fables, livres vii à xii de la fontaine. Étude de l'œuvre

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FABLES LIVRES VIIÀ XII DE LA FONTAINE

-Étude de L'oeuvre PAR MIREILLE CORNUD-PEYRON MAÎTRE DE CONFÉRENCES HONORAIRE À L'UNIVERSITÉ PARIS-III

CACHETTE Education

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Introduction 3 Pourquoi lire les Fables aujourd'hui ? 3 1. Le contexte immédiat 5 Chronologie 6 Écrire, penser et vivre au temps de La Fontaine 8 Biographie de La Fontaine 10 Lœuvre dans l'histoire de son genre 13 2. Le contenu de l'œuvre 15 Résumés commentés ] 6

3. Les personnages de l'œuvre 53 Portraits 54

4. Les thèmes majeurs de l'œuvre 57 Instruire et plaire 58 Gaieté 62 Hommes et animaux dans la fable 66 Index thématique 71 5. Le texte à l'examen 75 Étude de texte 76 Sujets d'entretien 82 6. Lectures de l'œuvre 85 Critiques et jugements 86 Adaptations 89

7. Bilans et pistes de lecture 91 Avez-vous bien lu l'œuvre ? 92 Êtes-vous au point sur La Fontaine ? 94 Bibliographie 96

Les renvois de pages des Fables, livres Vil a XII, concernent l'édition « Classiques Hachette » n" 83 (Hachette, 1996).

ou le lecteur trouvera quantité d'elcmcnts complémentaires de ceux qui sont développes ici.

Illustration de couverture : F lorence Qumtin Maquette intérieure et mise en page :

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Introduction

POURQUOI LIRE LES FABLES AUJOUR'DHUI ?

Dès l'école élémentaire, les Fables habitent les mémoires. Bien plus qu'un passage incontournable dans la culture, elles offrent au lecteur de tout âge un « plaisir du texte » incomparable.

Que de raisons de lire les Fables et de les aimer ! Jamais d'ennui dans le parcours, mais l'attrait d'un paysage

d'une infinie variété, un récit, un conte, un petit drame, un chant, une chanson, une méditation.

La diversité n'est pas seulement entre les fables, elle règne à l'intérieur de chacune d'elles grâce à des dosages délicats dans le mélange des tons. Un préambule épique fait place sans transi- tion à la familiarité d'une historiette dans Du Thésauriseur et du Singe. La légèreté parodique côtoie la gaieté burlesque dans Les Deux Chèvres. Jeu, surprise, dissertation comique, subversion cocasse, toutes ces variations poétiques concourent à faire de chaque fable un tableau chatoyant d'une unité accomplie.

Comment ne pas adhérer à ce monde à trois étages, où l'homme parle, en haut, avec les dieux et, en bas, converse avec les animaux dans « Une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est !'un;vers » ?

Plus il va de l'avant, plus le lecteur pénètre dans les royaumes de l'imaginaire, et perçoit une correspondance symbo- lique entre l'univers et le petit monde de l'homme : la création apparaît alors comme une immense métaphore du monde moral où les préceptes philosophiques se transforment en images et en sonorités.

Car les Fables sont faites pour être entendues, et, pour qui a l'ouïe fine, s'impose un charme qui, à travers la musique, le rythme, les silences, les intonations vocales, nous rend sensibles au spectacle des choses, à l'atmosphère où elles baignent, aux émotions délicates, en un mot : à toute la vie.

Et quand La Fontaine se dépouille de la livrée du fabuliste, oublie son rôle de moraliste rigoureux, il se révèle tel qu'il se

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voit, tel qu'il s'analyse, voire tel qu'il a peur de se connaître. Alors les souvenirs affleurent à la conscience dans un climat de beauté et de tendresse qui fait naître la plainte. Le lecteur, soudain, est saisi par une fable devenue élégie... à moins qu'il ne s'agisse d'une confession.

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LE

CONTEXTE

IMMÉDIAT

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Dates Événements historiques Événements culturels

1622 Naissance de Molière. 1623 Naissance de Pascal. 1627 Naissance de Bossuet. 1628 Harvey découvre le système de la Mort de Malherbe.

circulation du sang. 1629 Traduction des Fables d'Ésope par Meslier. 1635 Fondation de l'Académie française. 1636 Naissance de Boileau. 1637 Le Cid de Corneille.

1642 Mort de Richelieu. Naissance de Newton. 1643 Victoire de Rocroi. Mort de Louis XIII.

Régence d'Anne d'Autriche. 1645 Naissance de La Bruyère. Expériences de

Pascal sur le vide.

1648 Début de la Fronde. 1650 Mort de Descartes.

1653 Foucquet surintendant des Finances.

1659 Les Précieuses ridicules de Molière. 1660 Début de la publication des Satires de

Boileau. 1661 Mort de Mazarin. Début du règne

personnel de Louis XIV. 1662 Arrestation de Foucquet. Mort de Pascal.

1664 Foucquet banni. 1665 Colbert ministre.

1666 Publication des Satires 1 à VI de Boileau. 1668 Paix d'Aix-la-Chapelle. 1669 Tartuffe de Molière. 1670 Publication des Pensées de Pascal.

1672 Mort de la duchesse d'Orléans.

1673 Mort de Molière. 1674 Art poétique de Boileau.

1678 Paix de Nimègue. 1680 Mort de Foucquet à Pignerol.

1683 Mort de Colbert.

1685 Révocation de l'édit de Nantes. 1687 Querelle des Anciens et des Modernes.

1693 Mort de Mme de La Sablière.

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Naissance de Jean de La Fontaine à Château-Thierry, le 8 juillet. 1621

La Fontaine entre en seconde dans un collège à Paris. 1635

Il entre à l'Oratoire pour y suivre des études de théologie. 1641 La Fontaine quitte l'Oratoire. Il lit L'Astrée d'Honoré dUrfé. 1642 Il se passionne pour les Odes de Malherbe. 1643

La Fontaine entreprend des études de droit à Paris. 1645

Mariage avec Marie Héricart. 1647

La Fontaine achète une charge de maître des Eaux et Forêts. 1652 Baptême de son fils Charles. 1653 La Fontaine traduit et adapte EEunuque de Térence. 1654 Mort du père de La Fontaine. Épitre à l'abbesse de Mouzon. 1658 La Fontaine est pensionné par Foucquet. Il écrit Le Songe de Vaux. 1659 Les Rieurs du Beau Richard (comédie-farce). 1660

La Fontaine commence probablement à écrire des fables, sans les publier. 1661

La Fontaine publie anonymement l'Ëiegie aux nymphes de Vaux. 1662 Le Voyage en Limousin. 1663 La Fontaine se fait « gentilhomme servant » chez la duchesse d'Orléans. 1664 Publication par la Fontaine des Contes et Nouvelles en vers, tirés de Boccace et de 1665 l'Arioste (premier recueil). Contes et Nouvelles en vers (second recueil). 1666 Publication des Fables choisies et mises en vers par M. de La Fontaine. 1668 La Fontaine publie simultanément Les Amours de Psyché et de Cupidon et Adonis. 1669 La Fontaine abandonne sa charge de maître des Eaux et Forêts. 1670 Contes (troisième recueil). 1671 La Fontaine publie séparément deux fables : Le Soleil et les Grenouilles ainsi que 1672 Le Cure et le Mort. Publication d'un poème : Sur la captivité de saint Malc. 1673 Publication d'un opéra, Daphné (jamais joué), et des Nouveaux Contes. 1674 Les Nouveaux Contes sont interdits à la vente. 1675 La Fontaine est contraint de vendre sa maison de Château-Thierry pour payer ses dettes. 1676 Publication d'un Poème pour célébrer la paix de Nimigue. 1678 Mme de La Sablière « se retire du monde », mais assure un logement à La Fontaine. 1680 La Fontaine revoit la traduction des ÉpUres de Sénèque. 1681 Poime du Quinquina. 1682 La Fontaine entreprend la rédaction d'une tragédie, Achille, qui restera inachevée. 1683 La Fontaine est élu à l'Académie française. 1684

Êpttre à Huet. ÉpUre à Monsieur de Bonrepaux. 1687 Publication d'une fable séparée : Les Compagnons d'Ulysse. 1690 La Fontaine n'obtient aucun succès avec son opéra UAstrée. 1691 Publication d'une fable séparée : La Ligue des Rats. 1692 Traduction en vers du Dies Irae. La Fontaine est recueilli chez M. cFHervart. 1693 Parution du livre XII des Fables. 1694 Mort de La Fontaine à Paris, le 13 avril. 1695

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ÉCRIRE, PENSER ET VIVRE

AU TEMPS DE LA FONTAINE

LA CONDITION DES ÉCRIVAINS Au temps de La Fontaine, la situation morale et matérielle

des écrivains est difficile : ceux-là même dont le succès est reconnu ne peuvent vivre de leur travail littéraire. Écrire, à cette époque, n'est pas un métier.

Les « droits d'auteur » n'existent pas, et la première loi qui les régit, date de 1791. Il faut donc aux écrivains des revenus pour vivre, qu'ils trouvent dans l'exercice de professions diverses, hommes d'Église, militaires, fonctionnaires du roi ou d'un grand ; mais ces revenus ne suffisent pas et ils doivent se trou- ver un protecteur ou être inscrits sur une liste de pensionnés.

Colbert voulait que le siècle de Louis XIV fût un grand siècle. Aussi a-t-il tout fait pour que les lettres et les arts soient « un service public » consacré à la célébration du souverain. Il n'y a plus qu'un maître en France et les écrivains se doivent avant tout de le servir.

C'est à cet effet que, dès 1663, Colbert confie à quatre aca- démiciens le soin d'établir des listes de pensionnés dignes des faveurs royales, c'est-à-dire susceptibles de célébrer, comme il se doit, les vertus du monarque et les splendeurs de son règne.

La Fontaine n'eut jamais de pension régulière et vécut en quémandeur. Ainsi, le seul des grands poètes du règne qui n'ait pas figuré sur la liste des pensionnés fut celui qui dispensa à profusion la flatterie à l'égard des grands. Le fabuliste bénéficia cependant des largesses du surintendant des finances Foucquet qui le reçut dans son splendide château de Vaux-le-Vicomte et l'aida de son mieux. Hélas ! le poète se retrouva sans argent après l'arrestation, en 1661, de son protecteur. La duchesse douairière d'Orléans lui offrit alors le poste d'officier de table, pour deux cents livres par an. Enfin, pendant vingt ans, la géné- rosité de Mme de La Sablière le libéra de tout souci matériel.

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TENDANCES PHILOSOPHIQUES ET RELIGIEUSES

Deux grandes tendances philosophiques se retrouvent au xviie siècle : le gassendisme et le cartésianisme. C'est principa- lement dans le Discours à Madame de La Sablière que le fabuliste s'exprime sur ces courants de pensée (cf. l'édition « Classiques Hachette » n° 83, pp. 152 et suivantes).

En effet, le salon de Mme de La Sablière, qui marqua l'esprit de La Fontaine, était un foyer de gassendisme, courant essentiel- lement sensualiste et spiritualiste qui s'opposait au rationalisme cartésien.

Descartes fait table rase de tout ce qui a été pensé avant lui ; sa philosophie dite « nouvelle » met la raison au-dessus de tout, et La Fontaine s'amuse du culte qu'on voue à ce « prophète ». C'est surtout à Malebranche que le cartésianisme devra de connaître, vingt-cinq ans après la mort de Descartes, un regain de faveur. Malebranche, philosophe de la vie intérieure, souhaite que chaque homme trouve la vérité en lui, dans la retraite silen- cieuse, et consulte sa raison qui est le Verbe, né de Dieu ; en Dieu seulement, on peut voir la vérité. La Fontaine souligne cela avec insistance dans quelques fables du second recueil et en particulier la dernière, Le Juge arbitre, l'Hospitalier et le Solitaire (XII, 25).

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Repères Hachette KANS LA MÊME COLLECTION

CANDIDE de Voltaire LA CHARTREUSE DE PARME de Stendhal

LE CHEVALIER DE LA CHARRETTE de Chrétien de Troyes I LA CONDITION HUMAINE de Malraux

* * DOM JUAN de Molière L'ÉDUCATION SENTIMENTALE de Flaubert

EN ATTENDANT GODOT de Beckett L'ESPOIR de Malraux ESSAIS de Montaigne L'ÉTRANGER de Camus

FABLES, LIVRES VII À XII de La Fontaine LA GUERRE DE TROIE N'AURA PAS LIEU de Giraudoux

. HERNANI de Hugo LORENZACCIO de Musset LES MISÉRABLES de Hugo

ODYSSÉE d'Homère ŒDIPE ROI de Sophocle

UNE PARTIE DE CAMPAGNE de Maupassat!t, LE PÈRE GORIOT de Balzac

PHÈDRE de Racine RHINOCÉROS de Ionesco

LE ROUGE ET LE NOIR de Stendhal Ruy BLAS de Hugo SYLVIE de Nerval

LA VIE EST UN SONGE de Calderàn,

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