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14 15 ENQUÊTE N°1207 - 20 février 2017 - www.pointsdevente.fr www.pointsdevente.fr - 20 février 2017 - N°1207 L’INNOVATION AGILE START-UP Agiles, souples, réactives, disruptives, time-to-market… Les start- ups font rêver. Sur la planète retail, les initiatives se multiplient pour tenter de cloner cet ADN ultra innovant. Face aux enjeux de la transformation digitale, des technologies numériques, de la révolution des usages, le modèle start-up séduit. Industriels et distributeurs s’en inspirent, retrouvant une deuxième jeunesse, les poussant à se transformer, se dépasser, innover. Les start-ups, elles, rêvent de licornes. Et l’écosystème en marche, où grands groupes et jeunes pousses imaginent des passerelles pour avancer ensemble, semble avoir pris le chemin d’une innovation commune et fructueuse. Vivifiant! PAR CATHERINE BATTEUX © cienpiesnf - fotolia

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N°1207 - 20 février 2017 - www.pointsdevente.fr www.pointsdevente.fr - 20 février 2017 - N°1207

L’INNOVATION AGILESTART-UPAgiles, souples, réactives, disruptives, time-to-market… Les start-

ups font rêver. Sur la planète retail, les initiatives se multiplient pour tenter

de cloner cet ADN ultra innovant. Face aux enjeux de la transformation

digitale, des technologies numériques, de la révolution des usages, le

modèle start-up séduit. Industriels et distributeurs s’en inspirent, retrouvant

une deuxième jeunesse, les poussant à se transformer, se dépasser,

innover. Les start-ups, elles, rêvent de licornes. Et l’écosystème en

marche, où grands groupes et jeunes pousses imaginent des passerelles

pour avancer ensemble, semble avoir pris le chemin d’une innovation

commune et fructueuse. Vivifiant ! PAR CATHERINE BATTEUX

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entrepreneurial en France pour les start-ups innovantes semble être en place.D’ailleurs, les jeunes pousses françaises se sont illustrées lors des deux traditionnels grands rendez-vous de début d’année aux États-Unis. Sur le NRF Retail’s Big Show de New York, dix sociétés de la French

avec l’ambition de démarcher de nou-veaux clients et investisseurs. Parmi elles, la start-up normande Image-in qui a lancé sa solution, Aptiko, sur le salon, un outil d’édition web en temps réel permettant de piloter de façon personnalisée une flotte d’écrans interactifs. De quoi établir une nouvelle relation avec le client. Ou en-core Lundi Matin, une start-up accompa-gnée par Sud de France Développement, qui a lancé le RoverCash, un logiciel de gestion de caisse mobile et connectée à destination des PME (commerçants indépendants ou en réseau). Depuis une tablette, la solution intègre la gestion des ventes, des stocks, la fidélité, les statis-tiques de vente et de comptabilité, l’im-pression des tickets ou l’envoi de e-tickets. En option : un module Click & Collect per-mettant de redescendre sur la tablette les ventes issues des sites e-commerce de l’entreprise.

START-UP/GRANDS GROUPES : UNE NÉCESSAIRE ALLIANCEFace à cette richesse d’innovations, marques et industriels, ont bien com-pris qu’identifier et accompagner des start-ups est une opportunité à saisir. Souplesse, agilité, “time-to-market”, innovation, disruption : les start-ups af-fichent des qualités que tout le monde s’arrache. Elles représentent un moyen efficace pour les grands groupes de détec-ter et capter l’innovation selon plusieurs formules d’association allant jusqu’à l’éclosion d’une marque ou le rachat com-plet ou partiel (comme Danone avec Les 2 vaches ou la prise de participation de 40 % de Michel & Augustin). “Hackathons, incu-bateurs, open innovation, relation de client-fournisseur, partenariat, investissement et capital ventures : les initiatives de rappro-chement entre start-ups et grands groupes revêtent autant de stades de maturité, de la découverte “touristique” à l’engage-ment à travers la prise de participation”, soulignent Franck Sebag, associé EY et Frédéric Levaux, chief digital officer EY. Avec, en clé de voûte, une ambition éton-nante : “Les start-ups veulent devenir des géants à l’instar d’Alphabet, et les grands groupes veulent redevenir des start-ups… Et si la performance et la pérennité des

par Le Figaro. Sur les 150 jeunes pousses innovantes distinguées ces 5 dernières années, le taux de pérennité se révèle élevé avec 92 % des entreprises tou-jours en activité et un effectif de 13,5 salariés en moyenne. Autre constat : plus de la moitié des lauréats ont

Tech étaient présentes pour porter haut le drapeau de l’innovation française. Au CES de Las Vegas, les start-ups françaises ont aussi fait le show. Troisième déléga-tion mondiale sur le salon grand public de l’électronique, les 178 jeunes pousses françaises ont présenté leurs innovations

Start-up. Un mot magique qui fait rêver les étudiants et jeunes diplômés, les entrepreneurs et

les grands groupes, les marques, les distributeurs. À l’heure de la transfor-mation digitale et des innovations nu-mériques, les start-ups ont le vent en poupe grâce à leur agilité et leurs ca-pacités d’innovation et de disruption. Comme un pas franchi vers demain qui relègue les grandes structures au passé poussiéreux, engluées dans des process d’une lenteur administrative digne de “Brazil”. En deux mots “has been”. Pas un jour sans un article, un reportage, ici ou là. Dans nos messageries, les com-muniqués de presse se mettent tous à la sauce “start-up”, avec plus ou moins de bonheur, surfant sur cette vague cen-sée garantir un certain modernisme, censée agir comme un antirides, cen-sée donner un coup de fraîcheur mar-keting. Heureusement, l’effet n’est pas que cosmétique. “À l’heure du plein essor des innovations de rupture dans un envi-ronnement économique et financier en plein bouleversement sous l’effet de la révolution digitale et des usages, ces der-nières années ont été témoins de l’entrée tonitruante et incontournable des start-ups dans l’écosystème économique”, estiment Franck Sebag, associé EY et Frédéric Levaux, chief digital officer EY. Difficile, pourtant, de dénombrer les start-ups en France. On sait juste qu’elles sont en constante augmentation. Et qu’il est courant de s’accorder sur environ 10 000 structures, dont environ 4 000 à Paris, soit plus qu’à Londres ou Berlin. De leur côté, les incubateurs fleurissent. On en recense plus de 200 en France. Certains experts allant jusqu’à dire qu’ils sont trop nombreux, redoutant l’absence d’un accompagnement de qualité. Quant à la survie difficile des start-ups, là aus-si, les chiffres s’affolent et sont souvent contradictoires. Certains font état d’un taux d’échec moyen de 90 % quand d’autres font un constat complètement opposé, à l’image de ce qui ressort de l’enquête réalisée en 2016 par In Extenso Innovation sur les start-ups lauréates du prix Tremplin Entreprises organisé par le Sénat et l’Essec depuis 1999 et publiée

réussi à lever des fonds, avec un ticket moyen de 755 000 euros en amorçage et 2,5 millions d’euros en capital-risque. Enfin, 76 % de ces start-ups déclarent être soutenues par des incubateurs et 56 % sont membres d’un pôle de com-pétitivité. La maturité de l’écosystème

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deux modèles résidaient, justement, dans l’alliance de leurs forces respectives ?”, ajoutent-ils. Du coup, les conditions de la relation doivent figurer dans le contrat de mariage et prendre en compte des freins provenant de 3 facteurs sur lesquels tout oppose les grands groupes aux start-ups : “la culture d’entreprise, la gestion du temps à court et long terme, et la divergence des intérêts. Des freins qui jouent en faveur de la création de structures organisationnelles hybrides, ce qui suppose des process plus légers, des décisions plus rapides, un ma-nagement plus transverse”, précisent les deux consultants. Dans le retail & consu-mer products, les initiatives sont encore peu matures mais commencent à bou-ger. À l’image de Pernod Ricard avec deux chantiers majeurs : le BIG (Breakthrough Innovation Group), une start-up lancée en 2012, intégrée au groupe et dédiée aux innovations de rupture ; et le Kangaroo Fund, un fonds d’investissement interne pour favoriser l’intrapreunariat.De son côté, pour gagner en agilité, L’Oréal (adossé à l’accélérateur de start-up Founders Factory) a investi plusieurs millions d’euros dans un incubateur dédié aux start-ups du secteur de la beauté. De quoi bénéficier d’un écosystème mon-dial au travers de ce partenariat dédié à la “Beauty Tech” autour du thème de la beauté connectée. L’idée est d’incuber 5 start-ups par an et d’aider à la création d’autres jeunes pousses sur des théma-tiques variées allant de la réalité virtuelle au commerce électronique en passant par les assistants personnels.

FOODTECH : DES PROGRAMMES D’ACCOMPAGNEMENTCôté alimentation, la Food Tech a le vent en poupe. Les initiatives se multiplient à l’image de l’incubateur Smart Food Paris, nouvelle plateforme d’innovation de Paris&Co dédiée aux nouveaux usages alimentaires. Soutenue par Carrefour, Danone, Group Up et Groupe Elior, son am-bition est d’inciter les start-ups parisiennes à innover et de maximiser les échanges entre les différents acteurs (industriels, commerçants, artisans). Des entreprises comme Bel, Fleury Michon ou Lesieur font partie du pôle de compétitivité Vitagora

Goût-Nutrition-Santé, basé à Dijon, dont l’objectif est d’accompagner les entre-prises pour faire émerger des projets d’innovation. Le réseau a créé AcceleRise, un programme d’accélération sans prise de participation porté par des acteurs de l’agroalimentaire avec une approche

pragmatique et engagée, notamment sur les challenges sociétaux en termes de goût, santé, nutrition et environnement. Une de ses missions : accélérer la mise en marché de start-ups et de PME “pour créer des champions industriels”. Le programme vient, justement, de dévoiler les 7 start-ups choisies pour composer la première pro-motion d’AcceleRise, sur les 70 start-ups de la FoodTech issues de 8 pays différents ayant candidaté. “Notre programme rentre dans le plan d’action du réseau FoodTech, labellisé French Tech en juillet 2016, dont l’ambition est de renforcer l’écosystème au niveau national”, explique Christophe Breuillet, directeur de Vitagora. Adossé au pôle de compétitivité, AcceleRise ouvre la voie à un réseau de 350 structures de l’agroalimentaire.

COUP D’ACCÉLÉRATEUR POUR LE RETAILAutre initiative, cette fois en faveur du re-tail et du e-commerce. En novembre 2016, Scientipôle, accélérateur du premier mil-lion d’euros de chiffre d’affaires des start-ups innovantes de la région Ile-de-France, a lancé un programme d’accélération dédié au e-commerce et au retail pour recruter 15 start-ups du secteur. Idem en janvier pour une nouvelle promotion de 15 start-ups qui développent des solutions pour accompagner les entreprises dans leur transformation numérique, et en février sur celles qui développent des produits et/ou services qui révolutionneront le quoti-dien de demain. Une fois sélectionnées, les jeunes pousses bénéficieront, sans participation au capital, d’un accompa-gnement sur mesure de 3 ans pour struc-turer leur projet, développer leur offre, lever des fonds, trouver des clients, et d’un financement jusqu’à 120 k€ non dilutif. Le Groupement des Mousquetaires a inté-gré le programme d’accélération dédié aux start-ups du e-commerce et du retail afin d’identifier les jeunes entreprises qui développent de nouvelles solutions et proposent de nouveaux services capables de bouleverser les usages du marché. Ce nouveau partenariat prévoit, également, que Les Mousquetaires accompagnent les start-ups sélectionnées via des expéri-mentations à grande échelle dans les

Licorne C’est quoi cette histoire ?

N’est pas licorne qui veut. Le terme - unicorn en anglais - a été mis au goût du jour pour la première fois en 2013 par une analyste américaine de capital-risque. Aileen Lee publie, alors, une étude démontrant que moins de 0,1 % des entreprises dans lesquelles les fonds de capital-risque investissent atteignent des valorisations supérieures à 1 milliard de dollars. Le mythe est né. Le terme “licorne” est savamment choisi pour donner une grande visibilité à son étude. Un mot qui renvoie à l’imaginaire, à l’heroic fantasy, un mot très Silicon Valley, en phase avec la culture geek. Donc, les licornes sont ces animaux fabuleux et rares, ces start-ups qui ont moins de dix ans d’existence et atteignent des valorisations d’au moins 1 milliard de dollars. Le monde en compterait environ 150. Mais leur nombre évolue aussi rapidement que les nouvelles technologies. On trouve Uber, AirBnB, Snapchat, Pinterest, Dropbox, Spotify ou le Français BlaBlaCar.

Station F Le plus grand campus de start-ups au monde

Station F, le plus grand incubateur du monde, devrait ouvrir ses portes en avril 2017 au cœur de Paris sur 34 000 m2 dans l’ancienne Halle Freyssinet. Née de l’initiative de Xavier Niel (Free, Ecole 42 en France et en Californie, fonds Kima Ventures) pour donner davantage de cohérence à un écosystème start-up éclaté, Station F (250 M€ d’investissement) accueillera tout ce dont une start-up a besoin : un programme d’incubation, des bureaux, du conseil, un réseau d’entrepreneurs, l’accès à des investisseurs, à la French Tech, au BPI… “Notre objectif, avec Station F, n’est pas seulement de créer le plus grand campus du monde, mais aussi de créer un espace qui rassemble tout l’écosystème sous un seul et même toit. C’est un projet international et ambitieux qui met la France et l’Europe sur le devant de la scène start-up internationale”, souligne Roxanne Varza, directrice de Station F.Sur le site, on trouvera, notamment : 5 une zone start-up contenant plus de 3 000 stations de travail et 10 programmes d’accompagnement internationaux

indépendants les uns des autres, dont le Founders Program de Station F, pour les start-ups en amorçage mais, aussi, les incubateurs de Facebook, vente-privee.com ou HEC ;

5 un fablab propulsé par TechShop ;5 des espaces événementiels dont un auditorium de 360 places ; 5 des salles de réunions et des bureaux privés, des fonds d’investissement…5 un café et un restaurant pour 1 000 personnes, contenant 4 cuisines et ouvert 24h/24 et 7j/7 ;5 un espace de co-living qui accueillera 600 entrepreneurs dans une centaine d’appartements en 2018.Sont déjà attendus : vente-privee.com, Daphni (capital-risque en start-up numériques), Techshop Ateliers Leroy Merlin (ateliers collaboratifs, makers), Ventech (capital-risque), HEC au travers de son incubateur multisectoriel, Kima Ventures (VC de Xavier Niel), Facebook autour de la culture du “hacking”, la créativité et l’agilité.

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points de vente de ses adhérents. La nouvelle promotion a été dévoilée en jan-vier 2017. La start-up K-ryole a remporté le concours de pitch en une minute trente pour sa remorque électrique autopropulsée pour le transport de charges à vélo. On trouve, aussi, Boutwik, une solution Saas de mar-ketplaces intuitives à créer et utiliser pour monétiser son audience en proposant à sa communauté une expérience shopping sur mesure. Ou encore Occi, une solution per-mettant d’analyser les différents parcours clients en point de vente et Shipup qui offre la possibilité aux e-commerçants d’envoyer des notifications personnalisées aux clients tout au long de la livraison.

GRANDE DISTRIBUTION : ELLE S’ENGAGEDu côté de la grande distribution les lignes bougent également. En octobre 2016, Auchan Retail France a organisé son pre-mier Salon des start-ups à Villeneuve-d’Ascq. Une trentaine de jeunes pousses – sur une centaine rencontrées au cours de l’année – sont venues se présenter aux équipes de la centrale d’achats. Pour pré-server leur agilité et leur capacité à propo-ser des solutions originales, le distributeur mise davantage sur ces échanges que sur la mise en place d’un incubateur, format plus classique mais, aussi, plus rigide et donc moins enclin à laisser s’exprimer librement la force créatrice et innovante de ces jeunes entreprises. Au menu, de ces 31 start-ups : la livraison du dernier km, la réalité augmen-tée, la signalétique connectée, les solutions digitales en merchandising, l’économie col-laborative, la géolocalisation… Des projets de partenariat concrets devraient abou-tir. Parmi les start-ups qui accompagnent déjà le distributeur, on trouve You2you qui propose une livraison entre particuliers, en moins d’une heure ou sur rendez-vous via une plateforme collaborative, ou en-core Smart Pixels (qui travaille aussi avec Carrefour ou Brice) qui, grâce à la réalité augmentée, transforme les produits en écrans. On peut, ainsi, personnaliser les ar-ticles présentés en magasin et exposer une gamme entière à partir d’un seul modèle.Autre exemple : en fin d’année dernière, Franprix a lancé un concours d’innova-tion à destination des start-ups, sur le

thème “Quels produits et services inno-vants pour le commerce de proximité”. Un “Pitch Day”, journée d’open innova-tion, où les entrepreneurs ont “pitché” devant un jury de professionnels. Le 1er prix a été décerné à it’smycar pour une nouvelle forme de publicité collaborative qui fait des automobilistes les ambassa-deurs temporaires de la marque dont ils portent les stickers sur leur véhicule. Le concept a déjà séduit 30 000 automo-bilistes et 42 entreprises. La start-up a, ainsi, remporté 10 000 € et un partena-riat commercial avec l’enseigne. “Il y a deux ans, le nouveau concept de maga-sins Franprix a fait bouger les lignes de l’ultra proximité. Depuis, nous sommes continuellement à la recherche de projets

innovants”, souligne Jean-Paul Mochet, directeur général de Franprix. En 2016, l’enseigne avait déjà développé des par-tenariats dont deux dans le secteur du retail avec des start-ups. Franprix s’est engagé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire aux côtés de Phenix. La start-up “effectue les collectes des invendus des magasins Franprix par grappes de maga-sins puis les redistribue en circuit court aux associations caritatives de proximi-té. Après une opération pilote réussie sur quelques points de vente, la coopération a rapidement été étendue et couvre, actuel-lement, 200 magasins en Ile-de-France et en régions”, précise Jean Moreau, co-président et fondateur de Phenix. Depuis plusieurs mois, l’enseigne s’est, égale-ment, associée à la société de livraison collaborative BtoB Stuart pour assurer un service de livraison express à domicile. “Une phase pilote a démarré début 2016 et nous l’avons rapidement déployée sur une soixantaine de magasins”, explique Benjamin Chemla, CEO et cofondateur de Stuart. La start-up offre un service de

coursiers à la demande, rapide, flexible et clés en main via sa plateforme tech-nologique permettant de connecter commerçants et e-commerçants à une flotte de coursiers indépendants géo-localisés (vélos, vélos-cargo, motori-sés). Après Paris, Londres et Barcelone, Stuart a récemment étendu ses activités à Lyon et travaille avec des enseignes comme Zalando, Allo Resto ou Sushi Shop. L’entreprise est soutenue à hau-teur de 22 millions d’euros par des socié-tés et investisseurs comme le Groupe La Poste, Jacques-Antoine Granjon (vente-privée.com), Allo Ciné ou PriceMinister - Rakuten. Enfin, depuis décembre der-nier, Franprix s’est allié avec la start-up espagnole Glovo pour livrer courses et repas de l’enseigne chez les Franciliens en moins d’une heure via cette nouvelle plateforme de livraison.De son côté, Carrefour choisit de confier ses jeunes talents à 13 start-ups. Une dé-marche qui s’inscrit dans le parcours de formation des jeunes hauts potentiels re-crutés par l’enseigne via ses programmes Graduate Dirigeant et Graduate Digital. Après un parcours de 3 ans dont une par-tie à l’international, ces jeunes cadres intégreront une start-up française pour une immersion de plusieurs mois, à

temps plein avec des missions de straté-gie marketing, de développement com-mercial et d’organisation contribuant à son développement. “En étant au cœur des start-ups, nous souhaitons que nos jeunes Graduate bénéficient d’un véritable partage d’expérience leur permettant de mieux appréhender cet écosystème digital qui fait, aujourd’hui, partie intégrante de la vie de l’enseigne”, souligne Isabelle Calvez, directrice des Ressources Humaines de Carrefour France. Parmi ces start-ups, certaines développent des solutions in-novantes en matière sociétale et envi-ronnementale comme Optimiam, appli-cation antigaspi qui informe en temps réel des promotions sur les excédents alimentaires des commerçants alentour, dont l’enseigne est partenaire. Ou en-core I Wheel Share, une plateforme sur laquelle les utilisateurs cartographient et partagent les lieux et événements adap-tés aux personnes à mobilité réduite. D’autres start-ups offrent de nouveaux services comme Mobeye, application qui propose aux clients de répondre à de courts questionnaires dans les maga-sins en échange de réductions, ou encore Coephe, plateforme spécialisée dans l’ouverture, l’aménagement et la ges-

tion de pop-up stores.

PURE PLAYERS : UN ADN TRÈS PROCHE DES START-UPSDu côté des pure players, les initiatives en matière de start-up ne manquent pas. L’ADN innovation étant probablement plus proche de l’agilité des jeunes pousses que leurs confrères de la grande distribu-tion physique. À l’image de Look Forward by showroomprive.com, une plateforme qui accueille toutes les innovations sus-ceptibles de révolutionner le monde de la mode et du retail. Les start-ups incu-bées chez Look Forward sont hébergées pendant un an dans les locaux du pure player et sont mises en relation avec ses écosystèmes de la mode et du digital. Une équipe d’experts en finance, logis-tique, administration, juridique, marke-ting et communication est mise à dispo-sition des jeunes pousses. Soit, au total, un package valorisé de 100 à 150 K€ par start-up. Pour sa deuxième saison, Look Forward accueille à nouveau 10 start-ups comme The Chatbot Factory, spécialisée sur les chatbots intelligents et évolutifs ou Hivency qui automatise les relations entre marques et influenceurs.Quant à vente-privee.com, il rejoint Station F, le plus grand incubateur du monde qui devrait ouvrir ses portes en avril prochain, au coeur de Paris, à l’ini-tiative de Xavier Niel. De quoi créer les conditions d’un écosystème complet sous le même toit pour faciliter le développe-ment des start-ups et les faire grandir. Car, pour l’heure, il faut traverser l’Atlantique pour rencontrer la majorité des licornes, la France n’étant dotée que d’un seul ani-mal fantastique. “Les champions agiles de la nouvelle économie cotés au Nasdaq af-fichent une jeunesse insolente, à l’instar des Gafa, âgés, en moyenne, de moins de 30 ans, là où notre CAC 40 pourrait faire figure de Panthéon du haut de ses 101 ans d’âge moyen. Au-delà du dynamisme exponen-tiel et ininterrompu depuis 3 ans du capital risque en France pour relancer notre ascen-seur économique, la collaboration avec les grands groupes apparaît comme un levier incontournable pour propulser nos jeunes pousses dans les pas des géants Gafa et des jeunes champions mondiaux Tuna – Tesla, Uber, Netflix, AirBnB”, concluent Franck Sebag et Frédéric Levaux, d’EY.n

Trophée ECR Start-up 2016 Elementum deux fois récompensée

En 2016, les Trophées ECR France se sont étoffés avec deux Prix supplémentaires créés en partenariat avec Capgemini afin de mettre en valeur des start-ups qui révolutionneront la supply chain, le commerce, voire la consommation de demain.Le Prix du Jury professionnel (dont Points de Vente faisait partie) et le Prix des étudiants de l’ESCP sont, tous les deux, venus récompenser la start-up Elementum implantée à Mountain View, en Californie, au cœur de la Silicon Valley. La jeune pousse, qui est en fait un spin-off de Flex, a comme voisins Google, la Fondation Mozilla ou LinkedIn qui utilisent, d’ailleurs, la même technologie (Graphe). Grâce à sa suite d’applications (Transport, source, manufacture, inventory, executive) multi-devices, Elementum offre un accès simple et en temps réel aux informations permettant de piloter la supply chain : une sorte de tour collaborative dans le cloud qui permet de gagner en agilité pour fournir systématiquement le bon produit, au bon moment, au bon endroit. Elementum s’appuie sur les technologies Graphe et du Machine Learning. Et fait ses premiers pas en Europe avec un premier client en Allemagne : BASF. Etaient également nominées : Click&Truck (place de marché BtoB dédiée au tranport routier, Vekia (machine learning pour une supply chain prédictive), ffly4u (géolocalisation et analyse des marchandises, contenant et contenu), Datapred (allocation dynamique de stocks) et devatics (suppression des ruptures de stock grâce au “ship from store”) et Easy2Trace (solutions de tracking intelligente pour les chargeurs).

RH : confier ses talents

à des start-ups

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L’innovation agile

N°1207 - 20 février 2017 - www.pointsdevente.fr www.pointsdevente.fr - 20 février 2017 - N°1207

Start-up Comment choisir ?Au cœur des nouvelles tendances de la distribution, le cabinet Aliznet a sélectionné 4 start-ups proposant des solutions capables de créer de la valeur ajoutée. Une démarche qui s’appuie sur l’expertise de deux cellules : métier et veille technologique. Avec, à la clé, un

accompagnement pas à pas et sur-mesure.

Côté innovation, le cabinet Aliznet s’appuie sur deux cellules pour accompa-gner ses clients : l’une dédiée aux métiers et l’autre à la veille technologique. La première identifie, analyse et diffuse les nouvelles tendances et usages des mar-chés français et internationaux. Le L@b, lui, restitue, en quelque sorte, ces nou-veaux usages sur les marchés au travers de la création de nouveaux outils en lien, à la fois, avec l’émergence des réflexions issues de la cellule métier mais, aussi, de la veille technologique, le tout en colla-boration avec les clients et partenaires. Il expérimente de nouvelles solutions. Il développe des accélérateurs de crois-sance avec des outils clés en mains mais, également, avec des solutions sur-mesure pour répondre à des besoins spécifiques. Un ancrage terrain allié à une veille tech-nologique qui permet à Aliznet d’être à la fois au cœur des nouvelles proposi-tions apportées par les start-ups et des besoins stratégiques des acteurs du retail. “Ces dernières années, l’afflux de start-ups conjugué aux fortes volontés d’innovation de nos clients et prospects, le tout dans un contexte de ralentissement de l’économie,

a accentué la recherche de relais de crois-sance autour de l’internationalisation, du digital, de l’omnicanalité, de la connais-sance du parcours client, de l’optimisation des prévisions, de la planification et de la supply chain”, explique Thierry Lembert, DGA & Associé et directeur du Pôle conseil d’Aliznet. Avec un constat : beaucoup d’ini-tiatives se sont développées tous azimuts,

sans forcément de pertinence, sans entrer véritablement dans une logique réfléchie et construite de “test & learn”. “Nous avons donc essayé de prendre du recul et de recen-trer nos réflexions sur les start-ups qui pou-vaient potentiellement être un levier sur les métiers de la distribution. Avec l’idée que les start-ups que nous allions identifier ne seraient pas forcément les championnes de demain, mais qu’elles seraient approchées de façon pragmatique de manière à révéler tout le potentiel de leur écosystème. Cela veut dire que ce ne sont pas des sociétés présentant juste un concept sur Powerpoint mais qu’elles ont déjà au moins réalisé des prototypes, des tests, qu’elles ont levé

SMARTZER Vidéos interactivesLe Britannique Smartzer propose un lecteur de vidéos interactives avec contenu achetable et analyse de données. Concrètement, le lecteur ajoute des hotspots cliquables aux vidéos. Les utilisateurs peuvent, ainsi, cliquer sur un article figurant dans la vidéo pour obtenir des informations ou être redirigés vers la boutique du vendeur. Les vidéos deviennent, ainsi, un outil performant pour augmenter les taux de conversion et d’interaction client. Avantages selon Aliznet : 5 Valeur ajoutée : monétisation des vidéos en créant des liens directement

cliquables et créer de l’interaction.5 Rémunération sur abonnement en fonction du nombre de vues des vidéos.5 Solution embarquée dans le système d’information via iFrance comme YouTube.5 Temps de déploiement : environ 1 semaine entre l’installation, la customisation

client (référencement, etc.) et le taggage vidéo.

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Innover… Quoi et comment ? Quelle innovation ? Comment la mettre en œuvre ? Face aux enjeux de la digitalisation, croiser les objectifs prioritaires avec les innovations disponibles est fondamental. Tout comme identifier les start-ups pouvant apporter une réelle valeur ajoutée. Par Thierry Lembert, DGA & Associé et directeur du Pôle conseil et Édouard Beha, directeur Digital et CRM et responsable de la Cellule veille, Aliznet.

Dans un contexte de “proliféra-tion” des innovations et des outils digi-taux, les distributeurs doivent identifier les solutions les plus appropriées à leurs enjeux et à leurs problématiques pour continuer à servir au mieux leurs clients et convaincre leurs prospects. Si la néces-sité d’intégrer le digital au sein des orga-nisations et des processus ne fait aucun doute, les moyens pour y répondre sont nombreux et variés : vendeur “connecté”, bornes interactives en magasin, réalité augmentée, cabine d’essayage “connec-tée”, vitrines tactiles, application de fidélisation client, puces RFID, service d’e-réservation, click & collect… Ainsi, l’identification, l’évaluation et le choix de la bonne innovation à intégrer dans la chaîne de valeur posent de réels pro-blèmes aux marques et aux enseignes. Le nombre d’options possible conduit certaines marques à lancer un nouvel ou-til pour copier leurs concurrents, d’autres se jettent sur la dernière nouveauté qui fait le buzz ou encore commandent de longues et coûteuses analyses de fai-sabilité sans réellement innover. Pour éclairer leurs décisions, accélérer leur processus d’innovation et améliorer leur ROI, il est important de s’appuyer sur la maîtrise des enjeux et contraintes des marques et enseignes selon leur secteur d’activité. Chez Aliznet, cette démarche

s’appuie, aussi, sur les réflexions issues de notre cellule de veille technologique. Cette approche permet de croiser les objectifs prioritaires de la marque ou de l’enseigne (rajeunir son image, simplifier le parcours client…) avec les différents leviers possibles dont les innovations disponibles (réalité augmentée, ven-deur augmenté…), et d’identifier parmi ces dernières celles pouvant contri-buer au mieux à l’atteinte des objectifs. Grâce à cette approche, la marque est en mesure d’identifier aussi bien les bé-néfices directs (augmentation du CA) et indirects (satisfaction vendeur), que les impacts (nouvelles étapes du proces-sus de vente) liés à chaque innovation. La cellule de veille d’Aliznet a lancé, en parallèle, un processus d’identification et de recensement de start-ups pouvant apporter une réelle valeur ajoutée aux enseignes et aux marques. Ce processus permet de proposer rapidement à ces dernières des options pour mettre en œuvre l’innovation.

MISE EN ŒUVRE RÉUSSI POUR UN ROI OPTIMISÉL’identification de la ou des bonnes in-novations pour la marque ou l’enseigne n’exclue pas une approche pragma-tique pour définir les hypothèses de tra-vail et le ROI attendu ; le bénéfice des

innovations est souvent difficile à évaluer compte tenu justement de leur caractère “novateur” et donc du manque de recul et de référents. Le manque de clarté des objectifs poursuivis et la mécon-naissance du rôle de chaque innovation (image, trafic, CA, qualité de services…) conduisent très régulièrement à des déceptions et des incompréhensions au sein des CODIR, quant aux résultats ob-tenus. La mise en place d’une innovation doit commencer par la clarification des points précédents avant de lancer une phase de POC (i.e. “proof of concept”). Ceci afin de confirmer, dans un contexte de laboratoire, la pertinence des objec-tifs, la robustesse des hypothèses et des apports réels de l’innovation. Cette phase doit être suivie d’un pilote qui peut s’étendre sur plusieurs mois (un ou plu-sieurs pilotes en fonction de l’hétérogé-néité de l’entreprise). Cette période est nécessaire afin de valider les conditions de mise en œuvre et d’intégration de l’in-novation dans l’environnement existant de l’entreprise (culture, pratique, pro-cessus, organisation, SI) et cela avant de pouvoir valider sa généralisation. Les moyens mis en œuvre lors des phases de POC et de pilote conditionnent la qua-lité et le rythme du déploiement et sont révélateurs des réelles ambitions de l’en-seigne ou de la marque.n

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# Apport ! Impact Bénéfices élevés

4 Start-ups innovantes à l’honneur

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Thierry Lembert Édouard Beha

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2524ENQUÊTE Start-up |

L’innovation agile

N°1207 - 20 février 2017 - www.pointsdevente.fr www.pointsdevente.fr - 20 février 2017 - N°1207

liées à l’utilisation d’une étiquette. Celle-ci peut facilement se détacher, l’autocol-lant RFID étant positionné lui-même sur une étiquette accrochée succinctement au vêtement. Et cela fait une très grosse différence. Notamment au moment des inventaires. Supposons qu’une étiquette soit détachée, volontairement ou non. Lors de l’inventaire, dans la configuration classique, le dispositif ne va pas s’aper-cevoir que le vêtement est manquant en cas de vol puisqu’il détecte toujours l’éti-quette, laissée au sol ou glissée dans la

poche d’un autre article. L’enseigne ne demandera pas de réapprovisionnement et peut se retrouver potentiellement en rupture de stock si un client souhaite ce

produit. C’est une double peine : le vol et la vente ratée qui suit. D’autre part, la technique filaire permet une plus grande précision de détection que l’étiquette : 100 % contre 95 % en taux de lecture.Du côté des enseignes et des marques, globalement, on peut dire que les avan-tages du fil sont de trois ordres. Ce fil peut être utilisé comme un antivol : plus besoin, alors, d’utiliser des antivols clas-siques qui, parfois, peuvent dégrader les tissus légers ou gêner lors de l’essayage. Sans compter sur le temps gagné en caisse et sur la gestion de ces antivols.Il est également utile pour la protec-tion des marques contre la contrefaçon puisque les vêtements ont, désormais, une identité infalsifiable et unique. Enfin, la gestion de la qualité est améliorée puisque l’on est capable de tracer le vête-ment de sa conception jusqu’à son retour éventuel par le client, même s’il a perdu son ticket de caisse (ou sa revente par le consommateur qui, bénéficie, lui aussi, d’une garantie d’authenticité).

5 Des pilotes en cours ? Oui, nous allons fournir quelques dizaines de milliers de dispositifs pour valider la solution dans un environnement réel, en magasin ou en entrepôt. Nous n’avons pas vraiment d’objectifs en termes de quantité mais plutôt en termes de vali-dation autour du plus grand nombre de prospects.n

EASYSIZE Diminution des retoursTrouver la bonne taille et la bonne forme des vêtements sans avoir à prendre de mesures physiques. C’est ce que propose le Danois EasySize depuis 2013 en analysant les comportements d’achat des clients en ligne. La solution basée sur le machine learning détecte le meilleur ajustement client/vêtement et disponibilité en stock en quelques secondes en utilisant les données existantes et génère, automatiquement, un flux de produits personnalisé. Un tableau de bord analytique permet de suivre l’impact d’EasySize sur les ventes pour chaque commande en temps réel.

Avantages selon Aliznet : 5 Valeur ajoutée : diminution des

retours (de 9-10 % contre 25-35 % en moyenne marché) et meilleure conversion (9 % au lieu de 1-2 % en moyenne marché). Chiffres EasySize.

5 Bouton disponible sur la fiche produit pour trouver sa taille en fonction d’autres marques.

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ENTRETIEN AVEC ALAIN PAPANTI, DG ET COFONDATEUR DE PRIMO 1D5 Primo1D a été lauréat de l’édition 2015 de Tremplin Entreprises. C’est là qu’a démarré l’aventure ? Alain Papanti. Nous avions déjà le pro-jet de créer une structure. Et c’est effec-tivement l’obtention de ce prix qui nous a poussé à aller plus loin. Nous étions 3 associés à l’époque : Emmanuel Arène, PDG de Primo1D et Dominique Vicard, chercheur au CEA de Grenoble qui est resté deux ans avec nous avant de re-tourner au Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information, le Leti. Nous exploitons environ 18 bre-vets du CEA dont nous avons la licence exclusive pour cette technologie bapti-sée E-Thread. Et nous avons décidé de nous focaliser sur un produit innovant : le développement du premier disposi-tif filaire RFID UHF au monde. Ce qui nous permet de proposer, entre autres, des vêtements connectés : le Graal en

matière de traçabilité puisque l’on peut assurer un suivi totalement incorporé au tissu, invisible, indétachable et durable. C’est ainsi qu’en 2014 nous avons levé 2 M€ de fonds. Ce qui nous a permis d’in-vestir en industrialisation et en business

development. La phase d’industrialisa-tion consistait à construire un équipe-ment nous permettant de produire une quantité raisonnable de nos fils. C’est désormais chose faite. Notre outil de production est installé chez notre sous-traitant EFI Automotive, à Lyon, et nous permet de produire 5 millions de nos dis-positifs par an.

5 Avez-vous d’ores et déjà procédé à des tests ?Oui. Et nous avions validé l’intérêt du produit auprès de quelques prospects que nous avions utilisés comme référents lors de notre levée de fonds. Désormais, nous sommes prêts et nous entrons dans une phase de commercialisation active.

5 Quelles sont vos cibles prioritaires ? Clairement, les marques de vêtements et les distributeurs, plutôt sur un segment premium. Tout simplement parce que ce sont ces acteurs qui en tireront un maxi-mum de valeur ajoutée. Du coup, le prix d’un fil est d’environ 25 centimes d’euros avec une évolution en fonction des vo-lumes qui peut descendre jusqu’à 10 cen-times. C’est plus cher que l’étiquette qui se situe entre 5 et 10 centimes d’euros. Mais les avantages du fil apportent une valeur ajoutée qui compense largement ce différentiel de coût.

5 Quels sont les avantages supplémen-taires apportés par le fil rapport à une étiquette RFID ? Notre fil RFID, d’une longueur d’environ 17 cm, est intégré de façon durable dans les vêtements dès la conception de celui-ci et dissimulé dans une couture, un our-let ou rabat. Du coup, nous sortons d’un certain nombre de problématiques

des fonds, structuré leur organisation. Et, ensemble, on affine les développe-ments, les process, les pratiques”, ajoute-t-il. Par exemple, les start-ups EasyTrace et Smartzer ont été référencées dès 2016 et mises quasi systématiquement en avant auprès des clients et prospects dans la mesure où leur capacité innovante pou-vait être un accélérateur de croissance.

Une façon pour les acteurs du retail d’ex-périmenter des choses concrètes avec un partenaire sur une durée et un périmètre limités, avec des attentes circonscrites en progressant par étapes. Deux autres start-ups, françaises cette fois (Promo1D et ShopRunBack), ont été retenues par Aliznet en 2016. Soit, au final 4 start-ups qui font, désormais, partie des dix jeunes

pousses sélectionnées pour la première promotion de l’incubateur Lafayette Plug and Play développé par le groupe Galeries Lafayette, accélérateur entièrement dédié aux métiers du commerce et de la mode. “Ce qui démontre que nous avons une lec-ture convergente sur certaines des pistes à explorer dans le secteur de la distribution”, conclut Thierry Lembert.n

Un fil RFID intégré

au vêtement

PRIMO1D Le fil RFID

La technologie : La start-up industrialise une technologie de RFID filaire innovante ayant les mêmes caractéristiques qu’une étiquette RFID sauf qu’elle se présente sous forme de fil durable intégré de façon invisible au vêtement dès sa conception. Elle est totalement compatible avec le standard UHF EPC Gen 2.Le commentaire d’Aliznet : Primo1D bénéficie d’un avantage technologique important

à destination des acteurs de l’industrie textile, notamment grâce à sa traçabilité par RFID via une technologie unique.

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SHOPRUNBACK Logistique des retours5 La technologie : Solution de gestion des retours centralisés

multi-enseignes pour les e-commerçants.Le commentaire d’Aliznet : ShopRunBack répond à des problématiques liées aux retours colis qui représentent un sujet tout aussi sensible que la livraison du client. D’autant que le retour gratuit de produits est un service qui prend de l’ampleur et qui incite les consommateurs à commander plus… l’enjeu pour les enseignes consiste donc à bien maîtriser toute cette chaîne logistique, retour y compris, pour ne pas exploser ses coûts.

5 La start-up a été créée en 2014 autour de la problématique des retours pour les e-commerçants…Florian Laudillay. Oui, c’est un constat d’expérience que nous avions vécu en tant que e-logisticiens. Nous avons donc souhaité développer une solution techno-logique et logistique qui permettent aux e-commerçants d’accompagner leurs clients dans leur démarche de déclara-tion, d’enregistrement et d’achemine-ment de leurs retours produit. Une dé-marche souvent source d’insatisfaction, relativement complexe et pourtant aussi importante que la livraison. La logistique de retour doit être personnalisée, chaque client est unique et chaque motif de re-tour est unique. Il faut savoir que 30 % des appels au service client d’un e-com-merçant concernent les retours et leur suivi, notamment pour savoir quand le remboursement ou l’échange produit va être effectif. Donc, concrètement, nous offrons un outil qui permet aux e-com-merçants d’avoir une visibilité en temps réel de tous les retours créés par leurs clients, de la déclaration jusqu’à la remise en stock chez notre client, sans oublier la garantie de remboursement. 5 Comment ça se passe pour le client ?Le service est accessible via des appli-catifs web et mobiles. Et nous avons le même parcours sur notre site Internet.

En amont, nous avons relevé toutes les conditions et adresses de retour auprès des enseignes. De cette façon, lorsque le client se connecte, il lui suffit de sélec-tionner l’enseigne concernée, le motif de retour et le mode d’enlèvement. Et notre algorithme fait le reste pour présenter au client les différentes options à sa disposi-tion. Si le e-commerçant ne fait pas partie de nos clients, le consommateur prend en charge le retour. Sinon, toutes les confi-gurations de niveau de services sont pos-sibles en fonction du partenariat que nous avons tissé avec le e-commerçant. 5 Quels types de services offrez-vous aux e-commerçants ?Nous agissons globalement sur la logis-tique du premier au dernier km dans le cadre d’une logistique des retours : dé-claration et enregistrement du retour

du client, édition d’étiquettes pré-impri-mées, enlèvement à domicile ou en point relais, simple validation de réception ou contrôle quantitatif ou qualitatif, éven-tuel reconditionnement, relivraison sur la plateforme logistique de l’e-commer-çant. A chaque e-commerçant de sélec-tionner tout ou partie de ses services en fonction de sa politique de retours. Nos solutions sont accessibles dans une vingtaine de pays en Europe grâce à notre réseau de logisticiens. Et nous al-lons étendre cette offre à d’autres pays. Bien évidemment, tout est tracé : les en-seignes peuvent, ainsi, suivre en temps réel la gestion des retours et savoir où se trouvent leurs produits. 5 Quels sont vos clients ?Nous avons été accompagnés par un grand retailer, Mango, avec lequel nous avons construit le modèle et l’offre de services. Aujourd’hui, nous avons des mil-liers de clients/consommateurs qui repré-sentent plusieurs dizaines de e-commer-çants à notre actif sur différents volumes, du petit vendeur de place de marché avec 10 retours par mois, à de gros acteurs avoi-sinant les 5 000 à 10 000 retours par mois. Et nous sommes en train d’étendre nos solutions aux produits de plus de 30 kg, avec une solution de reprise à domicile ou encore en dépose en point relais spéciali-sés pour produits volumineux.n

ENTRETIEN AVEC FLORIAN LAUDILLAY, CO-FONDATEUR DE SHOPRUNBACK

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