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SECALGestion de risques et de

crises en agro alimentaire

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Importance prise par les risques alimentaires

La visibilité des risques est rendue possible par deux processus :

• Construction progressive de la connaissance scientifique sur le risque.

• Perception profane construite à partir de différentes sources d’information et sous l’influence de multiples déterminants.

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Classification

• Risques pour lesquels on dispose des données• Risques pour lesquels il existe une suspicion• Risques non encore survenus (ou théoriques)• Risques imprévus (ou exceptionnels)

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Les approches du risque(risk analysis) (1)

Terme général utilisé pour décrire l’étude des processus de décision liés à une connaissance et des conséquences incertaines.

L’analyse du risque n’est pas une traduction appropriée car il n’évoque pas la variété des approches qu’il recouvre.

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Les approches du risque(risk analysis) (2)

Ces approches sont les suivantes :• Caractérisation du risque (risk assessment).

Cette étape comporte deux approches :o Estimation quantitative du risque (risk

estimation)o Evaluation (risk evaluation)

• Gestion du risque en vue de sa maîtrise (risk management)

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L’estimation quantitative du risque (1)

Première étape : identification des risques• Chercher (lorsqu’il est suspecté)• Mesurer (lorsqu’il est connu ou prévisible)

L’identification n’est pas de même validité selon que l’identification du risque a été possible ou non

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L’estimation quantitative du risque (2)

Deuxième étape : estimation quantitativeLa qualité des estimations dépend de la connaissance scientifique sur les variables clés concernant le risque

On distingue trois types de mesures : Les mesures du risque absolu Les mesures du risque relatif Les mesures d’impact

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L’estimation quantitative du risque (3)

La probabilité de survenue d’un événement constitue la mesure d’un risque absolu. Ce sont les fréquences.

• Taux d’incidence ou nombre total de nouveaux cas survenus pendant une période de temps divisé par le nombre de personnes exposés au risque.

• La prévalence est le nombre total de cas présents à un instant donné divisé par le nombre de personnes exposées au risque.

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L’estimation quantitative du risque (4)

La force d’une association est une mesure qui exprime le risque des individus exposés relativement au risque des non exposés.

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L’estimation quantitative du risque (5)

Les mesures d’impact (ou des conséquences d’un événement) sont des expressions du risque particulièrement utiles aux décideurs de santé publique.

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L’évaluation du risque (1)

C’est le processus complexe qui vise à déterminer, vis-à-vis de ceux qui sont concernés par les conséquences des décisions prises, la pertinence et l’importance des dangers identifiés et des risques estimés.

• Concepts de perceptions(s) du risque.• Rapports bénéfices sur risques.

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L’évaluation du risque (2)

La mise en balance des bénéfices et des risques conduit à classer les risques :

• Acceptables (moins d’un décès par million de personnes et par an)

• Inacceptables (plus d’un décès pour 10 000 personnes par an)

• Tolérables (entre les deux)

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L’évaluation du risque (3)

• Les risques tolérables doivent être monitorés et réduits autant qu’il est possible de le faire.

• Les risques inacceptables doivent conduire à une action immédiate quel qu’en soit le coût.

On ne peut évidemment pas évaluer les risques sans considérer les alternatives possibles. Au mieux on peut espérer trouver l’alternative la plus acceptable pour un problème donné.

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La perception du risque (1)

• Principaux facteurs déterminant la perception du risque

• La concentration du risque• Les risques involontaires ou volontaires• Les risques mythiques

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La perception du risque (2)

Le public est plus sensibilisé par les décès causés par un accident d’avion que par ceux induits par les accidents de la voie publique ou les suicides, même si le nombre de décès excède largement celui des accidents aériens.

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La perception du risque (3)Les risques involontaires sont moins bien perçus que les

risques volontaires, donc sont moins acceptés ou tolérés.

• L’exposition professionnelle aux fibres d’amiante même en concentration extrêmement faible est jugée intolérable.

Alors que• La consommation de tabac est jugée comme un choix

personnel.

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La perception du risque (4)

Les risques mythiques ont aussi été identifiés par les psychologues comme mal tolérés.

L’étiquetage « produit de la ferme » est beaucoup mieux perçu que « produit chimique » voire « produit transgénique », quel que soit le niveau de preuve sous-jacent.

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La perception du risque (5)Depuis les années 90, de nouvelles approches :• Les échelles de risques permettent de situer le niveau

d’un risque parmi d’autres connus dans la société.• La perception d’un risque ne suit pas toujours la

logique des estimations statistiques.• Le niveau d’acceptabilité n’est pas strictement

quantitatif.• L’opinion publique compte

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La perception du risque (6)

• La population n’est pas un groupe unique dans lequel la perception d’un risque serait bonne ou mauvaise.

• Différents segments de la société peuvent avoir différentes perceptions d’un même risque.

La maîtrise d’un risque a des conséquences politiques.

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La perception du risque (7)

La prise de décision satisfera, rendra indifférents ou mécontentera.

La gestion du risque est donc un problème politique, dans la mesure ou en plus de l’incertitude, il s’agira de répartir de façon différenciée, donc inégale,, des bénéfices et des coûts selon la caractérisation du risque

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La perception du risque (8)

Les approches purement individuelles du risque ne permettent d’expliquer qu’une part de la perception du risque.

Très sommairement :• Les « égalitariens », proches des mouvements

écologistes sont en faveur du « risque zéro »• Les « individualistes » sont plus enclins à adopter

des comportements risqués.

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La perception du risque (9)

L’amplification sociale du risqueCette théorie plus récente est basée sur le principe que des personnes sont des « stations d’amplifications positive ou négative du risque », filtrant les signaux émis vers la société en les atténuant ou en les augmentant.Ces interactions positives ou négatives sont prévisibles, et sont la résultante de déterminants socio-culturels.

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La perception du risque (10)

• La perception varie en fonction des différents risques

• Les valeurs y tiennent le plus souvent une place plus grande que des données objectives.

• Une signification leur est ajoutée à travers les enjeux et conditions propres aux individus et aux groupes sociaux.

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La perception du risque (11)• Un risque connu et estimé est évalué/perçu par

rapport à soi (balance bénéfice/risque) et souvent aisément accepté.

• Un risque inconnu ou hypothétique est évalué/perçu par rapport aux seules valeurs.

L’incertitude n’empêche pas les jugements de valeur mais tendrait à en augmenter le poids. Elle rend la menace

générale par la méconnaissance des facteurs de risque qui permettraient d’ajuster le risque par rapport à soi.

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La gestion du risque (1)

• La gestion du risque en vue de sa maîtrise (risk management) représente l’ensemble de l’action publique sur le risque.

• La décision est le résultat d’une démarche entre les connaissances acquises via l’estimation des risques et l’évaluation du rapport entre les bénéfices et les risques.

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La gestion du risque (2)

• La gestion, c’est :• La prise de décision.• La mise en œuvre de cette décision.• L’évaluation des effets de cette décision.• La communication sur les risques.

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La communication sur le risque (1)

• La communication sur le risque est sous-tendue aux Etats-Unis par le principe du « droit de savoir » à la suite notamment des directives SARA (risques industriels)

• A la suite des directives Seveso, c’est plutôt le « besoin de savoir » qui répond à la culture européenne.

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La communication sur le risque (2)

• Il y a un point commun à toute communication sur le risque. Il a été énoncé comme le paradoxe de la réassurance-inquiétude.

• Ce risque est tout à fait tolérable, mais dans l’hypothèse où vous y seriez exposé, les actions suivantes doivent être entreprises…ex : le cas du risque de transmission de l’ESB.

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La communication sur le risque (3)

Typologie des communications :• Le modèle à sens unique. Un expert communique

avec un auditoire non-expert.• Une communication dans les deux sens permet à

l’auditoire de poser des questions.• Un échange d’information entre l’auditoire et l’expert.• Les personnes qui subissent les risques participent

pleinement au processus de décision.

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La communication sur le risque (4)

Autres caractéristiques de la communication sur les risques :

• La difficulté et la lenteur dans l’acquisition d’une crédibilité auprès du public et des médias.

• La rapidité à la perdre.Parmi les facteurs déterminants de la perte de

crédibilité, citons les prévisions trop précises qui s’avèrent fausses et l’absence d’ouverture.