……….…………………………………….……………..73
Bibliographie…..……………………………………………………………….75
Table des matières……………………………………………………………...77
Annexes………………………………………………………….……………….i