enquete - who.int · 2.6. situation - économique ... seulement 69% vivent dans des conditions...
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ENQUETE : Le tabac et la pauvreté au
Mali
RAPPORT PROVISOIRE
Septembre 2010
Hippodrome Rue 232 Porte1633 –
Tél. : 76.43.98.75 - BP E4755 Bamako - Mali
Email [email protected]
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SOMMAIRE 1 Tabac et pauvreté ............................................................................................................................ 12
2 Pauvreté et de consommation de tabac ........................................................................................... 13
3 Tabagisme, production et importation au Mali ................................................................................ 17
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LISTE DES ABREVIATIONS
EMEB : Enquête Malienne d'Evaluation de la Pauvreté
EMCES : Enquête Malienne de Conjoncture Economique et Sociale
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
INSTAT: Institut National de la Statistique
EDS: Enquête Démographie et Santé
OMVS: Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
US: United State
OHVN: Office Haute Vallée du Niger
SONATAM : Société Nationale Tabac et Allumette du Mali
EBC : Enquête Budget Consommation
FMPOST : Faculté de Médecine Pharmacie ET Odontostomatologie
FAR : Femme en Age de Reproduction
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I; INTRODUCTION
Le tabagisme se définit comme le fait d’inhaler la fumée de cigarette ou de chiquer.
Cette forme de consommation du tabac est la plus largement répandue dans le
monde.
Son accroissement actuel menace la population mondiale notamment celle des pays
en développement.
L’importance de cette consommation fait craindre une expansion avec des
conséquences plus dramatiques.
L’usage du tabac est considéré comme l’une des principales causes de décès
évitables dans le monde.
La Banque Mondiale estime que d’ici trois décennies, les décès prématurés
provoqués par le tabac dans les pays en développement dépasseront le total des
décès dus au sida, à la tuberculose et aux complications de l’accouchement.
Cependant, au Mali, l’ampleur et la gravité liées à la problématique de la
consommation du tabac ne sont encore pas connues avec précision.
Néanmoins, les résultats de quelques études partielles disponibles, menées à
travers le pays, ont montré que la consommation du tabac constitue un réel problème
de santé publique et de développement.
II ; CONTEXTE
2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
La République du Mali est située dans la zone soudano sahélienne, de l’Afrique de
l’Ouest, et couvre une superficie de 1 241 238 km².
Pays continental, il est limité :
- au Nord par l’Algérie,
- au Sud par la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso,
- à l’Est par le Niger et le Burkina Faso,
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- à l’Ouest par le Sénégal et la Mauritanie.
2 .2. Hydrographie
Il est arrosé par les deux plus grands fleuves de l’Afrique Occidentale et leurs
affluents : le Niger et le Sénégal. Pour la fourniture de l’énergie hydroélectrique et le
développement de l’agriculture avec maîtrise totale de l’eau trois grands barrages ont
été construits sur les deux principaux cours d’eau.
Dans le carde de l’OMVS, les barrages, de Manantali et Sélingué ; et celui de
Markala qui date du temps colonial.
2.3. Climat
Le climat est du type tropical chaud et sec. Le pays compte trois saisons
climatiques : la saison chaude allant de Février à Mai, la saison des pluies allant de
Juin à Septembre, la saison froide allant d’Octobre à Janvier.
Le désert occupe presque les 2 / 3 du pays.
2.4. Végétation
La flore est composée du désert, de steppes sahéliennes et des savanes
soudaniennes.
2.5. Tourisme
Le pays abrite de nombreux sites historiques et touristiques dont Tombouctou,
Djenné, le Pays Dogon et les Monts Mandingues de Bamako à Siby.
2.6. Situation - économique
L’économie du Mali repose en grande partie sur trois piliers du secteur primaire, à
savoir : l’agriculture, l’élevage, et la pêche.
Le secteur secondaire n’est pas très développé. Il n’existe que quelques usines de
transformation des produits agricoles.
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Le commerce « organisé » est en plein essor avec l’avènement de la Jeune
Chambre Economique du Mali, mais il souffre de la concurrence déloyale due à
l’énorme développement du secteur informel.
Le Mali fait parti des Pays Pauvres Très Endettés.
2.7. ORGANISATIONS POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE
Le Mali est divisé en 8 régions économiques et administratives et le District de
Bamako qui a rang de région.
La politique de décentralisation dont le but est « de mieux servir les objectifs de
développement économique et social dans un cadre démocratique et solidaire,
permet de dépasser les inconvénients du découpage » (2) ci- dessus, avec la
création de 49 préfectures, 285 sous préfectures, et 703 communes (dont 666
rurales et 37 urbaines comprenant les 6 du District de Bamako). Cent trente six
communes (20%) ont de 2000 à 5000 habitants et deux cent quarante trois d’entre
elles (35,7 %) ont de 5000 à 100001 habitants.
L’avantage de ce découpage est de rendre les contrées les plus éloignées
accessibles dont les populations sont déjà sensibilisées pour être acteurs et
responsable de leur propre bien-être.
. SITUATION SOCIO- DEMOGRAPHIQUE
2.8. Situation démographique
La population générale du Mali fut estimée en 2001, lors de l’EDS III, à 10 513 695
d’habitants avec une densité moyenne de 8,1 habitants au kilomètre carré.
- le taux d’accroissement annuel est de 2,2%,
- les femmes en âge de reproduction (FAR) sont au nombre de 2 363 997 avec
513.912 grossesses attendues,
- l’indice synthétique de fécondité est de 6,7.
C’est une population très jeune car, il y a 1.987.814 enfants de 0 à 5 ans et
4.626.026 de 0-15 ans.
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2.9. Situation sociale
Le Mali se trouve parmi les pays les moins avancés du monde (PMA). Il occupait en
2002, le 172ème rang sur les 175 concernés dans le classement des indicateurs de
développement humain du Programme des Nations Unis pour le Développement
(PNUD).
Une très grande partie de la population malienne vit au-dessous du seuil de pauvreté
(ou dépense minimale annuelle par tête d’habitant) qui a été établi en 1999 à 97 843
FCFA soit 140 dollars américains (US $).
La disponibilité d’eau potable est un des indicateurs de progrès socio-économique,
malheureusement, seule une partie infime de la population rurale et environ la moitié
de la population urbaine y ont accès.
Quant à l’électricité, seule 63,8 % de la population en bénéficient pendant que
seulement 69% vivent dans des conditions d’assainissement et d’hygiène
relativement adéquates.
Au titre de l’année scolaire 2000-2001, le taux de scolarisation global était
de 62,5%, représentant respectivement 74,1% pour les garçons et 25.9 % pour les
filles.
Avec l’avènement de la démocratie en 1991, les libertés de presse et d’opinion ont
permis une vraie explosion des mass média et une circulation adéquate des
informations jusque dans les contrées les plus reculées du pays. .
2.10. Situation du tabac au Mali
Facteurs favorisant le tabagisme sont :
- La culture et la production du tabac
La culture du tabac se pratiquait depuis des siècles mais la culture industrielle a
commencé avec l’implantation de la SONATAM.
Le Mali produit par an environ 500 tonnes de tabac brut.
Cette production porte sur trois espèces: l’espèce Rustica destinée à la
consommation locale et les espèces Paraguay et Burdey nouvellement introduites
dans le pays. (OHVN)
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Deux opérations de développement agricoles assurent plus de la moitié des
productions nationales de tabac. Il s’agit de l’Office Haute Vallée du Niger ( 250 à
300 hectares de tabac) et le projet de réhabilitation du périmètre agricole de
Baguineda.
Le prix d’achat au producteur était respectivement de 450F pour la première qualité
et de 350 F pour la deuxième pendant que le Kilo du riz était de 200 F et le mil à 150
F le Kilogramme (au moment de l’enquête).
Il faut signaler que la première « Action tabac »a été lancée en 1961, soit une année
seulement après l’accession du pays à la souveraineté nationale. Cette opération qui
s’inscrivait dans le cadre de la transformation des matières premières a abouti à la
création en 1965 de la première fabrique de cigarettes : la Société Nationale des
Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM).
L’Office de la Haute Vallée du Niger (OHNV) était chargé de l’encadrement du
monde paysan pour le développement et la promotion de la culture vivrière et dans
un second temps la culture du tabac avec une superficie de 7500 Km² dans les
zones encadrées. En 2004, les missions de l’OHVN ont été réorientées vers le
remplacement progressif de la culture du tabac par celle des bananes…
A ces productions, s’ajoutent les productions traditionnelles dans certaines localités
du pays (régions Nord, cercle de Niono, pays Dogon et bobo, etc.…)
Tableau N°11 : Production nationale de tabac.
Année 1.1.1.1.1.1 Surface /ha Poids/kg Valeur monétaire
2001-2002 144 244 800 80 784 000
2002-2003 63 107 100 35 343 000
2003-2004 69 117 300 38 709 000
Totaux 276 469 200 154 836 000
- La transformation et la commercialisation
Le Mali produit non seulement du tabac brut mais dispose également d’une unité de
transformation : la SONATAM.
La SONATAM détient le monopole de l’importation et l’exportation des produits
industriels du tabac. Cependant, sa part est estimée à 75% du marché national du
tabac ; le reste étant assuré par la contrebande et la fraude.
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Elle achète chaque année en moyenne 621 tonnes de tabac brut avec des
agriculteurs maliens. Quant à l’importation annuelle, elle est en moyenne de 432 fois
plus importante que les quantités vendues à l’intérieur, soit 298.513 tonnes.
La SONATAM, contribuerait pour 10 milliards de franc CFA par an au titre des impôts
et taxes, y compris les frais de douane sans compter une masse salariale de un
milliard1.
L’industrie du tabac mène des activités florissantes au Mali. Ses importations
officielles de tabac se sont élevées en 2002 à 8 757 455 663 FCFA contre 7 283 149
504 FCFA en 19912.
Les importations de cigarettes n’ont pas connu une progression significative depuis
dix ans compte tenu des difficultés qu’a rencontrées la SONATAM. En effet,
disposant du monopole des importions de tabac au Mali, la SONATAM a du arrêter
cette activité et passait par l’entremise de grossistes privés qui n’ont pas une grosse
surface financière pour importer les produits du tabac. La SONATAM nouvelle
formule, vient de reprendre officiellement les importations.
En 2002, elle a connu un chiffre d’affaires de 15,1 milliards de FCFA et versé la
même année 7 milliards au fisc, en augmentation de plus de 80% par rapport à
20013.
Les exportations en direction du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Chine, du
Royaume uni, de Suisse, du Togo et de l’Angola ont totalisé 271 370 944 FCFA en
20024.
La SONATAM est la seule entreprise nationale de fabrication de cigarettes existant aux cotés d’autres entreprises commerciales maliennes qui font le commerce de gros des produits du tabac : Bally SA , Société Djigué.
BAT et Impérial Tobacco sont aussi présents sur le marché en vue de faire la
promotion de leurs marques.
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Tableau N°12: Importation de cigarettes
Année Poids/Tonne Valeur/Million Droit/Million
2000 74 060 1 643,7 1 997,5
2001 71 260 6 996,0 4 657,7
2002 78 320 8 828,2 5 982,2
2003 87 660 8 817,2 6 436,7
Source: OHVN, section Tabaculture
Tableau N°12: Importation de cigarettes.
Année Poids/Tonne Valeur/Million Droit/Million
2000 74 060 1 643,7 1 997,5
2001 71 260 6 996,0 4 657,7
2002 78 320 8 828,2 5 982,2
2003 87 660 8 817,2 6 436,7
Source: Statistiques douanières, Direction Générale des Douanes, Centre
Informatique 2003
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Situation épidémiologique du tabagisme
Au Mali, la prévalence du tabagisme n’est pas connue sur le plan national. Toutes
fois un certain nombre d’études ont été conduites principalement à Bamako pour
mesurer l’ampleur de la consommation des produits du tabac.
Les résultats de l’enquête globale sur le tabagisme, réalisée à Bamako en octobre
2001, chez les jeunes élèves des écoles fondamentales avec une participation de
2156 élèves, indiquaient que plus du tiers des élèves de 13 -15 ans au moment de
l’enquête consommaient du tabac sous une forme ou autre, 28% s’adonnaient à la
cigarette et 11% à un autre produit du tabac. L’usage du tabac est plus répandu chez
les garçons que chez les filles. Parmi les adolescents qui n’ont jamais fumé, environ
8,6% indiquent qu’ils vont probablement commencer à le faire l’année suivante.
Il ressort de l’étude réalisée par TCHUINDEM Stéphane Flaviette sur le tabagisme
chez les lycéens dans le district de Bamako qu’environ 1% des lycéens interrogés
affirment avoir fumé et parmi lesquels 96% sont des garçons contre 4% de filles.
Dans une autre étude réalisée sur un échantillon de 5433 individus (élèves,
étudiants, enseignants et employés de bureau), on observe que 27,89% des
personnes interrogées fument parmi lesquelles les hommes représentent 43,86%
contre 2,61% de femmes. (2003)
Un sondage d’opinion à petite échelle portant sur un échantillon de 100 personnes à
Bamako donne les résultats suivants :
Au moment de l’enquête, plus du tiers des personnes interviewées consommaient du
tabac sous une forme ou autre, 31% s’adonnant à la cigarette et 11% à un autre
produit du tabac ; l’usage du tabac est nettement plus répandu chez les hommes que
chez les femmes, (40,7% contre 10,5%.)
Sur le plan de santé publique, une étude réalisée par le Pr Diallo B.A montre que le
tabac est le premier facteur connu de douleur thoracique rencontrée en pratique
quotidienne dans le service de cardiologie de l’hôpital du « Point G »
Dans une étude faite à l’Hôpital du Point G en 1981, il a été relevé que le tabac
représentait le principal facteur de risque (45%) dans l’émergence de l’infarctus du
myocarde devant l’hypertension avec 36%.
De Janvier 1996 à Avril 1996 il a été recensé à l’Hôpital du Point G 155 malades
hospitalisés pour cardiopathies ischémiques, emphysème pulmonaire et cancer
primitif broncho-pulmonaire (il peut arriver que certains malades portent
cumulativement deux voire trois affections en même temps)
Ces affections étaient liées au tabagisme dans des proportions variables :
- Sur 81 cas de cardiopathies ischémiques, 42 cas sont liés au tabagisme soit 51,85%
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- Sur 78 cas d’emphysèmes pulmonaires, 62 cas sont d’origine tabagique soit 79,48%
- Sur 66 cas de cancers primitifs broncho-pulmonaires, 51 cas sont dus au tabagisme soit 77,27%
-
Le présent document porte sur les résultats de l’enquête sur le tabac et la pauvreté
au Mali.
Il est divisé en deux parties :
- les résultats de la recherche documentaire
- Les résultats de l’enquête complémentaire tabac et pauvreté réalisée :
II – LA REVUE DOCUMENTAIRE.
Cette revue documentaire a porté sur les enquêtes déjà effectuées au Mali à
différents niveau par l’INSTAT, la direction nationale de la Santé, les résultats de
thèses des étudiants de la FMPOST qui ont pris en compte la problématique du
tabac au MALI. Il ressort les données suivantes :
Comme dans la plus part des pays en développement, le Mali qui est classé parmi
les 5 premiers pays les pauvres du monde selon le rapport du développement
humain de 2009 est confrontée à un phénomène de tabagisme aux avancées
inquiétantes.
Selon l’Enquête Malienne d'Evaluation de la Pauvreté (EMEB) 2001, l’incidence de la
pauvreté est 68,3% contre 72,3% en 1988/1989 selon Enquête budget
Consommation EBC.
Concernant la structures des dépenses, les résultats de l’Enquête Malienne de
Conjoncture Economique et Sociale (EMCES) tels que publiés en 2006 ont permis
de calculer des coefficients budgétaires pour 7 grands postes de dépenses et pour
41 produits. Ces coefficients budgétaires diffèrent évidemment selon le poste de
dépense et le milieu de résidence. Ainsi, les dépenses alimentaires représentent
76,5% du total des dépenses au niveau de l’ensemble du pays, contre 59,1% pour le
milieu urbain et 84,6% pour le milieu rural. Parmi les dépenses d’alimentation, les
dépenses de céréales sont les plus élevées : 41,3% du total en milieu rural, contre
28,9% en milieu urbain et 37,9% pour l’ensemble du pays.
Pays majoritairement musulman, la question de tabagisme n’est pas abordée de
manière explicite dans ces enquêtes nationales. Il n’en demeure pas moins que le
tabagisme est un fait réel dans un pays aussi vaste et ouvert que le Mali. Sa
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proximité avec beaucoup d’Etats en instabilité tels que les Guinée Conakry et Guinée
Bissau, le Liberia, le Nigeria l’exposent au phénomène de tabagisme, même si celui-
ci est ignoré officiellement.
Pauvreté et de consommation de tabac
A l’instar des autres pays en voie de développement, le tabagisme a été combattu
jusque là au Mali pour ses effets notoirement néfastes sur la santé de l’homme mais
l’apparition d’un nouvel aspect dévastateur du tabac à savoir l’aggravation de la
pauvreté chez les plus vulnérables est prise au sérieux par les décideurs politiques,
la société civile et des pistes de réflexion se mettent progressivement en place pour
cerner tous les tenants et aboutissants de la relation tabac et pauvreté. En effet, le
tabac et la pauvreté forment à eux deux un cercle vicieux. Dans la plupart des pays,
le tabagisme est généralement plus répandu parmi les pauvres. C'est pourquoi les
dépenses de tabac représentent une part importante du revenu des familles
défavorisées. Or, l’argent qui passe dans le tabac ne peut être dépensé pour des
besoins essentiels comme l’alimentation, le logement, l’éducation et les soins de
santé. Le tabac peut en outre aggraver la pauvreté des fumeurs et de leurs familles
du fait que ces derniers sont beaucoup plus susceptibles de tomber malade et de
mourir prématurément d'un cancer, d'une crise cardiaque, d'une maladie respiratoire
ou d’autres maladies liées au tabagisme, privant leurs familles d’un revenu très
précieux et leur imposant des dépenses supplémentaires pour les soins de santé.
Par ailleurs, même si l’industrie du tabac emploie des milliers de personnes, la
grande majorité d’entre elles gagnent très peu tandis que les grandes compagnies
de tabac engrangent d’énormes bénéfices.
Tableau 1 : Caractéristiques des fumeurs selon le niveau de vie
Bien être social Total
Tranche de consommation de tabac par an non pauvre Pauvre
Nombre % Nombre % Nombre %
entre 0 et 50 000 FCFA
4867 12,5 12354 31,7 17221 44,2
entre 50 001 et 100 000 FCFA
3981 10,2 6857 17,6 10837 27,8
100 001 et 300 000 FCFA
5171 13,3 3951 10,1 9122 23,4
plus de 300 000 FCFA
412 1,1 1402 3,6 1814 4,7
Total 14431 37,0 24564 63,0 38995 100,0
Source : EMCES, 2006
la consommation de tabac est nettement plus élevée chez les pauvres pour qui les
répercussions économiques et sanitaires du tabagisme sont particulièrement lourdes.
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En effet, d’après le tableau ci-dessus, les plus gros consommateurs de tabac sont les
pauvres et les très pauvres. Sur les 4,7% des fumeurs qui dépensent plus de
300 000 FCFA par an, 3,6% sont recensés parmi les plus pauvres contre 1,1% des
non pauvres. Sur les 38 995 des personnes ayant dépensé en consommation, 63 %
sont pauvres. En d’autres termes, deux fumeurs sur trois sont pauvres.
Au niveau national, la consommation de tabac demeure l’apanage des hommes
avec une proportion de 90%. En d’autres termes, 9 fumeurs sur 10 sont du sexe
féminin.
La consommation de tabac varie en fonction des groupes socio-économiques. Selon
EBC 2006 réalisée par INSAT, les analphabètes présentent le taux de tabagisme
le plus élevé (22%). Cette prévalence décroît en fonction du nombre d’années de
scolarisation, jusqu’à atteindre un cinquième (5%) chez les personnes qui ont suivi
plus de 12 années d'études.
Tableau2 : Caractéristiques des fumeurs selon le sexe
Tranche de consommation de tabac Sexe du CM Total
Masculin Féminin 5,00 6,00
Nombre % Nombre % Nombre %
entre 0 et 50 000 FCFA
16094 41,3 1127 2,9 17221 44,2
entre 50 001 et 100 000 FCFA
10008 25,7 829 2,1 10837 27,8
100 001 et 300 000 FCFA
7811 20,0 1311 3,4 9122 23,4
plus de 300 000 FCFA
1522 3,9 292 ,7 1814 4,7
Total 35435 90,9 3559 9,1 38995 100,0
Les dépenses de tabac représentent de l'argent détourné
Comme dans la plupart des pays en développement, la majorité des personnes qui
consomment du tabac au tabac sont pauvres et peuvent difficilement se permettre de
consacrer une partie du maigre revenu familial au tabac. Toutefois, leur
accoutumance à la nicotine les oblige à dépenser de l’argent pour le tabac, les
privant ainsi de précieuses ressources qui devraient servir à satisfaire des besoins
essentiels. Pour les plus démunis, qui consacrent une grande partie de leur maigre
revenu à nourriture, les dépenses de tabac peuvent être responsables d'une
malnutrition.
Au Mali (graphique 1), les ménages les plus démunis dépensent pour le tabac la
moitié de celles consacrée à l’éducation et le tiers de celles consacrées à la santé. 4
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Et au niveau national, le fait qu’un enfant sur cinq meurt avant l’âge de 5 ans en
liaison avec de décès liés à la malnutrition peut être significativement amélioré si les
dépenses du tabac sont utilisées pour acheter la nourriture.
Graphique 1
Tabagisme et la jeunesse
L’enquête globale sur le tabagisme chez les jeunes réalisée en 2001 a montré que
plus d’1/3 des élèves consommaient du tabac sous une forme ou une autre, 28%
s’adonnaient à la cigarette et 11% à un autre produit du tabac
Cependant, malgré une connaissance plus ou moins étendue des dangers du
tabagisme, et aussi les nombreuses résolutions de l’OMS sur la nécessité d’instaurer
l’application d’une politique de lutte contre le tabagisme, 70% des 3,5 millions de
décès dû au tabac sont enregistrés dans les pays en développement.
Le Mali a voté la loi n°96/041 le 20 août 1996 portant restriction de la publicité et de
l’usage du tabac, cette loi vise à interdire la publicité en faveur du tabac, à la radio, à
la télévision dans les salles de cinéma et sur certains panneaux publicitaires,
l’interdiction de l’usage du tabac dans certains endroits publics et dans les véhicules
de transport public. Cette loi a été abrogée et remplacée par la loi N° 10-033 du 12
Juillet 2010 qui a pour objet de réglementer en République du Mali l’importation, la
distribution, la vente, la publicité, la promotion et la consommation du tabac et des
autres produits de tabac
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Malgré toutes ces initiatives, les pays en développement, sous la pression
économique des industries du tabac, continuent d’être envahis par toutes sortes de
marques de tabac. On assiste aujourd’hui à une délocalisation des industries du
tabac vers les pays en développement, d’où l’urgence de construire des stratégies
qui aient un impact réel sur la demande.
C’est ainsi que l’OMS et le CDC ont initié une enquête en 2008 sur le tabagisme
chez les jeunes de 13 à 15 ans en milieu scolaire, à l’échelle mondiale. Les résultats
sont implacables : 81% des élèves enquêtés fument régulièrement et ne se voient
opposer aucun refus malgré leur jeune âge. Les garçons représentent 79% et enfin
6,9% soutiennent n’avoir jamais reçu de cigarettes offertes gratuitement par une
compagnie de tabac.
Tableau 3: Prévalence –Mali - Bamako 2001 et 2008 (13-15 ans seulement)
Prévalence 2001 2008
Total Garçon fille Total Garçon Fille
N’ont jamais fumé
de cigarette
34.1
(29.3 -
39.3)
56.4
(48.9 -
63.7)
11.0
(7.0 -
16.8)
23.9
(18.7 -
30.0)
46.3
(35.3 -
57.6)
4.2 (2.7
- 6.4)
Ont fumé leur
première cigarette
avant 10 ans
11.8
(9.3 -
14.9)
9.3 (6.4
- 13.2)
31.5
(18.1 -
48.8)
25.1
(16.2 -
36.6)
25.7
(16.7 -
37.3)
22.5
(7.0 -
52.8)*
Fume régulièrement 23.5
(19.6 -
27.9)
41.8
(34.0 -
50.0)
4.6 (2.7
- 7.7)
9.5 (6.8
- 13.1)
18.6
(12.1 -
27.5)
1.7 (0.8
- 3.9)
Fume régulièrement
autres produits et
dérivés du tabac
9.1
(7.0 -
11.7)
13.1
(9.5 -
17.9)
4.8 (2.6
- 8.4)
9.1 (6.1
- 13.2)
14.8
(9.5 -
22.2)
4.2 (2.6
- 6.8)
N’ont jamais fume
mais souhaitent le
faire l’année
prochaine
7.9
(4.6 -
13.3)
9.2 (5.4
- 15.3)
7.1 (3.3
- 14.6)
4.8 (3.6
- 6.2)
9.4 (5.7
- 15.2)
2.6 (1.4
- 5.0)
Source : Enquête GYTS 2001 et 2008
17
Globalement, ces enquêtes ont montré que le tabagisme se propage chez les jeunes
élèves au Mali.et ont abouti à la formulation de quelques recommandations à
l’endroit des autorités publiques :
- Appliquer les dispositions prises par l’article 2 de la loi N° 96-041 de 20
août 1996 portant restriction de la publicité et de l’usage du tabac la
quelle loi qui a été relue en Juillet 2010;
- Interdire totalement la publicité en faveur des tabacs et produits
dérivés ;
- Multiplier et Redynamiser les associations de lutte contre le tabac et
produits du tabac
- Impliquer la société civile, les ONG dans la lutte antitabac
- Créer des centres de sevrage pour la lutte antitabac
- Intégrer la lutte antitabac dans les curricula des ordres d’enseignement
- Remplacer la culture du tabac par d’autres cultures de substitutions
- Augmenter les taxes pour décourager l’importation
- Appuyer les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le
tabagisme.
TABAGISME, PRODUCTION ET IMPORTATION AU MALI
Officiellement, il n’existe pas un circuit structuré de production du tabac au Mali elle
se confond dans la loi agricole qui s’adresse à tous les producteurs.
En ce qui concerne les importations en tabac, elles s’élevaient à 14 milliards de
FCFA en 2006 contre 149 milliards de FCFA pour les importations de tous les
produits alimentaires soit environ 9%. Ce rapport est de l’ordre de 8% en 2007. Ces
chiffres indiquent que pour 100 FCFA d’importations en produit alimentaires, prés de
10% concernent le tabac. Ce qui est énorme. Une politique de limitation des
importations de tabac aiderait efficacement à limiter le tabagisme au Mali. Cette
limitation pourrait se passer à travers la hausse des taxes et droits liées aux
importations de tabac au Mali.
18
Tableau 4 : Importations de tabac en 2006 et 2007 en volume et en valeur
2006
2007
Valeur (FCFA) Q(tonnes) Valeur (FCFA) Q (tonnes)
Cigares (même a bouts coupes) et cigarillos, contenant du tabac 63 191 28 123 900 37
Cigarettes contenant du tabac 13 176 909 803 1 136 418 10 968 844 427 978 010
Cigares, cigarillos, cigarettés, en succédanés du tabac 295 180 295 180 71 650 533 3 746
Tabacs a fumer, même contenant des succédanés du tabac, en toute proportion 487 194 758 138 925 1 781 781 045 504 169
Total 13 664 462 932 1 570 551 12 822 399 905 1 485 962
Source : INSTAT
19
III - L’ENQUETE COMPLEMENTAIRE
1. JUSTIFICATION DE L’ENQUETE
Le tabagisme est une épidémie qui frappe de plus en plus les pays pauvre. Il est à la base de
plusieurs maladies chroniques avec un taux de mortalité très élevé. Selon l’OMS le nombre de
décès par suite de tabagisme atteindra 8 millions d’ici fin 2020.
La situation tabagique du Mali est très peu connue malgré le fait qu’il soit parmi les premiers
pays à voter une loi pour restriction de la publicité antitabac depuis 1996 Loi n ° 96-041 du 7
août) avec son décret d’application. Il est important de souligner qu’il a ratifié la convention
cadre de l’OMS en 2005.
Le ministère de la santé a inscrit dans son programme de développement socio sanitaire la lutte
contre la toxicomanie y compris la consommation du tabac. Il créé au sein de la direction
nationale de la santé la division des maladies non transmissibles avec accent particulier sur le
tabagisme.
Depuis 1998 des ONG et associations (ONG /ALUTAS MALI et SOS TABAGISME) ont travaillé sur
terrain pout sensibiliser les populations et mener des campagnes de plaidoyer auprès des
autorités pour une plus implication et l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre le
tabac et d’un plan stratégique.
Au Mali, les conséquences du tabac sont perceptibles à plusieurs niveaux. Le tabac est cultivé
dans plusieurs localités les méthodes de consommation (fumées, chiquées, prisées) ont variées
d’une région à l’autre et selon les sexes. Des enquêtes menées par des étudiants ont révélé un
taux de prévalence de 30% chez les élèves des écoles fondamentales.
C’est pourquoi le 6 juillet 2010 grâce aux efforts conjugués de la société civile, la commission
santé de l’assemblée nationale du Mali, le ministère de la santé et le ministère de l’industrie et du
commerce une loi plus étoffée vient d’être votée prenant cette fois ci en compte la
commercialisation et la consommation qui sont les deux domaines clé de la chaine tabac.
Malgré la prise en compte des informations sur le niveau de tabagisme dans quelques enquêtes
au Mali, les données ne sont pas considérées comme des facteurs importants pour les
programmes de développement humain durables en l’occurrence le Cadre Stratégique de lutte
contre la pauvreté (CSLP) qui demeure un cadre réel d’intervention des pays en développement
et qui est soutenu par la Banque Mondiale.
Cette étude permettra d’identifier des stratégies de plaidoyer pour la société civile et les
services nationaux afin qu’ une politique nationale de lutte contre le tabagisme soit élaborée et
mis en œuvre entant que moyen de lutte contre la pauvreté aider à l’atteinte des objectifs du
millénaires.
20
2. OBJECTIFS
Objectif Général :
- Contribuer à la mise en excelle les conséquences du tabagisme comme facteur de
pauvreté au Mali.
Objectifs spécifiques
- Identifier les revenus moyens d’un ménage et l’orientation des dépenses
familiales
- Déterminer la part des dépenses mensuelles affectées à la consommation du
tabac
- Déterminer le niveau social des consommateurs de tabac.
- Identifier des stratégies de plaidoyer
3. RESULTATS ATTENDUS
- Les revenus moyens d’un ménage est connu
- Les ressources utilisées dans le tabac et les conséquences du tabagisme sont
déterminées
- Le niveau social des consommateurs de tabac est connu.
- Des stratégies d’invention viables sont disponibles
4. METHODOLOGIE
- Cadre de l’enquête
- Grands chapitres
o Les Caractéristiques socio démographiques
o La consommation du tabac
o Les dépenses essentielles des ménages
o Les dépenses affectées au tabac
o La connaissance des méfaits du tabac.
- Hypothèse
o L’utilisation du tabac sous toutes ses formes affecte les ressources de
ménages
o Le tabac est un facteur important dans le développement de la pauvreté
dans les ménages
- populations à enquêter
La population du district de Bamako est retenue comme cible pour l’enquête. Il s’agit de la
capitale du MALI ; il compte 6 communes réparties entre la rive droite et la rive gauche du
fleuve Niger. La population est estimée à près de 2. 000.000 habitants (DNIS 2006).
Les communes sont composées de 66 quartiers :
Commune I : 9
Commune II : 12
Commune III : 21
21
Commune IV : 6
Commune V : 7
Commune VI : 11
Le district de Bamako compte près de 168ooo concessions.
En plus du district la commune la proche est KATI situé à 15 km du centre ville dans la
région de Koulikoro. Ainsi donc deux communes rurales seront retenues sur les deux rives
du fleuve.
Chaque commune est dirigée par un maire. Le choix se justifie par le souci de toucher le
maximum de populations car Bamako constitue un lieu de brassage le carrefour de toutes
les régions du Mali.
Echantillonnage
La taille de l’échantillon est déterminée au hasard ; à cet effet 1000 personnes sont
retenues comme échantillon de cette enquête. Douze quartiers du district de Bamako et la
région de Koulikoro (cercle de Kati ) ont été choisi
Groupes cibles
Les cibles de cette enquête sont :
- Tous les ménages présents dans la concession choisie des quartiers tirés au
hasard.
- Les institutions travaillant dans le cadre du programme de développement
économique et social.
Recherche documentaire
Il s’agit d’effectuer une recherche documentaire au niveau des structures étatiques et
institutionnelles spécialisées dans les programmes de lutte contre la pauvreté, les ONG et
les bibliothèques universitaires pour recenser les données exploitables.
c. Outil de collecte de données
Un questionnaire individuel élaboré a été administré à chaque personne enquêtée.
d. Formation des enquêteurs
Pour faciliter l’administration des questionnaires, les onze (11) enquêteurs recrutés ont été
formés en 02 jours. Chaque question a été traduite en langue nationale Bamanan pour une
meilleure compréhension des enquêteurs. Les enquêteurs ont ensuite été répartis entre les
6 communes du district de Bamako et la région de Koulikoro :
22
Pré-test du questionnaire
Le questionnaire a été prétesté auprès d’un échantillon de 10 personnes choisies au
hasard dans un quartier pour mesurer sa fonctionnalité afin de mieux l’adapter
La collecte des données :
La collecte a été réalisée sur une période de 10 jours. Les enquêteurs ont posé eux-
mêmes les questions au groupe cible pour faciliter leur compréhension et garantir les
réponses.
En ce qui concerne la recherche documentaire et les institutions à visiter, le chercheur
principal a préparé une liste des documents à rechercher
Les enquêteurs déposeront à la fin de la journée les questionnaires remplis et l’équipe de
recherche procédera à une vérification des données.
Saisie et Analyse des données :
Le dépouillement a été effectué avec le logiciel de l’INSTAT par un agent d’INSTAT et
de la Direction Nationale de la Santé.
23
RESULTATS DE L’ENQUETE
L’enquête s’est réalisée sur une durée de 10 jours Un échantillon de 1000 personnes ont
été interrogées Toutes les sites identifiées ont été visités:Les résultats suivants ont été
observés :
Tableau 1 : Répartition en (%) fumeurs / non fumeurs selon l’âge
Groupe d'âge
Fumeur Non
Fumeur Ensemble
% % %
10 - 14 ans 2,9 97,1 100,0
15 -19 ans 12,5 87,5 100,0
20 - 29 ans 22,0 78,0 100,0
30 - 39 ans 28,9 71,1 100,0
40 - 49 ans 32,0 68,0 100,0
50 ans et plus
28,3 71,7 100,0
Total 25,32 74,6
Selon les résultats obtenus, le tableau 1 montrent que le plus grand nombre des fumeurs
se situent dans la tranche d’âge de 20 à 49 ans qui représente les populations chargées
de famille et en même temps les bras valides.
Tableau 2 : Répartition des fumeurs/non fumeurs selon le statut matrimonial
Statut Fumeur Non
Fumeur Ensemble
% % %
Célibataire 18,5 81,5 100,0
Marié(e) 23,3 76,7 100,0
Divorcé (e)/Veuf/Séparé(e)
2,7 97,3 100,0
.
Le tableau 2 montre que près du tiers des fumeurs sont mariés
24
Tableau 3 : Répartition des fumeurs/non fumeur selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
Fumeur Non
Fumeur Ensemble
% % %
Sans instruction 12,5 87,5 100,0
Fondamental1 11,6 88,4 100,0
Fondamental 2 18,2 81,8 100,0
Secondaire 21,6 78,4 100,0
Supérieur 41,2 58,8 100,0
Coranique 24,7 75,3 100,0
Autres à préciser 28,6 71,4 100,0
En qui concerne les niveaux d’instruction dans le tableau 3, il ressort que près de la
moitié des fumeurs enquêtés des niveaux secondaire et supérieur.
Tableau 4 : Répartition en (%) des fumeur/non fumeur selon la catégorie professionnelle
Catégorie socioprofessionnelle Fumeur Non
Fumeur Ensemble
% % %
Agriculteur, éleveur, pêcheur 25,0 75,0 100,0
Artisan 23,8 76,2 100,0
Vendeur, petit commerçant 27,2 72,8 100,0
Chef d'entreprise/Gros commerçant
40,0 60,0 100,0
Ouvrier, manœuvre, gens de service
37,2 62,8 100,0
Employé 48,1 51,9 100,0
Cadre de l'administration publique
35,3 64,7 100,0
Cadre secteur privé 52,9 47,1 100,0
Ménagère 1,0 99,0 100,0
Routier 100,0 ,0 100,0
Société civile/ONG 75,0 25,0 100,0
Militaire 25,0 75,0 100,0
Elève, Etudiant 13,3 86,7 100,0
Retraite 10,0 90,0 100,0
Chômeur. Sans Emploi 42,5 57,5 100,0
Autres indépendants 23,4 76,6 100,0
Selon le tableau 4, l es catégories socioprofessionnelles qui consomment la
cigarette sont : le routiers qui comprennent toutes catégories de conducteurs de
véhicules les chefs d’entreprise, les ouvriers / manœuvres, et les chômeurs.
25
Tableau 6 : Répartition (%) des fumeurs selon l'âge et leur attitude face à la cigarette
Groupe d'âge
Vous fumez régulièrement
mais sans dépasser un
paquet/j
Vous être un grand fumeur,
vous fumer
plus d'un paquet
de cigarette/j
Vous avez
arrête de fumer
Vous fumez une
cigarette de temps en temps
Ensemble
% % % % %
10 - 14 ans ,0 ,0 80,0 20,0 100,0
15 -19 ans 18,2 ,0 36,4 45,5 100,0
20 - 29 ans 42,4 6,8 27,1 23,7 100,0
30 - 39 ans 43,5 8,7 30,4 17,4 100,0
40 - 49 ans 33,3 6,1 39,4 21,2 100,0
50 ans et plus 23,5 5,9 58,8 11,8 100,0
Le tableau 6 indique que le plus grand nombre de fumeurs consomment moins d’un
paquet par jour mais le font régulièrement, et un grand majorité a essayé d’arrêter
de fumer.
Tableau 7 : Répartition en (%) des enquêtes par rapport la nuisibilité de la
fumée à notre santé
Groupe d'âge
Fumeurs Non Fumeurs
Oui Non NSP Oui Non NSP
% % % % % %
10 - 14 ans 100,0 ,0 ,0 93,5 4,1 2,4
15 -19 ans 95,2 4,8 ,0 92,2 3,9 3,9
20 - 29 ans 81,4 15,3 3,4 92,3 4,3 3,4
30 - 39 ans 89,1 10,9 ,0 97,3 ,9 1,8
40 - 49 ans 97,0 3,0 ,0 92,9 4,3 2,9
50 ans et plus
91,2 8,8 ,0 98,8 1,2 ,0
26
Tableau 8 : Répartition en (%) des enquêtes qui conseilleraient quelqu'un de ne pas fumer
Groupe d'âge
Fumeurs Non Fumeurs
Oui Non Oui Non
% % % %
10 - 14 ans 100,0 ,0 88,8 11,2
15 -19 ans 100,0 ,0 91,6 8,4
20 - 29 ans 93,2 6,8 96,2 3,8
30 - 39 ans 95,7 4,3 99,1 ,9
40 - 49 ans 93,9 6,1 95,7 4,3
50 ans et plus
94,1 5,9 98,8 ,0
L’analyse des tableaux 7 et 8 montre que presque tous les fumeurs enquêtés
affirment que la fumée de la cigarette est nuisible à la santé qu’ils conseilleraient sur
l’arrêt de la cigarette.
27
Tableau 9 : Répartition(%) des fumeurs selon leurs caractéristiques socio-économiques et leur attitude face à la cigarette
Actuellement quelle est votre attitude vis à vis de la cigarette
fumez régulièrement
mais sans dépasser un
paquet/j
Vous être un grand fumeur,
vous fumer
plus d'un paquet
de cigarette/j
Vous avez
arrête de fumer
Vous fumez une
cigarette de temps en temps
Ensemble
% % % % %
Ville de résidence
Koulikoro 37,7 3,8 28,3 30,2 100,0
Bamako 32,9 6,8 41,1 19,2 100,0
Situation Matrimoniale
Célibataire 31,0 4,0 40,0 25,0 100,0
Marié(e) 37,8 8,2 35,7 18,4 100,0
Divorcé (e)/Veuf/Séparé(e)
,0 ,0 ,0 100,0 100,0
Niveau d'instruction
Sans instruction 40,0 10,0 30,0 20,0 100,0
Fondamental1 54,2 8,3 25,0 12,5 100,0
Fondamental 2 23,1 5,1 46,2 25,6 100,0
Secondaire 40,6 15,6 21,9 21,9 100,0
Supérieur 35,7 ,0 42,9 21,4 100,0
Coranique 22,5 2,5 47,5 27,5 100,0
Autres à préciser 50,0 ,0 50,0 ,0 100,0
Au regard des donnée dans le tableau 9, le lieu de résidence (rural et urbain) a très
peu de d’incidence sur le nombre de fumeurs
28
Tableau 10 : Répartition (%) des fumeurs par ville et par raison principale de devenir fumeur
Ville de résidence
Par simple curiosit
é
Par ennui
Pour entre
dans le monde
des adultes
Pour faire plaisir à
vos camarad
es
Pour imiter vos camarad
es
Par ce que
c'étais interdit
Sans raison
particulière
Autres
% % % % % % % %
Koulikoro 43,6 23,1 10,3 7,7 12,8 ,0 ,0 2,6
Bamako 45,3 11,6 16,3 12,8 4,7 ,0 7,0 2,3
Les principales raisons évoquées sont : la curiosité tant à Bamako qu’à Koulikoro,
pour être un adulte, par ennuis faire plaisir aux camarades.
Tableau11 : Répartition en (%) des enquêtés selon le niveau de revenu mensuel
Revunu mensuel moyen
Fumeurs Non fumeurs Ensemble
% % %
Moins de 20000 23.7 76.3 100.0
[20000-40000] 24.7 75.3 100.0
[40000-60000] 21.5 78.5 100.0
[60000-80000] 23.3 76.7 100.0
[80000-100000] 12.4 87.6 100.0
[100000-120000] 33.3 66.7 100.0
[120000-140000] 23.8 76.2 100.0
[140000-160000] 28.8 71.2 100.0
160000 et plus 19.6 80.4 100.0
Seulement 19 % des fumeurs enquêtés ont un revenu supérieur à 160 000 franc
CFA par mois. Il faut souligner qu’un sac de 100 kg de riz coûte plus 40 000 francs
Tableau 12 : Répartition selon le niveau de vie
Niveau de vie Fumeurs Non fumeurs Ensemble
% % %
Pauvre 20.7 79.3 100.0
Moins pauvre 18.6 81.4 100.0
Ni pauvre ni riche 21.3 78.7 100.0
Riche 11.5 88.5 100.0
Très riche 50.0 50.0 100.0
29
Tableau 13 : Répartition selon le revenu
Niveau de revenu
Vous fumez une cigarette de temps en
temps
Vous fumez régulièment mais sans
dépasser un paquet/j
Vous être un grand
fumeur, vous fumer plus d'un paquet de cigarette/j
Vous avez arrête de
fumer Ensemble
% % % % %
Moins de 20000 55.6 22.2 .0 22.2 100.0
[20000-40000] 26.1 26.1 .0 47.8 100.0
[40000-60000] 28.6 53.6 3.6 14.3 100.0
[60000-80000] 29.6 33.3 14.8 22.2 100.0
[80000-100000] 7.1 35.7 .0 57.1 100.0
[100000-120000] 26.1 17.4 13.0 43.5 100.0
[120000-140000] .0 40.0 .0 60.0 100.0
[140000-160000] 6.7 46.7 13.3 33.3 100.0
160000 et plus 16.1 22.6 6.5 54.8 100.0
Le tableau 13, montre que plus de la moitié des fumeurs ont un revenu mensuel de
20 000 francs CFA.
Tableau 14 : répartition selon le lieu de résidence et le niveau de vie
Région Pauvre Moins pauvre
Ni pauvre ni riche Riche Très riche Ensemble
% % % % % %
Koulikoro 29.7 21.0 45.2 4.2 .0 100.0
Bamako 17.5 32.9 42.3 7.0 .3 100.0
30
Tableau 15 : Répartition (%) des fumeurs selon certaines caractéristiques socio-économiques et la perception du niveau vie
Pauvre Moins pauvre
Ni pauvre ni riche Riche Très riche Ensemble
% % % % % %
Catégorie socioprofessionnelle
Agriculteur, éleveur, pêcheur 43.8 6.3 50.0 .0 .0 100.0
Artisan 28.6 52.4 19.0 .0 .0 100.0
Vendeur, petit commerçant 27.2 34.8 35.9 2.2 .0 100.0
Chef d'entrprise/Gros commerçant
10.0 40.0 40.0 10.0 .0 100.0
Ouvrier, manoeuvre, gens de service
33.3 34.1 29.5 3.1 .0 100.0
Employé 18.5 37.0 29.6 11.1 3.7 100.0
Cadre de l'administration publique
11.8 29.4 58.8 .0 .0 100.0
Cadre secteur privé 23.5 23.5 41.2 11.8 .0 100.0
Ménagère 21.9 28.1 45.9 4.1 .0 100.0
Routier .0 .0 .0 100.0 .0 100.0
Société civile/ONG 25.0 .0 50.0 25.0 .0 100.0
Militaire 25.0 75.0 .0 .0 .0 100.0
Elève, Etudiant 14.1 26.8 49.6 9.2 .3 100.0
Retraite 20.0 20.0 50.0 10.0 .0 100.0
Chômeur. Sans Emploi 15.0 37.5 45.0 2.5 .0 100.0
Autres independants 31.9 14.9 46.8 6.4 .0 100.0
Situation matrimoniale
Célibataire 17.7 31.0 43.7 7.4 .2 100.0
Marié(e) 24.2 26.4 44.7 4.5 .2 100.0
Divorcé (e)/Veuf/Séparé(e) 40.5 35.1 18.9 5.4 .0 100.0
Niveau d'instruction
Sans instruction 42.5 25.0 28.8 3.8 .0 100.0
Fondamental1 24.6 32.4 36.2 6.8 .0 100.0
Fondamental 2 17.3 28.0 47.2 7.0 .5 100.0
Sécondaire 10.8 38.5 47.3 3.4 .0 100.0
Supérieur 4.9 17.6 64.7 11.8 1.0 100.0
Coranique 22.2 28.4 43.8 5.6 .0 100.0
Autres à préciser .0 57.1 42.9 .0 .0 100.0
31
CONCLUSIONS Il ressort de cette étude que :
- le tabagisme particulièrement la cigarette est un phénomène qui
atteint toutes couches sociales au Mali.
- certaines couches professionnelles notamment les routiers, les
ouvriers et les manœuvres s’adonnent plus au tabac.
- L’âge de début de consommation de la cigarette est bas.
- Les fumeurs sont près à déconseiller la consommation du tabac.
- Le niveau de consommation est presque identique en milieu rural
qu’urbain.
- Seulement 19% des fumeurs ont un revenu moyen mensuel de 20 000
francs CFA même s’ils fument moins d’un paquet par jour. Le prix
moyen d’un paquet de cigarette est de près de 380 francs.
- Le pourcentage de mariés fumeurs est le plus élevé.
Nous pouvons donc affirmer qu’il une étroite relation entre la consommation de la
cigarette et la pauvreté au Mali quant on sait qu’il est parmi les pays dont le
pouvoir d’achat est bas.
RECOMMANDATIONS
Les résultats de cette étude nous conduit à formuler des recommandations aux
acteurs
Ministre de la Santé
- Elaborer une vraie politique nationale de lutte contre tabac assortie de
l’approbation du plan stratégique.
- Apposer des images dissuasives sur les emballages des cigarettes
- Veiller à l’élaboration du décret d’application de la nouvelle.
- Prendre compte de façon systématique la notion de tabagisme dans le
diagnostic clinique.
- Développer les compétences des agents de santé à tous les niveaux dans les
prises en charge des patients tabagiques.
- Appuyer la société civile dans leurs de sensibilisation et de plaidoyer
32
- Aider à l une large diffusion de la nouvelle loi antitabac du Mali
- Mettre en place un cadre de concertation des acteurs de terrain
Ministère de l’industrie du commerce et de la concurrence - Augmenter les taxes sur l’importation des cigarettes
Ministère de l’agriculture : - Appuyer la reconversion des tabaculteurs. - Encourager la reconversion des tabaculteurs
Ministères de l’éducation et l’éducation de base, de l’alphabétisation et des langues
- Introduire dans les curricula scolaires l’enseignement du tabagisme
Coordination du CSLP
- Prendre en compte la lutte contre le tabac comme un volet prioritaire de la
lutte contre la pauvreté.
La Société Civile et les ONG
- Mener des actions de plaidoyer auprès des décideurs et leaders
communautaires, les parties politiques et mettre un accent particulier sur la
relation tabac et pauvreté
- Elargir et renforcer les actions de communication pour le changement de
comportement sur le tabagisme à l’intention des populations
- . créer des centres de cures de sevrage
- Mobiliser la société civile dans le combat antitabac
Partenaires Techniques et Financiers
- Apporter un appui financier aux différents programmes de lutte antitabac
- Assurer une assistance technique aux acteurs sur le terrain
- Aider au développement des compétences acteurs de la lutte antitabac
- Renforcer les structures de la société civile pour une meilleure intervention sur
le terrain.
- Aider à la réalisation d’une enquête approfondie sur tabac sous toutes ses
formes et la pauvreté.