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Diffusion : 8000 exemplaires - Imprimerie ARLYS - 01.34.53.62.69 1 w w w . e l c s . f r / e t a tsg e n e ra u x/ Le sida se soigne aussi par la politique n° 33 - Octobre 2012 infos ÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDA ElusContreSida www.aids-sida-discriminations.fr www.elcs.fr XVII e États Généraux des Élus Locaux Contre le Sida « Les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? » Lundi 26 novembre 2012 à 16 heures au Palais du Luxembourg Dans quelques semaines se tiendront les XVII e États géné- raux, centrés cette année sur cette question : « les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? ». Question volontairement aussi polémique que sérieuse ! Car, oui, la question se pose. Les politiques ont-ils vraiment conscience des défis actuels et ont-ils en main les outils pour y répondre ? Les défis parlons-en : aujourd’hui, la prévention en direction de certaines populations dite vulnérables comme les gays est en échec. Aujourd’hui, les moyens financiers octroyés par les états dans la lutte contre le sida sont trop faibles pour per- mettre l’accès universel aux traitements (7 millions de per- sonnes en ont besoin urgemment...). Aujourd’hui, le malade fait plus peur que la maladie. Face à ce triple constat, je ne réclame pas des réponses partisanes ou des prises de position idéologiques. Je réclame du pragmatisme, de l’ambition et de l’innovation. En matière de prévention, tout d’abord. Si déjà le dépistage rapide a fait l’unanimité, d’autres débats se profilent déjà : Ipergay fait polémique, les auto-tests arrivent... Innover ne veut évidemment pas dire faire n’importe quoi, mais la prévention combinée doit être soutenue avec force par les pouvoirs publics, la situation épidémiologique nous l’impose. Innovations quant au financement de la lutte : je ne me contenterai pas de dire que la crise ne peut être une excuse pour détourner le regard. Ce qu’il faut, ce ne sont pas de fades négations mais bel bien une révolution dans la perception des moyens engagés. Cela sonne comme un mauvais titre de « une » de magazine, mais oui, la fin du sida, c’est possible. Pour ça il faut y mettre le prix ! La taxe sur les transactions financières mise en place par François Hollande, l’annonce d’Hilary Clinton des 150 millions supplémentaires, tout cela, ce sont bien sûr des bonnes nouvelles mais je crois qu’il faut aller au-delà et tenter de coordonner une réponse très ambitieuse au niveau mondial. Nul doute que la taxe sur les transactions financières pourrait être un axe très intéressant dans ce combat mondial pour l’accès universel au traitement. Nul doute également que des décisions internationales courageuses sur le prix des médicaments sont attendues par les malades... Enfin, oui, je vous le redis : le malade fait plus peur que la maladie. C’est une réalité. Aujourd’hui, un malade ne peut pas dire sa maladie par peur d’être discriminé et précarisé. Aujourd’hui, on est vu comme une charge insupportable pour une société, comme un délinquant, comme un contaminateur en puissance. Alors je vous le dis, un malade est un citoyen et non un sous-citoyen. Un malade n’a pas décidé d’être malade. Un malade veut vivre, aimer, travailler. Il faut juste que la société veuille bien accepter cette réalité et ça, c’est le travail du politique. Voilà, le 1 er décembre, c’est aussi cela en somme : redire les défis, proposer des solutions et rappeler sa responsabilité au politique ! Jean-Luc Romero Président d’Élus Locaux Contre le Sida “La fin du sida, c’est possible. Pour ça il faut y mettre le prix ! ”

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La publication de l'association ELCS. 'Elcs info" numéro 33

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Page 1: ELCS Info 33

Diffusion : 8000 exemplaires - Imprimerie ARLYS - 01.34.53.62.69 1

www.elcs.fr/etatsgeneraux/

Le sida se soigne aussi par la politique

n° 33 - Octobre 2012

infosÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDA

ElusContreSida www.aids-sida-discriminations.fr www.elcs.fr

XVIIe

États Générauxdes Élus Locaux Contre le Sida

« Les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? »

Lundi 26 novembre 2012à 16 heures

au Palais du Luxembourg

Dans quelques semaines se tiendront les XVIIe États géné-raux, centrés cette année sur cette question : « les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? ». Question volontairement aussi polémique que sérieuse ! Car, oui, la question se pose. Les politiques ont-ils vraiment conscience des défis actuels et ont-ils en main les outils pour y répondre ?

Les défis parlons-en : aujourd’hui, la prévention en direction de certaines populations dite vulnérables comme les gays est en échec. Aujourd’hui, les moyens financiers octroyés par les états dans la lutte contre le sida sont trop faibles pour per-mettre l’accès universel aux traitements (7 millions de per-sonnes en ont besoin urgemment...). Aujourd’hui, le malade fait plus peur que la maladie.

Face à ce triple constat, je ne réclame pas des réponses partisanes ou des prises de position idéologiques. Je réclame du pragmatisme, de l’ambition et de l’innovation. En matière de prévention, tout d’abord. Si déjà le dépistage rapide a fait l’unanimité, d’autres débats se profilent déjà : Ipergay fait polémique, les auto-tests arrivent...Innover ne veut évidemment pas dire faire n’importe quoi, mais la prévention combinéedoit être soutenue avec force par les pouvoirspublics, la situation épidémiologique nous l’impose.

Innovations quant au financement de la lutte : je ne me contenterai pas de dire que la crise ne peut être une excuse pour détourner le regard. Ce qu’il faut, ce ne sont pas de fades négations mais bel bien une révolution dans la perception des moyens engagés. Cela sonne comme un mauvais titre de « une » de magazine, mais oui, la fin du sida, c’est possible. Pour ça il faut y mettre le prix ! La taxe sur les transactions financières mise en place par François Hollande, l’annonce d’Hilary Clinton des 150 millions supplémentaires, tout cela, ce sont bien sûr des bonnes nouvelles mais je crois qu’il faut aller au-delà et tenter de coordonner une réponse très ambitieuse au niveau mondial. Nul doute que la taxe sur les

transactions financières pourrait être un axe très intéressant dans ce combat mondial pour l’accès universel au traitement. Nul doute également que des décisions internationales courageuses sur le prix des médicaments sont attendues par les malades...

Enfin, oui, je vous le redis : le malade fait plus peur que la maladie. C’est une réalité. Aujourd’hui, un malade ne peut pas dire sa maladie par peur d’être discriminé et précarisé. Aujourd’hui, on est vu comme une charge insupportable pour une

société, comme un délinquant, comme un contaminateur en puissance. Alors je vous le dis, un malade est un citoyen et non un sous-citoyen. Un malade n’a pas décidé d’être malade. Un malade veut vivre, aimer, travailler. Il faut juste que la société veuille bien accepter cette réalité et ça, c’est le travail du politique.

Voilà, le 1er décembre, c’est aussi cela en somme : redire les défis, proposer des solutions et rappeler sa responsabilité au politique !

Jean-Luc RomeroPrésident d’Élus Locaux Contre le Sida

“La fin du sida, c’est possible.Pour ça il faut y mettre le prix ! ”

Page 2: ELCS Info 33

Jean-Luc Romero, président d’ELCS et premier homme politique français à avoir révélé sa séropositivité, au Québec en tant que président d’honneur de la Fierté de Montréal. Un symbole fort !

A cette occasion, le président d’ELCS a reçu le prix Claude Tourangeau, un prix important qui vient distinguer son combat contre le sida et contre la sérophobie, aussi bien tant que militant que président associatif et homme politique. Alors que le Canada criminalise la séropositivité et interdit l’installation sur son territoire aux personnes séropositives, ce choix de distinguer un militant engagé contre ces mesures discriminatoires est un choix politique fort des organisateurs de la Fierté Montréal.

2 ELCS . 84, rue Quincampoix . 75003 Paris . France . www.elcs.fr

ÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDA

Retour sur la Conférence internationale sur le sida à WashingtonELCS était présent du 22 au 27 juillet à Washington pour la 19e conférence internationale sur le sida à Washington. C’était la première fois depuis 22 ans que la conférence avait lieu aux États-Unis, pays qui avait interdit en 1990 l’entrée des séropositifs sur son territoire.

Près de 25 000 acteurs de la lutte réunis, venant de plus de 190 pays. Une semaine de bouillonnement d’idées, de projets, de réflexions, d’actions.

Les personnalités politiques, associatives et scientifiques se sont succédé tout au long de la semaine.

Le ton était donné dès la séance d’ouverture avec les interventions de Katleen Sebelius, secrétaire d’État amé-ricaine à la santé, Kgalema Motlanthe, vice-présidente d’Afrique du Sud, Michel Sidibé, directeur d’ONUSIDA... Suite à cette séance, Jean-Luc Romero livrait ses impres-sions : « Globalement, j’ai ressenti de la colère et de l’espoir. De la colère sincère, pas une indignation de prin-cipe. De l’espoir possible, pas des promesses vagues et inatteignables ». Alors de quoi a-t-on parlé pendant cette semaine ? Que retenir de la conférence ?

Bien sûr on a beaucoup parlé dépistage rapide, pré-vention combinée... Mais deux axes ont été particuliè-rement forts : tout d’abord, l’affirmation des droits hu-mains comme condition sine qua non de toute politique de lutte contre le VIH/sida. La pénalisation de l’homo-sexualité, la sérophobie, la transphobie, les lois répres-sives concernant les travailleurs du sexe ou les usagers de drogue : autant d’éléments qui empêchent la mise en place en place d’une prévention efficace et qui, a contra-rio, favorisent le développement de l’épidémie.

Deuxième idée forte de la conférence : le retour du politique. Le message a été martelé tout au long de la conférence : la fin du sida est possible dans 30 ou 40 ans. Ce n’est pas un vœu pieu mais une réalité envisageable... si les responsables internationaux prennent conscience que l’investissement financier doit être massif. A ce titre, l’intervention d’Hilary Clinton annonçant 150 millions de dollars supplémentaires pour lutter contre la maladie et le message de François Hollande sur la taxe sur les transactions financières ont été des moments forts.

Il est évidemment impossible, en quelques mots, de ré-sumer cette 19e conférence internationale sur le sida. Disons simplement que cette semaine aura permis une chose : repenser et concrétiser l’espoir !

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Remise du prix Claude Tourangeau par Éric Pineault, président de la Fierté de Montréal (AG) avec Jean-Sébastien

Boudreault, vice président de la Fierté de Montréal et par Laurent McCutcheon, président de la Fondation Emergence

Rencontre avec les acteurs de la lutte contre le VIH/sida du Québec à Montréal

Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Jean-Luc Romero et Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de Médecine 2008

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, Jean-Luc Romero et

les acteurs de la lutte contre le VIH/sida lors d’une rencontre à Washington

Manifestation lors de la conférence devant la Maison Blanche

Lancement de la Fierté de Montréal 2012

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3ELCS . 84, rue Quincampoix . 75003 Paris . France . www.elcs.fr

n° 33 - Octobre 2012

Merci à nos partenaires

Nous contacterELCS - 84, rue Quincampoix - 75003 Paris - France - [email protected] - www.elcs.fr - 00 33 1 42 72 36 46

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Directeur de la publication : Jean-Luc ROMEROResponsable éditorial : Philippe LOHÉAC

Secrétariat de rédaction : Christophe MICHEL - Bastien VIBERT-VICHET

La Journée mondiale de lutte contre le sida approche à grands pas et peut-être que, en tant qu’élu local, la question se pose de faire quelque chose d’original pour ce 1er décembre. Pourquoi ne pas mettre en place dans votre collectivité l’exposition « Paroles et vies au positif » ?

Pour « Paroles et Vies au Positif », ELCS fait se rencontrer, avec le soutien d’Abbott sous l’ob-jectif de Jean-Luc Adde, des personnes séropositives et des élus politiques sur des sujets variés qui

les concernent au quotidien avec toujours en filigrane cette question : pourquoi, trente ans après le début de l’épidémie, en France, est-il encore si difficile, voire impossible, pour les personnes touchées, de parler librement et ouvertement de leur séropositivité ?

Disponible en version numérique, cette exposition porte une idée forte : le sida se soigne aussi par la politique !

P’TIT DÉJ.LunDI 8 ocTobre, eLcS a organISÉ Son PremIerPeTIT-DÉJeunersur le thème « Pourquoi la lutte contre le sida est-elle un combat politique ? ». Merci aux participants et un grand merci à Sandrine Mazetier, vice-présidente de l’Assem-blée nationale, d’avoir accepté d’être notre première invitée et d’avoir porté, avec déter-mination et humanité, une parole politique forte dans ce combat pour la vie !

« L’inaction tue »… Tel est le slogan porté par ELCS pour sa nou-velle campagne de communication. Reprenant le code visuel des avertissements mis sur un paquet de cigarettes, ELCS souhaite porter un message fort auprès des élus locaux, de droite comme de gauche. L’engagement du politique, en dehors de toute considération partisane, est, plus qu’une nécessité, un vrai devoir car le sida se soigne aussi par la poli-tique. Volontairement impactante et quelque peu provocatrice, cette campagne est explici-tée sur le site www.elcs.fr/linactiontue/. A découvrir en 4e de couverture ! Crédit photo : RB

Page 4: ELCS Info 33

Pour un élu local, de droite comme de gauche,de belles paroles c’est souvent utile mais...

ÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDAwww.elcs.fr/linactiontue/

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L’inaction tue