evaluation des impacts environnementaux de …
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences économiques et de gestion de Bordeaux IV
MEMOIRE DE
DIPLOME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entreL’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV
Intitulé :
EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION DE L’EMPRUNT DE MORARANO
(COMMUNE D’AMBOHIMANAMBOLA)
Présenté le 14 Octobre 2009
Par
Mademoiselle RATOVOMAHEFA Lalasoa
D E S S E I E 2008 - 2009
D E S S EIE 2008 - 2009
École Supérieure Polytechnique d’AntananarivoUFR Sciences économiques et de gestion de Bordeaux IV
MEMOIRE DE
DIPLOME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entreL’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV
Intitulé :
EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION DE L’EMPRUNT DE MORARANO
(COMMUNE D’AMBOHIMANAMBOLA)
Présenté le 14 octobre 2009Par
Mademoiselle RATOVOMAHEFA Lalasoa
Devant le jury composé de :
Président : - Monsieur RAMANANTSIZEHENA Pascal. Professeur TitulaireExaminateurs :
- M. POINT Patrick Professeur Titulaire- M. RAKOTOMALALA Minoson Professeur Titulaire- M. RABETSIAHINY Maître de Conférences
Encadreur pédagogique : Monsieur Jérôme RAKOTOVAZAHA, Directeur des Impacts Sociaux et Environnementaux au sein du MTPM
Remerciements
REMERCIEMENTSGrâce à Dieu, nous avons pu réaliser cet ouvrage avec la collaboration de nombreuses
personnes. Je voudrais envoyer mes salutations particulières à tous ceux qui m’ont rendu
service à la mise à terme de cette formation ; en particulier,
Aux autorités des deux Universités Montesquieu Bordeaux IV et Antananarivo (pour avoir
facilité le bon fonctionnement de la formation, et avoir su gardé la co-diplômation) :
• Monsieur Le Professeur Jean Pierre LABORDE, Président de l’Université
Montesquieu Bordeaux IV
• Monsieur Le Professeur Paul RAJAONARIVELO, Président du Comité Intérimaire
de Direction de l’Université d’Antananarivo
• Monsieur Le Professeur Pascal RAMANANTSIZEHENA, Directeur de l’École
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
• Monsieur RABETSIAHINY, Responsable pédagogique de la formation auprès de
l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, Chef du Département Information
géographique et foncière
Aux deux responsables de formation :
• Monsieur Le Professeur Patrick POINT, de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, et
• Monsieur Le Professeur Minoson RAKOTOMALALA de l’Université d’Antananarivo
qui ont dépensé beaucoup de leur précieux temps pour le bon déroulement de cette
formation.
A tous les Enseignants qui sont intervenus dans la formation.
Aux bailleurs de fonds :
o L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), par son appui aux missions
d’enseignement des enseignants de l’université Montesquieu Bordeaux IV
o Le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC), par l’intermédiaire
du projet MADSUP et du Projet MADES pour appuyer la formation dans son
basculement vers le système LMD.
A l’encadreur pédagogique : Monsieur RAKOTOVAZAHA Jérôme,
A L’organisme de stage : la Direction des Impacts Sociaux et Environnementaux du Ministère
des Travaux Publics et de la Météorologie
Enfin Je remercie aussi ma famille, mes amis pour leur soutien financier, physique et moral et
toute ma reconnaissance va à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de
ce mémoire.
i
ii
Liste des tableaux
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Evolution de la température mensuelle à Antananarivo ...................................17
Tableau 2: Evolution de la pluviométrie ................................................................................18
Tableau 3 : Répartition de la population par sexe et par classe d’âge ................................19
Tableau 4 : Les différentes espèces cultivées dans le Fokontany..........................................20
Tableau 5 : grille d’évaluation................................................................................................. 33
Tableau n° 6 : Evaluation des impacts dus à la restauration inefficace de l’emprunt sur
l’environnement et le social...................................................................................................... 34
Tableau n°8 : Plan de suivi.......................................................................................................46
Tableau n°9 : Guide d’observation ........................................................................................ III
Tableau n°10 : Questionnaires................................................................................................ IV
Tableau n° 11: Liste de quelques espèces trouvées dans le village et dans la zone
d’emprunt................................................................................................................................... X
Tableau n°12 : Résultats du questionnaire.............................................................................XI
ii
Liste des photographies
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo n°1 : Localisation de la zone d’étude ................................................................................
Photo n° 2 : Erosion du sol ...........................................................................................................
Photo n°3 : Début de l'érosion sur le talus ..................................................................................
Photo n°4: Route à l'entrée du village .........................................................................................
Photo n°5 : Ravin sillonnant le village ........................................................................................
Photo n°6: Eau stagnante .............................................................................................................
Photo n° 7: Rizière ensablée .........................................................................................................
Photo n°8: Maison au bord du ravin ...........................................................................................
Photo n°9 : Voie ferrée recouverte de débris de quartzite ........................................................
iii
Liste des graphiques
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : La composante environnementale la plus touchée par les travaux......... 23
Graphique n°2 : Répartition des ménages enquêtés ayant eu ou non de biens affectés..... 23
Graphique n°3: Pourcentage des ménages qui se sentent menacés ou pas .........................24
Graphique n°4 : Répartition des risques entraînés par la dégradation du gîte.................. 24
Graphique n°5: Nombre de personnes passant chaque jour à côté du ravin .....................25
Graphique n°6 : Les mesures environnementales nécessaires pour le gîte selon les
ménages enquêtés...................................................................................................................... 36
Graphique n°7: Les mesures environnementales nécessaires pour la sécurisation du
village selon les ménages enquêtés:..........................................................................................37
Graphique n°8 : Les mesures sociales nécessaires selon les ménages enquêtés:................. 37
Graphique n°9 : L’entité responsable de la restauration du gîte selon les ménages
enquêtés......................................................................................................................................38
Graphique n°10 : Répartition des ménages enquêtés affirmant vouloir contribuer à la
restauration du gîte .................................................................................................................. 39
iv
v
Acronymes
ACRONYMES
BPPAR : Bureau des Projets de Promotion et d’Aménagement des Régions
CPC : Construction Project Consultants
DESS : Diplôme d’Etude Supérieure Spécialisée
DISE : Direction des Impacts Sociaux et Environnementaux
EIE : Etude d’Impact Environnementale
HIMO : Haute Intensité de Main d’Œuvre
JICA : Agence Japonaise de Coopération Internationale
JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
MECIE : Mise En Compatibilité des Investissements
MTPM : Ministère des Travaux Publics, des Transports et de la Météorologie
ONE : Office National de l’environnement.
PAPMAD : Papeterie de Madagascar
PGE : Plan de gestion environnementale
PPES : Plan de Protection Environnementale du Site
RN : Route Nationale
vi
Table des matières
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS................................................................................................................... i
Liste des tableaux........................................................................................................................ ii
Liste des photographies............................................................................................................. iii
Liste des graphiques ................................................................................................................. iv
ACRONYMES........................................................................................................................... vi
TABLE DES MATIERES .....................................................................................................vii
iNTRODUCTION....................................................................................................................... 1
Première partie :......................................................................................................................... 3
CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE....................................................................... 3
11- DESCRIPTION DU PROJET ROUTIER.......................................................................................................................3111- Contexte ...................................................................................................................................... 3
112- Description générale du projet...................................................................................................... 4
12- HISTORIQUE DE L’EMPRUNT DE MORARANO.......................................................................................................613- CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE............................................................................................................................8
131- Problèmes à traiter........................................................................................................................ 8
132- Objectifs de la recherche.............................................................................................................. 9
133- Problématique ............................................................................................................................. 9
134- Analyse conceptuelle : ................................................................................................................ 9
1341-Environnement..........................................................................................................................................91342-Impact ....................................................................................................................................................101343-Passifs environnementaux......................................................................................................................10
1344-Gîte............................................................................................................................................ 10
1345-Site..........................................................................................................................................................10135- Hypothèses................................................................................................................................. 11
1351-Sur le milieu physique.............................................................................................................................111352-Sur le milieu biologique..........................................................................................................................111353-Sur la vie sociale des populations riveraines..........................................................................................111354-Sur la vie économique des populations .................................................................................................11
136- Méthodologie de recherche........................................................................................................ 12
Deuxième partie :...................................................................................................................... 14
DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR........................................................................ 14
21- SITUATION GEOGRAPHIQUE ...............................................................................................................................1422- ENVIRONNEMENT PHYSIQUE:.............................................................................................................................15
vii
Table des matières
221- Relief morphologique................................................................................................................. 15
2211- Sol...........................................................................................................................................................152212- Hydrologie..............................................................................................................................................15
222- Données climatiques ................................................................................................................. 16
2221- Climat : ..................................................................................................................................................162212- Température :........................................................................................................................................162213- Pluviométrie :.........................................................................................................................................17
23- ENVIRONNEMENT BIOLOGIQUE..........................................................................................................................18231- Flore et Végétation..................................................................................................................... 18
232- Faune ......................................................................................................................................... 18
233- Milieu Humain .......................................................................................................................... 19
2331- Population..............................................................................................................................................192332- Activités économiques...........................................................................................................................20Agriculture........................................................................................................................................................20Elevage.............................................................................................................................................................202333- Enseignement et éducation ..................................................................................................................20 ........................................................................................................................................................................212334- Infrastructures sanitaires ......................................................................................................................212335- Eaux et électricité...................................................................................................................................21
Troisième partie :...................................................................................................................... 22
IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS............................................................22
31- IDENTIFICATION DES IMPACTS............................................................................................................................22311- Causes des problèmes ................................................................................................................ 22
312- Impacts selon la population........................................................................................................ 22
Les impacts de la mal restauration de l’emprunt après les travaux d’exploitation du sol selon l’avis
de la population enquêtée sont :.......................................................................................................... 22
313- Identification des principaux impacts selon nos observations.................................................... 25
3131- Impacts sur le milieu physique : le sol .................................................................................................25Erosion....................................................................................................................................... 26
Amorçage et susceptibilité du sol à l’érosion............................................................................. 26
Risque de glissement de terrain :............................................................................................... 27
Formation des ravins de plus en plus profonds.......................................................................... 28
3132- Impact sur le milieu physique : L’eau ...................................................................................................293133- Impact sur l’écosystème : (les rizières).................................................................................................293134- Impact sur le milieu social ....................................................................................................................303135- Impacts sur l’économie.........................................................................................................................30
Diminution de la production des familles ................................................................................. 30
L’envasement pourrait engendrer la diminution de la production rizicole du fait de la
dégradation de la qualité du sol et de la diminution des surfaces cultivables En général, la
culture de riz est surtout destinée à l’autoconsommation .L’insuffisance de la production causée
par l’envasement oblige les familles à prévoir un budget supplémentaire pour acheter du riz... 30
Obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire en aval : L’eau qui doit passer
dans le dalot passe actuellement à travers la voie ferrée en y laissant des débris qui pourrait
viii
Table des matières
provoquer un déraillement sans un assainissement permanent. Cette perturbation peut affecter la
cimenterie qui se trouve à quelques kilomètres du gîte car certains produits utilisés par l’usine
sont transportés par un train. Notons aussi, que cette voie ferrée fait partie de la ligne
Tananarive- Côte est qui est l’une des voies les plus fréquentées pour le transport de divers
marchandises venant de la côte Est............................................................................................ 30
3136- Les impacts positifs................................................................................................................................3132- EVALUATION DES IMPACTS.................................................................................................................................31
321- Méthodologie d’évaluation des impacts .................................................................................... 31
322- Analyses des impacts prévisibles............................................................................................... 34
Quatrième partie....................................................................................................................... 36
Les mesures d’atténuations...................................................................................................... 36
41 - Les mesures environnementales et sociales proposées par la population........................................................3642- Les modalités de la restauration du gîte d’emprunt...........................................................................................3843- La participation des habitants.............................................................................................................................4044- Les mesures de restauration requises :...............................................................................................................40
441- Pour le village............................................................................................................................ 40
4411- Les mesures environnementales ..........................................................................................................404412- Les mesures sociales .............................................................................................................................42
442- Les mesures proposées pour le gite............................................................................................ 42
4421- Le terrassement :..................................................................................................................................434422-La protection végétale ...........................................................................................................................434423- La protection mécanique ......................................................................................................................43
Au réaménagement du canal déjà existant................................................................................. 43
La mise en place de nouveaux canaux de récupération des eaux de ruissellement..................... 43
L’édification des créneaux sur les talus pour une meilleure évacuation d’eau........................... 44
45- PLAN DE PROTECTION ENVIRONNEMENTALE DU SITE.......................................................................................44451- Pour le Gîte :.............................................................................................................................. 44
452- L’esthétique du paysage :........................................................................................................... 45
46- PLAN DE SUIVI ....................................................................................................................................................46461- Le suivi :.................................................................................................................................... 46
462-Indicateurs techniques................................................................................................................. 46
CONCLUSION..........................................................................................................................48
Bibliographies.............................................................................................................................. I
WEBIOGRAPHIE..................................................................................................................... II
ANNEXE 1 :.............................................................................................................................III
ANNEXE 2 : ............................................................................................................................ IV
ANNEXE 3 : ...........................................................................................................................VII
ANNEXE 4 : ...............................................................................................................................X
ix
Table des matières
ANNEXE 5 :.............................................................................................................................. XI
x
Introduction
INTRODUCTION
Quel que soit le domaine considéré de la vie d’un pays et de sa population, l’intérêt de
la présence d’une route est incontestable. En effet, les routes interviennent comme moteurs de
développement économique de la production. Elle permet les échanges de produits. C’est aussi
un moyen de communication entre les hommes avec toutes les conséquences économiques,
sociales et culturelles que cela entraîne.
Cependant, les travaux de construction d’une nouvelle route engendrent nécessairement
des impacts sur l’environnement. Citons l’atteinte au relief par l’installation des nouveaux
tracés, l’exploitation des carrières et des emprunts pour les matériaux nécessaires aux travaux,
les perturbations engendrées par ces travaux au niveau de la population, etc.
Si des mesures environnementales appropriées ne sont pas prises à temps, les travaux
routiers, en dépit des impacts positifs escomptés, peuvent entraîner des effets négatifs à
l’environnement. Au lieu d’engendrer le développement, ces travaux peuvent parfois entraîner
la pauvreté des populations affectées.
Nous avons choisi une étude sur un cas où ces préoccupations environnementales n’ont
pas été respectées dans les normes admises par les textes réglementaires nationaux. Il s’agit
d’une zone d’emprunt renfermant des matériaux qui ont été utilisés pour la construction des
remblais du Boulevard de Tokyo connu sous le nom de by-pass. En effet, ce non respect des
règles peut être très destructeur sur le plan environnemental et social entraînant des problèmes
écologiques et sociaux qui s’amplifient au fur et à mesure que le temps passe.
Le site que nous avons choisi est celui de Morarano (Ambohimanambola). Il a été
exploité comme Emprunt de matériaux de quartzite pour la construction du Boulevard de
Tokyo. Notons que, selon les dires de l’entreprise responsable de l’exploitation, ce site aurait
déjà servi comme emprunt pour la construction de quelques routes à Antananarivo, fait qui a
rendu difficile la responsabilisation de l’entreprise lors de l’audit environnemental de la
fermeture du site. Car il s’avère qu’actuellement la zone se trouve dans un état lamentable.
Vu les conséquences environnementales très importantes de l’exploitation de l’emprunt
dans le village de Morarano, une étude devrait être menée au niveau de ce site, en vue
d’identifier les impacts environnementaux, et d’élaborer un plan de restauration qui est
nécessaire afin d’éviter le risque d’une catastrophe naturelle et humaine qui menace le village
de Morarano et la zone environnante.
Pour pouvoir faire cette étude environnementale, nous allons suivre le plan suivant :
La première partie sera consacrée à la présentation du cadre théorique de l’étude.
1
Introduction
Dans la seconde partie, nous allons voir la description du site.
Dans la troisième partie, nous allons identifier et évaluer les impacts négatifs que ce
site, dans son état actuel, pourrait engendrer au niveau de l’environnement et des zones
d’habitation environnantes.
Nous procéderons, par la suite, à la proposition des mesures correspondantes
susceptibles, de corriger, d’atténuer ou de compenser les impacts négatifs et à élaborer, à la fin,
un plan de protection environnementale du site (PPES).
2
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Première partie :
CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
Notre recherche entre dans le cadre de la préparation du mémoire de fin d’étude en vue
de l’obtention d’un Diplôme d’Etude Supérieure Spécialisée (DESS) en Etude d’Impacts
Environnementaux au sein de l’Ecole Supérieure de Polytechnique d’Antananarivo, en Co-
diplômation avec l’Université Montesquieu bordeaux IV. Elle fournit, dans ce sens, une
première mise en situation face à une problématique complexe, que nous serons certainement
amenées à étudier et à traiter à travers une proposition de plan de restauration.
Cela consistera plus concrètement à faire une évaluation des impacts environnementaux
découlant de l’extraction de quartzite dans le village de Morarano dans la Commune Rurale
d’Ambohimanambola et ensuite à proposer un plan de restauration capable d’éliminer ou au
moins atténuer les risques qui pèsent sur ce village et les milieux environnants. Pour faciliter la
lecture de cette étude, nous proposons dans cette première partie un rappel du projet routier qui
a amené l’entreprise à exploiter ce site, nous passerons ensuite à la démarche intellectuelle
adoptée pour arriver à notre objectif.
11- DESCRIPTION DU PROJET ROUTIER
111- Contexte
Antananarivo, la capitale de Madagascar, est au centre du réseau routier national et aussi le
point de départ du réseau structurant reliant trois ports importants du pays : le premier port
malgache d’import export de Toamasina à l’est (RN2), le port de Mahajanga au nord ouest
(RN4) et le port de Toliara au sud (RN7).C’est aussi un centre de redistribution par lequel
passent la plupart des produits import export et des principaux produits alimentaires.
Cependant, la réglementation1 des entrées de l’agglomération d’Antananarivo et le long
stationnement des grands véhicules sur les accotements de la RN2 dans la proche banlieue
d’Antananarivo perturbent la circulation des voitures ordinaires. Sur le long de la RN7, à la
sortie sud de la capitale dans la zone de Tanjombato, la construction non normative de maisons
et de magasins, l’encombrement de la chaussée par les chariots, charrettes et étalages rendent le
1 Interdiction d’entrer de 6 heures du matin à 6 heures du soir
3
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
croisement des grands véhicules difficiles, perturbent la circulation et créent des
embouteillages.
Par ailleurs, la non uniformisation comme l’étroitesse de la plupart des rues, routes et
boulevards de l’agglomération d’Antananarivo, le réseau de boulevards partant du centre ville
mais dépourvu de déviations telles que les routes circulaires, ainsi que les sections à sens
unique ont vite fait de créer des bouchons un peu partout dans la capitale.
Enfin, le volume du trafic et la taille des véhicules ayant considérablement augmenté ces
dernières années, en plus des embouteillages permanents et des accidents fréquents qu’ils
provoquent, ne cessent d’aggraver les pressions sur l’environnement telles la pollution de l’air
le bruit, entraînant ainsi de lourdes pertes aux activités sociales et économiques du pays.
Compte tenu de ce qui précède et conscient des graves problèmes engendrés par
l’inadéquation des routes à l’intérieur et dans la proche banlieue de l’agglomération
d’Antananarivo, le Gouvernement malgache a adressé une requête auprès du Gouvernement
Japonais pour le financement de la construction d’un by-pass reliant la RN7 à la RN2, afin de
désengorger la ville d’Antananarivo et faciliter les échanges humains et la circulation des
marchandises entre les Régions.
Suite à cette demande, le Gouvernement japonais a octroyé, par le biais de la JICA (Agence
Japonaise de Coopération Internationale) un financement sous forme de don non remboursable
au Gouvernement malgache pour réaliser le projet de construction de ce by-pass appelé
Boulevard de Tokyo qui relie la RN7 et la RN2.
112- Description générale du projet
Ce projet consistait à construire un by-pass reliant directement les routes nationales n°7 et
n°2 dans la banlieue de la capitale pour atteindre les objectifs mentionnés ci-dessus, avec pour
conséquence attendue, l’élimination des embouteillages et de la pollution (de l’air,…) causée
par ces embouteillages, la réduction du temps de transport des biens et des personnes, la
correction de la disparité des conditions économiques et de vie entre le milieu urbain et le
milieu rural.
La consistance des travaux de ce projet de construction est décrite ci-dessous :
Construction d’une route en bitume
- Longueur : 15.5km (une route à deux voies et double sens).
- Largeur de la chaussée : 7.0m (une voie dans chaque sens).
- Largeur des accotements : 2.0m (de chaque côté).
4
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Construction des ponts
- Pont n°1 (pont d’Ankadievo) à deux voies et mesurant 95.5 m de long (une voie dans
chaque sens).
Type de structure : pont dalle creuse continue en béton précontraint.
Travée : 4 travées.
- Pont n°2 (pont de Mandikanamana), à deux voies et mesurant 150 m de long (une voie
dans chaque sens).
Type de structure : pont à poutres simples en T en béton précontraint.
Travée : 4 travées.
Réhabilitation du chemin de fer (longueur : 1.245m)
Pour la voie ferrée existante sur la rive droite du pont n°2, relever les voies de 2m
environ) près des croisements avec la route, les déplacer parallèlement d’environ 7m vers le
nord et réaliser un croisement à niveau avec la route du projet.
Travaux auxiliaires en relation avec les travaux ci- dessus
- Marquages au sol
- Balises
- Bornes kilométriques,…
Financement et coût du projet
- Financement : ce projet est réalisé dans le cadre de la coopération financière non-
remboursable accordée par le Gouvernement du Japon.
- Gouvernement Japonais : 3.127.000.000. Yen japonais (consultant, travaux).
- Contribution du Gouvernement Malagasy : 13.730.800.000 Ariary.
(La contribution du Gouvernement malgache concerne les expropriations, TVA , droit de
douanes, taxes des matériels des véhicules et matériaux, aménagements de terrains, mesures
d’atténuations des impacts,…).
Délai d’exécution des travaux
- 40 mois (septembre 2003- décembre 2006).
Maître de l’ouvrage et agence d’exécution
5
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
- Maître d’ouvrage : MTPTM (Ministère des Travaux Publics, des Transports et de la
Météorologie).
- Agence d’exécution (Maître d’ouvrage délégué) : BPPAR (Bureau des Projets de
Promotion et d’Aménagement des Régions).
Maître d’œuvre et titulaire du marché
- Maître d’Ouvre : Entreprise DAIHO Corporation (Japonaise).
- Bureau de contrôle du projet (Japonais) : Construction Project Consultants (CPC).
12- HISTORIQUE DE L’EMPRUNT DE MORARANO
Dans la commune d’Ambohimanambola, les ressources minières sont abondantes. Les
bas-fonds sont riches en argile et les collines en matériaux sélectionnés intéressants pour la
construction des routes. Parmi ces ressources figure le gisement de quartzite. Ce gisement
d’Ambohimanambola, plus précisément à Morarano est classé parmi les meilleurs. Selon la
contexture du sol, toute la colline semble être constituée de quartzite. Selon les dires de
l’entreprise DAHIO, ce site aurait été déjà exploité avant son arrivée, pour des travaux routiers
de la ville et environs.
Pour l’extraction des matériaux sélectionnés lors de la construction du By-Pass, le
Gouvernement Malgache à attribuer à l’entreprise plusieurs sites le long de la route menant
vers la Commune de Masindray, c'est-à-dire sur la zone située sur la rive gauche de la rivière
Ikopa. Mais jugeant le site de Morarano meilleur, et plus proche, l’Entreprise a passé un
contrat à titre privé aux propriétaires du terrain du site, à qui ils ont payé une compensation
dont le montant a été déterminé par les deux parties.
Ainsi, le 23 Décembre 2003, un contrat d’occupation temporaire du terrain pour
extraction du quartzite a été établi entre les propriétaires du terrain à Morarano et l’entreprise
DAIHO CORPORATION. Dans ce contrat, l’article V, mentionne que la Société DAIHO
CORPORATION s’engage à protéger l’environnement et les habitations environnantes. Un
plan de restauration du site a été élaboré et validé par le Ministère des Travaux Publics et le
Bureau du Projet de Protection de la Plaine d’Antananarivo (BPPAR).
En vertu de ce plan, une fois les travaux d’extraction faits, la société a mis en œuvre les
mesures environnementales prévues pour corriger les impacts négatifs engendrés par leurs
travaux. Il a été ainsi prévu de canaliser les eaux de pluies vers le versant sud de la colline et de
6
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
mettre une digue de protection sur la partie Est pour protéger le village de Morarano qui se
trouve sur le flanc Est de cette Colline.
Mais la nuit du 14 février 2007, des pluies diluviennes ont emporté le talus établi par la
société DAIHO. Ces talus ont été faits pour empêcher les eaux de traverser le village et les
diriger vers le canal construit à cet effet. Les torrents ont charrié les sables et granulats à travers
les maisons en creusant une brèche atteignant parfois cinq mètres de large et 10 mètres de
profondeur. Devant cette situation, les autorités se sont réunies afin de trouver des solutions
pour résoudre le problème. La réunion a été dirigée par le maire de la commune
d’Ambohimanambola, invitant tous les responsables à analyser de près la teneur du contrat
entre DAIHO CORPORATION et le Fokonolona, et constatant l’inefficacité des dispositifs mis
en place par cette dernière. Depuis, diverses actions ont été faites concernant ce problème :
Le 1er mars 2007 : Descente sur terrain pour constatation et prise de décisions sur les
travaux à réaliser. Ceux qui ont été présents en ce temps sont: des représentants de DAIHO, des
représentants de l’Administration (DGTP, la DISE, BPPAR), des représentants de la
Commune, du Fokontany et les propriétaires du terrain. Les conclusions des autorités présentes
se résument au fait que le problème est dû à l’inefficacité du dispositif mis en place par
l’entreprise. Par conséquent, les autorités sont parvenues à l’accord selon lequel la société
DAIHO procèdera à la restauration du site selon un plan qu’elle va soumettre à
l’administration, suite à une demande que la DISE va établir.
Dans ce sens, une lettre de la part de l’administration a été adressée à la société DAIHO
CORPORATION lui demandant d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de restauration du
site. En réponse à cette demande, l’entreprise a restauré le site suivant le plan établi, mais n’a
pas accepté de boucher la brèche qui traverse le village, sous prétexte que ce problème n’est
pas directement dû aux seules interventions de DAIHO mais c’est surtout la conséquence du
cyclone. Le 22 août 2007, descente sur terrain demandée par la société DAIHO pour réception
des travaux. Ainsi les responsables ont fait les constations suivantes :
- les travaux de restauration ont été effectués selon un plan de réaménagement présenté,
- les dispositifs prévus ont été mis en place mais leur efficacité est douteuse quant à leur
fiabilité : talus du canal d’évacuation laissés à nu, sans fixation mécanique ni biologique. En
outre le canal d’évacuation prévu pour drainer les eaux vers le flanc Sud de la colline ne
dispose à la sortie que des enrochements appelés à disperser simplement les eaux sur le flanc de
la colline. Par ailleurs, il n’y avait aucune mesure prise pour la protection du village.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Le 15 octobre 2007, le BPPAR a adressé une lettre à l’administration, pour observation
sur le mémorandum de mission stipulant que l’entreprise a effectué les travaux de restauration
du gîte d’emprunt selon le plan convenu. Selon le BPPAR, l’entreprise a effectué les travaux de
restauration du gîte d’emprunt, à titre d’action sociale et d’œuvres de charité. Selon toujours
cette lettre, le rapport du Maire d’Ambohimanambola, qui recommande de prendre en compte
le contrat établi entre le Fokonolona et la Société DAIHO CORPORATION, ne stipule pas des
travaux de restauration du gîte.
13- CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Pour mener à bien cette étude, nous allons suivre la démarche qui consiste à bien
délimiter les problèmes qu’elle doit traiter, ainsi que ses objectifs, sa problématique et les
hypothèses de travail.
131- Problèmes à traiter
Les travaux d’extraction des matériaux effectués par l’entreprise DAIHO
CORPORATION ont engendré des dégradations importantes sur les diverses composantes de
l’environnement. Les actions de restauration du site qu’elle a effectuées après son exploitation
n’ont pas réussi à gérer de façon efficace les problèmes environnementaux engendrés par
l’exploitation.
Parmi les problèmes constatés on a :
- la formation d’un profond canal (tranchée) qui traverse tout le village de Morarano. Ce
canal risque d’entrainer l’effondrement de quelques maisons lors de fortes pluies
- La baisse de la production et impossibilité d’exploitation des rizières ensablées d’une
surface non négligeable sur la partie Est du village.
- Risque d’ensablement des rizières situées au sud du site, suite au drainage des eaux de
pluies, vers ce côté
- L’obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire en aval entraînant des
ensablements au niveau du rail provoquant des déraillements.
Malgré les travaux de restauration entrepris par l’entreprise DAIHO, un certain nombre
de problèmes environnementaux sont encore observés au niveau de ce gîte car les travaux
d’aménagement entrepris n’ont pas réussi à protéger de façon efficace l’environnement. Les
travaux d’emprunts faits il y a 6 années ont engendré des impacts négatifs à long terme sur le
sol.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Les granulats charriés par les torrents ont creusé une tranchée atteignant parfois une
profondeur de 10 m à travers les maisons d’habitations. Par conséquent, la sécurité de la
population est mise en jeu du fait que leur maison risque de s’effondrer à tout moment pendant
les saisons pluies.
De plus, le fait de diriger les eaux de ruissellement sur le flanc Sud de la colline a
entraîné l’ensablement des rizières sur la partie Sud de la zone inondable du Fokontany.
Actuellement, les torrents commencent à creuser le sol, faisant déjà des amorces de
ravinements qui s’agrandissent à chaque saison de pluies.
132- Objectifs de la recherche
Face à ces problèmes, notre étude vise à identifier et évaluer les impacts négatifs que ce
site, dans son état actuel, pourrait engendrer au niveau de l’environnement et des zones
d’habitations environnantes. Il s’agira, ensuite de proposer des mesures correspondantes
susceptibles, de corriger, d’atténuer ou de compenser ces impacts et à élaborer, à la fin, un
plan de protection environnementale du site (PPES)
133- Problématique
Si les dégradations actuellement constatées sur le site ne sont pas restaurées avant la
saison des pluies, elles s’amplifieront et entraîneront des dommages importants ainsi que sur
l’environnement biophysique et social du village. Des actions de remise en état immédiates
devraient être entreprises pour ne pas aggraver la situation actuelle.
Ainsi, en vu des objectifs assignés à la présente recherche, et afin de résoudre les
problèmes cités plus haut, la problématique de notre recherche consiste en l’identification et
l’évaluation des dégâts environnementaux et sociaux prévisibles que l’état actuel du site pourra
provoquer si aucune action de restauration n’est entreprise avant la prochaine saison des pluie.
134- Analyse conceptuelle :
Afin de mieux cerner les problèmes à analyser, il est important de définir au préalable
les termes ci-après :
1341-Environnement
Dans son concept élargi Le terme « environnement » englobe le contexte naturel et le
contexte social d’une manière intégrée. L’environnement concerne le milieu biophysique
(l’air, terre et l’eau, les ressources naturelles, la faune et la flore), le milieu social incluant la
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
santé et la sécurité de la population. Nous prendrons pour notre étude la définition retenue par
la Charte de l’Environnement malagasy qui le définit comme étant « l’ensemble des milieux
naturels et artificiels y compris les milieux humains et les facteurs sociaux et culturels qui
intéressent le développement national »2.
1342-Impact
Un impact sur l’environnement peut se définir comme étant l’effet sur une période
donnée, dans un espace défini, d’une activité humaine sur une composante de l’environnement
biophysique et humaine en comparaison de la situation en l’absence de ces activités. Les
impacts peuvent être positifs ou négatifs suivant les milieux récepteurs et le domaine considéré.
1343-Passifs environnementaux
Des mesures de restauration environnementales non réalisées pendant ou
immédiatement après les travaux, et dont la réalisation entraîne des confusions au niveau de la
répartition des responsabilités suite au fait que l’entreprise titulaire n’est plus sur place.
1344-Gîte
Lieu de concentration d'un ou plusieurs matériaux à extraire pour la réalisation des
travaux de mise en place de grandes infrastructures.
1345-Site
Ensemble des différents endroits entourant le gîte est qui ont été affectés par les impacts
des travaux d’extraction des matériaux. Le PPES comprend ainsi la restauration du gîte,des
dégâts au niveau du village.
2 Loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 modifiée par les lois n° 97-012 du 06 juin 1997 et n° 2004-015 du 19 août 2004 relative à la Charte de l’Environnement malagasy, art. 2.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
135- Hypothèses
Si les dégradations actuelles ne sont pas restaurées à temps, elles pourraient s’amplifier
et entraîner d’importants dommages sur le site ainsi que sur l’environnement biophysique et
social du village de Morarano.
Les principaux impacts potentiels les plus prévisibles sont :
1351-Sur le milieu physique
Le sol est le plus touché par la dégradation. Les rigoles et les brèches sillonnant le
village pourraient s’approfondir et entraîner la dégradation générale du terrain aux alentours du
village.
1352-Sur le milieu biologique
La dégradation accrue du sol, plus précisément l’érosion peut continuer à entraîner la
destruction de la protection végétale. Ce fait peut rendre stérile la structure du sol de façon
définitive, empêchant ainsi le développement des éléments biologiques nécessaires à la reprise
végétative de la couverture du sol.
1353-Sur la vie sociale des populations riveraines
La vie des habitants vivant dans les maisons situées au bord des ravins est menacée
suite à un effondrement fort probable desdites maisons dès qu’il y un cyclone ou même des
fortes pluies. La perte de vies humaines, des logements, ainsi que le déplacement involontaire
des populations affectées sont ainsi probables. L’érosion peut aussi entraîner la pollution de
l’eau de la rivière Ikopa qui constitue l’alimentation en eau de la capitale.
1354-Sur la vie économique des populations
L’ensablement et le dépôt de débris de sable et de quartzites dans les rizières pourraient
engendrer la diminution de la production agricole des familles propriétaires des rizières
environnantes du site du fait de la dégradation de la qualité du sol et de la diminution des
surfaces cultivables.
A part ces impacts potentiels, il y a d’autres impacts que ces problèmes peuvent générés
Il s’agit de:
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
- Dégradation de l’esthétique du paysage naturel
- Endommagement des pentes
- Dégradation des eaux de surfaces par l’érosion des sols perturbés
- Dégradations des écosystèmes aquatiques (rizières, poissons…) et terrestres.
- Création d’eau stagnante suite à l’obstruction par des sables et quartzites des canaux
d’évacuation des eaux.
136- Méthodologie de recherche
Comme il est préconisé dans le Décret MECIE, une EIE doit se faire de façon
participative. Nous n’avons pas organisé des vrais réunions de consultation publique car notre
travail ne vise pas la mise en œuvre d’un nouveau projet : nous n’avons fait qu’une
consultation publique qu’à travers un échantillon composé de 20 personnes. Globalement, la
démarche pour la réalisation de l’étude comporte les étapes suivantes:
Etape 1 : Recherche bibliographique
Il s’agit de recueillir les informations et les données concernant l’objet de l’étude et le
milieu récepteur (description des composantes de l’environnement).
Etape 2 : Collecte des données
• Entretiens avec les responsables du projet et les autorités locales,
• Descente sur terrain pour :
• Observer le milieu : cette phase permet de confronter les données et les informations
récoltées lors de la documentation avec les réalités sur terrain.
• Mener une enquête: l’enquête auprès des populations concernées est impérative dans
toute EIE. L’enquête est utile pour faire émerger les informations nécessaires à la
réalisation de l’étude, pour faire une évaluation de façon participative de l’ampleur,
l’importance des impacts identifiés sur le milieu. La connaissance des aspirations des
villageois est importante pour l’élaboration du PGE, ou plus exactement, le PPES dans
notre cas.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
L’instrument de collecte des données :
Le questionnaire a été l’instrument de collecte des données vu que la taille de
l’échantillon est d’une vingtaine de ménages. C’est un instrument qui permet de recueillir des
informations auprès des habitants environnant la zone d’emprunt pour voir les principaux
impacts entraînés par la zone d’emprunt mal restaurée.
Lors de la construction du questionnaire, nous n’avons pas perdu de vue les objectifs,
ainsi que le cadre de référence de notre travail. Nous avons donc agencé les différentes parties
de telle manière que les questions qui les constituent correspondent aux thèmes avancés dans le
cadre de référence. Ainsi, en utilisant le questionnaire comme moyen de collecte d’information,
nous écartons le risque d’obtenir des résultats éloignés de notre recherche et de ses objectifs. Le
questionnaire a été donc, pour nous, le seul lien avec la population concernée. Vu l’importance
de cet outil, nous avons accordé un intérêt particulier à son élaboration. Pour cela, nous avons
tenu à ce qu’il soit bien présenté, assez clair, précis et bref de manière à intéresser les villageois
et à susciter leur collaboration.
Echantillonnage :
Notons que le village de Morarano compte 548 habitants, aux environs de 100 ménages
d’ou l’enquête doit être effectuée au moins sur une vingtaine de ménages pour que les résultats
soient représentatifs.
Les ménages enquêtés se diffèrent suivant quelques critères :
- Economique : Aisé, modeste, pauvre
- Géographique : La place de leur maison par rapport au ravin (près, éloigné, très éloigné)
- Age et sexe
- Expropriétaire de la zone d’emprunt ou non.
- Propriétaire de rizière ou non
Etape 3 : Analyse des données :
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Il s’agit de faire une exploitation des fiches d’enquêtes, compilation des données,
analyse et recoupement des informations collectées.
Le traitement des données issues des questionnaires a été réalisé manuellement et on a
eu recours au traitement informatique. Le traitement manuel a été fait à la base d’un plan de
dépouillement avec un système de codage ou seront présentées les questions et les réponses
possibles pour chaque questionnaire. Enfin, l’agrégation de toutes les données sur un autre
tableau permettra de dégager les effectifs et les proportions relatifs à chaque modalité de
réponses à la question posée sur un code donné.
Etape 4 : Rédaction du mémoire
Il s’agit de rédiger le premier jet du document, et de soumettre le draft aux encadreurs
professionnels et pédagogiques pour validation.
Etape 5 : Rédaction du rapport final
Deuxième partie :
DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
Le milieu récepteur est défini comme étant les composantes de l’environnement qui
peuvent être affectées par les effets d’une pression donnée. Pour y procéder, nous allons
commencer par la description du site de notre étude.
21- SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le village de Morarano se trouve dans le Fokontany d’Ambohibato, dans la commune
rurale d’Ambohimanambola, district d’Antananarivo Avaradrano dans la région
d’Analamanga. Le village s’étend sur une petite surface de 1km2. Le Fokontany se divise en 3
hameaux dont Morarano.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Photo n°1 : Localisation de la zone d’étude
22- ENVIRONNEMENT PHYSIQUE:
221- Relief morphologique
Le Fokontany est constitué en grande partie par une succession de collines. Les parties
Est et Sud du village sont constituées des bas-fonds aménagés en rizières et quelques champs
de cultures maraîchères. Les plaines cultivées sont généralement inondables en période
pluvieuse. Le Fokontany est délimitée dans sa partie Sud par la rivière d’Ivovoka.
2211- Sol
Le sol est ferralitique, il renferme du quartzite au niveau du gîte. Les sols du bas fonds
du village sont du type hydromorphe minéraux à moyennement organiques aptes à la
riziculture irriguée, puis aux cultures de contre saison (légumineuses, cultures maraîchères et
fourragères), sous réserve d’une possibilité d’arrosage pendant la saison sèche.
2212- Hydrologie
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
La rivière Ivovoka (7.5km) longe la commune d’Ambohimanambola d’est en ouest,
cette rivière arrose les plaines au niveau du Fokontany d’Ambohibato avant de se déverser dans
l’Ikopa.
222- Données climatiques
2221- Climat :
Comme le village de Morarano fait partie intégrante de la commune
d’Ambohimanambola, ce sont les données concernant cette commune qui sont portées ici
comme référence.
Le climat est de type climat des hautes terres centrales. Il est caractérisé par l’alternance
de deux saisons biens marquées : une saison pluvieuse et moyennement chaude allant de
novembre à mars et une autre fraîche moyennement sèche le reste de l’année.
Elle a une température moyenne annuelle inférieure ou égale à 20°C.
2212- Température :
Dans l’Imerina centrale, l’amplitude diurne est forte et elle est encore plus accentuée en
saison fraîche. Le tableau ci-dessous donne l’évolution de la température de 2000 à 2002 à
Antananarivo
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Tableau 1: Evolution de la température mensuelle à Antananarivo
Année T° Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Dec 2000 T° max 26.6 25.3 24.8 26.5 24.9 20.7 19.8 21.4 23.9 26.6 25.5 26.3
T° min 17.1 16.6 16.1 15.7 13.9 11.8 11.2 10.7 11 13.6 15.4 17.1T° moy 21.9 21.0 20.5 21.1 19.4 16.3 15.5 16.1 17.5 20.1 20.5 21.7
2001 T° max 26.3 27 26.5 26.5 24.5 21.3 20.9 21.92 25.2 24.9 27.2 28.4T° min 17.9 17.3 17.1 15.7 13.9 11.1 10.8 12.5 12.5 14 15.9 17.4T° moy 22.1 22.2 21.8 21.1 19.2 16.2 15.9 17.2 18.9 19.5 21.2 22.9
2002 T° max 27.9 26 26.1 23.5 22.6 20.4 22 20.2 24.3 25.4 27.8 26.9T° min 16.9 17.7 17.6 15.8 14.4 11.8 10.7 10.7 12.2 13.8 16.3 17.1T° moy 22.4 21.9 21.9 19.7 18.5 16.1 16.4 15.5 18.3 19.6 22.1 22.0
Source : Service météo Ampandrianomby
Si nous regardons l’amplitude thermique au mois de janvier 2002, la température
maximale est de 27, 9°C et le minimal de 16, 9 soit une amplitude de 10°C. Remarquons aussi
que cette température est descendue à 11,8°C au mois de juin de cette année. Notons toutefois
que la température moyenne à Antananarivo se situe entre 19.3°C et 19.8°C de 2000 à 2002, ce
qui est relativement stable en comparaison à d’autres villes comme Antsirabe où on peut
rencontrer des températures allant jusqu’à 3°C en hiver.
2213- Pluviométrie :
Selon les données recueillies sur 30 ans (1960-1990), la pluviométrie mensuelle
d’Antananarivo est de 2364 mm avec 4 à 5 mois secs de mai à septembre. Les précipitations de
la saison pluvieuse sont souvent sous forme d’orages violents avec parfois des grêles
engendrant des ruissellements très érosifs sur les pentes des collines dénudées. Par contre,
pendant les saisons sèches, les pluies sont souvent sous forme de crachins.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Tableau 2: Evolution de la pluviométrie
Année Données Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juill A
oût
Sept Oct Nov Dec
1999 RR 243.9 76.8 156.7 5.9 16.2 0.4 2.7 5.4 0.1 66 60.3 76.3RR/N 270.4 256.9 183.1 50.5 20.1 7.2 11.1 15.0 9.5 66.8 170.8 304.1J 15 7 10 2 2 1 5 6 1 8 10 8J/N 18 17 17 9 6 6 8 9 4 8 14 20
2000 RR 113.5 256.5 142.4 1.4 4.5 4 15.7 0.5 0.5 28.7 189.6 202.4RR/N 270.4 256.9 183.1 50.5 20.1 7.2 11.1 15 9.5 66.6 170.8 304.1J 15 19 13 1 5 7 15 2 1 10 16 18J/N 18 17 17 9 6 6 8 9 4 8 14 20
Source : Service météo Ampandrianomby
Légende :
RR : hauteur des pluies mensuelles en millimètre
RR/N : hauteur des pluies moyennes normales en millimètre
J : nombre de jours de précipitations mensuelles
J/ N : nombres de jours de précipitations normaux (moyenne mensuelle des 30 dernières
années)
23- ENVIRONNEMENT BIOLOGIQUE
231- Flore et Végétation
La végétation rencontrée dans cette zone d’étude est essentiellement formée de tapis
graminéen formé par du Aristida rufescens (bozaka). En amont du site d’extraction, on observe
une zone de reboisement d’Eucalyptus sp en épars. On peut voir d’autres espèces végétales sur
le site : Psiadia altissima (dingadingana), Phragmites mauritianus (bambous). Ces espèces
ont été utilisées pour retenir le sol sur les talus des plates formes de la zone d’emprunt.
La partie aval de ce gîte est entourée de hameaux et de champs de cultures. On peut dire
que le milieu végétal est déjà perturbé par les différents types de pression anthropiques.
232- Faune Dans les environs immédiats de la zone d’étude, mis à part les espèces domestiques, on
peut dire que la faune est relativement pauvre voire quasi inexistante. Il n’y a aucune espèce
sauvage particulière dans la zone d’étude. La pauvreté faunistique est due essentiellement à
l’absence d’habitat adéquat au développement d’espèces faunistiques et à l’omniprésence
d’activités anthropiques dans toute la zone d’étude.
18
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Cependant, durant la descente sur terrain on a pu voir ces quelques espèces avicoles:
- g : Acridotheres tristis (martaina)
- g : Foudia madagascariensis (fody)
- g :Lonchura nana (tsikirity)
En ce qui concerne l’élevage, on rencontre l’élevage porcin et bovin, mais de petite
dimension. L’élevage aviaire est aussi pratiqué mais n’atteint pas la dimension commerciale, a
part la vente d’œufs et de poulets pour répondre à des besoins familiaux urgents.
233- Milieu Humain
2331- Population
Le Fokontany d’Ambohibato compte 1150 habitants .dont 548 Habitent à Morarano. Ce
sont des villageois qui vivent essentiellement de l’agriculture. Le tableau ci dessous montre la
répartition de la population par sexe et par classe d’âge
Tableau 3 : Répartition de la population par sexe et par classe d’âge
Age 0-5 6- 10 11-17 18- 60 Plus de 60 Total
Sexe H F H F H F H F H F H F H+F
Nombre 111 63 83 83 83 86 312 286 31 23 609 541 1150
Source: Commune 2006
La population active, c’est à dire les personnes âgées de 18 à 60 ans, représente 52% de
la population et les jeunes entre 11 et 17 ans font 14.69%. Ces chiffres montrent que le
Fokontany dispose d’un potentiel humain important pour ses actions de développement.
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
2332- Activités économiques
Agriculture
Bien que le Fokontany se situe à proximité de la commune d’Ambohimanambola
(commune regroupant beaucoup d’usines), l’agriculture reste la principale activité des
villageois. Le riz occupe une place centrale car il constitue l’alimentation de base de la
population. Il est surtout destiné à l’autoconsommation. Les autres cultures telles que le maïs et
le manioc sont des cultures vivrières pratiquées en complément du riz. La culture maraîchère
tient une place importante dans l’économie du Fokontany car elle constitue la principale source
de revenu des habitants. Les cultures maraîchères sont très diversifiées selon la demande des
consommateurs de la ville. On a le poireau, la betterave, la carotte, le haricot, le poivron, le
chou-fleur…les brèdes, etc.
L’agriculture est de type parcellaire c'est-à-dire chaque famille possède des lopins de
terre qu’elle exploite individuellement.
Le tableau suivant donne les différentes espèces cultivées dans le Fokontany.
Tableau 4 : Les différentes espèces cultivées dans le Fokontany
Fokontany Riz Manioc Maïs Légumes Ambohibato Superf
(ha)
Prod (t) Superf
(ha)
Prod (t) Superf
(ha)
Prod (t) Superf
(ha)
Prod (t)
72.5 507 22 66 0.5 1.5 10 115Superf : superficie cultivée Prod : production
Source : Commune d’Ambohimanambola
Elevage
En nombre de têtes, l’élevage de volailles constitue plus de 75% de l’élevage, celui des
bovidés : 10.83%, les porcins 4%, et les lapins 7.16%. Les bovins sont élevés surtout pour la
production de lait et/ou pour le trait. Un autre avantage de l’élevage bovin est la production de
fumiers. En général l’élevage se fait selon les techniques traditionnelles. Les produits sont
vendus aux bouchers mais des familles éleveurs abattent aussi quelques têtes lors des jours des
fêtes.
Les effectifs du cheptel : bovins : 65 ; porcins : 24 ; volailles : 468 ; lapins 43
(Source : commune).
2333- Enseignement et éducation
20
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Dans le domaine scolaire, le Fokontany est privilégié par rapport aux autres car il dispose de :
- une école primaire publique. Elle a été créée avec l’aide de PAPMAD et de la
JIRAMA.
- L’école privée Mahiratra créée en septembre 2005. C’est un établissement
comportant 3 salles de classe. L’effectif des élèves est aux environs de la
soixantaine car certaines familles n’ont pas les moyens pour payer les frais de
scolarité et l’écolage.
- L’école privée Lauriot a été créée en 1998 et abrite aussi une soixantaine
d’élèves.
- Le CEG d’Ambohimanambola se trouve dans le Fokontany d’Ambohibato. Ce
CEG date de l’année 1990.
- Un lycée
2334- Infrastructures sanitaires
Aucune infrastructure sanitaire n’existe dans le Fokontany. Les malades doivent se
déplacer jusqu’au Chef-lieu de la commune d’Ambohimanambola en cas de maladie.
2335- Eaux et électricité
Presque tous les ménages ont de l’électricité .Cependant pour avoir de l’eau potable,
la population s’approvisionne en eau au niveau des bornes fontaines, des puits. Mais il faut
noter qu’une partie des villageois puisent de l’eau au niveau d’une source naturelle mais
l’eau y est en général de qualité douteuse. Ce Fokontany dispose de 4 puits, 4 bornes
fontaines, 4 sources aménagées par le Fokonolona. Les puits ont été construits avec l’aide
d’un ONG dénommée Anjarasoa.
.
21
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Troisième partie :
IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS
31- IDENTIFICATION DES IMPACTS
Les principaux résultats de l’enquête auprès des villageois de Morarano sont rapportés
dans les paragraphes suivant.
311- Causes des problèmes
Tous les ménages enquêtés ont affirmé que l’emprunt a été restauré mais de façon
inefficace, ce qui a contribué à la détérioration des composantes environnementales. Une fois
les travaux d’extraction réalisés, la société DAIHO a mis en œuvre les mesures
environnementales prévues pour corriger les impacts négatifs engendrés par leurs travaux.
Cependant, les mesures effectuées n’ont pas tenu longtemps. De ce fait, la zone d’emprunt est
actuellement dans un état inacceptable. Deux ans après l’exploitation, le sol a subi une forte
érosion et cette dernière ne cesse de se développer. Elle a entraîné la formation d’un grand
ravin au sein du village. Actuellement d’autres érosions sont en train de se développer sur les
flancs de la colline où se trouve la zone d’emprunt. Elles pourraient entrainer la formation d’un
autre ravin.
Le résultat de l’enquête nous a permis aussi de constater que le pire ennemi du sol est
éventuellement les eaux de ruissellement. Leurs actions ont provoqué la formation d’un ravin
transversal et longitudinal. Ce dernier traverse le village et crée des brèches au niveau de la
zone d’emprunt. Par ailleurs, pendant la saison des pluies, l'eau stagnée peut s'infiltrer dans les
couches profondes et entrainent de ce fait la pollution des eaux souterraines.
312- Impacts selon la population
Les impacts de la mal restauration de l’emprunt après les travaux d’exploitation du sol
selon l’avis de la population enquêtée sont :
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DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Graphique n°1 : La composante environnementale la plus touchée par les travaux
La lecture du graphique ci-dessus nous montre que 50% des chefs de familles enquêtés
pensent que la composante environnementale la plus touchée et qui devrait être rétablie en
premier est le milieu biophysique (sol) ,40% pensent que c’est le milieu social et 10% pensent
que c’est le plan économique qui est le plus touché.
Pour la plupart des personnes enquêtées, la composante environnementale qui devrait
être rétablie en premier est surtout le milieu physique, et plus précisément le sol qui a subi une
très forte érosion. La menace engendrée par la destruction de l’environnement peut en effet,
détruire leur source de revenu basée essentiellement sur l’agriculture. Ensuite vient le milieu
social car des familles risquent de perdre leur habitation.
Graphique n°2 : Répartition des ménages enquêtés ayant eu ou non de biens affectés
30%
70%
Non Oui
30% des ménages enquêtés affirment qu’ils ont de biens affectés par les impacts
négatifs. Mais en réalité, ce pourcentage est aléatoire car nous n’avons pas pu enquêter tous les
ménages possédant des biens affectés. Les victimes ont affirmé qu’aucune mesure n’a été prise
par l’entreprise responsable pour compenser les dégâts.
23
10%
40%50%
Economique Social Biophysique
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Graphique n°3: Pourcentage des ménages qui se sentent menacés ou pas
Le graphe ci- dessus nous montre que 80% des familles se sentent menacées face aux
dégradations actuelles de l’environnement au niveau du village. Les 20% restant s’estiment
hors de danger. Les habitants avoisinant le ravin ainsi que les personnes éloignées voudraient
que les dégâts causés par l’érosion (la grande crevasse sillonnant le village) soient réparés dans
le plus bref délai. Elle pense que d’ici quelques années, cette crevasse atteindra leur maison qui
actuellement se trouve un peu éloignée voire très éloignée. Le village pourrait disparaître
totalement dans les années à venir d’où leur souhait de restaurer l’emprunt pour éviter le pire.
Graphique n°4 : Répartition des risques entraînés par la dégradation du gîte
12%
35%
53%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Risqueséconomiques
Risques sociaux Risquesenvironnementaux
D’après cette figure, 53% des enquêtés qui se sentent menacés face à l’altération de
l’environnement aux alentours de la zone d’emprunt pensent que la dégradation au niveau du
gîte entraîne des risques environnementaux, 35% pensent que les milieux sociaux sont mis en
jeu face à cette dégradation et les 12% restant estiment qu’elle pourrait engendrer des risques
économiques.
24
80%
20%
Menacés Pas menacés
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Graphique n°5: Nombre de personnes passant chaque jour à côté du ravin
10%
40%50%
0%
20%
40%
60%
dix personnes vingt personnes plus de vingtpersonnes
dix personnes vingt personnes plus de vingt personnes
La lecture du graphique ci-dessus nous montre que 50% des personnes enquêtées
affirment que plus de vingt personnes passent chaque jour près du ravin. 40% affirment que 20
personnes y passent chaque jour et 10% disent qu’environ 10 personnes circulent chaque jour à
cet endroit. Les personnes qui empruntent la passerelle se trouvant au dessus du ravin sont en
danger permanent car elles risquent à tout moment de tomber dans le gouffre.
313- Identification des principaux impacts selon nos observations
Au cours des enquêtes, et des observations sur terrain, les principaux impacts négatifs
observés ou susceptibles d’arriver sont les suivants:
- L’érosion du sol
- La susceptibilité du sol à l’érosion.
- La sédimentation ou l'envasement des bas fonds
- Obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire en aval entraînant des
ensablements au niveau du rail provoquant des déraillements.
- Formation de brèches de plus en plus profondes.
- Perte de logement de quelques ménages
- Le glissement de terrain
3131- Impacts sur le milieu physique : le sol
L'exploitation de l’emprunt a généré des étendues dénudées. Ces étendues sont stériles
du point de vue agricole, mais aussi elles constituent des points focaux où l’érosion future
s'installera et des étangs stagnants se formeront.
25
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Erosion
L'érosion du sol est une forme de dégradation au même titre que le compactage, la
réduction des taux en matière organique, la détérioration de la structure du sol, le drainage
souterrain insuffisant et l'acidification du sol. Toutes ces formes de dégradation, sérieuses en
elles-mêmes, accélèrent l'érosion.
L'érosion est un processus naturel sur toutes les terres. Le principal agent de l’érosion
est l'eau. L'érosion peut être un processus lent et insoupçonné. Il peut aussi prendre des
proportions alarmantes, entraînant une perte énorme de sol arable. Le lessivage de la terre
arable peut entraîner une réduction du potentiel de production et une modification de la qualité
de l'eau de surface.
Dans notre cas, les observations et les visites nous ont permis de déduire que l’érosion a
été accentuée d’une part par la construction de certains ouvrages : construction d’un canal
d’irrigation d’eau inadéquat, terrassement sur les pentes fortes, et d’autre part par la destruction
de la couverture végétale.
Amorçage et susceptibilité du sol à l’érosion
La susceptibilité du sol à l'érosion est estimée à partir de ses composants physiques.
L'érosion antérieure a eu aussi un effet sur la susceptibilité du sol, et cela pour plusieurs
raisons. Le sol exposé sur des sites dénudés tend à être plus facilement dégradable que le sol
original, car sa structure est détériorée et sa teneur en matière organique est réduite. Le sous-sol
ayant une fertilité amoindrie est souvent la cause de rendements inférieurs
26
Photo n° 2 : Erosion du sol
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Le travail effectué sur le sol (décapage, compactage,…) diminue la teneur en matière
organique du sol. Il a dégradé et a changé la structure du sol par le déplacement des terres et
par leur compactage. Ce qui a contribué à une augmentation de la susceptibilité du sol à
l'érosion.
Une couche de sol compactée peut réduire l'infiltration de l’eau et rendre le sol
imperméable. Cela augmente l’effet des eaux de ruissellement. La réduction de l'infiltration
peut aussi être causée par la formation d'une croûte qui tend à sceller la surface. En certains
endroits, cette croûte réduit les pertes de sol par éclaboussement et par érosion en nappe mais le
ruissellement qui l'accompagne peut provoquer des problèmes de ravinement.
Risque de glissement de terrain :
Le glissement de terrain désigne le déplacement d'une masse de sol provenant d'un
terrain en pente vers le bas. Il peut s'accompagner ou non d'un bouleversement et s'applique à
une masse de terre d'à peine quelques mètres cubes ou plus. La rupture de pente peut se
produire en quelques minutes ou s'étendre sur plusieurs mois voire même des années. Ses
principales causes sont la perte de matériaux au pied de la pente, ou près de celle-ci par le
phénomène de l'érosion .
Dans le village de Morarano, les terrains de part et d’autres du ravin pourraient
s’écrouler à tout moment entraînant l’effondrement de plusieurs maisons. La route qui se
trouve à l’entrée du village pourrait s’effondrer en quelques minutes car cette route côtoie un
grand lavaka.
27
Photo n°3 : Début de l'érosion sur le talus
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Formation des ravins de plus en plus profonds.
La formation d’un ravin est une forme grave de l'érosion du sol. L'érosion réduit les
aptitudes des sols à conserver l'humidité. A chaque saison de pluies, les eaux de ruissellement
provoquent l’élargissement du ravin déjà existant au sein du village. Comme il sillonne le
village, les habitants ont été obligés de construire des passerelles sur deux endroits pour
pouvoir circuler.
Photo n°5 : Ravin sillonnant le village
28
Photo n°4: Route à l'entrée du village
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
3132- Impact sur le milieu physique : L’eau
Pollution de l’eau : Les zones d’emprunt mal restaurées sont susceptibles de
favoriser la stagnation d’eau insalubre et pourrait polluer la nappe phréatique. Elles présentent
un danger pour le bétail et les enfants, car l’eau stagnante favorise la prolifération des vecteurs
de maladies tels que les moustiques. L’impact est réversible si un processus de restauration
soigneux est mis en place.
3133- Impact sur l’écosystème : (les rizières)
Envasement des bas fonds: Les eaux de ruissellement charrient les débris de sable
et de quartzites. Ces derniers envahissent les rizières en aval. Le remplissage des rizières par
ces apports entraîne la diminution des surfaces cultivables, ainsi que l’écrasement et la
perturbation des espèces aquatiques voire la perte de leurs habitats. En plus des rizières,
quelques champs de culture sont aussi menacés.
Photo n° 7: Rizière ensablée
29
Photo n°6: Eau stagnante
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
3134- Impact sur le milieu social
Perte de logements pour certains habitants : Les maisons situées au bord du
ravin risquent de s’effondrer lors d’un cyclone ou même de fortes pluies. En effet, petit à petit,
le ravin qui traverse le village pourrait entraîner la dégradation du fondement de terrain et par
la suite démolir les habitations. La perte de logements est ainsi prévisible, ainsi que le
déplacement involontaire des populations affectées.
Photo n°8: Maison au bord du ravin
3135- Impacts sur l’économie
Diminution de la production des familles
L’envasement pourrait engendrer la diminution de la production rizicole du fait de la
dégradation de la qualité du sol et de la diminution des surfaces cultivables En général, la
culture de riz est surtout destinée à l’autoconsommation .L’insuffisance de la production causée
par l’envasement oblige les familles à prévoir un budget supplémentaire pour acheter du riz.
Obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire en aval :
L’eau qui doit passer dans le dalot passe actuellement à travers la voie ferrée en y
laissant des débris qui pourrait provoquer un déraillement sans un assainissement
permanent. Cette perturbation peut affecter la cimenterie qui se trouve à quelques
kilomètres du gîte car certains produits utilisés par l’usine sont transportés par un train.
Notons aussi, que cette voie ferrée fait partie de la ligne Tananarive- Côte est qui est
30
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
l’une des voies les plus fréquentées pour le transport de divers marchandises venant de
la côte Est
Photo n°9 : Voie ferrée recouverte de débris de quartzite
3136- Les impacts positifs
Les impacts positifs sont à caractère socio- économique. Les habitants du village,
propriétaires du terrain d’emprunt ont reçu une somme importante lors du contrat
d’exploitation avec la société DAIHO CORPORATION. Leur niveau de vie s’est ainsi
amélioré. En plus de ces avantages socio- économiques, la partie basse du site a été aplanie
par l’entreprise et le flanc de la colline a été transformé en un terrain plat d’environ un
hectare. Pendant presque toute la saison de pluies, cette partie aplanie est protégée par une
digue qui retient l’eau. Cela peut constituer un lieu d'abreuvoir pour les animaux pendant une
période de l'année. Les vases retenues par cette eau commencent aussi à couvrir le sol et elles
se transforment en terre arable. Nous avons pu observer que sur ce terrain de quartzite, un
engazonnement naturel commence à couvrir une partie importante de cette surface. Par
ailleurs, compte tenu du caractère accidenté du relief de ce fokontany, les jeunes se
réjouissent de cet aménagement car ils l’utilisent comme un terrain de sport en saison sèche.
Toutes les hypothèses posées au début de cette étude ont été confirmées après les
descentes sur terrain et après les observations effectuées.
32- EVALUATION DES IMPACTS
321- Méthodologie d’évaluation des impacts
Afin d’avoir beaucoup plus d’objectivité sur l’évaluation des impacts, l’évaluation
adoptée est basée sur l’utilisation des trois critères : intensité, portée et durée.
31
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Ces critères relateront ensuite l’importance des impacts.
Concernant les trois critères utilisés, les définitions suivantes ont servi d’outil
d’application des impacts identifiés :
DUREE :
Longue : si l’effet est ressenti sur une longue période et indéterminée.
Moyenn e : si la période est assez courte et déterminée.
Courte : si la période est très courte puis passagère.
INTENSITE ou AMPLEUR de la perturbation ou de la modification.
On distingue 3 degrés de perturbation :
Forte : l’impact met en cause l’intégrité de l’élément de l’Environnement considéré et en
modifiant complètement son dynamisme.
Moyenne : l’impact modifie l’élément sans pour autant en modifier les fonctions ;
Faible : l’impact se résume en une modification superficielle de l’élément sans en altérer la
dynamique ni sa qualité ;
ETENDUE ou PORTEE : elle correspond à la portée spatiale de l’impact
considéré. Habituellement, on distingue 3 niveaux suivants :
Régionale : l’impact sera ressenti par une part importante de la population ou des récepteurs
d’impact en général ;
Zonale / Locale : l’impact sera ressenti par les récepteurs situés à l’intérieur de la zone
d’étude ;
Ponctuelle : l’impact ne sera ressenti que par une proportion limitée des récepteurs.
La grille d’évaluation suivant permettra d’évaluer l’importance des différents impacts
en fonction des trois critères énumérés ci-dessus :
32
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Tableau 5 : grille d’évaluation
CRITERES IMPORTANCEINTENSITE PORTEE DUREE
Forte Régionale Longue
Moyenne
Courte
Majeure
Majeure
MajeureLocale Longue
Moyenne
Courte
Majeure
Moyenne
MoyennePonctuelle Longue
Moyenne
Courte
Majeure
Moyenne
MineureMoyenne Régionale Longue
Moyenne
Courte
Majeure
Moyenne
MoyenneLocale Longue
Moyenne
Courte
Moyenne
Moyenne
MoyennePonctuelle Longue
Moyenne
Courte
Moyenne
Moyenne
Mineure Faible Régionale Longue
Moyenne
Courte
Majeure
Moyenne
MineureLocale Longue
Moyenne
Courte
Moyenne
Moyenne
MineurePonctuelle Longue
Moyenne
Courte
Mineure
Mineure
Mineure
33
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
322- Analyses des impacts prévisibles
Tableau n° 6 : Evaluation des impacts dus à la restauration inefficace de l’emprunt sur l’environnement et le socialSource d’impact Impacts
Intensité
Portée
D
urée
I
mportance Sur le milieu physique
Extraction du sol Erosion et déstabilisation du sol Forte Locale Longue Majeure
Extraction du sol Amorçage d’érosion Forte Locale Longue Majeure
Erosion du sol Formation des brèches et rigoles de plus en plus profondes.
Forte Locale Longue Majeure
Erosion du sol Glissement de terrains. Forte Locale Longue Majeure
Charriage des débris de sable et de quartzite par l’eau de ruissellement
Réduction de la disponibilité en eau Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Mauvaise drainage des eaux de ruissellement
Création d’eau stagnante. Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Erosion du sol Modification de l’écoulement des eaux de surface et des eaux souterraines
Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Charriage des débris de sable et de quartzite par l’eau de ruissellement
Pollution de l’eau Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Charriage des débris de sable et de quartzite par l’eau de ruissellement
Obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire
Moyenne Ponctuelle Moyenne Moyenne
Charriage des débris de sable et de quartzite par l’eau de ruissellement
Envasement du bas fond Moyenne Ponctuelle Moyenne Moyenne
34
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux » 2008-2009
Tableau n° 7: Evaluation des impacts dus à la restauration inefficace de l’emprunt sur l’environnement et le social
Source d’impact Impacts Intensité
Portée Durée Importance
Sur le milieu biologiqueCharriage des débris de quartzite et sable par les eaux de ruissellement
Risques d’écrasement d’espèces faunistiques
(dans la rizière).
Moyenne Locale Moyenne
Moyenne
Erosion du sol Pertes de superficie de la couverture végétale Moyenne Locale Moyenne
Moyenne
Sur le milieu humainGlissement du terrain Perte de logement Forte Ponctuelle Longue Majeure
Formation des brèches et ravin de plus en plus profonds
Risque d’accidents Forte Ponctuelle Longue majeure
Charriage des débris de quartzite et sable par les eaux de ruissellement.
Diminution de la production des familles propriétaires des rizières affectées.
Forte Ponctuelle Longue Majeure
Perte de logement Déplacement involontaire des populations affectées
Moyenne Ponctuelle Longue Moyenne
Vente de l’emprunt à Dahio Corporation Amélioration du niveau de vie des propriétaires du terrain
Faible Ponctuelle Moyenne
Mineure
Aménagement de la partie basse situé au niveau de l’emprunt
Obtention d’un terrain de sport pour les jeunes Moyenne Locale Longue Moyenne
35
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Quatrième partie
LES MESURES D’ATTÉNUATIONS
L’application des mesures environnementales a pour objectifs d’éviter ou de
minimiser, de corriger les impacts négatifs, et d’optimiser les retombées positives des
activités ou des ouvrages d’un projet sur le milieu. Dans les cas où la situation ne peut être
corrigée ou améliorée, le projet devra envisager des actions alternatives pouvant contribuer à
l’amélioration des conditions environnementales du milieu.
41 - Les mesures environnementales et sociales proposées par la population
Graphique n°6 : Les mesures environnementales nécessaires pour le gîte selon les
ménages enquêtés
45%
40%
15%
Compactage
Compactage et fixationbiologique
Fixation biologique
L’observation de la figure ci-dessus nous révèle que 45% des enquêtés proposent le
compactage du milieu, 40% le compactage avec fixation biologique et 15% la fixation
biologique seulement. Ces données montrent que les villageois ne connaissent pas les règles
de la protection du sol contre l’érosion, et pensent qu’un simple compactage (donc sans
couverture végétale) suffirait pour restaurer le site. Cela explique le fait que certains
propriétaires fonciers n’ont pas fait des objections quand l’entreprise a abandonné le site
presque nu.
36
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Graphique n°7: Les mesures environnementales nécessaires pour la sécurisation du
village selon les ménages enquêtés:
80%
20%
boucher la tranchée boucher en engazonnant
Ce graphe nous montre que 80% des enquêtés pensent qu’il faut boucher la tranchée
au sein du village et 20% pensent qu’il faut la boucher et l’engazonner après. Cette perception
confirme les déductions précédentes.
Actuellement, les habitants exigent que l’état entreprenne des mesures de restauration
fermes et efficaces. Le maire de la commune ainsi que le président du Fokontany ont affirmé
lors de l’entretien que la Commune et le Fokontany n’ont pas les moyens et le budget
nécessaires pour faire cette restauration. Sans l’aide de l’état, ils ne peuvent rien faire.
Graphique n°8 : Les mesures sociales nécessaires selon les ménages enquêtés:
45% des personnes enquêtées affirment qu’il faut simplement renforcer les maisons
menacées Les personnes qui ont opté pour cette solution habitent un peu éloigné du ravin. Par
contre, 20% des personnes enquêtées souhaitent le relogement des ménages menacés dans un
endroit plus sûr. À l’approche de la saison pluvieuse, elles se sentent vraiment menacées par
le glissement de terrain capable d’entraîner l’effondrement de leur maison. Le reste (35% des
enquêtés) propose une autre mesure. Il pense que la première action qui devrait être faite et
37
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
qui pourrait réduire tous les dégâts c’est de remblayer le ravin. Mais cette dernière
proposition nécessite encore des études approfondies3.
42- Les modalités de la restauration du gîte d’emprunt
Les chefs de famille enquêtés ont des opinions différentes quant à l’entité qui devrait
prendre en charge la restauration de ce passif environnemental et leur contribution éventuelle
dans les travaux que cela exige.
Graphique n°9 : L’entité responsable de la restauration du gîte selon les ménages
enquêtés.
20%
70%
10%
0%
20%
40%
60%
80%
L'entrepriseresponsable
Legouvernement
La collaborationde tout le monde
D’après ce graphe, 70% des enquêtés pensent que c’est l’état qui devrait s’occuper de
la restauration de ce gîte d’emprunt, 20% estiment que c’est l’entreprise responsable qui
devrait s’en occuper et le reste c'est-à-dire les 10% pensent que la collaboration de toutes les
entités serait un grand atout pour la restauration de ce gîte, à savoir: l’entreprise responsable,
le gouvernement, la commune, le Fokontany, la population.
Les responsables enquêtés représentant le Ministère des Travaux Publics, ont souligné
que selon les règlementations en vigueur, l’entreprise titulaire est responsable de la mise en
place des dispositifs de protection environnementale du site, et ce, de façon efficace quels que
soient les aléas climatiques. Elle doit aussi faire le suivi des dispositifs qu’elle a mis en place.
En outre, s’il est vrai que le site a été déjà exploité auparavant et laissé dans un état délabré, le
nouvel exploitant doit prendre des photos sur l’état du site avant leur intervention, chose que
l’entreprise DAIHO n’a pas faite. Mais, le Ministère a décidé de ne pas porter plainte au 3 Techniques et financières
38
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
niveau des juridictions compétentes par souci d’incidence diplomatique et de continuité des
aides qu’on attend encore du Gouvernement japonais.
Quant à la participation des villageois enquêtés concernant les actions de restauration, nous
avons dans la figure qui suit la répartition des réponses.
Graphique n°10 : Répartition des ménages enquêtés affirmant vouloir contribuer à la
restauration du gîte
Ce diagramme montre que 75% des villageois affirment vouloir contribuer à la
restauration, 25% refusent de contribuer à cette action. Notons que lors des entretiens, ces
derniers ont déjà déclaré qu’ils ont été conscients du danger. A cause de la difficulté de la vie
quotidienne, leur emploi du temps serré, ils ne veulent pas contribuer à toute action de
restauration. Ils estiment que ce travail doit revenir à l’Etat, ou à l’entreprise responsable.
La composante environnementale qui nécessiterait en premier une action de restauration
est surtout le milieu physique, et plus précisément le sol qui a subi une très forte érosion.
Ensuite vient le milieu social car des familles risquent de perdre leur habitation. .et enfin le
plan économique car la destruction de l’environnement peut en effet, détruire la source de
revenu basée essentiellement sur l’agriculture
39
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
43- La participation des habitants
Pour réparer ou atténuer les dégâts, les villageois ont pris certaines initiatives. Ils ont
mis en place une fascine4 qui s’avère inefficace car avec le temps, le ravin s’est élargi.
Outre la mise en place d’une fascine, les villageois ont mis des sacs contenant du sable dans le
ravin pour empêcher son élargissement. Et dernièrement, ils ont essayé de remblayer le ravin
par de la terre et par des fragments de quartzites provenant de l’emprunt. Cette solution
s’avère encore inefficace.
Actuellement ; les villageois acceptent de participer à la remise en état du lieu. Cette
participation se présente sous forme de main d’œuvre.
44- Les mesures de restauration requises :
441- Pour le village
4411- Les mesures environnementales
Erosion et déstabilisation des sols, amorçage et susceptibilité à l'érosion, glissement de
terrain :
Il est particulièrement important :
- De stabiliser le sol mécaniquement ou biologiquement pour réduire le potentiel d’érosion.
- D établir rapidement la couverture végétale sur les surfaces nues.
- De planter des plantes fixatrices.qui permettent de réduire ou de freiner l'érosion.
- D’installer des dispositifs de drainage appropriés afin de réduire la vitesse des eaux de
ruissellement et de dévier le sens de leur écoulement.
- D’éviter la construction d’infrastructure sur les parties à pente forte. Actuellement on
constate que quelques villageois construisent des maisons ou sont en train de faire du
terrassement sur le flanc sud de la colline, à l’opposé de l’emplacement du village (sur la
partie orientale).
Formation des brèches de plus en plus profondes, augmentation de la profondeur du
ravin, risque d’accidents :
Remblayer les brèches et le ravin :
4 Assemblage de branchages fortement serrés, pour combler les fossés et pour empêcher l’éboulement des terres
40
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Une fois qu’ils sont bouchés, les remblais devraient être méthodiquement nivelés, arrosés et
compactés avec un compacteur. Il ne faut pas oublier d’y planter des végétaux à croissance
rapide, à enracinement profond et adaptés à un développement sur les sols concernés. Ainsi
tout le monde se sentira en sécurité, car les risques d’accident disparaissent.
Modification de l’écoulement des eaux de surface et des eaux souterraines :
Pour éviter la modification de l’écoulement des eaux de surface ainsi que celui des eaux
souterraines, il faudra mettre en place des ouvrages de drainage appropriés.
Faire des fossettes d’eau et créer de canaux de déversement d’eaux de ruissellement.
Obstruction du dalot de drainage de l’infrastructure ferroviaire en aval entraînant des
ensablements au niveau du rail provoquant des déraillements :
La perturbation constatée au niveau de l’infrastructure ferroviaire peut être corrigée en curant
systématiquement les dalots de drainage de l’infrastructure.
Risques d’écrasement d’espèces faunistiques (dans la rizière), menace à la santé
d’espèces aquatiques suite à la pollution ou la diminution des eaux, réduction de la
disponibilité en eau (rizière) :
Ces trois impacts sont dus au charriage des débris de quartzite et de sable par les eaux de
ruissellement donc une seule mesure suffira à les corriger simultanément. Ils pourraient
disparaître avec la restauration de la zone d’emprunt car une fois restaurée, il ne devrait plus y
avoir ni de débris de quartzite ni de sable. Dans le cas contraire, on pourra installer des
dispositifs pour les capter et les retenir.
Ensablement des bas fonds et des rizières, des champs de culture :
Une création des diguettes de protection des rizières, des champs de culture contre les
matériaux solides charriés par l’eau est nécessaire afin d’éviter l’ensablement et l’envasement.
Mais aussi, il faut construire des canaux pour dévier les eaux de ruissellement pour qu’elles
n’aboutissent plus dans les rizières.
Création d’eau stagnante :
41
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Afin d’éviter la création d’eau stagnante, il faut niveler et mettre en pente très faible le terrain
de rétention des eaux.
Pertes de superficie de la couverture végétale :
Restaurer la couverture végétale. Il faut utiliser de préférence des plantes à croissance rapide.
4412- Les mesures sociales
Perte de logements pour certains habitants, déplacement involontaire des populations
affectées :
Comme on a vu auparavant, la source de ces impacts est la présence du ravin près des
maisons. Donc le remblaiement de ce dernier est la première chose à faire pour éviter tout
risque de glissement de terrain, d’effondrement des maisons. Dans le cas ou ces maisons
s’effondrent, il faut indemniser et reloger les familles concernées.
Diminution de la production rizicole :
Dédommager les victimes ou reconversion d’activité.
442- Les mesures proposées pour le gite
Le compactage du sol avec une fixation biologique est la solution la plus appropriée
pour réduire le potentiel de l’érosion. Le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'une
faible couverture végétale ou de résidus (herbes). Les résidus et la végétation protègent le sol
de l'impact des gouttes de pluie. Ils tendent à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et
permettent une meilleure infiltration.
Pour atténuer les dégradations au niveau de la zone d’emprunt, il faut faire une
restauration très efficace. Actuellement, elle se trouve dans un état lamentable. Elle présente
des brèches et en plus elle n’est pas bien terrassée. Les quelques espèces végétales plantées
sur les talus sont rabougries.
Bref, pour remettre le site en état plus acceptable sur le plan environnemental:
Il faut :
- Refaire le terrassement des parties élevées du site.
- Mettre une protection végétale bien fournie sur les flancs et sur toutes les digues.
42
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
- Faire une protection mécanique des parties impropres à la protection par génie
biologique.
4421- Le terrassement :
Actuellement deux des trois plates formes se trouvent en désordre c'est-à-dire une partie
de ces plates formes a été emportée par l’érosion, on y trouve des brèches mais également il y
a des restes de quartzites. Il faut donc refaire le terrassement.
Pour cela, il faudrait :
• Recharger les brèches
• Remblayer, niveler et compacter de nouveau le sol au niveau de ces deux plates
formes.
Concernant la première plate forme, on devrait la mettre en pente douce vers l’ouest
(c’est-à-dire dans le sens opposé du village) pour éviter la stagnation des eaux et pour
diminuer la vitesse des eaux de ruissellement lorsqu’elles traversent le village.
4422-La protection végétale
Dès que les plates formes seront terrassées, leurs talus devraient être revégétalisés
rapidement. La revégétalisation a pour rôle de protéger et de stabiliser les talus. On pourrait y
cultiver des plantes à croissance rapide ou bien de gazon. La plantation des gazons s’avère
très efficace pour protéger les talus à condition qu’elle soit bien entretenue. Pour une
protection pérenne du site, on pourrait aussi planter des arbustes ou des arbres le long de
chaque crête.
4423- La protection mécanique
La protection mécanique consiste :
• Au réaménagement du canal déjà existant
Le canal déjà existant devrait être réaménagé et mise à niveau. Il faut l’approfondir
pour qu’il soit à un niveau plus bas par rapport à la première plate forme (qui est en pente vers
ce canal).
• La mise en place de nouveaux canaux de récupération des eaux de
ruissellement
43
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
On devrait construire un nouveau canal le long de la 2ème et 3ème plate forme. Le canal
de la 3ème plate forme et une partie de celui de la 2ème plate forme aboutiront sur la route située
à l’entrée du village. Tandis que l’autre partie du canal de la 2ème plate forme se déversera sur
la première plate forme à l’aide des descentes d’eaux nouvellement créées sur le talus. Ainsi,
une partie des eaux de ruissellement se déversera dans la partie nord de la zone d’emprunt
diminuant ainsi la vitesse des eaux de ruissellement.
• L’édification des créneaux sur les talus pour une meilleure évacuation
d’eau
La construction des créneaux ou descentes d’eaux sur les talus de chaque plate forme
sont nécessaires tous les 10 mètres surtout sur le talus de la 1ère et de la 2ème plate forme. Les
créneaux sur le talus de la plate forme 1 aboutissent directement dans le canal déjà existant et
les eaux recueillies se déverseront ensuite sur le flanc sud de la colline. Ces descentes d’eaux
devraient être aménagées en fossés maçonnés. Rappelons que la solution adoptée pour
résoudre ce problème était de laisser les eaux se déverser naturellement sur le flanc des
collines avec seulement des enrochements qui se sont avérés incapables de faire diminuer la
vitesse des eaux de ruissellement. C’est ce qui a causé le début du ravinement.
45- PLAN DE PROTECTION ENVIRONNEMENTALE DU SITE
Le plan de protection de l’environnement précise les actions qui doivent être engagées
pour mettre en œuvre les mesures d'atténuation.
451- Pour le Gîte :
Afin de préserver l’environnement, le site ne devrait plus être exploité par qui que ce soit, ni
par la population riveraine ni par des grandes entreprises.
Lutte contre l’érosion :Pour atténuer le processus, l’entreprise chargée de la restauration doit effectuer
l’embroussaillement et la revégétalisation des points sensibles à l’érosion et renforcer les
ouvrages existants.
Lors de la mise en œuvre de la protection végétale :
Il faut bien s’assurer que les plaques de gazon utilisées sont bien placées et bien fixées
sur les talus par des piquets en bois (15cm). Ces plaques de gazon seront placées en
juxtaposition serrée.
44
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Pour éviter l’érosion sur le nouveau talus, la revégétalisation devrait être faite juste
après le reprofilage de ce dernier. En ce qui concerne les arbustes et arbres, les jeunes plants
seront plantés directement avec la motte de terre dans des fosses préalablement aménagées
(50cm x 50cm x 50cm) contenant de la terre végétale.
Le délai entre le prélèvement de ces jeunes plants et leur plantation ne devra pas dépasser 2
jours
L’arrosage et l’entretien jusqu’au repousse vivante de ces espèces végétales seront
assurés entièrement par l’entreprise chargée de la restauration. Notons que le sol au niveau de
l’emprunt n’est pas fertile. Pour que la revégétalisation soit efficace, avant de planter, il faut
épandre de l’engrais sur le sol. Il faut utiliser de préférence de l’engrais organique pour ne pas
contaminer la nappe phréatique. Vue l’étendue de la surface à revegétaliser, la tache sera un
peu difficile sans la participation des villageois.
452- L’esthétique du paysage :
Pour l’esthétique du paysage, l’entreprise responsable de la restauration doit respecter
les règles d’art de l’aménagement des plates formes, de la mise en place des divers canaux. La
surveillance dans les activités d’ingénierie, de construction et d’entretien sera effectuée par les
responsables appropriés de la cellule environnementale.
Cette surveillance environnementale a pour but de s’assurer du respect des mesures
d’atténuation prévues dans l’évaluation environnementale, de surveiller les activités
génératrices d’impacts, et de vérifier si les mesures prévues dans l’Evaluation
environnementale sont mises en place.
45
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
46- PLAN DE SUIVI
461- Le suivi :
Quant au suivi environnemental, il sert à vérifier, sur le terrain, la justesse de
l’évaluation des impacts et l’efficacité des mesures d’atténuation ou de compensation prévues.
Les connaissances acquises à travers le suivi environnemental permettront de corriger les
mesures d’atténuation et éventuellement de réviser certaines normes de protection de
l’environnement.
Le suivi doit se focaliser sur :
• L’effet de la restauration sur la vie sociale et économique des habitants du village
• La restauration progressive du site exploité: les évolutions de l’état de la couverture
végétale et de l’érosion des sols méritent une attention particulière.
462-Indicateurs techniques
Les indicateurs servent, d’une part, à la description, avec une exactitude vérifiable, de
l’impact généré directement ou indirectement par les activités du projet et d’autre part à la
mise en exergue de l’importance de l’impact. Ils révèlent les tendances passées et servent,
dans une certaine mesure, d’instruments de prévision.
Tableau n°8 : Plan de suivi
Phase du projet de restauration
Activités Mesures environnementales
Indicateurs de suivi Calendrier Responsables du suivi et contrôle
Phase préparatoire
Enquête auprès
des ménages
Dédommager les
victimes ou
reconversion
d’activité
Pourcentage des ménages
dédommagés par rapport aux
ménages affectés
avant le projet
Fokontany
46
DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux »2008- 2009
Phase.de mise de mis en œuvre du PPES
Contrôle de la
stabilité du sol :
observation et
cartographie
des risques
d’effondrement
Restaurer la zone
d’emprunt par des
procédés
biologiques et
mécaniques.
Recouvrement du sol
Surfaces reboisées
Surfaces engazonnées
Nombre de points de glissement /
effondrement
Pendant et après le projet
Entreprise responsable de la restauration/ MTPTM/ Commune/Fokontany
Analyse de
l’évolution de
la végétation
générée
Restaurer la
couverture
végétale
Surface révégétalisée : Taux de
couverture végétale, Surface
reboisée
Pendant et après le projet
MTPTM/ fokontany
Contrôle de la
stabilité du sol
Remblayer les
brèches.
Constatation sur place : voir s’il y
a des points d’amorçage de brèche
après la saison de pluies
Pendant et après le projet
MTPTM/ Fokontany
Contrôle de la
stabilité du sol
Remblayer le ravin Nombre de points d’amorçage
d’érosion
Pendant et après le projet
MTPTM/ Fokontany
Contrôle de
l’évolution des
rizières
Création des
diguettes de
protection des
rizières, des
champs de culture
contre les
matériaux solides
Taux d’ensablement du bas fond Début du projet
Fokontany
Contrôle
périodique du
dalot de
drainage de
l’infrastructure
ferroviaire
Curage
systématique du
dalot de drainage
de l’infrastructure
ferroviaire
Taux d’ensablement de
l’infrastructure ferroviaire
après le projet
Fokontany
47
CONCLUSION
L’objet de notre étude est l’évaluation des impacts engendrés par l’exploitation du sol
au sein du village de Morarano. Les textes préconisent qu’après avoir exploité la zone
d’emprunt, on devrait la remettre en état. La non restauration ou bien la mal restauration de
cette zone présentent un grand danger au niveau de la population et pourrait avoir une
conséquence très néfaste sur l’environnement.
Notre investigation nous a permis d’évaluer à quel point les dégâts peuvent s’aggraver
quand les réglementations ne sont pas respectées de façon rigoureuse. Les causes des
problèmes sont du domaine de l’inefficacité des dispositifs mis en place ; mais les véritables
sources des problèmes se situent au niveau du non respect des procédures et des
réglementations en vigueur.
En effet, le code minier prévoit que le sous-sol appartient à l’Etat et non aux
propriétaires du terrain. Ainsi, le contrat passé avec ces derniers est nul. C’est l’administration
qui est la seule habilitée à autoriser l’exploitation du sous-sol. En plus, l’entreprise devait
avoir des clichés et des procès-verbaux de constatation de la situation initiale du site avant d’y
accéder. Ce qui n’a pas été fait. Cela a fait naître une confusion sur le partage de
responsabilité. En outre, l’entreprise n’a pas fait une estimation de la capacité de son
dispositif face à toute éventualité. Enfin une règle élémentaire de tous travaux est la garantie
des réalisations, ce qui suppose une surveillance du comportement du dispositif lors de la
saison des pluies : pour notre cas, l’entreprise était parmi les plus surpris quand le Maire a
convoqué toutes les entités concernées le lendemain de la catastrophe.
Les impacts de l’extraction de matériaux ont affecté toutes les composantes
environnementales que ce soit physique, biologique, ou social. La composante
environnementale la plus touchée par les impacts est le sol. D’où avant le début d’exploitation
de toute zone d’emprunt ou d’un gîte, l’Entreprise doit toujours avoir à l’esprit que ce dernier
devra être remis en état à la fin de l’exploitation afin d’éviter ces genres de perturbations
environnementales.
Pour cela, il doit restaurer l’équilibre antérieur de l'écosystème. En général, on procède
à une réhabilitation progressive du site exploité. L'exploitation et la réhabilitation se font
simultanément afin de minimiser l'impact des perturbations et le potentiel d'érosion des
surfaces exposées.
48
Dans le contexte de la restauration d’une zone d’emprunt, le génie végétal est
fortement recommandé pour restaurer les sites exploités. Quant aux procédées biomécaniques
ou des mesures techniques de génie civil, ils sont seulement adoptés pour des problématiques
ne pouvant pas être résolues par une simple revégétalisation. Ils assureront seulement une
résolution rapide des problèmes mais devraient être combinés avec les techniques biologiques
qui assureront la protection à long terme au moment où les ouvrages se détérioreront.
La restauration de la zone d’emprunt devrait être faite à temps car sa mise en œuvre
tardive risque d'être coûteuse et même impossible. On peut souligner que les méthodes de
construction à base de Haute intensité de main d'œuvre (HIMO) sont préconisées, surtout si
on comptabilise les coûts environnementaux de l'emploi du matériel lourd au moment de la
planification.
Notons enfin que cette expérience nous a aidé à mieux comprendre l’intérêt de la
participation du public à l’EIE. Non seulement la population locale possède des informations
précieuses que l’évaluateur peut ne pas avoir, mais surtout leur implication dans l’enquête
leur donne un sentiment d’appropriation du projet. Cela a été vérifié, pour notre cas, par leur
prédisposition à contribuer à la restauration du site, même s’ils pensent que, normalement il
appartient à l’Etat ou à l’entreprise de faire ces grands travaux.
49
Bibliographies
BIBLIOGRAPHIES
Ouvrages généraux1) GEURIN THOMAZEAU, « L’environnement », Tome 1, Antananarivo ENTPE, 234
pages.
2) R.NEBOIT GUILHOT, « l’homme et l’érosion : érosion du sol dans le monde »196
pages.
3) ROGER Dajoz : « Précis d’écologie »
4) SECRETARIAT FRANCOPHONE, 1998 « Evaluation d’impacts et participation
publique ».579 pages
Documents officiels
5) Banque Africaine de développement, 1992. Politique sectoriel
6) BPPAR, 2005.Rapport mensuel n°25 sur la gestion, contrôle et surveillance du projet
de construction d’un by pass de la route nationale n°7.
7) BPPAR, 2006.Rapport de l’Etude d’Impact Environnemental du projet d’extension du
by pass (liaison by-pass RN58a).
8) BPPAR, 2006.Rapport final du Projet de Construction d’un By Pass de la Route
Nationale n°7.
9) ONE, 2003. Rapport de l’Etude d’Impact Environnemental du Projet By Pass
(Boulevard de TOKYO).
10) Plan Communal de Développement de la Commune Rurale d’Ambohimanambola.
11) MTPM, 2007, Comptes Rendus de visite sur le lieu du gîte de MORARANO :
Réf : PV de visite du site du 24-04-07 Demande d’approbation du plan de restauration du 04-05-07
Lettre de réponse N° : 183-MTPM/SG/DGTP.07 du 16-05-07
12) MTPM, 2007 Historique : Restauration du gîte d’emprunt N° :08 de MORARANO.
13) MTPM, 2007 PV de constatation des problèmes environnementaux et sociaux au
niveau du gîte d’emprunt de MORARANO.
I
Webiographie
WEBIOGRAPHIE
1) Microsoft ®, Encarta ® 2009 © 1993-2000, Microsoft corporation.
2) www.dictionnaire- environnement.com/étude_d’impact
3) Fr.wikipédia.org/wiki_érosion
4) www.ppur.org/livres_environnement
5) www.mémoire.on_line.com
6) www.google.earth.com
II
Annexes
ANNEXE 1 :GUIDE D’OBSERVATION
Tableau n°9 : Guide d’observation
MILIEURECEPTEU
R
COMPOSANTES AFFECTEES
PRINCIPAUX ENJEUXENVIRONNEMENTAUX
OBSERVATIONS SUR TERRAINS
PHYSIQUE
SOL
- Erosion et déstabilisation des sols.- Glissement de terrains.- Ensablement des bas fonds et des
rizières.- Amorçage et susceptibilité à l'érosion.- Formation des brèches et rigoles de
plus en plus profondes.
-
EAU- Réduction de la disponibilité en eau
(rizière).- Création d’eau stagnante.- Modification de l’écoulement des eaux
de surface et des eaux souterraines- Pollution de l’eau
-
ECOSYSTEMES
- Modification possible des écosystèmes naturels (aquatiques et terrestres) et de leurs équilibres.
- Envasement des bas fonds des rizières
-
FAUNE ET FLORE
- Risques d’écrasement d’espèces faunistiques (dans la rizière).
- Menace à la santé des espèces aquatiques suite à la pollution ou la diminution des eaux
- Pertes de superficie de la couverture végétale.
-
HUMAIN
SOCIAL
- Risque d’accidents.- Perte de logements pour certains
habitants.- Déplacement involontaire des
populations affectées.- Perturbation de la vie sociale des
habitants du village
-
ECONOMIE
- Diminution de la production des familles
propriétaires des rizières affectées.
-
III
Annexes
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES
Pour les villageois du site :
Identifiant : Nom : Fokontany :
Sexe : Age : Nombre d’enfants :
Tableau n°10 : Questionnaires
N° Questions Codes réponses1- La zone d'emprunt a-t-elle été restaurée? 1- Oui, de façon efficace
2- Oui mais de façon insuffisante
3- Pas du tout1- bis
Si non, comment elles se présentent actuellement 1- acceptable
2- Inacceptable
2- Quelles sont les principales nuisances entraînées par la dégradation du gîte dans votre village?
Liste :
3- Selon vous, quelle est la composante environnementale la plus touchée et qui devrait être rétablie en premier ?
1- Environnementaux2- Sociaux3- Economiques4- Autres
4- Avez-vous des biens qui ont été affectés par les travaux
1- oui2- non
5- si oui, lesquels 1- Rizières 2- Maisons3- champs de cultures4- Autres
6- Est-ce que vous vous sentez menacé face à ces dégradations ?
1- Oui 2- Non
7- Si oui, pourquoi ? 1- Risque économique2- Risques sociaux3- Risques environnementaux4- Autres
8- Quelles sont les actions entamées par les villageois pour réparer ou pour atténuer les dégâts ?
A lister
9- Sont- elles efficaces ? 1- Oui 2- Non3- Si non pourquoi ?
10- La fréquence de votre passage près de la crevasse 1- peu souvent2- souvent3- tout le temps
IV
Annexes
11- Combien de personnes ou écoliers passent par jour près de la crevasse
1- 102- 20
3- plus12- Sur quoi donne votre maison: 1- Directement sur la crevasse
2- Sur une impasse3- Sur une rue4- Sur une cour5- Sur un terrain vague
13- Est-ce que vous vous sentez en sécurité 1- Oui2- Non
14- Croyez-vous que la restauration du gîte d’emprunt apporte des bénéfices aux villageois,
1- Beaucoup,2- Un peu3- Très peu4- Pas du tout
15- Quelles sont les mesures environnementales que vous jugez nécessaires pour le gîte
1- Rien, c’est bon2- Compactage3- Compactage et fixation
biologique4- fixation biologique
16- Quelles sont les mesures environnementales que vous jugez nécessaires dans le village
1- laisser comme çà2- Boucher la tranchée,3- Boucher en engazonner
17- Quelles sont les mesures sociales que vous jugez nécessaire
1- Rien2- Déplacer et reloger les
occupants des maisons menacées,
3- Renforcer les maisons menacées,
4- Autres mesures18- D’après-vous, qui doit restaurer les dégâts 1- l’entreprise responsable
2- Le gouvernement3- La Commune,4- Le Fokontany5- La population6- La collaboration de ces 5
entités19- Etes-vous prêt à y contribuer 1- Oui
2- Non 3- Si non, pourquoi 1- ce n’est pas mon affaire
2- Les risques ne sont pas si graves
3- C’est l’affaire des dirigeants4- Si Oui de quelle nature 1- Main-d’oeuvre
2- Argent
V
Annexes
5- Si en main d’œuvre, pour combien de jours 1- :01 jours2- 05 jours3- Le temps qu’il faut
6- Si en argent, de quel montant 1- 100Ar2- 500 Ar3- 1 000 ar4- 5 000 Ar4- Plus selon les besoins
VI
Annexes
ANNEXE 3 : GUIDE D’ENTRETIEN
Pour :
- Maire,
- chef Fokontany
- Responsables au MTPM
- Responsable du BPPAR
- Populations riveraines,….
- Entreprise DAIHO
(A chaque entité selon les questions pouvant la concerner)
Nom : Prénoms :
Fonctions :
Entretien qualitatif
1. Responsabilité de votre organisme dans le projet de construction du By Pass :
2. Les mesures de restauration du site ont-elles été efficaces selon vous ?
3. Si non, pourquoi.
4. Si oui, d’après vous, qui devraient entreprendre les mesures de restauration qui restent
à faire ?
5. Les impacts de la dégradation du gîte ont-ils affecté des personnes de votre
Organisme ?
6. Si oui : - nombre approximatif de ménages affectés
- nombre approximatif de maisons affectées
- Superficies approximatives affectées : dont rizières :
- Evaluation approximative des dégâts (manque à gagner) sur les récoltes
VII
Annexes
7. Quels sont les enjeux prévisibles si le site est laissé dans son état actuel ?
8. Quelles solutions proposez-vous pour réduire ces impacts?
9. Qui devrait s’occuper de la restauration de ce site :
10. Votre organisme a-t-il du budget prévu pour cela ?
11. Si non, comment vous allez vous y prendre pour réduire ces dégradations ?
12. Que compte faire la commune face à ces problèmes
13. Votre institution/organisme peut-il contribuer à ces mesures. Si oui, de quelle nature ?
14. Si partiellement, à concurrence de combien ?
15. Que doivent faire les habitants pour arrêter ces dégradations si les autorités ne
prennent pas des mesures face à ces impacts?
16. Quels sont les avantages économiques et sociaux du projet de restauration de ce gîte
d’emprunt?
VIII
Annexes
IX
Annexes
ANNEXE 4 : LISTE DE QUELQUES ESPÈCES TROUVÉES DANS LE VILLAGE ET
DANS LA ZONE D’EMPRUNT
Tableau n° 11: Liste de quelques espèces trouvées dans le village et dans la zone d’emprunt
Nom du genre et espèces FAMILLEJacaranda sp BIGNONIACEAECupressus sp CUPRESSCEAEEuphorbia milii var splendens EUPHORBIACEAEManihott utilissima EUPHORBIACEAERicinus communis EUPHORBIACEAETamarindus indica FABACEAETephrosia vogelii FABACEAEPersea gratissima LAURACEAEClidemia hirta MELASTOMATACEAEMelia azeradach MELIACEAEMusa sp MUSACEAEPsidium guyava MYRTACEAEEucalyptus sp MYRTACEAEPhytolacca dodecandra PHYTOLACACEAEPinus sp PINACEAECynodon dactylon POACEAEHyparhennia rufa POACEAEAristida rufescens POACEAEPhragmites mauritianus POACEAEDurenta repens VERBENACEAELantana camara VERBENACEAEEugenia jambolana MYRTACEAEPsiadia altissima MYRTACEAE
X
Annexes
ANNEXE 5 : RESULTATS DU QUESTIONNAIRE
Tableau n°12 : Résultats du questionnaire
XI
1 2 3 4 5 6 7 8 910
11 12 13
14
15 16
17
18
19 20
1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1bis 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
2 3 1 1 1 1 2 2 2 1 2 2 2 2 1 1 2 2 3 2 3 14 1 1 1 1 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 25 2 2 2 2 3 3 6 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 2 2 27 2 2 2 2 2 2 1 1 3 3 3 3 3 3 3 3 3 8 9 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
10 3 3 3 3 3 3 3 3 1 1 2 1 1 2 2 1 1 1 2 111 3 3 3 3 3 3 3 3 2 3 2 3 2 2 2 2 2 1 1 212 14 14 14 4 3 3 3 2 3 2 2 4 4 4 4 4 4 5 4 413 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1 214 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 115 2 2 2 2 3 2 3 3 3 4 2 2 3 3 2 3 4 4 2 316 2 2 2 2 2 3 2 2 2 2 3 2 2 3 2 3 2 2 2 217 2 2 2 3 3 2 3 4 4 4 3 2 3 2 3 4 2 2 3 218 2 2 2 2 2 2 2 6 2 2 1 2 1 2 6 2 1 2 1 219 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 2 1 2 1 1 1 2 1 1 220 3 4 3 3 421 1 1 1 1 2 1 1 1 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 222 3 3 3 3 4 3 4 4 3 4 4 4 3 3 23 3 3 3 3 3
Auteur : RATOVOMAHEFA Lalasoa
Titre : « EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION DE L’EMPRUNT DE MORARANO (COMMUNE AMBOHIMANAMBOLA) »Nombre de pages : 48 Nombres de tableaux : 12
Nombres de graphiques: 10 Nombres de photographies : 9
___________________________________________________
Résumé
Des études effectuées dans le village de Morarano (Commune d’Ambohimanambola) ont montré que la restauration inefficace de la zone d’emprunt a généré des impacts négatifs considérables. L’objectif de ce travail consiste à identifier, à analyser et à évaluer les principaux impacts environnementaux dus à l’exploitation de l’emprunt de Morarano. Pour ce faire, nous avons émis des hypothèses afin de mieux appréhender les réalités sur terrain. Elles seront plus tard confirmées ou infirmées par les données collectées sur terrains. Lors de la descente sur terrain, les hypothèses émises reflètent les réalités sur terrain. Les impacts négatifs sont considérables par rapport aux impacts positifs. Ils touchent presque toutes les composantes environnementales. Le milieu physique (sol) a subi le plus de dommage. À la fin du document, nous avons donc proposé un plan de protection environnementale du site pour assurer la protection pérenne du site.Mots clés : Emprunt, Zone d’emprunt, Impacts, Exploitation
___________________________________________________________________________
Abstract
Studies conducted in the village of Morarano (County of Ambohimanambola) have shown that inefficient restoration of the borrowing area has been generating considerable negative impacts. The objective of this work is in fact to identify, analyze and evaluate the main environmental impacts related to the use of borrowing at Morarano. To do so, we have made assumptions to better understand the realities in the field. They will later on be confirmed or refuted by the data that have been collected there. During the descent in the field, the assumptions reflect the realities. The negative impacts are significant in relation to the positive ones. They affect nearly all environmental components. The physical environment (soil) has suffered the most damage. At the end of the presentation, we have proposed an environmental protection plan of the site to ensure its long term protection.Keys words: Loan, Loan Zone, Impact, Operation ______________________________________________________________
Encadreur pédagogique : Mr RAKOTOVAZAHA Jérôme, Directeur des Impacts sociaux et environnementaux au sein du Ministère des Travaux Publics et de la Météorologie.Adresse de l’auteur : Lot VF193 Volotara Andoharanofotsy, Tana 103
Email : [email protected]