fusiliers marins de toulon,raids n°307,2001

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Engagés sur tous les fronts, les commandos Marine n'ont jamais été autant sollicités qu'aujourd'hui. De l'Afghanistan aux missions de lutte contre la piraterie et contre le narcotrafic, les opérations extérieures mobilisent depuis plusieurs mois des effectifs conséquents de forces spéciales. Afin de ne pas baisser la garde par manque de personnel lors des phases de déploiement opérationnel, la FORFUSCO s'est donc tout naturellement réarticulée autour des groupements de fusiliers marins (GFM) en jouant sur la polyvalence et la mixité de son personnel. Texte et photos : Alexandre ALATI Loin de l'image qu'on pourrait se faire lorsque l'on traverse la rade de Toulon, la base navale est depuis plusieurs mois placée en état de vigilance élevée La France doit, en effet, faire face à une forte menace terro- riste depuis que nos troupes sont engagées aux quatre coins du globe pour com- battre les groupes radi- caux. Ces derniers mois, le niveau était encore monté d'un cran avec l'en- trée en action de plusieurs bâtiments de la marine au sein du dispositif Harmattan en Libye. Le site de Toulon, qui abrite des unités précieuses telles que le porte-avions Charles-de-Gaulle, les BPC et les SNA, bénéficie d'une attention particulière afin de prévenir tout risque d'attaque terroriste. La protection de la base navale et des différents sites voisins de la marine est assurée par un détachement conséquent de personnels (environ 410 ma- rins) et par plusieurs dispositifs optroniques de surveillance - qui ne nous ont pas été présentés, par mesure de sécurité. Le groupement de fusiliers marins en charge de la défense du site n'est pas une unité de protection passive, comme on pourrait le penser vu de l'extérieur, mais bien une unité opérationnelle qui s'adapte au quotidien aux besoins et aux menaces. Le GFM de Toulon est articulé autour de six compagnies: opérations, port, pyro- technie, intervention (GIR), base d'Hyères et soutien. Ces dernières participent à la protection des sites varois (fort de Six- Fours, dépôt de munitions des Minimes, quai Milhaud, zone Vauban, dépôt de munitions des Tourris et BAN d'Hyères), de certains sites régionaux (dépôt régional de munitions de Fontvieille) et polynésiens (stations de transmissions de Mahina et Super Mahina). Depuis quelques années maintenant, des éléments du GFM sont également projetés en opex dans le cadre des missions antipira- terie, antinarcotiques et Pamir (Afghanistan). Le renforcement de ces actions mobilise aujourd'hui de plus en plus de personnel. Un peu plus de 30 % des fusiliers du GFM sont, en effet, engagés dans des missions à l'étranger. Ces mouvements réguliers de fusiliers obligent l'officier OPS à réarticuler quotidiennement son effectif, sans pour autant lais- ser un trou dans le dispositif de protection de la base. Pour cela, il s'appuie sur les qualités premières de tout bon marin: l'adapta- bilité et la flexibilité. Installée dans la ca- serne Brégaillon, à proxi- mité de la pyrotechnie de la base navale de Toulon, l'unité participe à la protection perma- nente des installations prioritaires de défense et des points d'importance vitale de la marine. Le GFM est également chargé de renforcer ponctuellement la pro- tection d'opérations sensibles (IPER du porte-avions, sécurisation des transferts de combustible et d'armes, protection de som- mets internationaux, VIP...). Quatre compa- gnies de protection/soutien, une compagnie d'intervention et une cinquantaine d'équipes cynotechniques ont pour mission d'occuper le terrain. Les compagnies de la pyrotechnie et du port regroupent le plus gros des effec- tifs, avec une centaine d'hommes chacune. Une partie du personnel de la compagnie est affectée à la section nautique qui est en charge de sécuriser le plan d'eau sur plus de 4 km. Les patrouilles s'effectuent principalement à bord d'EDOP (embarcation de drome opérationnelle de protection). Ce semi-rigide de 6,7 m de long, entré en service en 2006, qui dispose d'un moteur inboard de 200 chevaux, peut être équipé d'une mitrailleuse ANF1 montée sur affût, afin de fournir aux éléments nautiques une capacité d'arrêt en cas de nécessité. A terre, la compagnie du port et la compa- gnie de la pyrotechnie sillonnent, pour leur part, les 280 hectares de la base navale afin de protéger les différentes installations sen- sibles et parer à toute intrusion. Des équipes de plongeurs sont également mobilisées pour inspecter régulièrement les quais avant l'accostage d'un navire. Leur mission est de Les EDOP peuvent être équipées d'une mitrailleuse ANF1 montée sur affût, afin de fournir aux éléments nautiques une bonne capacité d'arrêt. Cette embarcation polyvalente apporte entière satisfaction aux fusiliers du GFM de Toulon. 46

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Page 1: Fusiliers marins de Toulon,RAIDS N°307,2001

Engagés sur tous les fronts, les commandos Marine n'ont jamais été autant sollicités qu'aujourd'hui. De l'Afghanistan aux missions de lutte contre la piraterie et contre le narcotrafic, les opérations extérieures mobilisent depuis plusieurs mois des effectifs conséquents de forces spéciales. Afin de ne pas baisser la garde par manque de personnel lors des phases de déploiement opérationnel, la FORFUSCO s'est donc tout naturellement réarticulée autour des groupements de fusiliers marins (GFM) en jouant sur la polyvalence et la mixité de son personnel.

Texte et photos : Alexandre ALATI

Loin de l'image qu'on pourrait se faire lorsque l'on traverse la rade de Toulon, la base navale est depuis plusieurs mois placée en état de vigilance élevée La France doit, en effet, faire face à une forte menace terro­riste depuis que nos troupes sont engagées aux quatre coins du globe pour com­battre les groupes radi­caux. Ces derniers mois, le niveau était encore monté d'un cran avec l'en­trée en action de plusieurs bâtiments de la marine au sein du dispositif Harmattan en Libye. Le site de Toulon, qui abrite des unités précieuses telles que le porte-avions Charles-de-Gaulle, les BPC et les SNA, bénéficie d'une attention particulière afin de prévenir tout risque d'attaque terroriste. La protection de la base navale et des différents sites voisins de la marine est assurée par un détachement conséquent de personnels (environ 410 ma­rins) et par plusieurs dispositifs optroniques de surveillance - qui ne nous ont pas été présentés, par mesure de sécurité.

Le groupement de fusiliers marins en charge de la défense du site n'est pas une unité de protection passive, comme on pourrait le penser vu de l'extérieur, mais bien une unité opérationnelle qui s'adapte au quotidien aux besoins et aux menaces. Le GFM de Toulon est articulé autour de six compagnies: opérations, port, pyro­technie, intervention (GIR), base d'Hyères et soutien. Ces dernières participent à la protection des sites varois (fort de Six-Fours, dépôt de munitions des Minimes, quai Milhaud, zone Vauban, dépôt de munitions des Tourris et BAN d'Hyères), de certains sites régionaux (dépôt régional de munitions de Fontvieille) et polynésiens (stations de transmissions de Mahina et Super Mahina). Depuis quelques années maintenant, des éléments du GFM sont également projetés en opex dans le cadre des missions antipira­terie, antinarcotiques et Pamir (Afghanistan). Le renforcement de ces actions mobilise aujourd'hui de plus en plus de personnel.

Un peu plus de 30 % des fusiliers du GFM sont, en effet, engagés dans des missions à l'étranger. Ces mouvements réguliers de

fusiliers obligent l'officier OPS à réarticuler quotidiennement son

effectif, sans pour autant lais­ser un trou dans le dispositif de protection de la base. Pour cela, il s'appuie sur les qualités premières de tout bon marin: l'adapta-bilité et la flexibilité.

Installée dans la ca­serne Brégaillon, à proxi­

mité de la pyrotechnie de la base navale de Toulon, l'unité

participe à la protection perma­nente des installations prioritaires

de défense et des points d' importance vitale de la marine. Le GFM est également chargé de renforcer ponctuellement la pro­tection d'opérations sensibles (IPER du porte-avions, sécurisation des transferts de combustible et d'armes, protection de som­mets internationaux, VIP...). Quatre compa­gnies de protection/soutien, une compagnie d'intervention et une cinquantaine d'équipes cynotechniques ont pour mission d'occuper le terrain. Les compagnies de la pyrotechnie et du port regroupent le plus gros des effec­tifs, avec une centaine d'hommes chacune. Une partie du personnel de la compagnie est affectée à la section nautique qui est en charge de sécuriser le plan d'eau sur plus de 4 km. Les patrouilles s'effectuent principalement à bord d'EDOP (embarcation de drome opérationnelle de protection). Ce semi-rigide de 6,7 m de long, entré en service en 2006, qui dispose d'un moteur inboard de 200 chevaux, peut être équipé d'une mitrailleuse ANF1 montée sur affût, afin de fournir aux éléments nautiques une capacité d'arrêt en cas de nécessité.

A terre, la compagnie du port et la compa­gnie de la pyrotechnie sillonnent, pour leur part, les 280 hectares de la base navale afin de protéger les différentes installations sen­sibles et parer à toute intrusion. Des équipes de plongeurs sont également mobilisées pour inspecter régulièrement les quais avant l'accostage d'un navire. Leur mission est de

Les EDOP peuvent être équipées d'une mitrailleuse ANF1 montée sur affût, afin de fournir aux éléments nautiques une bonne capacité d'arrêt. Cette embarcation polyvalente apporte entière satisfaction aux fusiliers du GFM de Toulon.

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ï s ï l i

• w . Pi I J

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détecter la présence de plongeurs ou de charges sous-marines.

Préparer les meilleurs éléments

Depuis quelques mois, le GFM Toulon a mis en place des programmes d'entraîne­ment dédiés aux fusiliers qui souhaitent se présenter au stage commando. Le but de ce programme est de mettre en condition les fu­turs postulants, en renforçant leurs capacités physiques et mentales quelques mois avant de passer entre les mains des instructeurs de Lorient. Cette initiative, qui semble plutôt banale de prime abord, a en réalité permis à la FORFUSCO de gagner sur tous les tableaux. Le niveau d'entraînement et de qualification des hommes du GFM est clairement monté d'un cran depuis la mise en place de ce dis­positif. Les instructeurs de Lorient chargés de sélectionner les futurs commandos tirent également des avantages de ce processus d'aguerrissement, en mettant à l'épreuve du personnel déjà dégrossi et mentalement prêt à en découdre pour décrocher le fameux béret vert.

A Toulon, plusieurs officiers et OM sont chargés d'entraîner les futurs postulants au stage commando. L'off icier OPS et le chef de compagnie d'intervention (GIR) sont notam­ment impliqués dans la plupart des ateliers. Ces derniers ont, en effet, décroché leur béret vert il y a maintenant plusieurs années et ils connaissent parfaitement les qualités requises pour devenir commando Marine. Leur objectif est de mettre à la disposition des fusiliers tous les outils nécessaires pour réussir leur stage. Ils organisent, pour cela.

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des séances spécifiques de drill en parallèle des activités quotidiennes des différentes compagnies.

Ces marins volontaires suivent un entraîne­ment orienté sur l'effort personnel et la cohé­sion de groupe. Ils participent notamment à des exercices de mise en condition physique, d'orientation, des séances de boxe, de close combat, de franchissement et d'escalade. « Notre objectif n'est pas de dégoûter le fusilier qui vase présenter au stage commando dans quelques semaines, précise le LV L, mais juste de lui faire comprendre le niveau d'excel­lence et d'endurance que requiert cette spé­cialité. » Les marins qui sont en difficulté lors des stages dispensés au GFM comprennent d'eux-mêmes qu'ils n'ont pas encore le niveau pour intégrer l'un des six commandos que compte la FORFUSCO. Ils évitent ainsi de se faire recaler dès la première semaine par les instructeurs de Lorient.

Les fusiliers qui participent à ces séances de drill sont, pour la plupart, rattachés au groupe d'intervention et de renfort (GIR). Le GFM de Toulon, comme celui de Brest, dispose en effet d'un GIR spécialisé dans les missions de protection. Cette compagnie a été formée pour remplir des missions spé­cifiques assignées par le commandant de la région maritime Méditerranée (CECMED)

Ci-contre et ci-dessus. Séance d'entraînement krav maga sur les

hauteurs de Toulon. Le GFM dispose dans son effectif de plusieurs instructeurs et commandos

Marine spécialisés dans le self-defense.

Au centre. Des futurs postulants au stage commando

s'entraînent au close combat dans le dojo du GFM de Toulon.

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La PRODEF est assurée par 1450 fusiliers marins, sur les 2 500 marins que compte la

FORFUSCO. Les GFM de Toulon et de Brest regroupent à eux deux plus de 800 fusiliers. Sur

cette photo, trois marins de la compagnie du port procèdent à l'interpellation d'un suspect

aux abords d'une zone sensible. Au second plan, une EDOP assure la sécurité du plan d'eau

durant toute la procédure d'arrestation.

L e p e l o t o n « c y n o » a u c œ u r d e l ' a c t i o n

Les équipes cynotechniques de l'unité font partie intégrante du dispositif de protection et d'intervention du GFM. Le peloton dispose d'une cinquantaine deichiens, regroupés au sein d'un chenil situé en plein cœur de la base navale et sur la BAN d'Hyères. Plusieurs races sont représentées au sein du dis­positif cynotechnique. On trouve principalement des bergers belges, hollandais et allemands, ainsi qu'un springer pour sa capacité à se faufiler dans tous les recoins d'un navire dans le cadre de la recherche de stupéfiants et la détection d'explosifs.

Chaque binôme maître/chien est entraîné pour accomplir une tâche bien particulière. Certains sont affectés à des missions de protection. D'autres se sont spécialisés dans la détection d'explosifs ou la recherche de stupéfiants. La première spé-

I cialité regroupe le gros des effectifs au GFM. La protection I des installations prioritaires de défense (IPD) et des points S d'importance vitale (PI V) reste, en effet, une des missions prio-" ritaires des fusiliers. Les chiens formés à la lutte antiterroriste j et aux NARCOPS participent, quant à eux, à de nombreuses I missions en dehors de la base navale en parallèle à leurs acti-I vités quotidiennes au GFM. Des groupes d'aide à la recherche | et à la détection d'explosifs (GARDE) peuvent être notamment (, intégrés au sein du dispositif Vigipirate et plusieurs d'entre y eux sont également déployés en Afghanistan. Deux équipes i de combat ont notamment été intégrées au sein du dispositif I Pamir. Celles-ci mènent au profit de l'ISAF des opérations de I protection, de fouille, du pistage et de la recherche d'IED. La | cellule d'aide à la recherche de stupéfiants (CARDS) intervient, I quant à elle, principalement lors de fouilles à bord de navires

suspects en escale ou qui croisent en Méditerranée.

Les équipes « cyno » GARDE et CARDS du GFM peuvent être projetées rapidement depuis une EDOP, un Etraco ou un hélicoptère. Ces dernières peuvent également être hélitreuillées au même titre que des éléments du GIR ou des commandos Marine.

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ou par l'état-major de la marine (ALOPS). ALFUSCO, commandant organique du GFM, reste malgré tout maître de son effectif et gère les besoins des différents états-majors en fonction de ses capacités. Une centaine de fusiliers sont regroupés au sein du GIR de Toulon. Les marins qui composent cette compagnie ont été sélectionnés et entraînés par des commandos Marine et des fusiliers aguerris, afin d'acquérir le niveau de qua­lification suffisant pour mener à bien des opérations d'intervention ordonnées. Chaque élément peut être projeté aussi bien en métro­pole qu'à l'étranger en un temps réduit (de une à soixante-douze heures en fonction des missions). Le GIR de Toulon est chargé d'accomplir tout un panel de missions. Il inter­vient dans le renforcement de la sécurité de points sensibles à terre, l'escorte de matériel à haute valeur ajoutée, la sécurisation de zones maritimes et la protection des bâtiments civils (sous pavillon français) et militaires. Depuis quelques années maintenant, les éléments du GIR participent également aux opérations NARCOPS en soutien des commandos Marine, ainsi qu'à la protection des navires de commerce qui transitent par le golfe d'Aden. Des actions de lutte contre l'immigration clandestine sont également menées réguliè­rement par cette unité.

Actuellement, plusieurs dizaines de marins du GIR sont déployés à Djibouti, à Abou Dhabi et aux Seychelles dans le cadre de l'opération Atalante, afin de participer aux actions anti­piraterie. Ces derniers sont regroupés au sein de petites équipes de protection em­barquées (EPE) dont l'objectif est d'escor­ter ou de renforcer la protection de navires civils ou militaires faiblement armés.

EPE, priorité à la dissuasion Lorsqu'une EPE intervient à bord d'un na­

vire pour assurer sa sécurité, rien n'est laissé au hasard, et le rôle de chacun a été établi pré­alablement afin de gagner en coordination et en réactivité une fois sur place. Leffectif d'une EPE est modulable en fonction du navire à protéger. Le chef d'équipe peut être soit un fusilier marin expérimenté, soit un commando Marine. L'unité joue cependant sur la mixité de son effectif et, dans la plupart des cas, un ou deux marins « d'expérience » accompagnent le petit détachement en mission. Lorsqu'une EPE monte à bord, son premier objectif est de s'informer sur les capacités du navire auprès de son commandant (manœuvrabilité, moyens de communication et de détection de surface). Des postes d'observation et de tir sont ensuite judicieusement établis afin de former un cordon de protection autour du

En haut, à droite. Arrestation d'un suspect par des éléments de la compagnie du port de la base navale de Toulon.

Ci-contre. Un maître-chien spécialisé dans la recherche

et à la détection d'explosifs et un chef d'équipe du GIR font le point après avoir détecté une

charge explosive à proximité d'un site sensible. Dans quelques minutes, un cordon de sécurité

sera mis en place et les plongeurs-démineurs de Toulon seront appelés en urgence afin de

neutraliser la charge.

Page précédente, en bas. Neutralisation d'un suspect aux abords de la base navale de Toulon, par une équipe du GIR.

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Une partie du personnel de la compagnie est affectée à la section nautique qui est en charge de sécuriser le plan d'eau de la base navale. Les patrouilles s'effectuent principalement à bord d'EDOP (embarcation de drome opérationnelle de protection).

m

mm n navire. Tout ce qui peut faire office d'affût est alors utilisé par les fusiliers. Des palettes de bois sanglées à la superstructure peuvent ainsi être érigées pour monter une ANF1 ou même une mitrailleuse lourde de calibre.50. « Les hommes passent généralement par des phases d'observation et d'attente qui peuvent être assez longues, précise l'officier OPS, mais quand l'alerte est donnée, un skiff peut fondre sur nous en quelques minutes. Il faut ainsi pouvoir déployer le dispositif très rapidement, ce qui ne laisse aucune place à l'improvisation. »

Les tireurs de précision et les servants de mitrailleuses sont parés à intervenir, mais la dissuasion prime toujours sur l'intervention. Les hommes du GIR font ainsi usage de leurs armes dans un cadre réglementé et bien défini. Les tirs de riposte sont toujours proportionnels à la menace et, dans la plupart

Ci-contre. Les équipes du groupe d'aide à la recherche et à la détection d'explosifs (GARDE) sont chargées d'assurer la protection de la base et des navires de la marine nationale. Sur cette photo, un fusilier marin procède à la recherche d'explosifs quelques minutes après le déclenchement d'une alerte à la bombe à bord d'un navire. Certains fusiliers d'expérience du GFM sont brevetés commandos Marine et ont participé avec leur chien à plusieurs missions Pamir en Afghanistan.

Page suivante, en haïr. Un fusilier armé d'un HK G3 couvre te

progression d'un convoi depuis une colline Avec les missions de lutte antipiraterie, de plus en plus de tireurs de précision sont formés par I

la FORFUSCC

Page suivante, au cent-ï I Progression d'un fusilier spécialisé dans te

recherche et à la détection d'explosifs, d dernier est armé d'un PA HK USP Compa:

9 mm avec lampe tactique

52

Page 8: Fusiliers marins de Toulon,RAIDS N°307,2001

Les fusiliers de Toulon disposent de tout un panel d'armes pour mener à bien leurs missions de protection et d'intervention. Les compagnies du GFM utilisent cou­ramment le Famas G2 équipé d'un point rouge Aimpoint couplé à un pointeur laser infrarouge PIRAT pour le tir réflexe. Le fusil Valtro PM05 en calibre 12 est également utilisé par l'équipe de protection du port pour sa capacité de neutralisation graduelle et à courte distance. Les équipes du GIR, quelques fusiliers et les « cyno «sont égale­ment armés de PA HK USP Compact 9 mm en double dotation.

Ces derniers mois, le GFM a renforcé de façon significative sa capacité de tir à moyenne et longue distance en formant plus de fusiliers. Les tireurs de précision de la marine nationale peuvent utiliser en mission des HK G3 équipés de modules RIS et de lu­nettes Schmidt & Bender. Lorsque des EPE sont embarquées à bord de navires de com­merce sous pavillon français, un armement plus conséquent est alors mis en œuvre. On trouve notamment au côté des fusiliers du GIR des ANF1 et des mitrailleuses lourdes en calibre.50 avec visée Aimpoint MPS II (compatible pour le tir de nuit avec le port de lunettes de vision nocturne).

Ci-contre. Les hommes du GFM de Toulon sont formés

pour protéger des convois sensibles. La compagnie du port et le GIR disposent de

plusieurs équipes cynophiles spécialisées dans la détection d'IED.

• 53

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I.

Ci-dessus. Les EPE embarquent du matériel lourd pour faire face aux attaques de pirates. Ici, une mitrailleuse calibre .50 avec visée Aimpoint MPS II est montée à la poupe d'un navire lors d'un exercice de mise en situation. L Aimpoint MPS II permet aux fusiliers de traiter des menaces de jour comme de nuit. Cette optique est en effet compatible avec la plupart des JVN de la marine.

Ci-contre. Les EPE du GFM sont formées pour assurer la protection de navires civils. Tout ce qui est à bord est utilisé pour renforcer la protection du navire afin de repousser les attaques de pirates. Sur cette photo, les hommes du GIR ont fabriqué un affût de mitrailleuse ANF1 avec une palette de bois sanglée à la superstructure.

Ci-dessous. Une section de la compagnie nautique procède à l'interception d'une embarcation suspecte dans le périmètre de la base navale. Depuis plusieurs mois maintenant, le GFM est placé en état de vigilance élevée. Plusieurs unités précieuses de la marine nationale engagées dans l'opération Harmattan sont en effet basées à Toulon. Le risque d'attaques terroristes reste donc important.

des cas, les premières alertes sonores et visuelles permettent de dissuader les pirates. Les skiffs sont alors traqués et interceptés par des navires et des hélicop­tères du dispositif Atalante, lorsque leur position et leur route ont été établies. La marine française, comme les marines de l'OTAN, traite les menaces suivant la règle des cercles concentriques, ce qui permet de graduer la riposte de la dissuasion jusqu'au tir de destruction.

Depuis le début des opérations d'as­sistance, un peu plus d'une quinzaine d'attaques ont été déjouées grâce au dé­ploiement des équipes de la FORFUSCO à bord des navires civils et militaires dans le golfe d'Aden et aux Seychelles. Ces missions mobilisent un grand nombre de personnels au GFM, mais les résultats et la motivation pour participer aux actions antipiraterie sont au rendez-vous. •

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