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REVUE MENSUELLE ECOLES PIES EN RDC
RELIGION TRAVAIL ET SOCIETE INTERVIEW 2016
EDUCATEUR - Calasanz Education intégrale dans la piété
et les lettres
EDITORIAL
Joseph, travailleur et
Joseph, dévoué à Marie
Ces deux qualificatifs décrivent bien
celui qui est entré dans l’histoire comme
Joseph de la Mère de Dieu, fondateur de
la première école populaire gratuite,
fondateur de l’Ordre des Clercs
Réguliers, Pauvres de la Mère de Dieu
des Ecoles Pies. Pour Saint Joseph
Calasanz, puisqu’il s’agit bien de lui, la
dévotion mariale est la voie royale vers
une spiritualité épanouie. Marie est
connue et vécue par Calasanz comme
Mère de Dieu, éducatrice de Jésus…P2
protectrice de tous les enfants, surtout
des plus pauvres et des abandonnés.
Ce mois de Mai, dédié à Marie, nous
donne l’occasion de célébrer avec tous
les enfants dans nos écoles et dans les
rues de nos villes, cette présence
bienfaisante de la Mère de Dieu dans
nos vies.
- RELIGION : Joseph Calasanz et sa devotion à Marie, Mère de Dieu, P.3 - TRAVAIL ET SOCIETE : Lorsque le travail moins bon rémunéré expose les chrétiens P.8
- INTERVIEW : P. DIATTA: «Les congolais sont appelés à comprendre notre charisme afin de nous aider pour le bien des enfants » P.5
Ephémérides - Dimanche 01 mai : expérience
pastorale à la paroisse Saint Julien de N’Sele.
- Lundi 02 mai : fête de la fondation des Pères CAVANIS ; P. 12
Ecoles Pies en RDC - Pères Piaristes www.scolopi.net [email protected]+243905726271 REVUE N° 004-25-05-2016
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EDUCATEUR - Calasanz Education intégrale dans la piété et les lettres
N°004-25-Mai-2016
EDITORIAL
Joseph, travailleur et
Joseph, dévoué à Marie
Ces deux qualificatifs décrivent bien celui qui est entré
dans l’histoire comme Joseph de la Mère de Dieu,
fondateur de la première école populaire gratuite,
fondateur de l’Ordre des Clercs Réguliers, Pauvres de la
Mère de Dieu des Ecoles Pies. Pour Saint Joseph Calasanz,
puisqu’il s’agit bien de lui, la dévotion mariale est la voie
royale vers une spiritualité épanouie. Marie est connue et
vécue par Calasanz comme Mère de Dieu, éducatrice de
Jésus et protectrice de tous les enfants, surtout des plus
pauvres et des abandonnés.
Ce mois de Mai, dédié à Marie, nous donne l’occasion de
célébrer avec tous les enfants dans nos écoles et dans les
rues de nos villes, cette présence bienfaisante de la Mère
de Dieu dans nos vies.
Le mois de Mai est également connu comme le mois du
travail. La célébration de la fête du travail, le 1er Mai, est
une occasion, pas seulement d’avoir un jour férié, mais
surtout d’apprécier le travail humain comme
collaboration à l’œuvre divine de la création. Par son
travail bien fait, l’humain se fait collaborateur de Dieu.
Quel honneur et quelle responsabilité !
En Saint Joseph Calasanz, nous retrouvons le modèle de
travailleur pour la cause du Royaume des cieux. En effet,
en maitre de sagesse chrétienne, Calasanz nous fait
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comprendre que « la route ou la voie la plus courte et la
plus facile pour être élevé à la propre connaissance et, de
celle-ci aux attributs de la miséricorde, prudence et
patience et bonté infinies de Dieu, c’est de s’abaisser à
éclairer les enfants et en particulier ceux qui sont
abandonnés de tous… ».
Plus proche de nous, le Pape François nous enseigne que
la vraie écologie humaine est celle qui passe par la
protection du travail, un travail qui humanise et donne la
dignité à toute personne humaine.
En définitive, travail et dévotion ne s’excluent pas l’un
l’autre ; bien au contraire en s’harmonisant ils donnent
une plénitude de vie à l’humanité.
Jean de Dieu TAGNE, Piariste.
RELIGION
Joseph Calasanz et sa dévotion à
Marie, Mère de Dieu
«Faites en sorte d’imprimer en
tous la dévotion à la Très Sainte
Vierge…»
Le mois de mai est un mois dédié à Marie la Mère de
Dieu, c’est un mois Marial par excellence. C’est un mois
pas seulement pour la dévotion à Marie, mais aussi une
occasion pour approfondir la connaissance de la doctrine
mariale. Notre Saint fondateur, Joseph Calasanz avait une
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La Couronne des 12 étoiles fut une dévotion pratiquée dans
les Ecoles Pies calasanctiennes. L’origine de cette pratique
pieuse remonte au XIIIème siècle. Sans aucun doute, Joseph
de Calasanz connut cette pratique de la Couronne de la
Vierge grâce à de nombreuses personnes dévotes de son
temps.
dévotion très forte à la Vierge Marie et il confia son
œuvre à Marie la Mère de Dieu. Voila pourquoi en ce
mois dédié à Marie nous avons jugé nécessaire de parler
brièvement de notre saint fondateur et son attachement
à la Mère de Dieu.
Marie est la Mère
du Christ qui est la
tête de l’Eglise, elle
est logiquement la
Mère du corps
mystique du Christ
qui est l’Eglise. St Joseph Calasanz, confiant que son
œuvre des Ecoles Pies était un don du Saint Esprit pour
l’Église, avait confié cette œuvre à Marie. Il avait choisi
comme nom pour son œuvre, Ordre de Clercs Réguliers
Pauvres de la Mère de Dieu.
La dévotion de Calasanz à Maire marquera toute sa vie et
son engagement auprès des enfants pauvres. Après avoir
fait les vœux solennels avec ses quatre conseillers
généraux, Calasanz et ses conseillers sont allés les
renouveler à la Basilique Sainte Marie Majeure, à l’autel
de la très Sainte Vierge. C’était un signe de sa dévotion et
son attachement à la Mère de Dieu. St. Joseph Calasanz
avait pris comme nom de profession, la Mère de Dieu et
après la profession, il laissa son titre de docteur en
changeant Dr. Joseph Calasanz en Joseph Calasanz de la
Mère de Dieu.
Saint Joseph Calasanz avait composé une prière mariale
en honneur de la très Sainte Trinité appelée la couronne
des douze étoiles qui était récitée par lui-même, les pères
et les enfants des écoles piaristes. Dans sa lettre nº1928,
en parlant de Marie, Calasanz
disait aux enseignants : « Avancez
avec une sainte simplicité en
enseignant aux élèves les lettres
et la sainte crainte de Dieu. Faites
en sorte d’imprimer en tous la
dévotion à la Très Sainte Vierge,
en vivant vous-mêmes cette
dévotion. Vous en retirerez les plus grands effets, en
particulier dans les moments de tentation». La prière
mariale composée par Calasanz s’est répandue dans le
monde surtout là où les Pères Piaristes sont présents.
Calasanz invitait ses collaborateurs, les enfants et nous
aussi à se placer sous la maternelle protection de Marie.
Que la très Sainte Vierge Marie, Mère des Ecoles Pies,
intercède pour nous.
CHIN Godlove, Sch.P
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INTERVIEW «Les Congolais sont appelés à
comprendre notre charisme afin de
nous aider pour le bien des enfants.»
Père Pierre DIATTA.
Comme promis, nous devrions publier les interviews des
Pères Piaristes qui ont constitué la délégation qui a
séjourné à Kinshasa en Mars dernier. En premier, nous
avion publié celui du Père Provincial, suivi dernièrement
de celle de son assistant, le Père Andrew. Et dans ce
numéro consacré au travail, nous publions en dernier,
l’interview du Père DIATTA Pierre, conseiller Général des
Pères Piaristes pour l’Afrique. Nous l’interviewons en
rapport avec son séjour de travail intense à Kinshasa. Il
n’avait pas non plus échappé au micro d’EC. Il nous
répond.
EC : Bonjour Père. Pouvez vous vous présenter au près
de nos lecteurs ?
P. DIATTA : Bonjour. Je suis le Père Pierre DIATTA,
originaire du Sénégal. Actuellement, je suis assistant
général des Pères Piaristes pour l’Afrique.
EC : Vous êtes en plein travail depuis quelques jours. En
quoi consiste t-il exactement ?
P. DIATTA : Ces séances de travail s’inscrivent dans une
suite de quatre ou cinq séances que nous avons déjà eu
ici à Kinshasa dans le cadre de la Fondation de notre
Congrégation dans ce beau Pays qui est la RDC. Nous
sommes revenus pour voir comment notre mission est
entrai de s’implanter. Et de voir comment ceux qui sont
ici depuis un an essayent de travailler sur ce qui leur avait
été confié par l’Ordre des Pères Piaristes.
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EC : Jusque là, quel bilan pouvez établir ?
Un an après je suis personnellement satisfait. Etant
donné que j’ai suivi cette installation depuis le début ! Je
pense que la Fondation est entrain de faire bon chemin
avec beaucoup d’assurances et beaucoup de chances.
Aujourd’hui, nous
pouvons affirmer avoir
une petite idée de ce
que peut être notre
mission à Kinshasa. Mais
aussi ailleurs, comme
dans le diocèse de
Kisantu dans la province
du Congo Central. Donc,
nous sommes très
satisfaits par tout ce qui
a été fait jusqu’ici par la
communauté de LEMBA
(Communauté Saint
Joseph Calasanz de
Lemba Ndlr). Car c’est
elle qui a la lourde
responsabilité d’initier notre présence ici.
EC : Votre Présence c’est aussi et surtout les écoles.
Avec quel meilleur système d’éducation ?
P. DIATTA : (sourire) Je suis un peu gêné avec cette
question. Mais je peux dire tout simplement que tous les
systèmes d’éducation se valent sauf que la différence
joue au niveau de moyens. Quand à nous, nous pouvons
dire que nous avons le même système que nous voulons
étendre dans tous les pays et dans toutes les conditions
qui se présentent à
nous : Il nous faut
disposer de moyens
suffisants afin de
donner à tous les
enfants la même
éducation avec les
mêmes chances de
réussite. Parce qu’en
réalité, l’éducation
n’a d’autre finalité
que de pouvoir
sauver l’Homme. Et
c’est ce que nous
devons faire au
Congo afin de donner
à l’enfant et au jeune
congolais tout ce que les autres ont grâce à l’éducation.
EC : Et cela implique un bon profil d’éducateur Piariste.
Lequel selon vous ?
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Le profil d’un bon éducateur Piariste est celui qui consiste
d’abord à aimer l’enfant et le jeune qu’on a en face de soi
et aimer ce que nous voulons lui proposer c'est-à-dire
l’Education. Le critère est fondamentalement humain. Il
est donc un critère d’amour envers celui à qui l’on veut
donner cette éducation là. On ne peut pas être un bon
éducateur sans remplir ces critères.
EC : Sans doute, pour le faire ici, il faut le concours des
congolais. Qu’attendez-vous d’eux ?
P.DIATTA : Le congolais sont appelé à comprendre les
tenants et les aboutissants de la mission des piaristes.
Enfin qu’ils puissent épouser cette mission et nous aider
dans ce travail qui n’est pas seulement celui des religieux
que nous sommes mais qui est le travail de tout Homme.
Ils doivent comprendre notre charisme afin de nous aider
pour le bien des enfants.
EC : Nous vous remercions Père
P. DIATTA : Merci aussi à vous aussi et bon travail.
Noëlla BAKONGOLIA et Thomas SALA
TRAVAIL ET
SOCIETE
Joseph de Calasanz, un homme de confiance et
d’espérance : il espéra contre tout espérance. Il
espéra au-delà de la mort. Il espéra même quand
tout semblait aller contre lui. L’espérance, la plus
simple des trois vertus théologales, s’éclaire en lui
d’une nouvelle lueur. Ce fut une lumière puissante,
qui éclaire le futur et conduisit l’Œuvre vers une
résurrection.
Joseph de Calasanz, un homme de prière : la prière
fut toujours très présente dans le processus de
discernement de sa vocation. Quand il se
demandait ce que Dieu voulait de lui, dans cette
recherche la prière fut fondamentale. Il vivait à
côté des franciscains, il fut inspiré par les carmes
qui introduisirent la façon de marcher déchaussés
à Rome ; et tout cela le poussa à intensifier la
prière dans sa vie.
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«Nous avons l’obligation d’éclairer nos
enfants. C’est noble!»
Lorsque le travail moins bon rémunéré
expose les chrétiens…
Le premier mai de chaque année, le monde célèbre la
journée internationale du travail. En République
Démocratique du Congo, cette journée est fériée. Le
gouvernement, par le truchement du ministère de
l’emploi et prévoyance sociale, organise des
manifestations festives. Les travailleurs, représentés
souvent par leurs syndicats, et les employeurs, avec l’Etat
en tête, se retrouvent pour se parler et fêter. Mais,
souvent, le discours des travailleurs diffère de celui des
employeurs. Les premiers dressent souvent un bilan
sombre du travail en RDC. Et les seconds quand à eux,
louent les exploits du Gouvernement en matière du
travail. Educateur Calasanz préfère, lui, faire un arrêt sur
image sur le travail d’un enseignant à Kinshasa, la capitale
de la RDC.
L’ouvrier mérite son salaire…
Dieudonné est enseignant dans une école
de la place située dans la commune de la
N’Sele. Licencié en linguistique, Dieudonné
donne le cours d’Anglais. Marié, cet
enseignant est Père de quatre enfants. «Je
ne regrette pas d’être enseignant. Mais je regrette de
l’être en RDC », nous a fait savoir Dieudonné que nous
avons abordé. « L’enseignement est réellement un métier
noble. Mais malheureusement, c’est le plus sacrifié dans
mon pays », argumente-t-il. Son salaire est de près de
70$ le mois. «Avec ce salaire, je dois scolariser et soigner
mes enfants. Je dois nourrir mon foyer. Et je dois payer le
loyer. C’est pratiquement impossible », s’agace-t- il.
A la question de savoir comment fait-il pour s’en sortir,
cet enseignant nous livre le secret : «Nous avons tous,
enseignants, deux choix à faire ! Soit, s’adonner à la
Recommencez à réciter le
chapelet selon notre
habitude des origines :
avant tout pour la Sainte
Eglise ; puis pour les besoins de notre religion »
(Correspondance, lettre 1049).
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corruption, et c’est ce qui est fréquent et tentant, soit
trouver une activité parallèle. Personnellement, ma foi
chrétienne m’interdit de corrompre, alors je fais la pêche
le soir le long du fleuve Congo pour trouver des poissons
que l’on vent par la suite, mon épouse et moi. Je suis
donc enseignant et pêcheur !»
Pour Dieudonné, qui à cause de cette pêche qu’il effectue
tous les soirs et qui ne lui permet pas de bien préparer
ses leçons, cette situation est honteuse. Il considère
qu’un enseignant devrait tout donner pour les enfants
qu’il enseigne et qui sont l’avenir de la Nation. « Ceci me
ronge le cœur. Je devais ne pas me partager entre les
enseignements et la survie de ma famille. Mais,
malheureusement, les choses ne nous laissent pas de
choix. Si nous continuons à dispenser les cours, c’est
vraiment par passion. Parce que nous avons l’obligation
d’éclairer nos enfants. C’est noble! », Explique-t-il. Car
«normalement, nous devrions mériter notre salaire. C’est
ce que dit la Bible. Je pense, humblement, qu’en disant
cela, Jésus parlait d’un vrai salaire qui mettrait l’ouvrier
dans les conditions telles qu’il aurait moins de soucies
afin de tout donner pour l’émergence de son entreprise.
Dans la même Bible, il est écrit : Tu mangeras à la sueur
de ton front et plus loin encore, on peut lire: qui ne
travaille pas, ne mange pas non plus. Alors je me pose les
questions suivantes. Est qu’un enseignant en RDC peut-il
affirmer qu’il mérite son salaire ? Qu’il mange à la sueur
de son front ? Ou qu’il mange grâce à son travail ? Je ne
pense pas », a conclu notre interlocuteur.
Tout au long de cet entretien, une phrase a retenu notre
attention : « parce que nous avons l’obligation d’éclairer
nos enfants ». Tout chrétien qu’il est, Dieudonné, a peut
être inconsciemment, partagé une pensée de Joseph
Calasanz qui dit : « la route ou la voie la plus courte et la
plus facile pour être élevé à la propre connaissance et, de
celle-ci aux attributs de la miséricorde, prudence et
patience et bonté infinies de Dieu, c’est de s’abaisser à
éclairer les enfants et en particulier ceux qui sont
abandonnés de tous… ». Une pensée que l’on peut
encore lire dans l’éditorial de ce numéro de Mai
consacré au travail et à la très sainte Vierge Marie. C’est
dans ce genre de circonstances qu’il faut témoigner sa foi
chrétienne par les actes. Ainsi donc, Dieudonné peut être
un exemple à suivre pour beaucoup de chrétiens qui sont
dans les situations similaires.
Thomas Sala K.
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“La nécessité de préserver le travail”
124. Dans n’importe quelle approche d’une écologie intégrale qui n’exclue pas l’être humain, il est indispensable d’incorporer la valeur du travail, développée avec grande sagesse par saint Jean-Paul II dans son Encyclique Laborem exercens. Rappelons que, selon le récit biblique de la création, Dieu a placé l’être humain dans le jardin à peine créé (cf. Gn 2, 15) non seulement pour préserver ce qui existe (protéger) mais aussi pour le travailler de manière à ce qu’il porte du fruit (labourer). Ainsi, les ouvriers et les artisans « assurent
une création éternelle » (Si 38, 34). En réalité, l’intervention humaine qui vise le développement prudent du créé est la forme la plus adéquate d’en prendre soin, parce qu’elle implique de se considérer comme instrument de Dieu pour aider à faire apparaître les potentialités qu’il a lui-même mises dans les choses : «Le Seigneur a créé les plantes médicinales, l’homme avisé ne les méprise pas» (Si 38, 4).
125. Si nous essayons de considérer quelles sont les relations adéquates de l’être humain avec le monde qui l’entoure, la nécessité d’une conception correcte du travail émerge, car si nous parlons de la relation de l’être humain avec les choses, la question du sens et de la finalité de l’action humaine sur la réalité apparaît. Nous ne parlons pas seulement du travail manuel ou du travail de la terre, mais de toute activité qui implique quelque transformation de ce qui existe, depuis l’élaboration d’une étude sociale jusqu’au projet de développement technologique. N’importe quelle forme de travail suppose une conception d’une relation que l’être humain peut ou doit établir avec son semblable. La spiritualité chrétienne, avec l’admiration contemplative des créatures que nous trouvons chez saint François d’Assise, a développé aussi une riche et saine compréhension du travail, comme nous pouvons le voir, par exemple, dans la vie du bienheureux Charles de Foucauld et de ses disciples.
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126. Recueillons aussi quelque chose de la longue tradition du monachisme. Au commencement, il favorisait, d’une certaine manière, la fuite du monde, essayant d’échapper à la décadence urbaine. Voilà pourquoi les moines cherchaient le désert, convaincus que c’était le lieu propice pour reconnaître la présence de Dieu. Plus tard, saint Benoît de Nurcie a proposé que ses moines vivent en communauté, alliant la prière et la lecture au travail manuel (“Ora et labora’’). Cette introduction du travail manuel, imprégné de sens spirituel, était révolutionnaire. On a appris à chercher la maturation et la sanctification dans la compénétration du recueillement et du travail. Cette manière de vivre le travail nous rend plus attentifs et plus respectueux de l’environnement, elle imprègne de saine sobriété notre relation au monde.
127. Nous disons que « l’homme est l’auteur, le centre et le but de toute la vie économico-sociale».[100] Malgré cela, quand la capacité de contempler et de respecter est
détériorée chez l’être humain, les conditions sont créées pour que le sens du travail soit défiguré.[101] Il faut toujours se rappeler que l’être humain est « capable d’être lui-même l’agent responsable de son mieux-être matériel, de son progrès moral, et de son épanouissement spirituel».[102] Le travail devrait être le
lieu de ce développement personnel multiple où plusieurs dimensions de la vie sont en jeu : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. C’est pourquoi, dans la réalité sociale mondiale actuelle, au-delà des intérêts limités des entreprises et d’une rationalité économique discutable, il est nécessaire que « l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail...pour tous».[103]
128. Nous sommes appelés au travail dès notre création. On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-même. Le travail est une nécessité, il fait partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle.
Dévotion à Marie : « Avancez avec une
sainte simplicité en enseignant aux
élèves les lettres et la sainte crainte de
Dieu. Faites en sorte d’imprimer en
tous la dévotion à la Très Sainte
Vierge, en vivant vous-mêmes cette
dévotion. Vous en retirerez les plus
grands effets, en particulier dans les
moments de tentation »
(Correspondance, lettre 1928).
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn100http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn101http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn102http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn103
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Dans ce sens, aider les pauvres avec de l’argent doit toujours être une solution provisoire pour affronter des urgences. Le grand objectif devrait toujours être de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail. Mais l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée technologique pour réduire les coûts de production par la diminution des postes de travail qui sont remplacés par des machines. C’est une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain peut se retourner contre lui-même. La diminution des postes de travail « a aussi un impact négatif sur le plan économique à travers l’érosion progressive du “capital social”, c’est-à-dire de cet ensemble de relations de confiance, de fiabilité, de respect des règles indispensables à toute coexistence civile ».[104] En définitive, « les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques, et les dysfonctionnements économiques entraînent toujours des coûts humains ».[105] Cesser d’investir dans les personnes pour obtenir plus de profit immédiat est une très mauvaise affaire pour la société...
Pape François, Laudato si
Ephémérides mai 2016
- Dimanche 01 mai : expérience pastorale à la paroisse Saint Julien de N’Sele.
- Lundi 02 mai : fête de la fondation des Pères CAVANIS ;
- Samedi 07 et 14 mai : séminaire de montage de projet avec Calvin MINFEGUE ;
- Dimanche 08 mai : première expérience pastorale à la paroisse Sainte Marthe de N’Sele. Accueil par le Curé doyen Abbé Jean Pierre MAKAMBA et messe avec les enfants.
- Jeudi 12 mai : finalisation de la procédure d’achat d’un terrain de deux hectares à Kinshasa pour la réalisation des projets sociaux des Ecoles Pies en RDC ;
- Vendredi 13 mai : début de la procédure du bornage et d’établissement des titres fonciers des terrains piaristes de Kinshasa ;
- Samedi 14 mai : session de travail avec l’avocat pour la procédure d’obtention de la personnalité juridique des Ecoles Pies en RDC ;
- Dimanche 15 mai : messe avec les enfants à la paroisse Sainte Marthe de N’Sele. Célébration du 4ème anniversaire de la chorale Arc-en-ciel des enfants de N’Sele ; enquêtes préliminaires pour le lancement du Mouvement Calasanz à Kinshasa ;
- Mercredi 18 mai : début des travaux de la première phase de la clôture des terrains de N’Sele – Kinshasa. ;
- Jeudi 19 mai : début du projet « Sainte Dorothée » pour l’éducation des enfants abandonnés, piloté par Noëlla BAKONGOLIA, collaboratrice laïque ;
- Dimanche 22 mai : réunion mensuelle des laïcs piaristes de Kinshasa ; voyage du P. Jean de Dieu au Cameroun ;
- Du 27 au 29 mai, aura lieu à Yaoundé, le conseil de province, réunissant la congrégation provinciale, les délégués provinciaux et les recteurs des communautés.
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn104http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn105
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La famille religieuse piariste, en toute humilité et
gratitude, se reconnaît œuvre de Dieu et de
l’heureuse et persévérante initiative de Saint Joseph
Calasanz. Lui, en effet, inspiré par l’Esprit Saint, se
consacra entièrement au ministère de l’éducation
chrétienne des enfants, surtout les plus pauvres
dans l’esprit de piété et des lettres. Constitutions
des Pères Piaristes.
Revue mensuelle des Ecoles pies en RDC
Directeur de publication
P. Jean de Dieu TAGNE, sch.p.
Rédacteur en Chef
Thomas SALA
Collaborateur laïc
Reporter
Noëlla BAKONGOLIA
Collaboratrice laïque
Contributions
P. Chin Godlove NDZE, sch.p.
Aspirants piaristes
Laïcs piaristes
Membres de la communauté
P. Didier KOLOLO, sch.p.
P. Jovino OBAMA BEKA, sch.p.
Fr. Macmillan CHOFOR, sch.p.
EDUCATEUR CALASANZ
mailto:[email protected]