gavroche 3
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Le magazine des étudiants en presse écrite de l'Iscpa.TRANSCRIPT
GavrocheLe Parisien universel
M 011 - Gavroche 3 - F : 1, 80 €
N° 3 Semaine du 2 au 8 décembre 2010
ISCPA - Institut des Médias
Les chiffres - Le bilan - La nouvelle campagne
Enquête : au coeur d’un centre
de distribution
Corbeil-EssonnesElections sous haute tension
BanquesCantona passeà l’attaque
Roland-GarrosExtension ou déménagement ?
25 ans déjà...Et toujours complEt
Gavroche - 2 décembre 2010
Sommaire2
GavrocheRédaction : 9 rue Alexandre Parodi, 75010 Paris
Directeur de la publication : Michel Baldi
Directeur de la rédaction : Antoine Guiral
Rédacteur en chef : Valentin Marcinkowski
Secrétaire de rédaction : Pascal Golfier
Maquettiste: Benoît Magistrini
Chef des infos générales : Charlotte Dehouve
Journalistes : Nadine Achoui-Lesage, Alexandra Bresson,
Yann Casseville, Wilfried Corvo, Antoine Delthil, Karma Duquesne,
Virginie Le Borgne, Audrey Loussouarn, Eléonore Quesnel,
Laetitia Reboulleau, Laurence Riatto, Emmanuelle Ringot,
Emilie Rivenq, Clémentine Santerre
Victime de leur succès,les Restos du Cœuront entamé leur 26e cam-
pagne. Cette année encore, lenombre de repas distribuésdevrait exploser (p. 4-5). Et direque tout a commencé par unsimple « rencard ». Un autreresto qui a du cœur et qui nedésemplit pas : Sourdine.L’établissement montmartrois,dédié à la culture sourde, pro-pose à ses clients un vrai mo-ment d’échange et d’émotionuniquement en langue dessignes (p.16). Plus bruyants,les Ivoiriens de Paris et lesCorbeil-Essonnois n’hésitentpas à donner de la voix pourque leurs voies soient prisesen compte (p.6-7). Pendant cetemps-là, Eric « The King »Cantona appelle à la révolu-tion bancaire (p.12), un comblepour un monarque… Sujetsde sa Majesté, le roi vous in-vite à soustraire, le 7 décembreprochain, vos économies pla-cées à la banque. Vouloir met-tre à mal le système bancaire,l’idée semble farfelu et com-plétement irréalisable avec lesmoyens dont dispose le foot-balleur. A quoi bon, en effet,partir à la guerre avec desgens sans armes, autrementdit sans argent à retirer deleur compte ?
p.3 Perspectivesp.4 et 5 Dossier p.6 et 7 Politiquep.9 Economiep.10 Eco-Soc
Perspectives page 3Paris aura ses toursPar Valentin Marcinkowski
Dossier pages 4-5Dossier spécial : les 25 ansdes Restos du coeurPar Nadine Achoui-Lesage etAlexandra Bresson
Politiquepage 7Côte d’Ivoire : Election chaotiquejusqu’à ParisPar Emilie Rivenq
Eco-Socpage 8Une marche de plus pour accéder à l’internementPar Audrey Loussouarn
Urbanismepage 14Roland-Garros contraint audéménagement ?Par Wilfried Corvo
Hommagepage 24 Bruno Coquatrix : une voievers l’OlympiaPar Emilie Rivenq
Edito
An
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elthil
Photo de couverture : DR
DR
DR
DR
DR
DR
p.11 à 15 Sociétép.16 à 18 Culturep.19 Agenda Culturelp.21-22 Sportp.24 Hommage
Gavroche - 2 décembre 2010
Perspectives3
Paris va prendre de la hauteurLe Conseil de Paris a tranché. Il sera désormais possible de construire, sous conditions, des buildings ne dépas-sant pas les 180 mètres de haut à l’intérieur de la capitale. Une grande première depuis 1977 qui ne devrait toute-fois pas transformer la ville. Par Valentin Marcinkowski
Le Paris du XXIe siècle
sera plus haut mais
pas trop. Le 16 no-
vembre dernier, le conseil de
Paris a pris une décision qua-
lifiée d’ « historique » en
matière d’urbanisme. Les
élus de la capitale ont décidé
la modification du PLU (plan
local d’urbanisme) qui limi-
tait la hauteur des bâtiments
de la ville à 37 mètres. Désor-
mais, la limite est fixée à 50
mètres pour les immeubles
d’habitation et 180 mètres
pour les tours de bureaux.
Mais la grande révolution ar-
chitecturale n’aura pas lieu
pour autant. Paris, c’est avant
tout des Parisiens attachés à
leur ville (pour ne pas dire
conservateurs), une histoire,
un style… Pas question d‘y
faire n‘importe quoi, n’im-
porte comment ! Depuis
trente ans, les élus locaux
sont tétanisés par l’idée de
défigurer la ville. Prudents,
ils ont donc autorisé le « dé-
plafonnement » dans trois
quartiers, tous situés en péri-
phérie. Il s’agit du secteur
de « Masséna-Bruneseau »
dans le 13e, de la porte de
Versailles dans le 15e, sans
oublier le quartier Clichy-Ba-
tignolles dans le 17e.
Dans le 13e, il importe surtout
de redynamiser un secteur
en friche. Situé à la limite
d’Evry (Val-de-Marne), le
quartier s’apprête à connaître
un véritable lifting. « On a un
programme ambitieux d'acti-
vités économiques, de com-
merce, d'hôtellerie et
d’implantation de bureaux, le
tout pour 100.000 m2 d’espace
avec la possibilité sur quatre
terrains d'avoir des immeu-
bles qui pourront monter
jusqu'à 180 mètres de hau-
teur», a fait savoir la Mairie.
Encore au stade de projet, elle
suscitait déjà la polémique.
Elle, c’est la Tour Triangle, qui
verra finalement bien le jour à
la Porte de Versailles (15e), sur
le site du Parc des Exposi-
tions. Quant au quartier, la
mairie envisage également un
« déplafonnement » pour le
futur tribunal de grande ins-
tance. La hauteur du bâtiment
devrait ne pas dépasser les
160 mètres de haut, histoire
de ne pas faire de l’ombre à la
verrière du Grand Palais
comme l’a affirmé Anne Hi-
dalgo, adjointe PS à l’urba-
nisme. C’est tout bête, mais ce
simple détail en rassurera
plus d’un. Comprendre en
substance : «Pas touche aux
symboles ! », même si l’élue
déclarait il y a quelques mois
aux Echos que « reproduire
de l’haussmannien à l’infini »
n’était pas une « obligation ».
Seul hic, Paris sans Haus-
mann, ce n’est plus Paris.
Le projet des immeubles de
grande hauteur (IMG) ne date
pas d’hier. Au cours de son
premier mandat, Bertrand De-
lanoë avait déjà tenté de mo-
difier le PLU mais s’était
heurté au blocage des élus
UMP et Verts, qui n’avaient
déjà à l’époque, pas apporté
leurs voix à cette décision. A
leurs yeux, ces buildings sont
jugés énergivores et comme
étant un type de construction
appartenant au passé. Affir-
mation qu’il est aisé de contes-
ter tant la prolifération des
gratte-ciel est importante dans
les nouvelles grandes villes de
la planète tels qu’Abu Dhabi
ou encore Shangaï. Passer de
37 à 50 mètres pour une tour
d’habitation, c’est peu et beau-
coup à la fois. Ce «déplafon-
nement » permettrait, selon la
Mairie, d’augmenter de 20 à
30% le nombre de logements
constructibles. Une bonne
idée en soi, mais qui devrait
n’avoir malheureusement au-
cune incidence sur le prix de
l’immobilier.
La superficie de Paris n’est pas
extensible, il faut donc gagner
de l’espace sur la hauteur.
C’est ce qui va être fait, et de
manière raisonnable. La «ville
lumière » va donc rester
«plate » et garder sa spécifi-
cité, son charme, son carac-
tère. C’est aussi cela
« l’exception culturelle fran-
çaise ». Dans le top 100 des
plus hauts buildings du
monde, aucun ne se situe
dans l’Hexagone. Plus frap-
pant encore, la tour Montpar-
nasse (210 mètres) n’occupe
que la 14e place en Europe,
loin derrière la « City of Capi-
tals : Moscow » et ses 306 mè-
tres. Défigurée depuis la
chute de l’URSS, la capitale
russe a vu le nombre de ses
gratte-ciel exploser.
Malgré une relative prise de
hauteur, Paris n’entrera pas
dans la guéguerre enfantine
que se livrent les plus
grandes métropoles du
monde et qui consiste à sa-
voir qui a la plus grosse…
tour évidemment. g
Le projet desimmeubles de
grande hauteurne date pas
d’hier
Très prochainement, d’autres buildings; de la même importance que la Tour Montparnasse,devraient sortir de terre dans certains arrondissements périphériques. C
ha
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Gavroche - 2 décembre 20104
Dossier
Au Cœur
Depuis 25 ans, les Restos du Cœur participent activement à la lutte contre la misère, la pauvreté et surtout la précarité.Cette année, plus que les autres, le combat s’intensifie et le mot d’ordre reste l’inquiétude caractérisée par un dés-engagement de l’Europe, qui petit à petit réduit ses budgets d’aide aux plus démunis. Par Nadine Achoui-Lesage
AParis, comme par-
tout en France, les
Restos du Cœur ne
désemplissent pas et le nom-
bre de distributions explose.
Lancée le 29 novembre, la 26e
campagne des « Restos »,
subit de plein fouet la crise et
son cortège de restrictions
budgétaires. Cependant, la
mobilisation perdure, et les
amis des Restos, comme on
les appelle, ne lâchent rien.
En septembre 1985, Coluche
lançait sur Europe 1, une
phrase qui allait changer la
vie de milliers de personnes
en pointant du doigt une mi-
sère des temps modernes
qui, depuis, perdure : « J’ai
une petite idée comme ça (…
) un resto qui aurait comme
ambition, au départ, de dis-
tribuer deux ou trois mille
couverts par jour ». Mais au
lieu des deux ou trois mille
repas espérés par l’humo-
riste, ce sont aujourd’hui
plus de 103 millions de repas
qui ont été offerts, l’an der-
nier, par l’association.
Des chiffres toujours trop élevés A Paris, les chiffres grimpent
aussi en flèche ! En 2009, plus
de 3 millions et demi de
repas, servis par quelque
2000 bénévoles. Et ca ne s’ar-
rête pas là. Les centres pari-
siens sont de plus en plus
fréquentés : 22 617 personnes
ont été accueillies pour la
seule année 2009. La capitale
totalise huit centres d’aide
alimentaire, répartis sur l’en-
semble de la ville. Aucun ar-
rondissement n’est épargné,
pas même les quartiers hup-
pés de Paris. Pour les 1er, 2e,
6e, 7e, 8e, 9e, 15e et 16e arron-
dissements, un centre re-
groupe les demandeurs. Il se
situe dans le 15e.
Les Restos du Cœur ne se
chargent pas uniquement de
la nourriture. Ils ont aussi
pour vocation de sortir les
gens de la précarité. Par le
travail, avec des chantiers de
réinsertion, des aides person-
nalisées pour les enfants, des
aides aux mères et à leur
bébés avec les fameux «Bébés
du Cœur » et toute une série
de mesures, mettant l’accent
sur la solidarité et l’engage-
ment des bénévoles.
L’Europe, unenouvelle sourced’inquiétude Mais à Paris, comme partout
en France, les Restos doivent
aujourd’hui affronter un pro-
blème nouveau : la restriction
des budgets au niveau euro-
péen et la réforme de la Poli-
tique Agricole Commune
(PAC) pour 2013. Le Pro-
gramme d’Aide aux plus Dé-
munis (PEAD), qui vient au
secours de 800 millions d’eu-
ropéens vivant en dessous
du seuil de pauvreté est
ainsi menacé de restriction.
Comme l’a souligné Olivier
Berthe, président de l’associa-
tion, sur RTL lundi 29 no-
vembre, l’heure est à la
mobilisation des Etats : « Le
quart de nos ressources vient
de l’Etat et de l’Europe, mais
il y a une baisse de 15% pour
cette année (…) Nous avons
envoyé un courrier au Pre-
mier ministre pour maintenir
au même niveau l’aide pu-
blique. Il n’y a pas eu d’expli-
cation sur cette baisse».
Sur ce point, Benoist Apparu,
secrétaire d’état au logement,
a répondu sur la même an-
tenne que « la France va com-
penser sur son budget la
baisse de la part de la PAC re-
versée aux plus démunis ».
Avant d’ajouter : « 6 millions
d’euros de moins venant de
la PAC (…). Je rajoute 9 mil-
lions au budget de l’Etat ».
Soit 3 millions d’euros d’aide
en plus. Une déclaration qui
ne suffit pas à rassurer les as-
sociations.
Les Restos du Cœur sont fi-
nancés pour les « 2/3 par la gé-
nérosité des Français » confie
Olivier Berthe. Les dons, les
aides de l’Etat, et bien sûr les
ventes liées au concert des
«Enfoirés » constituent ses au-
tres ressources.
L’urgence persiste, et ne ras-
sure ni les bénéficiaires de
l’aide des Restos ni les béné-
voles. Ils s’attendent d’ores
et déjà à une nouvelle hausse
des chiffres concernant le
nombre de personnes à aider.
Depuis 2008, une augmenta-
tion de 20% de la fréquenta-
tion a été enregistrée. « Près de
la moitié sont des chômeurs
en fin de droits » souligne Oli-
vier Berthe. Enfin, cette préci-
sion effarante : une personne
sur 10 aidée par les Restos a
plus de 60 ans. Une réalité qui
ne présage rien de bon. g
Plus de 22 000 repas ont été servis en 2009 par les Restos du Coeur.
Les Restos du Cœur toujours là
Pour la 25e année consécutive, l’initiative impulsée par Coluche continue de plus belle.ne peuvent pas faire de mal aux plus démunis. Par Nadine Achoui Lesage et Alexandra Bresson
DR
5Gavroche - 2 décembre 2010
Dossier
Les Restos du Cœur ont débuté leur campagne d’hiver depuis le 29 novembre. Les centres de distribution se mobi-lisent pour aider les gens sur le plan alimentaire mais également social. A Paris, les bénéficiaires étaient aux ren-dez-vous dès l’ouverture d’un centre du 18e arrondissement. Par Alexandra Bresson
Nouvelle campagne ouverte à Paris
Malgré le froid, il y a
foule. Sous l’im-
mense panneau
«Les Restaurants du Cœur »,
une trentaine de personnes
font la queue devant l’entre-
pôt, situé rue du Départe-
ment à Paris, avec leur cabas
vide en espérant les remplir
rapidement. Petit à petit la
foule entre dans le centre et
chacun attend pour s’inscrire.
Et là encore, il faut de la pa-
tience, aussi bien pour les
bénévoles que pour les béné-
ficiaires. « Je dois inscrire
beaucoup de personnes d’ori-
gine africaine qui ne parlent
pas un mot de français, confie
Janine, responsable du centre.
Dans ce cas-là, il est difficile
de leur expliquer les condi-
tions d’admission ». Environ
85% des personnes rencon-
trées ne sont pas « d’origine
française » souligne par ail-
leurs Justine. Autre difficulté
: impossible d’effectuer une
inscription sans les docu-
ments adéquats comme l’at-
testation de la carte vitale, la
carte d’identité ou encore le
livret de famille à fournir ab-
solument. Si l’un de ces pa-
piers manque à l’appel, les bé-
néficiaires ne sont pas autori-
sés à accéder à la nourriture.
« S’ils n’ont pas les papiers re-
quis, on les redirige vers les
Restos du Cœur qui fournis-
sent des repas chauds mais
pas d’aliments à emporter »,
explique Justine, bénévole de-
puis 7 ans.
DistributionéquilibréeUne fois l’étape de l’inscrip-
tion passée, la distribution
commence sous le regard
bienveillant de Coluche dont
la photo est placardée sur
chaque mur. Dans un hangar
gigantesque, le travail à la
chaîne s’organise au beau mi-
lieu d’une dizaine de chariots
remplis de briques de lait, de
conserves et de fruits prove-
nant du marché de Rungis.
Les bénéficiaires circulant
devant des tables disposées
en rectangle n’ont plus qu’à
se servir. Chaque bénévole,
reconnaissable grâce aux
badges sur lesquelles figure
le célèbre cœur rose, est
chargé de distribuer un ali-
ment spécifique au premier
arrivant. Pâte, riz, salade,
yaourt, compote, viande
congelée, etc. Le choix
s’étend sur toutes les tables. «
On fournit des produits de
première nécessité : lait,
conserves, œufs… Selon nos
arrivages, il nous arrive
même parfois de proposer
du chocolat et des produits
pour bébés » explique Alain,
bénévole depuis cette année.
La répartition des denrées
se fait avec un grand souci
d’égalité mais surtout de pro-
portionnalité. « Après l’ins-
cription, les bénéficiaires ont
une carte où est marqué le
nombre de personnes par fa-
mille, ce qui nous indique
combien de parts nous de-
vons donner » continue
Alain. Pour une famille
de trois personnes, seront
distribués huit briques de
lait, six compotes, quatre
boîtes de conserves et six sa-
chets de pommes de terre.
« Nous ne sommes jamais à
court, on compte trente
congélateurs pleins à ras-
bord et beaucoup de légumes
frais » détaille Christophe,
responsable des aliments.
Marché noirSeul hic relevé par les béné-
voles : la nourriture donnée
est parfois revendue. « J’ai
déjà constaté qu’un groupe
de Tchétchènes emporte les
courses pour les revendre à
deux pas de là, au marché
de Denfert-Rochereau », dé-
plore Christophe, impuis-
sant. Mais dans ce centre
ouvert depuis 10 ans, beau-
coup de visages sont deve-
nus familiers. « Depuis 7 ans
que je suis bénévole ici, je
reconnais des gens, surtout
des retraités. Je vois égale-
ment beaucoup d’intermit-
tents du spectacle qui
viennent une à deux fois
par semaine », constate Jus-
tine. Malgré beaucoup de
dons d’argent et de denrées
qui font démarrer cette cam-
pagne sous les meilleurs
auspices, rien ne semble
joué pour les bénévoles.
« Les centres de distribution
comptent surtout sur le spec-
tacle des Enfoirés de janvier
qui représente quand même
25% de notre budget », rap-
porte Janine. L’an dernier, ce
centre, qui fermera ses
portes le 30 mars a aidé plus
de 2 500 familles. g
C’est l’histoire d’un mec qui a filé un rencard
Coluche, c’est un peu l’ange gardien d’une solidarité créée sur un coup
de tête, suscitée par un ras le bol des injustices et une envie de servir
à quelque chose. Né en 1944, dans le 14e, il passa toute sa jeunesse à
Montrouge, dans le sud de la capitale. Pas fait pour les études, il en-
chaina les « p’tits boulots ». Coluche, il a tout fait : photographe, gar-
çon de café, fleuriste, marchand de légumes… Puis de fil en aiguille,
son âme d’artiste a pris le dessus. Et là : le début de la gloire. L’entrée
en politique, et même l’annonce d’une candidature à la présidentielle
de 1981. Sur Europe 1, une idée « petite », comme il la décrivait, naît.
La lutte contre la précarité commence avec les Restos du Cœur. Un
hymne écrit par Jean-Jacques Goldmann, un tube, une prise de
conscience collective. L’histoire est lancée. Michel Colucci décède le
19 juin 1986 d’un accident de moto.
Nourriture : Parmi les aliment distribués, les
compotes et yaourt remportent un grand succès
auprès des bénéficiaires.
Distribution : Chaque bénévole (en gris et
noir) est chargé de distribuer un aliment précis (
ici des produits pour bébés).
Stocks : Une bénévole vérifie grâce à une fiche
d'inscription le nombre de denrées dont bénéficie
cet homme.
Ale
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Bre
sson
Ale
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Bre
sson
Ale
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Bre
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Avec l’arrivée des basses températures - surtout cette année - un peu de pain et de chaleur
des Restos
Politique
La télé gratuitepour les détenusLundi 29 novembre, le PS a sou-mis au Sénat un amendementafin que les prisonniers aientaccès gratuitement à la télévi-sion. A l’heure actuelle, il leurfaut payer entre 6€ et 41€ parmois, en fonction du lieu d’incar-cération, pour avoir accès aupetit écran. Considérée commeun moyen de lutte contre le sui-cide en prison, la gratuité de latélévision en prison pourraitêtre un premier pas vers l’amé-lioration des conditions de dé-tention.
Wikileakspoursuit sespublicationsEn quelques mois, le site Wiki-leaks a publié de nombreuses in-formations secrètes sur lesguerres en Irak et en Afghanis-tan. Lundi 29 novembre, le site adiffusé 250 000 télégrammes, al-lant du statut « secret » à« confidentiel ». Les notes décri-vent les relations entre les Etats-Unis et les pays étrangers. Ellesqualifient notamment NicolasSarkozy de « susceptible et auto-ritaire ». Angela Merkel, SilivioBerlusconi, Hugo Chavez ne sontpas épargnés. Aucun documentclassé « top secret » n’aurait ce-pendant été dévoilé.
Benoît Hamonréagit à lacandidature deSégolène RoyalLe porte-parole du Parti Socia-liste, Benoît Hamon, a déclarémardi 30 novembre sur RTL quela candidature de Ségolène Royalaux primaires de 2012 était« prévisible et logique ». S’il estsurpris que la présidente duconseil régional du Poitou-Cha-rentes affirme si tôt sa candida-ture, il se veut rassurant enprécisant qu’il n’y a pas de criseau PS.
Affaire Karachi :De Villepin à labarreL’ancien Premier ministre Domi-nique de Villepin a témoigné lemardi 30 novembre dans lecadre de l’affaire Karachi, devantla Cour de justice de Paris. Il af-firme que l’attentat dans la villepakistanaise, qui avait causé 15morts en 2002, n’avait aucun lienavec l’arrêt des rétro-commis-sions. Une décision prise parJacques Chirac, alors Présidentde la République en 1995. Leparquet semble toujours soup-çonner le contraire.
Ce lundi 29 novem-bre, les agentsmunicipaux de Cor-
beil-Essonnes (91) installentles guirlandes de Noël face àla mairie. La grosse bâtisse,qui tourne le dos à la Seine,est dépourvue de « patron »depuis le 26 mars dernier.Jean-Pierre Bechter (UMP), lebras droit de l'homme d'af-faires Serge Dassault (mairede la commune de 1995 à2009) a quitté prématuré-ment ses fonctions, après queles élections municipalesd'octobre 2009 ont été annu-lées par le tribunal adminis-tratif de Versailles. Sesopposants communistes,Verts et socialistes avaientdéposé des recours pointant« l'utilisation abusive dunom de Serge Dassault, iné-ligible, sur tous les docu-ments électoraux » et des «pressions faites sur les élec-teurs corbeil-essonnois par lebiais de promesses d'emploisou de sauvegarde des entre-prises corbeil-essonnoisesHelio et Altis ». Serge Das-sault, lui, a été contraint delaisser sa place de maire enjuin 2009, le Conseil d'Etatconsidérant que le chef d'en-treprise avait acheté des voixd'électeurs.
« Mafieux »La population est donc appe-lée à passer de nouveau de-vant les urnes, les 5 et 12décembre prochains, pour latroisième fois en trois ans.D'austères arrêtés munici-paux, placardés çà et là dansles rues verglacées de la com-mune, le leur rappellent, àcôté des portraits souriantsdes trois candidats. En lice, laliste UMP « Jean-Pierre Bech-ter : le maire de tous les Cor-beil-Essonnois » (dont SergeDassault fait partie), celle des
partis de gauche, « Corbeil-Essonnes Ensemble », réunisderrière le communisteBruno Piriou, et enfin, « Unautre choix pour Corbeil-Es-sonnes », du sans-étiquetteJean-François Bayle.
« C'est un cas unique enFrance, c'est complètementdélirant, martèle Jérôme, ha-bitant trentenaire qui attendle bus. Bien sûr que j'iraivoter. Il faut tourner la pageDassault/Bechter une bonne
fois pour toutes. Que Das-sault retourne faire du busi-ness ! Je ne vois pas commentun type qui dit qu'on ne doitpas aider les chômeurs peutfaire de la politique. Parceque Bechter et Dassault, c'estblanc bonnet et bonnet blanc.Je ne comprends même paspourquoi cette équipe de ma-fieux a encore le droit de seprésenter à des élections.J'espère que les gens irontvoter en masse dimanche ».À côté, une vieille dame réa-git. « Moi cette fois-ci, je voteblanc ! Pour protester. Bech-ter devrait avoir honte de sereprésenter ». À côté, Hakimet Ludovic rigolent. « Non,on ne vote pas, on s'en fiche !Enfin, sauf si on nous paye,nous aussi ! »
« Deux fois que j'yvais pour rien »Hamida, qui tient un salonde coiffure en centre-ville,fera le déplacement. « Oui ilfaut voter... Ce n'est pas seu-lement un devoir de citoyen.En tant que commerçante,c'est important. Et puis j'aiété choquée quand j'ai en-tendu parler des magouillesde la Mairie ». « Moi je n'iraipas, coupe Marie-Domi-nique, une cliente, en fron-çant les sourcils. Je les laisses'arranger entre eux. Deuxfois que j'y vais pour rien.Ça suffit ! » Hector, au caféde la gare, n'ira pas nonplus. « Je vais seulementvoter aux « grandes » élec-tions, souffle-t-il. Les muni-cipales, franchement... Oui,il y a eu des élections pastrès claires. Mais la politiqueau niveau d'une ville, finale-ment, ça ne concerne pastrop les gens. Bechter ou unautre, ça ne va pas changerma vie ». « T'oublies quel'autre, c'est un commu-niste », siffle un client. À laboulangerie, Liliane, la ven-deuse, s'énerve. « J'ai vrai-ment l'impression qu'on semoque de nous ! On ne peutplus avoir confiance en lapolitique après ça ».
En 2009, sur 21 057 inscrits,10 674 personnes sont alléesvoter. Dans deux semaines,abstention massive ou non,les habitants auront pour debon, un maire élu démocra-tiquement. Enfin, peut-être… g
A l'assaut de Dassault-cityLes anciens maires de Corbeil-Essonnes Serge Dassault et Jean-Pierre Brechter ont vu leurélection successivement annulée. Les habitants sont appelés à voter pour la troisième fois entrois ans. Remontés ou lassés, les électeurs feront-ils le déplacement ? Par Eléonore Quesnel
Gavroche - 2 décembre 20106
« C'est un casunique en
France, c'estcomplètement
délirant »
La mairie retrouvera un maire le 12 décembre.
Trois candidats sont en lice. Elé
onore
Quesnel
Elé
on
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auduit
Gavroche - 2 décembre 20107
POLITIQUE
Les Ivoiriens de Paris privés de voteDimanche, ils n’ont pas pu participer au scrutin présidentiel de Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens de la capitale venusdépartager Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, les deux finalistes du second tour, ont été victimes de la désor-ganisation des opérations de vote. Par Emilie Rivenq
Indignation, incompré-
hension, colère… Les
milliers d’électeurs pari-
siens qui se sont rués tôt di-
manche, vers les 28 lieux de
vote dédiés à la présidentielle
de Côte d’Ivoire, ont trouvé
porte close. Après plusieurs
heures d’attente dans un
froid glacial, ils sont finale-
ment retournés chez eux sans
avoir pu accomplir leur droit
civique.
Tout est parti de documents
électoraux subtilisés la veille
du scrutin. Selon le nouveau
président de la Commission
électorale indépendante en
France (CEI), Jean-Claver
Gnako, des cartons de bulle-
tins acheminés depuis Abid-
jan manquaient à l’appel.
Pourtant, les services de
l’ambassade de Côte d’Ivoire
à Paris les avaient réception-
nés au complet. Sans jamais
avoir réussi à les acheminer
vers les bureaux de vote
franciliens. Résultat : la CEI a
tout simplement décidé d’an-
nuler le vote. A son arrivée
dimanche à l’Ambassade,
Pierre Kipré, l’Ambassadeur
de Côte d’Ivoire s’est fait
agresser par des électeurs
qui n’avaient pas reçu leurs
documents de vote alors
qu’il s’y rendait pour tenter
de régler les problèmes de
bulletins.
Dans certains centres de
votes, des urnes ont été dé-
truites et des bulletins déchi-
rés, alors que le bureau de
Nanterre a même été sac-
cagé.
TensionsLe lendemain, l’Ambassade
est barricadée. Des policiers
sont postés devant la grille
alors que quelques citoyens
révoltés sont venus exprimer
leur mécontentement, micro
en mains, persuadés qu’ils
pourront être entendus
jusque dans les bureaux soit-
disant vides. « L’ambassa-
deur est à coup sûr un
partisan de Gbagbo, (ndlr :
l’actuel président de la Répu-
blique) et il n’y a que lui qui
a les ressources nécessaires
pour organiser une telle opé-
ration » affirme un partisan
du second candidat en lice,
Alassane Ouattara. Au sein
de ce petit regroupement
d’environ 30 personnes, la
tension monte. S’ils se sont
réunis pour protester contre
un système qui les révolte,
tous ne partagent pas les
mêmes opinions politiques.
« N’importe quoi ! », s’énerve
un autre membre du groupe.
« Les partisans d’Ouattara
sont forcément les comman-
ditaires de ce vol de bulletin.
Selon les statistiques,
Gbagbo était favori dés le
premier tour et toujours ces
dernières semaines, alors je
ne vois pas pourquoi il au-
rait cherché à trafiquer les
votes à l’étranger qui ne
changent finalement pas
grand chose ! »
Grognements de la foule : «Si
vous pensez vraiment que
nos votes ne comptent pas,
alors que faites-vous ici ? »
Urnes déja rempliesAdjoua, retraitée de 67 ans,
attendait quant à elle avec
impatience de pouvoir s’ex-
primer ce dimanche. Expa-
triée depuis plus de vingt
ans, elle se sent très concer-
née par les violences qui sé-
vissent dans son pays natal.
« C’est très frustrant d’être ici
et de ne rien pouvoir faire.
Notre seul pouvoir pour
faire changer un peu les
choses, ici depuis la France,
c’est le vote. Et voilà qu’on
nous le supprime ! »
Dans un restaurant ivoirien
non loin de là, certains, dépi-
tés, ont fini par baisser les
bras. Pour eux, le problème
ne se limite pas au non dé-
roulement du scrutin de di-
manche. Les soupçons
portent aussi sur d’autres
fraudes, en Côte d’Ivoire
comme à Paris. Insa Touré,
un septuagénaire, a eu la
désagréable surprise de voir
sa signature sur un des bul-
letins alors qu’il ne s’était
pas déplacé pour voter. «
C’est ma signature », peste-t-
il en brandissant le docu-
ment désormais invalide.
« Je n’ai pas voté l’autre jour,
et je découvre que quelqu’un
a voté à ma place. Ce n’est
pas la démocratie ». Au sein
même des bureaux, les rares
personnes qui avaient pu
voter dés les premières
heures affirment que cer-
taines urnes étaient déjà
remplies. « Moi je suis arri-
vée dans les 10 premiers car
je travaille très tôt » assure
Luce, boulangère près de
l’Ambassade. « Il y avait déjà
des centaines de papiers
dans l’urne ou j’ai mis mon
bulletin alors que l’ouverture
des votes s’est faite devant
moi ! » s’esclaffe-t-elle. « Il
vaut mieux en rire qu’en
pleurer… » dit Luce, qui a
perdu tout espoir d’apporter
sa contribution aux change-
ments dans son pays. g
Un exemplaire des bulletins de vote parisiens qui manquaient à l'appel dimanche. DR
Alassane Ouattara élu
A l’heure où nous publions ce reportage, Alassane Ouattara est sorti
victorieux de l’élection présidentielle.
Laurent Gbagbo, président sortant et perdant du scrutin invoque l’arti-
cle 48 de la constitution qui lui confère des pouvoirs exceptionnels pour
dissoudre la Commission Electorale Indépendante.
Nicolas Sarkozy et les services français suivent avec beaucoup d’inten-
tion ce dossier : Alassane Ouattara serait déjà placé sous haute protec-
tion par Paris. Un électeur brandit ce qu'il présente comme une liste électorale modifiée à mainlevée par le président de la branche parisienne de la CEI, Mamadou Sylla.
«C’est trèsfrustrant
d’être ici et dene rien pou-voir faire»
Em
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ivenq
Société
Nicole et Jean-
Claude ne sont pas
du genre à se plain-
dre. Ces habitants de
Bonneuil-sur-Marne (Val-de-
Marne) vivent depuis 14 ans
avec un fils schizophrène qui
a aujourd’hui 28 ans. Mais
vendredi, le Conseil constitu-
tionnel a estimé que les hos-
pitalisations à la demande
d'un tiers de plus de deux se-
maines devraient être ap-
prouvées par un juge. Pour
Nicole, médecin à la retraite,
c'est la goutte d’eau qui fait
déborder le vase. « Tous les
ans, mon fils se fait interner
pour cause de rechute. Qui
peut ainsi croire qu'un juge
devra chaque année se pro-
noncer sur un cas aussi
similaire que l'année précé-
dente? », réplique-t-elle. Cé-
dric est tombé dans la
schizophrénie à l'âge de 14
ans. En cause : le cannabis
qui a activé la maladie déjà
présente en lui. Depuis, le
jeune homme enchaîne les
hospitalisations sur le rythme
d’un mois par an. Il est ac-
tuellement interné depuis
trois semaines à l'hôpital Al-
bert Chenevier à Créteil (Val-
de-Marne) après plusieurs
passages dans l'établissement
de Saint-Anne à Paris ou en-
core à l'hôpital Charles Foix
à Ivry-sur-Seine (Val-de-
Marne). Cette fois-ci, il a
agressé un individu dans la
rue après avoir cru qu'il l'in-
sultait. Selon Jean-Claude,
cheminot à la retraite et père
de Cédric, « les tribunaux
sont déjà suffisamment occu-
pés pour en plus devoir étu-
dier des cas aussi complexes
qu’aléatoires ». Une étude
sera en effet nécessaire pour
affirmer que l'hospitalisation
demandée par un proche est
abusive ou non. « Si la déci-
sion d'un juge ne vient pas à
temps pour continuer l'hos-
pitalisation après deux se-
maines, il sortira et ça
arrêtera le traitement avant
qu'il fasse véritablement
effet. Sa sortie mettra en dan-
ger son entourage », ajoute le
père de Cédric.
Une loi pourtantnécessaireLes sages du Conseil consti-
tutionnel ont jugé que l’HDT
était contraire à l’article 66
de la Constitution qui exige
que toute privation de liberté
soit placée sous le contrôle de
l'autorité judiciaire, « gar-
dienne de la liberté indivi-
duelle ».
Le Parlement devra donc
voter une loi d'ici huit mois
pour que la décision systé-
matique d'un juge soit
effective à partir du 1er août
2011. Le couple en a bien
conscience. « On réalise que
certaines personnes abusent
de ce droit pour interner un
proche qu'ils ne saisissent
plus ou avec qui ils ne s'en-
tendent pas mais il faut
comprendre que les cas schi-
zophréniques, et autres mala-
dies mentales avérées, ne
doivent pas être pris à la lé-
gère », s'insurge Nicole. Le
couple ne peut accepter une
telle décision car effective-
ment, ce n'est qu'en présence
d'une situation désespérée
que la demande d'HDT peut
être faite.
Pour le cas de Cédric, ses pa-
rents doivent attendre qu'il
trouble l'ordre public pour
que la police l'emmène à l'hô-
pital. A partir de là, les pa-
rents ou la curatelle doivent
écrire une lettre pour ap-
puyer l'hospitalisation. « Par-
fois, explique Nicole, Cédric
m'enfermait de force dans la
salle de bain en m'empêchant
de manger pour éviter, disait-
il, d'entretenir l'âme du dia-
ble. Dans ces moments-là, je
ne peux rien faire car aucune
preuve n'existe sur son atti-
tude parfois lunatique. »
Dans ces cas-là, la famille ne
peut que tenter de raisonner
le malade pour qu'il se fasse
interner. Seulement, la dé-
marche n'est pas toujours
simple. Cédric passe un mois
en hôpital psychiatrique, est
jugé par les médecins en état
de retourner dans sa famille
et ressort. Puis, il va telle-
ment mieux, qu'il estime qu'il
n'est plus malade et arrête ses
médicaments. « Cette situa-
tion se répète inlassablement.
La conscience de la maladie
est l'un des points centraux
dans la schizophrénie. On ne
peut pas l'obliger à se soi-
gner. A partir du moment où
il ne prend plus son traite-
ment, on sent une pression à
chaque appel téléphonique
ou à chaque réaction dés-
agréable de sa part. On a tou-
jours peur d'une rechute »,
souligne Jean-Claude.
Actuellement, Cédric en-
chaîne les petits boulots pour
tenter de renouer avec la réa-
lité. « Si ses hospitalisations
irrégulières et tourmentées le
sont davantage avec cette loi,
il ne risque pas de guérir et
surtout pas de se réintégrer
dans la société », conclut Ni-
cole. La loi, quant à elle, ré-
pondra à la patiente qui
avait saisi le Conseil constitu-
tionnel par le biais d’une
Question prioritaire de
constitutionnalité (QPC) et
qui désire qu'on encadre
mieux les décisions d'hospi-
talisations psychiatriques. g
Plus d’HDT sans décision de justiceLe Conseil constitutionnel a estimé vendredi qu'un juge devait se prononcer sur le prolongement au-delà de deux se-maines d'hospitalisation psychiatrique à la demande d'un tiers (HDT). Nicole et Jean-Claude, dont le fils Cédric est schi-zophrène, ont peur des conséquences, qui pourrait coûter cher à la santé de leur troisième enfant. Par Audrey Loussouarn
Gavroche - 2 décembre 20108
La consciencede la maladieest l'un des
points centrauxdans la
schizophrénie
Une loi sur la décision de prolongement d'une hospitalisationpsychiatrique par un juge devra être votée d'ici huit mois. P
atri
ck G
eorg
et
En ce qui concerne l'HDT
La loi du 27 juin 1990 autorise une mesure d'internement prise dans
l'intérêt du malade lui-même, pour des raisons strictement médicales et
non dans celui de la société. Cette législation s'applique à des patients
dont les troubles rendent impossible son consentement et dont l'état
impose des soins immédiats assortis d'une surveillance constante en
milieu hospitalier.
La demande d'admission est présentée soit par un membre de la fa-
mille du malade, soit par une personne susceptible d'agir dans l'intérêt
de celui-ci, à l'exclusion des personnels soignants dès lors qu'ils exer-
cent dans l'établissement d'accueil. Elle est également accompagnée
de deux certificats médicaux datant de moins de quinze jours et cir-
constanciés, attestant que les conditions prévues par les deuxième et
troisième alinéas sont remplies.La décision du Conseil constitutionnel est le premier projet de réforme sur l’HDT depuis la loi de 1990. P
atri
ck G
eorg
et
Société
Les voleurs deRue89 peut-êtreretrouvésDeux personnes ont été inter-pellées lundi 29 novembre pourle vol des ordinateurs de la ré-daction de Rue89. Les policiersles ont reconnus grâce aux pho-tos prises à partir des vidéos desurveillance. Ils sont âgés de 18et 20 ans. D’autres ordinateursont été volés chez Médiapart etLe Point, notamment ceux dejournalistes travaillant sur l’af-faire Bettencourt. Pour le syndi-cat national des journalistes(SNJ), cette série de vols n’estpas « un simple hasard ».
Taser : Unevictime en FranceUn Malien âgé de 38 ans est dé-cédé dans la nuit du lundi 29 aumardi 30 novembre suite à soninterpellation durant laquelle il areçu deux décharges de taser. Ilétait armé d’un marteau et aviolemment réagi quand la policea voulu contrôler son identité.Il aurait blessé sans gravité« quatre policiers » rapportele ministre de l’Intérieur BriceHortefeux. Le parquet de Nan-terre a saisi l’inspection généraledes services pour mener uneenquête interne.
271 toiles signéesPicasso271 œuvres du célèbre peintreont été retrouvées chez PierreLeGuenec. Cet ancien électri-cien, aujourd’hui retraité, avaittravaillé pour le maître. Il avaitrécemment demandé au fils dupeintre, Claude Picasso, des cer-tificats d’authenticité que ce der-nier a refusé de lui fournir. Aprèsavoir reçu plusieurs photos, ledescendant de Pablo Picasso afini par se poser des questions,et a décidé de porter plaintecontre X pour recel. Selon lui, ilest impossible que son père aitdonné ses œuvres à l’électricien.
Record de froidà OrléansL’hiver est bien là et se fait parti-culièrement rude à Orléans. Lesthermomètres de la ville ont en-registré dans la nuit du lundi 29au mardi 30 novembre des tem-pératures tombant à -15.3°C,pulvérisant le précédent recorddu 23 novembre 1956 : -9.5°C.Quinze départements se trou-vent toujours en vigilance orangealors que de fortes chutes deneiges sont à prévoir dans lesjours à venir.
«C’est très pra-
tique de pou-
voir acheter
son jus d’orange le dimanche
matin quand on se rend
compte qu’on n’en a plus ! »
affirme Sandra, un marmot
dans les bras, un autre dans
une poussette. Cette cliente
régulière du Monoprix d’Ar-
genteuil (Val d’Oise) ne pour-
rait plus se passer de
l’ouverture dominicale de ce
magasin. Pourtant, Naïma,
27ans, caissière dans cette su-
pérette depuis quelques an-
nées est loin de tenir le même
discours : « Avant j’avais la
chance de ne pas travailler le
dimanche. Je pouvais sortir
jusqu’à pas d’heure le sa-
medi. Maintenant mon
rythme de vie est complète-
ment perturbé, et encore je
n’ai pas d’enfants ! »
« Je trouve que les plannings
d’horaires tournent assez ré-
gulièrement, nuance Jérôme,
caissier à mi-temps dans ce
même Monoprix, donc
quand je travaille certains
jours où cela ne me convient
pas, je me dis juste que c’est
un mauvais moment et que
cela changera ! Et puis en ce
moment avec la crise, on n’a
pas vraiment la possibilité de
choisir un autre travail ». Une
philosophie plus difficile à
adopter quand on travaille à
plein temps. D’un côté, la vo-
lonté de préserver la vie de
famille ainsi que le repos do-
minical. De l’autre, la possibi-
lité de faire ses courses
(presque) tous les jours et la
volonté de faire jouer la
concurrence dans le secteur
alimentaire.
Une loi contournéeL’arrêté préfectoral de 1990,
appelé loi Mallié, impose un
jour de fermeture hebdoma-
daire mais instaure de nou-
velles dérogations à ce
principe dans certaines com-
munes thermales, zones
touristiques et grandes ag-
glomérations. Cependant,
s’agissant des commerces de
détail alimentaire, la loi Mal-
lié prévoit expressément que
ces nouvelles dérogations ne
leur sont pas applicables.
Pourtant, bon nombre de
magasins de la capitale et des
environs ouvrent le di-
manche. C’est pour éviter
cette dérive que le Comité de
liaison intersyndical du com-
merce de Paris (Clic-P) com-
posé des organisations
syndicales parisiennes du
commerce affronte les avo-
cats de différentes enseignes
comme Carrefour City,
Monop’, Franprix, G20 et
Spar. « lorsque ce Monoprix
ouvre exceptionnellement, le
dimanche, ssure Nicolas, chef
du service alimentaire au
Monoprix Margaret dans le
10e arrondissement, tous les
salariés sont payés plus ».
Primes à la cléCet employé de la chaîne de-
puis six ans se fait plus hési-
tant lorsqu’il s’agit de parler
des autres magasins Mono-
prix de la capitale : « Je pense
que tout le monde gagne plus
le dimanche, sauf peut être
les étudiants, ceux qui ne
sont pas employés en CDI ».
Il y aurait donc des statuts
différents au sein même
d’une chaîne. Pour la direc-
tion du groupe, cette diffé-
rence est inexistante.
Jonathan Soyez, responsable
des relations extérieures de la
firme assure qu’il y a « une
législation qui réglemente les
primes. Les employés qui tra-
vaillent un dimanche consi-
déré comme « exceptionnel »
(par exemple Noël) touchent
des primes. Ceux qui ont un
contrat prévoyant le travail le
dimanche ne sont pas payés
plus. Et chez nous, les
contrats étudiants sont des
CDI ».
Pour Elio, directeur d’un ma-
gasin Franprix dans le 10e
depuis 29 ans, il « est impen-
sable de travailler le di-
manche parce que c’est le
jour du Seigneur. Et pour
ceux qui ne sont pas
croyants, c’est le jour de la fa-
mille. Le problème est que ce
n’est pas le magasin qui dé-
cide mais le « grand patron »
donc si demain il souhaite
que notre supérette ouvre,
elle devra le faire. Et les em-
ployés devront se conformer
à la règle». Elio s’inquiète du
sort de ses employés : «Chez
nous à Franprix, on ne fait
pas la grève. Il y a des per-
sonnes ici qui travaillent dans
le magasin depuis une ving-
taine d’années et qui tou-
chent toujours le SMIC, c’est
inadmissible. Si tu peux,
casse-toi d’ici, c’est ce que j’ai
envie de leur dire ». Si lui a
réussi à obtenir une augmen-
tation de 150 euros au bout
de 10 ans d’ancienneté, son
cas reste marginal.
En janvier prochain, nous
saurons si le travail domini-
cal à Paris a un futur. g
Prier ou travailler ledimanche, il faut choisir
Huit supérettes parisiennes suspectées de ne pas respecter la loi concernant le travail domi-nical sont attaquées par les syndicats du commerce. Cette initiative collective est une pre-mière dans la capitale. L’audience est fixée au 20 janvier. Par Virginie Le Borgne
Gavroche - 2 décembre 20109
Théoriquement un arrêté préfectoral impose un jour de fermeture hebdomadaire Virg
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Une affiche pronant l'interdictiondu travail dominical
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Eco-Soc
Goûter chimiqueL'association Générations fu-tures est allée acheter de quoicomposer trois repas et deuxgoûters pour enfants en grandesurface, et les a fait analyser. Ré-sultat ? Un mélange de polluantschimiques (pesticides, PCB,dioxines, métaux lourds...) Entout, 128 résidus chimiques dansle menu sur une journée d'unenfant de dix ans ont été décou-verts. « Les résultats dépassentmalheureusement tout ce quenous pouvions imaginer », a dé-claré le porte-parole de l’asso-ciation. Miam !
Tabac : unenouvelle hausse ?La lutte anti-tabac n’est pas ter-minée, les députés planchentdéjà sur un nouveau calendrierpour une augmentation de 4 %,soit 20 centimes d’euros en plus.Dès la semaine prochaine denouveaux amendements serontprésentés à l’Assemblée Natio-nale. La dernière augmentationdate du 8 novembre. Les fu-meurs ont dû payer 30 centimesde plus pour s’approvisionner encigarettes. Le prix moyen d’unpaquet de cigarettes est de 5,40euros.
Un réseau depickpocketsdémanteléLe réseau de voleurs à la tireHamidovic, un gang familial quiobligeait des mineures à voler,principalement dans Paris, a étédémantelé mardi 30 novembre.Ces fillettes, issues de la commu-nauté rom pour la plupart, ontété insaisissables des années du-rant. Le gang de pickpockets se-rait responsable de 75 % desvols dans le métro parisien. Lesmineures seront prises encharge par le conseil général dudépartement où elles résident sielles sont considérées commedes victimes.
23 498 sans-papiers expulsésBrice Hortefeux, le ministre del’Intérieur, désormais aussi encharge de l’Immigration, a chiffréà 23 498 le nombre de sans-pa-piers expulsés du territoire fran-çais au cours des dix premiersmois de l’année 2010. Hortefeuxrevient donc à ses premièresamours avec cette politique duchiffre. Du temps de l’ancien mi-nistre de l’Immigration, Eric Bes-son, le gouvernement, bienqu’aussi inflexible sur le sujet desexpulsés, exposait moins detelles données statistiques.
Aujourd’hui seule-
ment 2% des Fran-
çais poussent la
porte d’une boucherie cheva-
line. En France on en dénom-
bre un peu plus de 1000 et
seulement 14 à Paris. Un chif-
fre qui n’a cessé de baisser de-
puis les années 80. Une
certaine Brigitte Bardot a
d’ailleurs contribué à cette
«disparition » en révélant au
grand public le « scandale des
chevaux de boucherie ». Elle
dénonce alors les conditions
de transports, d’élevage et
d’abattage. En 1986, la Fonda-
tion Bardot voit le jour et la
lutte contre l’hippophagie
anime les débats et les cam-
pagnes de sensibilisation.
Toujours très médiatiques, les
interventions de la présidente
de la Fondation suscitent
alors de vives réactions à la
fois au sein de l’opinion pu-
bliques et chez les bouchers
chevalins. En novembre 2007,
la Fondation lance une péti-
tion contre l’hippophagie
ainsi qu’une campagne d’in-
formation. Sur les affiches,
deux images se répondent :
un cheval vivant face à un
morceau de viande et le slo-
gan « Vous le cheval vous l’ai-
mez comment? ». Pour les
amis des chevaux, le fait de
s’abstenir de manger de leur
viande est avant tout une af-
faire émotionnelle. En effet,
dans bon nombres d’esprits,
le cheval se situe à mi-chemin
entre une bête utilitaire et un
animal de compagnie. Il est
considéré par beaucoup
comme un animal domes-
tique au même titre que le
chien ou le chat. Tout comme
on ne mange pas son
chien, «Un cheval ça ne se
mange pas », scandent les as-
sociations qui luttent contre
l’hippophagie.
Fin de raceA l’inverse, pour les éleveurs
de chevaux et les bouchers
chevalins comme Olivier
Chaussier, gérant d’une bou-
cherie chevaline dans le 13e
arrondissement de Paris,
«Sans le marché hippopha-
gique, certaines races de che-
vaux de trait auraient tout
simplement disparu, ne cor-
respondant pas au type d’ani-
mal recherché par la jeune
génération de cavaliers ».
Mais l’argument majeur des
éleveurs et des hippophages
se résume en une question :
pourquoi défendre un cheval
plutôt qu’une vache, un co-
chon ou un mouton ? Olivier
chaussier, explique égale-
ment que « le nombre de
clients ici n’a pas diminué, je
dirais qu’il a même augmenté
mais pour une triste raison :
la fermeture de plusieurs
boucheries chevalines aux
alentours. De plus le travail
de propagande réalisé par la
Fondation Bardot a ancré
dans les mentalités pari-
siennes un dégout envers la
viande de cheval ». Mais il fut
un temps où la polémique
était loin de faire rage. Long-
temps les médecins ont vanté
les qualités nutritionnelles de
la viande de cheval, maigre et
riche en fer. On la prescrivait
même sur ordonnance contre
l’anémie. La France était au
XIXe siècle un pays hippo-
phage et la Société Protectrice
des Animaux se déclarait
même en faveur de cette pra-
tique ! D'après une étude de
l'OFIVAL (Office national In-
terprofessionnel des Viandes,
de l'élevage et de l'Avicul-
ture), la consommation de
viande de cheval a reculé de
60% entre 1980 et 2001. En
1990, elle était en moyenne
d'un kilo par habitant, en
2003, de 400 grammes seule-
ment. Toutefois, depuis la
création de l'interprofession
de la viande chevaline en
2002, la consommation a aug-
menté de 3% entre 2006 et
2007. Et c’est dans le Nord-
Pas-de-Calais que l'on
consomme le plus de viande
chevaline. g
Les parisiens aiment les chevaux et plutôt vivants qu’en steak ! Ils seront plusieurs dizaine demilliers à se rendre au Salon du Cheval de Paris organisé pour la deuxième année consécu-tive au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte du 4 au 12 décembre. La plupart d’entreeux désertera toujours autant les rares boucheries chevalines de la capitale. Par Laurence Riatto
Gavroche - 2 décembre 201010
« Pourquoidéfendre uncheval plutôt
qu’une vache, uncochon ou un
mouton?»
Un stand de boucherie chevaline dans la capitale.
DR
De l’étable à la table
En France, ce sont les chevaux de trait et les trotteurs que l’on retrouve sur
les étalages. 88% des chevaux lourds, toutes races confondues, sont des-
tinés à la boucherie et un poulain sur quatre, né en France et issu d’un pa-
rent lourd, part à l’abattoir avant d’avoir atteint ses 18 mois. 80% des
chevaux abattus en France sont des trotteurs âgés de moins de 10 ans,
20% sont des poulains de moins de 2 ans. Au-delà de cet approvisionne-
ment local, la France importe également des chevaux vivants qui viennent
notamment de l’Est.
Pas de cheval dans lesassiettes parisiennes !
La
ure
nce
Ria
tto
Gavroche - 2 décembre 201011
Société
Les métiers du bâtiment tournésvers l’écologie
En Seine-Saint-Denis, l’entreprise à but social Apij Bat associe depuis 11 ans la construction de bâtimentséco-responsables, et la professionnalisation de jeunes en échec scolaire ou d’adultes à la recherche d’une nouvellevoie professionnelle. Par Laetitia Reboulleau
Le salon Bâtir Ecolo-
gique, qui a eu lieu le
week-end dernier à la
Grande Halle de la Villette, a
été l’occasion pour Rémy
Beauvisage, directeur d’Apij
Bat, de montrer les ressources
écologiques de la Seine-Saint-
Denis. Apij Bat a été créée il y
a 25 ans, mais c’est en 1999
que l’entreprise a connu un
virage important : le choix de
se tourner vers la construc-
tion de bâtiments respectant
l’environnement. Sa recette ?
Des éco-matériaux sains, non
polluants, permettant de
fournir des infrastructures ou
des logements respectueux
de l’environnement et peu
énergivores. « Nous utilisons
des ossatures en bois, généra-
lement en pin Douglas (un
bois connu pour sa forte ré-
sistance aux intempéries,
ndlr) et un remplissage en
ouate de cellulose », ex-
plique-t-il. Des éléments à fai-
ble coût mais aux excellentes
performance techniques, gé-
néralement complétés par
des isolations extérieures en
fibre de bois et des bardages,
toujours en pin Douglas.
Au delà de l’aspect écolo-
gique, l’entreprise de Rémy
Beauvisage a une visée péda-
gogique.
Dix EncadrantsLa construction de ces bâti-
ments éco-responsables in-
tervient dans la formation de
personnes en reconversion
professionnelle, ou de jeunes
en échec scolaire, comme
l’explique Mourad Oufermat,
encadrant technique en ma-
çonnerie pour Apij Bat :
« Nous formons une dou-
zaine de personne chaque
année ». Six adultes et six
jeunes de moins de 25 ans, à
qui ils apprennent les métiers
du bâtiment d’une façon dif-
férente. « On veut leur mon-
trer qu’il y a d’autres
alternatives à la maçonnerie
que ce qu’ont connu leur pa-
rents ». Une formation en
grande partie financée par le
Conseil Général de Seine-
Saint-Denis et les maires lo-
caux. Rémy Beauvisage et ses
dix encadrants techniques,
chacun spécialisé dans un
domaine particulier, cher-
chent à offrir une nouvelle
approche des métiers du bâ-
timent, loin des sacs de gra-
vats et des parpaings.
« On essaie simplement de
réhabiliter les métiers du bâ-
timent auprès des jeunes, en
leur montrant d’autres
aspects, d’autres valeurs »,
conclue Mourad Oufermat.
Eco-partenariatsAfin d’aller toujours plus loin
dans l’éco-responsabilité, Apij
Bat travaille en lien avec d’au-
tres entreprises qui partagent
la même visée écologique.
«Nous travaillons en collabo-
ration avec Jardinjade, qui pro-
pose des toitures végétalisées,
poursuit Rémy Beauvisage. En
plus d’être un excellent isolant
naturel, ces toitures absorbent
également une grande partie
du CO2 rejeté par l’habita-
tion». Un autre partenariat ré-
current d’Apij Bat est celui
créé avec CO2conseil. Cette
entreprise propose des com-
pléments d’isolation en amé-
liorant l’étanchéité à l’air, ainsi
que l’explique Damien Alexan-
dre: « Grâce à un système de
porte soufflante, on détecte
mesure et détecte les fuites
d’air, que l’ont traite en instal-
lant une membrane protec-
trice». Des moyens simples et
efficaces pour faire des écono-
mies d’énergies. g
L’ossature en bois des bâtiments est ensuite comblée avec de la ouate de cellulose. La
etitia
Re
bo
ulle
au
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE)
A l’origine réservé aux bâtiments tertiaires (bureaux, hôtels…), le Diagnostic de Performance Energétique est désormais une
des pièces à fournir lors de la vente ou de la location d’un logement. Le but de ce diagnostic est d’informer le futur locataire ou
propriétaire sur les dépenses énergétiques du bien qu’il s’apprête à acquérir. Cette consommation se calcule en Kilowatt-Heure
(kWh) par m² et par an, ainsi qu’en émission de CO2. Le DPE permet également la sensibilisation quant aux conséquences de
cette consommation énergétique sur la planète, afin que le locataire ou propriétaire puisse faire des économies d’énergie en
améliorant son « score énergétique ». La moyenne française se situe au niveau E sur une échelle de A à G, soit entre 231 et
300 kWh/m² et par an de dépenses énergétiques, et 36 à 55 kg/m² et par an de rejets en CO2.
A gauche : Etiquette
énergie : plus le
logement est énergivore,
plus le diagnostique est
dans le rouge.
A droite : Etiquette
climat : les émissions en
CO2 font aussi partie du
DPE, et vont
généralement de paire
avec la consommation
énergétique.La toiture végétalisée sert à la fois d’isolantet d’absorbeur de gaz à effet de serre. L
aetitia R
eboulleau
ADEME ADEME
Economie
L’électricitévoltaïque perdde sa valeurJeudi 2 décembre, sept ministresvont se réunir à Matignon pourdécider du prix de rachat parEDF de l’électricité voltaïqueproduite par les particuliers. Lesministres Eric Besson, NathalieKosciusko-Morizet, ChristineLagarde, Bruno Lemaire, FrançoisBaroin, Alain Juppé et Marie-LucePenchard se pencheront sur laquestion. Aujourd’hui, le prix estde 58 centimes par MégaWatts.Ce chiffre pourrait baisser de10%, si le particulier dépasse sonquota trimestriel de production,fixé entre 25 et 37,5 MW.
L’immobilierfrancilienflambentLes prix de l’immobilier dansl’ancien ont augmenté de 10,6%cette année en Île-de-France, etde 13,8% à Paris. Le précédentpic observé il y a deux ans a étédépassé avec 7 000 euros/m2 enmoyenne. La hausse devraitcontinuer car les taux d’intérêtrestent faibles et le contextepsychologique, face aux marchésfinanciers, est favorable aulogement.
Monop’ prospère àParisLe 33e supermarché de quartierMonoprix a ouvert dans leMarais mercredi 1er décembre.La firme connaît un succèsimportant à Paris, notammentgrâce à ses horaires tardifs. 50%du chiffre d’affaire des magasinsparisiens se réalise entre 18heures et minuit. Toutefois, lessyndicats restent vigilants face àune recrudescence du travailnocturne et les signatures decontrats précaires.
Gel desembauches dansles TPED’après un sondage réalisé parl’Ifop pour Fiducial, seulement9% des très petites entreprises(TPE) envisagent d’embaucheren 2011. Ce maigre résultat estdû au fait qu’elles ne savent pasprévoir leur chiffre d’affaire pourl’année à venir. L’an dernier, à lamême période, 14% d’entre ellesenvisageaient d’embaucher. Cerésultat inquiétant est le plusmauvais depuis 1997. Les TPEreprésentent actuellement 37%de l’emploi en France.
Il a fait trembler les filets, il
veut faire trembler les
banques. Eric Cantona re-
passe à l’attaque. « Le système
est bâti sur le pouvoir des
banques. Donc il peut être dé-
truit par elles. C'est-à-dire : au
lieu qu’il y ait trois millions de
gens qui manifestent dans la
rue […], ces trois millions de
gens vont à la banque, retirent
leur argent, et les banques
s’écroulent. […] Et là il y a une
vraie menace, là il y a une
vraie révolution. La révolution
se fait dans les banques, c’est
pas compliqué. Et s’il y a
vingt millions de gens qui
retirent leur argent, le système
s’écroule. Pas d’armes, pas de
sang, rien du tout ». C’est l’idée
lancée le 8 octobre dernier par
l’ex-footballeur, reconverti co-
médien, à presse océan.
Avec sa verve impétueuse et
son accent cigale, Eric Cantona
propose une franche révolution.
Rien de moins. L’idée plaît à Ju-
liette, régisseuse lumière dans
un théâtre parisien. « Je me suis
déjà inscrite à l’événement, par-
tagé sur Facebook par des cen-
taines de milliers de personnes.
Oui, je vais y participer. Je suis,
certes, hyper sceptique, mais ça
peut être une solution pour
faire trembler les dirigeants.
C’est le seul moyen. Il y a une
vraie nécessité de changer les
choses », confie-t-elle. Avant
d’ajouter : «Mais c’est vrai, ça
peut être un gros bordel… »
Bordel, le mot est faible. Damien
Ricordeau, analyste financier,
est plutôt inquiet : « ça mettrait
vraiment le système à mal. Les
gens ne se rendent pas compte
que ce serait à l’Etat de renflouer
le manque à gagner. Aux contri-
buables donc. Ce serait une pu-
nition pour tout le monde ». Il
appréhende un scénario simi-
laire à la crise d’Argentine en
2001. «A l’époque, la conjonc-
ture entre la politique du gou-
vernement argentin et le taux de
change entre le pesos argentin et
le dollar a fait que les Argentins
se sont rués dans leurs banques.
Le pays en paie encore les frais
aujourd’hui », ajoute-t-il.
« Il est malade ou quoi ! » La
réaction de Cyril Blesson, di-
recteur de recherche écono-
mique chez Seeds Finance, en
dit long sur ce qu’il pense des
propos d’Eric Cantona. « Et
pourtant je suis un grand fan
de ce type. Mais là il ne se rend
pas compte. Un « bankrun »
est une catastrophe absolue.
Pour proposer ça, c’est qu’il
doit avoir une partie de son ar-
gent à l’étranger ». Il explique
la panique causée par l’accom-
plissement d’un tel scénario :
«Si tout le monde retire son ar-
gent des banques, il n’y aura
plus de prêts accordés étant
donné que les banques n’au-
ront plus de fonds propres. »
De quoi tirer un trait sur la
croissance. A noter que le der-
nier gros « bankrun » date de
1929. Celui-là même qui avait
entrainé la grande dépression.
Calme plat Pas de véritable inquiétude
cependant. Cyril Blesson tem-
père la portée de ce «ban-
krun» : « Les banques ne
peuvent pas rendre au comp-
tant leur argent aux clients. En
effet, les dépôts servent à fi-
nancer des prêts. L’argent
n’est donc pas dans les coffres
car il a été prêté. De plus les
plafonds des retraits sont li-
mités pour éviter ce type de
catastrophe. » Sur son idole il
dénonce « un recette dange-
reuse, démago et limite popu-
liste, car impossible».
Même son de cloche en salle
des marchés, à Paris. Si faire
tomber la spéculation est une
des principales revendica-
tions de la lutte anticapita-
liste, les marchés restent très
confiants et tournent en déri-
sion l’initiative. Alex Edmond
(le nom a été changé) est ven-
deur de produits structurés
pour la SocGen : « En salle
des marchés, une action
comme celle-là n’aurait pas
plus qu’un impact à court
terme. Ce n’est pas sur l’ar-
gent des banques privées que
nous tablons. Ce sont des ins-
titutionnels qui sont majori-
tairement actionnaires donc il
n’y a pas grand-chose de cor-
rélé avec la bourse. Si les gens
vendent leurs actions, alors
oui, on en reviendrait à
quelque chose comme la crise
de 29. Mais ce ne sont pas les
anticapitalistes qui ont le
plus d’actions. Donc pas
de problème ». Et d’ajouter,
provocateur : « Si véritable
«bankrun » il y a, moi je me
mets aux cambriolages et je
pars au soleil ».
En réalité l’initiative du foot-
balleur ne fait peur à per-
sonne. Elle fait en tout cas
ressortir l’humanité de celui
qui, en la proposant, décla-
rait : « Je ne crois pas qu’on
puisse être complètement
heureux en voyant la misère
autour de nous.» Précis,
pointu, affûté. «Sharp »,
comme on dit en anglais. g
Hold up, I’m CantonaRendez-vous le 7 décembre 2010 pour un « bankrun » révolutionnaire. Initié par EricCantona, l’événement, s’il est suivi, a pour volonté de mettre l’économie à mal. Pas dequoi, pourtant, faire trembler le système. Par Karma Duquesne
Gavroche - 2 décembre 201012
« Si tout lemonde retire
son argent desbanques, il n’yaura plus de
prêts accordés »
Mosaïque d’Eric Cantona par Mark Kennedy.
Besopha
dullhunk
Coicoyote
Gavroche - 2 décembre 201013
Economie
Le Val d’Europe menacéCoincé entre le Grand Paris à l’Ouest et Reims à l’Est, le Val d’Europe doit revoir ses projets d’avenir. Selon uneétude du cabinet New-yorkais Ernst & Young, la zone pourrait péricliter d’ici 25 ans si elle reste sur son mode dedéveloppement actuel. Par Pascal Golfier
Projets de nouvelles toursà La Défense (92), exten-sion du plateau de Sa-
clay (91), développement duGrand Paris… Les pro-grammes d’urbanisme se suc-cèdent en Île-de-France sousl’impulsion conjointe de Nico-las Sarkozy et de Jean-Paul Hu-chon, président de la région. Lepremier souhaite doter Paris deplusieurs pôles économiquesultra-dynamiques, le secondrêve d’un territoire homogènedont le développement devien-drait une référence en France eten Europe. De bien belles dé-clarations d’intention maisdans les faits, le clivage entre unOuest parisien riche et dyna-mique, et un Est parisien éco-nomiquement faible demeure.
Ces derniers temps, l’Etat et larégion n’ont pas rechigné àinvestir en Essonne, dans lesYvelines, et dans les Hauts-de-Seine. Un milliard d’euros sup-plémentaires vient d’être allouéà l’établissement public deSaclay, 4 milliards à la double-boucle du nouveau métro dansle cadre du Grand Paris. Maisà l’Est, rien de nouveau. Lazone du Val d’Europe, quis’étend sur les communes limi-trophes de Marne-la-Vallée(77), fer de lance de l’économiedu département, ne bénéficiepas d’autant d’attentions.Aucune déclaration, aucun in-vestissement majeur. L’Etat,représenté par les Etablisse-ments Publics d’Aménage-ment EPAMarne et EPAFrance
se fait plus que discret. En té-moignent la grogne de nom-breux élus, Hugues Rondeau,maire de Bussy-Saint-Georgesen tête. Dès décembre 2006, ils’indignait déjà publiquementdu budget insuffisant des«EPA » et de l’abandon de plu-sieurs projets immobiliers d’af-faires représentant 16 000 m²de bureaux à cause d’unmanque de fonds.
Ernst & YoungDepuis, la situation n’a que peuévolué. Le Val d’Europe fonc-tionne principalement autourde son centre commercial (l’undes plus grand et fréquenté deFrance avec 18 millions devisiteurs annuels) et du tou-risme suscité par le parc d’at-traction Disneyland. C’est dansce contexte que le cabinet New-Yorkais Ernst & Young a pré-senté son rapport le 18novembre dernier au Syndicatd’Agglomération Nouvelle(SAN) du Val d’Europe. Unrapport qui présente lesconclusions sans appels d’uneenquête sur l’avenir de la zoneéconomique, commandée parle SAN : « Si le Val-d’Europemaintient le cap actuel, dans25 ans il sera obsolète ».
A l’instar des investissementsétatiques insuffisants, les en-trepreneurs privés peinent às’installer au Val d’Europemalgré les avantages fiscaux. Ala base, un soucis géogra-phique : faire venir ses salariésdans l’Est parisien alors que les
cadres ou les patrons sont sou-vent domiciliés à l’Ouest.D’autre part, l’aménagementdu territoire n’est pas terminé.Jérôme Lecerf, directeur de ca-binet du SAN explique : « LeVal-d’Europe est un territoirede développement. C’est à lafois notre force et notre fai-blesse car nous sommes en-core dans une phasetransitoire et la zone n’est pasencore pleinement reconnue ».
Cependant, le problème ma-jeur se situe plutôt dans l’admi-nistration du Val-d’Europe. Lerapport appelle clairement àun changement du mode degouvernance de la zone. Eneffet, jusqu’ici c’est une conven-tion tripartite signée en 1987entre le SAN (représentant lesélus locaux), les « EPA » (repré-sentant l’Etat) et Disney (quidispose d’un droit de dévelop-pement de la zone) qui orga-nise cette gouvernance. Or,bien que recherchant unesynergie entre ces trois acteurs,une telle organisation tricé-phale semble dans les faitscontre-productive. Lorsque leSAN requiert des investisse-ments supérieurs, l’Etat le ren-voie vers les « EPA » dont lesbudgets sont fixés par avance.Disney, en tant que société pri-
vée mandatée pour dévelop-per la zone, se place dans unelogique touristique qui alimen-terait son parc d’attraction pri-vilégiant ses propres intérêts. SiJérôme Lecerf affirme que « laconsultation entre les troisorganismes prédomine » ilavoue à mots couverts quela situation l’inquiète en décla-rant que « le Val d’Europe sedoit de diversifier son activité.Le tourisme est un pilier,comme l’activité du centrecommercial, mais se reposeruniquement dessus serait uneerreur ». Toutefois, le rapportd’Ernst & Young n’aura visi-blement pas convaincu sur cepoint puisque la convention de1987, qui devait prendre fin en2017, vient d’être prolongéejusqu’en 2030.
LogementsMais le développement écono-mique du Val d’Europe, au-delà du choix entre tourisme etdiversification, passe aussi etsurtout par une politique ha-bile et volontaire en matière delogement. Il s’agit de rendre lescommunes de Marne-la-Vallée,Bussy-Saint-Georges, Chessyou encore Serris attrayantespour l’habitant. Or si des zonespavillonnaires et des quartiersde petits immeubles cossus ont
été massivement construits,bien desservis par un réseaudense de bus « écolos », ce sontles résidents eux-mêmes qui semontrent de moins en moinssatisfaits. La raison principale ?L’augmentation du nombred’habitants et les incivilités quien découlent. « J’habite près dela gare de RER de Val d’Europeet tous les murs sont taguésmaintenant. Ce n’était pas ainsiil y a deux ans !» peut-on liresur un forum. « Le centre com-mercial attire des bandes devoyous qui viennent ensuite sepromener dans les quartierschics » aperçoit-on au détourd’une autre page web. « C’estsurtout la ville qui a grossi tropvite, les gens se marchent des-sus » commente un commer-çant résidant à Chessy. PourJérôme Lecerf, ces témoignagessont exagérés par rapport à laréalité du terrain. « Il y a biendes problèmes, comme danstoute ville nouvelle qui se dé-veloppe mais nous travaillonsà les résoudre. Certaines per-sonnes disposent d’une grandepropension à exagérer, et àfaire passer le Val d’Europepour le Chicago des années 20.Il n’en est rien » défend-il. Il nefaudrait surtout pas, en plus,que Val d’Europe écorche sonimage de « ville tranquille ». g
Drumaboy
La place de Toscane, située au Val d’Europe.
DR
Urbanisme
Tensionsautour du futurPalais deJusticeLe déménagement du Tribunalde Grande Instance de l’Ile dela Cité vers le quartier desBatignolles crée des tensionsentre les avocats et la Mairie deParis, qui exige de l’Ordre qu’ils’acquitte de droits à construirepour les nouveaux immeubles.Un « comble » pour le bâtonnierCastelain, fâché d’être considérécomme « n’importe quelpromoteur immobilier » malgréleur mission de service public.La livraison du TGI est prévuepour 2016.
Aménagementdes voies surbergeElus de banlieue et riverainsreprochent à Bertrand Delanoëun manque de concertationsur le projet de réaménagementdes berges de la Seine. Lesprincipales inquiétudes concer-nent le report de la circulationsur les boulevards, qui pourraitentrainer des embouteillagesmonstres. Christian Chambon,sénateur-maire de Saint Maurice(Val de Marne) et PatrickDevedjian, Président du conseilgénéral des Hauts de Seine,considèrent que cet aménage-ment a pour objectif« d’interdire à la banlieue devenir en voiture à Paris ».
La neige perturbela SNCFLes fortes chutes de neige deces derniers jours ont entrainél’annulation de 20% des trainsentre Paris et la province mer-credi 1er décembre, a annoncé laSNCF. L’axe sud-sud-est est par-ticulièrement touché avec deschutes de neige nocturnes pou-vant atteindre 40 cm par en-droits dans le département duRhône. Le service plein est as-suré sur les autres axes.
Les logementsécolos sevendent bienLe ministère de l’Environnementa publié mardi 30 novembre deschiffres indiquant la vente de30 000 logements neufs peuénergivores au cours du 3e tri-mestre 2010. Des chiffres repré-sentant une progression de11,2% par rapport à la même pé-riode en 2009, nettement supé-rieure à celles enregistrées aucours des 1ers et 2nds trimes-tres (5.3 et 7.6%).
Déménagement ou
extension ? L’avenir
du tournoi de Ro-
land-Garros est aussi incer-
tain qu’un tie-break disputé.
Pour Gilbert Ysern, patron
du tournoi « ce serait un
crève-cœur » de quitter la
Porte d’Auteuil. Cependant,
le deuxième rendez-vous des
tournois du Grand Chelem
pêche par le niveau de ses in-
frastructures par rapport à
l’Open d’Australie, Wimble-
don en Angleterre ou l’US
Open aux Etats-Unis. Fran-
cesco Ricci Bitti, président de
la Fédération internationale
de tennis (FIT), a même mis
la direction du tournoi face
à ses responsabilités en lais-
sant planer des menaces sur
l’avenir de la compétition. Le
danger : voir un tournoi Mas-
ters 1000 comme celui de Ma-
drid (juste en-dessous des
tournois du Grand Chelem)
supplanter Paris. D’ailleurs, il
se dispute sur terre battue de-
puis deux saisons après avoir
été un tournoi indoor entre
2002 et 2008, et bonus, a un
toit rétractable à l’inverse du
tournoi parisien. Pourtant, la
décision d’entreprendre des
travaux piétine, selon le
président de la FIT. Seule
certitude pour l’heure, Ro-
land-Garros se disputera
Porte d’Auteuil jusqu’en 2015.
PolémiqueLa direction du tournoi est
confrontée à l’opposition
des riverains, de certains
artistes ainsi que de quelques
élus opposés à Bertrand Dela-
noë. Parmi eux,
le maire UMP
du 16e, Claude
Goasguen, qui
souhaite cepen-
dant conserver
le tournoi dans
son arrondisse-
ment. Les op-
posants veulent préserver les
serres d’Auteuil où devrait se
faire l’extension du stade de
Roland-Garros. Mais même
ce projet de réaménagement
ne garantit pas que les Inter-
nationaux de France puissent
conserver leur rang de tour-
noi majeur dans quelques an-
nées. La FFT a donc lancé un
appel d’offres pour la reprise
de l’évènement. Quatre villes
se sont portées candidates
pour recevoir l’évènement
sportif : Evry, Marne-la-
Vallée, Gonesse et Versailles.
Ce projet de déménagement
coûterait environ 600 millions
d’euros. Pour le moment,
«rien n’est décidé, ni dans un
sens, ni dans l’autre », pré-
cise-t-on à la FFT.
La mairie de Paris est contre
le déménagement. Bertrand
Delanoë souhaite ardem-
ment garder le tournoi
dans la capitale et pousse
le projet d’extension proposé
par la FFT. Agrandir le
complexe de Roland-Garros
d’au moins cinq hectares
comme sou-
haité, coûterait
de 200 à 250
millions d’eu-
ros. L’idée est
de construire
un nouveau
court de 5 000
places sur
2 000 m², qui serait entouré
de serres, afin de donner un
espace accueillant aux spec-
tateurs. Depuis 1928, les
meilleurs joueurs du monde
s’affrontent Porte d’Auteuil,
chaque printemps. En dépit
de la dimension historique
du tournoi, la FFT met Paris
en concurrence avec la ban-
lieue pour accueillir le tour-
noi à partir de 2016. La
mairie de Paris se déclare
« confiante » quant à l’issue
de la décision. « Cela repré-
senterait une immense dé-
ception si le tournoi était
déplacé », concède-t-elle.
ProjetspharaoniquesLa FFT qui doit prendre sa
décision en février, joue sur
tous les tableaux. D’un côté,
elle développe le projet
d’extension à la Porte d’Au-
teuil. De l’autre, elle examine
les projets d’Evry, Gonesse,
Versailles et Marne-la-Vallée.
La proposition de cette der-
nière paraît des plus allé-
chantes : 35 hectares quand
Roland-Garros ne dispose
que de huit hectares et ne
pourra, dans le meilleur des
cas, n’en offrir que 13 avec
l’extension. Les joueurs, avec
leur armada (coach, kinési-
thérapeute, préparateur men-
tal, proches, etc.) ressentent
le manque d’espace. Pour au-
tant, ils restent attachés à ce
que le tournoi demeure dans
la capitale, à l’image du nu-
méro 2 mondial suisse, Roger
Federer. Un soutien non né-
gligeable pour la mairie de
Paris et les partisans du pro-
jet d’extension. Dans le cas
contraire, les joueurs pour-
raient avoir le sentiment
d’être les nouvelles attrac-
tions de Marne-la-Vallée, à
côté de Mickey ou du Space
Mountain. g
Partira ou partira pas ?Roland-Garros doit se moderniser pour garder son standing. Gilbert Ysern, directeur dutournoi, et Jean Gachassin, président de la fédération française de tennis décideront pro-chainement de son avenir. A Paris ou en banlieue ? Les jeux sont ouverts. Par Wilfried Corvo
Gavroche - 2 décembre 201014
AgrandirRoland-Garrosd’au moins cinq
hectarescoûterait de
200 à 250millions d’euros
La terre battue de Porte d’Auteil pourrait bientôt être désertée.
Marne-la-Vallée fait parti des pistes étudiéespour accueillir le nouveau Roland-Garros. D
R
DR
DR
Gavroche - 2 décembre 201015
Urbanisme
Les serres d’Auteuil en dangerCréés par la volonté de Louis XV et aménagées en 1761, les serres d’Auteuil sont directement concernées par le projetd’extension de la FFT pour rénover le stade Roland-Garros. Une aubaine pour la Mairie de Paris, qui souhaite garderle tournoi dans la capitale. Cependant, cette idée ne plaît pas à tout le monde. Par Wilfried Corvo
Le Parc des Princes, le
stade Jean-Bouin en
construction, Roland-
Garros… Au milieu de ces
enceintes sportives, les serres
d’Auteuil représentent un
lieu de quiétude idéal pour
les riverains et quelques visi-
teurs. A tel point que certains
artistes sont prêts à s’engager
pour la protection du site,
menacé par le projet de
modernisation des Interna-
tionaux de France qui per-
mettrait au tournoi parisien
d’atteindre les mêmes
normes que les autres tour-
nois du Grand Chelem.
Françoise Hardy, représen-
tante des quelques 20 000 si-
gnataires d’une pétition, s’est
indignée contre ce plan d’ex-
tension. Elle a qualifié ce
projet de « sacrilège » - s’at-
tristant au passage que ce soit
« un maire de gauche qui le
commette » - dans une lettre
adressée à Bertrand Delanoë.
L’édile s’est empressé de
lui répondre dans un courrier
rendu public du 26 novem-
bre. « Je peux sans crainte
vous affirmer que le projet
de la FFT ne vise aucunement
à porter atteinte à ce patri-
moine exceptionnel », pré-
cise-t-il. Selon le maire de
la capitale, les serres histo-
riques ne sont pas concer-
nées. « Les serres de travail
et les serres chaudes à la
place desquelles il est prévu
de construire un court de ten-
nis ne sont pas classées Mo-
nument Historique. Et pour
cause, puisqu'elles ont été
construites dans les années
1980 et 2000 et ne présentent
aucun intérêt architectural »,
ajoute-t-il. Pas vraiment ras-
surant pour les opposants
au projet.
Le maire UMP du 16e arron-
dissement, Claude Goas-
guen, a fait part de son
désaccord se faisant écho de
quelques riverains et associa-
tions écologistes. Le vote du
24 novembre de la commis-
sion départementale de la na-
ture, des paysages et des sites
(un collège d’élus parisiens,
de représentants d’associa-
tions et de scientifiques de la
nature) s’est joué à 13 voix
pour, huit voix contre et deux
abstentions.
Michel Corajoud, paysagiste,
et Marc Mimram, architecte,
ont été désignés pour mener
à bien ce projet de rénova-
tion. Autant dire que la mai-
rie de Paris met toutes les
chances de son côté. Le
Conseil de Paris, composé
des conseils municipaux
et généraux de la ville, se
réunira les 13 et 14 décem-
bre prochains et se saisira
d’un vœu de l’exécutif
municipal « exprimant le
soutien déterminé de Paris
au maintien du tournoi de
Roland-Garros à la Porte
d’Auteuil ». g
Pa
no
ram
as
Les serres d’Auteuil pourraient pâtir de l’extension de Roland-Garros.
Garez-vous… si vous le pouvez !Depuis le 1er décembre, le dispositif de stationnement partagé des zones de livraison, testé dès mars 2009 dans les3e et 17e arrondissements, a été étendu à l’ensemble de Paris. Se garer la nuit, les dimanches et jours fériés sur uneplace réservée aux livreurs est désormais permis. Mais cela ne résout pas tout… Par Yann Casseville
Parisiens, finie la galère
pour se garer la nuit !
Vous pouvez désor-
mais occuper les zones réser-
vées aux livraisons. Une
révolution ? Pas vraiment,
tant certains, découragés par
leur recherche laborieuse de
la perle rare, en l’occurrence
la place libre, avaient depuis
longtemps pris l’habitude
d’utiliser ses places, au risque
du PV matinal. « Si je devais
compter sur mes doigts le
nombre de fois où j’ai dû li-
vrer en mettant le camion au
milieu de la route parce
qu’un individu avait pris ma
place, il me faudrait beau-
coup plus de mains ! », se
marre Florent, livreur pour
une société de presse depuis
1998. A présent, oubliée la
peur de la « prune », voire
même de la fourrière grâce à
ce dispositif - « fruit d’un
travail partenarial engagé
depuis plus d’un an », com-
mente la mairie.
Sur les 9 000 aires de livrai-
son des rues parisiennes,
7000, au marquage habituel,
peuvent être occupées légale-
ment par les voitures entre
20h et 7h, ainsi que les di-
manches et jours fériés. Les
2000 restantes, dites sanctua-
risées car encore réservées
aux livreurs (pour les hôpi-
taux notamment) se différen-
cient par un nouveau
marquage au sol : la double
ligne jaune.
23 400 placesretirées aux automo-bilistes depuis 2001La mairie de Paris évoque un
« dispositif pionnier » mais
le terme est peut-être un peu
fort. Ce nouveau
système ressemble
plus à une simple
homologation d’une
pratique déjà cou-
rante à Paris. Et sur-
tout, les 7 000 zones
partagées sont un
premier pas pour
les automobilistes,
mais l’offre ne satis-
fera pas la de-
mande.
Depuis 2001, 23400
places ont été reti-
rées aux Parisiens. Que ce soit
par une suppression pure et
simple pour créer des cou-
loirs de bus, des pistes cycla-
bles ou rendre le trajet plus
facile aux pompiers (7 130
places), ou que ce soit par un
aménagement (15370 places
désormais utilisées par les
Vélib’ et autres taxis). Tou-
jours dans cette optique des
«rues pour tous » (autos,
vélos, motos, bus…), le chiffre
de 6000 places est fréquem-
ment évoqué. Mais à trop
vouloir segmenter, ce sont les
automobilistes qui se sentent
oubliés, d’où leur grogne au-
jourd’hui. « Ca ne va rien
changer, commente Pascal,
un Parisien à qui l’on vient
d’annoncer le partage des
zones de livraison. Je me ga-
rais déjà sur ces places parce
que je ne pouvais pas faire
autrement et là, ce sera tou-
jours une galère pour trouver
une place en journée». Se
garer en ville, le casse-tête pa-
risien continue.g
Eole
Wund
Désormais, la nuit, vous pouvez garer tranquillement votre véhicule.
Culture
Record d’audiencepour TF1Bienvenue chez les Ch’tis, diffuséen première partie de soirée cedimanche 28 novembre, a battule record d’audience pour unlong métrage, détenu depuis1992 par L’Ours, de Jean-JacquesAnnaud. Le film de Danny Boona réuni 14,4 millions de téléspec-tateurs, soit 51% de parts d’au-dience. Face à ce succès, France2, France 3 et M6 ont fait cequ’ils ont pu avec Le come-back(10,2%), la série Le village français(9.4%) et Capital (8.9%).
Décès de LeslieNielsenLe comédien Leslie Nielsen estdécédé cette nuit dans unhôpital de Floride suite à desproblèmes pulmonaires, à l’âgede 84 ans. Spécialiste des filmscomiques et autres parodies, il anotamment forgé sa renomméesur la série de films Y a-t-il…(un pilote dans l’avion, un flicpour sauver la reine…) ». Plusrécemment, il avait incarné unprésident des Etats-Unis déjantédans Scary Movie 3 et 4, dirigéspar David Zucker.
Mario Monicellise suicideà 95 ansOn le connaissait pour les comé-dies Le Pigeon, Mes chers amis, ouencore Le nouveau monstre.Mario Monicelli, réalisateur ita-lien, s’est donné la mort lundi 29novembre en se jetant par lafenêtre de sa chambre d’hôpital,à Rome. Les raisons de songeste sont encore inconnues. Lemaître de la comédie à l’italiennea eut une longue carrière durantlaquelle il a tourné 65 films.
Et les présenta-teurs de lacérémonie desOscars sont...Anne Hathaway et JamesFranco ! Les acteurs du Diables’habille en Prada et de Il étaitune fois James Dean ont étéchoisis pour animer la longuecérémonie des Oscars qui auralieu le 27 février prochain. Unrôle à ne pas prendre à la légère.Malgré la prestation talentueusede Hugh Jackman en 2009, lacérémonie attire de moins enmoins de téléspectateurs.
Chut ! Il y a des si-
lences qui s’écoutent.
Des silences qui par-
lent. Difficile à imaginer, et
pourtant. Sourdine est une
maison pas comme les autres.
Situé à Montmartre, ce restau-
rant est un concentré d’émo-
tion. Le concept est original,
ludique et à vocation sociale.
Les serveurs sont tous sourds.
Pour passer commande, il
faut s’exprimer en LSF (la
Langue des Signes Française).
Rien de plus simple : sur les
sets de table est imprimé l’al-
phabet de la LSF, et à chaque
plat correspond une lettre, à
reproduire au serveur. Une
vidéo est par ailleurs diffusée
en boucle dans le restaurant.
Grâce à elle, les clients peu-
vent apprendre des mots sim-
ples comme bonjour, merci,
les jours de la semaine ou en-
core demander du sel ou se
présenter. Et pour les plus
bachiques : comment com-
mander du vin, aussi bien
rouge, que blanc ou rosé, au
verre ou en bouteille.
Au menu, de quoi donner
faim au loup repu : camem-
bert rôti au miel, Saint-
Jacques flambées au whisky
avec spaghettis noirs, ou
encore souris d’agneau au
sirop d’érable. La carte pro-
pose une vraie cuisine gastro-
nomique. Un choix pas
vraiment dû au hasard :
«Lorsqu’ils vont au restau-
rant, les sourds choisissent
généralement un plat ba-
sique, type steak/frites, pour
ne pas être incompris du ser-
veur. Là au contraire : menu
gastronomique imposé », ex-
plique le gérant.
Echange et partageC’est Michel Delahais, ancien
intermittent du spectacle, qui
a ouvert ce lieu voilà deux
ans, avec l’idée d’en faire un
endroit de partage entre
sourds et entendants : « Je
voulais casser les préjugés
mais en gardant bien en tête
qu’il ne fallait pas faire un
ghetto sourd. Le but est vrai-
ment de se mé-
langer ». Dans
la salle, 50% de
sourds, 50%
d’entendants, et
c’est parti pour
une soirée
d’échange et de
partage. Hélène
est venue dîner avec une
amie. Elle ne connaît pas la
LSF. D’abord troublée, elle
n’a pas de mal à commander
en signant à Sylvia, la ser-
veuse sourde. « C’est assez
excitant. Il faut vraiment met-
tre sa réserve de côté et se
lancer, confie Hélène. La LSF
est avant tout très imagée, et
donc finalement assez acces-
sible si on se donne la peine
de comprendre son fonction-
nement ». Surprise : la salle
n’est pas silencieuse. Si les
couverts et les bruits de cui-
sine assurent un fond sonore
permanent, les rires vont bon
train. Le niveau de décibels
dépend totalement de la
clientèle du moment. Avec
100% d’entendants, les dis-
cussions sont évidement plus
sonores qu’en LSF.
Michel refuse de comparer
Sourdine à Dans le noir (res-
taurant aveugle de la rue
Quincampoix). Selon lui, son
établissement n’a pas pour
vocation de montrer les
sourds, mais la culture
sourde. Une évidence pour
celui qui a une vision bien
particulière de la surdité :
« Ce n’est pas un handicap à
p r o p r e m e n t
parler. Il faut
voir cette diffé-
rence comme
une langue
étrangère. Cer-
tains parlent
italien, d’autres
allemand, et les
sourds parlent en LSF. C’est
tout ». Hormis Michel, tous
les salariés sont sourds : « Je
réclame du personnel sa-
chant parler en LSF. Si un en-
tendant possède cette
capacité et postule, il aura
une place. Mais pour l’ins-
tant, ce cas ne s’est jamais
présenté ». Pas facile cepen-
dant de trouver des per-
sonnes sourdes qualifiées
dans la restauration. Plus dif-
ficile encore d’en trouver des
motivées. Paradoxalement,
l’importance des aides so-
ciales accordées constituerait
un handicap. « Aujourd’hui
les sourds n’ont pas besoin de
travailler car ils touchent en
allocations l’équivalent d’un
salaire », dénonce Michel.
Une situation que confirme
Sylvia, d’un silencieux ho-
chement de tête et d’une
moue désolée.
Jeux de mainsLes vendredis et samedis le
restaurant prend des airs de
cabaret. Une fois le dîner ter-
miné, les rideaux se ferment,
la lumière se tamise, et les
clients se livrent à un bien cu-
rieux exercice. Des parties de
mime sont organisées. De vé-
ritables affrontements avec
éliminations jusqu’à la finale.
Avec ses mains, Sylvia ex-
plique que les gagnants ne
sont pas toujours ceux que
l’on croit. Même si les per-
sonnes sourdes ont plus de
pratique, la serveuse est sou-
vent surprise de l’imagina-
tion des entendants.
Pendant ces parties, calme
plat. Seules les mains parlent.
Avec des rires et des esclaffe-
ments qui s’échappent de
l’étrange masse gesticulante.
« N’entendre que des cris de
joie et des verres sur la table,
ça veut dire que j’ai atteint
mon but », se félicite Michel.
Pour fêter les deux ans de
Sourdine, il met la barre très
haut et tente une aventure
inédite : un karaoké. Pour les
clients, le défi consiste à re-
produire la chanson en LSF,
selon les indications d’un
écran. Poésie visuelle assurée.
Hélène ressort ravie de son
expérience chez Sourdine.
Elle reviendra : « C’est avec
nostalgie que je repense à
mon saumon grillé et à
ma sublime purée maison.
Mais surtout, j’ai réussi à
tenir une conversation avec
quelqu’un de sourd et muet.
Je n’aurais jamais pu imagi-
ner cela. Ça n’a pas de prix ».
Si pour l’heure elle ne sem-
ble plus se soucier de l’addi-
tion, comptez tout de même
entre vingt et trente euros
pour un plat, un pichet de
vin et un dessert. g
Mets-la en sourdine !Dédié à la culture sourde, le restaurant montmartrois Sourdine propose de véritables mo-ments d’échange en langue des signes, menu gastronomique à l’appui. Par Karma Duquesne
Gavroche - 2 décembre 201016
Le restaurant Sourdine tient par la main ses clients avec des sets de table où le langage des signes est indiqué.
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« Certainsparlent italiens,
d’autresallemands, et lessourds parlent
en LSF.C’est tout »
Gavroche - 2 décembre 201017
Culture
Pas bête l’expo !Le temps d’une exposition assez « bestiale », Michel Fraile met en scène toutes sortes d’animaux au beau milieud’un Paris by Night dépeuplé de ses habitants. Par Emilie Rivenq
Imaginez un ours polaire
trônant devant le Louvre,
un crocodile rugissant
place Saint-Germain-des-
Prés ou un kangourou assis
devant la Samaritaine. Inso-
lite mais possible grâce à l’ex-
position « Paris Sauvage »
faisant la part belle aux ani-
maux. La capitale se trans-
forme alors tour à tour en
savane ou en glacier du pôle
nord et invite le spectateur
dans un voyage onirique tout
en le faisant réfléchir. Dans
un premier temps, l’esprit va-
gabonde librement dans cet
espace saugrenu, mais assez
vite certaines questions se
posent : l’animal qui a sup-
planté l’homme évoque
les débats sur la liberté, la
place de l’être humain, celle
des animaux… Tandis que
l’intrusion de la brousse à
Paris renvoie à l’avenir de la
planète, au réchauffement
climatique. Pas de vision
chaotique pour autant, sim-
plement un « scénario futu-
riste», comme le nomme son
auteur qui appelle à l’imagi-
nation de tous, et où
l’homme occupe alors un rôle
primordial.
Dans la préface de son livre
Paris Sauvage, Michel Fraile
s’exprime ainsi : « Ces ani-
maux sont-ils moins à leur
place que les humains ?
L’homme est le dernier singe
arrivé, et il sera certainement
l’un des premiers à repartir.
On peut, en effet, se poser la
question de la légitimité de
notre territoire. Rien d’apo-
calyptique dans tout cela.
Nous savons que, si l’homme
est sans doute l’animal le
plus dangereux de la pla-
nète, il est aussi, paradoxale-
ment, le seul à pouvoir
alimenter le rêve, projeter et
faire évoluer l’errance ur-
baine tout au long de ce
roman-photo d’un genre
nouveau». Comme un cri
d’amour envoyé à ce drôle
d’animal qu’est le Parisien. g
« Paris Sauvage » Jusqu'au 10
Janvier à la Galerie W
44, rue Lepic Paris 18e
(10h30 / 20h00 | 7/7 jours)
La rencontre des fans de romansLe festival du polar du 13e a commencé le 29 novembre et se terminera le 10 décembre. Rendez-vous au cinéma, dansles librairies ou sur les lieux du crime. Par Charlotte Dehouve
La chauve-souris devant l'Arc de Triomphe.
Tigre sous le pont Bir Hakeim.
Le cinéma à l’honneurPendant 12 jours, des films seront diffusés avec des
invités au MK2 Bibliothèque. L’entrée est gratuite
mais mieux vaut venir en avance. La 7e édition du
festival du polar a débuté avec un hommage à
Claude Chabrol et la projection du film La cérémonie,
avec Isabelle Huppert et Sandrine Bonnaire. Yves
Boisset, réalisateur du film Le saut de l’ange, sera pré-
sent à sa séance le mercredi 1er décembre. A voir
aussi le jeudi 2 décembre : Sanglantes confession, et le
3 décembre : Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia.
Fouler les lieux du crimeDans le 13e, arrondissement qui a servit de décor à
de nombreux romans policiers, notamment à Léo
Malet dans son roman Brouillard au pont de Tolbiac,
la « promenade polar » proposée par l’association
Promenade urbaine vous emmène dans une déam-
bulation de trois heurs samedi 4 décembre à 14h30,
à partir du métro Bibliothèque François Mitterrand.
Denis Moreau, artiste-promeneur, et Ingrid Astier,
auteur, vous assisteront durant la ballade. Révisez
vos classiques.
Spéciales dédicacesMardi 30 novembre, Jean-Marc Souvira dédicacera
son roman Le vent t’emportera. Les aventures du com-
missaire Mistral qui doit retrouver le meurtrier,
censé être déjà en prison, de trois femmes lacérées à
coups de miroir brisé. Rendez-vous à la librairie Ma-
ruani, 171 boulevard Vincent Auriol, à 17h. Domi-
nique Forma, auteur de Sans vérité et Skeud, sera
présente à la librairie Gibert Joseph, 26 boulevard
Saint Michel, à 18h30 mercredi 8 décembre.
Programme sur : www.mairie13.paris.fr
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Gavroche - 2 décembre 201018
Cinéma
A voir égalementle 8 décembre
Bébé mode d'emploi :De Greg Berlanti avec KatherineHeigl et Josh Duhamel.
Holly Berenson, traiteur à lamode et Eric Messer, direc-teur d’une chaîne sportiven’ont rien en commun saufleur antipathie réciproque etleur amour pour leur filleule,Sophie. Ils deviennent soudaintout ce qui reste au monde àSophie, et sont obligés demettre leurs différents decôté. Jonglant avec les ambi-tions de carrière, ils vont de-voir trouver un terraind’entente tout en vivant sousle même toit.
Le monde de Narnia - chapi-tre 3 - L'odyssée du passeurd'Aurore :De Michael Apted avec GeorgieHenley et Skandar Keynes.
Nouvelle aventure d’Edmundet de sa soeur Lucy qui se re-trouvent subitement projetésdans le royaume de Narniaavec leur cousin Eustache, àbord d’un navire majestueux :le Passeur d’Aurore. Ils y re-trouvent Caspian, héros du 2e
opus devenu roi, et l’intrépidesouris guerrière Ripitchip.Nos voyageurs entament unenvoûtant périple vers les îlesmystérieuses de l’Est.
De vrais mensonges :De Pierre Salvadori avec AudreyTautou, Nathalie Baye, SamiBouajila.
Emilie reçoit une déclarationpassionnée mais anonymequ’elle jette d’abord à la pou-belle. Elle y voit le moyend’aider sa mère, isolée ettriste depuis son divorce.Sans trop réfléchir, elle la luienvoie aussitôt. Émilie ignoreque c’est Jean, son employétimide, qui est l’auteur decette missive. C’est le débutd’une suite de quiproquos etde malentendus qui vont vitetous les dépasser.
Machete,coups decouteaux et bain de sang
Il s’est fait attendre et le voilà enfin, Machete débarque dans les salles en ce début dé-cembre. Par Emmanuelle Ringot.
On se rappelle de la
fausse bande-an-
nonce, au début de
Planète Terreur, d’un film dé-
tonnant qui s’est fait attendre.
Et c’est sous la forme de re-
merciements et d’une volonté
de faire plaisir que Robert Ro-
driguez (Predators, Sin City)
sort Machete avec son grand
ami de toujours, Danny Trejo,
qui tient ici pour la première
fois le premier rôle d’un long
métrage.
Machete, ancien membre de la
police fédérale du Mexique,
est surnommé ainsi à cause de
son amour prononcé pour les
armes blanches. Laissé pour
mort après un affrontement
avec le puissant baron de la
drogue mexicain Torrez (Ste-
ven Seagal), Machete se réfu-
gie au Texas, où il cherche à
oublier son passé.
Mais il est mandaté pour
assassiner John McLaughlin
(Robert de Niro) qui se pré-
sente aux élections sénato-
riales. Cependant, il se fait
tendre un piège par ses pro-
pres employeurs et devient
l’homme le plus recherché du
pays. Machete est alors bien
décidé à se laver de ces accusa-
tions et à dénoncer une corrup-
tion colossale dont il est bien
malgré lui la victime. Booth,
homme d’affaires prêt à tout, et
de nombreux acolytes ayant
une dextérité affolante dans le
maniement des armes à feu, lui
viennent alors en aide.
Machete accumule les ingré-
dients qui constituent le
film d’action américain type.
Scènes de violence extrêmes
comme par exemple le saut
d’un étage à un autre grâce à
l’intestin de son adversaire, et
dialogues savoureux (« Ma-
chete n'envoie pas de texto »),
Machete fait recette avec un
casting regorgeant de noms
plus prestigieux les uns que
les autres.
Ce film pourtant alléchant n’a
pas complètement séduit les
critiques américaines qui dé-
plorent une accumulation ex-
cessive et superflue de stars du
grand écran et une intrigue à
couper au couteau.
De Robert Rodriguez et Ethan
Maniquis avec Danny Trejo,
Michelle Rodríguez, Steven
Seagal, Jessica Alba, Robert De
Niro, et Lindsay Lohan. g Danny Trejo la joue fine lame.
Robert Rodriguez en cinq films
Le réalisateur américain d’origine mexicaine est l’auteur
d’une quinzaine de films. Rétrospective sur cinq monstres
du box-office.
Desperado (1995) : Premier gros succès duréalisateur, ce film mettant en scène les su-blimes Antonio Banderas et Salma Hayek re-trace l’épopée à travers le Mexique, d’unguitariste à la gâchette facile qui cherche àvenger sa bien aimée abattue par un puissanttrafiquant de drogue. Ce film est le deuxièmede la trilogie El Mariachi du réalisateur.
The Faculty (1998) : Dans ce long-mé-trage, Robert Rodriguez s’essaie à lascience-fiction. Dans l’école de HerringtonHigh, un des professeurs agit bizarrementsi bien que les élèves le soupçonnentd’être originaire d’une autre planète. Cefilm a révélé entre autre Josh Harnett etElijah Wood.
Spy Kids (2001) : Premier épisode d’unetrilogie enfantine, Spy Kids met en scèneAntonio Banderas, devenu acteur fétichedu réalisateur et Danny Trejo dans le rôlede l’oncle Machete renfrogné et raleur quiva aider les enfants-espions Carmen etJuni a délivré leurs parents de l’abomina-ble Floop.
Sin City (2005) : Dans cette ville du pêché,infestée de criminels et de flics ripoux, cer-tains ont soif de vengeance, d'autres recher-chent leur salut. Hartigan (Bruce Willis) s'estjuré de protéger Nancy (Jessica Alba), uneséduisante strip-teaseuse. Ce film co-réalisépar Quentin Tarantino est inspiré de la sériede comics éponyme de Franck Miller.
Planète Terreur (2007) : Film d’horreur qui faitparti du dyptique coréalisé avec Quentin Taran-tino Grindhouse. Aux États-Unis, un groupe depersonnes, dont une danseuse aux talents inu-tiles ou encore une infirmière lesbienne maniantles seringues comme des poignards tentent desurvivre à une attaque d’ « infectés », des créa-tures semblables à des zombies.
DR
Gavroche - 2 décembre 201019
Musique
Cinq ans entre deuxalbums, c’est long.Alors forcément, ce
nouvel opus de Jean-LouisAubert, monstre sacré durock français depuis Télé-phone dans les années 80puis en solo, suscitait l’at-tente. Les éventuelles inquié-tudes sont effacées dès lespremières mesures du pre-mier morceau de l’album,Maintenant Je Reviens. Uneballade dans le plus pur styleAubert, simple mais tou-chant. Je n’en reviens pas /d’être toujours là, bel avant-propos pour un album teinté
de sincérité.La perte du père de l’ar-tiste a largement in-fluencé ce septièmeeffort en solo, dont unoptimisme communica-tif émerge pourtant. Ils’exprime surtout dansla seconde partie de l’al-bum, à travers les insou-ciants Demain Là BasPeut-Être, et Le Matin desMagiciens, qui rappellentque Jean Louis Aubertreste un auteur-compositeurmajeur.Roc’Eclair (référence humoris-tique à une entreprise de
pompes funèbre du mêmenom) se veut aussi léger qu’in-trospectif. Les morceaux plusrythmés (Les Lépidoptères, C’est
Con Mais Bon, Marcelle),aux influences pop, s’ilsse fondent bien dans l’en-semble, « coulent »moins naturellement.L’opus manque aussid’une chanson phare,single en puissance quidrainerait l’album demanière plus franche.Dommage. Si DemainSera Parfait témoignebien de la couleur de l’al-bum, la chanson manque
peut-être d’un peu de mor-dant pour prétendre à ce sta-tut.Alternance entre mélancolie
et chaleur sur une base gui-tare-piano-voix, l’éternel ado-lescent comme il fut un tempssurnommé, s’appuie sur lesfondamentaux qui ont fait sonsuccès en solo en parvenanttoujours à se réinventer pournous surprendre. Bien sûr,ceux qui souhaitaient une ré-volution dans l’univers musi-cal marqué de Jean-LouisAubert seront déçus. Mais est-ce vraiment ce qu’on attend ?
Roc’Eclair – Virgin – Sorti le29 novembre
Par Antoine Delthil
L’éclair obscur
L’Histoire racontée en histoiresPêché mignon des Français, le roman historique est une des formes littéraires les plus appréciées dans l’hexagone.Profitez de la sélection de la semaine pour remonter le temps ! Par Pascal Golfier
Littérature
Un an à peine après la sortie deson dernier opus, NolwennLeroy est déjà de retour dansles bacs avec Bretonne. Une dé-claration d’amour à sa régiond’origine, sous la forme d’un
album de reprises. La gagnante de la Star Academy2 se réapproprie des traditionnels de la musique cel-tique, comme Tri Martolod ou La Jument de Michao, etplus surprenant Sunday Bloody Sunday, de U2.
Bretonne – Mercury – Sortie le 6 décembre
En pleine crise de l’industriemusicale, Mylène Farmerreste une valeur sûre aux yeuxdu grand public. En témoi-gnent les ventes digitales deBleu Noir, qui l’ont déjà pro-
pulsée numéro 1 avant même sa sortie CD. Ce hui-tième album solo oscille entre musiques planantes etambiances pop. Elle y a notamment collaboré avecMoby, et Darius Keeler du groupe Archive.
Bleu Noir – Polydor – Sortie le 6 décembre
On a dit de certains artistesqu’ils n’ont jamais sorti autantd’albums que depuis leur mort.Le roi de la pop semble pren-dre ce chemin, puisque paraîtson premier album posthume,
intitulé Michael. L’opus, qui sortira le 14 décembre,comptera notamment deux duos, dont le single HoldMy Hand avec le rapeur Akon.
Michael – The Michael Jackson Company – Sortie le 14novembre
Les Bâtisseursdu ciel,de Jean-Pierre Luminet
Copernic, Galilée, Ke-pler… Autant de scienti-fiques en avance sur leurtemps respectif, et quiportaient leur regardvers le ciel avec une cu-riosité avide. Jean-PierreLuminet, astrophysicienet romancier, conte leurs
vies agitées, passionnantes, en quatre tomes réunisici pour une édition spéciale. L’auteur aborde certesleurs découvertes scientifiques, mais surtout le ca-ractère de ces chercheurs hors du commun au quo-tidien composé d’intrigues, de romances et de coupsde théâtre. Les bâtisseurs du ciel résonne comme unhymne à ces personnages d’exception que l’on redé-couvre sous un angle totalement inédit.
29€, édité chez JC Lattès
L’Ombre desRomanov,de Franck Ferrand
Comment réagiriez-voussi, un matin, vous trou-viez dans votre boîte auxlettres un colis contenantun des joyaux les plusprécieux au monde : labroche sertie apparte-nant aux Romanov etdisparue en 1918 lors de
leur fin tragique ? C’est ce qui arrive à Quentin, quise lance alors dans une vaste investigation avec l’aidede son avocat Sam Douglass, personnage atypiqueet intriguant. Se basant sur la thèse crédible soutenuepar des historiens anglais selon laquelle les Romanovéchappèrent en fait à la Révolution russe de 1918,Franck Ferrand propose ici une enquête à suspense,hors du temps, qui foisonne de rebondissements.
19,90€, édité chez XO éditions
Les Seigneurs deMornepierre,d’Isabelle Berrubey
Pour son premierroman, Isabelle Berru-bey emmène ses lecteursau XIIIe siècle, au cœurd’une intrigue politiquecaractéristique duMoyen-Âge. Plongezdans un conflit de suc-cession qui oppose deux
demi-frères dans la baronnie périgourdine de Mor-nepierre. Les manipulations de Guilbert pour évin-cer son rival, sur fond de 7e croisade, seront aussinombreuses que torves tandis qu’un mystérieuxtroisième larron tentera de tirer profit de la situation.Mais l’amour viendra également ajouter son lot decomplications par l’intermédiaire de Viviane, bellehéritière du fief voisin de Châtillon…
23€, édité chez VLB éditeur
Gavroche - 2 décembre 201020
L’AGENDA CULTUREL
Lundi
6décembre
Concert : Shakira au PalaisOmnisport Paris-Bercy. Labomba colombienne dé-barque pour réchauffer laFrance avec ses rythmes en-diablés.
Prix : 48,80€ - 67,50 €. 8, Boulevard de Bercy - 75012 Paris
Tél : 01 40 02 60 60 (horaire : 20h)
Expo : Marines : du document à l’œuvre au Muséenational de la Marine. Pas moins de 150 m² dédiésà la mer et à l’histoire de la Marine.Entrée libre. Place du Trocadéro - 75116 Paris
Tél : 01 53 65 69 69 (de 10h à 18h tous les jours sauf le mardi)
Théâtre : Arrête de pleurer, Pénélope aux feux de larampe. La pièce - déjà culte - qui met en scène troisvieilles amies qui font le point sur leur viesentimentale.Prix : 28€. 2, Rue Saulnier - 75009 Paris
Tél : 01 42 46 26 19 (horaire : 20h)
Mardi
7décembre
Concert : Raul Paz au Bataclan. L’ar-tiste cubain vient présenter surscène son dernier album Havaniza-tion, sorti en mai dernier.Prix : 30€ 50. Boulevard Voltaire - 75011 Paris
Tél : 01 43 14 00 30 (horaire : 20h)
Expo : Oeuvres de Chen Zhen auMusée Guimet. Rétrospective del’artiste chinois dont les œuvres po-sent clairement la question de laplace de l’homme et de son devenirdans un vivre ensemble.Gratuit. 6, Place d'Iéna - 75016 ParisTél : 01 56 52 53 00 (de 10h à 18h tous les
jours sauf le mardi)
Théâtre : Couscous aux lardons authéâtre Montorgueil. Dans cettepièce, Rachid aime Marie-Sophie, etvice-versa. Mais c’est compliqué lavie à deux, surtout dans un couplemixte.Prix : 21€. 3, Rue du Sentier - 75002 Paris
Tél : 01 40 26 08 33 (horaire : 20h15)
Mercredi
8décembre
Concert : Open mic’ session auxFilles de Paris. Artistes et passion-nés de musique urbaine sont atten-dus pour "prendre le micro", le tout
sur un fond musical distillé par des DJs.Gratuit. 57, Rue Quincampoix - 75004 Paris
Tél : 01 42 71 72 20 (horaire : 22h)
Expo : Ice Magic sur les Champs-Elysées. Seize artistesvenus du monde entier ont sculpté les monuments etchefs d'oeuvre parisiens en glace.Gratuit. Avenue des Champs-Elysées – 75008 Paris(de 11h à 22h30 du dimanche au jeudi et de 11h à 20h les vendre-dis et samedis)
Théâtre : Les Femmes Savantes au théâtre de l’Epée debois. La célèbre pièce de Molière mise en scène parJean-Denis Monory aborde la question de l’éducationdes femmes au XVIIe siècle.Prix : 20€. Route du Champ de Manoeuvre - 75012 Paris
Tél : 01 48 08 39 74 (horaire : 21h)
Dimanche 12 décembre
Concert : Mélodrame dans un boudoir aux Feux de la Rampe.Récit musical de la tragique déconvenue d’une demi-mon-daine pourtant habituée à jouer aisément de ses charmes.Prix : 18€. 2, Rue Saulnier - 75009 Paris
Tél : 01 42 46 26 19 (horaire : 18h15)
Expo : La fabrique des images au musée du Quai Branly. 160 œu-
vres et objets invitent à un décryptage des grandes produc-tions artistiques et matérielles de l’Humanité.Prix : de 8,60€ à 13,70€. 55, Quai Branly - 75007 Paris
Tél : 01 56 61 70 00 (de 11h à 19h tous les jours sauf le lundi)
Théâtre : Ma femme me prend pour un sextoy au Café Théâtre d'Ed-
gar. Cette comédie délirante, est d'ores et déjà plébiscitée comme
l'un des spectacles les plus drôles du moment.Prix : 21€. 58, Rue Edgar Quinet - 75014 Paris
Tél : 01 42 79 97 97 (horaire : 20h30)
Jeudi
9décembre
Concert : D’une Rive à l’Autre auxTrois Baudets. A l’occasion du Festi-val de blues D’une rive à l’autre, lasalle de concert reçoit Illico, célèbrequatuor à cordes.
Prix : 15€. 64, Boulevard de Clichy - 75018 Paris
Tél : 01 42 62 33 33 (horaire : 20h30)
Expo : Nomiya au Palais de Tokyo. Dans le cadre duprojet Art Home, Laurent Grasso a conçu un espace ac-cueillant où le chef Gilles Stassart propose chaque jourune nouvelle performance.Sur réservation. 13, Avenue du Président Wilson - 75116 ParisTél : 01 47 23 54 01 (du mardi au dimanche toutes les demi-heuresde 15 h à 17 h 30)
Théâtre : Amour et Chipolatas à la comédie Caumartin. Unecomédie pleine de drôlerie et de charme sur les relationsamoureuses. Quand c’est la femme qui mène la danse…Prix : 30€. 25, Rue Caumartin - 75009 Paris
Tél : 01 47 42 43 41 (horaire : 21h30)
Vendredi
décembre Concert : Sax Machine au Théâ-tre du Temple.Les azimutés du saxophone re-viennent avec des musiques dumonde entier et de toutes lesépoques. Une musique qui
nous parle avec humour.Prix : 26.50€. 18, Rue du Faubourg du Temple - 75011 Paris
Tél : 08 92 35 00 15 (horaire : 19h)
Expo : Carrefour de l’animation au Forum des Images. Mo-ment privilégié d’échanges entre professionnels et étudiants.Gratuit. Porte Saint Eustache - 75001 Paris
Tél : 01 44 76 62 00 (à partir de 10h)
Théâtre : Ma colocataire est encore une garce à la Comé-die de Paris. Récit des galères d’Hubert qui va de dé-boires en surprises avec ses deux colocataires.Prix : 34€. 42, Rue Fontaine - 75009 Paris
Tél : 01 42 81 00 11 (horaire : 20h)
Samedi 11 décembre
Concert : Kwak au Centre musical Fleury Goutte d’Or. Variétéfrançaise aux sonorités de rock festif, le chanteur sait mettrele feu à son auditoire.Gratuit. 1, Rue Fleury - 75018 Paris
Tél : 01 53 09 30 70 (horaire : 20h30)
Expo : Histoire idéale de la mode contemporaine au Musée des
Arts décoratifs. Rétrospective des créateurs plus ou moinsconnus du XXe siècle. Prix : 9€. 107, Rue de Rivoli - 75001 ParisTél : 01 53 09 30 70 (horaire : 20h30)
Théâtre : Cendrillon, la pantoufle de vair au théâtre du GymnaseMarie Bell. Mise en scène burlesque du célébrissime contepour enfants de Charles Perrault.Prix : 29.50€. 38, Boulevard Bonne Nouvelle - 75010 Paris
Tél : 01 44 55 57 50 (du 11h à 18h sauf le lundi)
Par Emmanuelle Ringot
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Sport
Le Mondial ira enRussie et au QatarLes 22 membres du comité exé-cutif de la FIFA ont décidé deconfier l'organisation du Mondialde football 2018 à la Russie etcelle du Mondial 2022 au Qatar.La Russie crée la surprise faceaux candidatures de l’Espagne etdu Portugal, de la Belgique et desPays-Bas, et de l’Angleterre. Pourle Qatar, préféré aux Etats-Unis,au Japon et à la Corée du Sud, lapremière candidature est labonne, même si de nombreuxaménagements seront néces-saires face aux fortes chaleurslocales.
Gilles Simondisputerala finaleLa finale de la Coupe Davis com-mencera vendredi 3 décembrepar un duel entre Gaël Monfilset Janko Tipsarevic, suivit par lematch Gilles Simon contreNovak Djokovic. Les paires dedouble annoncées sont MichaëlLlodra/Arnaud Clément face àNenad Zimonjic/Viktor Troicki.Un temps pressenti pour dispu-ter les simples après son bonparcours au Master de Bercy –et une victoire contre NovakDjokovic -, Michaël Llodra «cèdesa place » à Gilles Simon.
Record d’au-dience pourCanal+ SportParmi les abonnés, 26% étaientdevant leur télé lundi 29 novem-bre à regarder le match oppo-sant le FC Barcelone au RealMadrid. 1 420 000 personnes quiforment un record historiquepour la chaine. Le classico s’estsoldé par une victoire écrasante5-0 des Blaugrana à domicile surla pelouse du Camp Nou.
Quotidiengratuit sur iPadLa tablette numérique a la cote.De plus en plus de quotidiens etde journaux sont diffusés sur cenouveau support numérique.L’agence RMC Sport en a profitépour lancer mardi 30 novembreun quotidien sportif gratuit pourl’iPad, qui sera ensuite disponiblesur les autres tablettes numé-riques. Le design est adapté, avecdes colonnes de textes dérou-lantes et des vidéos.
Pourvu que les joueurs
soient meilleurs cette
saison que cette expo-
sition. Elle dresse le portrait
du Paris-Saint-Germain au
travers de ses victoires, ses
coups durs, ses faits mar-
quants. Francis Borelli, Luis
Fernandez, Antoine Kom-
bouaré, Raï, tous ces hommes
qui ont marqué l’histoire du
PSG sont mis à l’honneur.
François Berléand, célèbre ac-
teur et grand supporter du
club, a été choisi pour être
commissaire de l’exposition.
Deux petites salles de la Mai-
rie de Paris ont été mises à
disposition pour les photos.
Un éclairage sombre, des lu-
mières blanches au dessus
des photos. L’atmosphère est
studieuse, voire trop calme,
et les quelques personnes
présentes s’arrêtent devant
chaque image et lisent les
commentaires.
Quarante photos, pas une de
plus, pas une de moins et un
écran de télévision qui dif-
fuse PSG Tv. C’est tout ce que
contient cette exposition.
Quel est son public ? « J’ai vu
la banderole à l’entrée et
comme mon fils est fan et que
c’est gratuit, je vais lui racon-
ter l’histoire du club et lui
acheter le livre ». Un autre
homme a fait, lui, la dé-
marche de venir après en
avoir entendu parler. « Je
supporte le PSG depuis tou-
jours, et les souvenirs me re-
viennent avec ces images ».
Séduit, donc. Mais attention,
pour ceux dont l’œil ne brille
pas à chaque touche de balle
de Néné, tacle de Claude
Makélélé ou course de Ludo-
vic Giuly, cette rétrospective
risque de ne pas susciter un
grand intérêt. g
Le PSG s’expose (mal)A l’occasion de ses 40 ans, le club de football parisien s’expose à l’Hôtel de Ville. Quarantephotos, quarante moments forts jusqu’au 29 janvier 2011. Par Clémentine Santerre
Gavroche - 2 décembre 201021
5 février 1997, Palerme. La star brésilienne Raï ne réussit pas à déjouer lesplans de la Juventus Turin de Zinedine Zidane en Supercoupe d’Europe. P
ressesport
L’âge des grands clubs
Comparé à ses rivales et aux clubs historiques dans l’Hexagone, le
PSG fait office de petit dernier de la famille du football français.
Le Havre : 138 ans
Girondins de Bordeaux : 129 ans
Olympique de Marseille : 111 ans
Olympique Lyonnais : 93 ans
Saint Etienne : 90 ans
AS Monaco : 86 ansAFP
DR
4 juin 1974, Parc desPrinces. Paris vientd’accéder à la pre-mière division après savictoire en barragecontre Valenciennes.Just Fontaine, record-man de but en Coupedu Monde et devenuentraîneur du PSG unan plus tôt, est porté entriomphe par un Parcdes Princes en furie.
2 novembre 1983,Stadio Comunale,Turin. Les huitièmesde finale de la Coupedes Coupes sont l’oc-casion pour le PSG derecroiser Michel Pla-tini, fraichement trans-féré de Saint-Etienne àla Juventus. Mais c’estSafet Susic, qui est lastar de la soirée (2-2au match aller).
18 mars 1993, Parcdes Princes. Quart definale de la Coupe del’UEFA. Antoine Kom-bouaré, entraîneur duPSG, marque le but dé-cisif à la 96e minutecontre le Real Madrid.3-1 à l’aller pour leReal, 4-1 au retour, etsurtout un des plusbeaux souvenirs sur lascène européenne.
11 juin 1983, Parcdes Princes. Le prési-dent Francis Borelliembrasse la pelousedu Parc. Le PSG rem-porte sa deuxième vic-toire consécutive encoupe de France faceà Nantes. Cette imagea marqué les suppor-ters, très émus par ledécès de Borelli en2007.
Pressesport
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Gavroche - 2 décembre 201022
Sport
Taekwondo, Paris perdu ?Le tournoi international de Paris de taekwondo s’est clos dimanche à la Halle Carpentier, avec un bilan décevantpour la délégation française. Cet art martial, discipline olympique, a du mal à se développer auprès du grand publicen région parisienne. En cause, un déficit d’image important. ParAntoine Delthil
«Très moyen ». Lemot est lâchépar Pauline
Filet, membre de la FFTDA(Fédération Française deTaekwondo et DisciplinesAssociées), pour qualifier lebilan des Equipes de Franceau tournoi de Paris. « Seule-
ment huit médailles dontune seule en or sur 32 possi-bles, ce n’est pas conformeaux attentes », admet-elle.Des résultats qui n’ont pasfait la une des journaux,c’est le moins que l’on puissedire. Le tournoi de Paris estpourtant une compétition
internationale d’envergure,avec 38 nations représen-tées, et 67% de combattantsétrangers. Comme beaucoup d’autressports, la discipline manquecruellement de visibilité enFrance, et ce constat ne se dé-ment pas en région pari-sienne. Le taekwondo n’estque la 22e discipline olym-pique, en termes de licenciés.Si le CRT (Comité Régionaldu Taekwondo) d’Île-de-France est le plus importantde l’Hexagone (il compte 220clubs), il souffre sérieuse-ment la comparaison avec lejudo. La région compte15 000 taekwondoïstes detous âges, contre 100 000judokas.
Basée sur les coups depoings et de pieds, la disci-pline a l’image d’un sport
violent, ce qui peut entraînerla réticence des parents aumoment d’inscrire leur en-fant dans un club.L’exemple de GwladysEpangue, médaillée debronze aux Jeux de Pékin etchampionne du Monde l’an-née dernière, est assezfrappant. La meilleure repré-sentante française est venueau taekwondo en accompa-gnant une amie qui voulaitêtre capable de se défendredans leur cité de la Cour-neuve, en cas d’agression.
Un sport jeuneCréé en 1955 par un généralcoréen, le taekwondo n’estun sport olympique que de-puis les Jeux de Sydney, en2000. L’exposition olympiquea été très bénéfique à sa pra-tique en France, qui a connuun bond de 36% entre 2000 et
2003. La discipline a aussilargement profité de lamédiatisation de Pascal Gen-til, médaillé de bronze enAustralie puis quatre ansplus tard, à Athènes, et habi-tué des plateaux de télévi-sion avant sa retraite en 2009. Si la France reste une nationmajeure au haut niveau, lafédération perd chaqueannée des pratiquants de-puis 2004. C’est particulière-ment le cas en régionparisienne, où le CRT pro-pose pourtant des stagesgratuits.Pour redorer l’image de ladiscipline, le Comité Île-de-France a proposé de lancerune étude, sans suite dela part de la fédération. Ré-sultat, la discipline a re-plongé dans un relatifanonymat. Jusqu’à la pro-chaine olympiade ? g
Singaporeyouth2010
Le taekwondo, un art martial encore méconnu.
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Gavroche - 2 décembre 201023
J’ai tésté
Lanvin Loves H&MIl ne vous reste que très peu de temps pour aller dénicher chez H&M la pièce Haute Couture dont vous avez tou-jours rêvé sans jamais pouvoir vous l’offrir ! En témoigne cette journée de lancement, véritable cauchemar des im-patientes où je me suis rendue et ai survécu au détriment de mes économies ! Par Emilie Rivenq
Six heures, rue de
Rennes, devant l’un
des onze H&M pari-
siens réquisitionnés pour
la collection Lanvin Loves
H&M. Elles sont déjà une
petite vingtaine à faire la
queue dans le froid et la nuit,
alors que le personnel arrive
à peine. Depuis le 2 novem-
bre, date à laquelle Lanvin
et H&M ont diffusé le spot
publicitaire de leur collection
capsule, les « fashionistas »
du monde entier bavent
devant leur écran en se pré-
parant psychologiquement
à la cohue qui les attendra
en magasin ce mardi 23 no-
vembre.
Mais ce matin, si l’attente est
très longue, H&M a anticipé
le coup et l’ambiance reste
calme.
Avant le passage par la
grande porte d’entrée (ou-
verte exceptionnellement à
8h pour l’occasion), les
clientes se voient attribuer un
bracelet de couleur qui leur
permettra d’accéder par pe-
tits groupes de 30 à la « zone
Lanvin » pour 15 minutes de
shopping. Pas une de plus.
« J’étais déjà vendeuse chez
H&M lors de la dernière col-
laboration de la marque avec
Sonia Rykiel, et à l’ouverture
des portes, les gens couraient
dans les rayons et s’arra-
chaient les vêtements, alors
cette fois, nous avons voulu
éviter les débordements », ra-
conte Karine, une des ven-
deuses arrivée à 5h30 qui
observe d’un œil amusé les
quelques clientes qui n’ont
pas encore compris le sys-
tème des bracelets et se bous-
culent déjà.
Cohue organiséeCar le problème de ces mini-
collections, comme le savent
pertinemment toutes les fans
de mode, c’est la pauvreté du
stock. H&M aime créer des
effets de pénurie afin de
rendre ses collections-colla-
borations toujours plus ex-
clusives et nombreuses sont
celles qui se plaignent des
ruptures de stock dès le jour
du lancement. C’est donc
d’un œil noir que les frigori-
fiées de la file d'attente obser-
vent les premières clientes
sortir les bras chargés de pa-
quets comprenant cinq robes
ou accessoires identiques. A
l’intérieur de la « zone Lan-
vin », peu de bousculades
grâce au dispositif des brace-
lets mais quelques hysté-
riques se bagarrent tout de
même pour le dernier t-shirt
en taille medium. D’autres
tentent de grappiller une ou
deux minutes de plus auprès
de videurs impassibles.
« J’ai beau avoir fait une liste
de mes choix au préalable, j’ai
oublié une robe et mainte-
nant que j’ai passé le cordon
de la caisse, impossible de re-
venir ! Il ne faut pas laisser
passer sa chance et « shop-
per » efficace ! » regrette
Amélie, jeune habituée du
magasin qui hallucine au-
jourd’hui devant l’efferves-
cence des clients.
Image de marqueLes précédentes collabora-
tions du géant suédois avec
des créateurs (Karl Lager-
feld, Stella McCartney ou en-
core Sonia Rykiel) ont déjà
prouvé que le système fonc-
tionne. Pas en terme de chif-
fre d’affaires à en croire les
deux marques associées qui
assurent ne pas faire fortune
avec ce type d’opération.
Mais chacune entretient ainsi
son image et crée le buzz au-
tour de sa marque. Jean-
Marc, le chef de rayon recon-
verti ce matin en leader de
foules, explique les raisons
d’un tel succès : « Les
designers qui s’associent à
H&M sont de hautes figures
de la mode et si les produits
sont adaptés à la grande dis-
tribution, ils n’en demeurent
pas moins chics et en adé-
quation avec les créations
haute couture de la marque
associée ». Conclusion : pour
environ 150 euros et deux
heures de queue ce matin,
vous repartiez avec une jolie
robe dans laquelle vous étiez
à peu près sûre d’être la
seule à briller ! g
Certaines clientes repartent avecdes articles pour leurs copines. E
mili
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La zone Lanvin, un espace restreintau sein de la grande enseigne.
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Depuis 5 heures du matin, la queue s’allonge.
Em
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Hommage
Charles Aznavour,Salvatore Adamo,Popeck… ils étaient
nombreux à venir découvrirla nouvelle rue Bruno Coqua-trix ce mardi 30 novembre.« Paris ne peut pas être debonne humeur sans la chan-son et tous ses artistes » a dé-clamé Bertrand Delanoëvisiblement ravi de son pu-blic avant de dévoiler laplaque. La veuve de Coqua-trix, Paulette, et sa fille Patri-cia ont pu inaugurer sous lesapplaudissements une ruequi longe le célèbre théâtre etcommence au 13 rueEdouard VII pour se termi-ner au 18 rue de Caumartin.Hommage est donc rendu aufameux impresario qui fit lesheures de gloire de la variétéfrançaise de 1954 à 1979.
Peu le savent d’ailleurs, maisle créateur de l’Olympia s'esttout d'abord fait connaîtrepour ses talents d’auteur -compositeur. En 1940, il écritMon Ange, puis Clopin-Clo-
pant, avec son ami PierreDudan, chanteur populairede l’époque. Suivront plu-sieurs chansons qui serontmaintes fois reprises etquelques opérettes au succèsplus mitigé. En 1948 il dirigele Bobino, un music hall au-jourd’hui devenu une boîtede nuit ou il lance JacquesPills et Lucienne Boyer, cou-ple phare de la variété fran-çaise dans les années 1940.Cette entreprise lui vaudradeux nouveaux amis fidèles
et c’est avec un Jacques Pillsretraité de la chanson queBruno Coquatrix organiseraplus tard les grands soirs del’Olympia.
Le succès par lemélangeQuand l’homme d’affaires re-prend l’Olympia en 1954, lasalle est à bout de souffle.Fondée en 1888 par unhomme de spectacle, JosephOller (qui avait également faitbâtir le Moulin Rouge), lasalle a connu de longuesheures de gloires avant delasser le public. C’est donc unvieux cinéma décrépi, appeléle « théâtre Jacques Haïck »que Coquatrix décide de ré-nover. Dés lors, la salle quiavait vu défiler sur sa scèneLa Goulue, Mistinguett ouCécile Sorel retrouve sa gloired’antan et devient le plusgrand music hall d’Europe.Bruno Coquatrix choisit d’yengager toutes les célébritésde la chanson de l'époque,telles que Georges Brassens,Gilbert Bécaud, Johnny Hal-lyday, Dalida, Édith Piaf,Annie Cordy, ou encore YvesMontand. En 1958 lors del’émission de télévision « Endirect de chez vous », EdithPiaf dira de Coquatrix : « J’enai connu des directeurs etcroyez-moi c’est la personnela plus gentille avec qui ilm’ait été donné de travailler !Même crevée, même malade,on a envie d’aller travaillerpour lui ! » Adulé des artistesqu’il produit, il demeure ce-
pendant un homme d’affairesavisé et il sera parfois critiquépour le monopole et l’in-fluence considérable qu’il
exerce dans le milieu. « Ado-rable avec ses vedettes, il met-tait beaucoup de bâtons dansles roues des étoiles mon-tantes dont il n’avait pas su àtemps être l’impresario » serappelle Annie Cordy dansune interview de 1983.
Coquatrix et le directeur d'Eu-rope n°1 décident en octobre1956 de s'associer pour créerles Musicoramas. Le Lundi,jour de relâche de l'Olympia,la scène sera occupée par un
récital unique produit par laradio et diffusé quelques joursplus tard sur ses ondes. Lesuccès est tel que la program-mation ne se limite plus auxartistes français. Bientôt lesBeatles et les Rolling Stones,voire des artistes de la scènepunk ou métal foulent cettescène et s’y sentent chez euxgrâce à l’accueil toujours trèschaleureux du directeur.Chanteur, compositeur, direc-teur de music hall… Coqua-trix est un multitâches et nepeut en rester là.
HéritageEn 1957, il devient le créateurde la marque de disques«Versailles » en collaborationavec Ray Ventura, le chefd’orchestre et éditeur de mu-sique français. En 1971 il de-vient aussi maire de Cabourg(Calvados) et le resterajusqu’à sa mort en 1979. Cette
année-là, sa femme Pauletteet sa fille Patricia reprennentla direction de l’Olympia etentreprennent en 1997 de re-construire à l’identique lasalle qui avait trop vieilli. En 2001, la multinationaleUniversal récupère la salle.Certains puristes considèrentdepuis ce rachat que l’Olym-pia a perdu son âme, mais lenom de Bruno Coquatrix yest toujours associé etl’Olympia accueille encoreaujourd’hui légendes de lamusique comme jeunes chan-teurs à la mode. « L’Olympiaa toujours été un lieu éclec-tique où tout le mondetrouve sa place, dès lors qu’ily a du talent et de l’amour. Ettout ça, on le doit à Coqua-trix », conclue le maire deParis avant de dévoiler letissu qui recouvre la plaquede la nouvelle rue « hom-mage ». g
Bruno Coquatrix : une voie pourcelui qui aimait les voix
Il fut l’impresario de tous les plus grands de la chanson française, et le créateur d’une mythique salle parisienne :l’Olympia. La capitale lui a rendu hommage avec l’inauguration d’une rue à son nom jouxtant sa salle chérie.Par Emilie Rivenq
Gavroche - 2 décembre 201024
L’Olympia a toujours étéun lieu éclec-
tique où tout lemonde trouve
sa place
Bruno Coquatrix, grand artisan de la renaissance de l’Olympia DR
La rue ouverte en grande pompe.
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