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MULTI-YEAR EXPERT MEETING ON SERVICES, DEVELOPMENT AND TRADE: THE REGULATORY AND INSTITUTIONAL DIMENSION Geneva, 6-8 April 2011 EVOLUTION DU SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE By Robert N'DEKELE Cadre à l'Agence Chargée de Régulation des Télécommunications République Centrafricaine

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MULTI-YEAR EXPERT MEETING ON SERVICES, DEVELOPMENT AND TRADE: THE REGULATORY AND INSTITUTIONAL DIMENSION

Geneva, 6-8 April 2011

EVOLUTION DU SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

By

 

Robert N'DEKELE Cadre à l'Agence Chargée de Régulation des Télécommunications 

République Centrafricaine 

CNUCEDCONFERENCE PLURIANNUELLEGENEVE 06 AU 08 AVRIL 2011 : ASPECTS INSTITUTIONELS ET 

REGLEMENTAIRES

EVOLUTION DU SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS EN 

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

INTRODUCTION

• Après  de  brèves  informations  sur  la  géographie  l’économie,  et  le  régime  politique  de  la République  Centrafricaine  (RCA),  nous  vous situerons  sur  l’évolution  du  secteur  des télécommunications  depuis  1996  à travers  les réalisations  au  plan  national  et  au  plan communautaire  dans  la  région  de  la Communauté Economique  et  Monétaire  de l’Afrique  Centrale  (CEMAC)  avec  certaines  de leurs conséquences.

CARTE GEOGRAPHIQUE DE LA R C A

I  GENERALITESA  Géographie

• La République Centrafricaine  (RCA) est un pays enclavé au  centre du  continent  africain.  Entourée  par  cinq  pays,  Le  Cameroun,  Le Congo  Brazzaville,  la  République  Démocratique    du  Congo,  Le Soudan, Le Tchad. La République Centrafricaine a une superficie de  623.984 km2.

• Le  pays  possède  de  nombreux  cours  d’eaux  parmi  lesquels l’Oubangui.  La  capitale  Bangui  est  située  sur  la  rive  droite  de l’Oubangui.

• Le  climat    connait deux  saisons : Une  saison  sèche    (Novembre àMars) et une saison des pluies (Avril à Octobre).

• La  population  de  la  RCA  dénombrée  en    lors  du  dernier recensement  général  de  2004      est  de  4  422  397  Millions d’Habitants.

B  Economie

• Malgré d’énormes potentialités  (minerais, bois, climat  favorable àl’agriculture  et  l’élevage,  ….  ),  la  République  Centrafricaine  est classée parmi les Pays les Moins Avancés avec un produit intérieur brut par tête avoisinant 260 dollars par tête en 2002.

• Cependant, les perspectives de l’environnement économique de  la RCA  sont marquées  par  une  évolution  favorable  des  indicateurs économiques. Les efforts consentis pour  la restauration de  la paix et  la redynamisation de  l’économie,  inscrits comme priorités dans les  stratégies du  gouvernement ont  favorisé une  amélioration du niveau de revenus de la population. Cette reprise de l’économie est accompagnée  par  une  reprise  des  relations  avec  les  institutions financières  internationales  et  la  mise  en  œuvre  des  réformes structurelles par les autorités nationales. 

C  Politique

• Indépendante depuis  le 13 Août 1960,  la RCA a    un  régime  politique  démocratique pluraliste.

II  EVOLUTION DES INSTRUMENTS JURIDIQUES

• A  LES TEXTES FONDAMENTAUX  APPLICABLES AU SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS EN  RCA

• Le  secteur  des  télécommunications  a  connu les  évolutions  réglementaires  suivantes favorisant   ainsi  la  libéralisation   et  l’accès de la population  au service des TIC. Ces textes de base sont les suivants :

LOIS ET DECRET• Loi n° 07.020 du 28 Décembre 2007 portant régulation des Télécommunications 

en  République  Centrafricaine    (abrogeant  la  loi  96.008  du  13  janvier  1996  du même nom qui a libéralisé le secteur des télécommunications)

•• Loi  n° 07.021  du  28  décembre  2007 fixant  les  taxes  et  redevances  en matière 

d’établissement  et/ou  d’exploitation  des  réseaux  et  services  des télécommunications  applicables  sur  toute  l’étendue  du  territoire  national (modifiant la loi précédente du même nom)

•• Loi n°08.011 du  13  février  2008 portant organisation du  cadre  institutionnel  et 

juridique  applicable  aux  entreprises  et  offices  publics  (modifiant  celle  du  25 Septembre 1991)

•• Décret n° 96.241 du 27 Août 1996 portant approbation des statuts de l’Agence de 

Régulation des télécommunications en République Centrafricaine.

B    JUSTIFICATIONS DES CHANGEMENTS OPERES

• Les  raisons  fondamentales  suivantes  expliquent  les mutations  observées  dans  les  textes  régissant  le secteur des télécommunications en R C A :

•• 1)  Environnement international des télécommunications

• ‐ Ouverture des marchés de services selon les vœux de l’OMC

• ‐ Négociations dans le cadre de l’Accord de Partenariat Economique avec l’Union Européenne.

2) Situation intérieure 

• Prise en compte des besoins exprimés par les opérateurs.

• Révision de certaines dispositions jugées défavorables à l’Etat centrafricain 

• ‐ La durée trop longue des licences délivrées

• ‐ Les coûts des licences jugés peu réalistes.

3) Quelques points saillants de cette réforme 

• 3.1    L’établissement  et/ou  l’exploitation  de  réseauxs’effectuent dans  les  conditions d’une  concurrence  loyale et dans  le respect, par  les exploitants des réseaux publics, du principe d’égalité de traitement des usagers.

• 3.2 L’interconnexion entre les différents réseaux nationaux de télécommunications est obligatoire.

• 3.3  Concernant  les  régimes  juridiques,  l’exercice  des activités  du  secteur  des  télécommunications  est  soumis aux  régimes  de  licence,  autorisation,  agrément, déclaration. 

• Libéralisation sans restriction : Tous les services• Libéralisation sans discrimination : Les opérateurs  installés 

en  ce moment ne  sont pas  tous d’origine  centrafricaine ; Français, Ivoirien, Egyptien,…

3) Quelques points saillants de cette réforme (suite)

• 3.6 Opérateur public et Opérateurs privés sont sur un même pied d’égalité de traitement par le Régulateur et les services publics ;

•• 3.7  Sécurité juridique• Les Opérateurs peuvent même intenter des actions en 

justice contre l’Etat en cas d’arbitraire et gagner des procès.

•• 3.8  Libre concurrence : • Les prix sont déterminés par la loi du marché ; Les 

opérateurs fixent librement leurs prix avec avantages pour le consommateur.

3) Quelques points saillants de cette réforme (suite) 

Prix actuels en application pour les mobiles:

• MOOV   : 99FCFA/Minute de communication

• TELECEL  : 120FCFA/Minute de communication

• ORANGE : 120FCFA/Minute de communication

• AZUR     : 100FCFA/Minute de communication

3) Quelques points saillants de cette réforme (suite)

• 3.9  Création d’un Fonds d’Accès au Service Universel des Télécommunications (FSU)

• Les modalités de constitution et de fonctionnement de ce fonds sont précisées par des textes règlementaires

• Globalement, nous relevons que le cadre juridique est très attrayant pour les investisseurs

4) Le REGULATEUR : Agence de Régulation des Télécommunications 

(A R T)• L’ART est opérationnelle depuis Avril 2004. C’est un Service public à

autonomie  de  gestion  et  qui  est  sous  tutelle  Technique  du Ministère  chargé des  Télécommunications  et  Nouvelles Technologies,  sous  tutelle  Financière  du  Ministère  chargé des Finances et enfin  sous 

• Tutelle de Gestion de  l’Organe chargé du contrôle des sociétés et organismes d’Etat

• Membre de  l’Association des Régulateurs de Télécommunications  de l’Afrique Centrale (ARTAC) dès sa création en Novembre 2004, le Régulateur  centrafricain  participe  activement  à ses  activités  et  a assuré la présidence tournante de l’association en 2007. 

III   PARTICIPATION AU PROCESSUS COMMUNAUTAIRE

• La RCA est membre de plusieurs institutions internationales et régionales traitant des questions de télécommunications dont notamment  l’Union Internationale des  Télécommunications, la CommunautéEconomique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) 

A   HARMONISATION DU CADRE JURIDIQUE  AU NIVEAU DE LA CEMAC

• La CEMAC regroupe les Etats suivants :

• Cameroun

• Congo Brazzaville

• Gabon

• Guinée Equatoriale

• Tchad

• République Centrafricaine.

A   HARMONISATION DU CADRE JURIDIQUE  AU NIVEAU DE LA CEMAC

(suite2) 

• Cinq  (5) Directives  des Ministres  chargés  des Télécommunications  et  Nouvelles Technologies de la CEMAC sont déjà adoptées  en 2008 et concernent les points suivants :

1‐ Directive fixant le cadre juridique de la protection des droits des utilisateurs de réseaux 

et de services  de communications électroniques au sein de la CEMAC

• Cette Directive fixe le cadre juridique commun de la protection des utilisateurs  de  réseaux  et  de  services  de  communications électroniques  au  sein  des  Etats membres  de  la  Communauté.  Elle vise,  à cet  effet,  à garantir  aux  utilisateurs  un  certain  nombre  de droits,  en  termes  de  respect  de  la  vie  privée,  de  qualité et  de permanence des services, d’information, de traitement des données à caractère  personnel  et  de  protection  à l’égard  de  la cybercriminalité. 

• Elle ne s’applique pas aux activités concernant  la sécurité publique, la  défense,  la  sûreté de  l’Etat  ou  aux  activités  de  l’Etat  dans  des domaines relevant des législations pénales nationales.

2‐ Directive  harmonisant les modalités d’établissement et de contrôle des tarifs de services de 

communications électroniques au sein de la CEMAC

•• La   Directive  fixe un  cadre harmonisé pour  l’établissement et  le  contrôle 

des tarifs de certains services de communications électroniques, au profit des utilisateurs des Etats membres de la Communauté.

• Elle ne concerne pas  les services d’interconnexion dont  l’établissement et le contrôle sont régis par la directive relative à l’interconnexion et à l’accès des réseaux et des services de communications électroniques dans les Etats membres de la CEMAC.

• Cette Directive  constitue  une  base  de  référence  commune minimale  qui peut être complétée par des dispositions réglementaires nationales et par les prescriptions des autorités nationales de régulation.

l’interconnexion et à l’accès des réseaux et des services de 

communication électroniques dans les états de la CEMAC

• Elle a pour objet d’harmoniser  la manière dont  les États membres réglementent  l'interconnexion entre les fournisseurs de réseaux et de services de communications électroniques ainsi que l’accès à la boucle locale.

•• Elle  harmonise  également  les  conditions  dans  lesquelles  les  entreprises  qui  ont  obtenu  une 

autorisation  en  vue  d’établir  et/ou  d’exploiter  des  réseaux  de  communications  électroniques ouverts au public peuvent accéder au domaine public et aux propriétés privées ainsi que partager les infrastructures d’autres exploitants de réseaux ouverts au public. 

•• Elle constitue aussi une base de  référence commune minimale qui peut être complétée par des 

dispositions  réglementaires  nationales  et  par  des  prescriptions  des  autorités  nationales  de régulation, dans le respect de la présente Directive et des principes de transparence, d’objectivitéet de non‐discrimination.

•• Dans un délai de deux  ans  à compter de  l’entrée  en  vigueur de  la  présente  directive,  les  Etats 

membres examineront  l’opportunité de moduler  les obligations  relatives à l’interconnexion et àl’accès à la boucle locale en fonction de la puissance des opérateurs.

4‐ Directive fixant les régime du service universel dans le  secteur des communications électroniques au sein 

des  Etats membres de la CEMAC

• La présente Directive  fixe un  cadre harmonisé pour  les politiques nationales de service universel, mises en œuvre au sein des Etats membres de la CEMAC.

•• Elle  définit,  à cet  égard,  les  services  qui  entrent  dans  le  champ  du  service 

universel, les conditions de mise en œuvre du service universel et les modalités de financement de celui‐ci.

•• Les conditions dans lesquelles les tarifs du service universel doivent être établis et 

contrôlés sont fixées dans  la directive harmonisant  les modalités d’établissement et de contrôle des tarifs des services de communications électroniques au sein de la CEMAC.

5‐ Harmonisant les régimes juridiques des activités de communications 

électroniques dans les Etats Membres de la CEMAC

• La  présente  Directive  fixe  un  cadre  harmonisé pour  les régimes  des  activités  de  communications  électroniques exercées  au  sein  des  Etats  membres  de  la  CEMAC.  Elle définit, à cet égard, les services qui sont soumis : 

•• à un régime d’autorisation ;•• à un régime de déclaration ;•• ainsi que ceux qui peuvent être exercés librement. •• Elle s’applique aux autorisations et aux déclarations 

existantes.•

Harmonisant les régimes juridiques des activités de communications 

électroniques dans les Etats Membres de la CEMAC (suite)

• Sont exclues du champ d’application de la présente Directive les installations établies par les Etats membres pour les besoins de la défense nationale et de la sécuritépublique, et notamment les moyens de cryptologie.

• Trois autres Directives sont en chantier au niveau des experts de la CEMAC et portent sur :

• L’interconnexion internationale extra régionale• La cybercriminalité.• La cyber sécurité.

B  PARTICIPATION A LA MISE EN ŒUVRE D’INFRASTRUCTURES 

TECHNIQUES COMMUNAUTAIRES

• Le Projet Fibre Optique (backbone)• Il est déjà dans une phase d’étude avancée au compte de 

trois Etats de la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Tchad.•• Projet dont les retombées sur l’économie seront certaines 

(e .commerce, e.éducation, e.santé, etc…)• Les études seront financées par la Banque Mondiale pour 

la partie communautaire et par la BAD pour la partie nationale.

IV CONSEQUENCES DES EFFORTS DU GOUVERNEMENT DE LA RCA EN 

MATIERE DE TELECOMMUNICATIONS

• A‐ LES OPERATEURS• Pour une population de 4 Millions, quatre (4) Opérateurs se partagent le gâteau du mobile centrafricain :

• MOOV• TELECEL • ORANGE• AZUR

B  LE PARC TELEPHONIQUE  NATIONAL

a) Le parc du mobileOPERATEURS Troisième Trimestre 2009 Troisième Trimestre 2010

Variation (an)%

TELECEL

246 030 622 536 153,0%AZUR

96 312 104 979 9,0%MOOV

228 506 251 850 10,2%ORANGE

188 235 235 728 25,2%TOTAL

759 083 1 215 093 60,1%

b) Le parc du téléphone fixe

• Le parc du téléphone fixe géré par l’Opérateur public SOCATEL, est de 10.000 Abonnés.

• Cet  opérateur  connaît  des  difficultés  et  des mesures  sont  en  train  d’être  examinées  afin de le relancer.

C‐accès a l’internet

T4 2009 T1 2010 T2 2010 T3 2010

Accès total 589 637 715 754

Filaire 124 119 120 123

Sans-fil 465 518 595 631

Pénétration 13% 15% 16% 17%

Croissance nette 367% 8% 12% 5%

REPARTITION D’ACCES A  L’INTERNET AU 30 SEPTEMBRE 2010

commentaires

• Il  faut  préciser  ici  que  l’accès  filaire  à l’internet  est  assuré par l’opérateur public tandis que  l’accès sans fil,  le plus  important, est fourni par les opérateurs privés.

•• Des  points  d’accès  communautaire  à l’internet  ont  été installés 

dans certaines villes de  l’intérieur grâce au projet ADEN financé par la coopération française.

•• Grâce à cette ouverture du  secteur,   plusieurs villes de  l’intérieur 

manquant de  structures  fiables de  télécommunication  sont en  ce moment  désenclavées  car  dotées  de  réseaux  téléphoniques mobiles. Les opérateurs se font même concurrence dans certaines régions en essor économique.

• Cependant,  la question reste entière pour  les zones  isolées et peu peuplées pour lesquelles  l’Etat se doit de trouver des solutions.

CONSEQUENCES SUR L’ECONOMIE

• La  présence  commerciale  de  ces  Opérateurs  a créé de  nombreux  emplois  et  constitue  un support très important à l’économie nationale.

• L’achat  des  licences  a  constitué une  source importante de recettes pour  l’Etat à un moment donné alors  que  les  taxes  d’exploitation continuent à alimenter  les  finances publiques et les caisses du Régulateur.

D‐ LA SITUATION DE LA POSTE

• Quand  on  parle  des  Télécommunications,  on  oublie  souvent  sa sœur  jumelle,  la  Poste,  fleurissante  pourtant  dans  de  nombreux pays.

• Celle‐ci  est  pourtant  un  instrument  important  des  échanges commerciaux tant nationaux qu’internationaux.

• Beaucoup  d’investisseurs  devraient  aussi  s’intéresser  à la  Poste pour la redynamiser.

• Pour  ce  qui  concerne  la  République  Centrafricaine,  la  Poste  est entièrement à reconstruire :

• L’office National des Postes et de  l’Epargne, créé en 1994, détient encore le monopole postal.

• La loi régissant ce secteur doit être revue.• Les équipements sont tous obsolètes voire parfois inexistants.

JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE BIENVEILLANTE ATTENTION