enquÊte sur le budget ouvert · centro de integridade pública (cip) myanmar pour se renseigner,...
TRANSCRIPT
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LES BUDGETS TRANSPARENTS TRANSFORMENT LES VIES.
ENQUTE SUR LE BUDGET OUVERT
2015
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AfghanistanIntegrity Watch Afghanistan
AlbanieAlbanian Socio-Economic Think-Tank
AlgrieAssocation Nationale des Finances Publiques
AngolaAco para o Desenvolvimento Rural e Ambiente (ADRA)
ArgentineCentro de Implementacin de Polticas Pblicas para la Equidad y el Crecimiento (CIPPEC)
AzerbadjanPublic Finance Monitoring Center (PFMC)
BangladeshCentre on Budget and Policy, Department of Development Studies, University of Dhaka
BninSocial Watch Benin
BolivieCentro de Estudios para el Desarrollo Laboral y Agrario (CEDLA)
Bosnie-HerzgovineFondacija Centar za zastupanje graanskih interesa
BotswanaBotswana Institute for Development Policy Analysis (BIDPA)
BrsilInstituto de Estudos Scioeconmicos (INESC)
BulgarieIndustry Watch Group
Burkina FasoCentre pour la Gouvernance Dmocratique
CambodgeNGO Forum on Cambodia
CamerounBudget Information Center (BIC)
TchadGroupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du Projet Ptrole Tchad-Cameroun (GRAMPTC)
ChiliFundacin Jaime Guzmn
ChinePour se renseigner, SVP contacter lInternational Budget Partnership
ColombieGrupo de Investigacin de Ciudadana y Finanzas Publicas
Costa RicaPrograma Estado de la Nacin (CONARE)
CroatieInstitut za javne financije - Institute of Public Finance (IPF)
Rpublique tchqueUniversity of Economics, Prague
Rpublique dmocratique du CongoRseau Gouvernance Economique et Dmocratie (REGED)
Rpublique dominicaineFundacin Dominicana para la Solidaridad
quateurFundacin para el Avance de las Reformas y las Oportunidades - Grupo FARO
gypteEgyptian Center for Economic and Social Rights (ECESR)
El SalvadorFundacin Nacional para el Desarrollo (FUNDE)
Guine quatorialePour se renseigner, SVP contacter lInternational Budget Partnership
FidjiCitizens Constitutional Forum (CCF)
FranceAssociation pour la fondation internationale de finances publiques (FONDAFIP)
GorgieTransparency International Georgia
AllemagneJan Seifert, Consultant
GhanaSEND-Ghana
GuatemalaAsociacin Centro Internacional para Investigaciones en Derechos Humanos
HondurasFederacin de Organizaciones no Gubernamentales Para el Desarrollo de Honduras (FOPRIDEH)
HongrieKltsgvetsi Felelssgi Intzet Budapest (KFIB)
IndeCentre for Budget and Governance Accountability (CBGA)
IndonsieForum Indonesia untuk Transparansi Anggaran (FITRA)
IraqIraqi Institute for Economic Reform
ItalieLunaria/Sbilanciamoci!
JordaniePartners - Jordan: Center for Civic Collaboration
KazakhstanSange Research Center
KenyaInstitute of Economic Affairs (IEA)
Rpublique kirghizePublic Association Partner Group Precedent
LibanLebanese Transparency Association
LibriaActions for Genuine Democratic Alternatives (AGENDA)
MacdoineCenter for Economic Analyses (CEA)
MalaisieMalawi Economic Justice Network (MEJN)
MalawiInstitute for Democracy and Economic Affairs (IDEAS)
MaliGroupe de recherche en conomie applique et thorique (GREAT)
MexiqueFUNDAR - Centro de Anlisis e Investigacin A. C.
MongolieOpen Society Forum (Foundation)
MarocTransparency Maroc
Mozambique Centro de Integridade Pblica (CIP)
MyanmarPour se renseigner, SVP contacter lInternational Budget Partnership
NamibieInstitute for Public Policy Research
NpalFreedom Forum
Nouvelle-ZlandeJonathan Dunn, Consultant
NicaraguaAsociacin Instituto de Estudios Estratgicos y Polticas Pblicas (IEEPP)
NigerAlternative Espaces Citoyens (AEC)
NigriaCivil Resource Development & Documentation Centre (CIRDDOC)
NorvgeScanteam
PakistanOmar Asghar Khan Development Foundation
Papouasie-Nouvelle-GuineInstitute of National Affairs
ProuCentro de Participacin y Ciudadana
PhilippinesPhilippine Center for Investigative Journalism
PologneKrakw University of Economics
PortugalInstitute of Public Policy Thomas Jefferson Correia da Serra Associao
QatarPour se renseigner, SVP contacter lInternational Budget Partnership
RoumanieA&A Expert Advice
RussieSt. Petersburg Humanities and Political Studies Center Strategy
RwandaCollectif des Ligues et Association de Dfense des Droits de lHomme au Rwanda (CLADHO)
Sao Tom-et-PrincipeWebeto
Arabie saouditePour se renseigner, SVP contacter lInternational Budget Partnership
SngalGroupe dEtude, de Recherche et dAction pour le Dveloppement (GERAD)
SerbieTransparentnost Srbija
Sierra LeoneBudget Advocacy Network
SlovaquieMESA 10
Slovnie Center of Business Excellence of Faculty of Economics of University of Ljubljana (CPOEF)
Afrique du SudRhodes University - Public Service Accountability Monitor (PSAM)
Core du SudKeakook Song, Consultant
EspagneUniversidad de Las Palmas de Gran Canaria
Sri LankaVerite Research (Pvt) Ltd
SoudanThe Regional Center for Training and Development of the Civil Society (RCDCS)
SudeMelander Schnell Consultants
TadjikistanUktam Dzhumaev, Consultant
TanzanieHakiElimu
ThalandeFiscal Policy Research Institute Foundation
Timor-LesteLa o Hamutuk
Trinit-et-TobagoSustainable Economic Development Unit for Small & Island Economies, University of the West Indies
TunisieUnion Gnrale Tunisienne du Travail (UGTT)
TurquieTrkiye Ekonomik ve Sosyal Etdler Vakf (TESEV)
UkraineUganda Debt Network
OugandaCenter for Political Studies and Analysis (CPSA)
Royaume-Uni London School of Economics and Political Science
tats-Unis dAmriqueRobert Keith, Consultant
VenezuelaTransparencia Venezuela AC
Viet NamCenter for Development and Integration (CDI)
YmenSocial Research and Development Center (SRDC)
ZambieJesuit Centre for Theological Reflection (JCTR)
ZimbabweNational Association of Non-Governmental Organisations (NANGO)
Partenaires de lEnqute sur le Budget Ouvert 2015
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Nous, lInternational Budget Partnership tenons remercier nos collgues dans les 102
instituts de recherche et organisations de la socit civile dans le monde dont le travail est
le fondement de lEnqute sur le budget ouvert. Leur dvouement, leur persvrance et leur
expertise, ainsi que leur patience avec nos nombreuses demandes au cours du long processus
de validation et ddition, ont t infiniment apprcis.
LEnqute sur le budget ouvert est inspire par nos partenaires et leur travail. Nous esprons
que lEnqute, son tour, contribue limpact de leurs initiatives et fasse la promotion de la
transparence, de la participation et de la responsabilit budgtaires dans le monde.
Ce projet est le rsultat dun travail dquipe du programme de lInitiative sur le budget ouvert
de lIBP dirig par Vivek Ramkumar. Elena Mondo a dirig le processus de collecte et de
validation des donnes. Pour cela, elle a travaill en troite collaboration avec Nusrat Ahmad,
Michael Castro, Jamison Crowell, Joel Friedman, Anjali Garg, David Robins, Babacar
Sarr, Leila Stehlik-Barry et Paolo de Renzio, qui ont tous collabor avec des partenaires de
recherche et des experts travers le monde pour assurer la qualit des donnes.
Ce rapport a t rdig par Anjali Garg, Isaac Shapiro et Joel Friedman. Lquipe de lIBP
en charge de la communication, sous la direction de Delaine McCullough, a jou un rle
primordial dans la prparation de la publication de ce rapport. Le rapport a t dit par
Ryan Flynn et la conception graphique a t assure par Jay Colburn. Michael Castro a assur
la gestion de la base de donnes pour le rapport. Une contribution utile a t fournie par nos
collgues de lIBP, savoir Jason Lakin, Claire Schouten et Kevin Thibodeaux.
Plusieurs universitaires et experts qui ne font pas partie du personnel de lIBP ont galement
fourni leurs conseils prcieux. Nous tenons remercier plus particulirement Debbie
Budlender, Aart Kraay, Michael Ross et Joachim Wehner pour leur contribution aux
modifications de la mthodologie de lEnqute. Nous tenons galement exprimer notre
gratitude Juan Pablo Guerrero et ses collgues de la Global Initiative for Fiscal Transparency
(lInitiative mondiale pour la transparence des finances publiques) pour leur aide dans la
section consacre la participation du public.
Enfin, nous exprimons notre sincre gratitude lAgence britannique pour le dveloppement
international (UKAid), lOpen Society Foundations, la Fondation Ford et la Fondation
William et Flora Hewlett, dont le soutien financier a permis de raliser ce projet.
Warren Krafchik
Directeur
Septembre 2015
REMERCIEMENTS
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Table des matires
Rsum excutif 1
LEnqute sur le budget ouvert 2
La situation de la transparence budgtaire 2
Caractristiques des pays avec diffrents niveaux de transparence budgtaire 3
Evolution de la transparence des finances publiques au fil du temps 3
Lenthousiasme li aux progrs doit tre modr 4
Participation du public 4
Surveillance par les lgislatures et les institutions suprieures de contrle 5
Lcosystme de responsabilit 5
Recommandations 6
Prochaines tapes 6
La poursuite des progrs sur la transparence est ncessaire pour atteindre les objectifs essentiels 10
Les trois piliers de la responsabilit des finances publiques : 11 La transparence, la participation et la redevabilit
LEnqute sur le budget ouvert 2015 12
Structure du prsent rapport 14
La situation actuelle de la transparence des finances publiques 16
Les caractristiques associes aux diffrents niveaux de transparence 19
La mise disposition au public des documents budgtaires 21
Les informations contenues dans les documents budgtaires 23
Enseignements tirs des rsultats 26
Des progrs significatifs dans la transparence, en particulier dans les pays peu performants 28
Les changements entre 2012 et 2015 28
Amliorations depuis le dbut de lenqute 28
Positive Change in the Publication of Documents 29
tudes de cas sur les amliorations de la transparence 30
Atteindre lobjectif de la divulgation de donnes suffisantes 32
De nombreux pays nenregistrent pas de progrs et certains pays reculent 36
Le problme de la rgression 36
Les pays qui nenregistrent pas de progrs 37
La volatilit de la publication des documents 38
tudes de cas sur la rgression et la volatilit de la transparence des finances publiques 38
Les raisons de la rgression et de la volatilit 40
Rponses la rgression et la volatilit 41
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iii
Participation du public : Soutien croissant et mise en uvre tardive 44
Soutien mondial en faveur de la participation du public 44
Mesurer les opportunits de participation du public 45
Rsultats de la participation du public 45
Opportunits de la participation du public avec diffrents intervenants gouvernementaux 46
Exemples de participation du public 48
Amliorer la participation du public 50
Le rle des institutions de contrle 52
Surveillance et pouvoir lgislatif 52
Surveillance et Institution suprieure de contrle 53
Lcosystme de redevabilit 55
Conclusions et recommandations 58
La transparence 58
La participation 60
Les institutions de contrle 60
Lcosystme de redevabilit 61
Prochaines tapes 61
Annexe A : Mthodologie de lEnqute sur le budget ouvert 2015 63
Mise en uvre de lEnqute sur le budget ouvert 2015 et calcul de lIndice sur le budget ouvert et des autres scores 63
Le Questionnaire de lEnqute sur le budget ouvert 63
Le processus de recherche 64
LIndice sur le budget ouvert 65
Mesures relatives aux institutions de contrle et la participation du public 65
Pondration de limportance relative des documents budgtaires cls et impacts sur les scores 65
Pour plus dinformations 65
Annexe B : Note technique sur les modifications apportes lIndice sur le budget ouvert et sa comparabilit au fil du temps 67
Quels sont les changements de lEnqute sur le Budget ouvert 2015 67
Analyse des sries de donnes alternatives 68
La comparaison de lOBI 2015 avec les scores prcdents de lOBI est la meilleure approche 70
Annexe C : La disponibilit au public des documents budgtaires, 71 lEnqute sur le Budget Ouvert 2015
Annexe D : LEnqute sur le Budget Ouvert 2015 : Transparence, 73 Participation du public et la Force des institutions de contrle
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la grande majorit des pays fournissent des informations insuffisantes la socit civile et au public pour leur permettre de comprendre ou de contrler le budget
Les pays du monde vont bientt se runir pour deux vne-ments qui auront probablement des rpercussions mondiales pour les dcennies venir. la fin du mois de septembre, les pays se runiront aux Nations unies pour finaliser la prochaine gnration des objectifs de dveloppement inter-national. La mise en uvre efficace dun ensemble ambitieux dobjectifs permettra de faire des progrs considrables vers la lutte contre la pauvret et relever bon nombre des plus grand dfis de dveloppement dans le monde. Puis la fin du mois de Novembre, prs de 40 000 participants de gouverne-ments et de la socit civile sont attendus pour assister la COP21 : la Confrence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015. Lobjectif est datteindre le premier accord juridiquement contraignant pour lutter contre le changement climatique et de faciliter la transition vers des conomies faible mission de carbone.
Lefficacit ultime de tout nouvel accord mondial gnralis dpendra en grande partie des politiques nationales budg-taires adoptes pour soutenir leur mise en uvre, et du fait de savoir si les ressources mobilises sont dpenses de manire efficace et efficiente. Il convient effectivement de sinquiter. Lune des principales faiblesses des objectifs de dveloppement actuels a t labsence dinformations budgtaires suffisantes pour contrler les investissements ncessaires leur poursuite et le fait de ne pas avoir oblig les agences gouvernementales et les bailleurs de fonds rendre des comptes sur les rsultats. En outre, la disponibilit des informations relatives aux efforts lis lattnuation ou ladaptation au changement climatique est encore plus rare, ce qui compromet les efforts pour surveiller les flux de financement consacrs au climat.
Par consquent, afin dassurer la russite de toute initia-tive internationale, il est impratif de rendre largement disponibles des informations budgtaires exhaustives, de proposer des opportunits significatives pour la socit civile et les citoyens dexprimer leurs voix sur les dcisions et la surveillance budgtaires, et dassurer une surveillance indpendante forte de la part des lgislatures et des audit-eurs externes.
La centralit de la transparence, de la participation et de la surveillance budgtaires pour rpondre aux dfis mondiaux et nationaux est dsormais acquise auprs des institutions
internationales, de nombreux gouvernements et des bail-leurs de fonds. Depuis la publication de la dernire Enqute sur le budget ouvert en 2012, les organismes internationaux dveloppant les standards dans le domaine de la transpar-ence des finances publiques, y compris le Fonds Montaire International (FMI), le Programme dexamen des dpenses publiques et dvaluation de la responsabilit financire (PEFA), dont le secrtariat est hberg par la Banque mondiale, et lOrganisation de coopration et de dveloppe-ment conomiques (OCDE), ont chacun rvis leurs normes de gestion des finances publiques pour mieux adopter des systmes et des pratiques budgtaires transparents.
Cest dans ce contexte que les rsultats de lEnqute sur le budget ouvert 2015 de lIBP dans 102 pays doivent tre interprts. Ce rapport, le cinquime du genre, examine les trois piliers de la redevabilit dans la gestion des finances publiques : il examine la situation actuelle de la transparence budgtaire et son volu-tion au fil du temps ; la mesure dans laquelle il existe des possibilits de participation du public au proces-sus budgtaire ; et le pouvoir des deux institutions formelles de contrle, le corps lgislatif et linstitution suprieure de contrle.
Dune part, les rsultats de lEnqute soulignent le chemin parcourir pour que les pays rpondent aux normes de base. Le rapport fait le constat que la grande majorit des pays fournissent des informations insuffisantes la socit civile et au public pour leur permettre de comprendre ou de contrler le budget. En outre, seul un petit nombre de pays ont prvu des mcanismes appropris de participation publique et les institutions formelles de contrle sont frquemment confrontes des restrictions dans lexercice de leur fonction qui consiste demander des comptes aux gouvernements. Entre autres consquences, cette situation est susceptible de compromettre la mise en uvre russie des nouveaux objectifs de dveloppement ou lallocation et les dpenses des nouveaux fonds visant lutter contre le changement climatique.Il existe en revanche des raisons permettant un certain optimisme. La srie des rapports de lEnqute sur le budget
Rsum excutif
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ouvert que lIBP a publi au cours de la dernire dcennie indique que des progrs notables ont t observs dans la transparence budgtaire et confirme cette tendance en 2015. La transparence budgtaire sest amliore dans la majorit des rgions du monde ; et les progrs ont t particulire-ment visibles au sein des pays qui publiaient le moins dinformations budgtaires dans le pass. Ces progrs ont souvent t raliss rapidement et peu de frais, par exem-
ple, du fait que les gouverne-ments ont simplement publi des documents quils produi-saient pour leur propre
usage interne. De nombreux pays ont enregistr des amlio-rations spectaculaires dues aussi bien lengagement du gouvernement qu la pression lintrieur et lextrieur du pays, et au soutien et lassistance technique des bailleurs de fonds et de la socit civile nationale et internationale.
En effet, lEnqute 2015 fournit des preuves supplmen-taires que tout pays - indpendamment de sa situation gographique ou de son niveau de revenu - peut mettre en place des systmes budgtaires ouverts et responsables condition que la volont politique existe pour le faire.
LEnqute sur le budget ouvert
LEnqute sur le budget ouvert est la seule mesure indpen-dante et comparable de la transparence, la participation et la responsabilit budgtaires dans le monde. Dautres valua-tions des finances publiques reposent essentiellement sur les rapports autoproduits par les gouvernements, mais lEnqute sur le budget ouvert est mise en uvre par des chercheurs indpendants bass dans chacun des pays tudis qui effectuent des analyses pour dterminer les rponses 140 questions factuelles. Les rsultats sont examins par un expert anonyme. Les gouvernements de tous les pays participant lEnqute sont galement invits examiner et commenter les rsultats, ce que font bon nombre dentre eux. La majeure partie des questions de lEnqute se penche sur la quantit dinformations budgtaires rendues publiques dans les huit documents budgtaires cls. Les rponses aux 109 questions permettent dattribuer chaque pays un score de lIndice sur le budget ouvert (OBI) de 0 100 - une mesure globale comparable de la transparence budgtaire dun pays. Les rsultats prcdents de lEnqute ont t largement utili-
ss par les gouvernements et des organisations de la socit civile de chaque pays, ainsi que par des initiatives multilat-rales et sectorielles sur la transparence et la responsabilit, afin damliorer la divulgation de linformation budgtaire. LEnqute se compose galement de 16 questions qui se penchent sur les possibilits de participation du public dans les processus budgtaires ; et de 15 questions qui examinent le pouvoir des deux institutions formelles de contrle, savoir lassemble lgislative et linstitution suprieure de contrle.
En 2015, lEnqute a t rvise pour recueillir lvolution des bonnes pratiques reconnues, pour correspondre davantage aux autres normes et outils budgtaires et pour renforcer les questions individuelles bases sur les commentaires que lIBP avait recueillie au cours des nombreuses annes denqute sur les dterminants des systmes budgtaires efficaces et responsables.
La situation de la transparence budgtaire
Les rsultats de lEnqute sur le budget ouvert 2015 rvlent quil existe des lacunes importantes dans la quantit dinformations budgtaires que les gouvernements mettent la disposition du public. Le score moyen de lOBI des 102 pays tudis en 2015 est de 45 sur 100. Une grande majorit des pays valus - dans lesquels vit 68 pour cent de la population mondiale - fournissent des informations budgtaires insuf-fisantes. Dans ces 78 pays, les scores de lOBI sont infrieurs ou gaux 60. Plus inquitant, dix-sept pays fournissent trs peu ou pas dinformations budgtaires et enregistrent des scores de lOBI infrieurs ou gaux 20.
LEnqute a rvl que prs dun tiers des documents budg-taires qui doivent tre publis dans le monde nest mme pas mis la disposition du public. Soit ces documents nont pas t publis, soit ils ont t produits des fins internes, soit ils ont t publis avec trop de retard pour tre utiles. Fait proccupant, dans 16 pays, les gouvernements nont pas publi le document fondamental qui dcrit les politiques budgtaires proposes par le gouvernement, savoir le Projet de budget de lexcutif.
Bon nombre des documents budgtaires qui manquent dans le domaine public sont prpars, mais restent hors de la porte du public. La transparence des finances publiques pourrait considrablement samliorer si les gouvernements dcidaient simplement de publier les documents quils ont dores et dj produits. Le fait de ne pas publier des informa-tions qui ont t produites est clairement une question de
lEnqute 2015 fournit des preuves suppl-mentaires que tout pays - indpendamment de sa situation gographique ou de son niveau de revenu - peut mettre en place des systmes budgtaires ouverts et responsables condition que la volont politique existe pour le faire.
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volont politique, que les bailleurs de fonds et la socit civile peuvent influencer. En outre, les futurs accords interna-tionaux sur le dveloppement et le changement climatique doivent exiger la divulgation publique des investissements pour rpondre ces engagements, ce qui est une tape cl vers la transparence des finances publiques.
LEnqute a galement rvl que mme lorsque les docu-ments budgtaires sont publis, ils sont insuffisamment dtaills. Par exemple, les Projets de budget de lexcutif qui sont publis fournissent, en moyenne, moins de trois-cinquimes des informations souhaites. Ainsi, pour amlio-rer davantage la transparence des finances publiques, les gouvernements doivent fournir des informations budgtaires plus exhaustives. Les capacits dun gouvernement peuvent tre en cause, cest pourquoi les bailleurs de fonds et la socit civile peuvent encourager les progrs en apportant une assistance technique.
Caractristiques des pays avec diffrents niveaux de transparence budgtaire
The report investigates some of the circumstances under wLe rapport examine certaines des circonstances dans lesquelles la transparence semble plus probable. Sans surprise, il conclut que les 24 pays qui fournissent une quantit suffisante de donnes budgtaires ont tendance avoir des revenus plus levs, une presse plus libre et des systmes dmocratiques plus forts que les pays qui fournissent une quantit insuf-fisante de donnes budgtaires. Fait intressant, les pays plus transparents semblent galement tre les pays les moins corrompus.
Mais cette enqute rapporte certains rsultats surprenants. Les pays qui ont obtenu un score variant entre 40 et 60 sont tout aussi susceptibles de publier les documents budgtaires que les pays qui enregistrent des scores suprieurs 60. Les documents des pays qui enregistrent des scores levs ont tendance tre plus exhaustifs. Les pays les moins perfor-mants (ceux qui ont obtenu des scores infrieurs ou gaux 40) ont en ralit des revenus plus levs, en moyenne, que les pays qui ont obtenu des scores allant de 40 60. Ce rsultat illustre probablement les faibles niveaux de transpar-ence budgtaire dans de nombreux pays dpendant des revenus ptroliers. Pourtant, les pays ptroliers, tels que le Mexique, et les pays faible revenu, tels que le Malawi et lOuganda, figurent parmi les pays qui fournissent des informations budgtaires suffisantes. Ces exceptions montrent que quel que soit le gouvernement, la transparence budgtaire est possible
condition de le vouloir.
Evolution de la transparence des finances publiques au fil du temps
LEnqute sur le budget ouvert a t ralise cinq fois au cours des 10 dernires annes, sachant que les cycles prcdents se sont drouls en 2006, 2008, 2010 et 2012. Le nombre de pays inclus dans lEnqute a augment au fil des cycles successifs, ce qui signifie que les moyennes mondiales simples ne sont pas un bon indicateur des progrs gnraux.
Entre 2012 et 2015, le score moyen de lOBI pour les 100 pays dont des donnes comparables sont disponibles est pass de 43 46. Cette augmentation de la moyenne globale aurait t plus importante si lEnqute navait pas t modifie en 2015.E1
Ce rsultat masque des variations considrables dans les progrs raliss dans les pays tudis. Les amliorations les plus importantes en matire de transparence budgtaire entre 2012 et 2015 ont t enregistres par les pays qui taient parmi les moins transparents. Les pays qui taient au bas du classement de lindice en 2012, avec des scores infri-eurs ou gaux 40, se sont nettement amliors : leur score moyen de lOBI a augment de 18 en 2012 28 en 2015, une augmentation considrable de plus de cinquante pour cent.
Entre 2012 et 2015, certains pays ont fait des progrs remar-quables en matire de transparence budgtaire. LOBI de la Rpublique Kirghize a bondi de 20 points en 2012 54 points en 2015 ; le score de lOBI obtenu par la Tunisie a quasiment quadrupl, passant de 11 en 2012 42 en 2015. Les scores de transparence pour les pays dAfrique occidentale francophone ont augment sensiblement de 2012 2015, poursuivant les amliorations rapides observes entre 2010 et 2012. Ces exemples montrent comment lengagement des gouvernements ainsi que dautres facteurs favorables, comme le soutien des bailleurs de fonds, les normes interna-tionales, et la pression de la socit civile, peuvent produire des amliorations importantes et rapides de la transparence budgtaire.
Cette conclusion vaut galement lorsque nous examinons un intervalle plus long. Bien quune comparaison entre les donnes de lEnqute 2015 et celles des enqutes prcden-tes montre quen moyenne, les scores de chaque pays ont augment de 10 points depuis leur premire participation lEnqute, les gains les plus importants en matire de trans-parence budgtaire ont t raliss par les pays qui taient
E1. Voir lAnnexe B de ce rapport pour plus dinformations sur les modifications apportes lEnqute.
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Malgr les rcentes amliorations, la majorit des pays ne publient pas suffisam-ment dinformations pour permettre un dbat budgtaire appropri.
parmi les moins transparents lors de la premire enqute.
Lanalyse de la publication des documents budgtaires rvle un schma similaire. Dans les 100 pays pour lesquels des donnes comparables sont disponibles, 51 documents supplmentaires ont t publis dans les dlais en 2015 par rapport 2012 (soit une augmentation de 10 pour cent du nombre de documents publis). Ces progrs sajoutent ceux des annes prcdentes. Depuis le dbut de lEnqute, par exemple, laugmentation nette du nombre de pays qui publient les Projets de budget de lexcutif tait de 15, tandis que 28 autres pays publient des Rapports pralables au budget. Ensemble, ces chiffres indiquent que les pays ont considrablement augment la quantit dinformations mises la disposition du public au cours de la phase de formulation du budget. Il convient de noter que 42 pays supplmentaires publient dsormais un Budget des citoyens.
Lenthousiasme li aux progrs doit tre modr
Deuximement, certaines donnes de lEnqute semblent indiquer que beaucoup plus de pays ont enregistr des baiss-es de la transparence budgtaire depuis 2010 par rapport aux quatre annes prcdentes. Sur les 100 pays tudis en 2012, sept ont enregistr une forte baisse de leurs scores de lOBI en 2015, soit des baisses de plus de 10 points. De mme, sept des 93 pays tudis en 2010 ont connu de fortes baisses lorsque leurs rsultats de lOBI ont t mis jour en 2012. En
revanche, sur les 78 pays qui faisaient partie de lEnqute en 2008, les scores ont
chut dans seulement deux pays de plus de 10 points en 2010, et aucun des pays tudis na enregistr de baisse de ce type de 2006 2008.
Troisimement, un nombre trop important de pays qui avaient des niveaux de transparence budgtaire trs faibles lors de la premire enqute se maintiennent ces mmes niveaux et ne font aucun progrs. Par exemple, lAlgrie, la Bolivie, le Cambodge, le Tchad, la Chine, la Guine quato-riale, Fidji, lIrak, le Myanmar, le Qatar, lArabie Saoudite et le Vietnam sont immanquablement parmi les pays les moins transparents (avec des scores de lOBI de 20 ou moins) au cours de chaque anne de participation lEnqute. En outre, sur les 25 pays dont les scores se situaient dans la catgorie
des pays fournissant des informations limites pendant la premire enqute (avec des scores de lOBI allant de 41 60), le score est rest identique ou a baiss dans les catgories infrieures en 2015 pour 19 dentre eux.
La quatrime et dernire raison de temprer lenthousiasme des progrs concerne la volatilit de la transparence dans de nombreux pays, ce qui cre dnormes dfis pour ceux qui tentent de comprendre ou de surveiller les budgets nation-aux. Ce phnomne est illustr en examinant les change-ments relatifs aux documents budgtaires publis au sein de certains pays. Deux ou plusieurs documents ont chang de statut au moins trois fois au cours des diffrents cycles de lEnqute dans ces dix pays. Au Ghana, par exemple, le docu-ment budgtaire qui devrait tre publi la fin de lexercice pour valuer le rsultat rel du budget na pas t produit du tout en 2006 ; il a t prpar pour un usage interne en 2008 ; il a t publi pour un usage public en 2010 ; il na pas t prpar du tout nouveau en 2012 ; puis a t publi pour un usage public en 2012.
Participation du public
Il a t de plus en plus reconnu au cours de ces dernires annes quil tait important que les gouvernements fournis-sent des opportunits au public de participer aux processus budgtaires. La participation du public est une mesure qui a t incluse dans le cycle de lEnqute 2012 et a depuis t intgre dans les nouvelles normes mises par le FMI et lOCDE. La Global Initiative on Fiscal Transpar-ency (lInitiative mondiale pour la transparence des finances publiques - GIFT), une plateforme multipartite, joue galement un rle cl dans le dveloppement et la promotion des principes de participa-tion.
Les rsultats de lEnqute indiquent que la plupart des pays fournissent actuellement au public peu doccasions de participer aux processus budgtaires. Parmi les pays tudis en 2015, le score moyen de participation est de seulement 25 sur 100. Cela suggre quil nexiste tout simplement pas de moyens significatifs permettant au public de participer au processus budgtaire formel dans la grande majorit des pays.
Les rsultats de lEnqute indiquent que la plupart des pays fournissent actuellement au public peu doccasions de participer aux processus budgtaires. Parmi les pays tudis en 2015, le score moyen de partici-pation est de seulement 25 sur 100.
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Les possibilits de participation du public sont gnralement
insuffisantes toutes les tapes du processus budgtaire.
En outre, mme lorsque les gouvernements ont tabli des
mcanismes permettant la participation du public, ils sont
souvent en de des bonnes pratiques. Les audiences lgisla-
tives sont le moyen de plus frquent pour les gouverne-
ments douvrir le processus budgtaire la participation
du public. Pourtant, tandis que plus de la moiti des pays
valus organisent des audiences publiques sur les questions
budgtaires, seulement 19 pays sur 102 autorisent le public
tmoigner aux deux audiences cls (les audiences sur le cadre
macroconomique et les audiences sur les budgets individuels
des units administratives, comme par exemple la sant et
lducation).
Malgr linsuffisance gnrale des possibilits de participa-
tion, certains pays ont introduit des rformes novatrices pour
promouvoir la participation du public. Ces exemples peuvent
contribuer informer les rformes potentielles dans dautres
pays. En plus des rsultats de lEnqute, le rapport prsente
quelques-unes des conclusions dune srie dtudes comman-
des par lInitiative GIFT sur des programmes innovants dans
des pays tels que le Kenya, les Philippines et la Core du Sud.
En Core du Sud, par exemple, un programme permettant de
recueillir les commentaires du public sur le gaspillage et de
dtournement de fonds a entran une augmentation de 13,5
trillions de wons de recettes (environ 11 milliards de dollars US)
et des conomies de dpenses de 2,3 trillions de wons (environ 2
milliards de dollars US).
Surveillance par les lgislatures et les institutions suprieures de contrle
La surveillance officielle assure par les lgislatures et les
institutions suprieures de contrle joue un rle fondamental
dans le processus budgtaire. Tandis que la socit civile peut
jouer un rle important en qualit dorganisme de surveillance
indpendant, elle ne peut pas remplacer le rle fondamental des
institutions formelles de surveillance dans le processus budg-
taire. En consquence, lEnqute sur le budget ouvert contient
galement des questions qui attribuent des scores distincts sur
la solidit de la surveillance assure par le corps lgislatif et les
institutions suprieures de contrle.
En 2015, le score moyen du pouvoir de la lgislature est de 48
sur 100. Seuls 36 pays obtiennent un score suprieur 60, ce
qui suggre quils ont un pouvoir suffisant pour assumer leurs
responsabilits. Les lgislatures dans les 66 pays restants - la
majorit des pays valus - sont confrontes de graves lacunes
dans leur capacit superviser le budget.
Dans prs dun tiers des pays tudis, les lgislatures ne dispo-
sent pas de suffisamment de temps pour examiner la proposi-
tion de budget avant son adoption. Dans 55 pays, les lgislatures
ne disposent pas dun accs adquat aux capacits de recherche
ou danalyse, comme par exemple un bureau spcialis dans la
recherche budgtaire. En outre, le pouvoir excutif est capable
dviter la surveillance du corps lgislatif une fois que le budget
a t adopt dans la majorit des pays tudis. Dans ces pays,
lapprobation de la lgislature nest pas ncessaire pour la redis-
tribution des ressources ou pour la raffectation des recettes
supplmentaires ou des fonds durgence.
Le rle des institutions suprieures de contrle est de contrler
lusage des fonds publics. Le score moyen du pouvoir des
institutions suprieures de contrle en 2015 est de 65 sur 100,
indiquant quelles sont gnralement raisonnablement indpen-
dantes et disposent de ressources suffisantes pour mener bien
leur travail. Pourtant, 43 pays obtiennent des scores infrieurs
60, suggrant que leurs institutions suprieures de contrle ne
sont pas capables dassumer leurs responsabilits de manire
approprie. En outre, dans la majorit des pays, y compris
ceux qui enregistrent un score suprieur 60, les systmes
dassurance de la qualit relatifs aux rapports des institutions
suprieures de contrle sont soit dficients ou inexistants.
Lcosystme de responsabilit
Un thme rcurrent de ce rapport est que des systmes budg-
taires efficients, efficaces et responsables reposent sur trois
piliers : la transparence budgtaire, la participation du public,
et des institutions formelles de surveillance fortes. Labsence de
lune de ces trois composantes affaiblit lensemble du systme.
Les rsultats de lEnqute 2015 rvlent que trs peu de pays
enregistrent des performances solides pour les trois piliers. Sur
les 24 pays qui obtiennent un bon score sur la transparence
budgtaire,
seulement
quatre (le Brsil,
la Norvge,
lAfrique du
Sud et les
tats-Unis)
ont obtenu un
score suprieur
60 pour la
participation du public, la surveillance par le pouvoir lgislatif
et la supervision par linstitution suprieure de contrle. Un plus
grand nombre de pays (32) ne rpondent pas la norme de
ladquation de lEnqute concernant toutes les mesures.
Sur les 24 pays qui obtiennent un bon score sur la transparence budgtaire, seulement quatre (le Brsil, la Norvge, lAfrique du Sud et les tats-Unis) ont obtenu un score supri-eur 60 pour la participation du public, la surveillance par le pouvoir lgislatif et la supervision par linstitution suprieure de contrle.
-
6
Certains pays doivent (lAlgrie, lAngola, la Guine qua-
toriale, Fidji, le Libria, le Maroc, Myanmar, le Qatar, lArabie
Saoudite, le Soudan, le Ymen et le Zimbabwe) par leurs faibles
performances pour toutes les mesures (avec des scores infri-
eurs ou gaux 40). Ces pays se caractrisent par un manque
de transparence budgtaire, la faiblesse de leurs lgislatures et
de leurs institutions de contrle, et peu ou pas de possibilits
de participation du public. Leurs cosystmes de responsabilit
budgtaire sont totalement dfaillants, ce qui porte gravement
atteinte la gestion efficace des fonds et cre des opportunits
de corruption.
Recommandations
Le dploiement dun cercle vertueux, dans lequel les trois piliers
de la responsabilit budgtaire sont renforcs, exige en fin de
compte que les gouvernements passent laction. Ldification
de la volont politique des gouvernements pour le faire,
cependant, ncessite souvent un engagement actif, persistant et
qui renforce la participation dun large ventail dacteurs. Pour
cette raison, les recommandations contenues dans ce rapport
sadressent non seulement aux gouvernements, mais galement
aux institutions internationales, aux bailleurs de fonds, aux
investisseurs et aux organisations de la socit civile
Dans tout pays, les bonnes rformes dpendront des lacunes
spcifiques qui existent dans son systme budgtaire. En
consquence, lIBP a publi des rsums de chaque pays qui
proposent des recommandations adaptes chacun des
pays tudis.E2 Mais les conclusions de ce rapport conduisent
galement des recommandations gnrales applicables aux
diffrentes catgories de pays et dacteurs engags dans plus
dun pays.
Recommandation n1 : Publier davantage dinformations
Tous les acteurs doivent sefforcer daugmenter le nombre de
documents publis dans les pays dont les scores sont infrieurs
ou gaux 40 ; et damliorer lexhaustivit des documents dans
les pays dont les scores se situent entre 41 et 60.
Recommandation n2 : Institutionnaliser les avantages de la transparence
Tous les intervenants doivent assurer que les gains en matire
de transparence - quil sagisse de publier des documents qui
taient jusque-l divulgus ou damliorer le contenu des docu-
ments budgtaires - ne soient pas inverss. La prservation de
ces gains pourrait garantir que la transparence budgtaire reste
sur une trajectoire positive et samliore progressivement.
Recommandation n3 : Offrir davantage dopportunits de participation publique
Les lgislatures doivent encourager la mise en place daudiences
publiques sur le budget pendant lesquelles le public est autoris
tmoigner. Le pouvoir excutif doit mettre au point des
mcanismes tels que la budgtisation participative et les audits
sociaux pour obtenir les commentaires du public pendant les
tapes de formulation et dexcution du budget.
Recommandation n4 : Habiliter le contrle
Tous les acteurs doivent chercher amliorer la capacit
lgislative de participer au processus budgtaire dune manire
significative grce un meilleur accs aux capacits de recher-
che et danalyse.
En outre, les institutions suprieures de contrle doivent tre
soutenues pendant la mise en place des procdures visant
surveiller les processus daudit et valuer les audits individuels
avec lobjectif daugmenter la qualit et la fiabilit des rapports
quelles produisent.
Recommandation n5 : Promouvoir la mise en place dcosystmes budgtaires intgrs et responsables
En outre, personne ne doit tre satisfait de voir quun pays a un
pilier fort, voire deux. Autrement, les organismes de rgulation
appropris ne seront pas en place pour le processus budgtaire.
Prochaines tapes
Le dfi pour tous les intervenants est de traduire le dbat
mondial, qui approuve dsormais presque universellement
le rle essentiel des systmes budgtaires responsables, en
amliorations concrtes et durables au niveau national. Des
efforts solides et coordonns de tous les acteurs - nationaux et
internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux
- pourraient rapidement entraner la mise en place de bien
plus de systmes budgtaires transparents et responsables.
Ces systmes, leur tour, pourraient amliorer la collecte et la
rpartition des faibles ressources nationales, et sont essentiels
pour assurer le succs des initiatives mondiales - y compris les
initiatives qui visent rduire la pauvret et lutter contre les
dangers du changement climatique.
E2. Les rsums de chaque pays contenant des recommandations spcifiques pour chacun des pays valus sont disponibles ladresse www.openbudgeturvey.org .
-
7
0 20 40 60 80 100
8887
8684
81
7776
757575
7473
7169
686666
656565
646464
62
5959
5858
5757
565555
5454
5353
525151515151
5049
484747
4646464646464646
454444
4343434343
424242
41
393939
38383838
363535
3434
2926
252424
1918
1717
1615
1410
88
44
322
Arabie SaouditeQatar
MyanmarLiban
IrakGuine Equatoriale
TchadCambodgeVenezuela
SoudanChine
Fidjigypte
NigerBolivie
VietnamAlgrie
NigeriaNpal
TadjikistanAngola
So-Tom et PrncipeYmen
Trinit-et-TobagoZimbabweMacdoine
RwandaMaroc
AlbanieMozambique
ZambieSri Lanka
LibriaRpublique Dmocratique du Congo
Timor-LesteAfghanistan
TunisieThalandeHonduras
PakistanBurkina Faso
SngalBosnie Herzgovine
CamerounTurquie
BninUkraine
MalaisieTanzanie
IndeNamibie
GuatemalaNicaragua
MaliBotswana
SerbieKenya
Hongriequateur
Rpublique DominicaineAzerbadjanKazakhstan
GhanaMongolie
Sierra LeoneSalvador
CroatieCosta Rica
Rpublique kirghizeJordanie
Papouasie-Nouvelle-GuineBangladesh
SlovaquieColombie
ChiliEspagne
IndonsieArgentine
OugandaPhilippines
PolognePortugal
MalawiCore du Sud
BulgarieMexiqueGorgie
SlovnieRpublique Tchque
AllemagneItalie
RussieProu
RoumanieRoyaume-Uni
FranceBrsil
tats-UnisNorvge
Afrique du SudSude
Nouvelle-Zlande
Extensif (81-100)
Substantiel (61-80)
Limit (41-60)
Minimal (21-40)
Trs peu or aucune (0-20)
Suffisant
Insuffisant
Enqute sur le Budget Ouvert 2015
-
8
Lcosystme de la responsabilit budgtaire 2015
Combien de pays ont une bonne performance dans tous les trois piliers de la responsabilit budgtaire ? (Transparence, Participation, et les Deux Mesures Composant la redevabilit)
0 sur 4 1 sur 4 2 sur 4 3 sur 4 4 sur 4
(Nombre de critres pour lesquels les pays ont des scores suprieurs 60)
Afghanistan
Algrie
Angola
Arabie saoudite
Azerbadjan
Bnin
Bolivie
Burkina Faso
Cambodge
Cameroun
Chine
gypte
Fidji
Guine quatoriale
Iraq
Jordanie
Liban
Libria
Maroc
Mozambique
Myanmar
Papouasie-Nouvelle-Guine
Qatar
Rpublique dmocratique du Congo
Rwanda
Sao Tom-et-Principe
Soudan
Tanzanie
Tunisie
Ymen
Zambie
Zimbabwe
Albanie
Argentine
Bangladesh
Bosnie-Herzgovine
Croatie
quateur
Espagne
Ghana
Guatemala
Honduras
Hongrie
Inde
Kazakhstan
Kenya
Macdoine
Malaisie
Mali
Namibie
Npal
Nicaragua
Niger
Nigria
Pakistan
Rpublique dominicaine
Rpublique kirghize
Sngal
Serbie
Sierra Leone
Slovaquie
Sri Lanka
Tchad
Thalande
Timor-Leste
Turquie
Venezuela
Botswana
Bulgarie
Chili
Colombie
Costa Rica
El Salvador
Indonsie
Malawi
Mexique
Mongolie
Ouganda
Pologne
Roumanie
Royaume-Uni
Tadjikistan
Trinit-et-Tobago
Ukraine
Viet Nam
Allemagne
Core du Sud
France
Gorgie
Italie
Nouvelle-Zlande
Prou
Philippines
Portugal
Rpublique tchque
Russie
Slovnie
Sude
Afrique du Sud
Brsil
tats-Unis dAmrique
Norvge
32 pays 35 pays 18 pays 13 pays 4 pays
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Chap
itre
1
-
La poursuite des progrs sur la transparence est ncessaire pour atteindre les objectifs essentiels
10
la fin de lanne 2015, les dirigeants du monde se runiront deux reprises pour prendre des dcisions susceptibles de transformer les dfis mondiaux de la pauvret et du change-ment climatique. Au mois de septembre, les gouvernements se runiront New York pour convenir de la prochaine gnration des objectifs de dveloppement internationaux. Au mois de Novembre, les gouvernements se runiront Paris pour tenter de parvenir un accord contraignant qui permettra de rduire les missions de carbone.
Bien que les rsultats dfinitifs de ces ngociations demeurent inconnus, il ne fait nul doute que le rle des gouvernements pour mobiliser avec efficacit les ressources ncessaires pour atteindre leurs objectifs sera primordial. Les processus budgtaires nationaux, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres, sont essentiels cet gard. Lune des faiblesses importantes des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement en cours a t labsence dinformations suffisantes sur les ressources leves et investies pour leur ralisation - en particulier les ressources provenant des budgets nationaux. Ces lacunes ont paralyss les efforts visant surveiller les progrs, superviser et influencer les dcisions, et tenir les gouvernements et les bailleurs de fonds responsables des rsultats insatisfaisants. De mme, des informations budgtaires suffisantes accompagnes dune surveillance efficace sont galement ncessaires pour contribuer superviser les engagements des ressources gouvernementales pour lutter contre le changement clima-tique.
En dautres termes, la lutte contre la pauvret et lamlioration des consquences du changement climatique sont plus susceptibles dtre atteintes lorsque les systmes budgtaires sont transparents, participatifs et disposent de freins et de contrepoids appropris. Ces systmes reprsen-tent pour la socit civile et le public un point dentre qui leur permet de surveiller et dexaminer les progrs accomplis par les gouvernements concernant le respect de leurs engagements.
Les discussions internationales critiques qui se tiendront en 2015 sont un rappel nouveau et puissant de limportance des budgets ouverts et responsables. Les principaux acteurs pensaient diffremment il ny a pas si longtemps. Les institu-tions internationales ont fait la promotion rgulire de lide selon laquelle les ministres des finances devaient essen-tiellement dicter la nature des budgets du gouvernement central, et que les processus de prise de dcisions budg-taires devaient tre largement ferms au public. Aujourdhui, en revanche, les institutions financires internationales, la communaut des investisseurs, les chercheurs, et mme de nombreux gouvernements, donnent raison lopinion de longue date de la socit civile selon laquelle des systmes et des pratiques budgtaires transparents entranent des rsultats plus efficaces, et sont essentiels pour tenir le gouver-nement responsable de la gestion des fonds publics.
Depuis que lInternational Budget Partnership (IBP) a publi sa dernire valuation de la transparence, la participation et la responsabilisation des finances publique en 2012, le soutien en faveur ce constat a augment. Les normalisa-teurs internationaux dans le domaine de la transparence des finances publiques, y compris le Fonds montaire interna-tional (FMI), le Programme dexamen des dpenses publiques et dvaluation de la responsabilit financire (PEFA), et lOrganisation de coopration et de dveloppement conomiques (OCDE), ont pleinement adopt les systmes et les pratiques budgtaires ouverts par le biais de nouvelles initiatives qui se chevauchent. En outre, lInitiative mondiale pour la transparence des finances publiques (GIFT), une initiative multipartite, a contribu renforcer larchitecture de la transparence fiscale en facilitant lharmonisation des diffrentes normes internationales et en gnrant un consen-sus plus large sur le rle de la participation du public dans le processus budgtaire.
Le Partenariat pour un gouvernement ouvert (Open Govern-ment Partnership ou OGP) est devenu un acteur prometteur dans ce domaine. Ce partenariat, qui comprend dsormais 65 pays, rassemble les gouvernements et la socit civile
1
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1. Voir les Plans daction de lOpen Government Partnership http://www.opengovpartnership.org/how-it-works/action-plans 2. Hameed, F. (2011). Budget Transparency and Financial Markets. IBP: Washington D.C.
http://internationalbudget.org/wp-content/uploads/IBP-Working-Paper-1-Budget-Transparency-and-Financial-Markets.pdf 3. IMF (2012) Fiscal Transparency Accountability, and Risk. IMF: Washington D.C. http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2012/080712.pdf4. Au mois de dcembre 2014, lIBP en collaboration avec lAlliance des investisseurs des marchs mergents (lAlliance), a effectu une enqute sur 10 de ses analystes membres dans diffrentes socits
dinvestissement, afin dexaminer plus en dtail lintrt du secteur priv pour la transparence des finances publiques. 5. Sarr, B. (2015). Credibility and Reliability of Government Budgets: Does Fiscal Transparency Matter? IBP: Washington D.C.
http://internationalbudget.org/publications/credibility-and-reliability-of-government-budgets-does-fiscal-transparency-matter/6. de Renzio, P. & Wehner, J. (2015) The Impacts of Fiscal Openness: A Review of the Evidence. SSRN: New York http://ssrn.com/abstract=2602439
pour promouvoir la transparence, accrotre la participation civique, lutter contre la corruption, et tirer parti des nouvelles technologies pour renforcer la gouvernance. Les engage-ments de lOGP varient dun pays lautre en fonction de ce que le gouvernement et la socit civile estiment tre le plus important dans un contexte donn. Depuis la mise en place de lOGP en 2011, les gouvernements ont fait plus de 2000 engagements, dont la plus grande partie est consacre aux questions fiscales, y compris la transparence.1 Certains engagements sont modestes mais beaucoup dentre eux pourraient entraner des amliorations spectaculaires en matire de gouvernance.
Le soutien en faveur de la transparence et de la responsabilit des finances publiques continue crotre dans la commu-naut des investisseurs. Dans le pass, les gouvernements ont souvent t mis en garde sur le fait que les processus de budgtisation transparents conduiraient linstabilit conomique et dimportants dficits, en soulevant des inquitudes parmi les investisseurs et en ajoutant le dfi demprunter sur les marchs internationaux. Les recherches menes par lIBP et le FMI ont contest cette notion, et ont rvl que des niveaux plus levs de transparence budgtaire pouvaient entraner une plus grande crdibilit et performance des finances publiques, ainsi que des taux moins levs de crdit international.2,3 En outre, une enqute rcente mene par lIBP indique que, loin dtre une force, les investisseurs considrent labsence dinformations financires comme une faiblesse budgtaire non divulgue, et que les dcisions sur lopportunit et le montant des investissements dans un pays sont souvent influences par son niveau de transparence budgtaire.4
Deux nouvelles tudes de recherche renforcent lavantage dune meilleure transparence. La premire, une tude ralise par lIBP a rvl que les pays transparents taient plus susceptibles davoir des budgets crdibles et fiables. Elle associe une plus grande transparence des projections plus prcises de la croissance conomique et de linflation, et des dpenses qui correspondent davantage celles qui taient prvues. Des budgets crdibles et fiables appuient la prestation efficace des services publics et la stabilit macroconomique.5
Une deuxime tude, commande par lInitiative GIFT, passe en revue avec exhaustivit les preuves existantes sur les impacts de la transparence des finances publiques. Elle
rvle quune meilleure transparence des finances publiques entrane un certain nombre de rsultats bnfiques, y compris, des cots demprunt du gouvernement infrieurs en raison de la divulgation macro-budgtaire, de la rduction des cots de la corruption, [et] dune plus grande responsa-bilisation lectorale des politiciens. Elle conclut galement que la participation des citoyens dans le processus budg-taire peut conduire une meilleure allocation des ressources dans les secteurs sociaux, comme la sant et lducation, et une efficacit accrue des dpenses.6
Mme si le dbat international approuve dsormais presque universellement le rle essentiel des systmes budgtaires transparents et responsables, et en dpit de la masse crois-sante de preuves sur linfluence positive de la transparence et de la responsabilit, les dveloppements au niveau des pays sont ingaux. Bien que ce rapport constate quun grand nombre de pays, y compris les pays faible et moyen revenu, ont fait des progrs considrables, les gouvernements dans de trop nombreux pays continuent de dissimuler trop dinformations budgtaires au public. Ces pays sont ceux qui enregistrent de niveaux plus ou moins insuffisants de transparence, ainsi que les pays o les gains en matire de transparence ont ensuite t inverss.
Il est temps daller de lavant pour assurer que le consensus international sur la transparence et la responsabilit budg-taires se traduise par des rformes significatives dans tous les pays. Des progrs supplmentaires sont ncessaires pour assurer que les citoyens et la socit civile, ainsi que les autres parties intresses, disposent des informations et des opportunits ncessaires pour surveiller les progrs des engagements mondiaux et les priorits nationales.
Les trois piliers de la responsabilit des finances publiques : La transparence, la participation et la redevabilit
La transparence est une condition importante pour assurer un dbat budgtaire exhaustif et une surveillance budgtaire approprie. Elle nest pourtant pas suffisante elle-seule. Crer les conditions en vertu desquelles les gouvernements sont en permanence tenus pour responsables dune gestion efficiente et efficace des finances publiques exige galement la cration dopportunits significatives pour que les citoyens et la socit civile participent au processus budgtaire. Cela exige galement une surveillance formelle troite du corps
http://internationalbudget.org/wp-content/uploads/IBP-Working-Paper-1-Budget-Transparency-and-Financial-Markets.pdfhttp://www.imf.org/external/np/pp/eng/2012/080712.pdfhttp://internationalbudget.org/publications/credibility-and-reliability-of-government-budgets-does-fiscal-transparency-matter/http://ssrn.com/abstract=2602439
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lgislatif et du bureau national daudit (ci-aprs dnomm linstitution suprieure de contrle ) pour tenir les gouver-nements responsables de la faon dont ils prlvent et dpensent les fonds publics.
La transparence budgtaire, la participation du public dans le processus budgtaire, et des institutions officielles de surveil-lance solides travaillent ensemble pour crer un cosys-tme de responsabilit budgtaire robuste. En labsence dinformations budgtaires compltes, les institutions offici-elles de contrle et la socit civile ne peuvent pas surveiller la conception et la mise en uvre des politiques budgtaires. En labsence dun accs adquat aux espaces formels et informels permettant dinfluencer le budget, le grand public na pas le pouvoir dexposer les dcideurs gouvernementaux une diversit de points de vue pour contribuer assurer que les politiques budgtaires sont fondes sur des informa-tions compltes et refltent les priorits nationales. Enfin, en labsence dautorit, de porte et de ressources appropries, les institutions formelles de surveillance ne peuvent pas sacquitter de leurs devoirs avec efficacit et assurer que les fonds publics sont perus et dpenss de la manire qui a t prvue.
Labsence ou linsuffisance de lun de ces trois lments fondamentaux sape le fonctionnement de la totalit du systme de responsabilit, rendant moins probable le fait que les politiques budgtaires refltent les besoins et les priorits dune nation et plus probable lexistence de la corruption et de la mauvaise gestion des fonds publics. En revanche, lorsque ces lments sont en place, les politiques sont plus susceptibles de correspondre aux ressources publiques, et ces ressources sont plus susceptibles dtre dpenses comme elles doivent ltre. Il est alors plus facile de sattaquer certains des dfis les plus difficiles relever dans le monde.
Ainsi, si lobjectif atteindre est de tenir les gouvernements responsables de lutilisation des fonds publics, des change-ments systmatiques doivent faire progresser non seulement la transparence, mais galement la participation et la surveil-lance formelle. LEnqute sur le budget ouvert 2015 explore chacune de ces trois dimensions.
LEnqute sur le budget ouvert 2015
LIBP a publi lEnqute sur le budget ouvert 2015 dans ce contexte. Couvrant 102 pays, lEnqute est la plus grande valuation comparative des trois composantes dun cosys-tme de responsabilit budgtaire qui fonctionne bien. La
mthodologie rigoureuse de lEnqute est mise en uvre par des chercheurs de la socit civile et est conue pour valuer la mesure dans laquelle les gouvernements publient le type dinformations budgtaires qui sont importantes pour la socit civile et les autres acteurs de la surveillance. Les questionnaires sont valus par des pairs qui ont des connais-sances substantielles des systmes budgtaires dans le pays concern et les gouvernements sont invits commenter les rsultats de lenqute. Il sagit de quelques-unes des mesures que lIBP a prises pour assurer la qualit et lintgrit des rsultats de lEnqute. LEnqute sur le budget ouvert 2015 est la cinquime dition de ce rapport. Les Enqutes prc-dentes ont t publies en 2006, 2008, 2010 et 2012.
Tout au long de cette priode, lEnqute sest impose comme une valuation indpendante et crdible de louverture et de la responsabilit des systmes budgtaires gouvernementaux. Ses rsultats sont de plus en plus utiliss par un ensemble diversifi de parties prenantes afin de documenter les recommandations sur les rformes spci-fiques que les gouvernements doivent raliser pour accrotre la responsabilit et assurer la conformit de leurs systmes budgtaires avec les bonnes pratiques internationales. Les organisations de la socit civile, par exemple, plaident en faveur des rformes spcifiques identifies dans les rsums par pays de lEnqute sur le budget ouvert. Les bailleurs de fonds sinspirent de plus en plus des donnes et des recommandations de lEnqute sur le budget ouvert pour promouvoir lamlioration de la transparence budgtaire dans les pays auxquels ils fournissent une aide. LOGP utilise deux aspects cls de lEnqute - la publication en temps opportun aussi bien du Projet de budget de lexcutif que du Rapport daudit - comme critres dadmissibilit ladhsion lOGP. En outre, pour illustrer la pertinence des donnes sur la transparence et la responsabilit budgtaires auprs de la communaut des investisseurs, Bloomberg L.P. a sign un accord avec lIBP qui permet lentreprise de rendre acces-sibles ses clients les donnes de tous les cycles de lEnqute par le biais de ses terminaux de donnes.
Compte tenu de lutilisation gnralise des rsultats de lEnqute, il est essentiel de veiller ce que lenqute reflte les tendances mergentes en matire de transparence et de responsabilit budgtaires, et que les indicateurs soient aussi clairs et objectifs que possible. En tant que tel, aprs la publication du rapport prcdent de lEnqute sur le budget ouvert en 2012, lIBP a entrepris une srie damliorations aux questions qui composent lEnqute. La rvision de lEnqute a concid avec des exercices similaires mens par dautres
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Suite la publication de lEnqute sur le budget ouvert en 2012, lIBP a entrepris une srie damliorations aux ques-tions qui composent lEnqute. La rvision de lEnqute a concid avec des exercices similaires mens par dautres organismes internationaux de normalisation dans le domaine de la transparence des finances publiques qui taient accompagns dune srie doutils dvaluation rviss publis en 2014 et en 2015. Le FMI a publi une version rvise de son Code de transparence des finances publiques. Le Programme dexamen des dpenses publiques et dvaluation de la responsabilit financire (PEFA) a mis jour son outil dvaluation (le PEFA est un partenariat entre les institutions internationales et les bailleurs de fonds europens). Et lOCDE a labor de nouveaux principes de gouvernance des finances publiques.
En affinant lEnqute, lIBP a procd trois types de changements :
Nous avons introduit des nouvelles questions pour aligner davantage lEnqute avec les autres mcanismes de transparence des finances publiques (y compris les rvisions rcentes) et recueillir davantage dinformations sur sept des huit documents budg-taires cls (autres que le Projet de budget de lexcutif).
Nous avons exclu des questions prcdentes dont les rponses, selon nous, taient bases sur des preuves faibles ou subjectives.
Nous avons affin le libell des questions prcdentes pour rehausser leur objectivit et leur fiabilit, sur la base des enseignements tirs de notre exprience avec la mise en uvre de lEnqute.
Les modifications apportes lEnqute ont abouti une meilleure approche pour mesurer la transparence budg-taire, mais ces ajustements ne modifient en rien sa nature de base. LEnqute continue dvaluer les informations contenues dans les documents budgtaires cls, ltendue de la participation du public dans le processus budgtaire, et le pouvoir des institutions de contrle. En outre, 87 des 109 questions qui composent lIndice sur le budget ouvert (la plus grande partie de lEnqute) couvrent les mmes aspects spcifiques de la transparence que ceux qui ont
t couverts dans lIndice 2012. De mme, les 22 nouvelles questions nont pas modifi la cible de lIndice, mais ont plutt ajust le nombre de questions se rapportant chacun des huit documents cls. Mme si lIndice sur le budget ouvert 2015 se concentre davantage sur le Projet de budget de lexcutif, continuant ainsi reconnatre limportance unique du document au cours du proces-sus budgtaire, il met davantage laccent sur les sept autres documents budgtaires, refltant une plus grande apprciation de leur rle pour assurer que des informa-tions appropries sont publies tous les stades du cycle budgtaire.
Tandis que les questions poses dans lEnqute actuelle ne sont pas identiques celles des enqutes prcdentes, notre analyse rvle que les rsultats sont fondamen-talement comparables au fil du temps. (Dans le prsent rapport, ainsi que dans les rapports prcdents, nous nexaminons que les changements de scores de lIndice sur le budget ouvert au fil du temps.) De manire gnrale, les questions poses se chevauchent largement et les documents valus se chevauchent entirement. Par ailleurs, nous avons galement effectu une srie danalyses statistiques laide dune srie de donnes que nous avons conue dans le but dvaluer la validit de la comparaison des rsultats de lenqute actuelle avec ceux des enqutes prcdentes. Les analyses sont en faveur de cette validit.
Ainsi, ce rapport prsente lOBI 2015 - le paramtre qui est aujourdhui la meilleure mesure unique de la transparence dans un pays - avec la srie historique de lOBI. Tous les utilisateurs se sont familiariss avec cette mthode au fil du temps. Les quelques cas o les modifications appor-tes lEnqute semblent avoir affect les comparaisons temporelles de manire significative sont signals dans ce rapport et dans les rsums des pays concerns qui sont publis sparment. En moyenne, les modifications apportes lEnqute ont tendance entraner une sous-valuation ngligeable des progrs au fil du temps. Pour consulter une explication plus dtaille des modifications et notre analyse sur lutilisation des modifications des fins de comparaison au fil du temps, voir lAnnexe B
organismes internationaux de normalisation dans le domaine de la transparence des finances publiques. Ces modifications ont permis dobtenir un meilleur instrument pour mesurer
la transparence, la participation et la surveillance formelle des finances publiques. Plus prcisment, la mthodologie rvise reconnat les nouveaux dveloppements des bonnes
ENCADR 1.1 : MODIFICATIONS APPORTES AU QUESTIONNAIRE DE LENQUTE SUR LE BUDGET OUVERT 2015
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pratiques acceptes, les harmonise avec dautres normes et outils fiscaux, et renforce les questions individuelles bases sur les rsultats que lIBP a recueillis suite la conduite de lEnqute depuis 2006. (Voir lEncadr 1.1 pour plus de dtails sur les rcentes rvisions de lEnqute.)
Structure du prsent rapport Conformment au contenu des 140 questions de lEnqute, ce rapport examine son tour les thmes de la transpar-ence, de la participation du public au cours du processus budgtaire, ainsi que le pouvoir des institutions formelles de contrle.
Les Chapitres 2 4 se penchent sur les rsultats de la partie de lEnqute qui se rapporte la quantit et la qualit des informations budgtaires mises disposition par les gouvernements dans les huit documents budgtaires cls - savoir, les questions qui composent lIndice sur le budget ouvert. Sachant que cette partie est la plus dtaille et la plus ancienne de lEnqute, le prsent rapport y accorde le plus dattention.
Le Chapitre 2 examine les principaux rsultats sur ltat actuel de la transparence budgtaire dans le monde.
Le Chapitre 3 value les progrs qui ont t accomplis en matire de transparence au fil du temps, comme le montre la comparaison des rsultats de lanne 2015 avec les rsultats des annes prcdentes.
Le Chapitre 4 traite des pays dans lesquels des progrs nont pas t observs ou dont la performance a recul.
Les Chapitres 5 et 6 discutent des conclusions partir des sections de lEnqute qui se rapportent aux possibilits de participation du public au cours du processus budgtaire et de la surveillance des assembles lgislatives et des institutions suprieures de contrle. Par rapport la partie de lenqute qui value la transparence budgtaire, ces parties de lEnqute comprennent moins de questions. Par consquent, les rsultats reprsentent davantage une indica-tion sur la situation de la participation du public, des assem-bles lgislatives et des institutions suprieures de contrle quune valuation dtaille.
Le Chapitre 5 examine la mesure dans laquelle les gouver-nements crent des occasions pour le public de participer au processus budgtaire. Il prsente des exemples de la faon dont la participation fonctionne dans la pratique dans les quelques pays o les gouvernements ont mis en place des programmes novateurs pour intgrer le public
dans le processus budgtaire national. Le Chapitre 6 couvre le pouvoir des assembles lgisla-
tives et des institutions suprieures de contrle, les institutions responsables de la supervision du budget du gouvernement.
Le Chapitre 7 propose des conclusions et des recommanda-tions pour les diffrents acteurs qui peuvent promouvoir la transparence, la participation et la responsabilit budgtaires.
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7. IBP (2010). Guide to Transparency in Government Budget Reports: Why are Budget Reports Important, and What Should They Include? IBP: Washington D.C. http://internationalbudget.org/publications/guide-to-transparency-in-government-budget-reports-why-are-budget-reports-important-and-what-should-they-include/
Ce chapitre se penche sur la situation de la transparence des finances publiques en 2015. Sur la base des conclusions du sous-ensemble des 109 questions de lEnqute qui compo-sent lIndice sur le budget ouvert (Open Budget Index ou OBI), il examine les facteurs qui sont associs diffrents niveaux de transparence. Ce chapitre vise approfondir notre comprhension des dfis probables que doivent relever les pays diffrents niveaux de la transparence.
Ce chapitre dcrit galement les rsultats pour les huit docu-ments budgtaires cls que lOBI value. Il sagit des docu-ments qui ont t jugs comme essentiels et qui doivent tre publis par les gouvernements diffrents stades du cycle budgtaire, conformment aux normes et pratiques inter-nationales.7 Le niveau de transparence dans un pays donn dpend du nombre de documents quil publie en temps opportun, ainsi que de lexhaustivit et de laccessibilit de ces documents.
Le score moyen de lOBI est de 45 sur une chelle de 00, et la mdiane est de 46. Les rsultats indiquent quen rgle gnrale, les gouvernements ne publient pas les documents
cls, et que ceux qui sont publis manquent le plus souvent de dtails qui sont impor-
tants pour comprendre, contrler et influencer les dpenses, les recettes et la dette publiques.
Ce chapitre commence en divisant les pays en cinq catgories en fonction du rsultat obtenu sur le score de lOBI 2015. Il indique galement quels sont les pays qui fournissent des informations budgtaires suffisantes (ceux qui ont obtenu des scores de 61 ou plus) et quels sont ceux qui fournissent des informations insuffisantes (ceux qui ont obtenu des scores infrieurs ou gaux 60). Bien que cette ligne de
dmarcation ne doive pas tre considre comme prcise, lexprience de lIBP indique quil sagit dune approximation raisonnable pour dterminer la mesure dans laquelle les pays fournissent suffisamment dinformations budgtaires pour encourager la surveillance et lanalyse.
Les rsultats globaux de lIndice sur le budget ouvert 2015 rvlent que la grande majorit de la population mondiale na pas accs une quantit suffisante dinformations budg-taires. Cela empche les citoyens de bien comprendre ou de contrler la faon dont les fonds publics sont recueillis et comment ils sont dpenss. Parmi les 102 pays valus dans lEnqute 2015, la grande majorit des pays (78 des 102 pays) fournissent des informations budgtaires insuffisantes. Tandis
Information budgtaire insuffisante
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17
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Information budgtaire suffisante
19
5
80
60
40
20
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Nom
bre
de p
ays
Trs peu ou aucune (0-20) Minimale (21-40) Limite (41-60)
Significative (61-80) Extensive (81-100)
FIGURE 2.1 : DISTRIBUTION DES PAYS BASES SUR LE SCORE DE LINDICE SUR LE BUDGET OUVERT 2015
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2La situation actuelle de la transparence des finances publiques
Les rsultats globaux de lIndice sur le budget ouvert 2015 rvlent que la grande majorit de la population mondi-ale na pas accs une quantit suffisante dinformations budgtaires.
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Figure 2.2: Un Panorama Global De La Transparence En 2015
Extensive (81-100)
Significative (61-80)
Limite (41-60)
Minimale (21-40)
Trs Peu ou Aucune (0-20)
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que de nombreux pays ne sont pas inclus dans lEnqute, prs de sept personnes sur dix (68 pour cent) dans le monde vivent dans les 78 pays qui ne divulguent pas suffisamment de donnes budgtaires.
Comme le montre la Figure 2.2 :
Dix-sept pays fournissent trs peu ou pas dinformations budgtaires et enregistrent des scores de lOBI de 20 ou moins.
Dix-sept pays fournissent des informations budgtaires minimales, avec des scores de lOBI entre 21 et 40.
Quarante-quatre pays fournissent des informations budgtaires limites, avec des scores de lOBI ses situant entre 41 et 60. Ces pays sont loin de fournir suffisam-ment de dtails pour permettre de tenir des discussions budgtaires vritablement claires.
Dix-neuf pays fournissent des informations importantes, enregistrant des scores de lOBI de 61 80 ; cinq pays fournissent des informations dtailles avec des scores de lOBI allant de 81 100. Ces 24 pays sont les pays dans lesquels des discussions budgtaires claires sont
susceptibles dtre tenues.
Les caractristiques associes aux diffrents niveaux de transparence Les pays qui figurent dans certaines catgories en fonc-tion du score de leur OBI partagent souvent un ensemble commun de caractristiques, et les facteurs associs diffrents niveaux de transparence peuvent orienter les rformes. Pourtant, les rsultats de lEnqute 2015, ainsi que les rsultats des annes prcdentes, suggrent galement quaucun pays nenregistre de bonnes ou de mauvaises performances en matire de transparence budgtaire sur la base dune caractristique ou dun profil particulier. Tout pays peut facilement mettre en place un systme budgtaire ouvert si le gouvernement en dcide ainsi.
Les pays qui fournissent des informations importantes ou approfondies
Environ un pays sur les quatre pays qui enregistrent un score de LOBI suprieur 60 fournit gnralement au public suffisamment dinformations pour permettre une comprhension relativement sophistique du budget tout au
long du cycle budgtaire. Comme le montre le Tableau 2.1, les pays qui entrent dans cette catgorie publient en moyenne sept des huit documents budgtaires cls. Fait important, ces pays publient tous les documents quils produisent - aucun document nest produit des fins internes uniquement. (Dans le cadre de lEnqute, lon entend par publi tout document rendu public en temps opportun.)
En outre, les documents qui sont publis contiennent suffisamment dinformations pour permettre une analyse et une comprhension significatives du budget. En plus des informations de base sur les recettes, les dpenses et la dette, ces pays dcrivent gnralement des donnes plus dtail-les qui permettent la socit civile et aux autres interv-enants de dterminer si la gamme complte des politiques budgtaires gouvernementales est conforme aux objectifs conomiques et sociaux souhaits.
Le profil des pays qui fournissent des informations impor-tantes ou approfondies rvle quelques caractristiques conomiques et politiques attendues. Premirement, les pays dont les rsultats obtenus pour lOBI sont bons ont tendance avoir un niveau de revenu plus lev. Cela ne veut pas dire, cependant, quil existe un lien invitable entre le faible niveau de revenus et le manque de transparence. Alors que les pays riches peuvent tre plus susceptibles datteindre des niveaux plus levs de transparence budgtaire, les pays revenu faible et intermdiaire peuvent atteindre des niveaux levs de transparence, condition que la volont politique existe. Ceci est dmontr par la performance du Malawi et de lOuganda, deux pays faible revenu qui obtien-nent nanmoins un score lev de lOBI. Comme preuve supplmentaire, le Brsil est plus transparent que le Portugal, le Mexique lest plus que lEspagne et lAfrique du Sud lest plus que le Royaume-Uni.
Deuximement, la catgorie suprieure est domine par des dmocraties fortes ou modres dans lesquelles se tiennent des lections libres et quitables et o les mdias jouissent dune plus grande libert. Ce qui nous intresse ici est que la recherche de lBP a montr que la transparence semble dpendre davantage des niveaux actuels de dmocratie plutt que la dure relle de lexistence de la dmocratie.8 LAfrique du Sud, par exemple, est une dmocratie relative-ment jeune qui a atteint rapidement des niveaux de trans-parence du mme niveau que celui des dmocraties plus anciennes.
Enfin, il semble y avoir une corrlation relativement forte
8. Wehner, J. & de Renzio, P. (2013). Citizens, Legislators, and Executive Disclosure: The Political Determinants of Fiscal Transparency. World Development vol. 41, pp. 96-108
Tout pays peut facilement mettre en place un systme budgtaire ouvert si le gouvernement en dcide ainsi.
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entre le score de la transparence dun pays et les autres piliers dun systme de responsabilit budgtaire fort, y compris la participation du public dans le processus budgtaire et le pouvoir des institutions formelles de contrle - savoir lassemble lgislative et linstitution suprieure de contrle.
Ainsi, parmi les plus pays qui affichent les meilleures perfor-mances sur lOBI, un niveau lev de transparence budgtaire nest quune seule composante des cosystmes solides de reddition des comptes dans ces pays. Cela suggre que dans les pays qui obtiennent de bons rsultats par rapport lOBI, les gouvernements ont une plus grande tendance accorder la priorit non seulement la transparence, mais galement lobjectif plus large et ultime de la responsabilit des finances publiques. (Ces questions sont abordes plus en dtail dans les Chapitres 5 et 6.)
Les pays qui fournissent des informations limites
Ainsi que nous lavons indiqu, 44 - soit un peu plus de 40 pour cent - des pays valus dans lEnqute mettent la disposition du public des informations sur le budget, mais ces informations restent limites bien des gards essentiels. Comme le montre le Tableau 2.1, les pays qui fournissent des informations limites rendent publics la plupart des documents budgtaires cls en temps opportun, avec une moyenne de six des huit documents budgtaires cls. Les documents publis, cependant, manquent souvent des dtails importants. Plus particulirement, le Projet de budget de lexcutif comprend un peu plus de la moiti des informa-tions recommandes par les bonnes pratiques internation-ales.9
Les pays qui entrent dans cette catgorie sont une combi-naison gale de dmocraties et de pays gouverns par des rgimes plus autocratiques. Les niveaux de la libert de la presse sont moins levs et ils sont perus comme ayant des niveaux plus levs de corruption que les pays appartenant la catgorie suprieure. On aurait pu penser que certains pays appartenant cette catgorie disposent de systmes budgtaires plus ouverts, compte tenu de leur niveau de revenu, comme par exemple la Croatie et la Slovaquie. Dautres pays, comme la Rpublique kirghize, dont les revenus sont plus faibles, nous ont favorablement surpris. En 2015, la Tunisie est galement passe dans cette catgorie avec une multiplication par quatre de son score de transpar-ence depuis 2012. Cela indique la manire dont les pays en transition ont galement la possibilit de faire des progrs rapides.
Les pays qui fournissent des informations minimales, voire peu ou aucune information
Les 34 pays - un tiers des pays inclus dans ltude - qui
9. IBP (2010). Guide to Transparency in Government Budget Reports: Why are Budget Reports Important, and What Should They Include? IBP: Washington D.C. http://internationalbudget.org/publications/guide-to-transparency-in-government-budget-reports-why-are-budget-reports-important-and-what-should-they-include/
TABLEAU 2.1 : CARACTRISTIQUES DES PAYS SELON LEUR PERFORMANCE SUR LINDICE SUR LE BUDGET OUVERT 2015
Score sur lIndice sur le Budget Ouvert
0-40 41-60 61-100
Indicateurs de lEnqute sur le Budget Ouvert
Nombre de pays 34 44 24
Nombre moyen des huit documents budgtaires cls publis (fait disponible au public dans un temps opportun)
3 6 7
Percent of eight key budget documents that are:
Publi 42% 74% 91%
Pas publi 58% 26% 9%
Non produit 26% 17% 8%
Produit des fins internes 25% 6% 0%
Publi trop tard 7% 3% 1%
Score moyen pour les Projets de budget de lexcutif publis
39 55 74
Score moyen pour :
Participation 12 24 49
Pouvoir de controle du lgislatif 34 48 68
Pouvoir de controle de linstitution suprieure de contrle
47 69 84
Indicateurs politiques
Pourcentage ayant des dmocraties fortes/modres*
9% 50% 83%
Pourcentage ayant des dmocraties faibles/des autocraties*
91% 50% 17%
Score moyen sur lIndice de corruption du Transparency International **
32 38 55
Score moyen sur la libert mdiatique (Reporters Sans Frontires) **
43 32 24
Indicateurs socioconomiques
Score moyen sur lIndice de dveloppement humain**
0.60 0.65 0.79
PIB moyen par habitant*** $13,686 $10,911 $26,579
Pourcentage des pays dpendants des recettes ptrolires****
38% 14% 13%
*La nature de la dmocratie dun pays est dtermine par lIndice de dmocratie de lEconomist Intelligence Unit.
**Sous les systmes de notation utiliss pour lEnqute sur le Budget Ouvert, lIndice de Perception de la Corruption de Transparency International, et lIndice de dveloppement humain, un score plus haut indique un pays qui est mieux performant. En revanche, sous le systme de notation utilise pour libert mdiatique un score plus bas indique un pays qui est mieux performant.
***Donnes sur le Produit Intrieur Brut (PIB) par habitant sont dans les termes de la parit de pouvoir dachat, de la Base de donnes des Perspectives de lconomie mondiale des Fonds montaire international, octobre 2014. (Donnes presentees montrent les estimations pour lexercice 2014.) Disponible : http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2014/02/weodata/index.aspx
****Dpendance sur les recettes ptrolires est dtermine en utilisant les cadres de politique macroconomique pour les pays en dveloppement riches en ressources naturelles du FMI. Disponible : https://www.imf.org/external/pubs/ft/sdn/2012/sdn1204.pdf
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obtiennent un score infrieur ou gal 40 fournissent peu dinformations budgtaires au public ou, dans certains cas, aucune. Ces pays publient une moyenne de trois des huit documents budgtaires cls huit et ne fournissent pas dinformations budgtaires suffisantes pour permettre au public et la socit civile danalyser et de surveiller les budgets.
La majorit des pays qui enregistrent les plus mauvaises performances ont tendance crer un espace ngligeable pour faire entendre les voix ou les opinions des acteurs qui nappartiennent pas au gouvernement. La grande majorit de ces pays ont des institutions dmocratiques faibles ou sont rgies par des rgimes autocratiques. En outre, les institutions de contrle ont tendance tre faibles ou ont un pouvoir limit, et la libert de la presse est plus restreinte que dans les groupes de pays qui enregistrent les meilleurs scores de lOBI. Il nest pas surprenant que ces pays ont galement tendance tre perus comme tant les plus corrompus. Ils enregistrent galement les plus mauvais rsultats concer-
nant lIndice de dveloppement humain, une mesure compos-ite des trois dimensions du dveloppement humain : une vie
longue et saine, lacquisition de connaissances et un niveau de vie dcent.
Les pays qui appartiennent aux catgories infrieures sont cependant diversifis sur le plan conomique. Ce groupe de pays comprend le Qatar, le pays qui dispose du revenu le plus lev par habitant de tous les pays participant lEnqute, et la Rpublique dmocratique du Congo, avec le revenu le plus faible.10 En outre, le niveau moyen de revenu parmi les pays qui enregistrent les performances les plus mauvaises, notamment un grand nombre de pays tributaires des hydrocarbures, dpasse celui des pays qui enregistrent des performances moyennes.
Sur les dix pays qui enregistrent les performances les plus mauvaises concernant lOBI, sept sont considrs comme tant antidmocratiques et sont galement tributaires des recettes ptrolires et gazires.11 Il sagit notamment du Tchad, de la Guine quatoriale, de lIrak, du Qatar, de lArabie Saoudite, du Soudan et du Venezuela. Cette situation est globalement compatible avec les recherches qui rvlent au sein des autocraties une relation ngative entre la dpen-
dance aux revenus des hydrocarbures et la transparence budgtaire.12
La mise disposition au public des documents budgtaires
ILinadquation des informations budgtaires ne doit pas tre la norme. Les pays dont les accomplissements sont loin des rsultats escompts peuvent prendre des mesures pratiques et simples pour mettre en uvre des avances significatives en matire de transparence. Pour informer les types spci-fiques de rformes qui sont ncessaires, les rsultats de lOBI peuvent tre rpartis entre les huit documents budgtaires que les gouvernements sont tenus de publier diffrents stades du cycle budgtaire.
Un processus budgtaire qui fonctionne bien est compos de quatre tapes principales : 1) la formulation, lorsque la branche excutive du gouvernement prpare la proposition de budget ; 2) lapprobation, lorsque la branche lgislative du gouvernement dbat, modifie et approuve la proposition de budget ; 3) lexcution, lorsque le gouvernement met en uvre les politiques soulignes dans le budget ; et 4) laudit, lorsque lInstitution suprieure de contrle et le corps lgisla-tif valuent les fonds dpenss pour contrler la performance et la conformit.
Comme nous lavons indiqu, les normes et les pratiques internationales identifient huit documents cls qui doivent tre publis diffrentes tapes du cycle budgtaire afin que la socit civile et le public soient en mesure de surveiller et dinfluencer les dcisions budgtaires. LEnqute value la mesure dans laquelle les gouvernements centraux rendent publics ces huit documents budgtaires cls et si les donnes contenues dans ces documents sont compltes, publies en temps opportun, et accessibles. Le Tableau 2.2 dcrit ces documents budgtaires et indique quel stade du cycle budgtaire ils doivent tre publis. Il prsente galement le nombre de pays (sur les 102 inclus dans lEnqute) qui ont publi chacun de ces documents au cours de la priode de lenqute.
Pour optimiser une surveillance efficace de la part du public tout au long du cycle budgtaire, les pays doivent publier lensemble des huit documents budgtaires cls. Pourtant, seulement 16 des 102 pays couverts par lEnqute se plient actuellement cette exigence. Ces pays sont les suivants : le Brsil, la Bulgarie, la Rpublique tchque, la France, le Honduras, lItalie, la Rpublique kirghize, la Nouvelle-Zlande, le Prou, les Philippines, la Russie, le Rwanda, la Slovaquie,
La majorit des pays qui enregistrent les plus mauvaises performances ont tendance crer un espace nglige-able pour faire entendre les voix ou les opinions des acteurs qui nappartiennent pas au gouvernement.
10. Tel que mesur par le produit intrieur brut par habitant en parit de pouvoir dachat (PPA) pour lanne 2014.11. LIndice de dmocratie tabli par lEconomist Intelligence Unit classe ces sept pays dans la catgorie des rgimes hybrides ou autoritaires . 12. Ross, M. (2011) Mineral Wealth and Budget Transparency. IBP: Washington D.C. http://internationalbudget.org/publications/ibp-working-paper-2-mineral-wealth-and-budget-transparency/
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TABLEAU 2.2 : LES HUIT DOCUMENTS BU