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P O S T A F R I C A N I S M E Folly Teko Project State L3 Numéro 1 03 Mars 2010

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Folly Teko L3 Magazine

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P O S T A F R I C A N I S M E

Folly Teko

Project State L3

Numéro 1

03 Mars 2010

Sources utilisées:

-(1) Sur la fin de l’Africanisme Théophile Obenga:

http://www.africamaat.com/La-Fin-de-l-Africanisme-par-le-Pr

-Construction étatique et construction nationale, Juan J. Linz Pôle Sud

Year 1997,Volume 7 Issue 7 pp.5-26

-La problématique de la langue

http://www.soninkara.com/culture-traditions/contes-et-poemes/contes-

et-legendes-africains.html

Lire aussi: Sur le caractère nul et non avenu des nationalités africaines;

http://www.facebook.com/topic.php?uid=88253285322&topic=6186

Sommaire:

*L’Afrique et les africanismes Le “Nous” africain, un “nous” african-

iste?

-Aspects psychologique et phénotypique de l’identité panafricaine actu-

elle?

-Le terme “Afrique”

-Le facteur historique du modèle aritotélécien romain

-Linguae francae

-L’africanisme socio-politique

*Comment mettre fin aux africanismes? Le Postafricanisme ou un réel

NOUS?

(suite dans un second numéro)

***

Le Professeur Théophile Obenga dans une interview en juillet 2002,

parlant des africanistes, a fait la lumière sur la vision eurocentriste por-

tée sur les peuples africains. L’interview en question offre un passage

en revue sur la manière dont l’africanisme s’est opéré tout au long de

la pensée occidentale et ce depuis plusieurs optiques. L’africanisme est

donc cette manière de juger l’Afrique depuis un point de vue exclusive-

ment européen. Si une étude par un tiers n’est pas le problème, précise

le sieur Théophile O. le caractère arbitraire et dégradant des conclusions

de ces études sautent aux yeux.

La portion intitulée “ce qu’est l’africanisme” du texte du lien web (1)

(voir source) démontre comment les africanistes ont peint l’homme

noir pour donner la conception la plus répandue qu’on a de l’afrique

aujourd’hui.

Cependant, l’objectif de cette note n’est pas de se pencher sur cette

forme d’africanisme (qu’on peut découvrir depuis le lien précité). Le

but de la note est de trouver des points de chevauchement entre cet af-

ricanisme hérité d’une vision externe et une autre forme d’africanisme;

celui soutenu par l’africain lui-même.

La note propose ensuite des approches de solution aux africanismes.

L’Afrique et les africanismes Le “Nous” afric-

ain, un “nous” africaniste?

Aspects psychologique et phénotypique de l’identité panafricaine actu-

elle

En général le “Nous” dont beaucoup de spécialistes parlent en soulig-

nant le retard de l’afrique est un “nous” de fait. Ce “nous” est une idée.

Il semble s’arrêter seulement au concept. Le cadre politique depuis

lequel ce “nous” se matérialise est fait de constructions émanant d’un

désir de domination externe, donc fonctionnant pour assouvir cette

même domination. On ne peut donc pas parler d’un réel “nous”. Les

nationalités africaines si elles suscitent un instinct; cet instinct n’est pas

caractérisé par une continuité dans les cultures au sein du même état

politique.

Les expériences au sein de l’espace subsaharien dit “afrique noire” se

vivant de manière de plus en plus segmentée; individuelle; isolée, le

“nous” africain n’est plus qu’une parure, un titre, une identité fictive

sans réelle portée culturelle. Si une portée existerait à cette identité,

elle semble n’être outre que celle suggérée par un drame(l’esclavage-

la colonisation) et probablement une couleur de peau. Par là “nous les

africains” veut dire” nous qui sommes liés par une certaine douleur et

notre couleur de peau.” Une telle identité est psychologique et phéno-

typique. D’où s’impose la nécessité d’établir ce lien culturel.

Le “nous” dont se reclament les occupants de l’espace des états afric-

ains est flou, entaché d’ethnocentrisme, la plupart des cas, avant même

de déboucher sur un nationalisme inter-ethnique. Les ethnies s’affirmant

en nationalismes le résultat du découpage de l’afrique en plusieurs pays

est un paysage d’États multinationaux.

Le “nous” africain dont se reclame la plus grande partie de l’élite,

convaincue(?), par l’africanisme selon Théophile Obenga, tend plutôt

à conformer les peuples africains au modèle dominant, celui imposé

par le colon d’antan. La notion d’Afrique variant selon celui qui parle

d’elle, le “nous” africain n’est-il donc pas à revoir? Sinon qu’est-ce qui

lie les africains entre eux en l’état actuel des choses? Si la réponse serait

une continuité culturelle, cette continuité fonctionne-t-elle de nos jours?

Le terme “Afrique”

D’où vient le mot “Afrique” et comment ce terme est-il entré dans le

langage commun des habitants du continent noir jusqu’à s’y identifier?

Le facteur historique du modèle aritotélécien romain

L’autonomie de la plupart des états Africains à l’heure où cet article

est écrit est vielle de seulement 50 ans. Cette durée parsemée de mar-

asmes suffit-elle pour tisser un lien entre les groupements ethniques de

manière à parler de nation et par là une Unité Africaine, dans la logique

des États?

Linguae francae

Les dynamismes de nationalismes ethniques au sein des États sont

hostiles au travail unificateur d’une lingua franca tant au niveau de

l’État interethnique que continental. La négritude proposant le français

comme langue de soudure entre cultures africaines et l’acquis colonial

n’aura pas tellement réussi à assumer ce rôle d’exprimer l’âme des na-

tionalismes au sein de l’État. En outre, la peur de se dissoudre dans un

nouveau mouvement linguistique depuis lequel une ou quelques ethnies

seulement sont privilégiées et le risque par là pour une ethnie d’être

lésée et subordonnée à une autre, ôtent tout pouvoir unificateur à une

lingua franca fruit de fusion des langues locales. En revanche, il existe

des linguae francae. Une synthèse cependant pour aboutir à une langue

africaine n’est pas encore réelle.

L’africanisme socio-politique

À côté de l’africanisme eurocentriste dénoncé par Théophile Obenga,

on remarque une autre forme d’africanisme maintenu par les africains

eux-mêmes. L’obstination à se définir coûte que coûte sur la base des

nationalités nées de facteurs plutôt externe, les sentiments de national-

isme que cré ces nationalités individualisées en unités étatiques coif-

fées chacune de drapeau et d’hymne, d’armoiries et de symboles qui

ne réflètent guère l’esprit des peuples représentés; voilà l’africanisme

socio-politique. Pour répondre à l’argument selon lequel les traditions

trouvent leur place au sein des constructions étatiques africaines, il faut

faire remarquer que ces traditions s’affirment dans leurs pratiques, pas

depuis leur esprit, l’observation des traditions étant une résistance d’une

identité d’antan, une expression d’une nostalgie sans influence majeure

sur la vie de la Nation artificielle.

De tout ce qui précède, on peut dire que le “nous” africain résulte

d’une passivité; le sentiment d’appartenance à un groupe (le concept

“Afrique”) est stimulé par des facteurs externes aux peuples dits “afric-

ains”. Nous venons de mettre en exergue deux africanismes liés plus ou

moins l’un à autre.

Comment mettre fin aux africanismes? Le Postafricanisme ou un réel NOUS

- Prendre conscience le plus tôt possible du caractère artificiel des États

actuels en Afrique:

Ceci implique une attitude raisonnable vis-à-vis de ces États au lieu

d’une croyance aveugle et réligieuse en un “sacré” de leurs institutions.

- Sortir de la passivité de l’africanisme socio-politique:

Les africains ne sont pas obligés de subir les effets de ces construc-

tions. L’automatisme du pouvoir étatique est contestable, s’il a rarement

été utile aux peuples sur lesquels il s’excerce. Il devrait être temps que

l’être africain comprenne que le sentiment de nationalisme au profit

des constructions étatiques, est justement ce qui renforce la culture de

l’autrui, l’adversité: “eux, les Ghanéens” versus “nous les Togolais”.

Point n’est besoin de rappeler que toute activité qui s’opère selon la

logique de ces constructions, encourage la concurrence, l’esprit de

compétition, donc n’aide pas les peuples à regarder dans la même direc-

tion; Ceci tant au niveau d’un seul État que du continent tout entier. En

bref, il s’agira de la dénationalisation émotionnelle des peuples africains

vis-à-vis des constructions étatiques issues d’une suprématie externe.

Les valeurs que les constructions étatiques entrâinent; valeurs comme

le devouement à la chose civile, la souveraineté nationale sont sujet de

révision et d’adaptation selon les aspirations des nationalismes eth-

niques au sein de l’État artificiel.

- Couper cours à l’africanisme eurocentriste soutenu par une importante

partie de l’élite africaine.

- Scruter un inconscient collectif - instituer de nouveaux sacrements, en

se basant sur l’acquis ancestral.

Il ne s’agira pas ici d’un retour aux sources uniquement mais aussi

du fait de cultiver une volonté de scruter l’inconscient; recherche que

d’aucuns résumeraient à la douleur qui lie les africains entre eux. Je

trouve la douleur insuffisante pour tisser un lien entre les africains car

avant cette douleur, j’ose croire que les peuples de ce continent avaient

un lien commun.

La meilleure manière de scruter l’inconscient serait par exemple l’essor

de la créativité. Par ailleurs l’étude objective de ce qui reste du passé

culturel est aussi une option.

- Le lien spirituel (... à suivre dans la deuxième édition)

Le postafricanisme

est un bimensuel

traitant sur le solu-

tionnement des crises

africaines depuis une

optique analytique

artistique et culturel-

le.